EFECTURE DE LA REGION BRETAGNE

NISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION,

BORDEREAU D'ENVOI

Le VERIFICATEUR DES TRAVAUX faire suivie par DES BATIMENTS DE LEMESLE

N Monsieur VAGINAY Directeur de la Circonscription des Antiquités

RENNES, le j g 1992

Désignation des pièces Nbre Observations tude de restauration générale Transmis suite à u château de PONTIVY votre communication téléphonique.

V^fckeur des Travaux • ' des Bâtiments de France k. LEMESLE CHATEAU DES ROHAN

PONTIVY ()

1992

R A P P 0 R T D E F 0 U I L LES

B I L A N D E S T R A V A U X : ( 1 9 8 7 9 9 2 )

Campagne de sondages effectuée pour l'association CHANTIERS-HISTOIRE et ARCHITECTURE MEDIEVALES

Responsable des recherches : Yannick ROSE

i I

SOMMAIRE Page

1. INTRODUCTION . 1 2. LOCALISATION . 2 3. PRESENTATION / ORIGINE 3 4. PROBLEMATIQUE . 4 5. METHODE . 5 6. HISTORIQUE 7 7. BILAN ARCHEOLOGIQUE 19 7.0. Le château et le cadastre 19 7.1. La tour nord-est , 23 7.1.1. Une naissance 23 7.1.2. Description 24 7.1.3. Première intervention 25 7.1.4. Etude des aménagements 26 7.1.5. La tour et les textes 34 7.1.6. Un projet 36 7.2. L'Orillon , 37 7.2.1. Description 37 7.2.2. Le secteur est 37 7.2.3. Le secteur ouest 41 7.3. Secteur rempart . 45 7.3.1. Etude du rempart 45 7.3.2. Etude de surface 48 7.4. Secteur Boulevard 51 7.4.1. Etude de la terrasse 51 7.4.2. Etude du mur terrasse 53 7.5. Corps de logis est 61 7.5.1.Etude de traces 61 7.5.2.Sondages 65 7.6. Secteur sud-est 68 7.6.1. La tour sud-est 68 7.6.2. Etude du secteur 4T1 70 7.6.3. Etude du secteur 4T2 73 7.7. Courtine nord 77 7.7.1.Sondage 1, four à pain 78 7.7.2.Sondage 2, mur XVe 80 7.7.3,Sondage 4, bâtiment ouest 81 7.7.4.Sondage 6, pignon est 82 7.8. Etude de la cour 83 7.8.1. Autour de l'escalier Louis XV 83 7.8.2. De l'angle sud-est de la cour 87 7.9. Fossé ouest 89 7.9.1.Sondage 1 dit "perceval" 89 7.9.2.Etude archéologique de SI 94 7.9.3.Sondage 3 dit "Arthur" 103 7.10. Fossé nord ■ : . 109 7.10.1. La caponnière 110 7.10.2. La poterne 119 7.10.3.Le puits 120 8. CONCLUSION 125 9. BIBLIOGRAPHIE 127 10. REMERCIEMENTS , 129

ANNEXE. Catalogue du mobilier 130 I à XXVIII

En couverture : Façade ouest du château Pontivy et sondage 1 à partir du chemin de ronde nord-ouest. 4e de couv. : Sculpture du constructeur sur la façade ouest.

Sauf mention et documents 8 à 10 (mairie Py.), les photographies et dessins sont de 1'auteur. 1 : INTRODUCTION

Depuis 1987 que l'association CH.A.M. intervient sur l'étude archéologique du château des Rohan de Pontivy, un rapport a été établi chaque année. Pourtant, il manquait à ce travail un bilan portant sur l'ensemble de l'intervention. Ce bilan n'est pourtant pas encore définitif, car il reste encore beaucoup à faire sur ce monument dont l'intérêt, qui n'entre pourtant pas dans celui d'une programmation nationale, s'accroit d'année en année sur le plan local grâce aux efforts des différents partenaires, contribuant à la connaissance et à la sauvegarde de ce château. L'année 1992 a permis également au public, grâce à la mise en place d'une exposition, de découvrir avec intérêt, les objets mis au jour au cours de ces différentes campagnes. Nous espérons que cette étude puisse être menée à terme et que les collections soient mises en valeur sur le lieu de leur découverte. La rédaction d'une publication devrait également permettre à tout un chacun de découvrir cet ensemble.

Yannick ROSE

Vue de la longère nord et de la chapelle.

1 2 : LOCALISATION

Département du MORBIHAN Commune de PONTIVY Lieu-dit : CHATEAU DES DUCS DE ROHAN Cadastre : Section BC, parcelles 387 (388) a et b Coordonnées Lambert : Zone 2 Abscisse : 354,60 Ordonnée : 205,30 Site n° : 56 178 002 AH Circonscription : Bretagne

I.G.N. 1/25000, PONTIVY 0818 Est. Site classé Monument Historique Autorisation de sondage n°92-16 en date du 25 mars 1992

Extrait du Plan Cadastral de PONTIVY

2 3: PRESENTATION / ORIGINES

On a beaucoup écrit sur le château de Pontivy. Nombreuses également en sont les représentations, mais la réalité est parfois bien différente et la documentation utile, parfois rare. L'importance de la famille de Rohan dans l'histoire de la Bretagne est étroitement lié à l'histoire de la ville et à l'évolution de la demeure étudiée, implantée stratégiquement au coeur de la Bretagne, de l'ancienne Armorique... Il paraissait inconcevable de mener cette étude sans la replacer dans le contexte d'alors. Au fil des travaux archéologiques, ce châteaufnous est apparu sous un jour nouveau, d'un point de vue architectural mais aussi intellectuel, modifiant parfois l'idée banale de forteresse militaire que nous connaissions. Bien entendu, les idées et opinions exprimées n'auront de valeur que celle que l'on voudra bien leurs accorder. Mais avant toute chose, il faudrait préciser les conditions dans lesquelles la présente étude a été réalisée et dans quel cadre elle se doit d'être intégrée. La matière de cette étude n'a pu être concrétisée que grâce à la présence des nombreux bénévoles qui ont séjourné sur le site pendant les périodes d'été depuis 1985, contribuant, chacun à la hauteur de sa tâche, à mettre en valeur une partie de ce monument. L'étude du château de Pontivy commence dans les années 1950. En octobre 1951, le conseil municipal de Pontivy autorisait Monsieur le sénateur-maire LAMBERt à signer avec la Duchesse de Rohan (propriétaire du château) un bail emphytéotique, confiant pour 99 ans le château à la ville, et le 3 décembre 1953 était signé l'arrêté de classement du bâtiment parmi les Monuments Historiques. Une grande campagne de restauration peut alors être entreprise. La première ouverture du chantier eut lieu en mai 1954. Déjà, en 1968, une équipe de jeunes bénévoles était intervenue afin de dégager une partie de la tour nord-est et des fossés sud. Dans ces rapports, l'architecte chargé des travaux, Monsieur LISCH (ACMH), mentionnait : "qu'il serait aussi passionnant de rechercher dans la terrasse est les vestiges des parties détruites ; il a été retrouvé à un métré environ au-dessous du sol de cette terrasse le départ de la tour nord-est et de la longére est. Etant donné l'état du château, il n'était pas alors possible de consacrer des crédits à cette recherche." Les bâtiments ayant été remis en état, à l'exclusion des remparts et des douves, le château restauré fut inauguré le 25 mai 1972. En 1985, suite à une convention passée entre la ville de Pontivy et l'association Chantiers-Histoire et Architecture Médiévales, un chantier de jeunes bénévoles fut mis en place. Les deux premières années furent consacrées à

3 la réfection du mur de soutènement de la terrasse d'artillerie qui menaçait de tomber en ruine. C'est ainsi que l'association fut amenée, à partir de 1987, à mettre en place un programme de sondages archéologiques en vue de l'étude des secteurs est du château...

4: PROBLEMATIQUE

La problématique du site de Pontivy réside dans le fait que les interventions successives ont été programmées en fonction des différentes demandes émannant des Monuments Historiques, des Services de l'Archéologie, de la ville de Pontivy, et bien sur, du projet d'étude mis en place à notre première intervention. L'étude première consistait, en 1987, au traitement de la tour nord-est et de la plateforme adjacente : l'orillon. Ces travaux venaient à la suite des notes de Monsieur LISCH et de la volonté de la ville de mettre en valeur ce secteur oublié du château, afin de déterminer les structures existantes et l'état des fortifications, dans le soucis de les inclure dans un programme de restauration. Ce secteur aura été étudié jusqu'à la campagne 1992. La découverte, dans la chapelle de Stival (à 3 kilomètres de Pontivy), d'une peinture murale du début du XVIe et représentant le château de Pontivy avec quatre tours, nous amenait à s'interroger sur l'existence réelle de cette tour sud-est. Un projet d'aménagement de la terrasse en jardin tel qu'il est représenté sur un plan de 1781, allait favoriser la mise en place de sondage en préalable aux futures travaux : "L'aménagement de la terrasse à l'est reste soumis au résultat des fouilles... qui peuvent toujours apporter des éléments nouveaux concernant d'éventuelles restitutions". Intervenant sur la terrasse, il nous paraissait également intéressant de mettre en évidence le corps de logis est, ce que nous avons fait par l'intermédiaire de deux sondages prés de la tour nord-est. En 1991, notre intervention sur la courtine sud a été menée à la demande de monsieur LEFEVRE (ACMH) : "La fissure horizontale traversante sur le mur ouest du corps de bâtiment sud est probablement provoquée par un tassement du sol. (...) Il serait nécessaire d'effectuer une fouille soignée à cet endroit afin de connaitre les différentes couches qui composent le sol ainsi que le niveau d'origine". Dans le même cadre, les sondages effectués aux quatre coins de la cour venaient en complément de ceux effectués l'hiver précédent par les services des Monuments Historiques. Cette année, le chantier a vu son intervention dépasser l'enceinte du château pour analyser les structures des fossées dans le cadre du programme d'entretien et de mise en valeur du château. Un traitement devant débuter en 1993 s'adressant en priorité à la stabilisation du monument et à l'éclairage de celui-ci. Techniquement parlant, le château de Pontivy n'a cessé d'être occupé depuis sa construction. Cette constante lui a valu de très nombreuses perturbations architecturales, modifiant passablement son Plan d'Occupation des Sols d'origine. Chaque campagne de transformation a été précédé d'un nettoyage méthodique des structures anciennes pour s'adapter aux besoins du moment (terrasse, ouverture des baies, suppression du pont-levis...). Au niveau archive, il existe certe une documentation mais celle-ci est souvent imprécise, tel ce mandement signé par René de Rohan-Gié pour le dédommagement de "deux voisins" qui ont enlevé de la terre au château... Toutefois, il est possible d'établir une chronologie relative et de reconstituer peu à peu la vie de cet édifice et de son constructeur, qui sont intimement liés. -

5: METHODE

Depuis le début de l'intervention, notre souhait constant a été de mettre en parallèle l'étude archéologique et l'approche pédagogique de cette science et de ce qui 11 entoure. Techniquement , les sondages ont été traités stratigraphiquement avec une orientation cardinale, dans la mesure du possible. Le carroyage était constitué le plus souvent de modules de 2m x 2m. Lorsque c'était possible, un atelier permettait un premier traitement du mobilier découvert par le nettoyage et le marquage. Pédagogiquement, des exposés, des montages audiovisuels, permettaient aux jeunes bénévoles, qui n'avaient pour la plupart aucune connaissance préalable, de découvrir les différentes facettes de l'archéologie et sa réglementation. Parrallèlement aux recherches, les bénévoles qui le souhaitaient, pouvaient être formés afin de guider les visiteurs dans le château, autre manière de découvrir le patrimoine et son public. La mise a disposition, par la ville de Pontivy, d'une partie de la galerie nord, nous a permis, du 15 juin au 15 septembre 1992, de présenter au public une exposition retraçant les recherches effectuées au château depuis 1987 : "Exposition intéressante pour une étudiante en histoire de l'art : met en application les cours d'archéologie". (11.7.92) "Présentation particulièrement vivante et réussie pédagogiquement. Excellente mise en évidence des buts et des moyens d'un chantier archéologique". (11.8.92) (Extraits du livre d'or)

6 1 HISTORIQUE

L'histoire du château de Pontivy est liée à deux éléments importants : la ville et sa situation géographique, la famille de Rohan.

*UN SITE : PONTIVY est située par 48° et 4' de latitude nord et 5° et 18' de longitude ouest, dans la vallée alluviale à la jonction du canalisé et du canal de Nantes à Brest. Sur le territoire de la commune, le Blavet reçoit les ruisseaux de St-Eloi, Stival, Le Douric, de Talin et Le Signan. Son altitude moyenne est de 60 m. Le sous-sol de la vallée, orientée nord-sud, est composé d'alluvions modernes (argilo-sableux) encadré par le plateau de schiste Fracambrien de formation ancienne de couleur gris-verdâtre, avec, prés du site du château, des filons de Dolérites à l'origine d'un minerai de fer limonitique autrefois exploité. Le château est situé sur la rive gauche à mi-pente du talus avec encrage sur la roche mére gélive et perméable.

*UNE VILLE : A l'époque romaine, vingt kilomètres en aval de ce qui deviendra Pontivy, se trouvait un poste fortifié connu sous le nom de Sulim (actuellement Castennec). A cet endroit passait, sur un pont, la route menant à Carhaix, seul passage sur la rivière Blavet. A partir du Ve siècle, le pont, par faute d'entretien, tombe dans l'oubli. Deux siècles plus tard, il sera remplacé par un pont construit par le moine IVY, prés d'un oratoire qu'il vient de fonder en 690, sur la rive gauche de cette même rivière. Cette petite communauté, située en centre Bretagne, possède désormais un pont, lieu privilégié pour voir se regrouper une religion, un commerce et un seigneur... PONTIVY vient de naître.

*UNE FAMILLE ; Au Xe siècle, une motte castrale remplace la fortification de Sulim. La forteresse appartient à Eudon 1er, Vicomte de Porhoët. C'est un de ses descendants, Alain de Castennec, qui reçoit en apanage. Vers 1128, il quitte Castennec pour un lieu appelé Roch'an. Dès cet instant, il devient Alain 1er de Rohan. Mais pour les Rohan, l'origine de la famille est beaucoup plus prestigieuse. Notre constructeur, Jehan II, dans son mémoire qu'il rédige en 1479 pour sa préséance aux Etats de Bretagne (poursuivant l'oeuvre commencée par son pére en 1460) s'enorgueilli de descendre, côté Porhoët, de Conan Mériadec premier roi de Bretagne, et côté Léon, du Roi Arthur... Cette ascendance intellectuelle va se refléter sur la vie de Jehan II et sur l'origine de la construction du château. *UN CONSTRUCTEUR JEHAN II de ROHAN dit "le grand Vicomte", est né au château de La Chéze : "le 6 novembre 1452, Mademoiselle de Rohan eut un fils, environ trois heures après minuit..." Son pére était ALAIN IX, quatorzième Vicomte de Rohan depuis 1429. Sans héritier mâle, Alain IX se décide à épouser, à soixante huit ans, le 16 novembre 1450, MARIE DE LORRAINE. De ce second mariage célébré en grande solennité au château de , naîtra deux enfants : Jehan et Catherine. A la mort de son pére, le 20 mars 1462, Jehan II lui succède. Il se marie très jeune, le 8 mars de la même année avec MARIE DE BRETAGNE, fille du Duc de Bretagne FRANÇOIS 1er. Celle-ci lui donnera sept enfants. A l'âge de 21 ans, en 1473, il fait bâtir le château de Corlay et six ans plus tard, celui de Pontivy. Sa vie fut mouvementée. Soupçonné de l'assassinat de son beau-frére, il est enfermé au château de Nantes le 3 novembre 1479. En 1490, il sera prisonnier des anglais... Bref, les Rohan ne se contentaient pas de la seule légende d'Arthur ou de Conan Meriadec. On disait également qu'ils descendaient des fées, du fait du rôle protecteur qu'ils assumaient auprès des pauvres gens. Jehan II de Rohan mourra en son château de Blain le 1er avril 1516, dans sa soixante quatrième année et sera inhumé à l'abbaye de Bon-Repos en Quénécan.

Jehan II et sa femne font leur entrée à Pontivy en 1485 (d'après Pierre CADRE)

*DES CHATEAUX : En effet, le château que nous connaissons n'est pas le premier édifice de la ville. Pour contrôler le passage du Blavet, ALAIN II avait fait construire un château dont la présence est attestée dans un document daté de 1150. Bati sur le territoire de la paroisse de Noyai, le château "des Salles" de Pontivy reste encore pour nous un mystère quant à son emplacement exact.

8 Il devait toutefois se trouver prés de la rivière, en contrebas du château actuel, dans le prolongement d'une ancienne motte défendant le pont depuis deux siècles ( Rue de 1 a motte ? ). En 1342, après la mort du Duc JEAN III, la guerre de succession fait rage. Le roi Edouard III et ses troupes anglaises, pillent et Nantes. Un de ses lieutenants, Duc de Northampton, met le siège devant Pontivy. Les combats endommagent gravement l'église et, en novembre, les troupes de Northampton investissent puis démentèlent le château "des Salles". Le Vicomte ALAIN VII de Rohan n'a plus de défense. En 1345, Edouard III pouvait disposer du fief des Rohan comme de son propre bien. Il faudra attendre le traité de Guérande en 1365 pour que JEAN I de Rohan retrouve ses terres et s'emploie à rebâtir ses forteresses et à reconstruire les villes brûlées par les Anglais. En 1368, Du Guesclin passe par Pontivy pour descendre à Nantes. Dans les dernières décennies de ce XlVe siècle, les Rohan sont devenus les maître incontestés du centre de la Bretagne. Jean 1er fait donc construire à Pontivy une nouvelle demeure, prés des ruines de l'ancienne défense, au sommet du talus tout proche. Nous devons la disparition totale du château "des Salles" à Alain IX (le pére de Jehan II). Le 21 mars 1453,il "abandonne" à Eon Guillet "les vieilles murailles de la ville" pour reconstruire le four banal et le 17 octobre 1456, il autorise la construction du couvent des Cordelliers "dans le fond et lieu de son ancien châsteau, hors et proche ledit lieu de Pontivi, le long de la rivière Blavet, sur les confins de ladite paroisse". Le couvent est bâti peu après en utilisant de nombreuses pierres provenant de la forteresse. En avril 1479, Jean de Rostrenen, âgé de 72 ans, témoigne "qu'audit lieu de Pontivi...vit autrefois vieilles murailles de tours, lesquelles ont été toutes abattues pour édifier le couvent des frères Mineurs qui y sont à présent". Mais il faudra attendre le printemps 1479 pour voir poindre sur le talus, le nouveau logis de Jehan II : "audit lieu de Pontivi, vouloit y avoir chasteau ainsi que l'on disait communément..."

*UNE PUISSANCE : Non content de briguer la place du Duc de Bretagne, les Rohan imposent leur présence par leurs constructions, leurs taxes et leur répartition géographique. Outre le domaine immobilier, l'essentiel du patrimoine Rohannais repose sur des terres, des forêts, des eaux dormantes et courantes. 800 fiefs font partis du domaine dont 447 lors de l'hommage rendu à Pontivy à Jean 1er de Rohan le 20 juillet 1396. Dès 1425, les constructions reprennent dans les villes et les campagnes où fleurissent des mâcles de granit, symbole des Rohan. i

O

0< L'exploitation de nombreuses carrières est signalée lors de la construction des châteaux et des églises prés de Blain, Josselin, Pontivy et Daoulas. Lorsqu'Alain IX crée la fondation des Cordeliers à Pontivy, il donne aux moines l'usufruit de sa pêcherie du Blavet, se réservant néanmoins une redevance annuelle de cent anguilles en frais, fumées ou pâtés. Toutefois au milieu du XVe, les marchés sont assez modestes bien qu'ALAIN VIII de Rohan fut mis en demeure d'édifier sans délais des cohues à Josselin, La Trinité, Pontivy, Corlay, La Chéze et de remettre en état les fours et réparer les ponts les plus fréquentés. A cette époque le Rohan compte cinq sièges de juridictions : Corlay, Gouarec, Baud, Pontivy et Loudéac. Le Porhoët en compte trois : La Chéze, La Trinité-Porhoët et Josselin. Le Vicomte y exerce le droit de basse, moyenne et haute justice. En Bretagne centrale, les domaines des Rohan s'étendaient sur plusieurs évêchés étaient régis par deux coutumes : "l'usement de Rohan" et "l'usance du Porhoët".

*LE CHATEAU ; PONTIVY étant devenu le chef-lieu politique, judiciaire et militaire du fief des Rohan, Jehan II se décide à résider en Bretagne centrale. Pour le Vicomte, il était intéressant, sur le plan stratégique, de fermer par une forteresse puissante, le triangle "rohannien" que formaient Josselin-La Chèze-Pontivy. Ainsi, avec se dispositif entourant Rohan, le berceau de la famille, Jehan II installe un réseau défensif de proximité.

LA VICOMTE DE ROHAN AU XVe

O quintin

Rostrenen o

St-Méen-le-Grand O

Le FaouetO

/\. Triangle Rohannien (10) I i Comté de PORHOËT —' II i Seigneurie de 6UEHENE s Pluvignero III : Vlcorté de ROHAN —*» Trédion * Chîteau des Rohan - L1«1te Morb1han/C8te d'Araor 01 S 25Km

11 ANNEXE A LA CARTE DE LA VICOMTE DE ROHAN 1 -Corlay 11 Griffet 21 Li gnol 2 -Gouarec 12 Ta!len 22 3 -Perret 13 Castennec 23 Guéméné 4 -Mur de Bretagne 14 PIuméli au 24 Plessis Boudet 5 -St.Thélo 15 25 Loudéac 6 -Cléguérec 16 26 Lanouée 7 - 17 Kerguehennec 27 Gué de 1 ' Isle 8 -Noyai 18 St.Allouestre 28 9 - 19 Pri ziac 29 Châteauroux 10 -ROHAN 20 Boblaye 30 ■Morfouesse

Mais ce château n'est pas uniquement construit pour assurer la défense ; il est également conçu pour servir d'habitation au seigneur, à sa famille, à ses vassaux, à l'entourage et aux serviteurs d'autant plus nombreux que le seigneur est plus puissant. Jehan II se devait donc d'y avoir une résidence moderne, adapté pour ses séjours et répondant au contenu du mémoire qu'il se met en devoir de rédiger. De ce fait, il s'intéresse personnellement au choix de l'emplacement : à l'est, dans une vaste cuvette carrée creusée sur le versant du talus, proche de la construction de Jean 1er de Rohan. Selon le mémoire, les travaux commencent au printemps 1479 et grâce au système de la corvée, sont fort bien avancés en 1485. La forteresse se présentecomme une grande enceinte carrée de 90 m x 75 m, construite de schiste et de granit. Avec ses deux grosses tours de façade (60 m de circonférence pour la tour nord-ouest et 48 m pour la sud-ouest, dans un seul but esthétique), les courtines de 20 mètres de haut, dont les murs de 4,50 m d'épaisseurs, supportent un chemin de ronde crénelé et couvert. A l'ouest, on y accède par un pont-levis de bois reposant sur des piles de pierre. A l'est une tour chemisée et un boulevard protègent les corps de logis disposés autour d'une cour carrée. Ayant mis à profit l'expérience de la construction du château de Corlaix et les nouvelles défenses que nécessite l'artillerie, le château est doublé d'un rempart de terre formé du sommet du talus et des remblais extraits. Entre deux, des fossés dont un projet prévoyait la mise en eau à partir de l'étang de Ste-Noyal. A ce titre, Pontivy contribue au tout premier rang à ce que l'on a appelé le "progrés breton" dans l'art militaire de la fin du moyen-age. Intérieurement, le château ressemble à une résidence harmonieusement ornée de chéneaux décorés, de gâbles sculptés, d'un escalier ajouré avec linteau en anse de panier... L'essentiel au plan artistique étant d'assimiler "à la bretonne" les influences étrangère, notamment d'Angleterre, de Flandre, d'Italie et de Normandie, Cette culture bretonne, par la double voie maritime et fluviale avec la Loire, va se forger une entité artistique originale Jehan II est fier de cette réalisation et afin d signifier l'importance qu'il donne à cette forteresse et a siège de la viconté, il fait à Pontivy en 1485 une entré solennelle accompagnée d'une grande fête pour "esjouir" 1 population. Etaient présent son fou et son héraut d'arme surnommé Rohan... Le château est donc déjà habitable en 1485. Seul 1 logis ouest et sa façade est achevé. Dès cet instant, Jeha II y fait réunir les archives de la vicomté. En juillet 1486, Jehan séjourne au château et sign divers mandements pour les travaux en cours.

mandement de Jehan II au sujet de la finition du château (23 juillet 1486) icques Perce, payez et baillez incontinant à monseigneur c aurouault, pour bailler et distribuer aux couvreurs de mon eupure c Dntivi, la somme de seix livres monnoie ; et, avec ce, prenez s louaisissez audit lieu de Pontivi une aulne et ung tiers de mygrenne t icelle m'envoiez tout incontinant ; et gardez que en tout n'y a" jeune faulte ; et vous en aurez de ce garand et descharge lors qi esoin en sera. e Sainct Esprit soit garde de vous. script à La Chèze, ce XXIIT jour de juillet

