Dossier : PAVLOV'S DOG

Chienne de vie !

Un dossier préparé par Hubert Allusson, Laure Dofzering & Bruno Cassan.

KOID'9 n°64 – Janvier 2008 - P/3 La publication simultanée de 3 estampillés Pavlov’s Dog par le label Rockville (distribution Point Music/Musea) nous conduit à consacrer un dossier complet sur ce groupe américain assez méconnu, mais à l’histoire rocambolesque. Très prisé des amateurs de progressif mélodique, Pavlov’s Dog est également abhorré par tous les allergiques à la voix stridente et chevrotante de son leader David Surkamp, pouvant rappeler celle de Geddy Lee (en plus extrême encore). Avant d’étudier la discographie du groupe, plongeons-nous dans sa riche biographie

Dans ce dossier : - Biographie p 07 - Discographie p 08 - Arrow Festival 2006 p 10

KOID'9 n°64 – Janvier 2008 - P/4 BIOGRAPHIE :

La carrière de Pavlov’s Dog fut courte. En 1974, il était dollars. "Carver s’est cassé. Les producteurs m’ont dit que la signé pour 650.000 dollars par ABC, devenant de ce fait le nouveau présence de sur l’ ferait de la pub et serait bon groupe le mieux payé des Etats-Unis. 3 ans plus tard, il se retrouvait pour relancer le groupe. On me disait que je serais crédité comme viré avec pertes et fracas. Que s’est-il donc passé ? membre à part entière et que je pourrais continuer à jouer en live. L’esprit a quitté le groupe avec Carver et Hamilton et quand j’ai vu Le groupe est fondé à St Louis (Missouri), sur les rives du Mississipi, que je n’étais pas crédité sur "", j’ai décidé de en 1970 par Mike Safron, un jeune batteur de 19 ans ayant partir", avoue amèrement Mike Safron qui voit son bébé lui accompagné Bo Diddley, Albert King et Chuck Berry. Son but est échapper. 4000 $ d’indemnités, trois mois de préavis pour assurer la de mélanger influences classiques, rhythm & blues en "onstruisant un tournée et au revoir Mike… En réalité, Scorfina expliquera plus tard mur sonore de violon, plutôt que de cuivres" (dixit Safron lui- que Pearlman et Krugman, lassés de l’autorité et de l'entêtement même). Le premier musicien recruté est son camarade de jeu chez de Mike Safron, avaient demandé au groupe de choisir entre eux et Berry, le bassiste Doug Rayburn. Rapidement, Rayburn quitte le lui… Lorsque Bruford arrive en studio, Safron le laisse jouer sur son groupe pour partir jouer en Californie. Safron rencontre alors kit de batterie. En fait, la participation de Bill Bruford à l’album se Richard Nadlar, un flamboyant violoniste qui change son nom en révèle catastrophique, car en rentrant en studio l’ex Yes ne connaît Siegfried Carver. C’est lors d’une audition pour le poste de ni les chansons, ni le groupe lui-même, réalisant ses parties de guitariste que Safron et Carver font la connaissance de David manière alimentaire, sans réel feeling. Si les chansons de "At the Surkamp. Celui-ci s’avère piètre instrumentiste, mais dès que le sound" sont excellentes, l’album ne vaut pas son prédécesseur pour couple lui demande de chanter quelque chose, se produit un déclic. cette raison principale. Pavlov’s Dog, diminué de son épine dorsale Jamais personne n’avait chanté comme cela jusqu’alors. Sans doute et augmenté d’intervenants tels que Bruford, Andy Mc Kay (Roxy trop extrême pour plaire au commun des mortels, cette voix Music), Eliott Randal (Steely Dan) ou Michael Brecker (Step’s particulière va pourtant conduire à identifier le son Pavlov’s Dog dès Ahead) n’est plus… Tom Nickeson (claviers) remplace Hamilton et les premiers instants. Les influences de Surkamp sont Family, Kirk Sarkisian (batterie), Safron. Le nouveau line-up travaille et Fairport Convention, Robert Wyatt. "e n’ai jamais essayé de enregistre en 1977 "Has anyone here seen Siegfried ?", titre chanter, ni de composer comme quiconque", aime t-il préciser provisoire