Rapport d’expertise :

Inondation par remontée de nappe à (62) – Novembre 2012 à mars 2013 BRGM/RP-62201-FR Avril 2013

Cadre de l’expertise :

Appuis aux administrations ⌧ Appuis à la police de l’eau ❑

Date de réalisation de l’expertise : 11/03/2013

Localisation géographique du sujet de l’expertise : Commune de Meurchin (62)

Auteur BRGM : F. CRASTES DE PAULET

Demandeur : Préfecture du Pas-de-, Service Interministériel de Défense et de la Protection Civile (SIDPC)

L’original du rapport muni des signatures des Vérificateurs et Approbateurs est disponible aux Archives du BRGM. Le système de management de la qualité du BRGM est certifié AFAQ ISO 9001:2008. Ce rapport est le produit d’une expertise institutionnelle qui engage la responsabilité civile du BRGM.

Ce document a été vérifié et approuvé par :

Approbateur : Nom : J-R Mossmann Date : 16/05/2013

Vérificateur : Nom : S. Urban Date :

Le système de management de la qualité du BRGM est certifié AFAQ ISO 9001:2008.

Mots clés : expertise, appui aux administrations, inondation, remontée de nappes, piézométrie, hydrogéologie, Meurchin, Pas-de-Calais.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

F. CRASTES DE PAULET, (2013) – Inondation par remontée de nappe à Meurchin (62) – Novembre 2012 à mars 2013. Rapport final. BRGM/RP-62201-FR. 17 p., 8 fig., 2 tabl., 6 ann.

© BRGM, 2013 ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.

Inondation par remontée de nappe à Meurchin (62) – Novembre 2012 à mars 2013

Synthèse

Contexte :

Date de la formulation de la demande d’expertise au BRGM : 01/03/2013 (date de réception) Demandeur : Préfecture du Pas-de-Calais, Service Interministériel de Défense et de la Protection Civile (SIDPC) Nature de l’expertise : dossier de demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle (intitulé du fax) Situation du sujet : Meurchin (62). Date d’occurrence : 01/11/2012 au 31/03/2013 Nature de l’intervention du BRGM : consultation d’archives et de rapports BRGM, visite sur site et rencontre de représentants de la mairie, rédaction d’un rapport hydrogéologique.

Faits constatés / dossier examiné :

Une inondation est survenue du 1er novembre 2011 au 31 mars 2013 sur la commune de Meurchin (62).

Des dégâts matériels ont été constatés dans les sous-sols de plusieurs bâtiments.

La visite d’un agent BRGM a eu lieu le 11 mars 2013 afin de rencontrer des représentants de la mairie de Meurchin. Lors de sa venue, celui-ci a pu constater que des champs présentaient de l’eau en surface et que des pompes placées en sous-sol semblaient toujours en fonctionnement. Le présent rapport fait, en premier lieu, un inventaire des données scientifiques et techniques obtenues auprès de la DREAL, de Météo , de la CALL et du BRGM. Il présente ensuite une analyse de l’ensemble des informations recueillies, et propose des éléments de compréhension de l’inondation à parti de données couvrant la période du 01/09/2012 au 20/02/2013.

Diagnostic du BRGM :

Les dégâts concernent des parcelles agricoles, des jardins et des caves (ou sous-sols) de particuliers.

L’étude des chroniques pluviométriques montre que le cumul mensuel des précipitations d’octobre 2012 peut représenter un phénomène relativement exceptionnel : la valeur de 154,2 mm n’a pas été atteinte depuis l’année 2000. D’après les éléments collectés lors de l’enquête, le niveau de l’eau dans les marais et les jardins inondés est resté particulièrement haut pendant une période de plusieurs semaines, voire mois.

Une partie de la zone concernée par les inondations présente un profil marécageux, qui semble correspondre aux anciennes alluvions de la Deûle (avant que celle-ci ne soit canalisée).

Sans être exceptionnel au regard de l’ensemble de la chronique, le niveau observé par le piézomètre le plus proche (Lens) n’avait pas été atteint depuis 2003. Les données concernant les prélèvements en eau souterraine sont trop incomplètes pour savoir si une variation des volumes prélevés a pu faciliter l’apparition du phénomène.