Jehan de Rohan Par lettres patentes données à Nantes le 16 décembre 1486, le Duc françois II autorise Jehan II à achever les travaux et rétablir le droit de guet. La garnison y est d'environ une cinquantaine d'hommes. Résident également au château : le gouverneur, l'intendant et le fermier général. En 1488, le vicomte a besoin des terres qui jouxtent le château pour "mettre et employer en douves" et pour créer "parcs et jardins". Le château est à peine terminé qu'il doit soutenir son premier siège par le Prince d'Orange, commandant les troupes de mercenaires allemands du Duc François II. Le 27 juillet 1488, les troupes du roi remportent la victoire à St-Aubin-du-Cormier. Le château est rendu à Rohan, fidèle ami du souverain... Charles VIII reprend la conquête de la Bretagne et Anne de Bretagne recourt à la force contre Jehan II. Le 3 mai 1489, les adversaires sont face à face à proximité de la ville mais le combat n'a pas lieu. Le 6 décembre 1491, le roi Charles VIII épouse Anne de Bretagne et le 23 décembre, à la demande de Rohan, il l'autorise à "réparer, fortifier et mettre en convalescence pour le bien, seureté, protection et deffense du pays" le château de Pontivy. Le XVIe siècle est proche, Jehan II charge alors Jean LE ROUX de vaquer à la finition du château (ouverture des fenêtre sur courtines ouest et nord, mise en place des gâbles en pas de moineau...). Séjournant au château, Jehan y signe des mandements concernant les travaux en cours (03/08/1502 et 27/05/1503). Jehan II décède le 1er avril 1516 et son fils Jacques hérite de la vicomté. En 1525, à la suite de ses problèmes familiaux, Jacques de Rohan s'installe à Pontivy et met en dépôt chez les Cordeliers l'or et l'argent monnayés : 21744 écus d'or, 277 ducats, 42 angelots et diverses monnaies. En octobre 1527, c'est le frère de Jacques, Claude de Rohan, évêque de Cornouaille, qui reçoit l'usufruit de la vicomté. Son successeur, René de Rohan-Gié, adepte de la religion réformée signe, le 5 avril 1545, un document concernant le dédommagementde deux voisins qui ont participé à l'enlèvement de déblais à l'intérieur du château. Malheureusement le texte ne nous indique pas la nature, ni le lieu précis, des travaux. En 1560, Henri 1er de Rohan fonde l'église réformée de Pontivy. De ce fait, la ville et le château deviennent la capitale du protestantisme breton. En 1572, Pontivy accueille le synode provincial protestant, mais le 24 août, c'est la Saint-Barthélémy. Le 2 août 1589, Henri IV, prince protestant monte sur le trône de France. La plupart des Bretons, catholiques, prennent le parti de la Ligue sous la conduite de Philippe Emmanuel de Lorraine, Duc de Mercoeur. La guerre va durer neuf ans. Le 3 décembre 1589, Mercoeur et l'armée catholique, composée en partie d'espagnols, vient mettre le siège devant Pontivy. La forterresse résiste, mais faute de vivres, elle est obligé de capituler. Il faudra attendre la signature de l'Edit de Nantes, le 13 avril 1598, pour que la paix revienne, non sans que ce traité concède aux huguenots bretons six places de mariage, dont la chapelle du château. Quand Henri II de Rohan, général des armées du roi Henri IV, rentre en Bretagne, le château est en triste état. En avril 1603, la vicomté est élevée au rang de duché-pairie. Le nouveau Duc choisit alors Pontivy pour capitale de son duché. Pendant cette période, la terrasse d'artillerie est mise en place, supprimant ainsi la longére est et l'emplacement de la tour sud-est. Un inventaire de 1621 nous en confirme la présence. Nous savons également que l'artillerie de la place n'est composée que de trois canons (un prés de la chapelle et deux sur la terrasse) et cinq fauconneaux. En octobre 1627, Henri de Rohan est déclaré en état de rébellion ouverte contre Louis XIII. Sur ces faits, le Conseiller d'Etat Isaac de Juyé arrive à Pontivy le 9 novembre 1628 pour se faire remettre (le lendemain) les clefs et prendre possession de tous meubles, armes, papiers et archives que contient le château. Le 27 juin 1629, Rohan obtient la grâce royale et récupère ses biens. Pendant son séjour à Pontivy en 1634 et 1635, il écrira ses mémoires qui seront publiées après sa mort en 1644. En 1636, un gentillhomme normand, Du Buisson et d'Aubenay, traverse la Bretagne et note lors de son passage à pontivy : "A main gauche, en un terrain un peu élevé, est le château, de pierre de taille, à quatre tours dont l'une est ruinée ; les trois autres, rondes et pointues aux sommets subsi stent..." Un aveu de 1682 cite : "Le château et forteresse de Pontivy, en la paroisse de Noyai, joignant la ville de Pontivy, avec ses clôtures, ses quatre grosses tours, trois corps de logis et une chapelle, ses remparts, pont-levis et pont-dormant..." Dans ce document il n'est fait mention que de trois corps de logis et nous savons désormais que la tour sud-est n'existait déjà plus en 1620... Le 17 juin 1720, le Duc de Rohan, Louis 1er, signe le renouvellement du bail d'entretien des couvertures du château. Le 18 juin 1738, Louis III de Rohan Chabot, âgé de 28 ans, fait son entrée à Pontivy. C'est à cette période qu'est mis en place le perron Louis XV. Un inventaire dressé les 15,16 et 17 décembre 1738 indique en 35 pages le train de vie du château. L'évaluation se monte à 5587 livres. A cette époque, les cordiers chargés de l'entretien de la corde du puits du château occupent la Malpauderie. Le prés du château est donné à la ville en 1748 pour y établir un champ de foire. En 1753 se sera le tour du fossé nord pour y établir une promenade publique. Sur le château, des modifications agrémentent les façades. On agrandi les fenêtres, supprimant les meneaux, sur lesquelles sont adjoints des balcons de fer forgé. Pour cela il faut abaisser le niveau des planchers de plus de 60cm. On procède également au remaniement de la façade intérieure ouest et à la modification de l'accès aux étages sud. Côté est, la terrasse est aménagée en jardin. En 1759, une liste des travaux à effectuer sur ce château est dressée par François Berté de saint-Julien, ingénieur des Ponts et Chaussés de Bretagne. Le bilan est désastreux. En 1772, les travaux d'aménagement du fossé sont terminés. Un nouvel inventaire est dressé les 3,5,6 novembre 1775. En 1784, Julien Léveillé, couvreur à Pontivy, signe au château un contrat d'entretien des toitures. Le 14 mars 1789, François Le Barre, régisseur du duché signe au château un nouveau contrat de 5 ans avec ce même couvreur.

*LA FIN D'UNE EPOQUE : Le 9 février 1792, le château de Pontivy est mis sous séquestre et suite à la loi du 7 décembre 1793, il est confisqué au profit de la Nation. Les archives du duché de Rohan sont transférées cette année là au château de Kerguehennec. Il faudra que le duc attende la 1er novembre 1798 pour retrouver ses terres de Bretagne, mais pas la joissance de son château puisque ce dernier va accueillir, en avril 1800, la sous-prefecture, la longère nord faisant office de salle d'audience du tribunal civil. En 1801 le château est transformé en poste de commandement du général Bernadotte luttant contre la rébellion bretonne. La puissance des Rohan est réduite au minimum. Une vente a lieu le 25 août 1802, elle comprend "la terre de Pontivy, qui s'étend sur les cantons et chefs-lieux de Pontivy, Rohan, Goarec, Loudéac, La Chèze et La Trinité... sçavoir : le château de Pontivy, et jardins en dépendants, sis commune de Pontivy." C'est Louis Henri JANZE, Fermier Général du duché qui en devient l'acquéreur pour la somme de 1461728 francs. Par la suite, le 22 novembre 1814, JANZE revend au duc Alexandre de Rohan le château et attenants, ainsi qu'une partie des biens qu'il a administré pour les Rohan pendant 12 ans. En 1839, le sous-prefet et le juge de paix quittent le château.

*UNE NOUVELLE VIE : Le 18 avril 1841, le duc de rohan signe un bail de 20 ans, pour la location du château par les soeurs de Kermaria afin qu'elles y aménagent une école pouvant recevoir 150 élèves. Le 28 janvier 1857, Napoléon III signe un décret autorisant la vente du château. Les filles de Jésus, qui l'occupent depuis seize ans, l'acquièrent pour la somme de 18000 francs. Leur venue au château va causer la disparition de la tour nord-est, qu'elles font raser au profit de 1'aggrandissement de la chapelle. Les pierres seront employées à la réparation des murs des jardins et édifices. Vers 1870, elles prennent possession des fossés, donnés à la ville en 1753, ce qui ne va pas sans engendrer querelles. En 1875, le château a besoin de réparations qu'elles ne peuvent effectuer. Elles revendent donc le château au Rohan pour en reprendre la location jusqu'en 1884. Quelques années plus tard, l'archéologue Jérôme Le Brigand fonde un musée dans la cour du château. Ce bâtiment sera détruit en 1906. D'après une aquarelle de Théodore En 1909, la Garde St- Ivy loue Le Puillon de Boblaye (1825) le château pour 99 ans et installe sa salle desports dans la chapelle. En 1915, le Conseil Municipal de pontivy décide, sur les indications de l'architecte de la ville, Mr Ramonatxo, de niveller la contrescarpe ouest afin de mettre en valeur l'édifice. Ce sont des prisonniers de guerre allemands qui exécutent les travaux. Malgré les protestations et le blâme du ministre, les travaux sont achevés en février 1916... En 1924, la Duchesse de Rohan offre le château à la ville qui refuse, et dés l'année suivante, des familles habitent la longère ouest. Cette même année, le château est inscrit à l'Inventaire Supplémentaire (26/10/25). Septembre 1939, c'est la mobilisation générale et le château est réquisitionné par l'armée, et sert, quelques mois, de caserne à des troupes polonaises. Le 4 juillet 1940, 500 autonomistes, réunis dans la cour écoutent la déclaration du Conseil National Breton. Un centre d'entrainement et un stand de tir sont mis en place. Le 28 avril 1944, à la suite d'éboulements, la circulation dans le château est réglementée. Par arrêté du 30 septembre 1953, le sous-préfet autorise la commune à prendre bail pour une durée de 99 ans de l'immeuble désigné sous le nom de "Vieux château des Rohan". Trois mois plus tard, le château est classé Monuments Historiques et la restauration de l'édifice commence en mai 1955, sous la direction de Monsieur LISCH (A.C.M.H.). Les travaux vont se poursuivres pendant prés de quinze ans. Le 25 mars 1972, le château est inauguré par Mr Marcellin, ministre de l'intérieur, Michel Masson, Maire et en présence du Duc de Rohan. En 1976, une équipe vide les fossés dans la partie sud-ouest. Et c'est en 1985, année du 500éme anniversaire du

17 château que l'association CH.A.M. passe une convention avec la ville pour traiter le mur de soutènement de la terrasse et la partie est du château.

PONTIVY, le vieux château encre, plume et pinceau sur papier, 1992

18 7 : BILAN ARCHEOLOGIQUE

7.0. LE CHATEAU ET LE CADASTRE

Nous aurions dû utiliser le terme de plan plutôt que celui de cadastre, toutefois c'est dans ces deux représentations que nous avons relevé cinq documents où figure le château (sans compter le cadastre actuel qui n'apporte aucun élément nouveau). Ces vues participent partiellement à la compréhension de l'édifice, dans la mesure où les informations ont été collectées sur zone. Nous avons donc : • Sur un plan de 1763 (non présenté, dépôt en mairie), la présence d'un double pont-levis (charretier et piéton). .Sur le plan de Monnier du 31 mars 1781, découvert

CHATEAU DE PONTIVY par Monnier 31 mars 1781 CORPS IMPERIAL DU GENIE, Direction de Port Liberté, An 13. (A.D.M. plan 1 Fi 74)

baraques logement pour passer du château au jardin remise fontaine écurie pour 80 chevaux caserne pour 80 cavaliers

Champ de foire et d'exercice

\ f

EXTRAIT D'UN PLAN DE NAPOLEONVILLE 1804-1805 0 10 50m

dans la cave du château lors de la restauration (en dépôt au château). Plusieurs éléments nous intéressent : -représentation de la tour nord-est avec ses dépendances. On accède désormais aux étages par un escalier extérieur et l'on remarque le départ du mur du corps de logis est. -représentation de la caponnière dans le fossé nord partiellement aménagé. -représentation d'un bâtiment XV11le construit dans la cour et faisant la jonction chapelle-terrasse (détruit dans les années 1960). -représentation, côté cour , au pied de la courtine sud de bâtiments annexes du début XV11le. -présence d'un muret de "protection" faisant face à 1'entrée ? -disparition du pont-levis et présence du dormant avec ses contreforts. -les jardins sont aménagés dans les fossés sud et sur la terrasse.

.Sur le plan de Napoléonvi1 le de 1804-1805, nous avons avec plus de détails les bâtiments annexes de la tour nord-est, ainsi que ceux jouxtant la courtine sud. Ils ont été détruitsau XIXe. -le muret de protection de l'entrée n'est plus représenté. -la caponnière est toujours présente, -les contrescarpes sont boisées. -on note la présence du couvent des Récollets et de deux portes de la ville. .Sur le plan cadastral de 1814, l'intérêt réside dans l'emplacement du château, par rapport à la ville et à la rivière. On notera la présence du pont de "l'Hôpital" à son emplacement originel, ainsi que l'ensemble des bâtiments conventuels. -bien que simplifié on constate que la caponnière n'existe plus. .Le plan de 1857 quant à lui n'est que la reprise du cadastre Napoléonnien de 1804. Seule la caponnière n'a pas été représentée. Sur l'ensemble de la documentation consultée , seuls les plans de 1763, 1781 et 1804 permettent de voir une évolution et d'interpréter un P.O.S. dans un contexte de réaménagement important. Ces documents se trouvent en conservation au service des archives municipales. D'autres documents existent aux Archives départementales ainsi qu'au Service Historique de l'Armée de Terre à Vincennes.

7.1. LA TOUR NORD-EST

7.1.1.Une naissance :

L'épisode de la guerre de succession étant clos, à la fin du XlVe siècle, "avec le traité de Guerande en 1365, se furent la paix et la pacification voulues par Jean IV. Jean 1er de Rohan retrouva ses terres puis s'employa à rebâtir ses forteresses et à reconstruire les villes brûlées par les Anglais..." (1). C'est donc à cette période qu'à flanc de talus, Jean 1er fait édifier une construction dont nous ne connaissons pas l'ampleur exacte. Un fait est certain, même si l'état des constructions est inconnu pour cette période, la ville accueilledes hôtes : "Guyard de Berville indique que Du Guesclin passe une seconde fois par Pontivy en l'SôSy'pour se rendre chez lui à Bordeaux, où séjournait le vicomte de Rohan" (2). Nous savons également qu'après la mort de Jean 1er de Rohan, survenue en février 1396, un hommage lui est rendu le 20 juillet de cette même année regroupant les seigneurs de toute la vicomté... Quoi qu'il en soit, cette construction était composée d'une tour chemisée avec corps de bâtiment, entourée d'un fossé. Ce bâtiment comportait également un puits. L'ensemble avait pris naissance prés du plateau, légèrement en contrebas, jouxtant ainsi la voie de passage reliant St-Malo. L'entame du rocher n'avait été effectuée qu'en mesure de protection pour la création des fossés (partie de l'actuel fossé est et nord). C'est à partir de cette défense, sans doute de moindre importance, que Jehan II pour réhausser son prestige et confirmer sa puissance va édifier la demeure que nous connaissons aujourd'hui.

7.1.2.Description :

Cette tour se situe à 1 'extrémité est de la longére nord, contre la chapelle. Contrairement à celle de façade en saillie des courtines, cette tour est chemisée et se trouve protégée par un boulevard et un orillon. Avant que le secteur ne soit remanié, la tour avait un aspect élégant. Elle était composée de trois niveaux en élévation, recouvert d'un toit en poivrière. L'aquarelle de Théodore Le Puillon de Boblaye, exécutée en 1825, semble présenter les traces de consoles à bandeaux, mais nous n'avons aucune preuve de l'existence de mâchicoulis. Un bandeau mouluré de réglage ceinture la tour de schiste (encadrement et moulures de schiste et granit) qui repose sur le substratum. Son diamètre est de 12,50 mètres. La face nord devait présenter trois meurtrières et l'aquarelle de Boblaye, nous propose, courant jusqu'à la toiture et dépassant le fait de la chapelle, la trace d'un mur. S'agit-il du reste des latrines et de l'évent, ou de l'arrachement d'un mur qui jadis appartenait à une courtine L'aménagement intérieur pour le rez-de-chaussée s'organise autour d'une pièce octogonale dallée de schiste, de 52,5m2. On y accédait par la longère est. A gauche en entrant, dans l'épaisseur du mur, le couloir des latrines.

(1) : ALAIN IX..., p.188 (2) : CHATEAUX ET MANOIRS..., p.109 En face, une cheminée de dimension moyenne dont il reste le sommier droit de l'arc du manteau. Les piédroits (en éléments de 0,56 m x 0,55 m) sont à chanfrein droit. Vers le nord et au sud, une meurtrière. Il reste pour celle du sud, la présence encore en place d'un coussiège et d'une logette protectrice du tireur. Actuellement, elle présente à la place de la meurtrière nord, une porte correspondant à l'aménagement au XVIle s. de l'orillon et à l'abandon progressif de la tour. L'ouverture sud a été également réaménagée au XVe, permettant la mise en place d'une fenêtre à meneaux donnant sur le boulevard. Un petit évier de schiste, callé avec des briquettes, vient agrémenter cette baie. L'apparence de la tour est à rapprocher de celle, du château de Josselin dont la construction correspond également à cette même période du XlVe siècle.

7.1.3.Première intervention : De ses travaux de fouilles sur la tour nord-est, Monsieur LISCH note :"De la tour nord est,(...)il ne reste qu'une base moulurée en partie dégagée par une équipe de jeunes en 1968" (3) et de conclure "qu'il serait aussi passionnant de rechercher dans la terrasse est les vestiges des parties détruites. Etant donné l'état du château il n'était pas alors possible de consacrer des crédits à cette recherche ; mais on peut être persuadé qu'il y aurait là, des renseignements intéressants sur la fortification du XVe siècle qui pourraient être recueillis avec l'aide de la municipalité par des chantiers de jeunes" (4).

1 La porte de la tour N-E en 1968. Photo R.LISCH.

(3) : LE CHATEAU DE..., 1986, p.174. (4) : LE CHATEAU DE..., 1973, p.34. 7.1.4.Etude des aménagements :

Outre les remaniements qu'elle a subi au niveau des baies et ouvertures, la tour a été occupée et modifiée dans son espace intérieur. Trois ensembles ont été fouillés à partir de 1987 : la salle, la salle basse et les latrines.

*La salle : Dans un premier temps, il nous afallu dégager l'espace de la tour qui était encombré d'un mur correspondant à 1'aggrandissement de la chapelle par les soeurs de Kermaria. Une lettre de Mére Marie de St-Charles, supérieure générale en date du 02/04/1875 annonce que "la chapelle a été entièrement restaurée" (5). Ce mur reposait de part et d'autresur les murs de la tour condamnant les deux portes de cette dernière. Sur les trois mètres représentant sa hauteur, les pierres étaient liées par un mortier de chaux de composition médiocre sur les 1,50 m supérieurs. En deçà, il n'y avait plus aucun liant. Il reposait sur le dallage de schiste de la tour par des pierres posées et rangées. Après son dégagement est apparu un petit mur (87/112) monté à l'argile reposant contre l'ébrasement de la porte nord et disparaissant, par éboulement, dans les environs de la salle basse. Dans ce mur se trouve un meneau de fenêtre en blocage. Reposant également sur le dallage, il est enduit sur sa face extérieure à la chaux grasse. Il correspond à la période de semi abandon de la tour et constituait un petit vestibule, délimitant un passage direct entre la haute cour et l'orillon. Entre ce mur et la cheminée est apparu un petit parement de brique (module 10cm x 10cm x 3cm) d'un usage inconnu. Ce parement, monté à l'argile, contenait un élément torsiné de pied de verre "façon venise" (XVIle). Le sol de la salle était composé de grandes dalles de schiste de 10 à 15cm d'épaisseur, contemporaine au niveau des ébrasements, de la tour et reposant à même le substratum. Elles sont parfaitement jointives et forment un ensemble harmonieusement équilibré, encore présente sur le côté ouest de la pièce, le restant de la salle ayant été déposé lors de l'abandon, à des fins de récupération. Au milieu du "passage", trois grandes dalles, posées côte à côte, présentaient des cassures nettes correspondant parfaitement à la circonférence de la salle basse. Une rupture occasionnée par un porte-à-faux provenant du tassement des terres de remblais de la salle basse et accentuée par le poids du mur pignon XIXe. Toutefois, le dallage à cet endroit est postérieur au creusement de la salle basse et à son comblement. L'abandon de la salle au profit d'un couloir est à mettre en relation avec l'aménagement de l'orillon pour la fin XVIle, début XVIIle siècle.

(5) : Correspondance de soeur Marguerite Mahé, service des archives de Kermaria, à Monsieur l'abbé D. Le Douarin, curé de Pontivy, en date du 10 janvier 1986.

*La salle basse Cette fosse est apparue clairement lors du dégagement du dallage et du sol d'argile sur lequel il repose, par la présence de la rupture des dalles et d'une dépression centrale. La fouille stratigraphique a permis de mettre en évidence vingt couches de remblais issues de destruction (argile, ardoises, moellons de granit) et d'occupation représentée par des os animaux (chasse et élevage) et rébus de cuisine, céramique brûlée sur face extérieure contemporaine des XVIe-fin XVIle. Les monnaies découvertes, au nombre de treize, sont des "Double Tournois" s ' échelonnant de 1636 à 1655. Mais, aucune trace en corrélation avec la construction de cette salle basse, si ce n'est son creusement pour lequel nous avons trois étapes :

FOSSE NORD

-PONTIVY 90 - ORILLOI-TOUR NE - COUPE-S-N ET E-W. -le substrat géologique composé d'argile jaune et de galet, c'est un ensemble compact d'une épaisseur de lm. -le rocher de surface en schiste, finement taillé dans un arrondi quasiment parfait, sur un diamètre de 4,40m. -le rocher a ensuite été grossièrement taillé au pic suivant l'orientation du fil de la pierre. Le fond de la fosse n'est pas parfaitement plat. Le puits central qui apparait n'est pas mieux taillé et se termine en cuvette. Ses parois ne sont ni verticales, ni symétri ques. En chiffre, cette fosse a un diamètre supérieur de 4,40m, inférieur de 3,50m et une profondeur de 4m. Soit, une capacité de 55m3. Sur le fond, le puits a un diamètre de 1,50m pour une profondeur de 1,60. Depuis le début de son étude, la salle basse reste une énigme quant à sa période de creusement. Nous savons simplement qu'il est postérieur à la construction de la tour. Toutefois, un doute subsiste sur la durée du temps écoulé entre sa mise en service et son comblement réalisé après 1655. Dans cette tour, qui selon l'inventaire de 1621 est déjà reléguée au rang de remise, aucune mention n'est faite pour indiquer la présence d'une salle basse. D'autre part, la fosse n'a révélé aucune trace de maçonnerie lui étant propre et compte tenu de la présence directe des dalles sur le sol, aucune poutraison ne pouvait être mise en place sans murs. Si nous sommes en présence d'une fosse creusée entre 1621 et +1655, quel intérêt de mener ce genre de travaux dans une tour dont la fonction décroit ? Si toutefois nous émettons l'hypothèse que le creusement de cette salle est antérieure, pourquoi n'a t-elle pas été mentionnée dans l'inventaire, si ce n'est que parce que déjà remblayée (compte tenu de la qualité de la description de l'inventaire, un oubli parait peut probable). La fosse a donc pu être remblayée une première fois avant que la salle n'est fini d'être aménagée (sol non plat, puit central, ...) ou détruite lors de l'aménagement du château au XV-XVIe s. ? Plus tard, au XVIle s. lors de l'aménagement du secteur, on découvre par hasard l'existence de cette excavation. Par nécéssité ou curiosité, on en pratique le déblaiment, puis, s'appercevant de l'état de l'ensemble, il est jugé bon de reboucher avec les matériaux de la place. Pour le puit central, c'est la trace qu'a laissé la technique employée pour creuser la salle basse. Il convient pour le travail d'une personne à genoux ou de deux debout.

Hypothèse pour les différentes étapes du creusement de la salle basse. L'hypothèse d'une salle voûtée en pierre a également été étudiée, la surface d'occupation n'aurait alors été que 3m x 2,70m, avec un accès facilité par la présence d'un oculus zénithal, d'une échelle ou d'une corde. L'espace au sol aurait déterminé une circulation d'l,30m autour d'un puits maçonné de 0,80m de diamètre. Si cette construction a bien existé sur l'édifice du XlVe siècle, elle a été nettoyée "par le vide" comme certainespartiesdu château.

Niveau sol de la tour

Sur coupe, restitution d'une salle voûtée.

*Les latrines : Lorsqu'on accède à la tour, un petit couloir fait son apparition dans l'épaisseur du mur au pied de la chapelle. En partie dégagé par LISCH, ce couloir fut longtemps la demeure d'une chèvre. Il présente à son extrémité une baie ouverte au nord. Cette latrine comprend : un couloir d'accès, un siège pour le rez-de-chaussée, une fosse, un conduit pour l'étage et un autre pour l'aération de la dite fosse. La conception de l'ensemble est classique, dans une construction de schiste contemporaine de la tour. Les différents conduits reposent sur une voûte en encorbellement assez grossière, composée de trois corbeaux non appareillés. La surface de la cuve est d'environ 4m2 (l,95m/2,05m x l,75m/l,70m) pour une profondeur de 3,10m. Comme la salle basse toute proche, cette cuve est taillée dans le rocher de schiste. Dans son dictionnaire d'architecture médiévale, Viollet-le-Duc nous donne une description des latrines de Pierrefonds : "(...) On ne pouvait arriver aux latrines que par un long couloir. (...) La salle possédait un coffre qui était la descente des latrines des deux étages supérieurs. (...) La dernière trémie se prolongeait, par une cheminée latérale, jusqu'au dessus des combles, de manière à former appel. (...) Observons que, grâce au pertuis latéral d'extraction de la fosse et au massif central, il était très facile de faire des vidanges fréquentes et promptes. (...) Les jours des latrines de la garnison (...) s'ouvrent également vers le nord. Ces précautions minutieuses apportées à la construction de ces parties importantes des habitations font place, vers la fin du XVIe à une négligence extrême. (...) Plusieurs fois nous avons fait vidanger des fosses de château. (...) Mêlés à beaucoup de poudrette, on y trouvait quantité d'os de lapin, quelques pièces de monnaie, des tessons et des momies de chats en abondance" (6).

