Remise En Culture De Parcelles Boisées - Conseil Général De La Creuse
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COMMISSION EUROPÉENNE Bruxelles, le 11-02-2004 C(2004) 503 Objet: Aides d’État/France - aide n° N 552/2003 Remise en culture de parcelles boisées - Conseil général de la Creuse Monsieur le Ministre, 1. Par lettre du 5 décembre 2003, la représentation permanente de la France auprès de l’Union européenne a notifié à la Commission, au titre de l’article 88 paragraphe 3, la mesure citée en objet. Description 2. Il s’agit d’une aide que le Conseil général de la Creuse envisage de mettre en œuvre afin de favoriser la remise en culture de parcelles boisées sinistrées lors des tempêtes du mois de décembre 1999. Les communes concernées par l’expérimentation sont : Crocq, Croze, Felletin, Gioux, La Nouaille, La Villetelle, Neoux, Pontcharraud, Poussanges, St Agnant Près Crocq, St Avis de Tardes, Ste Feyre la Montagne, St Frion, St George Nigremont, St Maurice Près Crocq, St Pardoux D’Arnet, St Quentin la Chabanne, St Marc à Frongier, St Pardoux le Neuf (partie), St Yrieix la Montagne et Valliere. 3. En liaison avec les organisations professionnelles agricoles, le Conseil général a mené une étude destinée à évaluer les besoins des exploitations agricoles en matière d’aménagement des structures foncières à la suite des tempêtes du mois de décembre 1999. Ce travail, réalisé sur 21 communes du sud du département, a révélé que, près de quatre années plus tard, bon nombre de parcelles, plantés de résineux, sinistrées par les tempêtes de décembre 1999, n’avaient fait l’objet d’aucuns travaux de remise en valeur. La perspective de l’enlèvement des chablis reste faible en raison de leur morcellement, de leur superficie réduite ou de l’absence de desserte. Son Excellence Monsieur Dominique GALOUZEAU de VILLEPIN Ministre des Affaires étrangères Quai d'Orsay, 37 F-75007 PARIS Rue de la Loi 200, B-1049 Bruxelles - Belgique Téléphone: standard 32 (0) 2 299.11.11- Télex: COMEU B 21877. Adresse télégraphique: COMEUR Bruxelles. 4. Or, certaines d’entre elles, en raison de leur situation géographique vis à vis des parcelles agricoles alentour, sont une cause de gène voire de préjudice pour les exploitants des parcelles agricoles concernées (développement d’espèces nuisibles, milieu favorable aux incendies, difficultés pour clore les parcelles agricoles). De plus, ces zones en chablis constituent une altération paysagère certaine. Leur nettoyage revêt donc un caractère d’intérêt collectif. 5. Pour permettre la résorption de ces parcelles en chablis qui mitent les espaces agricoles, le Conseil général souhaite apporter aux propriétaires ou exploitants concernés une aide destinée à favoriser leur nettoyage en vue d'une remise en culture. 6. Les bénéficiaires seront les exploitants agricoles, individuels ou sous forme sociétaire, riverains de parcelles boisées sinistrées et les propriétaires de parcelles boisées sinistrées, situées sur le territoire des communes listées en annexe. 7. A titre d'information, les autorités précisent que la superficie totale des 21 communes concernées est de 47.772 hectares dont 23.028 hectares de surface agricole utile (SAU). Pour ces mêmes 21 communes, la superficie totale de chablis est de 2.000 hectares dont 100 seront éligibles à l'aide (parcelles, dont la surface est comprise entre 0,2 et 1 hectare, intéressantes à remettre en culture pour les exploitations agricoles riveraine). 8. Pour être éligible à l'aide, une parcelle devra, en outre, avoir une surface comprise entre 0,20 ha et 1 ha d’un seul tenant, avoir fait l’objet de la délivrance, le cas échéant, d’une autorisation de défrichement en application de l’article L. 311-1 du code forestier et, dans tous les cas, d’une attestation du directeur départemental de l’agriculture et de la forêt certifiant qu’elle est libre de tout engagement fiscal ou financier vis à vis de l’État au titre des dispositifs forestiers. 9. Le demandeur, pour sa part, devra, s’il est exploitant agricole non propriétaire, avoir obtenu du propriétaire de la parcelle à remettre en culture l’autorisation de réaliser les travaux; s’il est propriétaire non exploitant, produire une promesse de location de la parcelle à remettre en culture à un exploitant agricole; s’il est propriétaire exploitant, s’engager à remettre en culture la parcelle. 10. Seront pris en compte les travaux nécessaires pour rendre à la parcelle sa destination agricole, à savoir : enlèvement des chablis, arrachage (et, si nécessaire, destruction) des souches, mise en andain des reliquats, passage d'un outil à dents pour enlever les racines. Les andains devront être déposés dans un lieu ou ils ne pourront constituer une gêne pour l'exploitation agricole et, en tout état de cause, être brûlés dans l'année qui suit les travaux. 