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Avis du BRGM :

Etant donné la présence de la nappe de la craie à faible profondeur mais aussi d’une zone alluvionnaire avec un faible relief ne facilitant pas les écoulements superficiels, il apparaît difficile de statuer sur l’origine précise de l’inondation. Néanmoins, sur la base des données disponibles, il est possible de considérer que l’inondation observée du 01/11/2012 au 31/03/2013 sur la commune de Meurchin (62) soit la conséquence d'une remontée de nappe.

Inondation par remontée de nappe à Meurchin (62) – Novembre 2012 à mars 2013

Sommaire

1. Contexte ...... 6

2. Faits constatés / dossier examiné ...... 7

2.1 FAITS CONSTATES ...... 7

2.2 DEROULEMENT DE L’ETUDE ...... 7

2.3 GEOGRAPHIE ET HABITAT ...... 8

2.4 GEOLOGIE ...... 9

2.5 PLUVIOMETRIE ...... 10

2.6 HYDROLOGIE ...... 12

2.7 CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE ...... 12

2.8 HISTORIQUE ...... 15

2.9 DIVERS ...... 15

3. Diagnostic ...... 17

4. Avis ...... 17

Bibliographie ...... 19

Annexes ...... 21

ANNEXE 1 ...... 23

ANNEXE 2 ...... 27

ANNEXE 3 ...... 29

ANNEXE 4 ...... 31

ANNEXE 5 ...... 33

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1. Contexte

Réalisée à la demande de Préfecture du Pas-de-Calais, Service Interministériel de Défense et de la Protection Civile (SIDPC), la mission du BRGM relative à l'analyse d’une inondation par remontée de nappes phréatiques du 01 novembre 2012 au 31 mars 2013, a été conduite par le BRGM Régional Nord – Pas de Calais, dans le cadre des projets de service public "Appui aux administrations", projet PSP13LOR01. En réponse à la demande formulée par la Préfecture du Nord, en date du 8 mars 2013, l'étude du BRGM a consisté en l'analyse des contextes hydraulique, pluviométrique et hydrogéologique de la commune de Meurchin (62). Ce rapport sera une des pièces du dossier transmis à la commission interministérielle de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle au titre des remontées de nappe phréatique.

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2. Faits constatés / dossier examiné

2.1 FAITS CONSTATES

La visite d’un agent BRGM a eu lieu le 11 mars 2013, afin de rencontrer des représentants de la mairie de Meurchin : MM. DEDIEU, LEFEVERE, LOHEZ et MAILLARD.

Les échanges entre l’agent et les représentants de la mairie se sont déroulés à la mairie de Meurchin. Une visite de la partie orientale de la commune a également été organisée. Différents sujets ont été abordés : description de l’événement (étendue, durée, etc.), réseaux d’adduction d’eau potable et d’assainissement, inondations précédentes, plan de préventions des risques… Lors de la visite, des parcelles agricoles et des jardins particuliers présentaient de l’eau en surface.

2.2 DEROULEMENT DE L’ETUDE

L'étude a suivi les étapes suivantes :

- Recherche et compilation de données relatives à la zone étudiée ; - Déplacement sur site et rencontre avec 4 représentants de la mairie de Meurchin ; - Recherche complémentaire d’informations ; - Analyse critique des données recueillies ; - Elaboration du rapport global de synthèse

Le présent rapport fait, en premier lieu, un inventaire des données scientifiques et techniques obtenues auprès de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement), de la CALL (Communauté d’Agglomération de Lens-Liévin), de Météo France et du BRGM. Il présente ensuite une analyse de l’ensemble des informations recueillies, et propose des éléments de compréhension de l’inondation du 01/11/2012 au 31/03/2013. En fin de rapport, un commentaire permettra de statuer quant à la reconnaissance "catastrophe naturelle au titre des inondations de nappe phréatique".

Le secteur de la commune de Meurchin concerné par l’inondation par remontée de nappes est identifié par un figuré bleu, liseré de rouge ou de jaune, sur la Figure 1 ci-après. Cette carte a été élaborée à partir des indications fournies par les représentants de la mairie de Meurchin, lors de la visite de l’agent du BRGM. La surface touchée par les inondations en surface représente approximativement 0,21 km², soit 21 hectares (surface des marais incluse). Quant à la surface touchée par les inondations de caves, celle-ci est située entre la route D165 au sud, la rue Salvador Allende au nord et le canal de la Deûle à l’ouest. Elle représente environ 0,37 km², soit 27 hectares (zone inondée en surface déduite).