du 3ème album. A peine terminé, Surkamp s’en va. "Je aujourd’hui. C’est Rick Stockton qui remplace Rayburn à la basse. n’en pouvais plus. On se bagarrait tout le temps, chacun se prenant La guitare est confiée à Steve Levin tandis que la chanteuse pour un compositeur et un chanteur, ce qui ne me laissait plus anglaise Lexa Engle est embauchée pour soutenir Surkamp. Levin beaucoup de place", explique David Surkamp. Pavlov’s Dog était s’en va rapidement et Safron se tourne alors vers Steve Scorfina, le plus inconnu des grands groupes et si par endroit il jouissait d’un un excellent guitariste ayant joué un temps avec REO Speedwagon. statut égal à Led Zeppelin, il faut bien reconnaître que partout Lexa Engle quitte le groupe et Safron embauche deux claviéristes, ailleurs, personne n’avait entendu parler de lui. Colombia laisse le virtuose David Hamilton (ex Syro Flashcat) et son pote Ray tomber le groupe: Scorfina et Nickeson se retrouvent avec un Rayburn, de retour de LA, qui laisse sa basse au profit du mellotron. album, plutôt bon d’ailleurs, sur les bras. 1000 copies sont pressées L’adjonction de cet instrument donnera un petit côté Moody Blues et paraissent sous la forme de pirate officiel sous le titre "St Louis ou Barclay James Harvest à la musique de Pavlov’s Dog. hounds" pour éviter des problèmes juridiques avec Colombia. Avec Pourtant, le recrutement de Rayburn ne fait pas l’unanimité parmi trois albums, pourtant tout à fait honorables, mais aux destinées bien les membres du groupe qui se demandent pourquoi faire les frais différentes, Pavlov’s Dog a manqué le coche. Safron résume la d’un second claviériste, alors que le groupe n’a pas encore fait ses situation : "nous avons laissé nos vies dans les mains de Powell qui preuves. "Ils étaient tous contre moi, mais je voulais de Doug dans ne les a pas réalisées. Nous étions si jeunes et vulnérables, nous le groupe. C’est un musicien très créatif !" voue Safron. n’anticipions rien. Nous signions tout, les droits, tout. Nous gagnions Effectivement, lui et Surkamp se révèleront les principaux entre 10.000 et 20.000$ par soirée et nous étions à un salaire fixe compositeurs. C’est grâce à la station radio KSHE que Pavlov’s Dog hebdomadaire de 150$ chacun. Nous ne comprenions pas ce qui se va décrocher son contrat discographique. La démo de "theme from passait autour de nous. Techniquement Powell était le meilleur Subway Sue" va être diffusée inlassablement créant un intérêt manager. C’était seulement que nous étions des gamins qui voulaient manifeste du plus gros promoteur du Missouri, Ron Powell, qui va être reconnues comme des rock stars". persuader ABC de les signer. Le groupe est envoyé à New York pour Surkamp et Rayburn s’en vont à Seattle où ils fondent enregistrer le premier album "" sous l’égide des Madshadows, puis Radio Lemmings et enfin Hi-Fi. producteurs de Blue Öyster Cult, Murray Krugman et Sandy 10 ans après le troisième album, Pavlov’s Dog se réunit (sans Pearlman. Cet album, constitué de 10 courtes chansons, se révèle toutefois Hamilton et Stockton, Rayburn tenant la basse) pour une un sans faute, sans conteste l’album phare de Pavlov’s Dog qui série de concerts. En 1990, un quatrième album, "Lost in America" encore aujourd’hui figure dans les albums indispensables du rock (réédité également cette année par Rockville avec des bonus live) prog (la magazine US Progression le classe à la 27ème place). La voit le jour sous la houlette de Surkamp et Rayburn, avec des plupart des chansons sont écrites par Surkamp qui devient contributions de Scorfina et de Sarkisian. En 1995, Mike Safron progressivement le leader du groupe. Jeune, il souffrait d’asthme et sous le patronyme de Pavlov’s Dog 2000, produit "End of the ne pouvant faire de sport, il s’est plongé