Direction Départementale de PREFECTURE DU RHONE l’Agriculture et de la Forêt
PLAN DEPARTEMENTAL d'ELIMINATION des DECHETS MENAGERS et ASSIMILES du DEPARTEMENT du RHÔNE
Novembre 2003
1 SOMMAIRE
INTRODUCTION ______7 LEXIQUE ET GLOSSAIRE ______1 1. LEXIQUE (source ADEME décembre 1999) ______2 2. GLOSSAIRE ______3 A – LE PLAN DEPARTEMENTAL D’ELIMINATION DES DECHETS MENAGERS ET ASSIMILES ______9 1. PRESENTATION DES PLANS______10 2. OBJECTIFS DES PLANS ______10 3. LA REVISION DU PLAN ______11 B – DIAGNOSTIC DE LA SITUATION EXISTANTE ______13 1. GISEMENTS DES DECHETS ______14 1.1 Les Ordures Ménagères ______14 1.2 Les déchets des artisans et commerçants (DAC) ______16 1.3 Les déchetteries et la collecte des encombrants ______16 1.3.1 Les encombrants de déchetteries______16 1.3.2 Les autres déchets acceptés sur les déchetteries ______17 1.4 Déchets verts ______17 1.5 Déchets spéciaux ______18 1.6 Produits de démolition, de terrassement et bétons recyclés ______18 1.7 Les déchets d’amiante-ciment ______19 1.8 Les Déchets Industriels Banals (DIB) ______19 1.9 Les boues de station d’épuration urbaines ______23 1.10 Les matières de vidange, boues de curage et les graisses______23 1.11 Les résidus issus des centres de traitement______23 1.11.1 Les Mâchefers et REFIOM______23 1.11.2 Les refus de tri ______24 1.12 Les déchets des activités agricoles ______24 1.13 Les déchets hospitaliers ______24 1.13.1 Les déchets hospitaliers assimilables aux OM ______24 1.13.2 Les Déchets d'Activités de Soins à risques infectieux ______26 2. ETAT DE LA COLLECTE ET DU TRAITEMENT DES ORDURES MENAGERES______26 2.1 Organisation de la collecte et du traitement des OM ______26 2.2 Mode de gestion, mode d’enlèvement ______26 2.3 Coûts de la collecte et du traitement______26 3. ETAT DE LA COLLECTE SELECTIVE (HORS DECHETTERIES)______27
4. LES CENTRES DE TRAITEMENT______29 4.1 Les usines d’incinération (UIOM) ______29 4.2 Les installations de stockage ______30 4.2.1 Les installations en fonctionnement dans le département ______30 4.2.2 Les décharges communales brutes ______32 4.3 Les unités de recyclage des produits de démolition, de terrassement et des bétons ______33 4.4 Les plates-formes de maturation des mâchefers______34 4.5 Les plates-formes de compostage______34 5. LES FILIERES D'ELIMINATION DES DIB ______35 6. BILAN DE LA GESTION DES DECHETS DANS LE RHÔNE ______38
2 6.1 Les points forts______38 6.2 Les points faibles ______38 C – PRESENTATION DES TECHNIQUES DE COLLECTE ET DE TRAITEMENT ____ 39 D – CONTRAINTES ET OPPORTUNITES ______40 1. CONTRAINTES REGLEMENTAIRES______41 1.1 La législation et la réglementation______41 1.2 Rappels sur les Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE)______43 1.3 Rappels sur les contraintes réglementaires liées à l'épandage des boues issues du traitement des eaux usées ______44 2. PERSPECTIVES D’EVOLUTION DES GISEMENTS ______45 3. MARCHES DE VALORISATION ______46 3.1 Valorisation énergétique______46 3.2 Débouchés du compost______46 3.3 Utilisation des mâchefers ______47 3.4 Valorisation des produits de démolition, de terrassement et des bétons______47 3.5 Valorisation du biogaz ______48 3.6 Reprise des matériaux ______48 3.6.1 Les déchets issus de la collecte sélective des ménages ______48 3.6.2 Les autres filières de reprise des matériaux ______48 4. INSTALLATION D'UN CENTRE DE STOCKAGE DES DECHETS MENAGERS ET ASSIMILES ______49 5. CONTRAINTES LIEES A L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE ______50 5.1 Infrastructures – Voies de communication______50 5.2 Pôles économiques et urbains______50 5.3 Les documents d'urbanisme ______50 5.4 Espaces protégés – Zones naturelles ______50 5.5 Intercommunalité ______51 5.6 Interdépartementalité ______51 E – OBJECTIFS DE GESTION DES DECHETS______54 1. OBJECTIFS DE REDUCTION A LA SOURCE______55 1.1 Réduction de la toxicité des déchets______55 1.2 Modification des comportements lors de l’acte d’achat ______56 1.3 Développement de filières spécifiques______56 1.4 Maîtrise des coûts de collecte et de traitement ______56 1.5 Actions de la collectivité en direction des distributeurs et des producteurs ______56 2. OBJECTIFS DE MAITRISE DES COUTS ______57 2.1 Les écarts de coûts à l’habitant sont plus faibles qu’à la tonne collectée ______57 2.2 Le cas particulier du milieu rural ______58 2.3 Une logique de complémentarité des filières de traitement doit guider les collectivités locales dans leurs décisions______58 2.4 Moyens à développer pour améliorer le coût global de la gestion des déchets ______59 3. OBJECTIFS DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT______60 4. OBJECTIFS DE VALORISATION MATIERE ______61 4.1 Pour les Ordures Ménagères______61 4.1.1 Le verre, les déchets d'emballages ______61 4.1.2 Les autres déchets ______63 4.2 Pour les déchets collectés en déchetteries ______66 4.3 Pour les Déchets Industriels Banals ______67 4.4 Pour les boues de stations d'épuration ______69 4.5 Pour les produits de démolition, de terrassement et les bétons valorisables______69 4.6 Pour les mâchefers ______70 5. OBJECTIFS DE TRAITEMENT PAR VALORISATION ENERGETIQUE ______71 6. ORGANISATION NECESSAIRE______72 6.1 Renforcement des structures intercommunales ______72
3 6.2 Mise en place d'outils permettant de suivre l'évolution du Plan et de valider les objectifs ______72 6.3 Création d'une structure pour animer, communiquer, contrôler et suivre la réalisation du Plan ______73 6.4 Création d’une structure de concertation pour la gestion de la filière incinération ______74 7. Bilan général pour les déchets municipaux______74 F – SCHEMA DE GESTION DES DECHETS ______75 1. IMPLANTATION DES DECHETTERIES ______76 1.1 Objectifs ______76 1.2 Investissements______76 1.3 Fonctionnement ______78 1.4 Création d'emplois ______78 2. MISE EN PLACE DE COLLECTES SELECTIVES DES DECHETS MENAGERS______78 2.1 Objectifs ______78 2.1.1 La collecte des emballages ______79 2.1.2 Les journaux - magazines ______79 2.1.3 La Fraction Fermentescible des Ordures Ménagères ______79 2.2 Adéquation avec les marchés de récupération ______79 2.3 Adéquation avec la législation ______80 2.4 Les centres de tri des déchets issus de la collecte sélective ______80 2.5 Les moyens financiers ______80 2.5.1 Investissements ______80 2.5.2 Fonctionnement______80 2.6 Implication et sensibilisation des collectivités et de la population______81 2.7 Déchets concernés et part des Ordures Ménagères valorisées ______81 2.8 Création d'emplois ______81 3. COMPOSTAGE DES DECHETS ORGANIQUES ______83 3.1 Compostage individuel______83 3.2 Compostage de la FFOM-compostage des déchets verts ______83 3.3 Plates-formes de compostage des déchets verts (gisement centralisé) ______84 3.3.1 Les parties Centre, Est et Sud du département ______84 3.3.2 Le Syndicat Mixte Beaujolais Saône Dombes ______84 3.3.3 Ouest du département ______84 DDAF69 octobre 1999______85 3.4 Plates-formes de compostage de boues de STEP, matières de vidange, boues de curage ou de graisses. _ 86 3.5 Les moyens financiers ______86 3.6 La création d'emplois ______86 4. MODE DE GESTION DES DECHETS INDUSTRIELS BANALS______86 4.1 Présentation ______86 4.2 Les installations de traitement ______88 4.3 Les refus de tri ______89 4.4 Les moyens financiers ______89 4.5 La création d'emplois ______89 5. LE TRAITEMENT THERMIQUE DES DECHETS ______90 5.1 Les centres de traitement pour les OM______90 5.1.1 L'UIOM de Bourg de Thizy ______90 5.1.2 L'UIOM de Tarare______91 5.1.3 Les UIOM de Lyon - Nord et de Lyon - Sud ______91 5.1.4 Une nouvelle capacité d’incinération des om ______91 5.1.5 L'UIOM de Villefranche ______92 5.1.6 L'UIOM de Bourgoin-Jallieu ______92 5.2 Les usines d'incinération spécifiques pour les DIB ______92 5.2.1 L'usine d'incinération spécifique pour les DIB prévue sur le site de Rillieux La Pape (ou dans l’agglomération ou à proximité) ______92 5.2.2 L'usine d'incinération spécifique pour les DIB de Salaise sur Sanne (38) ______92 5.3 Le bilan financier ______93 5.4 L’interdépannage ______93 5.5 La planification des travaux ______93 6. INSTALLATIONS DE STOCKAGE ______96 6.1 Les déchets attendus______96
4 6.1.1 Situation transitoire jusqu’en 2002 ______97 6.1.2 Situation à terme, en 2010______97 6.2 la valorisation du biogaz______98 6.3 Les coûts______98 6.4 Création d'emplois ______98 7. PLATES-FORMES DE MATURATION DES MACHEFERS ______99 7.1 Objectifs ______99 7.2 Investissements______99 7.3 Fonctionnement ______99 7.4 Création d'emplois ______99 8. UNITES DE RECYCLAGE DE PRODUITS DE DEMOLITION, DE TERRASSEMENT ET BETONS______99 8.1 investissements______99 8.2 fonctionnement______99 8.3 Création d'emplois ______99 9. ASPECT ORGANISATIONNEL ______101 9.1 A l’échelle des collectivités ______101 9.2 A l’échelle des industriels ______101 10. ANALYSE FINANCIERE ______102 10.1 Les coûts d’investissement______102 10.2 Le coût global______102 10.3 La création d'emplois ______102 11. INTERACTION AVEC LES AUTRES PLANS ______103 12. HIERARCHISATION DES PRIORITES DU PLAN ______104 13. PORTEE DU PLAN ______104 14. LA MISE EN PLACE D'UN "GROUPE DE SUIVI" ______105 G – DECOUPAGE TERRITORIAL ______107 1. INTRODUCTION______108 2. L’EST LYONNAIS ______109 2.1. Présentation ______109 2.2 Gestion actuelle : outils et tonnages ______109 2.2.1 Etat de la collecte en 1998 ______109 2.2.2 Traitement et stockage des OM en 1998______109 2.3. Schéma de gestion des déchets ______110 2.3.1 Objectifs de valorisation ______110 2.3.2 Equipements ______110 2.4. Intercommunalité ______110 3.LE SYNDICAT MIXTE DES DECHETS SAÔNE DOMBES (SYTRAIVAL) ______111 3.1. Présentation ______111 3.2. Gestion actuelle : outils et tonnages ______111 3.2.1 Etat de la collecte en 1998 ______111 3.2.2 Traitement et stockage des OM en 1998______112 3.3. Schéma de gestion des déchets ______112 3.3.1 Objectifs de valorisation ______112 3.3.2 Equipements ______112 3.4. Intercommunalité ______112 4.LE CENTRE DU DEPARTEMENT ______113 4.1. Présentation ______113 4.2. Gestion actuelle : outils et tonnages ______113 4.2.1 Etat de la collecte en 1998 ______113 4.2.2 Traitement et stockage des OM en 1998______114 4.3. Schéma de gestion des déchets ______114 4.3.1 Objectifs de valorisation ______114 4.3.2 Equipements ______114 4.4. Intercommunalité ______114
5 5.LE SUD DU DEPARTEMENT______115 5.1. Présentation ______115 5.2. Gestion actuelle : outils et tonnages ______115 5.2.1 Etat de la collecte en 1998 ______115 5.2.2 Traitement et stockage des OM en 1998______116 5.3. Schéma de gestion des déchets ______116 5.3.1 Objectifs de valorisation ______116 5.3.2 Equipements ______116 5.4. Intercommunalité ______116 6.LE SIMOLY ______117 6.1. Présentation ______117 6.2. Gestion actuelle : outils et tonnages ______117 6.2.1 Etat de la collecte en 1998 ______117 6.2.2 Traitement et stockage des OM en 1998______118 6.3. Schéma de gestion des déchets ______118 6.3.1 Objectifs de valorisation ______118 6.3.2 Equipements ______118 6.4. Intercommunalité ______118 7.1. Présentation ______119 7.2. Gestion actuelle : outils et tonnages ______119 7.2.1 Etat de la collecte en 1998 ______119 7.2.2 Traitement et stockage des OM en 1998______119 7.3. Schéma de gestion des déchets ______120 7.3.1 Objectifs de valorisation ______120 7.3.2 Equipements ______120 7.4. Intercommunalité ______120 H – LES DECHETS D’EMBALLAGES DANS LE PLAN DEPARTEMENTAL D’ELIMININATION DES DECHETS MENAGERS ET ASSIMILES ______121 1. LEGISLATION ET REGLEMENTATION DES DECHETS D’EMBALLAGES______122 1.1 Cadre réglementaire lié aux déchets d’emballages______122 1.2 Quelques définitions______123 1.3 Quelques chiffres (selon le conseil national de l’emballage) ______124 2 LES DECHETS D’EMBALLAGES MENAGERS______124 2.1 Définition ______124 2.2 Diagnostic de la situation existante, et objectifs de collecte______124 2.2.1 Les déchets d’emballages collectés par la collecte sélective : ______125 2.2.2 Les déchets d’emballages collectés par les déchetteries : ______126 2.3 Etat de la collecte des emballages ménagers collectés par la collecte sélective :______126 2.3.1 Organisation de la collecte : ______126 2.3.2 Coûts de la collecte : ______127 2.4 Les traitements et les objectifs ______127 2.5 Les filières actuelles et les objectifs ______128 3. LES DECHETS D’EMBALLAGES NON MENAGERS ______128 3.1 Définition: ______129 3.2 Les types d’emballage ______129 3.3 Diagnostic de la situation existante ______129 3.3.1 Données générales ______129 3.3.2 Estimation des gisements actuels ______130 3.3.3 La collecte des emballages non-ménagers ______130 3.3.4 Les filières de valorisation matière ______131 3.3.5 Les traitements ______133 3.4 Estimation des gisements futurs d’emballages non-ménagers ______134 3.5 Les objectifs de valorisation des déchets d’emballages non-ménagers. ______134 3.6 Les investissements à réaliser______135
6 INTRODUCTION
Ce document se substitue au Plan Départemental d'Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés du Rhône approuvé par arrêté préfectoral le 26 janvier 1996. Conformément au décret n°1008 du 18 novembre 1996 pris en application de la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 (modifiée), la révision de ce Plan a été engagée, sur l’initiative du préfet du département du Rhône, en décembre 1998. L’enquête publique a eu lieu du 17 décembre 2001 au 25 Janvier 2002. Quelques ajustements ont été approuvés par la commission consultative de suivi du plan, réunie le 27 septembre 2002.
Rédigé selon le modèle du précédent, il reprend et met à jour (données 1998 ou 1999) les données concernant les gisements de déchets produits dans le département du Rhône et leurs filières de traitement. Il intègre les nouvelles réglementations et prend en compte les orientations définies par la circulaire du 28 avril 1998 pour une meilleure gestion future des déchets ménagers et assimilés.
En effet, le bilan qui peut être fait de la première application du Plan Départemental d'Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés est largement positif. La fermeture des décharges communales brutes, le développement de la collecte sélective, des centres de tri pour les OM et les DIB, des plates-formes de compostage, la mise en place de structures intercommunales ou de structures de concertation (SPIRAL- DECHETS)… sont autant de points positifs à souligner. Le Plan révisé s'inscrit globalement dans la continuité des choix antérieurs. Il devrait permettre de régler les quelques points de blocage identifiés, et de compléter le dispositif départemental de gestion des déchets.
Ce document, conçu comme un outil d'aide à la décision, a pour but d'informer les collectivités sur les filières existantes en terme de traitement des déchets ménagers et Assimilés, et de les orienter, conformément à la politique nationale, dans leurs choix futurs pour une gestion des déchets respectueuse des hommes et de leur environnement.
Une gestion cohérente des déchets ne peut se faire qu'avec la participation des populations. La prise de conscience face aux problèmes d'environnement au sens large, est un atout pour le développement et la réussite d'opérations visant à valoriser ou recycler une partie de nos déchets. Les efforts de réduction à la source des déchets, de valorisation et de recyclage devraient permettre de réduire la quantité de déchets à incinérer ou à enfouir en centre de stockage.
La collecte sélective des déchets, pratiquée en Points d'Apport Volontaire, en déchetterie ou en Porte à Porte est basée sur le volontariat. La réussite de ce type d'opération ne pourra se faire sans la participation active et volontaire des populations concernées. C'est un geste civique qui a sa place à la maison, mais aussi sur le lieu de travail ou à l'école. C'est l'effort de chacun, chaque jour, qui permettra la mise en place de filières de gestion de nos déchets, cohérente avec une politique de préservation et de conservation de l'Environnement.
