Au Bonheur Des Dames »
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RÉSUMÉ LA CAUSALITÉ DE LA PRÉCARITÉ ET LA DÉVALORISATION DE LA FEMME ZOLIENNE DANS « AU BONHEUR DES DAMES », « L’ASSOMMOIR » ET « GERMINAL » Theodore Sikubwabo, M.A. Littératures & Langues Étrangères Northern Illinois University, 2015 Dr. Matthew Smith, Directeur Ce mémoire de recherche met l’accent sur la situation précaire et la dévalorisation de la femme zolienne typiquement sous l’angle réaliste d’une classe ouvrière longtemps ignorée ou mal représentée dans la littérature française du XIXe siècle. Est-elle victime de cette société patriarcale misogyne ou responsable de sa décadence et seule de la société dans laquelle elle vit? La méthode d’observation, d’enquête et de sa vie personnelle est à l’origine du succès de Zola qui peint un portrait exact de cette classe dans les trois œuvres : Au Bonheur des Dames, L’Assommoir et Germinal afin de trouver une solution à sa décadence et influence le choix d’analyser le sort de la femme dans ces romans de la série Rougon-Macquart. DESCRIPTEURS Précarité et dévalorisation féminine, impulsivité, sensualité, indulgence, environnement, dégradation physique et psychique, femme objet, beauté, misogyne. ABSTRACT LA CAUSALITÉ DE LA PRÉCARITÉ ET LA DÉVALORISATION DE LA FEMME ZOLIENNE DANS « AU BONHEUR DES DAMES », « L’ASSOMMOIR » ET « GERMINAL » Theodore Sikubwabo, M.A. Foreign Languages & Literatures Northern Illinois University, 2015 Dr. Matthew Smith, Directeur This research paper focuses on the precarious and devalued status of women in Zola’s works whose realistic perspective is modeled on that of a working class long ignored or misrepresented in French literature of the nineteenth century. Are women victim of a misogynistic patriarchal society or responsible for their marginalization and solitude society in which they live? Zola’s method of observation and investigation as well as experiences from his personal life account for his success and paints an accurate picture of the working class in Au Bonheur des Dames, L’Assommoir and Germinal to find a solution to its decadence and influences the choice to analyze the fate of women in these novels of the Rougon- Macquart series. KEYWORDS Women precariousness and devaluation, impulsivity, sensuality, indulgence, environment, physical and mental degradation, object woman, beauty, misogynistic NORTHERN ILLINOIS UNIVERSITY DE KALB, ILLINOIS MAY 2016 LA CAUSALITÉ DE LA PRÉCARITÉ ET LA DÉVALORISATION DE LA FEMME ZOLIENNE DANS « AU BONHEUR DES DAMES », « L’ASSOMMOIR » ET « GERMINAL » BY THEODORE SIKUBWABO 2015 © Theodore Sikubwabo A THESIS SUBMITTED TO THE GRADUATE SCHOOL IN PARTIAL FULFILLMENT OF THE REQUIREMENTS FOR THE DEGREE MASTER OF ARTS DEPARTMENT OF FOREIGN LANGUAGES AND LITERATURES Thesis Director: Dr. Matthew Smith REMERCIEMENTS Je remercie d’abord mon directeur de recherche, Dr. Matthew Smith, pour son aide à la réalisation de ce mémoire. Je témoigne également ma gratitude au directeur adjoint, Dr. Christopher Nissen, qui m’a toujours fourni des informations nécessaires pour accomplir ce projet de recherche à temps sans oublier Dr. Shannon Becker pour ses conseils et son aide à l’élaboration de ce projet. Je remercie enfin Carolyn L. Law pour son assistance au format final du projet. DEDICATION À ma famille bien- aimée, Delphine, Benilde et Antoinette TABLE DES MATIÈRES LIST OF FIGURES vii INTRODUCTION 1 1. Présentation du sujet 1 2. Description du spicilège 3 Chap. I. AU BONHEUR DES DAMES 11 1.1 Définition 11 1.2. La Précarité de la femme zolienne 11 1.2.1. Les Causalités de la précarité de la femme zolienne 12 1.2.1.1. Précocité de la responsabilité maternelle 12 1.2.1.2. Qualification 13 1.2.1.3. Environnement du travail 16 1.2.1.4. Hostilités intercomis 17 1.2.1.5. Fluctuation des affaires 18 1.2.1.6. Invincibilité du progrès : concurrence des Bazars 19 1.2.2. Conséquence de la précarité de la femme zolienne 20 1.2.2.1. Impulsivité contre conduite raisonnable 20 1.2.2.2. Hostilités des commis 23 1.2.2.3. La déchéance sociale 23 1.2.2.4. Dégradation physique et financière 25 v 1.3. La dévalorisation de la femme zolienne 28 1.3.1. Exploitation des sentiments féminins 28 1.3.2. Une femme, objet de satisfaction sexuelle ou bien de consommation 29 Chapitre Page Chap. II. L’ASSOMMOIR 31 2.1. Bref aperçu 31 2.2. La causalité de la précarité de la femme zolienne 32 2.2.1. Indulgence et lâcheté 33 2.2.2. Dis-mois qui tu hantes ! 35 2.3. La dévalorisation de la femme zolienne 36 Chap. III. GERMINAL 40 3.1. Bref aperçu 40 3.2. La causalité de la précarité féminine 41 3.2.1. L’industrialisation 41 3.2.2. Fécondité abondante et pauvreté 44 3.2.3. Étroitesse spatiale et sexualité libre 54 3.3. La dévalorisation féminine 56 3.3.1. Amour étrange 57 3.3.2. Exemplarité parentale 58 3.3.3. Auto dévaluation 59 3.3.4. Femme, objet d’échange 60 vi CONCLUSION 62 REFERENCES 63 TABLE DES ILLUSTRATIONS Illustration 1. Les Rougeon-Macquart : L’illustration de Zola ..................................................... 