FOCUS CITESCITÉS-JARDINS CITES DE JARDINSMÉTROPOLE DEMAIN NORMANDIE CITÉS -JARDINS 1 - Pierre CHIROL, Élévation d’un groupe de maisons ouvrières à , vers 1917 - © Archives départementales de -Maritime.

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SOMMAIRE 3

Réalisé à l’occasion de l’exposition « Cités-jardin, 3 Utopies sociales et logement ouvrier cités de demain – Une idée du bonheur », présen- 2 UTOPIES SOCIALES tée à la Fabrique des savoirs à -sur-Seine ET LOGEMENT OUVRIER 4 La naissance d’un concept A partir de la fin du 18e siècle, l’industrialisation du 15 juin au 21 octobre 2018, ce Focus propose rapide entraîne un exode rural et l’afflux massif une découverte des cités-jardins du territoire 5 Les cités-jardins en de population dans les zones de production, de la Métropole Rouen Normandie, et invite les d’abord en Angleterre, en Allemagne, puis en curieux à une découverte patrimoniale hors des 6 L’identité des cités-jardins - France. Les inégalités croissantes et conditions sentiers battus ! Un patrimoine de vie difficiles des ouvriers, liées au surpeuple- ment et à la pollution, sont dénoncées. Bientôt, 12 L’identité des cités-jardins – l’étalement anarchique des banlieues indus- Des habitants, des artistes trieuses questionne la forme des villes futures.

13 Un modèle réinterprété 2 - Louis POYET, Vue cavalière de la chocolaterie et de Des utopistes pensent des solutions alternatives la cité ouvrière Menier, vers 1890 - © Noisiel, Ville d’art pour remédier aux maux de l’époque et tentent et d’histoire. 14 Des cités-jardins sur le territoire de rapprocher ville et campagne. Des commu- de la Métropole Rouen Normandie 3 nautés expérimentales, s’appuyant notamment sur les idées sociales de Charles Fourier, sont fondées en Europe et aux Etats-Unis. De puissants industriels installent des cités ouvrières à proximité de leurs établissements, fixant ainsi leur main d’œuvre dans des condi- tions décentes. D’autres, plus philanthropes, créent des villages industriels modèles où des équipements publics permettent l’émulation 3 - Projet pour le familistère de Guise, vers 1858 - © Familistère de Guise. sociale de leurs habitants.

2 3 1 - Cité-jardin de Letchworth (Angleterre), 1 3 début du XXe siècle, Collection Patrick Kamoun.

« J’entreprendrai donc de montrer, comment […] on peut jouir des 4 possibilités de vie sociale égales - que 3 - Jean WALTER, Projet pour la dis-je ? supérieures - à celles qu’offre Cité Bonne-Nouvelle, , 1921 - © Archives Sodineuf-Habitat- une ville populeuse, tandis que les Normand. beautés de la nature environneront, baigneront chacun de ses habitants ». 4 - Cité-jardins de Suresnes : LA NAISSANCE D’UN CONCEPT vue des pavillons individuels, n.d., Suresnes - © Musée d’histoire Ebenezer HOWARD, To-Morrow : En Angleterre, l’essor d’un urbanisme social urbaine et sociale. est donné par des propositions innovantes, a Peaceful Path to Real Reform, conjuguant l’idéal de la ville à la campagne, la LES CITÉS-JARDINS EN FRANCE pements publics d’éducation, d’hygiène, d’aide [La voie pacifique vers une véritable proximité entre le lieu de travail et l’habitation, Les conditions favorables à la diffusion du sociale, de sport ou de loisirs. Le traitement les équipements nécessaires à l’éducation et modèle de la cité-jardin s’élaborent, en France, soigné des places, des jardins et des espaces réforme], 1898 à l’hygiène. En 1898, Ebenezer Howard, publi- au sein de la fondation parisienne du Musée publics offre une qualité urbaine novatrice et une ciste anglais proche du mouvement Arts & social, notamment grâce à l’ouvrage que lui variété de transitions avec les jardins privatifs. Le Crafts, publie un ouvrage intitulé To-Morrow : a consacre dès 1904 le journaliste Georges-Benoît mouvement se généralise à tout le pays après la Peaceful Path to Real Reform, [La voie pacifique Lévy. Adapté avec pragmatisme, ce concept Première Guerre mondiale, avec d’autres réali- vers une véritable réforme], qui sera réédité en permet de répondre aux principaux enjeux poli- sations emblématiques telles que la cité-jardin 1902 sous le titre Garden-Cities of To-Morrow tiques de l’époque, en termes d’aménagement du Chemin Vert à Reims (Jean-Marcel Auburtin, [Cités-jardins de demain]. Il y développe un du territoire et de problématiques sociales, par architecte, 1919-1925). projet social et politique, doublé d’un concept la construction de quartiers planifiés. urbain, la Garden-City. La cité-jardin théorique Des architectes se spécialisent dans l’urbanisme est une ville nouvelle se développant selon un et le logement social, parmi lesquels Jean Walter 5 - Félix DUMAIL, Cité-jardin, Gennevilliers : dessin de présentation en perspective sur les façades des pavillons, plan radioconcentrique, recoupé par des axes de qui construit, à partir de 1907, plusieurs cités-jar- 1919-1938, Fonds Dumail - © SIAF/Cité de l’architecture et du circulation. Un parc central est entouré d’édifices dins dans l’est, le nord et la région parisienne, ou patrimoine/Archives d’architecture du XXe siècle. publics, tandis qu’une rue commerçante et des encore Félix Dumail dont la carrière se développe 5 écoles sont disposées en cercle de part et d’autre pendant l’entre-deux-guerres. d’un mail planté et de quartiers d’habitations, Un dispositif législatif vient rapidement renforcer composés d’îlots de maisons avec jardins. Les les mesures hygiénistes et philanthropes du tour- industries sont rejetées à la périphérie, au-delà nant du siècle encourageant les opérations de de laquelle une ceinture verte procure les pro- logements économiques. La loi Bonnevay (1912), duits agricoles nécessaires à la cité et limite en particulier, autorise la création d’offices l’étalement urbain. publics d’habitation à bon marché (OPHBM). Henri Sellier, habile et brillant promoteur des La première cité-jardin est construite en 1903 à cités-jardins, fonde celui du département de la Letchworth, à une cinquantaine de kilomètres Seine en 1915. Il décide d’implanter à Suresnes, 2 de Londres (Angleterre), par les architectes dont il est maire, une cité-jardin exemplaire, Raymond Unwin et Barry Parker. Le concept va véritable « ville moderne » (1918-1956). Ce quar- 2 - Ebenezer HOWARD, dès lors connaître une diffusion rapide à travers tier, comme beaucoup d’autres cités construites Diagramme d’une section et du centre de la cité-jardin, 1898 - © First Garden City Heritage Museum, Letchworth l’Europe et le monde. en Ile-de-France à cette période, comprend des 4 (Angleterre). immeubles collectifs, des pavillons et des équi- 5 1- Cité-jardin du Trait, villa 37 : façade princi- pale, 1930, Archives de la Société immobilière du Trait - © Parc naturel régional des Boucles de la 3 Seine Normande.