Le Plan Départemental d'Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés révisé se décompose en huit parties : - Partie A : Présentation des Plans, de leur objectif et de leur contenu ; - Partie B : Diagnostic de la situation actuelle pour le département du Rhône ; - Partie C : Rappels sur l’état des techniques de collecte, de valorisation, de transport et de stockage à la fin 1999 (« Techniques de gestion des déchets » ; Mai 2000 document ADEME, annexé) ; - Partie D : Contraintes et les opportunités à prendre en compte pour le département du Rhône ; - Partie E : Objectifs à atteindre pour les différents types de déchets et échéances prévues ; - Partie F : Schéma global de gestion à mettre en place pour le département du Rhône ; - Partie G : Découpage territorial du schéma de gestion et des objectifs - Partie H :Les déchets d’emballages dans le plan départemental
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LEXIQUE ET GLOSSAIRE
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1. LEXIQUE (source ADEME décembre 1999)
ADEME Agence De l’Environnement et de la IAA Industries Agroalimentaires Maîtrise de l’Energie ICE Indice du Contenu en Emplois AFNOR Association Française de ICPE Installations Classées pour la Protection NORmalisation de l’Environnement AGHTM Association Générale des Hygiénistes et INDI Inventaire National des Déchets Techniciens Municipaux Industriels AMF Association des Maires de France ITOMA Inventaire des installations de AV Apport Volontaire Traitement des Ordures Ménagères BOM Bennes à Ordures Ménagères (Annuel) BTP Bâtiments et Travaux Publics MATE Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement CDD Combustible Dérivé de Déchets Matière Humide SCH Comité Départemental d’Hygiène MH Mâchefers d’Incinération d’Ordures CDOM Combustible Dérivé des Ordures MIOM Ménagères Ménagères Matières Premières Secondaires CED Catalogue Européen des Déchets MPS MS Matière Sèche CET Centre d’Enfouissement Technique Not In My Backyard (« Pas dans mon CGCT Code Général des Collectivités NIMBY Territoriales jardin ») Nm3 Normal mètre cube CLIS Comité Local d’Information et de Surveillance OM Ordures Ménagères CRCI Chambre Régionale de Commerce et PàP Porte à Porte d’Industrie PAQ Plan d’Assurance Qualité CSDU Centre de Stockage des Déchets Ultimes PCI Pouvoir Calorifique Inférieur DDASS Direction Départementale de l’Action PEHD Polyéthylène Haute Densité Sanitaire et Sociale PET Polyéthylène Téréphtalate DDM Déchets Dangereux des Ménages, PREDIS Plans Régionaux d’Elimination des appelés aussi DMS Déchets Industriels Spéciaux DIB Déchets Industriels Banals PTM Prescriptions Techniques Minimales DIREN DIrection Régionale de l’Environnement REFIOM Résidus d’Epuration des Fumées DIS Déchets Industriels Spéciaux d’Incinération des Ordures Ménagères DMA Déchets Ménagers et Assimilés REOM Redevance d’Enlèvement des Ordures DMS Déchets Ménagers Spéciaux, appelés Ménagères aussi Déchets DDM RSDT Règlement Sanitaire Départemental DRM Déchets Recyclables Ménagers Type DTM Déchets Toxiques des Ménages SATESE Service d’Assistance TEchnique aux Stations d’Epuration DTQD Déchets Toxiques en Quantités Dispersées SINDRA Système d’Information Numérique sur les Déchets de la région Rhône-Alpes DV Déchets Verts Syndicat Intercommunal à Vocations EPCI Etablissement Public de coopération SIVOM intercommunale Multiples STation d’EPuration des eaux usées EPIC Etablissement Public à caractère STEP Industriel et Commercial TEOM Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères ETM Eléments Traces Métalliques Tonne Equivalent Pétrole FFOM Fraction Fermentescible des Ordures TEP Ménagères TGAP Taxe Générale sur les Activités Polluantes FMGD Fond de Modernisation de la Gestion des Déchets UIOM Usine d’Incinération d’Ordures Ménagères GEP Gramme Equivalent Pétrole VNF Voies Navigables de France GIE Groupement d’Intérêt Economique
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2. GLOSSAIRE
Les définitions suivantes sont celles établies par l’ADEME en décembre 1999 hormis les citations de textes de lois, dont la source est précisée :
Aérobiose : conditions d'un milieu riche en Collecte au porte à porte : mode d’organisation oxygène (ou en air) qui permettent une de la collecte dans lequel : le contenant est dégradation de la matière organique dégageant du affecté à un groupe d’usagers nommément gaz carbonique et de l'eau ; le résultat de cette identifiables ; le point d’enlèvement est situé à dégradation est la production de compost. proximité immédiate du domicile de l’usager ou Amendement organique : matières fertilisantes du lieu de production des déchets. composées principalement de combinaisons Collecte par apport volontaire : mode carbonées d'origine végétale, fermentées ou d’organisation de la collecte dans lequel un fermentescibles, destinées à l'entretien ou à la contenant de collecte est mis à la disposition du reconstitution du stock de la matière organique public. du sol. Les amendements organiques sont définis par la norme AFNOR NFU 44051. Collecte sélective : collecte de certains flux de déchets (recyclables secs et fermentescibles), Anaérobiose : conditions d'un milieu privé préalablement séparés par les producteurs, en vue d'oxygène (ou sans air) qui permettent une d’une valorisation ou d’un traitement spécifique. dégradation de la matière organique dégageant un mélange de gaz appelé biogaz composé Collecte séparative : on utilise ce terme pour la principalement de méthane, et produisant un collecte des déchets ménagers séparés en résidu organique, le digestat. plusieurs flux différenciés (recyclables secs, fermentescibles, encombrants, déchets dangereux Biogaz : gaz produit par la dégradation de la des ménages et ordures ménagères résiduelles). matière organique en absence d'oxygène Dans ce cas, l’utilisation du terme de collecte (anaérobiose) ; il comprend du méthane, du gaz sélective est réservé aux collectes destinées à une carbonique et d'autres gaz à l'état de traces valorisation matière. (notamment malodorants à base de soufre et mercaptan). Collecte simultanée : enlèvement d’un ou plusieurs flux en même temps. Cendres volantes : résidus des usines d’incinération comprenant les fines sous Compost : amendement organique relativement chaudières, les résidus de dépoussiérage et les riche en composés humiques, issu du compostage résidus de la neutralisation des fumées. Ils de matières fermentescibles. doivent subir un traitement avant mise en Compostage : procédé de traitement biologique décharge. aérobie de matières fermentescibles dans des Centre d’Enfouissement Technique (voir conditions contrôlées. décharge). Compostage individuel : compostage par les Centre de stockage (voir décharge). particuliers de leurs propres déchets organiques (déchets verts, déchets de cuisine, de potager, Co-compostage : compostage en mélange de etc.). Le compostage individuel peut être réalisé différents types de déchets organiques dont les soit en tas, soit dans des bacs spécifiques appelés caractéristiques sont complémentaires (teneurs en composteurs. eau, en azote et carbone, porosité). Collecte : ensemble des opérations consistant à enlever les déchets pour les acheminer vers un lieu de tri, de traitement ou un centre d’enfouissement technique.
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Décharge (contrôlée) : lieu de stockage Déchets encombrants des ménages : déchets de permanent des déchets, appelé également Centre l’activité domestique des ménages qui, en raison de Stockage de Déchets Ultimes (CSDU), ou de leur volume ou de leur poids, ne peuvent être Centre d’Enfouissement Technique (CET). On pris en compte par la collecte usuelle des ordures. distingue : Ils comprennent notamment : des biens • La classe I recevant des déchets industriels d’équipement ménagers usagés, des déblais, des spéciaux, ultimes et stabilisés, appelé maintenant gravats, des déchets verts des ménages. « centre de stockage de déchets spéciaux ultimes Déchets fermentescibles ou organiques : déchets et stabilisés », composés exclusivement de matière organique • La classe II recevant les déchets ménagers et biodégradable. Ils sont susceptibles d’être traités assimilés, par compostage ou méthanisation. • La classe III recevant les gravats et déblais Déchets Industriels Banals (DIB) : déchets ni inertes. inertes, ni dangereux, générés par les entreprises dont le traitement peut éventuellement être Décharge brute : toute décharge faisant l’objet réalisé dans les mêmes installations que les d’apports réguliers de déchets non inertes, ordures ménagères : cartons, verre, déchets de exploitée ou laissée à la disposition de ses cuisine, emballages. administrés par une municipalité, sans autorisation préfectorale au titre de la législation Déchets Industriels Spéciaux (DIS) : déchets sur les installations classées. qui regroupent les déchets dangereux autres que les déchets dangereux des ménages et les déchets Déchet : Tout résidu d’un processus de d’activités de soins et assimilés à risques production, de transformation ou d’utilisation, infectieux. toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble abandonné, ou Déchets inertes : déchets qui ne subissent aucune que son détenteur destine à l’abandon. modification physique, chimique ou biologique. Les déchets inertes ne se décomposent pas, ne Déchets Dangereux des Ménages (DDM), ou brûlent pas et ne produisent aucune réaction Déchets Ménagers Spéciaux (DMS) : déchets physique ou chimique, ne sont pas des ménages qui ne peuvent être pris en compte biodégradables et n’ont aucun effet dommageable par la collecte usuelle des ordures ménagères, sur d’autres matières avec lesquelles ils entrent sans créer de risques pour les personnes ou pour en contact, d’une manière susceptible d’entraîner l’environnement. Ces déchets peuvent être une pollution de l’environnement ou de nuire à la explosifs, corrosifs, nocifs, toxiques, irritants, santé humaine. comburants, facilement inflammables ou d’une façon générale dommageables pour Déchets ménagers et assimilés : déchets non l’environnement, (exemple : les insecticides, dangereux des ménages ou provenant des produits de jardinage, piles, huiles de moteur entreprises industrielles, des artisans, usagées, acides,…). commerçants, écoles, services publics, hôpitaux, services tertiaires et collectés dans les mêmes Déchets d’emballages : emballages, matériaux conditions. d’emballages dont le détenteur, qui sépare l’emballage du produit qu’il contenait, se défait, à Déchets municipaux : ensemble des déchets l’exclusion des résidus de production dont l’élimination (au sens donné par les textes d’emballages. législatifs) relève de la compétence des communes. Parmi les déchets municipaux, on Déchets de l’assainissement collectif : déchets peut distinguer les catégories suivantes : les résultant du fonctionnement des dispositifs ordures ménagères, les déchets encombrants des d’épuration et de l’entretien des réseaux ménages, les déchets dangereux des ménages, les d’évacuation des eaux usées et pluviales. déchets de nettoiement, les déchets de Déchets du nettoiement : déchets provenant du l’assainissement collectif, les déchets verts des balayage des rues et autres espaces publics ou du collectivités locales. vidage des corbeilles disposées sur les voies publiques.
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Déchets primaires et secondaires : les déchets Déchetterie : espace aménagé, gardienné, primaires sont des déchets n’ayant pas encore clôturé, où le particulier et/ou les entreprises subi de tri ou de traitement en installations peuvent apporter leurs déchets encombrants et collectives, par opposition aux déchets d’autres déchets triés en les répartissant dans des secondaires qui résultent du tri ou traitement de contenants distincts en vue de valoriser, traiter ou ces déchets primaires (résidus d’incinération par stocker au mieux les matériaux qui les exemple). constituent. Dépôt sauvage : dépôt clandestin de déchets Déchets putrescibles : déchets fermentescibles réalisé par des particuliers ou des entreprises sans susceptibles de se dégrader spontanément dès autorisation communale, et sans autorisation leur production. Ils ont un pouvoir fermentescible préfectorale au titre de la législation sur les intrinsèque. Il s’agit, par exemple, de déchets de installations classées. légumes ou de fruits, de déchets de viande, de reliefs de repas, de tontes de gazons, etc. Le bois Digestat : résidu organique issu de la ou les papiers et cartons, par exemple, qui méthanisation. peuvent être stockés séparément sans évolution Ecolabel : certains produits présentant des notoire, ne sont pas putrescibles. avantages écologiques se voient attribuer un label Déchets Recyclables Ménagers (DRM) : cette officiel (Marque NF Environnement ou Ecolabel notion intègre les déchets d’emballages ménagers européen) ; c’est le cas pour certaines peintures, et les journaux - magazines, matériaux qui sont colles, filtres à café, sacs poubelles… très souvent collectés dans le cadre du dispositif Eco-produits : produits dont le cycle (ou une de la collecte sélective des déchets d’emballages partie du cycle) « production / consommation / ménagers. élimination » présente des avantages Déchets Toxiques en Quantité Dispersée environnementaux. (DTQD) : déchets toxiques non ménagers Elimination : dans ce guide, élimination signifie produits en petites quantités à l’occasion d’une destruction sans valorisation énergétique, ou activité professionnelle et dont le gisement est stockage final des déchets. Dans la loi de 1975, épars. l’élimination regroupe l’ensemble des opérations Déchets ultimes : au sens de l’article 1 de la loi de collecte, transport, tri, traitement et du 15 juillet 1975 modifiée, est un résidu ultime enfouissement technique des déchets, soit toute la « un déchet, résultant ou non du traitement d’un gestion des déchets. déchet, qui n’est plus susceptible d’être traité Fraction Fermentescible des Ordures dans les conditions techniques et économiques du Ménagères (FFOM) : Elle comprend la fraction moment, notamment par extraction de la part putrescible des OM (déchets de cuisine et valorisable ou par réduction de son caractère certains déchets verts des ménages présents dans polluant ou dangereux ». Dans un premier temps, la poubelle) ainsi que les papiers-cartons le déchet ultime a été interprété comme étant le Flux de déchets ou de sous-produits : fraction résidu de l’incinération. Cependant la circulaire du gisement des déchets ou des sous-produits, du 28 avril 1998 redéfinit le déchet ultime afin de séparée par le producteur, ou ultérieurement à ne pas le limiter à ces seuls résidus n’importe quel stade de la gestion des déchets. d’incinération, et précise que peut être considéré Gestion des déchets : ensemble des opérations et comme déchet ultime « la fraction non moyens mis en œuvre pour limiter, recycler, récupérable des déchets », c’est à dire après valoriser ou éliminer les déchets : opérations de extraction de déchets polluants (DMS…), prévention, de pré-collecte, collecte, et transport recyclage matière (emballages ET textiles, et toute opération de tri, de traitement, jusqu’au pneumatiques…) et organique (compostage de la stockage. fraction fermentescible…). Incinération : combustion des déchets dans un Déchets verts : résidus végétaux de l’entretien et four adapté aux caractéristiques de ceux-ci. du renouvellement des espaces verts publics et privés (parcs et jardins, terrains de sports, etc…, des collectivités territoriales, des organismes publics et parapublics, des sociétés privées et des particuliers).
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Installations Classées pour la Protection de Nm3 : Normal mètre cube : unité de volume l’Environnement (ICPE) : installations dont standard permettant de comparer entre elles des l’exploitation peut être source de dangers ou de mesures effectuées dans des conditions de pollutions. Leur exploitation est réglementée. On températures et de pressions différentes. Les distingue celles soumises à déclaration à la conditions du Nm3 sont : une température de préfecture, et celles soumises à autorisation 273°Kelvin (0°C) et une pression de 101.3 préfectorale après enquête publique. La quasi- Kilopascals. Pour les fumées d’incinération, ces totalité des installations de traitement de déchets conditions sont complétées par une teneur en font partie de cette dernière catégorie. Les oxygène de 11% ou une teneur en gaz carbonique installations classées sont réglementées par la loi de 9% avec déduction de la vapeur d’eau (gaz N° 76-663 du 19 juillet 1976. secs). Avant l’arrêté du 25 janvier 1991, le Nm3 Lixiviats : eaux ayant percolé à travers les était calculé sur gaz humides. Il faut donc être déchets stockés en décharge en se chargeant attentif avant de comparer des valeurs de 3 bactériologiquement et chimiquement ; par polluants en Nm , en s’assurant qu’elles font extension, eaux étant entrées en contact avec des références aux mêmes conditions. déchets. Ordures Ménagères (OM) : déchets issus de Mâchefers : résidus résultant de l’incinération l’activité domestique des ménages, pris en des déchets et sortant du four. Ils peuvent être compte par les collectes usuelles ou séparatives. valorisés, essentiellement en infrastructure Point d’apport volontaire : emplacement en routière, ou stockés en décharge de classe II. Sont accès libre équipé d’un ou de plusieurs également dénommés « scories ». contenants destiné à permettre de déposer Matière organique du sol : la matière organique volontairement des déchets préalablement du sol est constituée d’une fraction dite « libre » séparés par leurs producteurs. (résidus animaux et végétaux, substances Point de regroupement : emplacement pour la organiques chimiquement bien définies, biomasse collecte au porte à porte, équipé d’un ou plusieurs microbienne) et d’une fraction dite « liée » contenants affecté à un groupe d’usagers formée de produits relativement stables, adhérant nommément identifiables. à la fraction minérale, regroupés sous le terme Pouvoir Calorifique Inférieur (PCI) : d’humus. représente la quantité de chaleur dégagée par la Matières Premières Secondaires (MPS) : combustion d’une unité de masse de produit matériaux issus du recyclage de déchets et (1Kg) dans des conditions standardisées, l’eau pouvant être utilisés en substitution totale ou formée étant à l’état de vapeur. Plus le PCI est partielle de matière première vierge. élevé, mieux le produit brûle. L’unité officielle Méthanisation : traitement biologique par voie est le joule/kilo mais il est en général exprimé en anaérobie de matières fermentescibles produisant kilocalories/kilo (Kcal/kg) ou Thermie/tonne du biogaz et un digestat (Th/t). Le PCI du pétrole est de 10 000 Th/t, celui Neutralisation : processus chimique consistant à des ordures ménagères est de l’ordre de 2000 traiter les acides des fumées des incinérateurs en Th/t mais varie d’un lieu à l’autre, d’une saison à les faisant réagir avec une base (de la chaux en l’autre. (1 calorie = 4.18 Joules ; 1 thermie = général ou de la soude). Cette réaction provoque 1 000 000 calories ; 1 kWh=0.86 thermie). la formation d’eau et d’un sel. L’acide Pré-collecte : ensemble des opérations chlorhydrique étant en plus grande quantité que d’évacuation des déchets depuis leur lieu de les autres, on utilise souvent le terme de production jusqu’au lieu de prise en charge par le déchloruration pour celui de neutralisation. service de collecte. NIMBY : « Not in my back yard : Pas dans mon Pyrolyse : décomposition ou destruction par jardin ! ». Phénomène de rejet par la population l’action de la chaleur en atmosphère inerte. locale d’un projet d’installation classée dès lors Désigne quelquefois la première étape de qu’il est localisé dans la zone de vie de cette combustion. population. Récupération : opération qui consiste à collecter et/ou trier des déchets en vue d’une valorisation des biens et matières les constituant.
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Prévention : toute action amont (notamment au Régénération : opération visant à redonner à un niveau de la conception, de la production, de la déchet les caractéristiques physico-chimiques qui distribution et de la consommation d’un bien) permettent de l’utiliser en remplacement d’une visant à faciliter la gestion ultérieure des déchets, matière vierge. notamment par la réduction des quantités de Réutilisation : opération par laquelle un bien de déchets produits et/ou de leur nocivité ou par caractéristiques définies à cette fin est utilisé à l’amélioration du caractère valorisable. nouveau sans transformation un certain nombre Recyclage matière : opération visant à introduire de fois pour un usage identique à celui pour aux fins de leur fonction initiale ou à d’autres fins lequel il a été conçu (cas des bouteilles en verre les matériaux provenant de déchets dans un cycle récupérées entières). de production en remplacement total ou partiel Scories : voir mâchefers d’une matière première vierge. Stabilisation : un déchet est considéré comme Recyclage organique : traitement aérobie ou stabilisé quand sa perméabilité à l’eau et sa anaérobie par des micro-organismes et dans des fraction lixiviable ont été réduites et quand sa conditions contrôlées des parties biodégradables tenue mécanique a été améliorée de façon à ce de déchets avec production d’amendements que ses caractéristiques satisfassent aux critères organiques (ou autres produits) stabilisés ou de d’acceptation des déchets stabilisés. Le terme de méthane, ou épandage direct de ces déchets pour stabilisation regroupe, selon la Commission permettre leur retour au sol. L’enfouissement en AFNOR, les opérations telles que solidification, décharge ne peut être considéré comme une fixation physique, fixation chimique, visant à forme de recyclage organique. réduire le flux de polluants. Recyclage : terme générique regroupant Structurant : produits susceptibles d’améliorer recyclage matière et organique. la porosité d’un mélange et de faciliter son Réemploi : opération par laquelle un bien usagé aération. Les déchets ligneux ont l’avantage conçu et fabriqué pour un usage particulier est d’être à la fois structurants et carbonés, et sont utilisé pour le même usage ou un usage différent. particulièrement bien adaptés à des mélanges Redevance d’enlèvement des ordures avec des produits compacts et azotés (boues, ménagères (REOM) ou redevance générale : gazons, etc.). les collectivités peuvent substituer à la taxe Support de culture : produit organique d’enlèvement des ordures ménagères, la contenant des matières d'origine fermentées redevance prévue par l’article L.2333-76 du Code essentiellement végétale ou susceptibles de général des collectivités territoriales : taxe et fermenter, mais qui se différencient des redevance ne peuvent coexister. Cette redevance amendements organiques par une teneur plus est calculée en fonction du service rendu pour élevée en matières inertes ; matériau permettant l’enlèvement des ordures ménagères. l'ancrage du système racinaire de la plante, la Redevance spéciale : redevance pour circulation de substances nutritives exogènes, et l’enlèvement des déchets assimilés ne provenant jouant ainsi le rôle de support. Les supports de pas des ménages. La loi du 13 juillet 1992 culture font l’objet de la norme AFNOR mentionne l’obligation d’instituer la redevance NFU 44551. spéciale à compter du 1er janvier 1993, dans le Taxe d’enlèvement des ordures ménagères cas où la collectivité perçoit la taxe d’enlèvement (TEOM) : taxe prélevée par la collectivité auprès des ordures ménagères (si elle a instauré la des ménages, calculée en fonction de la surface redevance générale, elle n’est pas contrainte bâtie et non en fonction du service rendu de d’instaurer la redevance spéciale). La redevance ramassage des ordures ménagères. spéciale est calculée en fonction de l’importance Thermolyse : synonyme de pyrolyse. S’emploie du service rendu, et notamment de la quantité de pour qualifier certains procédés de pyrolyse à des déchets éliminés. températures plus basses, ou opérant sous Réduction à la source : voir prévention. pression réduite. Résidus d’Epuration des Fumées d’Incinération des Ordures Ménagères (REFIOM) : résidus issus du dépoussiérage et de la neutralisation des fumées des incinérateurs.
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Traitement : ensemble de procédés visant à Tri à la source : opération de séparation des transformer les déchets pour notamment en différents flux de déchets par les producteurs. réduire dans des conditions contrôlées le Valorisation énergétique : utilisation de déchets potentiel polluant initial, et la quantité ou le combustibles en tant que moyen de production volume, et le cas échéant assurer leur recyclage d’énergie, par incinération directe avec ou sans ou leur valorisation. autres combustibles, ou par tout procédé, mais avec récupération de la chaleur. Traitement biologique : procédé de Valorisation : terme générique recouvrant le transformation contrôlée de matières recyclage matière et organique, la valorisation fermentescibles produisant un résidu organique énergétique des déchets, ainsi que le réemploi, la plus stable susceptible d’être utilisé en tant réutilisation et la régénération. qu’amendement organique ou support de culture. Traitement thermique : traitement par la chaleur (incinération, thermolyse).