dans la lecture de livres de word", un mini album sympathique de 5 titres, dont l’aura ne légendes et d’heroic fantasy. Ceci l’a profondément marqué dans sa dépassera pas la banlieue de St Louis. Outre la batterie, il tient manière de composer. L’excellent "Julia", premier titre de l’album, également le chant et plutôt pas mal je trouve dans un genre proche paraît en single. "Un de mes meilleurs solos de guitare devait figurer de Meat Loaf. Il garde néanmoins le projet de reformer Pavlov’s dessus, mais lorsque j’ai écouté l’album, il avait été remplacé de la Dog avec les membres originaux. Cet espoir se concrétise il y a deux flûte"» se souvient Scorfina. Ce solo joué par Hubert Laws a été ans, lorsque David Surkamp propose que Pavlov’s Dog joue au voulu par Safron, à l’époque chef incontesté. Laws, très mécontent bénéfice d’une association caritative, gérée par son beauf et destinée de ce solo, avait d'ailleurs demandé à ne pas en être crédité. La à aider les enfants cancéreux. Les musiciens du premier album pochette est une lithographie du 19ème siècle, signée Robert Vernon. répondent présents, exception faite de Siegfried Carver qui n’a plus Autre anecdote : Safron a remixé entièrement l’album, mécontent envie de s’embêter. "Siegfried est un républicain. Il n’a pas de de la production du tandem Krugman/Pearlman. "Pampered compassion. (…) C’est un conservateur républicain. Ces gens là menial", à peine sorti, ABC abandonne son poulain. Powell signe un méprisent les enfants", balance âprement Surkamp. Le show nouveau contrat de 600.000 dollars (!) avec . rapporte 161.000 dollars. Bill Gates autorise le groupe à diffuser le Safron reste intimement persuadé que Powell a fait concert en boucle sur le net. Un DVD doit voir le jour mais Scorfina intentionnellement capoter le contrat avec ABC pour signer avec et Nickeson s’y opposent s’ils n’en récoltent pas personnellement les Columbia. Par contre Scorfina et Surkamp, satisfaits du gains. Il y a de l’eau dans le gaz (cela devient décidément une changement de label, pensent que ABC étaient contre eux depuis le habitude !) : Pavlov’s Dog implose une nouvelle fois. Surkamp, départ de la société de son ancien président, Jay Lasker : les radios Rayburn et Safron continuent l’aventure, tandis que Scorfina et ne voulaient plus diffuser Pavlov’s Dog car la voix de Surkamp Nickeson sont virés. Quant à Hamilton et Stockton, ils ne peuvent "indisposait" soi-disant les auditeurs. Ces tensions aboutissent à la participer aux suites des aventures canines pour raison de santé. Une sortie simultanée de "Pampered menial" sous les deux labels, avec tournée européenne passe par le Spirit (Verviers, Belgique) au deux pochettes différentes ! L’Australie, le Danemark, la France et la second semestre 2006. Aux côtés des 3 rescapés, figurent trois Nouvelle Zélande lui réservent un accueil chaleureux. Pourtant, le nouveaux musiciens : la claviériste Royal Robbins et le guitariste split est tout proche… Le management monte les musiciens les uns Ray Schulte (qui ont tous deux joués avec Surkamp au début des contre les autres : Powell veut que Surkamp devienne une icône années 70), ainsi qu’une jeune violoniste/choriste talentueuse. Pour solo, entourée de requins de studio. Résultat, 3 musiciens sont l’instant, l’histoire du chien de Pavlov s’arrête là, mais un nouveau évincés de Pavlov’s Dog : les deux créateurs du groupe, Mike rebondissement n’est pas impossible. Safron et Siegfried Carver, puis David Hamilton qui a réussi à Cousin Hub négocier sa participation à "At the sound of the bell" contre 10.000

KOID'9 n°64 – Janvier 2008 - P/5 DISCOGRAPHIE : 1975 – PAMPERED MENIAL (Columbia/CBS)

