Quand La Population Impose Le Débat !
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L’Algérie profonde / Actualités Le wali de Tizi Ouzou sur le terrain Quand la population impose le débat ! Les citoyens de Aïn El-Hammam, 50 km au sud-est de Tizi Ouzou, ont décidé de crier leur colère à la face du premier magistrat de la wilaya qui était, jeudi dernier, en visite de travail dans les daïras de Aïn El Hammam et Iferhounène. À l’arrivée de la délégation conduite par le wali, Abdelkader Bouazghi, et le président de l’APW de Tizi Ouzou, Mahfoud Belabbas, des centaines de personnes sont venues interpeller le chef de l’exécutif. “Rien n’a été fait ici, nous sommes opprimés, aucun responsable ne nous écoute”, fulmine la foule en colère. Celui-ci, devant l’impossibilité de discuter avec la foule sur la chaussée, a suggéré une rencontre pour débattre des problèmes de la population. “S’ils veulent dégager une délégation pour débattre, cela ne me dérange pas”, rassure le wali. Aussitôt une proposition a fait le consensus : une rencontre au siège de l’APC. Les citoyens, qui se sont rués vers le siège municipal, ont carrément “barré” la route au cortège officiel devant la mairie. Mais le nombre important de citoyens venus assister à la rencontre était tellement élevé que la salle de délibération de l’APC s’est avérée exiguê. Quelqu’un a alors proposé la salle de cinéma Djurdjura. Bonne idée. Sur place, la salle est archicomble. On se bouscule pour prendre la parole. “Par souci d’organisation, vous dégagez une dizaine de représentants pour intervenir”, a suggéré le P/APW. “Certainement que vous avez des problèmes qui doivent être objectifs, je suis prêt à vous écouter”, dira le wali en guise d’introduction aux débats. Empreintes de dépit et de colère, les interventions des citoyens renseignent sur l’absence de communication avec les responsables au niveau local. À ce propos, le président de l’APC de Aïn El-Hammam en a eu pour son grade. “À chaque fois qu’on bloque les canaux de communication, c’est la violence qui s’exprime.” La réflexion de ce jeune chômeur ne manque pas de pertinence. “Il y a absence totale de l’autorité ; la preuve, les citoyens sont livrés à eux-mêmes”, regrette-t-il, avant d’énumérer les manques en matière de développement. Un autre intervenant interpellera le wali sur l’absence de sécurité. “Ici, l’insécurité est totale malgré la présence des services de sécurité”, dénonce-t-il. Des représentants des commerçants sinistrés suite au glissement de terrain ont remis un courrier au wali pour lui rappeler leur situation alarmante qui dure encore. À cet effet, le projet de confortement des rues pris en charge par la DUC a retenu également l’attention du wali de Tizi Ouzou. Un homme d’un certain âge a dénoncé “la bureaucratie endémique et la corruption des services techniques”. “Est-ce que vous voulez le changement dans la violence ?” interroge le chef de l’exécutif à qui est adressée cette évidence qui coule de source : “Vous avez le devoir de répondre aux préoccupations des citoyens.” Dans ses réponses, M. Bouazghi a promis d’organiser un conseil de wilaya qui sera consacré exclusivement à Aïn El Hammam. Tout en reconnaissant l’“énorme” retard accusé en raison de l’absence de dynamique économique, le wali a énuméré les projets qui sont en attente d’être lancés. À Iferhounène, la délégation officielle a été accueillie par les autorités locales et une foule nombreuse. Le maire, Hamid Aït Saïd, a présenté les grands indicateurs de la commune en insistant sur le volet habitat. Le quota de 265 aides à l’habitat rural pour toute la daïra s’avère insuffisant. Le wali a visité l’extension du siège de l’APC ainsi que la bibliothèque communale, un joyau architectural au demeurant, qui a coûté la bagatelle de 15 millions de DA. Le maire a fait état aussi de la réception en mars d’un bâtiment municipal. Les 140 logements sociaux seront distribués aux plus nécessiteux, selon les responsables locaux. Auparavant, la délégation de la wilaya a fait un crochet par les communes d’Aït Yahia, Abi Youcef et Akbil. À Aït Yahia, le wali a donné son OK pour raccorder le lycée au gaz naturel. Le CSP (complexe sportif de proximité) d’Abi Youcef sera pris en charge par les pouvoirs publics, a assuré Bouazghi. La réhabilitation de la salle polyvalente sera prise en charge à raison de 300 millions de DA. À Akbil, ce dernier a écouté les explications données par le P/APC sur le projet de réalisation de stations de refoulement avec une conduite d’adduction de 4 000 ml. L’étude est ficelée et le projet nécessitera un budget de 150 millions de DA. Ce projet mettra à coup sûr fin au stress hydrique dont souffre la population, y compris en période hivernale. La visite officielle s’est terminée à Illilten, où le wali et le P/APW ont écouté les doléances soulevées par des représentants de la population et du mouvement associatif. Par ailleurs, la dernière escale au niveau de la daïra, la commune d’Imsouhal en l’occurrence, a été zappée, faute de temps. .