Femmes, Droit De La Famille Et Système Judiciaire En Algérie, Au Maroc Et En Tunisie
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À travers le monde, les femmes ont fait des gains importants dans le domaine du droit, en tant qu’avocates, juristes et professeures. Ces données ont changé la profession juridique, qui était auparavant dominée par les hommes. Aujourd'hui, les femmes accèdent également à la fonction de juge qui, historiquement, était réservée aux hommes. Cependant, dans beaucoup de pays, les femmes juges sont regroupées dans les tribunaux de famille et les tribunaux civils de première instance, et un « plafond de verre » les empêche d’accéder à des postes élevés dans la hiérarchie. Pourtant, dans certains pays, des femmes sont nommées aux cours supérieures. La présence importante de femmes juges à la Cour pénale internationale démontre l’intérêt Femmes, qu’accorde la communauté internationale à l’égalité des genres et à la participation des femmes à la prise de décision. La structure juridique et le système judiciaire constituent des domaines clés pour l’analyse des droit de la famille genres dans la mesure où les cadres juridiques déterminent le statut des femmes, leurs positions sociales et l’accès aux ressources. De plus, la participation de la femme à la prise de décision judiciaire est un indicateur permettant de mesurer l’autonomisation des femmes et l’égalité des et système judiciaire genres. Par conséquent, l’accès à la justice et l’implication dans la prise de décision judiciaire sont des indicateurs de citoyenneté et d’équité. en Algérie, au Maroc et en Tunisie Ce livre examine les modèles et les tendances au niveau de l’accès et de la participation des Femmes, femmes aux professions juridiques en Algérie, au Maroc et en Tunisie, en faisant un état des lieux de la situation des femmes dans l’ordre judiciaire et juridique, et des lois relatives au droit de la famille. Cette recherche offre un aperçu des similarités et des différences dans la région et permet droit de la famille une meilleure compréhension de la situation actuelle et des facteurs entravant un droit de la famille égalitaire et la participation des femmes dans le système judiciaire. et système judiciaire en Algérie, au Maroc et en Tunisie Femmes, droit de la famille et système judiciaire en Algérie, au Maroc et en Tunisie SHS Secteur des Sciences sociales et humaines Bureau multipays de l’UNESCO à Rabat 9 789232 041623 FEMMES, DROIT DE LA FAMILLE ET SYSTÈME JUDICIAIRE EN ALGÉRIE, AU MAROC ET EN TUNISIE Publié sous la direction de Souria Saad-Zoy Algérie : Boutheina Cheriet Maroc : Fouzia Rhissassi et Khalid Berjaoui Tunisie : Monia Ammar Publié en 2010 par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture Bureau multipays de l’UNESCO à Rabat Secteur Sciences sociales et humaines 35, Avenue du 16 novembre (B.P. 1777) Agdal - Rabat Maroc Site Internet : http://rabat.unesco.org Sous la direction de Souria Saad-Zoy, Spécialiste de programme Sciences sociales et humaines de l’UNESCO à Rabat Avec la collaboration de Inés Echave-Sustaeta, Nora Etxaniz © UNESCO, 2010 Tous droits réservés ISBN 978-92-3-204162-3 Les désignations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’UNESCO aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. Les idées et les opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs ; elles ne reflètent pas nécessairement les points de vue de l’UNESCO et n’engagent en aucune façon l’Organisation. Révision et mise en page : Odette Petit Impression : Imprimerie Lawne (Rabat) Imprimé au Maroc TABLE DES MATIÈRES Préface .......................................................................................................... 5 Introduction ................................................................................................. 7 Biographies des auteurs .............................................................................. 13 Étude Algérie ....................................................................................... 17 Étude Maroc ........................................................................................ 61 Étude Tunisie ..................................................................................... 113 Recommandations de l’atelier de Tunis (13-14 mai 2009) ....................... 203 Préface L’UNESCO s’est engagée en faveur de l’égalité des genres et des droits fondamentaux de la femme depuis sa création. En effet, le premier article de sa Constitution énonce que l’Organisation a pour objet de contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant la collaboration entre nations, par l’éducation, la science et la culture, et afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits humains et des libertés fondamentales, reconnus pour tous et à tous les peuples sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion. L’affirmation des droits fondamentaux de la femme en tant que droits humains a joué un rôle essentiel pour les faire reconnaître comme des droits que les gouvernements ont l’obligation de protéger et de promouvoir. L’UNESCO