unicefFrance n° 190 / décembre 2011 4ème trimestre 4 e le magazine de tous ceux qui agissent pour l’Unicef www.unicef.fr

CORNE DE L’AFRIQUE Le collectif Paris Africa pour les enfants P. 2

PAKISTAN L’aide est cruciale P. 7

DOSSIER

76093_01_LEDM190.indd 1 09/11/11 10:20 Action Ici et ailleurs

Mots pour maux Le single Des ricochets est disponible sur toutes les plateformes de Une chanson, un clip et un double album sont l’aboutissement d’un projet initié téléchargement et l’album Paris Africa, à l’unisson pour les enfants par Roberto Ciurleo, ancien directeur dans tous les bacs. des programmes de NRJ et fondateur de Goom Radio, Nathalie André, directrice de l’unité jeux et divertissements de France 2 ainsi qu’Alain Veille, directeur général de la Warner. Emus par le sort des enfants de la Corne de l’Afrique, ils ont réussi à réunir plus d’une soixantaine d’artistes de la scène française et internationale. Tous ont exprimé symboliquement leur solidarité, en enregistrant la chanson originale Des ricochets, en participant au clip de la chanson et en collaborant à l’album Paris Africa, à l’unisson pour les enfants. Tous les bénéfi ces tirés de l’exploitation du single, du clip et de la compilation sont reversés à l’Unicef au profi t des enfants de la Corne de l’Afrique.

« Nous savons que ce n’est ÉDITO pas avec une chanson que nous allons sauver COURSES CONTRE les enfants de la Corne de l’Afrique et mettre un terme LA MORT à la situation inacceptable dont ils sont victimes. Sauver les enfants de la malnutrition Mais nous savons aussi à dans la Corne de l’Afrique, éliminer quel point il est essentiel la transmission du VIH de la mère à qu’ils ne sombrent pas l’enfant, réduire la mortalité infantile, dans l’oubli. Quel plus secourir les populations du Pakistan en proie aux catastrophes naturelles, beau moyen que la sont autant de courses contre la mort musique pour lutter contre bravées par nos équipes au quotidien. l’indifférence, exprimer Chaque jour, elles se battent contre notre solidarité, réveiller les l’inadmissible. L’accès étendu aux consciences et maintenir services de santé, aux traitements, l’attention sur le sort des à la prévention, à l’amélioration de la plus vulnérables ? ». nutrition et de la couverture vaccinale, à l’eau et l’assainissement, sont autant Jacques Hintzy, de combats dans lesquels l’Unicef est Président de l’Unicef France indéfectiblement engagé. Nous avons encore d’énormes défi s à relever pour les enfants mais des solutions existent. iArtistes de Paris Africa : Grâce à votre soutien, nous gardons Alizée - Alpha Blondy - Amaury Vassili - Amel Bent - Anggun - Arielle Dombasle - Benabar - Bob Sinclar - Chico & Les Gypsies - Chimène Badi l’optimisme et la force de continuer Christophe Willem - Claudia - Colonel Reyel - Dave - David Hallyday - Didier Wampas - Elisa Tovati - Fatals Picards - Faudel - Florent Mothe à nous battre pour les enfants. k Gary Filo - Gérard Lenorman - Grégoire - Hélène Ségara - Inna Modja - Jane Birkin - Jenifer - BB Brunes - Jérome Van Den Hole - John Mamann - Joyce Jonathan - Judith - Julie Zenatti - Kenza Farah - Laam - Liane Foly - M Pokora - Magic System - Manu Katché - Maurane - Melissa Nkonda Merwann Rim - Mickael Miro - Mikelangelo Loconte - Mimie Mathy - Moïse N’Tumba - Mokobe - Natasha St-Pier - Nicolas Peyrac - Niko Liliu Jacques Hintzy, Nolwenn Leroy - Olivier De Benoist - Ophélie Winter - Patrick Fiori - Peps - Philippe Lavil - Quentin Mosimann - Salvatore Adamo - Shy’m - Sofi a Président de l’Unicef France Essaidi - Soprano - Tal - Tiken Jah Fakoly - Tina Aréna - VV Brown - Ycare.

