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Nations Unies QUATRIÈME COMMISSION, 1623~ ASSEMBLÊE SÊANCE GÊNÊRALE Jeudi 3 novembre 1966, à 11 heures VINGT ET UNIÈME SESSION

Documents officiels NEW YORK

SOMMAIRE tirer de l'Arabie du Sud en 1968; il convient donc Page que les Nations Unies envoient une mission pour Point 23 de l'ordre du jour: aider le peuple à obtenir la souveraineté et 1 'indé­ Application de la Déclaration sur l'octroi de pendance, et qu'elles accordent à l'Arabie du Sud l'indépendance aux pays et auxpeuplescolo­ une assistance technique qui lui permette d'exploiter niaux: rapport du Comité spécial chargé ses ressources naturelles dans 1 'intérêt du peuple. d'étudier la situation en ce qui concerne La présence des Nations Unies en Arabie du Su,d l'application de la Déclaration sur l'octroi est indispensable, car cette organisation a la respon­ de l'indépendance aux pays et aux peuples sabilité du maintien de la paix ét de la sécurité dans coloniaux: Aden (suite) le monde, et, si elle n'agit pas immédiatement, les Audition de pétitionnaires (suite) ...... 165 événements se précipitant à mesure qu'approche le moment du départ des Britanniques, il se produira dans la région les mêmes désordres et les mêmes Président: M. FAKHREDDINE Mohamed effusions de sang qu'au Congo, (Soudan), 3, L'Arabie du Sud sera toujours disposée à coopé­ rer avec les pays épris de paix et à accepter l'as­ P 0 1N T 23 D E L' 0 RD RE D U J 0 U R sistance technique et financière, assortie d'aucune Application de la Déclaration sur l'octroi de l'indé­ condition, des Etats qui veulent l'aider, mais elle pendance aux pays et aux peuples coloniaux: rapport ne vendra jamais sa souveraineté ni son indépen­ du Comité spécial chargé d'étudier la situation en dance et ne voudra jamais sortir d'un joug colonial ce qui concerne l'application de la Déclaration sur pour se mettre sous un autre, Ce serait payer cher l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples l'indépendance, et l'Arabie du Sud attend avec confiance coloniaux: Aden (suite) [A/6274, A/6276, A/6300/ le moment de devenir membre de plein droit de l'Or­ Rev.l, chap. VI; A/6317, A/6374, A/C.4/672 et ganisation des Nations Unies, parmi les pays frères Add.l à 3] arabes d'Asie et d'Afrique, pour coopérer à l'édifi­ cation d'un monde libéré du fanatisme et de la discri­ AUDITION DE PETITIONNAIRES (suite) mination raciale. Sur l'invitation du Président, M. Ahmad Abdullah 4, M. JOUEJATI (Syrie) demande au pétitionnaire Al-Fadhli, président, et M.. Je'bel bin Hussein Al s'il n'est plus et, dans ce cas, pour quelle Audhali, membre du Front for the Liberation of South raison et de quelle manière il a abandonné son titre; . Arabia (FLOSA), ·et M. S. A. Alhabshi, interprète, il voudrait savoir également si le fait d'avoir ren­ prennent place à la table de la Commission. contré à Beyrouth les dirigeants du Gouvernement de la Fédération de l'Arabie du Sud n'implique pas 1. M. AL-FADHLI (Front for the Liberation of de sa part une reconnaissance du régime fédéral. ) se félicite de l'occasion qui est donnée aux représentants des partis et organisations de 5. M, AL-FADHLI (Front for the Liberation of l'Arabie du Sud d'exprimer leurs opinions sur la. South Arabia) dit qu'il est toujours sultan, car il a question d'Aden, comme l'année précédente, mais l'appui de son peuple. Il y a deux ans et demi, il considère que, si 1 'Organisation des Nations Unies il a présidé à Londres une conférence au cours avait alors envoyé une mission composée de repré­ de laquelle le Royaume-Uni a voulu l'obliger à accep­ sentants d'Etats neutres pour étudier la situation ter le maintien de la base militaire d'Aden après l'ac- dans la région et si elle avait recommandé des me­ . cession du territoire à l'indépendance. M. Al-Fadhli sures pour mettre fin au régime colonial britan­ n'a pas voulu accepter cela, sauf accord du Royaume­ niql,le, la présente audition ne serait pas nécessaire, Uni et du nouveau gouvernement indépendant, et il Les pétitionnaires sont certains que les Nations a ·quitté la conférence, Mais, avant son retour à Unies vont envoyer sans tarder une mission en Aden, il a été déposé par le Royaume-Uni, qui lui Arabie du Sud, a interdit de rentrer dans son pays, et c'est pourquoi 2, Tous les pétitionnaires ont un objectif commun: il s'est réfugié au Caire, Par la suite, le Royaume­ Uni a levé cette interdiction, et M, Al-Fadhli a pu mettre fin immédiatement au régime colonial bri­ rentrer dans son pays, mais plus comme sultan, tannique, Il y a déjà quelque temps que le peuple de l'Arabie du Sud a perdu foi dans le Royaume-Uni, 6, Le fait qu'il ait rencontré des dirigeants de la dont le gouvernement a souvent fait des déclarations Fédération à Beyrouth ne signifie pas qu'il recon­ sur lesquelles il est ensuite revenu brusquement naisse ce gouvernement ou celui de la Fédération et sans prévenir. Actuellement, toutefois, le Gou­ d'Arabie du Sud; d'ailleurs, cette rencontre n'a eu vernement britannique s'est déclaré résolu à se re- pour objet que de persuader les dirigeants en ques-