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A – LE PLAN DEPARTEMENTAL D’ELIMINATION DES DECHETS MENAGERS ET ASSIMILES (Plan de « gestion » des déchets ménagers et assimilés)
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1. PRESENTATION DES PLANS
La gestion des déchets a donné lieu, depuis quelques années, à de nombreuses réflexions qui ont trouvé leur concrétisation en matière législative dans plusieurs Lois et Décrets.
Le texte de base reste la Loi n°75-633 du 15 juillet 1975, modifiée par la Loi n°92-646 du 13 juillet 1992, qui insiste sur la nécessaire valorisation des déchets ménagers et assimilés, et sur l’interdiction de la mise en décharge, à l’horizon 2002, de déchets bruts n’ayant pas fait l’objet de valorisation matière ou énergétique.
Elle rend obligatoire la mise en œuvre, dans chaque département, d’un Plan d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés. Le premier Plan du Rhône a fait l’objet d’un arrêté préfectoral le 26 janvier 1996. Le décret d’application du n° 96-1009 du 18 novembre 1996 remplaçant le décret n°93-140 du 3 février 1993 fixe les échéances de révision des Plans approuvés.
Les Plans d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés, réalisés au niveau départemental, s’intègrent dans un programme de mise en œuvre, au niveau régional, de procédures de gestion des déchets avec en particulier :
- Le Plan Régional d’Elimination des Déchets Industriels (PREDIRA), qui ne concerne que les déchets industriels spéciaux ou DIS (pour l’essentiel toxiques), approuvé par arrêté préfectoral du 28/08/94 pour une période de 10 ans ;
- Le Plan Régional d’Elimination des Déchets des Activités de Soins (PREDAS), approuvé par arrêté préfectoral du 02/01/95 et complété par un bilan actualisé en juillet 1998 ;
- Le Schéma Départemental des Carrières, approuvé par arrêté préfectoral en date du 18 Juillet 2001.
Le Plan, soumis à enquête publique puis approuvé et publié par le Préfet, est opposable aux décisions prises par les personnes morales de droit public et leurs concessionnaires. Ces décisions doivent être compatibles avec le plan. Les prescriptions applicables aux installations existantes doivent être rendues compatibles avec le Plan dans un délai de 3 ans, notamment les décisions préfectorales en application de la loi sur les Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE).
2. OBJECTIFS DES PLANS
L’objectif de ce Plan est d’être un outil de meilleure gestion des déchets pour les années à venir, avec un souci particulier de cohérence départementale.
Le Plan doit permettre de coordonner les actions à mener tant par les pouvoirs publics que par des organismes privés en vue d’atteindre les objectifs visés aux articles 1 et 2.1 de la Loi du 15 juillet 1975, en particulier : - De prévenir ou réduire la production et la nocivité des déchets
- D’organiser le transport des déchets et de le limiter en distance et en volume ;
- De valoriser les déchets par réemploi, recyclage ou toute autre action visant à obtenir, à partir des déchets, des matériaux réutilisables ou de l’énergie ;
- De ne plus accueillir, en décharge, que des déchets ultimes à compter du 1er juillet 2002.
Il doit être également un outil pédagogique d’information et l’occasion d’un débat et d’une concertation entre tous les acteurs.
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Pour atteindre ces objectifs, le Plan :
• Enonce les mesures qu'il est recommandé de prendre pour prévenir l'augmentation de la production des déchets ménagers et assimilés et des déchets d'emballages dont les détenteurs sont les ménages, et de promouvoir leur réutilisation ;
• Dresse un inventaire prospectif, sur 5 et 10 ans, des quantités de déchets à éliminer, selon leur nature et leur origine ;
• Fixe, pour les diverses catégories de déchets pris en compte, les proportions de chacun de ces déchets qui devront, à terme de 5 et 10 ans, être valorisés (valorisation matière ou valorisation énergétique), recyclés, détruits ou stockés ;
• Enumère les solutions retenues pour l'élimination des déchets d'emballages (tous emballages confondus) et indique les mesures à prendre en vue d'atteindre les objectifs nationaux au 30 juin 2001 de valorisation et de recyclage ;
• Recense les installations d'élimination en service ou en cours de réalisation;
• Enumère, compte tenu des priorités retenues, les installations de traitement qu'il sera nécessaire de créer.
• Enonce les priorités à retenir compte tenu des évolutions démographiques et économiques prévisibles :
- Pour la création d’installations de traitement nouvelles, en vue d’atteindre les objectifs de valorisation, de recyclage, d'élimination et de stockage des déchets envisagés dans le Plan, et en indiquant les localisations préférentielles qui apparaissent les mieux adaptées à cet effet ;
- Pour la collecte, le tri et le traitement des déchets, afin de garantir un niveau élevé de protection de l’environnement, compte tenu des moyens économiques et financiers nécessaires à leur mise en œuvre.
3. LA REVISION DU PLAN
Cette version révisée du Plan Départemental d'Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés a pour vocation de :
- Remettre à jour les connaissances concernant les gisements de déchets ménagers et assimilés produits sur le département ainsi que leurs filières de collecte, d'élimination et de valorisation ;
- Faire le point sur le développement des installations de traitement et de stockage en fonctionnement, prendre en compte les échéances de fermeture et envisager leur remplacement ;
- Fixer de nouveaux objectifs concernant la valorisation, le recyclage et l'élimination des déchets, compte tenu de l'évolution des techniques de traitement et des nouvelles réglementations ;
- Proposer une nouvelle gestion globale des déchets, à l'échelle du département, prenant en compte les acquis obtenus grâce au premier Plan.
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Les déchets pris en compte dans le Plan Départemental d'Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés du Rhône sont les suivants :
- Les Ordures Ménagères ; - Les déchets encombrants ; - Les déchets verts ; - Les Déchets Ménagers Spéciaux ; - Les produits de démolition, de terrassement et bétons recyclables ; - Les Déchets Industriels Banals (DIB) ; - Les boues de stations d'épuration urbaines; - Les mâchefers.
L’élimination des Déchets des Artisans et Commerçants (DAC), des matières de vidanges, des boues de curage des réseaux d’assainissement, produits de dégrillage et graisses, des déchets des activités agricoles, des déchets hospitaliers et des déchets phytosanitaires est évoquée mais n’est pas spécifiquement traitée dans le cadre de ce Plan révisé.
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B – DIAGNOSTIC DE LA SITUATION EXISTANTE
réalisé en 1999 (données 1998)
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1. GISEMENTS DES DECHETS
Le Rhône compte 293 communes pour une population totale de 1 579 000 habitants environ (recensement 1999), dont 1 165 000 au sein de la Communauté Urbaine de Lyon (55 communes).
1.1 Les Ordures Ménagères
La quasi-totalité des OM du département est pesée. Près de 565 000 tonnes (dont quelques communes hors Rhône) ont ainsi été collectées en 1998, ce qui correspond à un ratio moyen de : 354 kg/hab./an, proche de la moyenne nationale (352 kg/hab./an). L’évolution annuelle de ce ratio, de 1997 à 1998, peut être estimé à + 1,7 % pour l’ensemble du département. La composition des OM du Grand Lyon a été analysée, en 1994, selon une Méthode de Caractérisation des Ordures Ménagères (MODECOM) mise au point par l'ADEME :
MODECOM MODECOM Grand Lyon Reste du département PRODUITS PRODUITS (% en poids humide) (% en poids humide) données 1994 données ADEME 1993 Fermentescibles 20.14 Fermentescibles 31.5
Papiers-cartons 32.27 Papiers-cartons 23.2
Textiles 1.90 Textiles 2.6
Plastiques 11.95 Plastiques 10.5
Verre 12.98 Verre 13.4
Métaux 3.90 Métaux 4.1
Déchets spéciaux 2.44 Déchets spéciaux 0.4
Autres 14.42 Autres 14.3
TOTAL 100 TOTAL 100 Emballages Emballages 20.29 14.9 (hors verre) (hors verre) Journaux - magazines 13.44 Journaux – magazines 7.4
Le Pouvoir Calorifique Inférieur (PCI) des OM du Rhône varie entre 2000 et 2200 kcal/kg, voire exceptionnellement plus lorsque les OM contiennent une part importante de déchets d’activité (exemple : tissus, dans la région de Tarare, résultant de travaux réalisés à domicile).
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1.2 Les déchets des artisans et commerçants (DAC)
Une étude réalisée en 1999 sur le département auprès des producteurs de DIB montre que les entreprises à faible effectif (0 à 9 employés) produisent environ 672 000 tonnes de DIB dont 155 000 tonnes se retrouveraient en mélange avec les OM, soit environ 27 % du gisement total d’Ordures Ménagères. Les 517 000 tonnes restantes passent par les filières classiques de traitement des DIB.
La collecte et le traitement de ces DAC étant effectués sans différenciation avec les OM et/ou les DIB, ce type de déchet ne sera donc pas traité de façon spécifique dans la suite du document.
Composition du gisement de DAC (672 000 tonnes)
350 000
300 000 s
200 000
89 000 100 000 Tonnages annuel 66 000 53 000 51 000 23 000 15 000 9 000 14 000 2 000 2
0 Mélange Verre Métaux Plastiques Caoutchouc textiles Papiers-cartons Bois Déchets du cuir Fermentescibles déchets spécifiques Cat égor i es de déchet s
Les déchets spécifiques comprennent notamment les déchets minéraux et gravats inertes.
1.3 Les déchetteries et la collecte des encombrants
1.3.1 Les encombrants de déchetteries
En 1998, ce sont environ 30 000 tonnes d'encombrants qui ont été récupérés sur les déchetteries du département. Ce sont essentiellement des appareils ménagers ou des mobiliers obsolètes. Le gisement de déchets encombrants est estimé par l'ADEME à 55-60 kg/ hab. hors déchets verts soit 86 000 à 95 000 tonnes pour le département.
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1.3.2 Les autres déchets acceptés sur les déchetteries
Le réseau de déchetteries est bien développé dans le Rhône : 40 déchetteries fixes plus une déchetterie mobile en fonctionnement ainsi que l'accès à deux déchetteries de départements limitrophes dans le cadre de coopérations communales interdépartementales (SITOM Rhône-Isère et SIMOLY). Pour les différents types de matériaux admis, les quantités collectées représentent plus de 120 000 tonnes déposées sur l’ensemble des déchetteries du Rhône en 1998 (déchetteries pour lesquelles une information a pu être obtenue). Les déchets provenant des artisans, commerçants et industriels (DIB) représenteraient environ 58 % des déchets accueillis en déchetterie pour l’année 1998 (70 000 tonnes).
La destination des différents sous-produits est la suivante :
- Papiers, cartons : récupérateurs ou papeteries ;
- Verre : entreprises de récupération et de valorisation (usine de Veauche dans la Loire) intervenant dans la collecte en conteneurs coin de rue ;
- Ferrailles : ferrailleurs locaux ou régionaux ;
- Déchets verts : plates-formes de compostage ou installations de stockage ;
- Gravats, encombrants : installations de stockage ;
- Incinérables : valorisés en UIOM ou enfouis en centres de stockage ;
- Vêtements : lorsqu’ils sont récupérés, ils sont repris par des associations caritatives ;
- Huiles, piles, batteries, et déchets ménagers spéciaux (DMS) : traitement en centres appropriés.
Après avoir été apportés en déchetterie par les populations, certains déchets valorisables (déchets verts notamment), ne se retrouvent pas sur les filières de valorisation, mais en installations de stockage.
1.4 Déchets verts
En 1999, le gisement de déchets verts des espaces publics et privés a été estimé à 62 000 tonnes/an sur le département. Le taux de valorisation par compostage observé est de 28 000 tonnes/an, soit 45%.
Les déchets proviennent essentiellement des espaces publics des collectivités et de la collecte des déchets verts en déchetterie.
En fait, ce gisement est sans doute sous évalué, notamment en ce qui concerne les déchets verts produits par les entreprises privées.
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1.5 Déchets spéciaux
Ils peuvent être classés en trois catégories :
- Les Déchets Ménagers Spéciaux (DMS).
Ce sont les médicaments, les solvants, les piles, batteries… En 1999, leur production a été estimée sur la base du MODECOM détaillé précédemment à 11 400 tonnes/an dans le Rhône. (Le ratio national moyen 2,2 kg/hab/an fournirait plutôt un tonnage de l’ordre de 3500 tonnes/an). La majorité des déchetteries peuvent recevoir les piles, les batteries et les huiles usagées. Plusieurs déchetteries ont engagé des démarches de gestion adaptée des DMS et devraient être équipées, à terme, afin de récupérer les DMS de façon systématique.
Les médicaments sont récupérés par les pharmaciens dans le cadre de la filière CYCLAMED. Les piles usagées doivent être reprises gratuitement par les distributeurs.
La Communauté Urbaine de Lyon procède à une collecte par apport volontaire, en 24 points, une fois par mois.
La mise en place d’une gestion adaptée des DMS, en déchetteries ou par apport volontaire à des services spécialisés, nécessite de prendre des précautions particulières en ce qui concerne le matériel, le personnel d’exploitation et d’enlèvement ainsi que les conditions de stockage de ces DMS. Ces spécifications sont définies par arrêté.
- Les déchets du milieu médical et paramédical.
Produits de façon dispersée, ils sont pris en compte par le schéma régional d’élimination des déchets hospitaliers. D’après une étude réalisée par la DRASS, leur gisement constituerait environ 160 tonnes/an. Ces déchets doivent faire l’objet d’une collecte et d’un traitement spécifique, à la charge des praticiens et des laboratoires.
- Les déchets phytosanitaires.
Leur gisement est évalué à 150 tonnes/an. Ils sont de deux sortes : Produits phytosanitaires Non Utilisés (PPNU) et Emballages Vides de Produits Phytosanitaires (EVPP) qui contiennent des résidus ou des traces de produits toxiques. Ces deux types de déchets font partie des Déchets Industriels Spéciaux. Ils sont éliminés, la plupart du temps, par brûlage au champ, par dépôt sauvage ou en mélange avec les OM. Il est à noter que les EVPP, après plusieurs rinçages, peuvent être éliminés en mélange avec les OM.
Certains déchets spéciaux sont encore éliminés de façon peu satisfaisante, mais certaines filières (apport en déchetteries, collecte par apport volontaire, actions bénévoles, retour au fabricant…) se mettent en place pour permettre leur collecte et leur traitement dans de meilleures conditions. En 1998, 520 tonnes de déchets spéciaux ont été déposés en déchetteries et 74 tonnes collectées de façon spécifique sur le Grand Lyon.
1.6 Produits de démolition, de terrassement et bétons recyclés
Pour 1998, le gisement des inertes Bâtiment et TP a été estimé à 5 millions de tonnes. Echappent à cette estimation, les produits de terrassements pour bâtiments ou parkings souterrains, et réutilisés directement sur un autre chantier. Une analyse plus fine a porté plus spécifiquement sur les matériaux recensés lors de leur passage soit en carrière (comblement), soit en décharge de classe III, soit dans un centre de recyclage.
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La répartition de ces matériaux s’établit comme suit :
Matériaux mis en carrière ou Gisement estimé Matériaux recyclés décharge classe III 1.7 à 1.9 millions de tonnes 850 000 tonnes/an 850 000 à 1 000 000 de tonnes/an
1.7 Les déchets d’amiante-ciment
Ils sont générés lors des travaux de démolition et de réhabilitation par les entreprises du BTP. De ce fait, leur gisement est mal connu. L'amiante-ciment des particuliers n'est pas collectée de façon spécifique. Ces déchets se retrouvent en mélange avec les inertes dans les bennes de déchetteries. Une étude effectuée sur le Grand Lyon en 1998 nous permettrait d'estimer cette quantité entre 500 et 1000 tonnes par an sur l'ensemble des déchetteries du département.
Compte tenu des nouvelles dispositions prises dans la circulaire du 9 janvier 1997, la quantité de déchets d'amiante-ciment, répertoriée et déposée dans une installation de stockage, devrait augmenter dans les années à venir. En 1998, 1 100 tonnes provenant du département ont été enfouies en alvéole spécifique. Plusieurs sites en Rhône-Alpes, sont susceptibles de recevoir ce type de déchet conformément à la réglementation : Mizérieux et Viriat(01), Roussas(26), Diémoz et St quentin sur Isère(38) et Roche la Molière (42). Le gisement total pourrait être estimé entre 4 000 et 8 000 tonnes/an pour le département du Rhône.
1.8 Les Déchets Industriels Banals (DIB)
Egalement appelés déchets assimilables aux Ordures Ménagères, du fait qu’ils empruntent les mêmes filières de traitement, les DIB sont des déchets non inertes et non toxiques issus des activités économiques : industrie, commerce, artisanat, entreprises de services… Ils sont constitués de bois, papier, carton, plastique, verre, métaux, caoutchouc, textile, cuir… Il s’agit soit de déchets spécifiques à une activité (chute de fabrication), soit de déchets communs à toutes les entreprises (déchets d’emballage, déchets de bureau…).
Pour la quantification et la qualification du gisement, 3 enquêtes ont été lancées dans le cadre des travaux du SPIRAL - DECHETS :
- Enquête auprès des producteurs (étude confiée à l’IG2E) :
L'objectif était d'obtenir une typologie des DIB (en fonction des secteurs d’activité) et d'en estimer les quantités produites en 1998 sur le département du Rhône. Le principe a consisté à réaliser un échantillon de 3 600 entreprises, dont 3 000 ont été consultées par des enquêteurs de manière à remplir le plus exactement possible avec le chef d’entreprise (ou son représentant) le questionnaire d’enquête.
L'exploitation des données recueillies a permis d'estimer la production de DIB du département à 1 370 000 tonnes pour l’année 1998.
- Enquête auprès des collecteurs :
Un questionnaire a été adressé aux 19 centres de transit et de tri Multi-matériaux connus du département. Sur la base des réponses reçues, la quantité de DIB pouvant être admise sur ces centres peut être estimée à 100 000 tonnes/an.
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- Enquête auprès des éliminateurs :
Les centres de stockage du département, mais également des départements limitrophes, ont été interrogés. Les résultats concernant l'enfouissement de DIB pour l’année 1998 sont les suivants :
Installation de stockage recevant les Quantités de DIB enfouis (tonnes) DIB du Rhône Année 1998 COLOMBIER SAUGNIEU (69) 33 000 SAINT ROMAIN EN GAL (69) 38 000 SAINT MARCEL L'ECLAIRE (69) 400 SATOLAS (38) 127 000 DIEMOZ (38) 25 100 VIENNE (38) 2 000 ROCHE-LA-MOLIERE (42) 5 300 MABLY (42) 6 800 CHATUZANGE (26) 500 ROUSSAS (26) 1 350 SAINT AUBIN EN CHAROLLAIS (71) 13 000 TOTAL 252 450 tonnes
*** Le gisement total de DIB est estimé à 1 370 000 tonnes, dont 500 000 tonnes collectées, traitées par des professionnels et déposées sur un site de traitement, 340 000 tonnes recyclées directement par les entreprises et 530 000 tonnes mélangées aux OM ou dont les circuits de collecte et de traitement sont inconnus.
Les DIB sont éliminés, par enfouissement, en centre de stockage de classe II (300 000 tonnes/an) en centre de stockage de classe III (70 000 tonnes/an), par incinération avec ou sans valorisation énergétique (60 000 tonnes/an), par recyclage direct, après passage en déchetterie ou en centre de tri (410 000 tonnes/an), mélangés avec les OM (220 000 tonnes/an) ou échappant aux filières classiques de collecte et de traitement (310 000 tonnes/an). Ainsi, 30 % des DIB feraient actuellement l'objet d'une valorisation matière et 18 % feraient l’objet d’une valorisation énergétique (en comptabilisant les DIB en mélange avec les OM).
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Composition du gisement de DIB (1 372 000 tonnes)
Déchets du cuir 0,002 % Fermentescibles Déchets spécifiques (26 tonnes) 4,2 % 7,3 % (57 100 tonnes) (100 300 tonnes) Bois 7,7 % (106 350 tonnes) Caoutchouc 2,6 % DIB en mélange (35 000 tonnes) 48,3 % Textiles (663 000 tonnes) 0,3 % (4 000 tonnes)
Papiers / cartons 12,7 % (174 000 tonnes) Plastiques Métaux Verre 2,2 % 13,1 % 1,7 % (30 000 tonnes) (178 000 tonnes) (23 000 tonnes)
Enquête SPIRAL – DECHETS 1999
Répartition selon les principaux secteurs d'activités produisant des DIB
Tertiaire Activités industrielles 24 % 29 % (325 000 tonnes) (395 000 tonnes)
Agriculture 5 % (63 000 tonnes)
Commerces Artisans du BTP 32 % 11 % (434 000 tonnes) (155 000 tonnes)
Enquête SPIRAL – DECHETS 1999
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1.9 Les boues de station d’épuration urbaines
Les données suivantes sont issues de l'étude régionale sur la gestion des boues (1998/1999).
