65 Journal De L'adc Association Pour La Danse Contemporaine Genève
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janvier — mars 2015 — adc / association pour la danse contemporaine — salle des eaux-vives — 82 - 84 rue des eaux-vives − 1207 genève 65 journal de l’adc association pour la danse contemporaine genève à l’affiche Noemi Lapzeson −− Olga Mesa −− Yann Marussich −− Anne Delahaye et Nicolas Leresche −− Nacera Belaza −− Frank Micheletti −− dossier Conventions, l’amour dure trois ans −− focus Noemi Lapzeson, transmettre la beauté P. P. 1207 Genève 2 / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 / 3 dossier focus 4 − 10 28 − 31 32 Conventions, l’amour Noemi Lapzeson, Créer pour dure trois ans la transmission de Noemi Lapzeson Les conventions de soutien la beauté, la beauté Vincent Barras livre un conjoint ville, canton et de la transmission texte subtil et personnel confédération sont, pour Alors qu’elle présente sur l’acte créatif. les onzes compagnies Noemi Lapzeson au côté de sa mère, Buenos Aires, 1947 sa création Variations Présentation de danse qui en bénéfi- Goldberg, un livre et un cient, un outil exemplaire. film témoignent du travail et extrait du livre Corinne Jaquiéry enquête pédagogique que Noemi de Marcela San sur un bilan aux échos Lapzeson a longuement Pedro contrastés. affiné avec ses élèves. à l’affiche carnet de bal histoires de corps édito 12 − 13 26 − 27 38 Please come Bach Variations Goldberg ce que font les un danseur se raconte Noemi Lapzeson danseurs genevois en trois mouvements : Sur la photographie ci-contre, Noemi Lapzeson a sept ans. Sa main sagement posée sur le grand harmonium, la et Norberto Broggini et autres nouvelles Amaury Réot petite Noemi regarde sa mère. Il semble qu’elle observe, de la danse avec une distance respectueuse et aimante, la produc- 14 − 15 tion de la beauté sous les doigts maternels. Cette image Carmen/Shakespeare évoque ce lieu originel, nid de l’âme et du cœur vers lequel Olga Mesa bus, livres, chronique mémento on revient toujours. Sans doute Noemi a-t-elle gardé cette image en et Francisco Ruiz 36 − 37 39 quittant sa famille à seize ans, au moment de laisser Buenos de Infante le bus en-cas du lieux choisis en Aires et l’orgue familial derrière elle. Lorsqu’elle a dansé printemps Suisse et en France pour Martha Graham à New York, puis rejoint Londres où 16 − 17 voisine et festivals elle a créé une école et un théâtre, et bien plus tard quand Les Aviateurs les dernières du printemps elle s’est installée à Genève, a cofondé l’adc et créé sa Yann Marussich acquisitions compagnie, l’image était toujours avec elle, comme un ta- lisman. Ses proches ont tous un jour ou l’autre entendu du centre de ce récit de la bouche de Noemi, celui d’une petite fille qui, 18 − 19 documentation lorsqu’elle rentrait de l’école, entendait sa mère jouer du Parc National de l’adc Bach. Noemi Lapzeson a toujours été fidèle à ce que cet Anne Delahaye instant a saisi : la rigueur, la concentration, la sensibilité et et Nicolas Leresche la chronique l’exigence que requiert une œuvre en train de se faire. Sur l’image qui est en couverture, l’angle est inversé. sur le gaz Noemi Lapzeson, désormais artiste consacrée, regarde 20 − 21 de Claude Ratzé avec une bienveillance teintée de joie la jeune danseuse à « Je viens d’une famille où l’art, la culture et l’éduca- jouer de la musique, presque toujours du Bach, à Le Trait — ses côtés. Peut-être la joie de la transmission toujours à tion étaient très importants. Ma mère, Cecilia Mossin l’orgue. La maison était remplie de musique ! Je me Le Temps scellé l’œuvre. Ce journal témoigne de ces fidélités réciproques Kotin, était une femme de sciences, la première souviens très précisément que je dansais, sur un Nacera Belaza grâce auxquelles un artiste crée avec son public davan- femme physicienne diplômée en Argentine (…). J’ai morceau de Scarlatti que je peux encore te chanter tage qu’une relation d’usage. Dans ces pages, le lecteur le souvenir de ma mère à sa table de travail, perdue aujourd’hui. J’improvisais derrière ma mère pendant retrouvera plusieurs fois Noemi Lapzeson, qui crée une dans ses calculs. J’ai aussi le souvenir très vivant qu’elle jouait. » 22 − 23 nouvelle pièce, Variations Goldberg, tandis que paraissent d’arriver à la maison après l’école et de l’entendre (propos de Noemi Lapzeson recueillis par Marcela San Pedro) Mexican Corner un film et un livre sur son enseignement. Cette continuité Frank Micheletti du regard, de la pensée, de l’intérêt permet de reconnaître comment les œuvres font sens dans nos vies. Autour de Texte et photo extraits du livre Un corps qui pense. Noemi Lapzeson : transmettre en danse contemporaine, Noemi Lapzeson, il y a aujourd’hui une tribu — des amis, par Marcela San Pedro, éditions