P. P. 1207 Genève Marussich Leresche focus − à l’affiche janvier —mars2015adc/associationpourladansecontemporainesalledeseaux-vives genève association pour la danse contemporaine l’adc de journal 65 dossier Noemi Lapzeson,transmettrelabeauté Noemi Lapzeson Conventions, l’amourduretroisans− − − − Nacera Belaza Anne DelahayeetNicolas − − − Olga Mesa Frank Micheletti 82 - 84 ruedeseaux-vives− − 1207 genève Yann

2 / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 / 3

dossier focus

4 − 10 28 − 31 32 Conventions, l’amour Noemi Lapzeson, Créer pour dure trois ans la transmission de Noemi Lapzeson Les conventions de soutien la beauté, la beauté Vincent Barras livre un conjoint ville, canton et de la transmission texte subtil et personnel confédération sont, pour Alors qu’elle présente sur l’acte créatif. les onzes compagnies Noemi Lapzeson au côté de sa mère, Buenos Aires, 1947 sa création Variations Présentation de danse qui en bénéfi- Goldberg, un livre et un cient, un outil exemplaire. film témoignent du travail et extrait du livre Corinne Jaquiéry enquête pédagogique que Noemi de Marcela San sur un bilan aux échos Lapzeson a longuement Pedro contrastés. affiné avec ses élèves.

à l’affiche carnet de bal histoires de corps édito 12 − 13 26 − 27 38 Please come Bach Variations Goldberg ce que font les un danseur se raconte Noemi Lapzeson danseurs genevois en trois mouvements : Sur la photographie ci-contre, Noemi Lapzeson a sept ans. Sa main sagement posée sur le grand harmonium, la et Norberto Broggini et autres nouvelles Amaury Réot petite Noemi regarde sa mère. Il semble qu’elle observe, de la danse avec une distance respectueuse et aimante, la produc- 14 − 15 tion de la beauté sous les doigts maternels. Cette image Carmen/Shakespeare évoque ce lieu originel, nid de l’âme et du cœur vers lequel Olga Mesa bus, livres, chronique mémento on revient toujours. Sans doute Noemi a-t-elle gardé cette image en et Francisco Ruiz 36 − 37 39 quittant sa famille à seize ans, au moment de laisser Buenos de Infante le bus en-cas du lieux choisis en Aires et l’orgue familial derrière elle. Lorsqu’elle a dansé printemps Suisse et en France pour Martha Graham à New York, puis rejoint Londres où 16 − 17 voisine et festivals elle a créé une école et un théâtre, et bien plus tard quand Les Aviateurs les dernières du printemps elle s’est installée à Genève, a cofondé l’adc et créé sa Yann Marussich acquisitions compagnie, l’image était toujours avec elle, comme un ta- lisman. Ses proches ont tous un jour ou l’autre entendu du centre de ce récit de la bouche de Noemi, celui d’une petite fille qui, 18 − 19 documentation lorsqu’elle rentrait de l’école, entendait sa mère jouer du Parc National de l’adc Bach. Noemi Lapzeson a toujours été fidèle à ce que cet Anne Delahaye instant a saisi : la rigueur, la concentration, la sensibilité et et Nicolas Leresche la chronique l’exigence que requiert une œuvre en train de se faire. Sur l’image qui est en couverture, l’angle est inversé. sur le gaz Noemi Lapzeson, désormais artiste consacrée, regarde 20 − 21 de Claude Ratzé avec une bienveillance teintée de joie la jeune danseuse à « Je viens d’une famille où l’art, la culture et l’éduca- jouer de la musique, presque toujours du Bach, à Le Trait — ses côtés. Peut-être la joie de la transmission toujours à tion étaient très importants. Ma mère, Cecilia Mossin l’orgue. La maison était remplie de musique ! Je me Le Temps scellé l’œuvre. Ce journal témoigne de ces fidélités réciproques Kotin, était une femme de sciences, la première souviens très précisément que je dansais, sur un Nacera Belaza grâce auxquelles un artiste crée avec son public davan- femme physicienne diplômée en Argentine (…). J’ai morceau de Scarlatti que je peux encore te chanter tage qu’une relation d’usage. Dans ces pages, le lecteur le souvenir de ma mère à sa table de travail, perdue aujourd’hui. J’improvisais derrière ma mère pendant retrouvera plusieurs fois Noemi Lapzeson, qui crée une dans ses calculs. J’ai aussi le souvenir très vivant qu’elle jouait. » 22 − 23 nouvelle pièce, Variations Goldberg, tandis que paraissent d’arriver à la maison après l’école et de l’entendre (propos de Noemi Lapzeson recueillis par Marcela San Pedro) Mexican Corner un film et un livre sur son enseignement. Cette continuité Frank Micheletti du regard, de la pensée, de l’intérêt permet de reconnaître comment les œuvres font sens dans nos vies. Autour de Texte et photo extraits du livre Un corps qui pense. Noemi Lapzeson : transmettre en danse contemporaine, Noemi Lapzeson, il y a aujourd’hui une tribu — des amis, par Marcela San Pedro, éditions MétisPresses, 2014. — Photo : archives personnelles de Noemi Lapzeson. artistes, poètes, musiciens, danseurs, élèves, specta- Focus sur Noemi Lapzeson dans ce journal aux pages 12, 13, et de 28 à 32 teurs. Nous sommes heureux d’en faire partie. Association pour la danse Ont collaboré à ce numéro : Prochaine parution : contemporaine (adc) Narelle Autio, Vincent Barras, avril 2015 Anne Davier Rue des Eaux-Vives 82−84 Gregory Batardon, Caroline Coutau, Photo de couverture : 1207 Genève Anne Davier, Irène Filiberti, Marie Noemi Lapzeson, Marthe tél. + 41 22 329 44 00 Godfrin-Guidicelli, Steeve Iuncker, Krummenacher, Damien Molinaux fax + 41 22 329 44 27 Corinne Jaquiéry, Aloys Lolo, Photo : Steeve Iuncker www.adc-geneve.ch Gérard Mayen, Karelle Ménine, Claude Ratzé, Marcela San Pedro, L’adc bénéficie du soutien de Responsable de publication : Cécile Simonet, Bertrand Tappolet, la Ville de Genève et de la République Claude Ratzé Nicolas Wagnières et canton de Genève. Rédactrice en chef : Anne Davier Comité de rédaction : Anne Davier, Graphisme : Silvia Francia, blvdr Ce journal est réalisé sur du papier recyclé. Caroline Coutau, Thierry Mertenat, Impression : SRO Kundig Claude Ratzé Tirage : 8’200 exemplaires, Secrétariat de rédaction : janvier 2015 Manon Pulver 4 / dossier / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015

Conventions, l’amour dure trois ans

Les conventions de soutien conjoint fêtent leur dix ans d’existence. L’occasion de se pencher sur ce modèle de collaboration entre artistes et subventionneurs publics. Leurs effets, leurs limites, leurs perspectives : la journaliste Corinne Jaquiéry enquête sur un bilan aux échos contrastés.

rions notre production avec une les lieux de représentation font dé- Le plein et le vide basé que sur des aides à la créa- convention obtenue en 2007 n’est grande inconnue dans le budget. faut et les moyens financiers com- Pour certaines compagnies, ce pas- tion, notamment celles du canton pas reconduite en 2012, le coup est Quand la subvention reçue était in- mencent à manquer. Conséquence : sage ne s’est pas fait sans difficulté. de Fribourg, du Canton de Vaud et dur. D’autant plus qu’elle venait de suffisante, le seul poste que nous à Genève s’expérimente actuelle- « Il faut savoir rester souple pour ne de la ville de Lausanne. « J’avoue recevoir une bourse de la ville de pouvions toucher était celui des sa- ment la saturation. Or, il n’est pas pas casser », souligne Fabienne Ber- que c’est une période difficile, com- Berne pour une résidence de travail laires. L’autre avantage considérable envisageable, pour le moment, d’ou- ger. La chorégraphe a créé son pre- mente-t-elle, mais mon influx créatif à New York. Anne Huber explique : de cette convention, c’est la respira- vrir de nouvelles conventions (voir mier spectacle en 1985, engagé son reste pourtant très présent ! Je suis « La convention tripartite n’est pas tion qu’elle offre entre deux créa- les encadrés ci-après). Le mouve- premier administrateur en 1995 et en train de réfléchir à la façon de importante seulement pour des rai- uilherme Botelho s’est jointe à Genève, Alias étant tions. Sur trois ans, nous sommes ment semble même clairement réalisé quarante productions depuis. continuer de créer dans ces condi- sons financières et pour la stabilité vient de fêter les vingt une compagnie associée au théâtre tenus de réaliser deux créations. Ce s’amorcer du côté de la décrois- Elle a obtenu une convention tripar- tions précaires, par exemple en ima- et flexibilité qu’elle permet, mais ans de sa compagnie Forum Meyrin depuis dix ans. Que qui permet, d’une part, de nous res- sance : au plus haut, la Suisse a tite en 2006, qui n’a pas été renouve- ginant d’autres formats et d’autres aussi parce qu’elle signifie que les Alias. Ce genevois pense aujourd’hui Guilherme de ce sourcer et de prendre le temps d’ef- compté entre 2009 et 2011 quinze lée en 2009. « Un peu court, ex- modes de production. Mais avec l’in- pouvoirs publics font confiance à d’adoption a été parmi contrat ? « Le grand atout de la fectuer un travail de recherche ou de conventions. Au moment des renou- plique-t-elle, pour dynamiser une tention de maintenir un poste d’ad- notre travail, encouragent notre dé- G les premiers chorégraphes suisses convention, résume-t-il, c’est d’avoir développer par exemple la média- vellements de conventions, neuf diffusion et soutenir une compagnie ministration et la permanence de veloppement et notre potentiel à à bénéficier d’une convention de une bonne partie de son budget as- tion, et d’autre part, de tourner nos compagnies ont été « sortantes » dans son développement. Mais cela notre studio-bureau, que nous envi- poursuivre notre démarche artis- soutien conjoint. Un outil qui, suré pour les trois ans à venir. Son spectacles. » après trois, six ou neuf ans de nous a au moins soulagés de la sageons de partager en location. » tique. Il se trouve que certains ar- lorsqu’il a été proposé par les pou- défaut, c’est le trop plein de pape- conventionnement : Gisela Rocha pression d’assumer les dix-huit tistes traversent, comme tout le voirs publics en 2006, a mis tout le rasses et de documents à remplir Quand Genève sature (Zurich), Fabienne Berger (Fribourg), dates dans dix lieux différents, qui Pour Anna Huber, chorégraphe monde, des moments de remises monde d’accord : ville, canton et pour satisfaire aux rapports an- La présence des romands a, dès les la Cie Buissonière de Cisco Aznar étaient alors requises dans les cri- bernoise primée en 2002 par le en question de leur travail. Arrivée à confédération se coordonnent pour nuels ! » Il ne nie pas la nécessité premières conventions signées, tou- (Vaud), Drift (Zurich), Flamencos en tères de la première volée des prestigieux Anneau Hans-Reinhard, un certain stade, une compagnie soutenir une compagnie sur un long des contrôles et évaluations, mais jours été prépondérante. Genève se route (Argovie), Cathy Sharp (Bâle), conventions tripartites ». lauréate en 2010 du Prix suisse de peut soudain ne plus avoir les terme. Une façon d’accompagner un aimerait que ceux-ci soient mieux distingue tout particulièrement. Au- Anna Huber (Berne), et , en 2015, Da Le Théâtre de Nuithonie ac- la danse et de la choréraphie, la moyens de se développer dans le artiste dans son développement sur adaptés aux spécificités des com- jourd’hui, huit compagnies sur onze Motus ! (Fribourg) et Linga (Vaud). cueille régulièrement les créations perte de sa convention la met dans cadre de sa convention… En ce qui une durée indéterminée, car pour pagnies, afin de conserver une juste sont romandes et six d’entre elles, Les motifs sont divers : le manque de Fabienne Berger, mais n’a pas une situation fragile et tendue. Ba- me concerne, j’ai été bien soutenue autant que les critères de produc- proportion entre le travail adminis- genevoises. « Genève, pôle d’excel- d’impact local, la remise en question d’obligation contractuelle avec sée durant de nombreuses années pendant plusieurs années et ma dif- tion et de diffusion soient respectés tratif et artistique. Néanmoins, le lence pour la danse » : ces mots sont de la qualité artistique, ou la diffu- elle. « La compagnie bénéficie des à Berlin (elle a commencé à créer ficulté réside dans le passage de et que les parties soient satisfaites, chorégraphe voit l’avantage de ne souvent prononcés, à juste titre, par sion jugée insuffisante sont les rai- conditions généralement offertes ses pièces en 1993 dans la capitale beaucoup à très peu ». Anna Huber la convention se renouvelle, de trois plus avoir à soumettre de demande les politiques quand il s’agit d’argu- sons souvent évoquées pour le re- à toutes les autres compagnies en allemande), puis de retour à Berne commente : « C’est un cercle vicieux. ans en trois ans. pour chaque projet. « Avant, lorsque menter et d’appuyer le soutien pour trait d’une convention. Plus de création, soit en moyenne quatre à en 2006, elle a d’abord trouvé de Le travail administratif est plus lourd Si Guilherme Botelho fait figure l’on demandait un soutien pour une la danse. Si l’on se réjouit de cette convention, et après ? Un retour au six semaines en salle de répétition bonnes conditions de travail, notam- depuis quelques années et le temps de pionnier, c’est aussi parce qu’il création, nous savions que nous al- « excellence », on relève aussi les régime précédent, le soutien ponc- et trois à quatre semaines de pla- ment avec la Dampfzentrale où elle investi pour rédiger les demandes est le seul conventionné à compter lions le recevoir, mais nous igno- problèmes structurels. D’un côté, le tuel, sans garantie, ou une conven- teau. Actuellement, le soutien fi- était artiste en résidence de 2007 à et dossiers de chaque projet prend sur le soutien de deux villes — Meyrin rions à quelle hauteur. Nous démar- milieu s’épanouit et croît, de l’autre, tion bipartite avec la ville et le canton. nancier de la compagnie n’est 2012. Lorsqu’elle apprend que sa plus de temps. En ce moment, je n’ai 6 / dossier / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 dossier / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 / 7

