REPUBLIQUE TUNISIENNE

MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE

DIRECTION GENERALE DE L’’ENVIRONNEMENT ET DE LA QUALITE DE LA VIE

MISE EN ŒUVRE DU PROGRAMME D’ACTION NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION (PANLCD)

Programme d’action régional de lutte contre la désertification du Gouvernorat de Gabès

Janvier 2006

MECANISME MONDIAL DE LA CONVENTION DES NATIONS UNIES DE LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION

Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises“CDCGE“

LISTE DES ABBREVIATIONS

ARE Arrondissement des Ressources en Eaux BNA Banque Nationale Agricole BTS Banque Tunisienne de Solidarité UNCCD Convention des Nations Unis sur la Lutte Contre la Désertification CNLCD Commission Nationale de Lutte contre la Désertification CNDD Commission Nationale de Développement Durable CNEA Centre National des Etudes Agricoles CRLCD Comité Régional de Lutte Contre la Désertification CRDA Commissariat Régional du Développement Agricole FODERI Fonds de Développement Rural Intégré FOSDAP Fonds Spécial de Développement de l’Agriculture et de la Pêche FNLCD Fonds National de lutte contre la Désertification FNS Fonds National de Solidarité GDA Groupe de Développement Agricole GIC Groupement d’Intérêt Collectif GTZ Agence Allemande de Coopération Technique LCD Lutte Contre la Désertification MEAT Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire Mm3 Million de Mètre Cube ONG Organisation Non Gouvernementale PAR Programme d’Action Régionale PDAI Projet de Développement Agricole Intégré PDRI Projet de Développement Rural Intégré PGRN Projet de Gestion de Ressources Naturelles PIC Périmètre d’Irrigation Complémentaire PPI Périmètre Public Intégré CDCGE Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises PARLCD Programme d’Action Régional de Lutte Contre la Désertification ACA Analyse Coût Avantage

ODS Office de Développement du Sud INS Institut National des Statistiques BTP Bâtiments et Travaux Publics DGPS Direction Générale de la Promotion Sociale MASSTE Ministère des Affaires Sociales de la Solidarité et des Tunisiens à l’Etranger IRA Institut des Régions Arides UPB Unité de Production Bovine UF Unité Fourragère CES Conservation des Eaux et des Sols ACTA Aménagement et Conservation des Terres Agricoles SAU Surface Agricole Utile DGF Direction Générale des Forêts GFIC Groupement Forestier d’Intérêt Collectif DG/GR Direction Générale du Génie Rural CGDR Commissariat Général au Développement Régional BAD Banque Africaine de Développement PDP Plan de Développement Participatif AIC Association d’Intérêt Collectif

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SOMMAIRE :

INTRODUCTION...... 9 CHAPITRE I : SITUATIONS GEOGRAPHIQUE, SOCIO-ECONOMIQUE ET ADMINISTRATIVE...... 11

1- SITUATION GEOGRAPHIQUE ...... 11 2- SITUATION ADMINISTRATIVE...... 13 3- LA POPULATION ...... 16 4- L’ACTIVITE ECONOMIQUE...... 19 5- SITUATION SOCIALE ...... 21 CHAPITRE II : PRESENTATION DES CARACTERISTIQUES CLIMATOLOGIQUES DE LA REGION ...... 29

1- LE CLIMAT ...... 29 CHAPITRE III: DIAGNOSTIC DES RESSOURCES NATURELLES ...... 40

1- LE MILIEU PHYSIQUE ...... 40 3 - DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES ...... 56 4- LA PROBLEMATIQUE DE L’AMENAGEMENT DES EAUX ET DES SOLS...... 71 5- LA PROBLEMATIQUE DES RESSOURCES SYLVOPASTORALES...... 71 6- LA PROBLEMATIQUE DES RESSOURCES EN EAU ...... 81 DANS LE GOUVERNORAT...... 81 7- LES FONCTIONS NON AGRICOLES ET LA DEGRADATION DES PAYSAGES ET DE L’ENVIRONNEMENT DE L’OASIS ...... 85 9- LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT EN COURS...... 92 CHAPITRE IV : PROBLEMATIQUE GENERALE DE DEVELOPPEMNT : PROPOSITION DE ZONAGE ET AXE DE DEVELOPPEMENT...... 100

1- PROBLEMATIQUE DE DEVELOPPEMENT ...... 100 2- CHOIX DES ZONES...... 101 3- ETUDE DE LA SENSIBILITE A LA DESERTIFICATION ...... 104 CARTE DE SENSIBILITE A LA DESERTIFICATION ...... 111 4- LES ORIENTATIONS ET LES STRATEGIES DU PAR-LCD DE GABES...... 113 PROJET DE DEVELOPPEMENT AGROPASTORAL DES DELEGATIONS DES MATMATAS ET DE ...... 120 PROJET DE DEVELOPPEMENT INTEGRE (PDI)...... 125 DE LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION ...... 125 A MENZEL HABIB...... 125 ______4 Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE

PROJET D’ECONOMIE D’EAU D’IRRIGATION DANS ...... 18 OASIS DE GABES (306 HA)...... 129 PROJET D’APPUI AUX ASSOCIATIONS TRAVAILLANT DANS LES ZONES DE L’OASIS ...... 130 PROJET DE GESTION DE LA ZONE SENSIBLE DE L’OASIS DE GABES ...... 132 REHABILITATION DES OASIS LITTORALES ...... 132 CONCLUSION...... 135 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES...... 137

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LISTE DES TABLEAUX :

Tableau 1 : Superficie et secteurs par délégation ...... 13 Tableau 2 : Evolution de la population (1994 – 2004)...... 16 Tableau 3 : évolution de la population par sexe (1994-2004)...... 17 Tableau 4 : Evolution de la population par milieu ...... 17 Tableau 5 : Répartition de la population par tranche d’âge...... 19 Tableau 6 : Répartition de la population occupée par statut de profession et sex20 Tableau 7 : Contribution des différents secteurs à l’emploi dans le gouvernorat...... 21 Tableau 8 : Evolution du chômage en % (18-59)...... 22 Tableau 9 : Evolution du taux ( %) d’analphabétisation par sexe (plus que 10ans) ...... 22 Tableau 10: Population active en 2004 par niveau d’instruction et par sexe...... 23 Tableau11: Répartition des personnes handicapées et familles nécessiteuses par délégation...... 24 Tableau 12: Tableau Récapitulatif...... 28 Tableau 13: Données pluviométriques...... 29 Tableau 14: Pluviométrie de 1984 et de 1995...... 30 Tableau 15: Températures moyennes maximas et minimas par mois °C...... 31 Tableau 16: Evapotranspiration potentielle (Gabès et Menzel Habib) ...... 33 Tableau 17: Bilan climatique (P-ETP) pour les deux stations Gabès et Menzel Habib ...... 34 Tableau 18: Valeurs de certains indices de sécheresse ...... 34 Tableau 19:Indice de répartition de la pluie pour les deux stations ...... 35 Tableau 20:Nombre de jours à pluie torrentielle (1910 – 1975) ...... 36 Tableau 21 : Répartition des étages bioclimatiques par région naturelle ...... 37 Tableau 22 : Classes des pentes...... 44 Tableau 23 : Répartition des ressources en sols dans le gouvernorat de Gabès ...... 46 Tableau 24 : Principal réseau hydrographique avec les caractéristiques des bassins versants ...... 48

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Tableau 25 : Caractéristiques et charge des principales unités pastorales cartographiées...... 54 Tableau 26 : Noms scientifiques et vernaculaires des principales espèces végétales naturelles ...... 55 Tableau 27 : Importance des zones d’érosion en ha...... 63 Tableau 28 : Superficies des bassins versants ...... 67 Tableau 29 : Réalisations de la première stratégie 1999 - 2001...... 68 Tableau 30 : Prévisions et réalisations de la seconde stratégie de CES (2002- 2011) ...... 70 Tableau 31 : Réalisation de la 2ème stratégie CES de 2002 à 2004...... 71 Tableau 32 : Etat d’avancement de l’exécution de la première stratégie (domaine forestier) 1990-2001 ...... 72 Tableau 33 : Etat d’avancement de l’exécution de la deuxième stratégie (domaine forestier ) 2002 - 2011 ...... 73 Tableau 34 : Le nombre du cheptel...... 75 Tableau 35 : les ressources en eau du gouvernorat de Gabès en Mm3...... 81 Tableau 36 : Les superficies irrigables et irriguées en 2002 ...... 83 Tableau 37 : Réalisations des actions de la deuxième génération du PDRI ...... 94 Tableau 38 : Réalisation physique du projet PDAI des zones montagneuses de Gabès ...... 96 Tableau 39 : Classes d’altitudes ...... 107 Tableau 40 : Classes de pentes...... 107 Tableau 41 : Classes du couvert végétal...... 107 Tableau 42 : Classes des étages bioclimatiques...... 108 Tableau 43 : Classes d’aménagement ...... 109 Tableau 44 : Classes de pauvreté ...... 109 Tableau 45 : Classes de sensibilité à la désertification ...... 111

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Plan de situation ……………………………..……………………………12

Figure 2 : Carte administrative……………………..…………………………………15

Figure 3 : Etage bioclimatique…………………………………..……………………35

Figure 4 : Modèle numérique de terrain……………………………………………….37

Figure 5 : Carte des pentes…………………………………………………………….40

Figure 6 : Carte d’érosion……………………..……………………………………….53

Figure 7 : Carte des bassins versants…………………………………………….…….58

Figure 8 : Carte de zonage………………………….………………………………….86

Figure 9 : Carte de sensibilité à la désertification….………………………………….93

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INTRODUCTION

Le Plan d’Action Régional de Lutte Contre la Désertification (PARLCD) du gouvernorat de Gabès s’intègre dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre la désertification, il a été confié au Bureau d’Etudes : la société CDCGE. Le PARLCD a pour objectif l’intégration de la dimension environnementale et de lutte contre la désertification dans le plan d’action au niveau régional. Il devrait refléter la vision des différents acteurs impliqués dans la gestion des ressources naturelles. Il offre ainsi un cadre d’intégration de la lutte contre la désertification dans le plan de développement économique et social du gouvernorat par le biais de l’identification des projets de développement à caractère environnemental et en donnant aux projets de développement existants ou en cours d’élaboration une dimension environnementale qui, dans certains cas, leur fait défaut. Son élaboration va mobiliser les différents acteurs en charge de la gestion des Ressources Naturelles (RN) et notamment les différents arrondissements de l’agriculture. Selon une évaluation des Nations Unies, la désertification représente une menace au bien être d’environ un milliard de personnes dans le monde. Sans une attention particulière, elle peut détruire les moyens d’existence, rendre le sol inutilisable, détruire les habitats et les écosystèmes, engendrer les conflits, provoquer des migrations et contribuer au réchauffement de la planète. Chaque année, près de 10 milliers d’hectares de terre subissent une dégradation largement causée par le surpâturage, la surcultivation, la déforestation et la mauvaise irrigation. La désertification représente une menace à quelque 70% des terres arables au monde, et endommage près de 30% de la surface totale des terres de la planète. La désertification étant donc entendue comme la dégradation des ressources naturelles à la fois du fait d’un usage inadéquat des ressources et des conditions climatiques sévères. La lutte contre la désertification doit s’inscrire dans le cadre d’un développement durable qui prend en considération les différentes dimensions : économique, environnementale, sociale et institutionnelle. Par ailleurs, le PARLCD doit être élaboré sur la base du diagnostic de la situation actuelle et des besoins en aménagement au niveau du gouvernorat. En effet, il s’agit d’élaborer un plan d’aménagement intégré qui constituera un plan directeur d’aménagement à l’échelle du gouvernorat qui doit être : ƒ Techniquement efficace en déterminant les projets d’aménagement les plus appropriés pour lutter contre la désertification, en sauvegardant et en maîtrisant d’une façon rationnelle la gestion des ressources naturelles. ______9 Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE

ƒ Acceptable en répondant aux besoins des populations concernées de sorte que celles- ci adoptent les aménagements proposés et participent à leur réalisation. ƒ Economiquement rentable en choisissant les projets les plus rentables sur les plans macro et micro économiques, tout en effectuant l’Analyse Coûts – Avantages (ACA) permettant d’évaluer en terme économique, les effets directs et indirects du projet. La démarche qui a été suivie s’est basée essentiellement sur une concertation approfondie et un échange sur les différentes problématiques de gestion des différentes ressources naturelles et surtout sur l’articulation et la cohérence entre les différents modes d’intervention et la coordination entre les intervenants. Ainsi dans cette première phase, nous avons collecté l’ensemble de l’information disponible sur les différentes ressources et, au-delà, en amont et en aval de l’usage de la gestion de celle-ci. Des ateliers de concertation et d’échange avec les différents responsables et acteurs intervenant dans la gestion de chaque ressource ont été organisés. Ces ateliers nous ont permis de mieux saisir la problématique spécifique à chaque ressource et de dégager une problématique d’ensemble de gestion des ressources naturelles dans le gouvernorat. En second lieu, nous allons identifier avec les différents acteurs les orientations stratégiques et les axes de développement pour un développement durable et une meilleure intégration de lutte contre la désertification (LCD) dans le plan d’action régional. L’atelier régional du 03/12/2005 nous a permis de valider ces orientations avec l’ensemble des acteurs. Le rapport présente dans une première partie une analyse approfondie de la problématique des ressources naturelles en l’inscrivant dans une perspective de développement global, par la suite une analyse des approches qui sont mises en œuvre pour la lutte contre la désertification est présentée suivie des propositions d’amélioration de ces approches pour un développement durable et une gestion efficiente des ressources naturelles et enfin les axes, les orientations et les projets proposés pour le XIeme plan de développement économique et social.

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CHAPITRE I : SITUATIONS GEOGRAPHIQUE, SOCIO- ECONOMIQUE ET ADMINISTRATIVE

1- SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le gouvernorat de Gabès d’une superficie totale de 716626 ha, est situé dans la partie Nord Est de la région Sud de la Tunisie qui englobe 6 gouvernorats Gabès, Medenine, , , et (voir : figure 1).

La superficie de Gabès représente environ 8% de la superficie de la région Sud et 5% de la superficie globale de la Tunisie. C’est un gouvernorat en forme de rein qui a des limites avec 5 gouvernorats : - Le gouvernorat de au Nord Est - Le gouvernorat de au Nord - Le gouvernorat de Gafsa du Nord Ouest - Le gouvernorat de Medenine au Sud Est Il est limité vers l’Est par la mer méditerranée. La ville de Gabès qui constitue le chef lieu du gouvernorat se trouve à l’Est presque au milieu du tronçon GP1 qui traverse la région. Ce chef lieu est situé à environ 405 Km au Sud Est de , à 135 Km au Sud Est de Sfax, à 120 Km au Sud Est de Gafsa, à 75 Km du Nord Est de Médenine et à 116 Km à l’Est de Kebili

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Figure N°: 1 PLAN DE SITUATION

Echelle : 1 / 3 000 000

N

W E

S

Sidi Bou Zid a s S f f a ax G

G o lf d e Ga GABES bès

K é b il i e in en ed M

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2- SITUATION ADMINISTRATIVE

Le gouvernorat de Gabès est composé de 10 délégations et 73 secteurs dont la répartition géographique est présentée dans la carte administrative de la figure n°2 (page 12). Dans le tableau 1, nous donnons la superficie et le nombre de secteurs par délégation

Tableau 1 : Superficie et secteurs par délégation

Superficie Nombre de N° Délégation secteur Ha %

1 Gabès ville 10 844 1,6 5

2 Gabès sud 15 947 2,2 7

3 Gabès Ouest 14 034 1,9 7 4 Metouia 33 335 4,6 7

5 Hamma 231 860 32,3 13

6 Menzel Habib 113 100 15,8 7

7 Matmata 118 500 16,6 3

8 Mareth 105 806 14,8 15

9 Matmata Jadida 71 300 9,9 5

10 Ghannouche 1900 0,3 4

Total 716 626 100 73

Source ODS 2004

L’examen du tableau 1 et de la carte administrative montre que :

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• La délégation la plus étendue du gouvernorat de Gabès est celle d’ qui représente 32,3% de la superficie totale du gouvernorat, alors que la délégation la plus petite est celle de Ghannouche avec 0,3% suivie de la délégation de Gabès ville avec 1,6%.

- Quatre délégations de taille moyenne sont plus au moins proches. Elles représentent entre 9,6% et 15,3% de la superficie totale du gouvernorat, il s’agit de Menzel Habib, Matmata, Mareth, Matmata Jadida.

D’après la carte administrative, l’on constate que les superficies des délégations vont en croissant de l’Est vers l’Ouest et que les 5 délégations littorales (Gabès ville, Gabes sud, Gabès Ouest, Metouia et Ghannouche) ont les superficies les plus faibles.

______14 Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE

Figure N°: 2 N CARTE ADMINISTRATIVE Echelle : 1 / 700 000 W E

S

# Menzel El Habib MENZEL HABIB Zograta #

METOUIA Borj El Fejij # #

#Ouedhref El Metouia # # HAMMA Bouchemma Sembat # # Ben Ghilouf # GABES MEDINA # # # Chenini # # Ed Dabdaba # # El HAMMA # Teboulbou GABES OUEST # El Medou # El Margueb GABES SUDKettana # # Ezzerkine I et III # Ezzerkine II # # Ezzarat # MATMATA NOUVELLE MARETH Beni Aissa # # Tijma Zaroua # # # # Béni Zalten MARETH Matmata # Arram # # Tamazret El Hafsa# Toujène Tachin# # Souk Eddkhila # MATMATA ANCIENNE

LEGENDE

Limite du gouvernorat du Gabès Limite de délégation

Chemin de fer

Réseau routier

# Villes ______15 Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE

3- LA POPULATION

Selon le recensement de 2004, le gouvernorat de Gabès compte 342 630 habitants, dont plus de 67,7% en milieu urbain, ce qui lui donne un caractère urbain assez prononcé ; le taux de croissance est de 0,94% L’évolution de la population entre 1994 et 2004 est donnée dans le tableau 2.

Tableau 2 : Evolution de la population (1994 – 2004)

Taux de croissance (%) Année 1994 2004 1984 – 1994 1994 - 2004

Population du gouvernorat de Gabès 311 713 342 630 2,6 0,94

Population Nationale 8 785 364 9 910 872 2,3 1,21

Population gouvernorat de Gabès (%) 3,5 3,5 Population Nationale

Source : INS 1994/2004 Les résultats présentés par le tableau précédent expliquent la stratégie suivie par le pays le long des années quatre vingt dix pour la diminution du taux de croissance, ce dernier a passé de 2,3% à 1,21% à l’échelle nationale et de 2,6% à 0,94% dans le gouvernorat de Gabès.

3- 1- Evolution de la population par sexe (1994-2004)

Entre le recensement de 1994 et celui de 2004, le gouvernorat de Gabès a enregistré une augmentation dans le nombre des habitants. Cette augmentation est plus importante pour la population féminine.

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L’évolution de la population par sexe entre 1994 et 2004 est consignée dans le tableau 3

Tableau 3 : évolution de la population par sexe (1994-2004) Population par sexe 1994 2004 Augmentation Masculin 156 400 169 174 12 774 Féminin 155 313 173 433 18 120 % masculin/gouvernorat 50,2 49,4

%Féminin/ gouvernorat 49,8 50,6 Source : INS1994/2004

L’examen de ce tableau montre que :

• L’augmentation de la population féminine est plus importante que la population masculine.

• L’évolution de la population féminine est positive elle passe de 49,8% à 50,6% alors que celle des masculins est négative, elle passe de 50,2% à 49,4%

3- 2- Evolution de la population par milieu (1994-2004)

Dans le gouvernorat de Gabès l’évolution de la population en milieu urbain est en croissance de 3,1% alors que la population rurale est en diminution de – 3,1%. L’évolution de la population par milieu entre 1994 et 2004 est consignée dans le tableau 4

Tableau 4 : Evolution de la population par milieu

1994 2004 Croissance Population par milieu Habitant % habitant % en %

Gouvernorat Communal 201 404 64,6 231 881 67,7 3,1 de Gabès Non communal 110 309 35,4 110 749 32,3 -3,1

National Communal 5 361 751 61 6 729 421 64,9 3,9 Non communal 3 423 613 39 3 481 411 35,1 -3 ,9 Source INS 1994/2004

L’examen du tableau permet de conclure que le gouvernorat de Gabès a un aspect largement urbain. En effet, la population urbaine représente 67,7% de la population totale

______17 Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE

contre 32,3% pour la population rurale en 2004. C’est un phénomène tendanciel qui va en croissant, car cet écart n’était pas aussi important en 1994.

______18 Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE

3- 3- Répartition de la population en 2004 du gouvernorat de Gabès par tranche d’âge

Dans le gouvernorat de Gabès la répartition de la population par tranche d’âge est donnée par le tableau 5 Tableau 5 : Répartition de la population par tranche d’âge Age Année 2004 (habitant) % 0-19 ans 134 551 39,3 20-39 ans 112 963 32,9 40-59 ans 62 255 18,2 >60 ans 32 863 9,6 Total 342 630 100,00

Source INS 1994/2004 Il ressort de ce tableau que :

• La population du gouvernorat de Gabès est assez jeune, du fait que 39,3% des habitants sont âgés de moins de 20 ans et que 32,9% représentent un âge entre 20 et 40 ans.

• Les personnes âgées (> 60 ans) ne représentent que 9,6%.

4- L’ACTIVITE ECONOMIQUE

Les activités économiques qui peuvent concurrencer l’agriculture en matière de main d’oeuvre sont les industries manufacturières, le secteur des bâtiments et des travaux publics et le secteur des mines et de l’énergie. Le secteur des bâtiments et travaux publics et celui des mines et de l’énergie peuvent entrer en compétition avec l’agriculture en matière de la main d’œuvre rurale car leurs interventions se concentrent généralement dans les zones rurales : mines et carrières dans les montagnes et rives des oueds (cas de carrière de sable), routes, ouvrages d’art réalisés principalement dans des zones rurales, lacs collinaires, ouvrages d’épandage, ponts, routes nationales et régionales …).

4-1- Répartition en 2004 de la population occupée par statut de profession et par sexe : La répartition de la population en fonction de statut de profession et par sexe est récapitulée dans le tableau 6.

______19 Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE

Tableau 6 : Répartition de la population occupée par statut de profession et sexe

Statut de profession

Salariés Autres cas Ensemble Apprentis

Non indiqués et sans salariés et sans salariés Aides familiales et il a des salariés

Sexe Pour son propre compte Pour son propre compte

Masculin 4 036 10 724 50 063 216 1 579 479 511 67 652

Féminin 544 3 318 12 815 152 2 312 42 247 19 430

Total 4 580 14 042 62 878 413 3 819 521 757 87 082

% 5.3 16.1 72.2 0.5 4.4 0.6 0.9 100

Source : INS 2004 L’examen du tableau précédent permet de tirer la conclusion suivante : - Le nombre des salariés est largement plus important que celui des autres statuts de profession, l’Etat prend une grande responsabilité pour créer des emplois. Ces salariés représentent 72% de l’ensemble de la population occupée.

