Département de la HAUTE-SAVOIE

COMMUNE DE

EENNQQUUÊÊTTEE PPUUBBLLİİQQUUEE

N° TA E 13000369 / 38 du 26 août 2013 Arrêté préfectoral 2013248-0016 du 5 septembre 2013

DEMANDE D’AUTORISATION D’EXPLOITER UNE INSTALLATION CLASSÉE, SOUMISE À AUTORISATION (I.C.P.E.)

SA BETON CARRIERES

RAPPORT DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR + SES CONCLUSIONS MOTIVÉES EN SECONDE PARTIE

Christian SCHOCH Commissaire enquêteur

PREMIÈRE PARTIE : RAPPORT PREMIÈRE PART IE : RAPPORT

SOMMAIRE

I / GÉNÉRALITÉS CONCERNANT L’ENQUÊTE

1 : Généralités (p. 3-4)

2 : Cadre juridique (p. 5)

3 : Objet de l’enquête (p. 6-21)

II / ORGANISATION ET DÉROULEMENT

1 : Pièces présentées à la consultation (p. 22)

2 : Mesures de publicité (p. 23)

3 : Modalités de consultation du public (p. 23)

4 : Déroulement de l’enquête (p. 24)

III / ANALYSE DES OBSERVATIONS

1 : Recensement des observations (p. 25)

2 : Analyse des observations (p. 26-27)

3 : Mémoire en réponse du pétitionnaire (p. 28 à 36)

4 : Remarques diverses (p. 37)

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SECONDE PARTIE : CONCLUSIONS

Pages 38 à 47

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I / GÉNÉRALITÉS CONCERNANT L’ENQUÊTE

1 / Généralités sur la commune et l’entreprise

Desingy est une petite commune du département de la Haute-Savoie et de la région Rhône- Alpes. Elle fait partie de la Communauté de communes "du Pays de Seyssel" qui regroupe 10 communes entre les départements de la Haute-Savoie et de l’Ain. Les quelque 810 habitants du village de Desingy vivent sur une superficie totale de 19 km2 avec une densité de 39 habitants par km2 et une moyenne d’altitude de 490 m. Depuis le dernier recensement, la population a fortement augmenté (+ 22,72%). Les villes voisines sont Clermont, Droisy, , Crempigny- Bonneguête, . La grande ville la plus proche de Desingy est Annecy qui se trouve à 23 kilomètres au Sud-est à vol d'oiseau. Les agglomérations les plus proches sont, à vol d’oiseau : Seyssel, à 7 km au Sud, Bellegarde-sur-Valserine, à 11 km au Nord, Annecy et Genève à 30 km au Nord-Est. Le maire actuel du village de Desingy est Monsieur Christian BOVET.

Desingy est située en rive gauche des Usses et est constituée d'une quinzaine de hameaux. C'est une commune très vallonnée et très étendue. Ses vallons opposés mettent en valeur des vues panoramiques remarquables, les versants sud sont occupés par une dizaine d'hectares de vignes (roussette de Savoie « cru Frangy », Gamay, Mondeuse...).

Localisation sur la carte routière MICHELIN

Ses activités agricoles sont permanentes. Bien que les activités touristiques et économiques ne soient pas très significatives, on vient beaucoup à Desingy pour s'y promener, rencontrer les habitants, retrouver ses racines ...

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C’est dans cette commune que la société ANNECY BETON CARRIERE (ABC) exploite sur 14 ha, la carrière alluvionnaire de PLANAZ depuis décembre 1989 (arrêté préfectoral du 26 décembre 1989°. La carrière actuelle se situe au Nord-Ouest de la commune, dans le secteur du hameau de « Planaz » et la zone sollicitée en extension sur le versant opposé, à proximité du hameau « d’Etrables ». Elle s’étend en rive gauche du torrent des « Usses » dont elle est séparée par la route départementale 992.

La société pétitionnaire, sise 14, chemin des Grèves à Cran-Gevrier (74), se concentre sur l’exploitation de carrières et la commercialisation de granulats. Elle dispose principalement des services compétents de la société GRANULATS VICAT, filiale du groupe VICAT et actionnaire en charge de la gestion de la société A.B.C.

Pour mémoire, la société VICAT (voir organigramme page 26 du document 2, « dossier de demande »), compte en 5 cimenteries, 144 centrales à béton, 47 centrales à béton et regroupe plus de 2700 collaborateurs.

Actuellement, le personnel travaillant à l’exploitation de la carrière de Planaz se limite à une personne. Si le projet se concrétise, le personnel présent en permanence augmentera sensiblement et comprendra 5 à 7 personnes.

La superficie demandée en renouvellement est de 14 ha et reprend en partie l’emprise actuellement autorisée par l’arrêté préfectoral, les 8,8 ha restant étant réaménagés et faisant l’objet d’une demande d’abandon. La surface en extension concerne 37,9 ha dans le prolongement sud de l’emprise actuellement autorisée. La production annuelle estimée sera de 330 000 tonnes, sur une durée demandée de 25 ans.

La SA Annecy Béton Carrières bénéficie de la maîtrise foncière de l’ensemble des parcelles faisant l’objet de la présente demande (annexe 3).

Cette demande d’autorisation permettrait de poursuivre l’exploitation de la carrière durant 25 ans, les réserves de l’exploitation actuelle étant presque épuisées.

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2°/ Cadre juridique

Par décision n° E 13000 369 / 38, en date du 26 août 2013, Monsieur le Président du Tribunal Administratif de GRENOBLE a désigné Monsieur Christian SCHOCH, Commandant de la Police Nationale Honoraire, en qualité de commissaire enquêteur, pour conduire l’enquête publique relative à la demande présentée, au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (I.C.P.E.), par la société SA ANNECY BETON CARRIERES concernant l’autorisation de renouveler et d’étendre l’exploitation de la carrière de matériaux alluvionnaires située sur le territoire de la commune de DESINGY (74) au lieu-dit « Planaz », ainsi que la création d’une installation de traitement de matériaux. Monsieur Yves DOMBRE est nommé commissaire enquêteur suppléant.

L’arrêté n°2013248-0016, en date du 5 septembre 2013, de Monsieur le Préfet de la HAUTE-SAVOIE, qui a ordonné l’ouverture de l’enquête publique sur la demande présentée par la SA ANNECY BETON CARRIERES.

Le Code de l’environnement et notamment le chapitre III du titre II du livre I de la partie réglementaire et le titre 1er du livre V de la partie réglementaire ;

Code de l’environnement - partie législative - principalement :

- Articles L.123-1 à L.123-19, dispositions générales applicables aux enquêtes publiques relatives aux opérations susceptibles d’affecter l’environnement ; - Articles L.511-1 à L.512-6-1, dispositions générales applicables aux installations classées soumises à autorisation ; - Code de l’environnement – partie réglementaire – principalement :

- Articles R.123-1 à R.123-27, enquêtes publiques relatives aux opérations susceptibles d’affecter l’environnement ; - Articles R.512-1 à R.512-46, installations classées soumises à autorisation ;

- Arrêté du 22 septembre 1994, sur l’exploitation de carrières et installation de traitement ; - Hygiène et sécurité dans les mines et carrières : Règlement Général des Industries Extractives (RGIE) ; - Garanties financières : arrêté du 9 février 2004 ; - Archéologie préventive : article 522-1 à 522-4 du Code du Patrimoine ; - Bruit : arrêté du 23 janvier 1997 ; - Déchets inertes : arrêté du 15 mars 2006, modifié le 28 octobre 2010.

Le dossier en date du 15 mai 2012 déposé à la Direction Départementale de la Protection des Populations par lequel Monsieur Jean-Luc MARTIN Président de la SA ANNECY BETON CARRIERE, sise 14, chemin des Grèves à Cran Gevrier (74960), sollicite auprès de Monsieur le Préfet de la Haute-Savoie le renouvellement et l’extension de l’autorisation d’exploiter la carrière de Planaz autorisée par arrêté préfectoral n°89-1783 du 26 décembre 1989 et située sur la commune de DESINGY (74).

Le rapport de l’inspection des Installations Classées en date du 25 juillet 2013 ;

L’avis de l’autorité environnementale en date du 24 septembre 2013 ;

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3°/ Objet de l’enquête

Agissant en qualité de Président de la société ANNECY BETON CARRIERES dont l’activité principale est consacrée l’exploitation de carrières et à la commercialisation de granulats, Monsieur Jean-Luc MARTIN sollicite une autorisation d’exploiter une installation classée (I.C.P.E.) sur le territoire de la commune de DESINGY (74).

Cette demande concerne :

 Le renouvellement et l’extension pour une durée de 25 ans de l’autorisation d’exploiter la carrière alluvionnaire de DESINGY pour une superficie totale de 51,9 ha et une production annuelle de 330 000 tonnes.

 L’abandon partiel de l’autorisation d’exploiter sur les secteurs réaménagés en 2003 et 2011 pour une surface globale de 8,8 hectares.

 La construction d’une installation fixe de traitement des matériaux d’une puissance de 700 KW avec l’aménagement d’un pompage d’alimentation en eau dans le Rhône (débit maximum de 200 m3/h).

 Le traitement d’un volume moyen annuel de 20 000 m3 de matériaux de recyclage à l’aide d’une installation mobile de concassage d’une puissance de 200 KW.

 L’autorisation de recevoir 50 000 m3 en moyenne par an de déchets inertes, matériaux de remblaiement utilisés dans le cadre de la remise en état.

 Le déplacement pour partie de la route des Usses avec connexion à la route de Planaz et aménagement d’un carrefour type « tourne à gauche » au niveau de la RD 992.

 Le défrichement de 6,4 ha de forêt de chênaie-frênaie (annexe 9 : accusé de réception du dossier complet de demande de défrichement et autorisation de défricher).

 L’aménagement d’un passage busé temporaire sur le Nant de Planaz.

La société ANNECY BETON CARRIERES exploite déjà la carrière alluvionnaire de Planaz située sur la commune de DESINGY et les matériaux extraits sont destinés à alimenter principalement le marché d'ANNECY et RUMILLY. Les granulats ainsi fabriqués sont utilisés pour l'entretien de voirie, les travaux routiers et autoroutiers et les industries du béton. Cette exploitation se fait actuellement grâce à un arrêté préfectoral n°89-1783 en date du 26 décembre 1989, qui autorise la société à exploiter cette carrière pour une durée de 15 ans.

Les réserves exploitables restantes se limitant à 750 000 t et la durée d'autorisation arrivant à son terme, une demande de renouvellement et extension est sollicitée pour l'exploitation de la carrière sur une durée de 25 ans et un volume exploitable de 8 235 000 tonnes. Les installations exploitées sur le site de DESINGY figurent dans les rubriques de la nomenclature des installations classées sous la forme d’un tableau que l’on trouve pages 14 du document 2, « dossier de demande », établi par le Service Central des Carrières (SATMA), à L’Isle d'Abeau(38). J’en retiendrai les deux qui justifient la présente procédure : 6

 L’exploitation de carrière (51,9 ha et 330 000 t/an en moyenne), soumise à autorisation sous le numéro de rubrique 2510-1,  Le broyage, criblage, concassage de matériaux (900 kW au total), soumise à autorisation sous le numéro de rubrique 2515-1a.

Les autres activités de l’entreprise : station de transit de produits minéraux ou de déchets non dangereux inertes (n°2517-2), liquides inflammables de 2ème catégorie et stockage en réservoirs manufacturés (n° 1432-2b) et stations service (n°1435), ne sont pas classées.

Plan du site, avec le chef-lieu en bas à droite, le hameau d’Etrable, très proche du site, plus haut.

Il faut noter qu’il n’y a pas de stockage ni d’utilisation d’explosifs sur le site. Dans le cadre de la remise en état du site, comme on le verra plus loin, le remblaiement se fera en partie avec des déchets inertes, pour un volume annuel de 50 000 m3 en moyenne par an.

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Capacités financières et techniques (pages 26 à 31 du dossier de demande et annexe 5) :

Les capacités financières de la S.A. ANNECY BETON CARRIERES semblent, au vu du dossier et notamment du bilan objet de l’annexe 5, permettre de réaliser les investissements nécessaires (foncier, études techniques, installations de traitement, remises en état de sites) pour l'exploitation de la carrière sur le long terme. De plus, la mise en place des garanties financières pour les travaux de remise en état est un point supplémentaire pour garantir une bonne évolution des travaux d'extraction et de remise en état.

La S.A. ANNECY BETON CARRIERES bénéficie du savoir faire de GRANULATS VICAT qui est une filiale du groupe Vicat dont l'activité se concentre sur l'exploitation des carrières de granulats du groupe, GRANULATS VICAT, devrait nécessairement posséder les compétences et l'expérience suffisantes pour l'exploitation de tels sites. Elle est également reconnue pour la qualité de la remise en état de ses carrières. Il s’agit d’une société d'ampleur internationale dont les principales activités sont la production de ciment béton et granulats (cf. Figure 7 page 25 du dossier de demande : Organigramme simplifié du groupe VICAT).

Cette est composée en France de 5 cimenteries. 144 centrales à béton, 47 carrières de granulats et regroupe plus de 2700 collaborateurs.

Le Service Carrières du groupe VICAT, chargé de l'élaboration de ce projet, a une grande compétence et expérience dans la conception, l'exploitation et la remise en état de carrières. Il est composé de personnes issues des formations très variées et complémentaires (géologie, hydrogéologie, topographie, aménagement, agronomie, sécurité, etc.) qui permettent de cerner les diverses problématiques d'un site et de proposer une remise en état adaptée.

Personnel :

La société ABC dispose du personnel nécessaire à l'exploitation de carrière et des compétences de la société VICAT en appui technique. Les principaux services sollicités sont :

 Service exploitation : directeur de secteur, chef de carrière, responsable Qualité Sécurité Environnement,  Service Technique : ingénieurs d'exploitation, ingénieurs mécanicien,  Service Central Carrières : ingénieur sécurité, géologues, ingénieur des Mines, ingénieur agronome, géomètres.

Le personnel travaillant quotidiennement à l'exploitation de la carrière de Planaz se limite actuellement à une personne : le chauffeur de la pelle en charge de l'extraction et du chargement des camions et les opérations ponctuelles de décapage ou de réaménagement nécessitant des moyens importants en personnel et matériel sont actuellement sous-traitées.

Avec l'implantation d'une installation de traitement des matériaux sur la carrière de Planaz, le personnel présent en permanence va augmenter il sera composé d'au moins six à sept personnes : un chef de carrière, un pilote d'installation, deux à trois conducteurs d'engins (chargeuse et dumpers), un chauffeur de pelle et une personne à la bascule.

Le matériel :

Actuellement, l'exploitation de la carrière de Planaz nécessite l'utilisation du matériel suivant :

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 découverte (opération ponctuelle) : un bouteur, une pelle et plusieurs tombereaux pour la mise en stock (matériel en sous-traitance),  extraction : une pelle hydraulique,  chargement : effectué par la pelle hydraulique directement dans des camions semi-remorques pour acheminement du tout-venant vers l'installation de traitement de CRAN-GEVRIER, à l’usine de traitement,  remise en état (opération ponctuelle) : un bouteur, une pelle et plusieurs tombereaux (matériel en sous-traitance).