Des photographies prises par l’agent du BRGM lors de la visite du 11/03/2013 sont disponibles en annexe 1.

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Figure 1 - Cartographie des zones concernées par des inondations en surface (liseré rouge) et par des inondations de caves (liseré jaune) sur la commune de Meurchin (62)

2.3 GEOGRAPHIE ET HABITAT

La commune de Meurchin est située au nord de la ville de Lens, dans un paysage de collines peu élevée et de plaines : la « Gohelle ». Au cours du XXème siècle, cette zone est connue pour son ancienne activité minière (extraction de charbon) et les séquelles laissées par les guerres, notamment les tranchées de la 1ère guerre mondiale (zone classée « rouge »). La partie est de la commune culmine aux alentours de 32,5 m NGF, alors que les marais et les terrains le long du canal constituant sa limite nord-ouest sont établis à 22 m NGF environ. L’habitat est essentiellement concentré dans la partie médiane de la commune (3691 habitants en 2009 d’après l’INSEE), les terrains au nord-est et au sud étant destinés à un usage essentiellement agricole. La limite occidentale de la commune correspond au tracé du canal de la Deûle.

Une partie de la commune de Meurchin est classée inondable (cf. Figure 2) : le Plan Local d’Urbanisme (PLU) y interdit la construction de caves et/ou de sous-sol depuis 2011. Pour l’événement de 2012-2013, les dégâts concernent uniquement des parcelles agricoles, des jardins, des caves et/ou des sous-sols chez des particuliers. Les zones identifiées comme inondables par le PLU correspondent aux zones faisant l’objet d’une demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.

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Figure 2 - Schéma simplifié des zones classées "inondables" (rouge) dans le Plan Local d'Urbanisme de la ville de Meurchin

2.4 GEOLOGIE

Dans la plaine au nord de Lens, les couches crayeuses du Crétacé penchent sensiblement vers le nord et sont recouvertes par des limons quaternaires. Sur les collines de la Gohelle, les buttes les plus hautes sont constituées de matériau sableux du Tertiaire (cf. annexe 3).

Au regard du phénomène étudié, la description des terrains du Primaire (Wealdien inclus) et du Cénomanien (Secondaire) n’est pas pertinente. A l’échelle locale, la craie est composée par les étages du Sénonien et du Turonien (Crétacé – Secondaire). Le Sénonien est marqué par une craie blanche et pure dont l’épaisseur peut approcher 50 m, alors que la partie supérieure du Turonien sous-jacent est caractérisée par une craie grisâtre d’une épaisseur proche de 10 m. Généralement, les silex sont plus abondants et de taille plus importante dans le Turonien que dans le Sénonien. La distinction entre ces deux étages est parfois difficile sans les apports de fossiles ou la présence de bancs de « meule » (zones où la calcite a pu se cristalliser dans les pores de la craie, donnant à celle-ci une dureté particulière).

Lorsqu’ils sont présents, les terrains du Quaternaire sont de plus faible épaisseur : 5 à 10 m en moyenne (jusqu’à 20 m de façon exceptionnelle au sud du village de Don, d’après les notices des cartes géologiques de Béthune n°19 et n°20). Les limons du Pléistocène sont argilo- sableux de couleur brune, jaunâtre, voire grisâtre en fonction des terrains qu’ils recouvrent et de la présence de matière organique. Ils sont souvent plus sableux et plus clairs à la base. Par endroits, la distinction est claire entre la « terre à briques » (partie supérieure décalcifiée) et « l’ergeron »

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(partie inférieure plus sableuse et plus claire). A l’échelle locale, la limite entre les limons pléistocènes et les alluvions récentes est particulièrement difficile à discerner.

D’un point de vue structural (hors-carte en annexe 3), il est nécessaire de rapporter la présence de l’axe faillé de l’Artois - plus de 10 km au sud-ouest de Meurchin - et celle du synclinal lié au bassin d’Orchies – plus de 10 km au nord-est de Meurchin.