4-2- Répartition de la population par activité économique La population active du gouvernorat de Gabès dans les différents secteurs, selon les statistiques de l’INS, s’élève de 83 370 en 1999 à 87 082 personnes en 2004. Ce qui donne un taux de croissance de 4,3 % inférieur au taux enregistré à l’échelle nationale (7,69%). La répartition de cette population par secteur d’activité est donnée par le tableau 7.

______20 Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE

Tableau 7 : Contribution des différents secteurs à l’emploi dans le gouvernorat de Gabes Les secteurs 1999 2004 Taux de croissance Agriculture, forêt et pêche 20 091 13 672 - 46,9 Industrie manufacturière 13 358 16 679 19,9 Mines et énergie 1 343 1 154 - 16,4 BTP 12 011 15 115 20,5 Services (sans administration) 20 607 22 749 9,4 Administration, santé et éducation 15 500 16 873 8,1 Non déclarés 460 839 45,2 Total gouvernorat 83 370 87 082 4,3 Total national 2 634 965 2 854 688 7,69 Source : INS 2004

Il ressort de ce tableau que les services hors administration restent en tête des activités avec 22 749 emplois, mais avec un taux de croissance faible (9,4%), ils sont suivis par les fonctions et activités administratives avec 16 873 emplois, par l’industrie manufacturière 16 679 emplois et par les bâtiments et travaux publics (BTP) avec 15 115 emplois. L’agriculture vient en cinquième position derrière les bâtiments et travaux publics avec 13 672 emplois et avec un taux de croissance négatif important (-46,9%). On ne saurait oublier d’ajouter que le taux de croissance dans les deux secteurs : industriel (19,9%) et BTP (20,5%) est aussi important. Le secteur des « non déclarés » connaît le taux de croissance le plus fort (45,2%). Il y a une grande perte de travail agricole, puisque entre 1999 et 2004 on a noté un taux de croissance – 46,9%. De même les mines et énergie ont connu une perte dans les emplois et leur taux de croissance est de -16,4%, il y a une stagnation dans l’administration (8,1%) En général le taux de croissance à l’emploi dans le gouvernorat de Gabès est stationnaire (4,3%).

5- SITUATION SOCIALE La situation sociale du gouvernorat de Gabès peut être étudiée à travers un ensemble d’indicateurs qui reflètent dans une large mesure les conditions de vie de la population. Les principaux indicateurs sont :

______21 Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE

• Le taux de chômage

• Le taux d’analphabétisme

• Le taux de pauvreté

5-1- Evolution du taux de chômage par sexe Le gouvernorat de Gabès présente un taux de chômage sensiblement égal à celui du pays. Ceci est l’un des facteurs qui a rendu Gabès un pôle d’attraction pour une main d’oeuvre qualifiée venant des régions avoisinantes telles que Gafsa, Sidi Bouzid et Kebili. Le tableau 8 résume l’évolution du taux de chômage par sexe.

Tableau 8 : Evolution du chômage en % (18-59ans)

1994 2004 Masculin 15,9 13,5 Gouvernorat de Féminin 15,1 28,4 Gabès Total Gouvernorat 15,9 15.4 Masculin 15 12,9 National Féminin 17,2 16,7 Total National 15,6 13,9 Source INS 2004 Il ressort de ce tableau que :

• Le taux de chômage des féminins est pour l’année 2004 est 2,1 fois plus que celui des masculins. Ceci vient du fait que les industries chimiques de Gabès drainent plus la population masculine que la population féminine.

• Le taux de chômage dans le gouvernorat de Gabès (15.4%) est supérieur au taux de chômage à l’échelle nationale (13.9%).

5-2- Evolution du taux de l’analphabétisation par sexe et par niveau d’éducation La diminution du taux d’analphabétisme par sexe entre 1994 et 2004 est plus forte chez la population féminine que chez la population masculine. L’évolution du taux d’analphabétisme par sexe est présentée dans le tableau 9

Tableau 9 : Evolution du taux (%) d’analphabétisation par sexe (plus que 10ans) 1994 2004 Taux de croissance Gouvernorat Masculin 19,212,9- 6,3 de Gabès Féminin 41,828,8 - 13 ______22 Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE

Total Gouvernorat 30,521- 9,5 National Masculin 21,214,8- 6,4 Féminin 42,331-11,3 Total National 31,722,9- 8,8 Source INS 2004 L’examen du tableau 9 montre que :

• Le taux d’analphabétisme est 2,2 fois plus élevé chez la population féminine que chez la population masculine pour l’année 2004

• Le taux d’analphabétisation dans le gouvernorat de Gabès est sensiblement égal au taux national. Nonobstant cela, un effort accru d’alphabétisation est déployé au niveau de la population féminine pour enrayer l’analphabétisme. La répartition de la population active occupée par niveau d’instruction est présentée dans le tableau 10.

Tableau 10: Population active en 2004 par niveau d’instruction et sexe

Niveau d’instruction

Total partie de partie de de base de base Education supérieure Non indiqués ère ème

Sexe 1 2 l’enseignement l’enseignement l’enseignement Analphabétisme masculin 7 756 30 107 23 784 5 919 87 67 652 féminin 3 412 6 806 6 037 3 171 4 19 430

Total 11168 36 913 29 821 9 089 91 87 082

Taux (%) 12.8 42.4 34.3 10.4 0.1 100

Source : INS 2004

D’après ce tableau on remarque que :

• 42.4% de la population active occupée ont un niveau primaire (1ère partie de l’enseignement de base). La population féminine à ce niveau participe uniquement par 8%.

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• La population active occupée ayant une éducation supérieure compte environ 10.4%.

5-3- Evolution du taux de la pauvreté Dans le gouvernorat de Gabès, le nombre de personnes handicapées est de 4728 personnes (1.4% de la population totale), le taux de familles bénéficiaires des soins à tarifs réduits (21177 familles) est de 30.4% de l’ensemble des familles (69103 familles) du gouvernorat du Gabès, 9.2% des familles du gouvernorat sont des familles nécessiteuses.

La répartition des personnes handicapées, de familles nécessiteuses et familles bénéficiaires des soins à tarifs réduits par délégation est présentée par le tableau 11.

Tableau 11: Répartition des personnes handicapées et familles nécessiteuses par délégation

Nombre de personnes Nombre de familles Nombre de familles Délégations handicapées 2003 bénéficiaires nécessiteuses des soins à tarifs réduits

Gabès ville 641 926 1 534 Gabès Sud 465 615 927 Gabès Ouest 509 448 859 Metouia 518 357 5 520 Hamma 932 1 219 1 310 Menzel Habib 182 372 445 Mareth 820 1 258 1 407 Matmata 274 335 5 617 Matmata Jadida 17 515 1 962 Ghannouche 370 355 1 596 Total 4 728 6 400 21 177 Source : DGPS (MASSE)2003

L’examen du tableau montre que : - L’intervention des organismes sociaux est importante et vise les délégations qui présentent un nombre de familles nécessiteuses élevé (Hamma, Mareth, Gabès ville, Gabes sud et Gabès Ouest).

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- Ce nombre de familles nécessiteuses dans les délégations El Hamma et Mareth dépasse le mille familles.

5-4- CONCLUSION La problématique socio-économique revêt en premier lieu un caractère urbain puis rural en second lieu. En effet le gouvernorat de Gabès est une région dont la population communale est largement supérieure à la population rurale 67,7% contre 32,3%. Elle connaît en outre une forte croissance de 3,1% contre une croissance largement négative dans le milieu non communale (-3,1%). Ceci est lié à l’importance du développement industriel que connaît le compartiment Est de la région suivi à son tour par plusieurs considérations dont nous citons : a) Un flux migratoire inter délégation provenant du compartiment Ouest de la région qui revêt un caractère rural prononcé. Cet exode rural est dicté par :

• La succession des années de sécheresse et la régression des revenus agricoles

• L’absence de diversification des activités agricoles et la fragilité des systèmes de production en place : systèmes basés sur la céréaliculture associée à l’élevage ovin et caprin conduit en extensif

• La fragilité de l’écosystème rendue possible par l’utilisation des façons culturales agressives (charrues, polydisques) qui pulvérisent les sols et les rendent plus vulnérables à la déflation, et par le suivi d’un mode de conduite du troupeau non adéquat (surpâturage).

• Le fort pourcentage de scolarisation a transformé la mentalité des jeunes ruraux. Ces derniers fuient l’agriculture.

• La tendance vers le morcellement de certaines exploitations agricoles et la disparition progressive des exploitations à superficies viables due à des partages irrationnels et répétitifs des terres agricoles entre les héritiers. b) Un flux migratoire inter-régions provenant essentiellement de Sidi Bouzid, de Gafsa et de Kebili : C’est le développement industriel chimique et le BTP qui attirent la main d’œuvre des régions limitrophes de Gabès. Le compartiment Est Côtier qui comprend cinq délégations littorales : Gabès ville, Gabès sud, Gabès Ouest, Metouia et Ghannouche avec une densité moyenne de population jugée importante 244 habitants / Km² avec un taux de chômage allant de 5,3% à 16,3% pose une problématique de développement urbain (assainissement, protection des villes contre les inondations, création d’emploi, lutte contre la délinquance et formation…).

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Le compartiment Ouest continental formé par cinq délégations : Hamma, Mareth (sans Zarat), Menzel Habib, Matmata et Matmata Jadida qui présentent une densité de population relativement faible 25 habitants /Km² pose une problématique de développement de type rural (sauvegarde de l’écosystème, consolidation de l’emploi agricole, conservation de la biodiversité dans le système de production oléicole, et le système de production oasien, consolidation de la conservation des ressources naturelles, intensification et diversification des productions sur les terres à bonne aptitude culturale, développement accru de l’agriculture de ruissellement). Hormis Menzel Habib ces délégations offrent un taux de chômage assez important qui varie de 13,8% (Mareth) à 22% (Hamma). L’émergence de deux grands centres urbains (Hamma : 62390 habitants et Mareth : 61340 habitants) est à prendre en considération dans le développement global de la région en vue de décongestionner les villes littorales.

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Le gouvernorat de Gabès connaît actuellement un essor éducationnel appréciable :

• 167 écoles premier cycle de l’enseignement de base

• 44 écoles deuxième cycle de l’enseignement de base

• 01 institut supérieur de langues

• 01 institut supérieur de Gestion

• 01 institut préparatoire pour les études d’Ingénierie

• 01 Faculté des sciences

• 01 Ecole Nationale des Ingénieurs

• 01 Institut supérieur des arts et métiers

• 01 Institut supérieur des études technologiques Il y a donc un potentiel humain important d’un très haut niveau à qui l’on doit accorder une attention particulière en vue d’insérer l’enseignement supérieur : l’analyse économique, l’informatique, les études et stratégies, les statistiques, …. L’activité économique du Gouvernorat de Gabès est basée sur l’industrie et le commerce, c’est une région à vocation commerciale et industrielle. La deuxième activité de point de vue importance est formée par l’administration, la santé et l’éducation qui fait travailler 16873 employers. En troisième lieu vient le BTP avec 15115 employers. En suite on trouve l’agriculture qui prend en charge 13672 employers. Le tableau 12 ci après met en exergue l’importance des paramètres socio- économiques de deux compartiments ci hauts cités :

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Tableau 12: Tableau Récapitulatif e n de Taux atio scolaris

Délégation d Nombre familles Taux de Pauvreté Densité 13-19 Hab./Km² Hab./Km² 6-12 ans nécessiteuses nécessiteuses

Superficie (Ha) ans Nbre de familles Nbre de familles Population Hab. Hab. Population Taux de chômage chômage de Taux

Gabès ville 10 844 47 057 434 99 75 14,5 10,2 9 050 926

Gabès Sud 15 947 61 699 387 99 75 15,3 5,2 11 865 615

Gabès Ouest 14 034 28 389 202 99 75 14,3 8,2 5 460 448

Metouia 33 335 25 862 778 99 75 16,3 7,2 4 973 357

Ghannouche 1 900 22 181 1 167 99 75 5,3 8,2 4 362 355

Compartiment 76 060 185 688 244 99 75 - 7,6 35 709 2 701 Est (le littoral)

Hamma 231 860 62 390 27 99,4 80,9 22 10,2 11 998 1 219

Menzel Habib 113 100 11 477 10 99 75 6,2 16,9 2 207 372

Mareth 105 805 61 340 58 99,5 75,8 13,8 10,8 11 796 1 258

Matmata 118 500 5 766 5 90 75 19,7 30,2 1 109 335

Matmata 71 000 15 969 22 99 75 20 16,8 3 071 515 Jadida

Compartiment 640 566 156 942 25 99,4 76 - 12,3 30 181 3 699 Ouest

Total 716 626 342 630 48 99 75 15,4 9,7 65 890 6 400

Source : S.CDCGE 2005

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CHAPITRE II : PRESENTATION DES CARACTERISTIQUES CLIMATOLOGIQUES DE LA REGION

On insiste ici sur la pluviosité, la température et le vent, parce que ces caractéristiques climatologiques dans le sud tunisien sont les principaux facteurs limitant la production végétale et les principaux agents d’évolution de l’occupation des terres et du modèle du terrain (érosion hydrique et érosion éolienne).

1- Le climat Plusieurs travaux ont été consacrés à l’étude du climat de la région de Gabès. Celui- ci perpétue localement ce qui se passe à l’échelle de toute la Tunisie méridionale. Les principales caractéristiques du climat sont les suivantes :

1-1- Pluviométrie : Le climat de la région de Gabès se caractérise par une pluviométrie irrégulière et intense : la moyenne pluviométrique régionale varie entre 230 et 90 mm. La moyenne atteint 231 mm à Matmata contre 187 mm à Gabès avec 2 maximas : un principal en octobre, et un autre de moindre importance en Mars – avril. Toutefois le total annuel est très irrégulier puisque le cœfficient de variabilité peut prendre des valeurs proches de 10 à l’échelle de l’année (année pluvieuse de récurrence 20 ans et année sèche de récurrence 20 ans), comme le montre le tableau n°13 (d’après Contannier et Floret, 1982)

Tableau 13: Données pluviométriques.

Précipitations Période de Retour moyennes Durée des Stations 20 10 5 5 10 20 annuelles Années pluvieuses Années sèches observations (mm) (mm) (mm) Matmata 231 520 409 326 179 110 78 62 1903 – 1977 Gabès 187 361 330 250 158 100 76 58 1884 - 1977

Source : CNEA 1998

Les données suivantes pour la compagne 95 – 96 par comparaison à celles de 1994 confirment cette irrégularité (CRDA de Gabès).

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Tableau 14: Pluviométrie de 1984 et 1995.

Moyenne Moyenne pour 1984 Total annuel jusqu’au Station Interannuelle (mm) (mm) 3-12-1995 (mm)

Gabès 184 145,6 369,3 Matmata 224 268 319,9 Mareth 202 248,3 202,7 Hamma 162 89,4 218,1 Metouia 173 113,5 423,7 Menzel Habib 120 95,5 145,2 Matmata Jadida 200 162,1 378,5 CRDA Gabès 1996 Il n’est pas rare d’observer en une journée 60 à 70 % des précipitations annuelles et plus de 100% de la moyenne interannuelle. Le même jour il est tombé 256 mm sur les terres du Segui du Telman, soit plus du double de la moyenne interannuelle et 70% de la moyenne de cette année a été évaluée à 371 mm. Les pluies sont souvent marquées par leur violence pouvant causer des crues catastrophiques et une érosion intense. Les études visant à déceler une tendance quelconque vers l’humidification ou vers l’assèchement à partir des séries pluviométriques depuis le début du siècle n’ont servi qu’à mettre en relief des successions de séquences sèches et humides, caractéristiques du climat méditerranéen ( Sakiss 1990, Flohn et Ketata 1971).

1-2- La température : La température moyenne annuelle est comprise entre 18°c et 20°c (Matmata 18,9°c, Gabès 19,3°c). (Figure 4) A l’inverse de la pluviométrie, les températures augmentent du Nord au Sud et de l’Ouest vers l’Est. Elles connaissent les mêmes caractères d’irrégularité saisonnière et interannuelle que la pluviométrie. Les régimes thermiques à proximité immédiate de la surface du sol sont différentes de ceux fournis par les températures mesurées sous abri à 150 cm. A la surface du sol les températures estivales atteignent souvent les valeurs de 60°c et même 70°c. En hiver, il gèle fréquemment. Les températures diurnes peuvent chuter à 4°c. A partir de 30 cm, le sol a tendance à tamponner les écarts extrêmes de la surface. Reste à

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signaler que par leurs actions desséchantes sur la végétation et le sol, les températures contribuent à réduire le taux de recouvrement de la végétation et favoriser l’action du vent.

Dans le tableau 15, nous donnons les températures moyennes des « maximas » et « minimas » par mois au niveau de la station de Gabès.

Tableau 15: Températures moyennes maximas et minimas par mois °C (Station Météorologique de Gabès)

Mois S O N D J F M A M J Jt At M (max) °c 30, 26,9 21,9 17,2 15,9 17,9 20,5 22,9 25,9 28,3 32,7 32,5 M (min) °c 20, 16,5 11,2 7,2 5,9 6,9 9,7 12,5 16 19,4 21,7 22,4

Source : CNEA 1998

1-3- Les vents : 85% des jours de l’année dans la région de Gabès sont ventés. Ceux qui soufflent du Nord Est et de l’Est sont bénéfiques car ils apportent beaucoup d’humidité. Au contraire, les vents du Sud et du Nord Ouest sont réputés secs et desséchants. A Matmata, les vents dominants sont du Sud Ouest et assez vigoureux. Les vents actifs dont la vitesse est supérieure à 11 Km/heure soulèvent les particules limoneuses et les déposent parfois très loin sous forme de dunes et de placages divers. Reste à évoquer un vent particulier à savoir le sirocco qui souffle en moyenne 25 jours par an sur la région de Gabès – Matmata. Ce vent est plus fréquent en été provoquant une élévation brusque des températures et une forte évaporation qui atteint à Gabès 2021 mm par an contre 1004 mm à Matmata) gênant ainsi le couvert végétal en particulier au printemps. A titre indicatif, nous présentons ci-après les roses de vent pour les stations de Gabès, Matmata et Menzel Habib (d’après Ginestous 1930, le Houerou 1959, Khattali 1996). On constate une nette prédominance des vents du Nord Est et Est pour Gabès, du Sud Ouest pour Matmata et du Sud Est pour Menzel Habib. La région de Menzel Habib constitue une zone de confluence de plusieurs flux éoliens en provenance du bassin du Grand Erg Oriental. Une grande partie de ces flux de secteurs SSW à W, arrivent par les couloirs suivants :

• Couloir entre Jbel Bou Jarra - Berdaa et Jbel Asker –Sif El Hmam

• Couloir entre jbel Bou jarra - Berdaa et Jbel Orbata Chemsi.

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Le reste des flux provient du grand couloir de Chott El Fejij, à travers les diverses discontinuités morphologiques de la chaîne Nord Chott El Fejij. Parmi ces discontinuités nous citons : Enfidht Errbaia, Vallée de l’Ouest Souker, Khanguet El Oussif, bir Oum Ali, Oued Ghrib, Halfaoui.

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En outre, la dépression de Menzel Habib est aussi fortement exposée aux vents des secteurs NNE à E. En effet la grande « ouverture » entre jbel Ben Douaou – Injilet et jbel Tebaga Fatnassa assure le drainage d’importants flux qui sont par la suite canalisés par le couloir formé par la chaîne de Jbel Ben Douaou – Injilet et jbel Chemsi Belkhir et la chaine de Jbel Elbeidha Hadifa. Ceci se traduit par une concentration de l’écoulement et une survitesse des vents (NNE à E) à Menzel Habib. Cette influence des flux SSW à W, et cette concentration des flux NNE à E, à Menzel Habib, ont comme conséquence directe une forte activité éolienne dont le potentiel érosif est accru par la dégradation poussée du sol et de la végétation.

1-4- Evapotranspiration potentielle L’évapotranspiration potentielle se situe entre 1045 et 1370 mm/an. La valeur minimale se produit généralement en Décembre – Janvier ; le maximum est atteint en Juillet. L’écart entre le maximum estival et le minimum hivernal est aux alentours de 157 mm (145 mm selon Thornthwaite et 169mm selon Penman). Nous adressons ci- après un tableau donnant des valeurs de l’évapotranspiration potentielle (mm) de deux stations de Gabès et de Menzel Habib selon les formules de Thornthwaite et Penman.

Tableau 16: Evapotranspiration potentielle (Gabès et Menzel Habib)

Station S O N D J F M A M J Jt At Total

Gabès 132 97 55 26 25 30 48 85 117 132 168 160 1 074 Formule Thornthwaite Menzel 127 91 49 24 23 28 45 76 112 140 168 162 1 045 Habib

Gabès 136 88 67 49 55 69 100 90 156 166 188 201 1 401 Formule Penman Menzel 131 98 59 45 48 60 94 105 148 178 213 191 1 370 Habib Source : IRA

1-5- Bilan climatique : Le bilan climatique est déficitaire durant tous les mois à l’exception du mois d’octobre à Gabès où ce bilan est légèrement excédentaire (+ 5 mm).

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Tableau 17: Bilan climatique (P-ETP) pour les deux stations Gabès et Menzel Habib

Station S O N D J F M A M J Jt At Total

Gabès -127 +5 -33 -24 -18 -20 -15 -78 -111 -128 -168 -160 -877

Menzel Habib -111 -65 -28 -7 -5 -14 -24 -61 -103 -137 -168 -159 -882 Thornthwaite

Menzel Habib -116 -72 -38 -28 -30 -46 -75 -93 -140 -176 -214 -189 -1207 Penman

• Source : IRA 2000

1-6- Les indices de caractérisation du climat : Les valeurs de certains indices de sécheresse appliquées aux données de deux stations Gabès et Menzel Habib sont montrées dans le tableau 18.

