Commune de Saint-Sauveur-en-Puisaye

MISE EN PLACE DES PÉRIMÈTRES DE PROTECTION Captage du Petit Moulin

DOSSIER D’ENQUÊTE PUBLIQUE

PIÈCE N°6 : DOSSIER D’AUTORISATION AU TITRE DU CODE DE LA SANTÉ PUBLIQUE

2019 Juin

2015_002 2015_002

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Ce dossier a été réalisé par :

Sciences Environnement

Agence d'

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TABLE DES MATIÈRES

1 – NOTE DE PRÉSENTATION DU PROJET ...... 16 1.1 – Contexte général ...... 16 1.2 – Historique du forage...... 16 2 – PRÉSENTATION DE LA RÉGLEMENTATION CONCERNANT LES PRÉLÈVEMENTS D’EAU ET LES PÉRIMÈTRES DE PROTECTION ...... 17 2.1 – Contexte réglementaire ...... 17 2.2 – Compatibilité du projet avec le SDAGE ...... 21 3 – PRÉSENTATION DE LA COLLECTIVITE ...... 22 3.1 – Mode de gestion ...... 22 3.2 – Caractéristiques du réseau et des stockages ...... 22 3.3 – Populations desservies par le forage ...... 23 3.4 – Production et consommation ...... 23 4 – DESCRIPTION DE LA RESSOURCE POUR L’ALIMENTATION EN EAU POTABLE ...... 25 4.1 – Situation et accès ...... 25 4.2 – Caractéristiques techniques de l’ouvrage ...... 27 4.3 – Caractéristiques techniques de la station de pompage...... 30 4.4 – Environnement immédiat de l’ouvrage ...... 32 4.5 – Qualité de l’eau ...... 35 4.6 – Protection existante ...... 40 5 – DESCRIPTION DU SYSTÈME D’ALIMENTATION EN EAU ...... 41 5.1 – Présentation des caractéristiques du système et traitement ...... 41 5.2 – Interconnexion...... 42 5.3 – Modalités de surveillance ...... 42 5.4 – Prise en compte du potentiel de dissolution du plomb ...... 42 6 – CONTEXTE GÉOLOGIQUE ET HYDROGÉOLOGIQUE ...... 46 6.1 - Géologie ...... 46 6.2 - Hydrogéologie ...... 51 7 – VULNÉRABILITÉ DE L’AQUIFÈRE ET INVENTAIRE DES ACTIVITÉS ET REJETS DANGEREUX ...... 59 7.1 – Vulnérabilité intrinsèque ...... 59 7.2 – Inventaire des activités à risques ...... 59 8 – DÉLIMITATION DES PÉRIMÈTRES DE PROTECTION ...... 60 8.1 – Périmètre de protection immédiate ...... 61 8.2 – Périmètre de protection rapprochée ...... 61 8.3 – Périmètre de protection éloignée ...... 61 9 – COMPATIBILITÉ DU PROJET AVEC LES DOCUMENTS D’URBANISME ...... 63 ANNEXES ...... 64

TABLE DES ILLUSTRATIONS

Figure 1 : synoptique de la procédure réglementaire pour un prélèvement des eaux souterraines...... 20 Figure 2 : schéma de principe du pompage de Saint-Sauveur-en-Puisaye...... 22 Figure 3 : évolution des consommations et production sur la période de 2010 à 2018...... 24 Figure 4 : production moyenne, minimale et maximale calculées pour chaque mois sur la période 2010-2016...... 25 Figure 5 : localisation du forage du Petit Moulin– fond carte topographique...... 26 Figure 6 : localisation du forage du Petit Moulin – fond cadastral et orthophotoplan...... 26

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Figure 7 : vue générale de la station de pompage...... 27 Figure 8 : ouvrage du ‘‘Petit Moulin’’...... 28 Figure 9: coupe technique du forage...... 29 Figure 10 : station de pompage planche photographique...... 31 Figure 11 : utilisation du sol dans l’environnement immédiat du captage d’après CORINE Land Cover...... 32 Figure 12 : environnement immédiat du captage du Petit Moulin...... 32 Figure 13 : zone humide du aux abords du forage. (carmen.application.developpement-durable.gouv.fr) ...... 33 Figure 14 : aléa inondation par remontée de nappe au niveau de la zone d'étude. (Infoterre) ...... 33 Figure 15: atlas des plus hautes eaux connues dans la vallée du Loing (en bleu)...... 34 Figure 16 : diagramme de Piper représentatif de la ressource...... 35 Figure 17 : évolution de la turbidité (NFU) de l'eau brute (source ARS) (2014/2017)...... 36 Figure 18 : évolution de la teneur en fer de l'eau brute (source ADES)...... 39 Figure 19: évolution de la teneur en manganèse de l'eau brute (source ADES)...... 39 Figure 20 : évolution de la teneur en fer de l'eau brute (source SAUR)...... 40 Figure 21 : évolution de la teneur en magnésium de l'eau brute (source SAUR)...... 40 Figure 22 : Coupe géologique Ouest-Est du Bassin de Paris...... 46 Figure 23: coupe et carte géologique du secteur de Saint-Sauveur-en-Puisaye...... 49 Figure 24 : coupe géologique du forage...... 50 Figure 25 : fiche BD-Lisa de l’entité 135AA57...... 53 Figure 26 : coupe hydrogéologique du secteur d'étude...... 54 Figure 27 : localisation des ouvrages AEP de Leugny, Saints-En-Puisaye, et Saint-Sauveur-En-Puisaye...... 55 Figure 28 : coupe schématique illustrant les résultats du traçage. (Source : Documentation sur les expériences à la fluorescéine exécutées dans les terrains Jurassiques du département de l’. Par Cl. MEGNIEN)...... 56 Figure 29 : carte de restitution de l’injection au niveau des pertes du ru de Banny...... 57 Figure 30: interprétation de l'essai de pompage de 1994, d'après le rapport de F.Auroux de 2018...... 58

INDEX DES TABLEAUX

Tableau 1 : évolution des consommations, productions et rendements – 2010 à 2018...... 23 Tableau 2 : production mensuelle...... 24 Tableau 3 : données clientèles d'après le ‘‘Rapport annuel du délégataire 2014’’ réalisé par la SAUR...... 43 Tableau 4: résultats obtenus pour le forage du Petit Moulin...... 45 Tableau 5 : objectifs de qualité des Calcaires et marnes du Dogger-Jurassique supérieur du nord...... 53

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1 – NOTE DE PRÉSENTATION DU PROJET

1.1 – Contexte général

La commune de Saint-Sauveur-en-Puisaye a entrepris de se mettre en conformité avec la loi en instaurant des périmètres de protection autour de son captage d’alimentation en eau potable, le forage du « Petit Moulin », situé sur la commune au lieu-dit du même nom.

Ce captage a fait l’objet d’un avis de l’hydrogéologue agréé M. Philippe JACQUEMIN en octobre 1997 avec la définition de périmètres de protection, cependant, les procédures administratives instaurant ces périmètres par Déclaration d’Utilité Publique (DUP) n’ont jamais été poursuivies. Par conséquent ces périmètres ne bénéficient pas d’une DUP et n’ont aucune valeur réglementaire. L’avis de l’hydrogéologue est en annexe.

Dans le cadre de la procédure de mise en place des périmètres de protection de ce captage, Sciences Environnement a été mandaté pour la réalisation du dossier d’enquête publique relatif à l’ouvrage de prélèvement.

Cette pièce constitue la demande d’autorisation de distribution de l’eau destinée à la consommation humaine au titre du Code de la Santé Publique.

Compte tenu de l’ancienneté des périmètres définis par M. Jacquemin, il a été décidé par l’Agence Régionale de Santé (ARS) une nouvelle intervention d’un hydrogéologue agréé. Ainsi M. Auroux, hydrogéologue agréé en matière d’hygiène publique pour le département de l’Yonne, a été désigné pour définir de nouveaux périmètres de protection. Dans son rapport de janvier 2018, il a défini plusieurs zones de protection autour de ce captage sur la base du dossier préalable et des études complémentaires réalisées par le bureau d’étude Sciences Environnement.

1.2 – Historique du forage

Le captage du Petit Moulin a été mis en place par la commune de Saint-Sauveur-en-Puisaye vraisemblablement en novembre 1994 à la suite du rapport d’ATOS concernant l’implantation d’un nouvel ouvrage. Jusqu’alors, l’alimentation de la commune était assurée par un forage situé à Moutiers sollicitant l’aquifère de l’Hauterivien-Portlandien. Le débit obtenu n’y excédait pas les 24 m3/h.

Plusieurs études et documents ont été réalisés pour l’implantation de l’Alimentation en Eau Potable (AEP) de la ville de Saint-Sauveur. Les documents produits sont : • Mai 1994, Rapport ATOS France « Etude géophysique par méthode électromagnétique pour l’implantation de l’AEP de la ville de Saint SAUVEUR » (ce document n’as pas pu être retrouvé) ;

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• 23 novembre 1992, note de Monsieur J. BOLZE relative à l’implantation d’un forage de recherche hydrogéologique dans le secteur de Saint-Sauveur ; • Octobre 1997, Rapport de Philippe Jacquemin : Définition des périmètres de protection du nouveau captage communal (en annexes)

2 – PRÉSENTATION DE LA RÉGLEMENTATION CONCERNANT LES PRÉLÈVEMENTS D’EAU ET LES PÉRIMÈTRES DE PROTECTION

2.1 – Contexte réglementaire

L’alimentation en eau potable des collectivités humaines est soumise à différentes réglementations destinées à mieux gérer les ressources pour l’intérêt général et à veiller à la qualité des eaux distribuées.

La réglementation impose donc aux collectivités distributrices d’eau la constitution d’un dossier pour autoriser le prélèvement de l’eau dans le milieu naturel. L’ouvrage de captage étant situé sur une commune de l’Yonne, l’instruction du dossier sera effectuée par les services de la préfecture du département de l’Yonne.

La procédure de demande d’autorisation est définie au titre du Code de la Santé Publique selon les textes suivants :

➢ Au titre de l’article L 1321-2 : En vue d’assurer la protection de la qualité des eaux, l’acte portant déclaration d’utilité publique des travaux de prélèvement d’eau destinée à l’alimentation des collectivités humaines mentionné à l’article L. 215-13 du code de l’environnement détermine autour du point de prélèvement un périmètre de protection immédiate dont les terrains sont à acquérir en pleine propriété, un périmètre de protection rapprochée à l’intérieur duquel peuvent être interdits ou réglementés toutes sortes d’installations , travaux, activités, dépôts, ouvrages, aménagement ou occupation des sols de nature à nuire directement ou indirectement à la qualité des eaux et, le cas échéant, un périmètre de protection éloignée à l’intérieur duquel peuvent être réglementés les installations, travaux, activités, dépôts, ouvrages, aménagement ou occupation des sols et dépôts ci-dessus mentionnés. Lorsque les conditions hydrologiques et hydrogéologiques permettent d’assurer efficacement la préservation de la qualité de l’eau par des mesures de protection limitées au voisinage immédiat du captage, l’acte portant déclaration d’utilité publique peut n’instaurer qu’un périmètre de protection immédiate.

