Cher

Dans les années 1860, le comte Hyppolyte L’ église Saint-Pantaléon est composée années de travaux qui concernaient la Cours-les-Barres François Jaubert, député du Cher, héri- d’ une nef à un vaisseau terminé par un toiture, les enduits intérieurs et extérieurs tier de la terre de Givry, riche proprié- chœur à chevet à pans coupés. Deux et le décor, l’ église Saint-Pantaléon fut de Canton La Guerche-sur-l’ Aubois, arrondissement Saint-Amand-Montrond, 1 075 habitants taire foncier et de hauts fourneaux, chapelles latérales forment transept. Le nouveau ouverte au culte lors d’ une béné- finance la restauration et l’ agrandisse- pignon occidental est surmonté d’ un diction célébrée en octobre 2016. Outre ment de l’ église. Le chevet est recons- clocher en charpente dont la base carrée la participation de la Fondation du patri- truit à trois pans et on élève une sacristie est surmontée par une flèche polygonale. moine pour la restauration des enduits glise Saint-Pantaléon. Située à la dans le prolongement de la chapelle Le chœur est voûté d’ ogives, de même que et le décor peint intérieur du xixe siècle, limite est du département du Cher, latérale nord, vers l’ est. L’ ensemble du les chapelles latérales. La nef est couverte la Sauvegarde de l’ Art français a apporté en bord de Loire, la commune de chœur est orné d’ un décor peint signé et d’ un lambris de couvrement. L’ ensemble 10 000 € en 2014 pour la restauration des ÉCours-les-Barres est reliée à la Bourgogne daté « Tamiotti 1867 ». Édifiée en 1868, de l’ édifice est couvert en tuile, excepté le façades au mortier de chaux et la restaura- voisine par le pont de Fourchambault- la chapelle sud fait pendant à la chapelle clocher en ardoise. tion de la couverture de la sacristie. Givry. Cette ancienne paroisse portait nord des Givry. Longue de deux travées le nom de Cours-sur-Loire jusqu’ au et voûtée d’ ogives, elle se termine à Le mobilier est essentiellement composé Nathalie de Buhren xive siècle, et encore Cours-les-Barres- l’ est par un chevet à trois pans très peu d’ objets et de statuaire du xixe siècle, dont sur-Loire en 1804. Elle dépendit de profond. Une plaque commémorative un tableau représentant saint Amable de Arch. dép. Cher, 125 G 2 ; 106 O 1-4. l’ évêché de Nevers du ixe siècle jusqu’ au porte la dédicace du comte Jaubert, de Riom en prière. concordat (1801). Son histoire est liée sa sœur Claire et de son beau-frère Paul A. Buhot de Kersers, Statistique monumentale du département du Cher, t. IV, , 1889 aux seigneurs de Givry et des Barres qui Benoît d’ Azy. Les armoiries des Jaubert Un programme complet de restauration (réimpr. Marseille, 1977). ont le titre de barons. La construction sont sculptées sur un culot recevant la de l’ église a été voté par la commune de L. Réau, Iconographie de l’ art chrétien, de l’ église de Cours-les-Barres, sous le nervure de la voûte. Cours-les-Barres en 2009. Après plusieurs « Iconographie des saints », t. III-2, Paris, 1958. vocable de Saint-Pantaléon, remonte au xive siècle (structure de la nef, fenêtre du pignon occidental et baie de la façade sud de la nef), au moment où la famille des Barres s’ établit durablement dans la région. Le patronage de saint Pantaléon, médecin martyr du ive siècle, correspond au culte des saints thaumaturges invoqués Garigny e lors des épidémies de peste du xiv siècle. Canton , arrondissement Bourges, 260 habitants Au xve siècle, après la guerre de Cent Ans ISMH 2015 qui a fait des ravages dans cette région entre Berry et Bourgogne, l’ église est rema- MH 1913 (portail) niée (voûte d’ ogives des deux premières travées du chœur, porte occidentale).