Un an à peine plus tard, les chiens sont de nouveau lâchés ... enfin ce qu'il en reste. Safron et Carver ont déjà quitté la meute dans laquelle tout le monde s'entretue plus ou moins pour être le chef ! Thomas Nickeson fait Quand j'étais jeune et que j'achetais des disques de hard-rock (et oui, on son entrée à la guitare acoustique et aux harmonies. Pour le reste c'est ne disait pas encore “metal”, c'est dire si ça date et s'il est grand temps une multitude de musiciens de studio qui viennent prêter mains fortes à que je songe à me faire remonter la poitrine ...) il y avait un encart Surkamp et sa bande. Trop peut-être ... même si ce ne sont pour publicitaire, de couleur rouge me semble-t-il, présentant d'autres pièces certains pas des moindres : Bill Bruford à la batterie, Andy Mackay et angulaires du genre. Les 2 premiers albums de Pavlov's Dog, que bien Michael Brecker aux saxophones... etc ... des ouvrages considèrent d'ailleurs souvent comme les seuls du groupe, y Pour le coup, le côté rock a totalement disparu et l'album s'écoule figuraient. Mais au milieu des Blue Oyster Cult ou Judas Priest, quelque gentiment de ballades en ballades sur ses 34 minutes. C'est sans doute un chose ne collait pas ! Ces pochettes n'étaient pas typées “hard-rock” (et peu trop, on a le sentiment que le groupe a cherché à refaire 9 fois "Julia", oui, on a beau avoir 16 ou 17 ans, on se rend déjà compte que chaque grisé par son mini succès. Certes, tous les titres sont encore une fois genre à ses codes, ses clichés et que souvent une pochette en dit déjà superbes, avec une mention spéciale à "she came shining" et "valkerie", long sur le contenu du disque). les interventions de Steve Scorfina à la guitare rares mais lumineuses. Finalement quand bien des années plus tard j'ai enfin écouté ces albums, Malheureusement il manque un violon à temps plein et un petit grain de non seulement je n'y ai vraiment pas vu la moindre trace de hard-rock, folie dans ce disque, si bien que l'on se retrouve en présence d'une mais pire, je les ai trouvés assez insupportables. La faute à la voix de musique plus convenue qui rappelle par moments un Barclay James David Surkamp bien sûr, comme tout le monde ! Et aujourd'hui que je Harvest des débuts mâtiné d'un petit côté pop à la Supertramp et des m'y suis enfin habitué et que plus j'écoute "Pampered menial" plus je le petites touches jazzy, folk ou classiques par-ci par-là. C'est très bien fait trouve sublîme, on veut nous vendre ça comme du rock progressif ! mais la pleiade d'instrumentistes n'arrive cependant pas à sublîmer ce qui Mouais, si on veut ... Surkamp lui-même semble se ranger dans cette aurait pu être un deuxième coup de maître. case. Autant dire que le groupe n'est pas prêt d'être réhabilité dans les Vous l'avez compris, dans l'absolu cet album est très bon, mais il souffre medias ! malgré tout d'un défaut de taille : "Pampered menial" ! Contrairement à ce Et pourtant, vraiment, j'insiste, ces 34 minutes sont une pure merveille de que beaucoup de monde pense, les aventures de Pavlov's Dog ne mélodies et d'arrangements raffinés. Tout y est minutieusement en place, s'arrêtent pas là. La débandade non plus d'ailleurs, puisqu'une nouvelle des violons de Siegfried Carver, à la guitare de Steve Scorfina, aux mouture du groupe sort dans la plus grande confidentialité, et dans la plus claviers et mellotron de David Hamilton et Doug Rayburn qui donnent grande confusion également, un troisième album en 1977 sous 2 noms de parfois un petit air de Procol Harum, notamment sur "fast gun". Et par groupe différents et 2, voire 3, titres différents ... Mais je laisse le clavier dessus tout cela il y a cette voix si contreversée, si irritante pour qui ne d'ordi à notre Cousin ... voudra pas l'accepter. Tremblante, aigue, d'apparence si fragile, elle type Laure Dofzering à jamais la musique de Pavlov's Dog comme une AOC. Mais