11. L'aide du Conseil général sera limitée à 20 % du coût hors taxes des travaux, dans le cas d'une remise en culture seule; 40 % du coût hors taxes des travaux, dans le cas d'une remise en culture consécutive à un échange amiable d'immeubles ruraux. Dans les deux cas, l’aide sera plafonnée à 2.000 € hors taxe/hectare. Le montant cumulé des travaux présentés par un même demandeur (foyer fiscal) au titre des dossiers d’aide pendant la période ne pourra excéder 2 500 € hors taxes. Dans tous les cas, la participation financière du Conseil général sera subordonnée à la production, par les bénéficiaires, d’une facture acquittée des travaux. Les travaux réalisés par leurs propres moyens ne seront pas pris en compte. 2 12. Le versement de l'aide s’effectuera en deux temps : un acompte de 60 % après accord de la commission permanente du Conseil général sur réception des factures acquittées. L’instruction des dossiers sera assurée par un comité de suivi composé d’un représentant de chacun des organismes suivants : Conseil général de la Creuse, Jeunes Agriculteurs, Direction départementale de l’agriculture et de la forêt, Centre régional de la propriété forestière, Chambre d’agriculture de la Creuse. Le solde de 40 % sur attestation des services du Conseil général après vérification de l'effectivité de la remise en culture de la parcelle. 13. Le Conseil général souhaite poursuivre ce dispositif durant 4 années (2004/2007) et y affecter, annuellement, un budget de 9 600 €. Appréciation 14. Selon l’article 87, paragraphe 1, du traité, sauf dérogations prévues par ce traité, sont incompatibles avec le marché commun dans la mesure où elles affectent les échanges entre États membres, les aides accordées par les États ou au moyen de ressources d’État sous quelque forme que ce soit, qui faussent ou qui menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions. 15. L’article 87, paragraphe 2, point b), prévoit que sont compatibles avec le marché commun les aides destinées à remédier aux dommages causés par les calamités naturelles ou par d’autres événements extraordinaires. 16. Les lignes directrices de la Communauté concernant les aides d'État dans le secteur agricole1 rappellent que, jusqu'à présent, la Commission a accepté que les tremblements de terre, les avalanches, les glissements de terrains et les inondations puissent constituer des calamités naturelles (point 11.2.1). Ces lignes directrices ne s'appliquent toutefois pas au secteur de la sylviculture (point 2.1). Pourtant, ces lignes peuvent être appliquées par analogie au cas d'espèce2. 17. La Commission a considéré, dans sa décision n° N 92/2000, que les tempêtes, accompagnées d'ouragans, qui se sont abattues sur la France le mois de décembre 1999 ont constitué une calamité naturelle. 18. Le cas en l’espèce contient des actions, notamment de nettoyage, similaires à celles autorisées par la Commission par le passé pour le même phénomène. 19. Le point 11.2.2 des lignes directrices prévoit que la Commission autorisera l'octroi de ce type d'aide à hauteur de 100 % du coût du dommage matériel subi. 20. La Commission constate que l’aide est payée sur présentation des factures à un niveau qui ne dépasse pas 40 % des dépenses encourues. 1 JO n° C 28 du 1.2.2000 2 Voir décision de la Commission dans le cadre de l'aide d'État n° N 113/2000 concernant un cas de compensation en Allemagne (Baden-Würtemberg) 3 Conclusion 21. Vu tout ce qui précède, la Commission conclut que la mesure ne risque pas d’affecter les conditions des échanges dans une mesure contraire à l’intérêt commun. Elle peut donc bénéficier de la dérogation de l’article 87, paragraphe 2, point b), du traité. 22. Dans le cas où cette lettre contiendrait des éléments confidentiels qui ne doivent pas être divulgués à des tiers, vous êtes invités à en informer la Commission, dans un délai de quinze jours ouvrables à compter de la date de réception de la présente. Si la Commission ne reçoit pas une demande motivée à cet effet dans le délai prescrit, elle considérera que vous êtes d’accord avec la communication du texte intégral de la lettre. Cette demande devra être envoyée par lettre recommandée ou par télécopie à : Commission européenne Direction générale de l’Agriculture Direction H2 – Législations Économiques Agricoles Bureau : Loi 120 5/128 B-1049 BRUXELLES Télécopie n°: 32.2.2967672 Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'assurance de ma haute considération. Pour la Commission Franz FISCHLER Membre de la Commission 4 .