Avec la présence d'une installation de traitement sur le site, le matériel utilisé sera le suivant :

 découverte {opération ponctuelle) : un bouteur, une pelle et plusieurs tombereaux pour la mise en stock (matériel en sous-traitance), - extraction : une pelle hydraulique,  roulage : deux dumpers chargés par la pelle hydraulique,  traitement des matériaux (lavage, criblage et concassage) : une installation de traitement, chargement des camions de transport : une chargeuse,  remise en état (opération ponctuelle) : un bouteur, une pelle et plusieurs tombereaux (matériel en sous-traitance).

Les garanties financières : page 29 du dossier de demande :

En application du code de l'environnement et des articles R 512-1 et suivants, des garanties financières sont exigées en ce qui concerne la remise en état des carrières. Celles-ci sont obligatoires depuis le 13 décembre 1995, conformément à l'article 18 du Décret n° 96.18 du 5 janvier 1996. La garantie financière sera fournie sous forme d'un acte de cautionnement solidaire conforme au modèle défini par l'Arrêté du 1er février 1996, et produite lors du dépôt de la déclaration de début de travaux. Le calcul du montant des garanties financières est fondé sur les dispositions de l'Arrêté Ministériel du 10 février 1998 relatif à la détermination du montant des garanties financières de remise en état des carrières et il est établi à partir du mode de calcul forfaitaire énoncé à l'annexe I dudit arrêté (forfait à l'hectare). II est calculé par période quinquennale. Un Arrêté Ministériel du 24 Décembre 2009 vient ajuster les coûts unitaires appliqués pour le calcul des garanties financières et préciser le mode d'actualisation des garanties financières en fonction de l'indice TP01.

On distingue trois catégories d'exploitation de carrière dont découlent trois formules de calcul différentes. La carrière de Planaz correspond, pour le calcul des garanties financières, à la catégorie d’exploitation des carrières en fosse ou à flanc de relief : la fosse est une excavation comprenant généralement plusieurs gradins et les carrières de roche massive, voire de roche meuble sont donc concernées. La règle de calcul des garanties financières de la carrière de Planaz est énoncée page 30 du dossier de demande.

Il ressort de ce calcul (assez complexe pour le néophyte), le tableau des garanties financières suivant, en fonction du phasage de la figure 9 du même document :

S1 (ha) S2 (ha) S3 (ha) Montant en € Phase 1 (2012-2017) 0,6 9,4 0,9 540 343 Phase 2 (2017-2022) 3,6 1,1 1,1 540 195 Phase 3 (2022-2027) 3,6 10,0 1/8 629 924 Phase 4 (2027-2032) 3,6 8,2 1,6 566 586 Phase 5 (2032 2037) 3,6 6,0 0,9 480 155

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L’étude d’impact et la prise en compte de l’environnement :

Ce dossier comporte une étude d’impact (document 3, 119 pages plus annexes), compte-tenu de la nature de ses activités. Elle est destinée à fournir les éléments d’appréciation des impacts sur l’environnement, pérennes ou temporaires, inhérents au fonctionnement normal de la carrière et s’articule en 7 chapitres, de la façon suivante :

 Analyse de l’état initial du site et de son environnement : pages 1 à 36.

- situation géographique, - présentation de la carrière, - topographie, paysage et occupation du sol, - patrimoine culturel, - climatologie, météorologie, - hydrographie, - géologie, - hydrogéologie, - milieu naturel, - environnement économique et humain, - état des nuisances actuelles, - accès à l’exploitation et voies de communication.

 Analyse des effets du projet sur l’environnement : pages 37 à 67.

- rappels de la méthode d’exploitation, - impact sur le paysage, - impact sur les eaux superficielles et souterraines, - impact sur le milieu naturel, - impact sur l’agriculture, - impact sur le patrimoine culturel et les biens matériels, - commodités du voisinage, - sécurité publique, - approvisionnement et utilisation de l’eau sur la carrière.

 Raisons qui ont motivé le choix du projet : pages 68 à 73.

- motivations techniques, - motivations économiques, - motivations foncières, - motivations environnementales, - motivations d’exploitation et de remise en état.

 Mesures envisagées pour supprimer, limiter et compenser les inconvénients du projet : pages 74 à 92.

- intégration dans le paysage, - mesures pour réduire l’impact sur les eaux, - mesures pour réduire l’impact sur le milieu naturel, - mesures concernant le patrimoine culturel, - commodités du voisinage, - sécurité publique,

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- utilisation rationnelle de l’énergie, - mesures concernant la réception de déchets inertes, - estimation des coûts des mesures compensatoires.

 Volet sanitaire : pages 95 à 107.

- description du site et objectif de l’étude, - effets du projet sur la santé publique, - mesures concernant la santé publique, - bibliographie.

 Conditions de remise en état du site : pages 108 à 117.

- projet global de réaménagement, - travaux de réaménagement, - coût de la remise en état,

 Analyse des méthodes utilisées pour évaluer les effets du projet sur l’environnement : pages 118 à 119.

- démarche globale de l’étude, - méthodes utilisées.

Servitudes relatives à la conservation du patrimoine :

 Forêts, baisements et défrichements :

Il n'y a pas de servitude relative aux forêts dans l'emprise du projet, et notamment pas de servitude dite de protection instituée en application des articles L411-1 à L413-1 du Code Forestier. Cependant, dans le cadre de l'extension de la carrière il est nécessaire de défricher 6,4 ha de chênaie-frênaie. Ce défrichement fait donc l'objet d'une autorisation et conformément à la réglementation un dossier de demande d'autorisation de défrichement qui a été déposé en préfecture et qui a obtenu un avis favorable.

 Protection du milieu naturel :

Plusieurs inventaires sont répertoriés dans un rayon de 1 km autour de la carrière de Planaz :  APPB « Vallée des Usses »  NATURA 2000  3 Znieff de type I (friches à molinie sur argile de Desingy, Vallée des Usses de Mons au Rhône, Marais de )  Zone humide n° 2576 de l’inventaire départemental.

Toutefois, aucune de ces inventaires ne concerne directement la surface du projet et un diagnostic écologique est venu préciser l’impact spécifique du projet.

 Monuments historiques et sites naturels :

Il n'existe aucun monument classé ou inscrit à l'Inventaire des Monuments Historiques sur la commune de Desingy et seule une statue présente dans l'église Saint-Laurent est classée au titre d'objet. 11

Sur les communes voisines de la carrière de Planaz, plusieurs monuments sont classés ou inscrits à l'Inventaire des Monuments Historiques. Cependant, du fait d'une distance de plusieurs kilomètres, l'extraction n'affectera aucun de ces monuments.

De même, aucun site naturel inscrit ou classé n'est recensé dans un rayon de 5 km. La carrière de Planaz n'a donc aucune incidence sur ce type de sites.

 Vestiges archéologiques :

La commune de Desingy apparaît comme un espace assez sensible pour l'archéologie selon les cartes des contraintes environnementales du Schéma Départemental des Carrières de la Haute- Savoie (12 sites archéologiques connus sur la commune). Dans le secteur de la demande, aucun vestige archéologique n'est à signaler mais un diagnostic préalable à tous travaux pourra être prescrit par le Préfet de Région (Article 522-1 a 522-4 du Code du Patrimoine). Ce diagnostic pourra déboucher, si nécessaire sur une fouille de sauvetage ou amener des mesures conservatoires. Toute découverte faite au cours de l'exploitation de la carrière pouvant intéresser l'archéologie, sera préservée et fera l'objet d'une déclaration auprès du Service Régional de l'Archéologie, conformément à l'article L 531-14 du Code du Patrimoine.

Servitudes relatives à l’urbanisme :

Actuellement, la commune de Desingy dispose d'une carte communale qui autorise l'exploitation de la carrière de Planaz. La commune va prochainement se doter d'un Plan Local d'Urbanisme et la zone sollicitée dans le cadre de la présente demande de renouvellement et extension de carrière sera reprise et classée en zone autorisée. La construction de la nouvelle installation de traitement fait l'objet d'une demande de permis de construite auprès de la commune de DESINGY (Annexe 8 : récépissé de dépôt et arrêté accordant le permis de construire de l'installation de traitement).

Activités industrielles :

Une autre carrière est présente sur la commune de Desingy, la carrière ROUDIL qui se situe en amont du hameau de Planaz, à 1,5 km de la carrière A.B.C. Aucune autre activité industrielle n'est recensée dans l'environnement proche de la carrière. Les zones d'activité industrielle les plus proches se situent à plus de 5 km sur les communes de Frangy au Nord-est et Seyssel au Sud.

Activités agricoles :

L'agriculture est une activité importante sur le territoire communal de Desingy et d’ailleurs 16 exploitations sont recensées sur la commune pour une SAU totale de 1066 ha et un cheptel de plus de 530 bovins, les principales activités étant l'élevage bovin (lait et viande), les cultures céréalières et la viticulture. Mais l'emprise visée par la demande d'extension est principalement occupée par des terres labourables et quelques prairies de fauche. Aucune vigne n'est concernée par le projet.

Servitudes relatives aux voies de communication et aux tracés linéaires :

Réseau routier :

L'emprise sollicitée en renouvellement et extension de carrière est bordée au Nord par la route de Planaz, à l'Ouest par la route départementale 992 et coupe à l'Est la route des Usses. L'accès à la carrière se fait actuellement par la route de Planaz depuis la route départementale 992. 12

Le projet d'extension de la carrière de Planaz va impliquer plusieurs modifications au niveau du réseau routier local (figure 11, page 35 : Réseau routier local) :

- Une partie de la route des Usses se situe dans l'emprise de l'extension de carrière et sera donc déplacée selon un tracé Nord empruntant la carrière actuellement autorisée et notamment la piste d'accès camion jusqu'à la route de Planaz, - La création depuis la route des Usses d'une piste d'accès à la plateforme de la nouvelle installation de traitement de la carrière. Cette piste sera notamment empruntée par les camions semi-remorques acheminant les matériaux finis, - La sécurisation du carrefour entre la route départementale 992 et la route de Planaz avec : aménagement d'un tourne à gauche et la mise en orthogonalité du débouché de la route de Planaz. Notons, que la canalisation d'eau entre le Rhône et l'installation de traitement empruntera le tracé de la RD 992 en alternant les passages sous chaussé et en accotement.

A noter qu'aucun chemin inscrit au Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de Randonnée (P.D.I.P.R.) n'est concerné par l'exploitation.

Distribution d’énergie électrique, de gaz ou de chaleur :

La ligne de transport d'électricité 400 000 Volts, / Montagny les Lanches se situe au Sud de la zone d'extension {Gestionnaire : RTE GET Savoie). Le pylône soutenant la ligne se situe à plus de 80 rn des limites d'exploitation et la méthode d'extraction à la pelle sans utilisation d'explosifs n'est pas de nature à déstabiliser cet ouvrage. L'exploitation de la carrière n'aura donc aucun impact sur cette ligne. De même, une ligne appartenant au réseau aérien HTA se situe en bordure de la RD 992 (gestionnaire : Energie et Services de Seyssel). Cette ligne pourra bénéficier de la tranchée réalisée pour la canalisation d'eau de l'installation de traitement et être enterrée, permettant ainsi a la régie de Seyssel de boucler le réseau électrique local et de sécuriser sa fourniture en énergie. Cette opportunité est actuellement à l'étude auprès des services gestionnaires du réseau. D'autre part, le site sera raccordé au réseau électrique pour l'alimentation de l'installation de traitement, du pont-bascule et des bureaux.

Canalisations d’eau et d’assainissement :

Aucun ouvrage ou servitude lié aux canalisations publiques d'eau et d'assainissement n'est recensé sur l'emprise du projet.

Risques majeurs et aléas naturels :

La commune de DESINGY est hors de tout périmètre de plans de prévention des risques naturels prévisibles (PPRn) ou plan de prévention des risques technologiques (PPRt). Les risques naturels sur la commune de DESINGY sont : - Inondation, - Mouvement de terrain, - Séisme : zone de sismicité de type 3 « modérée », - Transport de marchandises dangereuses.

Ces différents risques majeurs sont repris dans un dossier communal synthétique et une carte de localisation des aléas naturels. L'emprise du projet est concernée, comme la majeure partie du territoire de DESINGY par les aléas : mouvements de terrain et crues torrentielles.

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Servitudes relatives à la salubrité :

Il n'y a aucun captage d'alimentation en eau potable sur le site ou dans son environnement proche. Seule une source privée alimentant en eau deux maisons est recensés à 400 m au Sud du projet d'extension. Cette source située sur le versant boisé qui surplombe la RD 992 ne sera pas impactée puisque la carrière n'est pas en amont hydraulique direct.

Schéma départemental des carrières :

Selon l'Article 8 de la Loi du 4 janvier 1993, le «Schéma Départemental des Carrières définit les conditions générales d'implantation des carrières dans le département. Il prend en compte l'intérêt économique national, les ressources et les besoins en matériaux du département et des départements voisins, la protection des paysages, des sites et des milieux naturels sensibles, la nécessité d'une gestion équilibrée de l'espace, tout en favorisant une utilisation économique des matières premières. Il fixe les objectifs à atteindre en matière de remise en état et de réaménagement des sites. Les autorisations d'exploitation de carrières doivent être compatibles avec ce schéma. Celui de la Haute-Savoie a été approuvé par l'Arrêté Préfectoral n°2004-1920 le 1er septembre 2004.

L'exploitation de la carrière de Planaz a été élaborée de manière à concilier les besoins en matériaux, la protection des paysages, des sites et des milieux naturels sensibles et du patrimoine agricole local. Elle est donc conforme aux orientations proposées par le Schéma Départemental des Carrières.

SDAGE et SAGE :

Le S.D.A.G.E. (Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux) Rhône- Méditerranée 2010- 2015 est entré en vigueur le 17 Décembre 2009. Il détermine les orientations fondamentales d'une gestion équilibrée de la ressource en eau.

Ses différentes orientations (page 38 du dossier) sont reprises à une échelle locale dans le cadre du contrat de rivière du bassin versant des Usses qui est en cours d'élaboration et dont la réalisation est confié au SMECRU (Syndicat Mixte d'Etude du Contrat de Rivière des Usses). Suite à l'inscription au SDAGE du bassin versant des Usses comme déficitaire en eaux superficielles, l'étude « volumes prélevables » sur les Usses a été lancée en avril 2010 par le SMECRU, l'Agence de l'Eau RM&C, la Région Rhône-Alpes et les services de l'État. Les conclusions de l'étude (Septembre 2012) confirment un fort déficit en eau sur le bassin versant des Usses et la nécessité de limiter ce déficit par la mise en place de mesures.