réduire l'identité du groupe à ce seul élément serait aller un peu vite en besogne 1977 - HAS ANYONE HERE SEEN SIGFRIED ? car elle résulte de l'alchimie de 7 membres totalement en osmose (tout au moins musicalement) et déjà à l'apogée de leur art. Plus dure sera la (Rockville/Point Music) chute, pour s'en convaincre il suffit d'écouter les albums suivants qui, chahutés par les incessants changements de personnels, n'atteindront plus jamais ce niveau d'excellence. De l'intro au façon Chopin de la ballade "Julia", qui aura sa petite heure de gloire en single, aux dernières notes de la mini suite progressive (effectivement !) "of once and future kings" tout est dit. "Preludin" est un instrumental mêlant rock et classique à l'origine de 9mn réduit à 2 par Sandy Pearlman, le producteur, "natchez trace" et sa guitare tranchante mettent le feu aux poudres (sans doute le fameux côté hard-rock ...), tandis que "episode" et "late november" reprennent le flambeau de "Julia". Mais les 2 chefs d'oeuvre de ce premier album sont à mon avis "song dance" et "theme from subway Sue" qui comme "of once and future kings" condensent en même pas 5 mn diverses ambiances allant de la ballade au rock dur en passant par des touches jazzy, le tout sous une orchestration luxuriante, mais jamais écoeurante ni démonstrative, que le violon, la guitare et le piano ne cessent de réinventer. Alors progressive cette musique ? Oui, sans doute un peu. Il est vrai que dans ces 3 derniers titres Pavlov's Dog réussit en quelques minutes ce que beaucoup d'autres delayent sur un bon quart d'heure, quand ce n'est pas deux ! Je pencherais plus pour un certain rock anglais des années 70, une démarche dans l'esprit assez similaire à Jethro Tull par exemple Avis aux amateurs des deux premiers albums de Pavlov’s Dog ! Le 3ème (sans que la musique y ressemble en quoique ce soit) avec une voix à vient enfin d’être réédité, ou plutôt édité devrais-je dire ! Jusqu’à présent l'opposé total, un violon remplaçant la flûte et des mélodies beaucoup plus "Has anyone here seen Sigfried ?", nom de code de ce fameux troisième travaillées. Oui, j'ai bien écrit anglais tant il est vrai que ce disque sonne disque, n’était sorti qu’en bootleg sous le titre de "St Louis hounds" en beaucoup plus européen (ce violon un peu slave !) qu'américain, ce qui 1977 et "Third" en 2004 (sur la collection double CD de l’obscure label explique sans doute l'oubli total dont souffre le groupe sur ses propres australien 2000 Fruitgum). Il s’agit ici de l’album le plus varié et bigarré terres (les albums n'y ont jamais été réédités) alors que le vieux continent de Pavlov’s Dog, truffé de mélodies enlevées et de soli bien troussés. lui permet de retourner à nouveau... un peu ! Pourtant, l’ambiance dans le groupe à cette époque était au plus bas. D’un Quoiqu'il en soit, voila assurément un album à posséder obligatoirement, côté, il y avait Surkamp, Doug Rayburn et le manager Powell, et de bien qu'aucune liste de "discothèque idéale" ne le mentionnera ! l’autre le reste du groupe. Surkamp a toujours renié cet album le jugeant Laure Dofzering indigne de son talent. Pour ma part, je trouve cet album rondement mené, certes pas toujours progressif, mais particulièrement émouvant et représentatif du vrai style de Pavlov’s Dog. Surkamp a depuis produit 1976 – AT THE SOUND OF THE BELL des oeuvres beaucoup plus indignes que cet album là!! Sa voix est ici plus (Columbia/CBS) facile à digérer que d’habitude évoquant ici plus Rodger Hogdson que Geddy Lee. Les guitares sont belles et les claviers tout en étant un peu KOID'9 n°64 – Janvier 2008 - P/6 moins symphoniques que sur les deux opus précédents, offrent de jolies partitions. L'album s'ouvre par "only you" une ballade grandiose à grands renforts de mellotron. Suit