Agglomération lyonnaise Boucle du Rhône en Dauphiné Agence d’urbanisme pour le développement Bugey-Côtière-Plaine de l’Ain de l’agglomération lyonnaise La Dombes Centre Monts du Lyonnais Nord-Isère E spaces d’i nterface m étropolitains Ouest lyonnais Inter-Scot - Janvier 2013 Rives du Rhône Roannais Sud Loire Les territoires de l’A89/RN82 : Val de Saône-Dombes diagnostic territorial

Beaujolais Val de Saône

Territoires Territoires de l’A46 nord de l’A89

Porte Nord-Ouest

Espace interdépartemental Porte Sud-Ouest -Saint Exupéry

Vallées du Gier et du Rhône

Les Scot de l’aire métropolitaine lyonnaise Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 1 2 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Sommaire

AVANT PROPOS 5

INTRODUCTION 7

DEPLACEMENT/ACCESSIBILITE 11 Une accessibilité encore conditionnée par la topographie 12 A89 et accessibilité des territoires 16

DYNAMIQUES DEMOGRAPHIQUE ET RESIDENTIELLE 21 Un espace qui va se rapprocher de l’agglomération lyonnaise 22 Un renforcement des dynamiques périurbaines 24 Une dichotomie ouest-est marquée 26 Des dynamiques résidentielles et immobilières bouleversées 28

GRANDES DYNAMIQUES ECONOMIQUES A L’ŒUVRE 31 Des profils et des dynamiques économiques différents d’un territoire à l’autre 32 Une offre commerciale segmentée et polarisée 36 Des activités logistiques encore peu présentes 38 Une dynamique de construction de locaux portée par trois pôles 40 Une offre foncière dispersée au sein de zones d’activités locales 44 Des dynamiques économiques contrastées 46 De nouveaux sites d’intérêt métropolitain 48

ESPACES NATURELS ET AGRICOLES 57 Entre Loire et Rhône, un territoire sur une ligne de partage des eaux 58 Une situation agricole représentative des évolutions nationales 60 Richesses et vulnérabilités agricoles face à l’arrivée de l’A89 62

SYNTHESE 65 Un changement de représentation du territoire chez les acteurs locaux 66 Une reconfiguration et une augmentation de l’offre d’espaces à vocation économique 68 L’A89, outil de revitalisation économique 72 Les défis majeurs à relever 74 Un territoire qui jouera dans les équilibres métropolitains 75

ANNEXES 77 Les sites d’activités d’intérêt métropolitain : fiches d’identité et analyse 78

TABLE DES ILLUSTRATIONS 88

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 3 4 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Avant propos

En mai 2010, dans le cadre de la ren- contre des présidents, les élus de Scot ont fixé comme priorité le renforcement du travail coopératif sur les espaces à enjeux aux limites des Scot. Ces espaces, situés à la frontière de plusieurs Scot, prennent aujourd’hui le nom d’Espaces d’interface métropo- litains (EIM). A travers l’inter-Scot, les études EIM visent : - à mettre à même niveau de connais- sances des dynamiques territoriales à l’œuvre depuis dix à vingt ans et des projets structurants inscrits aux Scot ; - à insuffler un dialogue et initier des démarches partenariales aux limites de plusieurs territoires. Après deux premières études sur l’A46 Nord et sur les territoires autour de l’aéroport Lyon-Saint Exupéry, les Agences d’urbanisme de Lyon et de Saint-Etienne s’intéressent aujourd’hui aux territoires autour de l’A89. Une journée de lancement de l’étude a eu lieu le 23 septembre 2011 à , près de Roanne. Cette rencontre a per- mis aux participants, au-delà de la visite du chantier, de préciser les enjeux de la démarche multithématique et multi- scalaire. Le 21 juin 2012, à Tarare, l’Agence d’urbanisme de Lyon a restitué les pre- miers résultats de cette étude aux élus concernés par le tracé de l’infrastructure.

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 5 6 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Introduction

Le maillon de l’A89, entre Une infrastructure aux nombreux et La Tour-de-Salvagny, s’inscrit dans ouvrages le programme de travaux entre l’A72 Ce nouveau tronçon représente 49,5 km () et l’A46 (Quincieux). Déclaré d’infrastructure nouvelle, dont 18 km d’utilité publique en 2003, il a été inau- dans la Loire et 31,5 km dans le Rhône. Il guré le 19 janvier 2013. comporte sept diffuseurs dont un situé à la bifurcation de Fleurieux-sur-L’Arbresle Un relief contraignant avec l’antenne de L’Arbresle (3,5 km). Positionné sur les contreforts est du De 2x2 voies, il peut potentiellement Massif central hercynien granitique, ce être élargi à 2x3 voies entre Tarare Est nouveau segment autoroutier traverse, et La Tour-de-Salvagny. Pour défier les d’ouest en est, sur quelques kilomètres, contraintes de relief, onze ouvrages ont une partie de la plaine alluviale du Fo- été nécessaires : trois tunnels (5,5 km au rez, au sud du seuil de , dans le total) et huit viaducs (1,8 km au total). département de la Loire. L’investissement est de l’ordre de 1,5 à Avant l’entrée dans le département 1,7 milliard d’euros. du Rhône, entre les communes de Néronde et de , le relief s’élève Une approche multiscalaire nettement, passant à un territoire de Les impacts et enjeux liés à l’A89 sont à moyenne montagne (mais n’excédant étudier à plusieurs échelles : nationale, toutefois pas 900 mètres d’altitude), régionale, métropolitaine et locale (in- entre les Monts du Beaujolais au nord et tercommunalité/communes). les Monts du Lyonnais au sud. Ce relief de moyenne montagne alterne alors L’A89 est d’abord une opération na- avec quelques sillons étroits, selon une tionale de liaison ouest/est : direction structurale sud-ouest/nord-est, - la Transeuropéenne, de l’Atlantique tels celui de la Brévenne. à l’Europe centrale, en passant par Ce sillon rejoint la vallée d’Azergues, Clermont-Ferrand, Lyon et Genève ; orientée nord-ouest/sud-est, entre les - « l’autoroute des présidents », un outil communes de L’Arbresle et de Lozanne. de désenclavement du Massif cen- Cette zone accidentée y est alors moins tral dans le cadre d’une géographie prégnante ; en effet, le massif hercynien contrainte. a été nivelé par une surface d’aplanisse- ment miocène constituant le plateau de L’A89 permet ensuite un rapproche- l’Ouest lyonnais, marquant l’entrée dans ment Auvergne/Rhône-Alpes : l’agglomération lyonnaise. - en temps, de Clermont-Ferrand et Cette géographie contraignante a Lyon ; impliqué la construction d’ouvrages - en termes de relations socio-écono- d’envergure de types viaducs et tunnels. miques, plus marquées entre quatre pôles urbains majeurs : Clermont- Ferrand/Roanne/Saint-Etienne/Lyon.

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 7 L’A89, enfin, renforce le rayonnement de la métropole lyonnaise à l’ouest. L’autoroute est, en effet, susceptible : - de favoriser le développement du Périmètre d’étude Roannais ; 270 communes - de rééquilibrer le rayonnement métro- 23 EPCI politain sur sa partie ouest. 3 conférences des maires du Grand Lyon

6 Scot Une opportunité de développement 2 Départements (2 bassins versants) L’infrastructure apporte une réponse longtemps attendue par les acteurs du Population (2007) bassin roannais en matière de sécurité • 500 000 habitants et de fiabilité des liaisons routières entre (soit 18 % de la population inter-Scot Roanne et Lyon. Elle offre une meilleure de la métropole lyonnaise connexion aux grands axes de circulation et un rapprochement avec l’agglomération • 370 000 habitants (hors des trois conférences lyonnaise. Elle peut contribuer à détourner des maires du Grand Lyon). une partie du transit de l’agglomération 2 Densité : environ 100 hab./km stéphanoise et de la vallée du Gier. Quelques scènes de rencontre (EPCI, Scot, inter-Scot) et quelques projets (zones d’activités à proximité des diffuseurs de l’A89) existent déjà. Dans sa phase de projet, l’autoroute n’a pas permis de dia- logue et, a fortiori, de partage d’un projet de territoire entre les territoires concernés. L’infrastructure pourrait constituer un « trait d’union » permettant à ces derniers de tra- vailler en concertation.