La production de boues de station d'épuration d’eaux résiduaires urbaines du département du Rhône est de 300 000 m3/an (année 1997) soit 30 000 tonnes de Matière Sèche (MS) par an.
A cette date, les différentes filières d'évacuation des boues du département du Rhône sont les suivantes : - Boues urbaines épandues ou compostées : 4% soit 1 200 tonnes de MS/an ; - Boues urbaines incinérées : 88% soit 26 400 tonnes de MS/an ; - Boues urbaines mises en décharge : 8% soit 2 400 tonnes de MS/an.
Compte tenu de la conjugaison du renforcement des exigences de traitement (Directive européenne du 21 mai 1991 qui impose une obligation de traitement pour toutes les collectivités de plus de 2 000 habitants) et de l'augmentation de la population, les estimations d'évolution de la production de boues laissent présager une augmentation de 50% de la production entre 1997 et 2005 au niveau national, et un doublement d'ici à 2015.
La région Rhône-Alpes, particulièrement urbanisée et plus sensible à l'augmentation de population que la moyenne nationale, devrait connaître des taux de croissance au moins égaux à ceux-ci.
Au 1er septembre 2000, les épandages de boues dans le Rhône, ont à l’exception des 425 t de MS(chaux comprises) des boues de Moutiers(74), pour origine les seules stations du département. Aucun épandage de boues n’est fait dans un département extérieur.
1.10 Les matières de vidange, boues de curage et les graisses
Les matières de vidange des assainissements autonomes, boues de curages des réseaux d’assainissement et graisses, sont acceptées sur le site de dépotage de la STEP de Pierre Bénite, seul site du département ouvert au traitement de ces déchets. Ils ont représenté, pour l’année 1998, 71 000 m3 de matières de vidange et 2200 m3 de boues de curage et graisses. Leur gisement pourrait être estimé ; en 1998, à 90 000 m3 pour les matières de vidange et 3 000 m3 pour les boues de curage et graisses.
Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de Schéma départemental d’Elimination des Matières de Vidange, traitant des filières d’élimination disponibles, sur le département, pour l'élimination de ces produits. Un projet de Schéma Départemental d'Elimination des Matières de Vidange a été réalisé en 1982 et approuvé par le CDH, mais n'a jamais été validé par arrêté préfectoral. Il conviendrait d'intégrer le problème du traitement des graisses et des boues de curage dans un futur schéma. En effet, la station d'épuration de Pierre Bénite envisage de redimensionner ses installations et de ne plus accepter que les matières de vidange, boues de curage et graisses provenant du périmètre du Grand Lyon.
1.11 Les résidus issus des centres de traitement
1.11.1 Les Mâchefers et REFIOM
Ce sont les résidus de l’incinération c’est à dire les mâchefers et les résidus d’épuration des fumées (REFIOM). La quantité totale de ces résidus représente environ 122 000 tonnes/an pour le Rhône. Ce chiffre se décompose en 113 500 tonnes de mâchefers et 8 500 tonnes de REFIOM. Ils proviennent des 5 UIOM en fonctionnement dans le Rhône en 1998 :
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Mâchefers REFIOM (tonnes/an) UIOM (tonnes/an) 1998 2000 1998 2000 LYON / NORD 45 000 37 000 3 700 3 300 LYON / SUD 60 000 57 000 4000 3 800 VILLEFRANCHE 6 000 6 000 600 600 2 000 En mélange avec les 200 TARARE 2 000 mâchefers BOURG de THIZY 400 fermeture 35 fermeture TOTAL 113 400 102 000 8 335 7 900
Suivant leur origine et leur qualité, les mâchefers peuvent avoir un exutoire différent. En 2000, les mâchefers ont été directement valorisés en Travaux Publics '(T.P) (6 000 Tonnes/an), utilisés en centre d’enfouissement technique (16 000 tonnes/an) ou admis en plates-formes de maturation Perrier(69) et Moulin(38)(92 000 tonnes par an) afin d'être valorisés en travaux publics, soit une diminution de la mise en décharge directe depuis 1998. Les fines, résidus d’épuration des fumées, sont déposées en décharge de classe I, hors région Rhône-Alpes.
1.11.2 Les refus de tri
Ce sont les refus de tri ou refus, c’est à dire la partie non valorisable du déchet que l’on retrouve en bout de chaîne de tri. Par exemple, lors du tri des matériaux issus de la collecte sélective, certains déchets, se retrouvent sur la chaîne à tort et ne seront pas valorisables. Ces refus représentent environ 40% des déchets transitant par les filières de tri (2 000 tonnes provenant de la collecte sélective du Grand Lyon et valorisées dans l'UIOM de Lyon Nord, 33 000 tonnes issus des centres de tri de DIB et enfouis en 1998).
1.12 Les déchets des activités agricoles
Les activités agricoles auraient produit environ 63 000 tonnes de déchets de type DIB (hors fumiers, lisier, purins et déchets très spécifiques à l’agriculture) en 1998.
Le gisement des plastiques agricoles (emballages phytosanitaires, films et sacs d’engrais en polyéthylène) n'est pas clairement identifié (4 000 à 10 000 tonnes). Leur valorisation est loin d’être satisfaisante : les sacs d‘engrais sont souvent réutilisés comme sacs poubelles en milieu rural, et les films sont mis en décharge, brûlés ou enfouis en bout de champ. Des actions volontaires de collecte sont organisées dans les Monts du Lyonnais, les Coteaux du Lyonnais et les Monts du Beaujolais. Au total, 100 tonnes de plastiques agricoles sont récupérées chaque année. La part valorisable est envoyée en centre de traitement, le reste est envoyé en décharge. Ils sont parfois collectés sur les déchetteries.
Ces déchets sont, en règle générale, peu propices au recyclage car ils sont souvent souillés. Leur valorisation énergétique semble donc être la méthode de traitement la plus intéressante.
1.13 Les déchets hospitaliers
1.13.1 Les déchets hospitaliers assimilables aux OM
Produits par les établissements hospitaliers, ils sont assimilables aux OM. Ils peuvent être collectés par les collectivités sans distinction des déchets des particuliers, et envoyés dans les installations de traitement communes (UIOM de Villefranche et Lyon – sud pour environ 8 000 tonnes en 1998). A compter du 1er janvier 2003 les Hospices Civils de Lyon ont du trouver leurs propres débouchés, pour leurs déchets assimilables aux OM.
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1.13.2 Les Déchets d'Activités de Soins à risques infectieux
Ces déchets sont étudiés dans le Plan Régional d’Elimination des Déchets d'Activités de Soins (PREDAS). En 1998, environ 5 600 tonnes de ces déchets ont été traitées sur le département du Rhône. Ils proviennent essentiellement des départements limitrophes. Après une désinfection dans des banaliseurs (au nombre de 6 dans le département) ils sont enfouis en centres de stockage : 4500 tonnes au centre de stockage de Roche la Molière (42) et 1 100 tonnes au centre de stockage de Saint-Aubin-en- Charollais (71) pour l'année 1998.
Le deuxième four de l’usine d’incinération de Villefranche prévoit, par l’intermédiaire d’une ligne d’enfournement spécifique, de traiter chaque année 1 500 tonnes par an de Déchets d'Activités de Soins à Risques Infectieux.
2. ETAT DE LA COLLECTE ET DU TRAITEMENT DES ORDURES MENAGERES
2.1 Organisation de la collecte et du traitement des OM
La majeure partie des communes du département adhère à un syndicat de collecte et/ou de traitement des déchets. Certains de ces syndicats accueillent en leur sein des communes d’un département limitrophe (Loire, Isère, Ain) et inversement.
Le traitement des OM s’organise autour de ces syndicats. Il reste en 1999 encore 43 communes indépendantes pour la collecte et 5 communes indépendantes pour le traitement. Le traitement s’effectue dans les usines d’incinération (78.7 % du tonnage total) et en centre de stockage (15.2 % du tonnage, dont 78 % en enfouissement à l’extérieur du département).
2.2 Mode de gestion, mode d’enlèvement
Les syndicats se répartissent entre collecte en régie et collecte effectuée par un prestataire de service. Les zones les plus urbanisées procèdent à la collecte en conteneur, les zones plus rurales étant restées à un mode de collecte plus traditionnel (sacs, poubelles). La fréquence de ramassage varie de F ½ (fréquence de collecte bimensuelle) à F 6 (6 fois par semaine), suivant le taux d’urbanisation.
2.3 Coûts de la collecte et du traitement
Les coûts de collecte en porte à porte connus varient de 12 à 40 € HT/hab/an (selon la fréquence de collecte, la densité de population, la quantité produite par habitant et la mise en place d'une collecte sélective). Les coûts de traitement diffèrent selon le mode d’élimination :
- Incinération dans les centres modernes (UIOM de Lyon - Nord, Lyon - Sud, Villefranche et Bourgoin-Jallieu) : coût supérieur à 40 € HT la tonne, pouvant atteindre 90 € HT la tonne, (13 à 30 € HT/hab.).
- Enfouissement ou incinération dans de vieilles usines (UIOM de Bourg de Thizy et Tarare) : coût compris entre 10 € et 60 € HT la tonne (3 à 20 € HT/hab).
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3. ETAT DE LA COLLECTE SELECTIVE (HORS DECHETTERIES)
La collecte sélective permet de valoriser (valorisation matière) une partie des déchets en amont de la chaîne de traitement et de réduire la quantité de déchets envoyés vers les UIOM et les centres de stockage.
Au 31 mars 1999, la population trieuse (sous contrat ECO-EMBALLAGES) s'élevait à 351 853 personnes sur le département. A cette date, la collecte sélective concernait 60 585 personnes par Points d’Apport Volontaire (PAV), et 291 268 personnes par la collecte en Porte à Porte (PàP). En 1998, 12 619 tonnes (hors verre) ont été récoltées. Les matériaux concernés sont l'acier, l'aluminium, les papiers – cartons, les flaconnages plastiques, le verre, l'acier ex-UTOM et l'aluminium ex-UTOM.
Certaines collectivités, le Grand Lyon, la Communauté de Communes des Vallons du Lyonnais, la Communauté de Communes de la Région de Beaujeu, les communes de Saint Pierre de Chandieu et de Toussieu appartenant au Syndicat Mixte Nord Dauphiné et la commune de Brignais, pratiquaient dès 1998 la collecte des journaux – magazines, souvent en complément de la collecte sélective des emballages.
Quantité collectées en 1998 Quantités collectées en 1998 Matériaux d'emballage triés (tonnes) (kg/hab. concernés) Collecte sélective effectuée en Points d'Apport Volontaire (PAV) ou en Porte à Porte (PàP), dans les collectivités sous contrat avec ECO-EMBALLAGES. Acier 330 0.94 Aluminium 9 0.025 Papiers – cartons 1 450 9.10 Flaconnages plastiques 514 1.46 Collecte sélective effectuée en Points d'Apport Volontaire (PAV) ou en Porte à Porte (PàP) Journaux - magazines 8 000 6.50 Collecte effectuée en conteneurs sur l'ensemble du département Verre 21 300 13.50 Métaux bruts récupérés sur les mâchefers du Grand Lyon Acier ex-UTOM 8 300 6.41 Aluminium ex-UTOM 250 0.19
Ces matériaux récupérés, dans le cadre de contrats signés avec ECO-EMBALLAGES ou directement par les collectivités, sont orientés vers les filières de valorisation adaptées.
Des associations ou des établissements d’enseignements récupèrent aussi certains matériaux comme des cartons ou des métaux. Sur le Rhône, environ 68 tonnes de papiers-cartons (hors déchetteries) ont été collectées en 1997, ainsi que 228 tonnes de métaux ferreux et 1061 tonnes de textiles (vêtements essentiellement) qui font également partie de ce type de collecte. Le gisement de textiles, sur le département, est estimé à 4 kg/hab./an, soit environ 6500 tonnes sur le département.
Tonnage d'OM valorisé à l'échelle du département en 1998 Quantité totale Quantité totale Valorisation Type de valorisation (tonnes) (kg/hab.) (% des OM) Valorisation matière 43 510 27 7.7 Valorisation énergétique 444 743 279 78.7
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4. LES CENTRES DE TRAITEMENT
4.1 Les usines d’incinération (UIOM)
Elles traitent 78.7 % des OM. Leurs localisations sont les suivantes :
- Lyon Nord (Rillieux La Pape) et Lyon - Sud (Gerland) sur la Communauté Urbaine de Lyon : deux usines pourvues d’un dispositif de récupération de l’énergie, traitent environ 410 000 tonnes/an. La vapeur récupérée permet la fabrication d’électricité, revendue à EDF, et dessert des réseaux de chauffage urbain et un réseau de vapeur industrielle. Ces deux usines sont conformes aux nouvelles normes. Pour Lyon Nord, 66% des mâchefers produits vont sur des plates-formes de maturation, le reste est utilisé en centre de stockage. Ces mâchefers étaient dirigés jusqu’à fin 1999, vers le centre de stockage de "la Fouillouse", désormais fermé. Pour l'usine de Lyon - Sud, 50% des mâchefers vont sur la plate- forme de maturation de Bourgoin-Jallieu (38) et 50% sur la plate-forme de maturation de Saint-Priest.
- Villefranche sur Saône (environ 33 000 tonnes traitées par an en 1998) : la chaleur récupérée est valorisée à travers deux réseaux fournissant l’un l’eau chaude sanitaire à des logements, l’autre de la vapeur à une station d’épuration. L’usine a été rénové et a fait l’objet d’une extension. La construction d’un deuxième four a porté la capacité totale d'incinération à environ 80 000 tonnes/an. L’ensemble des travaux s’est terminé fin 2002. Un projet de plate- forme spécifique aux mâchefers produits serait à envisager pour privilégier une utilisation locale.
- Tarare : l’usine traitait en 1998 environ 8 400 tonnes par an. La chaleur est récupérée et valorisée à travers un réseau vapeur qui dessert une zone industrielle proche. Afin de respecter les normes environnementales, l’usine fonctionne depuis début 2000 en dessous de 1 tonne par heure. Cependant, des travaux de mise aux normes complémentaires ont été nécessaires pour permettre à l'UIOM de continuer à fonctionner au delà de la date du 01 décembre 2000. Les mâchefers sont envoyés vers la plate-forme de maturation PERRIER TP à St-Priest depuis la fin de l’année 2002 , et les REFIOM sont dirigés vers un CET de classe I.
- Thizy : Le tonnage incinéré dans l'usine était d'environ 8 100 tonnes/an et ne donnait pas lieu à une récupération d'énergie. Cette installation vétuste a fermé le 31 mai 2000. Les mâchefers étaient enfouis sur un centre de stockage attenant et les REFIOM allaient en installation de stockage de classe I.
Les UIOM extérieures au département du Rhône :
- Bourgoin-Jallieu : La quantité d'OM, provenant de la Communauté de Communes de l'Est Lyonnais (excepté Jons, Pusignan, et Genas) et des communes de Toussieu et Saint-Pierre- de-Chandieu, incinérée dans l’usine est d’environ 6 000 tonnes/an en 1998 et donne lieu à une valorisation énergétique (réseau d'eau chaude, réseau de vapeur et production d'électricité).
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4.2 Les installations de stockage Ce mode de traitement longtemps utilisé pour les OM à l’état brut est amené à disparaître. A la date du 1 juillet 2002, la réglementation prévoit que seuls les déchets ultimes peuvent être acceptés dans les centres de stockage.
4.2.1 Les installations en fonctionnement dans le département
Les centres de stockage du Rhône sont les suivants : - Le centre de stockage de Theizé : il accueillait les déchets de la Communauté de Communes Pays du Bois d’Oingt, du Syndicat Intercommunal de la Vallée de l’Ombre, du canton de Lamure sur Azergues (sans la commune de Grandris) ainsi que les communes de Pouilly-le- Monial et Liergues. Les déchets acceptés en 1998 sont des OM 7300 tonnes/an et des Déchets Verts, environ 100 tonnes/an. La fermeture s’est effectuée le 1er juillet 2002. En octobre 2003 la remise en état reste à effectuer.
- Le centre de stockage de Rillieux La Pape : les déchets accueillis sont les "encombrants non incinérables " des déchetteries ( 9 100 tonnes en 1998) ainsi que les déchets de balayage et d'ébouage ( 16 000 tonnes en 1998). Le site est autorisé à recevoir exceptionnellement des OM, en délestage des UIOM (200 tonnes en 1998) et des mâchefers (8 000 tonnes en 1998). Il devrait fermer au début de l’année 2004..
- Le centre de stockage de Genas : les déchets accueillis proviennent des déchetteries du Grand Lyon. Les déchets acceptés sont les «encombrants non incinérables» (9 600 tonnes en 1998). Le site est autorisé pour recevoir les mâchefers. Une demande d’extension du centre a été déposé pour accroître la capacité du site d’environ 940 000 m3. A défaut d’autorisation une transformation en centre de stockage pour inertes devrait être envisagée, dés 2004.
- Le centre de stockage de St Marcel l’Eclairé : les déchets sont des DIB ainsi que les mâchefers du SIVU de Tarare. Le site a reçu 328 tonnes de DIB et 2 000 tonnes de mâchefers et de REFIOM en mélange, en 1998. Il a été fermé en Janvier 2001.
- Le centre de stockage de Grandris : En 1998, le site a accueilli 385 tonnes d'OM. Un dossier de réhabilitation du centre de stockage est en cours de réalisation. La fermeture s’est effectuée le 31 décembre 1999. La remise en état a été constatée le 10 Juillet 2003.
- Le centre de stockage de Saint Romain en Gal : les déchets accueillis sont des OM, des déchets de nettoiement de la voirie, des boues de STEP. Le site a reçu 11 000 tonnes d'OM, 38 000 tonnes de DIB, 2 500 tonnes de déchets de nettoiement de voirie et 5800 tonnes de boues en 1998. Une enquête publique pour l’extension s’est achevée le 22 oct 2003. Il devrait fermer en 2006.
- Le centre de stockage de Colombier-Saugnieu : les déchets accueillis sont des DIB. Le site en a reçu 33 000 tonnes en 1998. L'extension autorisée permettra au site, sur une base de 35000 t/an de fonctionner jusqu'en 2010.
- Le centre de stockage de la "Fouillouse" à Saint-Priest : il accueillait les mâchefers de l'UIOM de Lyon Nord (environ 40 000 tonnes/an). Le site a fermé le 14 juin 1999 et sa remise en état est achevée.
4.2.2 Les installations de stockage extérieures au département du Rhône
Les centres de stockage utilisés par le département du Rhône sont les suivants :
- Le centre de stockage de Mably (42) : le département du Rhône a exporté, en 1998, 2 600 tonnes d'OM et 6 800 tonnes de DIB. Il devrait selon l’arrêté en vigueur en 1999 fermer en 2009 (fin 2006, compte-tenu du rythme des tonnages entrants).
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- Le centre de stockage de Pelussin (42) : le département du Rhône a exporté, en 1998, 1 000 tonnes d'OM, provenant de la commune de Condrieu. Le site a fermé en 2002.
- Le centre de stockage de Roche la Molière (42) : le département du Rhône a exporté, en 1998, 52 000 tonnes d'OM, 5 300 tonnes de DIB et 1 100 tonnes d'amiante-ciment. Les OM provenaient essentiellement en 1998 du délestage des UIOM du Grand Lyon, de la Communauté de Communes du Pays de l'Arbresle et du SIMOLY. Il devrait fermer autour de l'année 2021.
- Le centre de stockage de Diémoz (38) : le département du Rhône a exporté, en 1998, 25 100 tonnes de DIB.
- Le centre de stockage de Satolas (38) : le département du Rhône a exporté, en 1998, 127 000 tonnes de DIB. Il reste, environ 10 ans d'exploitation du site.
- Le centre de stockage de Vienne (38) : le département du Rhône a exporté, en 1998, 3 000 tonnes d'OM et 2 000 tonnes de DIB. Il devrait fermer en 2015.
- Le centre de stockage de Mizérieux (01) : le département du Rhône a exporté, en 1998, 4 000 tonnes d'OM provenant du délestage de l'UIOM de Villefranche. Il a bénéficié en 2002 d’une remise aux normes et ne reçoit plus que des encombrants. Il pourrait fonctionner jusqu’en 2013.
- Le centre de stockage de Montluel (01) : le département du Rhône a exporté, en 1998, 1200 tonnes d'OM provenant des communes de Jons et Pusignan. Il est fermé depuis le début de l’année 2002.
- Le centre de stockage de Saint-Aubin-en-Charollais (71) : le département du Rhône a exporté, en 1998, 4 000 tonnes d'OM et 13 000 tonnes de DIB. Il devrait fermer autour de 2003 (comblement du site).