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Alors que l’accès à large échelle des traitements dans plusieurs pays, ont un effet dévastateur antirétroviraux dans les pays les plus sur les femmes et les enfants, rendant d’autant développés a permis d’éliminer la transmission plus diffi cile une réponse solide en matière de du VIH des mamans à leurs nouveau-nés, un réduction du VIH/sida pédiatrique. millier d’enfants naissent encore chaque jour Des milliers de bébés pourraient ainsi naître avec le VIH, du fait de la transmission du virus porteurs du virus si les moyens d’action ne sont de la mère à son enfant, pendant la grossesse, pas déployés. Cette éventualité est d’autant au cours de l’accouchement ou durant plus inadmissible que les questions d’accès à l’allaitement. la prévention de la transmission du virus de la À elle seule, l’Afrique de l’Ouest et du Centre mère à l’enfant pourraient être résolues, grâce réunit actuellement un quart du nombre de au soutien actif des pouvoirs politiques et des personnes vivant avec le VIH/sida à travers communautés dans les pays concernés et au le monde. Certes, la région a connu ces respect des engagements des pays donateurs, dernières années une réduction sensible du des grands bailleurs de fonds et des partenaires nombre de personnes porteuses du virus, mais internationaux. parallèlement, l’épidémie présente une forte C’est pourquoi nous lançons un cri d’alarme et féminisation. La pauvreté chronique, les confl its, un appel à la mobilisation pour que plus aucun l’instabilité politique, l’insécurité alimentaire enfant ne soit infecté par le VIH ! L’Afrique de et les catastrophes naturelles, qui sévissent l’Ouest et du Centre ne peut plus attendre !

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i Les tests de dépistage sont cruciaux au moment de la visite pré-natale, post-natale et aux 18 mois de l’enfant pour connaître son statut fi nal. Libérer une génération du sida

Faire que plus aucun enfant ne naisse infecté par le sida est un objectif ambitieux mais pas utopique. Les moyens existent : les médicaments, des stratégies effi caces, des bailleurs et des aides, un réseau international qui s’organise.

immenses progrès rang sur de longs bancs de pierre, Isabella duit la maladie dans la famille. Il a refusé ont été accomplis Domingo, une mère de 28 ans, explique d’être testé et, quelque temps après, nous au cours de la der- l’utilité des tests précoces. Elle a elle- nous sommes séparés », raconte Isabella nière décennie, avec, même découvert qu’elle était séropositive à son auditoire de femmes. « Mais si une en conséquence, une quand elle est venue au dispensaire alors femme se révèle séropositive et si elle D’ réduction signifi cative de l’incidence qu’elle était enceinte de son deuxième prend les médicaments nécessaires suite du VIH chez les nouveau-nés. « Nous enfant. « Quand mon test s’est révélé posi- au diagnostic, il y a une forte probabilité avons les moyens de prévenir la trans- tif, mon mari m’a accusée d’avoir intro- que son enfant ne souffre pas du VIH ». mission du VIH de la mère à l’enfant partout dans le monde et le moment est venu de reconnaître que puisque nous UNE CONFÉRENCE INTERNATIONALE pouvons quasiment éliminer le VIH POUR L’AFRIQUE DE L’OUEST ET DU CENTRE et le sida pédiatriques, nous devons le faire », déclaraient Desmond Tutu, Les 16 et 17 novembre derniers, une internationale. Président de la Global Aids Alliance conférence exceptionnelle de Elle a accueilli unn et Anthony Lake, Directeur général de mobilisation, s’est tenue à l’Institut grand nombre d’invités’i ités ett de participantstici nt l’Unicef, lors de la Journée mondiale de Pasteur, à l’initiative de l’Unicef France, en provenance d’Afrique (en particulier la lutte contre le sida, le 1er décembre. pour attirer l’attention sur les régions des régions Ouest et Centre) et du occidentale et centrale de l’Afrique, là où Nord : spécialistes en santé publique, les moyens mis en œuvre pour empêcher responsables politiques, représentants DÉPISTER, ÉDUQUER, TRAITER la transmission restent encore d’organisations internationales et non Au Mozambique, d’importants progrès insuffi sants. Particulièrement centrée sur gouvernementales, bailleurs, etc. ont été faits pour aider les mères à se les pays francophones, ne bénéfi ciant pas Résolument tourné vers l’action, chaque faire tester. Une nouvelle journée d’in- de l’attention ou des moyens nécessaires, participant est reparti mieux armé pour tense activité commence au dispensaire la rencontre s’est déroulée sur un jour et répondre au défi de l’élimination de Munhava, un quartier surpeuplé de demi, en français, une opportunité peu de la transmission du VIH de la mère Beira, la deuxième ville du pays. Devant courante dans ce type de rencontre à l’enfant. un public de mères attentives, assises en