sorti d’une stabilisation de son un énorme investissement, des par- mise en place des conventions nous mode de fonctionnement. « Nous tenaires confiants, une équipe so- a donné un outil de travail d’une pouvons aujourd’hui payer nos dan- lide. Je dois compléter le soutien grande efficacité. Nous représen- seurs de manière honorable. Les sa- reçu via ma convention et trouver tons la Suisse partout dans le laires qui sont recommandés par un demi million supplémentaire monde. Mais lorsqu’un chorégraphe le syndicat suisse du spectacle par an. J’espère y parvenir, d’autant est arrivé à un certain degré de re- (4’500 francs brut par mois) sont à que l’écho reçu sur ce projet est connaissance, il ne devrait plus être mon sens insuffisants pour cer- favorable. » soutenu par une convention. Il de- tains danseurs. Nous nous basons vrait être par exemple à la tête d’une aujourd’hui sur une grille d’échelle Sortir par le haut structure, et travailler sur le rayonne- salariale que nous avons mise en Nicolas Cantillon et Laurence Yadi ment de la danse. » place ces derniers mois avec les de la Cie 7273 sont moins enthou- RP, et qui tient compte d’une pro- siastes à l’aube de leur renouvelle- Diversifier les outils gression en regard de la formation ment. Comme Foofwa, ils ont Onze conventions, dont six à Ge- et de l’ancienneté des danseurs. d’abord été des conventionnés nève. Le canton compte plus d’une La convention permet pour chaque émergents. Mais leurs moyens fi- trentaine de compagnies profes- projet de mettre au budget cette nanciers ont plutôt tendance à sta- sionnelles, et une poignée d’entre masse salariale de façon réaliste. » gner. « Nous allons devoir réduire la elles pourraient tout à fait prétendre voilure, alors que nos activités aug- à une convention... Non, répond-on Quelles chances pour mentent ! C’est étrange, mais appa- du côté des pouvoirs publics, il n’y l’émergence ? remment, c’est la crise. Au vu de nos en aura pas de nouvelles ces pro- Les conventions, plus unifiées au- ambitions, nous aimerions que la chaines années. A Genève, on ima- jourd’hui qu’hier au niveau des mon- convention qui nous est allouée soit gine d’autres outils : des bourses, tants accordés, ne sont par contre plus exigeante, avec une feuille de sans attente de contrepartie, ou des plus ouvertes aux compagnies route, pour créer une dynamique soutiens au fonctionnement. Si cer- émergentes. Les pouvoirs publics d’expansion. Elle nous permet tou- tains rêvent d’une convention, se préoccupent pourtant de la re- tefois d’avancer sur les projets. Mais d’autres se montrent plus pondérés. lève, et les artistes aussi. Par il nous faut trouver des finance- Marie-Caroline Hominal tourne exemple, on voit apparaître depuis ments extérieurs pour continuer à beaucoup ses spectacles, mais dit quelque temps dans les distribu- tions de certains conventionnés les mentions de « danseurs stagiaires » ou d’« assistant chorégraphe », soit de jeunes professionnels souvent fraîchement sortis de l’école. Foofwa, depuis plusieurs années, ouvre son studio à des soirées pen- dant lesquelles de jeunes (et moins jeunes) chorégraphes présentent pas les moyens d’engager un admi- leurs à poursuivre son soutien. An- contres professionnelles de danse leurs premiers travaux dans un nistrateur, je fais donc ce travail moi- tonio Bühler, perplexe, commente : à Genève (RP), il signe sa première cadre critique et bienveillant. même. Cela me prend beaucoup de « Le canton vient de nous attribuer convention tripartite en 2007. Titillé par la formation profes- temps et d’énergie, et ce temps-là un prix qui relève notre créativité et « En général, une convention de sionnelle, devenue enfin réelle en me manque pour le travail de créa- notre rayonnement à l’international. soutien conjoint permet à une com- Suisse romande via le CFC danse à tion et de diffusion. ». L’antenne de Pro Helvetia à Jo- pagnie de penser sur le moyen Genève et le Bachelor à Lausanne, Heureusement, il arrive parfois hannesbourg nous a invité au prin- terme, à temps plein et de manière le chorégraphe a aussi réfléchi pour que les pouvoirs publics, peut-être temps dernier. C’est paradoxal de professionnelle à la création, la com- le renouvellement de sa convention sciemment, parent aux consé- perdre notre convention au même munication, la gestion et la diffusion. à un projet tourné vers l’émergence. quences difficiles d’une sortie de moment. Mais il est vrai que, même J’apprécie l’assise conférée par ce « Inspiré par l’expérience de mes convention. Pour la période 2015 – si notre amour-propre est atteint, la statut, qui participe à la reconnais- conventions précédentes, je me 2017, la compagnie Linga à Pully et sortie de la convention va nous enle- sance de la danse contemporaine suis rendu compte que je ne souhai- les fribourgeois Da Motus ! perdent ver une certaine pression en ce qui auprès des pouvoirs publics et de la tais plus fonctionner à l’année, mais leur convention, mais gagnent en at- concerne les tournées. Ce qui me population. » Comme d’autres, la avec un projet qui puisse se dé- tention de la part de leurs autorités semble dommage, c’est de ne plus compagnie de Foofwa a bénéficié ployer sur trois ans. Je vais engager communales et cantonales. Ainsi, pouvoir accepter certaines propo- pendant sept ans d’une convention huit jeunes danseurs, sortis du CFC, les villes de Lausanne et de Pully, sitions de tournées qui étaient peu pour « compagnie émergente» – du Junior, du Bachelor ou associées au canton de Vaud, ont intéressantes d’un point de vue fi- moins exigeante en termes de tour- d’autres écoles professionnelles. Ce rayonner dans tous les domaines.» ne pas forcément vouloir un soutien décidé de renforcer et de pérenniser nancier, mais humainement et nées, mais aussi moins bien dotée premier engagement leur donne la Pour le duo, la convention de sou- sous la forme d’une convention. leurs soutiens à la compagnie Linga, culturellement passionnantes. » que sa grande sœur, réservée aux possibilité de travailler en compa- tien conjoint devrait être taillée sur « J’aime être libre dans mes rythmes dirigée par Katarzyna Gdaniec et « compagnies établies ». gnie sur une création pendant cinq mesure, et adaptée aux besoins et mes projets, et j’ai l’impression Marco Cantalupo, sous la forme Stabiliser le fonctionnement Dès 2015, ce double régime est mois au minimum. Ce projet répond, spécifiques de chaque compagnie, qu’une convention m’enfermerait. d’une convention sans le partenaire « Chercheur en danse pratique et aboli et chaque conventionné est à mon sens, à la fois à la question du dont les activités varient au fil du Je préférerais une enveloppe an- fédéral. Au final, l’opération finan- théorique », c’est ainsi que Foofwa dorénavant considéré comme établi. débouché professionnel et à celle temps — parfois avec un pôle média- nuelle réservée uniquement au cière est quasi neutre. d’Imobilité aime se présenter. Le Foofwa relève pourtant le dyna- de l’émergence. Parallèlement, avec tion très présent, d’autres fois avec fonctionnement administratif de De leur côté, Antonio Bühler et danseur et chorégraphe a créé sa misme de cet outil : initiée avec un ma compagnie, je vais me libérer de un point fort qui réside dans les ma compagnie. Ce dont j’ai vrai- Brigitte Meuwly de Da Motus !, compagnie Neopost Ahrrt dès son soutien modeste, sa convention a la création annuelle et convention- tournées. Mais plus que tout, le duo ment besoin aujourd’hui, c’est d’un viennent tout juste de recevoir le retour de New York, en 2000. Ar- progressivement augmenté. Pas de nelle et me permettre d’être plus relève le grand flou qui entoure la atelier, comme on le propose à Ge- prix culturel du canton de Fribourg, dent défenseur des métiers liés à stagnation, bien au contraire : un dé- libre et réactif, notamment face à sortie d’une convention. Une sortie nève pour les arts plastiques. » lequel semble bien décidé par ail- la danse, co-fondateur des Ren- veloppement sur un long terme as- l’actualité. Mais tout cela représente qui s’entrevoit « par le haut » : « La 8 / dossier / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 dossier / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 / 9

Jozsef Trefeli, très demandé sur permet. » Pour Eugénie Rebetez, il sur toutes les lèvres : il faut que les matifs. Anne Bisang, ancienne direc- des partenaires forts au niveau local, les scènes européennes et four- n’est pas du tout évident de concilier théâtres ouvrent leur programma- trice de la Comédie de Genève, se « Les conventionnés ne forment national et international, sans cela, millant de projets, apprécierait d’ob- un parcours artistique avec un sys- tion à la danse. Il manque de lieux montre plus proactive. Lors du fo- les compagnies sont tentées d’ac- tenir un soutien plus régulier tout en tème de politique culturelle. L’artiste de représentation pour cet art et les rum danse, elle a résumé comment, pas un club fermé » cepter des dates dans des condi- mettant un bémol : « Une convention invite à diversifier les outils. « Il fau- compagnies veulent accéder aux au départ, les accueils des créations tions qui ne sont pas correctes et me permettrait d’engager quelqu’un drait pouvoir proposer une alterna- scènes plus facilement. Sur les chorégraphiques se sont fait sous Les conventions Entretien avec Felizitas Ammann, responsable risquent d’être déficitaires. Dans pour travailler à l’administration et à tive à la convention sur trois ans planches, mais aussi pour certaines, l’impulsion de l’adc, alors en quête sous la loupe danse à Pro Helvetia certains cas, mieux vaut ne pas la diffusion. Je pourrais penser à pour les artistes ou compagnies qui, à leur direction. A Genève comme de scènes pendant son nomadisme, avoir cette pression sur les dates mon travail dans une continuité, et comme moi, ne sont ni débutants, ni ailleurs en Suisse, les lieux dévolus puis de plateaux plus spacieux que Depuis 2006, les villes, les cantons de tournées à effectuer avec une non pas au jour le jour en me ques- établis. Et combiner ce soutien fi- au théâtre mais ouverts à la danse celui des Eaux-Vives ou de collabo- et la Fondation suisse pour la culture convention. tionnant après chaque projet sur le nancier avec un soutien artistique, sont rares. Et dans la plupart des cas, rations pour de grands accueils. Au- Pro Helvetia disposent d’un instrument de soutien commun : les conventions soutien du suivant. La qualité de ma jourd’hui à la tête du TPR à La de soutien conjoint. Signées pour une Pro Helvetia n’est-elle pas trop Pourriez-vous soutenir davan- Ouvrirez-vous les conventions recherche artistique pourrait ainsi Chaux-de-Fonds, la directrice sou- durée de trois ans, elles doivent contraignante par rapport aux tage les compagnies gene- à de nouvelles compagnies ? être approfondie sur plusieurs an- ligne son intérêt, sans tutelle, pour améliorer les conditions de travail des conventions de soutien voises, et ainsi soutenir la ville Nous sommes toujours ouverts à nées. Mais ce qui m’intéresse au- la danse. compagnies — au rayonnement inter- conjoint ? et le canton de Genève ? des nouvelles compagnies, les national — qui en bénéficient. jourd’hui, en plus des représenta- Leur renouvellement est illimité, pour L’année dernière, un groupe de tra- Dans le cadre des conventions, la conventionnées ne forment pas un tions sur scène, c’est de promouvoir autant que les compagnies remplissent vail s’est penché sur l’instrument ville et le canton soutiennent la créa- club fermé ! Mais pour le moment, ce la danse contemporaine en allant les critères d’octroi de la convention. en prenant en compte les com- tion, la structure et les activités de serait difficile d’ouvrir plus de chercher un public différent de celui La période 2012-2014 comptait treize mentaires envoyés par les compa- médiation. Pro Helvetia soutient la conventions sans baisser les mon- compagnies conventionnées. qui va déjà au théâtre. Créer dans gnies. Il s’est avéré que les cri- diffusion internationale. Les parte- tants. Nous consacrons plus de la La nouvelle période 2015-2017 en une piscine communale, dans la rue, a perdu deux au passage (Da Motus ! tiques étaient moindres et que naires ont chacun des missions bien moitié de notre budget aux onze ou encore dans une bibliothèque, à Fribourg, et Linga à Pully dans cela ne remettait pas en cause la définies et ne rentrent pas sur le ter- compagnies conventionnées. Nous voilà une liberté que je tiens à le canton de Vaud). Sur les onze convention dans ses fondements. rain de l’autre. Pro Helvetia a une re- avons atteint une limite, d’autant conserver. Je tiens à continuer à me- compagnies conventionnées, Nous avons débattu la probléma- lation plus flexible avec la conven- que nous voulons rester flexibles et six compagnies sont genevoises. ner des « actions de danse » qui tique du manque de spectacles de tion : nous adaptons nos montants répondre également aux besoins sortent des sentiers battus. » Ci-après, le nom des compagnies danse dans les théâtres suisses. tous les trois ans, selon les activités des autres compagnies actives en genevoises avec, dans l’ordre, le Nous allons désormais soutenir liées aux tournées. Si une compa- Suisse. Et puis, la convention n’est Devenir artiste associé montant total attribué par année, les scènes suisses lorsqu’elles ac- gnie tourne beaucoup moins ou très pas le modèle idéal pour toutes les puis dans le détail les montants A Zurich, les chorégraphes sont accordés par le canton, par la ville et cueillent le spectacle d’une com- irrégulièrement, nous ne renouve- compagnies. Pour l’instant, les outils moins nombreux et le climat semble Pro Helvetia qui, à partir de 2015, pagnie conventionnée. Par ailleurs, lons pas la convention. Avec la crise de soutien dans plusieurs villes et moins crispé. Eugénie Rebetez, prend en charge (en plus du montant les compagnies n’ont parfois plus financière, on a pu constater que cantons sont limités : la convention jeune chorégraphe installée dans alloué) les tournées en Suisse assez de moyens pour des tournées plusieurs compagnies établies ou l’aide ponctuelle. Nous devons cette ville, remarquée dès son pre- lointaines, ou pour des dates inat- tournent moins qu’avant. Cette ob- réfléchir à des instruments alterna- — Cie Alias / Guilherme Botelho : mier spectacle et confirmée avec le 465’000.– tendues qui tomberaient en fin de servation concerne moins les tifs, des aides à la structure ou à la deuxième, estime qu’une conven- (160’000.– /160’000.– Genève et convention. Nous avons évoqué jeunes, sans doute parce qu’ils de- recherche. tion pourrait lui être bénéfique. « J’ai 40’000.– Meyrin / 100’000.–) avec les compagnies la possibilité mandent des cachets moins élevés régulièrement reçu le soutien de la — Cie Gilles Jobin : d’un soutien flexible de notre part, et que leurs projets sont plus « lé- Pro Helvetia pourrait-t-elle en- ville et du canton de Zurich et de Pro 460’000 qui s’adapterait aux plans de tour- gers ». Mais pour les compagnies courager les cantons à se soli- (170’000.– / 170’000.– / 120’000.–) Helvetia dans le cadre de la création, nées des uns et des autres. Mais fi- établies qui travaillent régulière- dariser ? — Foofwa d’Imobilité : de la production et de la tournée de nalement, les compagnies ont été ment à l’international, il est essentiel Difficile de dire à un canton de 310’000.– mes projets. Cependant, je ne béné- (130’000.– / 100’000.– / 80’000.–) claires : elles préfèrent le système d’avoir des coproducteurs suisses payer pour ce qui se passe ailleurs ! ficie d’aucune garantie de soutien à — La Ribot : actuel, soit un montant fixe sur trois et internationaux fidèles, qui inves- Depuis deux ans, tous les cantons long terme ce qui m’empêche no- 310’000.– ans qui leur donne plus de sécurité tissent dans les projets. Si elles paient un petit montant à Reso - tamment d’engager une personne (110’000.– / 80’000.– / 120’000.– ) et de liberté. n’ont pas cela, elles restent fragiles, Réseau danse suisse pour partici- fixe pour l’administration et la diffu- — Cie Greffe / Cindy Van Acker : même avec une convention. per à stimuler la danse dans le sion en-dehors des périodes de 300’000.– Genève compte six compa- pays. Pro Helvetia, l’OFC (Office fé- (110’000.– / 100’000.– / 90’000.–) création. C’est moi qui m’en occupe gnies conventionnées sur les Justement, ne faudrait-il pas déral de la culture) et tous les can- — Cie 7273 et c’est parfois un frein pour mon en associant l’artiste à un lieu. D’ail- c’est la danse qui s’invite. Jean Lier- onze suisses. Est-ce un pro- aider davantage les compa- tons y contribuent. C’est un signal Laurence Yadi, Nicolas Cantillon : travail artistique. Une convention de leurs, selon moi, pour créer une mier, directeur du théâtre de Ca- 270’000.– blème pour Pro Helvetia ? gnies plus fragiles ? fort qui signifie que nous pouvons soutien conjoint y pallierait, mais vraie dynamique de la danse en rouge, éclaire cet état de fait : « A (80’000.– / 100’000.– / 90’000.–) Absolument pas. Pro Helvetia sou- Après une convention, nous conti- réfléchir ensemble. elle me semble inaccessible pour Suisse, il faudrait qu’une douzaine l’occasion de collaborations avec tient les activités qui sont liées à la nuons à soutenir la compagnie sous Propos recueillis par C. J. Les cinq autres compagnies suisses qui l’instant. » de lieux au moins offrent tous les des partenaires qui ont les compé- sont au bénéfice d’une convention sont : diffusion. Il y a beaucoup de compa- la forme d’aides ponctuelles. Ne pas Eugénie obtient certes des aides trois ans la possibilité à un ou deux tences pour programmer de la gnies non conventionnées, notam- renouveler une convention ne signi- — Philippe Saire, Vaud, Lausanne : ponctuelles. Avec deux créations à chorégraphes de devenir artiste danse, la scène du théâtre de Ca- 575’000.– ment à Genève, que nous soute- fie pas la fin des relations avec Pro son actif, elle est encore considérée associé et de toucher, pendant rouge s’est montrée ouverte. Mais je (290’000.– / 170’000.– / 115’000.–) nons pour les tournées. Il se trouve Helvetia, mais il est difficile dans un comme une jeune artiste. Elle pour- trois ans, un soutien financier sous me garderais bien de m’improviser — Zimmermann & de Perrot, Zurich : que depuis quelques années, la dy- premier temps de faire passer le suit : « Il manque selon moi une la forme d’une convention tripartite. programmateur de danse… Bien 470’000.– namique est forte à Genève. L’état message auprès des compagnies étape entre les premiers outils d’en- Ce serait plus constructif et repré- que notre mission principale soit de (100’000.– / 250’000.– / 120’000.–) des lieux réalisé à l’automne 2014 qui en sortent. Nous sommes tou- couragements et les grandes senterait un meilleur investisse- produire et de présenter du théâtre — Alexandra Bachzetsis, Zurich, par les Rencontres professionnelles jours présents pour les tournées, et Bâle-Campagne, Bâle-Ville : conventions tripartites. J’ai bénéficié ment, à tous points de vue. » de texte, nous allons continuer à de danses à Genève, recensait plus mêmes pour les créations qui ont le 300’000.– à mes débuts des premiers, en 2008 mettre ponctuellement à disposition (120’000.– / 100’000.– / 80’000.–) d’une trentaine de compagnies. Il n’y potentiel de tourner. Il faut souligner avec Premio, le prix d’encourage- Danse au programme notre plateau à des structures outil- — Simone Aughterlony, Zurich : en a pas autant à Bâle, Lausanne ou aussi que les conventions mettent ment suisse de la Migros pour les Conventionnés ou pas, la question lées pour accompagner des choré- 290’000.– Zürich. Plus la scène est vivante, une forme de pression sur les com- arts de la scène, ou encore le fonds des lieux est aujourd’hui vitale. Lors graphes. » D’aucuns diront qu’il (80’000.– / 80’000.– / 70’000.–) plus elle est attirante pour les com- pagnies : elles doivent tourner régu- des programmateurs de Reso, qui du forum danse, grande réunion des s’agit de changer les missions des — Nicole Seiler, Vaud, Lausanne : pagnies. Ces dernières engagent lièrement et mettre en place pour assure une belle tournée en Suisse. professionnels de la danse qui s’est théâtres et d’inscrire noir sur blanc 190’000.– des danseurs, et ceux-ci restent et cela une structure. Toutes ces activi- (70’000.– / 60’000.– / 60’000.-) La convention, je l’aurai peut-être déroulée sur deux jours en no- la présence de la danse, ou plus gé- fondent peut-être sur le même terri- tés ne peuvent être financées uni- dans trois ou six ans, si le budget le vembre dernier, la demande était néralement encore, des arts perfor- toire leur propre compagnie. quement par les subventions. Il faut 10 / dossier / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 11 Genève, un vivier de talents face à la crise