Les puits et forages répertoriés sur la zone étudiée sont relativement nombreux (une vingtaine sur la commune de Meurchin), de profondeur très variable (145 m pour l’ouvrage minier 00201X0047/FH), avec des dates de réalisation différentes dès le milieu du XIXème siècle, mais ne possèdent pas tous une coupe géologique validée.

Les forages 00201X0047/FH et 00201C0238/S, situés respectivement sur les communes de Meurchin et Bauvins, permettent d’obtenir une idée relativement précise de la géologie sur les 100 premiers mètres de profondeur.

Profondeur (m) Nature de la couche - Age 0 - 1 Terre végétale 1 - 18 Tourbe et sables – « Sables de Bracheux » (Landénien / Thanétien) 18 - 118 Craie blanche - Sénonien Tableau 1 - Géologie du forage 00201X0047/FH (Source: BRGM)

Profondeur (m) Nature de la couche - Age 0 - 0,9 Remblais 0,9 – 2,0 Argile marron très compacte - Alluvions modernes 2,0 – 2,9 Limon sableux avec lentilles argileuses marron clair - Alluvions modernes 2,9 – 4,35 Limon sableux jaune – Alluvions modernes 4,35 – 5,2 Craie en morceaux avec passages argilo-sableux -Sénonien 5,20 – 6,0 Craie morcelée - Sénonien 6,0 -8,1 Craie franche - Sénonien Tableau 2 - Géologie du sondage 00201C0238/S (Source: BRGM)

2.5 PLUVIOMETRIE

Les données pluviométriques proviennent d’une station météorologique, appartenant au réseau de la DREAL, sur la commune de Bruay-la-Buissière (environ 20 km à l’ouest la zone d’étude). Les données de ce pluviomètre serviront de référence pour l’étude. Les données pluviométriques disponibles à Bruay-la-Buissière sont présentées sur la Figure 3 ci- après.

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Figure 3 – Hyétogramme de la station de Bruay-la-Buissière (cumul journalier de septembre 2012 à février 2013, DREAL) Au cours de la période allant de septembre 2012 à février 2013 (inclus), le mois de septembre s’est révélé être le plus sec avec un cumul mensuel de 16,1 mm ; à l’inverse du mois d’octobre qui affiche un cumul de 154,2 mm. La valeur maximale observée est 22,5 mm le 03/10/2012. Dans son bulletin mensuel d’octobre 2012, Météo France indique : Avec entre 6 et 10 jours de pluies de plus que la normale, il faut remonter 12 ans en arrière pour retrouver un mois d'octobre aussi pluvieux (cf. Figure 4). Le 3, on relève à Lille presque 37 mm de précipitations. Depuis l'ouverture de la station, c'est un nouveau record quotidien pour le mois d'octobre. Du Montreuillois au Dunkerquois ou encore du Bassin de la Scarpe à la métropole lilloise, les épisodes pluvieux durables et souvent abondants ont apporté des cumuls mensuels de précipitations deux fois supérieurs à la normale. Le Cambrésis et l'Avesnois ont toutefois été moins arrosés mais l'excédent est tout de même compris entre 20 et 30%.

Figure 4 - Hyétogramme pour les mois d'octobre de 1959 à 2012 pour la région Nord - Pas de Calais (Source : Météo france)

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2.6 HYDROLOGIE

Sur le nord de la commune de Meurchin, deux marais sont présents et occupent respectivement une surface proche de 2 et 8 hectares. Leur altitude est proche de 20 m NGF. D’après les représentants de la mairie, cette zone a autrefois été cultivée. La présence de sources naturelles n’a pas été observée et les informations précises quant à la façon dont ces marais ont été aménagés au fil du temps font défaut.

Au sud de la commune, le lieu-dit du « Marais de Meurchin » rappelle également la présence d’une zone marécageuse. Quant au lieu-dit du « Riez à joncs » situé dans la partie nord de la commune, l’étymologie de « riez » renvoie peut-être à la présence d’un ruisseau, ou d’une zone de terre non labourée (Vermesse, 1969). Une autre traduction de « triez » (Delattre citant Leuridan, 1944) fait référence à des terres abandonnées par un cours d’eau ou par ses alluvions.