Un large périmètre d’étude Le périmètre d’étude a été déterminé par l’Agence d’urbanisme de Lyon et validé par les treize Scot de l’inter-Scot. Ce périmètre circonscrit les terri- toires directement impactés par l’in- frastructure. Dans un souci de recueil statistique pertinent, ce périmètre est composé d’intercommunalités. Pour le Grand Lyon, seules trois conférences des maires ont été retenues. Il s’agit des conférences Val de Saône, Ouest Nord et Val d’Yzeron, gégraphique- ment les plus proches de La Tour-de- Salvagny.

8 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Périmètre d’analyse de l’Espace d’interface métropolitain A89/RN82

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 9 10 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82

Déplacements/accessibilité

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 11 Constats

Une accessibilité encore conditionnée par la topographie

Le relief accidenté du territoire d’étude est une donnée clé pour comprendre l’organisation du réseau routier. Certes, la mise en service de l’A89 va apporter une nette amélioration notamment pour les trajets supérieurs à 10-20 kilomètres. Chiffres-clés Mais le réseau secondaire, faiblement maillé et accidentogène, Les services techniques du Département du Rhône ont mené, en 2010, une enquête devrait continuer d’acheminer un trafic important. La RN7, origine-destination auprès d’automobilistes, au profil difficile, devra assumer un lourd trafic d’échanges sur un barrage de la RN7, situé à l’est de Tarare. quotidien sur sa partie rhodanienne, entre Lyon et Tarare. • Le matin, en heure de pointe, 20 % des voitures vont à Roanne, dans un sens. Pour une part importante, les automobilistes viennent des villes voisines de Pontcharra-sur- Turdine et L’Arbresle. Un territoire bordé par de grands La RN7 offre des conditions axes autoroutiers nord-sud mais des de circulation difficiles • Dans l’autre sens, 20 % des automobilistes, échanges est-ouest contraints par le en provenance de Tarare même, vont sur La RN7 est historiquement la plus longue relief route nationale en . Créée au XIXe Lyon-Villeurbanne. Le transit automobile, de siècle, elle relie et la frontière ita- bout en bout, entre Roanne et l’agglomération Le périmètre d’étude est cadré, à l’est, par les autoroutes A6 et A7. Elle tra- lienne. Elle franchit les reliefs des Monts lyonnaise, est donc marginal. versent l’agglomération lyonnaise via le du Lyonnais. Par conséquent, son tracé tunnel de Fourvière, point de congestion en 2x1 voie, avec des zones de dépas- On enregistre les trafics majeur et régulier du trafic routier. sement, comporte des pentes im- poids lourds quotidiens suivants : portantes et des virages serrés. Ces A l’ouest, il est desservi, dans sa • 1 500 sur la RN7 contraintes imposent une limitation de partie ligérienne, par les axes routiers • 1 000 sur la RN82, vitesse à 30 km/heure sur plusieurs cen- rapides RN82 et A72. • 1 300 à l’ouest de L’Arbresle, taines de mètres. Au nord-ouest, la RN82 a progressi- • 2 000 à La Tour-de- Salvagny. Ces secteurs sont non seulement des vement été aménagée en voie express points de ralentissement inévitables sur 2x2 voies, entre l’agglomération roan- l’itinéraire. Ils sont aussi des secteurs où naise et Neulise. La section très acci- l’altitude entraîne des conditions de via- dentogène, de six kilomètres entre bilité hivernale difficiles. Neulise et le diffuseur de Balbigny, n’est toutefois pas à 2x2 voies. Son Le Col du Pin Bouchain, qui culmine élargissement est évoqué pour l’hori- à 760 mètres d’altitude, a été classé par- zon 2016. Au sud de Balbigny, la RN82 mi les cinquante principaux points noirs devient une route départementale en du réseau routier national. Des travaux 2x1 voie avec zones de dépassement. de sécurisation (revêtement, signalisa- Elle relie l’agglomération stéphanoise en tion, suppression de zones de dépasse- traversant et Montrond-les-Bains. ment) ont été récemment menés entre ce col et la vallée de la Turdine, à l’ouest L’A72, qui lui est parallèle depuis de Tarare. Balbigny, permet une liaison plus rapide avec l’agglomération stéphanoise. La RN7 reste encore un itinéraire potentiellement accidentogène. Elle fait D’est en ouest, deux axes routiers l’objet d’incertitudes quant à son usage principaux assurent, « en diagonale », la saisonnier. Elle s’avère pénalisante pour liaison entre le corridor ligérien RN82/ des déplacements réguliers et d’autant A72 et le département du Rhône. Ce plus pour le transport de marchandises. sont la RN7, entre Roanne et La Tour- L’A89 est présentée comme une bonne de-Salvagny, et l’ancienne RN89, re- alternative de fiabilité et de sécurité à la liant Feurs, Sainte-Foy-l’Argentière et RN7. L’Arbresle.

12 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Les réseaux de transports routiers et ferroviaires avant la mise en service de l’A89

La RN7 enregistre un trafic d’échange entre Tarare et l’agglomération lyonnaise Sur la partie ligérienne de la RN7, le nombre de véhicules par jour est de l’ordre de 8 000 (dans les deux sens). Mais il double voire triple à l’est de Tarare (19 000 véhicules par jour). Il augmente encore progressivement à l’approche de l’agglomération lyon- naise pour atteindre 27 000 véhicules à La Tour-de-Salvagny. Ceci témoigne d’échanges plus importants entre les secteurs de Tarare et l’agglomération lyonnaise qu’entre Tarare et l’aggloméra- tion roannaise.

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 13 14 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Flux domicile-travail entre EPCI en 2008

Déplacements domicile-travail • Grand Roanne : 370 actifs sortants en relation avec le Grand-Lyon en 2008 et 250 entrants ; 30 000 emplois (S+NS) • Communauté de communes du Pays • Communauté de communes du Pays de L’Arbresle : 7 400 actifs sortants Amplepuis Thizy : 600 sortants et 1 500 entrants ; 11 000 emplois et 170 entrants ; 9 000 emplois (S+NS) (salariés et non salariés) • Communauté de communes de Chamousset- • Communauté de communes de Tarare : en-Lyonnais : 1 200 sortants 1 500 actifs sortants et 600 entrants ; et 150 entrants ; 4 500 emplois (S+NS) 9 000 emplois (S+NS)

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 15 Enjeux

A89 et accessibilité des territoires

En offrant des gains de temps théoriques et de sécurité moyennant péage, le nouveau maillon de l’A89 permettra une redistribution des trafics et des rapprochements poten- tiels entre certains pôles urbains.