165 A/C,4/SR,l623 166 Assemblée générale - Vingt et unième session - Quatrième Commission

tian qu'ils devaient accepter les résolutions des 15. M. CARDUCCI-ARTENISIO (Italie), revenant sur Nations Unies et promettre de les mettre en œuvre. une précédente question du représentant du Togo, dit qu'il y a une certaine confusion en ce qui concerne 7. M. KARASIMEONOV .(Bulgarie) demande au péti­ les groupes politiques en Arabie du Sud, et il demande tionnaire, puisqu'il accepte les résolutions des Natians au pétitionnaire quels sont les principaux partis Unies sur Aden, ce qu'il pense des réserves du politiques d'Aden, comment ils envisagent le problème Royaume-Uni à leur sujet, ainsi que des traités de 1'indépendance et dans quelles mesures ils ont conclus entre le Royaume-Uni et la Fédération d'Ara­ 1 'appui du peuple. bie du Sud qui, de 1'avis d'un grand nombre de péti­ tionnaires et de délégations, sont destinés à perpétuer 16. M. KHALAF (Irak), intervenant sur un point la domination du Royaume-Uni; il voudrait également d'ordre, dit qu'on ne doit poser au pétitionnaire aucune savoir quel pourrait être 1'effet de ces traités sur question sur des groupes ou partis politiques autres 1'avenir d'un Etat indépendant de 1'Arabie du Sud. que le sien. 17. M. CARDUCCI-ARTENISIO (Italie) dit qu'il for­ 8. M. AL-FADHLI (Front for the Liberation of mulera donc sa question autrement, tout en faisant South Arabia) répond que tout le monde souhaite que observer que le pétitionnaire entendu à la séance le Royaume-Uni retire ses réserves, mais celles-ci précédente a exposé des opinions très différentes. ne doivent pas être un obstacle à l'envoi en Arabie M. Al-Fadhli, que la Commission entend actuel­ du Sud d'une mission des Nations Unies, car sinon lement, a été très bref, et le représentant de 1'Italie des catastrophes inimaginables pourraient se produire voudrait des précisions sur les opinions du parti lorsque le Royaume-Uni abandonnera la base militaire qu'il dirige et sur ses relations avec les autres en 1968. Quant aux traités entre le Royaume-Uni partis. et la Fédération d'Arabie du Sud, ils deviendront automatiquement caducs le jour de 1 'accession du 18, Le PRESIDENT pense que la Commission a territoire à 1 'indépendance. admis d'une manière générale que chaque pétition­ naire doit se borner à parler de son parti, 9. En réponse à une question de lVI. BRUCE (Togo), M. AL-F ADHLI (Front for the Liberation of South 19, M. AL-FADHLI (Front for the Liberation of Arabia) rappelle que 1'année précédente il a été entendu South Arabia) dit que son parti partage 1'avis des par la Commission en qualité de représentant non du autres en ce qui concerne 1'indépendance et 1'unité Front for the Liberation of Occupied South de l'Arabie du Sud. (FLOSY), mais de ·1 'Organization for the Liberation 20, M. CARDUCCI-ARTENISIO (Italie) demande of the Occupied South (OLOS). pourquoi, dans ce cas, il n'y a pas un parti unique. 10. M. OULD DADDAH (Mauritanie), rappelant que, 21. M. AL-FADHLI (Front for the Liberation of selon le pétitionnaire, les traités entre le Royaume­ South Arabia) dit que dans le monde entier il y a Uni et la Fédération d'Arabie du Sud tendant à perpé­ multiplicité de partis et que cela est un facteur tuer la domination britannique deviendraient automa­ essentiel du progrès politique des pays. Après 1 'acces­ tiquement cadu~s le jour de 1 'indépendance, lui sion du territoire à 1'indépendance, peut-être demande ce qui se passerait au cas où le Royaume­ y aurait-t-il unification. Uni ne voudrait pas se retirer définitivement à ce 22. M. CARDUCCI-ARTENISIO (Italie) pense que le moment et manœuvrerait pour prolonger sa présence pétitionnaire n'a pas répondu entièrement à sa ques­ dans le territoire. tion, mais il n'insistera pas,. 