[INTERNET] opposition à la centrale d'enrobage bitume
Sujet : [INTERNET] opposi�on à la centrale d'enrobage bitume De : Helene VIALE
Aigues Vives le 17 juillet 2018
De Hélène Viale propriétaire à Ferrals Diplôme d’État de Pharmacie DEA en Ethnologie DEA en Sciences de l'Art 5 rue de la Tour 11800 Aigues Vives
A Monsieur Nu�n Commissaire-enquêteur par mail [email protected] et par courrier en la mairie de Lézignan-Corbières
Objet : contribu�on à l'enquête publique portant sur une demande d'autorisa�on d'exploiter un nouvel et unique poste d'enrobage à chaud à Lézignan-Corbières, sur le site d'implanta�on situé aux lieux-dits "Cabanon de Bories"' (Lézignan) et "La Plaine" (Ferrals), présentée par la Société par Ac�ons Simplifiée "Colas Méditerranée" du 18 juin au 18 juillet 2018.
Monsieur, Je �ens à vous informer par la présente de ma ferme opposi�on au projet d'unité d'enrobage à chaud de la Société Colas sur les communes de Ferrals les Corbières et de Lézignan-Corbières. 1-Pour commencer, je voudrais a�rer votre a�en�on sur quelques points qui peuvent cons�tuer un ou des vices de forme, voire de procédure à savoir : -Dans son préambule rela�f à l'élabora�on de l'avis, la MRAEoccitanie dit d'une part que « La demande ayant été déposée avant le 30 juin 2017, l'exploitant a demandé qu'elle soit instruite conformément à la réglementa�on antérieure à l'autorisa�on environnementale. » et d'autre part « Par suite de la décision du Conseil d’État n°400 559 du 6 décembre 2017, venue annuler les disposi�ons du décret n° 2016-519 du 28 avril 2016 en tant qu'elles maintenaient le préfet de région comme autorité environnementale, le présent avis est adopté par la MRAe occitanie. ». N'étant pas juriste il m'est difficile de saisir les implicites… -Par ailleurs, la MRAe relève que le PLU de la commune de Ferrals a été modifié en mai 2017 pour un projet d'implanta�on photovoltaïque, et celui de la commune de Lézignan-Corbières a été modifié le 21/12/2017. On peut s'interroger sur ces dates.. - D'autre part « la MRAe relève qu'en l'état, la compa�bilité du projet avec les deux documents d'urbanisme en vigueur n'apparaît pas démontrée. » -Enfin, si le site s'implante sur une surface totale de 42 841 m² (avis MRAe), répar�s comme suit, (selon ce qui figure sur les deux permis de construire affichés sur site): 12 744 m² sur la commune de Ferrals et 31 342 sur la commune de Lézignan ce qui donne en addi�onnant les
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deux une surface de 44 086 m² qui diffère donc de la surface men�onnée dans l'avis de la MRAe. De plus, la surface de plancher men�onnée sur le permis de construire affiché sur le site est de 147,34 m² pour Ferrals et de 29,31 m² pour Lézignan soit une surface de plancher totale de 176,65 m2. Je ne pense pas que la centrale d'enrobage puisse tenir sur une si pe�te surface de plancher. Il y a certainement une erreur. Quant à la hauteur des bâ�ments, elle ne figure sur aucun des permis affichés. 2-Plus importants sont les risques sanitaires liés à la pollu�on atmosphérique, car ils ont des retombées sur la santé des popula�ons . Dans son étude d'impact de 2011-2012, la DREAL Lorraine a sélec�onné les composants à suivre : benzène, toluène, ethylbenzène, xylène, formaldéhyde et Hydrocarbures aroma�ques polycycliques (HAP). Ça sent bon. Une étude de 2012 a mis en évidence les effets génotoxiques avérés des HAP, notamment chez les plus jeunes.Et dans son rapport final, l'INERIS a évoqué la faible biodégradabilité des HAP et donc leur présence dans l'air pouvant durer plusieurs années entraînant ainsi une bioaccumula�on qu'on retrouve également dans les eaux, les algues et les poissons. On