le plus joyeux "painted laday" où c'est le piano syncopé qui mène la danse et où la guitare de Scorfina fait des merveilles : on dirait quasiment du Supertramp! "Falling in love" poursuit dans une veine légère avec un petit côté country fort à propos. Sur "today" aux saveurs acoustiques, guitares et piano se tirent la bourre alors que Surkamp chante de manière merveilleusement dramatique. Avec "trafalger", plus rock et syncopé, Pavlov's Dog pique le riff de "cities on flames" de Blue Öyster Cult, mais l'utilise de manière plus funky avec un Scorfina en état de grâce. "I love you still", le groupe revient à un propos plus country rock où Surkamp crie son amour sur fond de guitares aux sonorités très américaines. Ses origines du middle-west, il les revendique encore une fois sur le blues-country "Jenny" avec ses choeurs détendus. De la flûte, des gratouillis acoustiques, "it's all for you" signé Scorfina (une fois n'est pas coutume) est une ballade beatlessienne où le guitariste s'essaie au chant avec réussite. Surkamp reprend le dessus avec "suicide", un titre dramatique dans la veine des deux premiers albums avec grand renfort de mellotron et de moogs. En parlant de suicide, la rumeur courait à l'époque que le chanteur, très déprimé, avait souhaité en finir avec la vie. Il se trouvait, paraît-il, hideux à ne plus pouvoir soutenir Curieusement en 1995 Mike Safron reprend possession de son bébé et lui son reflet dans la glace. Info ou intox? L'album s'achevait avec l'émouvant rajoute 2000, sûrement pour éviter un procès, ce qui est un comble instrumental symphonique "while you were out", composé par Nickeson puisqu'il est quand même le fondateur du groupe. Peut-être aussi pour où le mellotron prend encore une grande place. Trop court bien marquer que ce mini album n'a rien à voir avec le Pavlov's Dog malheureusement. Dommage que ce disque n'ait pas été diffusé à grande d'antan puisque qu'aucun des 5 musiciens qui l'accompagnent n'a laissé échelle à l'époque, car nul doute qu'il aurait récolté les honneurs. Si je de traces discographiques dans le groupe auparavant. rajoute que le CD (culminant à près de 80mn) est complété par 10 titres Et pourtant il sème le doute car curieusement sa voix n'est pas si live de la grande époque, c'est-à-dire capturés en 75 et 76 (!), je pense différente et tout à fait dans la continuité de celle de Surkamp. On se que vous n’allez pas hésiter une seconde à acheter cette galette. demande même s'il n'y a pas purement et simplement imitation. A noter Siegfried Carver au violon est particulièrement inspiré, notamment sur que Steve Scorfina était au départ ce cette nouvelle aventure mais n'a "song dance" et "of once and future king". 5 extraits de "Pampered" donc, pas enregistré ce 5-titres. 2 de "At the sound" ("she came shining" et "did you see him cry") et 3 Au niveau composition Safron ne retrouve pas l'état de grâce de "song inédits ("a little better", "a look in your eyes" et "I wait for you") dance", le seul titre (et quel titre !) qu'il avait jadis signé pour le groupe. constituent ces bonus live. Le résultat est un rock pas désagréable mais passe-partout quand même, Cousin Hub calibré "grand public" qu'il ne touchera pourtant jamais, ceci dit supérieur à "Lost in America" qui porte assez bien son nom ! Bref, pas de quoi faire saliver le chien ! Il est de plus pratiquement introuvable, excepté sur le 1990 - LOST IN AMERICA double CD "Pavlov's Dog Collection" (intégrale des 5 albums) sorti chez (Rockville/Point Music) 2000 Fruitgum en 2004, label australien peu scrupuleux qui a une facheuse tendance à regrouper les albums par 2 en écourtant les titres pour tout caser, les cas échéant, sur 80 minutes ! Laure Dofzering

1975 - LIVE AT THE AMBASSADOR (enregistrement "pirate")

