Conseil Consultatif Des Immigrés Auprès De La Communauté Française
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LA PRATIQUE DU POUVOIR EXÉCUTIF 561 2054 ÉTRANGERS. — Conseil consultatif des immigrés auprès de la Communauté française. Un arrêté de l’Exécutif de la Communauté française en date du 9 octobre 1986 (M.B., 10 janvier 1987) avait institué un conseil consultatif des immigrés auprès de cette Communauté (voyez cette chronique, n° 1913). L’arrêté de l’Exécutif du 18 février 1987 (M.B., 20 mai 1987) fixe à 250 F pour le président ou vice-présidents et à 200 F pour les membres ou experts le jeton de présence à chaque réunion de deux heures au moins tenue par le conseil consultatif. L’indemnité pour frais de parcours équivaut au coût du billet de chemin de fer l rc classe correspondant à la distance entre le domicile et le lieu de réunion. J.-P. L. 2055 ÉTRANGERS. — Droits politiques. — Elections locales. — Propo sition de directive européenne. — Implications en Belgique. La participation des étrangers aux élections locales est envisagée depuis 1974 au sein des instances de la Communauté économique européenne. Suite à une résolution du Parlement européen (13 novembre 1985), le Commissaire Ripa di Meana lui a déposé un rapport approfondi (7 octobre 1986). La Commission a ensuite élaboré une proposition de directive qui, fondée sur l’article 235 du Traité de Rome, tend à reconnaître aux ressortissants des Etats membres — soit quatre millions de personnes — le droit de parti ciper aux élections municipales dans la localité de résidence. La Commission souhaite mettre ainsi fin à une discrimination dans l’exercice des droits politiques entre les citoyens de l’Etat d’accueil et les travailleurs originaires des autres pays de la Communauté, dont la libre circulation est garantie par le Traité. Les droits de vote et d’éligibilité au niveau local seraient accordés après une période de séjour dans le pays d’accueil correspondant aux durées res pectives d’un et de deux mandats municipaux. Les ressortissants commu nautaires pourraient soit exprimer la volonté d’exercer le droit de vote dans le pays d’origine, soit obtenir leur inscription sur les listes électorales de la commune de résidence. Dans ce cas, ils seraient soumis à la loi électorale du pays de séjour, en particulier quant aux conditions d’âge, de durée de résidence dans la commune ou à l’obligation du vote, résultant en Belgique de l’article 62 de la loi électorale communale. Les Etats membres pourraient réserver à leurs ressortissants les fonctions exécutives de maires (bourgmestres) ou d’adjoints au maire (échevins) ainsi 562 M. VrNOINRAU ET B. ERGEC que la participation à l’élection d’une assemblée parlementaire. Ainsi, la France pourrait attribuer aux seuls citoyens français les charges de grands électeurs, intervenant lors de la désignation des sénateurs. En outre, un Etat, comme le Grand-Duché de Luxembourg, dont plus de 20 % de la population provient des autres Etats membres, pourrait déroger à la directive lors des élections suivant immédiatement sa mise en applica tion. La Commission juridique et des droits des citoyens du Parlement euro péen, saisie du projet de directive, préconise l’octroi uniforme et sans discri mination du droit de vote municipal à tous les étrangers, ressortissants des Etats membres ou de pays tiers, après cinq ans de séjour régulier dans le pays d’accueil. A ce propos, le rapport de la Commission parlementaire s’inspirait des exemples danois et néerlandais ainsi que d’une résolution adoptée par le Parlement européen (par 121 voix contre 116) à l’issue d’un débat sur le racisme et la xénophobie. Le 15 mars 1989, le Parlement européen a approuvé le projet de directive à une très large majorité de 244 voix (50 voix contre et 13 abstentions). Les amendements accordant des droits politiques aux étrangers non commu nautaires (dix millions de personnes) ont été repoussés par 243 voix contre 42 (groupes communiste et «Arc-en-ciel»). La proposition de directive, considérée par la plupart des parlementaires comme un premier pas indispensable à l’intégration européenne, doit encore être soumise au Conseil des Ministres pour adoption. Ensuite, les Etats membres devront y adapter leurs législations. Si elle est adoptée, la directive impliquera en Belgique la révision des articles 4 et 5 de la Constitution ainsi que la modification des articles 1er et 65 de la loi électorale communale. Les ressortissants communautaires sus ceptibles de participer aux scrutins communaux sont au nombre de 589.000 selon les chiffres arrêtés en 1986. (C ommission des C ommunautés euro péennes , X X I Ie rapport général sur l’activité des Communautés européennes 1988, Luxembourg, Office des publications officielles, 1989, 498 pages, n° 290, pp. 147 et 148 ; de W aersegger , S., « Le vote communal proposé pour tous les citoyens CEE », Le Soir, 23 juin 1988 ; Faux , J.