peut donc légi�mement s'étonner qu'un tel projet se situe à 2,5 km de l'hôpital et à 1,7 km du Collège et du nouveau Lycée que les élèves vont fréquenter pendant 7 ans, sans parler du Centre culturel des Corbières qui se situe à 300 mètres, et de l'Orbieu et du lac de pêche... Dans son rapport et une note de 2014, L'ANSES conclut à la dangerosité du bitume comme cancérigène probable Contrairement à ce que voudrait nous faire croire la société Colas quant à l’innocuité d'une telle centrale, «Au-delà du poten�el cancérogène des produits bitumineux et de leurs émissions, les études épidémiologiques ont mis en évidence l’existence d’effets respiratoires liés à une exposi�on des travailleurs. Des effets cardiovasculaires et immunotoxiques sont également suspectés», rappelle l’Agence na�onale de sécurité sanitaire de l’alimenta�on, de l’environnement et du travail (Anses) dans un rapport publié en septembre 2013 sur les risques liés à l’exposi�on professionnelle, cité In Bitume et santé, Journal de l'environnement 6 juin 2014. Les seules études réalisées concernent les travailleurs. Pour les impacts sanitaires sur les popula�ons, il faut aller voir du côté de la société civile, via les associa�ons de lu�e contre les centrales d'enrobage. C'est ainsi que la coordina�on na�onale d'informa�on et de défense sur la pollu�on par les centrales d'enrobés rou�ers a tenu sa première conférence sur le thème « Bitume, Fumée et Santé » le 7 juin 2014 à Metz en présence de nombreux scien�fiques. Il a été clairement dit que « pour les centrales d'enrobage en France, contrairement à ce qui se passe ailleurs dans le monde, le contrôle des ICPE se résume à un principe d'autocontrôle en raison d'une confiance absolue dans l'industrie ». Comme pour l'amiante et les poussières siliceuses... Et pour en rajouter dans le favori�sme vis-à-vis de l'industrie, dans le cadre de la réorganisa�on de 2009/2010,la DIREN (Direc�on Régionale de l'Environnement et la DRIRE (Direc�on Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement) qui étaient deux organismes détachés, ont été absorbés sous le nom de DREAL (Direc�on Régionale Environnement, Aménagement, Logement) par le ministère de l'Industrie qui a ainsi pris le pas sur l'Environnement. (et par là-même sur la Santé). Et comme on va supprimer (ou réduire) la pollu�on à Carcassonne et à Montredon, on peut bien la déplacer à Lézignan-Corbières et Ferrals… Nous, on peut crever... 3- Il en est de même pour la pollu�on des eaux de surface, de la nappe phréa�que et du sol . Lors de la réunion du 16 juillet 2018, un des représentants de la société Colas nous a répété ad nauseam qu'il n'y avait pas de consomma�on d'eau, notamment pour contester l''avis défavorable du Président du Conseil départemental en date du 9 octobre 2017 en me�ant en
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avant la construc�on de citernes de récupéra�on des eaux de pluies dont le fonc�onnement et la ges�on semblent assez confuses. Or il s'avère que de l'eau du réseau sera u�lisée comme le montre bien la MRAe : « Les installa�ons de manipula�on, de transvasement et de transport de produits suscep�bles de dégager des poussières sont munies de disposi�f de capotage ou de confinement complétées par des disposi�fs de brumisa�on ou d’aspira�on perme�ant de réduire les envols de poussières. Les disposi�fs d’aspira�on sont raccordés à une installa�on de dépoussiérage. L’humidifica�on des voies de circula�on et des stocks de matériaux est prévue afin de limiter les envols de poussières par temps secs et venteux. » Volez, volez, pe�tes poussières… Le budget prévu pour l'arrosage des voies de circula�on est de 36 000 euros par an, ça en fait