Des effets directs sur le trafic routier L’ouverture de l’A89 va avoir rapidement dès la mise en service de l’A89 des effets sur les infrastructures exis- Selon le dossier d’enquête publique de tantes. Les hausses de trafic sont surtout 2001, l’A89 supportera un trafic crois- prévues sur le réseau principal : sant d’ouest en est. Il atteindra envi- - sur la RN82 du fait du report ron 35 000 véhicules légers près de La de trafic ; Tour-de-Salvagny et environ 2 400 poids - un léger effet d’induction sur l’A89 lourds par jour, dans les deux sens. existante entre Clermont-Ferrand et Balbigny ; - aux portes de l’agglomération lyon- naise, sur le réseau rapide existant (RN7, RN489 par exemple), accentuant encore les risques de congestion ob- servés aujourd’hui. L’A89 mise en service début 2013

16 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 La plupart de ces infrastructures ne sont Le secteur de Tarare ne se « rappro- Par ailleurs, Tarare et Balbigny ne seront pas adaptées à une hausse de trafic PL. chera » pas tant de Roanne que de Lyon plus qu’à un quart d’heure d’autoroute Un risque de dégradation accélérée de et de Balbigny au lieu de trente minutes aujourd’hui. ces infrastructures et d’insécurité pour Tarare et le centre de l’agglomération L’A89 ne fera pas gagner de temps les usagers est à craindre dans les pro- lyonnaise (secteur Part-Dieu) se rappro- entre Tarare et Roanne, car le temps de chaines années. cheront de moins de vingt minutes. Le parcours est à peu près le même via la D’après les modélisations effectuées, temps de trajet, via l’A89, sera de l’ordre RN7. Le nouvel itinéraire sera plus sûr, les baisses de trafic sur le réseau princi- d’une quarantaine de minutes au lieu moyennant le péage. pal sont attendues : d’une heure. Néanmoins, comme sur la Enfin, pour un déplacement entre - sur l’A72 de l’ordre de 40 %, du fait du relation Roanne/Lyon, ce temps ne sera L’Arbresle et Tarare ou Roanne, le gain de report de trafic sur l’A89 ; pas meilleur que celui offert par le train temps est de l’ordre de quinze minutes. aujourd’hui. - sur la RN7. Ces baisses soulageraient les traversées des villes comme Tarare et L’Arbresle. La RD1082 traversant Balbigny ne présenterait, quant à elle, quasiment pas Impacts de l’A89 sur les principaux temps de parcours de hausse de trafic. La RD389, traversant Sainte-Foy-L’Argentière, serait soulagée. (dossier d’enquête publique du projet) Il conviendrait de vérifier dans le temps ces prévisions de trafic, l’expé- rience ayant montré que les modélisa- tions sous-estimaient parfois lourdement l’effet « trafic induit ».

A89 : des gains de temps de parcours à relativiser selon les horaires et lieux de destination Concernant l’agglomération lyonnaise, les gains de temps permis par l’A89 se- ront soumis aux aléas de la congestion routière en heure de pointe. Dans l’at- tente de la réalisation d’une liaison A89/ A6, l’arrivée de l’A89, à la porte ouest de l’agglomération lyonnaise, va générer un accroissement de la congestion du trafic sur le réseau existant. Ces gains de temps offerts, en heure creuse, sont aussi à relativiser selon les trajets.

Roanne/Lyon et Balbigny/Lyon profitent des gains de temps de l’ordre de vingt minutes Les centres des agglomérations de Roanne et de Lyon se rapprocheront d’une vingtaine de minutes en heure creuse. Le temps de trajet sera, au mieux, de l’ordre d’une heure vingt (au lieu d’une heure quarante aujourd’hui via la RN7). Ce temps de trajet restera moins compétitif que le train. Balbigny et le centre de l’aggloméra- tion lyonnaise se rapprocheront de plus de vingt minutes. Le temps de trajet, via l’A89, sera de l’ordre de cinquante minutes au lieu d’une heure quinze au- jourd’hui. Ce gain est notable, d’autant qu’il n’y a pas d’alternative directe en train entre Balbigny et Lyon. Pour des déplacements intermodaux occasion- nels, l’A89 facilitera le rabattement du secteur de Balbigny sur la gare de Tarare. Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 17 Une offre ferroviaire attractive L’A89 est attractive pour des déplace- au quotidien côté rhodanien ments automobiles de motifs : - professionnels non réguliers (rendez- Un projet d’évolution des transports Entre les gares de Tarare et de Lyon Part-Dieu, le meilleur temps de par- vous en réunion, représentation…) ; collectifs à long terme : la LGV POCL cours offert par le train est de moins - occasionnels, difficilement ou pas du A plus long terme (vers 2025), le périmètre de trente-cinq minutes. Entre les gares tout captables par le train. d’étude est concerné par le projet de Ligne de L’Arbresle et de Lyon Part-Dieu, il à grande vitesse « Paris/Orléans/Clermont- est de trente minutes. Ces temps sont Ferrand/Lyon » (LGV POCL). Un tracé entre acceptables pour des trajets quotidiens Le tram-train de l’Ouest lyonnais, Roanne et Montanay (bifurcation de la LGV domicile-travail. La congestion routière une offre alternative aux allant vers Lyon Part-Dieu ou vers Saint Exupéry) est importante en heure de pointe dans déplacements quotidiens devra être progressivement défini. l’Ouest lyonnais. Le Train express régio- Fin 2012, le tram-train de l’Ouest lyon- nal (TER) est plus compétitif que la route La desserte TGV de Saint-Etienne pourrait, nais est entré en service, d’abord sur pour les déplacements entre les secteurs les branches de Sain-Bel, L’Arbresle, et à l’avenir, emprunter POCL via Roanne, de Tarare, L’Arbresle et le centre de Lyon. Brignais, puis sur celle de Lozanne à permettant un gain de temps d’environ trente Entre Roanne et Lyon Part-Dieu, les horizon 2015. minutes vers Paris. meilleurs temps de parcours en TER sont Les gains de temps, par rapport aux L’accessibilité du Roannais s’en trouverait de l’ordre d’une heure dix minutes. services actuels, sont de l’ordre de dix considérablement modifiée. Roanne serait, Depuis le , les temps de par- minutes entre les terminus des branches sans arrêt intermédiaire, à environ trente cours en train à destination de l’agglo- et le terminus de Lyon Saint-Paul. A minutes de Lyon, quarante-cinq minutes mération lyonnaise dépassent une heure Lyon, la station Gorge de Loup permet de Saint-Etienne et une heure trente de Paris. vingt minutes. Ils comportent nécessai- des correspondances intéressantes avec Les TER actuels Lyon/Roanne via Tarare rement une correspondance à Roanne la performante ligne de métro D. ne seraient pas impactés. En revanche, les ou à Saint-Etienne. Certains habitants Les haltes de Charpenay et de du Forez préfèrent se rabattre en voiture TER interrégionaux Lyon/Clermont-Ferrand via La Tour-de-Salvagny ont été créées et sur les gares de Tarare, voire de Roanne Roanne pourraient être basculés sur la LGV aménagées en anticipant leur proximité ou de Saint-Etienne, ou, bien, réaliser du débouché de l’A89. afin d’offrir un temps de parcours d’environ l’ensemble de leur trajet en voiture. une heure trente. Ceci constituerait la seule Néanmoins, la fréquence du tram- alternative crédible face à l’A89 entre Lyon, train sera de trente minutes en heure Roanne et Clermont-Ferrand. de pointe sur chaque branche. Cette fré- quence moyenne privilégie un rabatte- ment de proximité pour les habitants du secteur de l’Ouest lyonnais.