- Le centre de stockage de Roussas (26) : le département du Rhône a exporté, en 1998, 1 350 tonnes de DIB.
- Le centre de stockage de Chatuzange (26) : le département du Rhône a exporté, en 1998, 500 tonnes de DIB. Il devrait fermer en 2015.
Les coûts d’élimination des OM et DIB en centres de stockage varient, au 01/01/99, de 8 € HT la tonne à 55 € HT la tonne, hors TGAP (9,15 €/t en 1999).
4.2.2 Les décharges communales brutes
Il est nécessaire de préciser qu’il n’existe plus officiellement, dans le Rhône, de décharge communale brute. La dernière, située à CUBLIZE a fermé le 30 décembre 1998. Au total, une trentaine de sites ont été réhabilités depuis 1988 dont 3 depuis 1996.
D'après une étude engagée en février 1998 par le Conseil Général du Rhône, dans le cadre d'un partenariat financier associant les trois signataires de l'accord cadre (ADEME/ Département du Rhône/ Région Rhône-Alpes), 51 sites ont été identifiés et nécessitent d'être réhabilités. Mais cet inventaire n'est en aucun cas exhaustif; des études équivalentes menées dans d'autres départements montrent que l'on peut recenser, en moyenne, une décharge par commune.
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4.3 Les unités de recyclage des produits de démolition, de terrassement et des bétons
En 1999 une douzaine d'unités de recyclage ont été recensées. Ces installations ont fait l’objet d’une demande d’autorisation au titre des Installations Classés Pour l’Environnement (stockage et recyclage).
La presque totalité de ces sites se trouve dans l’Est Lyonnais, et leur capacité de traitement est très supérieure aux tonnages de matériaux recyclés actuellement. Elles peuvent traiter 1,6 millions de tonnes/an, soit environ deux fois la production actuelle de ce type d'éco-matériaux.
Il est à noter le déséquilibre d’implantation des sites entre l’Est et le reste du département.
Des problèmes perdurent, au niveau de la profession, dans ces secteurs Nord et Est du département : il n'existe pas ou très peu de possibilités de décharge/recyclage et donc ceci implique une multiplication de trafic P.L., une augmentation des coûts de travaux, une incitation par manque de débouché à la décharge sauvage.
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4.4 Les plates-formes de maturation des mâchefers
Deux plates-formes de maturation, en 1999, permettent de valoriser les mâchefers provenant des UIOM du Rhône :
- La plate-forme de Saint-Priest (Entreprise PERRIER) : créée en 1997, elle reçoit environ - 35 000 tonnes/an de mâchefers (25 000 tonnes/an provenant de l'UIOM de Lyon – Sud et 10 000 tonnes/an provenant de l'UIOM de Lyon – Nord). La quantité de mâchefers utilisée en T.P varie entre 10 000 et 20 000 tonnes/an en moyenne.
- La plate-forme de Bourgoin-Jallieu (38) (Entreprise MOULIN) : Elle reçoit environ 50 000 tonnes de mâchefers par an, provenant de l'usine de Lyon - Sud.(30000 tonnes) et de l’usine Lyon-Nord(20 000 tonnes) La majorité de ces tonnages est valorisée en T.P dans l'Isère.
4.5 Les plates-formes de compostage
Il existe, en Juin 2000, 3 plates-formes de compostage de déchets verts en fonctionnement sur le département. Au total, 28 000 tonnes de déchets verts sont susceptibles d'être traitées chaque année.
Capacité de traitement Provenance des déchets verts Situation en 1998 (tonnes/an) 20 000 MSE – Décines - Vaulx-en-Velin
Sud et Est du département fermée, fin 1998 puis repris le 30
mars 2000 par COVALE Végérhône – Ternay 16 000 8 000 Nord-Est du département Villefranche sur Saône (Extension prévue à 11 000 tonnes) Cas particulier – Litières de volailles, Déchets verts et boues Nord du département Monsols de STEP 8 000 tonnes à terme
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5. LES FILIERES D'ELIMINATION DES DIB
Les différentes enquêtes réalisées sur le département ont permis de dresser le synoptique suivant :
DECHETS INDUSTRIELS BANALS (DIB) - ANNEE 1998
1 370 000
Autres DIB en mélange avec les Valorisation effectuée au DIB collectés non triés OM niveau des entreprises ??Filières non précisées 220 000 500 000 310 000 340 000
Centre de Centres de tri UIOM stockage pour OM Déchetteries
190 000 30 000 100 000 + 70 000
Incinération Centres de stockage pour Centres de stockage Valorisation matière Valorisation Sans inertes et carrières énergétiqe valorisation
50 000 + 10 000 300 000 70 000 410 000
Dans le cadre de sa mission, qui consiste à améliorer la gestion des DIB, le SPIRAL-DECHETS avait également demandé en 1997 à la CCI de Lyon, en liaison avec l’ADEME, de réaliser un état des lieux des filières de valorisation des DIB. Cet état des lieux présente un aspect qualitatif du fonctionnement de la filière (voir pages suivantes).
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ETAT DES LIEUX DES FILIERES DE VALORISATION DES DECHETS INDUSTRIELS BANALS DANS LE DEPARTEMENT
Filières de valorisation matière
Fonctionnement de la Description de la filière Observations Filière filière Fûts (plastique, métal) - Réutilisation après lavage et reconditionnement Bon - Broyage pour valorisation matière en Bidons et fûts aciérie (fûts métal), en cimenterie (fûts plastique) Bidons (métal) Faible Liés à la problématique - broyage pour valorisation matière en Déchets Toxiques en Quantités A améliorer aciérie Dispersés Palettes réparables (palettes multirotation aux dimensions européennes) Bon - remise en état pour réutilisation Palettes non réparables - valorisation énergétique en chaufferie - création récente de - Recyclage en emballages nouvelles filières Moyen - fabrication de bois aggloméré - brûlage à l’air libre encore courant Bois - Fabrication de Mulch - compostage Autres palettes (palette unirotation aux - faible marché de revente dimensions non standard) Moyen - brûlage à l’air libre encore Filières identiques aux palettes non réparables. courant Cagettes - réutilisation, si bon état - les problèmes d’hygiène Moyen risquent à terme de limiter la - brûlage ou ramassage avec les OM, si non réutilisation des cagettes réutilisables - prix de vente des cartons Cartons - recyclage Bon très fluctuant - encore beaucoup - tri et valorisation matière (ferreux, non Métaux Bon d'installations en situation ferreux) administrative irrégulière - les sociétés de nettoyage des bureaux ne sont pas toutes Faible, Papiers de - tri et valorisation pour papeterie habituées au tri bureau à améliorer - la chute des cours ralentit la demande de valorisation - qualité du produit de recyclage - coût important de la - recyclage interne chez les plasturgistes, matière recyclée par rapport à Faible ou moyen selon le la matière première Plastiques - régénération à partir de plastiques homogènes pour fabriquer des granulés ou type de plastique, - difficulté du tri des (hors fûts) poudres plastiques, déchets plastiques en mélange - valorisation énergétique, pour cimenterie - méconnaissance de la filière par les entreprises - Disparités des types de plastiques
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Filières de valorisation matière (suite)
Fonctionnement de la Filière Description de la filière Observations filière - rechapage pour réutilisation Moyen - broyage pour valorisation énergétique en (rechapage) - manque de débouchés cimenterie Pneumatiques - manque de communication - valorisation en travaux publics sur les filières - broyage en poudrette pour recyclage (valorisation énergétique matière et matière à améliorer) - effilochage pour alimenter les filières - activité d’effilochage dépendante économiquement et Textiles d’essuyage, de rembourrage et de matelassage Bon géographiquement de l’industrie textile - réutilisation du verre usagé via un système de consigne Verre Bon - broyage du verre trié pour réutilisation en verrerie Déchets verts et - problème d’écoulement Faible, fermentescibles - broyage pour compost des composts produits à améliorer - manque de plates-formes
NB : Pour plus de renseignements sur les différents acteurs (Recyclage, collecte…) intervenants dans le fonctionnement de ces filières, la consultation de "Le guide Rhône-Alpes de tous les déchets", édité régulièrement par l'ADEME et la Région est recommandée.
Filières de valorisation énergétique
Fonctionnement de la Filière Description de la filière filière Observations - sous équipement en Chaufferie à - broyage des déchets de bois pour Faible, chaufferies à bois bois valorisation en chaufferie à améliorer - Coûts d’investissement et d’exploitation élevés - les déchets des - incinération de DIB dans les unités de commerçants et artisans traitement d’OM ramassés pour les OM sont - incinération dans des unités de traitement incinérés dans les 2 unités Incinération Faible, à améliorer spécifique de DIB du Grand Lyon - incinération de broyât de DIB en - actuellement pas d’unité cimenterie spécifique d’incinération de DIB
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6. BILAN DE LA GESTION DES DECHETS DANS LE RHÔNE
6.1 Les points forts
- Existence de syndicats de traitement regroupant la quasi-totalité des communes du département ;
- Existence d’unités d’incinérations performantes, modernes, avec récupération d’énergie ;
- Projets de nouvelles unités d’incinération (projet de 3ème four à Rillieux, projet unité de traitement DIB) répondant aux exigences réglementaires ;
- Réseau de déchetteries en développement ;
- Population trieuse en augmentation, permettant une diminution des tonnages de résidus ;
- Existence de centres de traitement pour les déchets verts, de centre de tri pour les DIB et de centres de tri et prétraitement pour les produits de démolition de terrassement et bétons ;
- Existence d'une diversité de matériaux recyclés répondant aux caractéristiques techniques imposées dans les marchés de T.P (installations avec PAQ) provenant d'un gisement pérenne.
6.2 Les points faibles
- Faible nombre de centres de stockage, qui, pour la plupart, ont fermé en juillet 2002, entraînant déjà en 1998 des exportations importantes : 78 % des OM exportées sont enfouies en centres de stockage et 71.7 % de la quantité totale de DIB produits sont enfouis hors du département
- Certains secteurs géographiques non desservis par des déchetteries
- Absence de compostage des déchets verts sur la partie Ouest du département, sauf pour le SIMOLY qui aurait entamé des démarches dans ce sens ;
- Saturation des UIOM avec un délestage important d’OM vers des centres de stockage ;
- Débouchés encore limités en matière de valorisation des résidus en TP (produits nouveaux) ;
- Limites d'utilisation des mâchefers en T.P, résultant d’un manque d’information sur ces produits, des contraintes à respecter vis à vis de l'environnement (éloignement des cours d'eau, et des zones soumises aux variations du niveau des eaux…) et du contexte urbain (corrosion des réseaux…) ;
- Marché de déconstruction peu développé et une faible volonté des décideurs pour l'emploi d'éco-matériaux ;
- Manque d'information et de supports techniques pour l'utilisation des éco-matériaux ;
- Le coût des matériaux valorisés est très fluctuant et lié à la conjoncture internationale;
- Il n'existe pas actuellement de document de recensement des lieux de stockage des déchets inertes, à l'échelle des communes, par manque de réflexion. (Etude en cours en 2002 du plan de gestion départemental des déchets du BTP)
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C – PRESENTATION DES TECHNIQUES DE COLLECTE ET DE TRAITEMENT
Cette partie est constituée par le document national de référence réalisé par l'ADEME, joint en annexe
TECHNIQUES DE GESTION DES DECHETS MENAGERS ( 112 pages- Mai 2000)
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D – CONTRAINTES ET OPPORTUNITES
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1. CONTRAINTES REGLEMENTAIRES
1.1 La législation et la réglementation
Cette liste ne prétend pas à l’exhaustivité ; pour connaître l’ensemble des textes de loi mis à jour, il convient de se référer au site internet suivant : http//www.environnement.gouv.fr qui permet par thème ou chronologie de disposer des textes mis à jour.
Les principaux textes parus au 1er octobre 2003 étaient les suivants :
DATES TEXTES
15 juillet 1975 Loi n° 75-633 relative à l’élimination des déchets et à la récupération de matériaux.
19 juillet 1976 Loi n° 76-633 modifiée relative aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement.
7 février 1977 Décret n° 77-151 portant application des dispositions concernant les collectivités locales édictées à l'article 12 de la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 relative à l’élimination des déchets et à la récupération de matériaux.
21 septembre 1977 Décret n° 77-1133 pris pour l’application notamment de la loi du 19 juillet 1976 relative aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement.
23 Août 1989 Arrêté ministériel relatif à l'incinération des déchets contaminés dans une usine d'incinération de résidus urbains.
23 mars 1990 Décret n° 90-267 modifié relatif à l’importation, à l’exportation et au transit de déchets générateurs de nuisances.
19 décembre 1990 Décret n° 90-1130 portant création de l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.
25 janvier 1991 Arrêté ministériel concernant l'ensemble des prescriptions d'ordre technique imposables aux usines d’incinération de résidus urbains.
1er avril 1992 Décret n° 92-377 portant application pour les déchets résultant de l’abandon des emballages de la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 modifiée relative à l’élimination des déchets et à la récupération des matériaux.
18 décembre 1992 Arrêté ministériel relatif au stockage de certains Déchets Industriels Spéciaux ultimes et stabilisés.
13 juillet 1992 Loi n° 92-646 relative à l’élimination des déchets ainsi qu’aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement
29 mars 1993 Décret n°93-745 modifié relatif aux Fonds de Modernisation de la Gestion des Déchets.
29 décembre 1993 Décret n° 93- 1410 fixant les modalités d’exercice du droit à l’information en matière de déchets prévues à l’article 3-1 de la loi du 15 juillet 1975.
9 mai 1994 Circulaire n° 94-IV-1 relative aux conditions d'élimination et de valorisation de mâchefers.
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31 mai 1994 Arrêté relatif aux installations intercommunales de traitement des déchets ménagers et assimilés.
13 juillet 1994 Décret n° 94-609 portant application de la loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 relative à l’élimination des déchets et à la récupération des matériaux et relatif, notamment, aux emballages dont les détenteurs ne sont pas les ménages.
2 février 1995 Loi n° 95-101 relative au renforcement de la protection de l’environnement.
18 septembre 1995 Décret n° 95-1027 relatif à la taxe sur le traitement et le stockage de déchets.
5 janvier 1996 Décret n° 96-18 relatif au stockage de déchets et leurs garanties financières.
18 novembre 1996 Décret n° 96-1008 relatif aux Plans d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés.
30 décembre 1996 La circulaire n° 96-2177 du relative aux Plans Départementaux d'Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés.
7 janvier 1997 La circulaire relative à l'organisation de la collecte, du recyclage et de l'élimination des piles et accumulateurs.
24 février 1997 La circulaire relative aux Plans Départementaux d'Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés.
9 septembre 1997 Arrêté ministériel relatif aux décharges existantes et aux nouvelles installations de stockage des déchets ménagers et assimilés, modifié par l’arrêté du 31 décembre 2001 et l’arrêté du 3 avril 2002.
10 novembre 1997 Circulaire relative à la résorption des décharges brutes.
28 avril 1998 La circulaire concernant la mise en œuvre et l'évolution des Plans Départementaux d'Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés.
20 juillet 1998 Décret n° 98-638 relatif à la prise en compte des exigences liées à l’environnement dans la conception et la fabrication des emballages.
30 juillet 1998 Décret n°98.679 relatif au transport par route, au négoce et au courtage de déchets
26 août 1998 La circulaire concernant les usines d'incinération d'Ordures Ménagères d'une capacité supérieure à 6 tonnes par heure.
26 avril 1999 Directive Européenne relative à la mise en décharge pour les déchets ménagers et assimilés.(Elle demande une limitation progressive des apports de déchets biodégradables en décharge : réduction de 25 % en 2002 jusqu’à 65 % en 2012.)
12 mai 1999 Décret n° 99-374 relatif à la mise sur le marché des piles et accumulateurs et à leur élimination
15 juillet 1999 Circulaire relative aux installations de traitement de déchets et à la création de commissions locales d’information et de surveillance
11 Mai 2000 Décret n°2000-404 relatif au rapport annuel sur le prix et la qualité du service public d’élimination des déchets.
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4 décembre 2000 Directive sur l’incinération des déchets
28 juin 2001 Circulaire relative à la gestion des déchets organiques
18 avril 2002 Décret n° 2002-540 relatif à la classification des déchets
27 juin 2002 Circulaire relative à l’échéance du 1er juillet 2002
4 juillet 2002 Circulaire relative aux installations de stockage de déchets ménagers et assimilés
20 septembre 2002 Arrêté relatif aux installations d’incinération et de co-incinération de déchets non dangereux et aux installations incinérant des déchets d’activité de soins à risques infectieux.
3 octobre 2002 Circulaire relative à la mise en œuvre du décret du 18 avril 2002 relatif à la classification des déchets complétés par la circulaire du 9 janvier 2003
19 décembre 2002 Directive du parlement Européen et du conseil 2002/96/CE relative aux déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE)
24 décembre 2002 Décret n° 2002-1563 relatif à l’élimination des pneumatiques usagés
17 avril 2003 Décret n° 2003-388 relatifs aux apports organiques
1er août 2003 Décret n°2003-727 relatif à la construction des véhicules et à l’élimination des véhicules hors d’usage
1.2 Rappels sur les Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE)
Les installations de stockage, d'incinération, de méthanisation de tri et/ou de transit, de compostage, ainsi que les déchetteries sont soumises à la réglementation des ICPE, au travers des rubriques : 167, 322, 2170 et 2710. Les inspecteurs des Installations Classées ont pour mission de veiller au respect des prescriptions réglementaires applicables aux ICPE.
Elles sont réglementées par :
- La loi n° 76-663 du 19 juillet 1976 relative aux Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (ICPE) ;
- La loi n° 75-633 du 15 juillet 1975 relative à l'élimination des déchets et à la récupération des matériaux ;
- Le décret n° 77-1133 du 21 septembre 1977 (pris par l'application de la loi de juillet 1976) ;
- Le décret du 20 mai 1953 relatif à la nomenclature des ICPE.
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Les ICPE sont réglementées sous deux régimes :
• La déclaration en préfecture. Seules les déchetteries (rubrique 2710), dont la surface exploitée est inférieure à 2500 m2, sont concernées par ce régime.
La déclaration fait l'objet d'un dossier sommaire, qui, à réception donne lieu à l'envoi d’un récépissé de déclaration assorti de prescriptions techniques d'exploitation édictées par arrêté ministériel.
• L'autorisation préfectorale.
L'autorisation préfectorale fait l'objet d'une décision nominative pour une activité spécifique exercée sur un site défini. Le dossier de demande d'autorisation, comprenant notamment une étude d'impact sur l'environnement et une étude des dangers, fait l'objet d'une instruction administrative :
- Enquête publique ;
- Consultation des services administratifs ;
- Consultation du ou des conseils municipaux concernés par le rayon d'affichage de l'enquête publique ;
- Avis du Conseil Départemental d'Hygiène (CDH) sur les propositions de l'inspection des ICPE.
Au vu de l'avis du CDH, le préfet prend soit un arrêté de rejet, soit un arrêté d'autorisation assorti de prescriptions techniques d'exploitation.
1.3 Rappels sur les contraintes réglementaires liées à l'épandage des boues issues du traitement des eaux usées
Le décret du 8 décembre 1997 fixe les conditions de l’épandage des boues issues du traitement des eaux usées et l’arrêté du 8 janvier 1998 précise les prescriptions techniques applicables à l’épandage sur les sols agricoles, mettant ainsi fin à une dispersion de textes réglementaires applicables aux boues qui sont à présent considérées comme des déchets et non pas comme matière fertilisante normalisée.
Les grandes lignes en sont les suivantes :
• Le producteur de boues est responsable de la filière d'épandage et de son suivi, de la production jusqu’à son épandage (les exploitants des unités de collecte et de traitement sont des producteurs de boues au sens du décret).
• Une filière d’épandage organisée et encadrée, sous la responsabilité du producteur de boues.
- Une étude préalable est à produire systématiquement (caractéristiques des boues, contraintes liées au milieu naturel, caractérisation des sols et les systèmes de culture récepteurs, définition des conditions d’épandage en fonction des systèmes agro- pédologiques). Les parcelles réceptrices doivent être identifiées de manière prévisionnelle, avec accord des exploitants agricoles.
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- Un dispositif de surveillance des épandages est en outre à mettre en place par le producteur de boues comprenant principalement un registre d’épandages et la réalisation d’analyses de boues et de sols selon des paramètres et des fréquences précises.
- Pour les stations de plus de 2 000 équivalent/habitants (plus de 120 kg de DBO5), il est demandé un programme prévisionnel annuel d’épandage comportant notamment des préconisations spécifiques d’utilisation des boues, ainsi qu’un bilan annuel agronomique avec notamment un bilan de fumure.