des mètres cubes d'eau… auxquels il faut ajouter l'eau pour le ne�oyage des camions... Le conseil départemental spécifiant que « le rejet pluvial n'est pas autorisé dans le fossé départemental RD611. », non seulement la société Colas va contrevenir à ce�e interdic�on, mais ce faisant, elle va polluer les sols, les eaux de surface, (l'Orbieu et le lac de pêche de Ferrals sont très proches) et donc les algues, les poissons que les pêcheurs vont consommer et bien sûr la nappe phréa�que. Quel curieux sens de la protec�on de l'environnement… à proximité de la vigne de la Fraternité qui se veut une approche sensible du territoire pour les enfants des écoles. Mais voyons, « ils vont imperméabiliser le sol »… Allo, Monsieur Hulot ! Et n'oubliez pas que nous sommes dans une région soumise à des violences météorologiques qui vont empirer avec le changement clima�que et que si ce�e année les pluies ont été abondantes, nous avons été en déficit hydrique les deux dernières années ce qui nous oblige à une ges�on de la ressource extrêmement rigoureuse. Sans parler des vents dominants, cers et marin dont l'intensité et le nombre de jours augmentent. 4-Quant à l'intégra�on paysagère… On pourrait rire si ce n'était tragique. On nous dit que le site sera entouré de gabians et qu'on va planter des arbres… Des arbres qu'il faudra bien arroser et qui cacheront peut-être la centrale dans 50 ou 70 ans quand elle aura cesser de fonc�onner parce qu'on aura trouvé d'autres procédés, d'autres revêtements n'u�lisant pas les dérivés du pétrole dont on veut nous faire croire qu'ils sont renouvelables… Ce�e centrale sera une véritable pollu�on visuelle, une a�einte à la beauté du paysage, quand, sortant de l'autoroute, au lieu de voir se dessiner au loin la ligne magique des Pyrénées, nous serons accueillis par une énorme masse de béton d'où émergera une haute cheminée répandant ses fumées toxiques. Charmant spectacle…parfum exquis. 5-Et les déchets... Pas de déchets nous dit-on...même quand il s'agit de remplacer le charbon des filtres… Comme ce sera confié à des sous-traitants, il n'y a pas de déchets !!! De qui se moque-t-on ? 6-j'allais oublier la sécurité rou�ère… Circulez, y a rien à voir. Une rota�on toutes les 3 minutes dans le meilleur des cas qui va en rajouter sur la pollu�on atmosphérique. Comment les cars scolaires (pour ne parler que d'eux) vont-ils affronter ce�e noria ? Des kilomètres de bouchons en perspec�ve, un vrai paradis de l'automobiliste. 7-Et la pollu�on sonore? Les poussières ? Ah pardon, il n'y aura pas de poussières, les camions seront bâchés… et le reste on va le brumiser et même l'arroser... il n'y aura pas de bruit les aver�sseurs de recul ne s'entendront qu'à 10 mètres et c'est bien
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connu, les camions qui roulent ne font pas de bruit...
8- Et les retombées sur l'économie ? le vignoble dégradé après tout le travail sur les AOP et IGP, le tourisme en baisse (qui veut venir respirer le parfum du bitume?), l'immobilier en perte de valeur, les emplois qui vont se délocaliser, etc…, etc … Billevesées, billevesées... Mais à quoi pensent nos élus? Pour 174 000 euros de terrains, ils vont détruire notre région? A qui profite le crime?
"Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent agir et qui refusent d'intervenir. " disait Albert Einstein
Alors, Monsieur le commissaire-enquêteur, soyez assuré que nous ferons tous les recours possibles et réfléchissez bien à votre responsabilité, (y compris au pénal pour mise en danger de la vie d'autrui) avant de prendre votre décision... Avec mes meilleures saluta�ons. Hélène Viale
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