5 2. Illustration de Sophie Jacopin présentée par Martine Lochouarn ........................ 47 1 INTRODUCTION 1. Présentation du sujet « Liberté, égalité, fraternité » telle était la devise de la Révolution française au XVIIIe siècle et adoptée par la Deuxième République en 1848, comprise majoritairement de la classe opprimée, promettant une amélioration socio-économique et politique sur toute l’étendue de la France. Le choix lexical incitatif rassemble une masse populaire convaincue de l’action noble pourtant utopique des représentants ; car comme signalent les doutes de Souvarine, cette rhétorique n’est qu’une pure description de la réalité sociale au lendemain de cette même révolution : «… n’était-il pas à craindre que le monde nouveau ne repoussât gâté lentement des mêmes injustices, les uns malades et les autres gaillards, les uns plus adroits, plus intelligents, s’engraissant de tout, et les autres imbéciles et paresseux, redevenant des esclaves ? »(Zola 428) Il ne serait pas complétement vrai d’affirmer que la Révolution française n’a amené aucune amélioration aux conditions sociales du bas peuple que les classes supérieures (le clergé et l’aristocratie) lui ont longtemps refusé, mais le fruit de cette devise est dénoué de son sens étymologique. Selon le dictionnaire français le Petit Larousse, la liberté consiste à un « état de quelqu’un qui n’est pas soumis à un maître ». Quant à l’égalité, c’est une « absence de toute discrimination entre les êtres humains sur le plan de leur droits (politique, civile, sociale) » alors que la fraternité participent au même consiste au « lien qui existe entre les personnes appartenant à la même organisation, qui au même idéal ». Malheureusement, la dépendance individuelle et sociale change pour créer une autre dépendance d’une nouvelle classe sociale : la bourgeoisie. 2 Suite à la Révolution française et l’essor du capitalisme industriel en France au XIXe siècle, l’affaiblissement de l’influence politico-économique et sociale de l’aristocratie et du clergé s’avère l’origine de la prolétarisation et de la bourgeoisie libérale et réformatrice, classe sociale désormais dominante et promoteur du développement industriel. Cette classe dominante qu’est la bourgeoisie est maître incontesté des usines, des banques et occupe des postes importants au sein du gouvernement et leurs moyens financiers les élèvent au même niveau social que le clergé ou l’aristocratie. Ne dépendant généralement qu’à la noblesse à la veille de la Révolution française, propriétaire agraire et vivant du travail champêtre ou domestique, les paysans se retrouvent encore ouvriers de la bourgeoisie et dans des conditions dures pour un salaire maigre. En plus du danger que ces ouvriers encourent au travail, ils sont cibles des maladies dues au manque d’hygiène soit au lieu de travail ou soit au logement insoluble. De tous les membres de la société française de la veille ou du lendemain de la Révolution, les femmes n’ont remarqué qu’une évolution spatiale relative et non- négligeable suite aux demandes accrues de la main d’œuvre dû au développement industriel malgré l’unanimité masculine qui insiste que sa place est à la maison où elle s’occupe du mari et de l’éducation des enfants, spécialement des filles et gère les affaires du foyer . Nonobstant le travail traditionnel de la femme agricultrice qui est de «semer, sarcler, arroser le potager; nourrir les poules et ramasser les œufs; cueillir les petits fruits; traire les vaches, fabriquer le beurre et le fromage; battre le lin; filer le lin et la laine; tisser; piquer les courtepointes; préparer les marinades et les confitures; saler la viande; coudre, repriser, tricoter; cuire le pain; préparer les repas, laver la vaisselle; entretenir le feu; fabriquer le savon et les chandelles; nettoyer les lampes et faire la lessive », Catherine Omnès trouve que «l’activité féminine progresse alors sans bouleverser les rapports 3 entre les hommes et les femmes dans la société et dans la famille… »1. Cependant, la révolution industrielle a eu pour conséquence de déplacer les lieux du travail : manufactures, fabriques, usines, magasins, bureaux où les hommes et les femmes exercent ces métiers loin de leur domicile et y retourner, louer ou vivre dans des appartements que les employeurs leur prévoient, conséquemment interférer avec l’activité familiale et créer un manque de respectabilité de la ménagère traditionnelle. La décadence de l’industrie agraire traditionnelle et le développement industriel partagent la responsabilité de la prolétarisation en général et de la vie précaire de la femme en particulier d’où l’intérêt particulier à analyser sa situation dans les œuvres d’Emile Zola. À part ces occupations agraires, la femme devient aussi blanchisseuse, couturière, cuisinière, lessiveuse, marchande de quatre saisons, ménagère, ouvrière, porteuse d’eau, repasseuse, tailleuse de verres, et elle envahit les mines et devient même fonctionnaire.