L’album de reformation, sorti confidentiellement en 1990, est réédité pour le plus grand bonheur du fan indécrottable de Pavlov’s Dog et de la voix inimitable de Surkamp. Personnellement, je ne le connaissais pas jusqu’à aujourd’hui et à la première écoute, je me suis dit que je n’avais rien perdu. A la seconde, je me suis de la même chose, mais j’ai trouvé cet album de pop rock plutôt plaisant, même s’il ne soutient pas la comparaison avec ses trois aînés. A croire que chaque nouvel album est moins bon que le précédent. Les morceaux de Surkamp et Rayburn, Dernière minute ... Reçu 2 jours avant le bouclage de ce numéro j'ai tout seuls rescapés de la grande époque, sont pourtant réussis ("lost in juste eu le temps d'écouter 2 petites fois ce live afin de vous en toucher America" est un tube en puissance), mais s’est l’instrumentation qui me quelques mots. gène. Une batterie au son de boite à rythme (piteux Frank Kriege) et des Le son déjà. Bon, il ne faut pas s'attendre à de la grande hi-fi. La claviers globalement froids et ternes (Rayburn ne s’est pas surpassé, provenance de ce concert date d'une diffusion sur la radio FM américaine c’est le moins qu’on puisque dire) qui résonnent très années 80. Par KSHE-95 en 1975, donc probablement sur un bon vieux magnéto à contre, l’idée d’avoir pris une saxophoniste (Michele Isam) est une bandes. Laquelle bande a traversé les ans pour finalement être transférée bonne chose car on retrouve les sonorités Roxy music apportées par sur CD des lustres plus tard, lequel a été rippé en mp3 avec pertes et Andy Mc Kay sur "At the sound of the bell". L’intérêt de cette réédition fracas, lesquels ont servi à refaire un CD... et ainsi de suite ! En réside sur surtout par les bonus live. 4 datent de la tournée "Lost in conclusion, le CD en ma possession 32 ans plus tard a un son un peu America" de 1990, dont on retrouve 2 extraits de "Pampered menial" sourd, saturant parfois, mais tout de même tout à fait audible. ("late november" et "theme from Subway Sue") et 2 de "Lost… " ("you Et heureusement car musicalement ce concert est d'un grand intérêt. Le and I" et "brown eyes"). Les 4 autres proviennent de performances groupe y joue à domicile (St-Louis) au tout début de son éphémère gloire acoustiques de David Surkamp avec sa femme en 2005/2006 en un répertoire des plus ambitieux. Cela commence par mes 3 titres fétiches Allemagne. Ne vous attendez pas à un grand son, il s’agit de prises (cf chro de "Pampered menial"): "song dance", "theme from Subway Sue" d’audience, correctes mais sans plus. Pour la collection… et "of once and future kings" dans de magnifiques versions où la voix de Cousin Hub David Surkamp donne des frissons. Puis l'instrumental "preludin", enfin dans sa version intégrale, près de 10mn incluant solo de batterie et très 1995 - END OF THE WORLD belles parties de guitare, de violon et d'orgue. Au programme également (Kanned Goose) le beau "fast gun" et l'énergique "natchez trace". Mais l'intérêt de ce live, ce sont 3 titres totalement inédits, "just spring", "I wish it would rain" et "better everyday" à priori disparus très vite du répertoire. 3 longs titres où le violon de Siegfried Carver est très "free" et qui placent le groupe dans un rayon beaucoup plus proche de l'esprit Van Der Graaf Generator que d'une pop à la Supertramp. S'il y a donc un disque de Pavlov's Dog