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Lorsque des terrains situés dans un périmètre de protection immédiate appartiennent à une collectivité publique, il peut être dérogé à l’obligation d’acquérir les terrains visée au premier alinéa par l’établissement d’une convention de gestion entre la ou les collectivités publiques propriétaires et l’établissement public de coopération intercommunale ou la collectivité publique responsable du captage. Dans les périmètres de protection rapprochée de prélèvement d’eau destinée à l’alimentation des collectivités humaines, les communes ou les établissements publics de coopération intercommunale compétents peuvent instaurer le droit de préemption urbain dans les conditions définies à l’article L. 211-1 du code de l’urbanisme. Ce droit peut être délégué à la commune ou à l’établissement public de coopération intercommunale responsable de la production d’eau destinée à la consommation humaine dans les conditions prévues à l’article L. 213-3 du code de l’urbanisme.

➢ Au titre de l’article L 1321-7 : Le préfet soumet un rapport de synthèse et un projet d’arrêté motivé à l’avis du conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques. Il transmet le projet d’arrêté au demandeur et l’informe de la date et du lieu de la réunion du conseil départemental. Le demandeur ou son mandataire peut demander à être entendu par le conseil départemental ou lui présenter ses observations écrites. Le préfet adresse le dossier de la demande au ministre chargé de la santé qui le transmet pour avis à l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments lorsque la demande d’autorisation porte sur l’utilisation d’une eau prélevée dans le milieu naturel ne respectant pas une des limites de qualité, portant sur certains des paramètres microbiologiques et physico-chimiques, définis par arrêté du ministre chargé de la santé. Le préfet peut également transmettre le dossier au ministre en cas de risque ou de situation exceptionnels.

La procédure de demande d’autorisation au titre du Code de l’Environnement est définie selon les textes suivant :

➢ Au titre de l’article L 215-13 du Code de l’Environnement (qui abroge l’article L113 du Code Rural), un prélèvement en eau est régularisé par un arrêté préfectoral portant déclaration d’utilité publique (D.U.P.) des travaux de dérivation. « Art. L 215-13 : La dérivation des eaux d'un cours d'eau non domanial, d'une source ou d'eaux souterraines, entreprise dans un but d'intérêt général par une collectivité publique ou son concessionnaire, par une association syndicale ou par tout autre établissement public, est autorisée par un acte déclarant d'utilité publique les travaux. »

➢ Au titre de l’article 3 du décret n° 93-743 du 29 mars 1993 modifié relatif à la nomenclature des opérations soumises à autorisation ou à déclaration en application de l’article L 214-2 du code de l’Environnement, tout prélèvement inférieur ou égal à 1 000 m3/an n’est soumis ni à autorisation ni à déclaration au titre de l’article 214-1 du code de l’environnement ; au-delà de 1 000 m3/an, l’usage des prélèvements n’est plus considéré comme étant domestique. « Art. 3 – Constituent un usage domestique de l’eau, au sens de l’article L 214-2 du code de l’Environnement susvisé, les prélèvements et les rejets destinés exclusivement à la satisfaction des besoins des personnes physiques propriétaires ou

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locataires des installations et de ceux des personnes résidant habituellement sous leur toit, dans les limites des quantités d’eau nécessaires à l’alimentation humaine, aux soins d’hygiène, au lavage et aux productions végétales ou animales réservées à la consommation familiale de ces personnes. En tout état de cause, est assimilé à un usage domestique de l’eau tout prélèvement inférieur ou égal à 1 000 mètres cubes d’eau par an, qu’il soit effectué par une personne physique ou une personne morale et qu’il le soit au moyen d’une seule installation ou de plusieurs. »

➢ Au titre de l’article 214-1 du code de l’Environnement, un prélèvement est soumis soit à déclaration, soit à autorisation ou à aucune formalité. L’arrêté préfectoral porte alors déclaration ou autorisation du prélèvement. La nomenclature des installations, ouvrages, travaux et activités soumis à l’autorisation figure au tableau annexé au décret 2006-881 du 17 juillet 2006 modifiant le décret 93-743 du 29 mars 1993.

Pour les nappes d’eau souterraine, les rubriques concernées sont :

Rubrique 1.1.2.0 : C’est le cas des prélèvements issus d’un forage, puits ou ouvrage souterrain dans un système aquifère, à l’exclusion de nappe d’accompagnement de cours d’eau. Si le volume total prélevé est supérieur ou égal à 200 000 m3/an, l’ouvrage est soumis à autorisation. Si le volume total prélevé est supérieur 10 000 m3/an mais inférieur à 200 000 m3/an, l’ouvrage est soumis à déclaration. En dessous de ces seuils, le prélèvement n’est soumis à aucune formalité.

Rubrique 1.2.1.0 : C’est le cas des prélèvements issus d’installations et ouvrages permettant le prélèvement, y compris par dérivation, dans un cours d’eau, dans sa nappe d’accompagnement ou dans un plan d’eau ou canal alimenté par ce cours d’eau ou cette nappe. Si le volume total prélevé est supérieur ou égal à 1 000 m3/an ou à 5% du débit du cours d’eau, l’ouvrage est soumis à autorisation. Si le volume total prélevé est supérieur 400 m3/an mais inférieur à 1 000 m3/an ou entre 2 et 5 % du débit du cours d’eau, l’ouvrage est soumis à déclaration. En dessous de ces seuils, le prélèvement n’est soumis à aucune formalité.

La présente demande porte sur un volume journalier de 315 m3, soit environ 115 000 m3/an. Elle est donc soumise à déclaration.

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Figure 1 : synoptique de la procédure réglementaire pour un prélèvement des eaux souterraines.

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2.2 – Compatibilité du projet avec le SDAGE

Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux 2016-2021 du bassin de la Seine et des cours d’eau côtiers normands a été adopté le 5 novembre 2015. Son but est l'atteinte du bon état écologique pour 62% des rivières (contre 39% actuellement) et 28% de bon état chimique pour les eaux souterraines. Il s’organise autour de huit défis et deux leviers :

▪ Défi 1-Diminuer les pollutions ponctuelles des milieux par les polluants classiques ▪ Défi 2-Diminuer les pollutions diffuses des milieux aquatiques ▪ Défi 3-Réduire les pollutions des milieux aquatiques par les micropolluants ▪ Défi 4-Protéger et restaurer la mer et le littoral ▪ Défi 5-Protéger les captages d’eau pour l’alimentation en eau potable actuelle et future ▪ Défi 6-Protéger et restaurer les milieux aquatiques et humides ▪ Défi 7-Gérer la rareté de la ressource en eau ▪ Défi 8-Limiter et prévenir le risque d’inondation ▪ Levier 1-Acquérir et partager les connaissances pour relever les défis ▪ Levier 2-Développer la gouvernance et l’analyse économique pour relever les défis

La procédure de mise en place des périmètres de protection autour de captages d’Alimentation en Eau Potable (AEP) s’inscrit dans les propositions n°5 et 7.

Il est demandé que pour tout forage de plus de 30 m ou atteignant les formations aquifères : Kimméridgien et Oxfordien ou encore la masse d’eau « Calcaires du Dogger et du Jurassique supérieur » soit soumis à l’avis de l’ARS afin de vérifier que toutes les précautions de foration, d’équipement et d’essais sont prises. De plus, li est aussi demandé que les forages fassent l’objet de pompages d’essai dans les règles de l’art et si possible de diagraphies au micromoulinet couplées à un passage caméra. Ces mesures doivent permettre d’évaluer les débits potentiels du forage et les incidences éventuelles sur les autres forages existant ou en projet. Ces dispositions qui vont au-delà de la réglementation classique vont dans le sens de la protection du captage d’eau pour l’alimentation en eau potable actuelle et future (défi n°5).

De même, la limitation à une production annuelle de 115 000 m3, est destinée à préserver la ressource de la surexploitation. Cette mesure est en totale adéquation avec les objectifs du défi n°7.

Ainsi, la mise en place des périmètres de protection autour du captage de Saint-Sauveur-en-Puisaye pour la production d’eau potable est en parfaite adéquation avec les orientations du SDAGE et ses objectifs de qualité.

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3 – PRÉSENTATION DE LA COLLECTIVITE

3.1 – Mode de gestion

La gestion de l’AEP dans la commune de Saint-Sauveur est réalisée par la société d’affermage d’eau SAUR et ce dans le cadre d’un contrat de type Délégation de Service Public. Le forage dessert uniquement la commune.

La station est visitée par un opérateur de la SAUR tous les 15 jours ou plus si nécessaire. Les opérations assurées sont la vérification du bon fonctionnement, des analyses sommaires (chlore résiduel…) et le relevé des index.

3.2 – Caractéristiques du réseau et des stockages

Les eaux pompées sont dirigées vers le réservoir situé au lieu-dit "Bel-Air". Le stockage est constitué par 2 cuves de 150 m3 et une troisième de 300 m3. Les pompages s’effectuent en "heures creuses" et sont asservis au niveau du réservoir. Leurs durées sont classiquement de 6 à 7 h par jour. Entre le réservoir et le captage les habitations sont alimentées par refoulement/distribution.

Le réseau comprend une part importante (37%) de branchements plomb.

Figure 2 : schéma de principe du pompage de Saint-Sauveur-en-Puisaye.

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Le réseau est connecté à la commune de Moutiers qui vend environ 10 000 m3/an à la commune de Saint-Sauveur-en-Puisaye.

3.3 – Populations desservies par le forage

Le captage dessert exclusivement les habitants de la commune de Saint-Sauveur-en-Puisaye, soit en 2016 : • 655 abonnés • 894 habitants

3.4 – Production et consommation

Entre 2010 et 2018, la production a été quelque peu irrégulière mais sans montrer de tendance nette. La consommation a quant à elle baissé sensiblement ce qui montre un baisse continue de rendement, en particulier depuis 2014. Celui-ci est passé sous la barre des 75% qui est considérée comme un objectif en milieu rural.

Production 3 Somme Consommation Rendement 3 Achat (m ) 3 3 (m ) (m ) (m ) % 2018 83 195 9 388 92 583 66 568 71,9 2017 84 265 8 660 92 925 62 263 67,0 2016 91 714 9 701 101 415 65 864 64,9 2015 90 838 9 483 100 321 65 244 65,0 2014 84 202 11 170 95 400 67 218 70,4 2013 76 789 10 147 86 936 69 148 79,5 2012 83 167 11 349 94 516 67 995 71,9 2011 79 642 10 101 89 743 76 209 84,9 2010 88 085 9 855 97 940 76 628 78,2

Tableau 1 : évolution des consommations, productions et rendements – 2010 à 2018.