18 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Meilleur temps de parcours en TER proposé à destination de Lyon Part-Dieu en 2012

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 19 20 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82

Dynamiques démographique et résidentielle

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 21 Constats

Un espace qui va se rapprocher de l’agglomération lyonnaise

Les communes rurales et périurbaines couvrent l’essentiel du périmètre d’étude. Villages et bourgs s’organisent autour de deux agglomérations, Roanne et Villefranche-sur-Saône, et de deux pôles relais, Tarare et Feurs/Balbigny. Concentrant à la Définition du bassin de vie Le découpage de la France « en bassins de vie fois population, équipements supérieurs et emplois, l’agglo- » a été réalisé pour faciliter la compréhension mération lyonnaise exerce un rayonnement sur le périmètre de la structuration du territoire de la France d’étude qui sera renforcé avec l’A89. métropolitaine et mieux qualifier l’espace à dominante rurale. Le bassin de vie est le plus petit territoire sur lequel les habitants ont accès à la fois aux équi- Deux agglomérations structurantes : Un ensemble de communes rurales pements de la vie courante et à l’emploi. Villefranche-sur-Saône et Roanne La dominante rurale du territoire s’ex- Les services et équipements de la vie courante L’espace d’interface métropolitain A89/ prime à travers un tissu de villages et de servant à définir les bassins de vie comportent RN82 s’organise autour de deux agglo- petits bourgs. Sous l’influence des diffé- quatre catégories : mérations moyennes, Villefranche-sur- rents pôles évoqués précédemment, les - Équipements concurrentiels : Hypermarché Saône et Roanne. Elles structurent cha- communes rurales tendent à perdre leur cune leur propre bassin de vie. Si leur autonomie et à devenir des espaces rési- et supermarché, grande surface non ali- taille est comparable, elles s’inscrivent dentiels. mentaire, magasins (vêtements, chaussures, différemment dans la dynamique mé- électroménager, meubles), librairie, drogue- Outre l’importance de l’agglomé- tropolitaine lyonnaise. ration lyonnaise, la localisation des rie, marché de détail, banque, vétérinaire ; L’agglomération caladoise s’affirme à équipements supérieurs montre le - Équipements non concurrentiels : gendar- travers un bassin de vie propre mais ses rayonnement de Roanne et de Vil- merie, perception, notaire, Pôle Emploi, liens avec Lyon sont forts. lefranche-sur-Saône. A leur échelle, Ta- maison de retraite, bureau de poste, crèche Roanne s’inscrit dans un fonction- rare, Feurs et L’Arbresle ont aussi un rôle ou halte-garderie, installation sportive, nement plus autonome. Les échanges important sur leur bassin de proximité. piscine, école de musique, cinéma ; domicile-travail avec les autres bassins Une partie du périmètre d’étude se - Équipements de santé : médecin, infirmier, de vie sont beaucoup moins impor- trouve relativement isolée. Il s’agit des pharmacie, masseur-kinésithérapeute, tants et son dynamisme démogra- secteurs entre Feurs et Roanne et au dentiste, ambulance, maternité, urgences, phique atone diffère de celui de Vil- nord d’Amplepuis et des Monts du Lyon- lefranche-sur-Saône. nais. hôpital de court, moyen et long séjour ; - Équipements d’éducation : collège, lycée Des pôles relais à rayonnement local : général et/ou technologique, lycée profes- Tarare et Feurs sionnel. Tarare et Feurs sont les deux principaux Source : Insee pôles qui s’affirment comme des inter- faces et des relais entre les aggloméra- tions. Leur niveau d’équipements supé- rieurs et leur part d’emplois en font des bassins de vie à rayonnement modéré. Tarare constitue le pôle relais dans la relation Roanne/Lyon. Feurs est celui de l’axe de développement ligérien Saint- Etienne/Roanne.

22 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Gamme des 36 équipements supérieurs Lycée d’enseignement général ou technologique Spécialité ophtalmologie Adultes handicapés, hébergement Lycée d’enseignement professionnel Spécialité oto-rhino-laryngologie Adultes handicapés, services Maternité Spécialité pédiatrie Agence de travail temporaire, ANPE Orthophoniste Spécialité psychiatrie Centre de santé Parfumerie Spécialité radiologie, Cinéma Personnes âgées, soins à domicile diagnostic imagerie médicale Enfants handicapés, hébergement Poissonnerie Structures psychiatriques en ambulatoire Enfants handicapés, soins à domicile Produits surgelés Travail protégé Établissement psychiatrique Sage-femme Urgences Établissement de santé, court séjour Spécialité cardiologie Établissement de santé, long séjour Spécialité dermatologie, vénérologie Établissement de santé, moyen séjour Spécialité gastro-entérologie Hypermarché Spécialité gynécologie médicale Location automobiles et utilitaires légers Spécialité gynécologie obstétrique Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 23 Un renforcement des dynamiques périurbaines

Suivant la tendance nationale de périurbanisation, le péri- * d’après expertise inter-Scot n°2 : mètre d’étude connaît un étalement urbain généralisé autour les marchés du logement neuf dans l’aire de ses principaux pôles structurants. Cette dynamique démo- métropolitaine lyonnaise, septembre 2012) graphique implique la construction de nouveaux logements et un renforcement des dynamiques périurbaines.

Entre 1982 et 1999, le mouvement de Un rythme de construction amplifié périurbanisation se généralise et s’am- par la croissance démographique plifie. Il demeure inégal sur le territoire. La croissance démographique, couplée à Il touche fortement la partie est, direc- un phénomène de diminution de la taille tement sous influence de la métropole des ménages, a accentué les besoins en lyonnaise, mais diminue en intensité sur logements. Historiquement concentré la partie ouest. Roanne et son agglo- sur l’Ouest lyonnais, le développement mération, comme Saint-Etienne et ses est aujourd’hui diffus sur l’ensemble de vallées industrielles, connaissent des la métropole lyonnaise. pertes de population importantes et continues, liées aux crises de leurs bases La croissance résidentielle du péri- économiques industrielles. mètre d’étude reste cependant infé- rieure à la moyenne métropolitaine. Il De 1999 à 2007, les écarts est-ouest ne constitue pas un axe majeur de des- se lissent et le phénomène de périur- serrement de l’agglomération lyonnaise. banisation devient généralisé. Les cam- pagnes deviennent progressivement des On remarque que le secteur ligérien lieux de résidences qui s’opposent aux entre Balbigny et Montrond-les-Bains pôles d’emplois et les déplacements do- connaît une dynamique particulière- micile-travail s’intensifient. Mais l’attrait ment forte. Ce point de développement pour la maison individuelle à prix abor- périurbain est lié à l’agglomération sté- dable ne se dément pas, quitte à rallon- phanoise. ger les temps de parcours et les coûts liés aux transports.

24 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Indice de construction moyen Rapport entre le nombre annuel de logements construits ou commencés pendant une période et le nombre de résidences principales existantes en début de période.

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 25 Une dichotomie ouest-est marquée

La partie ouest du périmètre d’étude se caractérise par une

Indice de vieillissement (Insee) population vieillissante et aux revenus plus modestes que la Part de la population âgée de 65 ans et plus partie est. Du point de vue résidentiel, cette dichotomie s’ex- pour 100 personnes âgées prime à travers de très importants écarts de prix immobiliers. de moins de 20 ans. Au-delà de 100, le vieillissement de la population est effectif, de 80 à 100 la population est en cours de vieillissement et en-dessous de 60, la population est jeune.

Un vieillissement de la population prononcé à l’ouest La proximité avec les grandes agglomé- rations de Lyon et de Saint-Etienne a une influence sur le profil des ménages. A l’est du périmètre d’étude, les com- munes de la grande périphérie lyonnaise restent globalement plus jeunes. A l’échelle de leur bassin de vie, les pôles relais de Tarare et de Feurs concentrent une population plus âgée. Le phénomène de vieillissement marque plus profondément les com- munes à dominante rurale de l’ouest du territoire.

Une proportion importante de ménages modestes Contrairement à sa partie est, le péri- mètre d’étude, l’ouest est un espace de développement résidentiel de l’agglo- mération lyonnaise où les revenus sont moins élevés. A l’instar du vieillissement, les mé- nages les plus modestes sont situés dans les communes à dominante rurale et aux cœurs des villes relais de Roanne, de Tarare et de Balbigny. L’augmentation globale des revenus sur le territoire dans les années 2000 ne se vérifie pas sur l’axe Roanne/ Tarare.