• Une filière réglementée et contrôlée par l’Etat au titre de la loi sur l’eau.
Les épandages sont visés à la rubrique 5.4.0 de la nomenclature « eau ». L’opération est soumise à « déclaration » lorsque la quantité de matière sèche épandue dans l’année est comprise entre 3 et 800 tonnes par an ou lorsque l’azote total est compris entre 0,15 et 40 tonnes par an. Ces seuils correspondent approximativement à des quantités de boues produites par des stations d’épuration est comprise entre 200 et 50 000 équivalent/habitants. Au delà de ces seuils, c’est la procédure d'« autorisation » qui s’applique.
• L’innocuité des boues et la traçabilité des opérations
Elles sont assurées par la maîtrise des teneurs et des flux en éléments-trace ,en micro-polluants organiques et en micro-organismes, la tenue de registres d’épandages et l’interdiction de mélanger des boues. En tout état de cause, l’arrêté du 8 janvier limite la quantité de boues épandues à 30T de matière sèche par hectare sur une période de 10 ans.
• Le stockage ne doit pas engendrer de nuisances et de pollutions (rétention des lixiviats obligatoire).
2. PERSPECTIVES D’EVOLUTION DES GISEMENTS
Les perspectives d’évolution de la population et la production industrielle de déchets nous amènent à considérer les situations suivantes :
• Les Ordures Ménagères : les hypothèses retenues pour l’évaluation des quantités ont été :
- Population : hausse de 0.5 % par an de 1999 à 2010 ; - Ratio de production : hausse annuelle de 1.7 % jusqu'à 2005 puis 1 % jusqu'à 2010.
La baisse envisagée concernant l'augmentation de la production de déchets entre 2005 et 2010 est liée à une hypothèse d’efforts de réduction à la source. Par conséquent, la quantité d’OM à traiter sera d'environ 660 000 tonnes en 2005 et de 710 000 tonnes en 2010.
• Les déchets collectés en déchetterie : l'évolution de la quantité de déchets à récolter est considérée comme équivalente à celle des OM. On attend 170 000 tonnes pour 2005 et 210 000 tonnes pour 2010.
• Les déchets ménagers spéciaux(DMS) : l'évolution de la quantité de ces déchets est considérée comme équivalente à celle des OM. On attend 12 500 tonnes en 2005 et 13 500 tonnes en 2010.
• Les déchets verts : augmentation liée au développement de la construction individuelle et estimée à 1 % par an.
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• Les mâchefers : augmentation en parallèle de la quantité d'OM, d’où la nécessité de mise en adéquation des moyens de traitement avec la production. De plus, la capacité d'incinération de l'UIOM de Villefranche a évolué d'environ 30 000 tonnes à 80 000 tonnes de déchets traitées par an, d'où une augmentation conséquente des mâchefers à traiter. La production devrait avoisiner les 145 000 tonnes/an.
• Les DIB : leur production est difficile à prévoir à moyen et long terme, car elle est fortement liée à l’activité économique, fluctuante. Compte tenu de l’effort de limitation de la production de déchets à la source par les industriels, l'amélioration des procédés de production, la mise en place de démarches qualités, le développement des filières d'élimination des déchets et l'augmentation de leur coût de traitement, la stagnation du gisement a été retenue pour un gisement évalué à 1 370 000 tonnes. L'étude effectuée par le SPIRAL-DECHETS, valide cette hypothèse.
• Les Produits de démolition, de terrassement et bétons : leur production étant liée directement à l’économie du marché du B.T.P., le gisement peut être considéré comme stable pour les cinq prochaines années. Par contre, le tonnage de produits recyclés devrait être en constante augmentation, compte tenu d’une part, des capacités de production des unités existantes, de l’amélioration du tri en amont et d’autre part, de la réglementation sur l’exploitation des carrières.
• Les Boues de STEP : leur augmentation prévisible est estimée à +50% pour 2005 soit 45 000 tonnes de MS et un doublement pour 2015 soit 60 000 tonnes de MS.
3. MARCHES DE VALORISATION
3.1 Valorisation énergétique
Les UIOM du département donnent déjà lieu à une valorisation énergétique par la production de vapeur, (chauffage urbain, chauffage d’une industrie) et d’électricité.
3.2 Débouchés du compost
En 1997, l'ADEME et la Région Rhône-Alpes ont mené une étude sur l'analyse des débouchés potentiels des composts de déchets d'origine urbaine dans la région Rhône-Alpes.
Celle-ci révélait que la répartition des composts produits entre les différentes utilisations était la suivante :
- Espaces verts et revégétalisation : 48% dans le cas des entreprises de paysage ou de contrats spécifiques avec des maîtres d'ouvrage ou des maîtres d'œuvre ;
- Agriculture : 27% soit par contrat direct avec les agriculteurs (contrats individuels ou dans le cadre de regroupements de producteurs), soit par l'intermédiaire de distributeurs ;
- Collectivités : 16% pour leurs espaces verts ou pour la couverture des décharges communales ;
- Grande distribution ou professionnels de l'horticulture : 6% par l'intégration dans des formulations, par des fabricants de supports de cultures. Les produits ainsi fabriqués sont alors commercialisés dans le cadre de circuits commerciaux des fabricants, à savoir grande distribution ou clientèle de l'horticulture ;
- Particuliers : 4%.
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La totalité du compost produit actuellement en Rhône-Alpes trouve des débouchés, et cela, principalement dans le domaine des espaces verts et de la revégétalisation.
L'analyse des besoins potentiels en compost fait ressortir que l'écoulement des composts produits à terme (doublement de la production d'ici 2002) représenterait 10% des besoins potentiels en matières fertilisantes. C'est un objectif susceptible d'être atteint, moyennant un important travail de sensibilisation, d'information et d'organisation de la filière.
Le plus gros secteur d'utilisation potentiel est celui de l'agriculture suivi des secteurs des particuliers et de la grande distribution.
Cependant, ces objectifs ne pourront être atteints que sous certaines conditions :
- Le développement de l'information auprès des différents utilisateurs ;
- L'ouverture de débouchés en terme de filières, en proposant aux utilisateurs qui le souhaitent, l'organisation du transport et de l'épandage ;
- L'association, le plus en amont possible, des partenaires locaux (espaces verts, Chambre d'Agriculture…) ;
- Des garanties sur la qualité des composts pour les utilisateurs ("Charte Qualité des Composts").
Une "Charte Qualité des Composts" a été mise au point par l'ADEME et la Région Rhône-Alpes. Cette charte a pour but de valoriser et promouvoir la production d'un compost de qualité. Elle est proposée aux maîtres d'ouvrage et exploitants d'installations de compostage et précise les critères à respecter pour atteindre les deux objectifs suivants :
- Favoriser le traitement des déchets organiques ; - Assurer et pérenniser les débouchés du compost.
3.3 Utilisation des mâchefers
Les mâchefers maturés sont utilisables en T.P en remplacement de matériaux nobles. Compte tenu des quantités de matériaux nobles utilisées chaque année en T.P, il est envisageable de pouvoir utiliser 100% des mâchefers produits sur le département en remplacement de matériaux nobles.
3.4 Valorisation des produits de démolition, de terrassement et des bétons
Dans le cadre des objectifs de valorisation, il est essentiel de créer quelques unités de recyclage sur l’ensemble du secteur Ouest et Nord du Département. A l’appui des résultats obtenus avec l’utilisation des matériaux recyclés en T.P., il y a lieu de développer encore plus l’emploi des éco-matériaux par une ouverture systématique dans les marchés T.P. à ces matériaux, avec l’adhésion de l’ensemble des acteurs.
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3.5 Valorisation du biogaz
Une unité de valorisation du biogaz devrait être développée sur le centre d'enfouissement de Rillieux. Les différents débouchés sont la production d'électricité (consommation locale ou distribution sur le réseau national) ou la production de biogaz susceptible d'être injecté dans le réseau. L'investissement doit être fonction du gisement de biogaz susceptible d'être capté sur le site dans les dix ans.
3.6 Reprise des matériaux
3.6.1 Les déchets issus de la collecte sélective des ménages
La société ECO-EMBALLAGES, agréée par arrêté ministériel, pour ses 5 filières (verre, plastiques, acier, aluminium et papiers-cartons), s’engage à reprendre, auprès des collectivités, les emballages usagés destinés au recyclage. Les collectivités doivent s’engager sur les points suivants :
- Signer un contrat sur 6 ans : collecte et tri de différents matériaux, valorisation matière ou énergie d’au moins 50 % des emballages ménagers (75% d’ici 10 ans) ;
- Recyclage matière : 10 % au moins des emballages cartons et, au minimum, 1 kg/hab/an de flaconnages plastiques ;
- Valorisation énergétique : mettre en œuvre des moyens d’incinération propres et assurer la valorisation d’au moins 30 % de l’énergie produite ;
Quelle que soit la nature du contrat, la collectivité a la responsabilité de mettre en œuvre les équipements nécessaires à la préparation des matériaux, conformément aux Prescriptions Techniques Minimales (PTM). En outre, même si ces PTM ne sont pas atteintes, ECO-EMBALLAGES garantit la reprise de tous les matériaux triés pendant les 18 premiers mois.
Enfin, les collectivités ayant signé un contrat programme de durée avec ECO-EMBALLAGES, peuvent bénéficier d’un soutien financier à l’incinération (valorisation énergétique), qui s’applique au- delà d’un seuil global de valorisation de 50 % de déchets d’emballages, ce que les sites actuels d’incinération peuvent atteindre.
3.6.2 Les autres filières de reprise des matériaux
- Le verre : collecté en PAV, il est valorisé sous forme de calcin. Pour le département, il est repris essentiellement par l’usine de Veauche(42). Cette filière de collecte et de traitement est suivie par la société ADELPHE, organisme agréé par arrêté ministériel ;
- Les papiers - cartons : trois grands flux de collecte existent, le circuit industriel (imprimeries : 10%), le circuit industriel et commercial (commerces, industries et grands distributeurs : 83%) et le circuit ménager (collectivités locales : 7%). La filière papetière française a intégré le recyclage dans son process de fabrication. Cette filière est suivie par REVIPAP – Groupement Français des papetiers utilisateurs de papiers recyclables. Ils peuvent être pris en charge dans le cadre d'un contrat passé avec la société ECO-EMBALLAGES et orientés vers les filières de traitement adéquates ;
- Les films polyéthylènes : Il existe des unités de recyclage dans la Loire et la Haute Loire ;
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- Les métaux ferreux : Provenant essentiellement des emballages métalliques et des encombrants, ils sont récupérés essentiellement en déchetteries ou par déferrage des mâchefers après incinération. Ils sont orientés vers les ferrailleurs locaux ou régionaux. L'acier d'emballages peut être pris en charge dans le cadre d'un contrat passé avec la société ECO-EMBALLAGES et orienté vers les filières de traitement adéquates ;
- Les métaux non ferreux : Il peuvent être pris en charge dans le cadre d'un contrat passé avec la société ECO-EMBALLAGES et orientés vers les filières de traitement adéquates ;
- Les textiles : La récupération est principalement issue de collectes spécifiques organisées dans le cadre d'associations caritatives. Ils sont rachetés principalement par le groupement d'intérêt économique RECOLLECT ;
- Les pneumatiques : Leur gisement est estimé à 10 500 tonnes pour le Rhône. Ils sont valorisés par utilisation en TP, rechapage, valorisation énergétique en cimenteries… ;
- Le bois : Le bois concerné est essentiellement le bois d'emballage (palettes, caisses…) et les refus de fabrication. Il peut être utilisé comme combustible (chaufferies,…), comme structurant pendant le compostage, pour fabriquer des panneaux agglomérés après broyage; la sciure peut être utilisée comme support d'imprégnation pour les DIS,… ;
En résumé, les débouchés et l’écoulement des matériaux récupérés ne posent pas de problème majeur, hormis pour les plastiques (hors emballages) et l'aluminium pour lesquels le recours à ECO- EMBALLAGES paraît obligatoire.
4. INSTALLATION D'UN CENTRE DE STOCKAGE DES DECHETS MENAGERS ET ASSIMILES
Cette question se pose désormais avec un caractère d’extrême urgence aux acteurs dont c’est la responsabilité (industriels, collectivités) compte-tenu des délais de mise en œuvre et des obstacles à franchir. Il est nécessaire de créer au moins un centre de stockage de classe II dans le département. Le choix du site devra se faire en examinant les différentes contraintes.
Une méthode éventuelle pour la recherche de sites susceptibles d'accueillir une installation de stockage serait la suivante : En premier lieu, sont établis des critères d’exclusion, permettant d’éliminer des zones où il est impossible d’implanter un centre de stockage de classe II. Les critères envisagés sont les suivants : géologie défavorable, espaces protégés, zones agglomérées, zones inondables, périmètres de protection des captages AEP, zones sensibles, séismicité, isolement par rapport aux tiers existants. Puis, le département est découpé selon un carroyage (ou zonage) élémentaire, qui définit les zones ou chacune des informations concernant les critères est uniforme. Ces différentes zones sont ensuite classées selon des critères techniques (caractéristiques du sous-sol, protection des aquifères…) et socio-économiques (densité de la population, protection des zones écologiques, zones agricoles A.O.C, zones touristiques, aménagement du territoire…) Chaque zone reçoit alors une note, moyenne pondérée des notes calculées sur chacun des critères de classement ; les zones les plus favorables pour l’implantation d’un centre de stockage sont celles qui ont les meilleures notes. Cette méthode pourrait être améliorée en s'inspirant d'expériences menées sur d'autres départements ou région comme l'Observatoire Régional des Déchets Industriels Midi-Pyrénées (ORDIMIP) en région Midi-Pyrénées. Cette cellule de concertation et d’étude a abouti au projet de centre de stockage de Graulhet dans le Tarn.
Les collectivités en charge du traitement auraient intérêt à se regrouper pour lancer une ou plusieurs études de recherches de sites en vue de la création de décharges de classe II.
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5. CONTRAINTES LIEES A L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE
5.1 Infrastructures – Voies de communication
Plusieurs autoroutes irriguent le département du Rhône (A6 –A7, contournement Est de Lyon). Certains projets sont en discussion (contournement Ouest par exemple).
L’infrastructure ferroviaire est très développée dans le Rhône : liaisons Nord/Sud, liaisons transversales… De plus, le réseau régional est en constant développement.
Le transport fluvial pourrait aussi être envisagé pour le transport de déchets d'une stabilité acceptable (hors Matière Organique).
Le transport des déchets à l’intérieur du département bénéficie de voies routières adaptées ; les réseaux fluviaux ne devraient pas être sollicités, compte tenu des faibles distances à parcourir, sauf éventuellement pour le transport de sous produits pondéreux (exemple mâchefers) à valoriser hors département.
Les réseaux ferroviaires pourraient être sollicités dans le cadre de transport de déchets en direction du centre de stockage de Roche-la Molière puisque le projet de plan départemental des déchets ménagers et assimilés de la LOIRE prévoit cette obligation pour limiter les nuisances liées au transport routier dans la vallée du GIER.
5.2 Pôles économiques et urbains
Le Rhône a la particularité de posséder, au sud-est de son territoire, la deuxième agglomération française (plus d’un million d’habitants). La métropole lyonnaise est également un fort pôle d’attraction au niveau des emplois et de l’activité industrielle et tertiaire. A un moindre degré, les zones de Villefranche, Givors, Tarare et l’Arbresle sont également des secteurs fortement urbanisés.
5.3 Les documents d'urbanisme
Le Plan d'Occupation des Sols (POS) ou désormais le Plan local d’urbanisme (PLU) réglemente l'implantation de toute nouvelle construction sur la commune. La consultation de ce document est indispensable afin de déterminer les possibilités de mise en place de toute installation de tri, traitement, stockage ou élimination de déchets. Ce document intègre notamment les espaces naturels à protéger. Néanmoins, la proximité de ces zones pourrait être un obstacle à toute installation participant à la gestion des déchets ménagers et assimilés. Les sites à prendre en compte sont énumérés au paragraphe suivant.
5.4 Espaces protégés – Zones naturelles
Le département du Rhône possède un grand nombre de sites naturels à protéger ou à mettre en valeur. La proximité de ces différentes zones doit être prise en compte lors de toute nouvelle installation de traitement, de stockage ou d'élimination des déchets.
Il est possible de classer les sites en question en deux grandes catégories :
- Les sites présentant une interdiction directe ou indirecte ; - Les sites présentant un intérêt écologique, historique ou géologique.
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Les sites présentant une interdiction Les sites présentant un intérêt écologique, historique ou directe ou indirecte géologique - 30 sites naturels inscrits ; - 133 Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) de type I ; - 150 périmètres de protection des captages - 18 Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et d'eau potable destinés à la consommation Floristique (ZNIEFF) de type II ; humaine ; - Le parc naturel régional du Pilat ; - 12 Espaces Naturels Sensibles (ENS) dotés ou non de structures - 2 Réserves Naturelles Volontaires (RNV) ; ou de plan de gestion ; - Les abords des monuments historiques ; - 5 arrêtés préfectoraux de biotope ; - 3 zones de protection ; - Faune, flore et écosystèmes remarquables identifiés par le - 5 Zones de Protection du Patrimoine Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion de l'Eau Architectural Urbain et Paysager (ZPPAUP) ; (SDAGE) ; - 5 sites géologiques d'intérêt majeur ; - 11 sites naturels classés. - 5 réserves de chasse et de faune sauvage ; - Les captages d'eau potable destinés à la consommation humaine sans Déclaration d'Utilité Publique (DUP) ; - Les paysages exceptionnels et remarquables ; - Les appellations d'origine ; - Les sites archéologiques ; - Les paysages exceptionnels et les paysages remarquables.
Une loi en cours de discussion portera sur les dispositions de la directive européenne Habitat Faune Flore et devrait concerner 4 zones du Département.
5.5 Intercommunalité
Le Rhône possède une structure intercommunale importante : une communauté urbaine, 23 communautés de communes et 169 syndicats intercommunaux à vocation unique, multiple ou syndicats mixtes. Trois communes appartiennent à la communauté d’agglomération de Vienne située dans l'Isère. D'autres communes appartiennent à des syndicats de collecte et/ou de traitement de l'Ain, de l'Isère, et de la Loire.
Une clarification, sur le découpage et la superposition, de ces structures devrait être envisagée, notamment en ce qui concerne la détention des compétences concernant la collecte et le traitement des Ordures Ménagères, ainsi que la gestion des déchetteries et des plates formes de compostage des déchets verts. Des modifications devraient encore intervenir en lien avec la loi Chevènement de Juillet 1999.
5.6 Interdépartementalité
Des coopérations interdépartementales existent avec les départements limitrophes. Certaines communes des départements limitrophes sont déjà membres à part entière de syndicats regroupant des communes du Rhône. D'autres en dépendent pour le traitement par exemple. Inversement, certaines communes du Rhône appartiennent à des syndicats de traitement situés sur des départements voisins.
- La Loire : dans le cadre du fonctionnement de l’UIOM de Tarare, la Communauté de communes de Panissière ne vient plus au SIVU de la région de Tarare pour le Traitement des Ordures Ménagères depuis le 1er janvier 1999, et la Communauté de Communes de Balbigny a quitté le SIVU en septembre 1999. Les communes de Montagny, Combre et Le Cergne(42) ont signé une convention pour la collecte et les communes de Le Cergne, Arcinges, La Gresle, Sevelinges et Cuinzier ont signé une convention pour l'utilisation des déchetteries de
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la Communauté de Communes du Pays d'Amplepuis-Thizy. La communautés de communes de Condrieu a passé un contrat avec le SIVOM de Pelussin(42) et les déchets de Condrieu ont été enfouis jusqu’en 2002 sur le centre de stockage de Pelussin. Les possibilités de traitement durable d’ordures ménagères de collectivités du Rhône par enfouissement dans des CET de classe II de la Loire, sont limitées et précisées notamment dans l’arrété d’autorisation du CET et dans le plan départemental de la Loire approuvé le 13 Novembre 2002.
- L’Ain : dans le cadre de la construction du deuxième four de l’UIOM de Villefranche, le SMIDOM de Thoissey et le SMICTOM de Mizérieux appartiennent au Syndicat Mixte des déchets Beaujolais-Dombes (SYTRAIVAL).
- L’Isère : dans le cadre du fonctionnement de l’UIOM de Bourgoin-Jallieu, la Communauté de Communes de l'Est Lyonnais appartient au syndicat mixte Nord Dauphiné (ancien SIVOM d'Heyrieux-la Verpillière ) pour la collecte des OM. Dans le cadre de l'enfouissement au centre de stockage de Vienne, la Communauté de Communes de Condrieu appartient au Syndicat de Vienne et sa Région pour les Ordures Ménagères (SYVROM). Le SITOM Rhône-Isère accueille 4 communes du département de l'Isère qui ont rejoint depuis 2002 la communauté d’agglomération de Vienne. Des modifications sont programmées.