KOID'9 n°64 – Janvier 2008 - P/7 réellement ancré dans le progressif, sans aucun doute c'est celui-ci. En violon, flûte, saxophone). Un conseil, gardez votre argent pour quelque bonus pour finir le CD en beauté, une version de "theme from Subway chose de plus essentiel. Sue" issue des toutes premières sessions du groupe, celle-là même qui Cousin Hub donna son titre à la chanson. L'anecdote est connue mais je vous la relivre : Siegfried Carver comprenait "Subway Sue" alors que Surkamp chantait "someday soon" ! Et c'est resté ! Cherchez bien sur la toile, c'est un enregistrement qui se trouve assez Souvenirs, souvenirs… facilement. Plus d'infos sur la discographie officielle ou non sur www.pavlovs-dog.de . Le Arrow Festival en Hollande est toujours l'occasion de profiter Laure Dofzering de concerts d'une pléthore de grands groupes, mais parfois aussi de vieilles gloires au statut indéfini. Dans le genre, en 2004, il y avait eu Iron Butterfly, et en mai 2006 était programmé Pavlov's Dog. Je n'étais nullement motivé par cette présence mais évidemment je comptais bien ne pas passer à côté. Au moins 20000 personnes s’étaient déplacées sous le chapiteau du Rock Palace où ils se produisaient. Non pas pour se protéger de la pluie car il faisait beau, mais parce que le groupe n’avait pas de concurrent sur les autres scènes. J'ai toujours estimé ce groupe surcoté et pourtant ses albums n'avaient rien de transcendant. Toutefois le set qu'ils donneront pendant une heure satisfera tout un public beaucoup plus érudit qu’en France (désolé, mais c'est si vrai !). C'est ainsi que chacun des morceaux bénéficiera du soutien inconditionnel du public, connaissant presque tout par cœur !! Pavlov's Dog est maintenant une affaire de famille, David Surkamp étant entouré de femme et enfants (des filles en majorité) ; la bonne idée étant d'accorder plus de place aux chœurs afin de noyer un peu la voix "spéciale" de son leader. Ensuite, le groupe a mis beaucoup d'énergie dans le dépoussiérage de son répertoire, et du coup, les comparaisons d'alors avec Kansas, se trouvent aujourd'hui nettement plus justifiées, d'autant que le violon prend en live plus de place qu'autrefois. Ce que j'en retiendrais surtout, c'était la joie et la fierté qu'habitait le visage de David Surkamp, et j'y lisais ce message à l'intention de sa troupe : "Nous sommes toujours vivants et regardez, je vous fais jouer en Europe et tout ce monde est pour nous". David SURKAMP Pavlov's Dog quittera la scène avec aux lèvres un énorme 2007 - DANCING ON THE EDGE OF A TEACUP satisfecit, et un ego regonflé, laissant la place à Riverside, puis (The Pavlov's Dog Trinity sessions) Ronnie James Dio. J'étais content pour eux, réprimant un sourire en pensant que le (Rockville/Point Music) lendemain ils joueraient dans le minuscul Spirit of 66 de nos amis de Verviers … Bruno Cassan

2007 est-il le point de départ pour une résurrection discographique du chien de Pavlov? Cela semble être le cas puisque Rockville nous offre 3 galettes d’un coup. Il y a une réelle ambiguïté sur cet album dont on ne sait s’il s’agit d’un disque solo de David Surkamp ou un nouvel opus de Pavlov’s Dog. Tout est fait pour entretenir le doute puisque le sous-titre fait référence au groupe américain et que l’écriture digitale du lecteur CD fait apparaître la mention "Pavlov’s Dog". Pourtant, il faut bien reconnaître que "Dancing on the edge of a teacup" est un album on ne plus solo du castrat de St Louis. Il joue de tout, sauf de la batterie, sur le disque ! Et c’est bien le problème car cet album sonne trop comme une collection de démos inachevées où l’instrumentation est par trop synthétique à mon goût. C’est propre c’est sûr, mais bien trop clinique pour me plaire. Les chansons sont bien ficelées, mais le disque ne dure que 37mn. Et puis il faut se fader la voix crispante au vibrato déplaisant de Surkamp, ce qui n’est pas donné à tous le monde. Alors bien sûr, il y a de belles mélodies, mais vous trouvez ici tous les aspects négatifs de la musique de Pavlov’s Dog (la voix et le côté écoeurant), sans le versant positif (les arrangements symphoniques et l’émotion, le mellotron, le

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