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100 000 90 000 80 000 70 000 60 000 50 000

m3/an 40 000 30 000 Production (m3) 20 000 10 000 Consommation (m3) 0 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

Figure 3 : évolution des consommations et production sur la période de 2010 à 2018.

Pour la période 2010-2018 les productions mensuelles du captage sont contrastées d’une année sur l’autre (comme l’illustrent les écarts types mais aussi d’un mois à l’autre au sein d’une même année. Néanmoins, une tendance s’identifie à partir des valeurs mensuelles moyennes (calculées pour chaque mois sur la période 2010 à 2016). Elle suit un schéma classique influencé par les saisons. De novembre à juin la production est relativement faible (autour des 6 500 m3/mois) et commence à s’accroitre pour atteindre un maximum en septembre généralement une valeur supérieure à 8 000 m3/mois. Les séries de valeurs minimales et maximales (calculées pour chaque mois sur la période 2010 à 2016) décrivent une tendance similaire. Ces variations s’expliquent par l’accroissement des besoins en eau domestique lors de la période estivale (remplissage des piscines et hausse démographique saisonnière due aux résidences secondaires).

Volume Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre Annuelle produit (m3) 2010 6297 6468 7570 4760 7922 7537 7564 9157 8297 9543 7157 5912 88184 2011 6199 6678 7114 7291 8444 6139 7376 5815 7171 5625 5973 5994 79819 2012 6193 5990 5352 7794 5711 5536 6671 7955 10489 6467 5650 8531 82339 2013 4248 5234 6833 5771 7900 3975 6180 8771 7009 6974 5732 4793 73420 2014 7494 5454 6190 6238 6131 8597 8494 7823 8500 8265 4552 8112 85850 2015 8339 6930 8025 7693 7244 9536 9369 7743 6478 7275 5989 6217 90838 2016 6823 8458 7983 6759 6808 8192 6498 10204 9194 7016 9820 5679 93434 2017 9380 7018 7704 6740 7235 7538 9283 7360 8124 6749 6259 9371 92761 2018 7130 6522 5506 8592 6538 5574 10373 9949 8696 8878 5590 4942 88290 Ecart type 1459 953 1026 1160 897 1769 1471 1370 1226 1240 1485 1641 Moyenne 6900 6528 6920 6849 7104 6958 7979 8309 8218 7421 6302 6617 86104 Minimal 4248 5234 5352 4760 5711 3975 6180 5815 6478 5625 4552 4793 Maximal 9380 8458 8025 8592 8444 9536 10373 10204 10489 9543 9820 9371 Tableau 2 : production mensuelle.

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12000

10000

8000

6000

4000 Moyenne 2000 Minimal Maximal 0 0 2 4 6 8 10 12 14 Figure 4 : production moyenne, minimale et maximale calculées pour chaque mois sur la période 2010-2016.

4 – DESCRIPTION DE LA RESSOURCE POUR L’ALIMENTATION EN EAU POTABLE

4.1 – Situation et accès

Le captage est situé à 200 m au sud de l’agglomération de Saint-Sauveur-en-Puisaye. Le puits lui- même est implanté sur la parcelle 156 de la section AD. Son enceinte comprend les parcelles n° 152, 155 et 156 de la même section. Celles-ci sont la propriété de la commune de Saint-Sauveur-en- Puisaye. L’enceinte est délimitée par une clôture grillagée et un portail sécurisé (serrure) ; le portail est en bon état mais le grillage présente quelques dégradations (trous, passages).

L'identifiant national à la Banque du Sous-Sol (B.S.S.) du forage est le BSS001DZME (anciennement 04334X0008/F). Les coordonnées Lambert 93 de l’ouvrage sont :

X = 714602 m Y = 6723886 m Z = 230 m

L’accès à l’ouvrage se fait par le biais du chemin rural du Moulin.

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Figure 5 : localisation du forage du Petit Moulin– fond carte topographique.

Figure 6 : localisation du forage du Petit Moulin – fond cadastral et orthophotoplan.

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Figure 7 : vue générale de la station de pompage.

4.2 – Caractéristiques techniques de l’ouvrage

Le forage a été creusé en 1994. L’ouvrage présente un tubage de diamètre 46 cm en tête et 20 cm au fond, pour une profondeur de 338 m (par rapport au capot). L’avant puits (T.N. jusqu’à – 1,5 m) est constitué d’anneaux en béton, il est clos par un capot métallique. La partie inférieure du puits (-223 jusqu'à -338m) est réalisée directement dans la roche. Ce forage recoupe des zones de fracturation des calcaires, de 84 à 124 m dans les calcaires portlandiens puis de 223 à 290 m dans les calcaires du Kimméridgien inférieur et de l’Oxfordien supérieur. Celles-ci ont été créées par le passage de deux failles subparallèles. Après un nettoyage par acidification sous pression sur les zones fracturées, trois venues d’eau sont recensées : • Une première débitant 6 m3/h au niveau de la couche de sable roux du Barrémien supérieur • Une seconde de 0,2 m3/h au niveau de la zone de fracturation du Portlandien • Une dernière au niveau de la zone de fracturation du Kimméridgien inférieur a permis d’obtenir un débit conséquent (100 m3/h). Seule cette dernière venue est exploitée, l’ouvrage étant étanche jusqu'à 223 m.

Le forage abrite une pompe immergée d’une puissance de 45 m3/h. La pompe se situe à 26 m de profondeur. Une pompe de secours, similaire, est stockée dans la station de pompage.

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Figure 8 : ouvrage du ‘‘Petit Moulin’’.

La coupe technique levée à la création du forage est reportée ci-dessous.

A la demande de l’hydrogéologue agréé (note préalable – en annexes), une inspection caméra a été réalisée sur l’ouvrage en fin d’année 2017. Le contrôle par inspection vidéo du captage du Petit Moulin a permis de vérifier l’état du tubage entre 0 et 199 m. Celui-ci s’avère globalement en bon état, il présente un léger dépôt meuble et quelques nodules indurés. Aucune anomalie n’a été décelée. Malheureusement, la présence d’une pierre obstruant en partie l’ouvrage a empêché la poursuite de l’inspection en-dessous de 199 m. Cette pierre a probablement été mise dans l’ouvrage juste après sa création (avant la mise en place de la pompe).

Le compte rendu d’inspection figure en annexes.

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Figure 9: coupe technique du forage.

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4.3 – Caractéristiques techniques de la station de pompage

Les principaux éléments de la station de pompage sont : • Armoire électrique / tableau de commande des pompes ; • Dispositif de désinfection au chlore gazeux muni d’un inverseur ; • Un local séparé pour le stockage du chlore gazeux ; • Un compteur de production ; • Un silo de déferrisation (sable) ; • Une lagune (fortement détériorée) ; • Des lits de sable ; • Un compresseur.

Le génie civil est récent et en bon état, aucune dégradation n’y est observée hormis les vitres cassées.

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Figure 10 : station de pompage planche photographique.

En raison d’une teneur moyenne en fer de 209,5 µg/l pour une norme de qualité fixée à 200 µg/l, une unité de traitement du fer par oxydation physico-chimique a été mise en place.

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Le traitement en place ne permet pas cependant un abattage satisfaisant de la teneur en fer en distribution ; la collectivité étudie la création d’un dispositif de traitement plus efficace.

4.4 – Environnement immédiat de l’ouvrage

Le captage s’inscrit dans une zone agricole et forestière. Des zones de culture sont observées sur les parcelles voisines (à moins de 50 m).

Figure 11 : utilisation du sol dans l’environnement immédiat du captage d’après CORINE Land Cover.

Figure 12 : environnement immédiat du captage du Petit Moulin.

Le cours du Loing est établi à moins de 50 m de la station de captage, entrainant le classement du site du captage en zone humide.

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Figure 13 : zone humide du Loing aux abords du forage. (carmen.application.developpement-durable.gouv.fr)

Sa localisation en fond de vallée entraine également le classement du captage en zone d’aléa inondation par remontée de nappe très élevé. Lors d’événement pluvieux exceptionnels, la nappe peut atteindre la surface du sol et provoquer une inondation par remontée de nappe. Ce type d’inondation est fréquent en hiver, lorsque le niveau de la nappe est à son maximum.

Figure 14 : aléa inondation par remontée de nappe au niveau de la zone d'étude. (Infoterre)

La proximité du Loing est enfin facteur de risque d’inondation par débordement. La commune ne dispose pas d’un Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI), mais l’atlas des zones inondables de Bourgogne peut être utilisé pour évaluer ce risque. Sur l’extrait de ce document concernant St- Sauveur-En-Puisaye présenté ci-dessous, le captage est situé en limite de zone inondable. Notons toutefois que la surélévation du regard d’accès au puits est suffisante pour éviter toute infiltration d’eau dans l’ouvrage et vers l’aquifère en cas de crue.

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Figure 15: atlas des plus hautes eaux connues dans la vallée du Loing (en bleu).

Compte tenu de l’absence de nouvelles infrastructures, le projet n’aura aucune incidence sur le risque d’inondation. Il est donc en parfait adéquation avec les dispositions du plan de gestion des risques d’inondations mentionné à l’article L. 566-7 du Code de l’Environnement dont les objectifs à atteindre d’ici 2021 sont : 1. réduire la vulnérabilité des territoires 2. agir sur l’aléa pour réduire le coût des dommages 3. raccourcir fortement le délai de retour à la normale des territoires sinistrés 4. mobiliser tous les acteurs pour consolider les gouvernances adaptées et la culture du risque

Conformément à l’arrêté du 11 septembre 2003, le forage n’est pas situé à moins de : • 200 m de décharges ou installations de stockage de déchets ménagers ou industriels • 50 m de parcelles potentiellement concernées par l’épandage des déjection animales et effluents d’élevages issus des installations classées • 35 m des ouvrages d’assainissement collectifs ou non collectifs, des canalisations d’eaux usées ou transportant des matières susceptibles d’altérer la qualité des eaux souterraines, des bâtiments d’élevage et de leurs annexes (installations de stockage et de traitement des effluents, aires d’ensilage) • 35 m des stockages d’hydrocarbures, de produits chimiques, de produits phytosanitaires ou autres produits susceptibles d’altérer la qualité des eaux souterraines

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• 35 m des parcelles concernées par l’épandage des boues usées urbaines ou industrielles et des épandages de déchets issus d’installations classées pour la protection de l’environnement

4.5 – Qualité de l’eau

4.5.1 – Données générales

Pour ce chapitre, les résultats utilisés sont ceux issus : • Des analyses issus des rapports annuels du délégataire de la SAUR ; • Des analyses de l’ARS (1997/2017)

Actuellement, l’eau distribuée subit une désinfection par chloration et une déferrisation.