26 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Des logements de moins en moins abordables Le territoire se caractérise par des prix de vente relativement abordables par rapport à l’aire métropolitaine lyonnaise. Toutefois, on observe une dichotomie entre l’ouest et l’est du territoire. Les ter- ritoires du Roannais et de Loire Centre sont les plus attractifs en termes de prix, suivis des Monts du Lyonnais, puis du Beaujolais et enfin de l’Ouest lyonnais. Entre 2000 et 2010, les prix de vente des logements ont globalement été mul- tipliés par deux en dix ans (hors Grand Lyon). Les prix du foncier à bâtir ont, quant à eux, été multipliés par trois au cours de la même décennie. Localement, les hausses de prix sont plus importantes dans l’ouest lyonnais. Toutefois, elles sont plus modérées dans la partie ligérienne. La plus forte hausse a été enregistrée dans le Pays de Tarare. Les prix y restent attractifs. Roanne et son agglomération sont particulièrement attractives en termes de foncier et d’immobilier. Villefranche-sur-Saône et son agglo- mération ont connu une augmentation plus modérée des prix du logement. Par exemple, ils restent dans une gamme de prix inférieurs à L’Arbresle.

Les dynamiques du logement neuf Sur le périmètre d’étude de l’espace d’interface métropolitain A89/RN82, la construction du logement neuf a connu une augmentation dans l’Ouest lyonnais. Toutefois, dans les espaces périurbains les plus proches de l’agglo- mération lyonnaise elle s’est stabilisée. Les villes centres de Roanne, de Ville- franche-sur-Saône, de Feurs et de Tarare enregistrent un net recul de la produc- tion neuve. Seuls les espaces en péri- phérie maintiennent leur dynamique. Les communes à dominante rurale, qui ont connu des taux de construction plus forts, perdent aujourd’hui en dyna- misme. Les rythmes de constructions restent dans la moyenne métropolitaine.

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 27 Enjeux

Des dynamiques résidentielles et immobilières bouleversées

L’A89 est susceptible de modifier les rapports entre les bassins de vie entre l’ouest et l’est du périmètre d’étude. ce dernier pourrait connaître un bouleversement des logiques résidentielles actuelles.

Les territoires ligérien : L’axe Balbigny/Feurs/Montrond-les-Bains des opportunités à saisir connaît, aujourd’hui, une forte croissance Les premières années de fonction- résidentielle. Cette croissance est per- nement de l’A89, comme les deux ou mise par sa connexion à Saint-Etienne via trois années précédant son ouverture, l’A72. Tarare, L’Arbresle et Lozanne pour- sont déterminantes en matière de pla- raient connaître une situation similaire nification. avec Lyon. Pour l’agglomération roannaise, Toutefois, la question du coût des l’A89 devrait constituer une opportunité déplacements sera déterminante. La ta- pour affirmer son rôle d’équilibre dans rification de l’autoroute, le coût général la métropole lyonnaise. Dans cette pers- des carburants et de l’automobile pour- pective le doublement de la RN82, prévu raient constitués une limite à l’usage de pour 2016, est fondamental. l’A89. Le pôle relais de Feurs se retrouve Tarare : une dynamique naissante en situation de proximité avec le bas- à conforter sin de Tarare et l’ouest de l’aggloméra- tion lyonnaise. De la même manière, Le pôle relais de Tarare, traversé en son Feurs bénéficie de la dynamiques rési- centre par la RN7, pourra bénéficier d’un dentielle et économique stéphanoises. report de trafic des poids lourds. Cette Via l’échangeur de Balbigny, Feurs peut nuisance impacte le fonctionnement de s’afficher comme un secteur de projets la ville et surtout sa qualité de vie. économiques et résidentiels. L’A89 permettra d’envisager une re- qualification de son centre. Elle contri- buera à la réhabilitation de son image. Tarare a du mal à consolider son at- tractivité résidentielle en son centre. Elle est déstabilisée par un développement périphérique ne lui permettant pas d’achever sa transition urbaine en cours. Le Scot du Beaujolais la place en situation de polarité de niveau 1. Le PLU, en cours d’élaboration, s’est bien saisi de cette problématique d’attractivité résidentielle. Son déve- loppement s’organise à l’échelle com- munautaire par le biais du PLH.

Tarare, vue depuis le chantier de l’A89 : nouvelles perspectives

28 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Le Grand Lyon et sa frange ouest : un pôle de développement structurant Inscrit dans le cœur métropolitain lyonnais, ce secteur connaît des dyna- miques résidentielles importantes. Elles s’opèrent dans des formes relativement bien maîtrisées. Ce secteur souffre de saturation des infrastructures de dépla- cements. Ils engendrent des nuisances localement fortes. Le manque d’antici- pation de la connexion au réseau auto- routier existant risque d’engendrer une mauvaise gestion des flux et des nui- sances. L’Arbresle, en situation de limite ouest de ce premier secteur, constitue un pôle économique et résidentiel struc- turant. La gratuite de l’A89 et la présence du tram-train ont généré une pression foncière aux environs de L’Arbresle. Ce secteur va connaître un accroissement des flux de déplacements particulière- ment important lié à ces infrastructures. Par ailleurs, le Scot de l’Ouest lyon- nais identifie L’Arbresle comme une po- larité de niveau 1. Il identifie également des polarités de niveau 2 à proximité (Sain-Bel, Lentilly).

L’agglomération de Villefranche-sur- Saône : un secteur moins impacté L’agglomération caladoise est suscep- tible d’être impactée en matière de développement résidentiel. Ce der- nier, déjà important, peut résulter de migrations de ménages habitant dans le Grand Lyon. Ces ménages tendent à une qualité de vie meilleure. Ce faisant, ils restent à proximité des principales zones d’emplois. Le centre-ville de Villefranche-sur-Saône (ici la rue Nationale) compte près de 550 enseignes, un chiffre d’affaires de 140 millions d’euros, une activité commerciale à l’image d’une polarité urbaine à fort rayonnement.

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 29 30 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82

Grandes dynamiques économiques à l’œuvre

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 31 Constats

Des profils et des dynamiques économiques différents d’un territoire à l’autre

L’analyse des dynamiques d’emplois met à jour des ten- dances contrastées dans les différents territoires du péri- mètre d’étude. L’espace d’interface métropolitain A89/RN82 dispose de pôles attractifs (en particulier à proximité de l’agglomération lyonnaise), dont le dynamisme contraste for- tement avec le reste du territoire.

Trois pôles économiques majeurs Des territoires traditonnellement L’ouest de l’agglomération lyonnaise industriels compte 62 920 emplois salariés privés, L’espace d’interface métropolitain A89/ notamment grâce à la dynamique créée RN82 compte 155 300 emplois salariés Chiffres-clés par le pôle économique ouest (Ecully, privés dont un quart dans l’industrie. 155 304 emplois salariés privés Dardilly, Limonest, Marcy-l’Etoile…). Cette importance de l’industrie se (Pôle Emploi au 31/12/2010) Entre 2000 et 2010, il connaît une forte retrouve à travers l’analyse fonctionnelle croissance de l’emploi (+23 % sur la des emplois En effet, avec 22 % des conférence des maires Ouest Nord, 217 294 emplois totaux emplois (soit 47 805 salariés), les fonctions +18 % dans le Val d’Yzeron). (Insee, RP 2008) productives (fabrication, agriculture, BTP) L’agglomération roannaise concentre sont bien représentées sur le territoire. Chiffres détaillés par EPCI en annexes de nombreux emplois salariés privés Des emplois industriels en baisse (22 680). Sur la même période, elle Les emplois salariés privés industriels ont enregistre une baisse (-8 %). La ville de baissé sur le périmètre d’étude (-18 %). Roanne a perdu 1 754 emplois. D’importantes diminutions sont à noter L’agglomération de Villefranche-sur- dans l’agglomération roannaise (-34 %), Saône compte 19 570 emplois salariés dans l’agglomération caladoise (-22 %), privés. Elle a un profil contrasté : baisse et à Tarare (-1 054 emplois). importante des emplois à Villefranche- Marcy-l’Etoile connaît une hausse sur-Saône (-1 703 emplois) et Arnas significative de ses emplois industriels. (-197 emplois), mais une hausse à Limas Elle a gagné 1 750 emplois, entre 2000 (+1 390 emplois). et 2010. Ceci s’explique par le dévelop- Des polarités économiques pement de son pôle biotechnologique secondaires (Sanofi-Pasteur, BioMérieux, Genzyme). L’Ouest lyonnais constitue une polarité De nombreux EPCI affichent ainsi économique de second rang sur le péri- une forte spécificité industrielle. L’agro- mètre d’étude. alimentaires, le bois et le textile y sont Quelques villes centres viennent particulièrement développés. compléter ce « maillage » de polarités secondaires : - la Communauté de communes de Feurs-en-Forez : 3 385 emplois ; - la Communauté de communes du Pays de Tarare : 3 214 emplois salariés privés ; - la Communauté de communes du Pays d’Amplepuis-Thizy : 3 180 emplois. Le périmètre d’étude est doté de petites zones d’activités artisanales, de commerces et de services de proximité (en centre-bourg).