Le projet de renouvellement et d'extension de la carrière de Planaz s'inscrit donc dans cette démarche de préservation en privilégiant une variante du projet consistant à acheminer l'eau nécessaire au traitement des matériaux depuis le Rhône afin de préserver le bassin versant des Usses. Le projet est donc conforme aux orientations du SDAGE.

Autres servitudes :

Il n'y a pas de servitude liée : aux voies ferrées, à la navigation maritime, fluviale, aux aérodromes, aux télécommunications, à la protection des eaux minérales, etc..

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La géologie du gisement :

La carrière de Planaz est une carrière de type alluvionnaire en terrasse, elle exploite des terrains de dépôts fluvio-glaciaires de sable et de graviers provenant du démantèlement des massifs en amont. La carrière exploitée actuellement se situe dans les dépôts morainiques de la glaciation wurmienne (nom donné aux manifestations de la dernière glaciation globale du Pléistocène dans les Alpes. Le site objet du projet d'extension se trouve sur le versant opposé de la carrière actuelle et se situe dans des moraines argileuses. Les prospections géologiques réalisées par panneaux électriques et sondages mécaniques ont permis d'évaluer la géométrie du gisement. Ainsi, la structure géologique au droit du projet est la suivante :

- En surface, une couche de terre végétale limoneuse avec galets, d'une épaisseur de l'ordre de 0,2 à 0,3 m,

- A partir de 0,3 m, un niveau limoneux argileux avec présence de passes sableuses et d'une épaisseur comprise entre 3 et 30m. Cet horizon correspond à la découverte argileuse et son volume est évalué à 3 500 000 m3,

- Au dessous de ce niveau, le gisement composé de graviers sableux de 10 à 35 m d'épaisseur, et d'un volume de 4 575 000 m3,

- Enfin, le substratum calcaire fluctuant entre les cotes 280 et 300 m NGF.

Méthode d’exploitation :

L'exploitation est menée hors d'eau par paliers descendants à l'aide d'une pelle hydraulique. L'avancé de l'extraction se fait par casiers successifs délimités par une bande de tout-venant laissée en place afin de maintenir les matériaux de remblaiement utilisés dans le cadre de la remise en état. La nouvelle zone découverte et en attente d'extraction, est accompagnée d'un talus résiduel de découverte de 20° maximum assurant la stabilité des terrains voisins (17° pour les talus définitifs). Actuellement, le site de Planaz ne disposant pas d'installation de traitement, le tout-venant ainsi extrait est directement chargé dans des camions semi-remorques puis acheminé vers l'installation de traitement du site A.B.C. de Cran-Gevrier (74).

Dans le cadre de la présente demande de renouvellement et extension, les matériaux seront traités directement sur le site de Planaz grâce à une nouvelle installation de traitement entièrement bardée et équipée d'un système de recyclage total des eaux ainsi qu'une presse à boue. En effet la carrière de Planaz va être équipée d'une installation de traitement d'une puissance de 700 kW. Les matériaux extraits seront ainsi criblés, concassés et lavés à travers cette unité de traitement (cf. figure 2, page 5 du résumé non technique). De plus, une installation mobile de concassage permettra de produire par campagnes un volume moyen de 20 000 m3/an de matériaux recyclés. Cette unité de production mobile ne nécessite pas d'eau. L'extraction des matériaux et le transport se déroulent les jours ouvrables selon les horaires de fonctionnement suivants : 7h00-19h00, sauf en cas de chantiers exceptionnels.

Les étapes successives d'exploitation de la carrière de Planaz seront les suivantes : 15

- défrichement des terrains boisés, - décapage sélectif de la terre végétale et des niveaux stériles d'argile, - extraction hors d'eau par pallier descendant à l'aide d'une pelle hydraulique, - transport par dumper du tout-venant jusqu'à l'installation de traitement sur site, - traitement des matériaux : criblage, lavage et concassage, - acheminement des matériaux traités vers leurs points de consommation, - réaménagement de la carrière de Planaz coordonné à l'exploitation.

Le phasage d'exploitation est basé sur des réserves exploitables de 8 235 000 tonnes et sur un rythme de production de 330 000 tonnes par an. De plus, en moyenne 50 000 m3 de déchets inertes seront reçus annuellement sur la carrière et un volume moyen de 20 000 m3/an de matériaux recyclés sera produit. Pour les besoins des opérations de décapage et de remblaiement des phases 1 et 2, une piste d'accès sera créée au dessus du Nant de Planaz. Pour se faire, la piste de franchissement sera aménagée en remblais sur un ouvrage busé temporaire d'une longueur de 30m. Cette piste sera ainsi empruntée par les engins chargés d'acheminer les matériaux de décapage des phases 1 et 2 pour le remblaiement et le réaménagement final de la zone de renouvellement.

Les cinq phases quinquennales de l'exploitation sont présentées figure 5, page 19 du dossier de demande. Cette progression simulée montre parfaitement ce que sera le chantier depuis l’état actuel, à l’état final, en 2037.

La problématique des eaux souterraines et superficielles :

 Les eaux souterraines :

L'aquifère (un aquifère est une formation géologique ou une roche, suffisamment poreuse et/ou fissurée qui peut stocker de l'eau et perméable) principal du secteur d'étude est constitué par les alluvions récentes des Usses. La molasse et les dépôts morainiques (les versants) sont aussi aquifères (où l'eau circule librement), pour contenir, de façon temporaire, ou permanente une nappe d'eau souterraine mobilisable. Ces aquifères molassiques et morainiques restent dans l'ensemble très peu productifs d'où une exploitation réduite.

Le projet de carrière se situe au droit des aquifères molassiques et morainiques. L'évaluation des impacts sur les eaux superficielles et souterraines est extraite de l'étude réalisée par CPGF Horizon en 2011. L'extraction se faisant hors d'eau, la piézométrie restera inchangée et l'écoulement de la nappe ne sera pas modifié par le projet. Le projet n'a donc aucun impact quantitatif et qualitatif sur les nappes molassique et morainique.

De même, le site se trouve en-dehors de tout périmètre de protection de captage d'eau potable. Leur éloignement et/ou leur situation écartent tout risque de nuisances dues à l'exploitation de la gravière.

 Les eaux superficielles :

Le réseau hydrographique local se caractérise par : Le torrent des Usses, le Nant de Planaz et le Nant de Croasse.

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Selon le maître d’ouvrage et l’étude d’impact, le projet de renouvellement et d'extension de la carrière n'aura qu'un impact négligeable sur le bassin versant de ces cours d'eau et le risque de capture du Nant de Planaz par la carrière est nul. Le risque de pollution accidentelle est négligeable et sera accompagné de mesures préventives : aire étanche de ravitaillement et dispositions d'urgences en cas de déversement accidentel de matière polluante.

Les eaux de lavage utilisées dans l'installation de traitement sont traitées à travers un système de bassins clarificateurs et d'une presse à boue. Les eaux ainsi traitées sont réutilisées en circuit « fermé » dans le process de traitement des matériaux. Les galettes d'argiles produites par la presse à boue sont utilisées pour le remblaiement dans le cadre de la remise en état. Ainsi le fonctionnement du circuit « fermé » présente une efficacité de recyclage des eaux de traitement de 92 %.

Sur la zone d'extraction (talus de découverte et carreau), les écoulements se feront par gravité vers les points bas du carreau d'exploitation où les eaux s'infiltreront naturellement, se débarrassant ainsi des éventuelles matières en suspension avant de rejoindre le milieu naturel via les nappes sous-jacentes.

Le phénomène de ruissellement vers le milieu naturel se limite donc aux épisodes orageux violents et aux pentes périphériques qui dominent le Nant de Planaz et le Nant de Croasse. A proximité de ces cours d'eau, une bande supplémentaire de 8 m sera aménagée et préservée de toute circulation d'engins afin d'écarter les risques de glissement de matériaux sur les berges et de ruissellement d'eaux pluviales chargées de matières en suspension. Cette bande de 8 m fera également l'objet d'un reboisement immédiat. Ce dernier point répond aux interrogations faites par des élus, hors enquête, auprès du commissaire enquêteur.

Faune et Flore :

 Inventaires naturels :

La carrière de Planaz se trouve proche de plusieurs espaces naturels (APPB, ZNIEFF, NATURA 2000, ...) principalement situés dans la vallée des Usses. Du fait de la proximité du site Natura 2000 « Le Usses », un document d'incidence a été réalisé. Le projet de renouvellement et d'extension de la carrière n'aura pas d'impact significatif sur ces milieux.

 Habitats naturels :

Lors de l'étude du milieu naturel, onze types d'habitats ont été inventoriés sur la zone de la carrière et ses abords. Les habitats d'intérêt tels que les prairies sèches et les boisements de Frênaie- Chênaie, feront l'objet d'une attention particulière dans le cadre de la remise en état. Ainsi, l'atteinte faite par la carrière, selon le pétitionnaire, sera minime et limitée à la phase d'exploitation.

 Flore :

Les relevés floristiques effectués dans ces différents milieux n'ont pas révélé d'espèces d'intérêt patrimonial. Par contre, les investigations de terrain ont permis d'identifier plusieurs espèces végétales invasives dont surtout la Renouée du Japon, en bordure des Usses.

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 Faune :

De façon générale, les peuplements faune recensés sur l'emprise d'étude sont des espèces communes, à large spectre écologique, capables de coloniser des milieux naturels assez divers. La zone d'étude abrite cependant quelques espèces patrimoniales, c'est-à-dire des espèces présentant un statut de protection et étant qualifiées de vulnérables: L'hirondelle de rivage, le guêpier d'Europe, le tarier des prés, la pie grièche écorcheur, l'écrevisse à pieds blancs. L’hirondelle de rivage et le guêpier d'Europe sont deux espèces assez typiques des carrières alluvionnaires où elles trouvent les conditions favorables et nécessaires à leur nidification. L'impact de la carrière est donc positif.

Le tarier des prés et la pie grièche écorcheur sont des espèces liées aux formations herbeuses avec buissons et haies bocagères, milieux que l'ont retrouve principalement sur le plateau agricole. Le réaménagement de la carrière leur permettra de retrouver ce type de milieux.

Enfin, l'enjeu écrevisse à pieds blancs doit être relativisé puisque les derniers inventaires menés en 2012 par la Fédération de Pèche ont démontré l'absence de population pérenne dans la zone d'étude.

Paysage et perception visuelle :

Comme il a été indiqué plus avant dans ce rapport, le site appartient à l'unité paysagère du « Pays des Usses » qui est représentative des paysages agraires. Lieu de production des AOC Roussette de Seyssel et Roussette de Savoie Cru Frangy, le « Pays des Usses » est également influencé par des paysages de type ruraux-patrimoniaux. Depuis les pentes des Usses, l'exploitation actuelle est peu perceptible. La carrière est naturellement camouflée depuis de nombreux hameaux grâce à la végétation et la topographie locale composée de collines La taille, la forme et la couleur font apparaître la carrière comme un champ parmi d'autres. De plus, la remise en état du site s'inscrit parfaitement dans la logique des parcelles agricoles environnantes. Cette affirmation est fausse pour les habitants du village d’Usinens, situé sur la colline opposée et d’où le chantier est parfaitement visible et audible.

Néanmoins, globalement et surtout pour les habitants de Desingy et des communes voisines (8 dans le rayon des 3 kilomètres), les mesures d'intégration paysagère du projet de renouvellement et extension de la carrière de Planaz permettront assez bien de répondre aux enjeux paysagers du projet. L'ambiance rurale sera largement maintenue par un phasage adapté, une restauration agricole, une exploitation assez éloignée des cours d'eau, l'intégration de la nouvelle route dans le tissu agricole et boisé.

Le fonctionnement visuel des paysages est forcément perturbé, mais à terme sera restauré avec un léger modelé de terrain qui permet d'affirmer l'horizontalité de fond de vallée. Les vues les plus sensibles sont prises en compte avec la préservation de rideaux d'arbres autour de l'exploitation et pour les vues les plus lointaines, un phasage limitant la taille des parcelles exploitées.

La remise en état coordonnée, la végétalisation des surfaces remaniées et les plantations faciliteront l'intégration de la carrière et de l'installation de traitement dans le paysage tout au long de la phase d'exploitation.

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En fin d'exploitation, le projet de réaménagement s'inspirera de l'ambiance paysagère locale et aura pour but d'intégrer le site dans ce paysage. Les plantations effectuées sur le site privilégieront ainsi les espèces autochtones.

Commodités du voisinage et santé publique :

 Commodités du voisinage :

La carrière de Planaz provoquera peu de nuisances (bruit, poussière, émissions lumineuses) en raison du principe même d'exploitation et de mesures complémentaires : - extraction en fosse, - nombre réduits d'engins, - arrosage des pistes par temps sec, - absence de tirs de mines, - installation de traitement totalement bardée avec traitement sous eau, - maintien des boisements périphériques, - réaménagement coordonné.

De plus, du fait de l'absence de tirs de mines, il n'y aura pas de vibrations et de risque de projection.

 Santé publique :

Selon les documents présentés à l’enquête publique et validés par l’autorité environnementale, comme on le verra plus loin, ce projet de carrière ne représente pas un risque pour l'hygiène et la santé publique. Les effets et émissions sont négligeables en raison d'une méthode d'exploitation rigoureuse et de contrôles réguliers : entretien des engins, recyclage « en circuit fermé » des eaux de traitement et décantation des eaux de ruissellement, contrôle des émissions sonores et de poussières. Par ailleurs, des contrôles stricts sont réalisés en ce qui concerne l'hygiène et la sécurité du personnel. Ces mesures sont à plus forte raison efficaces pour le voisinage.

 Sécurité publique :

L'accès sur la carrière est interdit par une barrière, par une signalisation spécifique et par une clôture périphérique. Les engins de chantiers circulent sur les pistes internes a la carrière, sans aucune liaison avec le réseau routier publique. Les véhicules accédant à la voirie publique sont exclusivement des camions semi-remorques routiers.

Remise en état du site :

La remise en état du site sera principalement à vocation agricole. Une attention particulière sera également portée sur la dimension écologique du réaménagement avec la reconstitution notamment de boisements et d'un maillage bocage permettant la libre circulation des espèces grâce à des corridors biologiques entre les principales composantes du milieu naturel environnant (Les Usses et sa forêt alluviale, le Nant de Planaz, Le Nant de Croasse, les espaces agricoles...).

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Au terme du réaménagement, le site disposera d'une mosaïque d'habitats permettant la colonisation par un grand nombre d'espèces faunistique et floristique. Ainsi, sur le site final se côtoieront :

- une zone agricole centrale, - des coteaux à prairies sèches, - plusieurs zones boisées, - des haies bocagères, - un plan d'eau écologique.

Ces différents biotopes permettront notamment aux espèces animales de trouver des zones de reproduction, de nourriture et de repos essentielles à leur cycle de développement.