D'un point de vue général, la ressource est de type bicarbonaté calcique. La conductivité moyenne est de 540,0 µS/cm (min : 526 µS/cm, max 604 µS/cm). Le pH de 7,2 indique une eau plutôt neutre. Les teneurs en chlorures et sulfates sont faibles (chlorures : 3,9 à 4,5 mg/l / sulfates : 21,1 à 26,0 mg/l).

Figure 16 : diagramme de Piper représentatif de la ressource.

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4.5.2 – Bactériologie

Les eaux brutes sont d’une bonne qualité bactériologique, Entérocoques et Escherichia coli ne sont pas détectés. Néanmoins, le taux de conformité en Coliformes est d’environ 97 % (soit une détection sur 35 analyses) et celui des bactéries aérobies revivifiables à 22°-72h de 86 % (soit cinq détections sur 35 analyses) avec des contaminations allant jusqu'à 30 n/ml.

4.5.3 – Turbidité

Pour mémoire l'article R 1321 du Code de la Santé Publique prévoit que la limite de la qualité pour la turbidité en sortie de station de traitement doit être, depuis le 1er janvier 2009, inférieure à 1 NFU (~1NTU) ; la référence de qualité en sortie de station étant de 0,5 NFU. Le suivi du contrôle sanitaire (ARS) montre des valeurs faibles à moyennes atteintes régulièrement pour la turbidité. Néanmoins, ce suivi est très ponctuel (moins d’une mesure par an). De plus, la turbidité est très probablement liée au fer présent dans les eaux brutes. Pour ce paramètre il n’existe pas de traitement dédié. Cependant le dispositif de déferrisation permet d’abattre la turbidité. 1,2

1

0,8

0,6 Turbidité(NFU)

0,4

0,2

0 06/05/2014 06/11/2014 06/05/2015 06/11/2015 06/05/2016 06/11/2016 06/05/2017 06/11/2017

Figure 17 : évolution de la turbidité (NFU) de l'eau brute (source ARS) (2014/2017).

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4.5.4 – Nitrates

La teneur en nitrates est soit inférieure au seuil de détection soit très faible. Les rares pics présentent des valeurs inférieures à 4 mg/l. Cette valeur s’explique par la conception du forage qui sollicite un aquifère captif. La ressource est isolée des zones de pollutions potentielles ; à cela s’ajoutent des phénomènes de dénitrification à partir du moment où la nappe passe de libre à captive.

4.5.5 – Pesticides

Pour mémoire, le Code de la Santé Publique fixe comme limite de qualité pour les pesticides les valeurs de : • 0,1 µg/l par substance • 0,5 µg/l pour la somme de toutes les substances.

L’eau brute est exempte de pesticides et est donc conforme aux normes de potabilité. Seul le biphényle a été détecté une unique fois.

Le biphényle (également nommé 1,1-biphényle, diphényle et phénylbenzène) est un hydrocarbure aromatique de formule brute C12H10. Il se présente sous la forme d'un solide cristallin incolore. Il est entre autres utilisé comme fongicide (sur les agrumes notamment) et comme conservateur alimentaire (numéro E230) pour éviter la formation de moisissures.

La molécule est détectée le 10/02/2014 à hauteur de 0,007 µg/l mais reste sous la norme de 0,1 µg/l.

4.5.6 – Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) et Composés Organo-halogénés Volatils (COV)

Le Fluoranthène, un HAP, a été détecté à deux reprises : ▪ 0,02 µg/l le 10/05/2016 ▪ 0,053 µg/l le 29/05/2017

Le Fluorène, un HAP, a été détecté une fois : ▪ 0,018 µg/l le 29/05/2017

L’hydrocarb.polycycl. arom.(6subst.*), un HAP, a été détecté une fois : ▪ 0,053 µg/l le 29/05/2017

Le Naphtalène, un HAP, a été détecté une fois : ▪ 0,012 µg/l le 10/05/2016

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Le Phénanthrène, un HAP, a été détecté à deux reprises : ▪ 0,038 µg/l le 10/05/2016 ▪ 0,1 µg/l le 29/05/2017

Sur l’analyse du 29/08/2017, la somme des HAP était de 0,224 µg/l, pour une limite de qualité de 0,1 µg/l maximum.

Toutes ces molécules ont été détectées sur l’eau présente dans le circuit de distribution et non sur eau brute. Elles peuvent donc provenir de la dégradation des canalisations.

4.5.7 – Radioactivité

L’activité alpha globale et l’activité béta globale mesurées sont conformes à la réglementation.

4.5.7 – Fer et manganèse

Le fer est un des métaux les plus abondants de la croûte terrestre. Sa présence dans l’eau est due principalement au lessivage des sols (avec dissolution des roches et minerais), aux rejets industriels et à la corrosion des canalisations métalliques. A l’état de trace, le fer est un oligoélément indispensable à la santé humaine. Le manganèse est également présent naturellement dans le sol, bien que moins abondamment que le fer, sa présence dans l’eau est liée à l’érosion des roches, voire à certains rejets industriels.

Dans le cas de nappe captive les taux en ces deux métaux peuvent être élevés et sont essentiellement dues au lessivage et à l’altération des roches.

Des concentrations en fer ou en manganèse, même élevées, ne constituent pas de risques pour la santé humaine. Néanmoins, leur forte concentration dans l’eau est source de désagrément : goût métallique, odeurs putrides, tâches sur le linge et les sanitaires, dépôts ferrugineux bouchant les canalisations et corrosion liée au développement de bactéries La Directive européenne 98/83/CE fixe comme références de qualité maximale dans l’eau potable distribuée une concentration de : • 0,2 mg/l (milligramme/litre) pour le fer total, • 0,05 mg/l (milligramme/litre) pour le manganèse.

Les analyses présentent des taux conséquents et très régulièrement supérieurs à 200 µg/l pour le fer. Les analyses du manganèse ne présentent que de rares détections n’excédant pas la limite de qualité.

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700

600

500

400

300 Fer) (µg/l

200

100

0 24/07/1998 14/01/2004 06/07/2009 27/12/2014 18/06/2020

Figure 18 : évolution de la teneur en fer de l'eau brute (source ADES).

8

7

6

5

4

3 Manganèse ) (µg/l

2

1

0 24/07/1998 19/04/2001 14/01/2004 10/10/2006 06/07/2009 01/04/2012 27/12/2014 22/09/2017

Figure 19: évolution de la teneur en manganèse de l'eau brute (source ADES).

De même les analyses reportées sur le rapport annuel du délégataire 2014 de la SAUR présentent le même constat.

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Pièce n°6 : Autorisation au titre du Code de la Santé Publique 40

Figure 20 : évolution de la teneur en fer de l'eau brute (source SAUR).

Le rapport de la SAUR montre également que le manganèse est rarement détecté et à faible concentration quand c’est le cas. Pour ce métal, la norme de potabilité est fixée à 50 µg/L.

Figure 21 : évolution de la teneur en magnésium de l'eau brute (source SAUR).

Malgré le dispositif de traitement du fer, la commune observe la présence de fer chez les abonnés. Le traitement actuel ne fonctionne pas de façon optimum. La mise en place d’un nouveau dispositif de traitement est à l’étude par la collectivité.

4.6 – Protection existante

Le captage ne dispose actuellement d’aucuns périmètres entérinés par une DUP. Le captage est néanmoins situé sur une parcelle entourée d’un grillage clos, et le puits lui-même est également cadenassé. Puits et stations sont équipés de dispositifs anti-intrusion.

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5 – DESCRIPTION DU SYSTÈME D’ALIMENTATION EN EAU

5.1 – Présentation des caractéristiques du système et traitement

5.1.1 – Traitement du fer

En raison d’une teneur moyenne en fer élevée et de la norme de qualité fixée à 200 µg/l, une unité de traitement du fer par oxydation physico-chimique est prévue. Le fer est un oligo-élément indispensable, à l’état de trace, à la santé humaine. Des concentrations en fer, même élevées, ne constituent pas de risques pour la santé humaine. Toutefois la présence de fer dans l’eau peut générer les nuisances suivantes :

▪ Problème organoleptique (couleurs, goûts) ; ▪ La neutralisation d’une partie des désinfectants due à l’oxydation du fer ; ▪ Le risque de corrosion des canalisations dû au développement de micro–organismes ferrobactériens ; ▪ Désinfection.

L’origine de cette teneur en fer est attribuée à la dissolution des roches comme pourrait le confirmer la présence de trace de manganèse. Dans les eaux souterraines l’absence d’oxygène fait que le fer reste en solution. Lorsque le pH est supérieur à 4 (pH moyen des eaux extraites est de 7,3 +/- 0,1 unités), le fer dissous est présent sous forme de fer ferreux (Fe2+). La technique d’élimination consiste à oxyder le fer ferreux pour qu’il précipite en fer ferrique (Fe3+) selon la réaction suivante :

La réaction d’oxydation est d’autant plus rapide que le pH est élevé et que l’eau est proche de la 2+ saturation en oxygène. Ainsi plus le pH sera faible plus le temps de contact entre O2 et Fe devra être élevé. La quantité d’air minimum nécessaire pour oxyder 1 g de Fe 2+ est de 0,5 litre d’air (1013,25 hPa, 15°C).

Dans le cas de la station de Saint-Sauveur-En-Puisaye, l’air est injecté directement dans le silo de déferrisation via un compresseur permettant ainsi l’oxydation du fer ferreux. Le substrat filtrant est le sable. Régulièrement, le fer précipité dans le silo est extrait grâce à la recirculation d’eau (rétro lavages). L’eau issue de ces rétro-lavages est dirigée vers la lagune de décantation où sédimente le fer. Après le passage dans la lagune, l’eau débarrassée d’une majeure partie de son fer transite dans les lits de sable (filtration) avant rejet au milieu naturel (cours d’eau voisin). Notons que la lagune est dans un état de dégradation avancée (bâche plastique déchirée…).

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5.1.2 – Désinfection

Malgré une qualité bactériologique des eaux assez bonne, la mise en place d’une unité de désinfection est obligatoire pour maintenir la bonne qualité tout au long de sa distribution.

Le traitement se fait par chlore gazeux avant injection de la ressource dans le réseau.

5.2 – Interconnexion

Une interconnexion existe avec la commune de Moutiers qui exporte en moyenne 10 000 m3/an vers Saint-Sauveur-en-Puisaye.

5.3 – Modalités de surveillance

La qualité de l'eau fait l'objet de contrôles réguliers (contrôle sanitaire + autocontrôle). Des analyses périodiques seront effectuées sur les paramètres listés dans l’arrêté du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine mentionnées aux articles R.1321-2, P.1321-3, R.1321-7 et R.1321-38 du code de la santé publique.

En distribution, la teneur de chlore est analysée de façon régulière en différents points du réseau.

Le captage est équipé d’un compteur de production. Le forage est également équipé d’un détecteur de niveau bas afin d’éviter tout dénoyage de la pompe.

