Vivre le P arc n°25 / 2016 Des marais à l’océan Information périodique et gratuite pour les habitants du Parc naturel régional de Brière

Le Bocage, Un autre regard sur les paysages

La fête du Parc 10e édition Programme détachable Édito

Chaque année depuis 2000, le syndicat mixte du Parc naturel régional de Brière édite ce journal, afin Dans les communes 3 de mieux vous informer de - Au lycée professionnel Olivier Guichard, on l’actualité et des actions pratique l'aquaponie! du Parc, sur ce territoire remarquable que nous - Jardins partagés, et pourquoi pas vous? partageons tous. - Apprendre autrement, à Assérac Avec mes collègues Pascal Noël-Racine Habiter le Parc élus en charge de la Président du Parc naturel régional de Brière gestion du Parc, nous - Le bocage, un autre regard sur avons souhaité lui les paysages 4-5 donner un nouvel élan. Nous avons - Tous ensemble contre la jussie 6-7 choisi de le faire évoluer vers un magazine de territoire, mettant en avant les acteurs, privés, associatifs, publics, qui, par leurs Ça se passe près de chez vous actions, contribuent à la préservation et la valorisation du patrimoine et à la vie des - Démoustication : privilégier la habitants dans le Parc. sensibilisation au public 8 Édité en 46 000 exemplaires et imprimé - Accès-Réagis, un vrai sur du papier recyclé, il s’intitule «Vivre engagement territorial 9 le Parc» et fait l’objet d’une nouvelle présentation et de nouvelles rubriques. Nouveauté également, le programme À picorer 10-12 de la Fête du Parc, est proposé dans un format détachable. La Fête du Parc Bonne lecture ! - Programme complet détachable Sommaire

Journal édité par le Syndicat mixte du Parc naturel régional de Brière 44720 Saint-Joachim. Tél. 02 40 91 68 68. Fax 02 40 91 60 58 E-mail : [email protected] – Site internet : www.parc-naturel-briere.fr Numéro 25 – Dépôt légal août 2016 – ISSN 1624 – 4931 Tirage : 46 000 exemplaires. Directeur de publication : Jean-Yves Bernard Les communes du Parc : Comité de rédaction : Pascal Noël-Racine, Chantal Brière, Sylvie Cauchie, Christian Guihard, Alain Massé, Jpcelyne Mézac, Didier Plançon, Jean Asserac - Besné - - - Guérande - Caillaud, Alain Rey, Bruno Daval, Jean-Yves Bernard, Tiphaine Thudor Rédactrice en chef : Tiphaine Thudor La Baule - La Chapelle-des-Marais - - Montoir-de- Ont participé à la rédaction de ce numéro : C. Clergeau, F. Maurellet Bretagne - Pont-Château - - Saint-André-des-Eaux Pour l’équioe du Parc : JY. Bernard, V. Benoit, JP. Damien, P. Bonnet, M. Saint-Joachim - Saint-Lyphard - Saint-Malo-de-Guersac - Marquet, R. Proucelle, M. Goalabré Saint-Molf - Saint-Nazaire - Sainte-Reine-de-Bretagne - . Crédits photos : couverture : F. Maurellet, intérieur : Accès-Réagis, L.Bélier, Edition Marketing Design graphique Cdc James Gathany,Communication & Marketing CPIE Opérationnel Loire Océane, EID Atlantic, GRT Gaz, F. Maurellet, D.Lédan, Sonadev, E.Voisin, Parc naturel régional de Brière Villes portes : - . Edition Conception:Marketing Nantes - Design graphique Réalisation : ServicesCommunication & Marketing Opérationne dul Parc

Edition Marketing ImpressionDesign graphique : Goubault IMPRIMEUR. Communication & Marketing Opérationnel