32 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Emploi en 2010 et évolution de l’emploi entre 2000 et 2010

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 33 Services aux entreprises : emploi en 2010 Polarisation et développement et évolution de l’emploi entre 2000 et 2010 des services dans trois territoires principaux Un autre secteur important est celui des services aux entreprises. Il représente 24 % des emplois salariés privés, soit près d’un emploi sur quatre. Ce secteur reste représenté dans trois territoires majeurs : - la conférence des maires Ouest Nord avec 15 090 emplois, soit 40 % des emplois tertiaires du périmètre d’étude. Elle abrite le pôle économique ouest qui accueille plusieurs sièges sociaux (Crédit Agricole Centre-Est, Seb déve- loppement, ACTA…). Entre 2000 et 2010, son développement permet un fort dynamisme des emplois tertiaires (+38 %) ; - l’agglomération roannaise et ses 4 850 emplois dans les services constituent le second pôle tertiaire du périmètre d’étude. La tertiarisation de ce terri- toire est en cours. Entre 2000 et 2010, les emplois tertiaires ont connu une hausse de 14 % sur la seule commune de Roanne ; - l’agglomération caladoise compte 4 740 emplois de services. Limas gagne 953 emplois au détriment de Villefranche-sur-Saône (- 738). Trois autres pôles sont à noter : - la Communauté de communes du Pays de L’Arbresle : près de 1 400 emplois ; - la Communauté de communes du Pays de Tarare : 710 emplois ; - la Communauté de communes de Feurs-en-Forez : 660 emplois.

Source : Pôle Emploi au 31/12/2010

34 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Des dynamiques d’emplois variables Industrie : emploi en 2010 et évolution de l’emploi entre 2000 et 2010 Entre 2000 et 2010, l’espace d’interface métropolitan A89/RN82 enregistre une hausse globale de 7 % des emplois. Pour autant, les évolutions sont variables d’un EPCI à l’autre. Des territoires gagnent des emplois. Ils bénéficient de la proximité lyonnaise. Ils profitent aussi d’une offre immobi- lière qualitative et adaptée à la demande. Les secteurs d’activités y sont porteurs en termes de création d’emplois. Il s’agit du pôle économique ouest, de la Communauté de communes du Pays de L’Arbresle et de la Communauté de com- munes des Vallons du Lyonnais. Les agglomérations de Villefranche-sur- Saône et de Roanne ont enregistré une baisse de l’emploi industriel, compen- sée en partie par une hausse des activi- tés de services. De nombreux autres EPCI ont connu des évolutions d’emplois très variables selon les spécificités de leur tissu éco- nomique.

Source : Pôle Emploi au 31/12/2010

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 35 Une offre commerciale segmentée et polarisée

Sur le périmètre d’étude, l’offre commerciale apparaît seg- mentée et polarisée sur les principales agglomérations et le long des infrastructures majeures. La recherche d’une com- plémentarité entre les sites et d’un maillage plus fin du terri- toire semblerait nécessaire.

Une offre commerciale segmentée Une offre commerciale polarisée Certains espaces périphériques montrent Les principales zones commerciales se une spécialisation de leur offre commer- développent principalement au niveau ciale. Les grandes surfaces (alimentaires des agglomérations de l’EIM A89/RN82 ou non) sont principalement localisées et le long des axes de circulation, la prio- en première, en deuxième couronnes rité étant donnée à l’accessibilité du site, et en périphérie des polarités urbaines quand il s’agit de grandes surfaces com- du périmètre d’étude (autour de merciales. Villefranche-sur-Saône, de Roanne et en Ainsi, l’offre commerciale du péri- périphérie ouest du Grand Lyon). mètre d’étude est concentrée sur trois Les petites surfaces sont, quant à territoires majeurs : elles, bien réparties, surtout en centre- - l’Ouest lyonnais (Ouest Nord, ville et centre-bourg, où leur format Val d’Yzeron, CCPA, CCVL) ; s’adapte mieux au tissu urbain existant. - l’agglomération roannaise ; Le Roannais jouit d’un appareil com- mercial dense et d’un maillage territorial - l’agglomération caladoise. important. L’évasion commerciale est Ces EPCI et conférences des maires faible (13 % sur le Roannais et moins enregistrent les plus fortes constructions * selon la CCI de Roanne de 10 % sur l’agglomération *), sauf de commerces sur les dix dernières an- pour l’équipement de maison ou de la nées. personne. Actuellement, deux projets sont en cours : la modernisation de la zone historique ; un projet de Retail Park (10 000 m² de surfaces commerciales) à Riorges.

Une offre commerciale polarisée

m2 construits entre 2002 et 2011 Part dans le total des constructions de commerces sur l’EIM A89 entre 2002 et 2011 (%) Grand Lyon (Val d’Yzeron, Ouest Nord) 63 827 19 % CA du Grand Roanne 58 574 18 % Ouest lyonnais (CCPA, CCVL) 52 802 16 % CA de Villefranche-sur-Saône 38 390 12 %

Source : SOeS-Dreal Rhône-Alpes Sit@del2

36 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Un structure commerciale multipolaire Quelques pôles commerciaux ressortent clairement : l’Ouest lyonnais, l’agglo- mération caladoise et l’agglomération roannaise, également principaux pôles économiques du territoire. Le cœur de l’EIM A89/RN82 est, quant à lui, davan- tage dépourvu en commerces, signifiant un certain manque de dynamisme et d’attractivité. On constate donc, logiquement, une forte corrélation entre pôle de vie, pôle économique et pôle commercial.

Des enjeux communs à l’ensemble du périmètre d’étude Il serait souhaitable de ne pas laisser se développer une trop forte concur- rence entre les territoires afin de limiter l’évasion commerciale. La question de la concurrence entre les différents sites existants ou en projets se pose donc. Des documents d’aménagement commercial sont en cours d’élaboration ou viennent d’être approuvés dans plusieurs Scot du territoire d’étude. Il s’agit notamment des Scot du Beaujolais, du Val de Saône- Dombes et du Roannais. Ce qui donne plus de lisibilité aux stratégies des diffé- moderniser les équipements commer- rents territoires. ciaux. Un équilibre entre l’offre périphé- Il semble également nécessaire, rique et l’offre du centre doit être trouvé pour l’ensemble du territoire, de recen- de façon à contenir le développement trer l’offre sur les commerces de proxi- commercial en périphérie (qui accroît la mité, qui sont sous-représentés, et de dépendance automobile).