11. M. AL-FADHLI (Front for the Liberation of 23, M. KHALAF (Irak) demande au pétitionnaire South Ar abia) dit que, dans ce cas, le peuple, qui de préciser sa pensée quand il dit qu'une catastrophe est conscient de cette éventualité, continuerait de lutter se produira si l'on empêche l'Organisation des comme avant. Nations Unies d'établir sa présence en Arabie du Sud. 12. M. NKAMA (Zambie) demande au pétitionnaire 24. M. AL-FADHLI (Front for the Liberation of comment, lorsqu 'il a été déposé comme sultan, South Arabia) est d'avis que, si l'on empêche la a été élu son successeur et si celui-ci a 1'appui du mission des Nations Unies de se rendre en Arabie peuple. du Sud, il se produira une guerre civile dont les 13. M. AL-FADHLI (Front for the Liberation of conséquences sont imprévisibles parce que dans ce South Arabia) dit que le Royaume-Uni, après l'avoir pays on estime que chacun a besoin d'un fusil et déposé et lui avoir interdit de rentrer dans son pays, 80 p. 100 de la population est armée. M. Al-Fadhli a obligé les tribus à élire son frère sultan. M. Al­ demande donc que la mission en question se rende Fadhli, quant à lui, avait été élu librement. dans le territoire pour prendre contact avec tous les groupes et ensuite faire rapport aux Nations 14. M. NKAMA (Zambie) dit que, comme on l'a vu Unies sur la manière dont leurs résolutions peuvent dans son pays, jeune Etat indépendant dont les diri­ être appliquées. Car, si ces résolutions restaient geants élus ont été victimes de 1'administration lettre morte, elles feraient plus de mal que de bien, britannique, 1'oppression ne peut durer indéfiniment et c'est le peuple d'Arabie du Sud qui en souffrirait. et le peuple finit par triompher dans sa lutte pour C'est pourquoi il faut envoyer en Arabie du Sud une la liberté. Le pétitionnaire a 1'appui de tous les mission neutre afin de juger des difficultés réelles peuples épris de liberté, et le jour n'est pas loin et d'éviter qu'un groupe ne s'impose aux autres par où, sous sa directioJ;t, le peuple de 1 'Arabie du Sud la force. Si le Royaume-Uni tentait d'entraver l'ap­ obtiendra son indépendance. plication des résolutions, la mission des Nations 1623ème séance - 3 novembre 1966 167 Unies se trouverait sur place prête à intervenir, Sans la Côte ·de Mahra à Bab el-Mandeb et comprend Aden, l'envoi de cette mission, le problème resterait sans le protectorat occidental et les protectorats orientaux, solution, c'est-à-dire Mahra, Qu'aiti et . Sans aucun 25, M. PANNI (Pakistan) demande au pétitionnaire doute, · son parti défendra l'unité de toute l'Arabie si le fait qu'il soit rentré avec son collègue en Arabie du Sud, qui constitue une entité politique unique, du Sud il y a quelques mois signifie qu'ils sont dispo­ 32, M. ABDULJALIL (Indonésie) demande au pétition­ sés à coopérer avec les autorités en place. Il voudrait naire quels sont, à sa connaissance,.les inconvénients également savoir quel pourcentage de la population qui résultent de la présence de bases étrangères appuie son parti et si les divers partis pourraient sur le territoire de son pays. organiser un front commun pour lutter pour la libé- · ration du territoire. 33, M. AL-FADHLI (Front for the Liberation of South Arabia) répond qu'une base militaire appelle 26, M, AL-F ADHLI (Front for the Liberation of forcément l'intervention d'autres pays dans les affai­ South Arabia) déclare, en réponse à la première res intérieures du territoire; d'autre part, en cas question, que son retour et celui de son collègue de conflit entre l'Est et l'Ouest, la présence d'une ne signifie aucunement qu'ils reconnaissent ces auto­ base aurait de graves conséquences pour le pays. rités; mais, lorsqu 'ils ont appris que l'ordre dont ils étaient frappés avait été rapporté, ils ont cru bon de 34, Le PRESIDENT remercie les pétitionnaires des rentrer puisque la lutte doit être menée à l'intérieur. réponses qu'ils ont données aux questions qui leur Au sujet de la deuxième question, M. Al-Fadhli ont été posées. rappelle que le pays est orga,nisé en tribus et que Les pétitionnaires se retirent. les cheiks, les uns progressistes, les autres plus réactionnaires, sont les personnalités dominantes; Sur 1 'invitation du Président, M. Muhammed Ali dans l'ensemble, il estime que, dans sonpropre sulta­ Al-Gifri, président, et M. Sheikhan Abdulla Alhabshi, nat, il est suivi par 70 p, 100 de la population et, secrétaire général de la South Arabian League (SAL), dans toute l'Arabie du Sud, par environ 50 p. 100 prennent place à la table de la Commission. de la population, Enfin, il signale qu'en réalité les 35. M. ALHABSHI (South Arabian League) rappelle divers partis sont beaucoup plus proches les uns qu'il a déjà exposé au Comité spécial chargé d'étudier des autres, et de toute façon il faut que l'Organisation la situation en ce qui concerne l'application de la des Nations Unies envoie une mission qui facilite la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays mise en place, après l'indépendance, d'un gouverne­ et aux peuples coloniaux, en avril 1963, la situation ment universellement accepté. de l'Arabie du Sud Y, La South Arabian League (SAL) 27, M. UMANA BERNAL (Colombie) dit que, lorsque et le peuple de la région