En Seine-Maritime, où l’industrialisation rapide Dans le même temps, le modèle de la cité-jardin Sous l’impulsion de personnalités issues du a également engendré l’accroissement désor- rencontre l’intérêt d’un patronat s’impliquant catholicisme social, deux grandes cités-jardins donné des faubourgs et l’insalubrité du logement dans des sociétés anonymes d’habitations à bon sont construites à Rouen pendant l’entre-deux- ouvrier, les cités patronales adoptent alors de marché. Ces dernières bénéficient en effet des guerres par la société anonyme « Le Foyer nouvelles formes urbaines. Les cités du Trait 10 avantages accordés aux opérations de logements ouvrier ». Destinés aux familles nombreuses, les et de Notre-Dame-Gravenchon, respectivement destinés aux classes défavorisées, notamment quartiers des Sapins 4 et de Trianon 5 sont créées à partir de 1917 et 1930, sont implantées en direction des familles nombreuses, comme réalisés avec le soutien de la Ville qui en construit dans la vallée de la Seine. Leur disposition tire par exemple à Saint-Étienne-du-Rouvray, avec la les groupes scolaires, et du clergé qui créé de parti du relief du terrain, cherche à ménager des cité-jardin fondée par l’industriel Henri Abt 7 , nouvelles paroisses. 1 vues sur le paysage et à créer des ensembles pit- ou avec les réalisations de la Société Anonyme toresques. Ces cités comprennent chacune des Elbeuvienne d’Habitations Hygiéniques, fondée équipements collectifs d’éducation et de loisirs, par quatre grands patrons du textile. Le groupe 3 - Edmond LAIR, Cité-jardin des Sapins, Rouen : groupe cependant la hiérarchie socio-professionnelle de la rue du Port à Elbeuf 1 , ou encore le scolaire des Sapins : entrée écoles de filles et maternelle, de l’entreprise est fortement marquée par des « lotissement des 99 maisons » à Saint-Aubin- 1928 - © Archives municipales de Rouen. typologies d’habitation allant de l’hôtel pour lès-Elbeuf 6 se rattachent au mouvement alors célibataires à la villa d’ingénieur. Le soutien de en vogue, cependant les espaces publics y sont 4 - Robert MOTTELAY, Cité-jardin de la rue du Port à Elbeuf, élévation, coupe, 1923 - © Métropole Rouen Normandie, l’Etat à ces établissements industriels se traduit restreints, et les équipements absents. Archives patrimoniales d’Elbeuf. par l’implication de l’Office public d’habitation à bon marché du département dans l’extension 4 de ces ensembles par de nouveaux groupes d’habitations.

2 - Album-souvenir – Saint-Etienne-du-Rou- vray – la Cité-Jardins Henri Abt, vers 1930 - © 2 Archives municipales de Saint-Etienne-du-Rouvray.

6 7 3 - RIEGLER, NOGUES, GARNIER, HERR, FRANÇOIS, DUMESNIL, Cité-jardin d’ : plan de situation, 1949 - © Archives 3 municipales d’Oissel.

Dans le même temps, l’Office public d’habitation maisons avec jardin, rattache la conception de à bon marché de Seine-Inférieure réalise plu- ces quartiers à une tradition encore rurale. Dans sieurs ensembles de logements dont la concep- des secteurs plus urbains, comme à Sotteville- tion se rattache également aux modèles des lès-Rouen, Marcel Lods propose quant à lui cités-jardins d’avant-guerre, ainsi à différentes échelles de quartiers, avec la cité 2 , Oissel 3 , Darnétal 12 ou encore Grand- du Madrillet II 9 , issue des recherches urba- Couronne 13 . Ces quartiers adoptent des nistiques des années 1930, ou des ensembles caractéristiques urbaines et architecturales d’immeubles de grand gabarit implantés dans communes et présentent tant des maisons des parcs, lesquels ouvrent sur de nouveaux 1 individuelles et jumelées, que des immeubles modèles. collectifs, des espaces verts et des commerces. 1 - Rodolphe DUSSAUX, Robert LEVASSEUR, Groupe de constructions transitoires à Sotteville-lès-Rouen – Plan d’ensemble, 1946 - © Archives municipales de Sotteville-lès-Rouen. La présence de clapiers ou de poulailler, pour les

Après la Seconde Guerre mondiale, d’ambitieux 4 projets de cités-jardins répondent à la pénurie de logements et annoncent une mutation vers les premiers grands ensembles. Dans la région parisienne, la cité de la Plaine à Clamart (Robert 4 Auzelle, architecte, 1947-1967) figure comme l’un des exemples marquant de cette transition. Dans l’agglomération rouennaise, fortement touchée par les bombardements, le Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme prend en charge la construction de quartiers d’habitation, telle la cité de la Place de Verdun à Sotteville- lès-Rouen 8 .