D’autres coopérations pourront être recherchées pour d’autres installations, non arrêtées à ce jour.
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RESUME DES PRINCIPALES DONNEES (Année 1998) Gisements Gestion Ordures Ménagères : Collecte :
- OM : 565 000 tonnes collectées, - Desserte de 2 habitant sur 3 par des déchetteries ; - Verre : 21 300 tonnes collectées, - 3 plates-formes de compostage permettant de traiter 45% du gisement de Quantité attendue pour 2010 : 710 000 tonnes. déchets verts ; - 50% du gisement des produits de démolition, de terrassement et bétons Autres déchets ménagers et assimilés : est actuellement recyclé ; - 90 % de la population sous contrat ECO-EMBALLAGES au 31/12/98. - Encombrants : 30 000 à 35 000 tonnes/an, - Déchets Verts : 62 000 tonnes/an de végétaux récupérables, Traitement : - DIB : 1 370 000 tonnes, dont 660 000 tonnes/an faisant l’objet d’une valorisation, - 3 usines d’incinération aux normes. Fermeture de l’usine de Thizy en Mai - Boues de STEP urbaines: 30 000 tonnes/an de MS, 2000 et déclassement de l’usine de Tarare sous 1 tonne/heure jusqu’au 1 - DMS : 11 400 tonnes/an,(relèvent des DIS) décembre 2000. Au total, les UIOM traitent 460 000 tonnes d'OM/an, - Inertes et gravats de particuliers : 40 000 tonnes/an,(déchets inertes) soit 78.7 % des OM ; - Produits de démolition, de terrassement et bétons : 1.7 à 1.9 Millions de - Une saturation des centres de stockage (classe II) du Département, tonnes/an recevant 71 000 tonnes/an de DIB et 19 000 tonnes/an d’OM ; - Mâchefers : 113 400 tonnes/an, - Une utilisation importante des centres de stockages situés dans des - REFIOM : 8 500 tonnes/an, ,(relèvent des DIS) départements limitrophes : 181 000 tonnes/an de DIB et 87 000 tonnes/an - Amiante-ciment : 1 100 tonnes d’OM ; - Matières de vidange, boues de curage et graisses : 90 000 m3 de matières - Des centres de tri DIB acceptant 100 000 tonnes de DIB par an et de vidange et 3 000 m3 de boues de curage et graisses. permettant la valorisation de plus de 40 000 tonnes de matériaux.
Perspectives d’amélioration de la gestion - Respect des normes de fonctionnement pour les UIOM, avec valorisation énergétique. - Extension de l'UIOM de Villefranche en 2002- Etude d’un 6ème four d’incinération des OM à LYON. - Un centre de tri-incinération des DIB prévu sur Rillieux La Pape ; - Collecte sélective développée (population trieuse de 22% au 31 mars 1999). Les autres collectivités devraient avoir signé, au plus tard, fin 2000 ; - Un réseau de déchetteries qui continue à se développer (2 prévues sur le SIMOLY, 8 sur le Grand Lyon, 1 dans la CC du Bois d’Oingt, 1 nouvelle déchetterie pour le SITOM Rhône-Isère.) - Le développement des centres de tri DIB et OM ; - Le développement des plates-formes de compostage de déchets verts et du compostage individuel est envisagé (notamment sur le SIMOLY).
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E – OBJECTIFS DE GESTION DES DECHETS
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L’objectif majeur, proposé dans le cadre de ce Plan, est la protection de l’Environnement. Cet objectif ne pourra être atteint qu’en le déclinant sous plusieurs thèmes :
• La réduction croissante des quantités de déchets à traiter par la limitation de la quantité d’emballages à l’amont de la filière, le développement du recyclage matière et de la valorisation énergétique ;
• Un effort de valorisation à effectuer sur les différentes classes de déchets ;
• La maîtrise de l’ensemble de la filière par l’utilisation de moyens techniques importants ;
• La mise en place d’une organisation adaptée à l’importance des moyens à mettre en œuvre.
En résumé, il s’agit de limiter la quantité de déchets à traiter et de les traiter d’une façon plus satisfaisante, en se donnant les moyens matériels et organisationnels adéquats. Ces objectifs se doivent de prendre en compte les contraintes socio-économiques suivantes :
• Le coût pour les usagers : un équilibre est à trouver entre une gestion satisfaisante en matière de protection de l’Environnement et le coût final pour les usagers ;
• La communication : la réussite du Plan Départemental d’Elimination des Déchets Ménagers et Assimilés ne se fera qu’avec une forte collaboration de tous les partenaires.
1. OBJECTIFS DE REDUCTION A LA SOURCE
Jusqu'à maintenant, l'action publique très présente sur les conditions de recyclage et de traitement (réglementation et mécanismes financiers) est restée en retrait sur la réduction.
La loi du 13 juillet 1992 rappelle que le premier objectif en matière de gestion des déchets est :
"de prévenir ou réduire la production et la nocivité des déchets".
La prévention s'applique à l'ensemble du cycle de vie d'un produit, y compris le traitement de ce produit en fin de vie.
La prévention associera donc l'ensemble des acteurs intervenant dans la vie d'un produit : concepteur, producteur, distributeur mais aussi consommateurs et lorsqu'il s'agit de produits appelés à devenir déchets, la collectivité locale responsable de la gestion des déchets.
La circulaire du 28/04/98 relative à la révision des plans départementaux insiste sur la nécessité d'une action volontariste au niveau local en faveur de la réduction à la source de déchets en complément d'actions conduites au plan national qu'il conviendra également de renforcer.
S'agissant de promouvoir la prise en compte de la prévention dans les plans départementaux et de proposer aux collectivités locales des actions concrètes, on considérera que relèvent de la prévention à la source toutes les actions qui contribuent (dans le respect de la réglementation) à réduire le flux de déchets ménagers et assimilés à la charge de la collectivité.
1.1 Réduction de la toxicité des déchets
- Campagne d’information sur les produits NF environnement (ou autre label).
- Développement de la collecte des DMS en déchetterie.
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1.2 Modification des comportements lors de l’acte d’achat
Campagne d’information sur le lien entre achat et production de déchets
1.3 Développement de filières spécifiques
• De nombreuses associations organisent des collectes de certains biens ou équipements usés des ménages qu'elles valorisent par réparation ou récupération des matériaux constitutifs : mobilier, électroménager, textiles... Ce sont, par exemple, les compagnons d'Emmaüs, des associations sous contrat avec RECOLLECT pour les textiles, le réseau ENVIE, qui en relation avec les réseaux de distributeurs d'électroménager (Darty, notamment) assurent la réparation et la revente d'équipements d'occasion.
Implantée à Chassieu, la société ENVIE – DEM, dans le cadre d'une expérience pilote en région Rhône-Alpes, assure la valorisation des Produits Electriques et Electroniques en Fin de Vie (PEEFV).
La collectivité peut promouvoir ces actions dès qu'elle s'est assurée qu'elles se déroulent dans de bonnes conditions (législation du travail et protection de l'environnement).
• Le compostage individuel : cf. chapitre sur la valorisation organique.
1.4 Maîtrise des coûts de collecte et de traitement
Compte tenu de l'augmentation prévisible du coût de collecte et de traitement des déchets, la réduction apparaît comme le meilleur moyen de maîtriser l'augmentation des charges pesant sur l'usager.
- Intégration dans les campagnes d’information de la notion de coût,
- Réflexion sur la mise en place de la redevance : les ménages, mais aussi les entreprises (industrie, commerce, artisanat, service), seront d’autant plus incités à réduire la production de déchets ménagers ou assimilés que leur action aura un effet direct sur le montant des charges qu’ils payent au titre de la collecte et de l’élimination des déchets.
1.5 Actions de la collectivité en direction des distributeurs et des producteurs
Les distributeurs sont à l'origine d'une partie des déchets des ménages : prospectus, sacs de caisse et emballages secondaires ou tertiaires. La collectivité doit rechercher avec les distributeurs, notamment dans l'attente d'un dispositif national, les moyens visant à réduire ces flux de déchets.
Elle peut aussi assurer la promotion des services de reprise proposés par les distributeurs, tout en respectant les règles de concurrence entre enseignes.
Une réflexion pourrait être conduite par la représentation professionnelle de la distribution pour définir les objectifs et les moyens susceptibles de contribuer à une réduction du flux de déchets (emballages, notamment).
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Depuis plusieurs années, les industriels se sont dotés de moyens visant à réduire la production des déchets :
- Certification ISO 14 000 ; - Développement des technologies propres ; - Le Conseil National de l’Emballage a publié en 1998, le deuxième «catalogue de la prévention des déchets d’emballages » qui présente 98 opérations ayant induit une réduction de 28 540 tonnes.
En outre, des actions d’incitation peuvent être menées :
- La réduction à la source de la part des sociétés productrices d’emballages peut être fortement mobilisée par les sociétés agréées (ECO-EMBALLAGES, ADELPHE, etc.) ;
- Les organismes consulaires peuvent jouer un rôle important en initiant des colloques, réunions, manifestations spécifiques en direction de leurs ressortissants.
2. OBJECTIFS DE MAITRISE DES COUTS
Le regroupement des communes en syndicats permet d'optimiser le dimensionnement des installations de traitement. De plus, des subventions peuvent être obtenues auprès de l’ADEME, du Conseil Général et la Région Rhône-Alpes, pour les collectivités qui investissent dans des équipements intercommunaux concernant la gestion des OM.
En 1997/1998, l’ADEME en relation avec l’AMF a confié à la SOFRES une étude sur l’analyse des coûts de gestion des déchets ménagers visant à :
- Elaborer une méthode d’évaluation des coûts de la gestion des déchets municipaux et la valider sur le terrain ;
- Analyser les coûts de la gestion des déchets municipaux dans l’état de l’art actuel et le contexte réglementaire 2002 ;
- Elaborer les outils de mise en œuvre de la méthode.
Cette étude a concerné l’ensemble des déchets municipaux, sauf les boues de station d’épuration.
Onze configurations ont été étudiées dans le contexte réglementaire de 2002, avec mise en place de l’incinération. Les enseignements principaux sont détaillés dans les paragraphes ci-dessous.
2.1 Les écarts de coûts à l’habitant sont plus faibles qu’à la tonne collectée
• Il n’y a pas de différentiation significative entre milieux pour le coût ramené à l’habitant : le coût aidé de la gestion des OM se situe entre 45 et 65 € HT/habitant/an (à l’exception de certaines configurations en milieu rural).
• Exprimé en € / T d’OM, le coût apparaît nettement croissant avec le niveau de ruralité (entre 90 et 125 € HT / T d’OM pour le milieu urbain et entre 145 et 250 € HT / T d’OM pour le milieu rural).
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Les raisons sont les suivantes :
- Les performances horaires de collecte (t/h) diminuent avec la dispersion de l’habitat (donc avec le niveau de ruralité), ce qui se traduit par une augmentation des coûts de collecte ;
- L’organisation spécifique des collectes se complexifie avec le niveau de ruralité (plus de flux triés à la source, transit) ;
- Les installations considérées, et notamment l’UIOM, sont de plus petite taille.
En Euros/habitant/an, ces écarts sont lissés par les différences dans les gisements d’OM (kg/habitant/an) considérés pour chaque milieu.
La gestion des autres déchets municipaux, (déchets dangereux des ménages, encombrants, déchets verts des espaces municipaux), représente 8 à 13 € HT/habitant/an en plus.
2.2 Le cas particulier du milieu rural
Des solutions spécifiques et simplifiées peuvent être envisagées pour le milieu rural pour contrebalancer la dispersion de l’habitat qui conduit à des tournées plus longues donc des coûts de collecte plus élevés :
- Développement de l’intercommunalité et péréquation des coûts ;
- Compostage individuel ;
- Organisation spécifique (utilisation éventuelle de locaux existants,...).
En ce qui concerne l’alternative incinération / enfouissement des OM résiduelles en milieu rural, le coût de la configuration avec enfouissement aux normes est inférieur d’environ 5% à celle avec incinération aux normes.(valeur nationale, source ADEME)
2.3 Une logique de complémentarité des filières de traitement doit guider les collectivités locales dans leurs décisions
• L’analyse économique effectuée confirme les orientations techniques et environnementales prévalant déjà sur le terrain : une logique de complémentarité des filières de traitement est plus pertinente qu’une logique de concurrence. En effet, pour un même milieu, les écarts de coût constatés entre les onze configurations sont plus souvent liés à l’articulation des filières et aux dimensionnements des équipements (présence ou non de la filière collecte sélective et compostage de la FFOM, gestion de proximité ou rattachement à des UIOM éloignées,...) qu’aux choix techniques au sein d’une opération.
• Cette logique de complémentarité nécessite d’intégrer une réflexion sur la réorganisation de la logistique de façon à tirer avantage de toutes les marges d’amélioration dont dispose une collectivité locale lorsqu’elle opte pour une nouvelle configuration de gestion des déchets.
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2.4 Moyens à développer pour améliorer le coût global de la gestion des déchets
En règle générale, le personnel représente 25 à 35% du coût complet, les investissements 25 à 35% également, les autres coûts fixes et les coûts variables se répartissant le reste (20 à 25% chacun).
Parmi les principaux facteurs de sensibilité des coûts des différentes opérations, les collectivités locales ont une marge de manœuvre et d’ajustement réelle pour certaines, limitée pour d’autres.
A partir de l’expérience de terrain, on s’est attaché ci-dessous à apporter des éclairages sur les facteurs de succès d’une bonne gestion des OM et les alternatives qui se présentent aux collectivités locales.
• Favoriser les quantités et la qualité des déchets triés à la source
• Chercher à améliorer les ratios techniques les plus déterminants sur les coûts : entre logique industrielle et sciences sociales A titre d’exemple, et toutes choses égales par ailleurs, des écarts de 20% entre des performances horaires de collecte et de tri se traduisent par des écarts de coûts de gestion de l’ensemble des OM de 5 à 10%. L’amélioration de ces performances techniques renvoie à une approche d’optimisation très fine au carrefour de la logique industrielle et des sciences sociales. En effet, les systèmes de collecte et de tri étant largement basés aujourd’hui sur des opérations manuelles (environ 50% du coût de collecte et de tri et donc 25 à 35% du coût de gestion des OM), l’amélioration de ces performances passe en grande partie, non seulement par l’optimisation de la participation du public, mais aussi par l’augmentation de la productivité du personnel avec, à terme, le développement de centres de tri plus industrialisés (taille, niveau de mécanisation des équipements, encadrement,...).
• Fiabiliser les estimations initiales concernant les apports de collecte sélective Des apports de collecte sélective plus faibles que les estimations initiales par exemple de 30% peuvent se traduire par une augmentation de l’ordre de 15% du coût de gestion des OM, (en raison d’une sous-utilisation et d’une moins bonne efficacité des équipements et du personnel de collecte et de tri, ainsi que d’une baisse des recettes industrielles et du soutien à la tonne triée des sociétés agréées). Si les apports se trouvent être plus faibles que ceux qui ont défini le dimensionnement des équipements, les collectivités locales peuvent agir localement pour redresser la situation (après avoir identifié les causes : population participante faible, apports faibles par habitant participant,...) :
- En renforçant la communication auprès des habitants et des gestionnaires d’immeubles (ambassadeurs du tri,...) ;
- En renforçant les moyens dans les zones difficiles (adaptation des locaux d’habitat collectif, pré-collecte,...).
• Eviter les situations de sous-utilisation des unités d’incinération des ordures ménagères La variation des tonnages à traiter au cours de la durée d’exploitation de l’UIOM peut être à l’origine d’une telle situation (évolution du gisement, montée en puissance des collectes sélectives, raccordement d’autres collectivités, traitement de DIB,...). Par exemple, un taux d’utilisation de l’UIOM de 77%, par rapport à 85% en vitesse de croisière, se traduit par une augmentation du coût d’incinération de l’ordre de 8% (équipements moins bien amortis). Ramenée à un programme complet de gestion des OM, cette augmentation est de l’ordre de 4%.
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3. OBJECTIFS DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
• La collecte des DMS (évalués à 11 400 tonnes/an dans le département selon le MODECOM) doit être développée, par apport volontaire dans les déchetteries (600 tonnes/an collectées en 1998) ou par collecte spécifique, afin de diriger ces déchets vers des centres de traitement adéquats. Ceci devrait permettre :
- D’améliorer la qualité des mâchefers résultant de l‘incinération ;
- De réduire la toxicité des fumées émises par les incinérateurs ;
- De garantir le bon fonctionnement des stations d’épuration, qui, par l’intermédiaire des réseaux d‘assainissement, reçoivent des déchets toxiques liquides.
• Le développement du réseau de déchetteries fixes doit permettre de limiter la décharge sauvage et d’orienter les différents produits collectés vers une valorisation ou un traitement spécifique.
• La réhabilitation des décharges : un programme d’action spécifique pourrait être mis au point, entre les communes concernées et les financeurs potentiels, avant la fin de l’année 2004, sur la base de l’étude réalisée sous la maîtrise d’ouvrage du Conseil général du Rhône.
• Les boues de STEP, pour lesquelles un doublement de la production est envisagé pour les prochaines années, doivent trouver un exutoire conforme à la réglementation :
- La valorisation en agriculture (épandage ou compostage) en concertation avec la Chambre d'Agriculture ;
- L’incinération ;
- Et, en dernier lieu, la mise en décharge. Il est nécessaire de rappeler que seules les boues présentant une siccité supérieure ou égale à 30 % sont susceptibles d'être enfouies en centre de stockage.
• La quantité de déchets ultimes à déposer en centres de stockage doit être réduite, par la mise en œuvre de moyens permettant de diminuer la quantité de déchets produits à la source. Ces déchets ultimes devront trouver, dans la mesure du possible, un exutoire sur le département, dans une installation de stockage disposant des meilleures garanties techniques et financières envisageables, et mettant en œuvre les procédés techniques les plus récents.
• Le cas des résidus d’épuration des fumées (relevant des CET de classe I) est traité dans le cadre du Plan Régional d’Elimination des Déchets Industriels Rhône-Alpes (PREDIRA).
• Les inertes et gravats produits par les ménages doivent trouver un exutoire conforme avec la législation (charge incombant aux Maires), et ce, dans un souci de proximité. Les maires effectueront un recensement des sites recevant ou susceptibles de recevoir ces déchets. Ces sites recensés seront contrôlés. Ils seront surveillés afin d'éviter toute création de "décharge sauvage". En concertation avec les entreprises du BTP, ces déchets pourraient éventuellement être orientés vers les centres de valorisation existants. Avant tout stockage sur un tel site, les déchets doivent être triés (déchets inertes/non inertes) afin que seuls les inertes et gravats soient acceptés.
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4. OBJECTIFS DE VALORISATION MATIERE
La collecte sélective de certains déchets, en amont de la filière de traitement, permet d’orienter une partie des OM et des DIB vers des centres de valorisation. Le retrait de ces matériaux devrait permettre de faire baisser le PCI des déchets accueillis dans les incinérateurs et de traiter une quantité d’OM et de DIB légèrement supérieure à la quantité actuelle. Il est indispensable pour les responsables de communiquer de façon très complète afin d’amener un grand nombre de trieurs à effectuer systématiquement et avec soins un certain nombre de gestes relativement simple, sans inutile sophistication.
4.1 Pour les Ordures Ménagères
4.1.1 Le verre, les déchets d'emballages
Le verre Données 1998 Objectifs 2005 Objectifs 2010 Grand Lyon Gisement (tonnes/an) 55 250 63 500 67 700 Quantité triée (tonnes/an) 13 537 27 000 40 500 Reste du département Gisement (tonnes/an) 18 250 22 000 24 450 Quantité triée (tonnes/an) 7 763 13 500 20 000 Résultat département Gisement global 73 500 85500 92150 Quantité totale triée (tonnes) 21 300 40300 60150 Taux de recyclage matière (%) 29 47.4 65.6
Décomposition de l’objectif et moyens envisagés
• La décomposition des objectifs envisagés à 10 ans est la suivante :
60 % du gisement collecté en milieu urbain dense (centre-ville et habitat vertical) 80 % du gisement collecté en milieu semi-urbain (zones pavillonnaires regroupées) 80 % du gisement collecté en milieu rural (habitat diffus)
• Le principe est de mettre à disposition 1 colonne pour 500 habitants en milieu urbain et 1 colonne pour 400 habitants en milieu rural.