Certains de ces aménagements consisteront simplement à maintenir des zones existantes comme les secteurs boisés le long du Nant de Planaz et du Nant de Croasse. D'autres seront créés de toutes pièces ou à partir d'éléments de la carrière, tels que le plan d'eau écologique et les fronts de nidification pour les hirondelles de rivage. Diverses techniques de réaménagement seront mises en œuvre pour la création des différents éléments du réaménagement.

 Remise en état agricole :

L'objectif recherché étant de restituer des terrains agricoles à caractéristiques agronomiques satisfaisantes, une attention particulière sera portée sur la topographie des terrains réaménagés et le respect du protocole de réaménagement. Dans ce cadre, un partenariat a été mis en place avec le bureau d'études AGRESTIS et l'ISARA Lyon (Ecole d'agronomie) afin de définir le protocole de remise en état agricole, d'apporter un diagnostique agronomique (réalisation de profils culturaux, échantillonnage,...) et un soutien technique lors des phases de chantier.

 Aménagement du plan d’eau écologique :

Les travaux envisagés ont pour objectif : - de diversifier le contour du bassin, - d'aménager des berges peu pentues, - de créer des zones de hauts-fonds, - d'offrir des biotopes variés permettant d'accueillir une faune et une flore diversifiées.

Des plantations d'hélophytes (roseaux, épilobes, salicaire) et hydrophytes (potamots, callitriches, nénuphars) seront effectuées seulement sur une partie de la zone, la colonisation spontanée par des espèces pionnières étant privilégiée.

 Ensemencement et plantations :

Le site de la carrière de Planaz possède un potentiel de reconquête naturelle très fort. Un facteur de réussite important réside dans la diversité des espèces qui vont coloniser le site. Les opérations d'ensemencement concerneront principalement la recréation de prairies sèches et la végétalisation des abords du plan d'eau. Ce sont donc deux mélanges grainiers différents qui seront utilisés. Une attention particulière sera portée sur l'utilisation d'espèces autochtones. Les plantations auront pour but de reboiser les zones défrichées notamment le long du Nant de Planaz et du Nant de Croasse, de créer un boisement entre ces deux zones de talwegs et de recréer un maillage bocager au niveau de la zone agricole.

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Les plantations débuteront le plus tôt possible dans les secteurs où l'extraction est achevée de façon à ce qu'elles puissent être entretenues ou remplacées pendant toute la durée de l'exploitation et qu'à l'état final, leur croissance importante attire une faune riche et diversifiée. Le choix des espèces se portera sur des essences locales adaptées aux conditions du milieu.

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Selon les conclusions de l’autorité environnementale, qui sont un simple avis qui ne porte pas sur l’opportunité du projet sur laquelle elle n’est pas légitime à s’exprimer, mais qui est néanmoins un avis d’expert, les études d’impact et de danger sont complètes et régulières, conformément aux dispositions du code de l’environnement applicables à la date du dépôt de la demande. Il ressort également dans cette analyse que l’étude d’impact est proportionnée aux enjeux identifiés et qu’elle reprend l’ensemble des chapitres exigés par le code de l’environnement et couvre, comme on l’a vu ci-dessus, l’ensemble des thèmes requis.

Le dossier de demande d’exploiter une installation classée présenté par l’entreprise Annecy-Béton-Carrières, sur la base des impacts potentiels identifiés, expose les mesures prises ou prévues pour supprimer, réduire ou compenser les incidences des activités de la carrière de Planaz, en devenir. Celles-ci sont cohérentes avec l’analyse de l’environnement et les effets potentiels du projet.

Par ailleurs, compte-tenu de sa nature et de sa localisation, le projet comporte des enjeux limités. Les risques d’impacts liés aux pollutions accidentelles, aux rejets dans l’eau et dans l’air sont bien identifiés. Les études d’évaluation environnementale sont proportionnées à ces enjeux et à ces risques. Les dispositions envisagées par l’exploitant pour supprimer, limiter et compenser les inconvénients de l’installation, ainsi que l’estimation des mesures correspondantes paraissent appropriées. De ce fait, les études concluent de façon justifiée à l’absence d’effets notables sur les différents composants de l’environnement.

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II / ORGANISATION ET DÉROULEMENT

1/ Pièces présentées à la consultation :

Le dossier qui a été mis à la disposition du public lors de la consultation, était constitué des documents suivants :

- La demande d’autorisation d’exploiter des installations classées, en date du 15 mai 2012, adressée à la Préfecture de la HAUTE-SAVOIE, ainsi que l'arrêté préfectoral du 26/12/1989, autorisant l’exploitation actuelle,

- un tableau indiquant la nature et le volume des activités exercées, ainsi que le numéro des rubriques de la nomenclature,

- un justificatif des capacités techniques et financières de l’entreprise,

- une carte, en annexe, au 1/25 000ème sur laquelle est indiqué l’emplacement des installations,

- un plan d’ensemble au 1/1000ème, par dérogation, celui au 200ème, ne correspondant pas à la superficie demandée,

- un descriptif de la nature et des modalités d’exercice des activités,

- une étude d’impact accompagnée d’un résumé destiné au public non-technicien,

- une étude exposant les dangers que peut présenter l’installation en cas d’accident et précisant les mesures prises pour y remédier ainsi que les moyens de secours propres à l’établissement, accompagnée d’un résumé destiné au public non technicien,

- une notice relative à la conformité de l’installation, avec les prescriptions afférentes à l’hygiène et à la sécurité des travailleurs,

- un engagement à assumer les frais liés à la procédure de demande d’autorisation,

- divers plans et annexes

- la note complémentaire en réponse aux services de l’Etat ONEMA 74 et ONCFS 74, en date du 23 juillet 2013

- le registre d’enquête.

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22 2 / Mesures de publicité :

A l’occasion de ses cinq permanences en mairie de DESINGY, le commissaire enquêteur a pu vérifier que l’affichage avait été assuré correctement, selon les prescriptions figurant dans l’arrêté préfectoral.

Il a ainsi constaté que l’avis était disposé sur le tableau d’affichage situé sur le bâtiment de la mairie, ainsi que sur de nombreux panneaux situés aux alentours du site de la carrière actuelle et de la future installation. Un certificat d’affichage établi par la mairie est joint à ce dossier.

De même chacune des huit autres mairies concernées par le rayon d’affichage (3 km) à savoir , , CHENE EN SEMINE, CHESSENAZ, FRANGY, SEYSSEL, USINENS, et VANZY a procédé à cet affichage, conformément aux instructions de Monsieur le Préfet. J’ai moi-même vérifié la réalité de cette mesure. Chaque commune a établi un certificat d’affichage que je joins à ce rapport.

L’avis au public a également fait l’objet de deux insertions dans la presse départementale. Ainsi, il a paru les 24 septembre et 22 octobre 2013 dans Le Dauphiné Libéré et les 27 septembre et 25 octobre 2013, dans LES ECHOS. Les copies de ces communiqués de presse sont archivées dans le dossier, en Préfecture et communiquées en pièces jointes.

Par ailleurs, la Préfecture qui avait mis le dossier en ligne, a ouvert une adresse mail pour le public à mon intention, qui ne l’a pas utilisée.

3 / Modalités de consultation du public :

L’enquête s’est déroulée du mardi 22 octobre au samedi 23 novembre 2013, à la mairie de DESINGY (74).

Pendant cette période, le public pouvait prendre connaissance du dossier et formuler ses observations aux jours et heures habituels d’ouverture des bureaux :

 les mardis et jeudis, de 8H30 à 12H,

 le samedi de 8H30 à 12 heures (sauf les jours fériés et le samedi 2 novembre matin).

Le commissaire enquêteur s’est tenu à la disposition du public à la mairie de DESINGY : le mardi 22 octobre 2013, de 9 à 12 heures (ouverture de l’enquête), le lundi 4 novembre 2013, de 14h à 17 heures, le vendredi 8 novembre 2013, de 17h à 20 heures, le samedi 16 novembre 2013, de 9h à 12 heures, et le samedi 23 novembre 2013, de 9 à 12 heures (clôture de l’enquête).

4 / Déroulement de l’enquête et clôture des opérations :

Aucun incident ne s’est produit au cours de cette enquête. Lors de cette procédure, huit personnes se sont présentées à l’occasion des permanences et trois annotations ont été portées sur le registre d’enquête. Deux courriers ont été reçus à mon intention à la mairie de Desingy, le premier émanant de la mairie de Cran Gevrier, commune où est actuellement implantée l’installation de traitement du gravier et l’autre de la mairie d’Usinens, qui est en fait le compte-rendu motivé de la délibération réglementaire prise par cette commune située dans le rayon des 3 km et qui apparaît donc également dans les avis des 9 communes concernées par le rayon de 3 km. Par contre aucun courrier ne m’a été adressé par voie électronique sur la boîte aux lettres ouverte à cet effet par la préfecture.

A l’expiration du délai d’enquête, j’ai clos et signé le registre d’observations, conformément aux instructions de la Préfecture de la Haute-Savoie.

J’estime, sous les réserves habituelles, que l’ensemble des règles de forme prévues par les textes régissant l’enquête publique et visées dans l’arrêté préfectoral, a été respecté.

J’ai rencontré plusieurs fois, lors des permanences, Monsieur Christian BOVET, maire de Desingy, connaissant parfaitement le dossier, ainsi que le personnel administratif, très au courant également.

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III / ANALYSE DES OBSERVATIONS

1 / Recensement des opérations :

Comme il a été indiqué plus haut, huit personnes se sont présentées à l’occasion des permanences et trois annotations ont été portées sur le registre d’enquête. Deux courriers ont été reçus à mon intention à la mairie de Desingy. Par contre aucun courrier ne m’a été adressé par voie électronique sur la boîte aux lettres ouverte à cet effet par la préfecture

Enfin, conformément à Article R. 123-18 du Code de l’environnement modifié par le Décret n°2011-2018 du 29 décembre 2011-art. 3, j’ai notifié au siège de l’entreprise par procès-verbal, dès le 25 novembre 2013 à Monsieur Pierre-Jean SERRET, chef de secteur, à l’intention de Monsieur Jean-Luc MARTIN, Président de la Société ANNECY BÉTON CARRIÈRES INDUSTRIES, le procès verbal de synthèse contenant le déroulement de cette enquête et contenant l’ensemble des questions posées par le public. Ce document est joint en annexe à ce rapport.

Il convient de noter que le conseil municipal de DESINGY, conformément à l’article 12 de l’arrêté de Monsieur le Préfet de la Haute-Savoie, a pris une délibération favorable au projet le 28/11/2007, comme les huit autres communes situées dans le rayon des 3 kilomètres. La commune d’Usinens, lors de la réunion du conseil municipal du 21 octobre 2013 a toutefois ajouté quelques remarques (voir ci-après) que j’ai reprises dans le procès-verbal de synthèse adressé au maître d’ouvrage qui a apporté toutes les réponses dans son mémoire du 10 décembre 2013 (voir ci-après).

Les délibérations (globalement favorables au projet) et les attestations d’affichage dans les neuf mairies sont annexées à la fin du rapport, en pièces jointes. Le mémoire en réponse est joint au registre d’observations, ainsi que les deux courriers.

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2 / Analyse des observations :

Au cours de cette procédure, huit personnes se sont présentées lors des permanences et trois annotations ont été portées sur le registre d’enquête. Deux courriers ont été reçus à mon intention à la mairie de Desingy. Par contre aucun courrier ne m’a été adressé par voie électronique sur la boîte aux lettres ouverte à cet effet par la préfecture.

A. Remarques faites par le public lors des permanences : 8 personnes

1) Madame Joëlle MICHARD et Monsieur Michel MICHARD, son frère, habitant lieu-dit Lovanel à Usinens, commune voisine, s’informent sur le dossier et portent une annotation sur le registre, exprimant leurs inquiétudes sur les nuisances possibles que pourrait entrainer l’extension de cette carrière, cette dernière étant visible depuis leur commune. Une annotation est déposée sur le registre.

2) Monsieur Davy CICCONE, demeurant à Etrable, vient consulter le dossier et s’inquiète de l’aspect visuel de l’extension et du bruit qui sera généré. Il fait une remarque sur le registre d’observations.

3) Madame Nathalie DUCA et Monsieur Pascal ROUPIOZ, propriétaires d’une maison à Etrable également très proches voisins du site et de la future route, prennent connaissance du dossier et formulent des observations sur les nuisances qu’ils vont connaître, notamment à cause de la nouvelle route qui va passer près de chez eux. Ils demandent pourquoi cette route ne passe pas plus bas et quelles sont les raisons du lacet alors qu’on aurait pu tracer tout droit. Monsieur le maire, présent, leur donne des explications techniques sur la pente. Ils soulignent la rumeur qui veut que le maitre d’ouvrage ait voulu préserver un autre riverain (habitant Lyon, qui ne voudrait pas vendre son terrain). Ils veulent également avoir la certitude que la nouvelle route ne sera pas empruntée par les camions de la carrière. Ils rappellent également la gène causée par les « bips » incessants des camions, dès tôt le matin. Peut-on remédier à cet inconvénient? Remarque sur le registre.

4) Madame Monique CURIOZ, demeurant à Etrable, qui a vendu des terrains en vue de l’extension de la carrière, est venue s’informer sur l’avancement du projet. Favorable au projet.

5) Monsieur Eric LAPLACE, demeurant à Etrables, conseiller municipal, vient consulter le dossier et s’informer. Pas de remarque particulière. Favorable au projet.

6) Monsieur Jacques DUCA, demeurant à Etrables, propriétaire de terrains sur le site, vient consulter le dossier et s’informer. Favorable au projet.

B. Le registre d’observations : 3 observations

1) La famille MICHARD, d’Usinens : comme indiqué ci-dessus (visite n°1), ces deux personnes évoquent les nuisances qui pourraient les affecter, notamment au niveau du bruit. Néanmoins, concernant le volet paysager, elles sont satisfaites de la remise en état du site, telle qu’elle a déjà été faite. Ces personnes s’inquiètent également de l’utilisation de l’eau et veulent être certaines qu’il n’y aura pas de rejet dans les Usses. 26

2) Monsieur Davy CICCONE, venu lors de la permanence du 8 novembre (ci-dessus, visite n°2), a noté les points suivants : - Quel est le niveau sonore en db du concasseur ? - Son emplacement n’est-il pas trop proche des habitations ? Possibilité de l’éloigner ? - Les camions et les autos prendront-ils la même route ? Où vont sortir les camions sur la départementale et ne vont-ils pas endommager la route ? - Les horaires d’exploitation : peut-on imaginer une fermeture à 17 heures pour ne pas trop gêner le voisinage ? Y aura-t-il une exploitation le samedi ? Toute l’exploitation est-elle arrêtée la nuit (même les pompes à eau) ? - La dévalorisation visuelle de la commune et des habitations va-t-elle entrainer une compensation financière ?

3) Madame Nathalie DUCA, venue le même jour (ci-dessus, visite n°3), pose les mêmes questions sur les nuisances et les compensations. Elle rajoute des interrogations sur les poussières qui seront générées par les camions et sur le fait de savoir si les horaires indiqués dans le dossier seront respectés.