2 - Robert AUZELLE, avec GERVAISE, DECHAUDAT, MAHE, 2 TAPONIER, Cité de la Plaine, Clamart : schéma de relation avec les espaces verts, n.d. [1947-1967], Fonds Auzelle - © SIAF/Cité de l’architecture et du patrimoine/Archives d’architec- 4 - LODS, MALIZARD, BOCQUILLON, ALEXANDRE, OPHLM de la Seine-Inférieure, Sotteville-lès-Rouen, 8 ture du XXe siècle. pavillon jumelé X à XVI, Façades et coupe, 1950 - © Archives municipales de Sotteville-lès-Rouen. 9 L’ouverture du paysage de la rue passe par la hauteur des haies

L’IDENTITÉ DES CITÉS-JARDINS – URBANISME ET PAYSAGE UN PATRIMOINE Le rapport à la nature est omniprésent dans les Le traitement végétal et ajouré des clôtures et Les cités-jardins constituent un patrimoine à cités-jardins. Il est perceptible dans l’aménage- des haies offre une transparence générale. Des l’identité forte. Les spécificités et les qualités ment urbain, à l’échelle du quartier, avec une arbustes fruitiers palissés séparent souvent l’es- de ces quartiers sont d’ordre urbain, paysager, mise en scène de l’espace public et des parcelles. pace entre les constructions et en préservent architectural, mais également social. Depuis les Afin de palier à la fermeture progressive du pay- l’intimité. Les jardins des habitants, potagers et années 1970, des initiatives publiques et privées sage depuis la rue du fait des interventions des ornementaux, crée l’esprit paysager. en faveur de la préservation et de la protection propriétaires, une hauteur raisonnable de la de ces ensembles émergent en France et en clôture et l’implantation du garage au fond de Europe. Elles s’accentuent lorsque des réhabili- la parcelle permettent de conserver l’ouverture tations sont engagées. du lieu. La diffusion d’une ambiance paysagère peut également s’inviter par la végétalisation des trottoirs, la plantation d’arbres fruitiers et la création d’espace de stationnement enherbé. Par ailleurs, ces aménagements améliorent l’éva- cuation des eaux de pluie. Enfin, l’aménagement paysager des garages en bande atténue l’aspect brut des volumes de béton.

10 Rouen, cité-jardin des Sapins, plan-masse 11 © CAUE 76, photos et dessins Gilles Pesquet. Maisons jumelées, vers 1925 et vers 1950 1 Projet d’extension du rez-de-chaussée

ARCHITECTURE DE PETITS LOGEMENTS ainsi que l’aménagement systématique d’une Les stéréotypes d’une architecture rurale pitto- La conception hygiéniste du logement social véritable salle de bain. resque, véhiculés par la presse professionnelle, pendant l’entre-deux-guerres privilégie la lumi- Aujourd’hui, ces maisons restent petites et sont utilisés par les architectes des cités-jardins nosité, l’aération et l’accès à l’eau courante. A nécessitent souvent une réorganisation inté- de la région normande au cours de l’entre-deux- la fin des années 1920, un meilleur niveau de rieure. L’attention portée aux volumes, aux guerres. La composition des plans-types géné- confort se généralise avec notamment une cui- matériaux, aux coloris permet de moderniser rant des décrochements, le recours à des pentes sine indépendante et une salle de douche. Après dans de bonnes conditions ces constructions et des débords de toit importants, à croupe et la Seconde Guerre mondiale, une redéfinition dans le cadre de rénovations et d’agrandisse- demi-croupe, l’édification de maçonneries tradi- des conditions de l’habitat permet de créer des ments répondant aux besoins contemporains tionnelles et de parties de façades en faux pan- pièces de vie plus grandes et mieux éclairées, des habitants. de-bois rattachent ces constructions au courant architectural régionaliste alors en vogue. La mise en œuvre soignée et la polychromie de matériaux économiques crée une animation de façade sou- vent riche et un caractère architectural unique. L’architecture de la Reconstruction, au cours des années 1950, revêt encore souvent un aspect

rural, avec l’usage de gabarits traditionnels et de Décor floral en ciment peint maçonnerie en pierre calcaire. Cependant, l’uni- Tuile-fronton et rive en terre cuite formisation des techniques de mise en œuvre du © Région Normandie - Inventaire général -Christophe Kollmann photographe. béton armé (éléments de construction préfabri- qués, plaques de parement de façade) simplifie les volumes et la composition des façades. Décor de brique en façade

Le caractère de l’habitation repose sur des détails architecturaux formant un ensemble bien proportionné. La suppression progressive de ces éléments (ravalement, changement de baies) tend à en banaliser l’architecture. Toutefois, l’évolution nécessaire des constructions peut prendre en compte leurs particularités. Projet d’extension sur deux niveaux

12 © CAUE 76, dessins Gilles Pesquet. 13 1

1 - BCDE Architecture Laurent DEBRIX & Anne REYCHMAN ; Bernard BONHAUME ; Agence BOUDRY ; IN SITU ; Atelier KABA ; François LAUSECKER ; Giovanni PACE ; THIÉNOT-BALLAND, Les Aquarelles, cité-jardin du Petit-Bétheny, Reims, 2000-2006.

2 - Atelier XV - Alain EOCHE-DUVAL et Xavier TIRET (architecture) ; Guénolé LE MOALIGOU (paysage), 1 1 2 Écoquartier, La Mailleraye-sur-Seine, 2011-2015.