1. Façade ouest

Au xviie siècle, le curé Pierre Durand du curé Pierre Durand (1702) est toujours introduit dans sa paroisse le vocable conservée. La chapelle est construite dans de Saint-Amable. un style gothique tardif encore en usage à cette époque. Elle deviendra chapelle C’ est sous son ministère, en effet, que la seigneuriale de la famille Marion de Givry chapelle latérale nord, dédiée à ce saint, a en 1754, à l’ issue de la visite pastorale de été (fut ?) ajoutée en 1686. Longue de deux l’ évêque de Nevers, Jean-Antoine Tinseau, travées, elle communique avec le chœur qui demande, en échange de cette fonda- par deux arcades en plein cintre. Elle est tion, la participation financière de la voûtée d’ ogives. La plaque commémorative famille de Givry à la pose d’ un lambris de 2. Plan, éch. 1/100e mise en place par les fidèles après la mort couvrement sur la nef. 1. Façade ouest 2. Plan cadastral

62 Cahier 27 La Sauvegarde de l’Art Français 63 Cher Cher

a paroisse de Garigny dépen- couvert en tuile. Le clocher est composé dait du chapitre de au d’ un beffroi carré en charpente suppor- xiie siècle. L’ église Notre-Dame tant une flèche très fine. Il est couvert Ldate de cette époque. Le portail occi- en ardoise. dental, classé en 1913, est un bel exemple de construction romane. Quelques chapi- Quelques objets mobiliers sont dignes d’ intérêt : une statuette de saint Jean- teaux de facture modeste, sculptés de e personnages et d’ animaux, couronnent Baptiste en marbre du xv siècle (IMH 2017), un Christ en croix du xviie siècle, les colonnes engagées du chœur. Le chevet e semi-circulaire, dont on voit encore les un tableau du xviii siècle représen- tant l’ Assomption de la Vierge (IMH traces d’ une corniche à modillons sur le e e mur pignon, a été remplacé par un chevet 1979). Les deux cloches (xvi et xviii plat au xvie siècle. À la même époque, 3. Plan siècles) conservées dans le beffroi, ont été on construit une chapelle latérale au sud inscrites en 2017. Le reste du mobilier ouvrant par une arcade en arc brisé sur (autel, confessionnal, fonts baptismaux, le chœur. Les travaux d’ aménagement tribune, statuaire et vitraux du chœur et e des chapelles) date de la seconde moitié du intérieurs sont entrepris au xviii siècle e (lambris de couvrement sur la nef). La xix siècle. chapelle latérale nord, de style néo- 7. Vue intérieure vers le chœur gothique, est élevée en 1869 d’ après les Créée en 2012, l’ association « Le Passé plans de l’ architecte de l’ arrondissement recomposé de Garigny », consacrée à la de , Charles Guillard (1821-1910), sauvegarde du patrimoine, a contribué, qui crée ainsi une symétrie dans le par ses actions, à financer une partie plan. Il réalise également certaines reprises des restaurations de l’ église au côté de la de maçonnerie, en particulier à l’ endroit municipalité. Les travaux ont concerné la de la sacristie. réfection du clocher (couverture et char- pente) et des cloches, de l’ électricité et des L’ église est de plan rectangulaire à chevet peintures intérieures. Les travaux ont été plat, le clocher étant implanté en haut de réceptionnés en 2018. La Sauvegarde de la nef, à proximité du chœur. Celui-ci est l’ Art français a apporté 10 000 € pour la voûté en berceau brisé. La nef est couverte restauration de la flèche, du beffroi et des d’ un lambris de couvrement à entraits maçonneries, et pour des drainages. apparents. Les chapelles latérales, formant transept, sont voûtées d’ ogives. Le toit est Nathalie de Buhren 4. Vue nord-ouest

8. Vue intérieure vers l’ entrée

Arch. dép. Cher, 132 O 1 ; 9 T 37. A. Buhot de Kersers, Statistique monumentale du département du Cher, t. VI, Bourges, 1892 5. Chevet 6. Voussures du portail 9. Un des chapiteaux de la croisée du transept (réimpr. Marseille, 1977).

64 Cahier 27 La Sauvegarde de l’Art Français 65