10-31-1253 / Certifié PEFC / pefc-.org Dans les communes Au Lycée professionnel Olivier Guichard Jardins partagés on pratique l'aquaponie ! et pourquoi pas vous ? Labellisé « Eco-Responsable » et Tour d’horizon sur des jardins où le « Eco-Ecole », le lycée professionnel « tous ensemble est la philosophie ! » « Olivier Guichard » de Guérande Depuis plusieurs années, les jardins met en œuvre un système agro- communautaires se multiplient en réponse aux attentes et aux besoins des habitants écologique innovant dans le but pour cultiver des produits de qualité et de d’un développement de l’agriculture proximité, créer des espaces d'agrément, urbaine de demain. d'échange et de partage. L’ aquaponie est une technique mêlant Sur l’ensemble du territoire, une dizaine de l'élevage de poissons et la culture jardins existent avec des fonctionnements végétale. Elle se compose d’un différents : jardins familiaux mis à disposition compartiment piscicole, qui alimente des municipalités (Saint-André-des-Eaux), en éléments nutritifs les cultures jardins partagés mis en place et animés par végétales où l'eau est entièrement ©photo PnrBrière des associations de riverains (Herbignac, recyclée. Saint-Joachim...) Depuis 2013, le lycée professionnel expérimente cette technique en circuit Plusieurs associations de jardinage au fermé, avec le Syndicat Mixte pour le Développement de l’Aquaculture et de la naturel organisent des rendez-vous et Pêche qui contribue au développement de ces filières en Pays de Loire. recherchent de nouveaux adhérents pour faire vivre et animer ces jardins (Jardins Les activités de pêches professionnelles et d’aquacultures représentent un poids des Forges à Saint-Nazaire, Jardiner économique significatif à l’échelle régionale et un enjeu pour le développement entre mer et Brière à Herbignac,…). économique et l’aménagement durable des territoires. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter Pour en savoir plus sur cette technique, la serre du lycée professionnel Olivier le Centre Permanent d'Initiative à l'Environnement Guichard ouvrira ses portes à l’occasion de la Fête du Parc, le 11 septembre prochain. Loire Océane : (www.cpie-loireoceane.com - 02 40 45 35 96 - [email protected]

Apprendre autrement, à Assérac Pourquoi les oiseaux migrent-ils? Pourquoi s’arrêtent-ils chez nous? qu’y font-ils? Où vont-ils? Mais quelles sont donc ces plantes, ces petites bêtes curieuses qui peuplent nos mares ? Vous avez dit Biodiversité, littoral, Réserve Naturelle Régionale, être responsable? Pour répondre à ces questions, 26 classes du Parc naturel régional de Brière dont les CP et les CE2 de l’école Jacques Raux d’Assérac ont relevé le défi en s’engageant cette année dans les projet éducatifs du Parc. ©photo PnrBrière Initiés et financés dans le cadre d’un partenariat Parc-Education Nationale, Les élèves et leurs enseignants se sont ces projets ont pour objectifs d’apporter aux élèves des connaissances sur Sommaire tous retrouvés à Kerhinet pour présenter leurs travaux. les paysages, sur l’importance des zones humides pour l’eau et la vie, des mesures de protection développées aux niveaux local, national ou européen. A Assérac, les élèves de Nathalie Douet et de Béatrice Bizeul sont devenus, pour un temps, les ambassadeurs des bernaches, rainettes, libellules et autres créatures ! Cédant à l’enthousiasme de leurs enseignantes et à leur curiosité bien naturelle, les enfants ont poussé les portes de la classe pour aller voir un peu plus loin, découvrir le monde. Des lumières de Pen-Bé jusqu’aux confins de la Brière, ces voyageurs en herbe ont parcouru leur commune, leur lieu de vie, pour nous rapporter les fruits de leurs escapades : croquis, photos, compte-rendus, exposition. Bien d’autres choses encore témoignent de leurs émotions, des connaissances acquises et nous invitent à réfléchir sur l’avenir de ces espaces où nous vivons… Un grand merci à eux et à tous ceux qui ont porté de l’intérêt à leur travail !