Tableau 18: Valeurs de certains indices de sécheresse

Station I x (nbre de jours secs) I < ETP mois secs I<2T mois secs I< 30mm mois (Bagnouls et Gaussen) (thornthwaite) (Bagnouls et Gaussen) secs (Aubreville)

Gabès 266 11 12 12

Menzel Habib 282 11 12 12

Source : IRA 2000 Il est à signaler que ces indices ne révèlent aucune particularité pour le Sud Tunisien sauf que le bilan climatique est déficitaire durant tous les mois de l’année. C’est plutôt la

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répartition de la pluie qui joue un rôle capital dans la dynamique, l’évolution, la continuité et la régénération de la végétation dans ces milieux. Ainsi pour caractériser la répartition de la pluviométrie en rapport avec la dynamique de la végétation Ferchichi (1996) a proposé un indice de répartition annuelle de la pluviométrie (Irp). Cet indice est défini comme suit :

Irp = Mpe x 1/cv % x 100

Mpe : Nombre de mois de l’année où la pluie (P) est égale ou supérieure à la pluie efficace (Pe = 20mm). Il a été montré expérimentalement que l’émergence de certaines espèces autochtones de la Tunisie présaharienne n’a pu s’accomplir qu’après une pluie automnale d’environ 20 mm définissant ainsi la pluie efficace Pe = 20 mm. CV% : coefficient de variation annuelle des précipitations

Si :

Irp > 20 : la répartition est favorable à la végétation 10

Tableau 19:Indice de répartition de la pluie pour les deux stations

Station Mpe CV% Irp

Gabès 7 51 13,7

Menzel Habib 6 49 11

1-7- Pluies torrentielles (évènements pluviométriques exceptionnels) D’après les travaux de Kassab (1979), les pluies torrentielles à Gabès selon les saisons se présentent comme suit :

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Tableau 20:Nombre de jours à pluie torrentielle (1910 – 1975) Automne (Gabès) Hiver (Gabès) Printemps

(Mars, Av., Mai) Total Pluie Gabès Sep Oct Nov Total Dec Jan Fev Total Menzel torrentielle Gabès Habib 30 à 60 mm 9 21 10 40 5 2 3 10 6 6 56

+ de 60 mm 3 4 2 9 3 1 0 4 1 1 14

Source : IRA2000

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En Moyenne, chacune des stations étudiées connaît annuellement une pluie torrentielle de 30 à 60 mm. Les pluies supérieures à 60 mm se produisent une fois tous les 4 ans.

1-8- Les étages bioclimatiques de la région de Gabès Le quotient pluviométrique d’Emberger a permis de placer la région de Gabès dans les étages bioclimatiques suivants : aride supérieure, aride inférieure et saharien supérieur (figure n°3). La répartition de ces 3 étages bioclimatiques par région naturelle est la suivante.

Tableau 21 : Répartition des étages bioclimatiques par région naturelle

Région Naturelle Valeur de l’indice Type de bioclimat Type d’hiver d’Emberger Basses plaines Doux (Est) 10 < Q < 25 Aride inférieure Méridionales Froid (Ouest)

Aradh 10 < Q < 25 Aride inférieure Doux

Bhayer 5 < Q < 10 Saharien supérieur Froid

Jeffara 10 < Q < 25 Aride inférieure Doux

Matmata 25 < Q < 35 Aride inférieure Tiède

Dahar 5 < Q < 10 Saharien supérieur Froid

Source : CNEA (1998)

1-9- Synthèse climatique : D’une façon générale, le climat de la région comporte un certain nombre de caractéristiques favorables à la dégradation des terres et à la désertification :

• Le caractère irrégulier et torrentiel des précipitations rend ces derniers souvent peu efficaces, pour la végétation qui pousse essentiellement au printemps ; les pluies tombent souvent pendant la saison froide (fin de l’automne et début de l’hiver). Chaque année connaît au moins une pluie torrentielle (30 à 60 mm). Les averses sont souvent marquées par leur violence elles peuvent atteindre 150 mm/h sur cinq minutes, surtout en automne, provoquant des crues et favorisant le ruissellement et l’érosion sur des zones déjà très dégradées, accentuant ainsi le déficit général de la région.

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La variabilité du début de la saison des pluies est aussi à prendre en compte car un début tardif de la saison des pluies peut accélérer le processus de désertification par surpâturage, si les animaux ne quittent pas la zone, mais il peut limiter les défrichements pour la mise en culture.

• l’existence en moyenne d’une saison sèche qui peut aller du début Mai à la fin Août (pouvant se prolonger ,certaines années ,jusqu’en Décembre) a un impact direct sur la densité du couvert végétal.

• L’indice de répartition de la pluviométrie (Irp) compris entre 10 et 20 indique que la répartition de la pluie n’entrave pas la pérennité et la régénération de la végétation naturelle.

• Le déficit hydrique est important (pluviosité faible et forte évaporation). La Tunisie méridionale présente un bilan hydrique marqué par la dominance de l’évapotr anspiration sur les pluies et se trouve par conséquent négatif. En effet, le déficit hydrique (Pluie – Etp) est négatif tel que le cas de Matmata = - 763 mm Gabès = - 877 mm Menzel Habib = - 882 mm

Ceci caractérise bien la dominance annuelle de l’aridité et de la sécheresse régionale.

• Enfin, aggravant encore le déficit hydrique, il y a lieu de rappeler l’importance des vents desséchants et violents du secteur SW, W, et NW durant la saison de végétation. Ces vents marquent d’ailleurs fortement le modèle des steppes sableuses et des accumulations sableuses de tout genre (éolien, sebkha, dune, erg, etc.…)

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Figure N°: 3 CARTE D'ETAGES BIOCLIMATIQUES N Echelle : 1 / 700 000 W E

S

MENZEL HABIB

METOUIA

GHANNOUCH HAMMA GABES MEDINA

GABES OUEST

GABES SUD

MATMATA NOUVELLE

MARETH

MATMATA ANCIENNE

LEGENDE

Limite du gouvernorat du Gabès Limite de délégation Chemin de fer Réseau routier

Aride inférieur doux Aride inférieur frais Aride inférieur tempéré Aride supérieur frais Aride supérieur tempéré Saharien supérieur frais

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CHAPITRE III: DIAGNOSTIC DES RESSOURCES NATURELLES

Le Gouvernement de Gabès a une superficie de 716 626 ha, dont les terres incultes couvrent environ 117 364 ha, la superficie agricole totale (SAT) du gouvernorat couvre 599 262 ha. Cette superficie englobe 13 062 ha de forêts et 416 600 ha de parcours et 169 600 ha de SAU (surface agricole utile).

1- Le milieu physique

1-1- Les grandes régions naturelles Le gouvernorat de Gabès présente une géomorphologie particulière et constitue une région dynamique très spécifique. Les massifs montagneux (les chaînes de jebels : Tebaga, Hedifa et Matmata) ainsi que les hauts piémonts encroûtés de la plaine de Jeffara constituent des secteurs de concentration des eaux et par conséquent d’érosion potentielle pour les secteurs de piémonts où les zones d’ablation et d’accumulation éolienne hydrique s’enchevêtrent en fonction des conditions locales. Le gouvernorat est constitué par six régions naturelles qui sont :

• L’Aradh : constitue en quelque sorte une continuité de la Jeffara au Nord, c’est une plaine littorale à basse altitude. • La Jeffara : c’est la plaine littorale orientale qui se prolonge par l’Aradh au Nord et l’Ouâara au Sud. • Le Jebel Matmata : délimite la Jeffara vers l’Ouest, c’est la zone frontale des cuestas de Matmata. Il se prolonge vers le Sud à partir de Douirette dans le gouvernorat de Medenine. • Les Dahars : constituent le revers des cuestas des Matmatas et s’étendent entre le Jebel de Matmata et l’Erg oriental. • Les Bhayers et les Garaâs correspondent aux secteurs se trouvant de part et d’autre du chott Fejij. • Les basses plaines méridionales orientales ou Ségui de Gabès correspond aux plaines localisées au Nord de la chaîne des Chotts.

______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 40

Figure N°: 4 MODELE NUMERIQUE DU TERRAIN

Echelle : 1 / 700 000

N MENZEL HABIB W E

METOUIA S

GHANNOUCH HAMMA GABES MEDINA

GABES OUEST

GABES SUD

MATMATA NOUVELLE

MARETH

MATMATA ANCIENNE

LEGENDE

Limite du gouvernorat du Gabès Limite de délégation Chemin de fer Réseau routier

ELEVATIONS 0 - 160 m 160 - 320 m 320 - 470 m 470 - 630 m

630 - 789______m Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 41

Dans l’ensemble, la région est constituée par une multitude de chaînes montagneuses d’orientations diverses (méridienne pour les Dahars, et Ouest pour les jebels Tebaga et la chaîne Nord des chotts et dont l’altitude maximale atteint 713 m à Gabès Ennsoura au Jebel Tebaga. Ces massifs montagneux dominent des plaines et des plateaux d’altitudes diverses (en moyenne 50 m pour la Jeffara, 60 m pour les Bhayers et 70 m pour les basses plaines) dont le fond de quelques unes est occupé par des chotts (chott Fjij) des sebkhas (sebkhat El Hamma, sebkhat Mansoura) et des Garaâs (Garaâs El Hajini, Garaâs El Fjij). Ces piémonts sont traversés par plusieurs oueds qui dévalent des massifs montagneux. Quleques uns se jettent en méditerranée comme l’oued Zigzaou, l’oued Mareth, l’oued Zerkine, l’oued El Ferd, l’oued Essourag, l’oued Gabès, l’oued Dissa et l’oued El Akarit. D’autres débouchent dans le Chott Fjij (l’oued El Hamma, l’oued Tniba, l’oued Nakhla, l’oued Mgaren, l’oued Charet, l’oued Gaâ, l’oued Bouloufa et l’oued Talamine)

1-2- Les pentes du terrain

En plus de la présentation des principales caractéristiques du relief du gouvernorat, la carte des pentes (Figure 5) nous permet de déterminer les superficies de chaque classe de pente qui sont présentées dans le tableau 22.

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Figure N°: 5 Carte des pentes

Echelle : 1 / 700 000

N MENZEL HABIB W E

METOUIA S

GHANNOUCH HAMMA GABES MEDINA

GABES OUEST

GABES SUD

MATMATA NOUVELLE

MARETH

MATMATA ANCIENNE

LEGENDE

Limite du gouvernorat du Gabès Limite de délégation Chemin de fer Réseau routier

CLASSES DES PENTES 0 - 3 % 3 - 10 % 10 - 15 % 15 - 25 % ______< 25 % Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 43

Tableau 22 : Classe des pentes Classes de Superficie brute Superficie corrigée pentes (ha) ha % < 3 % 645 830 265 000 87,2 3 à 10% 62 836 61 606 8,6 10 à 15% 11 798 11 020 1,5 15 à 25% 11 361 10 000 1,4 >25% 9 051 9 000 1,3 Total 740 876 716 626 100 Source : cartographie CDCGE 2005

L’examen de ce tableau montre que, d’après les corrections apportées aux superficies on a : • Environ 87,2% des terres de gouvernorat qui présentent des pentes assez faible < 3% • Environ 8,6% des terres qui présentent des pentes moyennes de 3 à 10% • Environ 1,5% des terres qui présentent des pentes relativement fortes de 10 à 15% • Environ 2,7% des terres présentent des fortes pentes supérieures à 15%

1-3- La géologie et la géomorphologie Le gouvernorat de Gabès montre trois ensembles géomorphologiques différents :

• à l’Est la plaine de Jeffara qui se prolonge jusqu'au Nord Ouest vers la région de Menzel Habib

• au centre le plateau de Dahar matérialisé par les reliefs escarpés de Matmata

• à l’Ouest, les Nefzaouas qui annoncent notablement la zone saharienne proche du Grand Erg Oriental. La plaine de Jeffara représente une zone effondrée en contrebas, à l’Est du plateau du Dahar. L’effondrement est matérialisé par une faille verticale qui se poursuit à Beni Zeltène jusqu’au Jebel Saikra situé à l’Ouest de Mareth. Dans la plaine de Jeffara on trouve les dépôts limoneux d’âge quaternaire, riches le plus souvent en gypse. Ces dépôts surmontent en continuité les sables et les argiles d’âge miopliocène. Dans la région de Menzel Habib, les affleurements les plus anciens sont d’âge mésozoïque (crétacé) sur lesquels viennent en descendance des dépôts limoneux quaternaires. Ceux-ci constituent la principale roche mère dans laquelle les sols calcimorphes se sont développés. En revanche les sols hydromorphes se trouvent les plus souvent localisés aux alentours de la partie orientale du Chott Fjij.

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Le Dahar représente toute la chaîne montagneuse jusqu’à la limite saharienne. Il domine la plaine de la Jeffara de plus de 120 m d’altitude et se prolonge jusqu’à la Libye. Trois types de formations peuvent être distinguées vis-à-vis de l’érosion : les formations meubles, les formations cohérentes et les formations mixtes. Les formations cohérentes à mixtes constituent des roches géologiques (calcaire et dolomie du Turonier des Matmatas, marne de calcaire du crétacé supérieur au Jebel Tebaga et dans les dahars) et des formations quartenaires encroûtées constituées soit de limon calcaire dans le massif montagneux, soit d’une croûte calcaire ou gypseuse dans la plaine de Jaffara. Quant aux formations meubles, elles sont constituées principalement par les limons calcaires qui fossilisent une grande partie du versant oriental du massif montagneux, leurs épaisseurs varient de quelques mètres à 25 m environ. Ces formations intéressent les secteurs de Matmata, Techine, Beni Aissa, Beni Zeltène, les bas glacis et les terrasses des oueds de la plaine de Jeffara.

1-4- Les sols : A- Les caractéristiques générales des sols sont les suivantes : ¾ L’épaisseur : le plus souvent, l’épaisseur des sols est inférieure à 40cm. ¾ La texture : est le plus souvent grossière ¾ La structure : est très peu développée et même parfois inexistante ¾ La porosité : les sols plus sableux sont les plus poreux les sols de Kettana, Zerkine et Tboulbou sont sablo limoneux avec voile éolien infiltrant l’eau rapidement et la stockant en profondeur. ¾ Matière organique : les sols dans la plupart des cas sont pauvres en matière organique hormis ceux des oasis anciennes où l’on observe un horizon anthropique de 30 à 40cm. A l’instar de la géologie qui est en grande partie calcaire ou gypseuse, les sols se caractérisent par la présence constante de calcaires, de gypses et de sols salés en particuliers aux alentours de Chott Fjij et dans la basse Jeffara et l’Aradh. B- La réparation des sols : Les différents types de sols qu’on peut rencontrer dans la région de Gabès sont les suivants :

• Sols de formation limoneuse : Ce sont des sols profonds avec une texture équilibrée à lourde, moins sensibiles à l’érosion que les précédents et plus fertiles ( les étendues de la Jeffara et les vallées des Matamats)

• Sols de formation gypseuse : Le gypse est abondant dans la composition de ces sols qui se présentent sous forme de croûte : Menzel Habib, Jeffra orientale, Aradh et les alentours des chotts.

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• Sols des affleurements calcaires et de leurs versants à formation calcaire grossière : Les sols des croûtes calcaires de la Jeffara entrent dans cette catégorie.

• Les sols salés : Ce sont assez étendus et associés aux dépressions fermées littorales et continentales. L’excès d’eau salée, origine de l’hydromorphie, résulte d’inondation de marée ou d’une remontée de nappe. Les manifestations salines peuvent aller de quelques éfflorescences de sols à des véritables coûtes salines épaisses de 20 cm environ dans le chott Fejij. Dès que la conductivité dépasse les 60-80 mmhos/cm la végétation disparait complètement.

• Sols des oasis et des périmètres irrigués : Ils présentent des caractères anthropiques résultant de l’action humaine. Le sol est épais, homogène, riche en matière organique (2 à 4%) et bien aéré.

Le tableau suivant montre la répartition des ressources en sols dans le gouvernorat de Gabès.

Tableau 23 : Répartition des ressources en sols dans le gouvernorat de Gabès

Région Naturelle Superficie en ha %

1 Terre susceptible d’être irriguée 33 000 4,6

2 Terre cultivable en sec peu sensible 51 440 7,8

3 Terre cultivable en sec sensible 104 780 14,6

4 Terre non cultivable peu sensible 100 920 14,1

5 Terre non cultivable sensible 426 480 58,9

TOTAL 716 620 100 Source : CNEA 1998

1-5- Réseau hydrographique : Le réseau hydrographique est orienté soit vers la mer (cas de l’oued Zigzaou, l’oued Mareth, l’oued Zerkine et l’oued El Akarit) soit vers les dépressions fermées telles que celles de Chott Fjij (le cas de l’oued Hamma, l’oued Tniba, l’oued Nakhla, l’oued Mgarine, l’oued Chareb, l’oued El Gaâ, l’oued Bouloufa et l’oued Talamine). Donc les oueds qui dévalent les Matamtas vers l’Est, aboutissent tous à la mer. Le versant Ouest du Dahar donne naissance à une série d’oueds dont l’aboutissement est la dépression fermée d’oued Tarfa située à la lisière du Grand Erg Orientale. Le Chott Fjij, la Sebkhat Sidi Mansour et la Sebkhat Zograta reçoivent des cours d’eau plus au moins importants.

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Dans le tableau suivant figurent les grands oueds avec les caractéristiques de leurs bassins versants.

Tableau 24 : Principal réseau hydrographique avec les caractéristiques des bassins versants

Caractéristiques du Superficie en Pluie en Indice de Bassin versant Km² mm pente Oued 1 Nakhla 141,3 125 14,6 2 Lahmar 119,2 130 24,8 3 Mgnansi 107 135 20,6 4 Magroun 72,2 135 14,0 5 Guadah El Bagal 204,9 125 14,0 6 El Hamma 875,5 160 4,7 7 Essed 334,15 140 9,5 8 Chenchou 137,1 150 6,5 9 Nfidhet Ali Ben Aoun 45,55 150 28,9 10 El Bradaâ 200,55 155 19,3 11 Mgarine 76,2 120 14,6 12 Tliha 77 155 13,8 13 Tmirina 98,6 150 148 14 Bouloufa chiab 144,7 155 14,5 15 Soukra 307,8 155 10,6 16 Telman 69,85 160 12,7 17 Ramel 218,20 160 5,9 18 El Akarit 89,55 170 5,8 19 Gabès 128,75 180 10,5 20 Sourrag 416,25 190 5,5 21 El Ferd 486,6 200 11,6 22 Zerkine 188,7 200 8,2 23 Segui Mareth 223,75 200 4,2 24 Zegzaoui 205,1 200 14,5 25 Zeuss 85,0 200 12,5 26 Zmerten 378,5 150 15,5

27 Lag______uène 228,6 130 15,6 Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 48

28 Oum Labbès 196,5 130 14,3

• Les nappes phréatiques et profondes de Gabès

• Les nappes phréatiques Ces nappes sont localisées dans les niveaux sableux et sablo argileux du miopliocène qui longe la côte actuelle, ces nappes s’alimentent à partir des infiltrations directes des eaux de pluie et parfois à partir de la nappe profonde grâce aux failles affectant la zone.

• La nappe phréatique de Gabès Nord : Cette nappe est localement en communication verticale avec la nappe de la Jeffara. Par ailleurs les oueds Akarit et Demna constituent les principaux cours d’eau de surface qui contribuent par leurs crues à l’alimentation de cette nappe. Les ressources de cette nappe ont été estimées à 3,71 Mm3 /an tandisque l’exploitation a été évaluée à 3,3 Mm3 /an. La salinité peut atteindre 5g/l (à Ghannouche).

• La nappe phréatique de Gabès Sud : La formation de l’aquifère est perméable, les débits spécifiques dans les puits sont meilleurs qu’au niveau de Gabès Nord. Les ressources de cette nappe sont estimées à 188l/s. La zone de Mareth a un débit de 88 l/s d’un volume égal à 9,46 Mm3 /an. Le débit de la zone de Kettana est de 43l/s. Au niveau de Kettana, les valeurs du résidu sec ont dépassé les 6g/l. L’exploitation de cette nappe est optimal surtout à Mareth et Kettana.

• Nappes phréatiques de la région de Oglet Mertba Ces nappes sont épaisses (>10m) et perméables (sablo argileuses et graveleuses). Les ressources exploitables à partir de ces nappes sont modestes, la salinité est inférieure à 2g/l

• La nappe phréatique d’El Hamma L’alimentation de cette nappe se fait à partir de la nappe profonde du continental intercalaire grâce aux failles de la région. La deuxième source d’alimentation de cette nappe provient de l’infiltration des eaux de pluie lors des crues des oueds qui jalonnent toute la région comme l’oued El Kharrrouba et l’oued El Ayed et leurs affluents. Le résidu sec de la nappe est de 3,2g/l. Les ressources provenant de l’infiltration sont de l’ordre de 99l/s alors que l’exploitation est de 130l/s.

• Les nappes profondes

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On a recensé 3 nappes profondes : la principale nappe est celle de Jeffara qui s’étend de l’oued Akarit au Nord à Ben Guerdène au Sud Est.

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La nappe de Zeuss Koutine vient en deuxième position alors que les nappes de Dahar sont des aquifères secondaires. ƒ La nappe de Jaffara Les ressources de cette nappe sont les suivantes :

- déversement de la nappe du continental 3,6m3/s intercalaire

- alimentation en bordure 1,8 m3/s

- en filtration directe 0,8 m3/s

Total 6,2 m3/s

Son exploitation a été fixée à 4,5 m3/s, sa salinité est de l’ordre de 3,5g/l ƒ La nappe profonde de Oglet Merteba Elle s’alimente du continental intermédiaire au niveau de la chaine de Tebaga et de la nappe de Jeffara en allant de l’Est vers l’Ouest. ƒ La nappe intercontinentale intercalaire de Chott Fjij. C’est la nappe du continental intercalaire, l’épaisseur du réservoir aquifère varie de 200 à 300 m. Elle est captive sa pression de jaillissement est de 10 à 15 kg/cm². Son eau est d’une température de 65 à 75°C présente une salinité qui est de l’ordre de 2,7 à 3,3 g/l.

2- LA VEGETATION NATURELLE

2-1- Répartition de la végétation naturelle L’agressivité du climat, l’ancienneté de l’occupation humaine, la fragilité du couvert végétal, la mise en culture des terres de parcours et le déboisement très avancé expliquent l’état de dégradation de la végétation naturelle. Celle-ci se présente différemment d‘une zone à une autre. - Sur le Jebel (Matmata et Dahar). La végétation est composée d’une steppe à sparte (lygeum spartum) associée au romarin (Rosmarinus officinalis), vestiges d’une ancienne forêt de genevrier (le Houerou1959). Le taux de recouvrement peut atteindre, dans les secteurs les moins accessibles 30%. Une fois dégradée sous l’effet de la pression humaine ou dans les expositions Sud, l’alfa est relayée par une autre espèce : un ligneux bas appelé Gymnocarpos decander. ______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 51

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- Les piémonts des jebels de Matmata C’est le domaine de steppes à armoise blanche associée à des plantes annuelles messicoles en plus des groupements à base de Plantago Albicans et Artemisia Campestris. - La Jeffara et l’Aradh Le bioclimat est plus au moins homogène, le type de recouvrement végétal varie ici en fonction de la nature du sol et de l’intensité de l’occupation humaine. Le Rhanthérium suaveolens occupe les secteurs d’apport éolien sableux peu épais sur croûte calcaire alors que les steppes de Ziziphus lotus, Artémisia campestris se développent sur les terrasses et glacis sableux profonds. D’une façon générale et vis-à-vis de la dynamique la végétation se caractérise par : ƒ Une adaptation parfaite au milieu ƒ Un taux de recouvrement très faible dans l’ensemble ƒ Un apport de matière organique au sol très faible qui reste toujours inférieur à 1% ƒ Une régression rapide sous l’effet du surpâturage (son cœfficient est estimé à 180%) de la mise en culture des terrains de parcours et l’accroissement des besoins de la population.

2-2- La charge animale des parcours naturels D’après Tbib, (1998), la charge réelle des parcours s’élève 2ha/UPB. La charge d’équilibre étant de 9ha/UPB. Le coefficient de surpâturage est estimé à 180%.