La tête de puits et la station de pompage sont pourvues de dispositifs anti-intrusion.

Dans l’arrêté préfectoral relatif à cette enquête publique, il est demandé que le niveau de la nappe soit mesuré une fois par heure.

Les données seront stockées sans limite de temps et transmises une fois par an à la police de l’eau du département.

5.4 – Prise en compte du potentiel de dissolution du plomb

5.4.1 – Inventaire des branchements publics en plomb

Le rapport annuel 2015 Eau Potable réalisé par la SAUR indique que le réseau comprend une part importante de consommateurs reliés par des branchements au plomb.

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2013 2014 2015 Variation N/N-1 Nombre de consommateurs 661 656 655 0% Dont branchement en plomb 238 249 239 -4,0% Proportion (%) 36,0 38,0 36% -5,4%

Tableau 3 : données clientèles d'après le ‘‘Rapport annuel du délégataire 2014’’ réalisé par la SAUR.

5.4.2 – Bases de calcul du potentiel de dissolution du plomb

La solubilité du plomb dépend des caractéristiques physico-chimiques de l’eau et ce en particulier vis à vis de sa position par rapport à l’équilibre calco-carbonique.

En effet, à une minéralisation donnée (TH et TAC définis), il existe un pH de saturation (pHs) ou d’équilibre au-delà duquel il va être observé une précipitation carbonates de calcium. Si le pH est inférieur au pHs, des réactions de dissolution du carbonate de calcium peuvent se produire et l’eau est dite agressive.

Si le pH est supérieur au pHs, des réactions de précipitation du carbonate de calcium peuvent se produire et l’eau est dite entartrante. L’objectif pour toute eau sortant d’une usine de traitement est d’être à l’équilibre voire légèrement incrustante mais en respectant des valeurs de pH compatibles avec la potabilité de l’eau (pH< 8,5) ou avec la dissolution d’autres sels tel le plomb qui est susceptible d’apparaître dès pH < 7,5. Ainsi, en terme de minéralisation, l’eau ne devra être également ni trop dure, ni trop douce.

Une eau de distribution, légèrement entartrante permettant la formation d’une fine couche de protection (couche de Tillmans) doit donc présenter les caractéristiques suivantes :

➢ 8 pHs + 0,2

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Une eau à l’équilibre contient une quantité faible mais non nulle de gaz carbonique (CO2) dit équilibrant. Une eau agressive contiendra donc plus de CO2 qu’une eau à l’équilibre et l’on définit alors le CO2 agressif comme la différence entre le CO2 libre et le CO2 à l’équilibre.

Ainsi, l’appréciation du niveau risque de dissolution du plomb qui s’effectue en première approche par l’étude du pH peut être affinée par l’évaluation de la position d’une eau vis à vis de l’équilibre calco- carbonique et ce en particulier lorsque le pH est inférieur à 8.

Dans ce dernier cas, une eau proche de l’équilibre, légèrement entartrante, offre un niveau de risque de dissolution du plomb faible. Dans le cas d’eaux dures à très dures (teneur en bicarbonate importante, TAC > 20 °F) présentant des pH < 7,5, le niveau de risque augmente. En effet, à partir d’une certaine concentration en bicarbonate au voisinage de la paroi, il peut se former du carbonate de plomb puis de l’hydroxycarbonate de plomb dissous mobile dans les eaux de distribution. Ainsi, quatre classes de solubilité permettent de caractériser le risque de dissolution du plomb dans l’eau :

Le tableau présenté à la page suivante permet, à partir des données physico-chimiques obtenues dans le cadre du contrôle sanitaire, d’évaluer la position de l’eau distribuée vis à vis de l’équilibre calco-carbonique et de déduire un certain nombre d’indices d’appréciation :

➢ Indice de Langelier : IL = pH – pHs

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Un indice négatif montre que l’eau est agressive et susceptible de dissoudre le calcaire sous l’action du CO2 agressif. Si l’indice est positif, il y a formation d’une couche de protection protégeant les tuyauteries.

➢ Indice de Ryznar : IR = 2pHs – pH

Cet indice de stabilité permet de définir la tendance agressive ou entartrante d’une eau aérée. Le tableau suivant montre la relation entre IR est la tendance incrustante ou corrosive de l’eau.

IR Tendance 4 à 5 Entartrage important 5 à 6 Entartrage faible 6 à 7 Équilibre 7 à 7,5 Légère corrosivité 7,5 à 8,5 Corrosivité notable > à 8,5 Corrosivité importante

- 2- - ➢ Indice de Larson : IC = ([Cl ] + 2 x [SO4 ]) / [HCO3 ]

Cet indice basé sur une formule empirique (valeurs expérimentales) tient compte de la présence des ions chlorures et sulfates dont la présence peut rendre le dépôt de protection poreux (Remarque : Pour certains auteurs, des valeurs d’indices allant jusqu’à 1 sont acceptables).

IC Tendance < à 0,2 Pas de tendance à la corrosion 0,2 à 0,4 Faible tendance 0,4 à 0,5 Légère tendance 0,5 à 1 Tendance moyenne > à 1 Nette tendance à la corrosion Remarque : Pour certains auteurs, des valeurs d’indices allant jusqu’à 1 sont acceptables.

Forage du Petit Moulin

2+ 2+ - 2- - pH TAC Conduc Ca Mg Cl SO4 HCO3 TH PHs IL IR IC Équilibre °F tivité à mg/L mg/L mg/L mg/L mg/L °F calco- 25°C carbonique µS/cm 7,23 26,3 541,67 100,125 8,56 4,24 24,013 321,86 28,6 7,27 0,04 7,31 0,12 Faible tendance à la corrosion

Tableau 4: résultats obtenus pour le forage du Petit Moulin.

L’étude des résultats d’analyses effectuées montre que les caractéristiques physico-chimiques des eaux lui donnent une légère agressivité susceptible d’induire une faible tendance à la corrosion des canalisations. Ce caractère se prononcerait surtout pour une température supérieure à 60 °C.

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6 – CONTEXTE GÉOLOGIQUE ET HYDROGÉOLOGIQUE

6.1 - Géologie

6.1.1 – Contexte géologique

Le secteur d’étude s’inscrit sur les cartes géologiques du BRGM : Saint-Fargeau n°433 et Courson- Les-Carrières n°434 à cheval sur deux territoires : la Puisaye et la . Géologiquement, la Puisaye correspond à une bande de terrains variés du Crétacé inférieur que l’on retrouve au niveau du bourg de Saint-Sauveur, de Saint-Fargeau ou encore de Mézilles. Les territoires de Forterre sont situés au sud-est de la carte géologique de Saint-Fargeau et sur l’axe nord-est sud-ouest de la carte de Courson-Les-Carrières. Ils correspondent à des terrains affleurant, entre Sainte-Colombe-Sur- Loing et Sougères-En-Puisaye, essentiellement calcaires et appartenant au Jurassique. Dans leur ensemble les terrains présentent un très faible pendage au nord-ouest et sont cassés par de nombreuses failles de directions essentiellement méridiennes.

Figure 22 : Coupe géologique Ouest-Est du Bassin de Paris.

6.1.2 – Couches stratigraphiques

Les principales formations géologiques rencontrées sur le territoire communal sont, des plus récentes aux plus anciennes, les suivantes :

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Limon impur, plus ou moins argilo-sableux. Würm et plus ancien (OE.) Présentant de larges similitudes avec LPs (même âge et épaisseur) ce faciès se démarque par une fraction plus importante issue des apports aériens et une présence d’argiles plus importante.

Limon à cailloux de silex, reposant sur des cailloutis de débris de silex à liant argileux et souvent ferrugineux (alios). Würm et plus ancien (LPs.) Formation superficielle des plateaux, elle comporte généralement en surface un limon sableux impur et en profondeur un cailloutis de silex concassés et jaunis ou rubéfiés, dans une matrice argileuse. Néanmoins, certaines variantes existent en fonction de la nature du sous-sol remanié (pour le faciès profond) ainsi que de la quantité d’apports éoliens.

Alluvions holocènes : sables, limons, tourbe (Fy.) Les alluvions récentes, postérieures au Wùrm, forment le fond plat des rivières. Ce sont des sédiments fins : sables, limons chargés de matière organique. Les épaisseurs sont faibles, quelques mètres au maximum.

Craie marneuse, craie avec ou sans silex, spongolites (c1- 2). Le Cénomanien présente une grande diversité de faciès. Les plus apparents sont les faciès crayeux, à cause des carrières et marnières qui les ont exploités. On reconnaît ainsi des craies blanches sans silex, des craies un peu marneuses et glauconieuses, à petites huîtres, des craies à silex de divers types. En général, ces craies sont largement associées à de la silice sous forme de silex de spicules ou encore de squelettes de spongiaires.

Albien, partie inférieure. Alternance d'argiles et de sables. Argiles de Myennes au sommet (n7a). Couches alternées d'argiles et de sables et grès parfois grossiers. Ces couches sont d'épaisseurs variables et avoisinent les 40 mètres en épaisseur totale. Les sables sont argileux, ocre à roux, moyennement classés, de calibre moyen. Ils sont essentiellement quartzeux, avec un peu de muscovite. Les bancs de grès sont épais de quelques centimètres à plusieurs mètres. Les argiles sont en général de couleur noire ou grise, parfois rouge ; elles sont sableuses. Elles sont disposées en petites couches intercalées dans les sables. L’épaisseur totale de la formation avoisine les 40 mètres.

Albien, partie supérieure, Sables, sables argileux, gros ferrugineux, dragées de quartz. Sables de la Puisaye (n7b). C'est un ensemble de sables et de grès avec de petites lentilles d'argiles intercalées. Les sables, quartzeux, comportent de la muscovite. Ils sont semblables à ceux de la partie inférieure de l'Albien (n7a) avec une tendance à être plus fins. On y rencontre des stratifications entrecroisées ; la partie supérieure est soulignée par la fréquence de dragées de quartz, que l'on peut aussi rencontrer éparses dans tout l'Albien. Ces sables sont azoïques. Il semble, par équivalence latérale, qu'ils appartiennent à l'Albien moyen. L'épaisseur de ce terme est de 50 mètres.

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Aptien : Argiles (n5.) Dans l'Yonne les « Argiles à Plicatules » représentent l'Aptien inférieur, l'Aptien supérieur faisant défaut. Il s'agit d'argiles plastiques brun verdâtre s'altérant en ocre en surface. Les affleurements sont très mal visibles. Leurs épaisseurs ne dépassent pas 5 mètres.

Barrémien supérieur. Sables et argiles panachés n4b. La formation est constituée d’un mélange d'argiles sableuses de différentes teintes allant généralement du vert au gris sombre On y rencontre aussi des grès ferrugineux fins de couleur violacée, très denses. Son épaisseur varie autour de 15 mètres.