considèrent que les réso­ des populations luttent pour leur indépendance, on ne lutions de l'Organisation des Nations Unies sont peut s'attendre à ce que leur unité soit parfaite, Ce extrêmement satisfaisantes, ce qui constitue l'un des qui importe, et c'est ce qu'il demande au pétition­ points communs à tous les secteurs. La SAL, qui naire, c'est de savoir s'il existe entre tous les est le parti politique le plus important de tous ceux secteurs de la population un commun accord en ce qui combattent pour la liberté et l'unité de l'Arabie qui concerne l'aspiration à l'indépendance, le désir du Sud, après avoir obtenu que les aspirations du d'une présence des Nations Unies et la future structure peuple de la région prennent corps dans les réso­ du pays indépendant, lutions de l'Organisation des Nations Unies, a fait de grands efforts, à l'intérieur et à l'extérieur du 28. M. AL-FADHLI (Front for the Liberation of pays, pour convaincre les autres partis et forces South Arabia) répond qu'effectivement tous les partis nationales qu'ils devaient accepter les résolutions et les différents secteurs de la population sont d'accord et lutter pour leur application, sur la nécessité de l'indépendance et de la présence des Nations Unies, Seule une petite minorité ne veut 36. La SAL a organisé diverses conférences aux­ pas que le pays constitue une seule entité, quelles ont participé les principales forces de la résistance armée, Dernièrement, il a été unanime­ 29, M. SOUMAH (Guinée) assure le pétitionnaire ment convenu que les objectifs de la lutte se limi­ de l'appui de la délégation guinéenne. De toute évi­ taient à 1'établissement d'une république de l'Arabie dence, la multiplicité des partis est une des raisons du Sud unifiée, reposant sur une base démocratique du maintien de la présence du Royaume-Uni dans populaire, et conforme aux résolutions de l'Organi­ le pays; il est logique que le colonisateur exploite sation des Nations Unies, Les principaux groupes cette circonstance, M, Soumah rappelle qu'en Guinée de résistance armée se sont unis à laSAL. La Confé­ il existait avant l'indépendance 30 petits partis à rence d'Asmara, qui a eu lieu en mars 1966, a réuni base tribale et qu'il a fallu d'abord résoudre cette la SAL, l'OLOS et plusieurs grands chefs politiques situation avant de faire front contre l'adversaire. indépendants; les participants ont adopté à l'una­ Il demande donc au pétitionnaire de s'efforcer de nimité les objectifs et les propositions de la SAL, constituer un front commun, seul capable de garantir car ils reprennent les résolutions de l'Organisation une indépendance authentique, des Nations Unies. En dernier lieu, les représentants 30, M, ADAN (Somalie) demande au pétitionnaire du gouvernement fédéral sont également entrés en quels sont les territoires qui, à son avis, composent contact, en mars 1966, avec les dirigeants de la SAL l'Arapie du Sud et s'il s'opposera à toute tentative et du FLOSY, qui ont accepté de tenir des réunions de démembrement du territoire, !! Documents officiels de l'Assemblée générale, dix-huitième ses­ 31. M, AL-F ADHLI (Front for the Liberation of sion, Annexes, additif au point 23 de l'ordre du jour, document A/5446/ South Arabia) répond que l'Arabie du Sud s'étend de Rev.l, chap. v. par. 60 à 69 et 96 à 98. 168 Assemblée générale - Vingt et unième session - Quatrième Commission officieuses à Beyrouth. Au dernier moment; une le Gouvernement d'Aden, le sultanat de Qu'aiti, le partie 'des représentants du FLOSY se sont retirés, sultanat de Kathiri, le sultanat de Mahra et le sultanat mais les principaux dirigeants, M. Al-Fadhli et du Haut-Yafai, qui n'a pas de gouvernement. Bien M. Je'bel Al Audhali ont assisté à la réunion au que le Royaume-Uni exerce un contrôle absolu sur cours de laquelle le gouvernement fédéral a enfin ces 5 gouvernements, aucune mesure sérieuse n'a accepté les résolutions de l'Organisation des Nations été prise pour coordonner leurs activités. Les droits Unies et s'est engagé à les appliquer. de 1'homme sont foulés aux pieds ou pratiquement suspendus, selon le bon plaisir des dirigeants et des 37. Ces contacts, ces réunions et ces conférences autorités britanniques. La population ne jouit pas avec des représentants officiels et autres de l 'opi­ dés libertés démocratiques fondamentales, et les nion publique de l'Arabie du. Sud ont été organisés réunions publiques et les activités politiques sont conformément à la politique déclarée de la SAL strictement interdites, ce qui paralyse les partis visant à entamer des négociations positives et cons­ politiques responsables qui voudraient préparer la tructives au lieu de se cantonner dans une attitude population à une vie démocratique