A l’ouest, la Deûle est canalisée, mesure environ 45 m de large et se trouve à environ 23 NGF, soit une altitude supérieure à celle des marais décrits précédemment. Elle s’écoule selon une direction nord. La zone des marais et du canal de la Deûle, représentant l’ancien lit de la Deûle, a fait l’objet de nombreux aménagements depuis plusieurs centaines d’années. Le niveau de la Deûle est contrôlé automatiquement par les Voies Navigables de France.

Une carrière située à la pointe sud de la commune, mise en eau après sa fermeture, est également partagée avec les communes d’ et Pont-à-Vendin (cf. annexe 2).

2.7 CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE

D’après les récentes cartes piézométriques réalisées dans des contextes de basses et hautes eaux pour l’aquifère de la craie (Cardin et Dufrénoy - 2009), la zone au nord de Lens correspond à une zone de partage des eaux entre la plaine de la Lys (partie sud du bassin des Flandres) au nord-ouest, la plaine des Weppes au nord et le bassin d’Orchies au nord-est. Dans les bassins d’Orchies et des Flandres, la craie devient captive en passant sous le recouvrement tertiaire, alors qu’elle reste majoritairement libre dans les Weppes. Un précédent rapport du BRGM (Dassonville et Fontenier, 1965) note néanmoins l’existence d’une captivité locale, sous les alluvions de la Haute-Deûle suivant un axe Vendin-le-Vieil / Haubourdin. Au niveau de la commune de Meurchin, les écoulements souterrains ont globalement une direction nord en hautes eaux et est en basses eaux (cf. Figure 5). La carte piézométrique de 2009 confirme les observations faites en 1974 (BRGM, 1975) : la nappe de la craie s’écoule suivant un gradient de 0,1% en direction du nord-est. Au niveau de Meurchin, le niveau piézométrique dans la nappe de la craie semble évoluer entre 16 et 17 m NGF, soit entre 4 et 6 m sous la surface du sol suivant les zones inondées considérées. (cf. annexe 4) Pour les observations faites en 1965 (BRGM, 1968), le creux piézométrique dans la nappe de la craie, suivant un axe Meurchin / Estevelles / Courrières, est impossible à mettre en évidence.

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Figure 5 - Carte piézométrique de la craie séno-turonienne de 2009 en « hautes eaux », centrée sur la zone inondée de la commune de Meurchin (Sources: BRGM - IGN) Le facteur contrôlant la productivité de l’aquifère et la direction des écoulements souterrains reste la fissuration de la partie supérieure de la craie séno-turonienne. Un rapport antérieur du BRGM (1968) note que la transmissivité est proche de T = 4.10-3 m²/s pour une épaisseur aquifère comprise entre 30 et 40 m.

Sur le site ADES (www.ades.eaufrance.fr), aucune donnée piézométrique n’est disponible au droit de la commune de Meurchin. Une chronique est disponible pour un piézomètre sur la commune limitrophe de Provin de 1970 à 2004 (cf. annexe 5).

Parmi le réseau de piézomètres du BRGM en activité, l’ouvrage le plus proche est le piézomètre de Lens (00198X0123/P1), dont la crépine traverse l’aquifère de la craie. Sa chronique montre que la recharge de la nappe est importante et comparable à l’année 2003, mais inférieure à celles des années 1995-1999-2001 (cf. annexe 5). En 2012, le mois d’octobre représente la fin de la période de basses eaux mais la remontée importante du niveau piézométrique ne commence qu’à partir de mi-décembre (cf. Figure 6).

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Figure 6 - Chronique piézométrique de 2011 à 2013 du forage 00198X0123/P1 (Source: ADES) D’après les données de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie (AEAP), aucun forage n’est présent sur le territoire de la commune de Meurchin. D’après les informations fourniées par la CALL, les captages d’eau potable les plus proches sont situés sur les communes limitrophes de et à l’ouest, Vendin-le-Vieil au sud-ouest et Estevelles au sud-est. Seule une petite surface, située à l’extrême sud-est de la commune de Meurchin, fait partie du périmètre de protection éloigné du captage 00205X0126 (Estevelles). D’un point de vue géométrique, les forages situés de Wingles sont les plus proches de la zone impactée par les inondations. Selon l’AEAP, il s’agit des forages 00194D0001, 00194D0037, 00194D0038, 00194D0039 et 00194D0040 (cf. Figure 7). Sur la même commune, plusieurs forages d’eau à usage industriel (Gazonor, BP…) captent également l’aquifère de la craie (cf. Figure 8 - Prélèvements annuels de 1983 à 2003 au forage 00194D0132 de Wingles (Source: AEAP)).