C. Les courriers postaux : 2 lettres reçues

1. Mairie de Cran-Gevrier : reçu en mairie le 28 octobre 2013 et remis lors de la permanence du lundi 4 novembre. Dans ce courrier, la mairie de Cran se félicite que ce dossier de demande d’autorisation de renouvellement et d’extension de carrière inclut également la construction d’une installation de traitement des matériaux qui remplacera celle située actuellement à Cran et qui présente divers inconvénients et nuisances. Sur ce site, il est prévu, après le départ, dans un délai de 3 ans, l’aménagement d’espaces naturels en rive du Fier, dans le cadre du projet d’agglomération du « Vallon du Fier » et l’extension des espaces sportifs. La mairie de Cran est donc très favorable à l’avancée et à la réalisation de ce projet.

2. Mairie d’Usinens : reçu en mairie le 18 novembre 2013 et envoyé de suite par mail. Dans ce courrier, Madame Christine VIONNET, maire de la commune, fait état des remarques de son conseil municipal réuni le 21 octobre 2013.

Trois remarques sur les nuisances sont à verser au registre d’enquête :

 Les nuisances sonores des camions tôt le matin ;  Les nuisances dues à la poussière ;  Les nuisances visuelles pour dégradation de l’environnement.

Par ailleurs, l’édile remarque que plusieurs questions sont restées sans réponse :  Les matériaux qui serviront à combler sont-ils contrôlés et par qui ?  Les routes seront-elles adaptées face à l’augmentation du trafic ?  Les eaux rejetées dans Les Usses sont-elles conformes aux préconisations Natura 2000 ?

D’autre part, le conseil municipal demande si un dédommagement financier est prévu pour toutes ces nuisances.

D. Courriers reçus par voie électronique, via la Préfecture : néant 27

Réponses du maître d’ouvrage :

Dans un mémoire reçu le 10 décembre 2013, le pétitionnaire a répondu à l’ensemble des questions posées par les habitants et les élus des communes concernées. Ces interrogations ont été classées par thèmes, les mêmes préoccupations, comme on peut le voir ci-dessus, ayant été évoquées par les intervenants lors de l’enquête publique. L’original de ce mémoire est annexé au registre d’observations, joint au présent rapport.

Thème n°1 : Le bruit.

En réponse aux remarques formulées par : - Famille MICHARD, demeurant à Usinens : « … ces deux personnes évoquent les nuisances qui pourraient les affecter notamment au niveau du bruit. » - M. Davy CICCONE, demeurant à Etrables : « o Quel est le niveau sonore en db du concasseur ? o Son emplacement n’est-il pas trop proche des habitations ? Possibilité de l’éloigner ? » - Mme Nathalie DUCA et M. Pascal ROUPIOZ, demeurant à Etrables : « ils rappellent également la gêne causée par les « bips » incessant des camions, dès tôt le matin. » - Mairie d’USINENS : « Les nuisances sonores des camions tôt le matin. »

Une campagne de mesurage des niveaux sonores a été réalisée sur site en Mai 2012 (cf. Dossier de demande Doc 3 Annexe 6) afin d’établir un état initial de l’environnement sonore de la carrière. Sur la base de ces mesures une simulation des niveaux sonores en phase exploitation de la zone d’extension a été réalisée afin d’évaluer l’impact du bruit et de s’assurer du respect des exigences réglementaires (cf. Dossier de demande Doc 3 p 60 à 63) : - Niveaux sonores en limite de propriété < 70 dB (A), - Valeurs d’émergences < 5 dB (A).

La simulation du niveau sonore engendré par la carrière se base sur le cas le plus pénalisant c’est-à- dire la présence simultanée du maximum de nuisances à proximité du point de mesures. Par exemple, pour l’évaluation de l’impact sonore au niveau du hameau d’Etrables, les paramètres suivants ont été intégrés :

Tableau 1 : Etude de bruit - Paramètres de simulation pour le Hameau d’Etrables

Source Détail Distance au Niveau sonore type Hameau d’Etrables (pris à 7 m) en dB (A) Extraction 1 pelle hydraulique 400 m 77,0 1 dumper en chargement Acheminement 1 dumper en roulage 500 m 72,1 Traitement 1 installation de lavage, 670 m 82,8 criblage et concassage (non bardée) Chargement client 1 chargeuse 720 m 76,2 1 semi-remorque 28

Pour rappel, les conclusions de l’étude de bruit indiquent que :

- le niveau sonore en limite de propriété sera compris entre 53,2 et 57,0 dB (A) pendant les horaires de fonctionnement de la carrière (les jours ouvrables de 7h00 à 19h00, hors chantiers exceptionnels), donc inférieur au seuil réglementaire de 70 dB (A), malgré les hypothèses les plus pénalisantes (engins en limite de site, installation non bardée, non prise en compte des masques créés par la végétation,…), - - au niveau des deux zones à émergence réglementée, les hameaux de Planaz et Etrables, distants respectivement de 460 m et 250 m à vol d’oiseau des limites du site d’exploitation, l’émergence sera comprise entre +3,3 dB (A) et +4,9 dB (A), donc inférieure à l’émergence maximum réglementaire de +5 dB (A). Actuellement, l’émergence mesurée au niveau de la maison la plus proche de l’exploitation, en limite Nord du site, est seulement de +1,1 dB (A). -

Pour information, un niveau sonore compris entre 45 et 70 dB (A) correspond à une sensation auditive qualifiée de « Calme ».

Tableau 2 : Niveau sonore et sensation auditive

Niveau sonore Exemple Sensation auditive 15 dB(A) Brise légère dans un feuillage Très calme 45 dB(A) Bruit minimum dans une rue Calme 70 dB(A) Circulation importante Bruyant 95 dB(A) Trafic intense, avion à hélice Pénible 100 dB(A) Marteau-piqueur à moins de 5 mètres Difficilement supportable 120 dB(A) Moteur d'avion à quelques mètres Seuil de douleur

Cependant, malgré l’absence d’impact significatif, plusieurs aménagements seront mis en place par l’exploitant afin restreindre au maximum les émissions sonores de la carrière :

- bardage complet de l’installation de traitement, - maintien d’un cordon périphérique boisé (limitation de la propagation du bruit), - engins de chantier équipés d’émetteur type « cri du Lynx » (émetteur à fréquences mélangées dont le signal de recul n’est diffusé que dans la zone proche de danger, évitant ainsi les nuisances sonores des « bips » de recul tout en préservant la sécurité du personnel), - route privée d’accès au site et plateforme de l’installation de traitement, enrobées afin de limiter le bruit des semi-remorques qui circulent benne vide.

L’implantation de l’installation de traitement est au plus près de la route pour limiter le roulage, source potentielle de bruit et de poussière, entre le chargement des produits finis et la sortie du site. De plus, son emplacement est favorable à la limitation des émissions sonores puisque l’installation de traitement se situera à plus de 600 m à vol d’oiseau des premières habitations des hameaux de Planaz et Etrables et encaissée à une cote de 60 m sous le terrain naturel (confinement des émissions sonores).

Enfin, concernant l’activité des camions routiers chargés de transporter les matériaux finis, ils ne rouleront que sur des pistes enrobées et plus sur des pistes de chantier évitant ainsi le bruit créer par le choc des bennes vides. 29

Thème n° 2 : La poussière

En réponse aux remarques formulées par : - Mme Nathalie DUCA, demeurant à Etrables : « Elle rajoute des interrogations sur les poussières qui seront générées par les camions… » - Mairie d’USINENS : « Les nuisances dues à la poussière ; »

L’étude d’impact du dossier de demande traite à plusieurs reprises le thème de la poussière (cf. Dossier de demande Doc 3 p 34 ; p63 à 64 ; p 98 à 101 ; p 105).

Les émissions de poussières L’activité d’une carrière peut être émettrice de poussières. Lors de l’extraction, du chargement, du transport et du traitement, les éléments les plus fins peuvent être mis en suspension dès lors qu’ils sont secs. Cependant, l’environnement de la carrière de Planaz est peu sensible à d’éventuelles émissions de poussières (zone peu ventée, boisements en périphérie, absence de longues périodes de sécheresse…). De plus, l’extraction se fait en fosse, les matériaux sont « humides » et l’installation de traitement sera intégralement bardée ce qui permettra de contenir les éventuelles émissions de poussière. Le traitement des matériaux se faisant par voie humide, les stocks seront humides. Enfin, grâce à l’accès à l’eau du Rhône, les pistes d’exploitation pourront être arrosées en période sèche ce qui restreint considérablement les risques d’émissions de poussières d’autant plus que ces pistes seront également enrobées.

Volet sanitaire Les éventuelles maladies pulmonaires dues aux poussières sont liées à la nature des particules : poussières de silice, d’amiante ou de béryllium. Aucune de ces poussières n’est présente sur le site. Concernant les poussières, ce sont les particules les plus fines d’un diamètre inférieur à 10 µm qui présentent l’enjeu principal au niveau sanitaire. Par ailleurs, la présence de boisements en périphérie, la méthode d’exploitation en fosse, le bardage de l’installation de traitement et l’arrosage des pistes d’exploitation empêchent la propagation des émissions vers l’extérieur. De plus, la majorité des vents sont orientés Nord-Est et Sud-Ouest et les principales zones d’habitation ne se situent pas dans cette direction. Aucune zone de population dite « à risque » (école, maison de retraite, hôpital,…) n’est recensée à moins de 3 km de la carrière et dans la direction des vents principaux.

Thème n°3 : Le paysage

En réponse aux remarques formulées par : - Famille MICHARD, demeurant à Usinens : « … elles sont satisfaites de la remise en état du site, telle qu’elle a déjà été faite. » - M. Davy CICCONE, demeurant à Etrables : « … s’inquiète de l’aspect visuel de l’extension. » - Mairie d’USINENS : « Les nuisances visuelles pour dégradation de l’environnement. »

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La prise en compte du paysage a fait l’objet d’une étude spécifique de faisabilité paysagère réalisée par le bureau d’études KARUM et jointe au dossier de demande (cf. Dossier de demande Doc 3 Annexe 1). Les principales conclusions de cette étude sont reprise dans l’étude d’impact du dossier de demande (cf. Dossier de demande Doc 3 p 3 à 8 ; p 42 à 43 ; p 74).

Les mesures d’intégration paysagère du projet de renouvellement et extension de la carrière de Planaz ont été définies en concertation avec le bureau d’études KARUM. Elles reposent essentiellement sur les principes de remise en état appliqués actuellement sur la zone d’exploitation en renouvellement et qui apportent entière satisfaction auprès des riverains (cf. Témoignage de la Famille MICHARD demeurant à Usinens).

Ainsi, les mesures proposées permettent de répondre aux enjeux paysagers du projet d’extension en cours d’exploitation et après remise en état du site : - L’ambiance rurale est largement maintenue par un phasage adapté, une restauration agricole, une exploitation assez éloignée des cours d’eau, l’intégration de la nouvelle route dans le tissu agricole et boisé, - Le fonctionnement visuel des paysages sera préservé avec un léger modelé de terrain qui permet d’affirmer l’horizontalité de fond de vallée, - Les vues les plus sensibles sont prises en compte avec la préservation de rideaux d’arbres autour de l’exploitation et pour les vues les plus lointaines, un phasage limitant les surfaces exploitées.

Notons de plus que la remise en état du site se fait de manière coordonnée à l’avancée de l’exploitation afin de restreindre au maximum les surfaces en chantier et réaliser les aménagements d’intégration paysagère au plus tôt.

Afin d’illustrer l’intégration paysagère du site en cours d’exploitation et après remise en état, plusieurs planches de simulation paysagère ont été réalisé depuis les principaux points de vue environnants dont : Hameau de Tanay à USINENS, Hameau de Charnod à DESINGY (cf. Annexe 3 : Simulations d’intégration paysagère – KARUM 2012).

Thème n°4 : Déviation de la Route des Usses

En réponse aux remarques formulées par : - Mme Nathalie DUCA et M. Pascal ROUPIOZ, demeurant à Etrables : « … formulent des observations sur les nuisances qu’ils vont connaître, notamment à cause de la nouvelle route qui va passer près de chez eux. Ils demandent pourquoi cette route ne passe pas plus bas et quelles sont les raisons du lacet alors qu’on aurait pu tracer tout droit.»

Le projet de déviation de la route des Usses a fait l’objet d’une étude de faisabilité réalisée par le bureau d’étude ARCADIS (cf. Dossier de demande Doc 3 Annexe 8). L’objet de cette étude est de fournir les éléments géotechniques, topographiques et réglementaires nécessaires à l’élaboration du nouveau tracé.

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Le tracé présenté dans le dossier de demande a ainsi été élaboré afin de répondre aux différentes contraintes réglementaires et normalisées des aménagements routiers et pour cela se réfère aux prescriptions du guide ARP (Aménagement des Routes Principales) édité par le SETRA relatif à la conception générale et aux caractéristiques géométriques des routes principales :

- Pente, - Largeur, - Rayon de braquage, - Visibilité, - Stabilité des terrains, - Sécurité,

L’ensemble de ces exigences limite considérablement le choix du tracé et le cheminement présenté dans le dossier de demande permet de répondre aux différentes obligations réglementaires.

Thème n°5 : Divers

Trafic routier

En réponse aux remarques formulées par : - M. Davy CICCONE, demeurant à Etrables : « o Les camions et les autos prendront-ils la même route ? Où vont sortir les camions sur la départementale et ne vont-ils pas endommager la route ? » - Mme Nathalie DUCA et M. Pascal ROUPIOZ, demeurant à Etrables : « Ils veulent (…) avoir la certitude que la nouvelle route ne sera pas empruntée par les camions de la carrière. » - Mairie d’USINENS : « les routes seront-elles adaptées face à l’augmentation du trafic ? »

La mise en place d’une installation de traitement sur le site même de la carrière de Planaz va avoir un impact positif sur la circulation (cf. Dossier de demande Doc 3 p 65 à 66). En effet, actuellement la production de la carrière est traitée à l’installation de Cran-Gevrier, soit à près de 30 km. Avec la nouvelle installation de traitement, les matériaux seront traités sur place, les fines de lavage seront utilisées directement pour la remise en état et les camions qui sortiront du site de Planaz partiront exclusivement avec des produits finis pour desservir principalement les plateformes d’Annecy et Rumilly.

L’activité de la carrière concernera en moyenne 109 passages de camions par jour (un camion qui rentre et ressort du site comptant pour deux passages), contrairement à aujourd’hui où le transport lié au traitement des matériaux, ajouté à celui des produits finis, se monte à 236 passages de camions par jour.

Cette baisse de 54 % du nombre de passages de camions va entraîner un impact positif non négligeable sur la sollicitation des routes, sur les émissions en CO2, sur la consommation de pétrole et sur la qualité de vie des riverains des routes empruntées.