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76093_03-5_LEDM190_V2.indd 4 09/11/11 10:15 À Beira, où on estime qu’une femme CHANGER LA DONNE AVEC VOS DONS enceinte sur trois est séropositive, il s’agit Le ministère de la Santé, en collabo- d’un progrès capital dans les efforts faits ration avec des partenaires tels que au niveau mondial pour éliminer les nou- nous, travaille maintenant à recenser €, c’est le coût d’un test rapide velles infections par le VIH parmi les nou- les groupes de soutien et à leur four- 0,55 veau-nés et les enfants. Aujourd’hui, plus nir des outils et une formation plus de diagnostic du sida, pour adultes. de 900 établissements sanitaires, soit pra- efficace. Ce programme est crucial, €, c’est le coût d’un test du sida tiquement tous les dispensaires du pays, au moment où le Mozambique met 24 sont désormais équipés pour administrer en œuvre les nouvelles directives de pour des enfants de moins de 18 mois. ces tests cruciaux. Mais la dure réalité de la l’Organisation mondiale de la Santé. stigmatisation et de l’ignorance empêche En 2010, l’OMS a demandé une mise VERS UNE GÉNÉRATION encore un grand nombre de femmes de en place des traitements antirétroviraux suivre le programme de manière complète, (ARV) ultra-effi caces. En l’absence de LIBÉRÉE DU SIDA et beaucoup l’abandonnent par peur des traitements ARV, près de 40 % des bébés Il existe des mesures effi caces pour conséquences sociales. nés de mères séropositives sont infectés éviter la transmission du virus de la par le VIH. Lorsque ces traitements sont mère à l’enfant : NOUS NOUS SAUVERONS mis à la disposition des femmes et de le renforcement de l’offre et de LES UNES LES AUTRES leurs enfants, ce risque de transmission • Isabella, qui s’occupe maintenant seule peut être réduit à moins de 5 %. la demande de visites prénatales de ses enfants, est une femme forte. et du suivi pendant et après l’accouchement, Après le départ de son mari, elle a décidé À PORTÉE DE MAIN qu’elle ferait tout ce qui est possible pour « Les expériences des différents pays, • l’augmentation des services assurer que son enfant à naître soit séro- en Afrique et ailleurs, montrent que les de dépistage du VIH et de conseil négatif, et elle a mis toute son énergie à interventions pour parvenir à l’élimi- auprès des femmes enceintes, comprendre ce qu’étaient le VIH et les nation de la transmission verticale du • le dépistage précoce chez le conséquences physiques qu’il aurait pour virus sont connues et sont effi caces. Si les nourrisson, elle et pour la santé de son futur enfant. initiatives actuelles sont fortement soute- Avec quelques autres femmes séroposi- nues et généralisées, une génération qui • une approche basée sur le tives, elle a formé Kupulumussana (Nous naîtrait sans le VIH/sida est à portée de continuum de soins pour la mère nous sauverons les unes les autres), un main », affi rme notre Président Jacques et son enfant, groupe de soutien aux mères qui est aidé Hintzy. Aujourd’hui, Isabella regarde • la décentralisation des services par notre organisation. Le groupe compte vers l’avenir avec confi ance. En plus de de santé, maintenant 37 membres actifs qui offrent ses longues journées au dispensaire, elle chaque jour leurs services pour expliquer suit des cours du soir. Son rêve est de • l’amélioration de l’accompagnement aux mères enceintes ce qu’est le VIH et continuer à aider les gens comme infi r- au plus près des communautés pourquoi il est crucial de prendre des mière ou comme enseignante. Recevant les plus isolées et vulnérables. médicaments. Ces femmes donnent aussi un traitement antirétroviral depuis 2005, des conseils à ces mères pendant leur Isabella rêve qu’un jour le sida puisse grossesse et, jusqu’à ce que leur enfant disparaître à jamais.k ait atteint l’âge de 18 mois et qu’elles connaissent leur statut fi nal.

