Inventaire Des Terrasses Du Canton De Bïesle En Haute-Loire
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INTRODUCTION 2 Inventaire des terrasses du canton de Bïesle en Haute-Loire Etude financée par la Direction du Patromine du Ministère de la Culture (Mission du Patrimoine Ethnologique / Service Régional de l'Inventaire Général en Auvergne) réalisation Bruno YTHIER, 1995 Remerciements : A Claudie Voisenat A Françoise Uzu, Marceline Brunei et Jean-François Luneau A Michel Valiere A toute l'équipe de l'Inventaire Général en Auvergne Au personnel du service des Archives Départementales de la Haute-Loire A tous les Bleslois qui ont fait preuve d'une grande générosité INTRODUCTION 4 PREAMBULE lin 1992, la Direction du Patrimoine du Ministère de la Culture (Mission du Patrimoine Ethnologique, Conservation Régionale de l'Inventaire Général en Auvergne) a financé une étude d'inventaire de paysages dans un canton rural du département de Haute-Loire : Blesle. Cette démarche a été initiée par les interrogations des chercheurs de l'Inventaire Général sur le terrain : ceux-ci sont souvent confrontés à un espace rural manifestement construit (nivelé, épierré, cloisonné par des haies ou des alignements d'arbres émondés, ou encore structuré par des terrasses de culture). 11 semblait donc intéressant de chercher à intégrer l'étude de ces structures agraires bâties aux champs d'investigation de l'Inventaire Général, encore fallait-il définir une méthode. Afin de mettre en oeuvre et d'encadrer cette étude, le service régional de l'Inventaire Général en Auvergne s'est rapproché de la Mission du Patrimoine Ethnologique qui menait un programme de recherches à propos des paysages (cf. Lamaison et Kcnaudin, 1989 ; Voisenat, 1992). Quel Paysage ? La polysémie de ce terme amène en premier lieu à préciser le sens accorde, dans le cadre de cette étude, à l'objet "paysage" . La définition de base du mot désigne une ambivalence, le paysage étant à la fois : "une portion d'espace donnée à voir" et en même temps "le regard porté sur une portion d'espace". Par portion d'espace donnée à voir, nous axons considéré une approche physique et descriptive des éléments constitutifs de l'espace environnant Blesle, à la fois en ce qui concerne les formes du relief, les éléments agraires bâtis par l'homme ou l'espace pris en compte dans son étendue. Par regard porté sur cet espace, nous avons cherché à appréhender le regard porté par ceux qui l'ont façonné ou entretenu. INTRODUCTION 5 La Méthodologie retenue //- La question de l'échelle Pour tout travail d'étude du paysage, se pose le problème de l'échelle retenue pour l'étude. A priori, l'Inventaire Général travaille systématiquement à l'échelle du Canton. Pour notre étude, cherchant à identifier l'ensemble des structures agraires composant les espaces ruraux de ce secteur, l'échelle cantonale est trop vaste. Pourtant dans le même temps, d'autres organismes, comme le Conseil Architecture Urbanisme et Environnement de la Haute-Loire a mené une étude d'inventaire des paysages à l'échelle du département de la Haute-Loire. L'échelle choisie dépend finalement du résultat désiré : pour réaliser une hiérarchisation de vastes zones paysagères et saisir de grandes tendances quant aux évolutions en cours ainsi que les caractéristiques de chaque entité, l'échelle départementale ou régionale peut-être pertinente. Elle ne pennet par contre pas l'étude détaillée de chaque composante de l'espace et de ce fait ne peut comprendre les mécanismes complexes qui sous-tendent les évolutions de la gestion de l'espace. A une échelle plus restreinte, l'étude ne pennet plus aucune approche comparative entre telle ou telle entité paysagère (à moins de travailler sur une zone de limite entre deux grandes entités), mais elle pennet de saisir ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui un "pays". Nous pensons que l'étude détaillée d'une petite portion d'une entité homogène (dans notre cas, quelques milliers d'hectares d'une région dite de "pays-coupé") permet de saisir par extrapolation l'organisation du terroir dans son ensemble : ses caractéristiques, les évolutions des pratiques qui l'ont façonné et des considérations portées sur cet espace par ses habitants. Ainsi, le cadre précis de l'étude s'est limité à un carré de 4 kilomètres environ de côté autour du bourg de Blesle et tout à fait représentatif de l'ensemble du canton et plus largement de nombreuses vallées d'Auvergne, désignées par les géographes comme pays-coupés". Ainsi, la documentation utilisée pour la recherche ne s'est pas arrêtée aux seuls alentours unmédiats du bourg de Blesle, mais a également concerné l'ensemble du canton, lorsque les infonnations pennettaient d'apporter un éclairage intéressant sur tel ou tel élément de l'espace rural du canton de Blesle. INTRODUCTION 6 2/- Privilégier l'approche visuelle La démarche consistant à appréhender l'espace rural et les strucftires agraires qui le composent sous un angle formel et visuel a été critiquée par des auteurs comme Philippe Blanchemanche