L’IDENTITÉ DES CITÉS-JARDINS – archives personnelles, l’expérience sensible sont 2 convoquées au travers de différentes œuvres UN MODÈLE RÉINTERPRÉTÉ DES HABITANTS, DES ARTISTES Dans leur définition et leur mise en œuvre, des Une prise de conscience de la valeur patrimo- et restitutions. Artistes résidents, ou habitants éco-quartiers d’aujourd’hui pourraient être niale des cités-jardins s’opère en France au début accompagnés dans la création d’œuvres partici- qualifiés de cités-jardins ; outre un parallélisme des années 2000. Collectivités territoriales, asso- patives créent des réalisations plastiques, pho- sémantique, le modèle du siècle dernier inspire ciations, habitants s’engagent dans des projets tographiques, sonores ou littéraires répondant plus ou moins directement la création architectu- de valorisation, souvent menés parallèlement à des objectifs d’appropriation, de réappropria- rale et urbaine contemporaine. L’agrandissement et en lien, avec les programmes de rénovation, tion ou de valorisation. d’ensembles existants et la construction de cer- notamment en région parisienne. Loin des grands monuments, ces quartiers d’ha- tains éco-quartiers témoignent d’une interpré- Des rencontres et des échanges sont initiés bitations modestes sont porteurs d’un idéal, tation renouvelée et innovante du concept. Ils entre les habitants, adultes et jeune public, et d’une qualité de vie et d’un esprit commun. proposent, à échelle humaine, une densité d’oc- différents intervenants : architectes, paysagistes, cupation relativement importante, une mixité artistes, auteurs, photographes ou médiateurs des fonctions d’habitation et de service alliées culturels. Des regards portés sur ce cadre de vie, à une conception qualitative des espaces. Ils commun et singulier à la fois, suscitent et nour- servent des préoccupations environnementales, rissent des actions culturelles, pédagogiques ou sociales et économiques qui correspondent aux collaboratives. La mémoire des habitants, les piliers actuels du développement durable. La place laissée aux espaces plantés, publics, jar- dins privatifs, jardins partagés, favorise la bio- 4 diversité, permet l’absorption d’une partie des pollutions et répond au besoin de drainage des sols. Avec la pratique du jardinage, ils facilitent les liens sociaux et sont souvent le support de projets participatifs ou de réinsertion. La culture 1 - Konte-RAST, Cité-jardin de Stains en lightpainting, de légumes et de fruits permet une autoproduc- projet participatif, Plaine-Commune - © Association Mémoires de cités-jardins. tion, la réduction des déchets par le compostage et sensibilise à l’intérêt des circuits d’approvi- 2 - Cie Vers Volant, Laurent Searle, projet artistique sionnement courts. Cette démarche écologique Rendez-vous chez nous, cité-jardin des Sapins, Rouen, 2017-2018 : Carrés de papier. est mise en place dans les éco-quartiers, tant en milieu urbain que rural. De nouvelles typologies Les cités-jardins en image Association Imajeu, , de hameaux alliant ces caractéristiques offrent projet artistique, 2018. 3 - Saint-Aubin-lès-Elbeuf © Isabelle Raymond-Maugé une réponse intéressante à la lutte contre l’éta- 3 2 4 - © Philippe Aernout lement urbain. 14 15 PARCOURS DES CITÉS-JARDINS SUR LE TERRITOIRE DE LA MÉTROPOLE

ROUEN NORMANDIE 2 3

Une sélection des principales cités-jardins ELBEUF-SUR-SEINE 1 MAROMME 2 OISSEL 3 construites sur le territoire de la Métropole CITÉ-JARDIN DE LA RUE DU PORT CITÉ DE CLAIR-JOIE CITÉ-JARDIN D’OISSEL OU LE BEL-AIR Rouen Normandie fait l’objet de notices Rues du Port ; Jules Siegfried ; de Bischwiller ; Rues Pierre Corneille ; Boieldieu ; Bouilhet ; Avenue de la Fraternité ; rues de la Liberté ; documentaires présentées dans ce parcours*. Jules Descoubet ; du Général Lazare Hoche Albert Lambert ; Nicolas Poussin ; Brémontier ; des Genêts ; de la Forêt ; des Rosiers ; Lambert ; Gustave Flaubert ; de Fontenelle ; des Lilas ; des Acacias ; des Muguets ; des La Société anonyme elbeuvienne d’habitations des Pélissiers ; Guéricault ; Victor Boucher ; Violettes ; des Bleuets ; allée des Bleuets ; des hygiéniques est fondée en 1916 par quatre grands Charles Capelle ; de la République ; Guy de Pommiers ; place Célestin Dubois ; du Bel-Air patrons de l’industrie textile elbeuvienne. Après Maupassant ; de Fontenelle l’acquisition d’un terrain en 1920, un concours La cité-jardin d’Oissel, aujourd’hui dénommée d’architecture portant sur « La Cité Nouvelle » de La cité de Clair-Joie est la première réalisation « Le Bel-Air », est construite par l’Office public la rue du Port et un autre projet, est remporté menée par l’Office public d’habitations à bon mar- d’habitation à bon marché de Seine-Inférieure par l’architecte parisien Robert Mottelay. Le pro- ché du département de Seine-Inférieure après la sous l’égide du Ministère de la Reconstruction gramme est celui d’une cité-jardin de 21 maisons Seconde Guerre mondiale, et inaugure une poli- et de l’Urbanisme. Avec la réalisation de 237 individuelles louées en accession à la propriété tique de rénovation de la ville de Maromme. Cet logements à bon marché, elle répond au besoin sur 25 ans. Il est réalisé entre 1922 et 1924, par ensemble, réalisé à partir d’août 1948, en 3 tranches d’offrir des habitations de qualité, notamment l’entreprise Thommeret. de travaux successives, totalise 250 logements pour les employés des industries situées sur la La cité-jardin de la rue du Port est implantée sur locatifs, 6 commerces, des espaces publics et des commune, après les destructions de la Seconde un terrain rectangulaire, viabilisé selon un tracé garages en bande achevés en 1960. Guerre mondiale. Dû aux architectes Riegler, orthogonal. Les maisons individuelles, dotées Située au sud de la commune de Maromme, la Nogues et Garnier, Herr, François et Dumesnil, le chacune d’une vaste parcelle de jardin clôtu- cité s’ouvre à l’est par une placette bordée de deux projet est réalisé entre 1949 et 1956. 1 rée, sont placées en retrait et parallèlement aux immeubles collectifs avec commerces et se ferme Implantée en lisière de la forêt du Rouvray, la voies de desserte. Elles se différencient suivant à l’ouest par un ensemble de trois immeubles de cité-jardin adopte un plan structuré autour 7 modèles différents, en rez-de-chaussée et à gabarit important. En cœur de quartier, quatre d’axes de circulation et de places. La typologie Photos © Région Normandie - Inventaire général - Christophe Kollmann un étage, tout en adoptant des caractéristiques places plantées sont bordées d’immeubles tandis des bâtiments est mixte, avec des maisons jume- photographe architecturales communes. Le soin apporté à que des maisons sont disposées le long d’une voi- lées (6 types) et individuelles avec jardin clôturé, la mise en œuvre est sensible dans les détails rie secondaire. Les maisons sont conçues selon 5 mais aussi de petits immeubles (2 types) et des (polychromie, décrochements de façade et de modèles différents. Les immeubles collectifs varient habitations avec commerces en rez-de-chaussée. toiture, asymétrie, lucarne, porche d’entrée) suivant leur hauteur (2 à 4 étages sur rez-de-chaus- L’architecture des bâtiments, très homogène, dont la variété offre un ensemble pittoresque. sée, caves et garages). L’ensemble des bâtiments présente des volumes simples et met en œuvre est construit en moellon de calcaire et béton armé. des matériaux traditionnels, ainsi que des élé- Conçues avec les éléments de confort moderne, les ments préfabriqués en béton. maisons intègrent néanmoins une dimension éco- * Les cités retenues sont des ensembles homogènes d'habitations nomique et rurale, avec des jardins et des clapiers. de différents types, avec jardin, comprenant à minima un espace public paysager ou étant mentionnées comme "cité-jardin" dans 16 les documents d'archives. 17 Photos © Région Normandie - Inventaire général - Christophe Kollmann 4 photographe