Principaux projets d’aménagements commerciaux sur le périmètre d’étude et les territoires voisins

Scot Projet Lieu Surface de vente Opérateur Roannais • Retail Park* • Riorges • 10 000 m2 • Centre commer- • Roanne • 5 000 m2 * Retail park (ou parc d’activités commerciales) : cial (centre-ville) selon le Centre national des centres • Modernisation • Mably • 5 000 m2 commerciaux, un parc d’activités commerciales Beaujolais • Ikea et famille • Villefranche/ • Projet à géo- • Ikea se définit comme étant « un ensemble Arnas métrie variable commercial à ciel ouvert, réalisé et géré comme pour le moment une unité. Il comprend au moins cinq unités • Pôle écono- • Anse/Pommier • 20 000 m2 • Serl aménageur locatives et sa surface est supérieure mique Viadorée d’aménagement et commerciali- à 3 000 m² SHON. en cours sateur Sud Loire • Requalification • Saint-Etienne • 30 000 m2 • Epase de la zone (projet auto- (aménageur) « Pont de l’Ane- risé) Monthieu » • Les Ursules • Saint-Etienne • Epase • 7 000 m2 (aménageur) (projet ajourné)

Source : Agence d’urbanisme de Lyon pour le Pôle métropolitain, Offre d’accueil des entreprises, janvier 2012.

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 37 Des activités logistiques encore peu présentes

A l’heure actuelle, les activités de transport-logistique sont peu présentes sur l’EIM A89/RN82. Quelques sites principaux se dégagent (agglomérations caladoise et roannaise, Val de Saône). Plusieurs éléments pourraient changer la donne.

Une activité logistique aujourd’hui - la conférence des maires Val de Saône « marginale » et polarisée et ses 760 salariés dans le secteur, en particulier en raison de l’entre- Avec 5 321 emplois, le secteur transport prise Geodis Calberson sur la ZI Lyon- logistique représente 4 % des emplois Nord (Genay/Neuville-sur-Sâone) qui Référence : de l’EIM A89/RN82, légèrement moins compte plus de 300 salariés* ; Setra - Les bâtiments logistiques, que la moyenne de l’inter-Scot (6 %). fonctions et impacts sur les territoires.- Trois principaux territoires accueillent - la Communauté d’agglomération du décembre 2009 cette activité : Grand Roanne qui compte 740 salariés et abrite des établissements de plus - la Communauté d’agglomération de petite taille : A. Cognard Transports Villefranche-sur-Saône avec 1 148 em- à Riorges (75 salariés*), la Société plois salariés privés (6 % des emplois costelloise de logistique industrielle de l’EPCI) et plusieurs établissements à Roanne/SCLI (35 salariés*). importants, dont Alloin transports à Villefranche-sur-Saône (350 sala- riés*) et Giraud Rhône-Alpes à Arnas (150 salariés*) ; * effectifs estimés, Sirène 01/2012

Transports-logistique : emploi en 2010 et évolution de l’emploi entre 2000 et 2010

Source : Pôle Emploi au 31/12/2010

38 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Quelques villes se démarquent sur le - les sites d’accueil dédiés bi ou tri-mo- Quel site logistique reste du périmètre d’étude, principa- daux de plus de 90 hectares, dont les pour quelle activité logistique ? lement celles bien connectées aux in- positionnements sont à préciser en La fonction logistique, internalisée ou externalisée, s’en- frastructures routières et autoroutières fonction de leurs caractéristiques et de visage à l’échelle géographique des marchandises dont (Tarare, L’Arbresle, Feurs, Bourg-de- leurs capacités (L’Isle-d’Abeau, Plaine elle gère les flux physiques. De nombreuses entreprises Thizy). de l’Ain, le SIP de Salaise-Sablons, industrielles ont mondialisé leur logistique pour accom- Les emplois, dans le transport et la Loire-Forez, le Parc de Bonvert, le SIP pagner la concentration de leurs sites de fabrication. de Givors-Loire-sur-Rhône, le Port Lyon logistique, enregistrent une hausse sur Néanmoins, le rôle stratégique de cette fonction quelques territoires proches des auto- Edouard Herriot (PLEH) et Lyon-Saint Exupéry) ; maintient un lien géographique étroit entre les presta- routes existantes ou de la future A89 : taires logistiques (stockage, transports et services logis- Saint-Forgeux dans la CCPT (+ 57 em- - les potentialités à étudier à moyen tiques associés de conditionnement, de préparation de plois), Arnas (+ 129), Riorges (+ 81), et long termes (Ambérieux-les- commande ou encore de gestion des flux) et leurs char- Anse (+ 38), Lissieu (+ 47), Genay Fromentaux, les Quatre Chênes, geurs (industries, enseignes de la grande distribution...). (+ 43) ; Saint-Bel dans la CCPA (+ 55). Balbigny, Vénissieux, Corbas, Saint- Ces derniers recourent encore souvent à des prestations Priest et la Vallée de la Chimie) ; logistiques offertes par les entreprises de leur territoire.

Des enseignements pour le - les quartiers logistiques en zones d’ac- Par ailleurs, les entreprises peuvent choi- positionnement logistique des sites tivités économiques, sous condition sir de continuer à réaliser en compte propre, la que ces espaces soient embranchés ou logistique support de leur « cœur de métier ». Adopté en 1997 et révisé en 2006, le embranchables fer. Schéma de cohérence logistique de la Dès lors, l’activité industrielle ou l’activité com- Région urbaine de Lyon souligne l’enjeu Pour les zones d’activités desservies merciale d’une entreprise et son activité logistique se de maîtrise des implantations logistiques uniquement par la route, le Schéma pré- confondent au sein d’une même implantation. pour éviter le mitage provoqué par les conise de contingenter les activités logis- implantations logistiques diffuses. Il tiques en quartiers logistiques avec des Différencier logistique endogène plaide également pour la concentration accès séparés. et exogène : un exercice délicat des activités logistiques afin de créer les Le développement d’une logistique In fine, pour justifier de la pertinence de la présence conditions favorables au report modal. urbaine innovante et efficace est égale- d’un entrepôt logistique sur un territoire, deux critères Trois niveaux de sites logistiques ment souhaité. Pour cela, il convient de peuvent être mobilisés : la géographie logistique de potentiels sont distingués dont un à réserver des emprises foncières au sein l’entreprise concernée ou son degré d’imbrication avec Roanne : du territoire urbain pour l’implantation l’activité principale de l’entreprise. Parmi les marchan- de plateformes de groupage et de distri- dises dont la logistique est gérée à l’échelle locale, on bution des marchandises. distingue les biens de consommation courante et leur logistique inverse : approvisionnement alimentaire, dé- chets, mais aussi la logistique de la construction, la plus volumineuse concernant les matériaux de construction.

Des critères d’implantation faisant la part belle à l’accessibilité routière

Les principaux critères entrant en considération dans le choix de localisation d’un entrepôt sont les suivants :

- la qualité de la desserte en infrastructures : l’acces- sibilité autoroutière ou à grand gabarit du site est un critère très important ; les dessertes fluviale et ferroviaire sont un atout, mais ne sont pas discrimi- nantes ;

- le bassin d’emploi : un entrepôt ne peut fonction- ner sans hommes. La présence de main-d’œuvre à proximité est donc nécessaire, celle d’une ligne de transports en commun un avantage ;

- l’environnement industriel et tertiaire : de lui dé- pend la taille du bassin de clientèle potentielle et l’offre de services nécessaire au fonctionnement de l’entrepôt (maintenance, transporteurs…).

D’autres critères interviennent aussi dans le choix de localisation : attachement du chargeur à une région, contraintes du PLU, prix du foncier.

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 39 Une dynamique de construction de locaux portée par trois pôles

L’offre immobilière corrobore les dynamiques économiques constatées précédemment. La construction de locaux se polarise sur les principales agglomérations du périmètre d’étude.