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Concernant le trafic routier local, les semi-remorques en sortie de carrière emprunteront la partie avale de la route de Planaz pour reprendre ensuite la RD 992 (cf. Annexe 4 : Plan d’aménagement du tourne-à-gauche – ARCADIS 2011). Une interdiction de tourner à droite pour les camions sera mise en place en sortie de carrière pour interdire leur passage par le hameau de Planaz ou le hameau d’Etrables.

La section de voirie de la route de Planaz concernée par la circulation de la carrière sera dimensionnée afin de permettre le croisement de deux semi-remorques. Le carrefour entre la route départementale 992 et la route de Planaz sera sécurisé avec l’aménagement d’un tourne-à-gauche et la mise en orthogonalité du débouché de la route de Planaz. La conception technique de cet aménagement tient compte des remarques techniques formulées par la Direction des routes du Conseil Général (74).

Horaires de fonctionnement

En réponse aux remarques formulées par : - M. Davy CICCONE, demeurant à Etrables : « o Les horaires d’exploitation : peut-on imaginer une fermeture à 17h00 pour ne pas trop gêner le voisinage ? Y aura-t-il une exploitation le samedi ? Toute l’exploitation est-elle arrêtée la nuit (même les pompes à eau) ? » - Mme Nathalie DUCA et M. Pascal ROUPIOZ, demeurant à Etrables : « Elle rajoute des interrogations sur (…) le fait de savoir si les horaires indiqués dans le dossier seront respectés. »

Les horaires de fonctionnement de la carrière de Planaz seront compris entre 7h00 et 19h00 (période dite « de jour ») les jours ouvrables, hors chantier exceptionnel. En dehors de ces horaires de fonctionnement il n’y aura aucune activité (circulation, installation de traitement, pompes à eau,…) sur le site. Les horaires de fonctionnement de l’établissement seront repris dans l’arrêté préfectoral d’autorisation de renouvellement et extension de la carrière et pourront de ce fait être contrôlés par DREAL.

Matériaux inertes

En réponse aux remarques formulées par : - Mairie d’USINENS : « les matériaux qui serviront à combler sont-ils contrôlés et par qui ? »

Les matériaux utilisés dans le cadre du remblaiement de la remise en état seront de différentes natures : - Les argiles de découverte issues du décapage, - Les fines de lavage produites par le traitement des matériaux, - Les matériaux inertes issus des chantiers de terrassement reçus sur le site.

Les argiles de découverte et les fines de lavage sont des matériaux présents à l’origine sur le site et ne présentent donc aucun risque de pollution. 33

La réception de matériaux inertes est par contre soumise à une procédure d’accueil rigoureuse qui est détaillée dans le dossier de demande (cf. Dossier de demande Doc 3 p 40 à 41 ; p 90 à 91). Pour rappel :

- Les matériaux inertes

Les matériaux inertes reçus dans l’installation de stockage sont ceux décrits dans l’annexe I de l’Arrêté du 15 Mars 2006 et modifié le 28 Octobre 2010 fixant la liste des matériaux inertes susceptibles d’être admis dans les installations de stockage de matériaux inertes (cf. Annexe 5 : Liste des matériaux inertes recevables). Les matériaux reçus sur le site de Planaz proviennent de chantiers extérieurs de TP et de VRD. Les matériaux contenant de l’amiante (Code 17.06.05) et les matériaux issus des sites pollués seront strictement interdits.

- Modalité de réception

L’admission des camions entrants se fait à l’entrée du site où l’exploitant procède à la vérification des documents d’accompagnement des matériaux inertes et à un premier contrôle visuel du contenu du chargement. Le camion est ensuite conduit sur la zone en cours de remblaiement au niveau de l’aire de contrôle et d’entreposage des matériaux. Là, un salarié, en charge du site de remblaiement et formé à la réception des matériaux inertes, procède à un nouveau contrôle visuel des matériaux lors du déchargement du camion et du régalage des matériaux afin de vérifier l’absence de matériaux non autorisés. Ce n’est qu’une fois ces différents contrôles réalisés que les matériaux sont poussés dans l’alvéole en cours de remblaiement par le responsable du site à l’aide d’un bulldozer. Lors des contrôles, si des matériaux non mentionnés dans la liste des matériaux admissibles, même en faible quantité, sont constatés, ils seront entreposés dans une benne de réception de refus ou rechargés dans un camion, pour être dirigés vers un centre approprié. En cas de doute concernant le caractère inerte des matériaux, l’exploitant demande au producteur du matériau ou réalise lui-même un test de lixivation. Ce contrôle consiste à réaliser un essai de lixiviation sur les matériaux pour des paramètres définis réglementairement et une analyse du contenu total de ces paramètres. Des concentrations et seuils maximaux admissibles sont définis. En cas de dépassement des seuils, les terres devront être refusées. Le producteur devra alors les confier à une installation d’élimination adaptée. L'exploitant complétera pour ces matériaux le registre des admissions et le registre des refus par les résultats de la procédure d'acceptation préalable. Enfin, pour s’assurer que les mélanges bitumineux reçus ne contiennent pas de goudron, une vérification sera réalisée sur la zone de réception à l’aide d’un spray de marquage (PAK MARKER). De plus, les bitumes issus de surfaces demandant la présence de goudron, telles que les parkings et voies d’accès d’avions, de poids lourds, d’engins agricoles, les gares routières et les aires de station-service, seront interdits.

- Garantie de traçabilité et contrôles

Afin de garantir la traçabilité des matériaux reçus (connaissance de leur position sur le site et de leur origine), les moyens mis en œuvre seront les suivants : - Toute livraison ou série de livraison d’un même matériau est reçue accompagnée d’un bordereau de suivi. Le bordereau utilisé est celui détaillé dans le « Guide des bonnes pratiques relatif aux installations de stockage de matériaux inertes issus du B.T.P. – Juin 2004 ». Il mentionne notamment l’origine, la désignation des matériaux, ainsi que leur producteur. 34

- L’ensemble des matériaux reçus sont stockés dans des casiers identifiés précisément.

Un plan d’exploitation de l’installation de stockage représentant les parcelles et l’ensemble des casiers permettra de noter les bordereaux de suivi se référant aux matériaux stockés et de les localiser. Ce document est mis à jour quotidiennement par l’exploitant et transmis annuellement à l’administration. Des contrôles peuvent alors être réalisés sur le terrain par la DREAL pour s’assurer de la bonne gestion des matériaux inertes. Il est ainsi possible d’évaluer l’origine et la position d’un matériau remblayé et de l’isoler en cas de pollution avérée.

Gestion des eaux

En réponse aux remarques formulées par : - Famille MICHARD, demeurant à Usinens : « Ces personnes s’inquiètent (…) de l’utilisation de l’eau et veulent être certaines qu’il n’y aura pas de rejets dans les Usses. » - Mairie d’USINENS : « Les eaux rejetées dans les Usses sont-elles conformes aux préconisations Natura 2000 ? »

Sur la carrière de Planaz, aucun rejet d’eau ne sera réalisé dans le milieu naturel : Les Usses, Nant de Planaz ou Nant de Croasse. Pour rappel, la gestion des eaux de la carrière se fera de la manière suivante (cf. Dossier de demande Doc 3 p 45 ; p 76 à 79) :

- Eaux de process

Les eaux utilisées par l'installation de traitement et chargées en fines au terme du process de lavage des matériaux emprunteront un circuit de recyclage total des eaux (bassins clarificateurs et presse à boue) avant d’être réintroduites dans le process de lavage des matériaux. Ce principe assure la clarification des eaux et son utilisation rationnelle grâce à un fonctionnement en « circuit fermé ». L’efficacité de ce système de traitement des eaux de process permet d’atteindre un niveau de recyclage de 92%. Ainsi, seulement 8% des volumes d’eau utilisés annuellement sont prélevés dans le milieu extérieur : le Rhône. Ces pertes résultant essentiellement de l’exportation d’eau par les produits finis tels que le sable qui conservent toujours un taux d’humidité non nul.

- Eaux de ruissellement : Installation de traitement

Les eaux de ruissellement de la piste d’accès à la plateforme de la carrière seront collectées en aval, traitées par l’intermédiaire d’un décanteur/déshuileur avant d’être pompées et réintégrées au process de lavage des matériaux dans l’installation de traitement.

La plateforme de l’installation de traitement sera bétonnée. Les eaux de ruissellement seront ainsi récupérées et réintroduites dans le process de lavage des matériaux.

La plateforme des stocks sera aménagée sur du tout-venant et sera donc perméable. Les eaux s’infiltreront de manière naturelle. Un fossé périphérique permettra de récupérer les eaux excédentaires en cas d’un important épisode pluvieux.

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- Eaux de ruissellement : Carrière

Compte tenu de la topographie du site et de la méthode d’exploitation en fosse, le risque de ruissellement depuis les zones d’extraction vers le milieu extérieur est faible puisque les écoulements se feront par gravité vers les points bas du carreau d’exploitation où les eaux s’infiltreront naturellement.

Le phénomène de ruissellement vers le milieu naturel se limite aux épisodes orageux violents et aux pentes périphériques qui dominent le Nant de Planaz et le Nant de Croasse. A proximité de ces cours d’eau, une bande supplémentaire de 8 m sera donc aménagée et préservée de toute circulation d’engins afin d’écarter les risques de glissement de matériaux sur les berges et de ruissellement d’eaux pluviales chargées de matières en suspension. Cette bande de 8 m fera également l’objet d’un reboisement immédiat (cf. Annexe 6 : Bande de gestion des eaux de ruissellement).

Les eaux de ruissellement ainsi collectées seront conduites vers un point bas du carreau d’exploitation ou elles s’infiltreront naturellement, se débarrassant ainsi des éventuelles matières en suspension avant de rejoindre le milieu naturel via les nappes sous-jacentes.

- Les eaux usées : bureaux Conformément au permis de construire en date du 13 Décembre 2012 un système d’assainissement autonome non collectif sera aménagé et dimensionné en fonction du nombre personnes présentes sur le site (15 personnes maximum).

Le type d’assainissement réalisé sera composé principalement d’une filière de traitement monobloc avec filtre à coco et fosse toutes eaux intégrée, 5 tranchées filtrantes et un géotextile de couverture.

Commentaires du commissaire enquêteur :

Je prends acte du fait que les huit thèmes qui ont été évoqués par les habitants des communes de Desingy et d’Usinens, ainsi que par les élus que j’ai contactés, ont tous été traités par le maître d’ouvrage dans son mémoire et que les réponses qu’il apporte sont de nature à les rassurer et à leur apporter la garantie que tout ce qui est matériellement possible de faire sera mis en œuvre pour limiter au maximum les désagréments que pourra causer une extension de la carrière de Planaz. Les nuisances évoquées concernent le bruit, la poussière, le préjudice paysager et visuel, la déviation de la route des Usses et, dans les questions diverses : le trafic routier, les horaires d’ouverture, les matériaux inertes et la gestion des eaux. Tous ces points, déjà développés dans le dossier de demande, ont été clairement repris et détaillés de façon à ne pas laisser d’ombre et en toute transparence, à mon point de vue. Par ailleurs, le maire de la commune de Frangy m’a contacté après la clôture de l’enquête publique (mais avant la délibération de son conseil municipal) pour me faire part de ses craintes de voir les camions de l’entreprise ABC traverser sa commune (des travaux d’aménagement et de réfection de la chaussée, très coûteux, vont avoir lieu prochainement), notamment pour les livraisons en direction du Genevois. Il souhaite que ces véhicules prennent la direction de l’autoroute A40 par l’échangeur d’Eloise pour préserver sa commune. Renseignement pris auprès de la société Annecy Bétons Carrières, un arrangement sous forme d’une convention a été pris dans ce sens, après notre contact téléphonique. La copie de cet accord, que m’a également adressé la mairie, est annexée en pièces jointes.

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3 / Remarques diverses :

La population de la commune de Desingy s’est très peu exprimée sur ce projet de poursuite et d’agrandissement de carrière. Une seule famille d’une commune voisine (Usinens), s’est manifestée et à exprimé des craintes sur les nuisances à venir (visuelles et sonores). Même les associations de protection de l’environnement, très vigilantes dans ce secteur, se sont abstenues de toute critique. Je ne considèrerai pas pour autant cette absence d’opposition comme une approbation inconditionnelle du dossier.

Le pétitionnaire a répondu règlementairement, dans un mémoire, aux questions posées par les habitants et les élus, qui traduisaient quelques craintes légitimes sur les nuisances à venir. L’original de ce mémoire en réponse est joint au registre d’observations et au rapport d’enquête.

Pour terminer cette première partie, on peut déjà affirmer que cette enquête publique s’est déroulée dans de très bonnes conditions, conformément aux textes en vigueur et qu’elle n’appelle pas de remarque particulière.

Mon avis personnel sur la globalité de ce projet d’Installation Classée pour la Protection de l’Environnement fera l’objet de la seconde partie du rapport : conclusions motivées du commissaire enquêteur.

---oooOooo---

Fait à ANNECY, le 16 décembre 2013 Le commissaire-enquêteur

Christian SCHOCH

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Département de la HAUTE-SAVOIE

COMMUNE DE DESINGY

EENNQQUUÊÊTTEE PPUUBBLLİİQQUUEE

N° TA E 13000369 / 38 du 26 août 2013 Arrêté préfectoral 2013248-0016 du 5 septembre 2013

DEMANDE D’AUTORISATION D’EXPLOITER UNE INSTALLATION CLASSÉE, SOUMISE À AUTORISATION (I.C.P.E.)

SA ANNECY BETON CARRIERES

CONCLUSIONS MOTIVÉES

Christian SCHOCH Commissaire enquêteur 38

L’enquête publique sur le dossier de demande d’autorisation d’exploiter des installations classées (I.C.P.E.) présenté par la société ANNECY BÉTON CARRIÈRES INDUSTRIES, sise à Cran Gevrier (74960), pour le renouvellement et l’extension de la carrière dite de Planaz de matériaux alluvionnaires à sec, située sur le territoire de la commune de Desingy (74270) et la création une installation de traitement de matériaux au même endroit, s’est déroulée durant 33 jours, du mardi 22 octobre 2013 au samedi 23 novembre 2013. En accord avec les services préfectoraux, j’ai tenu cinq permanences dans les locaux de la mairie de DESINGY.

L’information a été assurée, on l’a vu dans le rapport, dans les formes réglementaires (annonces légales et affichage dans huit autres mairies et sur le site). Cet effort n’a pas suffi à intéresser la population, qui s’est très peu déplacée. Au cours de cette procédure, seules huit personnes se sont présentées lors des cinq permanences et trois annotations ont été portées sur le registre d’enquête. Deux courriers ont été reçus à mon intention à la mairie de Desingy, émanant de mairies, l’une très favorable au projet, l’autre favorable également, mais exprimant quelques craintes sur les futures nuisances, auxquelles il a été répondu. Par contre aucun courrier ne m’a été adressé par voie électronique sur la boîte aux lettres ouverte à cet effet par la préfecture.

