Fiche technique de la ligne - La ligne de Carcassonne à Rivesaltes permettait de desservir l’intérieur de l’ et des Pyrénées Orientales, en remontant les vallées de l’Aude et de l’Agly.

Bien que de faible densité humaine, cette région des Pyrénées disposait de richesses (bois, minerais, eaux minérales) et d’un chapelet de villages et de petites villes susceptibles de générer un trafic.

La ligne s’est déployée en 3 étapes : - D’abord par le , de Carcassonne à , puis atteint en 1878 ; - À l’Est de Rivesaltes à St Paul de Fenouillet en 1901; - La section centrale entre Quillan et St Paul est ouverte en 1904 au terme de longs travaux.

C’est la Compagnie du Midi qui exploitera la ligne de 122 km en voie unique non électrifiée. Depuis Carcassonne, la ligne remonte l’Aude jusqu’à et redescend vers la Méditerranée dans la vallée du Maury et de l’Agly.

La partie haute entre Quillan et Lapradelle a nécessité de nombreux ouvrages d’art.

Hormis la partie entre Axat et Caudiès, le profil est assez facile, à la faveur du relief des vallées.

En amont de Quillan, la vallée se resserre au défilé de La Pierre Lys. Les ingénieurs ont percé la montagne sur 1,4km pour franchir ce goulet. Le tunnel alterne vraie galerie creusée et galerie couverte pour protéger la ligne des éboulements.

Des chambres de dynamitage positionnées dans le tunnel rappellent qu’encore au XXème siècle, la frontière avec l’Espagne restait surveillée.

Compte tenu du relief contraint, la gare de St Martin Lys est isolée et éloignée du village. Elle dispose cependant d’une vaste plateforme. Afin de rattraper le dénivelé entre vallée et plateau, la ligne décrit une large boucle autour d’Axat. Le bourg est enlacé par le chemin de fer qui égraine ses ouvrages d’art. Une fois à Lapradelle, la voie ferrée a franchi le col de Campérié (534m) et descend doucement vers Rivesaltes. La ligne passe au pied du château cathare de .

Une carte postale ancienne envoyée par le chef de gare de Lapradelle à ses parents relate l’ennui de l’agent dans le cadre de ses fonctions. Il ne cache pas être payé à ne rien faire, les circulations ferroviaires sont rares tout comme le trafic voyageurs et marchandises.

Voilà un signe précurseur de la fermeture… Dès 1939, le trafic voyageurs est arrêté entre Quillan et Rivesaltes, les autocars prennent le relais. Des trains de marchandises continueront à circuler jusque dans les années 1980.

La voie est déposée entre Quillan et St Martin Lys dans les années 1990, rendant possible l’élargissement de la route à certains endroits.

Côté Nord, les TER continuent de circuler en 2017 entre Carcassonne et Quillan. La généralisation du tarif à 1€ a été institué en 2012. Des travaux de modernisation de la voie ont eu lieu entre Carcassonne et Limoux au printemps 2017. en revanche, des menaces régulières de fermeture pèsent sur la section au sud de Limoux à cause d’une voie âgée et dégradée. A gauche, l’évolution de la gare de Quillan (1975- 2017) renseigne sur l’état de la voie et son usage…

La situation n’est guère plus rassurante à la halte de Campagne (photo ci-dessous). Depuis le début des années 2000, un train touristique sillonne la section entre Rivesaltes et St Martin Lys, le TPCF (Train du Pays Cathare et Fenouillèdes) qui propose plusieurs itinéraires pour découvrir la ligne. L’association dispose d’une flotte de matériels roulants anciens (Picasso, Caravelle, voitures ouvertes).

Sur les 122 km de la ligne de Carcassonne à Rivesaltes, l’activité du train touristique montre plus de dynamisme que la section TER. Souhaitons une longue vie à ces activités et les meilleurs résultats possibles. Texte et montage : Romain DAVID