Barrémien inférieur. Lumachelles et Marnes ostréennes (n4a.) C'est une formation calcaire, marneuse ou lumachellique, se débitant en dalles peu épaisses qui sont le plus souvent gris foncé. Néanmoins certains niveaux peuvent aussi bien présenter des teintes rouges dues à de l’hématite que des teintes claire. Une macrofaune abondante mais peu diversifier y est retrouver (Oursins Lamellibranches et Gastéropodes).

Hauterivien. Calcaire à Spatangues. (n3.) C'est un calcaire marneux roux avec des oolithes ferrugineuses ovoïdes de couleur brun foncé, brillantes. La faune et la flore fossiles y est très présente (Micro et macro fossiles abondant et diversifié) jusqu'à parfois influencé le faciès (quelque facies lumachellique sont rencontré). L’épaisseur varie d’un à dix mètres.

Portlandien. Calcaires (j9.) Les calcaires du Portlandien sont soit des calcaires micritiques à cassure très esquilleuse avec des filonnets de calcite, soit des calcaires lumachelliques durs dont l’épaisseur varie de 45 à 50 mètres. Elle présente une macrofaune peu varié.

Kimméridgien (j7a-7b j8) Cette puissante formation (environ 140 mètres) est essentiellement calcaire. On trouve à la base le calcaire de Tonnerre qui est essentiellement un calcaire crayeux, puis les calcaires à astrates et 55 à 60 mètres de calcaires et marnes à Exogyra virgula.

Oxfordien moyen et supérieur (j5-6a-b) Le sud de la région est marqué par un calcaire à polypiers. Au-dessus se trouvent des marnes et des bancs de calcaires coquillers. Le sommet de l’oxfordien est composé d’un complexe de calcaires micritiques, oolithiques et lumachelliques.

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Figure 23: coupe et carte géologique du secteur de Saint-Sauveur-en-Puisaye.

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6.1.3 – Coupe géologique du forage

Figure 24 : coupe géologique du forage.

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Lors de la foration, des venues d’eau ont été observées dans les sables panachés de Barrémien et les calcaires du Portlandien, sans que leur débit soit suffisant pour l’exploitation. Le puits a donc été tubé jusqu’aux formations du Kimméridgien inférieur et de l’Oxfordien, produisant cette fois un débit suffisant. Le puits recoupe 2 failles subparallèles qui décalent les formations calcaires dans la zone productrice du forage.

6.1.3 – Contexte structural

Au niveau du secteur d’étude, les terrains présentent une structure monoclinale avec un très faible pendage vers le nord-ouest, manifestation de la disposition en cuvette du bassin de Paris. Les formations sont affectées par de nombreuses failles subparallèles de direction générale méridienne. Elles appartiennent au fossé tectonique -Loing. Dans le secteur de Saint-Sauveur, la présence d’un faisceau de failles flexueuses a été reconnue. De direction générale N.NE (N 15° E) et distantes les unes des autres de 1 à 3 km. Ces failles présentent quasi toutes un regard ouest. Leurs rejets sont variables : de quelques dizaines de mètres à 140 m. La faille qui passe au droit de Saint-Sauveur dite faille de Treigny présente un rejet de plusieurs dizaines de mètres vers l’ouest.

Remarque : L’étude géophysique du cabinet ATOS et la note de J.Bolze réalisées au cours des années 90 et précisant le contexte structural local n’ont jamais été retrouvées (ni par la commune ni par les services de l’état).

6.2 - Hydrogéologie

6.2.1 – Hydrogéologie locale

Il n’est pas possible de délimiter de façon certaine l’aquifère d’un point de vue stratigraphique, néanmoins en se basant sur la coupe prévisionnelle l’hydrogéologue agrée Philippe JACQUEMIN estime que la nappe serait contenue dans les calcaires à Astartes du kimméridgien inférieur ainsi que dans les calcaires crayeux de l’Oxfordien supérieur (Séquanien). L’eau alimentant la nappe serait issue des terrains kimméridgiens affleurant à l’Est vers la vallée de Bassou et rejoindrait l’ouvrage en suivant le pendage des couches géologiques. Néanmoins un traçage mené au niveau du Défend sur les calcaires du Portlandien a montré une restitution au niveau des calcaires de l’Oxfordien (à Fougilet et aux Roches) puis par la suite une restitution au niveau des sources de Druyes-Les-Belles-Fontaines dans l’Oxfordien moyen. Il faut donc garder à l’esprit que les formations aquifères sont affectées par des circulations karstiques indépendantes du pendage des couches. Une partie des eaux infiltrées sur les formations perméables du Portlandien et du Kimméridgien inférieur va être drainée par le réseau karstique et dirigée vers le sud-est. Une part

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de l’alimentation du captage peut être également liée aux eaux infiltrées au droit des couvertures superficielles sableuses et marneuses du Barrémien et atteignant l’aquifère par drainance. Ce mode d’alimentation de la nappe induit des temps de transferts longs. Ce phénomène de transfert vertical est probablement accru localement par les failles affectant les formations. Les circulations profondes se feraient ensuite du sud-est vers le nord-ouest essentiellement en suivant le pendage des formations citées précédemment (Kimméridgien Inférieur et Séquanien) via les réseaux de fractures. Localement les écoulements peuvent être déviés et suivre les directions des failles (essentiellement sud-ouest nord-est qui lacèrent les formations aquifères).

Certains paramètres physico-chimiques de la nappe comme sa concentration en fer témoignent de son caractère captif. En effet, les terrains jurassiques sont riches en oxydes de fer. Le fer est soluble à l'état d'ion Fe++ (ion ferreux) mais insoluble à l'état Fe+++ (ion ferrique). La valeur du potentiel d'oxydo-réduction (Eh) du milieu conditionne donc sa solubilité et la teneur de l'eau en fer. Les nappes captives isolées des échanges avec la surface sont en conditions réductrices : leur eau est ferrugineuse. Il en est de même pour le manganèse dans une moindre mesure.

Le mur de l’aquifère serait probablement constitué par les marnes de Fougilet marquant la limite entre cette formation et le Rauracien. Le toit serait vraisemblablement représenté par la formation marno-calcaire du kimméridgien supérieur.

Le caractère captif de la nappe ainsi que la distance importante entre le captage et la zone de recharge entrainent une faible vulnérabilité face à une partie des pollutions superficielles. En effet une pollution s’infiltrant au niveau de la zone de recharge sera dégradée lors de son transit au travers des formations aquifères. De même pour les nitrates, les temps de transfert longs et le caractère captif (milieu réducteur) de la nappe permettent la dénitrification naturelle.

6.2.2 – Identification de l’aquifère capté

D’après l’analyse de la géologie et de l’hydrogéologie locales il s’emblerait que les formations aquifères soient les calcaires à Astartes du kimméridgien inférieur ainsi que les calcaires crayeux de l’oxfordien supérieur. La BDLisa, Base de Données des Limites des Systèmes Aquifères, est le référentiel hydrogéologique à l’échelle du territoire national mis au point par le BRGM depuis 2006. Il fournit un découpage du territoire national en entités hydrogéologiques selon 3 niveaux d'utilisation : national (niveau 1), régional (niveau 2) et local (niveau 3).

L’aquifère peut être rattaché à l’entité hydrogéologique suivante : • Nom : Marnes et calcaires crayeux de l'Oxfordien et du Kimméridgien inférieur du Bassin Parisien) • Code Nv3 : 135AA57 • Nature : aquifère sédimentaire • Etat : Entité hydrogéologique à parties libres et captive • Type de milieu : double porosité : matricielle et de fissure

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Figure 25 : fiche BD-Lisa de l’entité 135AA57.

Le contexte réglementaire entourant la gestion des milieux aquatiques a été récemment marqué par l’adoption en 2000 de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau (2000/60/DCE du 23 octobre 2000). En application de cette directive européenne, il a été défini une circulaire DCE 2005/12 relative à la définition du « bon état » et à la constitution des référentiels pour les eaux souterraines. Cette circulaire vise à atteindre « le bon état » chimique et écologique des différentes masses d’eaux. Les calcaires et marnes du Dogger-Jurassique supérieur du Nivernais nord affichent un objectif global de bon état fixé pour 2021.

Masse d’eau « Calcaires et marnes du Dogger-Jurassique supérieur du Nivernais nord »

Nouveau Objectif d’état Objectif d’état Masse Objectif global Code chimique quantitatif d’eau national État Échéance État Échéance État Échéance Etat 4061 GG061 2021 Bon état 2015 Bon Etat 2021 médiocre Tableau 5 : objectifs de qualité des Calcaires et marnes du Dogger-Jurassique supérieur du Nivernais nord.

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6.2.3 – Caractéristiques de l’aquifère capté

La nappe reçoit une partie de ses eaux à partir de l’infiltration d’une fraction des pluies qui tombent sur la partie libre affleurante située à l’est (non recouverte par d’autres formations). Une autre partie provient de l’eau infiltrée au niveau des formations calcaires de l’Hauterivien et de la partie ouest de la formation Portlandienne entrainée par drainance dans les formations moins perméables du Kimméridgien supérieur et se déchargeant au niveau de la nappe aquifère sous- jacente. Sur le territoire étudié les sables et argiles de l’Albien sont peu propices à l’infiltration directe des eaux météoriques comme en témoignent les nombreux étangs présents dans le secteur, le ruissellement reste donc dominant.

Figure 26 : coupe hydrogéologique du secteur d'étude.

Au vue du caractère captif de la nappe, deux zones sont à distinguer. La première, proximale du captage constitue la partie captive de l’aquifère (du captage jusqu’à la faille de Thury) et la seconde constitue la partie affleurante des formations aquifères s’étendant de la faille de Thury jusqu’au récif corallien Oxfordien.

Dans sa partie captive les seules décharges significatives de la nappe sont les ouvrages d’AEP ou d’irrigations sollicitant l’aquifère. Ceux-ci sont peu nombreux. Les plus proches identifiés sont ceux de Leugny et de , situés à respectivement 15 et 20 km du captage de Saint-Sauveur-en- Puisaye. Les pompages d’essais menés lors de l’étude d’établissement des périmètres de protection menée par le bureau TERRE semblent montrer une relative indépendance entre le captage de Leugny sollicitant l’aquifère du Kimméridgien inférieur et le forage de Saint (non exploité) sollicitant également cette ressource. Ce forage étant situé entre celui de Leugny et celui de Saint-Sauveur il est probable que l’ouvrage étudié soit également isolé en termes d’hydrogéologie du captage de Leugny. Le captage de Parly étant encore plus éloigné, il est également probablement déconnecté du captage de Saint-Sauveur. Néanmoins un pompage d’essai suivi sur ces 3 points serait nécessaire pour confirmer cette hypothèse. En définitive l’ouvrage du Petit Moulin avec son prélèvement annuel de 80 000 à 90 000 m3 apparait comme étant la décharge principale de la nappe.