3 Habiter ici Le bocage, un autre regard sur les paysages Souvent banalisé, le bocage abrite pourtant une biodiversité précieuse et révèle tous ses trésors à qui veut bien ouvrir les yeux. Même vision à La Chapelle-des-Marais pour la réalisation du lotissement du Clos du Moulin, intégré dans le bocage. «Malgré la densification urbaine, nous veillons à assurer un développement respectueux des structures bâties et paysagères, à protéger les terres agricoles existantes. Cela implique un vrai travail de pédagogie auprès de nos habitants pour qu’ils cessent de considérer les espaces agricoles comme des vides à bâtir», prévient Jean-François Josse, adjoint à l’urbanisme. A Montoir-de-Bretagne, ce même travail de pédagogie a été mené lors de l’aménagement du Parc Nature du Pré de la Motte. «Les élus ont fait preuve d’une grande ouverture d’esprit car ils voulaient, au départ, aménager cette zone naturelle enchâssée entre des lotissements en zone de loisirs avec jeux pour enfants. Nous les avons accompagnés pour qu’ils cheminent vers un autre projet, ©photo FM redonnant finalement à cette zone bocagère toute sa place, un espace où cohabitent les vaches d’un agriculteur et les habitants, qui se promènent sur La Brière s’affirme au travers d’une géographie, où ce parcours de découverte de la faune et de la flore», témoigne Alain l’alternance des paysages est une richesse. «Marais et bocage Berhault, paysagiste DPLG, co-gérant de l’Atelier 360°. sont deux typologies de paysages très différents qui se répondent et sont intimement liés sur le Parc. Le bocage est en quelque sorte l’écrin qui Tous concernés sublime les marais !», décrit Virginie Benoit, chargée de mission Urbanisme et Paysage du Parc naturel régional de Brière. La conception des parcs d’activités peut intégrer la Véritable mosaïque de contrastes, où haies vives et basses, préservation des paysages bocagers. Le parc d’activités champs et prairies, fossés et mares, villes et fermes se de Brais - Pédras en est une belle illustration où un côtoient. Toute intervention non cohérente peut dégrader programme de management environnemental a été mis en durablement l’attractivité d’un territoire et nombreuses sont place, permettant de prendre des mesures de préservation les communes à en avoir pris conscience. des eaux, de conservation et de valorisation des espaces naturels, de gestion des déchets, de signalétique, d’énergie, Des programmes d’urbanisation exemplaires de mobilité… Et chacun d’entre nous a, bien sûr, son rôle à jouer ! «Avec Selon Sylvie Cauchie, maire de Besné, «respecter l’équilibre l’urbanisation, on assiste à une dégradation des continuités écologiques : entre les espaces habités et les espaces naturels n’est pas incompatible haies arrachées, fragmentation des espaces par les routes et les constructions, avec la dynamisation d’une commune et permet, au contraire, de conserver les clôtures et murs entre les jardins, les haies monospécifiques…», un cadre de vie agréable et attractif pour les habitants». C’est d’autant constate Aurélie Chanu, chargée de mission biodiversité au plus important lorsque l’on conçoit un programme ambitieux CPIE (Centre Permanent d'Initiative à l'Environnement Loire comme ici, avec la construction du lotissement Les Hameaux Océane). «Il devient alors difficile aux différentes espèces de se déplacer du Parc (200 logements). «Nos propositions d’aménagements et de pour se reproduire ou se nourrir». Pour maintenir le fonctionnement prescriptions ont pris en compte la Charte du Parc naturel régional de Brière du système bocager, le CPIE sensibilise notamment les et se sont appuyées sur son Guide des essences bocagères. Les plantations, particuliers à la plantation de haies champêtres bocagères les bassins de rétention, les clôtures rustiques, les cheminements piétons en ou à la création de mares pour les rendre accueillants, à sablé renforcé, la conservation des fossés et des haies, les hôtels à insectes, nouveau, pour la faune et la flore locales. les nichoirs… Tout concourt à préserver une image à caractère rural, simple et, surtout, cohérent», assure Sébastien Bertho, responsable d’opérations à la SONADEV (Aménageur).

4 En 2015, le CPIE Loire Océane a permis la plantation de 4 555 arbres et arbustes dans 106 jardins d’habitants du territoire de la communauté d’agglomération de Cap Atlantique. Chaque année, l’opération « Bienvenue dans mon jardin au naturel » Le bocage, un autre attire de nombreux jardiniers amateurs. ©photo CPIE Loire Océane regard sur les paysages

Pour découvrir la richesse du bocage, l’aménagement du lotissement Les Hameaux du parc à Besné a été l’occasion de mener des actions ludiques et sensibles auprès des habitants.

©photo SONADEV Regards croisés....

CHACUN A UN RAPPORT DIFFERENT AUX JE TRANSMETS LE BOCAGE AUX LE PLAISIR DES YEUX AVANT TOUT PAYSAGES GÉNÉRATIONS FUTURES Michel David, cavalier randonneur, Alain Berhault, paysagiste DPLG, co-gérant Alain Geffroy, agriculteur en bio à Saint-Nazaire. habite à Loncé de l’Atelier 360