saine, Les habi­ passive et négative. La SAL estime en outre que la tants des sultanats qui n'ont pas de littoral doivent lutte n'est pas un objectif en soi, mais un moyen de payer des droits de douane doubles aux sultanats réaliser les désirs de la population de 1'Arabie côtiers, qui leur refusent le droit de libre transit, du Sud. Quand bien même elle ne reconnaît pas et le Royaume-Uni ne fait rien pour remédier à comme autorités légitimes ceux qui exercent actuel­ cette situation. lement le pouvoir dans la Fédération, la SAL estime qu'ils sont en fait et en réalité des représentants des 42. En effet, le Royaume-Uni et tous les gouverne­ forces tribales du territoire et qu'en conséquence ments de fait, dans la Fédération et en dehors d'elle, on ne saurait se passer d'eux si 1'on veut résoudre qui sont ·ses vassaux ont affirmê qu'ils acceptaient la situation de manière satisfaisante. les rêsolutions des Nations Unies et ont invité une mission des Nations Unies 11. se rendre dans le ter­ 38. 'A la suite de chaque réunion officieuse avec ritoire, mais 11. mesure que la date de 1'indépendance les représentants fédéraux, la SAL a déclaré publi­ approche les frictions entre ces gouvernements s'ag­ quement que cela ne signifiait pas qu'elle reconnais­ gravent au point de compromettre même 1 'unité et sait le régime actuel et qu'en tout cas le gouvernement la sécuritê du pays. La SAL est aujourd'hui plus fédéral n'était pas le principal adversaire puisqu'il dêcidée que jamais 11. faire en sorte que 1'Arabie du s'agissait d'un problème entre le peuple du territoire Sud ne constitue qu'un seul Etat souverain. Le problème et le Gouvernement britannique. Le résultat de toutes de 1'unité demeure celui qui est le plus sujet 11. ces réunions a été que les résolutions de 1'Orga­ controverse entre la popUlation de l'Arabie du Sud nisation des Nations Unies '{)nt été unanimement et le Royaume-Uni, qui persiste dans son refus d'uni­ acceptées par tous les secteurs nationalistes et par fier le territoire. les dirigeants de 1 'Arabie du Sud. 43. Il ne fait aucun doute que le fruit est mO.r, 39, Actuellement, seul le Royaume-Uni garde le mais les mains qui se tendent pour le cueillir sont silence, bien qu'il soit l'autorité responsable au nombreuses. C'est pourquoi l'envoi d'une mission ·premier chef. Mais la situation est plus encoura­ des Nations Unies dans le territoire serait non seule­ geante, car des faits nouveaux se sont produits: ment opportun, mais extrêmement nécessaire. Plus le Royaume-Uni a déclaré qu'il accorderait 1'indépen­ que dans n'importe quel autre cas, l'Organisation des dance au territoire et qu'il évacuerait la base mili­ Nations Unies doit, en ce qui concerne l'Arabie du taire d'Aden au plus tard en 1968 et il a finalemeJJ.t Sud, se montrer forte et s •acquitter de ses tâches accepté les résolutions de 1'Organisation des Nations et de ses responsabilitês. Unies, La situation est entrée ainsi dans une phase nouvelle, 1'essentiel étant à présent d'élaborer les 44. Il est évident qu'en l'occurrence les aspects procédures adéquates ·pour que le peuple de 1'Arabie techniques sont plus importants que les aspects poli­ du Sud réalise son désir d'indépendance et d'unité tiques. La plupart des problèmes examinés sont des et constitue un gouvernement représentatit ens 'effor­ problèmes teèhniques et pratiques découlant du retrait çant d'éviter le chaos et l'anarchie et l'effusion de politique et militaire du Royaume..:. uni. lis sont d'autant sang à l'intérieur ou à l'extérieur du pays. plus graves que le territoire n'a pas encore réussi 11. atteindre un de ses objectifs les plus chers, 11. 40. En essence, la SAL demande l'indépendance, savoir la crêation d'un gouvernement national des 1'unité de tout le territoire officiellement connu six entitês autonomes. jusqu 'ici sous le nom de protectorat de 1'Arabie du Sud, à savoir Aden, le protectorat occidental 45. Le Royaume-Uni s'est engagê il. appliquer les et le protectorat oriental, y compris les îles admi­ résolutions des Nations Unies, mais il a posê des nistrées par ceux-ci, et le transfert des droits conditions et formulê des rêserves que la SAL juge souverains et du pouvoir administratif au peuple, agis­ inquiêtantes au sujet de la sêcuritê du territoire sant par 1 'entremise d'un gouvernement unifié respon­ et des traitês. L'objet de ces réserves, qui sont sable envers un organe national élu par le peuple. contradictoires, est de permettre au Royaume-Uni de ne pas remplir ses obligations. La SAL voudrait 41. Malheureusement, bien que le Royaume-Uni et que le représentant du Royaume-Uni auprès de la les nombreux gouvernements du territoire aient Commission renonce