ROUEN 4 ROUEN 5 CITÉ-JARDIN DES SAPINS CITÉ-JARDIN DE TRIANON Rues Paul Bureau ; Albert Dupuis ; Rues de Trianon ; Louis Vallin ; Albert 1er ; 5 Auguste Leblond ; Alexandre Ribot ; du Gambetta ; du Maréchal Gallieni ; Henri Dr Payenneville ; Agasse ; Juste Dumanoir ; Kœchlin ; Edmond Delamare Deboutteville ; 6 Braquehais Verdrel ; Cognacq-Jay ; Auguste rue de Grivesnes ; du Chemin des Dames ; M. SAINT-AUBIN-LÈS-ELBEUF LOTISSEMENT DES 99 MAISONS 6 Guéroult Duret ; Guynemer ; du Lieutenant de Vaisseau Rues de Tourville ; Bachelet Damville ; Widmer ; Pierre Curie ; place des Martyrs de la La cité-jardin des Sapins est projetée à Rouen à Dorchain ; Centrale ; Pierre Corneille ; Gustave Résistance partir de 1921 par la Société anonyme d’habita- Flaubert ; Jean Gaument ; Pierre Noury ; Guy tions à bon marché le « Foyer ouvrier ». Elle donne Seconde réalisation engagée par la société ano- de Maupassant ; Veuve Devin ; de Fontenelle ; lieu à un concours d’architecture remporté par nyme « Le Foyer ouvrier » à Rouen, le groupe avenue Pasteur « La Cité Nouvelle », avec Georges Lisch et André de Trianon est également destiné à loger des Le lotissement, ou cité-jardin « des 99 maisons », Lefort comme architectes-conseils. Réalisée en familles nombreuses. La conception est confiée à est réalisé par la Société anonyme elbeuvienne deux tranches de travaux successives entre 1922 l’architecte Georges Lisch à partir de 1922, après d’habitations hygiéniques en application de la et 1926, l’opération comprend au total 239 loge- la cession d’un terrain par la Ville. Cet ensemble, loi Loucheur du 13 juillet 1928. Les plans de la ments. Le développement du quartier entraîne construit entre 1924 et 1926 en deux tranches de cité sont dressés par l’architecte de la société, l’installation de commerces, ainsi que la construc- travaux, comprend 154 logements. Robert Mottelay, et un ensemble de 98 mai- tion d’un groupe scolaire par la Ville de Rouen En application de la loi Loucheur visant à plus de sons (une non construite) est édifié entre 1929 (1928-1931, Edmond Lair, architecte). Le diocèse mixité sociale au sein des programmes de loge- et 1932. Ces habitations économiques étaient à de Rouen décide quant à lui d’y créer la paroisse ments, un immeuble de logements collectifs à l’origine destinées à être louées en priorité à des Saint-Jean-Eudes avec une église, un presbytère « loyer moyen » est élevé en 1931 par le même forme des toitures. Les maçonneries, utilisant familles nombreuses. (1926, Robert Danis, architecte), et une salle de architecte. Enfin, la Ville de Rouen complète des matériaux préfabriqués, sont recouvertes La cité est disposée suivant une trame viaire patronage (1931, Georges Lanfry, entrepreneur). la cité par la construction du groupe scolaire d’enduit ocre jaune ou rouge, avec soubasse- orthogonale et comporte en son centre une La cité-jardin est implantée sur le plateau nord- Charles Nicolle (1931-1936, Edmond Lair, archi- ment et appentis en brique, tandis qu’un décor grande aire de jeux plantée d’arbres, où un est de Rouen. Le premier groupe se compose de tecte). Implantée au sud du Jardin des Plantes, la de faux pan-de-bois peint orne les pignons. Les abri-bibliothèque destiné aux enfants avait été 46 maisons (4 et 5 pièces) jumelées dos à dos, cité-jardin est desservie par deux axes perpendi- toitures sont couvertes en tuile mécanique. prévu. Elle comporte 6 types de maisons dif- implantées en diagonale de leur parcelle de jar- culaires à partir desquels se développe une voirie férentes, individuelles et jumelées, en rez-de- din. Le second est édifié de part et d’autre de la secondaire au tracé partiellement courbe. Elle se chaussée ou à un étage, avec jardin privatif. Ces rue Agasse, suivant un tracé courbe. Il comprend compose de 77 maisons jumelées disposées sur logements, de 2 à 3 chambres, sont équipés à 72 maisons de 5 types différents (4 et 5 pièces), des parcelles de jardins individuels, selon 4 types leur construction d’une cuisine, d’une buande- jumelées ou groupées par 4. L’ensemble est différents (4 et 5 pièces). L’ensemble est construit rie, de toilettes, d’une cave, d’un grenier et de construit en maçonnerie de silex et brique rouge, en maçonnerie de silex et brique rouge, avec toi- l’eau courante. La variété des typologies joue sur avec toitures en tuile mécanique. tures en tuile mécanique. les emboitements de volumes, l’asymétrie et la 18 19 3 9

SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN 9 MADRILLET II, ACTUELLEMENT QUARTIER BUISSON Place du Docteur Calmette ; rues du Docteur Calmette ; Jules Guesde 7 8 Après la Seconde Guerre mondiale, face à des nécessités urgentes, un ensemble de 220 lon. Le décor est apporté par la mise en œuvre en 1948 ; il est habité en 1950. 7 logements est réalisé par l’Office public d’ha- SAINT-ETIENNE-DU-ROUVRAY Disposée selon un plan triangulaire, la cité est des matériaux (bandeaux en brique, linteaux en bitations à bon marché du Département de la CITÉ-JARDIN HENRI ABT structurée par l’actuelle place de Verdun, conçue béton), ainsi que par des éléments en faux pan- Seine-Inférieure dans un secteur encore rural Rues de la République ; Paul Vaillant à l’origine comme un espace vert. De part et de-bois et en ciment peint (corbeille de fleurs, au sud de la commune de Sotteville-lès-Rouen. Couturier ; Roger Salengro ; parc Henri d’autre de cette place, un ensemble de mai- frise). Confié à Marcel Lods, architecte-urbaniste de la Barbusse sons individuelles, jumelées ou groupées, avec Reconstruction, A. Malizard, J. Bocquillon et M. La cité-jardin est construite en 1926 par la jardin, est implanté parallèlement aux axes de 8 Alexandre, le projet est lancé en 1951 et s’achève Société Anonyme des Familles nombreuses de SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN circulation. La place est délimitée sur trois côtés dix ans plus tard. Saint-Etienne-du-Rouvray, soutenue par Henri PLACE DE VERDUN ; par des alignements d’habitations mitoyennes, Le quartier prend appui sur une place bordée Abt, directeur de la Société cotonnière. Elle se CITÉ DES 83 LOGEMENTS MRU dont celui du centre abrite des commerces en Place de Verdun ; rues Marx Dormoy ; de commerces et se développe vers le sud le compose à l’origine de 30 maisons de types rez-de-chaussée. Au revers de la place, le tracé Jean-Richard Bloch (ex. rue Marcel long de trois rues, dont un mail central arboré. différents, d’un foyer de jeunes filles, d’une courbe de l’actuelle rue Daniel Casanova génère Lechevallier prolongée et Duboc prolon- Des immeubles collectifs ferment le quartier à buanderie et d’un parc arboré équipé (château un cœur d’ilot paysager. gée) ; Pierre Brossolette ; de Stalingrad ; de l’ouest et au sud, tandis que le cœur d’îlot est d’eau, kiosque, w-c publics, stand de tir, local de L’ensemble est construit en pierre de calcaire Chateaubriand ; Danièle Casanova occupé par des garages et trois alignements de gymnastique), mis à disposition des habitants de et béton, avec éléments en brique rouge, tandis maisons jumelées (2 types ; 3 à 5 chambres) avec la commune. Le projet est réalisé par l’architecte Cet ensemble, documenté de manière lacunaire, que les toitures sont couvertes de tuile. jardins. Les bâtiments sont construits en béton rouennais Pierre Lefebvre. est dénommé « groupe de constructions transi- armé pour l’ossature, les encadrements de baies, De plan rectangulaire, la cité-jardin est dispo- toires » ou « cité des 83 logements MRU ». Il a porches et claustras, avec remplissage de moel- sée suivant un tracé orthogonal. Son entrée été conçu en 1945 et 1946 par les architectes lon de pierre calcaire en façade. était marquée par des portails métalliques. Les Rodolphe Dussaux et Robert Levasseur pour le Ce quartier présente un modèle intermédiaire maisons individuelles et jumelées sont implan- Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme entre la cité-jardin pavillonnaire et l’ensemble tées symétriquement, en quinconce, suivant (MRU). Il emprunte sa conception au modèle de de logements collectifs, dans la continuité 7 types différents disposés en alternance. La la cité-jardin, en alliant une mixité de fonction d’exemples construits à la fin des années 1930. parcelle centrale était occupée par un foyer de (espace public, commerces, habitations avec jar- jeunes filles (détruit). Les constructions sont en dins) à un traitement soigné de l’architecture et Photos © Région Normandie - Inventaire général - maçonnerie enduite, sur soubassement de moel- des espaces paysagers. Sa construction débute Christophe Kollmann photographe 20 21 Vue aérienne du Trait. Vue aérienne par drone, JF Drone & Caux. Phot. Jean- 10 François Freret – © PNRBSN