• Le nombre de colonnes est déjà important sur le département (1914 colonnes pour le Grand Lyon). Un effort est à envisager en terme de communication afin de sensibiliser les habitants à l'utilité du tri et augmenter la quantité de verre collecté sur les points existants. En effet, le tonnage de verre collecté augmente d'environ 9% par an depuis 1996, mais le pourcentage de récupération (tonnage collecté/gisement) n'a progressé que de 1.5% depuis 1993.
• Un effort pourra être entrepris afin d'améliorer la qualité des calcins en séparant la collecte du verre incolore et du vert coloré.
Les papiers – cartons (emballages) Données 1998 Objectifs 2005 Objectifs 2010 Grand Lyon Gisement (tonnes/an) 80 100 92 000 98 200 Quantité triée(tonnes/an) 1 448 10 000 25 000 Reste du département Gisement (tonnes/an) 21 500 26 000 28 800 Quantité triée (tonnes/an) 4 6 000 12 000 Résultat département Gisement global 101 600 118 000 127 000 Quantité triée totale (tonnes) 1 452 16 000 37 000 Taux de recyclage matière (%) 1.4 13,6 29,1
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Les flacons plastiques (emballages) Données 1998 Objectifs 2005 Objectifs 2010 Grand Lyon Gisement (tonnes/an) 11 200 12 900 13 800 Quantité triée (tonnes/an) 621.2 4 000 8 000 Reste du département Gisement (tonnes/an) 3 400 4 100 4 600 Quantité triée (tonnes/an) 4 2 100 3 500 Résultat département Gisement global 14 600 17 000 18 400 Quantité triée totale (tonnes) 625.2 6 100 11 500 Taux de recyclage matière (%) 4.3 35,9 62,5
L'acier (emballages) Données 1998 Objectifs 2005 Objectifs 2010 Grand Lyon Gisement (tonnes/an) 9 700 11 100 11 800 Quantité triée (tonnes/an) 378.9 2 200 3 850 Reste du département Gisement (tonnes/an) 4 600 5 600 6 200 Quantité triée (tonnes/an) 4 1 050 2 150 Résultat département Gisement global 14 300 16 700 18 000 Quantité triée totale (tonnes) 382.9 3 250 6 000 Taux de recyclage matière (%) 2.7 19,5 33,3
L'aluminium (emballages) Données 1998 Objectifs 2005 Objectifs 2010 Grand Lyon Gisement (tonnes/an) 1 900 2 150 2 300 Quantité triée (tonnes/an) 10.8 250 500 Reste du département Gisement (tonnes/an) 540 660 730 Quantité triée (tonnes/an) 0 100 200 Résultat département Gisement global 2 440 2 810 3 030 Quantité triée totale (tonnes) 10.8 350 700 Taux de recyclage matière (%) 0.4 12,5 23,1
Décomposition de l’objectif et moyens envisagés
• La décomposition des objectifs est extrapolée à partir des contrats signés, par les collectivités, avec ECO-EMBALLAGES.
Papiers – cartons (emballages) : environ 9 à13 kg/hab. pour 2005 et 26 kg/hab. pour 2010. Flacons plastiques (emballages) : environ 3 à 4.5 kg/hab. pour 2005 et 7 kg/hab. pour 2010. Acier (emballages) : environ 2.5 kg/hab. pour 2005 et 4 kg/hab. pour 2010. Aluminium (emballages) : environ 0.3 kg/hab. pour 2005 et 0.5 kg/hab. pour 2010.
• Développer la collecte sélective de façon raisonnée, qu'elle soit effectuée en Porte à Porte ou en Point d'Apport Volontaire.
• Faire porter l'effort sur la communication auprès des population trieuses. Les sensibiliser afin d'augmenter les quantités collectées et limiter le pourcentage de refus de tri.
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• Développer les centres de tri en conséquence, en veillant à leur bon fonctionnement :
- Qualité du tri et du conditionnement acceptables (refus de tri minimum, respect des PTM…) ;
- Capacité d'accueil suffisante pour traiter la totalité des déchets collectés sur la commune ;
- Filières de valorisation en adéquation avec une gestion cohérente des déchets.
4.1.2 Les autres déchets
Les journaux – magazines Données 1998 Objectifs 2005 Objectifs 2010 Grand Lyon Gisement (tonnes/an) 57 200 65 700 70 100 Quantité triée (tonnes/an) 8810 24 800 42 200 Reste du département Gisement (tonnes/an) 10 100 12 200 13 500 Quantité triée (tonnes/an) 631 5 200 10 800 Résultats département Gisement global 67 300 77 900 83 600 Quantité triée totale (tonnes) 9441 30 000 53 000 Taux de recyclage matière (%) 14 38.5 63.3
Décomposition de l’objectif et moyens envisagés
• La décomposition des objectifs envisagés à 10 ans est la suivante :
60 % du gisement collecté en milieu urbain dense (centre-ville et habitat vertical) 80 % du gisement collecté en milieu semi-urbain (zones pavillonnaires regroupées) 80 % du gisement collecté en milieu rural (habitat diffus)
• Intégrer la collecte des journaux – magazines à celle des emballages, qu'elle soit effectuée en Porte à Porte ou en Point d'Apport Volontaire.
• Faire porter l'effort sur la communication auprès des population trieuses. Les sensibiliser afin d'augmenter les quantités collectées et limiter le pourcentage de refus de tri.
L'acier ex-UTOM Données 1998 Objectifs 2005 Objectifs 2010 Grand Lyon Gisement (tonnes/an) 12 300 10 100 8 600 Quantité collectée (tonnes/an) 8 043 7 100 6 900 Reste du département Gisement (tonnes/an) 1 500 2 000 900 Quantité collectée (tonnes/an) 650 1 400 700 Résultat département Gisement global 13 800 12 100 9 500 Quantité collectée totale (tonnes) 8 693 8 600 7 600 Taux de recyclage matière (%) 63 70 80
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L'aluminium ex-UTOM Données 1998 Objectifs 2005 Objectifs 2010 Grand Lyon Gisement (tonnes/an) 2 700 2 500 2 200 Quantité collectée (tonnes/an) 258 400 490 Reste du département Gisement (tonnes/an) 200 300 200 Quantité collectée (tonnes/an) 0 50 40 Résultat département Gisement global 2 900 2 800 2 400 Quantité collectée totale (tonnes) 260 450 490 Taux de recyclage matière (%) 9 15 20
Décomposition de l’objectif et moyens envisagés
• Les objectifs de collecte, en sortie de four et sur mâchefers, ont été fixés à :
- Pour l'acier 70 % de récupération pour 2005 et 80 % pour 2010 ; - Pour l'aluminium 15% de récupération pour 2005 et 20% pour 2010.
• Développer la récupération en amont des centres de traitement par collecte sélective.
• Augmenter les moyens de déferrage sur les résidus de traitement (mâchefers).
• Un effort important doit être effectué sur la récupération des métaux non ferreux dans les mâchefers.
• Développer les filières de valorisation des matériaux ainsi récupérés.
Fraction Fermentescible des Données 1998 Objectifs 2005 Objectifs 2010 Ordures Ménagères Grand Lyon Gisement (tonnes/an) 85 750 98 500 105 100 Population concernée 0 48 000 96 000 Quantité triée (tonnes/an) 0 4 100 8 700 Reste du département Gisement (tonnes/an) 42 800 51 800 57 500 Population concernée 0 55 000 110 000 Quantité triée (tonnes/an) 0 5 600 11 600 Résultat département Gisement global 128 550 150 300 162 600 Population concernée 0 103 000 206 000 Quantité triée totale (tonnes) 0 9 700 20 300 Taux de recyclage matière (%) 0 6.5 12.5
Décomposition de l’objectif et moyens envisagés
Le développement de la collecte sélective en Porte à Porte ou en Points d’Apport Volontaire :
• Les zones qui continueront de manière pérenne à enfouir leurs déchets d ’om en centres de stockage, devront étudier pour mise en place d’un système d'extraction de la FFOM sur l'ensemble de la Population. Cette collecte devra se faire dans le cadre d'une collecte en Porte à Porte ou en Points d’Apport Volontaire. Le compostage individuel sera utilisé, en remplacement de la collecte sélective, dans les zones les plus difficiles à collecter. Les objectifs, pour ces zones utilisant les centres de stockage, sont les suivants :
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- A l’horizon 2005, un minimum de 25 % du gisement valorisé par collecte sélective ou compostage individuel (environ 20 000 habitants) ;
- A l’horizon 2010, un minimum de 50 % du gisement valorisé par collecte sélective ou compostage individuel (environ 40 000 habitants);
• Sur les autres secteurs, le développement de la collecte sélective de la FFOM devrait concerner environ 50 000 personnes en 2005 et 100 000 personnes en 2010.
• Prévoir l'adaptation des plates-formes de compostage existantes ou futures au traitement de ces FFOM.
• Dans les zones urbaines, l'effort devra porter sur les grands centres de production de matières fermentescibles : restaurants Universitaires, cuisines centrales, restaurants hospitaliers… L'avantage est le regroupement de quantités importantes en des lieux faciles d'accès car déjà soumis à la collecte classique. Cette démarche pourra être l’occasion d’une clarification des compétences.
Le développement du compostage individuel :
• Développer le compostage individuel sur l’ensemble de l’habitat qui s’y prête. Mettre en place une campagne d’information pour aider l’usager à conduire le compostage et à utiliser son compost.
• Sur les zones dont l’enfouissement n’est pas le mode de traitement prépondérant, le compostage individuel devrait concerner 33 000 personnes en 2005 et 66 000 personnes en 2010.
Bilan de la récupération des Ordures Ménagères
BILAN Actuel (1998) 2005 2010 Gisement OM (tonnes) 565 000 660 000 710 000 Valorisation matière (tonnes) :
Verre 21 300 40 000 60 000 Papier/carton 1 452 16 000 37 000 Flacons plastiques 625 6 100 11 500 Métaux 382 3 700 6 700 Journaux – magazines 9 441 30 000 53 000 Métaux ex-UTOM 8953 9 050 8 090 Fermentescibles 0 9 500 20 500 Autres 1357 1 500 2 000
Total (tonnes) : 43 510 115 850 198 790 Quantité d'OM orientée directement vers les 85 700 20 000 18 000 centres de stockage Quantité d'OM à incinérer/capacités de 444 743/470 000 525 000/505 000 493 500/505 000 traitement par incinération (tonnes) Taux de valorisation matière (%) 6.1 17.7 28 Taux de valorisation global hors métaux ex- 83.4 94 97.5 UTOM (%) Incinération sans récupération d'énergie (%) 1.4 0 0 Taux de mise en décharge (%) 15.2 6 2.5
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Cet effort de valorisation sur les tonnages d’OM comprend la part de valorisation que doivent effectuer les artisans, commerçants et industriels et qui peut être estimée à 70 000 tonnes pour 2010. En effet ils représenteraient environ 220 000 tonnes sur les 565 000 tonnes de déchets traités par les collectivités.
Les déchets provenant du SMIDOM de Thoissey et du SMICTOM Saône Dombes ne sont pas comptabilisés dans ce tableau. Leur participation est estimée à :
- Pour l'année 2005 :16 700 tonnes à incinérer avec des objectifs de valorisation de 865 tonnes de FFOM et 4 400 tonnes d'emballages et journaux – magazines.
- Pour l'année 2010 :15 200 tonnes à incinérer avec des objectifs de valorisation de 1 800 tonnes de FFOM et 7 800 tonnes d'emballages et journaux – magazines.
4.2 Pour les déchets collectés en déchetteries
La déchetterie trouve sa place dans le tri et la valorisation des déchets des ménages qui ne peuvent emprunter la collecte classique (encombrants, gravats, déchets verts…), que l'on souhaite éliminer de la collecte classique et qui ne sont pas pris en compte par la collecte sélective. Elle permettent aussi de collecter certains déchets des artisans et commerçants afin de les orienter vers les filières de valorisation adaptées.
Le gardiennage est un facteur important dans l'idée de déchetterie qui permet le bon fonctionnement du site : surveillance de matériaux apportés, tri efficace, gestion optimale des bennes, sécurité des utilisateurs…
Bilan de la gestion des déchetteries
DECHETTERIES Actuel (1998) 2005 2010 Population desservie (%) 98.3 100 100 39 fixes et 1 mobile Nombre de déchetteries 50 55 + 2 Loire et 1 Isère Quantités récupérées (tonnes) : 123 100 170 000 210 000
Encombrants 28 300 38 500 47 100 Gravats et inertes des particuliers 36 500 49 600 60 800 Déchets verts 28 100 38 200 46 800 Ferrailles 12 400 16 800 20 700 Tout-venant 5 600 7 600 9 300 Papiers – Cartons 11 600 15 800 19 300 DMS 600 3 500 6 000
Taux de recyclage matière (%) 42.8 43.7 44.2 Taux de recyclage énergétique (%) 0.5 6.8 6.7 Taux de recyclage global (%) 43.3 50.5 50.9 Taux de mise en décharge (%) 56.7 49.5 49.1
Déchets Valorisables à 100 % Déchets à valoriser à 30 %
Il est difficile, à l’heure actuelle de déterminer la part de déchets provenant des activités artisanales et commerçantes, mais 3 déchetteries sur 4 leur sont accessibles. L’enquête menée par le SPIRAL – DECHETS conclut que 70 000 tonnes de déchets récoltés en déchetteries proviendraient des commerçants, artisans et industriels.
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Décomposition de l’objectif et moyens envisagés
• Les objectifs sont de drainer 10% de déchets en plus, par déchetterie, entre 1998 et 2005 et 10% de déchets en plus, par déchetterie, entre 2005 et 2010. Un effort particulier est à faire sur l'acceptation des DMS en déchetterie (40% du gisement drainé en 2010).
• Augmenter les quantités de déchets récupérés de cette façon et de les orienter vers des filières de traitement adaptées. Pour cela un certain nombre d'efforts restent à faire, notamment :
- Doter chaque canton (hors Grand Lyon pour lequel l’objectif en 2010 serait d’au moins 20 déchetteries) d’au minimum une déchetterie fixe ;
- Améliorer la communication sur les conditions d'accès et le fonctionnement des déchetteries (horaires, types de déchets acceptés…) ;
- Ouvrir les déchetteries aux artisans et commerçants, pour les déchets susceptibles d'être recueillis sur le site, moyennant une redevance ou créer des déchetteries spécifiques ;
- Valoriser au maximum, dans le cadre de filières adaptées, les déchets ainsi récoltés et triés ;
- Envisager l'enfouissement uniquement pour les déchets non valorisables, compte tenu des conditions techniques et économiques du moment ;
- Accepter les matériaux suivants dans chaque déchetterie : monstres et encombrants, gravats, déchets verts, ferrailles, Déchets Ménagers Spéciaux (DMS), huiles minérales, huiles végétales, batteries, verre, papiers – cartons. Un effort particulier pour l'accueil d'une grande diversité de DMS (solvants, peintures, aérosols…) devra être fait.
4.3 Pour les Déchets Industriels Banals
Ne sont pas concernés ici car à priori déjà valorisés, les déchets spécifiques d'une activité (chutes, résidus de fabrication…), qui sont aisément séparables à la source et sont donc plus facilement valorisables (en fonction de la quantité produite).
Les autres déchets produits par les industriels sont, essentiellement, les déchets d'emballages, composés de cartons, de bois/palettes, papiers, ferrailles et plastiques pour une plus faible part.
On notera que, sur les 1 370 000 tonnes estimées produites par an, une part importante est déjà traitée et/ou recyclée et ne pose aucun problème :
- 340 000 tonnes font l’objet d’une valorisation matière au sein des entreprises;
- 70 000 tonnes sont recyclées après un passage en centres de tri ou en déchetteries ;
- 70 000 tonnes sont des produits de démolition, de terrassement ou des bétons et sont enfouis en centre de stockage de classe III ;
- 250 000 tonnes/an sont incinérées dont les deux tiers en UIOM.
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Il reste donc environ 580 000 tonnes/an de DIB à traiter (améliorer le tri en amont et sur les chaînes de tri) dont 220 000 tonnes sont collectées avec les Ordures Ménagères et 310 000 tonnes pour lesquelles les filières ne sont pas identifiées et dont une partie est susceptible de faire l’objet de filières non réglementaires( brûlage, décharge sauvage...) Le taux de valorisation global est loin d'être aussi important que pour les OM (valorisation globale : 84.8 %). De gros efforts restent à faire, notamment en rapport avec l'application du décret emballages.
Bilan de la gestion des DIB
Estimation Enquête Objectifs Objectifs DIB 1996 1998 2005 2010 Gisement (tonnes/an) 1 000 000 1 370 000 1 370 000 1 370 000
Quantité valorisée à la source 300 000 340 000 410 000 510 000
Quantité collectée (tonnes) 500 000 720 000 780 000 810 000 Dont collecte avec om 100 000 220 000 Taux de valorisation matière (%) 35.5 29.9 38.7 48.2
Taux global de valorisation (%) 44 48 58.6 66.2 Taux d'enfouissement en centre 36 29.3 28.2 30.1 de stockage (%) Taux d'élimination dans des 20 22.6 13.1 3.6 filières non déterminées(%)
Décomposition de l’objectif et moyens envisagés
• Sensibiliser des industriels au recyclage interne.
• Communiquer sur les filières de valorisation, notamment au niveau des petites entreprises et des artisans.
- Améliorer les filières de traitement existantes et en créer d'autres :
- Développer la valorisation énergétique, par incinération des refus de tri (ceux présentant un PCI intéressant), des résidus de traitement et des DIB souillés, avec récupération de chaleur et production d'énergie ;
- Développer la valorisation matière en centres spécifiques de tri des DIB, par la création de plates-formes de broyage de refus de bois… ;
- Organiser de façon collective le tri et la collecte au travers des associations d'entreprises, en particulier dans le domaine du BTP (des opérations pilotes sont en cours dans le Rhône).
• Favoriser les projets de gestion collective des DIB (collecte, élimination, valorisation) dans les zones d'activités industrielles ou artisanales, et d'une manière générale tout projet de proximité de type déchetterie industrielle.
• Afficher clairement la nécessité de prévoir le traitement des DIB, en particulier dans les appels d'offre publics pour lesquels apparaîtrait clairement une ligne spécifique concernant la gestion et l'élimination des déchets du chantier.
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• Soutenir l'utilisation de matériaux recyclés, notamment en préconisant, autant que faire se peut, leur utilisation dans les marchés publics.
• Préciser la prise en charge du surcoût de valorisation par rapport à l'enfouissement en centre de stockage.
• Sensibiliser les entreprises aux dispositions du décret emballages
• Déterminer une méthodologie pour faire le point, de façon régulière, sur l'application du "décret emballages"
4.4 Pour les boues de stations d'épuration
Le principe de proximité devra être respecté. C’est ainsi que seules les boues de station d’épuration situées dans le Rhône et à la périphérie pourront être épandues dans le département afin de limiter les transports.
Boues de STEP Données 1998 Objectifs 2005 Objectifs 2010 (tonnes de Matière Sèche) Quantité produite 30 000 45 000 52 500 Traitement thermique 26 400 35 250 42 500 Epandage 1 200 2 250 4 000 Compostage 0 5 000 6 000 Centres de stockage 2 400 2 500 0
Décomposition de l’objectif et moyens envisagés
• Développer le compostage des boues en créant une ou plusieurs plates-formes de compostage, notamment dans le nord du département.
• Maintenir un taux d'épandage proche de 5 %, en privilégiant l'épandage pour les boues de STEP rurales, qui sont en général de meilleure qualité, avec mise en place d'une démarche qualité.
• Développer, pour les STEP de grosse capacité, des projets locaux d'incinération spécifique ou de compostage.
• Envisager le regroupement des Syndicats Intercommunaux d'Assainissement, pour mettre en place des projets communs de traitement des boues.
4.5 Pour les produits de démolition, de terrassement et les bétons valorisables
Produits de démolition, de terrassement et bétons valorisables 1998 2005 2010 Gisement (tonnes/an) 1 700 000 à 1 900 000 2 000 000 2 500 000 Quantité recyclée (tonnes) 850 000 1 300 000 à 1 400 000 2 000 000 à 2 100 000 Taux de recyclage matière (%) 45 à 50 65 à 70 80 à 85 Taux de mise en décharge (%) 50 à 55 30 à 35 20 à 15
Décomposition de l’objectif et moyens envisagés
• Il existe une frange d'environ 5% des matériaux qui n'est pas valorisable.
• Les objectifs énoncés ne pourront être atteints que si les deux conditions suivantes sont remplies :
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- La création de nouveaux centres de recyclage dans l'Ouest et le Nord du département ;
- Une forte implication de l'ensemble des acteurs (décideurs, maîtres d'œuvre et professionnels) :