sur-le-champ, clairement et accepté les résolutions de 1'Organisation des Nations sans êquivoque, aux réserves inacceptables formulées Unies et appuyé leur application, ils n'ont rien fait par son gouvernement et donne des assurances que en ce sens, Le pays est toujours divisé en 6 unités le Royaume-Uni mettra pleinement en œuvre lesdites politiques indépendantes et distinctes: la Fédération, rêsolutions. Ma:lgrê toutes les difficultês que l'on 1623ème séance - 3 novembre 1966 169 peut prêvoir en raison du manque de coopêration ·du plus graves qui risquent même d'aboutir h un conflit Royaume-Uni, les Nations Unies devraient envoyer une armê. L'Arabie du Sud est devenue un dépôt d'armes mission dans le territoire, conformément aux dis­ de tous· types et de toutes origines, et il est à positions du paragraphe 12 du dispositif de la rêso­ craindre que cela n'entrafue des conséquences san­ lution adoptêe au Caire, le 15 juin 1966, par le Comité glantes pour sa population. des Vingt-Quatre (A/6300/Rev.1, chap. VI, par. 382). 50. La SAL demande, en conclusion, que les Nations 46. L'Organisation des Nations Unies et la mission Unies envoient sans tarder une mission dans le ter­ envisagée ne doivent pas tenir compte .des conditions ritoire, que 1'on exige du Royaume-Uni qu'il retire et restrictions du Royaume-Uni. En effet, tous les ses conditions et réserves, qui sont inacceptables, partis importants du territoire et tous les gouver­ que 1'on saisisse le Conseil de sêcurité de la situa­ nements de fait souhaitent qu'une mission soit envoyée tion explosive qui règne dans le territoire et qui risque dans le territoire; tous les représentants de l'opinion de compromettre la paix et la sêcurité ·internatio­ publique, y compris le Royaume-Uni, se sont engagês nales, que 1 'Organisation des Nations Unies donne h appliquer les rêsolutions des Nations ·Unies, dont de nouvelles assurances concernant 1'unité du ter­ l'une prêvoit 1 'envoi d'une mission; cela garantirait ritoire et oblige le Royaume-Uni h donner des garan­ la prêsence des Nations Unies dans le territoire et ties en ce sens, que l'on donnehla mission un mandat rendrait possible un relâchement de la tension entre appropriê et qu'on la charge avant tout de crêer un les divers secteurs, tout en permettant h l'Organi­ organe autonome unique chargé d'adminis,trer le ter­ sation des Nations Unies de recueillir directement ritoire pendant la période de transition en attendant des renseignements indispensables et de trouver des que des êlections puissent avoir lieu sous surveil­ moyens plus efficaces pour résoudre les divers pro­ lance de l'ONU, et pendant ces êlections. bl~mes techniques qui se poseront pendant la pêriode 51. Telle est la situation en Arabie du Sud, pays de transition. qui cherche à recouvrer son indépendance et son 47. Il doit être entendu que cette mission aura pour unité et qui non seulement doit faire face h des tâche principale d •étudier la situation dans le territoire difficultês extrêmes, mais se voit menacé de morcel­ même afin de formuler des recommandations sur les lement et même d'un conflit sanglant. Ce pays demande mesures h prendre et les moyens h employer pour h 1'Organisation des Nations Unies de 1 'aider h mettre en œuvre les résolutions des Nations Unies. accéder à l'indêpendance et à vivre en paix avec On ne lui demandera pas de dêcider quel est le vêri­ lui-même et avec ses voisins. L'ONU doit exécuter table reprêsentant du peuple, ni de reconnartre ou de ses obligations envers le territoire et ne pas trahir rie pas reconnartre les diverses parties au conflit. la confiance que le peuple de l'Arabie du Sud a mis C •est h la population elle-même qu'il appartiendra en elle. de décider, par des élections génêrales, quels doivent 52. Mlle IMRU (Ethiopie), appuyée par M. BRUCE être ses reprêsentants. Il serait bon, toutefois, que (Togo) et M. PANNI (Pakistan), propose que les la mission étudie la possibilitê de crêer, pour la dêclarations du pétitionnaire figurent intégralement pêriode de transition, un organe de gouvernement dans le compte rendu de la séance. qui puisse être accepté par l'immense majorité de la population. Il va sans dire qu'il faudra garantir 53. Le PRESIDENT déclare que, s'il n'y a pas les libertés démocratiques, telles que la liberté de d'objection, il considérera que la Commission accepte parole, de réunion et de déplacement des personnes, cette proposition. des groupes et des organisations et éliminer toute n en est ainsi décidé. forme de crainte, d'intimidation ou de persécution, quelle que soit son origine. La mission elle-même 54. M. ABDEL-WAHAB (République arabe unie) de­ devra pouvoir se déplacer librement et s'entretenir mande aux