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Tableau 25 : Caractéristiques et charge des principales unités pastorales cartographiées

Cas de Menzel Habib

Superficie Production annuelle Charge d’équilibre (surface Unité ou type de végétation nécessaire pour nourrir une (ha) UF/ha/an UPB)

Steppes à Rhanterium suaveolens 10255 82 4,8 ha/UPB et Astraglus armatris

Steppes à Stipa tenacissima et 15591 16 25 ha/UPB Artemisia herba-alba

Steppes à Arthrophytum scoparium 5090 61,8 6,5 ha/UPB et Helianthemum kahiricum

Steppes à Arthrophytum 2268 28 14,3 ha/UPB schmittianum et Solsola

Steppes à Traganum nudatum et 491 19,7 20,4 ha/UPB Arthrophytum schmittianum

Steppes à Lygeum spartum, A. 2306 46,5 8,7 ha/UPB Serratuloides et G.decander

Steppes à Atractylis serratuloides 3175 48,9 8,2 ha/UPB A. armatus et S.vermiculata

Steppes à Artractylis serratuloide 945 62,8 6,4 ha/UPB et Pituranthos tortuosus

Moyenne 44,4 9,00 ha/UPB

Souce : IRA 1998

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Tableau 26 : Noms scientifiques et vernaculaires des principales espèces végétales naturelles

Nom scientifique Nom vernaculaire Nom scientifique Nom vernaculaire

Allium roseum Azoul Erodium glaucopyllum Merghid

Anarrhinum Jefjef Gymnocarpos decander Kechrid breuifolium

Haplophyllum Sptipagrostis pungen S’bat Mnitna vermiculare

Artemisia campestris T’gouft Hedysarum carnosum Sulla

Artemisia herba-alba Chih Helianthemum lippii Rguigua

Asphodelus refractus Taza Hordeum murinum Sboulet far

Asteriscus pygmaeus Mousmar lardh Launaea resedifolia Loubbina

Astragalus armatus Ktat Lotus creticus Khitâa

Atractylis serratuloides Sarr Lycium arabicum Sekkoum

Cleome arabica Oum jlejel Peganum harmala Harmil

Cynodon dactylon Nijm Pituranthos tortuosus Gouzzeh

Dipotaxis harra Moujjigh Pituranthos chloranthus Iljene

Ziziphus lotus Sedr Plantago albicans Ynem

Salsola villosa Yesrif Polygonum equisetiforme Gourthabe

Stipa lagascae Adhem Rantherium suaveolens Arfej

Stipa tenacissima Halfa Retama retam R’tem

Thymelaea hirsuta Mithnan Salsala brevifolia Choubbit

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3 - DEGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES

3-1- Les grandes régions d’érosion Le climat régional pourrait être considéré comme homogène. Seules les spécificités lithologiques, topographiques biologiques ou d’occupation humaine forment une base de différenciation des zones homogènes par rapport au phénomène de l’érosion. 1ère zone : La région des basses plaines méridionales

• Elle occupe le Nord de Gabès

• Le couvert végétal est réduit à une steppe d’alfa sur les massifs

• Les piémonts sont occupés par la céréaliculture et l’arboriculture, le labour au polydisque est généralisé.

• L’élevage ovin continue à prendre de l’ampleur d’où phénomène de surpâturage

• Les massifs dénudés jouent le rôle d’une surface de concentration des eaux à forte potentialité érosive (Jebel El Haira et Jebel Hdifa)

• Les piémonts sont érodés fortement par le sapement des berges.

• Les bas fonds forment un secteur d’accumulation.

• Le trait caractéristique de cette zone est la déstabilisation des accumulations sableuses et l’érosion éolienne est prépondérante. 2ème Zone : Versant et piémont Sud des Jebels El Beidha, El-Stah, Haira

• L’érosion est peu intense

• Les oueds assez nombreux dans cette zone ne sapent leurs berges que localement et vu la faiblesse des pentes, ils se perdent dans les cônes d’épandage assez étendus. 3ème zone : Jebel Hidouidi/Zemlet El Beida Fatnassa et leur piémont Sud et Sud Est

• L’érosion est assez intense dans les massifs montagneux (cas de jebel Zemlet El Baida)

• L’oued Khanguet Aicha large d’une cinquantaine de mètres environ et profond au moins de 5 m, menace les oliveraies ainsi que la piste menant vers le Dawar Ouled Dhaou. En aval il charrie un matériel caillouteux qui gène l’agriculture.

• L’érosion sur les piémonts est faible, le sol est filtrant et profond.

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4ème zone : La zone des chotts

• C’est la région d’accumulation provoquée par l’érosion éolienne et le ruissellement diffus.

• Les alluvions sont ramenées par le vent et donnent naissance à des accumulations dunaires sous forme de petits ergs comme ceux du : Erg El Hamma, Erg du Nord de Dahret Razgallah Les dunes de la région de Bechima au Nord Ouest d’El Hamma continuent à gêner l’infrastructure et l’activité agricole. 5ème Zone : La Jeffara orientale à l’Est d’une ligne El Hamma, Jebel Hallouf, Matmata nouvelle, Heddj

• L’érosion éolienne est très limitée

• Les glacis à croûte sont soumis à un décapage intense.

• Le sapement des berges est observé le long des oueds (oued El Kharrouba) 6ème Zone : Zone Oglat Marteba, Sidi Guenaou

• C’est une région de plaines et de plateaux qui forme l’aval de l’oued El Hamma

• C’est une zone de parcours où le surpâturage est de règle

• L’érosion hydrique et l’érosion éolienne provoquent un décapage intense. 7ème Zone : Le Jebel Tebaga et ses piémonts

• Il s’agit principalement d’une zone de parcours

• La céréaliculture et l’arboriculture se localisent uniquement dans les bas fonds.

• L’érosion par ravinement est importante. 8ème Zone : Les Matmatas et les Dahars Orientaux

• C’est une chaine de montagnes entaillée par une multitude d’oueds, les uns se dirigent vers le Nord Est et les autres vers l’Ouest.

• L’érosion hydrique est rendue intense par des pratiques agricoles inadéquates et par manque d’entretien des ouvrages (Jessour essentiellement). 9ème Zone : Le Dahar occidental

• L’érosion éolienne est prédominante

• Concentration forte des oueds au niveau des massifs montagneux (jebel Gueha, jebel Oum Echercharah ______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 57

• Accumulation au niveau des dépressions

• Un complexe d’accumulation éolienne et de décapage hydrique tranche la plus grande partie et cette zone. 10ème Zone : Aradh et Jeffara orientale

• Cette zone forme l’aval de la plupart des oueds du gouvernorat

• L’érosion est faible

• C’est la région des pentes faibles et des oasis

• Les pluies exceptionnelles peuvent provoquer des dégâts au niveau des périmètres irrigués (Ghannouche, Teboulbou, Limaoua, Zirkine, zrig) et des inondations des centres urbains.

3-2- Quantification des pertes en terres L’application de la méthodologie FAO/SIDA (1987) nous a permis de dégager les superficies affectées par les différentes formes de l’érosion

Erosion (degré et type) Superficie en ha

Erosion hydrique faible 392 046

Erosion hydrique moyenne à forte 67 980

Erosion hydrique éolienne forte 100 199

C’est ainsi que presque 70.000 ha des terres du gouvernorat continuent à subir une délapidation rapide de leur potentiel cultural et pastoral et nécessitent une intervention urgente. Le volume de terre enlevé par l’érosion et par an est donné par le tableau suivant :

Dégradation Lame érodée Erosion m3/km²/an m/m/an

Erosion forte 10 500 10,5

Erosion Moyenne 5000 5,0

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Erosion Faible 1100 1,1

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Les pertes subies par les différents bassins versants de la région (érosion hydrique seulement) sont estimées à 8,307 106 m3/an

3-3- La carte d’érosion La carte d’érosion a pour objectif de déterminer l’importance de l’érosion actuelle et de permettre la répartition spatiale des zones érodées afin d’en tenir compte dans la priorisation des zones prioritaires d’intervention (voir figure 6)

______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 60

Figure N°: 7 Carte d' érosion

Echelle : 1 / 700 000

N MENZEL HABIB W E

METOUIA S

GHANNOUCH HAMMA GABES MEDINA

GABES OUEST

GABES SUD

MATMATA NOUVELLE

MARETH

MATMATA ANCIENNE

LEGENDE

Limite du gouvernorat du Gabès Limite de délégation Chemin de fer Réseau routier

CLASSES D'EROSION Erosion hydrique forte Erosion eolienne forte Erosion moyenne Erosion faible

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Il s’agit d’une cartographie de l’Etat actuel de l’érosion, basée sur le strict examen de terrain. Cette cartographie a permis de distinguer les zones de collecte et de concentration des eaux de celles d’enlèvement et de transport des matériaux. - Les premières zones sont constituées par les unités de relief, qui selon la pente, la géologie et le couvert végétal, se différencient par trois degrés de potentialité érosive (forte, moyenne et faible). - Les secondes zones, sont constituées par les versants montagneux à pente moyenne à forte des piémonts. Ce sont les zones affectées par les différents processus érosifs. Selon l’importance de ces processus, on distingue les zones peu affectées, les zones moyennement affectées et les zones très affectées par l’érosion.

3-4- Les zones d’égale érosion déterminées à partir de la carte d’érosion

Pour simplifier l’élaboration de la carte d’érosion, dans le cadre de la présente étude, la délimitation des zones d’érosion a été dictée par le type d’érosion (hydrique ou éolienne et l’importance de cette dernière (forte, moyenne, faible, très faible) : ¾ Zones d’érosion forte : elles sont constituées par les zones à potentialité érosive forte qui correspondent aux terrains de forte pente, aux parcours dégradés et à des sols meubles, et au niveau desquelles, on observe un décapage superficiel avec un ravinement généralisé et hiérarchisé. Ces zones peuvent être l’objet d’une érosion éolienne intense et où la déstabilisation des accumulations sableuses est de règle. ¾ Zones d’érosion moyenne : Elle sont constituées par les zones à potentialité érosive moyenne, elles correspondent généralement aux terres de cultures en pente moyenne, et à des sols relativement résistants et au niveau desquelles, on trouve un décapage superficiel moyen avec un ravinement individualisé et généralisé ou un décapage superficiel intense avec un ravinement individualisé. ¾ Zones d’érosion faible : elles sont constituées par les zones de potentialité érosive faible qui correspondent généralement aux terres ayant des pentes moyennes à faibles où l’on trouve un décapage superficiel faible à moyen avec ou non un ravinement individualisé. ¾ Zones d’érosion très faible : elles sont constituées par les zones stables et les zones très peu affectées qui correspondent généralement soit aux terres de cultures en faible pente où l’on trouve un faible décapage superficiel avec ou non ravissement élémentaire. ¾ Zones d’érosion éolienne : elles constituent les zones à potentialité érosive éolienne forte.

• Importance de l’érosion La carte de l’érosion établie précédemment nous a permis de déterminer l’importance spatiale de chaque type et classe d’érosion. ______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 62

Dans le tableau 27, nous donnons l’importance (en ha et en %) des différentes zones d’érosion à l’échelle du gouvernorat

Tableau 27 : Importance des zones d’érosion en ha

Importance Zone d’érosion Ha % 1. Zone d’érosion forte 279 052 39 2. Zone d’érosion moyenne 258 705 36 3. Zone d’érosion faible 65 769 9 4. Zone d’érosion éolienne forte 113 100 16 Total 716 626 100

L’examen de ce tableau montre que : 9 Le gouvernorat de Gabès est très affecté par l’érosion hydrique et éolienne. En effet, environ 91 % (ha) de la superficie totale du gouvernorat sont affectés par une érosion moyenne à forte. 9 Les zones d’érosion forte nécessitent des interventions urgentes et à court terme. Elles couvrent environ 392 192 ha soit 55 % de la superficie totale du gouvernorat. 9 Les zones d’érosion moyenne nécessitant des interventions à moyen et long terme couvrent 258705 ha soit 36 % de la superficie totale du gouvernorat. 9 Les zones d’érosion faible, pouvant être protégées généralement par des façons et pratiques culturales conservatrices, couvrent environ 65 769 ha soit 9 % de la superficie totale du gouvernorat.

• Répartition spatiale de l’érosion L’examen de la carte d’érosion, qui fait ressortir la répartition spatiale des zones d’érosion, nous a permis d’identifier 3 grandes régions d’érosion à l’échelle du gouvernorat. 9 La région des hauts plateaux et des montagnes : Cette région est constituée principalement par : a) Les montagnes des Matmatas qui intéressent principalement les délégations : de Matmata, de Matmata Jedida et de Mareth et une partie de Gabès Ouest et de Gabès Sud. b) La chaîne du Jebel Tebaga dans la délégation d’El Hamma c) La chaîne du Jebel Hadifa qui chevauche sur les deux délégations de Menzel Habib et d’El Hamma et une partie de la délégation de Metouia.

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Au niveau de cette région le relief est accidenté, les fortes pentes sont localisées sur les versants : - Le réseau hydrographique est très dense - Les massifs dénudés jouent le rôle d’une surface de concentration des eaux à forte potentialité - L’érosion forte se caractérise par un décapage superficiel intense associé à un ravinement généralisé et hiérarchisé. 9 La région des glacis : cette région touche en particulier les délégations suivantes : Matmata (partie ouest), Matmata jedida (partie Est) Mareth (la partie centrale de la délégation), Hamma (partie Sud, le versant Nord de Tebaga, le versant Sud de Hdifa) - Dans cette région les oueds, sont assez nombreux, ils se perdent dans les cônes d’injection d’épandage assez étendus. - L’érosion provoque des accumulations au niveau des dépressions - Un complexe d’accumulation éolienne et de décapage hydrique intéresse la plus grande partie de cette région il s’agit du Dahar occidental 9 Les régions des plaines et des chotts : cette région est délimitée par les délégations suivantes : Menzel Habib (basses plaines au Nord), Hamma (le Chott El Fjij), Metouia, Ghannouche, Gabès Ouest et Gabès Sud, Mareth (partie Est). C’est la région de Jeffara et de l’Aradh : cette zone forme l’aval de la plupart des oueds du gouvernorat c’est la région des oasis, les pentes sont faibles et l’érosion est faible. Les chotts sont les lieux d’accumulation provoquée par l’érosion éolienne et le ruissellement diffus et de formation des dunes. L’érosion éolienne est prépondérante dans la délégation de Menzal Habib.

3-5- Découpage par bassin versant

Sur la base du réseau hydrographique présenté précédemment, le gouvernorat de Gabès peut être découpé en plusieurs bassins versants (Figure 7). Dans le tableau 28 nous donnons la répartition des superficies drainées par les principaux oueds, dans le gouvernorat de Gabès. L’un des principes fondamentaux de lutte contre l’érosion hydrique et éolienne d’une façon particulière et contre la désertification d’une façon générale est la conception des aménagements globaux, intégrés et participatifs par unité de bassin versant. Les traitements de sauvegarde des ressources naturelles en l’occurrence les sols doivent commencer par la partie haute du bassin versant pour se terminer au point de sortie de ce dernier. Les aménagements à préconiser auront les objectifs spécifiques suivants : - La lutte contre les différents processus de dégradation du sol

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- La mise en place des micro-zone favorables à la culture - Le maintien de l’amélioration des rendements à travers la mobilisation des eaux de ruissellement. - L’alimentation des nappes phréatiques à travers la recharge artificielle en vue d’atténuer la surexploitation d’une part et contribuer à diminuer leur salinité d’autre part. - La protection contre les inondations des agglomérations et des infrastructures en aval des cours d’eau. - La contribution à l’amélioration du déficit fourrager et par conséquent la productivité du cheptel. - L’amélioration des conditions de vie de la population bénéficiaire.

D’après l’analyse de la situation actuelle et en concertation avec les techniciens de l’arrondissement CES du CRDA de Gabès, les bassins versants prioritaires peut être aménagés sont l’Oued Sourrag, l’oued Segui Mareth, l’oued Zigzaou, l’oued El Ferd, l’oued Zerkine, l’oued Zeuss, l’oued Rmal, l’oued el Hamma et également l’oued Gabès qui menace l’oasis et la ville de Gabès par les inondations. Ces bassins versants prioritaires présentent les superficies suivantes :

bassins versants superficies (ha) Oued El Hamma 82550 Oued El Ferd 48660 Oued Sourrag 41625 Oued Segui Mareth 22375 Oued Rmal 21820 Oued Zigzaou 20510 Oued Zerkine 18870 Oued Gabès 12875 Oued Zeuss 8120

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Figure N°: 6 Carte des bassins versants

Echelle : 1 / 700 000

Garaat Zograta El Bat toum Zoued N El Oussif Rmal El Herrigua Zitoun El Akarit W E Lafaya Soukra El Graï ba Telman S Bouloufa Chiab El Hassa El Bradaa Ou ed Jerou ala El Melah Ou m Tmirin a Tliba El Bled Chott El Fejij Demna

El Guardege El Habaji Lahmar Chenchou Ga be s Magroun Mohamed Ben Ahmed Ennour Oum Aoussam Nakhla

Mgansie Ou ed El H amma Sourrag

Guedah El Baguel Zerkine th are M ui eg El Ferd S Zenss Essed

Lagnene Zagzaoui Oum Labbas

Zmerten

LEGENDE

Limite du gouvernorat du Gabès Bassin versant d' Oued El Melah Oued El Mi da Oued El Oussi f Chott El Fej ij Oued Oum Laguel Oued Ennour Garaat Zograta Oued Oum Tmiri na Oued Essed Oued A. Ben Aoun Oued Rmal Oued Gabes Oued Bouloufa Chiab Oued Segui Mareth Oued Guedah El Baguel Oued Chenchou Oued Soukra Oued Hmaïmat Oued Dem na Oued Sourrag Oued Jerouala Oued El Akarit Oued Tel man Oued Kachem El Kbahcha Oued El Battoum Oued Tine Oued Lafaya Oued El Bled Oued Tliba Oued Lagnene Oued El Bradaa Oued Zagzaoui Oued Lahmar Oued El Ferd Oued Zenss Oued Magroun Oued El Graïba Oued Zer kine Oued Mgansie Oued El Guardege Oued Zitoun Oued Mohamed Ben Ahmed Oued El Habaji Oued Zmerten Oued Nakhla Oued El Hamma Oued Zoued Oued Nfidet Ali B. Aoun Oued El Hassa Oum Labbas Oued El Herrigua Oued Oum Aoussam ______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 66

Tableau 28 : Superficies des bassins versants Superficie drainée dans Oued / Bassin versant par ordre N° le gouvernorat d’importance Ha % 1ème El Hamma 87550 12,2 2ème El Ferd 48660 6,8 3ème Sourrag 41625 5,8 4ème Zmerten 37850 5,3 5ème Essed 33415 4,6 6ème Sergui Mareth 22375 3,1 7ème Rmal 21820 3 8ème Zigzaou 20510 2,9 9ème El Bradaâ 20105 2,8 10ème Zerkine 18870 2,6 11ème Gabès 12875 1,8 12ème Zeuss 8500 1,2 Les autres bassins 343471 47,9 Total 717626 100

L’examen de ce tableau montre que le plus grand bassin du gouvernorat de Gabès (12,2%) est drainé par l’oued d’El Hamma et dans une moindre importance vient celui de l’oued El Ferd avec 6,8% et oued Sourrag avec 7,8% (voir fig.7).

3-6- Réalisation de la 1ère et 2ème Stratégie de conservation des eaux et des sols La Stratégie nationale de CES a été élaborée dans l’objectif de lutter contre l’érosion d’une manière rationnelle et efficace tout en contribuant à la mobilisation des eaux de ruissellement. Cette stratégie repose sur l’intégration des travaux CES dans les projets de développement agricole et sur la base de la participation des agriculteurs dans la mise en œuvre des plans d’aménagement CES. Ces plans d’aménagement CES (P.A.C) visent : 9 La conservation du patrimoine sol

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9 La préservation des investissements en aval, en particulier l’infrastructure hydraulique, 9 L’amélioration des rendements des cultures et des revenus des populations rurales, 9 La rentabilité économique des investissements de l’Etat 9 L’augmentation de la production agricole par l’amélioration et le maintien de la fertilité des terres 9 La maîtrise de la gestion des ressources naturelles 9 La protection des infrastructures et des agglomérations contre les inondations 9 La mobilisation des eaux de ruissellement et leur utilisation pour la mise en valeur agricole 9 La fixation des populations rurales par l’amélioration de leurs revenus 9 La contribution à l’équilibre régional 9 La protection de l’environnement en vue de contribuer à un développement intégrer durable

• La première stratégie décennale : 1990-2001 La stratégie adoptée a introduit la notion de l’implication progressive de la population dans la prise en charge des aménagement CES. Pour cela elle a œuvré pour la mise en place d’un cadre législatif adéquat, l’encouragement à la création des entreprises privées et de service, la modulation des aménagements selon les systèmes de production et enfin le renforcement de l’activité de suivi- évaluation et l’encadrement des bénéficiaires. Les principaux résultats du programme 1990/2001 au niveau régional sont donnés dans le tableau suivant.

Tableau 29 : Réalisation de la première stratégie 1999 - 2001

Actions Unités Réalisations

Aménagements des versants ha 32 658

Entretien et sauvegarde ha 58 231

Ouvrages de recharge et unités 288 d’épandage

Coût Total MD 23

Source : ACTA 2002

• La deuxième stratégie décennale : 2002-2011

L’évaluation du Programme 1999-2001 a permis de conclure que globalement les actions prises en charge par l’administration ont été réalisées, par contre les objectifs non atteints ont concerné les actions dont l’adhésion de la population est exigée. Ceci explique que la CES n’est pas une priorité absolue pour les petits exploitants d’une part et que d’autre part il y a un manque d’implication manifeste (participation) des agriculteurs dès les premieres étapes de réalisation du ______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 68

projet. Globalement, c’est sur la base de cette évaluation que les orientations du programme 2002- 2011 ont été arrêtées. Ainsi la seconde stratégie a fixé comme principales orientations d’intervention ce qui suit :

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• Participation efficace des exploitants agricoles à toutes les étapes de réalisation des projets de CES (Conception -Etude- Exécution- gestion, suivi-évaluation) ; • Organisation des exploitants agricoles dans le cadre des groupements de développement agricole afin de contribuer activement à l’encadrement des exploitants et participer à la réalisation des travaux de CES et des opérations de mise en valeur agricole ; • Intensification des opérations de mise en valeur agricole dans les zones aménagées et priorité d’intervention dans ces zones dans le cadre des projets de développement pour sauvegarder les ressources naturelles et assurer un développement durable ; • encouragement continu à la création des entreprises privées pour participer à la réalisation des travaux CES ; • Recours aux bureaux d’études pour l’élaboration des études nécessaires ; • Intensification de l’exploitation des eaux mobilisées par les ouvrages de recharge et d’épandage • Adoption d’une approche d’aménagement intégrée pour assurer une meilleure rentabilité des projets.