conventions de soutien conjoint lables tous les trois ans, il nous est Trois questions à Joëlle Comé, s’élève à seulement 650’000.–. A évidemment possible de les arrêter directrice du service cantonal titre de comparaison, on investit 9 avant si les critères artistiques et millions pour l’OSR et 2,5 millions culturels ne sont pas remplis. Nous de la culture de Genève, pour la Comédie, comme pour le devons prendre certaines décisions et André Waldis, conseiller Théâtre de Carouge. Avec un mon- pour que le paysage culturel gene- culturel de la ville de Genève tant inférieur à 1 million, nous soute- vois évolue et se renouvelle, sachant nons six compagnies qui font beau- que nous menons une politique coup de ramifications. Le fait que la culturelle et non une politique so- confédération s’associe à nous pour ciale. Pour le moment, nos conven- les soutenir marque une volonté tions font leurs preuves, même si forte de développer le domaine de la certains les voudraient plus géné- danse contemporaine en suivant reuses — ce qui est compréhensible une vision cohérente dans tous ses quand on connaît la précarité des aspects — formation, création, diffu- salaires dans certains domaines sion. La politique culturelle y gagne culturels — mais ce sont des instru- en lisibilité, elle se traduit par un en- ments qui doivent s’adapter au semble de mesures — de la forma- changement. Pour l’heure, dans le tion à la création d’un Pavillon pour cadre budgétaire très difficile qui est la danse à Genève — qui correspond le nôtre, nous avons réussi à obtenir au bouillonnement des talents ge- des augmentations par réalloca- nevois. tions en 2015 et nous avons aug- André Waldis: Il n’y aurait aucune menté nos contributions pour plu- Photographies du dossier : Pourquoi mettre en place des raison d’en stopper une car les com- sieurs conventions, en essayant de Narelle Autio / Agence VU’ conventions ? pagnies font un travail remarquable. tenir compte des spécificités de Narelle Autio est une photographe Joëlle Comé : A l’époque des pre- Mais cet outil a été conçu alors que chacun, car nous tenons à favoriser australienne. Les images présentées dans ces pages sont extraites de mières conventions, nous voulions les moyens pour la danse augmen- l’essor magnifique que connaît la différents travaux réalisés dans développer le potentiel de la danse, taient. Aujourd’hui, on doit travailler danse contemporaine genevoise. les eaux du Queensland et du nord- ouest de l’Australie. clairement présent à Genève. Il y a dans un contexte d’économies, et on André Waldis : Je pense que la ville eu l’émulation attendue, avec une ne souhaite pour l’instant pas don- de Genève attire les artistes, par sa augmentation des montants pour ner davantage de conventions à Ge- fébrilité créative et sa générosité en la danse et une professionnalisa- nève. Pour cette prochaine période tant que subventionneur. Une géné- tion de plusieurs compagnies. de trois ans, nous avons procédé à rosité pourtant contrainte au- Grâce aux conventions de soutien des réajustements parfois significa- jourd’hui. Nous avons dû puiser conjoint, nous pouvions agir de tifs avec le canton et Pro Helvetia, de dans nos fonds généraux pour pour- manière concertée avec la ville et manière la moins injuste possible et suivre notre participation aux Pro Helvetia pour donner une sta- en nous coordonnant. Tout le monde conventions. Pour les non-conven- bilité financière aux compagnies. peut continuer à travailler. Pro Hel- tionnés, les bourses d’aide à la créa- AU GRAND THÉÂTRE Elles ont pu faire rayonner la quali- vetia a aussi modifié ses critères tion offrent des montants moins im- COPRODUCTION DU CENTRE CULTUREL NATIONAL CHIANG KAI-SHEK DE , DE L’ESPLANADE – THEATRES ON THE BAY DE SINGAPOUR té genevoise en matière de danse en donnant la possibilité aux com- portants que les conventions, mais ET DES MOVIMENTOS FESTWOCHEN DER AUTOSTADT DE WOLFSBOURG contemporaine dans des lieux pagnies d’obtenir des moyens elles ont l’avantage d’être liées à prestigieux à l’étranger. supplémentaires pour tourner en moins d’exigences. Une bourse, André Waldis : Nous voulions sou- Suisse. conjointe avec le canton est au- tenir les créations, la médiation, la jourd’hui appliquée avec succès diffusion et le fonctionnement. En- Comment répondre à la fois pour les musiques actuelles. Elle Water Stains suite, nous avons souhaité suivre aux conventionnés et aux nou- permet notamment de se consacrer le développement des compa- velles compagnies ? à la recherche pure. Ce modèle gnies et dans la mesure du pos- Joëlle Comé : A partir du moment pourrait s’appliquer pour la danse. sible, augmenter notre soutien. où nous soutenons toutes les com- En revanche, malgré les défauts de UN BALLET onSUR DES MUSIQUES the DE TOSHIO Wall HOSOKAWA Notamment en 2015, pour Foofwa pagnies qui rayonnent, nous annon- la formule, et malgré le fait que nous d’Imobilité dont le travail relatif à la çons nos priorités. On ne peut pas n’avons pas associé les scènes de médiation est très marqué. Le can- aider tous les chorégraphes qui danse à cet outil (trop peu nom- CHORÉGRAPHIE ET SCÉNOGRAPHIE ton a fait un effort significatif, et émergent, même si certains ont clai- breuses pour accueillir tous les LIN HWAI-MIN nous aussi. rement un beau potentiel artistique. conventionnés), la convention de Rappelons qu’une politique de sou- soutien conjoint est un outil salué CLOUD GATE THEATER DE TAÏWAN Six conventions pour Genève, tien de la danse ne se réduit pas aux par les compagnies, car elle leur DIRECTION LIN HWAI-MIN trop ou pas assez ? conventions. Il y a un certain nombre permet de travailler dans un cadre Joëlle Comé : Sur l’ensemble du de jeunes chorégraphes genevois plus stable et l’action conjuguée budget cantonal de la culture, le qui sont très intéressants, et nous subventionnantes exerce un sacré 11>14.03.2015 pourcentage consacré à la danse est les soutenons au projet avec une effet de levier sur leurs moyens. infime ! En 2013, avec 1’371’960.–, il aide ponctuelle. Par ailleurs, même Propos recueilli par C. J. WWW.GENEVEOPERA.CH SAISON1415 +41(0)22 322 5050 représentait 4,6%. Le total pour les si les conventions sont renouve-

Annonce_ADC_WSOTW_210x141_NB.indd 1 01.12.14 17:35 à l’affiche / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 /13

n lundi matin d’automne extraordinaire brio instrumental, dû à Variations Goldberg maussade comme Ge- d’incessants croisements de mains nève les connaît si bien, d’un clavier à un autre qui exigent — du 7 au 18 janvier — prend des allures ro- une grande vélocité digitale. « Les cambolesques lorsqu’il dernières productions de Bach dont Noemi Lapzeson revient pour la Uest partagé avec Noemi Lapzeson. font partie les Variations se caracté- On se retrouve dans un café chaleu- risent par une forte abstraction », troisième fois à ses amours pour Bach. reux de la Terrassière qui fleure bon précise Norberto. De variation en va- le café torréfié. Le barman et les riation, au total une trentaine, il ne Le claveciniste Norberto Broggini clients la saluent. « Tout le monde se s’agit pourtant pas d’une mélodie connaît ici » me dit-elle, « j’habite ce variée mais d’une structure harmo- accompagne en direct quartier depuis trente ans ». Un sou- nique régulière, qui se développe rire aux coins des lèvres, l’éclat de dans des genres divers : aria, ouver- ce cheminement haute-fidélité. son regard céruléen s’intensifie ture, canon, etc. Une abstraction mu- quand elle évoque l’empreinte in- sicale, une forme d’expression qui time des Variations Goldberg de ne représente rien d’autre que ce Jean-Sébastien Bach. Imprégnée qu’elle est, autrement dit, intrin- depuis son enfance par la musique sèque à elle-même. « Une tendance du compositeur baroque jouée par à l’abstraction que l’on retrouve éga- sa mère sur son grand harmonium à lement dans l’approche chorégra- deux claviers et pédalier, Noemi phique de Noemi, où le mouvement voue au musicien un immense res- sort de la musique elle-même, la pect qui l’a longuement retenue de prolonge. Sa façon très personnelle chorégraphier sur son œuvre. « La de comprendre la musique est une musique a toujours joué un rôle fon- forme d’intuition. Elle s’identifie plei- damental dans mes créations. Dans nement avec la poïesis de Bach ». toutes mes pièces, elle n’est jamais C’est bien la construction for- enregistrée mais toujours exécutée melle et les progressions harmo- en direct » précise-t-elle avec insis- niques d’une base commune qui ob- tance. Elle lie cette retenue à ce dé- sèdent Bach et poursuivent Noemi. sir profond de justesse et de fidélité À ce jour, elle en est à la vingt-hui- Repères biographiques vis-à-vis de Bach, comme à un tième variation. Elle a hâte d’avoir Voir, dans notre focus sur Noemi proche cher dont la mémoire est de- une vue globale et d’affiner les mou- Lapzeson, son parcours à la page 31. venue sacrée. Pourtant, ce n’est pas vements avec ses danseurs qui

Variations Goldberg le premier rendez-vous entre la cho- contribuent avec elle à la chorégra- Chorégraphie : Noemi Lapzeson régraphe et le compositeur. Après la phie. Elle affirme : « Il s’agit avant tout avec les danseurs Passacaglia en 2008, elle réitère d’une pièce de danse, ni concep- Clavecin : Norberto Broggini Assistante : Diana Lambert l’expérience en 2013 avec la cantate tuelle, ni théâtrale, où le mouvement Danse : Marthe Krummenacher, Christ lag in Todesbanden au temple est la musique. La structure des Va- Marcela San Pedro, Raphaële Teicher, Julien Frei, de la Fusterie, accompagnée à riations ne connaît pas de climax, Mikel Aristegui, avec Sasha l’orgue par Norberto Broggini. Suite elle ne mène nulle part. » Rien n’est et Natasha en alternance à cette collaboration, ce fidèle com- tracé, comme dans la vie. Et elle cite Vernissage du livre Décor et lumière : Jean-Michel de Marcela San Pedro Broillet pagnon lui propose alors d’aborder Antonio Machado « Caminante, no Vidéo : Nicolas Wagnières les fameuses Variations Goldberg. hay camino, se hace camino al andar Un corps qui pense. Noemi Costumes : Véréna Dubach Lapzeson : transmettre en danse (Voyageur, il n’y a pas de chemin, le contemporaine Editions MétisPresses Salle des Eaux-Vives Variations intuitives chemin se fait en marchant) ». Avant mercredi 7 janvier à 19h 82-84 rue des Eaux-Vives Pour Norberto Broggini, qui se glisse de partir, son regard s’attarde sur à la Salle des Eaux-Vives 1207 Genève Voir page 32 dans notre entretien, Bach est le une photographie en noir et blanc − Infos : www.adc-geneve.ch Du 7 au 18 janvier à 20h30 pain quotidien de tout organiste. une petite fille écoute attentivement Samedi à 19h, dimanche à 18h Relâche lundi et mardi Mais les Variations Goldberg sont sa mère, assise de dos, les mains Rencontre avec l’équipe artistique une œuvre d’envergure pour clave- disposées sur un harmonium. Ins- Atelier du regard à l’issue de la représentation cin, qui nécessite des qualités vir- tant de nostalgie, l’artiste aux du jeudi 8 janvier Animé par Philippe Guisgand tuoses pour les interpréter. Le défi soyeux cheveux blancs s’en va. le vendredi 9 janvier autour du Billetterie www.adc-geneve.ch spectacle de Noemi Lapzeson Service culturel Migros est donc de taille. Le rêve de tout Cécile Simonet Inscription indispensable instrumentiste. La particularité de Infos : www.adc-geneve.ch Photos : Steeve Iuncker cet opus réside en effet dans son à l’affiche / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 /15