-M., «La pro position de directive européenne sur le droit de vote municipal des étran gers CEE Faut-il s’en réjouir ? », M.R.A.X. Information, décembre 1988, pp. 5 à 7 ; V andemeulebroucke , M., « La voie est ouverte à la citoyenneté européenne », Le Soir, 16 mars 1989 ; voyez déjà cette chronique, n° 1913). J.-P. L. LA PRATIQUE DU POUVOIR EXÉCUTIF 563 2056 ÉTRANGERS. — Emploi dans les administrations locales et dans les services publics. L’arrêté royal n° 474 du 28 octobre 1986 (M.B., 20 novembre 1986) per met aux communes, aux centres publics d’aide sociale ainsi qu’aux inter communales de faire appel à des chômeurs et d’engager des agents sous contrat (les « contractuels subventionnés ») moyennant le versement de primes par l’Office de l’Emploi. La Ville de Gand avait décidé que les candidats à ce type d’emploi devaient avoir la nationalité belge ou être disposés à demander leur natura lisation. Le sénateur Pataer demanda au ministre de l’intérieur si cette condition violait : — la loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme et la xénophobie ; — en ce qui concerne les ressortissants communautaires, l’article 48, § 4 du Traité de Rome et le règlement 1612/68 de la CEE Le ministre répondit : J ’ai l’honneur de communiquer à l’honorable membre ce qui suit : 1. La détermination de conditions de recrutement par une autorité publique ne rentre pas dans le champ d’application de la loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie. 2. Pour autant qu’il ne s’agisse pas d’emplois qui comportent une participa tion, directe ou indirecte, à l’exercice de la puissance publique et aux fonctions qui ont pour objet la sauvegarde des intérêts généraux de l’Etat ou des autres collectivités publiques, les communes ne sont pas tenues d’imposer la condition de nationalité pour le recrutement de contractuels subventionnés. 2 et 3. En ce qui concerne les ressortissants des Etats membres de la CEE, mon honorable prédécesseur a, par circulaire du 3 avril 1986, demandé aux com munes de se montrer particulièrement attentives au respect des dispositions de l’article 48 du Traité de Rome, telles qu’elles ont été interprétées par la Cour de Justice des Communautés européennes, dans l’attente que le Conseil des Ministres édicté, sur proposition de la Commission européenne, une directive fixant des normes communes en vue de l’application uniforme dans tous les Etats membres de la CEE des critères retenus par la Cour de Justice. (Question n° 82 du 23 février 1987, Bull. Q.E., Sénat, 1986-1987, n° 76 du 7 avril 1987). L’arrêté royal n° 230 du 21 décembre 1983 ( M.B., 28 décembre 1983) organise au profit des jeunes chômeurs et à l’intervention de l’Office de l’Emploi des stages notamment dans des services publics où les stagiaires doivent être de nationalité belge « sans préjudice de l’article 48 du Traité du 25 mars 1957 instituant la Communauté économique européenne » (article 4 de l’arrêté royal). Les questions n™ 8 et 37 posées par le député Lagasse le 4 mars 1988 (Bull. Q.R., Chambre, S.E. 1988, n° 19 du 2 août 1988) révèlent que l’Office 564 M. VINCINBAU ET R. ERGEC de l’Emploi avait exclu des ressortissants communautaires du stage à la Régie des Postes. D’après la jurisprudence de la Cour de Justice des Communautés euro péennes, les seuls postes que les Etats membres peuvent légalement sous traire au principe de l’interdiction de discrimination sur base de la nationa lité sont ceux qui impliquent à la fois l’exercice de prérogatives de puis sance publique et la sauvegarde des intérêts généraux de l’Etat (arrêt du 16 juin 1987, affaire 225/85, Commission/Italie, J.O.G.E., C. 181 du 9 juillet 1987). Selon une communication du 18 mars 1988 (J.O.C.E. C.72), la Commis sion des Communautés européennes entend promouvoir le libre accès aux emplois dans les administrations publiques suivantes : — les organismes chargés de gérer un service commercial ; — les services opérationnels de santé publique ; — l’enseignement et la recherche à des fins civiles dans des établissements publics. J.-P. L. 2057 ÉTRANGERS. — Accords de Schengen. Signés le 14 juin 1985, les accords de Schengen (du nom d’un village luxembourgeois au carrefour de la France et de la R.F.A.) et le projet de convention sur la sécurité et le contrôle aux frontières, négociés dans le secret, associent la France, la R.F.A., la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. L’Italie et l’Espagne ont manifesté le désir de les rejoindre. Les pourpar lers entamés avec l’Italie tendent à résoudre les difficultés liées à la surveil lance des frontières maritimes. Des informations sont également échangées avec l’Autriche (Communiqué de l’Union économique Benelux, 14 juin 1988, Re.vue de presse du ministère des Affaires étrangères, 21 juin 1988).