©photo FM ©photo FM ©photo FM

« Mon objectif pour les circuits équestres que « Un paysage, c’est une trame logique de mise en « Entre celles préservées par mon père et celles j’organise depuis 20 ans, c’est de faire connaître la valeur d’un territoire. La beauté de celui-ci est vraiment que j’ai plantées moi-même, je compte 19,7 km de Brière et sa variété de paysages : marais, gravières, subjective. En tant que paysagiste, je me dois de précieuses haies sur ma ferme. Non seulement elles bocage… Les cavaliers randonneurs viennent de loin prendre du recul par rapport à cette notion. Chacun protègent mes vaches du vent qui souffle fort en pour les emprunter lors de la Fête du Parc. Pourquoi ? a un rapport différent aux paysages, en fonction de bord de mer, mais elles préservent surtout les grands Pour l’accueil convivial, certes, mais surtout, pour le son histoire, de son éducation et ils s’apprécient au équilibres entre les sols, les plantes, les animaux, les plaisir des yeux ! Ce que j’adore dans ces paysages, travers de filtres qui nous sont très personnels. Ici, hommes. Celles-ci doivent être taillées et entretenues ce sont les contrastes, entre les espaces - tantôt le les paysages de Brière sont en concurrence avec pour se régénérer. C’est pourquoi j’ai bâti un véritable marais, tantôt le bocage-, entre les essences - tantôt d’autres panoramas «stars» (plages, marais salants). plan de gestion du bocage qui prévoit une rotation de des arbres, tantôt des roseaux-. On côtoie des hérons, Pour faire reconnaître à sa juste valeur un paysage leur taille sur 20 ans. En plus, les plaquettes de bois des cigognes, des écrevisses, des troupeaux de plus simple d’apparence, comme le bocage, il faut du ainsi obtenues servent à chauffer ma maison, ainsi bovins, voire équins… Les arrêts en pleine nature temps, de la pédagogie et une bonne motivation ! » que le village de Kerhinet. Je joins l’utile à l’agréable sont toujours des moments forts. On respire, on se et surtout, je transmets le bocage aux générations sent libre ! » futures ! »

5 Habiter ICI Tous ensemble contre la jussie! La prolifération de la jussie colonise prairies humides, canaux, fossés; des habitats riches en espèces floristiques et faunistiques et d’utilisation agricole. Les acteurs du territoire mesurent l’urgence d’agir de concert.

«L’activité agricole est fortement impactée», ne peut que constater à l’heure actuelle, s’inquiète de «l’impact des envois d’eau salée Vincent Miault, président de LAGRENE (Association des qui peuvent détruire de façon irréversible des habitats et des plantes agriculteurs de la CARENE). «Faire de l’élevage en marais est déjà patrimoniales en provoquant d’autres déséquilibres, sans pour autant agir complexe. Ça l’est encore plus quand la jussie supprime des hectares de sur la jussie terrestre». Pour Gwénola Kervingant, bénévole de parcelles dédiées au fourrage et au pâturage». Il n’est pas étonnant l’association, «j’ai parfois l’impression qu’on joue aux apprentis sorciers ! que l’idée de s’unir contre la jussie ait germé dans l’esprit Notre demande, dans le cadre du Pacte, porte sur les moyens de garantir d’un agriculteur. «Jean-Paul Juin a senti qu’il fallait définir à plusieurs la conservation des espaces encore préservés, avec un plan d’actions des stratégies pour que notre territoire ne devienne pas un champ de jussie !» qui permet de hiérarchiser les enjeux, notamment ceux concernant la La prise de conscience s’est traduite par la signature du biodiversité patrimoniale». Rodolphe Proucelle, animateur du Pacte local de lutte contre le développement de la jussie, Pacte jussie au sein du Parc, assure que «nous avons fait au porté par le Parc. Celui-ci réunit les collectivités locales, le mieux pour mettre en œuvre certaines actions sur la base de l’évaluation Département de Loire-Atlantique, la Région des Pays de la des risques d’envahissement et des impacts sur les activités du marais, la Loire, l’État, les syndicats de marais, les représentants de biodiversité et l’agriculture. Celles-ci tiennent compte de l’ensemble des la profession agricole, certains usagers des marais et du enjeux locaux même s’il est indispensable d’affiner les connaissances in monde de la protection de la nature… «Avec ce Pacte, un grand situ concernant les enjeux faunistiques et floristiques et les réels impacts de pas a été franchi. Il faut aujourd’hui travailler ensemble pour trouver des la jussie sur ces derniers. Les résultats des expérimentations en cours nous solutions», témoigne Matthieu Marquet, responsable de l'unité permettent d’orienter et de réviser continuellement le programme d’actions». biodiversité du Parc. Et le combat est loin d’être fini car d’autres plantes invasives font leur apparition dans le marais, comme la crassule de Des solutions et des compromis Helms… Parmi ces solutions: la salinisation par le rétablissement de la continuité avec l’estuaire de la Loire en été, le renforcement des inventaires et de l’arrachage, le plan de prévention agricole, l’identification et la localisation précise des sites à enjeux flore patrimoniale… Certains estiment que le rythme n’est pas assez rapide : «On y va à tâtons, alors qu’il faudrait aller vite. Le retour des eaux saumâtres dans le marais semble la meilleure solution…», insiste Vincent Miault. Tandis que d’autres mettent l’accent sur les impacts d’une telle expérimentation et souhaitent prendre le temps de réaliser un suivi. «En 2014, nous avons observé une forte mortalité des poissons», rappelle Christian Legrand, de l’association de la Carpe Pontchâtelaine. «Au-delà d’une certaine salinité, les poissons d’eau douce souffrent. L’année suivante, l’envoi d’eau salée a donc été plus progressif et des barrages filtrants ont permis aux poissons de fuir les zones trop salées». Bretagne vivante, qui a participé à la réflexion - en ©photo PnrBrière lien avec différents acteurs dont le Parc et le Conservatoire Suivis scientifiques suite aux envois botanique de Brest - sur la façon de maintenir la flore d'eau saumâtre patrimoniale remarquable dans les zones non touchées