Partant de ces principes et orientations d’intervention, plusieurs objectifs ont été fixés pour la 2ème stratégie : 1 - les objectifs liés à la protection des ressources naturelles : réduction des pertes en sol et en eaux de ruissellement. 2 - les objectifs liés à l’amélioration de la production : augmentation de la production par mobilisation des eaux de ruissellement 3 - les objectifs liés aux aspects sociaux : amélioration des revenus et offre d’emploi.

Tableau 30 : Prévision de la seconde stratégie de CES (2002-2011) Région de Gabès Les prévisions Action Unité 2002 - 2010 Aménagement des versants ha 4 2000 Entretien et Sauvegarde ha 4 2000 Construction des lacs Unité 20 Ouvrages d’épandage et de Unité 350 recharge

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Coût total MD 3 714

Sources : stratégie Nationale de CES (ACTA) 2002 Les réalisations de la 2ème stratégie jusqu’à 2004 sont montrées par le tableau suivant :

Tableau 31 : Réalisation de la 2ème stratégie CES de 2002 à 2004 Réalisations Total Unité Types d’aménagement 2002 2003 2004 Physique % ha Aménagement des versants 4 308 5 144 6 726 16 178 38,5 ha Entretien et sauvegarde 2 450 2 618 2 846 7 914 18,8

Unité Construction des lacs 0 0 0 0 0

Unité Ouvrages d’épandage et de recharge 45 35 43 123 35,1

MD Coûts 3,3 2,9 3,9 10,1 27

Source Stratégie Nationale de CES – ACTA 2005

4- La Problématique De L’aménagement Des Eaux Et Des Sols

Il ressort du diagnostic des aménagements réalisés dans le cadre des traitements des bassins versants une problématique sociétale de participation qui touche les points suivants :

• La participation de l’agriculteur quant à la conception des plans d’aménagement est absente • L’entretien des ouvrages ainsi que celui des techniques douces ne sont pas assurées directement par l’agriculteur vu le manque de sensibilisation • L’utilisation inadéquate du poly-disque qui pulvérise le sol et le rend par conséquent objet d’entraînement par les deux formes d’érosion hydrique et éolienne. • L’aridité du climat, la torrentialité de la pluviométrie, l’existence de plusieurs couloirs de vents conjugués aux actions anthropiques (surpâturage, défrichement) ont aggravés considérablement le phénomène d’érosion.

5- La Problématique Des Ressources Sylvopastorales

5-1- L’importance des parcours et des forêts

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Les parcours du gouvernorat de Gabès totalisent une superficie de l’ordre de 416 600 ha. Les plus importantes étendues sont localisées à Menzel Habib 64 000 ha, à El Hamma 46 000 ha et aux Matmatas 108 000ha ; ils représentent 80% de la superficie totale du gouvernorat et 85% de la superficie agricole utile (SAU). Les forets couvrent une superficie de 13 062 ha et se localisent essentiellement dans les deux délégations de Menzel Habib et de Metouia. Dans le gouvernorat de Gabès, les parcours relèvent soit du domaine collectif soumis au régime forestier (cas des nappes alfatières) ou non soumis (parcours de la délégation de Menzel Habib) soit du domaine privé (faisant partie de l’exploitation). Les parcours collectifs occupant les régions exclusivement pastorales, se caractérisent par un élevage extensif et jouent le rôle de trop plein de transhumance. Le droit d’usage et le droit de jouissance dépendent du droit foncier.

5-2- Les réalisations dans le domaine forestier 1ère et 2ème stratégie

A) Les réalisations de la 1ère stratégie (1990 – 2001) voir Tableau 32

Tableau 32 : Etat d’avancement de l’exécution de la première Stratégie 1990 - 2001 Unité Prévisions Réalisation Actions 1990 - 2001 1990 - 2001 %

Reboisement Ha 10 000 5887 58,9

Plantations pastorales Ha 30 000 2128 7,1

Amélioration pastorale Ha 100 000 19875 19,9

Confection de tabias Km 600 695 116

Rehaussement de km 100 741 741 tabias

Source : DGF 2002

Ces réalisations ont été effectuées sous l’égide de l’Etat, c’est le programme national forestier. L’effort a été porté essentiellement sur la confection et le rehaussement des tabias, les réalisations ont dépassé largement les prévisions (116% pour la confection des tabias et 741% pour le rehaussement des tabias), car la région mène une lutte acharnée contre l’érosion éolienne. Par contre les deux actions : reboisement et plantations pastorales ont atteint des taux de réalisations faibles (58,9% pour le reboisement et 7,1% pour les plantations pastorales…). Les difficultés de réaliser toutes les prévisions sont dues essentiellement à :

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1. La succession des années de sécheresse qui ont sévi dans la région de Gabès. 2. La non participation des usagers des parcours collectifs et la non sensibilisation des membres de conseils de gestion à l’impact positif qu’aurait l’action de mise en défens sur l’amélioration du bilan fourrager et la sauvegarde des écosystèmes. 3. l’absence des groupements de développement agricole des parcours qui a rendu la gestion des ressources naturelles dans les parcours d’aucune efficacité 4. le manque de fonds nécessaire pour assurer l’entretien des plantations pastorales et pour mettre en place des PGFIC ou GDA qui doivent assurer la sensibilisation des adhérents et le suivi des réalisations sylvo-pastoral 5. l’action de reboisement a touché seulement les bordures des routes et la protection de certaines PPI qui ne posent pas de problème d’eau pour l’irrigation des arbres.

B) L’état d’avancement de la 2ème stratégie voir Tableau 33

Tableau 33 : Etat d’avancement de l’exécution de la deuxième stratégie 2002 – 2011

Actions Unité Prévisions Réalisation % 2002 – 2011 2002 - 2005 Reboisement Ha 2000 862 43,1

Plantations pastorales Ha 500 74 14,8

Amélioration pastorale Ha 7500 4000 53,3

Confection des tabias Km 550 285 51,8

Rehaussement des tabias km 700 236 33,7

Source : DGF 2005

Un effort important est à déployer pour la mobilisation de fonds supplémentaire en vue de réaliser les prévisions arrêtées dans la 2ème stratégie forestière. La réalisation des actions de reboisement et des plantations pastorales se heurte aux mêmes difficultés rencontrées lors de l’exécution de la 1ère stratégie (1990-2001).

5-3- Le cheptel

Selon les données requises du CRDA de Gabès pour l’année 2004 le gouvernorat compte un effectif de 174 000 têtes ovines, 70 000 têtes caprines, 6 800 têtes bovines et 1 400 camélins ______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 73

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Tableau 34 : Le nombre du cheptel Délégation Ovins Bovins Caprins Camélidés Gabès ville 17 400 5 645 10 080 Hamma 38 628 490 17 360 637 Mareth 29 058 500 11 410 383 Ghannouche 2 958 55 1 330 0 Matmata Jedida 9 744 25 7 910 63 Matmata 7 656 0 10 080 127 Menezl Habib 38 628 0 8 750 190 Metouia 29 928 85 3 080 0 Total 17 4000 6800 70 000 1400 Source CRDA ODS (2004)

Le cheptel ovin, caprin et camélins est concentré dans les délégations de Hamma, Mareth, Menzel Habib et Metouia, ceci s’explique par le fait que ces régions comprennent de grandes zones pastorales. Le cheptel bovin qui doit être conduit d’une façon intensive est localisé dans les périmètres irrigués du grand Gabès (5645 têtes). Cette concentration de ce cheptel est due essentiellement à la présence d’un marché potentiel qui assure l’écoulement de la production laitière. Il va sans dire que la région du grand Gabès (Gabès ville, Gabès Ouest, Gabès Sud) est la plus peuplée de la région, c’est elle qui présente la demande la plus grande.

5-4- Problématique des ressources sylvopastorales et de l’élevage • L’extension de l’arboriculture au détriment du parcours a réduit considérablement le bilan fourrager déjà connu préalablement déficitaire. • Le surpâturage est aussi une cause de dégradation du parcours et de la biodiversité. • La succession des années de sécheresse a influencé la reprise de plusieurs espèces pastorales reconnues les mieux palatables et d’une bonne production fourragère. • La sédentarisation des éleveurs qui étaient nomades autrefois, a engendré une pression continue sur le parcours naturel.

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5-5- Les effets négatifs et positifs du régime foncier collectif des parcours sur l’extension des cultures, la dégradation du milieu et la transhumance :

a)- la situation foncière dans le gouvernorat de Gabès : Les terres collectives, telles que délimitées en 1901 représentent 74.9% de la superficie agricole utile du gouvernorat de gabès. Ces terres sont cultivables départagées en : - terres attribuables à titre privé. - terres de parcours non successibles d’appropriation privée individuelle et demeurant exploitées en commun par les groupes. - terres allouées aux divers ministères. La répartition des terres selon leur statut et leur vocation est consignée dans le tableau suivant d’après les données de l’arrondissement des affaires foncières au gouvernorat de Gabès.

Rubrique Situation fin 1997 Situation fin 2005 Variation (ha) (ha) (ha)

Superficie totale (A+B) 716626 716626 0

A Superficie non agricole 119328 119328 0

B S.A.U (a+b+c+d) 597298 597298 0

Terres collectives 447128 286244 -160884

*attribuables 260658 200000 -60658

-attribuées 168608 192024 +23416 A -reste à attribuer 92050 7976 -84074

*parcours collectifs 138000 86244 -51756

*terres collectives allouées aux 48470 - -51756 divers ministères b Terres privées 120600 287614 +167014 (délimitation 1901) c Terres Enzel 19500 16520 -2980 d Terres domaniales 10070 6920 -3150

Source : Arrondissement Affaires Foncières 2005

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Il est à signaler que l’appropriation privée ne doit concerner que les terres cultivables, et que les terres de parcours collectifs sont non susceptibles d’appropriation privée individuelle et doivent demeurer exploitées en commun par les groupes. En vue de conserver et d’aménager cette réserve pastorale le code forestier (1988) a prévu la possibilité de soumettre les terres de parcours collectifs au régime forestier tout en reconnaissant la propriété aux groupes d’usages. D’après l’arrondissement du domaine de l’état et des affaires foncières de la région les terres attribuées à titre privé sont des terres à vocation pastorale transformées en vergers, périmètres irrigués ou arboriculture type olivier. C’est pourquoi nous avons observé entre l’année 1997 et l’année 2005 une diminution nette de la superficie des parcours collectifs de51756ha (voir tableau précédent). Ces changement ont provoqué une augmentation des emblavures et sédentarisation du Cheptel.

b)-les effets négatifs du régime foncier collectif des parcours sur l’extension des cultures, la dégradation du milieu et la transhumance :

Les parcours collectifs sont des terres dans l’indivision sans la délimitation de la propriété de chacun et sans définition précise des droits d’usage de chacun. Ces terres sont par définition inaliénables les occupants et les bénéficiaires n’en ont qu’un droit d’usage. Ces terres collectives sont restées sous la tutelle de l’Etat. Elles sont gérées par des conseils de gestion. Le gouvernorat de Gabès compte actuellement 51 conseils de gestion. Le conseil de gestion est un organe élu par la collectivité (les ayants droit) pour une période de cinq années, le nombre des représentants dépend des électeurs inscrits. Son rôle consiste à gérer les terres collectives et représente la collectivité à l’échelle locale et régionale (apurement, foncier, litiges avec d’autres groupements). Généralement, ces conseils de gestion leur manque l’outil institutionnel qui leur permet de bien gérer les parcours collectifs tel que le suivi, l’évaluation, l’organisation rationnelle du pacage et la transparence dans l’appropriation des terres collectives. C’est pour toutes ces raisons qu’en année favorable et à la suite des pluies d’automne, la population rurale se mobilise pour assurer les semailles. L’extension des superficies emblavées en cultures épisodiques se fait au détriment du parcours. Les travaux à la charrue à disques détruisent les plantes vivaces et pulvérisent le sol. Le régime foncier collectif des parcours non contrôlé encourage le pacage illicite et le surpâturage qui se traduisent par la réduction du couvert végétale et la disparition des espèces le mieux palatables accompagnées par l’envahissement des parcours par des espèces non appétées telles que l’Astragalus armatus, le peganum harmala, l’Aratémisia comprestris , le thymealaea, hirsute.Le sol est piétiné et tassé. De plus l’appropriation privée à titre individuelle des terres d’origine collective est liée aux terres cultivables alors que l’appropriation collective concerne les terres de parcours. Les terres attribuées à titre privé comme l’a été précisé plus haut sont des terres à vocation pastorale

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transformées en vergers, périmètres irrigués en arboriculture rustique type olivier . Ces changements ont provoqué une augmentation des emblavures et la sédentarisation du cheptel.

Les cultures épisodiques, le pacage illicite, le surpâturage, l’appropriation non adéquate des terres collectives constituent donc des factures de dégradation des ressources naturelles et augmentent les chances de rendre l’impact du régime foncier collectif des parcours négatif sur le milieu (dégradation des ressources naturelles) sur la transhumance (sédentarisation du cheptel) et sur l’extension des cultures (mise en valeur anarchique les sols non adéquat pour les cultures et l’arboriculture) Nous assistons donc à un déséquilibre écologique que subit le milieu naturel par le paradoxe du développement de l’élevage (augmentation de la taille des troupeaux) et la régression des superficies des parcours. Ce déséquilibre écologique est dû principalement à : - La transformation du système de production pastorale en système agropastoral suite à l’extension des superficies de céréales et d’arbres fruitiers qui sont le plus souvent incompatibles avec la vocation des terres. - La récurrence et la persistance d’une série d’années de sécheresse.

Par ailleurs le pacage de l’alfa durant la période de la floraison (avril, mai, juin) constitue un handicap pour la régénération de l’alfa à la suite de la consommation, des inflorescences et des épis jeunes. Un surpâturage accentué suivi par des années de sècheresse successives engendre une régression continue de la nappe alfatière ainsi que les autres formations végétales. Les travaux à la charrue à disques détruisent les plantes vivaces et pulvérisent le sol qui seront l’objet d’un phénomène de désertification accéléré par l’érosion hydrique et éolienne. Dans les accumulations éoliennes la mobilité du sable ne permet pas la survie des espèces végétales qui seront enterrées ou déracinées. Ce cas de dédésertification est rencontré souvent dans la délégation de Menzel Habib, et les secteurs de Zeraoua (Matmata Jedida) et Bouattouche et de Bhayer( El HAmma). Les aménagistes considèrent le statut foncier des terres collectives comme étant un frein ne permettant l’installation des projets de développement dont la région a grandement besoin pour lutter contre le chômage, la pauvreté et pour améliorer les conditions de vie des populations.

c)- Les effets positifs du régime fonciers collectif des parcours sur l’extension des cultures, la dégradation du milieu et la transhumance : Pour rendre les effets du régime foncier collectifs des parcours positif sur l’extension des cultures, la dégradation du milieu et la transhumance la conservation des parcours nécessite impérativement une révision des textes, une sensibilisation et une formation des membres de conseil de gestion à la bonne gouvernance et aux techniques rationnelles de protection des ressources pastorales et une implication effective de la population dans la gestion des parcours bénéficiaire et un partenariat solide entre l’administration et les usagers du parcours. ______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 79

La révision des textes doit être à l’origine d’une mise en œuvre d’un outil institutionnel interdisant légalement l’appropriation des terres collectives de parcours dans un esprit d’autonomie de gestion en vue de bénéficier de la conjoncture favorable du développement agricole par le biais des crédits et subventions qui semble incompatible avec la vocation des terres.

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Le niveau de formation très bas des membres du conseil de gestion est de nature à faire échouer tout plans d’aménagement pastoral dans toute ses étape : s planification, exécution, suivi et évaluation, C’est pourquoi une formation concernant tous les membres du conseil de gestion est sine qua non de sauvegarde des parcours. La promulgation d’une loi d’incitation par des primes au profit des membres du conseil de gestion encourage et augmente leur motivation pour une bonne gouvernance. La sensibilisation des agriculteurs en vue d’améliorer leur réceptivité pour les programmes d’amélioration pastorale des parcours est impérative. L’implication de la population bénéficiaire au niveau du stade de planification et sa responsabilisation à l’exécution assurent la pérennité des actions et la conservation du milieu. La recherche doit être mobilisée au niveau de L’IRA de Gabès pour trouver des résultats tangibles en matière d’identification des espèces adaptées et des approches liées à l’environnement socioéconomique. Enfin, une mobilisation de fonds est nécessaire pour l’acquisition du matériel végétal adéquat et en quantités suffisants. Les plans d’aménagement pastoraux doivent comprendre une mise en défens avec une rotation raisonnée et être l’objet d’une gestion rationnelle par les conseils de gestion qui acceptent l’administration comme étant un partenaire solide, le régime foncier collectif des parcours constitue certes une entrave contre la privatisation et la mise en valeur anarchique des terres et une entrave certes avec ces préalables contre la désertification et favorise la transhumance et la sauvegarde de l’écosystème. Le statut foncier des terres à dominantes collectives est vu par les écologistes comme étant un frein contre l’extension des cultures et peut par conséquent préserver les écosystèmes pastoraux.

6- LA PROBLEMATIQUE DES RESSOURCES EN EAU DANS LE GOUVERNORAT

6-1- Gestion des ressources en eaux

Dans ce contexte aride, et en raison de faibles précipitations, les ressources en eau proviennent essentiellement des nappes profondes et phréatiques. Ceci est montré par le tableau suivant :

Tableau 35 : les ressources en eau du gouvernorat de Gabès en Mm3 Les ressources Les ressources mobilisables mobilisées Eau de surface 44 6,5 Les nappes phréatiques 23 23,37

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Total 216,2 156,49

Source : CRDA / DRE 2002

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Globalement les nappes phréatiques sont surexploitées, les nappes profondes qui ne sont que des nappes fossiles tendent vers la surexploitation. Un effort d’aménagement des bassins versants est exigé en vue de mobiliser les 44 Mm3 d’eau de surface. Les eaux de la région sont d’une façon générale saumâtres (>3g/l). Les nappes de bonne qualité en eau sont exploitées par la SONEDE pour alimenter en eau potable toutes les agglomérations de la région. Par ailleurs les eaux géothermale d’El Hamma ont permis la création d’une serriculture industrielle exportatrice. Il s’agit de culture de 5ème saison.

6-2- Problématique des périmètres irriguées La superficie irriguée dans la région de Gabès est estimée à 9920 ha : pour l’année 2002 sa répartition est comme suit :

Tableau 36 : Les superficies irrigables et irriguées en 2002 Source d’eau Superficie irrigable Superficie irriguée en ha en ha Forage 7930 7680 Puits de surface 2290 2140 Autre source 200 100 Total 10420 9920

Source : DG/GR 2004

Dans le gouvernorat de Gabès, la majeure partie des périmètres irrigués (petites exploitations) est située dans l’oasis de Gabès et dans la région de Mareth. Le taux d’intensification (%) dans les périmètres irrigués en 2002 se répartit selon les périmètres publics et privés comme suit :

Périmètres Périmètres Total prives publics Taux 126% 107% 112% d’intensification

La petite taille de l’exploitation est un handicap pour le développement et l’intensification des cultures fourragères. Ainsi certains exploitants accordent plus d’importance aux cultures maraîchères et n’intègrent pas le fourrage dans les assolements. Cette pratique de l’agriculture sur un sol déjà

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fragile ne fait qu’accentuer l’épuisement du peu de matière organique existante et contribuent au déséquilibre de l’écosystème.

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Les palmiers exigent un entretien permanent (désherbage, irrigation, pollinisation, cueillette) et une main d’oeuvre spécialisée de plus en plus rare, cette tendance de disparition du palmier risque de perturber tout le système oasien en équilibre. L’extension des oasis et la diminution des débits de sources d’eau ont contraint l’oasien à utiliser des quantités d’eau réduites ne permettant plus la satisfaction des doses de lessivage des sels. Aussi l’abandon de certaines parcelles a nui considérablement au système de drainage ce qui a induit l’hydromorphie et la salinisation. Les métayers et les propriétaires n’investissent que pour le court terme, l’entretien des drains qui est primordial pour lutter contre l’hydromorphie et la salinisation est souvent négligé. Malgré la création de certaines associations d’intérêt collectif (AIC), la gestion de l’infrastructure de l’oasis (réseau d’irrigation, de drainage, entretien des pistes) souffre encore de certaines difficultés qu’on ne peut aplanir que par le renforcement humain et financier des AIC. Pour ce qui est des nappes phréatiques, le bilan global fait ressortir une surexploitation. Quant à la nappe profonde du complexe terminal qui est sous alimentée, à Gabès Sud cette nappe continue à subir une surexploitation.

En effet les forages illicites augmentent de plus en plus le long de la frange côtière et le phénomène de salinisation par l’intrusion des eaux des sebkhas ou de la mer directement devient menaçant. Le rabattement du niveau de la Jeffara n’autorise pas à conserver pour longtemps le niveau statique de la nappe entre 8 et 10 m au dessus du niveau de la mer pour éviter tout intrusion saline. La nappe du continental intercalaire, qui est fossile continue à être exploitée, son exploitation abusive influe sur l’alimentation de la nappe de Jeffara. Les oasis souffrent de l’insuffisance et de l’inégalité de la répartition des eaux ainsi que des dégradations de l’environnement et de l’urbanisation galopante.

7- LES FONCTIONS NON AGRICOLES ET LA DEGRADATION DES PAYSAGES ET DE L’ENVIRONNEMENT DE L’OASIS

L’extension incontrôlée de l’habitat et sa taudification, la croissance des activités tertiaires et le déclin des fonctions touristiques et ludiques sont les aspects majeurs de l’évolution actuelles dans l’oasis de Gabès.

7-1- l’expansion de la fonction résidentielle et la dégradation des paysages oasiens : Les attraits classiques de l’oasis de Gabès (fraîcheur de l’atmosphère, abondance de l’eau et variété des paysages) ont marqué une évolution régressive.

a)- l’équilibre antérieur L’oasis a toujours été en harmonie avec la ville. Un certain équilibre était en effet observé entre les usages agricoles du sol et les usagers non agricoles, alors qu’une bonne partie des habitants de la ______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 85

ville étaient occupés principalement dans l’activité agricole .L’état relativement soigné des paysages était d’ailleurs , l’expression de la fonctionnalité de l’activité. Dans cet état d’équilibre, l’habitat se localisait dans la ville, laissant le maximum de terres aux cultures .les villages et les hameaux étaient peu nombreux et souvent peu étendus.

b)- un patrimoine archéologique ancien L’oasis possède un patrimoine archéologique ancien dont certains éléments remontent à l’Antiquité. Les agglomérations sont les plus importants, présentant un cachet islamique typique caractérisé par les logements à patio (le vieux chenini , nahal, el Bled , Chatt essalem, Essmessa et Jouaoula). Les édifices religieux sont nombreux (mosquée de Chenini, Sidi Driss, Nahal, et Sidi Abdessalem, et plusieurs marabouts). Les ouvrages d’irrigation constituent des éléments diffus, certains remontent à l’époque romaine dont Sed Chela (barrage réservoir).

c)-les constructeurs anarchiques : une dégradation concentrique le long des voies principales

La rupture de l’équilibre s’est produite avec la création de la zone industrielle, au voisinage de l’oasis, qui a réduit les quantités d’eau disponibles, multiplié les voies de transit, attiré une partie de la main d’œuvre et étendu l’habitat ouvrier. Un grand nombre de micro-propriétaires sont contraintes à abondonner leurs cultures et à vendre leurs terres. De 1974 à 1997, le secteur de Chatt Essalem, affiche les éléments caractéristiques de l’évolution, à savoir : • la localisation des constructions de part et d’autre des axes routiers et aux alentours des noyaux existants, • le grignotage par mitage, à l’écart des voies de communication, ce qui rend difficile la maîtrise du phénomène. • L’accentuation de l’urbanisation dans les zones littorales. • Le rôle négligeable de l’oued comme obstacle à l’urbanisation.

d)- analyse architecturale et typologie de l’habitat

Quatre types de construction se sont multipliés dans l’oasis. Les logements de standing moyen ou aisé sont un premier type .il s’agit d’un habitat individuel isolé, sous la forme de villas en rez de chaussée et souvent avec un premier étage, conçues selon un style architectural moderne .Il est desservi par les réseaux urbains (eau potable, électricité, téléphone), mais l’assainissement est absent, les eaux usées se déversant parfois dans les drains.