Coupe des latrines de Pontivy, vues sud et est. Latrines de Pierrefonds d'après Viollet-le-Duc Avant de pouvoir intervenir sur la cuve, nous avons dû mettre au jour le niveau d'origine qui était constitué d'un sol de terre battue. Dans l'inventaire de 1621, il n'est pas fait mention de ces latrines. On y présente pourtant indirectement celles de la tour nord-ouest qui possédait à l'extérieur, prés de l'escalier intérieur une réserve de chaux : "Au bas de la montée de ladite tour / Unne demy pippe pleine de chau " (7). La fouille de la fosse a révélé une occupation de dépôts de plus de 2,50m, sur une période allant du XVIe au XIXe siècle. A 1,90m sous le linteau, est apparue une petite cavité orientée vers le nord. Il pourrait s'agir d'un élément du "pertuis" de Viollet-le-Duc. Mais ici, il n'a aucune utilité tant architecturale que fonctionnelle et semble inachevé... L'inventaire de la fouille a permis de dénombrer 2800 tessons de poterie et verrerie (30 individus incomplets) dont un verre à décor émaillé de la fin du XVIe (8). Dans l'immédiat, nous sommes en présence d'une occupation de trois siècles. Il semble toutefois que son utilisation ne soit pas antérieureà la seconde moitié du XVIe siècle. Les éléments découverts dans cette fosse sont des objets de consommation courante (hormis deux verres à pied), mais aucune monnaie, ni mobilier non céramique (si ce n'est un grelot de cuivre et son chat, un échantillon de tissu et des cheveux) ont été exhumés. Ces découvertes nous permettent d'aborder la vie quotidienne des XVIIe-XIXe s. au travers d'un mobilier varié dans ses types de production (verre à boire, gourde, marmites, terrine, pichets, plat, vitraux... ).

*Les autres latrines : Dans le château, elles étaient au nombre de quatre : -tour sud-ouest, latrines au rez-de-chaussée et dans le chemin de ronde (cuve rectangulaire de lm x 2m x 10m). -tour nord-ouest, latrines au rez-de-chaussée et dans le chemin de ronde (condamnées par Lisch). -sur l'Orillon, prés du cellier, latrine en encorbellemnt donnant sur le fossé nord et reposant sur des consoles à bandeaux qui rapellent celles des tours de façade. -sur le rempart est, donnant sur le fossé, des latrines misesen place au XVIIe-XVIIle. Il y avait donc dans ce château, entre le XVe et le XVIle siècles, huit sièges de latrine et deux urinoirs, pour une population d'environ soixante personnes.

(6) : DICTIONNAIRE..., T.VI, p.168. (7) : Archives Départementales de Morbihan, J.712. (8) : Inventaire n°V.55.

33 7.1.5.La tour nord-est et les textes :

♦Troisième et quatrième tour : Au travers des archives, plusieurs mentions ont été faites des tours nord-est et sud-est au travers des siècles. -fin XVe-début XVIe : fresques de la chapelle de Stival représentant la 3ème et la 4ème tour. -31 juillet 1621 : l'inventaire du château cite "la chambre basse de la tour vers Kervers" et à l'emplacement de la tour sud-est "la plateforme vers Sainct Melars". -1682 : un aveu ducal cite "le château et forteresse de Pontivy" avec "ses quatre grosses tours" et ses "trois corps de logis". -1738 : un inventaire ne mentionne ni 3ème, ni 4ème tour. - 1775 : un inventaire ne mentionne ni 3ème, ni 4ème tour. -1778 : un inventaire ne mentionne ni 3ème, ni 4ème tour. -1781 : plan du château, la troisième tour a un diamètre d'environ 15,6m. Pas de 4ème tour. -1794 : un inventaire ne mentionne ni 3ème, ni 4ème tour. -vers 1825 : le général pontiyyen Théodore Le Puillon de Boblaye peint une aquarelle représentant la tour nord-est derrière la chapelle. Il dessine également dans un album plusieurs représentations dont la 3ème tour. -début XIXe : un devant de cheminée peint montre la tour derrière la chapelle, en assez bon état. -milieu XIXe : il existe un petit tableau de cette époque montrant le château avec ses trois tours (succession de Me Massart). -1830 : Jacques Pommier, chirurgien-aide-major de la garnison parle du château "flanqué de ses quatre tours terminées en cône". -19 avril 1841 : bail des Soeurs de Kermaria pour l'installation d'une école. Il y est à plusieurs reprises questions des "matériaux de la vieille tour". -1856 : plan du château, la 3ème tour a un diamètre de 9m. -1867 : le guide Johanne-Hachette parle de la "troisième tour qui est à moitié ruinée". -1951 : plan cadastral, la 3ème tour a un diamètre de 9m. -1968 : plan de Lisch, la 3ème tour a un diamètre de 14m.

♦Inventaire du 31 juillet 1621 : En la chambre de la tour vers Kervers : une table, un banc long, deux petits escabeaux, ung charlict avecq une couette de pleume, une paillasse et une cathellonne rouge, une couchette avecq une paillasse, ung loudier et une cathelonne blanche, une petite chaise perssée, une grande garde robe avecq son soubastement, cleff et claveure, ung fauconneau de fonte à boiste, tous lesdits fauconneaux cy dessus n'ayant boiste, une arquebuse à crocq

34 de fonte dans une saille d'environ de huict livre de pc à canon, une paire de petite armoires atachés couve manteu de la cheminée, ung timbre de cerff, ung pacque vielles cleffs. En la chambre en hault de ladite tour : une petite couchette de boys, ung escabeau, troys pacc de mesche, un grand ratellier à mettre armes, une ç claveure à bosse sans cleff. Au bas de ladite tour : cinq grandes eschelles dont il y a troys plates, poullains à encaver vin, ung charnier, ung four en pierre a bastir, plusieurs pieczes de boys servant à une barrière à la porte de ladite tour. Les portes du hault et du bas de ladite tour ferr cleff et claveurs. Près de la porte du bas de ladite tour, y a une \ auge de pierre. Près l'escallier de la chapelle, une pieze de cai fonte verte. Sur la plateforme vers Sainct-Mellars : deux canons de fer portant environ cinq ou six liv balle. (Archives Départementales du Morbihan, l.J.87-1)

D'après Le Puillon de Boblaye, 1823 (Coll. B.Maraval)

*Bai1 du 19 avril 1841 : ■Article 7 : Tous les matériaux de la vieille tour seront disposition du locataire; il ne pourra cependar employer qu'aux réparations et embellissements qu'il à propos de faire à la susdite propriété. Il pourra, toutefois, à sa volonté, changer les matéri cette vieille tour qui lui sont accordés contr matériaux de nature différente de même valeur, uniquement pour être employés aux réparations, amélior et embellissements dudit château et de ses dépendance; .Article 10 : Le locataire est autorisé de faire enclore à ses frais les terres qui font partie du présent bail. Il emploiera à ces travaux, les matériaux de la vieille tour qu'il juge convenable... (Archives de Kermaria)

7.1.6.Un projet :

La mise au jour des bases de la tour nord-est et des éléments de l'orillon nous amène à réfléchir sur l'utilisation des vestiges découverts. En effet, il serait dommage de faire disparaître une seconde fois l'une des étapes de l'évolution du château. L'intégration doit faire en sorte de faciliter l'accès au public tout en conservant la terrasse et les vestiges existants, moyennant quelques modifications. Le projet tfe réhabiliter le secteur a été pensé dés le début des fouilles et permettant la mise en place de ces dernières. Il ne s'agit là que d'une simple idée qui profite d'une expérience du terrain et de différentes observations recuei11ies. 1- Mise en valeur du secteur à ciel ouvert. Cette présentation à vocation architecturale ne permettrait aucune forme de mise en valeur ou d'utilisation, que la simple visite des vestiges. 2- Mise en valeur du secteur hors d'eau avec parcours muséographique consacré à l'histoire et aux fouilles du château. "Pour la bonne compréhension de l'ensemble du château, ainsi que pour participer à l'animation de celui-ci et offrir une meilleure protection à des maçonneries qui, à l'origine, n'étaient pas exposées aux intempéries extérieures, il est envisageable de couvrir les fouilles par des structures modernes, composées de volumes ouverts, réversibles, dans des matériaux différents de ceux en place, - et évoquant la présence de la tour" (9).

(9) : ETUDE DE..., p.15.

36 7.1. L'ORILLON

7.2.1.Description : En terme de défense militaire, l'orillon est le "prolongement d'une face au delà de l'alignement d'un flanc, servant à couvrir les pièces de ce flanc" (10). Ce secteur jouxte à la fois la chapelle et la tour, servant de défense extérieure à la courtine nord et protégeant les infrastructures reposant sur le substratum. Cet ensemble a évolué depuis le XlVe siècle pour ce voir détruit au XIXe et remblayé pour atteindre le même niveau que la terrasse. Sa fonction militaire a été effacée par les nombreuses reprises du rempart. L'espace étudié a été scindé en deux secteurs pour les besoins de la fouille : -un secteur est comprenant un bâtiment à usage d'habitation (cellier et salle) dont l'accès se fait uniquement par la cour pavée, donc, par la tour nord-est. -un secteur ouest comprenant une surface de 80m2 avec à l'est un pavement de quartzite entouré d'un mur parapet donnant sur le fossé nord, et un mur de retour à l'ouest vers la chapelle (reconstruit par Lisch). Ce secteur' comprenait un bâtiment faisant office de boulangerie. Le niveau de référence a été fixé sur le seuil de la salle à 71,51m N6F.

7.2.2.Secteur Est : *La cour : L'agencement de l'ensemble s'organise autour de la cour. Avant de mettre au jour ce pavement de quartzite, nous avons trouvé un grand nombre d'ardoises rangées parallèlement au bord du cellier. Ce sont des ardoises à clous de format moyen (0,10m x 0,15m). Elles proviennent du démontage des structures au XIXe et devaient probablement pouvoir être réutilisées Les déchets ont été pilés et étalés sur le terre--plein ouest. Sous ces ardoises, une couchedç. sable protégeait les pavés. Elle contenait, sur une surface de 9m2, 95 éléments de poteries (51 provenant de l'atelier de Lamballe, 10 éléments de bouteilles de verre, 10 de grés, 19 de faïence, 5 de céramique fine) d'occupation XVII-XIXe. Ce pavement repose en partie sur le substrat géologique, et sur un remblais inerte ainsi que sur le mur de rempart du XlVe siècle.

(10) : VOCABULAIRE... 1/238, p.165. 37 Cette cour est entourée, au nord par le cellier et le mur parapet, avec un petit décrochement donnant à l'origine accès à des latrines, dont il ne reste, sur la face extérieure, que deux consoles à bandeaux, et à l'est par la salle. Au sud l'ensemble est closjpar le mur de la chapelle et la porte de la tour.

*Le cellier ; Cette petite pièce à un niveau est encavée par rapport à la surface du pavement (-0,40m). Il possédait trois accès ou ouvertures (de la salle, de la cour, vers les latrines), un toît en demi-bâti ère. Son niveau d'occupation a disparu et représentait une surface de 8,16m2. Un sondage a permis de suivre sous cette pièce le rempart du XlVe, qui décrit un arrondi pour prendre la direction de la salle.

*La salle : C'est un quadrilatère irrégulier d'environ 44m2 (7,10m x 5,50m). Elle possède deux accès donnant sur la cour (prés de la tour) et sur le cellier, avec une baie en renfoncement dans le mur gouttereau ouest. Elle possède en outre une cheminée prés de l'angle nord-ouest, prés de la porte donnant sur le cellier. Le mur est, sur son élévation de deux mètres, n'a aucune ouverture. Ce dernier comportait encore des traces d'enduit blanc, similaire à celui du cel1ier. Son sol a été entièrement déposé lors de la destruction (entre 1849 et 1875) (11) et il semblerait qu'il ai été composé de dalles de schiste ou de pavés de quartzite réguliers. Seul subsiste à l'entrée de la cour, un couloir surélevé (+0,5m), maçonné côté pièce, pavé de dalles de schiste vers la porte et de carreaux de terre cuite vers l'est. Cet espace était réservé à l'escalier de bois qui donnait accès à l'unique étage. Il y avait même une cloison d'isolation entre ce couloir et la tour qui formait mur pi gnon. L'Aquarelle de Boblaye nous donne un apperçu du bâtiment avant sa destruction. A cette période (1825) il n'a déjà plus de toit. On apperçoit la baie du rez-de-chaussée ainsi que la porte vers la cour. Le premier étage est percé d'une unique fenêtre et la façade est décorée d'un arc de décharge pour faire le pendant à celui existant au niveau de la chapelle. L'étude systématique du sol du bâtiment nous a révélé cinq éléments successifs antérieurs et contemporains de la construction : -le substrat et le rocher en place -le creusement dusubstrat -la mise en place du rempart XlVe

(11) : Fa'îence Creil et Montereau, Médaille d'or 1844-49, L.M. et cie, Porcelaine opaque. -la reprise du rempart au XVIe -la perturbation des remparts XlVe par les fondations des deux murs gouttereaux de la salle.

*Le rempart ; Ce rempart est contemporain de la tour, soit, du XlVe siècle. Il est constitué d'un appareillage de schiste, chainé de blocs de granit. Il suit la découpe du substrat, reposant sur celui-ci près de la tour et forme progressivement un parement régulier jusqu'au niveau du fossé. Au niveau du cellier, le rempart présente un coude qui l'oriente vers l'est, et dans la salle, il n'y a pas de rupture entre les deux remparts. La découpe du substrat nous a permis de mettre en évidence le parement intérieur, présentant un fruit de 0,20m pour 2,00m.

++

Les murs de la salle sont de mauvaise qualité et il y a de nombreuses pierres de remploi comme blocage ou jambage. Seule la cheminée, au linteau monobloc est en parfait état. Un corbeau de granit à bandeau a également été extrait des remblais de cette salle. Nous ne savons pas s'il provient de la tour ou de la salle. Les poutres auraient eu une dimension approximative de 0,25m x 0,25m. Il fallait toutefois que la fonction militaire s'estompe pour construire des habitations sur une partie sensible. Ces construction ont été réaliséesaprès 1621 alors qu'un mur soutenait la terrasse également jusqu'au niveau du rempart est. Sur le plan de Napoléonvi 1 le de 1804, les constructions nous sont signalées par le terme de "Baraques"...

7.2.3. Secteur Ouest :

*Occupation : L'extrême ouest de l'orillon proposait un niveau d'occupation contemporain à la construction des bâtiments d'habitation. A un niveau légèrement inférieur au pavement, une aire de gâchage du mortier s'étalait entre la boulangerie et le mur parapet nord. Près de ce dernier, une vasque servant à éteindre la chaux contenant les restes d'une poterie (12) a été étudiée. Monsieur Lisch, qui avait reconstruit le mur ouest, m'a fait part d'une découverte similaire lors du dégagement de cet endroit. Il est probable qu'il s'agisse du plan de travail ayant servi lors de la construction des bâtiments de l'orillon et notamment de la mise en place des enduits.

♦Boulangerie: C'est un petit bâtiment présent sur le plan de 1781. Il repose contre le mur de la chapelle avec une surface de 8m2 sur terre battue sans mobilier. L'entrée de la boulangerie se situait au niveau du pavement. Au nord, un petit mur de schiste de 0,50m d'épaisseur (que nous avons du démonter pour la poursuite de l'étude en laissant toutefois une référence), dont nous n'avons concervé de l'élévation que deux assises ne nous permettant pas d'identifier la nature exacte du mur (pan de bois ou maçonnerie), complète la clôture avec le four à l'ouest, d'un diamètre de 1,20m. La toiture en demi-bâtière reposait contre le mur de 1 a chapelle. Le four a été partiellement détruit par l'effondrement du mur ouest.

Plan de la boulangerie, 1989.

(12) : inv. C.69. *Mur de chaînage : Sous le mur de la boulangerie, il existe un certain nombre de structures. Comme nous l'avons déjà vu, les murs de la tour et de la chapelle reposent sur le substrat. Il fallait donc protéger les bases des intempéries ou des attaques extérieures. Le mur ouest n'étant pas en chainage avec la courtine, un mur a été construit pour soulager et renforcer la structure. Celui-ci prend son départ sur le mur d'enceinte actuel avec un angle de 108°, pour prendre la direction de la chapelle où il repose sur le substrat. Sa construction grossièrement appareillée en schiste et granit présente des joints épais comblés avec de petites pierres. Un débord de 0,30m prend naissance à 1,40m sous le niveau actuel du mur (sur chaque face), descendant ainsi, verticalement, jusqu'au niveau actuel du fossé nord, soit, 3 mètres (limite du sondage). Nous sommes en présence d'un mur construit au XVIe s. Pour pouvoir étudier l'ensemble, il nous a fallu mener un sondage en profondeur de la zone nord-ouest.

*Sondage : Ce sondage en profondeur devait , outre l'étude de la nature des maçonneries, nous permettre d'aboutir à un canal, qui, pensions nous, était le trop plein des latrines. Extérieurement, cette ouverture rectangulaire présente des feuillures sur son pourtour (grille encastrée, ventail ?). Le canal (0,40m x 0,40m) s'enfonce dans la muraille avec une légère pente vers le fossé, ses sol et couverture étant constitués de grandes dalles de granit. Sous 4,30m de remblais sans mobilier, si ce n'est un pavé en terre cuite aux armes des Rohan (13), nous nous sommes apperçusque le canal n'avait n'avait d'autre fonction que celle de barbacane, comme les autres meurtrières percées à interval régulier dans le rempart. La présence d'un double linteau de schiste sur la face interne, de même que les dimensions du conduit, laissent supposer une toute autre utilisation probablement non réalisée ou détruite. Dans ce secteur, les murs ont un appareillage médiocre laissant supposer que leur construction n'a pas eu d'autre but que celui de contenir des terres. C'est sans doute pour cela que le pied de la chapelle repose directement sur la coupe de substrat géologique sans maçonnerie particulière, ressemblant, tout en étant postérieur, à la construction de la tour. Toutefois, il apparait, au niveau inférieur de la rupture du mur de chainage, une suite décrivant un léger arrondi de manière à épouser en quelque sorte le substrat. Son épaisseur est de 1,40m mais sans parement. Il s'agit là d'une construction plus ancienne, contemporaine du XlVe, servant de première protection aux assises de la longère. Le

(13) : inv. C.50. rocher ne pouvant être laissé à nu et c'est pour cette raison qu'un arc de décharge est présent sur la face nord de la chapelle, pour parer à une éventuelle déstabilisation du sous-sol et éviter l'effondrement de la partie supérieure de l'édifice (baie de la chapelle).

43 P89 OR I LION

Essai de reconstitution de la zone de l'orillon avec plan et élévation. a) salle b) boulangerie c) rempart XIVe d) mur de chainage e) débord f) coup de sabre extérieur g) latrines sur consoles 7.3. SECTEUR REMPART

Situé entre la tour et le mur d'enceinte nord-est, cet ensemble s'étend sur une surface de 300m2. Le nivellement de l'ensemble, effectué au XIXe, recouvrait le secteur jusqu'au niveau supérieur de la terrasse. Plusieurs étapes ont contribué à son évolution autour du rempart XlVe et des transformations résultant de la construction de la salle. Très peu d'éléments ont été découverts lors des I fouilles (saloir incomplet et faïence XVIIle).

7.3.1.Etude du rempart :

*Niveau terrasse : Cette élévation de la structure forme une chemise protectrice à l'ensemble du secteur nord-est. De conception semi-circulaire, il condamne la vue sur la route de St-Malo. Sa restauration a permis une intervention sans risque sur les bases du rempart. Cette construction .est totalement différente dans sa conception par rapport au reste du rempart, sachant que ce dernier est contemporain des aménagements XVI le, voir légèrement antérieur, remplaçant une chemise existante en schiste (?). A l'extrémité sud se trouve une latrine encastrée dans ce mur, donnant directement dans le fossé est. Sa datation n'est pas aisée. Il semble toutefois qu'elle soit contemporaine de ce rempart, mais son accès se fait en retrait par rapport à cette structure. Y avait-il un accès différent ou les latrines ont-elles un aménagement plus récent ?

*Niveau ouest (A2) : Après l'étude de la "salle" sur l'orillon, nous avions mis en évidence le mur de rempart semi-circulaire, partant de la jonction chapelle-tour N-E et disparaissant près du mur gouttereau est de la "salle". De l'autre côté de ce mur, le rempart se poursuit sous un autre appareillage : une construction en grand appareil de granit à joint large probablement édifié au XVIe siècle. Ce mur présente deux niveaux de construction différenciable par les matériaux employés, soit le schiste pour le deuxième niveau avec des similitudes pour le rempart XlVe. Ce niveau pourrait donc être contemporain de l'ensemble fortifié de la tour N-E et se situe à -2m de la surface supérieure du parapet. L'extérieure de l'enceinte a été entièrement reparmentée au XVIe et les barbacanes, n'ont pour fonction que l'écoulement des eaux d'accumulation, comme nous le montre la construction avec un léger ébrasement sans qu'il y ait présence d'un sol d'occupation (2,70m x 0,26m x 0,55m). A cet endroit, le mur d'enceinte a une épaisseur de 2,70m, et le seuil de cette barbacane se situe à 4m du fond du fossé nord-est. Le substrat se trouve découpé par palier à partir de 2,80m et tombe à pique vers 1,20m poursuivant la rupture mise en évidence dans la "salle". En surface de sondage (b2), on note la présence d'un remblais de schistes dont certains présentent une trace de parmentage au pic. S'agit-il des restes du rempart XlVe. ?

♦Jonction Salle-Rempart : La construction du mur est de la "salle" a nécéssité la destruction d'une partie du rempart mise en évidence par une rupture irrégulière non comblée, alors que le mur de la salle est en chainage avec le mur nord.

▼ 0

et rempart.

*Niveau est (E3) : A cet endroit, le rempart change d'allure, vers le niveau des latrines. D'une structure grossière en granit, on retrouve un appareillage régulier de schiste avec présence de trous de boulin distant entre eux de 1,10m. On note que la reprise du rempart en granit se fait sur le mur de schiste. Ce dernier est donc antérieur. Plus au sud, on remarquera l'aménagement particulier des murs de la terrasse-jardin. Travaux effectués au XVIIle pour l'agrément du site. Ces blocs sont des granits rectangulaire?, en assises régulièreç, rejoignant la courtine sud. Quant aux pierres du rempart, elles ne présentent aucune trace de parmentage et peut correspondre à une construction XVe.

7.3.2.Etude de surface :

Sur l'espace qui sépare la tour du rempart, plusieurs structures ont été mises au jour permettant de racorder chronologiquement quelques événements. Toutefois, ce secteur n'ayant pas non plus été épargné par les campagnes de travaux successives, certaines traces ont totalement disparues. En effet, si l'on consulte les plans de 1781 et 1804, il existe un bâtiment qui jouxte la "salle" à l'est. De ce bâtiment, aucune trace ne nous est parvenue. Son niveau d'occupation devait alors se situer en rapport au premier étage de la "salle".

*Le mur Cl : Construit avec des éléments de remplois, dont une ornementation de gâble de fenêtre XVIe (14), ce mur repose sur le substrat géologique par l'intermédiaire d'une assise de quartzite. Il ne subsiste que sur une longueur de 1,50m et une largeur de 0,60m. Aucun retour n'a été identifié et l'amas de pierres prés du rempart ne semble pas en faire partie. A l'origine, il semblerait qu'il y ait eu un pavement à l'ouest de la structure comme le laisse supposer le lit de mortier maigre présent sur le sol. Ce dernier a été détruit lors de la mise en place du mur est de la "salle", ce qui lui confère une antériorité. Ce mur a donc été construit avant la deuxième moitié du XVIle mais toutefois postérieur à la construction de la tour. Ce qui a permis la conservation de cette trace, c'est le rehaussement du niveau d'occupation au XVIIe. La face est du mur est de la "salle" confirme ce remblais par la mauvaise qualité de sa facture (parement inexistant). Aucune trace d'encrage n'est visible contre le rempart. Ce dernier serait-il postérieur (milieu XVIe. ?). De même peut-on le mettre en rapport avec un autre mur qui lui semble parallèle (Fl) ?

*Le mur Fl : Bien que de nature différente à Cl, il lui est parallèle et est adossé également à la tour. Il est orienté nord-nord-est. Il ne conserve plus que deux assise de schiste bien appareillées (même mode que E3) sur une largeur de lm et une longueur de 1,20m. Ses pierres sont parmentées Il repose sans aménagement particulier. Cette structure semble correspondre à une construction contemporaine de la tour ou d'un premier aménagement XVe.

(14) : inv. P91.3T.P6

Aucun mobilier n'a été trouvé à proximité.

*Rempart E3 : Plus au sud, est apparueau cours du dégagement, entre le rempart et la limite de la terrasse, une structure maçonnée, régulière, composée d' un ensemble de pierres posées à plat et d'un parement dont il ne reste, en surface, que cinq assises liées à 11 argile. Ce mur est constitué de schiste régulier avec layage au pic sur le parement, L'ensemble a été très perturbé lors de sa destruction Le substrat a été creusé pour le recevoir. La couche de schiste pillé présent sur le secteur vient s'appuyer contre ce mur et des trace de rubéfaction sont visibles» sur le décrochement du substratum au nord de la structure. Il semble que nous soyons en présence d'une trace du rempart du XlVe siècle dont la face interne était visible au niveau du petit boulevard nord. Ce dernier a entièrement été démentelé afin de renforcer la chemise au XVIe siècle. Sur l'ensemble de la surface, les pierres du rempart ont été remployées^ in de libérer l'espace et de faciliter la reprise des maçonneries. Cette structure n'est pas non plus en relation avec le rempart de schiste qui le touche. Le nivellement de l'ensemble a été effectué dans un premier temps avecdu schiste et granit pillé sur tout le secteur est avec un niveau de 0,10m au XVe, puis de remblais divers au XVIIe sur prés de 0,60m, voir sur 1,40m. Nous savons qu'un mur de soutènement a été mis en place lors de la construction de la terrasse, mais nous n'avons pas trouvé la correspondance, ni la limite exacte, entre le secteur rempart et la terrasse. Une limite artificielle présente sur les plans mais sans correspondance au niveau du terrain.

Secteur Rempart, 1992. Structure Cl et mur de la salle à droite. 4 Secteur Rempart. Structures Fl et E3.

7.4 SECTEUR BOULEVARD

7.4.1.Etude de la terrasse : Le secteur est du château, bien que le moins fortifié, présentait, de part la présence de la route de St-Malo, une faiblesse dans la défense. Le grand corps de logis est resprésentait une proie facile en cas d'assaut. Pour soulager cette carence, existait un espace de circulation, appelé boulevard, entre le rempart et la longère. Cet espace de prés de 8m de large était recouvert d'un niveau d'encaissement de schiste. Par la suite, entre 1598 et 1620, (le Corps de Logis était-il déjà en ruine ?) la mise en place de la terrasse d'artillerie a nëce'ssité l'apport de remblais et l'utilisation de matériaux de la place provenant de la destruction des bâtiments. Pour comprendre l'organisation de l'ensemble avec le bâtiment et le rempart, trois coupes stratigraphiques ont été effectuées.

*Sondage 2, coupe 1 (E-O) : Ce sondage compris entre le corps de logis est et le petit mur de soutènement a permis de mettre en évidence la structure de la terrasse et les occupations antérieures. Vingt quatre couches ont pu être étudiées, mais c'est la "couche 15" qui nous a permis de mettre au jour différents éléments (en 1991, la "couche 16" avait livré de

51 quoi reconstituer un saloir (15)) qui semble correspondre au contenu d'une poubelle contemporaine de la fin XVIe. Elle complète la connaissance du mode alimentaire quant au nombre d'ossements d'animaux et d'arêtes retrouvées (sanglier, mouton, boeuf, poisson) et de vie avec la présence de tessons de poteries (chauffe plat...) et d'un élément de peigne en os (16). La "couche 18" nous a livré un échantillon de 240 ardoises à clous avec une typologie d'une demi-douzaine de formes différentes. L'occupation se fait ici en quatre étapes : -la première constitue la prise en charge du site pour la mise en place du logis dont la fondation peut vraissemblablement être contemporaine de la tour, et repose sur le substratum. -la deuxième est l'occupation du boulevard avec son empierrement. Aucune trace ne nous permet de dater plus précisément son occupation que les XVe-XVIe siècles. -la troisième est la destruction de la longère et la mise en place de la terrasse entre 1598 et 1620. On conçoit aisément que les couches 18 à 21 proviennent d'une deuxième phase de remblais correspondant à la destruction effective du bâtiment. -la quatrième phase est un nivellement de surface afin de transformer, au XVIIle, cette terrasse d'artillerie en jardin d'agrément.

*Sondage 2, coupe 2 (N-S) : Cette coupe nord-sud nous a permis de mettre en relation le mur de soutènement de la terrasse nord avec les remblais eux mêmes. Le boulevard et son sol d'occupation sont contiglies, non seulement à la longère est, mais aussi à la tour. Il est toutefois peu probable qu'il soit contemporain de la fin du XlVe siècle. Lors de la mise en place de la terrasse, pour éviter la surcharge de terre, un mur a été crée' et réagit comme une chemise de la tour. Il semblerait que l'ensemble a été recouvert au XVIIle, secteur rempart compris, pour ménager un maximum de place au jardin.

*Sondage 3, coupe 1 (E-O) : Il manquait à cet ensemble stratigraphique la jonction avec le rempart est. Le sondage 3 nous montre une superposition de couches régulières avec, la aussi, plusieurs étapes de remblais. Nous n'avons pas trouvé sur cette coupe de traces de mur correspondant à la suite du mur de soutènement, mais un amas de grave de schiste (couche 10) qui était surmontée, plus au nord, de gros blocs de granit et schiste non appareillés mais bien en ligne, perpendiculaire au rempart. (15) : inv. C.81. (16) : inv. 0.114. 5 Secteur boulevard, 1992. Encaissement XVe.

Un premier état nous montre un nivellement postérieur à l'occupation XlVe, sans datation plus précise. Un deuxième état correspond à la terrasse, et enfin, un dernier correspond au jardin XVIIle, avec la tranchée ayanservi à la réfection du parement intérieur du rempart (structure n°15). On -pourra noter, comme nous l'avons déjà remarqué dans l'étude du rempart, la présence de trous de boulin traversant de part et d'autre le rempart est.

7.4.2.Etude du mur terrasse : Ce mur de soutènement avait été une première fois mis au jour en 1988. Il prend appui le long de la longère est et suit le contour de la tour nord-est jusqu'au niveau du secteur rempart où il se termine par un arrondi. Sa conception est médiocre et repose de façon instable sur les remblais de la terrasse. Il est constitué essentiellement de pierres de remplois et de nombreuses moulures en granit proviennent certainement du corps de logis. Ce mur avait été essentiellement conçu pour protéger la tour des pousséesde la terrasse et permettre également de concerver la fenêtre de la tour donnant sur le boulevard. Par la suite, un petit mur de refend a été mis en place pour condamner l'espace situé entre la longère et la fenêtre de la tour, peut-être pour isoler la vidange de l'évier de la tour. Aucun mobilier n'a été relevé. Au XV11le, le mur a perdu ses fonctions et sa partie

53 sommitale. a été rasée. Le nivellement de l'ensemble a contribué également à condamner la baie de la tour. En revanche, un petit mur a pu être construit en surface à partir du grand mur de soutènement de la terrasse, afin de délimiter l'espace accessible comme semble nous le montrer le plan de 1781 et la maquette qui en a été tirée (17).

+ +

L'ensemble de tous les éléments composant ce secteur sont étroitement liés et la succession des remblais présents au nord, n'ont plus rien à voir avec ceux du sud. Nous avons à faire à des structures totalement différentes, dont l'élément de rapprochement se situe sous la terrasse aux environs du poirier actuellement encore en place.

Boulevard, 1992. Jonction longère est, tour et mur de soutènement.

(17) : maquette réalisée en 1985 par Bernard Pottel, sculpteur médailliste. Actuellement visible dans la tour sud-ouest.

ETUDE DE COUPE : P92.Boulevard S2, Est-Ouest 1. Subsfratum, argile ocre à galets. 2. Argile ocre fine et compacte. 3. Mur gouttereau Est du Corps de Logis Est. 4. Tranchée de fondation de C.L.E., argile grise. 5. Argile ocre avec galets (provenant du substrat). 6. Empierrement horizontal en schiste. 7. Fine couche d'argile marron, sol d'occupation. 8. Argile ocre, granuleuse fine, b. Nuance de 8. 9. Grave de schiste 0 4cm. 10. Argile ocre granuleuse avec cailloux 0 1cm. 11. Grave de schiste 0 1cm à 3cm. 12. Idem que 10. 13. Idem que 11. 14. Argile ocre comparable à 12. 15. Argile marron avec schiste et galet, repose sur lit 16. Argile idem à 15, repose sur lit d'ardoise. 17. Schiste. 18. Ardoise + argile. 19. Schiste + terre. 20 . Ardoise + argile + galets. 21. Schiste + granit. 22. Couche nivellée de schiste pillé. 23. Terre humique grise et fine. 24. Argile ocre fine.

Interprétation : Les couches (4) et (5) correspondent au comblement de la tranchée de fondation du corps de logis est (XVe s.). C.L.E. comme la tour nord-est reposent directement sur le substrat géologique. Toutefois C.L.E. a une assise de fondation de 0,32m, vers l'extérieur. Les couches (6) et (7), correspondent au nivellement du boulevard et à l'occupation de cet ensemble jusqu'à fin XVIe (présent également sur le secteur rempart). Les couches (8) à (16) correspondent à un premier remblaiement pour la mise en place de la terrasse entre 1598 et 1620. Les couches (18) à (21) correspondent à une deuxième phase de remblais recouvrant le mur de C.L.E. Cet ensemble est recouvert de la couche (22), nivellant l'ensemble du secteur (XVIle s.) La couche (23) est un apport de terre pour la transformation de la terrasse en jardin d'agrément au XVIIle siècle.

ETUDE DE COUPE : P92.Boulevard S2, Nord-Sud 1. Substratum, argile ocre à galets. 2. Tour Nord-Est. 3. Tranchée de fondation de 3T, terre + galets. 4. Granit pillé. 5. Empierrement horizontal en schiste. 6. Fine couche d'argile marron, sol d'occupation. 7. Argile ocre granuleuse avec cailloux 0 2,5cm. 8. Argile ocre, granuleuse fine. 9. Argile ocre, granuleuse fine en nuance de 8. 10. Mur de soutennement terrasse. 11. Grave de schiste 0 4cm. 12. Argile ocre granuleuse avec cailloux 0 1cm. 13. Argile granuleuse rouille. 14. Argile ocre granuleuse, nuance de 12. 15. Argile granuleuse marron. 16. Argile granuleuse rouille, nuance de 13. 17. Argile ocre granuleuse avec cailloux de 0 1cm. 18. Schiste. 19. Couche nivellée de schiste pillé. 20. Terre humique grise et fine. 21. Argile ocre fine.

Interprétation : La couche (3) correspond au comblement de la tranchée de fondation de 3T qui est parfois inexistante sur le pourtour. Les couches (5) et (6) correspondent au nivellement du boulevard et à l'occupation de cet ensemble jusqu'à la fin du XVIe. Les couches (7) et (9) correspondent à un premier remblais pour la mise en place de la terrasse entre 1598 et 1620. Le mur (10) a été construit pour éviter une poussée de la terre contre la tour, celle-ci étant encore utilisée. Les couches (11) à (19) correspondent à une deuxième phase de remblais venant se poser contre (10). Cet ensemble est recouvert de la couche (19), nivellant l'ensemble du secteur au XVIle. La couche (20) est un apport de terre pour la transformation de la terrasse en jardin d'agrément au XVIIle. A cette époque (10) a été étêté.

ETUDE DE COUPE P92.Boulevard S3, Est-Ouest 1. Substratum, argile ocre à galets. 2. Tranchée du rempart, vide et terre noire. 3. Rempart XlVe, schiste. 4. Empierrement horizontal de schiste pillé. 5. Rempart actuellement visible. 6. Remblais d'argile marron avec schiste. 7. Argile ocre. 8. Argile marron avec schiste, similaire à 6. 9. Argile jaune avec schiste. 10. Remblais de schiste sans liant. 11. Grave compact avec argile. 12. Terre ocre. 13. Terre grise avec schiste. 14. Terre grise avec schiste, trace de tranchée. 15. Parement supérieur du rempart actuel modifié au XVIIle. 16. Terre humique grise et fine.

Interprétation : Le sol géologique (1) a été entamé au XlVe siècle pour mettre en place un rempart extérieur (3). La couche (4) correspond au nivellement du boulevard et à l'occupation de l'ensemble jusqu'au XVIe. A ce moment, le rempart XlVe est encore présent mais a très bien pu être repris sans toucher à la face interne. La couche (7) correspond à un nivellement postérieur à la destruction du rempart XlVe, mais antérieur à la mise en place de la terrasse. Les couches (8) à (13) correspondent à la mise en place de la terrasse entre 1598 et 1620. La couche (14) est la trace d'une tranchée qui a permis la reprise du parmentage intérieur de l'enceinte de la terrasse lors de sa transformation en jardin d'agrément au XVIIle siècle. La couche (16) est un apport de terre végétale pour la transformation de la terrasse en jardin. 7.5. CORPS DE LOGIS EST

Le château de Pontivy se compose de deux tours et deux corps de logis (ouest et nord) dont le second se termine par la chapelle qui jouxte l'ancienne tour nord-est. Dominant l'ensemble, la terrasse d'artillerie, construite au XVi-XVIIe, semblait disproportionnée par rapport au concept architectural et esthétique employé pour la construction du château. Différents éléments sont venus confirmer la présence, sous cette terrasse, d'un corps de logis complétant le quadrilatère intérieur.

7.5.1.Etude de traces :

*Façade chapelle : Sans chercher plus loin que le château lui même, la façade sud de la chapelle propose deux types d'appareillage différents. Cette façade fortement remaniée a toutefois gardé de son cachet d'origine lorsque monsieur Lisch a entrepris de démolir le bâtiment XVIIle qui lui faisait corps.

7 Le bâtiment XVIIIe de la chapelle. (Photo LISCH). Nous observons à l'ouest un appareillage soigné en schiste avec un cheneau de gouttière décoré : "sur ce mur nous trouvons une descente en granit dont l'écusson, protégé par un bâtiment du XVIIle, aujourd'hui démoli, a conservé, ni martelé, ni restauré, le splendide A couronné, frère authentique de ceux que l'on trouve restaurés à Josselin" Une lettre que l'on retrouve également sur un élément de vitrail mis au jour en 1990 dans les latrines (19). Ce A a toute une symbolique dans l'histoire de la famille. Il est à la fois l'initial de leur cri de guerre "A Plus" (il n'y a rien au dessus), la référence à la duchesse Anne de Bretagne (1477-1514), et, plus près de nous l'initial de Alain de Rohan, reconstructeur du château de Josselin au XIXe siècle. C'est sur cette face que se trouve l'accès au puits du château. La porte est surmontée d'un arc de décharge en granit de même origine. Sur la partie supérieure, on note la présence d'une baie avec arc brisé, contemporaine de la chapelle.

du XVe composant la jonction visible chapelle - corps de logis Est

Façade sud de la chapelle

(18) : LE CHATEAU DE... 1986, pp.175-176. (19) : inv. V.53.

62 A l'est nous avons une construction d'appareillage médiocre, sans doute destinée à être enduite, très perturbée. Cette partie comporte la trace d'une baie XV11le ou XIXe qui ne présente pour nous aucun intérêt, ainsi qu'une porte de même période dont la partie interne, est contemporaine du corps de logis, tout comme la trace de deux cheminées superposées. Entre ces deux appareillages, nous observons nettement les traces d'un chainage de mur d'une épaisseur approximative de deux mètres. Une présence qui est soulignée par une rupture au niveau du chéneau.

*Plan du château de 1781 : Si nous observons attentivement le plan de 1781, nous constatons que la partie comprenant la porte du puits et la baie sont incluses dans le bâtiment dont la construction est antérieure à 1781, mais bien postérieure à 1621. Nous supposons qu'un accès est encore fonctionnel entre ce bâtiment et la tour, puisqu'un escalier permet d'accéder aux étages. La jonction se faisait également de la chapelle à la terrasse par un petit couloir et quelques marches de grani t.

Détail du plan de 1781

Sur la tour existe encore les traces d'arrachement du mur est du corps de logis dont l'épaisseur, quoi qu'exagérée, correspond, au moins sur la face interne, à ce qui a été découvert. L'espace où était inclus l'escalier menant aux étages de la tour, avait été remblayé au XIXe et correspondait encore à l'emplacement de la "salle 1".

*La peinture de Stival :

A quelques trois kilomètres à l'ouest de Pontivy existe une chapelle édifiée sur l'ancien oratoire de Saint Mériadec (mort en 666) dans la commune de Stival. En 1985, lors de travaux, une peinture murale a été découverte sur les murs du chevêt de l'église. Cette peinture de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle est en quelque sorte une hagiographie, puisqu'elle raconte la vie de Mériadec, en présence des personnages de cette période, dont Jehan II de Rohan. Cette peinture réalisée par deux artistes, offre une palette picturale et iconographique interressante pour le début XVIe, notamment par la représentation sous deux formes différentes du château de Pontivy. La représentation la plus fidèle se trouve sur le mur sud. Le château y est représenté avec quatre tours , quatre corps de logis, un pont dont le tablier semble être entièrement de bois. La tour sud-ouest possède en haut de sa poivrière un lanterneau (également représenté sur l'autre château). En comparaison avec le bâtiment réel, les façades nord et ouest sont parfaites. Toutefois, afin de représenter l'ensemble du château, l'artiste a relevé la perspective. De ce fait, la partie est semble plus élevée. La tour nord-est elle-même, dépasse d'un étage, et étrangement, la longère est repose sur la tour et non en partie sur la chapelle... De mfhe, la présence d'une tour au S-E, pose un problème dans la représentation, avec notamment une démesure au niveau de la fenêtre orientée plein ouest (voir chapitre sur la quatrième tour). De la, nous pouvons nous demander ou s'arrête la représentation fidèle du château ? En ce qui concerne la longère est, comportait-elle deux ou trois niveaux en élévation ?

Peinture murale de l'église de stival, représentation du château de Pontivy, début XVIe siècle. 6 7.5.2.Sondages :

*Sa11e 1 : L'étude de cet espace a été effectuée en 1990 et 1991. Nous avons été mis en présence d'une première salle d'habitation du corps de logis est. Sa surface était d'environ 63m2 (9m x 7m) et devait être pavée en carreaux de terre cuite. Deux niveaux d'occupation sont présents (au moins) sur cette pièce, comportant chacun une grande cheminée dont la sole de celle du rez-de-chaussée laisse les trace d'un usage intensif. Cette pièce permettait d'accéder à la tour nord-est et possédait au moins deux baies dont une donnait sur le boulevard. Un sondage à l'est de la porte du puits, là où apparaissent des éléments de chainage en schiste, a permis de mettre en évidence un mur de façade d'une épaisseur de 1,90m passant sous le mur de soutènement de la terrasse. Il est conservé sur une hauteur de fondation de 0,5m et repose sur le substrat géologique qui a été entamé pour sa mise en place.

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Sondage Chapelle, 1990. Mur ouest. Dans ce secteur, le niveau d'occupation a totalement disparu. Il en reste toutefois des traces, sous la terrasse, de l'autre côté du mur de soutènement. Ce pavage de carreaux de terre cuite est composé d'un ensemble de 50 éléments dont la composition n'est pas antérieure au XVIe siècle. Chaque pavé, de forme carré, a une dimension de 0,145m x 0,145m x 0,038m.

*Mur est : Cette pièce est fermée à l'est par un mur dont l'arrachement était encore visible sur le plan de 1781 et que monsieur Lisch avait commencé à dégager dans les années 1968. Ce mur est défini par un massif maçonné de schiste au parement plat et régulier d'une épaisseur de 2,20m. Il a été fouillé sur une longueur de 8m. Il présente en chaînage un mur de refend de 2m, à 7m du mur de la chapelle. La jonction tour-corps de logis n'est pas clairement définie à cause de la présence de la baie. Toutefois, les fondations de cet ensemble, avec débord de fondation, repose sur le substrat qui a été légèrement creusé pour cet effet, comme pour une partie de la tour (au sud), et le mur ouest. Il est possible que ce mur soit contemporain de la tour, mais a subi un réaménagement complet au XVIe siècle.

Vue du mur est de la longère et ses abords, 1991.

6( *Baie est Une fenêtre à meneau a été ouverte dans le mur est. L'ébrasement était pourvu de coussiège en schiste à moulure quart de rond. Cette baie est composée d'un linteau à deux ouvertures de 0,80m. Ce linteau, fendu, présente à l'extérieur deux tenons métalliques dont l'un deux se trouve au niveau de la moulure du bandeau de la tour. Déjà vidé par Lisch en 1968, aucun élément intéressant ne nous est parvenu. Lors de la fouille, la baie était murée, ce qui nous paru d'autant étrange, que, suite aux indications de monsieur Lisch, nous pensions découvrir une porte. En réalité, lors de la "fouille", en 1968, des traces du mur est de la longère ont été dégagé. Ce dernier, au niveau de la porte de la tour et de la baie possédait encore une partie de ses pied-droits et pierres d'angles en granit. Ces dernières ont ont été démontées pour être réutilisées dans la réfection du château... Il semble néanmoins que nous soyons en présence, pour la partie étudiée, d'un mur dont l'origine est contemporaine de la construction de la tour. Les aménagements XVIe ont consistés, entre autre, à ouvrir des baies sur la face est ce qui affaiblie la^défense mais contribuent à l'habitaHUbfcdes structures.

Secteur nord-est en 1968 (plan Lisch)

*Sa11e 2 ; La salle 1 se termine au sud par un mur perpendiculaire large de 2m. Derrière ce mur se dessine la présence d'une deuxième salle. Les murs sont de même qualité que le reste de l'édifice, avec chainage entre les deux murs. Le faible espace dégagé, pauvre en céramique, ne nous a pas permis de définir un niveau d'occupation, mais les remblais ont mis en évidence une richesse dans les matériaux employés pour la construction. De nombreux éléments de granit fin proviennent de linteaux moulurés, d'emmarchement, de voussoir (20). La terre composant le remblais, fortement mêlée de carreaux de terre cuite, est essentiellement composée d'argile marron sur le premier mètre, puis de vestiges de destruction.

(20) : inv. P91.CLE.4 PI et P2. La présence du. corps de logis est est maintenant confirmée et correspond sans doute à l'image que nous en donne la fresque de Stival, mais l'espace reste un point faible de la forteresse, c'est peut-être ici la cause de sa destruction... Quoi qu'il en soit, nous ne connaissons rien de ce bâtiment et de sa fonction originelle. Nous ne connaissons pas non plus l'état de sa construction, après 95 ans d'occupation pour qu'il nécessite son remplacement par une terrasse monumentale, ni son étendue.

7.6. SECTEUR SUD-EST

Point d'attraction depuis la campagne de 1989, la recherche de la "quatrième tour" tenait en haleine tant la municipalité que la population pontivyenne. Mais ce secteur n'est pas seulement celui de la "quatrième tour", c'est aussi le lieu de jonction avec le corps de logis, le point de passage entre le boulevard et la cour et sa relation avec la courtine sud. C'est aussi un remaniement important dans la structure du rempart.

7.6.1.La tour sud-est :

*Dans les textes : Les différentes mentions d'une tour sud-est au château de Pontivy, se sont succédées jusqu'en 1830, où Jacques POMMIER, chirurgien-aide-major du 6eme régiment de Dragons en garnison, parle du château "flanqué de ses quatre tours terminées en cône"(21). Déjà en 1636, le gentilhomme Normand Du Buisson et d'Aubenay, lors de son passage à Pontivy notait : "à main gauche, en un terrain un peu élevé, est le château, (...) à quatre tours dont l'une est ruinée. Les trois autres, rondes et pointues au sommet, subsistent" (22). Nous pensions pourtant que cette tour n'existait plus depuis au moins juillet 1621, puisque l'inventaire détaillé mentionnait à son emplacement : "la plateforme vers Sainct-Melars". Des sondages devaient donc permettre de définir l'importance exacte de la structure et sa situation par rapport à l'ensemble de la construction.

*Sur la fresque de Stival : La peinture de Stival devait nous conforter dans l'hypothèse d'une "quatrième" tour au château. En effet, cette dernière faisait partie des plans de l'édifice voulu par Jehan II, mais a-t-elle été construite ?

(21) : CHATEAU ET MANOIRS..., p.357. (22) : CHATEAU ET MANOIRS..., p.345. représentation chevet est Représentation du château sur les fresques de Stival (début XVIe)

Avant de répondre à cette question, examinons d'abord les deux représentations de la quatrième tour sur les fresques de la chapelle de Stival. A gauche, sur le mur est du chevet est la première représentation chronologique de l'oeuvre. Sous un dessin stylisé apparait, dans le prolongement de la tour sud-ouest, deux toitures pointues assimilables à des tours. La première ressemblerait à une poivrière d'escalier intérieur ou à la stylisation de la tour nord-est. La deuxième, comprenant une cheminée, représente donc certainement la tour sud-est. Cette dernière parait pourtant être située en arrière du corps de logis est. L'exécution du dessin dans l'angle a nécessité de la part de l'artiste une compression des structures. De ce fait, la façade ouest ne comporte plus qu'une fenêtre. Peu d'éléments conformes à la réalité transparaissent dans cette vue (notons la présence du clocheton sur la toiture sud-ouest). Dans la seconde représentation, dans une vignette du mur sud, une toiture de quatrième tour est bien visible. Outre le fait, mentionné dans un chapitre antérieur, que la longère est repose sur la tour nord-est et qu'apparait une petite toiture conique pour escalier intérieur (?) à cette même tour, la grande fenêtre à meneau de la tour sud, semble démesurée. Contrairement à la jonction des longères avec les tours de façade, la jonction "longère est/tour sud-est, n'est pas soulignée.. Elle ne semble pas comporter de mâchicoulis, ni de

69 chemin de ronde. Ici aussi, nous avons l'impression que cette tour se trouve en arrière de la longère et non à sa jonction d'avec la courtine sud.

7.6.2.Etude du secteur "4T1" :

*Remb1ais : Un sondage préalable nous avait permis de mettre en évidence l'épaisseur des remblais de la terrasse. Ces derniers correspondant à des niveaux issus de destruction, comportaient argiles et pierres sur une épaisseur de 3,40m. Sur le sondage 1.1/1.2 à -3,15m nous avions mis au jour une poubelle (vidange de foyer ?) contemporaine de la terrasse mais comportant quelques éléments plus anciens. Elle était représentée par de la cendre, des déchets culinaires (os) et de nombreux tessons. Sa délimitation était diffuse et son pendage nord-sud. Aux environs de -3,70m est apparu un niveau artificiel de schiste pilé, sans qu'il y est trace de sol d'occupation. Ce niveau est à rapprocher de celui présent au nord-est sur le secteur "rempart". Différentes structures maçonnées vont faire leur apparition dans cette zone, sans apporter la moindre trace de tour.

*Le rempart : Nous avons, lors des sondages, été amenés à mettre au jour la structure du rempart qui enclos la terrasse au sud-est. A quarante centimètres du sol actuel de la terrasse est apparu le rempart dont la partie sommitale a été arrasée (au moment de la mise en place de la terrasse ou lors de la réfection du parapet au XVIIle ?). L'ensemble est maçonné au mortier de chaux. Plus nous allons vers le nord, plus le rempart diminu en épaisseur, pour passer de 3,60m à 1,50m au niveau du pas de tir est. En 1.5, la structure change. A l'ouest, c'est une maçonnerie XVe, en schiste avec des joints tirés jusqu'au niveau supposé du sol d'occupation. Sur ce rempart est adossé un mur de refend qui lui est perpendiculaire. Derrière ce mur se dessine la présence de trous de boulin de 0,15m x 0,15m espacés de 0,95m et 0,86m. Prés de la partie supérieure du mur, qui a été lui aussi arrasé, a été creusé, à l'ouest, dans le rempart un logement pour une poutre (?) de 0,25m x 0,25m. A l'est du mur, nous sommes en présence d'une rupture, caractérisée par un changement de maçonnerie et l'existence de deux contreforts de schiste et de granit en chainage avec la courtine. Extérieurement ce changement se matérialise par un pan complet du rempart construit en granit de grands appareils, avec bandeau, s'asseyant sur le rempart de schi ste.

*Sondage 1, niveau d'occupation ; Ce niveau se matérialise d'une part, par le niveau de schiste pilé, l'abscence des joints sur le rempart, et de l'autre, par le débord de fondation du mur de refend. Ce dernier, situé à l'iuest du mur est à une distance de 1,90m du trou de poutre. Bien qu'il n'y ai pas d'autre trou de poutre à proximité, ni aucune trace notant l'existence d'un bâtiment, cet espace pouvait en être pourvu. Ce niveau, à -3,40m du sol actuel, n'a pourtant révélé la présence d'aucun témoin d'occupation humaine contemporain. Un sondage "1" en J-K.4 a permis de faire apparaître le substrat géologique. Les couches qui composaient cette surface avaient été perturbées par le creusement de la tranchée du mur de refend. Immédiatement sous ces couches, le substrat montre une découpe irrégulière, non parallèle au rempart actuel, s'orientant est-ouest, puis vers l'est, au nord-est. On notera l'arrêt de la couche de schiste à trois mètres du rempart et la disparition des joints à partir du niveau inférieur du débord du mur de refend. Le remblais inférieur est contemporain de la construction du rempart au XVe siècle et le sondage, par rapport au niveau supérieur du parapet, a atteint les -6,73m.

*Sondages 2/3, mur à facettes : Situé prés du mur de soutènement de la terrasse, cet ensemble est orienté nord-ouest/sud-est. Il nous est conservé sur une hauteur de lm, avec des parements de

71 concepti ons d ifférentea. L'extérieur de cet ensemble est essentiellement composé de schiste avec des traces de parmentage au pic, de forme irrégulière (élément d'angle intérieur en schiste à 130° en remploi dans la maçonnerie) avec liaison à l'argile. De nombreux éléments ont été mis au jour entre la coupe et la structure (moulure, linteau de 250Kg, bagues (23)), avec des traces de cendre en surface d'un niveau régulier et damé présentant une légère dépression à la base du mur. Ce sol se situe 0,20m au dessus du niveau actuel de 1 a cour... Le mur lui-même, composé à la fois de petits appareils et de gros blocs, est lié à l'argile. Il a été détruit au nord-ouest par l'édifice du sondage "4" et par un mur qui correspond à celui de la courtine sud, qui, à ce niveau, présente des similitudes avec la partie XVe découverte en place dans cette courtine. La face intérieure semble plus régulière, bien qu'il ne reste en place que la première assise, faite de blocs de granit régulièrement taillés et disposés en facette, avec un angle plus accentué au sud-est. Les autres assises ont été démontées pour réutilisation. Au niveau inférieur de cette première assise, nous avons mis au jour le sol d'occupation, similaire au sol externe à la pièce. Le centre est percé d'une fosse (non fouillée) qui longe, à distances égales, la forme du mur.

L'état actuel de la recherche ne permet pas de plus amples explications sur l'identification de cette structure. Nous pouvons souligner le fait qu'elle est endommagée par un mur du XVe et qu'elle comporte des pierres de remploi . Quelle était la relation entre cet espace et la cour ?

*Sondage 4 :

C'est une petite construction attenante au mur de soutènement de la terrasse, d'une superficie actuelle de 6,45m2 (3m x 2,45m). Sa hauteur est d'environ 2m. Elle repose sur la structure à facettes qu'elle a en partie sectionnée. La maçonnerie est régulière, l'angle est est en gros appareil et un trous de boulin (0,10m x 0,10m) est présent sur la face sud à 1,73m du sol. L'ensemble est en chainage avec le mur de la terrasse XVIIe/XVIIle. Ce bâtiment n'existe pas ou plus en 1781, mais il n'y a pas de remaniement net dans les remblais de la terrasse. Il semblerait également qu'une destruction de cet ensemble ait eu lieu vers le nord, des traces d'éboulis apparaissant dans la coupe. En relation avec cette structure, une trace de fenêtre ou de porte donnant sur l'angle sud-est de la cour, là où, jusque dans les années 30, existait une "remise" (encore notéesur le cadastre actuel à la parcelle 388).

(23) : inv. Ml.27 et Ml.28. 7.6.3.Etude du secteur 4T2 :

Suite aux découvertes effectuées en 1990, la mise en évidence d'un mur de refend sur 4T1, d'une rupture du rempart et d'un contrefort, nous confortait dans l'idée qu'il n'y avait plus aucune trace de la tour sud-est sur le terrain, dans l'enceinte actuelle du château.

*Le mur de refend : Ce mur se trouve à la limite des deux secteurs de sondage. Il est appareillé de schiste, lié à l'argile, et prend naissance perpendiculairement au rempart XVe. Il possède une fondation en débord (à l'ouest) composée de trois assises. Il est collé sans chainage au rempart, camouflant les trous de boulin, et présente un tassement important dans sa maçonnerie, suite à l'instabilité du sous-sol (remblais). Cette structure présente une légère courbure vers le nord-est. Il nous est conservé sur une longueur approximative de 6m. Au delà, il est détruit par le creusement d'une fosse circulaire, où il nous en reste l'empreinte sur 1,70m. La structure du terrain à l'est de ce mur est différente de celle du secteur 4T1, ceci en raison de la transformation du rempart et du creusement de la fosse.

Vue générale du secteur sud-est, 1989-1992. *La fosse Cette grande fosse circulaire, située dans l'angle nord-est du sondage a une forme régulière. Creusée en retrait du rempart, elle entame le mur de refend et le sol d'occupation sur une épaisseur de 0,40m. nous n'avons pas trouvé à sa surface de dépôt schisteux. Cela nous amène à penser que cet ensemble est postérieur aux aménagements du secteur et précède en dernier lieu la mise en place de la terrasse. Elle entame par endroit le substrat géologique et des remblais inférieurs, peu de mobilier en a été extrait. Quelques éléments de pied de verre en décomposition (XVIe), et des tessons de pots à feu ont été trouvésen H.l.

*Le sondage 5 : Pratiqué autour du contrefort ouest, il nous a permis de démontrer que le mur de refend n'a pas de débord à l'est, et surtout de connaitre la structure du remblais pour comprendre l'agencement du rempart. C'est ainsi que nous constatons une rupture du remblais sur 2,40m. Nous y retrouvons des niveaux correspondant au rempart XVe, à la fondation du mur de

Vue du sondage 5 autour du contrefort ouest. 1992.

ETUDE DE COUPE : P92.Terrasse Sud-Est, Coupe Est-Ouest 1. Substratum, argile ocre à galets. 2. Empierrement de remblais en schiste et galets. 3. Remblais de pierre, schiste et granit, sans terre. 4. Argile marron fine et tassé. 5. Mur de refend perpendiculaire à la courtine. 6. Remblais de tranchée, ardoise et terre foncée. 7. Idem que 6 avec nuances. 8. Argile ocre, compacteet fine. 9. Argile verte. 10. Argile + chaux et ardoise pillée. 11. Argile et schiste 12. Schiste + déblais (ardoises, etc.) 13. Terre et schiste. 14. Terre et schiste. 15. Schiste et terre sur niveau d'ardoise. 16. Niveau d'occupation post-remblais, schiste pillé.

Interprétation : Les couches (2)(3) et (4) correspondent à une première phase de remblais pouvant correspondre à la première phase d'occupation du château pour le XVe. La couche (4) a été creusée pour recevoir le mur de refend (5), dont la tranchée de fondation a été comblée par (6) et (7). Lors de la destruction d'une partie de la courtine, le remblais a été recreusé, ce qui correspond à la rupture verticale des couches (4) et (7). Par la suite un nouveau remblais a été apporté correspondant aux couches (8) à (15). Un niveau d'occupation ou de nivellement a ensuite été maintenu sur l'ensemble, représenté par la couche (16). Succèdent à cet ensemble 2,60m de remblais de la terrasse mis en place entre 1598 et 1620. Dans ce secteur, le substrat (1) est fortement bouleversé. de refend, et à la reconstruction du rempart de granit au XVIe siècle. Ce sondage a atteint la profondeur de 4,67m.

+ +

Jusqu'à présent, aucune trace de la tour sud-est n'a été mise au jour sur la partie exploitée. Pourquoi aurait-on pris la peine de démenteler entièrement une tour qui, d'après les représentations, aurait dû ressembler à celles de façade et avoir des murs de plus de 4m, moins d'un demi-siècle après sa construction alors que subsistent encore des traces du château du XlVe siècle ?* Ce secteur va donc encore garder son secret jusqu'à une prochaine étude prenant en compte la fin du corps de logis. Contrairement à la zone de la tour N-E, les éléments mis au jour ne méritent pas d'être conservés in situ pour le public. Le projet de remettre en forme, sur la terrasse, le jardin tel qu'il apparait sur le plan de 1781 est beaucoup plus judicieux.

*Faut-il pour autant mettre en doute l'esprit de réalisme du jeune peintre de Stival, ou faut-il chercher ailleurs cette nouvelle "Arlésienne" ?

7.7. COURTINE SUD

L'intervention sur la courtine sud a été motivée dans un premier temps dans le but de trouver la cause des fissurations qui apparaissaient dans le mur pignon est (repris par Lisch) de l'accueil du château à l'étage. Nous voulions déterminer également la présence ou non d'un corps de logis sud qui aurait clos le quadrilatère comme le représente la maquette réalisée en 1985. Le plan de base utilisé pour cette maquette est celui de 1781, déposé au château. Ce dernier montre effectivement des bâtiments, mais dans la cour, au pied de la courtine, dans le prolongement des toilettes. Un aveu de 1682 cite : "le château et forteresse de Pontivy (...) avec ses quatre grosses tours, trois corps de logis..." (24). Ce troisième corps de logis correspond-il au bâtiments situés contre la courtine sud, ou fait-il référence à l'ancien corps de logis est détruit depuis longtemps ?

(24) : Archives Municipales de Pontivy, série 1.M.12. FOSSÉ SUD

7.7.1.Sondage 1, four à pain : *Etude de surface : Pratiqué sur toute la largeur de la courtine, au niveau d'une ancienne porte donnant sur le bâtiment sud-est de la cour, ce sondage a permis de mettre en évidence un empierrement de schiste bordé au sud par le rempart et au nord, par un alignement de pierres non maçonnées et parallèle au mur de la cour. Cet empierrement s'est avéré faire partie de la construction d'un four à pain contemporain du château XVe. L'accès à cette structure a été favorisé par la découverte du bouchon de la coupole lors d'un mini sondage de surface. Cette coupole en granit était à demi comblée de gravats provenant d'écoulement de surface mais surtout d'une condamnation du four.

*Un four à pain : Ce four à pain d'un diamètre intérieur de 1,70m est constitué d'une coupole en granit, avec une gueule encadrée d'un arc en tiers-point de même matière. La sole en argile conservant des traces de cuisson, était située au niveau de la dalle d'enfournement et posée sur un hérisson de pierre. Les fondations sont encore présentes à 0,60m dessous du niveau de cette sole.

*l)n abandon : L'abandon de ce four résulte de la réfection extérieure du mur de la courtine (façade cour) au XVIIe-XVIIle s., lors du grand réaménagement du château. On préfère alors à ce four, une nouvelle structure plus petite se trouvant derrière la chapelle, dans le complexe habitable de 1'orillon.

78 Avant de condamner le four derrière le mur, on a déversé à l'intérieur de celui-ci, des gravats dont une bouteille de verre et une marmite à deux anses (25). Cet abandon et ces transformations vont être confirmés par les sondages suivants et permettent de nous renseigner sur la nature des bâtiments sud de la cour.

0 05 1M

(25) : inv. V.60 et C.83

79 7.7.2.Sondage 2, mur XVe s.

Vers l'ouest a été pratiqué un autre sondage pour mettre en évidence tant le remblais effectif de la courtine, que l'arrachement du mur XVe qui fermait la cour. Une rupture a été mise en évidence entre la base XVe s. et le mur actuel donnant sur la cour.

*Un remaniement : Au XVIIe-XVIIle siècle, lors du remaniement de la cour, le mur de la courtine sur lequel étaient adossés divers bâtiments de type boulangerie ou écurie, devait être en mauvais état après la destruction des bâtiments qui lui faisaient corps (cheminées, etc.) De ce fait, l'arrachement du parement de la courtine a permis la reprise d'un mur de clôture qui a condamné le four à pain. Ce mur est de facture médiocre, sans chainage avec l'ancien mur de courtine et présente des destabi1isations et des ventres importants.

*Des remblais : Les remblais inter-courtinés présentent l'aspect d'éléments de rejet de construction et de terre, sans qu'il y ai présence de mobilier. A ce niveau, aucune trace de construction n'a été décelée. Lorsque l'on observe la coupe, il semblerait que les remblais aient été déposés en deux fois. Nous avons un premier ensemble, des couche |26| à |19| avec en supérieur un niveau d'argile damé compact, et un deuxième ensemble des couches j 1SJ à |4|, beaucoup moins ordonné. Il semblerait également que nous retrouvions la même qualité de terre pour toute la couche |2|, qui devrait être, pour son ensemble, contemporaine de la réfection du mur. La distance séparant la partie sommitale actuelle du mur et la couche d'argile |19| est de 1,40m. On notera la présence d'une rangée de boulinsbouchés, au niveau de la 14éme assise de la face interne du mur. Nomenclature des couches : 01. mur de cour XVIIe/XVIIle 02. terre arable XVIIIe/XXe 03. courtine XVe 04. mortier 05. argile 06. argile jaune 07. argile avec os, tessons, granit décomposé, schiste, briques 08. argile et schiste 09. argile + schiste et granit décomposés 10. pierres de schiste horizontales 11. granit décomposé (action du feu) 12. argile ocre avec galets et schiste 13. granit décomposé 14. granit 15. pierres de schiste horizontales 16. argile avec schiste en décomposition 17. même contenu que 16 18. argile ocre 19. argile jaune damée 20. argile et schiste en décomposition 21. argile et schiste en décomposition 22. argile ocre avec blocs de schiste 23. schiste 24. argile avec galets 25. argile rouge avec schiste (humide) 26. argile à galets très humide.

7.7.3.Sondage 4, bâtiment ouest :

Dans les années 1930, existait encore une pi i composant le départ d'un corps de logis sud, présentant di fenêtres donnant sur le fossé sud, trois niches dans murs, deux portes (l'une donnant dans le château, l'autre la courtine) et une cheminée sur la face nord. Ce construction est contemporaine du XV11le siècle et a surface de 48m2. Le sol d'occupation n'existe plus (dallage de schi récupéré pour la restauration du château) et le sous-sol formé de remblais variés, très meubles. Le mur de la courtine a été ici rasé sur plus 1,50m, ce qui explique la présence de remblais meub contemporains de la construction de la salle. 7.7.4.Sondage 6, pignon est : L'intervention ici avait pour but de diagnostiquer les causes provoquant fissures et mouvements dans le mur pignon fermant l'accueil au niveau du 1er étage. De fait, nous nous sommes apperçus que le mur n'avait été restauré (au XXe) qu'au niveau de la surface et que les fondations XV11le, profonde d'un seul mètre, ne reposent que sur un remblais de terre meuble, sans aucun chainage avec les murs de la courtine. Les diverses poussées ont occasionné un vrillement du mur de fondation qui amène la déstabilisation des parties supérieures. Proche du mur, de nombreux tessons (non étudiés) ont été mis au jour.

Nomenclature des couches : 01. courtine XVe 02. granit pilé 03. schiste pilé 04. terre argileuse 05. mur cour XVIIe-XVIIIe 06. terre friable foncée noire. 07. argile 08. sable + mortier 09. terre grise 10. terre sableuse 11. terre de remblais marron 12. terre poussiéreuse grise claire, remblais 1970 13. remblais 1970 14. humus 15. terre meuble marron clair 16. remblais poubelle, noir 17. mur pignon XVIIle 18. mur pignon restauré 19. "escalier" XXe

P91.CLS 6 coupes N-Set E-W

+ +

A première vue, aucune construction n'a vue le jour sur cette courtine. Son emplacement ouvert sur la ville en fait un bon boulevard pour l'artillerie. Toutefois les remaniements XVIIle effectués sur la jonction courtine/tour sud-ouest ont perturbé l'accès d'origine aux étages et à la courtine. | *■ ^granit EEBfaille P91.CLS6 N 1m

Détail des fondations et des fissurations du pignon est de l'accueil. 1991.

7.8. ETUDE DE LA COUR

Au château de Pontivy, nous n'avons pas d'ensemble défini que l'on aurait pu désigner par haute ou basse cour. Mettant de côté la terrasse, nous sommes en présence d'une cour, qui, dans son état actuel ne correspond pas au Plan d'Occupation des Sols des XVIe-XVIe siècle. L'étude de l'ensemble de la cour devait permettre de compléter les indications recueillies par M. LEFEVRE lors des sondages qu'il avait effectué dans la cour (26) afin de connaitre les structures du sol d'origine en vue d'aménagements futurs, et de déterminer la présence du corps de logis sud avec ses bâtiments domestiques (boulangerie, écurie...) ainsi qu'une séparation entre l'ensemble nord-est et le reste du château.

7.8.1.Autour de l'escalier "Louis XV" :

*Sondage 1 : Le premier sondage a été effectué entre le grand escalier à double volées "Louis XV" (construit en juillet 1738) et l'angle des longères nord et ouest, prés du couloir d'accès à la salle de la tour. "A l'angle nord-ouest de la cour, devait se trouver un escalier à vis dont une trace subsiste sous la dernière fenêtre de la galerie nord. (...) Pour construire la porte classique d'accès à cet étage, la fenêtre qui occupait cet emplacement a dû être déposée et remontée à gauche, là où se trouvait la vis détruite", nous explique monsieur LISCH (27).

(26) : ETUDE DE..., 1991. pp.12-15. (27) : LE CHATEAU DE..., 1986. P.177. Les traces de cet ensemble sont encore perceptibles sur le mur ouest (traces d'encrages et de la porte d'accès à la cave) et le mur nord (départ arrondi au niveau du linteau de la porte du couloir de la tour et fenêtre de la galerie nord ). En premier lieu nous avons mis au jour sur le sol, un dallage de schiste et granit contemporain de la construction de l'escalier XVIIle s. Puis, sous un niveau de réglage en argile, un ensemble bien disposé de blocs de schiste en hérisson, formant radier (à -0,20m), est localisé à l'espace interne et au support des murs de l'escalier pour une surface légèrement supérieur à 4m2. Ce niveau a été perturbé par la construction du grand escalier mais aussi par la mise en place d'un puisard face à la porte de la cave, qui reçoit, sans évacuation, les eaux d'une descente de gouttière abimée par le grand escalier.

*Sondage 2 :

Placé prés du corps de logis ouest, au pied du grand escalier, l'emplacement de ce sondage a été en partie déterminé par la présence d'un mini effondrement (n°6). En fait, il s'agissait de l'emplacement d'un trou de poteau creusé pour mettre en place des mâts au cour d'une kermesse dans les années 1930. On le remarque par l'abs ence de dalles sur deux emplacements. La dépose partielle des dalles nous a permis de découvrir un petit passage dallé en schiste qui passe sous le grand escalier et qui devait accéder à la tour d'angle. Ce niveau se situe au*environs de 0,30m au dessous du niveau actuel de la cour. Sous ce dallage, sur un niveau de réglage d'argile ocre avec schiste et granit, furent découvertes quatre monnaies permettant de dater la mise en place du passage postérieurement à 1560 (28). Nous avons également mis en évidence un substrat d'argile à galet qui a été creusé pour mettre en place le mur de la cave. Un mur de conception médiocre sans appareillage extérieur. Aucun aménagement particulier n'a été mis au jour en ce qui concerne la cour.

Nomenclature des couches : coupe sud, est-ouest 01. Gravier 1972 02. dallage XVIIIe 03. niveau de réglage du dallage (argile, schiste, granit) 04. abandon ou occupation XVIe-XVIIe 05. passage en schiste post. 1560 06. niveau de réglage du passage 07. substratum en remblais (argile ocre à galets) 08. substatum en remblais avec schiste 09. schiste pourri 10. substratum en place.

(28) : Liard au dauphin de Charles IX (1560-1574). Inv. n°Mo.37 à Mo.40. coupe nord, ouest-est 01. marches du grand escalier (granit gris) 02. mortier 03. remblais de terre dans tranchée 04. schiste et galets 05. terre, schiste et granit, nivellement XV11le 06. terre, galets, schiste 07. passage en schiste post. 1560 08. schsite pourri et terre 09. schiste pourri et argile, XVIe 10. argile 11. idem que 10 12. schiste pourri 13. argile 14. fondation de granit et de schiste post. 1485.

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H.S.

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1MP91.ESC2 coupe sud

85 *Sondage 3 : "Le sondage 8, réalisé prés de l'escalier qui mène à la chapelle, a mis au jour un revêtement de galets roulés orientés nord-sud" nous indique monsieur LEFEVRE dans son rapport (29). Pour vérifier la continuité de cette structure et pour en faire un relevé partiel, nous avons mis en place deux sondages à la jonction de la descente est du grand escalier et de la longère nord. Dans le renfoncement a été dégagés prés de lOKg de mobilier présent en surface (bouteilles à filet rapporté, petites fioles en verre bleu, grés, faïence) depuis au moins la fin XVIIle ou le XIXe siècle, après qu'une restauration du mur ai été entrepris (à moins qu'il ne s'agisse là d'éléments anciens jetés lors des travaux du XXe siècle, sans objets contemporains ?) Sous 0,10m à 0,15m de sable compacté constituant la surface de la cour, a été mis au jour un pavement de quartzite contemporain de l'escalier. La disposition des galets est ordonnée autour d'une ligne formée de gros galets blancs axée est-ouest. Trois "vides" sont présents au niveau de la fondation de l'escalier afin de faciliter l'écoulement des eaux (proximité de la descente de gouttière).

(29) : ETUDE DE..., 1991. p.12.

86 Le pavement a été détruit sur un mètre le long de la longère lors d'une restauration du mur. Contrairement aux fondations de la longère ouest, celles du corps de logis nord sont régulières sur plus de 2m de profondeur. L'appareillage est identique à l'élévation, et le remblais ne nous donne pas d'informations supplémentaires. Ces données différentes de celles fournis par M. Lefévre dans son sondage prés de l'escalier chapelle, où il constate une maçonnerie parfaitement appareillée jusqu'à 0,80m puis une maçonnerie brute à joints secs jusqu'à 1,50m, au dessus d'un massif de schiste. Quelle peut être la nature du sous-sol entre ces deux sondages qui se trouventà chaque extrémité de la cour ?

Relevé du pavement de la cour prés du grand escalier. 1991.

7.8.2.De l'angle sud-est de la cour :

*Sondage 1 : La mise en route de ce sondage a été déterminée par la découverte du four à pain et de la différence de niveau entre le secteur sud-est (4T1) et la cour. La présence dans la cour d'un dépôt de pierres et de la cabane de chantier ne nous à pas permis une meilleureimplantation.

81 Ce sondage, à l'emplacement présumé de la boulangerie du château, nous à livré un niveau de destruction avec résidus de granit gris, provenant probablement du bâtiment XVIIle qui occupait la place à l'angle, visible sur le plan de 1781. Pourtant, aucune infrastructure maçonnée n'a été découverte. Nous avons également mis au jour un niveau d'occupation sensiblement le même qu'en 4T1;S2, bien qu'à un niveau inférieur de 0,50m. Aucun matériel d'occupation sur ce sol damé d'argile et de petits galets. Toutefois, à 3,50m du mur sud, prés du mur de soutènement, un trou de 0,90m de diamètre et 0,60m de profondeur a été étudié. S'agit-il d'un trou du poteau prenant naissance sur le sol d'occupation ancien et correspondant à l'ancienne boulangerie ou au bâtiments XVIIle ?

+ +

Compte tenu des investigations menées sur la cour et ses abords, il nous est plus facile d'imaginer l'aspect de l'ensemble au début du XVIe, lorsque la partie supérieure de la longère nord a été terminée. Les différentes restaurations ont dû prendre en compte les ajouts et améliorations apportées au cours des siècles. Le niveau de la cour lui même a varié, sans que l'on puisse en déterminer avec exactitude un niveau général ancien. Il est toutefois probable que nous ayons à faire à une cour structurée en trois parties différentes dont les données les plus importantes se situent dans une bande centrale orientée nord-sud. "Pour répondre à ces questions, une fouille minutieuse de l'ensemble de la cour doit être reprise. En attendant le résultat de ces recherches, proposer la restitution d'un sol en galets roulés dans la cour, sur la base des témoins retrouvés, est historiquement plausible", conclue Monsieur LEFEVRE (30).

(30) : ETUDE DE...,1991. p.13. 7.9. FOSSE OUEST

Le château de Pontivy n'a pas toujours eu l'aspect que nous lui connaisson actuellement. A l'origine de sa construction, il était protégé par des contrescarpes qui en occultaient partiellement la vue. En effet, de la route passant en contrebas, on ne pouvait voir que les chemins de ronde et les gâbles sculptés. L'histoire des fossés suivent le même parcours complexe que celui du château. Jehan II avait souhaité, dans son projet, que le château émmergea d'un plan d'eau dont l'alimentation aurait été mise en place à partir de l'étang de Ste-Noyale, situé au nord-est. Encore en 1502, des terrains sont achetés pour compléter l'emprise des fossés (31), mais l'état du sous-sol, la facture de l'édifice et les deux catégories de fossés présents, n'auraient pas permis une telle réalisation. Suivant les impératifsciviles ou militaires, le pont et les fossés vont suivre l'évolution. Dès la deuxième moitié du XVIîle s. les fossés sont voués à devenir une promenade publique. Le 17 août 1753, le duc de Rohan permet à la ville d'y aménager des jardins dans les fossés ouest et sud. L'aménagement, tout du moins dans le fossé sud et sud-ouest est achevé en 1771 (mise en place d'une rampe d'accès, de mur, d'une fontaine) (32). Un autre aménagement suit en 1915... Quelles étaient les réalisations concrètement effectuées ? C'est pour répondre à ces questions et connaitre l'état des fondations, évaluer les comblements et vérifier la nécessité d'une étude archéologique préalable à leur dégagement éventuel, que nous sommes intervenus sur les fossés, à la demande de M. l'Architecte en Chef des Monuments Historiques.

7.9.1.Sondage 1 dit "Perceval" :

Situé au nord du pied du pont, prés de la courtine, ce sondage, ouvert sur une surface de 8m x 4m, nous permettra, en relation avec le sondage 3, de retrouver la chronologie de l'occupation du fossé nord-ouest depuis le XVe siècle.

(31) : Dédomnagement à Louis de Languevez pour des terrains pris pour l'édifice, douves et appartenances du château : 14 août 1502. A.D.M. 20.J.265. (32) : Promenade publique dans les fossés avec prévision de 1'applanissement du terrain et devis. Arch. Municip. de Pontivy 1.M.12/7.

89 P9Z.30K0AGE l, FOSSE OUEST |HS1Q0?| Plan dp situation et structures

MS1001 Courtine Ouest KS1002 Pont dormant MS1003 Espace Pont-Levis MS1O04 Pile XVe.

*Le pont : Tout comme la façade ouest, cette structure d'accès, située prés de la tour sud-ouest, correspond à la première tranche de travaux réaliséeentre 1479 et 1485. On accédait par une double entrée constituée des portes piétonnes et charettières, protégée par un double pont-levis dont la manoeuvre s'effectuait à 1 ai de de trois flèches de bois. On retrouve actuellement des traces, dans la maçonnerie, des articulations du tablier et des flèches. Apparemment, il n'y avait pas d'autres défenses qu'une meurtrière prés de la porte piétonne, une bouche à feu sur la tour sud-ouest, les vantaux de bois des portes et le mur

Le pont et ses contreforts depuis le XVIIle s. situé dans la cour face à l'ouverture. Sur la peinture d jeune artiste de Stival, nous appercevons les deux passage et le tablier de bois. Le pont actuel, massif de schiste et granit, garni d part et d'autre de contreforts, est le dernier état de 1 construction. La suppression du pont-levis a été réalisée la fin du XV11le siècle (un texte le mentionne en 1682 et u plan en représente encore la structure en 1763) certainement avant 1781, afin de faciliter l'entrée dans 1 demeure. "Son rétablissement (du pont-levis), possible san risque d'erreur, est souhaitable afin de restituer 1 caractère défensif du château et de rendre leur raiso d'être aux éléments encore visibles..."(33). Toutefois, la structure est venue remplacer au XVIe o XVIle s. (+- 1639) un pont avec piles de schiste et tablie de bois. Toutes ces traces sont visibles en partie sur la fac sud du pont et ont été confirmées par la mise en place d sondage 1.

Restitution du pont-lev

*L'aménagement des fossés au XVIIle : La première aventure de ces fossés commence le 17 aoi 1755 lorsque le duc de Rohan abandonne à la ville, pour e faire une promenade publique, les fossés du château. Le terrains en question sont : "la douve au bout du pré de 1 glacière et du terrain qui est au devant le long du pré c gouverneur" soit, les fossés nord et sud. Des travaux vor avoir lieux afin d'assainir le fond des "douves" e d'aménager une rampe d'accès en terre au nord et e maçonnerie au sud vers la petite fontaine. Il semblerait qi

(33) : ETUDE DE...1991, p.10. ces fossés soient remblayés sur une épaisseur d'l,50m à 2m. Les travaux d'aménagement se terminent en 1772 sans que le fossé ouest soit, semble t-il, transformé. Pourtant, les sondages nous ont indiqué le remblais d'un niveau innondable probablement contemporain de cette période. En 1779, Jean OGEE écrit au sujet de Pontivy que "M. le Duc de Rohan, seigneur de l'endroit, y possède un château entouré de douves sèches, et flanqué autrefois de quatre tours, dont une a été démolie" (34).

*L'épisode de 1870 : Depuis 1841, les soeurs de Kermaria occupent le château qu'elles achètent le 26 février 1857. Pensant avoir acheté les fossés avec le reste des bâtiments, la supérieure de l'école fait clore les fossés pour les mettre en prairie. De longues tractations entre la Mairie et la supérieure de la Congrégation aboutissent pendant l'été 1871 à la remise en l'état des fossés du château (35).

*L'aménagement du fossé ouest en 1915 : Jusqu'en 1915, la contrescarpe ouest avec ses grands arbres, forment écran et dissimulent la façade du château. Le Conseil Municipal vote un crédit et confit à M. RAMONATXO, architecte de la ville et correspondant des Monuments Historiques "de déblayer la douve du château de Rohan, du côté de la rue de Neuillac, de façon à rendre ce château visible pour les passants et à montrer ainsi aux étrangers, une des beautés de notre ville" (36). Le duc de Rohan ayant donné son accord, les travaux seront effectués par les prisonniers de guerre allemands. Il donnera en contribution le produit de la vente des arbres qui doivent être abbatus. Dès le 18 août 1915, l'archéologue LE BRIGAND et la Société Polymathique de Morbihan protestent, mais le 20 septembre, le Conseil Municipal décide du début des travaux. Malgrés les nombreuses protestations et le suivi des événements dans Pontivy-Journal, les travaux commencent le le lundi 11 octobre par l'abattage des 41 ormes qui surmontent la cohtrescarpe. Les travaux se poursuivent pendant l'hiver et se terminent en février 1916. RAMONATXO n'en était pas à son coup d'essai. Déjà remarqué lors de la démolition des halles de Pontivy, place Anne de Bretagne, il reçu , pour cette deuxième intervention, un blâme du ministère.

*A propos du projet : Un document extrait du projet et déposé aux archives de la Direction du Patrimoine ainsi qu'en Mairie de Pontivy présente le "boulevard actuel" et le "nivellement projeté". Nous constaterons sur ce document que l'arasement de la contrescarpe nécessite un déblaiment du fossé pour aplanir l'ensemble. Hors, sur le terrain, les travaux ont (34) : DICTIONNAIRE HISTORIQUE ET... (35) : A.M.P. l.M.12/14 (36) : A.M.P. l.M.12/14 occasionné le remblais partiel de la structure et permis l'aménagement de la pente. Toutefois, les travaux ont été plus importants dans le secteur nord-ouest du fossé, mais pas au point indiqué sur le projet.

7.9.2.Etude archéologique de SI :

*La fouille : L'ouverture du sondage 1 devait permettre de mieux comprendre l'organisation du fossé autour du pont, dans le fossé nord-ouest (le fossé sud-ouest ayant été vidé dans les années 1960). Nous avons pu mettre en évidence dans la maçonnerie quatre structures correspondantes à l'évolution du pont : MS1001 : Courtine ouest MS1002 : Pont dormant MS1003 : Maçonnerie pont-levis MS1004 : Pile du XVe s. Le point fixe se trouve sur l'angle ouest de la pile 2.

Vue du sondage 1 à partir du pont. Noter la gaine éléctrique traversant le sondage. 1992.

*Une pile du XVe (MS1004) : Située à -0,463m du P.F. soit environs -0,20m du fond actuel du fossé, la pile, unique vestige du premier pont, nous est conservée sur une hauteur de 2,70m pour une largeur de 2,10m. Reposant sur le substrat géologique elle est composée entièrement de schiste long à joints maigres. Une trace de boulin nous apparait à la hauteur de la onzième assise, à 1,55m du sol. Cette pile est la dernière avant la courtine et en est distante de 2,60m. Cette dernière a servi de base à la construction du pont de pierre venant remplacer le tablier de bois du dormant d'origine. L'étude de la jonction (MS1003) entre le contrefort et la courtine n'a pas été effectuée par mesure de sécurité, le comblement de l'ancien espace du pont-levis étant instable et de mauvaise qualité.

*Le pont, XVIe-XVIIe : Quand le pont de bois sur piles de pierre eu fini d'exister (peut-être suite à une guerre ?) un pont de conception plus massive a été mis en place. C'est un pont de granit et de schsite soutenu par huit contreforts droits à glacis supérieur. Le tablier du pont levis reposait, tout au moins sur la partie sud, sur une console en quart de rond en saillie de la pile 1 (et sur la pile XVe). Entre les piles, au niveau du fond du fossé, existe un drain maçonné permettant l'écoulement des eaux entre les deux fossés. A l'intérieur de celui-ci fut découvert, au milieu du pont, une marmite de terre cuite à deux anses. Cette dernière parce qu'une des anses était cassée avait été jetée par dessus le parapet du pont. Il est possible que l'événement s'est produit en hiver puisque, tombant dans l'eau, elle a été entrainée dans le drain sans être abimée (37). Ce pont repose également sur le substrat géologique à -2,30m du sol actuel. Nous ne connaissons pas avec exactitude la date de suppression du pont-levis. Nous savons qu'il existait encore en 1682 et plus en 1781, mais devons nous,nous fier à sa représentation en 1763 ? Sur sa face nord, on a mis en place une maçonnerie de mauvaise qualité mais régulière, tandisqu'au sud un un contrefort a été ajouté jouxtant ce qui semble être les restes de la pile 1 du XVe, ainsi que des corbeaux dont l'utilité nous échappe (visible sur une gravure de La Bretagne Contemporaine -1865).

*Les remblais : Afin de déterminer le contenu des remblais, nous avons procédé à une fouille fine du sondage. La compréhension de l'ensemble a été perturbée par la trace de sondage mécannique effectués en 1990 |16|. Nous avons toutefois mis en évidence deux ensembles distincts de remblais. L'un comprend le fossé lui-même avec ses différentes étapes

(37) : inv. n°C119. d'occupation du XVe au XXe siècle, et de l'autre la partie située entre les contreforts 1 et 2 caractérisée par l'abondance de déchets. En Bl la "tessonnière" dégagée à -1,09m, a révélé plus de 800 tessons provenant essentiellement de saloirs et récipients à contenir ainsi que quelques monnaies du XVIle siècle (Liard de France, 1645). Un talutage du pont a été réalisé lors de la condahation du pont-levis, complétant ainsi l'accumulation des dépots présent contre le pont.

*Le fond : Au niveau du sondage 1, nous avons trouvé la trace du fond de fossé contemporain des XVIe-XVIIe s., en Al/Bl et B4 ainsi que celui du XVe s. en B4. La méthode de mise en place pour ces deux pe'riodes a été la même : étendre sur un niveau d'argile un rocaillage de petits schistes, de pendage ouest-est et sud-nord et ceci à -2m et -2,40m. Sur ces encaissements ont été mises en évidence des couches qui correspondent à des accumulations naturelles de décomposition en milieu humide avec un niveau innondable en période de pluie. La faible surface étudiée ne nous a pas mis en contact

97

ETUDE DE COUPE : P92.Fossé ouest, sondage 1, coupe sud-nord 1. Rocher de schiste. 2. Substratum, argile ocre à galets. 3. MS1002, pont, pile n°2, XVIle. 4. Argile brune, fine et compacte. 5. Rocaillage de surface en schiste, fond de fossé XVIle. 6. Terre noire, tourbeuse, compacte. 7. Lit de dépôt avec grains de chaux. 8. Mélange d'argile ocre, de terre noire. 9. Argile ocre avec granit et schiste. 10. Argile marron avec schiste. 11. Schiste et gravats. 12. Chaux. 13. Terre arrable. 14. Tranchée de pose des cables électriques. 15. Humus. 16. Sondage Monuments Historiques 1990.

Interprétation : La tranchée (16) a perturbé passablement l'organisation des couches mais sans détruire le niveau d'occupation ancien. La couche (5) correspond a un empierrement du fond du fossé contemporain de l'actuel pont, soit XVIle siècle. Les couches (6) et (7) correspondent au dépôt de fond de fossé signalant la présence de périodes humides. Les couches (8) et (9) correspondent aux remaniements XVIIle (condamnation du pont-levis). Les couches (10) à (13) sont quant à elles, contemporaine»des remblais de 1915. La struture (3), soit le contrefort du pont, correspond à la transformation du pont à la fin du XVIe ou au début XVIIe (avant 1639). ETUDE DE COUPE : P92.Fossé ouest, sondage 1, coupe nord-sud, vue est (2) 1. Substratum, argile ocre à galets. 2. MS2004, pile de schiste, XVe. 3. Argile ocre/jaune 4. Rocaillage de surface en schiste, fond de fossé XVe. 5. Argile verte granuleuse. 6. Argile ocre avec schiste. 7. Rocaillage de surface en schiste, fond de fossé XVIle. 8. Argile fine marron avec schiste et granit. 9. Argile marron fine et compacte. 10. Argile verte avec céramique. 11. Argile ocre avec chaux et monnaies (XVIIe-XVIIle). 12. MS1002, pile n°l, XVIe-XVIIe, en jonction avec l'espace du pont-levis démentelé entre 1763 et 1781. 13. Gravats de schiste. 14. Argile ocre avec schiste.

Interprétation : En première construction, nous avons la structure (2), une pile de schiste bien appareillée (XVe). La couche (3) correspond au nivellement XVe. Tandisque la couche (4) correspond au fond de fossé du XVe. Cet ensemble a été nettoyé pour mettre en place les couche (5) et (6), couches d'attente de l'occupation XVIe-XVIIe. La couche (7) correspond à l'encaissement de surface du fond du fossé pour l'occupation XVIe-XVIIe. Il est possible que les couches (8) à (12) correspondent à la période de modification du pont, XVIIe-XVIIIe. Les niveaux supérieurs, (13)(14), correspondent aux remblais 1915.

PONT

Drain

P92.FOSSE OUEST, Sondage 1 Coupe Nord-Sud, vue Est

100

ETUDE DE COUPE : P92.Fossé ouest, sondage 1, coupe nord-sud, vue est 1. Rocher de schiste. 2. Substratum, argile ocre à galets. 3. MS1002, pont, pile n°l, XVIle. 4. Argile verte. 5. Argile ocre avec schiste. 6. Argile ocre. 7. Rocaillage de surface en schiste, fond de fossé XVIIe. 8. Mélange argile verte et marron avec charbon de bois. 9. Argile ocre avec de la chaux. 10. Mélange argile marron et terre noire (aéré dans le drain). 11. Argile fine, compacte.

Interprétation : Les couches (4) et (5) correspondent à la mise en place du nouveau fond de fossé (XVIe-XVIIe). Les couches (6) et (7) correspondent au rocaillage du fossé. Les couches (8) et (9) correspondent à l'occupation du fossé en retenue sur une butée prés du drain. Les couches (10) et (11) sont postérieures et pour (10) comblent en partie le drain. Elles correspondent à la restructuration du pont au XVIIle, après 1763. La structure (3), pour la pile n°l correspond en partie à la reprise et au prolongement de la pile centrale du premier pont. I avec du mobilier archéologique dans ces niveaux.

13 Fossé ouest, sondage 1. Vue du fond XVIle à partir du pont. 1992.

7.9.3.Sondage 3 dit "Arthur" :

Situé dans la partie centrale du fossé ouest, il couvre la totalité de sa largeur, jusqu'au chemin du talus. Sa surface est de 21,30m x lm, et il est distant de SI de 9m. Les conditions météorologiques de l'été 92 ne nous ont pas permis de mener son étude comme nous l'aurions souhaité, mais il nous a toutefois fourni de nombreux renseignements.

*Courtine ouest, coupe a : Effectué jusqu'à -2,80m, cette coupe nous a permis de mettre en évidence les fondations de la courtine ouest, reposant sur le substrat géologique et noyées dans une argile jaune. Cette courtine est de facture soignée, avec un appareillage régulier avec joints au mortier de chaux de 3e L L !■ naN) anneg ap ieg

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o isano 3ut}-moo o couleur jaune, en parfait état jusqu'au niveau d'une occupation XVIIle s. Nous retrouvons le fond à -2,20m formé d'un rocaillage de schiste recouvert d'un important dépôt tourbeux correspondant au niveau innondable du fossé. Aux XVIIe-XVIIle s., les fossés ont été assainis une première fois puis remblayés au XXe siècle.

*Centre du fossé, coupe b : Cette partie du sondage n'a été étudiée que sur 1,60m et présente les couches des XVIIle et XXe s. Les remblais de 1915 se terminent au niveau d'une couche de cailloux. Prés de la surface, à 0,175, a été trouvé un bloc de quartzite à surface horizontale (0,30m x 0,14m x 0,23/0,14m) point de repère au nivellement de 1915.

*La contrescarpe, coupe c : Cette coupe nous permet de mettre en évidence la structure de la contrescarpe. Originellement, cette dernière a été constituée des déblais issus du creusement de la cuvette. La contrescarpe était plus haute d'environ 2,50m à 3m par endroit. On ne sait pas d'où provient les remblais mis en place au XVIIle, mais lorsque les allemands ont démentelé la contrescarpe, ils ont aménagé le talus pour en faciliter l'agrément. La compréhension n'est pas aisée compte tenu de la faible largeur du sondage. Il semblerait toutefois que pour atténuer la pente, les allemands aient amené un niveau d'argile rouge sur la face est du talus. Seuls des éléments de théière en porcelaine fin XIXe ont été découverts entre les couches |4| et |3|.

+ +

Le projet de vider les fossés pour les remettre en leur état d'origine nécessiterait avant tout de connaître la relation entre les fossés ouest et nord qui sont contiguè's. Nous connaissons toutefois les niveaux d'occupation ancien qui expliquent la présence d'arcs de décharges surmontant des bouches à feu, actuellement sous les remblais, cela permettrait un éventuel creusement afin d'intervenir sur la structure maçonnée de la courtine ouest et d'en améliorer la stabilité et l'assainissement. 1C ETUDE DE COUPE : P92.Fossé ouest, sondage 3, coupes (a,b) est-ouest, vue sud

1. substratum, argile ocre à galets. 2. MS1001, courtine ouest, XVe. 3. Argile ocre/jaune. 4. Rocaillage de surface en schiste, fond de fossé XVe. 5. Humus tourbeux noir, niveau innondable. 6. Argile ocre compact. 7. Chaux, ardoises, etc. 8. Schiste pillé. 9. Poche d'humus. 10. Pierres granit, schiste de remblais 1915. 11. Remblais variés, terre grise. 12. Schiste et gravats. 13. Terre arrable. 14. Humus de surface.

Interprétation : La couche (3) correspond au nivellement du fossé après la construction de la courtine (2). La couche (4) correspond au fond de fossé XVe, sur laquelle s'est accumulé un dépôt tourbeux provenant des périodes innondées. Les couches (6) à (9) correspondent aux remblais XVIIe-XVII le. Les couches (10) à (14) correspondent aux remblais 1915 et postérieurs. ETUDE DE COUPE : P92.Fossé ouest, sondage 3, Coupe (c) ouest-est, vue nord

1. Argile jaune avec galet (substrat en remblais). 2. Sable jaune. 3. Argile verte. 4. Argile rouge. 5. Terre grise. 6. Humus de surface.

Interprétation : Il semble que les couches (1) à (3) correspondent à la contrescarpe d'origine. La couche d'argile rouge (4) correspond aux transformations et à l'aménagement de la contrescarpe en 1915. Viennent ensuite les aménagements de surface (5) et (6). 14 Sondage 3, remblais 1915. 1992.

7.10. FOSSE NORD

Situé dans le fossé nord, à la jonction de 11 ori 11 on et de la courtine, le sondage 2 dit "Lancelot" a été déterminé par la nécéssité de connaître l'état des fondations (fissures au niveau du puits) dans un secteur ancien et fortement remanié, et de comprendre ce secteur dont le plan de 1781 nous indique l'emplacement d'une caponnière. D'autre part, des descentes dans le puits (1987 et 1992) avec les pompiers de Pontivy avaient permis de mettre en évidence une poterne de dégagement, sorte de petit tunnel permettant une sortie discrète du château, partiellement comblée. Cette structure est à mettre en relation avec la porte de la chapelle donnant sur le fossé et les pierres de chainage présentes sur la courtine nord (MS2001) ainsi que le débord prés de la fenêtre du puits et remposant sur le mur ouest de 11 Ori11 on (MS2003), sans pour autant pouvoir en

109 assurer l'interprétation. Sept structures ont toutefois été étudiées sur S2 : MS2001 : Courtine nord MS2002 : Rempart nord (orillon) MS2003 : Mur orillon ouest (restauration Lisch, 1970) MS2004 : mur ouest caponnière MS2005 : mur nord caponnière MS2006 : Poterne MS2007 : Puits sur une surface de 3m x 6x70m x 4,20m.

7.10.1.La Caponnière :

La mise en place d'une chronologie et l'évocation de l'abandon du secteur est complexe. Une représentation de cette caponnière est visible sur le plan de 1781 et sur celui de 1804. Elle n'apparait plus sur celui de 1814. Nous savons pourtant, d'après les données du sondage que son abandon était déjà effectif à la fin du XVIIle. Elle semblerait se présenter comme un enclos comprenant un étranglement au niveau de la poterne, puis un espace rectangulaire avec une porte s'ouvrant à l'ouest. Toutefois, les structures en place correspondent-elles avec les représentations existantes ? Les remblais du fossé sont inégaux. Nous nous situons, par rapport au point fixe du pont (SI, pile 2) à +0,llm sur MS2004, -1,45m au niveau de la tour N-0.

Fossé nord, Sondage 2. Vue de la caponnière depuis 1'Orillon. On notera l'épaisseur des murs et 1'ébrasement.

*Le fossé : L'aménagement des fossés entre 1753 et 1771 a permis le remblais partiel du fossé nord afin d'y créer un accès. A

110 cette époque, l'élévation de la structure n'est plus en état et une partie de la muraille sert au remblais du fossé. Par la suite, les travaux de 1970 et les aménagements postérieurs vont finir de niveller le terrain puisqu'il ne semble pas que les prisonniers allemands soient intervenus sur cette partie. Vers l'ouest, nous nous trouvons en présence de 1,70m de remblais pour 3,30m à l'est, sur un niveau d'argile compact comprenant de petites racines. Ce niveau est étanche, mais nous ne sommes pas sur le niveau le plus ancien du fossé. Ici, aucun dépôt d'occupation n'a été déterminé. Ces remblais reposent sur le mur de la caponnière (MS2005) et celui du rempart nord (MS2002). Le mur lui-même est construit de schiste avec en limite ouest de sondage un appareillage de granit présupposant la présence d'une meurtrière (?). La jonction avec (MS2002) se fait par un arrondi de schiste maçonné sur lequel reposent les blocs de granit du rempart. Au niveau du sol actuel, un granit rompt l'angle et prend l'orientation rapporté par les plans. On distingue sur une des extrémités, et ceci sur une élévation de 3m, la présence d'un décrochement en feuillure parfois taillé dans la masse. Des traces de mortier de tuileau ont été relevées sur l'arrondi de la structure. Cette construction est probablement contemporaine des 1er et 2nd état des travaux du château, fin XVe et début XVIe s.

Fossé nord, sondage 2 en cour de fouille. Noter l'agencement des structures. 1992.

ETUDE DE COUPE : P92.Fossé Nord, Sondage 2, coupe Nord-Sud 1. Argile grise avec racines, granit, schiste, céramique. 2. Sable de granit, galets. 3. Gravats de schiste. 4. Gravât de schiste, granit, argile. 5. Granit concassé. 6. Terre fine marron foncée, schiste pillé. 7. Argile marron, briques, galets, schiste. 8. Terre foncée. 9. Sable de granit. 10. Galets éclatés, graviers, argile. 11. Argile marron foncée. 12. Terre marron. 13. Schiste. 14. Granit, argile marron. 15. Argile, galets. 16. Argile marron. 17. Argile marron compacte, schiste. 18. Granit, mortier, ardoises. 19. Argile marron compacte avec galets. 20. Argile marron compacte. 21. Mortier, chaux, ardoises. 22. Terre grise. 23. Terre ocre, galets, schiste. 24. Humus de surface.