a fait de l’égalité des sexes l’une de ses deux priorités globales pour 2008-2013. Cet engagement se traduit par un Plan d’action prioritaire pour l’égalité des sexes, dont l’exécution est prévue sur six ans et qui est assorti d’actions concrètes, de résultats escomptés et de crédits budgétaires. D’une manière générale, nous accordons une attention particulière à deux des Objectifs du Millénaire pour le développement qui touchent à la situation des femmes et des filles, à savoir le deuxième (Assurer l’éducation primaire pour tous) et le troisième (Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes). À l’UNESCO, nous sommes en effet convaincus que le développement durable, les droits de l’homme et la paix ne deviendront une réalité qu’une fois que les femmes et les hommes se verront offrir davantage de chances et de choix, sur un pied d’égalité, et qu’ils seront en mesure de vivre libres et dans la dignité. Nous pourrons parler d’égalité des sexes lorsque les femmes comme les hommes seront dans la même position s’agissant de la répartition du pouvoir et du savoir, qu’ils auront les mêmes possibilités, droits et obligations en termes d’emploi ou de génération de revenus, qu’ils bénéficieront du même accès à une éducation de qualité, et qu’ils auront les mêmes chances d’améliorer leurs compétences tout au long de leur vie et d’exploiter pleinement leur potentiel. Le Secteur des Sciences sociales et humaines de l’UNESCO a pour mission de faire progresser les connaissances, les normes et la coopération intellectuelle afin de faciliter les transformations sociales favorables aux valeurs universelles que sont la justice, la liberté et la dignité humaine. Pour accomplir cette mission, l’UNESCO met en œuvre une approche stratégique intégrée sur les droits fondamentaux de la femme, l’égalité des genres et le développement. Se fondant sur la recherche et l’analyse, l’UNESCO se donne pour projet à long terme de peser sur les politiques à suivre et leur mise en œuvre, gardant à l’esprit que l’un des résultats attendus demeure la formulation et la communication aux - - décideurs de recommandations en faveur de l’autonomisation socio-économique des femmes. Pour faire avancer l’objectif de l’égalité des genres et favoriser l’accès des femmes au plein exercice de leurs droits, le Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb met l’accent sur le travail en réseau, les actions de sensibilisation, la recherche-action, le renforcement des capacités et la mise en commun des meilleures pratiques. La recherche sur les femmes, le droit de la famille et le système judiciaire en Algérie, au Maroc et en Tunisie s’inscrit dans la perspective d’améliorer les connaissances dans ces domaines, de mieux cerner le niveau de mise en œuvre des lois relatives au statut personnel et d’évaluer l’égalité des genres dans le système judiciaire. Elle a également pour objectif de se pencher sur les véritables problématiques et les obstacles existants, afin de sensibiliser les décideurs politiques aux obstacles et difficultés juridiques ainsi qu’aux actions proposées pour les surmonter. Force est de constater que les femmes, le droit de la famille et le système judiciaire sont trois éléments intrinsèquement liés entre eux et, en même temps, liés aux concepts de citoyenneté et d’État de droit. Diffuser des connaissances et des analyses susceptibles d’induire des changements de politique favorables à la promotion des droits fondamentaux de la femme et de l’égalité des genres, permettra, sans nul doute, de renforcer la capacité des États membres à répondre aux attentes des femmes, à faire respecter leurs droits et à entreprendre des transformations sociales plus larges. Je tiens à remercier et à féliciter l’ensemble des partenaires ayant été impliqués directement ou indirectement dans cet important projet et, en particulier, la Commission nationale tunisienne pour l’éducation, la science et la culture pour son précieux appui dans l’organisation de la rencontre de Tunis, en mai 2009, l’ISESCO, notre partenaire privilégié dans la région, ainsi que tous les auteurs pour leurs contributions et apports techniques et scientifiques. Je souhaite que ces différentes pistes de réflexion nourrissent les débats et encouragent l’établissement d’un dialogue franc et constructif entre les institutions gouvernementales et les acteurs non gouvernementaux, et ce, dans le but de promouvoir les droits humains et l’égalité des genres. N’oublions pas que la pleine représentation des femmes aux prises de décisions judiciaires est primordiale et que la promotion des droits de la femme et le renforcement de son pouvoir d’action sont essentiels à la réduction de la pauvreté et au développement. Philippe Quéau Représentant de l’UNESCO au Maghreb Directeur du Bureau Multipays de l’UNESCO à Rabat - - - - Introduction Contexte de la recherche À travers le monde, les femmes ont fait des gains importants dans le domaine du droit, en tant qu’avocates, juristes et professeures. Ces données ont changé la profession juridique, qui était auparavant dominée par les hommes.