MétisPresses, 2014. — Photo : archives personnelles de Noemi Lapzeson. artistes, poètes, musiciens, danseurs, élèves, specta- Focus sur Noemi Lapzeson dans ce journal aux pages 12, 13, et de 28 à 32 teurs. Nous sommes heureux d’en faire partie. Association pour la danse Ont collaboré à ce numéro : Prochaine parution : contemporaine (adc) Narelle Autio, Vincent Barras, avril 2015 Anne Davier Rue des Eaux-Vives 82−84 Gregory Batardon, Caroline Coutau, Photo de couverture : 1207 Genève Anne Davier, Irène Filiberti, Marie Noemi Lapzeson, Marthe tél. + 41 22 329 44 00 Godfrin-Guidicelli, Steeve Iuncker, Krummenacher, Damien Molinaux fax + 41 22 329 44 27 Corinne Jaquiéry, Aloys Lolo, Photo : Steeve Iuncker www.adc-geneve.ch Gérard Mayen, Karelle Ménine, Claude Ratzé, Marcela San Pedro, L’adc bénéficie du soutien de Responsable de publication : Cécile Simonet, Bertrand Tappolet, la Ville de Genève et de la République Claude Ratzé Nicolas Wagnières et canton de Genève. Rédactrice en chef : Anne Davier Comité de rédaction : Anne Davier, Graphisme : Silvia Francia, blvdr Ce journal est réalisé sur du papier recyclé. Caroline Coutau, Thierry Mertenat, Impression : SRO Kundig Claude Ratzé Tirage : 8’200 exemplaires, Secrétariat de rédaction : janvier 2015 Manon Pulver 4 / dossier / journal de l’adc n° 65 / janvier — mars 2015 Conventions, l’amour dure trois ans Les conventions de soutien conjoint fêtent leur dix ans d’existence. L’occasion de se pencher sur ce modèle de collaboration entre artistes et subventionneurs publics. Leurs effets, leurs limites, leurs perspectives : la journaliste Corinne Jaquiéry enquête sur un bilan aux échos contrastés. rions notre production avec une les lieux de représentation font dé- Le plein et le vide basé que sur des aides à la créa- convention obtenue en 2007 n’est grande inconnue dans le budget. faut et les moyens financiers com- Pour certaines compagnies, ce pas- tion, notamment celles du canton pas reconduite en 2012, le coup est Quand la subvention reçue était in- mencent à manquer. Conséquence : sage ne s’est pas fait sans difficulté. de Fribourg, du Canton de Vaud et dur. D’autant plus qu’elle venait de suffisante, le seul poste que nous à Genève s’expérimente actuelle- « Il faut savoir rester souple pour ne de la ville de Lausanne. « J’avoue recevoir une bourse de la ville de pouvions toucher était celui des sa- ment la saturation. Or, il n’est pas pas casser », souligne Fabienne Ber- que c’est une période difficile, com- Berne pour une résidence de travail laires. L’autre avantage considérable envisageable, pour le moment, d’ou- ger. La chorégraphe a créé son pre- mente-t-elle, mais mon influx créatif à New York. Anne Huber explique : de cette convention, c’est la respira- vrir de nouvelles conventions (voir mier spectacle en 1985, engagé son reste pourtant très présent ! Je suis « La convention tripartite n’est pas tion qu’elle offre entre deux créa- les encadrés ci-après). Le mouve- premier administrateur en 1995 et en train de réfléchir à la façon de importante seulement pour des rai- uilherme Botelho s’est jointe à Genève, Alias étant tions. Sur trois ans, nous sommes ment semble même clairement réalisé quarante productions depuis. continuer de créer dans ces condi- sons financières et pour la stabilité vient de fêter les vingt une compagnie associée au théâtre tenus de réaliser deux créations. Ce s’amorcer du côté de la décrois- Elle a obtenu une convention tripar- tions précaires, par exemple en ima- et flexibilité qu’elle permet, mais ans de sa compagnie Forum Meyrin depuis dix ans. Que qui permet, d’une part, de nous res- sance : au plus haut, la Suisse a tite en 2006, qui n’a pas été renouve- ginant d’autres formats et d’autres aussi parce qu’elle signifie que les Alias. Ce genevois pense aujourd’hui Guilherme de ce sourcer et de prendre le temps d’ef- compté entre 2009 et 2011 quinze lée en 2009. « Un peu court, ex- modes de production. Mais avec l’in- pouvoirs publics font confiance à d’adoption a été parmi contrat ? « Le grand atout de la fectuer un travail de recherche ou de conventions. Au moment des renou- plique-t-elle, pour dynamiser une tention de maintenir un poste d’ad- notre travail, encouragent notre dé- G les premiers chorégraphes suisses convention, résume-t-il, c’est d’avoir développer par exemple la média- vellements de conventions, neuf diffusion et soutenir une compagnie ministration et la permanence de veloppement et notre potentiel à à bénéficier d’une convention de une bonne partie de son budget as- tion, et d’autre part, de tourner nos compagnies ont été « sortantes » dans son développement. Mais cela notre studio-bureau, que nous envi- poursuivre notre démarche artis- soutien conjoint. Un outil qui, suré pour les trois ans à venir.