La Marseillaise L’Hérault du Jour mercredi 31 juillet 2013 CULTURE 13 Festival de Barjac

Regard. Six peintres s’expriment en Au programme direct sur de grandes toiles. Aujourd’hui 17h00 - Chapiteau La chanson en Emilie Cadiou. (Fr) Electron libre, comédienne, chan- teuse et accordéoniste, Emilie Cadiou interprète ses textes et peinture musiques et distille un univers décalé, teinté de cynisme et d’en- vies... musicophages. n Ils sont six, et ils sont peintres, chez elle. Cette artiste propose Ses chansons écrites et compo- installés auprès du chapiteau du des cours et stages sur Saint-Am- sées au fil des années sont réu- festival de Barjac et sur la place du broix, et apprécie de répondre à nies dans ce spectacle intitulé village. On y trouve Bettina K, Va- cette commande, pourtant c’est la « La mangeuse d’accordéon », où lérie Prats, Jean-Pierre Brethon, première fois, et la limite de temps Yvette Theraulaz. eloïse hermitte-meunier une femme d’aujourd’hui chante Sylvia Bottiau, Jean-Marc Stetka est de trois jours seulement ! ses amours tragi-comiques dont et Jack Vidal. Tous font partis de Valérie Prats, professeur d’arts- elle se console comme elle peut en l’association « les contemporains plastiques dans un collège de St mangeant son accordéon. parallèles », basée à Nîmes. Ce Ambroix, joue également le jeu Gifle. La comédienne suisse Yvette www.myspace.fr/ projet de peinture en public est avec plaisir. Elle s’inspire de l’am- lamangeusedaccordeon financé par le conseil général du biance aux alentours du chapiteau Theraulaz a subjugué le public. 18h30 - Chapiteau Gard, qui fournit toiles et struc- et des concerts qui s’y passent, Pauvres Martins (Fr) tures. Chacun des artistes a, au- pour faire son tableau. Elle avait Profondément inspirés par les paravant, envoyé un croquis de la déjà fait une commande publique plus grands chanteurs, ils se dé- création qu’ils souhaitaient faire, de neuf mètres par trois sur des De ce féminisme, font peu à peu de leurs influences et ils sont tous venus afin d’effec- panneaux de chantier en Nor- et proposent aujourd’hui une tuer leur travail, en s’inspirant mandie, mais est heureuse de ce œuvre originale et tranchante. de leur croquis. Ainsi, Bettina K contexte de festival. Les constructions musicales aussi a-t-elle déjà participé au festival Vous pourrez profiter du spec- on en redemande riches qu’innovantes participent Jazz à Junas, et à un événement tacle vivant, évoluant chaque jour, à la tension dramatique du spec- en Avignon ; aujourd’hui, elle pou- jusqu’à jeudi ! tacle. suit son travail à Barjac près de Eloïse Hermitte Meunier n C’est une des raisons pour les- nique Pestel notamment. Experts en enjolivure du quoti- quelles on aime le festival Chan- On ne peut pas dire qu’Yvette The- dien, ils débusquent dans des si- sons de parole, chaque année il raulaz chante toujours très bien, tuations ordinaires et chez des réserve au public au moins une techniquement parlant. Mais l’en- personnages quelconques la ma- grosse surprise, de ces spectacles semble est d’une telle force que ce tière première d’histoires rocam- que l’on garde en soi, qui nous n’est même plus le sujet. Ce n’est bolesques. Humour et émotion accompagnent un certain temps, pas une chanteuse, c’est une comé- s’entremêlent pour agiter l’appel qui nous nourrissent et auquel on dienne qui chante et la perfection à l’intelligence. ne s’attendait pas. technique, à ce niveau, ça devient www.facebook.com/ Ce fut le cas, lundi soir avec Yvette hors sujet. Elle interprète, pro- pauvresmartinsofficiel Theraulaz. Un mélange de textes pose une parole et des choix d’ar- 21h30 - Cour du château et de chansons pour raconter l’his- tiste. Il n’y a qu’une chanson qui Pascal Rinaldi (Suisse) toire des femmes, l’histoire d’une pouvait conclure un tel spectacle Poète aux textes profonds, violents femme (son histoire ?) et celle du et c’est bien celle-là qu’elle a choi- ou crus, mots-miroirs qui mettent féminisme. Des textes forts, non si : Vanina de Véronique Pestel ; à nu nos âmes qui se planquent, il sans brutalité, dans le vocabu- parce que, en trois minutes pour sait nous dévoiler en se racontant. La création va se poursuivre jusqu’à demain. quentin jouve laire autant que dans le propos. la chanson, en une heure trente Mélodiquement sa guitare et sa Un humour très personnel, une pour le spectacle c’est la même voix font le reste ; l’ensemble est folie nécessaire, utile pour aller chose qui est raconté. Destin de à la fois justement moderne et au bout, à l’extrême des choses. femme, destin des femmes et