Innovation Et Education Dans Les Expositions Internationales
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Volker Barth (ed.) Innovation and Education at International Exhibitions Innovation et Education dans les Expositions Internationales © Bureau International des Expositions 34, avenue d’Iéna, 75116 Paris Le BIE remercie les auteurs dont les textes figurent dans ce recueil de lui avoir donné l’aimable autorisation de les reproduire. Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays (à des fins commerciales). La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou des ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article 40). Ne peut être vendu. Les vues exprimées par les auteurs n’engagent que la pensée de ceux-ci et non les avis et opinions du Bureau International des Expositions. The points of view expressed by the authors represent their way of looking at things and not the opinions or convictions of the International Exhibitions Bureau. © 2007 Bureau International des Expositions Préface Vicente Gonzalez Loscertales, Secrétaire Général du Bureau International des Expositions A l’occasion du 75ème anniversaire du Bureau International des Expositions, le Bulletin du BIE est consacré au thème « Innovation et Education dans les Expos » L’innovation et l’éducation sont les deux mots clés des Expos, ils révèlent à eux seuls les deux intérêts majeurs des Expos à la fois pour les organisateurs, les participants et le public. Le but principal des expositions est un but d’enseignement et d’inventaire des moyens dont dispose l’homme pour satisfaire les besoins d’une civilisation en faisant ressortir les progrès réalisés et les perspectives et solutions pour l’avenir. Depuis Londres 1851 jusqu’à nos jours les Expos ont toujours été les vecteurs privilégiés des innovations comme nous le démontre ici 9 historiens qui ont accepté de contribuer à ce numéro commémoratif du Bulletin en offrant leurs vues internationales. Au XIXème siècle, les innovations et l’éducation ont trouvé une plate-forme idéale et de grande amplitude car internationale : les Expos. L’éducation est même une classe très spécifique de la classification des expositions internationales. Les participants du monde entier ont bien compris que les Expos étaient à la fois des lieux d’exposition, des lieux d’échanges et de communication et surtout des lieux de promotion nationale. De nos jours le monde est plus global et les thèmes des Expos le sont aussi, la classification des différentes branches de l’activité humaine visant à faire l’inventaire des progrès réalisés a été remplacée par des concepts globaux et unificateurs. L’Education est plus que jamais à l’ordre du jour et les innovations sont étroitement liées aux programmes de développement durable et de qualité de vie dans les pays du monde entier. Qu’il s’agisse d’innovations techniques, institutionnelles ou culturelles toutes ont su trouvé leur place et leur sens au cœur des Expos. M. Nakamura (Expo Aichi 2005), M. Blasco (Expo 2008 Zaragoza) et Prof. Zhou (Expo 2010 Shanghai) nous font de même partager leur point de vue et je les remercie pour leur contribution ainsi que l’ensemble des auteurs. L’innovation et l’éducation perdureront dans le monde étonnant et captivant des Expos et le BIE s’en assurera toujours afin de perpétuer la qualité, l’intérêt et le succès des Expos. 5 6 Table of content / Sommaire Vicente Gonzalez Loscertales Préface 5 Volker Barth Présentation 9 Anthony Swift Edification and Pleasure at International Expositions, 15 1851-2005 Volker Barth Technique, politique et spectacle: L’ascenseur 51 hydraulique de M. Édoux Daniel Hedinger Fighting a Peaceful War: Japan at World Exhibitions in 71 the 1860s and 1870s Noah W. Sobe Attention and Spectatorship: Educational Exhibits at the 95 Panama-Pacific International Exposition, San Francisco 1915 Brigitte Schroeder-Gudehus L’éducatif et le mercantile: La convention de 1928, les 117 expositions et les foires Carlos Martínez Valle Exhibiting the Revolutionary School: Mexico in Sevilla’s 131 & Eugenia Roldán Vera Ibero-American Exhibition, 1929 Daniela Bambasova Bruxelles, 1958 : La Lanterne magique, un exemple 157 d’innovation audiovisuelle à but éducatif Laura Huntoon Innovations in the Sustainability of the Built 181 Environment at Lisbon 1998: New Motifs in Educational and Entertainment Programming Epilogue Innovation & Education of EXPO2005 Aichi, Japan 203 Toshio Nakamura Expo Zaragoza 2008: Un verger de connaissance et 209 d’innovation Jeronimo Blasco Jauregui Education and Innovation of Expo 2010 Shanghai China 223 Hanmin Zhou About the authors 227 7 8 Présentation Volker Barth Dès leurs débuts au milieu du XIXe siècle, les expositions universelles ont eu pour vocation de familiariser un public international avec les derniers progrès accomplis dans tous les secteurs de production. L’universalité