qui dénonce une approche trop attachée à des caractères physiques des structures agraires laissant trop de côtés une réflexion sur la raison d'être des aménagements. Pour cette étude, l'approche visuelle n'a pas constitué une fin en soi, elle a surtout permis d'appréhender un par un les différents éléments constituant l'espace rural. La portion d'espace donnée à voir, en l'occurrence les environs du bourg de Blesle, a été minutieusement étudiée dans le cadre de repérages. Dès les premières approches, il est d'abord apparu évident que tout l'espace était distribué dans ce secteur autour de trois principales formes du relief qui étaient : les fonds de vallées, les coteaux ou zones de pentes et les plateaux, plus élevés. Les limites de ces grands ensembles ont du être précisées, celles-ci étant parfois nettes et parfois plus floues. Ensuite à l'intérieur de ces zones, les différents éléments constitutifs ont été listés : - zones d'habitat - voies de circulation - cours d'eau - parcelles labourées - parcelles toujours en herbe - murs de soutènements - forêts résineuses - arbres isolés, feuillus et ¿mondés -arbres fruitiers, taillés - terrasses de culture - cabanes de jardin - murs de clôtures - canal d'irrigation etc. Cet ensemble d'éléments désordonnés nécessitait une coordination et une hiérarclúsation. L'étape suivante a donc consisté à retrouver les logiques qui permettent de structurer cet ensemble et de lui redonner sa cohérence. C'est finalement une véritable arborescence qui peut être établie : r~, ¡ T C oteaux j les terrasses i le bâti ! INTRODUCTION murs de soutènement accès et circulation escaliers^ rampes constructions hydrauliques pour le drainage pour l'irrigation édicules pigeonniers cabanes i la banquette de culture | le sol _j.._ | la friche ; les cultures la vigne les autres cultures Coteaux les prairies ! les herbages ; talus i _ . arbres fruitiers : arbres émondés Coteaux les bois les feuillus . les bois des versants sud : chênes et rochers les forêts des versants nord 1 les résineux . les bois de pin i les reboisements i i '• récents Coteaux les orgues Les fonds de vallées ] les rivières ! les aménagements j les barrages barrages de bois í barrages maçonnés : les berges plages les berges construites . : les ponts ponts des grandes voies de circulation ponts de pierres la ripisylve INTRODUCTION 8 les arbres émondés Les fonds de vallées les agglomérations le bourg de Bleslc les extensions récentes les villages le cas des Plagues Les fonds de vallées ' les cultures I i le^système d'irrigation ijesjardins les labours les potagers les chcncvicres les cabanes : les prés-vergers i les arbres fruitiers les pommiers taillés les autres fruitiers j l'herbe j les cabanes ! les haies les arbres les noyers les peupliers les peupliers émondés les plantations récentes les saules et osiers Les plateaux zones d'habitat les domaines . les villages Les plateaux zones de cultures les plateaux cristallins herbages labours arbres émondés • les plateaux basaltiques^ les zones épierrées le maillage minéral les cabanes de pierres sèches i les zones non épierrées les lacs C'est selon cette même arborescence qu'est classée la documentation rassemblée au cours de l'ensemble du travail de terrain réalise entre 1992 et 1994. INTRODUCTION 9 3/-Les sources Nous avons puisé dans différentes sources d'information pour rassembler une large documentation. En fin de rapport on trouvera une liste des documents consultés. la bibliographie : Nous ne détaillerons pas ici la masse d'ouvrages généraux sur les "paysages" que nous avons consulté avant et pendant ce travail, tant le sujet a été prolifique depuis quelques années. Mentionnons toutefois les ouvrages de Rougerie et Beroutchachvili ainsi que l'ouvrage "Bâtisseurs de paysages" de Philippe Blanchemanche, qui ont constitué des références importantes. Les autres ou\ rages consultés concernaient plus spécialement les structures agraires, et nous n'aurions pas imaginé a priori toute la littérature qui depuis le XVIIe siècle a rassemblé des informations qui peuvent être ô combien précieuses à celui qui travaille sur l'espace rural. D'abord on pense aux ouvrages dits "régionalistes", et en effet, de précieuses informations y sont contenues (citons notamment la "description topographique du ci-devant canton de Blesle" publiée en l'An VIII de la république par le citoyen Barrés de Blesle, mais également la thèse de géographie de Lucien Gachón, "les Limagnes du Sud et leurs bordures montagneuses" parue en 1938 à Tours, et qui nous semble contenir les clefs de compréhension des terroirs dits de "pays-coupés). Les voyages pittoresques sont également des ouvrages incontournables, même si pour ce secteur d'études ils se sont parfois avérés décevants. Mais l'ensemble de la littérature agronomique, telle "la Maison rustique du XIXe siècle" contient une foule d'information très variées qui donnent de précieux éclairages sur des pratiques agricoles tellement banales en leur temps, qu'aucun auteur régionaliste ou pas, n'a par ailleurs consigné.