Figure 7 - Prélèvements annuels de 1983 à 2003 au forage 00194D0001 de Wingles (Source: AEAP)

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Figure 8 - Prélèvements annuels de 1983 à 2003 au forage 00194D0132 de Wingles (Source: AEAP) Meurchin fait partie de la zone d’investigation couverte par le site internet www.inondationsnappe.fr : il apparaît que la majorité de son territoire est classée dans les catégories « sensibilité faible » pour le risque d’inondations par remontée de nappes (cf. annexe 5). Il est important de noter que la zone sud-ouest de la commune, faisant l’objet de la présente demande de reconnaissance de catastrophe naturelle, est classée en « nappe sub-affleurante », soit le risque le plus élevé dans la classification du site internet.

2.8 HISTORIQUE

La commune de Meurchin semble déjà avoir connu des épisodes d’inondation par le passé, notamment en 1988, 1993-1994, 1999 et 2000-2001 (Source : www.prim.net). Pour ces événements, seule la reconnaissance de 2000 fait clairement référence à une remontée de nappe.

2.9 DIVERS

D’après les représentants de la mairie interrogés, il n’y a pas de problème(s) majeur(s) connu(s) au niveau des réseaux d’eau potable et d’assainissement. Les pompes de refoulement situées dans la partie ouest de la commune ont fonctionné en continu. Des habitants ont constaté que le niveau d’eau dans leur puisard était proche de celui observé en 1994-1995 et 2000-2001.

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3. Diagnostic

Les dégâts concernent des parcelles agricoles, des jardins et des caves (ou sous-sols) de particuliers.

L’étude des chroniques pluviométriques montre que le cumul mensuel des précipitations d’octobre 2012 peut représenter un phénomène relativement exceptionnel : la valeur de 154,2 mm n’a pas été atteinte depuis l’année 2000. D’après les éléments collectés lors de l’enquête, le niveau de l’eau dans les marais et les jardins inondés est resté particulièrement haut pendant une période de plusieurs semaines, voire mois.

Une partie de la zone concernée par les inondations présente un profil marécageux, qui semble correspondre aux anciennes alluvions de la Deûle (avant que celle-ci ne soit canalisée).

Sans être exceptionnel au regard de l’ensemble de la chronique, le niveau observé par le piézomètre le plus proche (Lens) n’avait pas été atteint depuis 2003. Les données concernant les prélèvements en eau souterraine sont trop incomplètes pour savoir si une variation des volumes prélevés a pu faciliter l’apparition du phénomène.

4. Avis

Etant donné la présence de la nappe de la craie à faible profondeur mais aussi d’une zone alluvionnaire avec un faible relief ne facilitant pas les écoulements superficiels, il apparaît difficile de statuer sur l’origine précise de l’inondation. Néanmoins, sur la base des données disponibles, il est possible de considérer que l’inondation observée du 01/11/2012 au 31/03/2013 sur la commune de Meurchin (62) soit la conséquence d'une remontée de nappe.

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Bibliographie

CARDIN C., DUFRENOY R. avec la collaboration de JOUBLIN F., CARON G., DESPIERRES A., MACQUET A., PASCOLI T., POLEZ K., GRYCZKA M. (2009) - Nappe de la craie - Campagne et carte piézométrique « hautes et basses eaux » 2009. Rapport BRGM/RP-58542-fr, 50 p., 5 fig., 3 ann.