de ces événements hautement médiatisés devait résulter d’une participation étrangère massive ; les différentes sections nationales faisaient fonction de pièces d’un puzzle dont l’image montrait un monde d’ores et déjà compris comme unité globale. Cette approche délibérément planétaire n’allait pas de soi à un moment où, à la veille de la première globalisation moderne, les continents n’étaient guère liés par des voies de communication, les pays en dehors de l’Europe demeuraient toujours largement inconnus et une grande partie de l’Afrique n’était qu’une tâche blanche sur les cartes des géographes européens. Au-delà de leur internationalité, les Expos pouvaient prétendre à être universelles puisqu’elles mettait en scène des cultures, certes nationales, mais visiblement à la poursuite d’un même et unique but : l’amélioration et la progression constante dans l’ensemble des activités humaines. Bref, au sein des expositions universelles, les pays participants adhéraient à l’idée de progrès entendue comme force originaire et intrinsèque du développement humain. Les expositions s’engageaient à décrire et mesurer ce progrès de façon objective. Leur tâche consistait en rien de moins qu’à visualiser le progrès pour tous et partout, aussi bien sur le plan technique et scientifique qu’artistique et social. Avec sa mise en exposition selon ce concept positiviste, chaque objet se transforma en indicateur du progrès universel. Dans ce sens, tous les objets rassemblés devaient nécessairement représenter une innovation dans leur domaine respectif. Après tout, le progrès ne connaît pas de temps mort. Il poursuit son ascension constante et linéaire vers un stade final utopique qu’il ne se préoccupe guère de définir. L’objet nouveau dont les qualités ne dépassent pas celles de son prédécesseur ne peut symboliser le progrès. Il indique, bien au contraire, la maintenance du status quo ennemi juré des expositions universelles. Ainsi, l’innovation n’est nullement l’exception mais bien la règle au sein des expositions qui nous intéressent ici. Au sein d’une exposition qui, grâce à une participation internationale, se proclame universelle et cherche à prouver l’omniprésence du progrès planétaire, l’innovation ne peut pas non plus se restreindre aux seuls procédés techniques. Elle ne concerne pas que les seules machines dont la place se réduit d’ailleurs au fur et à mesure que les Expos avancent dans le XXe siècle. A l’intérieur de l’exposition, le terme « innovation » se réfère à la réalisation matérielle d’une idée novatrice. Elle désigne une quête d’amélioration et de perfection, les deux espoirs fondamentaux à l’origine de ce concept, ô combien optimiste, qui est le progrès. Selon les expositions, le progrès est partout à l’œuvre ; il imprègne toutes les activités humaines. C’est de lui qu’il s’agit chaque fois qu’un homme essaie de perfectionner son travail, chaque fois qu’il réfléchit à un problème qui n’a pas encore trouvé de solution. Mais attention : si progrès il y a, il ne dépend pas de cet honorable souci du mieux, mais bien de sa réalisation matérielle. Le progrès ne doit pas rester un vœu pieux 9 voire une espérance déçue ; ce n’est pas l’intention qui compte mais bien le résultat. A l’instar des expositions universelles, le progrès est quelque chose de concret. Il se manifeste par le biais d’une nouvelle manière artistique de représenter un paysage tout autant que par l’intermédiaire de la haute technologie. Sans cet objectif global du progrès, les expositions n’auraient jamais pu revendiquer la désignation universelle. Par conséquent, chaque Expo doit comporter d’un très grand nombre d’innovations les plus diverses. Les expositions universelles montrent un monde réduit à la taille d’un village global ; un monde unifié par des préoccupations et des espérances qui sont les mêmes pour tous. Comme l’idée du progrès prétend que n’importe quel problème va nécessairement trouver sa solution, l’Expo est extrêmement attractive. Par contre, le progrès se montre inflexible sur un point : cette solution est une et indivisible, la perfection qui se dessine à l’horizon sera la même partout. L’universalité ne laisse guère de place aux particularités régionales ou nationales. Cependant, pour pouvoir progresser dans un futur plus léger et plus facile dans lequel l’homme utilisera le monde à sa guise pour profiter, sans souci des immenses richesses qu’il offre, il est indispensable que le plus grand nombre prenne connaissance des innovations récentes. Le progrès ne peut réserver ses fruits qu’à quelques initiés, il doit les mettre à la disposition de tous. Son ambition et sa portée sont illimitées. C’est précisément la raison pour laquelle le progrès a une connotation morale forte et explicite ; promesse d’un futur meilleur, morale du progrès ces deux aspects signifient clairement l’importance d’œuvrer pour sa réalisation.