6 "Chaque année, nous prélevons environ 20 000 à 25 000 ragondins. Ceux- ci ont tendance à propager les boutures de jussie. On lutte tous ensemble, chacun avec nos moyens, pour une cause commune !", précise Gérard Fréour, vice-président de la fédération des chasseurs de Loire-Atlantique, membre du Pacte.

©photo L. Bélier

Vers un renforcement de l'arrachage ? Christophe Orain, Technicien de la Commission syndicale de Grande Brière Mottière (CSGBM)

«La jussie commence à pousser vers le mois de mai et les campagnes d’arrachage débutent en juin, avec des saisonniers, jusqu’à la fin du mois d’août. On effectue toujours le même circuit : les canaux, les grands plans d’eau et les axes principaux de circulation. L’arrachage se fait essentiellement à la main pour aller jusqu’à la racine. C’est un travail physique avec 100 tonnes de jussie arrachées par an ! Depuis cette année, notre barge est équipée d’une potence pour sortir les sacs de jussie sans solliciter nos dos. Un arrachage mécanique est réalisé par une entreprise privée dans les canaux complètement envahis par la jussie, comme dans le sud de la Grande Brière. Si cela est prévu tous les ans, cela reste encore confiné à une faible surface car c’est très onéreux»

©photo PnrBrière

Et si la jussie servait à quelque chose ? Rodolphe Proucelle, Animateur du Pacte jussie au sein du Parc

«Alors que les déchets de jussie étaient, jusqu’à l’année dernière, majoritairement déposés sur des terres hautes agricoles, la filière de déchets de jussie se structure désormais. Cette année, la CARENE accueille, sur un site dédié, jusqu’à 200 tonnes de jussie pour l’éliminer dans des conditions de compostage maîtrisé. Une autre piste d’élimination est explorée avec la centrale thermique de qui envisage d’utiliser la jussie pour réduire l’utilisation de matières ©photo PnrBrière premières fossiles». La jussie arrachée sèche au soleil avant d’être compostée

Deux questions à... Marie-Jo Menozzi, Quelles relations se nouent autour de la jussie ? Sociologue qui a étudié la jussie dans "Quand des espèces prolifèrent, elles nous renseignent aussi le pays de Redon et dans les Landes dès 2002 sur la manière dont les humains s’organisent… ou pas, pour gérer les espaces. En cela, la jussie possède un formidable atout : elle met les acteurs de la gestion autour de la table, afin de trouver la meilleure solution. S’il est impossible de Qu’avait révélé votre enquête en 2013 ? répondre à toutes les attentes, il est néanmoins indispensable "La jussie suscite certaines craintes, qui nous renseignent sur que chacun puisse donner son point de vue. Des échanges notre lien au marais. Ici, un beau marais est considéré comme collectifs peuvent émerger des solutions innovantes. En un marais ouvert. Or, la jussie contribue à refermer les marais Brière, le Parc a été fédérateur sur ce point." de Brière. On souhaite maîtriser la nature, et voilà que la jussie échappe à cette maîtrise. Mais cela est loin d’inquiéter tout le monde ! On utilise un vocabulaire guerrier : il faut lutter, éradiquer."