pétitionnaires ce qu'ils pensent des rê­ avec qui elle jugera bon. Il faudra que tous ceux qui serves formulées par le Royaume-Uni au sujet de sont h même d'user de la force ou exercent le l'envoi en Arabie du Sud d'une mission de l'ONU, pouvoir donnent des garanties formelles h cet effet; du moment que ce pays s'est déclaré prêt à accepter il faudra en outre libérer tous les prisonniers poli­ le concours et la participation des Nations Unies à tiques et autoriser le retour des exilés. la mise en œuvre d'une politique visant à permettre 48. La SAL, qui a fait l'objet de graves persécutions à l'Arabie du Sud d'accêder à l'indêpendance. et s'est heurtée h toutes sortes d'obstacles, quia sur­ 55, M. ALHABSHI (South Arabian League) répète vécu h tous les autres partis politiques et a surmonté que ces rê serves sont inacceptables; l'Organisation toutes les difficultês, voudrait voir l'Organisation des des Nations Unies ne devrait pas en tenir compte, Nations Unies s'acquitter avec succ~s de ses tâches mais, au contraire, envoyer sans tarder une mission et obligations internationales et empêcher un affron­ en Arabie du Sud. tement qui risquerait de mettre en danger la paix 56. M. CALINGASAN (Philippines) note que, tandis du monde. C'est pourquoi elle demande h nouveau que le pétitionnaire préconise l'envoi immédiat d'une 1 'envoi d'une mission de 1 'ONU dans le territoire. mission en Arabie du Sud, le reprêsentant du FLOSY Faute d'accord sur les Etats qui devront en faire a exprimê l'opinion, à la séance précédente, que, partie, la SAL propose de dêsigner comme membres vu la situation actuelle en Arabie du Sud, la mission des hauts fonctionnaires de 1'Organisation qui connais­ des Nations Unies ne pourrait se faire une idée sent bien la question. prêcise de la réalitê, car il ne lui serait possible de 49. La SAL croit devoir souligner que, en raison du s'entretenir qu'avec des représentants du Gouverne­ refus du Royaume-Uni d'exécuter ses obligations, ment de la Fédération. Avant que l'ONU envoie une l'Arabie du Sud est menacée de dangers de plus en mission en Arabie du Sud, le Royaume-Uni devrait 170 Assemblée générale - Vingt et unième session - Quatrième Commission lever l'état d'urgence, abroger toutes les dispositions 65. M. AL-GIFRI (South Arabian League) dit qu'en qui restreignent les libertés publiques, rapporter formulant certaines réserves au sujet del 'envoi d'une toutes les mesures de répression, autoriser le retour mission des Nations Unies en Arabie du Sud le · de tous les exilés et libérer tous les prisonniers Ro:o aume-Uni s'efforce d'éluder ses responsabilités, politiques; sinon la mission se solderait par un car, tandis qu'il revendique le droit de maintenir désastre. M. Calingasan voudrait connaltre l'opinion la sêcuritê dans le territoire, il ne prend aucune du pétitionnaire l:l. cet égard. mesure en vue de prêparer le territoire à l 'indêpen­ dance. Dans la lettre adressêe le 1er aoOt 1966 57. M. ALHABSHI (South Arabian League) partage au Secrêtaire gênêral par le représentant permanent 1 'opinion du reprêsentant du FLOSY en ce qui concerne adjoint au Royaume-Uni (voir A/6374), ce dernier la nêcessité d'inviter le Royaume-Uni h retirer ses affirme que le Gouvernement de Sa Majesté est réserves, mais il insiste sur le fait que l'ONU peut juridiquement lié, jusqu 'à leur expiration, par les envoyer une mission en Arabie du Sud même si le traités qu'il a conclus avec la Fédération de 1 'Arabie Royaume-Uni maintient ces rêserves, car ainsi elle du Sud et les Etats non fédérés de l'Arabie du Sud. serait en mesure de recueillir des donnêes utiles Nul n'ignore que la durée de validité des traitês en pour l'êtude des mesures à prendre. Bien entendu, question est indêfinie, mais la South Arabian League il serait souhaitable qu'un minimum de libertê soit ne reconnaît aucun de ces gouvernements et maintient rêtabli dans le territoire, mais, si les membres que le Royaume-Uni est la seule vêritable autorité. d'un parti politique donné craignent d'établir des C'est pourquoi les rêserves formulées par le Gou­ contacts avec la mission sur le territoire même de vernement britannique sont totalement inacceptables. 1 'Arabie du Sud, il leur est toujours possible de les a voir h 1'étranger. 