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76093_03-5_LEDM190_V2.indd 5 09/11/11 10:20 Santé Mortalité infantile en recul 12 000 vies d’enfants sauvées chaque jour

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et notre organisation estiment que le nombre d’enfants de moins de 5 ans qui meurent chaque année est passé de plus de 12 millions en 1990 à 7,6 millions en 2010. En comparaison à 1990, environ 12 000 vies d’enfants sont sauvées chaque jour.

n Afrique subsaharienne, la ATTENTION AUX NOURRISSONS région comptant le nombre le Si les améliorations et les progrès sont plus élevé de décès d’enfants encourageants, des disparités aiguës per- de moins de 5 ans dans le sistent. Le rapport montre que les nou- monde, le taux de mortalité veau-nés et les nourrissons sont les plus Edes moins de 5 ans a baissé de 2,4 % par exposés au risque de décès et que moins an, entre 2000 et 2010. de progrès sont constatés pour eux que pour le reste des moins de 5 ans. DE L’ARGENT BIEN DÉPENSÉ Plus de 40 % des décès de moins de « La réduction de la mortalité infantile 5 ans surviennent dans le premier mois est liée à plusieurs facteurs, notamment de vie et plus de 70 % durant la première à un accès étendu aux services de santé année. Les décès des moins de 5 ans sont au moment de la naissance. Mais éga- de plus en plus concentrés en Afrique lement à la prévention et au traitement subsaharienne et en Asie du sud. des maladies infantiles, et une amélio- « Découvrir que le taux de mortalité ration dans la nutrition, la couverture infantile en Afrique subsaharienne baisse vaccinale et l’eau et l’assainissement », deux fois plus vite qu’il y a dix ans montre explique le docteur Margaret Chan, que les progrès sont possibles même dans directrice générale de l’OMS. « Cela les zones les plus pauvres. Mais nous « Cibler davantage les investissements prouve qu’investir dans la santé infan- ne pouvons pas oublier le fait que près sur les communautés les plus défavori- tile, c’est de l’argent bien dépensé. Et de 21 000 enfants meurent chaque jour sées nous permettra de sauver plus de c’est signe que nous devons accélérer cet de causes évitables », affi rme Anthony vies d’enfants, plus rapidement et plus investissement dans les années à venir ». Lake, notre directeur général. effi cacement », promet-il.k