7 Ça se passe près de chez vous DÉMOUSTICATION: privilégier la sensibilisation du public Prévenir, surveiller et réguler si nécessaire : la lutte contre la prolifération des moustiques ne passe pas forcément par des traitements, contrairement à certaines idées reçues....

«Ici, ni piste d’hélicoptère, ni produits années, de fin avril à début juillet, chimiques pour des pulvérisations de et généralement peu agressives.» masse », sourit Marc Rozec en faisant Donc rien qui justifie des le tour des locaux guérandais de traitements sur ce milieu l’EID Atlantique (Etablissement particulièrement sensible. public interdépartemental pour «Les traitements ne sont réalisés la démoustication du littoral que sur les marais salés de la atlantique). Le chef de service de Presqu’île guérandaise, à dos Loire-Atlantique est formel : «En d’homme et avec du Bti (Bacillus Brière, nous sommes autorisés à intervenir thuringiensis israelensis), sur trois communes, Guérande, Saint- bactérie naturelle et solution Lyphard et Herbignac. Nous n’intervenons certifiée Ecocert», conclut pas en traitement sur le marais.» ©photo EID Atlantic Marc Rozec. Chargé de la surveillance entomologique et de la régulation des populations de moustiques sur le littoral atlantique, l’EID Atlantique a avant tout «un rôle d’information et de sensibilisation auprès du grand public». Enseignement des gestes simples pour lutter contre la prolifération de certaines espèces, gestion hydraulique en marais salants, surveillance et régulation... «Ces insectes ont pour la plupart un rôle dans la transmission des virus, rappelle Marc Rozec, mais jouent un rôle limité dans la chaîne ©photo cdc James Gathany alimentaire; en raison de leur petite taille et de leurs faibles populations dans Le moustique tigre, notre région, ils ne représentent en effet qu’une proie occasionnelle dans le ennemi public n°1 régime alimentaire des prédateurs. L’objectif n’est pas de les éradiquer mais de concilier leur présence et la qualité de vie de la population.» En ce qui concerne la Brière, «aucune intervention n’a été faite Sur les 3 500 espèces de moustiques recensées à travers le monde, avant 2013, date à laquelle une étude entomologique a été mise en place sur 36 sont présentes sur la zone couverte par l'EID Atlantique. Parmi l’ensemble du territoire de Cap Atlantique », explique le professionnel. elles, une espèce particulièrement surveillée, le moustique tigre (Aedes Etude qui établit un lien entre les nuisances et l’existence de albopictus). Petit, noir zébré de blanc, il vient d'Asie du Sud-Est, pique plutôt le jour en extérieur et est connu comme vecteur potentiel de la micro-gîtes larvaires (fossés, sous-bois...) sur les bords de dengue, du chikungunya et du virus Zika. Implanté dans le Sud de la la Brière. France, il ne cesse de progresser depuis 2004. «Au 1er janvier 2016, Mais Marc Rozec se veut rassurant : «Les principales espèces rassure Marc Rozec, il n'était pas détecté en Loire-Atlantique. Les recensées (Aedes cantans, annulipes et rusticus) sont actives certaines communes de Brière ne sont pas plus concernées que les autres, dans la mesure où ce moustique aime plutôt les gîtes crées par l'Homme (coupelles de pots de fleurs...)» Une mesure de prévention donc : éviter les petites réserves d'eau stagnante.

8 Accès-Reagis un vrai engagement territorial ©photo Accès-Réagis

En 2018, Accès-Reagis fêtera ses 30 ans. Zoom sur une « entreprise sociale apprenante », tournée vers l’accompagnement social, le développement local et la formation professionnelle.