ra de campos, le nom de sa compa- chaque lieu et nouvelle exposition gnie. Nommer le statut de cet enga- au public ses formes sensibles, vi- gement envers le corps est une suelles et incarnées. C’est le spec- autre façon d’appréhender les en- tacle sous-titré Celui du brouillard jeux et l’extension du domaine de la qui est présenté aux Eaux-Vives. danse dont elle est issue. L’audacieux alliage de références Ce processus, mobile, fragile, (l’opéra de Bizet et le roman Carmen est la marque d’une pensée qui à de Mérimée avec le dramaturge bri- travers le temps et les propositions tannique) convoque pour les deux affirme aussi discrètement qu’obs- artistes, comme en chacun de nous, tinément son attachement à la re- un dialogue détonant, énigmatique cherche et la quête de formalisa- et intime avec les représentations tion autour de l’éphémère ou de de ces icônes qui fondent en partie l’impalpable. notre culture européenne. Olga Mesa et Francisco Ruiz de Infante en Les sens en éveil jouent à leur façon pour générer Carmen/Shakespeare On trouve chez Olga Mesa l’inven- d’autres récits sur le fil, entre fiction tion d’un lieu avec ses espaces dé- et réalité de la rencontre scénique. — les 21, 22 et 23 janvier — connectés et un cheminement offert La sonorité des sonnets d’amour de en partage au public, celui de la lo- l’auteur, les voix lyriques de l’opéra, Curieuse association tragique que ces gique extensive de la mémoire. Il y a l’impact de ces références, les senti- eu le corps opérateur, celui qui ments extrêmes dont ils sont por- deux références accolées. L’occasion pour capte par le geste ou la caméra ces teurs, les traductions et versions infimes parcelles de temps et de multiples de ces œuvres de réper- l’Espagnole Olga Mesa de réinvestir poésie qui naissent du vide ou de la toire constituent le noyau explosif nuit, d’un regard ou d’une inflexion qui provoque et explicite des conflits le monde des corps et des émois. d’expression. Ont été délicatement de relations dans un monde (proche modulées les distances intimes qui ou lointain) saisi par l’angoisse d’un Une femme, un homme, l’intrigue modifient la perception comme la futur incertain. relation au travail, au spectacle. se noue ici et maintenant. Toutes découvertes qui depuis cette Plaisir du saisissement nouvelle décennie vont la porter à la Présences et représentations, ap- rencontre d’autres artistes et lui font parition et disparition, dans Car- prendre alors un nouveau tournant. men/Shakespeare, chaque pièce- Avec la complicité de Francisco Ruiz installation, chaque représentation a danse commence par le de Infante se découvre une autre se montre de façon différente. L’ob- regard », tel est le proces- période. Souvent éphémères, in situ, jet comme l’espace y sont en sus déployé de pièce en les installations de l’artiste multimé- constante transformation à la façon pièce par Olga Mesa dans dia traversent également d’autres d’un organisme vivant. Pressentir, Repères biographiques CARMEN / SHAKESPEARE : « le courant des années domaines, littérature, musique ou déployer mais aussi éliminer, tran- Chorégraphe et artiste visuelle, Acte 1 (Celui du brouillard) 2000. Certains se souviendront de vidéo notamment. Le contrôle et le cher, interviennent dans ces nou- Olga Mesa est une des figures de Dispositif, chorégraphie, image, L la danse contemporaine espagnole. son, texte et interprétation : ses étonnantes performances où le jeu font partie de ses investigations veaux formats aux déploiements Depuis les années 90, sa recherche Olga Mesa et Francisco Ruiz corps, l’espace et l’image trouvent qui le portent à jongler entre outils labyrinthiques. Des options de co- d’une écriture du corps à la fois de Infante personnelle et renouvelée l’engage Son : construit à partir d’extraits de dans des combinatoires et agence- technologiques et bricolage d’ur- loriste s’insinuent dans le parcours, à affirmer la part de l’intime dans la l’acte 1 de l’opéra Carmen de Bizet ments particuliers, une façon de sai- gence, ce qu’il reconduit autrement des tendances structurantes sou- représentation, par une construction (version dirigée par Georges Prêtre alliant l’expression et la perception. et chantée par Maria Callas, 1964) sir − grâce à l’attente, l’ouverture au dans les propositions réalisées en dainement désamorcées par l’im- Textes additionnels : Sonnets 43 public − l’énigme des postures, des tandem avec Olga Mesa. Diver- prévu des situations. Motifs, échos, Francisco Ruiz de Infante est un et 102 de Shakespeare et phrases artiste hors-format qui appartient de l’opéra Carmen gestes ou du mouvement. Enoncés, gences d’approches et réflexion résonances esquissent ou dé- à une génération dont la sensibilité Direction technique : dispositifs, temps réel ou différé, les commune tissent un nouveau rap- posent leur tracés : tensions chro- est marquée par la rencontre et Christophe Lefebvre la confrontation des machines labyrinthes charnels qu’elle a créés port à l’espace, aux formes, ainsi matiques, accents dramatiques, audiovisuelles avec les matériaux durant cette période ont pour titre s’élaborent d’autres matériaux, s’in- rêve musical, comme s’il s’agissait les plus simples, voire les plus Salle des Eaux-Vives quotidiens. Il jongle sans complexe 82-84 rue des Eaux-Vives estO NO es MI CuerpO, Suite au vente une autre dramaturgie. tant pour les artistes que pour le entre la haute technologie et le 1207 Genève dernier mot : au fond, tout est en Le projet Carmen/Shakespeare public de libérer nos intuitions, bricolage d’urgence pour construire ses installations et ses films. Les 21, 22 et 23 janvier à 20h30 surface, Mas publico mas privado, est au cœur de cette collaboration. idéales, intérieures, avec la densi- Rencontre avec l’équipe artistique Solo a ciegas. Conçu en plusieurs actes, selon dif- té matérielle de notre monde, Atelier d’écriture à l’issue de la représentation du jeudi 22 janvier Performeuse, chorégraphe, ar- férentes scènes, espaces ou for- peut-être trop strictement régenté Animé par Nathalie Chaix le tiste visuelle, Olga Mesa suggère mats, avec des entr’actes et d’autres par les nouvelles technologies. vendredi 23 janvier autour du Billetterie www.adc-geneve.ch spectacle de Olga Mesa Service culturel Migros d’échapper aux restrictions des ca- agrégats, ateliers de création, confé- Irène Filiberti Inscription indispensable tégories. Elle a choisi pour territoire rences performatives, plateformes Infos : www.adc-geneve.ch Photos : Olga Mesa d’investigation le hors-champs, Fue- en streaming, il génère, à partir de à l’affiche / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 / 17 Les Aviateurs

— du 3 au 7 février — Repères biographiques Yann Marussich a signé, de 1989 à aujourd’hui, une trentaine de Yann Marussich revient à la performances. Son champ d’exploration se situe, dit-il, « entre le body art et le bio art ». Ses chorégraphie par la grâce des dernières pièces sont des performances solos. Entre autres : Rideau !, Hyphos, Glassed, Bain voltigeurs du ciel et de leur brisé, Brisures, Bleu Remix, Soif, Blessure, Traversée, Autoportrait dans une fourmilière, Bleu « musique » d’envol. Provisoire… En 2008, il reçoit le prix Ars Electronica dans la catégorie Hybrid Art avec la performance Bleu Remix. Les Aviateurs (création 2015) Conception générale et scénographie : Yann Marussich Interprétation, danse : Marthe Krummenacher, Raphaële Teicher, Elsa Couvreur, Rafael Smadja Danseuses stagiaires : Anne-Charlotte Hubert, Nasma Tsouli, Marta Almeida Aviateurs : patrouille de voltige Captens / Adam Shaw, Marianne Shaw Composition musicale : Clive Jenkins Assistant son : Léo Marussich Construction du décor : David Chatel Assistante technique : Fanny Glorieux Lumières : David Kretonic Costumes : Janet Crowe Production / administration : Perceuse Production Scènes / Julie Semoroz

Salle des Eaux-Vives en collaboration avec le Festival Antigel 82-84 rue des Eaux-Vives 1207 Genève Du 3 au 7 février Les 3 et 7 février à 19h, Les 4, 5 et 6 février à 20h30 Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du jeudi 5 février Billetterie www.adc-geneve.ch Service culturel Migros

Photos : Christian Lutz

ur la feuille de papier quage, il faut que la chorégraphie procher de nous, ce que notre cer- y revenir. Cette notion de marquage pourrait être dessiné un s’inscrive au plus profond du corps, veau reptilien refuse de toutes ses en fut la raison. Je ne suis pas dans cube, comme une télévi- avec minutie, patience, répétition. forces, explique Marianne. Pire, la limite physique, cette fois, mais sion, avec dedans : un « C’est le langage du non-dit. Le non- pour être sûrs de ne pas avoir à se dans la limite de l’imaginaire. Je avion. Yann Marussich dit, non pas parce que tu ne veux pas rapprocher, il faut, d’emblée, com- cherche une radicalité poétique. S travaille ses projets en esquissant le dire, mais parce que tu n’as pas le mencer tout près… L’autre est en C’est un peu une sorte de schizoph- ses idées sur des cahiers. La pre- temps. En vol, les aviateurs même temps celui qui assure, celui rénie : ce n’est pas le “ moi ” poussé mière question, les premières n’écoutent pas ce qu’ils se disent qui peut rassurer, mais aussi celui à bout, c’est le “ moi ” poussé dans images se posent là, en croquis. Et mais le ton de leurs voix. C’est ce ton qui pourrait faire peur, il a quand une poésie douloureuse qui n’im- un de ces soirs où, alangui, il se pro- qui leur indique tout… En danse, même, d’une certaine façon, votre plique pas, comme dans mes mène sur le petit écran, un repor- c’est un peu la même chose, le mort entre les mains. Imaginez ce autres performances, la notion de tage consacré à la Patrouille de risque en moins. Tu regardes ta par- qui se passerait si, par malheur, on mise en danger. Il faut dont trouver France le saisit. Une image tout par- tenaire et tu sais ce qui va se passer. « marchait sur les pieds » de la force autre part, c’est à cet en- ticulièrement : des pilotes, mains Par la suite, j’ai découvert que le jar- l’autre... ». Les idées que l’on se fait droit là que je cherche à travailler et devant eux, yeux fermés, regroupés gon des pilotes avait de nom- des aviateurs, d’un monde où adré- je trouve de nos jours très difficile dans une salle, répètent avec minu- breuses similitudes avec celui de la naline flirterait avec prise de de toucher les gens par la dou- tie des manœuvres. « Lâchez… danse. Le pont était fait, la poésie risques, sont à effacer. « Comme la ceur. » 30°… reprendre… ». Ce moment a commençait là. » littérature, la peinture, la musique, Sur scène : six danseuses, un un nom : la musique. « Cette matière la danse, ou la vie, explique Adam, danseur qui est aussi la voix du chorégraphique avait un sens très Comme un rêve accompli voler est trop beau pour le faire mal texte écrit par Yann, Marianne et clair, dit Yann. Tous ces mouvements Il part alors à la rencontre d’Adam et et trop grave pour le faire à la lé- Adam, et un tarmac en transforma- garantissent leur vie, tu décroches Marianne Shaw, dits Les Captens, gère… » tion. Le tout premier dessin, le vrai, un quart de seconde et c’est la fin… couple dans la vie, partenaires de Cela faisait quelques années c’est un personnage seul. Un en- Dès lors ce mot de “ musique ” asso- figures aériennes dans le ciel. « Le que Yann Marussich avait quitté le fant, nu, qui traîne derrière lui un cié à ces gestes a été un déclic. » travail consiste avant tout à ap- milieu chorégraphique pour se parachute. Comme un rêve accom- Ces instants de concentration prendre à s’approcher d’un autre consacrer aux performances. « Il pli, à relancer très haut. ultime, c’est la philosophie du mar- avion et laisser un autre avion s’ap- me fallait une réelle nécessité pour Karelle Ménine 18 / à l’affiche / journal de l’adc n° 65 / janvier — avril 2015 à l’affiche / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 /19

Repères biographiques Anne Delahaye suit une formation en danse classique au conservatoire national de Lyon. Elle travaille entre autres avec Jean-François Durour, Marco Berettini, la Cie Alias, Philippe Saire, Nicole Seiler et, depuis 2001, avec le plasticien Massimo Furlan dans la plupart de ses spectacles et performances. Diplômé de la Scuola teatro Dimitri et de l’École nationale de cirque de Montréal, Nicolas Leresche a notamment travaillé comme interprète pour Yan Duyvendak, Marco Berrettini, Massimo Furlan, Oscar Gomez Mata-l’Alakran, Maya Bösch, Cie Alias, Youngsoon Cho-Jaquet, Marielle Pinsard et le cirque Eloize. Anne Delahaye et Nicolas Leresche fondent en 2008 la Cie de Genève. Ils cosignent Magica Melodia (2008), Le corps du trou (2011) et les performances Duckland (2010) et Pouvoir du point (2013). Parc National (création 2015) Conception : Anne Delahaye, Nicolas Leresche Interprétation : Anne Delahaye, Nicolas Leresche Création sonore : Rudy Decelière evant nos yeux, une appui à l’autre, se couche sur le − liée à l’identité nationale − de Lumière : Bruno Faucher suite fluide de pay- flanc, esquisse une reptation arach- parcs nationaux. Ils mettent en Directeur technique et régie son : Raphael Raccuia sages chorégraphiques néenne. Le corps prêt à disparaître scène le clivage entre ce qui serait Dramaturgie : Sébastien Grosset dénudés ouvre sur une pour enfanter, à contenir une graine. partie prenante de la nature à pré- Accompagnement scientifique : Serge Margel autre manière d’être au Volontairement le nu est tendu vers server et valoriser et ce qui relèverait Scénographie : Anne Delahaye, Dmonde, mêlant l’animal et le végétal, le sol, il décline l’épure, l’écoute aban- de la culture. « Le dessein n’est pas Nicolas Leresche, Vincent Deblue Costumes : Julia Studer le minéral et le sculptural. Elle joue donnée, infinitésimale et tellurique. néanmoins de poser une ambiance Production : Groupe J.M.a.n avec nos perceptions et sens en La contemplation et l’immobilité catastrophiste de fin du monde ou (Cie de Genève) Administration-diffusion : questionnant et bouleversant les semblent parfois proches du travail d’explorer un état originel de nature Tutu Production lignes de fracture, propres à nos de la performeuse et vidéaste sud- sanctuarisé face aux méfaits de l’in- croyances, entre nature et culture, coréenne Kim Sooja. La pièce met dustrialisation », souligne Nicolas Salle des Eaux-Vives humain et non-humain. ainsi en relief les énergies réci- Leresche. Il y a plutôt une mise en 82-84 rue des Eaux-Vives Parc National 1207 Genève A la suite de tribus amazoniennes proques de l’arrêt et de la mobilité, le tension entre une réalité corporelle er Du 18 février au 1er mars à 20h30 — du 18 février au 1 mars — animistes considérant que tous les cycle du repos et de l’activité, de la biologique de rythmes immémo- Samedi à 19h, dimanche à 18h êtres, humains, animaux ou inani- vie et de la mort. Les mouvements riaux et des signes consuméristes. Relâche lundi et mardi La nouvelle création d’Anne més, sont des sujets doués d’inté- ont ici la polysémie d’un pèlerinage « Animée par une partition lumines- Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation du riorité, Parc National invite à un mé- postural au sein d’inclinations cor- cente colorée et contrastée rappe- jeudi 19 février Delahaye et Nicolas Leresche dusant voyage dans les terres de la porelles dérivées du Sanpai dans le lant les fontaines lumineuses Billetterie www.adc-geneve.ch défiguration et refiguration anato- Zazen que traduisit si bien le peintre chinoises en restaurants, la grande Service culturel Migros invente des zones sensorielles miques explorées ici sans poser genevois Gilbert Mazliah. En mettant toile photographique, comme un cy- ie des hiérarchies entre les parties du le corps à terre, se lit une marque clo et fond d’écran scénique, pré- Photos : C de Genève corps. Depuis les images les plus d’humilité, un abandon de l’ego. sente un monde possiblement révo- appelant à habiter la danse Atelier de croquis familières jusqu’aux plus énigma- lu. Le corps nu glisse ainsi de l’aplat tiques. Dans une atmosphère ven- Violence des contrastes du tableau aux volumes torsadés du Animé par Daniel Galasso par-delà certains codes culturels le vendredi 20 février autour du teuse, se déploie la solitude de La lenteur-relief de Parc National plateau », relève Anne Delahaye. spectacle Parc National deux corps premiers, nus. Ils dé- crée un vide fécond au milieu de la La pièce perturbe le régime or- Inscription indispensable et mouvementistes, dans la Infos : www.adc-geneve.ch laissent leur fonction d’entourage surcharge, parvient à contenir les ganique du lien entre corps et mou- solitude des corps chorégraphique et performatif pour stimuli que distille la bande son. Elle vement. Comment le corps peut-il interroger une dimension éternelle, zappe de rumeurs autoroutières au se mouvoir ainsi ? Est-ce un corps premiers. métaphysique et philosophique ; chant du muezzin appelant à la reconnaissable ou indécidable ? elle tient à la nature de l’être humain. prière en passant par la mise en Dans le sillage de la précédente Comme le suggère un dicton russe : obscène et l’asservissement du création, Le corps du trou, on ne sait « L’homme nu sur la terre nue ». corps par une chanson paillarde due d’où viennent les protagonistes aux à André Bézu. Le regard est ensuite visages rendus invisibles derrière A terre l’ego entraîné au cœur de la somnolence leur écorce capillaire. Ni qui ils sont. Nus en leurs vêtements incarnés, attentive d’un corps féminin évo- Le paysage dans lequel ils évoluent les interprètes se posent immobiles quant de loin en loin les prostituées et où notre regard erre, est-il réel ? comme des rochers ou progressent exténuées photographiées par le La douce mélancolie qui se dégage à quatre pattes avec la lenteur déta- Français Antoine d’Agata comme ici métamorphose le réel organique chée d’organismes pas encore en- autant de monologues intérieurs ou de la re-présentation, de l’exposition tièrement sculptés dans l’humain. portraits d’une humanité blessée. carnée et de la répétition en un uni- S’agenouiller, mettre sa tête à sau- Conjointement à l’apparition du vers d’expérience médusant, décon- poudrer la terre, le corps voûté. Des- Conservatoire de danse au dix-neu- certant par instants. sous l’arche du dos, ça se contor- vième siècle et son formatage cho- Bertrand Tappolet sionne, se tord doucement d’un régraphique, on assiste à la création 20 / à l’affiche / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 à l’affiche / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 /21