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Figure 27 : localisation des ouvrages AEP de Leugny, Saints-En-Puisaye, et Saint-Sauveur-En-Puisaye.

La seconde partie affleurante présente également peu de zones de décharge.

Deux sources sont présentes à Lainsecq et à Taingy elles ne sont pas exploitées et leurs débit n’est pas connu.

Les puits et forages présents sur le secteur sont abandonnés rebouchés ou non exploités, ils ne participent donc pas à la décharge de la nappe.

D’après la carte hydrogéologique d’Auxerre les formations kimméridgiennes et oxfordiennes sont identifiées comme karstiques. De telles porosités constituent des axes de circulations préférentielles susceptibles de drainer une partie de l’aquifère et de l’exporter. Des circulations en direction des sources de Druyes-Les-Belles-Fontaines (est sud-est) ont été mises en évidence au niveau des pertes du ru des Banny ainsi qu’au hameau de Fougilet. La décharge causée par ces circulations n’est pas quantifiable du fait de la complexité des phénomènes. Au regard des données disponibles, il n’est pas possible de quantifier les volumes d’eau drainés par le karst, bien que ce soit au sein de ce système que circulent très probablement les plus grandes quantités d’eau.

6.2.4 – Piézométrie

Aucune carte piézométrique n’existe sur le secteur étudié. De plus l’absence dans la zone d’étude d’ouvrages en quantité suffisante et atteignant l’aquifère kimméridgien ne permet pas d’en déterminer la piézométrie. Quant aux variations du niveau de la nappe dans l’ouvrage même, elles ne sont pas connues faute d’un équipement en permettant le suivi.

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6.2.5 – Traçages

Sur le secteur du captage il n’existe pas ou peu de traçages. Néanmoins, la partie sud de la zone d’alimentation supposée du captage est quant à elle est affectée par ces phénomènes. Un traçage y a été réalisé par Max LE COUPPEY DE LA FOREST en 1902. L’injection a été réalisée vraisemblablement en période de hautes eaux le 10 mars 1902 au niveau d’une bétoire de cote 274 m. Deux kilogrammes de fluorescéine ont été utilisés, le débit d’absorption était de l’ordre de 20 litres par seconde répartis sur 500 mètres. Des restitutions ont été observées au niveau des points suivants : • Puits de Fougilet, hameau situé à 6 km de l’injection à 228 m d’altitude. La vitesse de propagation est estimée à 176 m/h. • Puits des Roches hameau situé à 8,4 km de l’injection à 217 m d’altitude. La vitesse de propagation est estimée à 262 m/h • Source du bief situé à 11,6 km de l’injection 219 m d’altitude. La vitesse de propagation est estimée à 276 m/h pour la première circulation puis 193 m/h • Source de saint Romain situé à Druyes-Les-Belles-Fontaines à 11,55 km de l’injection à 168 m d’altitude. La vitesse de propagation est estimée à 287 m/h pour la première circulation puis 174 m/h. • Source des Trois Moulins situé à 11,65 km de l’injection à 168 m d’altitude. La vitesse de propagation est estimée à 271 m/h pour la première circulation puis 197 m/h

La pente moyenne de la nappe est comprise entre 1,1 et 1,5%, Le tracé emprunté par la fluorescéine est illustré sur le schéma et reporté sur la figure suivante.

Figure 28 : coupe schématique illustrant les résultats du traçage. (Source : Documentation sur les expériences à la fluorescéine exécutées dans les terrains Jurassiques du département de l’Yonne. Par Cl. MEGNIEN)

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Figure 29 : carte de restitution de l’injection au niveau des pertes du ru de Banny.

Les principaux enseignements fournis par ce traçage sont: • La plupart des circulations karstiques ne tiennent pas compte du pendage géologique, de la topographie, de la fracturation et de la géologie (écoulement à contre pendage). • Les circulations se font en général en direction des cours d’eau qui drainent les eaux souterraines • La vitesse de circulation des eaux souterraines est importante (jusqu’à 287 m/h), soulignant vraisemblablement la karstification des formations aquifères concernées.

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6.2.5 – Essais de pompage

Une première approche de la transmissivité de l’aquifère à partir du pompage d’essai de 1994 donne une valeur de l’ordre de 3*10-3 m²/s. Dans le cadre de son avis de 2018, l’hydrogéologue agréé F.Auroux a réinterprété ce pompage avec le programme Ouaip ; les valeurs obtenues sont les suivantes : • Transmissivité de 3,5 *10-3 m²/s • Coefficient d’emmagasinement de 10-4

L’obtention de ces valeurs nécessite d’entrer un coefficient de pertes de charges quadratiques (calculé) ainsi qu’une limite alimentée et un coefficient de capacité. Ces deux paramètres sont cohérents avec la géologie (faille probablement drainante) et volume d’eau du puits conséquent.

Figure 30: interprétation de l'essai de pompage de 1994, d'après le rapport de F.Auroux de 2018.

Le calage obtenu avec les paramètres mentionnés s’avère relativement bon et cohérent avec les caractéristiques hydrodynamiques supposées de l’aquifère.

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6.2.7 – Détermination de l’aire d’alimentation

L’aire d’alimentation (la goutte d’eau pouvant atteindre le forage) du captage n’est pas déterminée avec précision mais elle s’étend probablement au-delà de plusieurs km.

Les simulations effectuées à partir de l’interprétation du pompage d’essai de 1994 tendent à montrer que les distances d’influence du pompage (6 heures par jour à 45 m3/h) ne sont que de quelques centaines de mètres. Néanmoins, la captivité de la nappe (réactions rapides) et sa protection à long terme nécessitent de veiller aux interférences éventuelles entre forages profonds.

Un périmètre de protection éloignée est donc proposé, il intègre en partie la masse d’eau correspondant à l’aquifère capté. Ses limites vers l’Est tendent vers celles des périmètres de protection éloignée de Leugny et de Parly.

7 – VULNÉRABILITÉ DE L’AQUIFÈRE ET INVENTAIRE DES ACTIVITÉS ET REJETS DANGEREUX

7.1 – Vulnérabilité intrinsèque

Compte tenu du caractère captif de la nappe et de sa bonne protection par les couches marno- calcaires du Kimméridgien supérieur et du Crétacé inférieur, l’aquifère présente une vulnérabilité intrinsèque faible. En atteste, la quasi absence de nitrates et pesticides malgré un territoire rural largement dédié à l’agriculture céréalière intensive. Les nappes libres sont fortement marquées par cette activité avec des teneurs en nitrates souvent élevées et la présence significatives de produits phytosanitaires.

Par ailleurs, malgré la présence plus au Sud des formations aquifères à l’affleurement, les temps de transferts et le caractère captif de la nappe au droit du forage permettent de lutter naturellement contre les pollutions.

Pour les nitrates, les conditions anaérobies du milieu conduisent à une dénitrification. Pour les autres polluants, les transferts longs favorisent des processus tels que la détoxification, la fixation, la bio dégradation, la solubilisation…

7.2 – Inventaire des activités à risques

Le caractère captif de la nappe la protège efficacement des activités polluantes et potentiellement polluantes présentes sur le territoire étudié. Pour les nappes non captives sur le secteur, la principale source de pollution locale est l’activité agricole avec l’utilisation de fertilisants et de

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produits phytosanitaires. L’usage non professionnel de ces substances (collectivités, particuliers…) peut également impacter fortement les masses d’eaux souterraines. Néanmoins, malgré son caractère captif la nappe reste vulnérable à toute pollution engendrée par des forages profonds pouvant conduire à une dégradation de la ressource par :

▪ Le mélange de différentes nappes ; ▪ Pollution accidentelle lors des travaux. ▪ …

De plus, outre le risque de dégradation de la qualité de la ressource tout nouveau forage peut induire un risque de surexploitation de la nappe si les volumes envisagés ne sont pas contrôlés.

Les préconisations de l’hydrogéologue dans son avis vont dans le sens d’une gestion de ces risques avec la réglementation des forages en périmètre de protection éloignée (cf pièce n°8).

8 – DÉLIMITATION DES PÉRIMÈTRES DE PROTECTION

Deux périmètres de protection ont été définis autour du forage de Saint-Sauveur-en-Puisaye par M. Auroux, hydrogéologue agréé en matière d’hygiène publique pour le département de l’Yonne, dans son rapport janvier 2018. Il définit dans ce document un périmètre de protection immédiate et un périmètre de protection éloignée. L’intégralité de ce document figure dans la pièce n° 8 du dossier d’enquête publique et aussi en annexes du présent rapport

Les prescriptions relatives à ces périmètres sont énoncées dans le projet de servitudes rédigé par l’ARS (pièce n°5) et dans l’avis de l’hydrogéologue agréé (pièce n°8).

Les caractéristiques des parcelles et le nom des propriétaires concernés se trouvent dans le document parcellaire (pièce n°10). En, l’absence de périmètre de protection rapprochée, ce document ne concerne que le périmètre de protection immédiate.

Ces périmètres ont été établis sur la base : ▪ d’un débit d’exploitation horaire de 45 m3/h ▪ d’un prélèvement journalier maximum de 315 m3/h ▪ d’un prélèvement annuel de 115 000 m3

Dans l’arrêté préfectoral relatif à cette enquête publique, il est demandé que le niveau de la nappe soit mesuré une fois par heure.

Les données seront stockées sans limite de temps et transmises une fois par an à la police de l’eau du département.

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Pièce n°6 : Autorisation au titre du Code de la Santé Publique 61

8.1 – Périmètre de protection immédiate

Les dimensions de l’actuelle enceinte clôturée du captage sont suffisantes pour correspondre au périmètre de protection immédiate.

L’hydrogéologue agréé demande pour le PPI que :

▪ Les clôtures soient réparées. ▪ La vérification de l’étanchéité du regard (anneaux et couvercle) contenant le forage et son renforcement si besoin avec un joint hydrofuge. ▪ La mise en place d’un panneau d’information portant l’inscription « captage pour l’alimentation en eau potable publique…. ».

Au sein du PPI:

▪ Toute activité à l’intérieur du PPI est interdite à l’exception de celle liée à la gestion et à l’entretien des ouvrages, celle-ci ne peut être effectuée que par le personnel habilité et autorisé. ▪ aucun véhicule ne peut être parqué et tout véhicule de chantier circulant ne doit pas présenter de défauts et de fuites. ▪ Le périmètre est maintenu en herbe et fauché régulièrement. ▪ Tout apport de fertilisants ou produits phytosanitaires et tout pacage d’animaux est exclu. ▪ Un dispositif anti-intrusion ou de détection avec alarmes doit équiper les ouvrages.

8.2 – Périmètre de protection rapprochée

La nappe étant captive et les formations géologiques de couverture présentant de faibles perméabilités, aucun périmètre de protection rapprochée n’est proposé.