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L’habitat pauvre est cependant le plus répandu. Dans la majorité des cas, il s’agit de constructions non autorisées, mal intégrées à l’environnement et privés des réseaux et de services urbains, leur multiplication s’explique par l’insuffisance de zones constructibles pour le social. Les ateliers sont de plus en plus nombreux. Dans tous les cas, leur construction n’a pas été faite selon les normes, ce qui explique les nuisances apparues. Les étables sont un nouveau phénomène qui se répand dans l’oasis .Implantées d’une manière anarchique, elles constituent une « plaie » dans le paysage et posent des problèmes d’intégration, en raison de leurs dimensions (il n’est pas rare de trouver des étables de 70 à 100 mètres de longueur) et des matériaux utilisés (le « parking » étant généralisé).

7-2- Le contexte social : L’urbanisation s’est effectuée dans un contexte de croissance démographique et de rigidité du marché urbain du logement.

a)-la population de l’oasis Trois populations sont à prendre en compte : les résidents, les exploitants agrioles et les propriétaires fonciers (la majorité habitant en dehors de l’oasis), la population des résidents est formée par ailleurs de trois catégories distinctes : les locaux pauvres (qui semblent les plus nombreux, surtout autour de Chat Essalem), les locaux de niveaux moyens (moins nombreux) et les immigrants dont le nombre a fortement augmenté. La population de l’oasis se distingue par ses caractéristiques démographique et ses conditions de logement. Ces caractères sont approchés à partir des statistiques relatives à l’arrondissement municipal de Chat Essalem – El Bled. Le taux de masculinité est supérieur au reste de l’agglomération : 110.5 hommes pour 100 femmes, contre une moyenne de 106.6 pour 100. La taille moyenne du ménage est de 5.7 personnes, ce qui dépasse de loin les autres arrondissements. Pour ce qui est des conditions de logement, le ratio nombre de ménage par logement confirme la particularité sociale de l’oasis : 0.98 ménages par logement, contre 0.91 pour l’ensemble des deux municipalités. Globalement inférieur au reste de l’agglomération, le niveau d’équipement des secteurs résidentiels diffère d’un secteur à l’autre. Les noyaux anciens sont mieux équipés (voirie aménagée, eau potable, électricité, éclairage public, assainissement, collecte d’ordures ménagères, équipements publics). Les extensions récentes légalisées bénéficient des services comparables .les extensions en dehors du périmètre urbanisable sont dépourvues d’infrastructure. La route étant l’unique infrastructure.

b) – Le marché du logement dans l’agglomération de Gabès et l’urbanisation anarchique de l’oasis

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L’urbanisation anarchique de l’oasis, favorisée par les différents éléments précédemment cités (situation à proximité de la ville, bonne desserte routière, etc.) est l’aboutissement de la situation actuelle du marché du logement, marqué par une forte rigidité (pour ce qui est de l’offre de terrains constructibles et de la construction et l’offre de logements) et par l’exclusion des couches sociales modestes et des immigrants.

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Les besoins annuels en logement seraient de l’ordre de 1300 logements en moyenne, alors que l’offre est nettement moins nombreuse. Les opérations menées par les promoteurs publics ont porté sur une moyenne annuelle de 80 logements entre 1995 et 1998, avec une superficie moyenne de 61 m². Leur coût est d’ailleurs élevé. Il est de quatre fois celui de la construction anarchique où le mètre carré couvert revient à 50 à 120 dinars.

7-3- Les activités non agricoles : Les activités non agricoles ont connu une évolution différenciée : celles en harmonie avec l’oasis ont régressé alors que les fonctions dégradantes se sont multipliées.

a)- les activités tertiaires et artisanales : La multiplication des activités indépendantes de l’agriculture est le trait principal de l’évolution. Elle affecte les mêmes secteurs que l’habitat, particulièrement autour des principales routes, particulièrement à Jara, à Chatt Essalem et le long de la RN1. Ce phénomène est aussi destructeur que l’habitat, les établissements occupant les terres aux dépens des cultures, polluant l’environnement et favorisant la multiplication des logements pour leurs travailleurs.

b)- l’oasis et le déclin de la fonction touristique et ludique L’oasis a toujours constitué un attrait majeur du produit touristique local. Avec le complexe industriel, l’image de l’oasis s’est dégradée et sa vocation touristique a décliné. L’infrastructure hôtelière de la ville s’est orientée alors vers le tourisme de passage et le tourisme de ville, visant rarement l’oasis. Depuis 1990, une chute continue des indicateurs est notée. Les excursions constituent d’ailleurs la vocation locale. Elles drainent 300.000 touristes /an pour des visites d’une demi-journée (visite de l’oasis et du souk de JAra), ce qui a permis le fonctionnement d’un parc de 80 calèches.

7-4- La dégradation de l’environnement de l’oasis La pollution est une contrainte majeure. Générée principalement par les rejets des usines chimiques voisines, elle se présente sous diverse manifestation.

a)- la pollution atmosphérique d’origine industrielle

Générée par les usines chimiques sous la forme de rejet de gaz (le SO2, le SO4, le gaz ammoniaque MH3, etc.), elle a fortement affecté l’oasis. A plusieurs reprises, des zones de cultures sont touchées rendant impropres leur production (secteur d’Ennazla). Sur un autre plan, la pollution a été d’une ampleur telle qu’elle ne permet pas à l’oasis de jouer le rôle d’écran vert protégeant la

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ville. Un programme antipollution a été réalisé depuis quelques années, réduisant les émissions de gaz (80%des rejets de SO2.).

b)-la pollution de la mer par les rejets de phosphogypse Elle constitue actuellement le problème principal en matière de pollution. Elle est à l’origine de la pollution de l’eau marine, de la transformation de ses qualités chimiques et de la dégradation de l’écosystème marin. Pour l’oasis, un risque majeur est possible si le rejet en mer continue et s’il se conjugue avec l’accentuation des prélèvements par les forages agricoles et autre. Un projet de stockage à terre du phosphogypse est à l’étude depuis plusieurs années.

c)-l’assainissement dans l’oasis : L’assainissement devient un problème croissant dans l’oasis. Il se manifeste par la faible desserte des logements par les réseaux d’égoûts. Seul le quartier d’EL BLED a bénéficié d’une action dans ce domaine. Ailleurs, le déversement se fait parfois dans les drains.

d)-le problème des déchets solides Ce problème se situe à l’amont de l’oasis, au niveau de la décharge municipal de Ain El Baîdha, ouverte depuis les années quatre vingt. Implantée dans le lit de l’oued El Malah , affluent de l’oued de Gabès , elle pose actuellement problème du fait des risques de pollution qu’elle présente pour l’Oued de Gabès et les environs, les ordures étant entassées sans traitement et sans compactage. Une décharge intercommunale est programmée au Nord - Ouest de Ghannouch, dans le cadre du programme PRONAGDES (Programme National De Gestion des Déchets Solides).

e)-La situation de l’hygiène dans l’oasis La multiplication des formes de pollution, la destruction des infrastructures et l’apparition de nouvelles nuisances dues à l’installation de nouvelles activités (élevage bovin) ou équipements d’infrastructures (station d’épuration) sont à l’origine d’une dégradation de l’état de l’hygiène. Le premier problème est relatif aux boues extraites de la station d’épuration, séchées à ciel ouvert, ce qui favorise la prolifération de mouches dans les environs (secteur de Chatt Essalem). Par leur multiplication et les conditions d’hygiènes médiocres, surtout pour ce qui est du dépôt de fumier, les étables sont responsables de prolifération des mouches et moustiques et du dégagement de mauvaises odeurs. Affectés par l’extension des constructions et sectionnés dans certain endroits (le cas des drains), mal curés ou peu entretenus, les drains constituent des foyers de larves et de moustiques. Des décharges sauvages sont également présentes dans l’oasis. Elles constituent autant de foyers de nuisances.

8- LA PROBLEMATIQUE DES RESSOURCES HALIEUTIQUES :

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8-1- Production annuelle

La totalité de la production est estimée à 7,3 milles tonnes par an répartie comme suit :

Pêche 1371 côtière tonnes Pêche au chalut 5809 tonnes Pêche au thon 42 tonnes Autres 123 tonnes Total 7345 tonnes

La flottille du gouvernorat de Gabès est constituée de

206 Barques motorisées 134 Barques non motorisées 8 Thoniers

8-2-La problématique proprement dite Il a été observé que les pressions exercées sur les ressources halieutiques subissent actuellement des pressions de dégradation provenant de la pêche au chalut à des profondeurs inférieures à 30 m, et de la pêche côtière qui utilise un nombre de barques dont l’exploitation est largement supérieure aux disponibilités halieutiques. Ces deux contraintes ont permis de constater une surexploitation des ressources halieutiques qui s’aggrave d’une année à l’autre. Par ailleurs le rejet par les Industries Chimiques Maghrébines (ICM) estimé à 12000 tonnes par jour de phosphogypse directement dans la mer a favorisé la disparition d’une grande partie de la biodiversité marine. La surexploitation des ressources halieutiques par la pêche et sa destruction par la pollution marine par le rejet industriel a donné naissance à une désertification maritime.

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9- LES PROJETS DE DEVELOPPEMENT EN COURS

9-1- Le programme de développement rural intégré (PDRI) Le PDRI a permis de mettre en valeur les zones les plus déshéritées de la région de Gabès. Le choix des zones ou zonage des interventions a été élaboré à partir de la carte des priorités régionales. Les critères utilisés sont socio-économiques et sont en nombre de 16. La population cible est impliquée dans le choix des actions prioritaires. Une enquête socio-économique est effectuée auprès de toute la population de la zone d’intervention. Ce programme comprend des actions productives agricoles, des actions productives non agricoles (les petits métiers), des actions d’infrastructure, et des actions d’amélioration de conditions de vie. Ce programme a connu deux générations. La première génération qui s’étend de 1984 à 1996, a concerné 10 projets qui ont touché les zones rurales de 5 délégations du gouvernorat. Les 10 zones bénéficiaires se trouvent dans les délégations de :

• Menzel Habib (basses plaines méridionales 221 bénéficiaires : Ouali 97 bénéficiaires, • Laamarate 124 bénéficiaires) • El Hamma ( Bhayer : 339 bénéficiaires à Oued Ben Ghilouf) • Mareth (Jeffara : 708 bénéficiaires : à Ichoune 152 bénéficiaires, Tounine 262 bénéficiaires, Segui Mareth 232 bénéficiaires, Zrig El Ghandri 77 bénéficiaires et Zarat 85 bénéficiaires) • Metouia (Aradh : 141 bénéficiaires à Hicha) • Matmata (Matmata 124 bénéficiaires à Touchine) Cette première génération a touché 1797 bénéficiaires pour un coût global de 10,8 MDT. La réalisation des projets a été effectuée sous forme d’actions individuelles des crédits pour les populations bénéficiaires) et d’actions collectives (aménagement des zones irriguées, travaux CES, création de forages).

La seconde génération de PDRI, a commencé en 1994. Les zones qui ont bénéficié de ces projets se trouvent dans les délégations de :

* Menzel Habib 353 bénéficiaires à oued Zitoune * Gabès Ouest 179 bénéficiaires à Gabès Ouest * Mareth 241 bénéficiaires à Ouarifen * Hamma 88 bénéficiaires à El Afsa

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Cette seconde génération a touché 861 bénéficiaires avec un coût d’investissement de 11,8MDT. Les réalisations des actions sont montrées dans le tableau suivant :

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Tableau 37 : Réalisations des actions (2émé génération) Action Quantité

1/ Actions productives agricoles Création de forage 3 unités PPI 220 ha Puits de surface 135 unités Citernes privées 305 unités Parcours 514 ha Arboriculture 2230 ha Camelin 80 têtes Bovin 66 têtes Ovin + Caprin 2893 têtes Citernes tractées 345 unités Serres 62 unités Apiculture 79 unités

Source : CGDR 2005

Action Quantité 2/ Actions productives non agricoles Petits métiers 37 3/ Infrastructure Pistes 69Km AEP 3330 bénéficiaires Electrification 499 bénéficiaires Aménagement CES 1800 ha Brise vent +tabia 21 ha

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Centre de santé de base 1

Source : CGDR 2005 Les impacts socio-économiques du PDRI se résument comme suit :

- amélioration du taux d’électrification de 45% à 95%

- amélioration du taux de desserte en eau potable de 36% à 82%

- amélioration du taux de désenclavement de de 35% à 90%

- réduction du taux de chômage de de 30% à 15%

- amélioration du revenu agricole

Le revenu a été multiplié par

Source : CGDR 2005 3 en sec 5 en irrigué 2 en mixte

9-2- Le projet de développement Agricole Intégré (PDAI) Ce projet est initié par la Banque Africaine de développement (B.A.D). Il s’est fixé comme objectifs la gestion durable des ressources naturelles et plus particulièrement des terres agricoles et des parcours dans la zone montagneuse fortement touchée par l’érosion hydrique et éolienne, avec amélioration de leur productivité à travers une plus grande participation de la population cible. L’approche participative est introduite comme instrument pour une gestion durable des ressources. Les différentes activités du projet sont presque totalement achevées. Elles ont impliqué directement les UST (Unités Socio Territoriales) sous de PDP (Plan de Développement Participatif)

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Tableau 38 : Réalisations physiques du projet PDAI des zones montagneuses de Gabès N° Composantes Unités Programmées Réalisées %

1 Banquettes ha 16 848 15 975 95

2 Ouvrage d’épandage Unité 44 57 129

3 Forages Unité 49 49 100

4 PPI Ha 1600 1 840 115

5 Création et aménagement des Unité 141 165 117 citernes publiques

6 Aménagement des points d’eau Unité 28 32 114

7 Equipement hydraulique Unité 28 23 82

8 Pistes Km 86 86 100

9 Tabias (création et Km 775 800 105 rehaussement)

10 Arbustes fourragers Ha 500 500 100

11 Mise en défens Ha 4 000 4000 100 12 Arboriculture - Olivier Ha 10 200 9 473 92 - Amandier Ha 1300 1800 138 - Figuier Ha 1300 1800 138 - Palmier Unité 800 7900 99 - Outillage Unité 30 30 100 13 Elevage - Bélier géniteur Unité 780 780 100 - Bouc géniteur Unité 630 630 100 - Apiculture Unité 300 400 133 - Chèvre laitière Unité 200 105 52 - Lapin Unité 45 45 100 - Aviculture Unité 50 50 100 14 Artisanat Bénef. 500 500 100

Source CRDA, Gabès 2005

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10- LA RECHERCHE A MENZEL HABIB

Plusieurs définitions ont été avancées sur le terme désertification, la plus récente est celle conçue à la suite du sommet de Rio (1992) : C’est la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines (CNUD, 1994). La région du Menzel Habib, où le milieu naturel connaît les années soixante dix des transformations profondes qui ont rompu les équilibres initialement existants suite à une forte pression anthropique, a profité de plusieurs études relatives au problème de la dégradation et de la désertification. Dans ce qui suit, on présente les principaux travaux réalisés sur le milieu naturel de Menzel Habib.

1- Etablissement d’un modèle écologique régional en vue de la planification et de l’aménagement agropastoral des régions arides appliqués à la région de Zougrata. La carte des écosystèmes écologiques de 1978 produites par ce modèle est considérée comme étant l’état initial (zéro). Ce modèle a été établi par Floret, le floch, Pantanier et Romane en 1978.

2- les résultats des mesures concernant la phytomasse, la production, la dynamique de la végétation et les systèmes écologiques réalisés à Menzel Habib sont d’une grande importance pour le suivi évaluation de la sensibilité des sols à la dégradation et des mises en défens en tant qu’indicateurs d’impact du moyen de lutte contre la désertification. Ces résultats ont été trouvés par Floret et Pontanier en 1982.

3- La mise en place d’un dispositif chargé à partir de la zone test de Menzel Habib d’évaluer sous ces principaux aspects (physiques, écologiques, socio-économique etc.) L’impact des actions de développement et de lutte contre la désertification. Ce dispositif a été monté par Floret en 1991

4- Chahbeni B. en 1992 a conclu que la région de Menzel Habib constitue une zone de confluence de plusieurs flux éoliens en provenance du bassin du grand Erg oriental. Cette confluence a comme conséquence directe une forte activité éolienne dont le potentiel érosif est accru par la dégradation poussée du sol et de la végétation.

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L’auteur a présenté des critiques concernant l’orientation des brises vents mécaniques et la discontinuité des brises vents biologiques. Il a enfin développé certaines techniques de protection et de lutte contre le vent l’ensablement.

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5- Un essai de remises d’espèces pastorales autochtones à Menzel Habib a été réalisé en vue de reconstituer les steppes productives et résilientes, on a abouti à la création d’une steppe proche de la steppe de référence .Cette steppe ne se serait pas aisément réinstallée d’elle –même faute de semenciers et du fait que les milieux ont franchi un seuil d’irréversibilité. Cet essai a été réalisé par Le Floche en 1995.

6- Khattali H. en 1996 a conclu que les vents les plus érosifs à Menzel Habib sont ceux qui proviennent de l’Est, des Sud et du Nord. La lutte curative de l’ensablement des cultures est possible grâce aux recours à la technique du « Mulching ». La mise en défens, maintient des bandes de dégradation non labourées de 10 à 20m hors de la mise en culture.

7- Tbib A. en 1998 a montré que le fonctionnement de l’écosystème et son dynamisme à Menzel Habib sont régis par un grand nombre de facteurs. Les trois principales composantes (sol, végétation et population humaine) sont étroitement liées par des relations d’actions et de réactions, et s’influencent mutuellement. Ce travail qui s’intègre dans le cadre du projet DYPEN vise à mieux comprendre la réaction des principales formations végétales sous l’effet des perturbations anthropiques des milieux. L’analyse de données par l’A.F.C montre que le complexe écologique de Menzel Habib, est présenté par cinq sous systèmes écologiques qui diffèrent selon la composition floristique, les particularités édaphiques et les modes d’utilisation humaine.

Les cinq sous systèmes écologiques sont les suivants : • Les milieux peu perturbés • Les milieux steppiques ensablés • Les milieux très perturbés • Le milieu de Garâat très perturbé • Les friches post-culturales.

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CHAPITRE IV : PROBLEMATIQUE GENERALE DE DEVELOPPEMNT : PROPOSITION DE ZONAGE ET AXE DE DEVELOPPEMENT

1- PROBLEMATIQUE DE DEVELOPPEMENT

Le gouvernorat se caractérise par un climat aride supérieur à saharien supérieur, pluie torrentielle à faible, température élevée, vents assez fréquents à potentiel érosif et a pouvoir desséchant, sécheresse fréquente.

9 Ressources en eau de la nappe phréatique et de la nappe profonde surexploitées

9 Systèmes d’irrigation et de conduite de culture gaspillent l’eau, mauvaise gestion des périmètres au niveau des oasis.

9 Le réseau hydrographique est très dense, le coût d’aménagement est très élevé, très forte érosion hydrique au niveau des glacis et des montagnes (les matamats).

9 Très forte érosion éolienne au niveau de Menzel Habib de Znama

9 Les sols sont très peu profonds à texture sablo limoneuse et sablo gypseuse et sont très sensibles à l’érosion hydrique et éolienne. Ils sont pauvres en matière organique. 60 à 80% des terres sont sensibles à l’érosion éolienne.

9 Les potentialités pastorales pérennes sont très limitées. La végétation pérenne présente une très faible densité pastorale.

9 L’élevage est encore traditionnel, la sédentarisation de la population a provoqué avec l’augmentation de l’effectif du troupeau (ovin et caprin) le surpâturage

9 Risque d’extension de l’arboriculture dans les zones fragiles et sensibles à l’érosion hydrique et éolienne important

9 L’utilisation du polydisque aggrave le phénomène de l’érosion

9 L’agriculture n’emploie que 15,7% de la population active

______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 100

9 Le taux de chômage est très important pour les quatre délégations (22% à El Hamma, 19.7% à Matmata, 16,3% à Metouia, 15,3% à Gabès Sud).

9 Le régime foncier collectif défavorable à l’extension des cultures est donc favorable à la dégradation et à la transhumance. Il y a risque de conflits sur les droits d’usage.

9 Forte concentration de la population dans les villes côtières (Gabès ville, Gabès Sud, Gabès Ouest, Ghannouche et Metouia), 10% de la superficie totale du gouvernorat abritent 54% de la population totale.

9 Risque de disparition de l’oasis maritime, suite à un habitat anarchique non contrôlé.

9 Pollution de la mer et dégradation très avancée des ressources halieutiques (faune et flore) par une pêche surexploitatrice et un rejet de phosphogypse surabandon.

2- CHOIX DES ZONES Avant d’élaborer un plan d’aménagement, il est indispensable de procéder à l’identification des zones prioritaires d’intervention en se basant sur l’analyse de l’état actuel des ressources et de la dynamique de l’occupation de l’espace. L’approche préconisée est une analyse multicritère basée sur une superposition d’un ensemble de paramètres (climats, type d’érosion et intensité, hydrologie, pédologie, nappes et exploitation etc…) qui sont indispensables à la conception de projets de lutte contre la désertification. Les critères suivants ont été choisis pour cette analyse multicritère : ƒ Le découpage administratif ƒ L’érosion hydrique (réseau hydrographique et bassins versants…) ƒ L’érosion éolienne (vent direction et intensité, couloirs…..) ƒ La sensibilité à la désertification ƒ La pollution maritime ƒ L’importance des nappes (débits, état d’exploitation, salinité,…) ƒ La pédologie (type de sol, aptitude et vocation culturale) ƒ L’occupation du sol ƒ L’activité agricole et pastorale ƒ La densité de la population, sédentarisation, le chômage et la pauvreté ƒ Le statut foncier ƒ L’infrastructure (route, piste électrification, eau potable…) ƒ La pollution atmosphérique.