un centre administratif et des immeubles de 10 logements collectifs sont édifiés. Après la ferme- CITÉ-JARDIN ture du chantier naval, les maisons sont progres- Les chantiers navals du Trait (Worms) sont sivement rachetées par des propriétaires privés. implantés en 1917 à distance du village ancien. Le plan d’ensemble de la cité-jardin est dis- La construction d’une cité ouvrière moderne posé selon le relief de la vallée de la Seine. sur le modèle des cités-jardins est confiée à Parallèlement à l’axe de circulation principale l’architecte Gustave Majou. Le projet initial (D982), les maisons sont placées en quinconce n’est pas entièrement réalisé, cependant, un afin de ménager des vues sur le paysage et de 11 important ensemble de bâtiments de service créer un ensemble pittoresque. Elles sont des- et de bâtiments publics sont édifiés pendant servies par une voirie secondaire courbe et des médical, des cuisines et un réfectoire, ainsi que l’entre-deux-guerres. 11 cheminements piétons plus directs. Le premier YAINVILLE des chambres pour célibataires. Cette cité est La première cité Saint-Eloi (1920-1930) est agran- ensemble de la cité-jardin (Saint-Eloi) comprend CITÉ DES CLAIRS-LOGIS agrandie en 1954 et 1958 de deux groupes de die par opérations successives de groupes d’ha- Rues Ampère ; James Watt ; François Arago ; plus de 15 types de logements, individuels, grou- maisons par l’architecte Otello Zavaroni, tan- bitations, jusque dans les années 1950 (quartiers Pierre Curie ; Thomas Edison ; Paul Janet ; pés et collectifs, hiérarchisés suivant les catégo- dis qu’un ensemble de 36 logements HLM est de la Neuville, du Champ des Oiseaux, du rond- Arsène d’Arsonval ries socioprofessionnelles des occupants. Les réalisé en 1956 par la Société d’Habitations à point Colbert, lotissement de la Neuville, cité de opérations suivantes sont moins diversifiées, La construction de la cité ouvrière de Yainville Loyer Modéré (SHLM) de la Seine-Maritime à la la Bucaille). Après la Seconde Guerre mondiale, mais recherchent également une variété de est engagée à partir de 1948 par la Société demande d’EDF. Enfin, en 1976, de nouveaux typologie au sein du même groupe. L’ensemble Havraise d’Énergie électrique (SHEE), pro- logements HLM complètent la cité. L’ensemble adopte un style architectural commun se ratta- 10 priétaire d’une importante centrale sur la comprend au total 130 logements. chant au régionalisme normand : faux pan-de- commune. La construction des Clair-Logis recourt à des bois, toiture à croupe et demi-croupe, couverture La cité des Clairs-Logis, due à l’architecte Jean techniques de préfabrication et est principa- de tuile. Les constructions sont réalisées en Démaret, correspond initialement à une pre- lement réalisée en béton. Les premières mai- matériaux préfabriqués pour une plus grande mière phase de construction de 49 logements sons se distinguent par un parement extérieur rapidité d’exécution (ossature de béton armé, destinés aux ouvriers et aux cadres, disposant en béton de gravillons lavés, tandis que les parpaings de béton ou de mâchefer) ; les toitures de jardins et d’espaces publics plantés, et maisons dues à Otello Zavaroni adoptent un sont couvertes de tuile mécanique. d’un centre social. Ce dernier, dit « La Maison style moderniste, avec fenêtres en bandeau et Bleue », abritant une coopérative, un centre toit-terrasse.

Photo Gaëlle Pottier Photo © Région Normandie -Inventaire général - © PNRBSN Christophe Kollmann, photographe

22 23 D’autres cités-jardins repérées sur le territoire métropolitain* :

12 15 DARNÉTAL GRAND-QUEVILLY 18 21 CITÉ BRANLY – 1952-1954 CITÉ MONTMORENCY – VERS 1946 OISSEL SAINT-ETIENNE-DU-ROUVRAY rue Edouard Branly rue Montmorency CITÉ DU SOLEIL – VERS 1948 CITÉ DES FAMILLES - VERS 1952 rue du Soleil rue de Londres

© Région Normandie – Service Patrimoines – © CAUE 76 Christophe Kollmann, photographe © CAUE 76 © CAUE 76

16 13 GRAND-QUEVILLY 19 22 GRAND-COURONNE – VERS 1952 PETIT-COURONNE SAINT-ETIENNE-DU-ROUVRAY CITÉ HLM GARE – 1952-1953 ; CITÉS rue Auguste Blanqui CITÉ BEL-AIR – VERS 1954 CITÉ-JARDIN LA CHAPELLE PICOT ET ROSSIGNOL - 1953-1954 rue du Bel-Air 1re avenue rue Léon Gambetta

© MRN, Service Patrimoines © MRN, Service Patrimoines © CAUE 76 © Région Normandie – Service Patrimoines – Christophe Kollmann, photographe 17 LE PETIT-QUEVILLY 20 23 14 CITÉ DU FOYER QUEVILLAIS - 1926 ROUEN SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN GRAND-COURONNE rue Franklin Grout QUARTIER GRIEU – 1933 CITÉ – VERS 1950 CITÉ DITE DE LA CAVÉE D’OISSEL rue de Grieu rue Auguste Berrault – 1953-1954 rue Pierre et Marie Curie