66. Dans la résolution qui sera adoptée, il conviendra 58. M. W. CARTER (Guyane) demande au pétition­ de demander au Royaume-Uni de retirer ses réserves quant h l'envoi d'une mission des Nations Unies. naire, qui a souligné la nécessité de 1'unité, s'il existe des rivalités historiques entre les diverses S'il les maintenait, le Secrétaire général devrait fractions de la population de 1'Arabie du Sud et si prendre néanmoins toutes les dispositions nécessaires le Royaume-Uni tire parti de ces rivalités pour lui­ en vue de l'envoi d'une mission. S'il les retirait ce même. serait une grande victoire. Sinon, les Nations Unies seraient fondêes à condamner 1 'attitude du Royaume­ 59. M. ALHABSHI (SouthArabianLeague)répondqu'à Uni. cet êgard le Royaume-Uni est coupable, tant par ce qu'il a fait que par ce qu'il n'a pas fait. C'est ainsi 67. La SAL insiste pour que l'ONU envoie immé­ qu'il a contribué volontairement à envenimer les rela­ diatement en Arabie du Sud une mission dont la tions entre les diffêrents groupes politiques du ter­ présence contribuerait h alléger les souffrances du ritoire, mais que, bien qu'il ait annoncé son intention peuple et mettrait un frein aux manœuvres du d'êvacuer l'Arabie du Sud, il n'a pris aucune mesure Royaume-Uni, qui s'efforce de manipuler la situa­ pour remêdier à cet êtat de choses. tion au mieux de ses intérêts. 60. M. SOUMAH (Guinée) croit comprendre que la SAL 68. M. APPIAH (Ghana) demande aux pétitionnaires exerce des fonctions de coordination entre les diffé­ si les autoritês de 1'Arabie du Sud continuent de rents groupes et partis politiques du territoire et torturer les prisonniers politiques. demande quelles relations existent entre cet organisme et la Ligue des Etats arabes. 69. M. ALHABSHI (South Arabian League) répond qu'absent de son pays depuis huit ans il n'en cons i­ 61. M. ALHABSHI (South Arabian League) rêpondque d~re pas moins les faits signalés dans le rapport la Ligue des Etats arabes, formée de nations souve­ d'Amnesty International comme réels. Comme dans raines, s'est efforcée d'aplanir les divergences entre bien d'autres pays, la police de l'Arabie du Sud a les diffêrents groupes politiques d'Arabie du Sud, utilisê et continue d'utiliser la torture. sans grand succ~s cependant. 70. M. MWASHUMBE (Kenya) prie les pêtitionnaires 62. M. JOUEJATI (Syrie) demande auxpétitionnaires de lui expliquer sur quoi reposent leurs craintes, depuis combien de temps se poursuivent les tortures puisque le Royaume-Uni a promis d'êvacuer le mentionnées dans le rapport d'Amnesty International. territoire et d'abandonner la base militaire avant 1968. 63. M. ALHABSHI (South Arabian League) répond que la situation s'est aggravêe depuis deux ans en raison 71. M. AL-GIFRI (South Arabian League) dêclare de 1'état d'urgence. Les tortures mentionnêes dans le que le Royaume-Uni n'a encore rien fait pour prépa­ rapport d'Amnesty International ne sont qu'une partie rer le pays h 1 'indépendance, et que, pour cette des souffrances du peuple de 1 'Arabie du Sud. Il se raison, la présence en Arabie du Sud d'une mission produit dans le territoire bien des êvênements qui des Nations Unies est indispensable. Il conviendrait ne parviennent jamais h la connaissance du public. d'abord, sous la surveillance de 1 'Organisation, de Par exemple, dans l'Hadramaout, 400 membres de crêer un gouvernement provisoire qui exercerait le la SAL sont emprisonnês sans avoir êté jugês. pouvoir pendant une période de transition, le Gou­ vernement de la Fédération et les autres gouverne­ 64. M. CARDUCCI-ARTENISIO (Italie) rappelle qu'à ments de fait êtant automatiquement dissous. A la la sêance prêcêdente le reprêsentant du FLOSY a fin de la période de transition, des élections seraient ênumêrê certaines conditions indispensables pour êvi­ organisêes sous la surveillance de 1 'ONU afin de ter que la mission des Nations Unies en Arabie du constituer un gouvernement librement élu par le Sud ne se solde par un êchec dêsastreux. peuple. 1623ème séance - 3 novembre 1966 171

72. M. MWASHUMBE (Kenya) fait observer que, selon Royaume-Uni est, en grande partie, responsable de les déclarations des pétitionnaires, il existe en Arabie cela. du Sud des quantités considérables d'armes et de 74. L'indépendance n'est pas une fin en soi, mais munitions. Il demande si le Royaume-Uni esf respon­ un moyÈm d'assurer la stabilité et la prospérité sable de cette situation. du pays. é•est pourquoi la South Arabian League, désireuse d'éviter la catastrophe, insiste sur la 73. M. AL-GIFRI (South Arabian League) explique nécessité pour 1'ONU d'envoyer une mission en que 70 p. 100 de la population de 1'Arabie du Sud Arabie élu Sud. vit en communautés tribales. Traditionnellement, tous les hommes poss~dent un fusil, avec ses munitions. 75. Le PRESIDENT remercie les pétitionnaires de Cependant, depuis cinq ans, les tribus ont augmenté leurs déclarations. considérablement leur armement, et, outre les fusils, Les pétitionnaires se retirent. elles poss~dent actuellement des mitrailleuses, des lance-roquettes et d'autres armes lourdes. Le La séance est levée à 13 h 25.

Litho in U.N. 77402-January 1967-850