9 Les différentes zones agro socio écologique du gouvernorat ______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 101

Six zones agro socio écologiques ont été identifiées (Figure9) 1- Le complexe maritime de Gabès 2- La zone des oasis littorales de Gabès 3- La zone de Menzel Habib (la basse plaine méridionale) 4- La zone d’El Hamma et des Matmatas 5- La zone de Mareth 6- La zone Nord de Metouia et Sud Ouest de Gabès Sud.

Trois types de désertification affectent la région de Gabes, il s’agit :

1) d’une désertification marine causée par la pollution industrielle et la surexploitation des ressources halieutiques 2) d’une désertification oasienne causée par la haute densité d’urbanisation au niveau littoral. 3) d’une désertification dite classique causée par l’érosion hydrique et éolienne

La répartition de ces trois désertification selon les six zones agro socio écologiques est comme suit :

- Le complexe maritime de Gabès est sujet d’une désertification intense marine dont l’agent causal est la pollution - La zone des oasis littorales de Gabès est l’objet d’une désertification urbanistique très forte due aux problèmes inhérents à la forte densité de la population littorale - La zone continentale est le théâtre d’une désertification à la fois hydrique et éolienne. Elle se subdivise selon le degré d’intensité de la désertification en quatre régions comme suit :

¾ La région de Menzel Habib : la désertification est très forte, elle est due à l’érosion essentiellement éolienne ¾ La région des Matmatas et d’El Hamma est sensible à la désertification est due à l’érosion principalement hydrique ¾ La région de Mareth est moyennement sensible à la désertification ¾ La région Nord Ouest de Metouia et le Sud Ouest de Gabès Sud est peu sensible à la désertification.

______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 102

Figure N°: 8 Carte de zonage

Echelle : 1 / 700 000

N

MENZEL HABIB W E

S METOUIA

GHANNOUCH HAMMA GABES MEDINA

GABES OUEST

GABES SUD

MATMATA NOUVELLE

MARETH

MATMATA ANCIENNE

LEGENDE Limite du gouvernorat du Gabès Limite de délégation

Zone de montagnes et des plateaux Zone de glacis de pentes moyennes Zone de plaines et vallées: pentes faibles

Chemin de fer ______Réseau routier Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 103

3- ETUDE DE LA SENSIBILITE A LA DESERTIFICATION

L’étude de sensibilité à la désertification est d’une grande utilité dans l’élaboration des plans d’action régionale de lutte contre la désertification (PARLCD), du fait qu’elle permet la détermination des zones les plus sensibles à la désertification. En effet ces zones présentent une priorité d’intervention pour préserver le patrimoine sol et par conséquent assurer la durabilité du développement agricole. C’est ainsi que dans le cadre de l’élaboration du PARLCD et dans l’objectif de déterminer les zones prioritaires d’intervention, nous allons élaborer la carte de sensibilité à la désertification. En effet, la sensibilité à la désertification dans le gouvernorat de Gabès constitue un des principaux critères de prioritaire des zones d’intervention dans l’analyse multicritères. La carte de sensibilité à la désertification, est le résultat de la combinaison de plusieurs paramètres agissant sur la formation et l’accélération des processus désertiques. Elle permet la délimitation des zones de différents degrés de sensibilité à la désertification, et par conséquent la détermination des zones les plus menacées par la désertification, qu’il faut protéger par des aménagements appropriés.

3-1- Méthodologie La méthodologie adoptée pour l’étude de sensibilité à la désertification du gouvernorat de Gabès a été inspirée de celle développée dans le cadre du projet MEDALUS (Mediterranean Désertification And Land Use) qui avait pour principal objectif, l’élaboration de la carte de sensibilité à la désertification pour les pays méditerranéens. Cette méthodologie qui vise l’évaluation de la sensibilité à la désertification, repose pour le cas de Gabès sur la cartographie et la combinaison des principaux facteurs intervenant dans les phénomènes érosifs à savoir : 9 Le sol, 9 Le climat, 9 La végétation, 9 Les aménagements existants. 9 L’état social

Les cartes des pentes et des altitudes, au même titre que les cartes de la végétation et de l’occupation des sols, nous aident à évaluer la sensibilité à la désertification à travers ses principaux facteurs. L’appréciation des ces facteurs est faite à partir des principaux paramètres qui les composent. La sensibilité à la désertification est déterminée par un indice ISD (Indice de Sensibilité à la Désertification) obtenu à partir de la moyenne géométrique des cinq indices de qualité des facteurs retenus.

______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 104

ISD = (IQS x IQV x IQC x IQA x IQSc)1/5

______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 105

Avec : IQS : Indice de Qualité de Sol, IQV : Indice de Qualité de la Végétation, IQC : Indice de Qualité du Climat, IQA : Indice de Qualité d’Aménagement. IQSc : Indice de Qualité Sociale.

D’autre part, pour chaque facteur, l’indice de qualité est obtenu à partir de la moyenne géométrique des scores affectés aux différents paramètres agissant sur le facteur considéré. Signalons que la méthodologie retenue a été adaptée aux conditions physiques et socio- économiques de la région d’étude et ce à travers le choix des paramètres et leur notation pour évaluer l’indice de qualité de chaque facteur. La méthodologie adopte une notation des paramètres variant de la valeur de 1, (considérée comme la meilleure en n’ayant que très peu à aucune influence sur la désertification), à la valeur de 2 qui est la plus forte valeur affectée aux paramètres les plus influents sur la désertification.

3-2- Indice de qualité de Sol (IQS) Les paramètres de sol en relation directe ou indirecte avec sa sensibilité à la désertification sont si nombreux qu’il est impossible de les prendre tous en considération. Du fait qu’il s’agit d’un plan d’action régional de lutte contre la désertification pour lequel une cartographie de synthèse est préconisée, on s’est limité à certains paramètres simples, facilement mesurables et très influents sur la sensibilité à la désertification. Ces paramètres sont : 9 L’élévation (altitude), 9 la pente du terrain, 9 L’indice de Qualité de Sol (IQS) est donné par l’expression suivante : 9 IQS = (P x Z)1/2 Avec : Z : Score affecté à l’altitude du terrain. P : Score affecté à la pente du terrain.

Dans ce qui suit, nous donnons les scores à affecter aux différents paramètres de sol retenus. Altitude de terrain L’altitude est notée selon les classes adoptées par le modèle d’élévation.

______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 106

Tableau 39 : Classes d’altitude

Classes Description Score < 100m Faible 1 100 – 200m Moyenne 1.33 200 – 500m Forte 1.66 > 500m Très forte 2

Pente de terrain La pente est notée selon les classes adoptées par la carte des pentes.

Tableau 40 : Classes de pente

Classes Description Score < 5 % Faible 1 5 – 10 % Moyenne 1.33 10 – 20 % Forte 1.66 > 20 % Très forte 2

3-3- Indice de qualité de couvert Végétal

• Indice de qualité de la végétation (IQV)

L’état de surface du sol est un facteur qui doit être pris en considération dans l’évaluation de la sensibilité à la désertification. Il peut être apprécié par l’importance du couvert végétal, qui par son absence, la désertification est accélérée et par sa présence la désertification est freinée. L’importance du couvert végétal est déduite de la carte d’occupation des sols. Selon les types d’occupation des sols rencontrés, on détermine les classes du couvert végétal comme suit :

Tableau 41 : Classes du couvert végétale Classes Description Score Bon couvert végétal Forêt – Parcours amélioré 1 Couvert végétal Parcours naturel 1.33

______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 107

moyen Couvert végétal faible Arboriculture 1.66 Couvert végétal très Cultures annuelles 2 faible Source : CDCGE 2005 L’indice de qualité de la végétation (IQV) est égal au score attribué au type d’occupation de sol.

3-4- Indice de qualité du climat (IQC)

Les conditions climatiques agissent sur l’accélération des processus désertiques. Compte tenu des données disponibles nous retenons l’étage bioclimatique comme paramètre pour évaluer l’indice de qualité du climat. L’indice de qualité du climat (IQC) est donné par l’expression suivante : IQC = EB Avec : EB : Score affecté à l’étage bioclimatique, Dans ce qui suit nous donnons les scores à effectuer au paramètre de climat retenu. Etages bioclimatiques Pour noter les étages bioclimatiques couvrant la zone d’étude, d’après la carte des étages bioclimatiques, nous avons adopté 3 classes allant de l’Aride supérieur au Saharien Supérieur. Les scores attribués à ces 3 classes sont comme suit :

Tableau 42 : Classes des étages bioclimatiques

Classes Description Score 1 Aride supérieur 1 2 Aride inférieur 1.5 3 Saharien Supérieur 2 Source : CDCGE 2005

3-5- Indice de qualité d’Aménagement Du fait que les aménagements CES ont pour principal objectif la réduction de la désertification, les zones aménagées deviennent moins sensibles aux phénomènes désertiques. En effet, selon l’importance et l’état des aménagements réalisés, on peut évaluer la sensibilité à la désertification des zones aménagées. L’importance des aménagements est déduite de la carte des aménagements existants.

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Ainsi une zone aménagée avec des travaux en bon état, est considérée comme stable et par conséquent très peu sensible à la désertification, alors qu’une zone non aménagée malgré qu’elle nécessite des travaux d’aménagement est très sensible à la désertification. Pour la première zone, on attribue la valeur de 1, et pour la deuxième zone, on affecte la valeur de 2. Alors que pour une zone aménagée avec des aménagements nécessitant des travaux de sauvegarde, on attribue la valeur de 1,5.

Dans le tableau 31, nous donnons les scores à affecter pour les 3 classes d’aménagement existant.

Tableau 43 : Classes d’aménagement

Classes Description Score

1 Zones aménagées avec des travaux en bon état 1

2 Zones aménagées avec des aménagements nécessitant des travaux 1.5 de sauvegarde 3 Zone nécessitant des travaux d’aménagement mais non aménagée. 2

Source : CDCGE 2005

L’indice de qualité d’aménagement (IQA) est égal au score affecté à la zone considérée.

3-6- Indice de qualité Sociale (IOSC) Les paramètres sociaux en relation directe ou indirecte avec la sensibilité à la désertification sont si nombreux qu’il est impossible de les prendre tous en considération. Dans cette étude on s’est limité au simple paramètre de pauvreté, facilement mesurable et très influent sur la sensibilité à la désertification. Ce paramètre pour lequel nous disposons d’une base des données structurée par délégation, traduit bien, les risques de désertification. L’indice de Qualité Sociale (IQSc) est donné directement par la valeur de pauvreté : IQSc = Pa Avec : Pa : Score affecté au pourcentage de la pauvreté. Dans ce qui suit, nous donnons les scores à affecter : Le pourcentage de pauvreté est noté selon les classes suivantes :

Tableau 44 : Classes de pauvreté

Taux de pauvreté Description Score

< 10 Faible 1 ______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 109

10– 15 Moyenne 1.33 15 – 20 Forte 1.66 > 20 Très forte 2 Source : CDCGE 2005

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3-7- Classe de sensibilité à la désertification

La hiérarchisation de la sensibilité à la désertification dans le gouvernorat de Gabès est faite à partir des valeurs de l’ISD qui varie de 1 à 2. En effet, à partir de cet indice, on peut créer autant de classes qu’on désire en précisant les valeurs limites de l’ISD pour chaque classe. Pour l’étude de PARLCD, on propose les cinq (05) classes suivantes :

Tableau 45 : Classes de sensibilité à la désertification

Classes ISD Description 1 1 < ISD ≤ 1,2 Zones stables à très peu sensibles

2 1,2 < ISD ≤ 1,4 Zones peu sensibles à la désertification

3 1,4 < ISD ≤ 1,66 Zones moyennement sensibles à la désertification

4 1,66< ISD ≤ 1,8 Zones sensibles à la désertification

5 1,8 < ISD < 2 Zones très sensibles à la désertification Source : CDCGE 2005

Carte de sensibilité à la désertification L’examen général de la carte de sensibilité à la désertification (Figure N°9), montre que les sols du gouvernorat de Gabès sont en bonne partie assez sensible à la désertification et présentent les 6 zones de sensibilité différente à la désertification qui sont les suivantes : 9 Le complexe maritime de Gabès 9 La zone des oasis littorales de Gabès 9 La zone de Menzel Habib 9 La zone d’El Hamma et des Matmatas 9 La zone de Mareth 9 La zone Nord de Metouia et Sud Ouest de Gabès Sud.

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4- LES ORIENTATIONS ET LES STRATEGIES DU PAR-LCD DE GABES

1 – CONTRAINTES, OBJECTIFS ET PRIORITES D’INTERVENTION :

L’étude du PAR-LCD de Gabès a permis de mettre en exergue une méthodologie à suivre en vue de rendre plus efficace le programme d’action national (PAN) .Cette méthodologie comprend trois étapes qui sont les suivantes : 1- Identification des contraintes spécifiques à la région de Gabès. 2- Précision des objectifs pour les contraintes. 3- Détermination des zones sensibles d’intervention de lutte contre la désertification.

A/- Identification des contraintes Les facteurs qui contribuent actuellement à la désertification de la région de Gabès prennent plusieurs formes de contraintes :

ƒ la contrainte urbaine et la contrainte industrielle :

La contrainte urbaine est due à une forte concentration de la population dans les communes qui entourent les oasis littorales. Les 67% de la population habitent les délégations littorales. Les oasis sont donc l’objet d’un habitat anarchique et se trouvent dans un état d’abondant laissant apparaître par manque de drainage une halomorphie (salinisation) et une hydromorphie. La contrainte industrielle réside dans le rejet du phosphogypse directement dans la mer (1200 tonnes /jour) par les ICM (Industries chimiques Maghrébines).

ƒ La contrainte surpâturage et la contrainte érosion :

Le surpâturage au niveau des parcours qui totalisent 416600 ha soit 60% de la superficie totale du gouvernorat, l’augmentation des superficies arboricoles et céréalières au détriment des parcours, l’utilisation du polydisque, l’agressivité du climat (des pluies de 30 à 60mm tous les ans en quelques minutes), l’existence de plusieurs couloirs de vent surtout dans la région de Menzel Habib, le manque généralisé de matière organique dans le support sol ont aggravé considérablement le phénomène d’érosion hydrique et éolienne qui conjugué avec la pauvreté et le chômage, ont donné naissance à un paysage désertique surtout dans les zones rurales.

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ƒ La contrainte surexploitation La surexploitation des nappes phréatiques et des nappes profondes généralement fossiles a provoqué la salinisation au niveau des périmètres irrigués. La surexploitation du palmier par l’extraction du « legmi » jus de palmier a provoqué une grande perte dans la biodiversité donc une dégradation des espèces autochtones de la palmeraie. La surexploitation des ressources halieutiques est due à une flottille ayant un surplus en barques et en chalutiers qui pêchent dans le golfe de Gabès. ƒ La contrainte de gestion au niveau des associations (AIC et GDA) Les associations d’intérêt collectif rencontrent des difficultés de gestion (financière essentiellement, puis formation).

B/-Les objectifs : Partant des contraintes citées ci haut les objectifs du PAR peuvent s’inscrire dans une démarche globale intégrée en vue de promouvoir un mode de création de programme de développement intégré (PDI) dont les objectifs sont les suivants : 1) Création d’emploi et lutte contre la pauvreté pour réduire la pression sur les ressources naturelles : réduire le taux de chômage et le taux des familles nécessiteuses qui sont respectivement pour le cas de Gabès 15.4% et 9.2% (par la création des petits métiers, consolidation et de l’emploi agricole, appui aux activités féminines artisanales), faire face à une demande sociale accrue 72% de la population ayant un âge compris entre 0 et 39 ans. 2) Sauvegarde du patrimoine sol et du couvert végétal contre l’érosion hydrique très intense dans la région des Matmatas et l’érosion éolienne très forte dans la région de Menzel Habib. Sauvegarde de la biodiversité dans les oasis (pour les palmiers), dans les parcours (pour les espèces autochtones à haute valeur fourragère) et dans le milieu marin (faune et flore maritime). 3) Augmentation et diversification de la production agricole en vue d’améliorer le revenu des exploitants (actions innovatrices, un village un produit, l’agroalimentaire). 4) Désenclavement des zones rurales et amélioration des conditions de vie urbaine et rurale. 5) Promotion d’une approche globale et participative basée sur des conventions claires (renforcer l’aspect institutionnel ainsi que l’aspect formation) et une approche genre. 6) Vulgarisation de la culture entrepreneuriale en vue d’encourager l’initiative privée. A Gabès les services ne forment que 9.4 % (taux jugé faible) de la population active occupée (sensibilisation auprès des investisseurs privés,

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implantation des pépinières d’entreprises, création de pôles technologique à l’échelle régionale, incitation à l’exportation et à la promotion des produits agricoles de la région, création des services à haute valeur ajoutée tel que l’économie l’immatérielle, promotion de l’écotourisme (oasis maritime, troglodytes de Matmata…)

C/- Les zones prioritaires (zonage d’intervention)

Avant d’élaborer un programme d’action régionale (P.A.R), il importe d’identifier les zones prioritaires d’intervention. Pour ce faire une analyse de l’état actuel des ressources et de la dynamique de l’occupation de l’espace a été effectuée. L’approche appliquée est une analyse multicritère basée sur une superposition d’un ensemble de paramètres (climat, type d’érosion et intensité, hydrologie, sol et occupation culturale, le foncier, les nappes phréatiques et les nappes profondes, l’infrastructure, la densité de la population, le chômage et la pauvreté…). Cette approche nous a permis d’identifier six zones agro socio écologiques (voir figure 10) qui sont les suivantes : - Zone N°1 : formant le complexe maritime de Gabès qui est très sensible à la désertification type maritime causée par la pollution industrielle et la surexploitation des ressources halieutiques. - Zone N°2 : ce sont les oasis littorales très sensibles à la désertification causée par une forte densité urbanistique (construction anarchiques et pollution). - Zone N°3 : la région de Menzel Habib de la basse plaine méridionale très sensible à la désertification causée par une très forte érosion éolienne. - Zone N°4 : elle est constituée par les Matmatas et la région d’El Hamma. Elle est sensible à la désertification. L’érosion est principalement hydrique. - Zone N°5 : c’est la région du Mareth, elle est moyennement sensible à la désertification. - Zone N°6: elle est peu sensible à la désertification. Il s’agit du Nord de Metouia et du Sud Ouest de Gabès Sud.

2- LES ORIENTATIONS ET LES AXES DE DEVELOPPEMENT DU PROGRAMME D’ACTION REGIONAL (P.A.R)

Les différents plans et programmes de développement qui seraient mis en place doivent être conçus dans un esprit de complémentarité et d’intégration entre eux, d’une part, et avec les programmes déjà réalisés ou en cours de réalisation.

______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 115

Le programme de lutte contre la désertification englobe des composantes de gestion des ressources naturelles, des composantes de protection de l’environnement : conservation des eaux et des sols, réhabilitation des oasis littorales et la sauvegarde du milieu marin,des composantes d’investissement agricole et pastoral, d’économie d’eau, d’énergie renouvelable, d’appui aux activités familiales, des composantes d’appui à la constitution des groupements de développement agricoles (GDA), des composantes de réhabilitation des projets existants de géothermie, des composantes d’infrastructure et d’amélioration des conditions de vie. Six axes d’actions complémentaires et intégrés sont proposés dans le PAR.Il s’agit :

ƒ 1er axe : Renforcement des capacités, appui et accompagnement à la lutte contre la désertification :

Les actions projetées au niveau de cet axe sont : - Appui aux associations dans les oasis : Chéneni, Nahal, (Gabès –Ouest) ; kettana(Mareth) : par le développement de l’approche participative, formation et recyclage des cadres et des agents de ces associations et renforcement de leurs capacité de gestion. - Appui à la constitution des associations des groupements de développement agricole (GDA) par le biais de formation et de l’acquisition de moyen de gestion (ordinateur…)

ƒ 2ème Axe : Désenclavement, éradication de la pauvreté et amélioration des conditions de vie :

Entre la désertification et la pauvreté existe une relation de causes à effets. La lutte contre la désertification est fortement influencée par la pauvreté. Dans les délégations sujettes à l’érosion hydrique et éolienne les taux de pauvreté sont importants : 24% Matmata ; 14,2% à Matmata Jadida ; 17,5% à Menzel Habib, l’infrastructure rurale est faiblement développée dans ces régions dites pauvres. Le nouveau projet de Menzel Habib et le projet agropastoral de Matmata, Mareth, Hamma vont permettre de désenclaver les zones marginales par la construction de piste rurales, d’améliorer les conditions de vie de la population par l’électrification et l’amenée d’eau aux zones les plus enclavées et d’atténuer les taux de pauvretés ci haut cités. L’appui aux activités féminines par l’octroi de petit projets basés sur le petit élevage (cuniculiculture, apiculture….) et sur des activités artisanales permettant certes d’améliorer le niveau de vie de la famille grâce à une production alimentaire et artisanale destinée principalement à la commercialisation (économie de marché).

ƒ 3ème axe : développement et valorisation des activités agricoles et promotion des cultures alternatives :

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Il est vrai que l’extension anarchique de l’arboriculture au détriment des parcours est l’une des principales causes de la désertification .Cependant, et en dépit des conditions climatiques très aléatoires, les possibilités de développement existent encore dans le secteur suivant : - Réhabilitation des projets géothermaux dans la région d’El Hamma, des petites exploitations irriguées dans les oasis littorales (économie d’eau). - Mise en œuvre d’un programme de recherche- action et de démonstrations agricoles sur la base des besoins réels des agriculteurs et en étroite collaboration avec les chercheurs:agriculture biologique, valorisation des eaux non conventionnelles (eaux saumâtres et eaux usées, développement des cultures alternatives notamment la floriculture, les cultures industrielles (Henna, asperge) et la serriculture (5ème session).

ƒ 4ème axe : appui aux initiatives génératrices de revenu et promotion des activités visant L’amélioration des revenus :

Il est maintenant reconnu que le secteur agricole ne pourrait pas à lui seul résoudre tous les problèmes de chômage et de pauvreté. D’ailleurs ; vient en cinquième position derrière les bâtiments et travaux publics(BTP) avec 13672 emplois et avec un taux de croissance largement négatif(- 46.9%).Il est donc recommandé de créer une dynamique économique par : ƒ La création des petits métiers qui répondent aux besoins réels des zones rurales. ƒ La promotion du tourisme écologique et culturel tout en conservant les oasis littorales de Gabès et les maisons troglodytes de Matmata dans le circuit des oasis et du Sahara. ƒ La valorisation des restes des végétaux (matière organique) en généralisant la création des unités de compostage. Les régions intéressées par cette action sont : Mareth, hamma, Gabès ville. ƒ La création de pépinières d’entreprises au profit des jeunes diplômés. ƒ La création de jardins botaniques et espaces récréatifs à Kettana (mareth), à El Hamma et Chenini-Nahel. ƒ La valorisation des plantes aromatiques et médicales (création de petites unités de distillation).

ƒ 5ème Axe : Conservation, développement et valorisation des ressources en eau, sol, végétation et en biodiversité.