© CAUE 76 © CAUE 76 © CAUE 76

© ADSM

24 * adresse simplifiée à une rue principale 25 ca

Sources Archives départementales de Seine- CARTE Maritime ; Archives municipales de Maromme ; Archives municipales d’Oissel ; Archives municipales de Petit-Quevilly ; Archives municipales de Rouen ; Archives DES CITÉS- municipales de Saint-Aubin-lès-Elbeuf ; Archives municipales de Saint-Etienne- Épinay- du-Rouvray ; Archives municipales de JARDINS sur- Saint-Paër Sotteville-lès-Rouen ; Familistère de Guise ; First Garden City Heritage Museum, Letchworth ; La Fabrique des Savoirs, Centre Sainte-Marguerite- d’archives patrimoniales ; MUS-Musée sur-Duclair Saint-Pierre-de- d’histoire Urbaine et Sociale de Suresnes ; Varengeville Noisiel, Ville d’art et d’histoire ; Parc régional Duclair des Boucles de la Seine Normande ; Région 1 ELBEUF-SUR-SEINE Normandie, Service Patrimoines ; SIAF/Cité Le Trait Notre-Dame-de- Fontaine- CITÉ-JARDIN DE LA RUE DU PORT Bondeville sous-Préaux de l’architecture et du patrimoine/Archives 10 Hénouville Maromme Berville-sur- Bois-Guillaume d’architecture du XXe siècle. Seine Déville 2 2 Mont-Saint- Saint-Martin- MAROMME lès Aignan du-Vivier Bibliographie Rouen CITÉ DE CLAIR-JOIE Yainville Roncherolles- « Les cités-jardins, un idéal à poursuivre », sur-le Vivier Les Cahiers de l’IAU. Ile-de-France, n°165, 11 Anneville- 4 3 Ambourville Darnétal avril 2013. OISSEL Saint-Martin-de- 20 « Cités-jardins. Genèse et actualité d’une Boscherville Rouen Saint-Jacques- CITÉ-JARDIN D’OISSEL OU LE 12 sur-Darnétal utopie », Les Cahiers de l’Ipraus, Editions BEL-AIR Recherches / Ipraus, 2001. Jumièges Petit- Bonsecours Saint-Léger-du- BATY-TORNIKIAN, Ginette. La ville satellite. Yville- Quevilly Bourg-Denis Des cités-jardins aux éco-quartiers 5 Saint-Aubin- , Scéren, 4 sur-Seine 15 ROUEN Sotteville- CNDP, 2013. 17 Le Mesnil- Épinay lès-Rouen CITÉ-JARDIN DES SAPINS Grand Esnard POTTIER, Gaëlle, Au fil des patrimoines, Montmain Le Mesnil- Quevilly 16 Le Trait-Yainville, Parc naturel régional des sous-Jumièges 8 9 23 Amfreville- Franqueville- Saint-Pierre- la-Mivoie Saint-Pierre boucles de la Seine normande, 2017. 5 ROUEN de-Manneville SILIE, J., Le Foyer ouvrier. Son histoire, ses buts, 21 Val-de- CITÉ-JARDIN DE TRIANON 22 ses réalisations, Rouen, Imprimerie J. Lecerf la-Haye 19 fils, 1929. Saint-Étienne- Boos 13 GRAND-COURONNE Petit-Couronne du-Rouvray STALIN-CARON, Ingrid, De l’assistance à l’aide 6 SAINT-AUBIN-LÈS-ELBEUF Saint-Aubin- aux familles nombreuses à Rouen pendant CITÉ HLM GARE – 1952-1953 ; CITÉS 7 Celloville LOTISSEMENT DES 99 MAISONS La Neuville- l’Entre-Deux-Guerres, Association pour l’étude PICOT ET ROSSIGNOL - 1953-1954 Hautot- Chant-d’Oisel de l’Histoire de la Sécurité sociale et de la sur-Seine 13 3 Gouy Quévreville- protection sociale en Normandie, 2008. 7 SAINT-ETIENNE-DU-ROUVRAY 14 GRAND-COURONNE les la-Poterie CITÉ-JARDIN HENRI ABT Grand-Couronne Oissel Authieux- CITÉ DITE DE LA 18 sur-le- Port- CAVÉE D’OISSEL Saint- 8 SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN – 1953-1954 Ouen- PLACE DE VERDUN ; Tourville-la-Rivière Orival Sotteville- CITÉ DES 83 LOGEMENTS MRU Cléon 15 GRAND-QUEVILLY sous-le-Val CITÉ MONTMORENCY – Saint-Aubin- Freneuse 9 SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN lès-Elbeuf VERS 1946 6 MADRILLET II, ACTUELLEMENT QUARTIER 16 GRAND-QUEVILLY Saint- 1 Caudebec-Pierre- BUISSON – VERS 1952 Elbeuf lès- lès- Elbeuf Elbeuf 10 LE TRAIT 17 LE PETIT-QUEVILLY CITÉ-JARDIN CITÉ DU FOYER QUEVILLAIS - 1926

20 ROUEN 22 SAINT-ÉTIENNE-DU-ROUVRAY 11 YAINVILLE 18 OISSEL QUARTIER GRIEU – 1933 CITÉ-JARDIN LA CHAPELLE CITÉ DES CLAIRS-LOGIS CITÉ DU SOLEIL – VERS 1948

12 DARNÉTAL 19 PETIT-COURONNE 21 SAINT-ÉTIENNE-DU-ROUVRAY 23 SOTTEVILLE-LÈS-ROUEN 26 CITÉ BRANLY – 1952-1954 CITÉ BEL-AIR – VERS 1954 CITÉ DES FAMILLES - VERS 1952 CITÉ – VERS 1950 27 « QUE SONT LES CITÉS-JARDINS, TEMPLES ÉLEVÉS À LA BEAUTÉ DE LA VIE HUMAINE ET « CIMENTÉS AVEC LES CŒURS » ?

Georges Benoit-Lévy, La cité-jardin dans Gazette des Beaux-Arts, février 1910

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Réalisation Métropole Rouen Normandie | juillet 2018 D’après DES SIGNES Studio

76 Seine-Maritime

Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement