Le Temps En Politique
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BBULLETINULLETIN BIBLIOTHÈQUE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE VOLUME 35, NUMÉROS 3-4, QUÉBEC, OCTOBRE 2006 Brèves Le temps en politique Le système électoral québécois André Grenier Un document inédit sur l’esclavage au Québec Christian Blais Le temps : un élément structurant du champ politique Magali Paquin La commission Tremblay (1953-1956) : legs documentaire Gaston Bernier Entre savoir et pouvoir : la collection de Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, bibliophile et premier ministre Martin Pelletier Dons de la France à l’Assemblée (1848-1870) Gaston Bernier Horloge de la tour centrale de l’hôtel du Parlement assemblée et mise en opération, en 1887, par l’orfèvre-horloger Cyrille Duquet. Photo : Assemblée nationale BRÈVES Décès d’anciens parlementaires : 3 mai 2006 - Le 23 avril 2006, M. Louis-Philippe Lacroix, - L’Assemblée nationale du Québec est député libéral des Îles-de-la-Madeleine l’hôte de la réunion de la Commission (1962-1976); le 11 juillet 2006, M. Gaston politique de l’Assemblée parlementaire de Lambert, député libéral de Joliette (1960- la Francophonie (APF). 1962); le 20 août 2006, M. Maurice Dupré, - La campagne « Pour l’avenir, je récupère! » député péquiste de Saint-Hyacinthe (1981- de l’Assemblée nationale obtient une 1985); le 17 septembre 2006, M. Robert nomination aux Prix Zénith 2006 dans la Malouin, député libéral de Drummond catégorie « Campagne de communication (1973-1976); le 22 septembre 2006, s’adressant à une clientèle interne ». Mme Sylvie Lespérance, députée adéquiste de Joliette (2002-2003). 11 mai 2006 - Le Bureau de l’Assemblée nationale 18 janvier 2006 adopte le Règlement modifiant son plan - Assermentation à la salle du Conseil d’organisation administrative créant législatif de M. Stéphane Bergeron, député ainsi la nouvelle Direction générale de de Verchères. l’information. 10 avril 2006 12 mai 2006 - Tenue d’une élection partielle dans la - La députée de la circonscription de Deux- circonscription de Sainte-Marie–Saint- Montagnes, Mme Hélène Robert, annonce Jacques. qu’elle ne sollicitera pas un autre mandat. Mme Robert a été élue pour la première le 13 avril 2006 12 septembre 1994 et réélue aux élections - Mme Louise Harel, députée de Hochelaga- générales de 1998 et 2003. Maisonneuve, M. Michel Bissonnet, député - Cent dix écoliers sur les banquettes des de Jeanne-Mance-Viger et M. William députés : la 10e législature du Parlement Cusano, député de Viau, célèbrent 25 ans écolier se déroule à l’hôtel du Parlement. de vie parlementaire. Élus une première fois - M. Jacques Brassard a été élu président de le 13 avril 1981, ils ont été réélus aux cinq l’Amicale des anciens parlementaires du élections suivantes. Québec, au cours de l’assemblée générale annuelle. L’Amicale a également honoré 23 avril 2006 MM. Jean-Paul L’Allier et Denis Hardy - Le cégep de Sainte-Foy dans la catégorie pour leur engagement auprès de leurs « Collégiale » et le collège Jean-Eudes de concitoyens et de leurs collègues députés. Montréal dans la catégorie « Secondaire » ont remporté les honneurs de la 14e édition 16 mai 2006 du Tournoi jeunes démocrates. - L’Assemblée nationale et l’Association internationale des études québécoises 25 avril 2006 (AIÉQ) signent une entente de partenariat - Assermentation de M. Martin Lemay, prévoyant l’accueil, par l’Assemblée, de député de Sainte-Marie–Saint-Jacques. stagiaires étrangers qui ont choisi le Québec comme sujet d’étude et de recherche. 28 avril 2006 - Le président Bissonnet participe aux 24 mai 2006 délibérations de la 15e assemblée générale - Le 1 er vice-président, M. William de l’Association parlementaire Ontario- Cusano, annonce le lancement du site Québec (APOQ). M. Bissonnet, qui préside intranet Greffier destiné aux membres la section québécoise de cette association, des commissions parlementaires et est accompagné des députés Charlotte regroupant la documentation nécessaire à L’Écuyer, Jonathan Valois, Pierre Marsan leur travail. et Alexandre Bourdeau. (Suite à la page 34) BULLETIN, 35, 3-4, OCTOBRE 2006 2 LE SYSTÈME ÉLECTORAL QUÉBÉCOIS André Grenier Division de la recherche Bibliothèque de l’Assemblée nationale ____________________ L’embryon du système électoral du assure la liaison entre l’officier-rapporteur Québec remonte à la fin du XVIIIe siècle. En (soit le responsable du scrutin dans la effet, l’Acte constitutionnel de 1791 prévoit circonscription) et l’Assemblée. Une réforme pour la première fois la création d’une de la Loi électorale et l’adoption du vote chambre d’assemblée élue, sur les bords du secret, en 1875, amènent le renforcement du Saint-Laurent. Selon le système qui est mis rôle du greffier. en place à ce moment, le gouverneur général de la colonie convoque le corps électoral Souvent défini comme un mécanisme qui (restreint à environ un citoyen sur huit1), permet de transposer en sièges à l’Assemblée nomme les responsables locaux du scrutin les votes des électeurs (autrement dit, comme et établit les divisions électorales. Par contre, un mode de scrutin), le « système électoral » la Chambre d’Assemblée détient compétence peut aussi être décrit de façon plus large pour statuer sur une contestation d’élection comme l’ensemble des règles et procédures de l’un de ses membres2. Une loi de 1829 qui déterminent les conditions de l’élection consacre l’autonomie de la Chambre sur des députés. La principale source juridique la confection de la carte électorale3. Cette du système électoral est la Loi électorale même loi établit également des normes (L.R.Q., chapitre E-3.3). Cette dernière pour la délimitation des circonscriptions. comprend notamment des règles sur : la Enfin, elle fixe des quotas pour définir si qualité d’électeur, la carte électorale, la liste une circonscription comptera un ou deux électorale, l’autorisation et le financement des députés. partis, la période électorale (incluant l’étape de la mise en candidature), le contrôle des En 1840, l’Acte d’Union réunit en une dépenses, la contestation d’élection et les seule province le Bas-Canada et le Haut- organes électoraux. Canada. Alors que le Bas-Canada était représenté par 90 députés, il n’en détiendra 1. Le Directeur général des élections plus que 42, tout comme le Haut-Canada, et ce, malgré une population supérieure. Depuis 1977, l’administration du système L’Acte d’Union remplace en bonne partie électoral relève d’un organisme public appelé ce qui représentait en quelque sorte un « Directeur général des élections », aussi mode de scrutin « majoritaire plurinominal connu par son sigle de « DGE ». Cet organisme à un tour », en place depuis 1792. En effet, compte un peu plus de 200 personnes à son toutes les circonscriptions éliront désormais emploi. L’organisme DGE est dirigé par un un seul député, à l’exception de Québec et haut fonctionnaire qui porte le même nom de de Montréal qui conservent chacune deux directeur général des élections. Avant 1977 et députés4. En 1860, le territoire des cités de depuis 1945, on parlait plutôt du « président Québec et de Montréal sera partagé en trois général des élections »; avant 1945, du divisions électorales bien distinctes5. « secrétaire de la chancellerie » et avant 1942, du « greffier de la couronne en chancellerie ». Avec l’entrée en vigueur de la Loi Cette institution a commencé à employer des constitutionnelle de 1867, l’Assemblée fonctionnaires permanents en 1945. législative obtient une responsabilité complète en matière électorale. Elle peut, Le directeur général des élections dès lors, s’engager dans « la création contemporain est nommé par l’Assemblée d’institutions vers lesquelles elle transférera nationale, sur proposition du premier ministre, […] certaines de ses responsabilités6 ». Un appuyée par une majorité des deux tiers des fonctionnaire appelé le greffier de la couronne députés. À titre de « personne désignée », le en chancellerie agit en matière électorale et DGE exerce certains pouvoirs de l’Assemblée, BULLETIN, 35, 3-4, OCTOBRE 2006 3 Même si la carte électorale, après la refonte de 1971-1972, n’ajoute que deux nouvelles circonscriptions, la majorité d’entre elles sont remodelées en raison de l’abolition des «comtés protégés». À souligner également la disparition de la forme nord-sud des circonscriptions sur la rive nord du Saint-Laurent inspirée des délimitations seigneuriales. Source : Carte électorale de 1969. Ministère des Terres et Forêts Source : Carte électorale de 1973. Ministère des Terres et Forêts BULLETIN, 35, 3-4, OCTOBRE 2006 4 non pas comme mandataire, mais à sa place et - la circonscription doit représenter une de manière autonome. Le DGE est également communauté naturelle établie en tenant totalement indépendant du pouvoir exécutif compte de considérations d’ordres démo- et il rend des comptes seulement devant graphique, géographique et sociologique, une commission parlementaire. Le Directeur tels la densité de la population, le taux de général des élections est responsable de croissance de la population, la superficie et l’administration des scrutins, de la liste la configuration de la région, les frontières électorale, du contrôle du financement des naturelles du milieu ainsi que les territoires partis politiques et des dépenses électorales. des municipalités; Par ailleurs, le DGE nomme un directeur du - chaque circonscription est délimitée de scrutin dans chacune des circonscriptions, à manière à ce que le nombre d’électeurs la suite d’un concours public et selon la règle ne soit ni supérieur ni inférieur à plus de du mérite. La durée du mandat d’un directeur 25 % par rapport à la moyenne du nombre de scrutin est de dix ans. d’électeurs par circonscription. Autrement dit, le quotient établi par la délimitation 2. La carte électorale de la carte étant de 42 713 électeurs, les circonscriptions doivent avoir normalement Le Directeur général des élections préside entre 32 035 et 53 391 électeurs. d’office la Commission de la représentation électorale (CRE), l’organisme chargé de La loi permet à la CRE de déroger à diviser le territoire à des fins électorales.