l’his- intemporel. Daniel Helin. Un des bons moments du Des chansons bien choisies chez toire d’un siècle qui a tout changé Sa plume pleine de tendresse et Ferrat, Brassens, Barbara, Julien pour elles : le XXème. d’humour, son sens indéniable de chapiteau, petit goût de revenez-y. Clerc, Anne Sylvestre et Véro- Isabelle Jouve la composition musicale, l’abou- tissement remarquable de ses ar- rangements, en font un artiste très précieux qui sait nous transporter Le courage Ballade. Michel Boutet a présenté lundi des rivages moelleux de la ten- dresse aux falaises rocailleuses du soir son dernier opus. doute existentiel. http://www.pascalrinaldi.ch/ des timides Graeme Allwright (Fr/Nz) Un artiste majeur, à la voix inimi- Un univers table, emplie d’une émotion grave n « Je ne monte sur scène que sans raisons, enfin pas souvent, et profonde ! Graeme Allwright, quand j’ai un triomphe ». C’est il y a toujours quelque chose de globe-trotter infatigable, « entre sur ces premiers mots emplit plus profond dans ses textes, un et zen », (F. Tenaille, d’ironie que Daniel Helin entama cœur ouvert n’ayant pas peur de profond et clair fév. 2010), offre à son public de son concert sous le chapiteau de descendre de scène pour chanter nombreuses balades éternelles Chanson de Parole a Barjac lundi parmi le public, livrant des chan- qui parlent d’ amour, de paix , de après-midi. sons d’humour noir, comme des n Ca avait déjà fort bien com- Boutet est profond et simple à la liberté. C’est sur des airs de harpe, de souvenirs d’un ami longuement mencé. La soirée de samedi était fois. La vie. La vie telle qu’il la Des hommages à , violon, de basse ou encore piano hospitalisé. passionnante, celle de dimanche voit, telle qu’il veut nous la mon- ou . Des maitrisés du bout des doigts de Daniel Helin ressemble à un avec Alexandre Poulin et Gilbert trer, des images des idées à par- nouvelles chansons et des plus sa partenaire, que le personnage monde recroquevillé et attirant Lafaille était fort belle et lundi tager. Le titre de son dernier al- anciennes comme des hymnes qui singulier de Daniel se greffe. Poète qui clame, et fort, ses textes et soir le public était aux anges (voir bum et de ce spectacle présenté à appartiennent à notre histoire, attachant au texte fin et subtil au aime les frissons de vie que sa ci-dessus). Que nous réservent les Barjac lui va bien : La ballade de notre patrimoine. Pour le plaisir premier abord, Daniel Helin est en lui procure, « je vais commencer soirs suivant ? Jean- Guy Douceur. de réunir sur scène ses amis mu- fait une véritable surprise d’iro- doucement, pas parce que des fois Ca avait déjà fort bien commencé, Né en région Poitou en 1951, Mi- siciens qui parcourent les routes nie musicale, tel un pétard dont je comprends pas mes textes, mais lundi soir, avec Michel Boutet. chel Boutet chante depuis 1972. avec lui depuis longtemps, Erick la mèche se serait humide, Daniel parce que je veux vivre en les chan- Dans cette soirée que l’on n’est Dans les quinze ans qui suivent, Manana, guitare et voix et Dina est insaisissable de retournement, tants ». pas prêt d’oublier, Michel Boutet il enregistre quatre 33 tours avant Rakotomanga, contrebasse et d’explosions satirique mais pas Il fait partie de ses gens timide c’était un peu le calme avant la de se consacrer à l’écriture drama- voix, Graeme Allwright, chante, vulgaire ; il peut en arriver à être qui « savent montrer leur bite mais tempête et cette douceur là fait tique et au conte. Il est revenu à la avec la même fraîcheur et le même cru mais c’est pour mieux faire pas dire je t’aime », dont on res- du bien. Des musiques riches, chanson en 2005 avec La Cordillère bonheur de partage, devant des ressortir le poids des mots et nous sent l’envie d’écouter leur délires, superbement défendues par des des anges. Suivi donc en 2009 de La salles combles réunissant un large faire en rire. parce qu’on sait qu’au fond cet hu- musiciens de talent, des textes ballade de Jean-Guy Douceur, qui public, transcendant les généra- Son « impudeur timide » nous at- mour noir, cette satire continue, bien écrits, simples et subtils, une est son septième album. tions et abolissant les frontières tache à son texte qui en devient est une carapace qui cache une interprétation toute en discrétion, On attend la suite avec impatience. musicales. plus intime que lourd. chaleureuse personnalité. en retenue, avec une pointe de I.J fr.wikipedia.org/wiki/Graeme_ Car Daniel Helin ne fait pas rire Quentin Jouve mélancolie, l’univers de Michel http://michel-boutet.com. Allwright 104c