Le Trait – Le Temps scellé ans un paysage se de- Sculpter un vide vine l’arrière-plan d’élé- A l’instar de tout un courant mo- — du 11 au 15 mars — ments structurants, derne du minimalisme, Nacera Bela- notes de fond, lignes za cultive une rareté du geste, so- Retour à des fondamentaux de basse. Ils n’éblouis- briété du motif, ainsi qu’une D sent pas le regard, n’accaparent pas inlassable répétition ouvrant à des d’épure anti-spectaculaire, le bavardage descriptif. Mais vien- variations ténues, mais encore, à draient-ils à s’absenter, qu’on soup- force de soustraction, à de soudains avec l’extrême exigence çonne que tout pourrait s’effondrer. transports vers d’autres dimen- Dans le paysage de la danse sions, devinées flamboyantes. Une de Nacera Belaza. contemporaine, Nacera Belaza oc- infinie patience étire le temps. De cupe une place de cette sorte. Certes pièce en pièce, l’inventivité sur- Parfois aux limites pas inconnue, lauréate du prix de la prend, qui renouvelle l’option pour révélation chorégraphique de l’an- une dynamique fondamentale. de l’hypnotique, née 20081, régulièrement program- Juste un balancement, volon- mée − ses deux dernières pièces tiers un tournoiement à l’infini, sinon l’expérience prédispose étaient créées coup sur coup l’été une imperceptible avancée, parfois dernier par Montpellier danse puis la l’écart des bras, l’ouverture en ex- au questionnement Biennale de Lyon − cette choré- tension vers une immensité suspen- graphe demeure hors courants do- due. Il ne s’agit jamais de jeter du spirituel. minants, jamais sous les plein feux. geste en supplément dans le chahut Et d’autant, nécessaire. du monde. Mais de ménager, creu- A la Nacera Belaza soucieuse ser sans fin, intensifier dans l’étire- d’œuvrer pour la danse dans l’Algé- ment. Par là, faire advenir. Pareil rie où elle est née, il a fallu des an- corps ne se constitue pas en figure. nées pour se débarrasser du cliché La visée de la danse ne se ramène Repères biographiques médiatique de la femme arabe en pas à lui. Il s’offre en corde tendue, Nacera Belaza est née à Médéa voie d’émancipation, héroïne obli- où viendrait vibrer la réverbération en Algérie et est arrivée en France à l’âge de cinq ans. Après gée de l’interculturalité. Qu’elle de résonances spirituelles, cos- des études de lettres, elle décide énonce sa foi musulmane et sug- miques, animant un espace auquel de se consacrer à la danse et crée sa compagnie en 1989. Avec Le gère que son art travaille au dépas- la chorégraphie adresse une parti- Cri (2008) débute une recherche sement du trivial quotidien, a aussi tion de liens où se révéler. autour du dialogue entre rituels traditionnels et écriture choré- fini d’être assimilé. Il ne s’agit pas Une qualité du même ordre est graphique contemporaine. d’une anecdote ; mais d’une pers- sollicitée chez le spectateur, dans Les créations Les Sentinelles (2010), Le Temps scellé (2010) pective. La voici détachée de l’assi- un état qu’on a parfois décrit proche et Le Trait (2012) s’inscrivent dans gnation à ses origines, saisie dans de l’hypnose. Il va s’agir d’y éprouver la continuité d’une approche hypnotique du mouvement. son devenir artiste. Par contraintes l’expérience d’un laisser venir, éva- Le Trait (2012) de milieu familial, elle s’est entière- cuer la peur du mystère émergeant, Chorégraphie interprétation : ment forgée en solitaire dans la se laisser traverser au lieu de s’épa- Nacera Belaza (solo La Nuit) et Dalila Belaza (solo Le Cœur danse. Sans repère ni maître prééta- ter à saisir une signification forma- et l’oubli) blis, s’aiguisa une élaboration avant tée. Souvent, Nacera Belaza inter- Lumière : Éric Soyer tout intérieure, en poursuivant par prète elle-même ses pièces au côté Son : Christophe Renaud, Gwendal Malard ailleurs une formation d’études su- de sa sœur Dalila, dans un duo où Le Temps scellé (2010) périeures en lettres, qui teinte la leur surprenante ressemblance ren- Chorégraphie : Nacera Belaza complexité de son art. force le trouble méditatif sur les Interprétation : Dalila Belaza, Nacera Belaza On peut laisser Nacera Belaza modes de présence et d’entrée en Conception lumière et son : définir elle-même sa création : « Un représentation. Nacera Belaza Lumière et son : vide inattendu, qui comble nos at- Le Temps scellé et les deux solis Christophe Renaud tentes. Voilà ce qui pourrait finale- de Trait (créés pour le festival d’Avi- ment être mon propos, ce que j’ai gnon en 2012) programmés ici, re- Salle des Eaux-Vives poursuivi à travers toutes mes lèvent de cette configuration. Scé- 82-84 rue des Eaux-Vives 1207 Genève pièces, sculpter ce vide, lui donner nographie nue, costumes au plus corps, le rendre palpable, le partager sobre. Ténue, la musique fraye dans Du 11 au 15 mars à 20h30 Samedi à 19h, dimanche à 18h et enfin le laisser se dissoudre dans un répertoire de résonances univer- Rencontre avec l’équipe l’espace infini de nos corps ». C’est selles. Seule opère la condensation artistique d’une concision rare, en rapport d’une connexion hors du commun, à l’issue de la représentation du jeudi 12 mars avec l’acuité de son geste. vers les dimensions autres. D’un in- Billetterie www.adc-geneve.ch fini rendu ici présent. Service culturel Migros Gérard Mayen

Photos : Laurent Philippe 1 Prix décerné par le syndicat professionnel et David Balicki français de la critique théâtre, musique, danse. Atelier du regard

Animé par Philippe Guisgand le vendredi 13 mars autour du spectacle de Nacera Belaza Inscription indispensable Infos : www.adc-geneve.ch 22 à l’affiche / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 /23 Mexican Corner — du 25 au 29 mars — Frank Micheletti et la compagnie Kubilai Khan Investigations croisent les pratiques artistiques comme les origines et trament sur scène de singuliers paysages. Une écriture aimantée par la marge, attentive aux aléas du monde.

ujourd’hui en Afrique, se déploie aussi soudainement que Repères biographiques hier en Asie, avant-hier le sable du désert se soulève par ra- Depuis sa création en 1996, à la frontière entre le fales. Entre eux le combat et les rap- la compagnie Kubilai Khan Investigation (KKI) s’imagine Mexique et les États- ports de force font rage. On se jauge comme un « comptoir d’échanges Unis : avec la danse du regard, on se tourne le dos, on se artistiques ». Elle est emmenée par Frank Micheletti qui, avant Apour passeport, Frank Micheletti frôle ou s’évite ; on feint d’être le plus de fonder le collectif, a accom- prend le monde comme un terrain fort, parfois on courbe l’échine pour pagné Joseph Nadj sur plusieurs créations en tant que danseur de jeu. C’est d’ailleurs en équilibre mieux saisir l’autre par derrière. On ou assistant à la mise en scène. sur les 4’000 kilomètres de fron- tente d’esquiver les coups, même Il signe comme directeur artistique plus de vingt créations, dont tière, propice aux trafics de dro- ceux qui ne seront jamais donnés. celles-ci vues à Genève : gues et aux fantasmes que Mexi- Le temps de se ressaisir et de serrer Wagon zek, dépôt 1, Wagon zek, dépôt 2, S.O.Y., can Corner a vu le jour. Et c’est à les poings et la rixe reprend. L’autre Yumé pour Marcela San Pedro Mexico que la pièce a été créée en est tour à tour le bourreau et le sau- dans le cadre de la commande août 2013 avant d’être dévoilée au veur, celui qui soulève de terre et chorégraphique 8/8, ainsi que Sorrow love song. Théâtre Liberté à Toulon, leur port écrase le visage d’un coup de pied. Mexican Corner (2013) d’ancrage en France. Mais toujours, sursautant par né- Kubilai Khan Investigations La puissance de Mexican Corner cessité de vivre, ils finiront par se re- Chorégraphie : Frank Micheletti, Aladino Rivera Blanca se fait l’écho des expériences vé- lever. Tout est question de survie. Interprètes : Idio Chichava, cues sur le terrain, comme la chaleur La pièce pose son regard sur la Frank Micheletti, Aladino Rivera Blanca et le silence de plomb qui anesthé- face obscure de la mondialisation et Création lumières : Ivan Mathis sient les êtres. Sur scène, d’abord sur son tropisme criminel. La ten- Musique mixée en live : Frank Micheletti un, puis deux, enfin trois : les corps sion monte progressivement, puis Réalisateur vidéo : peinent à contenir une sourde vio- exulte, sort des tripes ; une fièvre Joaquin O. Loustaunau Assistant vidéo : Alado Patlan lence. Respirer, s’écouter respirer. que l’on aurait pu croire incontrô- Se tenir debout malgré les dangers lable. Le tout amplifié par un dispo- qui guettent et la nuit tombée. sitif documenté, tourné au Mexique Salle des Eaux-Vives 82-84 rue des Eaux-Vives Vaincre sa peur même si l’on vacille, qui mêle en live vidéo, samples, en- 1207 Genève même si la musique et les voix registrements, témoignages, voix du 25 au 29 mars à 20h30 mexicaines invitent à danser avec off, dont le vibrant Mexico despierta ! Samedi à 19h, dimanche à 18h légèreté. Dehors — comme si nous y Marie Godfrin-Guidicelli Rencontre avec l’équipe artistique à l’issue de la représentation étions, point de repos : drogues, du jeudi 26 mars armes et migrants se croisent, le no Billetterie www.adc-geneve.ch man’s land est un enfer à ciel ouvert. Service culturel Migros

La fureur de survivre Photos : Gabriel Ramos Santiago Dans une danse de résistance, Ala- dino Rivera Blanca porte en lui les douleurs quotidiennes du peuple. Idio Chichava, seul dans le désert mexicain, en restitue toute l’intensi- té. La danse au sol de Frank Miche- letti est plus que jamais fiévreuse. L’énergie qui colle à leurs semelles 24 25

WWW.THEATRESEVELIN36.CH

FESTIVAL TêTes à TêTes Danse et théâtre visuel DE SÉVELIN Xl ProDuction LES PRINTEMPS Maria clara villa lobos [ be ] Tout public, dès 3 ans

LAUSANNE samedi 17 janvier — 16h30 salle des fêTes du lignon 4 – 22.03.2015 Place du Lignon 16 — 1219 Le Lignon DANSE CONTEMPORAINE

Service de la culture — 022 306 07 80 — [email protected] — www.vernier.ch/billetterie

3 ➞ 22.3 2015

TheaTre

EMPTY MOVES (PARTS I, II & III) ANGELIN PRELJOCAJ BALLET PRELJOCAJ [ FR ]

VENDREDI 6 & SAMEDI 7 MARS — 20h SALLE DES FÊTES DU LIGNON Place du Lignon 16 — 1219 Le Lignon rafael Spregelburd La Paranoïa Mise en scène Frédéric Polier Avec Jean-alexandre Blanchet, Camille Giacobino, Pietro Musillo, Service de la culture — 022 306 07 80 — [email protected] — www.vernier.ch/billetterie Madeleine Piguet raykov, Julien Tsongas (distribution en cours)

www.grutli.ch • [email protected] • 41 (0)22 888 44 88 26 / carnet de bal / / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 carnet de bal / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 / 27 carnet de bal 2015 et une nouvelle pièce pour le loge, Le Triomphe de la renommée, Cindy Van Acker Après avoir ouvert la sai- grammation danse du festival Anti- collectivités publiques sur les Ballett verra le jour en octobre 2016. au festival Under the radar à New et ses collaborateurs ar- son du théâtre Vidy à gel, a proposé aux troisième année JDCS orientations et les priorités de leurs Que font Le chorégraphe s’engage dans une York, puis dans le cadre de l’exposi- tistiques sont en rési- Lausanne, puis ponctué d’auditionner pour Willy Dorner et politiques culturelles sur l’en- longue période de recherche, dès tion Everything’s an ocean à Santa dence de création au l’automne du théâtre du sa performance Bodies in urban semble du canton. Parmi les qua- les Genevois ? 2015, pour son projet multimedia Cruz et à Los Angeles. Silver, perfor- théâtre Les Halles à Sierre pour la Grüli à Genève, Perrine Valli et les spaces, présentée dans le cadre du Les Journées de danse contem- torze membres de ce Conseil, 3D. www.gillesjobin.com mance musicale, est présentée au nouvelle création, le solo Ion inter- dix interprètes des Renards des sur- festival. Les deuxième année tra- poraine suisses ont lieu du 19 au quatre sont des représentants des festival American Realness à New prété par la chorégraphe. Magni- faces sont au TPR à la Chaux-de- vaillent avec Noemi Lapzeson, et les 22 février à Zurich. Elles sont organi- milieux artistiques et culturels. Le Foofwa d’Imobilité Laurence York puis Detroit. Elle revient avec Le tude, la pièce créée pour le Ballet Fonds qui programme également la troisième sont en création avec le sées par la Gessnerallee et RESO RAAC, après avoir mis sur pied un reprend au théâtre Vidy à Yadi et Triomphe de la renommée pour les Junior en 2013, est reprise à l’occa- pièce Le cousin lointain. A Paris, au chorégraphe et danseur Mickaël en partenariat avec la Rote Fabrik, le règlement électoral, a lancé cet au- Lausanne sa pièce Nicolas JDCS, puis reprend FrouFrou à l’Ar- sion d’une collaboration avec la Ca- CCS, elle présente Morning sun en Henrotay-Delaunay. Tanzhaus Zurich et la ZHdK –Theater tomne un appel à dépôts de candi- d’hommage à Godard, Cantillon senic de Lausanne. Ballet, pièce de merata de Genève au Bâtiment des collaboration avec Marthe Krumme- der Künste. Le jury a sélectionné datures. Le 15 décembre à 19h, à Au contraire, pas de deux édénique, de la Compagnie 7273 présentent six heures créée à la Bâtie l’automne forces motrices (voir sous Ballet ju- nacher et le musicien Polar. Les RP Danses-Genève proposent quatorze pièces de compagnies Fonction Cinéma, neuf candidats sonorisé, éclairé et commenté en di- Beyrouth 1995 à Neuchâtel au festi- dernier, est au festival Zürich Moves. nior, ci-contre, et dans le mémento). www.perrinevalli.fr deux rendez-vous dans le cadre de suisses: les genevois Alias, compa- se sont présentés devant une as- rect par des techniciens de plateau val Hivers de danse, puis Tarab au www.madmoisellemch.com Le duo avec Tamara Baci, Drift, est la formation professionnelle conti- gnie de Guilherme Botelho avec semblée de 240 électeurs. Le vote qui sont pleinement partie prenante Belgrade dance festival. Elle orga- invité au Teatro central à Séville. La compagnie 100% nue : le 17 février, Daniel Sibony, Antes; le Cabinet des curiosités avec et le dépouillement ont eu lieu dans de la représentation (voir mémento). nise également un workshop inter- La Ribot expose ses S’ensuit une seconde résidence de Acrylique d’Evelyne écrivain, psychanalyste et philo- Marius Schaffter et Gregory Stauffer la foulée. Les quatre élus sont, dans La compagnie tourne par ailleurs sa national du 26 au 30 janvier autour films pendant deux création pour Ion au Théâtre Vidy à Castellino prépare sa sophe, donne une conférence au- et leur pièce Introducing Schaffter & l’ordre des meilleurs sufrages obte- pièce didactique Histoires condan- du Multi styles FuittFuitt au studio de mois au Musée de la Lausanne, avec dans la foulée les nouvelle création, Mac- tour de l’ouvrage Le corps et sa Stauffer ; la Cie József Trefeli, réunis- nus, Foofwa d’Imobilité, Joëlle Ber- sées, conférence dansée sur l’his- l’adc à la Maison des arts du Grütli. danse dirigé par Boris premières représentations du solo. beth et Lady M d’après Shake- danse paru chez Seuil en 1995, en sant József Trefeli et Mike Winter thossat, Corinne Müller et Séverin toire du mouvement, au Quatrain Du 5 au 7 février, la compagnie audi- Charmatz à Rennes. Entre autres : Les cours quotidiens donnés dans speare, soit un théâtre physique, collaboration avec les activités avec UP ; Marco Berrettini de *MELK Guelpa. Cette délégation devra re- près de Nantes et au Centre national tionne pour une reprise de rôle de la Another Pa Amb Tomàquet, (2002), son studio reprennent dès le 5 jan- dansé et chanté par seize inter- culturelles de l’Université de Ge- PROD et son iFeel2 ; la compagnie présenter ces cinq prochaines an- de la danse à Paris. Foofwa propose pièce Tarab. On peut faire l’audition mariachi 17 (2009), Despliegue (ins- vier. www.ciegreffe.org prètes. Cette Lady se découvre au nève. Un module de formation est Ornithorynque de Kylie Walters, avec nées l’ensemble des domaines ar- dans chacune des villes traversées à sans suivre le workshop, et vice-ver- tallation, 2001) et Beware of Imita- théâtre de la Parfumerie. La troupe proposé du 17 au 20 mars par My- József Trefeli et le groupe KMA, pré- tistiques. Le RAAC rencontrera au la fois des représentations publiques sa. Enfin, le rendez-vous dominical tions ! (2014). Egalement au Musée József Trefeli tourne Acrylique Junior prépare une nou- riam Gourfink, en collaboration avec sentent Mutant Slappers & The Pla- moins deux fois par an les quatre et des représentations scolaires. Danse en famille est donné à Ca- de la danse et en pré-première, la toujours avec JINX 103, velle création pour le printemps, la compagnie Greffe de Cindy Van net Bang ; MadMoiselle MCH, com- élus afin d’échanger sur les problé- Son escale au CND est aussi l’occa- rouge, Saint-Julien en Genevois, reprise du solo Carnation (1964) de cosigné avec Gábor Var- Chantier bio divers cité. Les ateliers Acker et dans son studio. pagnie de Marie-Caroline Hominal matiques en cours qui seront trai- sion de donner un enseignement ré- Lancy, Genève, Meyrin et Chêne- Lucinda Childs et Más Distinguidas ga et présenté au festi- créatifs de la compagnie proposent www.rp-geneve.ch est présente avec la performance en tés par ce Conseil de la culture. Le gulier d’une semaine aux danseurs Bourg. Inscriptions : admin@cie7273. (1997) de La Ribot, soit deux pièces val Frimats à Belfort, au théâtre Le des stages de danse-théâtre les loge Le Triomphe de la renommée ; la début des travaux ? On attend en- parisiens, et une semaine d’atelier com et [email protected]. de danse dite conceptuelle, issues Granit et au Centre chorégraphique vendredis. www.cie-acrylique.ch compagnie MAMAZA avec Ioannis core que le Canton formule le règle- dans le programme Culture et art au www.cie7273.com des expérimentations chorégra- national. UP, fraîchement créé à la Quelques Mandafounis et Fabrice Mazliah, en ment d’application de la loi pour collège. Foofwa est aussi en repré- phiques des années 1960 et 1990, salle des Eaux-Vives, est présenté duo dans Eifo Efi. Les vaudois pré- que celle-ci soit enfin mise en pra- sentations dans le spectacle de Per- Marco Berrettini et interprétées aujourd’hui par Ruth aux JDCS, puis au Printemps de Se- Formations choses sentés sont Arts Mouvementés, tique. Infos : www.raac.ch rine Valli, Les renards des surfaces, présente iFeel2, son duo Childs. El Triunfo de La Libertad, velin à Lausanne et au festival évi- compagnie de Yasmine Hugonnet repris au TPR de La Chaux-de-Fonds. avec Marie-Caroline Ho- créé en automne à la Bâtie en colla- danse à Tavannes. József Trefeli et La prochaine Fête de la musique a avec son solo Le Récital des pos- www.foofwa.com minal aux JDCS (voir boration avec Juan Domínguez et Mike Winter donnent des ateliers au- Le Ballet junior reprend Magni- lieu les 19, 20 et 21 juin 2015. Cette tures , la compagnie de Nicole Seiler ci-contre). Avec Samuel Pajan, il Juan Loriente, est présenté en Es- tour de UP, à Lausanne et Tavannes. tude de Cindy Van Acker, sur une année encore, la scène de la danse et Shiver (une carte blanche a été Blablabla Jeune danseur formé au vient juste de terminer la bande son pagne au Festival de invierno de www.jozseftrefeli.org création mondiale du compositeur est dans le parc Beaulieu et l’adc donnée à Nicole Seiler, présidente Ballet junior de Genève, de sa prochaine création, iFeel3, à Santiago de Compostela. Laughing Marcos Balter avec les musiciens du coordonne la programmation. Si du jury de cette session 2015), la Cie Edouard Hue a monté partir de laquelle ses quatre inter- Hole (2006) va au SICK ! festival à La Compagnie Geneva Camerata dirigé par David vous souhaitez proposer un projet, Nuna de YoungSoon Cho Jaquet et GJUUM est une jeune équipe de ki- sa compagnie, Beaver prètes travaillent en studio dès le Brighton et Manchester. de l’estuaire poursuit Greilsammer au BFM (voir mémen- renvoyez le formulaire d’inscription sa pièce Les animaux, et la Cie de nésithérapeutes, psychologues du Dam, basée au bout du lac. Il termine printemps. Il prépare également un www.laribot.com son travail de médiation to). Départ ensuite dans la Sarthe au plus tard le 6 février 2015 à l’adc. Philippe Saire pour La Nuit transfi- sport et maîtres de ballet qui tra- la création Blue Twig présentée au clip pour le tube « Run Nina run » qui avec des ateliers danse avec des chorégraphies de Ken Os- Formulaire et infos : fm.danse@adc- gurée. Les Zurichois, enfin : Simone vaillent sur la prévention des bles- festival Antigel. La pièce Murky figurait sur la bande son de iFeel2. Ioannis Mandafounis proposés à des classes de l’école sola, Roy Assaf et Alexander Ekman. geneve.ch Aughterlony cosigne avec Antonija sures chez les danseurs. Testée au- Depths est jouée aux Quarts Le chorégraphe donne ses cours de est, avec Fabrice Maz- primaire autour de sa prochaine Le Ballet est invité à rejoindre les si- Livingstone et Hahn Rowe Superna- près du Royal Ballet ou de la d’heure de Sévelin 36 à Lausanne, contemporary flow du 12 au 16 jan- liah, en tournée avec création, GO, dont le processus a xième rencontres de compagnies C’est le moment d’envoyer son dos- tural, Alexandra Bachzetsis pré- Forsythe Company, la méthode et à la Nuit blanche en couleurs de vier dans le studio de Cindy van Ac- Eifo Efi, au théâtre de débuté en novembre, in situ et dans juniors à Cannes. A la salle des sier pour l’attribution d’une bourse sente From A to B via C, et Nils Ama- cherche à se faire connaître auprès Niort, en France. Edouard Hue ker. www.marcoberrettini.org Brême en Allemagne, puis rejoint le quartier de la Jonction. La pièce, Eaux-Vives, il présente le pro- SSA : six compagnies vont en béné- deus Lange et Teresa Vittucci des indépendants. www.gjuum.com danse également dans Tragédie Zurich pour les JDCS. prévue en avril au Galpon, marque gramme MIX12 avec notamment ficier en 2015. Les lauréates se par- montrent U betta cry. Le programme d’Olivier Dubois, qui tourne en Al- Kylie Walters est en ré- www.mamaza.net les vingt ans de la compagnie. une création de Kaori Ito. Philippe tagent 66’000 francs du fonds cultu- complet est à lire sur www.swiss- Le 18 février, la RDP tient une table lemagne et en France. sidence au 3CL de www.estuaire.ch Guisgand, intervenant dans le cadre rel de la Société suisse des suteurs. dancedays.ch ronde sur le thème « Danser vieux : Luxembourg pour sa Yan Duyvendak des ateliers du spectateur de l’adc, Les projets sont à envoyer d’ici le 23 est-il possible de vieillir dans la Après l’Amérique du création AU avec Chris- avec la complicité de Noemi Lapzeson anime une série de trois ateliers février. Infos : www.ssa.ch danse ? » à l’issue de la représenta- Nord et l’Amérique du tian Ubl. Ils sont rejoints par le musi- Olivier Dubois pour la présente sa création pour les jeunes danseurs du Ballet tion Cartel de Michel Schweizer à Sud, la tournée de cien Seb Martel et le paysagiste chorégraphie, de An- Variations Goldberg à la autour des thématiques suivantes : En 2014, la RDP (Association pour la News du Raac l’Arsenic. QUANTUM de la Cie Gilles Clément. Elle présente avec drea Cera pour la musique et de salle des Eaux-Vives. Un construire un portrait sensible ; reconversion des danseurs profes- Gilles Jobin se poursuit au Mercat Jozsef Trefeli et le groupe KMA Mu- Christophe Fiat pour le texte, tra- film et un livre autour de son travail écrire sa danse ; élargir sa percep- sionnels) a suivi dix boursiers issus Sylvie Guillem prend sa retraite en de les Flors à Barcelone lors du tant slappers & the planet bang aux vaille sur Sound of music, création de chorégraphe et pédagogue tion esthétique. James Finnemore, de la scène institutionnelle et indé- Le Rassemblement des artistes et 2015 à l’âge de cinquante ans. La IDN/festival internacional de dansa JDCS. Not even wrong est montré à du prochain festival de la Bâtie. sortent début 2015 (voir les pages ancien danseur de Hofesh Shechter, pendante de la région romande. Le acteurs culturels s’est réuni pour grande danseuse fait une tournée y tecnologia. La pièce est également Rome pour le festival Equilibrio. Please, continue (Hamlet) est pré- qui lui sont consacrées dans ce jour- donne une semaine de cours et ate- montant total des bourses versées une soirée électorale inédite. En ef- d’adieu internationale qui débute invitée pour une tournée au Avec Shelley Lasica, elle intervient senté à la Kaserne de Bâle, à la nal). www.noemilapzeson.com liers. www.limprimerie.ch aux danseurs grâce au soutien de fet, pour la première fois, le RAAC a aux Nuits de Fourvière à Lyon . Elle Mexique, qui débute au festival Un dans le festival Dance massive à scène nationale de St-Nazaire, à la la RDP en 2014 est de 110’000 organisé l’élection des représen- interprète le solo d’, le desierto para la danza, à Sonora. Melbourne. scène Watteau à Nogent-sur- Lucie Eidenbenz crée Les troisième année du CFC gene- francs. Le prochain délai de dépôt tants au futur Conseil de la culture. pas de deux de Russell Maliphant, Gilles Jobin initie par ailleurs une Marne et à Mythos, festival des arts une nouvelle pièce, vois danse, orientation contempo- de demande de bourse est fixé au Rappelons brièvement les faits : et deux reprise de Mats Ek et collaboration avec le Ballett des Marie-Caroline de la parole à Rennes. Tschäggättä et moi pour raine, sont plongés dans leur travail 23 février 2015. depuis 2013, le Canton de Genève William Forsythe. Saarländischen Staatstheaters de Hominal www.duyvendak.com le Oh ! festival Valais, à individuel de maturité. Les solis s’est doté d’une nouvelle loi sur la Saarbrücken, dirigé par Stijn Celis, commence l’année avec Monthey et à Brig. Last Plays part en qu’ils préparent seront présentés à culture qui implique la création d’un avec un atelier de recherche. QUAN- une tournée aux USA. tournée à Berlin au Dock11. la salle des Eaux-Vives fin avril. Pris- Conseil consultatif de la culture, TUM y sera programmé en automne Elle présente sa performance en ca Harsch, responsable de la pro- dont la mission est de conseiller les 28 / focus / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 focus / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 / 29

Photographies : « Noemi a toujours dit qu’elle ne réalisées par Steeve Iuncker lors voulait pas des élèves qui soient des du tournage du film au studio Motta- tom à Genève le 18 septembre 2014. petits soldats ! Ces cours permettent Légendes: aux danseurs de grandir, de travailler propos de Marcela San Pedro et Nicolas les fondamentaux, d’étudier et Wagnières, recueillis par Anne Davier. d’éduquer leur corps. » Sur les photographies : les danseurs-élèves autour de Noemi Lapzeson sont Marthe Krummenacher, Rafaële Teicher, Renaud Wieser et Diane Lambert. L’équipe de tournage est composée de Marcela San Pedro, Nicolas Wagnières, Damien Molinaux, Gilles Abravanel Noemi Lapzeson, et Alexa Andrey. « Le tournage a duré deux semaines. Le dispositif était simple : deux caméras la transmission de la beauté, sur des rails pour les travellling et plans larges, une caméra sur Noemi. On a filmé aussi des moments off, où tout le monde essaie de se souvenir de la beauté de la transmission quelque chose avec Noemi. » « En se souvenant avec elle des exercices, Noemi trouvait les mots justes qui permettaient de rendre compte de la nécessité et précision du mouvement. Quand elle dit “c’est l’oreille qui te porte“, cela donne une indication sur la façon d’exécuter un mouvement. »

« Noemi a une manière intelligente Noemi Lapzeson fait en 2015 une rentrée fracassante. Entre sa pour le printemps, est réalisé par Nicolas Wagnières et Marcela de mettre le corps dans une situation où nouvelle création, Variations Goldberg (voir pages 12 et 13) et San Pedro. Il décline la classe traditionnelle de Noemi et par- la sensation est clairement identifiable. les deux ouvrages (un livre et un film) qui sont consacrés à son court la totalité des exercices − une soixantaine −, que la péda- Elle utilise souvent des images, par immense travail de pédagogue, la diversité des propositions gogue effectue dans le déroulé de ses cours. exemple, elle parle de nos omoplates navigue à hauteur du parcours d’une artiste dont on aime à Pour le Journal de l’adc, Steeve Iuncker s’est invité lors d’une comme si elles étaient des ailes. » rappeler dans ces lignes qu’elle est la « pionnière de la danse journée de tournage et a photographié les élèves-danseurs, la contemporaine à Genève ». pédagogue et toute l’équipe en plein travail. Les deux réalisa- Le livre, écrit par Marcela San Pedro, vient de sortir et nous vous teurs commentent ces images exclusives. le présentons brièvement dans ces pages. Le film, un DVD attendu 30 focus / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 /31

« Noemi est une chorégraphe. Son langage chorégraphique fait partie du cours. Chez elle, il y a une perméabilité entre l’acte de transmission et l’acte créatif. »

L’actualité Parcours de Noemi bien tempéré

—— 1940 —— Lapzeson Naissance à Buenos Aires. Noemi commence la danse avec une disciple — 7 janvier 2015 de Jaques-Dalcroze. Vernissage du livre —— 1956 —— de Marcela San Pedro à Elle a seize ans lorsqu’elle reçoit une la salle des Eaux-Vives bourse de la Juilliard School et part se former à New York. Elle rejoint à — 7 au 18 janvier 2015 dix-neuf ans la compagnie de Martha Variations Goldberg de Graham, avec laquelle elle danse pendant douze ans. Noemi Lapzeson —— 1969 —— — 31 janvier 2015 Départ pour Londres. Elle crée avec Réalisation du portrait Bob Cohen The Place et la London filmé de Noemi Lapzeson Theater. par l’Association Films —— 1976 —— Plans-Fixes, avec Naissance de sa fille. Noemi s’installe Alexandre Demidoff dans le sud de la France. Parallèle- comme interlocuteur. ment, elle enseigne à Angers, Paris, Tel Aviv, Buenos Aires, Londres et — Printemps 2015 Genève. Sortie du DVD de Nicolas —— 1980 —— Wagnières et Marcela Noemi s’installe à Genève. Elle en- San Pedro seigne au Grand Théâtre, dans l’école de Beatriz Consuelo, au Conservatoire et donne surtout ses cours privés. Genève en est encore aux balbutie- ments de la danse contemporaine. Noemi crée ses premières pièces, marquantes, telle que There is ano- ther shore you know (1981). « On vient chercher le travail pédagogique de Noemi au moment —— 1986 —— Avec Philippe Albèra, Jean-François où elle est en train de le quitter. Rohrbasser et Nicole Simon-Vermot, C’est troublant de réaliser qu’un ensei- elle fonde l’adc. Elle crée cette gnement peut se perdre. Nous ne vou- année-là Je deviendrai Médée. lions pas seulement rendre un hom- Sa compagnie, Vertical Danse, se constitue en 1989. Les spectacles mage. Il fallait garder le cours vivant s’enchaînent, dont Monteverdi, et accessible, pour que chacun puisse amours baroques (1990) et le solo se l’approprier. Le film est réalisé Un Instant (1991) où elle danse sur le dans une sobriété objective, avec une texte de Stig Dagerman. lisibilité qui permet la transmission —— 1994 —— des exercices. » There is another shore... est transmis à Vanessa Mafé, puis plus tard à Marcela San Pedro (1996) et Romina Pedroli (2009) sous l’intitulé Traces.

—— 2004 —— Le solo Un Instant est repris et dansé par Noemi Lapzeson pour la fête de l’ouverture de la salle des Eaux-Vives. Elle crée plusieurs pièces, reçoit le Prix de la Ville de Genève en 2007. Monteverdi, amours baroques est remonté en 2012 pour le Bâtiment des forces motrices. —— 2015 —— Variations Goldberg, son cinquantième opus, est créé à l’adc. 32 / focus / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 33 Créer, pour Noemi Lapzeson par Vincent Barras, création. Son « alpha », à l’entendre, danseuses et danseurs aussi, qui, d’une opération terrestre, concrète, complice artistique est de l’ordre de l’infinitésimal, une en compagnons d’Ulysse, la suivent physique, dont l’instrument privilé- quasi absence : une image mentale, le long d’un trajet aventureux, nulle- gié, à l’en croire, est le regard. Re- Au cœur même de la tradition cultu- celle d’un tableau, l’écho d’un ment tracé à l’avance et pourtant gard tout à la fois flottant et pleine- relle et artistique que nous parta- poème, le nom propre d’un poète ou inexorable dans son cours — pen- ment présent ; à distance et geons, la création figure comme va- d’un compositeur… Mais peut-on se dant les longs mois où prend forme absolument précis ; détaché et ins- leur absolue, un totem. Comment contenter, comme source, de cette ce quelque chose, qui constituera, crit dans les corps. L’activité, selon l’entendre ? Le fait de donner exis- infime trace ? Que signifie après tout au bout du voyage, l’ « oméga » de la la proposition de Jean-François tence à quelque chose qui n’existait une telle valeur, la pulsion initiale, ou création. Il arrive, après coup, qu’elle Billeter, définit précisément les pas encore, de « tirer ce quelque pire encore, à ses yeux, l’« inspira- se mette à raconter comment, tel corps : ces derniers conçus comme chose du néant », selon les diction- tion » ? Il se pourrait bien que sa mé- jour, après avoir longuement regar- ensemble des activités non naires. Une valeur absolue, mais fiance provienne d’une conscience dé évoluer les corps en mouvement, conscientes soutenant l’activité pourtant un terme ambigu, qui, dans aiguë, que cette valeur, une fois ex- lui est « arrivé » soudainement un consciente et d’où surgit l’idée nou- le système de la production de l’art, plicitée, sonne en définitive comme « instant », qu’elle a saisi aussi sou- velle. Ainsi, s’il y a surgissement, ou désigne aussi bien, sans qu’on une excuse, un prétexte avancé dainement, et qu’elle remis aussitôt « instant », il provient des corps, ces cherche toujours à les distinguer après coup, au mieux une méta- sur le métier pour le tester (et le voilà énergies physiques qui nourrissent l’un de l’autre, un alpha (la pulsion phore explicative. qui, éventuellement, figurera, combi- et soutiennent l’action. Il figure un originelle) et un oméga (l’œuvre L’espace (ou le référent) au sein né comme moment stabilisé avec changement de régime dans ces achevée, la forme finale, « ce qui est duquel la création signifie quelque d’autres instants similaires en un ta- corps : on passe de l’état de suspen- créé », toujours selon les diction- chose, pour Noemi Lapzeson, est bleau au sein de l’œuvre terminée). sion à celui où se condense, en eux,

naires), entre lesquels, qui les relie bien davantage, me semble-t-il, celui L’ « instant », ce que justement, par une conscience déterminée : la légè- Grosbois Pierre © Standards (et tout à la fois les met en question), du processus : la création comme une paresse de l’esprit, on nomme reté des corps se leste du poids d’un 21 janv. à 20h30 12 mars à 20h30 s’étend l’espace de la construction, travail en cours. Même si cet espace « inspiration », est bien autre chose regard. Quelque chose se crée. le processus, là précisément où les constitue en soi une expérience qui qu’un bref intervalle de temps où dé- Standards A posto choses prennent forme. a son prix : il faut avoir senti l’état de barquerait à l’improviste, depuis les Pierre Rigal Ambra Senatore C’est avec beaucoup de retenue, flottement, presque d’apesanteur, sphères célestes, ou du fait d’un gé- sinon de réticence, que Noemi de vertige et d’épuisement parfois, nie artistique métaphysique, l’« idée forum-meyrin.ch / Théâtre Forum Meyrin, Place des Cinq-Continents 1, 1217 Meyrin / Billetterie + 41 22 989 34 34 du lu au ve de 14h à 18h Service culturel Migros Genève / Stand Info Balexert / Migros Nyon-La Combe Lapzeson évoque la question de la qu’elle éprouve – et assurément ses originale ». Il s’agit tout au contraire

L.A. DANCE Le livre Extrait du livre Un corps qui pense. Noemi Lapzeson : transmettre en danse contemporaine « Sauts », tiré de la deuxième partie intitulée PROJECT par Marcela San Pedro aux éditions MétisPresses, 2014 « Entrons dans la danse... » BENJAMIN MILLEPIED [ USA ]

— 20h et interprète de Noemi heure et demie de cours !), « On pourrait affirmer que tout bon cours de danse se doit VENDREDI 27 MARS depuis vingt ans, devenue tout comme sur une articula- d’inclure des sauts. Or les sauts se travaillent, et avec le pas- SAMEDI 28 MARS — 20h à son tour chorégraphe et tion de la pensée du corps et sage du temps sur les articulations et les muscles, cela de- pédagogue, consacre un livre du monde. Ce livre n’est SALLE DES FÊTES DU LIGNON vient de plus en plus délicat. Les sauts que Noemi propose Place du Lignon 16 — 1219 Le Lignon à cet enseignement singulier. donc pas seulement un bel sont — comme tout ce qu’elle transmet — simples en appa- Les cours de Noemi ont ame- hommage rendu à Noemi rence. Mais elle a l’intelligence de mettre en jeu des ques- né Marcela à comprendre ce Lapzeson. Tous les danseurs tions rythmiques et dynamiques généralement considérées que veut dire l’intelligence professionnels et contempo- du corps et à réfléchir à la rains s’y retrouvent. Pour les comme acquises. transmission du mouvement. autres, les amateurs, les lec- Même les danseurs professionnels peuvent par moments Comment transmet-on en teurs, le public de la danse, trouver difficile de faire ce qu’elle demande, tant c’est précis, danse contemporaine, et que il est simplement savoureux sobre, exigeant. Les sauts qui vont vers le haut, qui cherchent transmet-on ? Marcela ques- à lire et donne envie de se une verticalité ; les sauts qui avancent, qui cherchent une ho- Noemi Lapzeson est dan- tionne Noemi et va chercher déchausser, d’entrer dans le rizontalité ; le petit saut qui pousse le sol et où le corps doit seuse, chorégraphe et dans son parcours des ré- studio, de suivre la classe. trouver une forme précise, les changements d’orientation pédagogue. Danser, créer, ponses. Sous forme de dans l’air ou au moment de la réception, les jambes qui tra- enseigner, tout est pour elle conversations avec ses vaillent de manière indépendante et totalement complé- étroitement mêlé. Pour les élèves et danseurs, de récits mentaire, les comptes, la qualité de la réception au sol. Le élèves, amateurs comme qui rendent compte des lieux répertoire de sauts que Noemi a à disposition semble iné- professionnels, qui ont suivi traversés et du chemin par- puisable. Mais au-delà des formes, il faut, au fond, toujours sa classe dans le studio de couru, de textes descriptifs danse du Grütli, Noemi sur le cours à proprement savoir ce que l’on fait, maîtriser son corps, en avoir parlé (rarement on lira avec conscience. Plus le temps passe, plus je réalise ce que cela Lapzeson est d’abord une Service de la culture — 022 306 07 80 — [email protected] — www.vernier.ch/billetterie extraordinaire pédagogue. autant de précision et d’em- veut dire, et combien c’est difficile, d’être conscient de son Marcela San Pedro, élève pathie la description d’une propre corps et de ses possibles. » 34 35

FORMATIONS SUPÉRIEURES POUR COMÉDIENS, DANSEURS ET METTEURS EN SCÈNE LAUSANNE BACHELOR THÉÂTRE délai d’inscription 16 mars 2015 BACHELOR CONTEMPORARY DANCE OPTION CREATION application deadline February 16th, 2015 MASTER THÉÂTRE ORIENTATION MISE EN SCÈNE délai d’inscription 13 avril 2015 Manufacture - Haute école de théâtre de Suisse romande Rue du Grand-Pré 5 CP 160 Conditions d’admission et informations: CH-1000 Lausanne 16 +41 21 557 41 60 [email protected] W W W.HETSR.CH Rue de Genève 57 1004 Lausanne

AN EVENING WITH JUDY RAIMUND HOGHE [ DE ]

SAMEDI 31 JANVIER — 20h DIMANCHE 1ER FÉVRIER — 18h SALLE DES FÊTES DU LIGNON GIORNATE DI DANZA CONTEMPORANEA SVIZZERA Place du Lignon 16 — Vernier Dans le cadre du SWISS CONTEMPORARY DANCE DAYS 19. – 22. 2. 2015

Alias / Guilherme Botelho: «Antes» Arts Mouvementés / Yasmine Hugonnet: «Le Récital des Postures» Simone Aughterlony, Antonija Livingstone, Hahn Rowe: «Supernatural» Alexandra Bachzetsis: «From A to B via C» Le Cabinet des curiosités / Marius Schaffter & Gregory Stauffer:«Introducing Schaffter & Stauffer» club. / Nils Amadeus Lange & Teresa Vittucci: «U BETTA CRY» Cie József Trefeli / József Trefeli & Mike Winter: «UP» MAMAZA / Ioannis Mandafounis & Fabrice Mazliah: «Eifo Efi» Marie-Caroline Hominal: «Le Triomphe de la Renommée» *MELK PROD. / Marco Berrettini: «iFeel2» Cie Nicole Seiler: «Shiver» Cie Nuna / YoungSoon Cho Jaquet: «Les animaux» Ornithorynque / Kylie Walters, József Trefeli with KMA dirty nasty rock:«Mutant Slappers & The Planet Bang» Cie Philippe Saire: «Transfigured Night»

Organisation:

swissdancedays.ch

Service de la culture — 022 306 07 80 www.vernier.ch/billetterie 36 / livres / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 livres / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 / 37

Sur le gaz, la chronique de Claude Ratzé Bus en-cas Livres et DVD Meilleurs vœux, pieux de l’adc Une sélection des dernières acquisitions

our la première fois, la notion de « politique culturelle Les bus en-cas de l’adc emmènent le Les livres et DVD de cet article, sélectionnés par Anne Davier, peuvent être consultés ou empruntés Le centre se situe dans les bureaux de l’adc nationale » existe. Ce principe énoncé par le Conseil fé- public hors de la Cité pour découvrir à notre centre de documentation qui comprend plus de cinq cents livres sur la danse, autant de vidéos 82-84 rue des Eaux-Vives déral a fait frémir les responsables des cantons et des des spectacles remarquables. Pen- ou DVD et une dizaine de périodiques spécialisés. Ouvert le jeudi de 10h à 13h ou sur rendez-vous au 022 329 44 00 villes. En effet, la culture étant traditionnellement de leur dant le voyage, un en-cas concocté Le catalogue du centre est en ligne sur le site internet de l’adc ressort, cantons et villes définissent leur propre politique par l’adc est proposé. Miam. www.adc-geneve.ch P culturelle, soutenue en dernier lieu par la confédération. La confé- dération a calmé tout le monde en précisant son objectif : derrière Sidi Larbi Cherkaoui la notion de politique culturelle nationale s’entend une coordination Sutra entre les instances étatiques. Autrement dit, une clarification des le 31 mars à la Maison de la danse de Lyon rôles et compétences de chacun. C’est en Chine, à l’ombre des montagnes cé- Très concrètement, pour la période 2016-2020, le message lestes, que Sidi Larbi Cherkaoui a forgé les culturel couplé au budget annonce 1,12 milliards pour la culture. paysages imaginaires de Sutra. Un spectacle Soit 3,4% d’augmentation − une hausse à relever tandis que l’heure unique pour dix-neuf moines bouddhistes du gel a sonné au bout du lac. Mais ce qui est davantage notoire experts en arts martiaux dont trois enfants. dans ce message culturel, c’est le rôle moteur joué par la danse. En Sidi Larbi Cherkaoui a passé plusieurs mois effet, la danse est citée comme exemplaire puisqu’à ce jour, elle est au temple de Shaolin pour entrelacer arts l’un des rares domaines artistiques qui a déjà su mettre en place martiaux et danse contemporaine. une coordination nationale pour soutenir son développement. Prix : 80.- (PT) / 75.- (abonnés adc, passedanse) Départ : 18 h de la gare routière La danse a éprouvé, pratiqué, usé plus souvent qu’à son tour de spectacle à 20h30 la concertation et de la coordination, tout particulièrement dans le cadre du projet danse. Mis sur pied en 2002 et achevé en 2006, ce projet a réuni la confédération, les villes, les cantons et les acteurs culturels de la danse pour développer une politique d’encourage- Un livre, une citation Abymes Evanescente Fabrique d’artistes C’est le pied Précieux coffret ment et de soutien coordonné dans les domaines de la production et de la diffusion, de la formation, de la reconversion, des infrastruc- tures et de la sensibilisation. Entre autres choses, ce projet a accou- Publié à l’occasion de l’exposition Walter Vogel, photographe, C’est la rentrée pour les 800 Série documentaire récemment De 2008 à 2009, Cindy Van Acker ché des conventions de soutien conjoint (voir les pages 4 à 10 dans « Rétrospective » par Xavier réalise ici une monographie en étudiants de la Juilliard School à passée sur Arte, Let’s dance a travaillé six soli avec six ce journal), un outil perfectible mais opérant, ou encore de la raconte l’histoire de la danse interprètes différents. Elle a Le Roy, l’ouvrage rassemble noir et blanc qui retrace le New York, l’un des conservatoires conférence permanente pour la danse, qui réunit les différentes entretiens, témoignages, notes chemin de Pina Bausch, depuis les plus prestigieux et sélectifs uniquement à travers le corps ensuite demandé à Orsola Valenti instances communales, cantonales et fédérales et coordonne les de travail et autres essais. Il fait 1965 aux années 2000. du monde. Philip Glass, Pina des danseurs. Trois opus de réaliser un film à partir de ces projets relatifs à la danse. Citons encore Reso − réseau danse entendre les voix d’un ensemble Une évocation poétique de Bausch entre autre sont passés consacrés aux pieds, à la nudité soli. A chaque film correspond d’artistes, de dramaturges, de l’artiste qui devine et poursuit par là. Priscilla Pizzato suit et au corps des danseurs. un univers très singulier : paysage suisse, centre de compétences nationales pour la danse dont l’acte curateurs et de critiques, à qui un destin. Si certaines des ces pendant une année les jeunes De Rudolf Noureev à Katy Perry, de neige pour Obvie, gravière le plus visible consiste sans aucun doute à la mise sur pied, chaque Le Roy avait proposé de faire leur images ont marqué les rétines, artistes dans leur apprentissage : du pied nu d’Isadora Duncan industrielle pour Lanx, forêt pour année et dans plus de vingt villes en Suisse, de la Fête de la danse. propre rétrospective à l’intérieur d’autres sont tout à fait rares, exercices, cours, répétitions, aux talons aiguilles de Christian Nixe, carrière pour Obtus, de son expo, « Rétrospectives ». voire privées — en voyage, en auditions, spectacles. Une Louboutin, de la discrimination verrières à l’abandon pour Antre, Je me souviens, pour avoir participé à certaines réunions, Bojana Cvejic’, auteur et vacances, en répétition… Les immersion au cœur d’une raciale ou sexuelle à la conquête usine en friche pour Nodal. tables rondes et autres forums que le dialogue n’a pas toujours responsable de la publication, textes, personnels, anecdotiques fameuse école. du droit à un corps différent, La série constitue une nouvelle été simple, les différents milieux de la danse et représentants des « Recréez le mouvement choisi leur a posé à tous la question parfois, sont signés par le Let’s dance ! témoigne aussi des vision du corps tel qu’il est collectivités publiques peinant parfois à accorder leurs violons et suivante : Que signifie raconter sa photographe. DVD bouleversements culturels et chorégraphié par Cindy Van à jouer les mêmes partitions. S’est alors éprouvé pleinement ce biographie en relation à un autre Une saison à la Juilliard School sociaux du siècle en regardant Acker. La caméra d’Orsola en y insérant les cercles que signifie une politique culturelle nationale. Voir aujourd’hui que artiste, et en particulier Xavier Pina Danse – Théâtre – Musique partout où la danse a fait bouger Valenti invente ainsi une nouvelle cette notion de politique nationale a fait son chemin, que la pra- dans un mouvement continu, Le Roy ? Un livre qui réfléchit à Walter Vogel, l’Arche, Une série documentaire de les corps et les lignes : sur scène poétique du mouvement, en passant d’une articulation l’exposition, l’art contemporain, 2014 Priscilla Pizzato mais aussi dans la rue, au cinéma, intense, tellurique. tique exceptionnelle de la danse se généralise et devienne une l’attention du spectateur et Six épisodes de 26 minutes dans la publicité, la mode, la pop. valeur étalon est réjouissant. à l’autre. Vous pouvez coor- l’espace public. DVD Berne est loin de nous, mais dans le climat morose que nous donner, dé-coordonner et donner DVD 6/6 — six films d’Orsola Valenti traversons en ce moment, où la culture est encore si souvent Rétrospective par Xavier Leroy Let’s dance ! réalisés d’après six soli mise à mal, voire déconsidérée dans les hémicycles cantonaux et le rythme qui vous convient. Bojana Cvejic’, Florence Patarets de Cindy Van Acker communaux, je rêve que sa volonté soit faite, qu’elle irrigue tous Pour réaliser une plus longue les presses du réel, et Olivier Lemaire Coffret en vente à Genève les cantons, y compris notre indocile Genève, et que nous ne 2014 1/3 C’est le pied à la librairie du Boulevard, variation, multipliez les mesurions plus désormais notre avenir politique qu’à cette aulne 2/3 A poil à l’Arsenic culturelle. mouvements. » 3/3 C’est mon corps et au Théâtre Vidy à Lausanne, Arte, 2014 ou sur commande : Guide sur la pratique du FuittFuitt, www.ciegreffe.org manuel détourné de danse ultra fluide, (prix du coffret : 40.–) développé par Laurence Yadi et Nicolas Cantillon de la Compagnie 7273, en pas de trois avec l’éditeur.

Multi style FuittFuitt Laurence Yadi, Nicolas Cantillon, Bülbooks, 2014 38 / histoire de corps / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 mémento / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 /39

Histoires de corps, un danseur se raconte en trois mouvements Mémento Lieux choisis en Suisse et en France voisine de janvier à mars 2015 photographies : Gregory Batardon Amaury Reot propos recueillis par Anne Davier GENEVE • 6 et 7 mars, Ballet Preljocaj, D’après une histoire vraie Saint-Petersburg State Academic • 14 janvier, Compagnie Arcosm, Empty Moves (Parts I, II & III) • 11 au 13 février, Christian Rizzo Casse-Noisette Thomas Guerry et Camille 1984 Amaury naît à Annecy. Son père est professeur de Taï Chi. Amaury commence le Võ-Vietnam à six ans. adc — Salle des Eaux-Vives • 27 et 28 mars, L.A. Dance Project, et Caty Olive, 100% polyester, • 24 février, Ballet Preljocaj, Rocailleux, Bounce ! Adolescent, il ressent le désir de sortir des codes et formes apprises et de trouver une liberté corporelle. Il commence en autodidacte le hip-hop. 022 320 06 06 Benjamin Millepied, Carte blanche objet dansant n° 53 Angelin Preljocaj, Les Nuits • 20 au 22 janvier, The Dance www.adc-geneve.ch ie 2002 Amaury entre à l’Université en section « sport étude ». Son maître de formation l’encourage à faire de la danse son métier, ce qu’il n’avait jamais envisagé jusqu’alors. • 20 au 22 mars, Schick / Gremaud / • 25 au 28 février, C Drift, Jaccard/ Factory, Dada Masilo, Carmen ie 2004 Il quitte Annecy et suit une formation de théâtre, danse, musique et image (TDMI) à Lyon, puis rejoint la formation Extensions au CDC de Toulouse. • 7 au 18 janvier, C Vertical Danse, Pavillon, 20 minutes Schelling Drift et Hora’Band, • 5 et 6 février, Musée de la danse DANS LES COMMUNES ie 2006 Parallèlement à cet enseignement contemporain, Amaury devient champion d’Europe avec son groupe Alliance qui réunit les meilleurs danseurs d’Annecy et de Grenoble. Noemi Lapzeson, Variations • 20 au 28 mars, C Greffe, Mauvais conseils CCN de Rennes et de Bretagne, GENEVOISES ie 2011 Il passe l’audition chez Alias et danse depuis dans la compagnie. On l’a vu aussi en 2014 dans Not Even Wrong de Kylie Walters et dans UP de Jozsef Trefeli et Mike Winter. Goldberg Cindy Van Acker, ION • 8 mars, C Accrorap, Kader Boris Charmatz, Enfant 2015 Amaury présente le 7 mars à Annecy Bonlieu son projet de chorégraphie, L’Expérience battle, qui marie hip-hop et danse contemporaine. • 21 au 23 janvier, Olga Mesa Attou, The Roots • 26 et 27 février, Cecilia Bengolea et Francesco Ruiz de Infante, Festival Antigel Sévelin 36 — 021 620 00 10 • 17 mars, IT Dansa, Jirí Kylián, et François Chaignaud, Dub Love Carmen / Shakespeare 022 901 13 00 — www.antigel.ch www.theatresevelin36.ch Un Ballo, Montse Sánchez & • 7 mars, Un autre angle de rue, • 3 au 7 février, Yann Marussich, Les Printemps de Sévelin GENÈVE Ramón Baeza, Wad Ras, Amaury Réot, Imad Nefti, Les Aviateurs (Festival Antigel) La Gravière • 4 mars, Jan Martens, Ohad Naharin, Minus 16 Expérience Battle 2.0 • 18 février au 1er mars, Cie de Dog Days are over Saut ride • 28 et 29 janvier, Daniel Hellmann, • 17 et 18 mars, CCN de Créteil et Genève, Anne Delahaye et Nicolas • 5 mars, Jan Martens, Ode to the du Val-de-Marne, Compagnie Käfig, « J’ai appris la danse tout seul, en essayant Leresche, Parc National Full Service NEUCHATEL Théâtre Pitoëff Attempt + Dog Days are over Mourad Merzouki, Pixel • 6 au 8 mars, Ballet junior de • 6 et 7 mars, Matthieu de faire des figures et des sauts devant mes • 31 janvier, Ensemble Elkelam, • 27 et 28 mars, Gregory Maqoma, Genève, MIX 12, Cindy Van Acker, Hocquemeiller, (Nou) Théâtre du passage Exit / Exist copains pour les battles de breakdance. Cette Magnitude, Kaori Ito, création, Danses de Crêtes 032 717 79 07 BFM (Bâtiment des forces motrices) • 9 et 10 mars, Les Quarts d’heure : chute, je l’ai trouvée par erreur. Au départ, Hofesh Shechter, In your rooms Brian Ca et Michael Varlet, www.theatredupassage.ch • 3 février, Erik Truffaz Quartet & ie • 11 au 15 mars, Nacera Belaza, Joëlle Fontannaz, Louise Hanmer, • 9 janvier, C Malka, Bouba CHAMBERY je suis debout, je me laisse tomber en Vuyani Dance Theater, Gregory Le Trait − Le Temps scellé Edourad Hue, Erika Pirl, Claire- Landrille Tchouda, Un Casse-Noisette Maqoma, Kudu arrière pour un début de culbute et • 25 au 29 mars, Kubilai Khan Marie Ricarte, Clélia Vuille et • 26 février, Ballet Preljocaj, Espace Malraux Scène nationale • 7 février, L’association fragile, Investigations, Frank Micheletti, Jessica Haener Angelin Preljocaj, Les Nuits de Chambéry et de la Savoie hop, dès que je suis sur les épaules, Christian Rizzo, D’après une Mexican Corner • 11 et 12 mars, Jozsef Trefeli • 15 mars, IT Dansa, Jirí Kylián, +33 479 85 55 43 Ninety pied je fais le ressort. Je voulais retomber histoire vraie et Mike Winter, UP Un Ballo, Montse Sánchez & www.espacemalraux-chambery.fr • 21 et 22 janvier, Claire Bardainne « Avec la danse contemporaine et le yoga, directement sur mes pieds, ce que je Grand Théâtre de Genève MEYRIN • 13 et 14 mars, Ambra Senatore, Ramón Baeza, Wad Ras, Ohad 022 322 50 50 Naharin, Minus 16 et Adrien Mondot, Hakanaï • 31 janvier, Willi Dorner, A Posto (en place) j’ai appris à toucher le sol différemment, en n’ai jamais réussi à faire, mais www.geneveopera.ch • 27 janvier, Musée de la danse CCN bodies in urban spaces • 14 et 15 mars, Double soirée : douceur. Naturellement, ma danse s’est j’atterris plus ou moins à plat ventre • 11 au 14 mars, Cloud Gate Dance Géraldine Chollet, Itmar suivi de Espace Danse Neuchâtel de Rennes et de Bretagne, Theater, Lin Hwai-Min, Water Stains PLAN-LES-OUATES Simon Bolay, Gabriel Goumaz et 079 643 95 32 Boris Charmatz, Manger hybridée avec mes racines hip-hop. et j’enchaîne avec autre chose. www.adn-scene-ouverte.ch on the Wall (Taches d’eau sur le mur) L’espace Vélodrome Valentine Paley, ça sent le sapin • 10 et 11 mars, Aurélien Bory, Plexus Là, je plonge tranquillement ma tête vers Cette figure est devenue l’une ie • 10 et 11 janvier, T42 Dance • 5 février, C Voetvolk, • 17 et 18 mars, Simon Tanguy, • 17 et 18 mars, Phia Ménard, P. P. P. Bâtiment des forces motrices Projects, Félix Duméril, Misato mon pied pour ne pas perdre l’équilibre, de mes signatures, je Lisbeth Gruwez, AH/HA Aloun Marchal, Roger Sala Reyner, Grand Théâtre de Genève Inoue, Tour d’horizon Gerro, Minos and Him et j’en profite pour faire une petite l’appelle Saut ride car • 29 janvier, Cindy Van Acker, LANCY • 24 et 25 janvier, Cie Da Motus !, LYON • 19 et 20 mars, Yasmine Hugonnet, Marcos Balter, Geneva Camerata La Halle CFF (Pont rouge) Antonio Bühler et Brigitte Meuwly, vrille sur ma jambe de terre, elle me rappelle La traversée des langues David Greilsammer, Magnitude, • 23 janvier, Institut Jacques Souffle Maison de la Danse histoire de bousculer les la sensation de • 21 et 22 mars, Campo, Pieter +33 472 78 18 00 dans le cadre de la soirée Le Violon Dalcroze, PAF ! Atypical & Festive • 14 et 15 février, Cie 7273, Ampe, So you can feel www.maisondeladanse.com plans et de m’amuser vol libre d’un danse Performance Laurence Yadi & Nicolas Cantillon, • 5 au 9 janvier, Cie Arcosm, • 6 février, Nicolas Cantillon, Beyrouth 1995 dans la 3D. » rider de ski ou Thomas Guerry et Camille Théâtre de l’Usine Jérémy Chevalier dans le cadre PULLY • 4 mars, Cie Nuna, YoungSoon Rocailleux, Bounce ! snowboard. » 022 328 08 18 de l’exposition Reverse Cho Jaquet, TAC.TAC. • 14 au 17 janvier, Batsheva Dance Cie www.theatredelusine.ch L’Octogone — 021 721 36 20 • 14 et 15 mars. 3art3 Company, ie CAROUGE Ohad Naharin, Sadeh21 • 15 au 17 janvier, C Nuna, www.theatre-octogone.ch Daniel Hellmann, Quan Bui Ngoc, YoungSoon Cho Jaquet, TAC. TAC. Voirie • 20 au 30 janvier, CCN de Créteil • 30 janvier, Hervé Koubi, Untold ie • 29 au 31 janvier, collectif Rucksack ie et du Val-de-Marne, C Käfig, • 19 au 28 mars, Cie le cabinet des Ce que le jour doit à la nuit • 28 et 29 mars, C Utilité Publique, Gogolplex, Alexis Trembley, Mourad Merzouki, Pixel curiosités, Gregory Stauffer, Walking • 13 et 14 février, Cie Linga, Corinne Rochet et Nicholas Pettit, Balade dans l’au-delà • 4 et 5 février, Dave St-Pierre, Fake Katarzyna Gdaniec et Marco Stress Biology Théâtre Am Stram Gram • 23 au 28 février, CCN Malandain Cantalupo, création 022 735 79 24 SATIGNY Ballet Biarritz, Thierry Malandain, • 6 mars, Carolyn Carlson, Dialogue www.amstramgram.ch Usine ABB Cendrillon with Rothko (Printemps de Sévelin) FRANCE VOISINE • 3 au 8 mars, Cie La Vouivre, • 31 janvier, Inkörper compagny • 3 et 4 mars, Sandrine Bonnaire & Aurélien Doujé, Breathless Cie Bérangère Fournier et Samuel ANNEMASSE Raja Shakarna, Le Miroir de Jade Louise Hanmer, Daniel Leveillé, ie Faccioli, La Belle VEVEY Château rouge • 3 au 6 mars, C Propos, Denis Julien Tarrid et Bernard Trontin, +33 450 43 24 24 Plassard, Suivez les instructions Coup de foudre à ABB Théâtre de la Parfumerie Le Reflet — Théâtre de Vevey www.chateau-rouge.net • 6 au 11 mars, Aurélien Bory, Plan B 022 300 23 63 • 14 au 21 mars, Blanca Li, Robot ! Assis AVUSY 021 925 94 94 — www.lereflet.ch • 21 janvier, CCN de Caen www.laparfumerie.ch • 18 et 19 mars, Aurélien Bory, Plexus ie La Gravière Holcim (à Sézegnin) • 6 mars, Compagnie Accrorap, Basse-Normandie, Héla Fattoumi «Quand j’étais petit, je n’aimais par marcher et je me traî- • 17 février au 8 mars, C 100% • 31 mars au 3 avril, Sidi Larbi ie Kader Attou, The Roots et Éric Lamoureux, Masculines Acrylique, Evelyne Castellino, • 7 février, C Women’s Move, nais toujours par terre. Ça m’est resté… Je ne me sens • 13 mars, IT Dansa, Jirí Kylián, • 24 et 25 février, Cie Malka, Cherkaoui, Sutra (voir Bus en-cas) Macbeth et Lady M Benjamin Vicq, Terra Nova Un Ballo, Montse Sánchez & Bouba Landrille Tchouda, Skin pas stable sur mes pieds, qui sont d’ailleurs petits, et Festival La Maison Sens Dessus BERNEX Ramón Baeza, Wad Ras, Ohad • 18 mars, Cie Arcosm, Thomas Théâtre du Galpon j’ai tendance à chercher mon ancrage au ras du sol. • 24 janvier, Rudi van der Merwe Naharin, Minus 16 Dessous 2015, (24 au 29 mars) 022 321 21 76 — www.galpon.ch Guerry et Camille Rocailleux, Bounce ! & Béatrice Graf, Trophée • 14 mars, IT Dansa, Ohad Naharin, • 24 et 25 mars, Clément Dazin, Quand nous sommes en travail de création, dès qu’il • 25 février au 8 mars, Bruit de couloir ie Minus 16 y a une pause, je m’assois. Le sol est pour moi C Autotrophe, Noémi Alberganti DIVONNE • 24 et 25 mars, Cie Propos, comme une pompe à essence, il me donne le et Olivia Ortega, In Corpo II LAUSANNE Denis Plassard, Chalet 1 MORGES Esplanade du lac • 24 et 25 mars, Gregory Maqoma, carburant pour danser. » Arsenic — 021 625 11 36 +33 450 99 17 70 Exit / Exist MEYRIN www.arsenic.ch Théâtre de Beausobre www.esplanadedulac.fr • 24 et 25 mars, Alex Deutinger, • 9 au 11 janvier, Martin Schick 021 804 15 65 • 29 janvier, La compagnie Diva... Marta Navaridas, Your Majesties Théâtre Forum Meyrin et Viviane Pavillon, Le spectateur www.beausobre.ch Gations, L’Opéra Urbain • 27 et 28 mars, Chloé Moglia, 022 989 34 34 spectaculaire • 25 janvier, Ambra Senatore, • 12 mars, Les Blérots de R.A.V.E.L. Rhizikon www.forum-meyrin.ch • 18 et 19 février, La Coma, Fabrice Melquiot, Nos amours bêtes et la Compagnie Vilcanota, • 27 et 28 mars, L’association • 21 janvier, Cie dernière minute, Michel Schweizer, Cartel • 10 février, les Jazz de L’homme d’habitude fragile, Christian Rizzo, Pierre Rigal, Standards • 18 au 20 mars, Jonathan Montréal, Cayetano Soto, Zero • 26 mars, Cie Metamorphoz, D’après une histoire vraie • 12 mars, Ambra Senatore, Capdevielle, Saga in on, Wen Wei Wang, Night Box, Mohamed Rouabah, Ballet2rue • 28 et 29 mars, L’Amicale de A Posto (en place) • 24 au 26 mars, Trahal Harrel, Barak Marshall, Harry Production, Antoine Defoort, Antigone Sr. Twenty Looks or Paris • 20 février, Marie-Claude Un faible degré d’originalité ANNECY VERNIER is burning at the Judson Church Pietragalla, Julien Derouault, • 26 au 29 mars, Madmoiselle MCH, Je t’ai rencontré par hasard Salle des fêtes du Lignon Marie-Caroline Hominal, FrouFrou Bonlieu scène nationale 022 306 07 80 — www.vernier.ch Théâtre des Haras spectacles à l’affiche • 17 janvier, XL Production, Maria Théâtre de Vidy — 021 619 45 45 FRIBOURG +33 450 33 44 11 du passedanse www.bonlieu-annecy.com Clara Villa Lobos, Têtes à têtes www.vidy.ch www.passedanse.net • 31 janvier et 1er février, Raimund • 20 au 31 janvier, Foofwa Le Théâtre Equilibre et l’Espace • 6 janvier, Emmanuelle Huynh, Hoghe, An Evening with Judy d’Imobilité, Au contraire Nuithonie — 026 350 11 00 Tôzai !... • 9 et 10 janvier, Aurélien Bory, (Festival Antigel) • 11 au 13 février, L’association www.equilibrenuithonie.ch fragile, Christian Rizzo, • 20 et 21 janvier, Yacobson Ballet Azimut www. communes genevoises antigel. ch