Rappel bref du projet :

Agissant en qualité de Président de la société ANNECY BETON CARRIERES dont l’activité principale est consacrée l’exploitation de carrières et à la commercialisation de granulats, Monsieur Jean-Luc MARTIN sollicite une autorisation d’exploiter une installation classée (I.C.P.E.) sur le territoire de la commune de DESINGY (74). Cette demande concerne :

- Le renouvellement et l’extension pour une durée de 25 ans de l’autorisation d’exploiter la carrière alluvionnaire de DESINGY pour une superficie totale de 51,9 ha et une production annuelle de 330 000 tonnes. - L’abandon partiel de l’autorisation d’exploiter sur les secteurs réaménagés en 2003 et 2011 pour une surface globale de 8,8 hectares. - La construction d’une installation fixe de traitement des matériaux d’une puissance de 700 KW avec l’aménagement d’un pompage d’alimentation en eau dans le Rhône (débit maximum de 200 m3/h), en remplacement de celle de Cran Gevrier. - Le traitement d’un volume moyen annuel de 20 000 m3 de matériaux de recyclage à l’aide d’une installation mobile de concassage d’une puissance de 200 KW. - L’autorisation de recevoir 50 000 m3 en moyenne par an de déchets inertes, matériaux de remblaiement utilisés dans le cadre de la remise en état. - Le déplacement pour partie de la route des Usses avec connexion à la route de Planaz et aménagement d’un carrefour type « tourne à gauche » au niveau de la RD 992. - Le défrichement de 6,4 ha de forêt de chênaie-frênaie (annexe 9 : accusé de réception du dossier complet de demande de défrichement et autorisation de défricher). - L’aménagement d’un passage busé temporaire sur le Nant de Planaz.

La société ANNECY BETON CARRIERES exploite déjà la carrière alluvionnaire de Planaz située sur la commune de DESINGY et les matériaux extraits sont destinés à alimenter principalement le marché d'ANNECY et RUMILLY. Les granulats ainsi fabriqués sont utilisés pour l'entretien de voirie, les travaux routiers et autoroutiers et les industries du béton. Cette exploitation se fait actuellement grâce à un arrêté préfectoral n°89-1783 en date du 26 décembre 1989, qui autorise la société à exploiter cette carrière pour une durée de 15 ans. Les réserves exploitables restantes se limitant à 750 000 t et la durée d'autorisation arrivant à son terme, une demande de renouvellement et extension est sollicitée pour l'exploitation de la carrière sur une durée de 25 ans et un volume exploitable de 8 235 000 tonnes. 39

Les installations exploitées sur le site de DESINGY figurent dans les rubriques de la nomenclature des installations classées sous la forme d’un tableau que l’on trouve pages 14 du document 2, « dossier de demande », établi par le Service Central des Carrières (SATMA), à L’Isle d'Abeau(38). J’en ai retenu les deux qui justifient la présente procédure : - L’exploitation de carrière (51,9 ha et 330 000 t/an en moyenne), soumise à autorisation sous le numéro de rubrique 2510-1, - Le broyage, criblage, concassage de matériaux (900 kW au total), soumise à autorisation sous le numéro de rubrique 2515-1a. Les autres activités de l’entreprise : station de transit de produits minéraux ou de déchets non dangereux inertes (n°2517-2), liquides inflammables de 2ème catégorie et stockage en réservoirs manufacturés (n° 1432-2b) et stations service (n°1435), ne sont pas classées. Il faut noter qu’il n’y a pas de stockage ni d’utilisation d’explosifs sur le site. Dans le cadre de la remise en état du site, comme on le verra plus loin, le remblaiement se fera en partie avec des déchets inertes, pour un volume annuel de 50 000 m3 en moyenne par an.

Le personnel travaillant quotidiennement à l'exploitation de la carrière de Planaz se limite actuellement à une personne : le chauffeur de la pelle en charge de l'extraction et du chargement des camions et les opérations ponctuelles de décapage ou de réaménagement nécessitant des moyens importants en personnel et matériel sont actuellement sous-traitées. Avec l'implantation d'une installation de traitement des matériaux sur la carrière de Planaz, le personnel présent en permanence va augmenter il sera composé d'au moins six à sept personnes : un chef de carrière, un pilote d'installation, deux à trois conducteurs d'engins (chargeuse et dumpers), un chauffeur de pelle et une personne à la bascule.

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Il ressort de cette enquête, ainsi que du dossier très approfondi présenté à l’enquête publique, que les enjeux environnementaux sont tous très bien pris en compte, notamment en termes de rejets dans l’atmosphère et au niveau des rejets des eaux usées, des eaux de ruissellement susceptibles d’être polluées et des nuisances sonores et visuelles.

Ainsi que l’a déclaré l’autorité environnementale dans son avis du 24 septembre 2013, j’estime également que les enjeux environnementaux apparaissent relativement limités, compte-tenu de la nature de l’activité et de la localisation de la carrière.

Mon point de vue se fonde sur l’étude d’impact que j’ai détaillée ci-dessus dans le rapport d’enquête, ainsi que sur l’étude de danger, mais aussi sur les conclusions que j’ai tirées de notre visite approfondie sur le site et de nos réunions de travail avec Monsieur Yves DOMBRE, commissaire enquêteur suppléant, en compagnie de Messieurs Jean Luc MARTIN, Président de la société et Pierre-Jean SERRET, chef de secteur pour la Haute-Savoie, en charge de ce dossier. Aucune question n’est restée sans réponse, notamment sur le phasage de l’opération, de nos jours à 2037 et sur les moyens de limiter l’impact et les risques sur l’environnement et sur la tranquillité des habitants du secteur.

L’étude d’impact et l’étude de risques font apparaître, aux yeux des spécialistes, des enjeux relativement limités. Le résumé non technique détaillé dans le rapport reprend, selon les spécialistes de l’autorité environnementale, les arguments et éléments d’études, de façon claire et conforme à la réalité.

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Ainsi, sur la base des impacts potentiels identifiés, il faut rappeler que le dossier met en notamment en évidence les points suivants :

- Servitudes relatives à la conservation du patrimoine : dans le cadre de l'extension de la carrière il est nécessaire de défricher 6,4 ha de chênaie-frênaie. Ce défrichement fait donc l'objet d'une autorisation et conformément à la réglementation un dossier de demande d'autorisation de défrichement qui a été déposé en préfecture et qui a obtenu un avis favorable.

- Protection du milieu naturel : Plusieurs inventaires sont répertoriés dans un rayon de 1 km autour de la carrière de Planaz :  APPB « Vallée des Usses »  NATURA 2000  3 Znieff de type I (friches à molinie sur argile de Desingy, Vallée des Usses de Mons au Rhône, Marais de Vanzy)  Zone humide n° 2576 de l’inventaire départemental. Toutefois, aucune de ces inventaires ne concerne directement la surface du projet et un diagnostic écologique est venu préciser l’impact spécifique du projet.

- Monuments historiques et sites naturels : Il n'existe aucun monument classé ou inscrit à l'Inventaire des Monuments Historiques sur la commune de Desingy et seule une statue présente dans l'église Saint-Laurent est classée au titre d'objet. De même, aucun site naturel inscrit ou classé n'est recensé dans un rayon de 5 km. La carrière de Planaz n'a donc aucune incidence sur ce type de sites.

- Vestiges archéologiques : dans le secteur de la demande, aucun vestige archéologique n'est à signaler mais un diagnostic préalable à tous travaux pourra être prescrit par le Préfet de Région (Article 522-1 a 522-4 du Code du Patrimoine). Ce diagnostic pourra déboucher, si nécessaire sur une fouille de sauvetage ou amener des mesures conservatoires.

- Servitudes relatives à l’urbanisme : actuellement, la commune de Desingy dispose d'une carte communale qui autorise l'exploitation de la carrière de Planaz. La commune va prochainement se doter d'un Plan Local d'Urbanisme et la zone sollicitée dans le cadre de la présente demande de renouvellement et extension de carrière sera reprise et classée en zone autorisée

- Activités industrielles : une autre carrière est présente sur la commune de Desingy, la carrière ROUDIL qui se situe en amont du hameau de Planaz, à 1,5 km de la carrière A.B.C. Aucune autre activité industrielle n'est recensée dans l'environnement proche de la carrière. Les zones d'activité industrielle les plus proches se situent à plus de 5 km sur les communes de Frangy au Nord-est et Seyssel au Sud.

- Activités agricoles : l'agriculture est une activité importante sur le territoire communal de Desingy et d’ailleurs 16 exploitations sont recensées sur la commune pour une SAU totale de 1066 ha et un cheptel de plus de 530 bovins, les principales activités étant l'élevage bovin (lait et viande), les cultures céréalières et la viticulture. Mais l'emprise visée par la demande d'extension est principalement occupée par des terres labourables et quelques prairies de fauche. Aucune vigne n'est concernée par le projet.

- Servitudes relatives aux voies de communication et aux tracés linéaires : Concernant le réseau routier, l'emprise sollicitée en renouvellement et extension de carrière est bordée au Nord par la route de Planaz, à l'Ouest par la route départementale 992 et coupe à l'Est la route des Usses. L'accès à la carrière se fait actuellement par la route de Planaz depuis la route départementale 992. Le projet d'extension de la carrière de Planaz va impliquer plusieurs modifications au niveau du réseau routier local (figure 11, page 35 : Réseau routier local). 41

Une partie de la route des Usses se situe dans l'emprise de l'extension de carrière et sera donc déplacée selon un tracé Nord empruntant la carrière actuellement autorisée et notamment la piste d'accès camion jusqu'à la route de Planaz. La création depuis la route des Usses d'une piste d'accès à la plateforme de la nouvelle installation de traitement de la carrière qui sera notamment empruntée par les camions semi-remorques acheminant les matériaux finis. Il est prévu dans le projet la sécurisation du carrefour entre la route départementale 992 et la route de Planaz avec l’aménagement d'un tourne à gauche et la mise en orthogonalité du débouché de la route de Planaz. La canalisation d'eau entre le Rhône et l'installation de traitement empruntera le tracé de la RD 992 en alternant les passages sous chaussé et en accotement. A noter qu'aucun chemin inscrit au Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de Randonnée (P.D.I.P.R.) n'est concerné par l'exploitation.

- Distribution d’énergie électrique, de gaz ou de chaleur : la ligne de transport d'électricité 400 000 Volts, Cornier / Montagny les Lanches se situe au Sud de la zone d'extension {Gestionnaire : RTE GET Savoie). Le pylône soutenant la ligne se situe à plus de 80 rn des limites d'exploitation et la méthode d'extraction à la pelle sans utilisation d'explosifs n'est pas de nature à déstabiliser cet ouvrage. L'exploitation de la carrière n'aura donc aucun impact sur cette ligne. D'autre part, le site sera raccordé au réseau électrique pour l'alimentation de l'installation de traitement, du pont-bascule et des bureaux.

- Canalisations d’eau et d’assainissement : aucun ouvrage ou servitude lié aux canalisations publiques d'eau et d'assainissement n'est recensé sur l'emprise du projet.

- Risques majeurs et aléas naturels : la commune de DESINGY est hors de tout périmètre de plans de prévention des risques naturels prévisibles (PPRn) ou plan de prévention des risques technologiques (PPRt). Les risques naturels sur la commune de DESINGY sont : inondation, mouvement de terrain, séisme (zone de sismicité de type 3 « modérée »), transport de marchandises dangereuses. Ces différents risques majeurs sont repris dans un dossier communal synthétique et une carte de localisation des aléas naturels. L'emprise du projet est concernée, comme la majeure partie du territoire de DESINGY par les aléas : mouvements de terrain et crues torrentielles.

- Servitudes relatives à la salubrité : il n'y a aucun captage d'alimentation en eau potable sur le site ou dans son environnement proche. Seule une source privée alimentant en eau deux maisons est recensés à 400 m au Sud du projet d'extension. Cette source située sur le versant boisé qui surplombe la RD 992 ne sera pas impactée puisque la carrière n'est pas en amont hydraulique direct.

- Schéma départemental des carrières : l'exploitation de la carrière de Planaz a été élaborée de manière à concilier les besoins en matériaux, la protection des paysages, des sites et des milieux naturels sensibles et du patrimoine agricole local. Elle est donc conforme aux orientations proposées par le Schéma Départemental des Carrières.

- SDAGE et SAGE : suite à l'inscription au SDAGE du bassin versant des Usses comme déficitaire en eaux superficielles, et dont les conclusions de l'étude (Septembre 2012) confirment un fort déficit en eau sur le bassin versant des Usses et la nécessité de limiter ce déficit par la mise en place de mesures, le projet de renouvellement et d'extension de la carrière de Planaz s'inscrit donc dans cette démarche en privilégiant une variante du projet consistant à acheminer l'eau nécessaire au traitement des matériaux depuis le Rhône afin de préserver le bassin versant des Usses. Le projet est donc conforme aux orientations du SDAGE.

- Autres servitudes : il n'y a pas de servitude liée : aux voies ferrées, à la navigation maritime, fluviale, aux aérodromes, aux télécommunications, à la protection des eaux minérales, etc..

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- La problématique des eaux souterraines et superficielles : concernant les eaux souterraines, selon l'évaluation des impacts sur les eaux superficielles et souterraines (extraite de l'étude réalisée par CPGF Horizon en 2011), l'extraction se faisant hors d'eau, la piézométrie restera inchangée et l'écoulement de la nappe ne sera pas modifié par le projet. Le projet n'a donc aucun impact quantitatif et qualitatif sur les nappes molassique et morainique. De même, le site se trouve en- dehors de tout périmètre de protection de captage d'eau potable. Leur éloignement et/ou leur situation écartent tout risque de nuisances dues à l'exploitation de la gravière. Pour les eaux superficielles, selon le maître d’ouvrage et l’étude d’impact, le projet de renouvellement et d'extension de la carrière n'aura qu'un impact négligeable sur le bassin versant de ces cours d'eau et le risque de capture du Nant de Planaz par la carrière est nul. Le risque de pollution accidentelle est négligeable et sera accompagné de mesures préventives : aire étanche de ravitaillement et dispositions d'urgences en cas de déversement accidentel de matière polluante. Les eaux de lavage utilisées dans l'installation de traitement sont traitées à travers un système de bassins clarificateurs et d'une presse à boue. Les eaux ainsi traitées sont réutilisées en circuit « fermé » dans le process de traitement des matériaux. Ainsi le fonctionnement du circuit « fermé » présente une efficacité de recyclage des eaux de traitement de 92 %. Sur la zone d'extraction (talus de découverte et carreau), les écoulements se feront par gravité vers les points bas du carreau d'exploitation où les eaux s'infiltreront naturellement, se débarrassant ainsi des éventuelles matières en suspension avant de rejoindre le milieu naturel via les nappes sous- jacentes. Le phénomène de ruissellement vers le milieu naturel se limite donc aux épisodes orageux violents et aux pentes périphériques qui dominent le Nant de Planaz et le Nant de Croasse. A proximité de ces cours d'eau, une bande supplémentaire de 8 m sera aménagée et préservée de toute circulation d'engins afin d'écarter les risques de glissement de matériaux sur les berges et de ruissellement d'eaux pluviales chargées de matières en suspension. Cette bande de 8 m fera également l'objet d'un reboisement immédiat. Ce dernier point répond aux interrogations faites par des élus, hors enquête, auprès du commissaire enquêteur.