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L’objectif visé par cet axe est la gestion durable des ressources naturelles, et plus particulièrement des terres agricoles et des parcours dans les zones fortement dégradées telles que Menzel Habib, les Matmatas, Mareth et les oasis. • A Menzel Habib : environ 54% des terres (61020ha) sont sensibles à très sensibles représentent 45%(50850 ha) de la superficie totale de Menzel Habib. Les zones (1230 ha) non sensibles à l’érosion éolienne ne représentent que 1% de la superficie totale. Le montage d’un programme globale et intégré de lutte contre la désertification au profit de Menzel Habib est impératif. Ce programme doit être axé essentiellement sur la lutte contre l’érosion éolienne. • A Mareth et aux Matmatas : Cette grande région qui est sujette principalement à l’érosion hydrique subit des pertes des terres estimées à 8.3 106m3/an. C’est ainsi environ 70.000ha continuent à subir une dilapidation rapide de leur potentiel cultural et pastoral et nécessitent une intervention urgente. Un projet agropastoral sous forme d’un programme de développement intégré est d’une grande nécessité en vue de sauvegarder les terres des cultures et des parcours .Les actions doivent être axées sur une lutte contre l’érosion hydrique pour pouvoir mobiliser 44Mm3 d’eau de surface. Les ressources d’eau de surface mobilisées actuellement ne totalisent que 6.5Mm3 • Aux Oasis littorales : L’extension des oasis et la diminution des débits des sources d’eau ont contraint l’oasien à utiliser des quantités d’eau réduites ne permettant plus la satisfaction des doses de lessivage des sels, aussi l’abandon de certaines parcelles a-t-il nui considérablement au système de drainage ce qui a induit inéluctablement à l’hydromorphie et à la salinisation des sols. Cette situation exige une intervention urgente en appliquant un programme d’économie d’eau dans les oasis, la 2ème phase de l’APIOS 2 pourrait lever cette problématique, en plus d’une mise en oeuvre d’un programme d’appui aux associations d’eau dans les l’oasis.

3- PROPOSITIONS DES PROJETS

L’objectif principal de l’étude, est l’élaboration d’un plan d’action régional de lutte contre la désertification, sur la base des résultats du diagnostic de la situation actuelle et du support cartographique établi. Ainsi les solutions proposées et qui seront détaillées ou même modifiées par suite en fonction des spécificités de chaque zone, tournent au tour des points suivants :

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¾ A court terme : proposition des petits projets pour renforcer les aspects institutionnels, les aspects de participation, les aspects genre et les aspects de communication, information au développement durable. ¾ A moyen terme : introduction des composantes de développement intégré dans les projets existants : réhabilitation des projets en géothermie, énergie renouvelable (zone de parcours) ¾ A long terme : proposition d’une zone prioritaire pour un projet intégré de lutte contre la désertification qui pourrait être combiné avec un projet CES ou projet forêt ou autre : réhabilitation des oasis littorales, projet de lutte contre l’érosion éolienne à Menzel Habib, projet agropastorale (Matmata, Mareth et Hamma), économie d’eau dans les oasis.

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PROJET DE DEVELOPPEMENT AGROPASTORAL DES DELEGATIONS DES MATMATAS ET DE MARETH

1- JUSTIFICATIFS

La région des Matmatas et de Mereth est essentiellement sujette à une érosion hydrique intense. C’est dans cette région que presque 70.000ha des terres continuent à subir une délapidation rapide et une dégradation presque irréversible de leur potentiel cultural et pastoral et nécessitent donc une intervention urgente. Les trois oueds qui drainent les plus grandes superficies du gouvernorat traversent cette région, il s’agit de l’oued El Hamma, l’oued El Ferd et de l’Oued Sourrag. Les taux de chômage enregistrés dans les délégations des Matmatas (20 et 19,7%) sont les plus élevés du gouvernorat. Par ailleurs les Matmatas forment une poche de pauvreté assez inquiétante. La densité de peuplement est assez faible, la moyenne d’occupation varie de 5hab./km2ancienne Matmata) à 22hab/km2 (Matmata jedida), elle est nettement au dessous de celle du gouvernorat (48hab/km2). Cet indice de sous peuplement est certes lié à des facteurs ayant une influence directe ou indirecte sur la qualité de la vie dans cette région. Pour subvenir à ses besoins, la population de cette région exerce une forte pression sur les écosystèmes naturels. C’est pourquoi le surpâturage dans cette région est devenu une règle strictement observée par les agropasteurs.

Il est donc urgent d’intervenir en vue de sauvegarder les milieux dégradés et leur redonner une fonction productive plus importante tout en incitant les acteurs locaux à participer à la réalisation des actions de développement agro-pastoral.

II- OBJECTIFS

Le développement agro-pastoral vise essentiellement : - L’aménagement des parcours - la lutte contre l’érosion hydrique et éolienne - la protection des ressources naturelles - la création d’emploi - l’amélioration des conditions de vie des populations rurales isolées.

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III- LES COMPOSANTES Les composantes de ce programme sont de nature à répondre aux objectifs ci haut cités parmi ces composantes nous citons : 1)- Actions productives agricoles : Unité mille dinars Aménagement des parcours et arboriculture mise en défens 500 création de réserves fourragères en irrigué (eaux saumâtre) 1000 Création de réserves fourragères en sec 1500 Création et équipement de forage de 4 forages pour subvenir en besoin en 1200 eau pour les réserves fourragères Création et équipement de puits de 100puits de surface 1000 Economie d’eau 100 Différents équipements agricoles 1200 réhabilitation de l’arboriculture 500 Elevage. Camelin 400 Petites unités familiales d’élevage cunicole, avicole et apicole 1000 des filières et amélioration de la production. 1000

2- actions productives non agricoles (création d’emploi) :

Création des activités extra agricoles pour les femmes (artisanat) 400 Création de petits métiers 500

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3- Actions de sauvegarde de l’environnement par la conservation du sol, l’amélioration du potentiel hydrique a travers l’entretien des banquettes de terrassement et des ouvrages de recharge et d’épandage :

Aménagement des basins versants 1000 Ouvrages de recharge et d’épandage 1000 Création de Jessours 1000 Création de Tabias 1000 Entretien des Jessours, des tabias 500 Création des rideaux abris 500

4- l’infrastructure Aménagement des pistes rurales au sein des parcours 1800

5- Action d’amélioration de condition de vie : Adduction d’eau potable 300 Electrification 300 Création de citernes publiques 200

6- Action d’encadrement et d’accompagnement Appui aux structures associatives 400 Formation et vulgarisation 500 Unité de gestion 200

TOTAL 19000 md

III- LES BENEFICIAIRES - 500 familles seraient concernées par la constitution de petites familiales d’élevage cunicole, avicole et apicole. ______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 123

- 400 familles seraient intéressées par des activités artisanales. - 100 bénéficiaires en irrigué autour des puits de surface - 300 bénéficiaires en sec - 100 petits métiers à créer. - Presque 600 ménages seraient rattachés au réseau SONEDE - 200 manages auraient de l’électricité

IV- LE COUT ET LA DUREE DE REALISATION Le coût d’investissement de ce projet s’élève à 19 MD. La durée de réalisation des composantes de ce projet s’étable sur 5 ans.

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PROJET DE DEVELOPPEMENT INTEGRE (PDI) DE LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION A MENZEL HABIB

I- JUSTIFICATIFS

Les indicateurs socioéconomiques ont montré que la zone de Menzel Habib est classée parmi les zones les plus pauvres de la région de Gabès : 16.9% des familles sont nécessiteuses et ne peuvent subvenir à leurs besoins qu’en surexploitant les ressources naturelles. L’agro-pasteur dégrade continuellement ces ressources et exerce une forte pression humaine sur les écosystèmes naturels. La mise en œuvre des techniques de production et d’exploitation agricole comme la charrue à disques a permis des défrichements considérables en un temps très court. Toutes ces actions conjuguées avec l’importance des vents desséchants et violents des secteurs SW, W et NW ont rendu le milieu de Menzel Habib très dégradé. La densité de peuplement est de 10hab/km2 .Cette moyenne d’occupation est nettement en dessous de celle du gouvernorat (48 hab. / km2). Cet indice de sous-peuplement est lié à un ensemble de facteurs ayant une influence directe ou indirecte sur la qualité de la vie dans cette région qui est devenue une zone d’émigration et d’exode principalement vers Gabès et el Hamma. Il ya donc lieu de restaurer et de réhabiliter ce milieu dégradé en lui redonnant des fonctions productives plus importantes et en incitant les acteurs locaux à participer à la réalisation de toutes les actions de réhabilitation et ce par la mise en œuvre d’un programme de développement intégré de lutte contre la désertification.

II- OBJECTIF Ce programme de développement intégré vise essentiellement : - La protection des ressources naturelles - La lutte contre l’ensablement - La consolidation de l’emploi agricole. - L’amélioration des conditions de vie des populations rurales isolées. - L’appui à l’émergences de groupements de développement local et renforcement des associations communautaires existantes.

III- LES COMPOSANTES Les composantes de ce programme sont de nature à répondre aux objectifs ci hauts cités. Parmi ces composantes nous trouvons : ______Sté Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’Entreprises CDCGE 125

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1)- actions productives agricoles

Unité mille dinars Création de puits de surface (PS) 150 Equipement des PS 100 Entretien des PS existants 70 Promotion des espèces tolérantes aux sels 210 arboriculture irriguée 40 Arboriculture en sec (olivier et figuier) 950 Différents équipements agricoles (économie d’eau, tracteurs, moyen de 800 transport, électropompe, bassin d’eau …) Les parcours Mise en défens et fertilisation 280 Création de réserves fourragères en irrigué (eau soumâtre) 620 Création de réserves fourragères en sec 350 Elevage Bovin laitier 60 Caprin (en intensif) 150 Camelin 200 Petites unités familiales d’élevage cunicole, avicole et apicole 1200 Création d’unité de transformation des produits de l’élevage (fromagerie..) 100 Création de centres de vente d’aliments de bétail 90

2)-Action productives non agricoles :

Création des activités extra agricoles pour les femmes (artisanat) 400

3)-Action d’infrastructure :

revêtement des routes et aménagement des pistes rurales 4200

4)- Action d’amélioration de condition de vie : Adduction d’eau potable 300

Electrification 290

création de citernes publiques 150

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création de deux centres de santé de base 120

5)- Action de sauvegarde de l’environnement :

Création de Jessours 600

-Entretien des Jessours, des tabias et des citernes 200

Création de Tabias 1500

Consolidation des Tabias et par des plantations 400 Création de rideaux Aloris 500 encouragement par des subventions des outils à dents et la limitation de la 100 charrue à disques encouragement à des techniques préventives (déchiffrement par bandes) et 100 au mulching

6)- action d’encadrement et d’accompagnement :

Appui aux structures associatives et coopératives de service 200 Formation et vulgarisation 250 Unité de gestion 200

Total 15000

IV- LES BENEFICIAIRES - 500 familles seraient concernées par la constitution de petites unités familiales d’élevage cunicole et avicoles. - 200 familles seraient intéressées par des activités artisanales - 500 ménages seraient rattachés au réseau SONEDE. - 150 ménages auraient l’électricité. - 80 bénéficiaires en irrigué autour des puits de surface. - 140 bénéficiaires en sec.

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V- LE COUT ET LA DUREE DE REALISATION : Le coût d’investissement de ce projet s’élève à 15 MDT. La réalisation ce projet s’étalerait sur 5 ans.

PROJET D’ECONOMIE D’EAU D’IRRIGATION DANS 18 OASIS DE GABES (306 HA)

I- JUSTIFICATIFS

Les canaux tertiaires en terres dans les oasis de Gabès occasionnent des pertes en eau évaluées à 30% ; la dégradation des canaux en ciment, la destruction des vannes constituent les problèmes de l’infrastructure hydraulique dans les oasis. Les oasis sont actuellement l’objet d’une hydromorphie et d’une salinisation presque continues dues essentiellement à une remontée du niveau de la nappe superficielle salée. L’exploitation oasienne attend plus de 6 semaines pour avoir son tour d’eau et ce par insuffisance du débit dans le secteur amont, et insuffisance des ressources dans le secteur aval. Il importe donc de se greffer sur la 2ème phase de l’APIOS 2 en vue d’assurer une économie d’eau dans les oasis et de créer un réseau de drainage enterré à ciel ouvert pour abaisser le niveau des nappes superficielles et réduire par conséquent les dégâts dus à l’hydromorphie et aux sels.

II- OBJECTIFS Le projet vise l’amélioration des installations d’irrigation et des conditions de gestion des ressources hydriques dans 18 oasis de Gabès dont la superficie est de 3066ha. Le projet renforcera les AIC dans l’élaboration de leur plan d’action et dans l’encadrement de leurs adhérents.

III- LES COMPOSANTES : - Les principales composantes du projet sont : - l’aménagement des canaux tertiaires en terre par des canaux en béton armé et/ou des conduites en PVC. - L’implantation d’un réseau de drainage enterré et à ciel ouvert. - Appui et renforcement des AIC

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IV- LES BENEFICIAIRES : Ce projet va toucher environ 3000 petits exploitants.

V- LE COUT ET LA DUREE DE REALISATION Le coût est estimé à 15 MDT. La réalisation des composantes va s’étaler sur 3 ans.

PROJET D’APPUI AUX ASSOCIATIONS TRAVAILLANT DANS LES ZONES DE L’OASIS

I- JUSTIFICATIFS

L’étude a démontré que la situation des oasis du gouvernorat de Gabès nécessite une intervention d’envergure pour rentabiliser les activités agricoles, sauvegarder la biodiversité et assurer une meilleure participation des habitants dans la vie communautaire au sein des oasis. Ces objectifs ne pourraient être atteints que par des interventions multisectorielles capables d’assurer un développement intégré cohérent. Le rôle des associations comme acteur privilégié dans le développement communautaire est important en matière de participation des populations, de service de proximité et de communication / information. De ce fait, il est essentiel d’appuyer les organisations existantes afin de dynamiser leurs rôles et de coordonner leurs interventions.

II- LES OBJECTIFS

Le projet d’appui aux associations travaillant dans les zones oasiennes vise essentiellement à : • Développer les capacités internes des associations à concevoir et à assurer le montage des projets. • Maîtriser les outils de communication et notamment des contacts avec les habitants. • Développer les capacités en matière de sensibilisation communication dans les établissements scolaires et mettre en place les écoles durables. • Mettre en place un dispositif de suivi des projets en utilisant le système d’Information Géographique S.I.G. et les logiciels bénéficiaires des prêts.

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III- CONTENU DU PROJET

Le projet d’appui aux associations travaillant dans les zones oasiennes est formé des actions suivantes :

1) Assurer une formation des membres des associations en matière de conception et élaboration des projets de développement pour développer le partenariat avec le conseil du gouvernorat et les autres administrations et ainsi que la coopération internationale. 2) Assurer une formation / accompagnement par des actions d’appui à moyen terme (1 année) pour développer la capacité des associations travaillant dans les zones oasiennes à concevoir les activités de communication. 3) Participer à la mise en œuvre du projet national des écoles durables dans les zones des oasis, et ce, en facilitant les conclusions des accords avec le conseil du gouvernorat et le ministère de l’environnement et de Développement Durable. 4) Appuyer les associations en matière de formation et d’acquisition du logiciel SIG mise en place de base des données de suivi des bénéficiaires pour développer leur capacité de gestion de développement.

IV- BENEFICIAIRES

Toutes les associations de développement, d’environnement et de sauvegarde des établissements scolaires.

Action Coût (1000 DT= mdt) 1)- formation des membres 25 mdt

2)- Accompagnement en communication = 6mois/consultant 50 mdt

3)- Ecoles durables 30 mdt

4)- Appui institutionnel : SIG et suivi des projets 15 mdt

Total 255 mdt

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PROJET DE GESTION DE LA ZONE SENSIBLE DE L’OASIS DE GABES REHABILITATION DES OASIS LITTORALES

I- JUSTIFICATIFS

L’oasis de Gabès correspond à un chaînon d’un écosystème fragile car l’oasis représente avec ses ressources naturelles primordiales (eau et sol), le seul élément fertile et productif, comparé à l’espace qui l’entoure. L’attraction qu’exerce l’eau et la verdure confère à cet espace les caractéristiques d’un refuge et d’un lieu de survie des végétaux, des animaux et des hommes qui contribuent grâce à une relation équilibrée, à l’existence de l’oasis. Ces grands paramètres : ressources en eau et en sol, ressources végétales, ressources animales et ressources humaines constituent les piliers interpendants du système oasien et tout facteur de déséquilibre qui affecte l’un de ces paramètres aura obligatoirement une grave répercussion sur les autres et risque de faire passer rapidement l’oasis à des stades improductifs.

L’oasis connaît actuellement les contraintes suivantes : - Une salinisation accrue des sols qui menace l’existence même des cultures. - Une diminution du taux de matière organique suite à l’abandon des pratiques traditionnelles (le compostage) et la dissociation entre culture et élevage. - Un recours excessif aux engrais chimiques et aux pesticides. - Un mauvais drainage dû à diverses causes. - Une exploitation irraisonnée des ressources en eau.

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- Une surexploitation des nappes qui entraîne un abaissement important de leur niveau ce qui occasionne un appel souterrain d’eau marine salée et polluée qui contribue à la dégradation des ressources sol et végétation. - A une pollution accrue de l’air, des sols et des eaux qui contribuent à l’accentuation de l’appauvrissement biologique - A une extension urbaine qui se fait sur les terres cultivées. - A l’abandon de la culture des parcelles - la perspective de remplacement du réseau traditionnel de rigoles en terre battue par un système des canaux en béton et en tuyaux PVC qui aura impact négatif sur l’humidification globale des sols de l’oasis et sur le drainage. - la disponibilité de boues séchées, issues de la station d’épuration, dont la réutilisation comporte des risques, qui demeurent, à notre connaissance, non encore évalués,un risque agronomique et un risque pour la santé humaine et animale avec l’éventualité d’introduction de germes pathogènes.

II- LES OBJECTIFS

- Le projet proposé se base sur l’étude réalisée par l’APAL par l’intermédiaire de la société Consulting en Développement Communautaire et en Gestion d’entreprise (CDCGE) en 1999 et qui a pour objectifs : - Assurer la protection de l’oasis et sa préservation comme rempart devant la désertification et qui sera un refuge aux hommes et aux animaux, un potentiel culturel et du patrimoine et un capital socio-économique pour la région et notamment pour la ville de Gabès. - Réanimer l’oasis comme base de développement du tourisme écologique et culturel qui renforce le tourisme balnéaire et diversifie les produits touristiques. - Rendre l’oasis un lieu d’attraction pour activer la participation des organisations de la société civile dans le développement durable. - Renforcer l’impact des grands projets réalisés par l’Etat pour la sauvegarde de la biodiversité et la lutte contre la pollution dans le gouvernorat de Gabès.

III- CONTENU DU PROJET - la sauvegarde des ressources en eau et des réseaux d’irrigation. - la conservation de la biodiversité - L’amélioration de l’environnement par la sauvegarde des réseaux de drainage,la réglementation des conditions de dépôt de fumier et des étables et de la dépollution des oueds. - la sauvegarde des exploitations agricoles.

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- La réglementation des activités non agricoles - Le développement et appui aux ONG dans l’oasis.

IV- COUT DU PROJET : 10MDT

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CONCLUSION

La mobilisation des ressources naturelles dans le gouvernorat de Gabès a permis d’assurer le développement du secteur agricole et de l’économie dans son ensemble. Ce développement a été par ailleurs rendu possible grâce à une mobilisation tout aussi importante de ressource financière et de moyens humains. Afin de consolider les acquis de la phase de développement que vient de connaître la région, il est impératif d’accorder plus d’attention à une gestion rationnelles des ressources et pour un développement durable. Or dans un contexte de libéralisation de l’économie et de mondialisation des échanges il devient de plus en plus nécessaire d’assurer parallèlement à la durabilité des ressources une efficience économique et une plus grande équité sociale. La réalisation de ces objectifs ne peut alors être atteinte que par la participation de l’ensemble des acteurs et notamment des populations concernées et avec un cadre institutionnel plus approprié à cette participation. Cet ensemble d’orientation ne peut par ailleurs réussir sans un cadre politique qui donne les impulsions nécessaires à l’économie et qui en oriente les rapports entre les secteurs. Le travail d’élaboration du PAR/LCD du gouvernorat de Gabès est venu au moment opportun de préparation du XIème Plan pour contribuer à la réflexion générale autour du développement durable et d’une gestion rationnelle des ressources naturelles. Sa formulation a mobilisé un nombre important d’acteurs de différents horizons, administratifs, entrepreneurs, mondes associatifs et celui des organisations de base. Tous ont pu exprimer leur manière de juger l’état des ressources naturelles et de projeter leur évolution future et de s’exprimer sur les conditions d’un développement durable basé sur une gestion rationnelle des ressources naturelles. Le diagnostic réaliste de l’état des ressources naturelles, permet d’émettre quelques idées concernant les objectifs de développement et les orientations stratégiques pour un développement durable. La traduction de ces orientations en terme d’axes de développement et de projets et programmes d’action donne un contenu opérationnel au PAR/LCD. Les recommandations suivantes peuvent être formulées. Elles concernent à la fois les orientations stratégiques et les axes de développement. Il s’agit d’ :

• Elaborer une articulation meilleure entre les spéculations notamment en ce qui concerne l’agriculture et l’industrie alimentaire afin d’améliorer la rentabilité de la production agricole, et de créer plus d’emploi.

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• Améliorer la productivité du secteurs agricole et diversifier ses productions afin de rentabiliser au mieux l’usage des ressources naturelles et dégager des surplus en investissement dans les autres secteurs ; • Veiller au développement de l’agriculture en sec en parallèle avec celui de l’agriculture irriguée, car l’équilibre de la région dépend autant de l’une que de l’autre ; • Améliorer l’environnement de la production agricole par le renforcement de conseil aux producteur et par l’organisation des filières afin d’assurer une commercialisation dans de bonnes conditions pour les produits de la région ; • Renforcer les organisations des producteurs pour les rendre plus actives au niveau de l’organisation des filières et de l’encadrement des producteurs ; • Améliorer les capacités des ONG et des organisations de base afin d’en faire de vrais partenaire dans le processus de développement ; • Prendre en considération dans les périmètres irrigués le degré de la salinité des ressources en eau de surface, ce problème a des effets dégradants sur le sol ; • Veiller à intégrer les ressources forestières et pastorales dans le circuit économique tout en tenant compte de la fragilité de ces ressources ; • Mettre au point une stratégie de diversification du tissu économique à la fois au niveau local et de celui du gouvernorat ; • Donner une plus grande réactivité au cadre juridique et réglementaire dans l’usage des ressources naturelles ; • Renforcer le cadre institutionnel de partenariat à l’échelle régionale ; • Mettre en place les instruments d’une politique de développement régional adaptée aux spécificités du gouvernorat de Gabès; • Mettre au point une stratégie de promotion de l’écotourisme afin de diversifier l’offre touristique de la région, de diversifier les activités économiques et de valoriser autrement les ressources naturelles. • Appui et assistance technique du transfert des AIC en GDA.

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