Les 7 points capitaux

des communautés. Les hommes du • Amener les enfants dans un village rencontrent régulièrement le chef dispensaire dès les premiers signes et les anciens, tandis que les femmes se de maladie. rencontrent sous l’arbre du village qui Grâce à ces réunions hebdomadaires, sert à des réunions d’échanges et la famille de Zuliah Baba a changé d’information. son comportement. Avant de servir Elles décident si elles doivent adopter les le dîner à ses quatre enfants les plus sept points capitaux qui sont au cœur de âgés et à son mari, elle s’assure que cette initiative : tous se lavent soigneusement les iDes femmes discutent de l’importance des pratiques • Allaiter exclusivement au sein pendant mains pendant qu’elle allaite au sein familiales essentielles au sein de la communauté. les six premiers mois de la vie de l’enfant son fi ls de 11 mois, Haruna. Quand « Il est important d’assurer des soins de • Dormir sous une moustiquaire il est temps d’aller se coucher, les santé et de les élargir », explique notre • Administrer aux enfants une solution de enfants regagnent leurs lits, protégés représentant au Niger, Guido Cornale. réhydratation orale en cas de diarrhée par des moustiquaires. « Ces séances « Mais il y a de nombreuses choses qui • Se laver les mains avec du savon d’information ont été d’une grande peuvent être faites au niveau familial ». • Introduire différents aliments nutritifs aide pour la santé de mes enfants », Au Niger, notre organisation met en dans le régime des enfants de plus affi rme Zuliah Baba. « Cela m’a permis place, conjointement avec le de six mois de mieux m’occuper de leur santé gouvernement, un programme de • Assurer des soins de santé préventifs et de les amener moins souvent pratiques familiales essentielles au sein aux enfants au dispensaire ».

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76093_06_LEDM190_V3.indd 6 07/11/11 15:22 Urgence Pakistan

NOTRE AIDE EST CRUCIALE

Alors que le Pakistan se remettait lentement des inondations Le 19 septembre 2011, l’Unicef France a transféré 500 000 euros, de l’an dernier, de nouvelles pluies torrentielles se sont abattues ce qui porte à 5 millions d’euros sa contribution à l’urgence sur le sud du pays entre la mi-août et la mi-septembre, affectant Pakistan pour venir en aide aux enfants et à leurs familles encore 5,4 millions de personnes, dont 2,7 millions d’enfants. affectés. « Les familles affectées par les inondations, Par rapport à l’an dernier, l’Unicef s’appuie sur la mobilité l’an dernier et cette année, sont à nouveau dans une situation de ses équipes et de ses partenaires pour fournir une assistance désespérée. Elles ont juste le minimum pour vivre. d’urgence à des centaines de milliers de familles très éparpillées C’est évidemment notre rôle de leur venir en aide. géographiquement, ce qui complique l’acheminement de l’aide. C’est pourquoi, chaque don nous aide à leur porter secours », Fin septembre 2011, au vu de l’ampleur des besoins, l’Unicef déclarait alors Luc Chauvin, notre coordinateur d’urgence lançait un nouvel appel de fonds de 37,2 millions d’euros. en Asie du sud-est sur place.

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76093_07_LEDM190.indd 7 04/11/11 18:11 Sur le terrain Votre don en action Jemila : le choix d’une vie

Se marier, travailler ou aller à l’école, Jemila, jeune Ethiopienne de 17 ans, a eu le choix, grâce au Fonds pour la scolarité des fi lles accordé par notre organisation.

En Éthiopie : • 80 % des filles ne sont pas scolarisées dans le secondaire. • 49 % des filles sont mariées avant 18 ans. iJemila Sheik Abdella entame aujourd’hui des études pour devenir professeur.