Les calculs de l’impact du pompage sur la nappe montrent par ailleurs que l’aire d’influence du forage n’atteindrait pas les limites d’affleurement des formations captées.

8.3 – Périmètre de protection éloignée

L’aire d’alimentation (la goutte d’eau pouvant atteindre le forage) du captage n’est pas déterminée mais elle s’étend probablement au-delà de plusieurs km. Ceci étant, la part prélevée s’avère relativement faible bien que le bilan global de cette masse d’eau ne soit pas établi.

Les simulations effectuées à partir de l’interprétation du pompage d’essai de 1994 tendent à montrer que les distances d’influence du pompage (6 heures par jour à 45 m3/h) ne sont que de quelques centaines de mètres. Néanmoins, la captivité de la nappe (réactions rapides) et sa protection à long terme nécessitent de veiller aux interférences éventuelles entre forages profonds.

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Il convient de distinguer le bassin d’alimentation du captage du périmètre de protection éloignée. Le bassin d’alimentation correspond à la portion de territoire participant à l’alimentation du captage, et dans le cas d’une nappe captive, cela inclut les portions de territoire où l’aquifère capté est libre. Le PPE qui correspond en général au BAC ne peut ici être étendu sur ce territoire pouvant couvrir plusieurs centaines de km². Il sera donc limité à une portion de territoire sur laquelle toute perturbation sur la nappe est susceptible d’affecter de façon directe le captage.

Un périmètre de protection éloignée est donc proposé (comme pour les forages de Leugny et de Parly). Bien que l’écoulement ne soit probablement pas radial, mais en l’absence de données piézométriques, le PPE est établi à partir du forage et d’un rayon compris entre 7 et 10 km. L’aire de ce PPE intègre en partie la masse d’eau correspondant à l’aquifère capté. Ses limites vers l’Est tendent vers celles des PPE de Leugny et de Parly mais un travail plus précis à partir d’un SIG est à faire.

Ce PPE recouvre au moins pour partie le territoire des communes suivantes : • St-Sauveur-en-Puisaye • Moutiers-en-Puisaye • Treigny • St-Colombe-sur-Loing • Lainsecq • Thury • Saints-en-Puisaye • Fontenoy • Levis • Lalande • Fontaines • Mézilles • Ronchères • St-Fargeau

A l’intérieur de ce périmètre : • Tout forage de plus de 30 m de profondeur ou atteignant les formations aquifères : Kimméridgien et Oxfordien ou encore la masse d’eau « Calcaires du Dogger et du Jurassique supérieur» sera soumis à l’avis de l’ARS afin de vérifier que toutes les précautions de foration, d’équipement et d’essais sont prises. • Les forages devront faire l’objet de pompages d’essai dans les règles de l’art et si possible de diagraphies au micromoulinet couplées à un passage caméra ; ces mesures doivent permettre d’évaluer les débits potentiels du forage et les incidences éventuelles sur les autres forages existant ou en projet.

Une notice d’incidence afin de démontrer que le projet ne risque pas d’entraîner une surexploitation des formations aquifères citées au présent article doit être établie. Cette notice est soumise à l’avis de la police de l’eau.

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9 – COMPATIBILITÉ DU PROJET AVEC LES DOCUMENTS D’URBANISME

La commune de Saint-Sauveur-en-Puisaye ne dispose pas de document d’urbanisme. La réglementation concernant la construction est fixée par le Règlement National d’Urbanisme. Au sein des périmètres de protection immédiate et éloignée, les servitudes prévues n’imposent pas de réglementation qui ne soit pas compatible avec le Règlement National d’Urbanisme.

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AANNNNEEXXEESS

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Pièce n°6 : Autorisation au titre du Code de la Santé Publique 1. INFORMATIONS GENERALES (RAPPELS)

Dans le cadre de l’instauration des périmètres de protection du captage de Saint‐Sauveur‐en‐Puisaye, M. Auroux hydrogéologue agréé en charge de la définition des périmètres a demandé la réalisation d’une inspection vidéo de l’ouvrage (note prélable du 26.10.16). L’objectif d est de vérifier les caractéristiques de l’ouvrage (matériaux, profondeurs…) et leur état (colmatage, défauts…). Cette intervention a été assurée le 28 novembre 2017 par la société LIM Logging SA en présence d’un hydrogéologue de Sciences‐Environnement, d’élus municipaux et de personnel de la SAUR.

1.1. Identification de l’ouvrage

. Nom : Captage du petit moulin . N° BSS (Banque du Sous‐Sol) : BSS001DZME . Date de création : 1994 . Nature : forage

1.2. Localisation de l’ouvrage

Système X (m) Y (m) Lambert‐93 714602 6723886

Tableau 1 : coordonnées du captage.

Figure 1 : plan de localisation de l’ouvrage.

14AUX0180 Passage caméra – forage St. Sauveur En Puisaye 5 Préambule 1.3. Coupe technique connue de l’ouvrage

D’après la coupe de l’ouvrage, le forage est tubé entre 0 et 223 m, puis foré dans directement dans la roche entre 223 et 338 m.

Figure 2: coupe technique de l'ouvrage.

14AUX0180 Passage caméra – forage St. Sauveur En Puisaye 6 Préambule 1.4. Planning d’intervention

Date d’intervention : 28 novembre 2017

Mesures effectuées : Inspection vidéo

1.5. Origine des mesures

Référence zéro pour l’ensemble des mesures : sommet du tubage

Figure 3: repère 0 des mesures.

14AUX0180 Passage caméra – forage St. Sauveur En Puisaye 7 Préambule 1.6. Clichés de l’intervention

L’intervention a nécessité le retrait de la colonne de pompage du forage, d’une longueur totale d’environ 28 m. Celle‐ci a été maintenue en l’air à l’aide d’un camion‐grue 35 T pendant toute la durée de l’inspection caméra.

Figure 4 : mise en place de la caméra dans le puits.

La pompe immergée est de marque KSB (22 kw). Son débit est bridé à ~40 m3/h. Pompe et colonne apparaissent en excellent état. Des dépôts de rouille sont observés sur la colonne sur une hauteur voisine de 10 m, ce qui suggère des variations s du niveau d’eau dans l’ouvrage du même ordre de grandeur.

2. MOYENS TECHNIQUES MIS EN ŒUVRE

L'outil d'inspection est constitué par un cylindre d'acier contenant à sa base une caméra à objectif grand angle permettant une vision orientable.

Le "nez" du cylindre comporte une ampoule à intensité lumineuse variable et réglable depuis un boîtier de commande central situé en surface.

La caméra est portée par un câble coaxial, d'une longueur de 1000 m, blindé, dont le rôle est double : porteur et conducteur de l'alimentation électrique et du retour d'image.

Le boîtier de commande central est également relié à un écran qui permet de visualiser en surface et en temps réel l'intérieur de l'ouvrage inspecté, ainsi qu'à un enregistreur vidéo qui sauvegarde une vidéo de l'opération.

Une fiche descriptive complète est annexée au présent document.

14AUX0180 Passage caméra – forage St. Sauveur En Puisaye 8 Préambule 3. RESULTATS

L’inspection a été menée en plusieurs temps. Une première descente de la caméra a été réalisée jusqu’à ‐40,2 m. La progression de la caméra a alors été stoppée par la présence dans le tubage d’un bloc calcaire. La pierre présentait des dimensions voisines du diamètre du tubage et était bloquée à la transition entre deux éléments de la colonne par les aspérités du filetage.

Il a alors été décidé de tenter de déloger le bloc en exerçant une pression dessus. Pour cela, avec l’aide des élus municipaux et du personnel de la SAUR, deux IPN ont été soudés l’un à l’autre puis l’ensemble accroché au bout d’une corde afin d’impacter l’objet. Une première tentative a permis de faire glisser la pierre jusqu’à la jointure présente à ‐63,4 m (la profondeur est mise en évidence lors de la deuxième descente de la caméra).

Une deuxième tentative pour déloger la pierre a été mise en œuvre. Cette fois‐ci, la pierre est descendue jusqu’au raccord présent à ‐199 m. Ne disposant plus de corde pour descendre davantage les barres métalliques nous n’avons pas pu tenter de déloger à nouveau le bloc. Toutefois, le trou nu (donc réduction de diamètre) se situait une vingtaine de mètres plus bas. En conséquence, même si nous n’avions disposé d’une longueur de corde suffisante la pierre aurait été stoppée définitivement à la transition tube/roche.

Ainsi seul le tubage a pu être observé.

Intervalle Observations/Interprétations de (m) à (m) Tubage acier plein 9’’1/2

Hors eau, le tubage acier est très peu corrodé et ne présente pas d’anomalie.

Le niveau d’eau est rencontré à 14,8m. L’eau est turbide avec de nombreuses fines particules en suspension.

Sous eau, la paroi du tubage acier présente un léger dépôt meuble et quelques petits nodules indurés. Le tubage est globalement en bon état.

0 à 199 m Les filetages des joints de tubage sont visibles à 2,6m; 26,7m; 40,2m; 51,5m; 63,4m; 77m; 90,9m; 102,3m; 114,5m; 127m; 139,3m; 151,2m; 164,3m; 176,3m et 188,7m.

Trois enregistrements vidéo ont donc été effectués compte tenu de la présence de la pierre:

 Enregistrement vidéo 1: 0m à 40,2m  Enregistrement vidéo 2: 0m à 63,4m  Enregistrement vidéo 3: 0m à 199m

Tableau 2 : compte rendu des observations.

A noter un écart de 90 cm entre la profondeur finale indiquée dans la vidéo et la profondeur réelle (tableau ci‐ dessus) puisque le capteur de pression se situe au sommet de la sonde.

La planche photographique suivante illustre les principaux éléments observés. L’intégralité des observations est visible sur la vidéo.

14AUX0180 Passage caméra – forage St. Sauveur En Puisaye 9 Préambule

Figure 5 : planche photographique 1.

14AUX0180 Passage caméra – forage St. Sauveur En Puisaye 10 Préambule

Figure 6 : planche photographique 2.

14AUX0180 Passage caméra – forage St. Sauveur En Puisaye 11 Préambule 4. CONCLUSIONS

Le contrôle par inspection vidéo du captage du Petit Moulin a permis de vérifier l’état du tubage entre 0 et 199 m. Celui‐ci s’avère globalement en bon état, il présente un léger dépôt meuble et quelques nodules indurés. Aucune anomalie n’a été décelée. Malheureusement, la présence d’une pierre obstruant en partie l’ouvrage a empêché la poursuite de l’inspection en‐dessous de 199 m. Cette pierre a probablement été mise dans l’ouvrage juste après sa création (avant la mise en place de la pompe).

14AUX0180 Passage caméra – forage St. Sauveur En Puisaye 12 Préambule ANNEXE 1 – FICHE TECHNIQUE CAMERA

14AUX0180 Passage caméra – forage St. Sauveur En Puisaye 13 Préambule