Interprétation : La couche (1) est un niveau compact, immergée lors de notre intervention avec présence de petites racines et de céramique identique à celle des autres sondages, pouvant composer un fond du fossé. Les couches (2) à (23) correspondent à des remblais successifs mis en place à partir du xVIIIe siècle lors de l'abandon de la caponnière. Aucun élément ne permet de dater distinctement les couches si ce n'est à partir de la couche (12) la présence de gaine éléctrique des années 1920. Les couches (23) et (24) peuvent correspondre au nivellement résultant de l'aménagement des fossés pour la seconde moitié du XXe.

♦Intérieur de la caponnière : Cette étude est en relation directe avec la poterne et avec le puits dont la remontée de la nappe phréatique a causé l'abandon de la structure. Ce niveau innondable se trouve à -1,30m en référence au sondage 1, ce qui est nettement au dessus du fond du sondage 3, où à l'époque de la fouille, l'eau était abs ente. Une zone intermédiaire colmatant l'évacuation de l'eau existe entre les deux points d'i nterventi on. En surface, le mur MS2003 avait été entièrement reconstruit dans les années 1970 après démontage de l'ancien mur fermant 1'Orillon. De même, en 1987, l'association CHAM procédait à la réfection du fruit de MS2001. Les traces de ces deux restaurations étaient présentes au niveau du sondage. Mais ici, en dehors des remblais, ce sont les murs de la caponnière que nous avons mis au jour. Ce sont des constructions massives de 2m d'épaisseur, étudiées sur trois faces : -MS2004 : Un parement de granit à joints larges, dans un desquels furent touvés, attaché par une cotonnade trois brins, une bague et une clef de livre en argent ainsi qu'un pendentif en bronze en forme de coeur à bélière trilobée (38). Cette cache était située à hauteur d'homme au niveau de la deuxième assise, entre la 3eme et la 4eme pierre (à partie de MS2001). Quel événement a pu provoquer le dépôt. Est-ce une histoire sentimentale ou bien la Révolution ? Voici un secret que l'Histoire se gardera bien de nous dévoiler. Même si nous avons la clef, nous n'aurons jamais le livre... Bref, les premiers remblais jouxtant ce mur se composaient de schsites taillés pour être utilisés dans la construction d'une voûte et correspondant à un niveau XIXe s. Ce mur n'était pas en chaînage (au niveau de son parement) avec MS2001, ni avec MS2005. Toutefois vers MS2003, des traces de chaînage sont visibles sur une hauteur de plus de 3m. S'agit-il d'un reparmentage ou de la reprise d'une construction déjà existante au XlVe siècle ?

-MS2005 : est le mur nord de l'édifice. Il est construit de schiste et semble pourtant (pour sa face intérieur) postérieur à MS2004. Il présente à l'ouest un ébrasement qui pourrait correspondre à une meurtrière dont le sol à -1,22m, au niveau de l'affleurement maximum de l'eau. La jonction des deux murs décrit un angle aigus.

-MS2001 : Ce mur de la courtine nord est fortement détérioré sur toute la hauteur découverte. Il présente à l'est une ouverture de 0,80m x 1,50m qui était entièrement obstruée par des blocs de granit posés à sec. A sa base, un galet de quartzite et un petit bloc de schiste forment une marche séparant la caponnière de la poterne.

-Les remblais sont essentiellement des gravats mis en place à partir de la fin du XVIIIe. Il existe toutefois un

(38) : inv. n°M1.97. P.92, FOSSE NORD Sondage 2 / Caponnière Plan de masse

IMS2001I Poterne

IMS20044

IMS2003|

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Fossé nord

1 Limite de sondage L imite du sondage ETUDE DE COUPE : P92.Fossé Nord, Sondage 2, coupe Sud-Nord

1. Courtine MS2001. 2. Rempart de la caponnière MS2005. 3. Sol d'argile grise damée avec schiste, dépourvu de dalles. 3b. Dépôt d'argile grise de fond de fossé. 4. Vase avec mobilier, terre noire, XVIIIe. 5. Planche de bois sur couche 4. 6. Argile ocre jaune, galets et ardoises. 7. Terre + ardoise + schiste + galet + granit. 8. Remblais de granit + schiste de destruction. 9. Argile rouge. 10. Argile ocre, pieux et barbelé. 11. Terre grise et gravats. 12. Ardoises. 13. Gravats. 14. Argile, terre, pierre. 15. Remblais de surface. 16. Humus.

Interprétation : Le rempart de la caponnière (2) repose contre la courtine (1) sans lien direct. Nous supposons qu'il est construit sur le rocher de schiste tout comme la courtine. Deux occupations sont distinctes : la caponnière, dont le sol (3) a été dallé et qui est en relation avec la poterne ; le fossé : dont l'un des niveaux d'occupation (3b) ne présente pas de dépôt humique. La couche (4) correspond a un abandon de la caponnière avec une augmentation du niveau de l'eau. Le dépôt est contemporain du XVIIle. La couche (6) est un comblement XIXe condamnant la majeur partie de la poterne. Les couches (10) à (16) correspondent aux remaniements des fossés du XXe siècle. Alors que les couches (8) et (9) correspondent au comblement partiel des fossés lors de l'amé- nagement des années 1753/1771. niveau d'abandon caractérisé par un dépôt tourbeux entièrement immergé, de 0,30cm d'épaisseur contenant un mobilier XVIIIe en grande quantité (prés d'lm3) comprenant bouteilles, couvercle de bois, éléments de seaux, semelle de cuire, épingles... Le galet de quartzite a empêché ce dépôt de prendre la direction du puits. Le niveau du sol, qui est à -1,70m, a pu supporter un dallage qui a disparu. Il est évident qu'à l'origine, cet espace ne devait pas être innondé ou son utilisation aurait été mal aisée.

Fossé nord, Sondage 2. Dégagement de l'entrée de la poterne sur MS2001. 1992.

7.10.2.La Poterne :

Située dans l'épaisseur de la courtine nord, elle relie le puits avec la caponnière. Sa longueure est de 3,50m pour une largeur de 0,80m et une hauteur de 1,50m. Elle est maçonnée en schiste et argile avec des traces d'enduit sur les parois. Sur la voûte, les marques de cintrage sont parfaitement visibles. A ^chaque extrémité un arc composé de schiste posé à champs limite le couloir et le mur comporte, de chaque côté, un trou carré taillé dans la pierre, à la même hauteur et de même section, permettant de recevoir une barre de fermeture d' un vantai 1. Remblayé sur une trentaine de centimètres le contenu a révélé des pierres provenant de la condamnation de la porte, des dépots d'infiltration et de pourrissement de bois, quelques éléments de seau en bois bien conservé, sans monnaie ni poterie.

119 Son sol est l'affleurement rocheux sur lequel repose les murs. De taille irrégulière, il devait être destiné à recevoir un dallage dont certaines traces ont été laisséesen place. Son seuil est situé à 10,15m de la margelle du puits dont l'ouverture lui est opposée. Son orientation est nord-sud. Le couloir était immergé à 60% de sa hauteur.

18 Fossé nord, Sondage 2. Le couloir de la poterne. Au fond, le puits. 1992.

7.10.3.Le puits :

Organe principale d'une construction, le puits en est souvent la première réalisation : "le puits de l'oeuvre". C'est un élément primordial puisqu'il sert dans la construction en fournissant l'eau pour le mortier mais aussi pour faire le pain et couper le vin. Le puits du château de Pontivy se situe au nord-est, au bout d'un couloir passant sous la chapelle, dans l'épaisseur de la courtine. Il était jadis éclairé par une Au XVII le, les cordiers occupent "la Malpauderie" prés du château. Un entretien du puits sera assuré jusqu'au XIXe siècle. En 1987 et 1992, des descentes dans le conduit, nous ont permis d'étudier la structure et d'en vérifier la stabilité pour que nous puissions intervenir sur sa partie inférieure. *L'accès : Le puits est donc excentré par rapport au plan du château, et c'est le seul que nous connaissions actuellement. Son emplacement sous la chapelle est particulier et la proximité du fossé nord a dû contribuer à la construction de la caponnière pour défendre cette structure vitale. Le couloir d'accès dont la porte est surmontée d'un arc de décharge est voûtée de schiste. Une large fissure se fait jour dans cette structure. Au fond de ce dernier s'ouvre Té* puits qu'une simple margelle de pierre de 0,20m limite. 2, une intervention avec les pompiers a Une saignée de chaque côté indique la mis de définir les conditions d'intervention. présence ancienne de planche et le mécanisme de remontée du seau est encore en place. Il date du siècle dernier, c'est un support en fer fixé dans le mur avec moyeu de bois et manivelle en fer.

*Le conduit : Le puits est maçonné sur l'ensemble de sa hauteur et présente un enduit à la chaux grasse. Jusqu'à la surface de l'eau, sa profondeur est de 9,47m, et 11,15 au fond de la réserve. A -7,60m, la parois maçonnée présente, au sud, sur une hauteur de 2m, la trace d'une reprise de maçonnerie en pierre sèche (granit) comblant un effondrement ou un arrachement. On note derrière ce mur de pierre la parois de schiste dont la taille semble aller en profondeur. Sans aller jusqu'à supposer la présence d'un passage derrière cette re'fection, il y a eu, au cour de travaux dans une rue située au sud du château et dans le même alignement que la galerie du puits, la mise au jour d'un souterrain longeant la rue Médecin Gai Robic. Sur la face opposée s'ouvre la poterne donnant sur la caponnière et le fossé nord.

*Le fond : Après avoir procédé au pompage de l'eau, nous avons

1992. Le conduit du puits. En bas, l'arc de la poterne

1992. La fouille a permis de remettre au jour la réserve 123 nettoyé le fond du puits et sa réserve. Les remblais étaient constitués de parpaings, de galets jetés du haut du puits, de vase, d'un seau de bois, de porcelaine et de 122 monnaies datées entre 1964 et 1990. La réserve est taillée dans la roche mére sur une profondeur irrégulière de lm et une partie en est maçonnée et de forme ovoïde d'un diamètre de 1,20m. Sa dernière vidange semble remonter au siècle dernier. Il semblerait que cet ensemble ait été rechemisé lors de la mise en place de la courtine au XVe siècle mais le creusement de cette réserve est de nature plus ancienne, vraissemblablement contemporaine du XlVe, ce qui expliquerait sa localisation. Le remplissage se fait par une eau courante à faible débit, provenant de l'angle est de la poterne.

+ +

Compte tenue de l'emplacement du puits dans l'organisation du château, il est étonnant qu'il y ait une relation directe de cet organe vital avec les fossés nord du château. Sa structure de base n'apporte qu'une faible réserve et son entretien constant depuis le XVe s. n'a laissé aucune trace de son évolution outre la reprise de maçonnerie antérieur au siècle dernier. Nous ne connaissons pas encore comment était organisée la caponnière par rapport à la chapelle et à l'orillon, ni son propre système de défense. Une question également se pose quant à l'événement qui a contribué à faire monter le niveau de l'eau. N'y avait-il pas dans l'organisation du château un autre puits d'accès plus facile, situé dans la cour ? Jusqu'à présent, la présence d'un souterrain faisait encore partie d'une légende populaire, souvent déformée. Il semble à présent qu'il y ait une part de vérité et que le puits n'a pas simplement servi à alimenter le château mais a permettre, pendant un temps, l'entrée ou la sortie discrète hors les murs de l'édifice. Nous sommes donc en présence d'une trace du château du XlVe, remaniée au XVe dont les abords ont été utilisés jusqu'au XVIIle siècle. 8: CONCLUSION

Arrivé comme simple bénévole pendant l'été 86 sur le chantier de Pontivy, j'y ai consacré une grande partie de mes loisirs et de mon travail depuis ce jour. J'ai eu la chance de mener cette "vie de château" estivale pendant sept ans, en ayant des responsabilités dés 1987, puis la direction du chantier. Beaucoup de personnes ont participé à ces recherches, mais tous n'étaient pas animées de la même flamme... Travailler sur ce site impliquait aussi la mise en place d'une pédagogie, d'une responsabilité et d'une organisation particulière, rendue nécessaire par le mode d'accueil mis en place, ce qui donnait à ce chantier un gout "d'aventure" dont on se serait parfois volontier passé. Toutefois, le suivi régulier des interventions et la lecture du monument ont permis la mise en place durant l'été 1992, dans la galerie nord du château, d'une exposition : "De la fouille à l'histoire", consacré au bilan des fouilles. Un bilan partiel qui a toutefois permis de présenter au public l'évolution des travaux et l'interprétation qui en découlait, au travers de 40 documents et d'une soixantaine d'objets. C'est également grâce à cela que ce présent document a pu voir le jour et présenter comment, depuis sa construction, la château n'a cessé d'être un vaste chantier comme nous le prouve les archives et le bâtiment lui-même. Nous avons à présent une idée du Plan d'Occupation des Sols au début du XVIe siècle et des origines qui ont motivées l'implantation de l'ensemble : .La tour nord-est est contemporaine d'un édifice construit au XlVe siècle, après 1342, et c'est cette dernière qui a servi de base et d'étalonnage à l'actuel édifice. .A l'est, s'étendait un corps de logis à l'emplacement de la terrasse dite d'artillerie mise en place entre 1598 et 1620. Ce bâtiment de même hauteur que la chapelle, pouvait posséder trois niveaux d'occupation. La première pièce du rez-de-chaussée était éclairée par des fenêtres à meneaux ouvertes tant vers la cour que vers le boulevard, chauffée par une large cheminée et isolée du sol par des carreaux de terre cuite. .La longére est n'atteignait pas l'angle sud-est, mais aucune trace de tour n'y a été identifiée comme semblait le montrer la peinture de Stival, voir plusieurs textes. Il semblerait alors que l'artiste n'ait fait que représenter un projet, que les événements auront contrarié la réalisation. .Au sud de la cour se trouvaient la boulangerie, les écuries, etc. Mais l'accès à l'étage ouest était différent et l'élévation inexistante sur la courtine sud. .Dans la cour, à l'emplacement de l'escalier d'honneur, se trouvait une tourelle d'angle avec escalier de pierre à noyau central. .On accédait à la chapelle par un escalier couvert par une toiture rampante dont le tracé est encore visible. Il est probable qu'il aboutissait à un vestibule fermé par un mur au sud, percé d'une baie. .Sous cette chapelle, le puit, dont la construction remonte au XlVe siècle, possédait une sortie de secours donnant dans le fossé nord et défendue par une caponnière. .A l'ouest, pour entrer au château, un pont, dont les piles de pierres et le tablier de bois du XVe, furent remplacer au XVIe siècle, par une structure maçonnée avec pont-levis, au dessus de fossés qui, bien que présentant un niveau innondable, n'étaient pas des douves.

Sans compter la première intervention sur le mur de soutènement de la terrasse (1985/1986), les sondages archéologiques auront duré 12 mois, avec plus de 900 personnes travaillant sur ce chantier et c'est plus de 600m3 de terre qui furent déplacés. A ce jour, 120 objets ont été inventoriés et plus de 10000 tessons de céramique mis au jour. Si l'on ajoute à cela les restes d'ossements animaux (cerf, sanglier, lièvre, porc, vache, poisson) de ce site de consommation, il nous est possible de reconstituer le mode de vie des habitants du château : garnison de 50 soldats jusqu'au XVIle puis, suite de 30 personnes au service du duc. La vaisselle y était commune puisque les pièces de valeurs, ainsi qu'une partie du mobilier étaient apportés avec le seigneur lors de ses visites. Toutefois, une étude archéologique ne peut révéler entièrement la vie d'un monument si elle n'est rattachée à une étude comparative, voir à l'analyse des documents écrits existants. Pour Pontivy, une partie des archives a été détruite pendant la guerre de 14-18... L'étude menée jusqu'à pèsent contribue à la préparation des futurs travaux de restauration et à l'exploitation muséographique des sources dont l'étude complète en permettra l'enrichissement. Ce chantier a reçu, en 1986 et 1990, le 1er prix régional du concours de la Caisse Nationale des Monuments Historiques et des Sites, et un prix spécial du Jury Bretagne en 1987.

Faire un bilan de chantier, ce n'est pas uniquement mener une conclusion scientifique, c'est aussi faire un bilan humain et penser aux personnes qui participent à la mise en place et à la réalisation du programme. C'est aussi le moment de remémorer les souvenirs, puisque le chantier, tel qu'il était organisé, c'est la vie d'un groupe, d'une association, d'un projet.

Yannick ROSE Novembre 1992 9: BIBLIOGRAPHIE

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VIOLLET-LE-DUC, Eugène, Dictionnaire raisonné de l'architecture Française. Paris, Vve A. Morel et Cie, 1875.

Vocabulaire de l'Architecture l/ll. Ministère des Affaires Culturelles, 1972. 10: REMERCIEMENTS

Pour clore enfin ce bilan, je tiens ici à présenter mes plus vifs remerciements aux organismes et personnes qui ont contribué de prés ou de loin au bon déroulement de l'étude et notamment : -La mairie de Pontivy, -le Service Régional de l'Archéologie, -la Caisse Nationale des Monuments Historiques et des Sites, -1 'Association CH.A.M. -l'Association des Amis de Pontivy, -le Centre de Secours Principal de Pontivy, -Mme Carbonneaux, du Musée de Normandie (Caen), -Mr Migaud, du Centre d'Etudes Zooarchéologiques de l'Ouest (Fontenille), -Mr Charles Floquet, Conservateur des Archives Municipales (Pontivy), -Mme Yvonne Paquereau, Régisseur du Château de Pontivy, -Mr René Lisch, A.CM.H. -Mr Daniel Lefevre, A.CM.H. -Melle Sophie Glarner, première responsable du chantier, et sans oublier, mes équipes d'animation, ainsi qu'une grande partie des bénévoles qui se sont succédés, ou qui ont persévéré, sur ce chantier depuis le début de cette aventure.

Le Château de Pontivy dans "La Bretagne Contemporaine" (1865)

(c) Yannick ROSE, 1992. 46, Ruelle Taillis - ALENCON 61000 -

129 CATALOGUE D U MOBILIER ARCHEOLOGIQUE

CHATEAU DE PONTIVY

1987 - 1992

130 INTRODUCTION AU CATALOGUE :

Ce présent catalogue, commencé en 1991 pour l'exposition sur le bilan des fouilles au Château de Pontivy, est l'inventaire des objets découverts au cours des six années d'intervention, depuis 1987. Ont été catalogué et font l'objet de notices, 119 objets dont la nature permettait une étude plus ou moins détai1lée. Nous avons mis à profit la présence du responsable du chantier au Centre du Patrimoine de Pontivy tout au long de cette année 1991-1992 pour entreprendre, en dehors des horaires de travail, la rédaction de cet inventaire évolutif. Il reste à l'heure actuelle quelques milliers de tessons et autres mobiliers, notamment ceux de la campagne 92, n'ayant fait l'objet que d'un premier traitement de chantier. Les notices sont réparties en 6 groupes, définis par leur nature : 0 Poterie. 1 Verrerie. 2 Métal. 3 Monnaies. 4 Os. 5 Divers. 6 Pierres. Leurs numéros d'inventaire correspondent à une Fiche Catalographique dont le classement est numérique. Un exemplaire est en dépôt au Centre du Patrimoine de Pontivy ainsi que chez l'auteur. Le contenu du catalogue n'est, bien entendu, pas exhaustif et ne permettra pas de réel les synthèses sans que l'ensemble de la collection soit étudiée et revue. Nous avons actuellement 33 monnaies, 32 pièces métalliques (bijoux, etc.), 28 poteries, 17 pièces de verre, 5 à base d'os et 3 de nature diverse.

Y.R.

Fossé ouest, sondage 1. Relevé de la tessonnière. A : POTERIE

001/ inv. n°C50 - Orillon E4. 1990. » Pavé de terre cuite aux armes des Rohan. Fragment av( présence de six macles sur forme relief, irrégulier. Tra( de mortier. -14,5cm x 14,5cm x 4cm. -Bibliogr.

002/ inv. n°C69 - Orillon nord. 1988. - Porte plat en céramique, sans fond, empâtement tournf panse concave. Pate orange semi-gauffrée. - XVIIe-XVI11( -h.23cm ; diam.25,5cm, 15cm, 23,5cm. -Bibliogr.

C?.

001/C.50

003/ inv. n°C.7Q - Latrines N-E. 1990. - Marmite à deux anses plates, col évasé, panse globuleu; et fond plat. Pâte ocre beige. Trace d'utilisation au fei -h.17,2cm ; diam.21,6cm, 24cm, 12cm. -Bibliogr.

004/ inv. n°C71 - Latrine N-E. 1990. - Coquemar, lèvre évasée, panse globulaire, fond plat, an: plate verticale, petit bec pincé. Pâte crème glaçui intérieure et trace de glaçure jaune digitée sur pans< Trace d'utilisation au feu. -h.11,5cm ; diam.llcm, 12ci 8,2cm. -Bibliogr.

005/ inv. n°C72 - Latrines N-E. 1990. ? r N - Pot à crème à glaçure verte irrégulière,( une" ansey pii évasé plat. Pâte crème, -h.9,5cm ; diam.ôcm, 8,6cm, 5ci -Bibliogr.

006/ inv. n°C73 - Latrines N-E. 1990. - Bol simple à lèvres avec glaçure intérieure, -h.6,7cm diam.l6cm, 14,5cm, 7cm. -Bibliogr.

007/ inv. n°C74

- Latrines N-E. 1990.un

009/ inv. n°C76 - Latrines N-E. 1990. - Pot à graisse, deux anses latérales plates, fond plat, légèrement pansu. Grés- -h.16cm ; diam.l6cm, 16,4cm, 11,5cm. -Bibliogr.

010/ inv. n°C77 - Latrines N-E. 1990. - Chauffe plat tripode avec trois ergots de soutien avec empreinte digitée. Pâte ocre. -h.14,5cm ; diam.l7cm, 17cm. -Bibliogr.

011/ inv. n°C78 - Latrines N-E. 1990. - Pot à contenir. Vase globulaire à deux anses plates latérales, col évasé avec glaçure verte peau d'orange. Pâte gauffrée. -h.22cm ; diam.24cm, 27cm, 13cm. - Bibliogr.

012/ inv. n°C79 - Latrines N-E. 1990. - Petite cruche faïencée à une anse. Décor bleu sur panse, -h.15cm ; diam.3,2cm, 9,8cm, 6,3cm. -Bibliogr.

013/ inv. n°C80 - Latrines N-E. 1990. - Coquemar. Petit pot globulaire muni d'une anse, sans bec, fond plat. Pâte orangée, -h.14,5cm ; diam.l7cm, 18,2cm, 7,5cm. -Bibliogr.

014/ inv. n°C81 - Boulevard, sondage 1. 1991. - Saloir. Peu de panse, col réhaussé pour support de couvercle, fond convexe. Trace extérieure d'utilisation au feu. -h.28,5cm ; diam.27,5cm/21,7cm, 25cm, 21,4cm. -Bibliogr.

015/ inv. n°C82 - Latrines N-E. 1990. Pichet globulaire, une anse, fond plat. Glassure intérieure verte. Pâte crème, -h.17,5cm ; diam.l4,8cm, 17,7cm, 11,1cm. -Bibliogr.

016/ inv. n°C83 - Four à pain, Courtine Sud. 1991. - Pot à deux anses plate la te'rales, col évasé, fond plat. Pâte micassée. Trace d'utilisation au feu. -h.21cm ; diam.24,4cm/18,4cm, 15,7cm, 21,4cm, 9,9cm. -Bibliogr. 017/ inv. n°C84 - Boulevard, Sondage 1. 1991. 4 Marmite. Col évasé, deux anses rondes lattérales, fond irrégulier convexe. Pafe épaisse, -h.16cm ; diam.l5cm, 18cm, 9cm. -Bibliogr. : A la fortune du pot. A.L.S.S.A.M., 1991. p.26.

018/ inv. n°C85 - Latrines N-E. 1990. - Grand plat irrégulier à engobe intérieur vert-jaune, -h.6,5cm ; diam.31,3cm. -Bibliogr.

019/ inv. n°C86 - Latrines N-E. 1990. - Petit saloir légèrement ovoïde, col pour support de couvercle, fond convexe. Terre grise avec présence de concrétions métalliques. Pouciers lat éraux sur bords, -h.17cm ; diam.21,7cm/16,4cm, 21,7cm, 5,7cm. -Bibliogr.

020/ inv. n°C87 - Latrines N-E. 1990. - Coquemar. Lèvre évasée, anse verticale plate, petit bec pincé, panse globulaire. Trace d'utilisation au feu. A rapprocher de C.71. -h.13cm ; diam.l5,2cm, 14,5cm, 7,8cm. -Bibliogr.

010/C.77

021/ inv. n°C88 - Latrines N-E. 1990. (Série LAT.068). - Marmite à deux anses plates, manque une, col évasé, panse globuleuse, fond plat.

-Bibliogr.

022/ inv. n°C89 - Latrines N-E. 1990. - Terrine de facture irrégulière, fond convexe, pate épaisse avec inclusions, -h.8,7cm ; diam.l5,3cm, 14,9cm, 3cm. -Bibliogr. / / ) ( \

_ , . — - -J-A \

— "km 002/C.69

023/ inv. n°C90 - Orillon, secteur E4. 1988. (série 15.E4). - Pot à deux anses rondes. Pate gauffrée orange. Atelier de Lamballe. XVII-XVIIIe.

-Bibliogr.

024/ inv. n°C91 - Latrines N-E. 1990. - Pot. (informations non enregistrées).

025/ inv. n°C93 - Secteur S-E, remblais 1.2. 1990. - Ergot de chauffe plat décoré d'une tête de saint polychrome, -h.6cm -Bibliogr.