CREMILLE L., THRONION J-C. (1975) D.D.E.-G.E.P (Pas-de-Calais) Parc de loisir de Wingles (Pas-de-Calais). Etude des plans d'eau en périodes de basses eaux. Rapport BRGM/75-SGN-155- NPA, 21 p. 9 cartes

DASSONVILLE G., FONTENIER B. (1965) Note sur l'écoulement de la nappe de la craie dans le bassin de la Haute-Deûle. Note BRGM/65-DSGR-A-027, 18 p. 5 cartes

DASSONVILLE G., FONTENIER B. (1965) Mise à jour des données hydrogéologiques sur le territoire de la feuille topographique au 1/50 000 Béthune-20. Rapport BRGM/65-DSGR-A-060, 42 p. 2 pht., 17 cartes

DELATTRE F. (1944) Le Riez du Trichon - Séance de la Société d'Emulation de Roubaix du 13 avril 1944 (source internet : http://www.histoirederoubaix.com/patrimoine-vert,c400/pierres-de- roubaix,c51/le-riez-du-trichon,c262/ )

VERMESSE (1969) Dictionnaire du patois de la Flandre française ou wallone

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Annexes

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ANNEXE 1

Photographie d’un jardin inondé dans la rue Pasteur de Meurchin lors de la visite du 11/03/2013 (Source : BRGM)

Photographie annotée du marais situé au nord de Meurchin - différenciation entre les niveaux observé (rouge) et habituel (vert) lors de la visite du 11/03/2013 (Source : BRGM)

BRGM/RP-62201-FR 23 Inondation par remontée de nappe à Meurchin (62) – Novembre 2012 à mars 2013

Photographie annotée d’un champ partiellement inondé au lieu-dit « Les Prés » à Meurchin lors de la visite du 11/03/2013 (Source : BRGM)

Photographie annotée d’un champ partiellement inondé au lieu-dit « Les Prés » à Meurchin lors de la visite du 11/03/2013 (Source : BRGM)

24 BRGM/RP-62201-FR Inondation par remontée de nappe à Meurchin (62) – Novembre 2012 à mars 2013

ANNEXE 2

Etangs et réseau hydrographique à proximité de Meurchin (Source : IGN)

BRGM/RP-62201-FR 25

Inondation par remontée de nappe à Meurchin (62) – Novembre 2012 à mars 2013

ANNEXE 3

Terrains sédimentaires :

Terrils, crassiers et remblais indifférencié

Colluvions indifférenciées limoneuses de fond de vallon et vallées sèches : limons de lavage, de pentes et diverses (Quaternaire)

Alluvions récentes – Holocène (Quaternaire)

Loess pouvant inclure à la base des vestiges tertiaires et des silex (Quaternaire)

Limon loessique avec cailloutis de base à silex et vestiges tertiaires reposant sur les argiles landéniennes (Quaternaire)

Limon loessique et formation résiduelle à silex reposant sur la craie blanche (Quaternaire)

Argiles de Louvil – Thanétien appelé aussi « Landénien » (Tertiaire)

Craie du Sénonien-Turonien (Secondaire)

BRGM/RP-62201-FR 27

Inondation par remontée de nappe à Meurchin (62) – Novembre 2012 à mars 2013

ANNEXE 4

Carte piézométrique "hautes eaux" de la nappe de la craie en 2009, centrée sur la zone inondée de la commune de Meurchin (Sources : BRGM – IGN)

BRGM/RP-62201-FR 29 Inondation par remontée de nappe à Meurchin (62) – Novembre 2012 à mars 2013

Carte piézométrique "basses eaux" de la nappe de la craie en 2009, centrée sur la zone inondée de la commune de Meurchin (Sources : BRGM – IGN)

30 BRGM/RP-62201-FR Inondation par remontée de nappe à Meurchin (62) – Novembre 2012 à mars 2013

ANNEXE 5

Chronique piézométrique du forage 00201C0126/F1 à Provin (62) (Source : ADES)

Chronique piézométrique du forage 00198X0123 à Lens (62) (Source : ADES)

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Inondation par remontée de nappe à Meurchin (62) – Novembre 2012 à mars 2013

ANNEXE 6

Extrait du site www.inondationsnappes.fr pour la commune de Meurchin (62) (Source : BRGM)

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Centre scientifique et technique BRGM Nord Pas-de-Calais 3, avenue Claude-Guillemin 6 ter, rue Pierre et Marie Curie BP 36009 - 45060 Orléans Cedex 2 59260 Lezennes France France Tel. : 02 38 64 34 34 Tél. : 03 20 19 15 40