emila est née et a grandi PRÉPARER UN AVENIR DÉCENT à Nada, une petite ville En 2010, Jemila a accompli des progrès rurale d’Éthiopie. Sixième remarquables dans sa scolarité et est sortie enfant de sa famille, elle première du classement des fi lles de son a aujourd’hui 17 ans. Elle lycée. Elle entame aujourd’hui des études AVEC VOS DONS Ja toujours suivi une scolarité plus ou pour devenir professeur. Mais toutes les moins régulière, mais l’année de son petites fi lles éthiopiennes ne connaissent ème passage en classe de 3 , la situation pas la chance de Jemila. Aujourd’hui, € fi nancière très précaire de ses parents en Éthiopie, le niveau d’éducation des • 6,90 = 10 cahiers de dessin fait qu’ils ne sont plus en mesure de fi lles est très faible : 80 % des fi lles ne + 10 trousses de 8 crayons de couleur payer les frais de scolarité de leur fi lle. sont pas scolarisées dans le secondaire. pour 10 enfants. Même si l’économie du pays est en ÉCHAPPER AU MARIAGE pleine expansion et même si plusieurs • 41 € = 1 « école dans le sac » Jemila se retrouve face à deux possibilités : programmes d’amélioration de la santé contenant des fournitures scolaires se marier ou partir travailler dans un pays et de l’éducation ont été mis en place, pour 40 élèves et un professeur. arabe en tant que bonne. Ne voulant sur- nous avons encore du mal à atteindre tout pas se marier, elle a donc opté pour le les plus vulnérables, telles que les fi lles • 1 « école dans le sac » = 1 sac départ dans un autre pays afi n d’y gagner mariées ou vivant dans des zones rurales. d’école + 2 crayons + 1 cahier de l’argent. C’était sans compter sur ses La pauvreté demeure un obstacle majeur professeurs qui l’avaient recommandée, et les jeunes filles conservent souvent d’exercice + 1 gomme + 1 taille- au vu de ses excellents résultats scolaires, une lourde charge de travail au sein du crayon + 1 boîte de crayons de pour bénéfi cier du Fonds pour la scolarité foyer. Elles sont également encore trop couleur et tout un lot de petit matériel des filles auprès de notre organisation. fréquemment victimes de violences et de de base pour pouvoir étudier. C’est grâce à eux qu’elle n’a fi nalement sévices. C’est pourquoi les programmes pas eu à quitter sa famille et son pays. que nous mettons en place, conjointe- C’est grâce à ce fonds qu’aujourd’hui ment avec les autorités du pays et les Jemila peut non seulement poursuivre partenaires internationaux, pour améliorer sa scolarité et s’équiper des fournitures leurs conditions de vie, visent à prévenir nécessaires, mais qu’elle a pu également les mariages précoces et à leur assurer un économiser suffi samment d’argent pour avenir décent, grâce à la scolarisation et la acheter des moutons à ses parents. formation professionnelle.k

les enfants du monde N° 190 / 4e trimestre / décembre 2011. Unicef france - 3, rue Duguay-Trouin - 75282 Paris cedex 06 - Tél. : 01 44 39 77 77 Fax : 01 44 39 77 78 - Numéro Indigo 0820 32 33 34 - e-mail : [email protected] site internet : http://www.unicef.fr CCP Paris 19 921.76P • Directeur de la publication : Jacques Hintzy • Directrice éditoriale : Bénédicte Jeannerod • Responsable de la rédaction : Yasmine Hamdi-Chekour • Coordination : Carine Spinosi • Photo de UNE : ©Unicef/Holt • P. 2 : ©Unicef France/Gil Fornet • P. 3 : ©Unicef/Nesbitt • P. 4 : ©Unicef/Nesbitt, ©Unicef/LeMoyne • P. 5 : ©Unicef/Nesbitt • P. 6 : ©Unicef/Holtz • P. 7 : ©Unicef/Page, ©Unicef/Zaidi, ©Unicef/Noorani • P. 8 : ©Unicef/Getachew • Conception et réalisation : • Impression : Gutenberg On line • N° de CPPAP : 0709 H 80526 • N° d’impression : GFEGA01B • ISSN : 0013757X • Dépôt légal : Décembre 2011 Avec ce numéro, une enveloppe porteuse, une lettre d’accompagnement avec un bon de soutien, une enveloppe retour, un calendrier 2012, un petit agenda de poche (150 000 exemplaires), un document 4 pages Corne de l’Afrique.

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