V 026/ inv. n°C94 - Latrine N-E. 1990. - Elément de décor en forme de blason. Vernis vert foncé sur face supérieure. Présence de deux perforations, -h.4cm. -Bibliogr.

027/ inv. n°C119 - Fossé ouest, Sl-Bl, Pont. 1992. - Pot à contenir. Récipient complet, col ouvert , deux anses plates (manque une), panse globulaire. Pate gauffrée orange. Trace de doigts en préhension sur la base. -A été retrouvé dans le drain passant sous le pont. -XVIIe/XVIIIe. -h.18,3cm ; diam.l7,8cm/14cm, 19cm, 11cm. -Bibliogr.

VI

CHATEAU DE PONTIVY Mobilier céramique Planche C Vaisselle de table et à cuire

VI

B: VERRERIE

101/inv. n°V.33 - Latrines N-E. 1990. - Pendeloque en goutte d eau, verre bleu, beliêre sommitale d'un même fil. -h.2,67cm ; diam.1,41cm ; passant, 0,24cm poids 1,53g. -Bibliogr.

102/ inv. n°V.52 - Latrines N-E. 1990. - Vitrail triangulaire, vert clair. Trace de taille au grugeoir. -XV/XVIe. -h.7,9cm ; 1.9,8cm, 9,5cm, 11,4cm ; ép.0,43cm. -Bibliogr.

103/ inv. n°V.53 - Latrines N-E. 1990. - Vitrail rectangulaire armorié à la lettre d'Anne de Bretagne. Décor polychrome peint et volutes grattées. Trace de taille au grugeoir. -XVIe. -h.6,5cm ; L.5,5cm ; ép.0,2cm. -Bibliogr. Grandes heures d'Anne de Bretagne / Paris, B.N., Ms.Lat.9474 fol.l / Régine Pernoud, Genève, 1989.

104/ inv. n°V.54 - Latrines N-E. 1990. - Vitrail losangique vert translucide. Début d'altération par piqûre. Taille au grugeoir. -XV/XVIe. -h.16cm ; L.12,2cm ; ép.0,18cm à 0,27cm. -Bibliogr.

105/ inv. n°V.55 - Latrines N-E. 1990. - Verre à pied à décor émailié, soufflé en une seule paraison. La coupe est séparée du pied évasé par un étranglement. Motif lacunaire représentant un personnage à l'ouvrage devant un four avec une table sur tréteaux présentant la production, -fin XVIe. -h.11,64cm ; L.8cm, 1,5cm, 6,7cm ; diam.7,35cm/7,9cm (col), 2,92cm (fond), 6,8cm (pied). -Bibliogr. A travers le verre / Musée des Antiquités de Rouen, 1989, p.289. - Susan GAYN0R, Wall ace Collection, Londres.

106/ inv. n°V.56 - Latrines N-E. 1990. - Pied de verre "façon Venise" formé d'un tube de verre torsiné incolore et de deux ailerons en verre bleu. -XVIe. -h.9,5cm ; L.5cm, 7cm ; diam.8cm (pied). -Bibliogr. Verrerie de l'est de la France / R.A.E., Dijon, 1990, p.226.

X 107/ inv. n°V.57 - Latrines N-E. 1990. - Gourde en verre, de teinte bleu-vert clair, parois lisses, ovoïde. Contenance d'environ 2 litres. -XVe/XVIIe. -h.24cm ; L.23cm ; 1.10cm ; diam.1,5cm (int. goulot). -Bibliogr. A travers le verre / Musée des antiquités de Rouen, 1989, p.305. ,

108/ inv. n°V.58 - Latrines N-E. 1990. - Bouteille en verre vert clair avec bulles. Goulot à filet rapporté de section ronde. Trace de pontil. Point d'impact déterminé sur la panse. -XVIIe/XVIIle. -h.24,5cm ; diam. 2,5cm/2,2cm, 12,5cm. Bibliogr. 109/ inv. n°V.59 - Latrines N-E. 1990. - Bouteille en verre vert clair avec bulles. Goulot à filet fin rapporté de section ronde. Trace du pontil. Impact sur le goulot. -XVIIe/XVIIIe. -h.19,5cm ; diam.2,5cm/2cm, 10,2cm. Bibliogr. 110/ inv. n°V.6Q - Courtine Sud, four à pain. 1991. - Bouteille en verre vert foncé. Goulot à filet rapporté de section ronde. Trace du pontil. Impact sur le fond. -XVIIe/XVIIle- -h.25,5cm ; diam.2,3cm/2cm, 12cm. -Bibliogr. 111/ inv. n°V.61 - Latrines N-E. 1990. - Pied de verre à bord ourlé, verdâtre. -h.5,5cm ; diam.3cm, 8,8cm. -Bibliogr. 112/ inv. n°V.62 - Latrines N-E. 1990. - Pied de verre à boule creuse arrondie, de teinte vert pale. 15 côtes sur la boule. Trace de pontil. -XVIIIe. -h.6,5cm ; diam.3,4cm, 9cm. -Bibliogr.

113/ inv. n°V.63 - Tour N-E. 1987. - Pied de verre à jambe pleine, à l'origine incolore. -XVIIIe/XIXe. -h.8cm. -Bibliogr.

114/ inv. n°V.64 - Latrines N-E. 1990. - Lot de quatre éléments de vitraux montrant l'évolution de la corrosion du verre. -Bibliogr.

115/ inv. n°V.65 - Orillon nord. 1987. - Petit encrier de verre vert clair avec bulles. Bouteille moulée. Goulot avec filet et pas de vis pour bouchon métallique. -Sur le site entre 1841 et 1875. -h.6,5cm ; diam.1,7cm, 5,1cm. -Bibliogr.

116/ inv. n°V.117 - Latrines N-E. 1990. - Elément de vitrail losangique, vert clair. Trace de taille au grugeoir. -XVe/XVIe. -h.14cm ; L.llcm ; ép.0,2cm. -Bibliogr. XII 105/V.55

106/V.56

CHATEAU DE PONTIVY Mobilier verrerie Planche F Verres à boire C : METAL

201/ inv. n°Ml.l - Orillon nord. 1987. - Eperon à molette à profil droit. Branches sans décor. Seuls subsistent les rivets d'attache. Molette inexistante. Facture tardive. -XVIIe. -h.14,3cm ; 1.10,2cm (avec rivets) ; diam. 1cm (molette), 0,8cm (rivets). -Bibliogr. Musée de Saumur. -Corpus des Objets en fer de Normandie / Halbout, C.A.N., 1987. pp.231-234. -Encyclopédie Diderot et d'Alarbert / Hachette, 1985. p.474.

202/ inv. n°M1.14 - Latrines N-E. 1990. - Tige métallique de section carrée avec bout recourbé. -1.9,47cm ; ép.+0,66cm/-0,31cm. -Bibliogr.

203/ inv. n°M1.18 - Fosse tour N-E. 1988. - Boucle en cuivre pour courroie de 1,1cm avec ardillon autour d'un axe central. Trace de cuir dans la patte de fixation de la boucle, munie de deux rivets, -fin XVIIe. -h.2,43cm ; 1.2,09cm, 1,1cm (courroie) ; ép.0,2cm. -Bibliogr.

204/ inv. n°M1.19 - Orillon, zone 5. 1988. - Petit anneau de cuivre, -ép.0,1cm ; diam.1,4cm. -Bibliogr.

205/ inv. n°M1.23 - Latrines N-E. 1990. Grelot de cuivre à deux coupelles demi-sphériques assemblées et bélière sommitale pour la suspension. Poinçon. - XVIIIe/XIXe. -h.2,36cm ; diam.2,03cm. -Bibliogr. Vivre au Moyen-Age... / Musées de la ville de Strasbourg, 1990. p.440.

206/ inv. n°M1.24 - Orillon. 1988. - Lot de 26 épingles en cuivre et laiton. Répartition en 7 groupes suivant taille et courbure. -XVIIe/XVIIle. -h.3,38cm ; 2,12cm ; 1,1cm. -Bibliogr.

207/ inv. n°M1.25 - Orillon, zone 9 (cellier). 1988. - Lot de 143 épingle de cuivre et laiton à tête roulée. -XVIIe/XVIIIe. -h.3,87cm ; 2,78cm ; 1,70cm. -Bibliogr.

208/ inv. n°M1.26 - Orillon, zone 8. 1988. - Lot de 289 épingles en cuivre et laiton réparties en 21 groupes. Tige fine et tête globulaire formée d'un enroulement de tige en apport. -XVIIe/XVIIle. -h.3,60cm ; 2,67cm ; 1,90cm ; poids 0,35g à 0,19g. -Bibliogr. Vivre au Moyen-Age : 30 ans d'archéologie en Alsace / Musées de la ville de Strasbourg, 1990. p.452. 209/ inv. n°M1.27 - Secteur S-E, 4T1. 1991. - Anneau de bronze (bague) sans décors. En rapport avec Ml.28. Découverte prés de l'extérieur du mur à facette. - XVIe. -Ep.0,3cm ; diam.2,04cm ; poids 1,01g. -Bibliogr.

210/ inv. Ml.28 - Secteur S-E, 4T1. 1991. Bague avec verre blanc en certi-clos. Alliage cuivre-argent (?). -XVIe. -Ep.0,26cm ; diam.2cm, 0,78cm (pierre) ; poids 2,66g. -Bibliogr.

211/ inv. Ml.29 - Orillon, zone 9. 1988. - Croix de chapelet en laiton obtenue par moulage. Croix tréflée avec en avers un christ en croix en relief rehaussé d'un liseret extérieur. Revers vierge à l'enfant en relief ave inscriptions (?). -XIXe. -h.4,3cm ; L.3,5cm ; ép.0,11cm ; poids 3,78g. -Manque 1,5cm. -Bibliogr.

212/ inv. Ml.30 - Tour N-E, fosse, U.S.242. 1988. - Petite bague en bronze ciselée, trois pierres sur chatons. Les pierres n'existent plus et l'anneau est abimé. - max. XVIle. -diam. 1,63cm ; poids 4,03g. -Bibliogr. 213/ inv. Ml.32 - Secteur S-E, 4T2. 1991. - Chaine de cape formée de 26 maillons de laiton S. Les crochets ont disparu. -XVIe/XVIIe. -L.14,5cm ; poids 9,43g. -Biblio. Vivre au moyen-Age / Musées de Strasbourg, 1990. p.477.

214/ inv. Ml.41 - Courtine sud, sondage 1. 1991. - Galet de plomb. -Bibliogr.

215/ inv.Ml.43 - Orillon, US.203. 1988. - Lot de quatre épingles à tige fine et tête globulaire formée d'un enroulement de tige en apport. Deux droites et deux courbées volontairement, -h.3,6cm, 3,25cm, 3,6cm, 3,7cm. -Bibliogr. Cf. Ml.26

216/ inv. Ml.45 - Orillon. 1988. - Lot de 142 épingles à tige fine et tête globulaire formée d'un enroulement de tige en apport, -h.3,4cm, 2,2cm, 1,5cm. - Bibliogr.

217/ inv. Ml.46 - Orillon. 1988. - Elément de métal percé en son centre. -Ep.0,1cm ; diam.3,2cm. -Cuivre. - Bibliogr. 218/ inv. n°M1.47 - Orillon, salle 2. 1990. - Epingle à tige fine et tête globulaire formée d'un enroulement de tige en apport, -h.2,7cm. -Bibliogr.

219/ inv. n°M1.49 - Rempart. 1991. - Clef de porte en fer. Tige de section ronde prolongée par un large anneau légèrement ovale et percé en son centre. Le panneton est semi ajouré, de forme rectangulaire. -XIXe. -h.9,16cm ; L.3,87cm, 1,15cm, 3,3cm ; ép.0,44cm, 1,15cm, 0,75cm ; diam.lcm. -Bibliogr.

220/ inv. n°M1.95 - Secteur S-E, remblais 4T. 1991. - Fer de lance. -Bibliogr.

221/ inv. n°M1.97 - Fossé nord, Caponnière. 1992. - Ensemble de trois pièces métalliques dont deux d'argent et une de bronze correspondant à un dépôt (cachette) comprenant une bague à chaton, une petite clef et un pendentif en forme de coeur avec bélière trilobée. Le tout était attaché par une cotonade trois brins. -Bibliogr.

222/ inv. n°M1.98 - Orillon. 1988. - Anneau de cuivre. -ép.0,1cm ; diam.1,4cm. -Bibliogr.

223/ inv. n°M1.101 - Orillon. 1988. - Anneau de cuivre. -L.1,9cm ; 1.1,1cm ; ép.0,1cm. -Bibliogr.

224/ inv. n°M1.105 - Secteur S-E. 1990. - Boucle de chaussure en bronze, -h.2cm ; L.2,5cm ; ép.0,2cm. -Bibliogr.

225/ inv. n°M1.106 - Escalier 3. 1991. - Lot de six épingles à tige fine et tête globulaire formée d'un enroulement de tige en apport, -h.3,2cm, 2,2cm. -Bibliogr.

226/ inv. n°M1.108 - Escalier 3. 1991. - lot de huit épingles à tige fine et tête globulaire formée d'un enroulement de tige en apport, -h.2,7cm, 1,2cm. -Bibliogr.

227/ inv. n°M1.109 - Tour N-E. 1987. - Epingle à tête globulaire en laiton, -h.3cm. -Bibliogr. 228/ inv. n°M1.111 - Rempart N-E. 1992. - Lot de trois épingles à tige fine et tête roulée en apport, accompagné de deux étuits de protection en cuivre pour aiguilles, -h.4,28cm, 4,11cm, 3,76cm ; h.2,52cm, 2,20cm. -Bibliogr.

229/ inv. n°M1.113 - Boulevard N-E, sondage 2. 1992. - Anneau de cuivre, -diam.2,4cm ; ép.0,2cm. -Bibliogr.

230/ inv. n°M1.116 - Fossé nord, Sondage 2/Caponnière. 1992. - Lot de 7 épingles à tige fine et tête roulée en apport en cuivre et en argent, accompagné d'un élément de bague en cuivre. -h.3,9cm, 3,18cm, 2,9cm, 2,64cm, 2,22cm, l,73cm/diam.0,15cm ; h.0,47cm, 1.1,72cm, ép.0,14cm. -Bibliogr.

231/ inv. n°M1.118 - Terrasse S-E. 1990. - Elément de socle de bougeoir en étain. -diam.5,42cm, 2,8cm, 0,87cm.

205/M1.23

211/M1.29 D : H 0 N N A I E S

300/ inv. n°Mo.2 - Tour N-E, fosse. 1989. - Double Tournois, -ép.0,09cm ; diam.1,64cm. -Bibliogr.

301/ inv. n°Mo.3 - Tour N-E, fosse. 1988. - Double Tournois de Navarre. Buste âgé lauré. Dessous écu de Navarre. Louis XIII. -1638. -ép.0,1cm ; diam.1,92. -Bibliogr. Monnaies Royales Françaises / Ciani. Paris, 1826. N°1730.

302/ inv. n°Mo,4 - Tour N-E, fosse. 1988. Liard de France. Louis XIII. -1655. -ép.0,16cm ; di am.2,21cm. -Bibliogr. Ciani N°2012.

303/ inv. n°Mo.5 - Tour N-E, fosse. 1988. - Double Tournois, -ép.0,1cm ; diam.1,95cm. -Bibli ogr.

304/ inv. n°Mo.6 - Tour N-E, fosse. 1988. Double Tournois. Buste inversé. Louis XIII. -1643. -ép.0,14cm ; diam.1,94cm. -Bibliogr. Ciani N°1724.

305/ inv. n°Mo,7 - Tour N-E, fosse. 1988. - Double Tournois. Louis XIII. -1640. -ép.0,098cm. -Bibliogr.

306/ inv. n°Mo,8 - Tour N-E, fosse. 1988. - Monnaie illisible, -ép.0,1cm ; diam.1,93cm. -Bibliogr.

307/ inv. n°Mo.9 - Tour N-E, fosse. 1989. - Double Tournois. Louis XIII. -1640. -ép.0,097cm ; di am.1,90cm. -Bibliogr.

308/ inv. n°Mo.lQ - Tour N-E, fosse. 1989. - Double Tournois, -ép.0,06cm. ; diam.1,91cm. -Bibliogr.

309/ inv. n°Mo.ll - Tour N-E, fosse, US.240. 1988. - Double Tournois, -ép.0,12cm ; diam.2cm. -Bibliogr.

310/ inv. n°Mo.!2 - Tour N-E, fosse, 1073. 1988. - Double Tournois. Louis XIII. -ép.0,11cm ; diam.2cm. -Bibliogr.

X!X 311/ inv. n°Mo.!3 - Tour N-E, fosse, US.240 (1291). 1988. - Monnaie illisible, -ép.0,11cm ; diam.2,05cm. -Bibliogr.

312/ inv. n°Mo,15 - Terrasse S-E. 1989. - Monnaie illisible et partielle. -Argent ? -ép.0,03cm.

313/ inv. n°Mo,16 - Corps de Logis Sud, sondage 6. 1991. - Monnaie illisible, -ép.0,1cm ; 2,29cm. -Bibliogr.

314/ inv. n°Mo,17 - Cor-ps de Logis Sud, sondage 6. 1991. - Monnaie illisible, -ép.0,1cm ; 1,99cm. -Bibliogr.

315/ inv. n°Mo.2Q - Ori1 Ion, salle, cheminée. 1988. •- Liard de France. Louis XIII. -ép.0,1cm ; diam.2cm. -Bibliogr.

316/ inv. n°Mo,22 - Tour N-E, fosse. 1988. - Denier à l'Hermine. Louis XII. -ép.0,05cm ; diam.1,52cm. -Bibliogr. Ciani N°951.

317/ inv. n°Mo.31 - Corps de Logis Sud, sondage 1. 1991. - Jeton de Nuremberg. Globe crucigére trilobé, -ép.0,03cm ; diam.2,55cm ; poids.1,24g. -Bibliogr. Histoire Economique et Populaire du moyen-age / Labrot. Errance, 1989.

318/ inv. Mo.34 - Orillon, Salle, cheminée. 1987. - Monnaie illisible (3 fleurs de lys), -ép.0,1cm ; diam.2cm -Bibliogr.

319/ inv. Mo.35 - Tour N-E, fosse. 1988. - Double Tournois. Louis XIII. -1639. -ép.0,07cm ; diam.2,03cm ; poids.1,76g. -Bibliogr.

320/ inv. Mo.36 - Corps de logis Sud, sondage 6. 1991. - Monnaie illisible, -ép.0,09cm ; diam.1,70cm. -Bibliogr.

321/ inv. Mo.37 - Escalier, sondage 2. 1991. Liard Delphinal à croix pseudolisée. Charles IX (1560-1574). -ép.0,13cm ; diam.1,3cm ; poids.0,71g. -Bibliogr. Ciani n°1391.

322/ inv. Mo.38 - Escalier, sondage 2. 1991. - Monnaie illisible, -ép.0,05cm ; diam.1,5cm. -Bibliogr. 323/ inv. n°Mo.39 - Escalier, sondage 2. 1991. - Liard delphinal à croix pseudolisée. Charles IX. -ép.0,1cm ; diam.1,38. -Bibliogr. Ciani n°1391.

324/ inv. n°Mo.4Q - Escalier, sondage 2. 1991. Liard delphinal à croix pseudolisée. Charles IX. -ép.0,15cm ; diam.1,36. -Bibliogr. Ciani N°1391.

325/ inv. n°Mo.42 - Cour S-E, sondage 1. 1991. - Monnaie illisible, -ép.0,1cm ; diam.2,4cm. -Bibliogr.

326/ inv. n°Mo.44 - Corps de Logis Sud, sondage 3. 1991. - Double Tournois. Louis XIII. -1638. -ép.0,08cm ; diam.2cm. -Bibliogr.

327/ inv. n°Mo,99 - Fosse Nord, sondage 2, puits. 1992. - Lot de monnaies comportant : 11 de lFr, 3 de 2Frs, 6 de 0,50F, 26 de 0,20F, 42 de 0,10F, 22 de 0,05F et 11 d1 angleterre et 1 Luxembourgeoise. -1964/1990. -Bibliogr.

328/ inv. n°Mo.l00 - Terrasse S-E, remblais. 1992. - monnaie non identifiée. On observe une croix sur l'avers, -ép.0,08cm ; diam.1,4cm. -Bibliogr.

329/ inv. n°Mo.lQ2 - Fossé ouest, sondage 1, A3. 1992. - Double Tournois de Navarre. Buste âgé lauré. Louis XIII. -1639. -ép.0,05cm ; diam.2cm. -Bibliogr. Ciani N°1730.

330/ inv. n°Mo.lQ3 - Fossé ouest, sondage 1, A3. 1992. - Double Tournois. Buste lauré. Henri III (1574-1589). -ép.0,08cm ; diam.2,03cm. -Bibliogr. Ciani N°1465.

331/ inv. n°Mo.l04 - Fossé ouest, sondage 1, Bl. 1992. - Double Tournois. Buste âgé lauré. Louis XIII. -1639. Atelier de Rouen, -ép.0,07cm ; diam.1,93cm. -Bibliogr. Ciani N°1730.

332/ inv. n°Mo.H5 - Fossé ouest, sondage 1, Bl. 1992. - Monnaie illisible, -ép.0,12cm ; diam.2,15cm. -Bibliogr. E : OS

400/ inv. n°0.26 - Orillon, salle, remblais. 1987. - Peigne simple en os à 51 dents, sans décors. -XVIIe/XIXe. -h.3,5cm ; L.10,8cm ; ép.3,02cm. -Bibliogr. Objets Civils Domestiques / Ministère de la Culture, 1984. p.332.

401/ inv. n°0.67 - Secteur S-E, remblais 4T2. 1991. - Trois pièces osseuses, fragments de maxillaires inférieurs de bovins adultes. La pièce 3 correspond à un maxillaire gauche. L'arcade molaire est complète à l'exception de PMI. Elle présente une trace de découpe au niveau de l'espace interdentaire inférieur entre le trou mentonier et la première prémolaire. Cette découpe s'est effectuée en face ventrale, avec un angle postéro antérieur. Le boucher s'y étant repris à deux fois. Cette découpe peut être justifiée dans le cadre d'une récupération de la langue, -fin XVIe/début XVIIe. -Bibliogr. Centre d'Etudes Zooarchéologiques de l'Ouest. 79110 F0NTENILLE.

402/ inv. n°0.96 - Tour N-E, fosse, US.201. 1988. - Squelette de chien type lévrier. Agé entre 6 et 8 ans, pesant entre 20 et 30Kg. -XVIIe. -Bibl iogr:

403/ inv. n°0.112 - Fossé ouest, Sondage 1, Bl. 1992. - Petite brosse avec support en os et poils de cuivre (traces vertes). Le manche n'existe plus. 13 trous d'un diam. de 0,2cm. -XVIIe/XVIIle. -L.3cm ; 1.0,9cm ; ép.0,3cm. -Bibliogr.

404/ inv. n°0.114 - Tour N-E, boulevard, sondage 2. 1992. - Peigne en os double, sans décors. Partiel. -Bibliogr. F : DIVERS

500/ inv. n°D.68 - Tour N-E, remblais. 1987. - Moule à sceau en calcaire avec évent de coulé. Empreinte en creux. Motif abimé. -h.8,19cm ; L.7,73cm ; ép.3,86cm ; diam.4,53cm. -Bibliogr.

501/ inv. n°D,110 - Fosse ouest, sondage 1, Bl. 1992. - Perle en onyx avec attache métal à deux boucles, en cuivre. Elément de collier. -XVIIe/XVIIIe. -diam.1,17cm. -Bibliogr.

502/ inv. n°D.107 - Fossé nord, sondage 2, Caponnière, couche 4. 1992. - Semelle de chaussure à talon clouté, en cuir, avec trace de couture et élément de la coque (23 points). -XVIIle. -L.23,5cm ; 1.7,5cm, 5,2cm, 5,8cm ; ép.0,03cm. -Bibliogr.

G : PIERRE

600/ inv. n°P,01 - Corps de logis est, Secteur 3. 1991. - Elément de colonne moulurée provenant de la longère est. -h.36cm. -Bibliogr.

601/ inv. n°P.Q2 - Corps de logis est, secteur 4. 1991. - Marche d'escalier portant noyau avec moulures en creux, provenant de la longère est. -Bibliogr.

602/ inv. n°P.Q3 - Tour N-E, Rempart, remblais. 1987 (1991). - Croix grecque en relief. Ornementation, -h.21cm. -Bibliogr.

603/ inv. n°P.Q4 - Tour N-E. Rempart, remblais. 1987 (1991). - Pinacle de linteau en accolade. -Bibliogr.

604/ inv. n°P.Q5 - Tour N-E, rempart, remblais. 1987 (1991). - Pinacle de linteau ou ornementation de porte, -h.26,5cm. -Bibliogr. TEAU DE PONTIVY ilier divers nche G le à sceaux 0 1 5cm

CHATEAU DE POHTIVY 502/D.107 Mobilier divers Planche H Semelle de cuir 605/ inv. n°P.Q6 - Tour N-E, rempart, structure Cl. 1991. - Ornementation de gable en pas de moineau ? Utilisé remplois dans la structure Cl. -XVIe. -h.20cm. -Bibliogr.

606/ inv. n°P.07 - Tour N-E, boulevard, sondage 1. 1991. - Marche d'escalier portant noyau avec moulures en creu Même type que P.02. -h.14cm. -Bibliogr.

607/ inv. n°P.Q8 - Réserve terrasse. 1987 (1991). - Pinacle de linteau en accolade à motif d'accanthi Elément intermédiaire. Correspond probablement au 1i nte. présent dans la réserve (provenant de la longère est ?). -Bibliogr.

MARCHE PORTANT NOYAU -COUPE-AS P91-CLE4-P2 CHATEAU DE PONTIVY Mobilier de pierre Planche I Ornementations