«Le but de notre entreprise, explique Sébastien Logodin, Chargé légumerie Local Planet (transformation de légumes locaux d’animation et développement, est d’apprendre en produisant, de et bio). A Saint-Gildas se trouve une tenue maraîchère de 14 permettre à chaque salarié de progresser vers une solution d’emploi ou de ha, qui a engagé récemment un partenariat pour développer formation, en les accompagnant. L’objectif est bien le retour à l’emploi, mais un projet agroécologique. A Guérande enfin sont basées 4 une sortie positive peut aussi se traduire d’une autre manière.» équipes Espaces naturels - Milieux humides. «La dernière-née Créée en 1988, Accès fusionne en 1999 avec Reagis : de est l’Entreprise d’Insertion (entretien d’espaces naturels), intermédiaire entre cette union naît une entreprise associative à deux branches, les chantiers et l’entreprise classique, destinée à professionnaliser le salarié », ouverte d’une part sur une Association Intermédiaire de conclut Cécile Lefèvre. service à la personne, de l’autre sur des chantiers d’insertion. «Aujourd’hui, résume Cécile Lefèvre, Chargée de promotion et communication, Accès-Reagis représente 105 équivalents temps plein (dont 45 salariés permanents), un conseil d’administration d’environ 35 personnes et un bureau actif de 10 bénévoles.» Tournée vers les secteurs de l’environnement, du réemploi, de l’alimentation et des services, l’entreprise s’est développée sur plusieurs sites. A Prinquiau sont basés le siège social et 3 équipes en gestion des espaces naturels, tandis que l’antenne de regroupe l’Association Intermédiaire, l’Atelier du bois, la Recyclerie Nord-Atlantique, le Hubl’eau (blanchisserie couture), et depuis mars 2016 la ©photo Accès-Réagis

3 questions à... Presque 30 ans après, les valeurs du début sont- Jean-Pierre Caillon, elles toujours là ? "Les acteurs locaux de l’époque ne s’étaient pas trompés : directeur d’Accès-Reagis au fil des années, le chômage s’est inscrit durablement sur le territoire. Accès-Reagis est devenue un outil Dans quel état d’esprit a été fondée Accès- «officiel» et encadré par des lois. La volonté de mettre Reagis ? en place des activités répondant à des besoins locaux est "L’association, ou plutôt le collectif d’associations à l’époque, toujours bien présente." est née d’un repérage de besoins sur le territoire. Créer de Comment voyez-vous l’avenir d’Accès-Reagis ? l’emploi localement, à destination des personnes fragilisées "Suite à tout ce qui a été mis en place ces dernières (isolement, chômage de longue durée...), tout en répondant années, l’entreprise a besoin de reprendre son souffle et à une demande des collectivités : tel était notre souhait. de consolider l’existant. Acces-Reagis est aujourd’hui une Dans un deuxième temps, nos actions sont entrées dans le « entreprise sociale apprenante » (réseau national Chantier- cadre de politiques publiques et se sont professionnalisées." Ecole, ndla), qui met en œuvre cinq fonctions : employeur,

accompagnement, formation, production et développement local."

9 À picorer Passionné par nature

Jean-Marc Paillisson Ingénieur de recherche CNRS UMR 6553 ECOBIO CNRS/Université de Rennes 1

«Comprendre finement les échanges d’animaux entre mares ainsi que les interactions qu’elles nourrissent au sein même des mares sont des enjeux en matière de préservation, mais aussi d’évaluation des risques éventuels liés aux invasions biologiques. Nos travaux mobilisent des outils d’investigation

très modernes. Les connaissances acquises sur les mares serviront d’abord ©photo PnrBrière aux habitants, qui découvriront la richesse de leur jardin ou de leur prairie en plus de leurs mares. Ce sont ensuite eux qui seront en mesure de protéger ces richesses insoupçonnées à ce jour.» Nos amis les bêtes Cette fauvette paludicole est une migratrice attachée aux roselières. Dans cette végétation, son plumage brun roux dessus et blanc crème dessous la dissimule dans son milieu et la rend difficile à observer. Plutôt discrète, sa présence est néanmoins trahie par son chant caractéristique qui se compose d’une trille musicale continue et hypnotisante qui donne une ambiance très étrange au marais. Au regard des indices de présence des mâles, les roselières des marais de Brière et du Brivet constituent, sans doute, aujourd’hui, le principal bastion de reproduction de l’espèce en France. ©photo D. Lédan Locustelle luscinioïde Afin de comprendre les exigences écologiques de cette espèce D. Lédan En Brière, il y aurait 1 millier de Locustelle sensible sur les marais de Brière et «cerner» la responsabilité de la zone humide briéronne pour la conservation de cette espèce, un luscinioïde (Locustella luscinioides) programme d’acquisition de connaissances a été engagé en 2016 sur les marais de Grande Brière Mottière.