- Faune et Flore : la carrière de Planaz se trouve proche de plusieurs espaces naturels (APPB, ZNIEFF, NATURA 2000, ...) principalement situés dans la vallée des Usses. Du fait de la proximité du site Natura 2000 « Le Usses », un document d'incidence a été réalisé. Le projet de renouvellement et d'extension de la carrière n'aura pas d'impact significatif sur ces milieux et aucun de ces inventaires ne concerne directement la surface du projet.

- Habitats naturels : lors de l'étude du milieu naturel, onze types d'habitats ont été inventoriés sur la zone de la carrière et ses abords. Les habitats d'intérêt tels que les prairies sèches et les boisements de Frênaie-Chênaie, feront l'objet d'une attention particulière dans le cadre de la remise en état. Ainsi, l'atteinte faite par la carrière, selon le pétitionnaire, sera minime et limitée à la phase d'exploitation.

- Flore : les relevés floristiques effectués dans ces différents milieux n'ont pas révélé d'espèces d'intérêt patrimonial. Par contre, les investigations de terrain ont permis d'identifier plusieurs espèces végétales invasives dont surtout la Renouée du Japon, en bordure des Usses.

- Faune : la zone concernée abrite cependant quelques espèces patrimoniales, c'est-à-dire des espèces présentant un statut de protection et étant qualifiées de vulnérables: L'hirondelle de rivage, le guêpier d'Europe, le tarier des prés, la pie grièche écorcheur, l'écrevisse à pieds blancs. L’hirondelle de rivage et le guêpier d'Europe sont deux espèces assez typiques des carrières alluvionnaires où elles trouvent les conditions favorables et nécessaires à leur nidification. L'impact de la carrière est donc positif. Le tarier des prés et la pie grièche écorcheur sont des espèces liées aux formations herbeuses avec buissons et haies bocagères, milieux que l'ont retrouve principalement sur le plateau agricole. 43

Le réaménagement de la carrière leur permettra de retrouver ce type de milieux. Enfin, l'enjeu écrevisse à pieds blancs doit être relativisé puisque les derniers inventaires menés en 2012 par la Fédération de Pèche ont démontré l'absence de population pérenne dans la zone d'étude.

- Paysage et perception visuelle : depuis les pentes des Usses, l'exploitation actuelle est peu perceptible. La carrière est naturellement camouflée depuis de nombreux hameaux grâce à la végétation et la topographie locale composée de collines La taille, la forme et la couleur font apparaître la carrière comme un champ parmi d'autres. De plus, la remise en état du site s'inscrit parfaitement dans la logique des parcelles agricoles environnantes. Cette affirmation est fausse pour les habitants du village d’Usinens, situé sur la colline opposée et d’où le chantier est parfaitement visible et audible. Néanmoins, globalement et surtout pour les habitants de Desingy et des communes voisines (8 dans le rayon des 3 kilomètres), les mesures d'intégration paysagère du projet de renouvellement et extension de la carrière de Planaz permettront assez bien de répondre aux enjeux paysagers du projet. L'ambiance rurale sera largement maintenue par un phasage adapté, une restauration agricole, une exploitation assez éloignée des cours d'eau, l'intégration de la nouvelle route dans le tissu agricole et boisé. Le fonctionnement visuel des paysages est forcément perturbé, mais à terme sera restauré avec un léger modelé de terrain qui permet d'affirmer l'horizontalité de fond de vallée. Les vues les plus sensibles sont prises en compte avec la préservation de rideaux d'arbres autour de l'exploitation et pour les vues les plus lointaines, un phasage limitant la taille des parcelles exploitées. La remise en état coordonnée, la végétalisation des surfaces remaniées et les plantations faciliteront l'intégration de la carrière et de l'installation de traitement dans le paysage tout au long de la phase d'exploitation. En fin d'exploitation, le projet de réaménagement s'inspirera de l'ambiance paysagère locale et aura pour but d'intégrer le site dans ce paysage. Les plantations effectuées sur le site privilégieront ainsi les espèces autochtones.

- Commodités du voisinage : la carrière de Planaz provoquera peu de nuisances (bruit, poussière, émissions lumineuses) en raison du principe même d'exploitation et de mesures complémentaires : extraction en fosse, nombre réduits d'engins, arrosage des pistes par temps sec, absence de tirs de mines, installation de traitement totalement bardée avec traitement sous eau, maintien des boisements périphériques, réaménagement coordonné.

- Santé publique : selon les documents présentés à l’enquête publique et validés par l’autorité environnementale, ce projet de carrière ne représente pas un risque pour l'hygiène et la santé publique. Les effets et émissions sont négligeables en raison d'une méthode d'exploitation rigoureuse et de contrôles réguliers : entretien des engins, recyclage « en circuit fermé » des eaux de traitement et décantation des eaux de ruissellement, contrôle des émissions sonores et de poussières. Par ailleurs, des contrôles stricts sont réalisés en ce qui concerne l'hygiène et la sécurité du personnel. Ces mesures sont à plus forte raison efficaces pour le voisinage.

- Sécurité publique : l'accès sur la carrière est interdit par une barrière, par une signalisation spécifique et par une clôture périphérique. Les engins de chantiers circulent sur les pistes internes à la carrière, sans aucune liaison avec le réseau routier publique. Les véhicules accédant à la voirie publique sont exclusivement des camions semi-remorques routiers.

- Remise en état du site : la remise en état du site sera principalement à vocation agricole. Une attention particulière sera également portée sur la dimension écologique du réaménagement avec la reconstitution notamment de boisements et d'un maillage bocage permettant la libre circulation des espèces grâce à des corridors biologiques entre les principales composantes du milieu naturel environnant (Les Usses et sa forêt alluviale, le Nant de Planaz, Le Nant de Croasse, les espaces agricoles...). Au terme du réaménagement, le site disposera d'une mosaïque d'habitats permettant la colonisation par un grand nombre d'espèces faunistique et floristique.

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Ainsi, sur le site final se côtoieront : une zone agricole centrale, des coteaux à prairies sèches, plusieurs zones boisées, - des haies bocagères, - un plan d'eau écologique. Ces différents biotopes permettront notamment aux espèces animales de trouver des zones de reproduction, de nourriture et de repos essentielles à leur cycle de développement. Certains de ces aménagements consisteront simplement à maintenir des zones existantes comme les secteurs boisés le long du Nant de Planaz et du Nant de Croasse. D'autres seront créés de toutes pièces ou à partir d'éléments de la carrière, tels que le plan d'eau écologique et les fronts de nidification pour les hirondelles de rivage.

- Remise en état agricole : l'objectif recherché étant de restituer des terrains agricoles à caractéristiques agronomiques satisfaisantes, une attention particulière sera portée sur la topographie des terrains réaménagés et le respect du protocole de réaménagement. Dans ce cadre, un partenariat a été mis en place avec le bureau d'études AGRESTIS et l'ISARA Lyon (Ecole d'agronomie) afin de définir le protocole de remise en état agricole, d'apporter un diagnostique agronomique (réalisation de profils culturaux, échantillonnage,...) et un soutien technique lors des phases de chantier.

- Aménagement du plan d’eau écologique : les travaux envisagés ont pour objectif : de diversifier le contour du bassin, d'aménager des berges peu pentues, de créer des zones de hauts-fonds, d'offrir des biotopes variés permettant d'accueillir une faune et une flore diversifiées. Des plantations d'hélophytes (roseaux, épilobes, salicaire) et hydrophytes (potamots, callitriches, nénuphars) seront effectuées seulement sur une partie de la zone, la colonisation spontanée par des espèces pionnières étant privilégiée.

- Ensemencement et plantations : les opérations d'ensemencement concerneront principalement la recréation de prairies sèches et la végétalisation des abords du plan d'eau. Ce sont donc deux mélanges grainiers différents qui seront utilisés. Une attention particulière sera portée sur l'utilisation d'espèces autochtones. Les plantations auront pour but de reboiser les zones défrichées notamment le long du Nant de Planaz et du Nant de Croasse, de créer un boisement entre ces deux zones de talwegs et de recréer un maillage bocager au niveau de la zone agricole.

Il semble bien, au regard de la nature du projet et de l’état initial, que les différents impacts directs, indirects, temporaires ou permanents ont bien été pris en compte, en particulier la phase de travaux préalables, la phase d’exploitation et la fin d’exploitation.

Concernant les impacts de ce projet sur le voisinage, liés notamment au bruit, aux émissions de poussières, ils demeurent assez faibles, tant les mesures prises par le pétitionnaire pour les limiter sont nombreuses. Dans son mémoire en réponse, il répond avec précision aux quelques questions posées par de voisins du site qui exprimaient quelques inquiétudes. Les matériels déployés, la conduite de l’exploitation et le maintien d’écran sont les mesures identifiées par le porteur du projet. La modification du réseau routier dans la zone aura un impact fort, mais allant dans le sens d’une sécurisation de la desserte du site et des riverains.

D’ailleurs l’autorité environnementale elle-même, souligne que « le projet prend en compte de façon justifiée l’ensemble des enjeux environnementaux identifiés par l’article L511.1 du code de l’environnement et propose des mesures adaptées ». Et d’ajouter : « l’exploitant a su faire évoluer son projet pour intégrer au mieux les contraintes environnementales, en particulier au sujet de la gestion quantitative de la ressource en eau et sur la préservation de la biodiversité ».

Toutes ces mesures mises en avant par les spécialistes me permettent de confirmer, en mon âme et conscience, que ce projet comporte des enjeux limités et que les différents risques énumérés ci-dessus sont bien identifiés et bien maîtrisés. 45

En conclusion de ce qui précède, j’estime :

- qu’au plan réglementaire, l’enquête s’est déroulée conformément aux textes qui la régissent, notamment en ce qui concerne la publicité, le contenu du dossier et le déroulement proprement dit de la procédure et qu’elle a offert à tous la possibilité de s’exprimer,

- que le public, notamment les habitants de la commune de DESINGY et des communes voisines, directement concernés par cette installation s’est très peu déplacé (8 personnes), que 6 personne ont consulté un dossier pourtant bien construit et que seules 3 remarques ont été portées sur le registre d’observations, malgré l’information largement diffusée, ce que je déplore,

- que ce projet ne porte pas atteinte à l’économie générale de la carte communale de la commune qui l’autorise déjà et que dans le futur PLU, il sera placé en zone autorisée,

- que les caractéristiques paysagères et environnementales de belle qualité de cette commune ne seront pas particulièrement affectées, sachant notamment que cet établissement est implanté dans un secteur naturellement camouflé des nombreux hameaux grâce à la végétation et la topographie locale composée de collines. La taille, la forme et la couleur font apparaître la carrière comme un champ parmi d'autres. De plus, la remise en état du site s'inscrit parfaitement dans la logique des parcelles agricoles environnantes,

- qu’il n’y a pas d’habitation à proximité immédiate,

- que le demandeur a répondu par un mémoire au procès-verbal de synthèse dans le délai légal (15 jours), en réponse aux questions que je lui avais posées par procès-verbal et qui reflétaient les interrogations de quelques habitants et des élus de deux communes,

- que le conseil municipal de la commune de DESINGY où est implanté l’établissement a formulé un avis favorable à ce projet qu’elle soutient et que ceux des communes voisines de BASSY, CHALLONGES, CHENE EN SEMINE, CHESSENAZ, FRANGY, SEYSSEL, USINENS et VANZY n’ont pas non plus émis d’avis défavorable, les élus de Frangy ayant émis une réserve sur la traversée de leur commune par les camions (mais un accord étant intervenu depuis), ceux d’Usinens ayant demandé des précisions obtenues avec détails (rassurants) dans le mémoire en réponse, inclus dans le corps du rapport,

- que le plan de financement de l’opération est correct et que l’entreprise possède bien les capacités nécessaires au financement du projet (cf. bilans financiers),

- que les associations de défense de l’environnement, très vigilantes localement, n’ont apporté aucune critique au projet durant l’enquête,

- que la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Rhône-Alpes (DREAL) a émis un avis conclusif selon lequel l’étude d’impact et l’étude de danger sont claires et proportionnées aux enjeux, avec une prise en compte suffisante de ces derniers,

- que la création de l’installation de traitement du gravier supprimera celle de Cran Gevrier dans l’agglomération d’Annecy, ce qui limitera énormément le nombre de navettes de camions (109 passages de camions contre 236 aujourd’hui),

- que le pétitionnaire a présenté un mémoire en date du 5 juillet 2013, en réponse aux remarques formulées par les services de l’ONCFS et de l’ONEMA,

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- que suite à ce mémoire concernant les espèces protégées et leur habitat, le président de la commission faune du Conseil National de Protection de la Nature (CNPN), a émis un avis favorable en date du 4 octobre 2013, sous conditions, et qu’au vu de l'analyse des observations issues de la mise en ligne pour participation du public de la demande et du projet de décision sur le site Internet de la DREAL Rhône-Alpes, du 15/11/2013 au 02/12/2013, un avis favorable a été donné par ce service et qu’un arrêté préfectoral est en cours de rédaction (en ligne sur le site Internet de la DREAL), qui considère que :

 « le projet répond à des raisons impératives d'intérêt public majeur (notamment besoins locaux en matériaux),  qu'il n'existe pas d'autre solution satisfaisante (choix des périodes et protocole d’intervention les moins impactants sur le plan de la biodiversité),  que la dérogation ne nuit pas au maintien, dans un état de conservation favorable, des populations d’espèces protégées concernées dans leur aire de répartition naturelle compte tenu des mesures de réduction et de compensation mises en œuvre, telles que détaillées ci- après (art.2).

- que, comme développé au début de ces conclusions, les études d’impact et de danger sont complètes et régulières, conformément aux dispositions du code de l’environnement applicables à la date du dépôt de la demande, les enjeux étant bien identifiés et les impacts directs et indirects, temporaires ou permanents pris en compte,

- que le projet est compatible avec le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux, ainsi qu’avec le Schéma Départemental des Carrières de Haute-Savoie,

- que ce projet s’inscrit dans le cadre de l’intérêt général, puisque cette carrière va pourvoir en granulats divers les entreprises du bâtiment et celles d’enrobage des secteurs d’Annecy et de Rumilly.

Après l’étude du dossier, des informations reçues lors de mes différents contacts, l’écoute des questions que se posent les habitants et les élus des communes concernées, ma visite détaillée sur le site et compte-tenu de tous les arguments qui précèdent, j’émets un avis favorable à la demande d’autorisation de la société ANNECY BÉTON CARRIÈRES, sise 14, chemin des grèves à Cran Gevrier (Haute-Savoie).

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Fait à ANNECY, le 16 décembre 2013

Le commissaire-enquêteur

Christian SCHOCH

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