Un prix pour 3 sites - 3 ambiances l’observatoire ornithologique Comment fonctionne le à la Réserve naturelle régionale marais de Brière? Quels Marais de Brière sont ses liens avec l’océan? Quelle est l’histoire de ces Récemment construit sur îles de Brière? Et de ses le site Pierre Constant village de Kerhinet habitants qui vivaient au l’observatoire a reçu le rythme du marais? A quoi premier prix Régional Port de brÉca sert le bocage? de la construction Bois Toutes ces questions ont leur réponse sur le sentier 2016 dans la catégorie d’interprétation mis en «Aménagement extérieur» . place pour une découverte Ce concours d’architecture Ile de FÉdrun en autonomie sur les vise à valoriser les Visitez la briere autrement sites de l’île de Fédrun à réalisations et savoir-faire régionaux en matière de construction DECOUVREZ Saint-Joachim, au village 3 sites - 3 ambiances bois. 97 réalisations étaient cette année en compétition réparties Sites d’interprétation libre de Kerhinet et au Port de www.parc-naturel-briere.fr Bréca à Saint-lyphard ! en 8 catégories. La liste des lauréats est disponible sur le site : http://prixnational-boisconstruction.org/les-laureats-aux-prix/ L’observatoire est ouvert de février à octobre - Site Pierre Constant à Rozé / Saint-Malo-de-Guersac -

104 Le coup de coeur Ça gaze pour les insectes du centre de doc

Saison brune Philippe Squarzoni Delcourt, 2012, 476 p. Dans cette BD documentaire, Philippe Squarzoni ©photo PnrBrière résume l’état actuel de la recherche sur le ©photo GRTgaz réchauffement GRTgaz, principal transporteur de gaz GRTgaz a installé un hôtel à insectes climatique. Les en France, innove pour promouvoir la qui sert de lieu de reproduction aux données scientifiques sont clairement biodiversité. Les balises jaunes qui abeilles solitaires, ces pollinisateurs analysées et donnent à voir l’ampleur d’un indiquent la présence de son réseau essentiels qui favorisent la biodiversité. danger imminent, dont nous sommes loin enterré, peuvent devenir utiles aux Cet hôtel est particulier car il est d’avoir conscience. Crise non seulement milieux naturels qui les entourent. pédagogique! En effet, il est équipé écologique mais aux conséquences Aujourd’hui, sur la route du château d’une trappe invitant les curieux à sociales et économiques toutes aussi de Ranrouët à Herbignac, commune aller voir ce qu’il se passe à l’intérieur! dévastatrices. Pour tous ceux que les du Parc naturel régional de Brière, essais sur le sujet refroidissent. Un documentaire graphique passionnant. Y aller Le centre de documentation Augustin Vince est situé dans les locaux du centre administratif du Parc naturel Carnet de voyage régional de Brière. 214 rue du Chef de l’île, île de Fédrun à Saint-Joachim Des marais de Brière à la manchotière de Crozet Mél. [email protected] Horaires d’ouverture : (Accès libre et gratuit) Mercredi et jeudi : 8h30 - 17h Vendredi : 8h30 - 12h L’agenda ©photo E. Voisin ©photo E. Voisin de vos communes De la mise en place du Contrat Nature ailleurs pour notre environnement naturel. Auprès Pour en savoir plus, www.crossac.fr à la mise en oeuvre de programmes du CNRS de Strasbourg et de l’Institut Polaire consulter les sites internet : www.saint-lyphard.com de recherches scientifiques enPaul Emile Victor, j’ai posé mes valises sur cette www.asserac.fr www.mairie-saintnazaire.fr subantarctique, il y a près de 13 lointaine réserve naturelle française pour étudier www.mairie-labaule.fr www.sainte-reine-de-bretagne.fr 000 km! Voici l’aventure que mène le cycle de reproduction du Manchot Royal. Une www.mairie-besne.fr www.chapelledesmarais.com actuellement Emmanuelle Voisin, expérience humaine hors du commun dans une www.ville-donges.fr www.mairie-trignac.net précédemment chargée de mission nature brute exceptionnelle dont je m’imprègne www.ville-guerande.fr www.saintmalodeguersac.fr Trame verte et bleue pour le Parc comme ont pu le faire ceux qui m’ont précédée www.herbignac.com www.missillac.fr naturel régional de Brière. depuis une cinquantaine d’années.» www.pontchateau.fr www.montoirdebretagne.fr «Un an coupée du monde, bercée par le vent, la www.mairie-pornichet.fr Pour en savoir pluie, la neige et une curiosité constante ici ou www.mairie-saint-molf.fr plus sur le Parc : www.saint-andre-des-eaux.com www.parc-naturel-briere.com www.saint-joachim.com

11 PARC NATUREL REGIONAL DE BRIERE Participez

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