Un maillage fin des locaux industriels - le Val d’Yzeron avec 109 000 m² et des entrepôts sur le territoire commencés (soit 10 % de l’EIM A89/ RN82), et une forte concentration sur Sur les dix dernières années, un million Marcy-l’Etoile (81 000 m²). de mètres carrés de locaux industriels et d’entrepôts a été construit sur le péri- Pour autant, au sein du périmètre mètre d’étude, soit 15 % de l’inter-Scot. d’étude, d’autres territoires apparaissent Trois pôles se détachent : dynamiques en termes de construc- tions de locaux industriels. Ainsi, - la Communauté d’agglomération du plusieurs polarités de moindre impor- Grand Roanne, 214 000 m² en dix ans, tance émergent et contribuent à un soit 19 % de l’EIM A89/RN82 ; maillage plus fin du territoire : Cours- - la Communauté d’agglomération de la-Ville (30 350 m²), Bourg-de-Thizy Villefranche-sur-Saône avec 154 000 m² (27 000 m²), Lozanne (26 100 m²), commencés, soit 14 % de l’EIM A89/ Feurs (20 800 m²), Epercieux- RN82 ; Saint-Paul (13 000 m²), Tarare (7 550 m²), Grézieu-la-Varenne (4 160 m²), L’Arbresle (1 500 m²).

Construction de locaux industriels et entrepôts entre 2002 et 2011 (locaux commencés)

Source : SOeS-Dreal Rhône-Alpes Sit@del2

40 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Une forte polarisation A noter également la présence de deux des constructions de bureaux « pôles secondaires » : Tarare et Feurs avec 8 000 m² et 5 800 m² de bureaux Entre 2002 et 2011, 314 360 m² de bu- construits sur les dix dernières années. reaux ont été construits sur l’EIM A89/ Ces chiffres témoignent de la tertiarisa- RN82, soit 12 % des constructions tion que connaît actuellement l’écono- neuves de l’inter-Scot. mie de ces territoires, ce qui fait écho Ces nouvelles surfaces sont accueil- aux dynamiques d’emploi constatées. lies sur trois pôles majeurs du territoire. Les conférences des maires Ouest Nord et Val d’Yzeron concentrent l’essentiel de ces nouvelles constructions, respecti- vement 40 % et 11 %. Viennent ensuite les Communautés d’agglomérations de Villefranche-sur-Saône et Roanne (12 % et 8 % des constructions de bureaux de l’EIM A89/RN82).

Construction de bureaux entre 2002 et 2011 (locaux commencés)

Source : SOeS-Dreal Rhône-Alpes Sit@del2

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 41 A l’instar de la construction de Une dynamique immobilière bureaux, une polarisation des allant de pair avec les dynamiques commerces sur trois pôles majeurs économiques Les 331 600 m² de commerces com- L’offre immobilière et les constructions mencés ces dix dernières années sur de locaux corroborent les dynamiques l’EIM A89/RN82 (soit 20 % de l’inter- économiques qui traversent le territoire. Scot) se concentrent principalement sur En effet, les constructions de locaux se les trois pôles urbains du territoire : concentrent sur les principales polarités - l’ouest lyonnais : conférences des de l’EIM A89 : agglomération lyonnaise maires du Grand Lyon (20 %), CCPA et Ouest lyonnais, agglomérations cala- (10 %) et CCVL (7 %) ; en particulier doise et roannaise. Des pôles secon- sur Grézieu-la-Varenne (20 000 m²), daires se détachent également : Feurs et L’Arbresle (16 450 m²), Lozanne Tarare. (14 000 m²), Tassin-la-Demi-Lune (13 000 m²), Champagne-au-Mont- d’Or (11 500 m²) et Craponne (11 330 m²) ; - Villefranche-sur-Saône : 36 700 m² soit 11 % de l’EIM A89/RN82 ; - La Communauté d’agglomération du Grand Roanne avec 58 580 m² répartis sur plusieurs sites commerciaux impor- tants : 18 140 m² à Roanne, 15 000 m² à Mably, 11 800 m² au Coteau et 10 800 m² à Riorges. Quelques sites de moindre im- portance sont à noter : Feurs et ses 12 000 m² de locaux commerciaux, pôle que le projet de territoire de la CCFF en- tend renforcer ; Boën (8 000 m²) et Tarare (5 000 m²).

42 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Construction de locaux industriels et entrepôts entre 2002 et 2011

Source : SOeS-Dreal Rhône-Alpes Sit@del2

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 43 Une offre foncière dispersée au sein de zones d’activités locales

Un recensement des zones existantes de plus de 5 hectares a Définition permis de hiérarchiser les sites selon un ensemble de critères Un site d’intérêt métropolitain est un site définis préalablement. Cette analyse donne à voir la présence d’activités remplissant une grande majorité ou la totalité des critères suivants : importante de sites de petite taille et un manque de sites - une superficie et des disponibilités foncières d’intérêt métropolitain. De nombreux projets de création ou importantes, d’extension en cours pourraient modifier sensiblement l’offre - une desserte de qualité, - une haute qualité environnementale foncière économique. et paysagère, - un haut niveau de services aux entreprises et Un positionnement des sites Des zones d’activités aux salariés, d’activités pour une lecture rapide à l’ouest du périmètre d’étude - un positionnement sur les filières d’excellence et claire de l’offre d’accueil ou à haute valeur ajoutée du territoire. La carte des principaux sites d’activités Les sites recensés ont été positionnés existants de l’espace d’intérêt selon trois niveaux : Critères retenus pour le positionnement métropolitain A89/RN82 fait apparaître des sites d’activités - sites d’activités d’intérêt métropolitain, un chapelet de petites zones (de moins Afin de hiérarchiser les sites d’activités - sites d’activités de bassin de vie, de 5 hectares), à l’ouest du périmètre de l’EIM A89/RN82, un ensemble d’étude. Ces zones représentent 43 % - sites d’activités locales, de critères, pouvant être classé en des surfaces recensées. cinq catégories, a été défini : permettant une vision claire de l’offre La multiplication de ces petites - la hiérarchisation des sites majeure présente et projetée sur le péri- surfaces d’activité entraîne un mitage émanant des Scot ; mètre d’étude. du territoire et une consommation - la taille : entreprises implantées, nombre importante des espaces agricoles. d’emplois sur le site, disponibilités foncières et Une concentration des zones Parmi les zones d’activités de plus de immobilières actuelles et futures, parc existant d’activités à l’est du périmètre 5 hectares sur l’ensemble du périmètre d’étude, près de 40 % ont entre 5 et (Shon, ha) ; d’étude 10 hectares et 30 % ont entre 10 et - l’accessibilité du site : localisation Aujourd’hui, le périmètre d’étude ac- 20 hectares. Ces taux sont largement et dessertes autoroutière, routière, ferroviaire cueille plus de 2 700 hectares de sites inférieurs si on compte les sites de ainsi que desserte d’activités. La plupart des surfaces d’acti- moins de 5 hectares. Leur surface ne en transports en commun vités se situent dans les conférences des représente que 10 % des surfaces de pour les salariés ; maires du Grand Lyon (32 %), dans le foncier d’activités existantes. Les trois - le positionnement économique Beaujolais (26 %). Le Roannais accueille sites d’activités actuels de plus de et les secteurs d’activités stratégiques 21 % des surfaces recensées. 100 hectares (Pôle économique ouest à travers les entreprises et les secteurs Le reste du territoire d’étude, en par- et ZI Lyon-nord dans le Grand Lyon d’activités déjà présents sur le site ; ticulier le centre, semble plus faiblement et Villette/Demi-Lieue dans le Grand - les aménités urbaines et les services offerts : doté en espaces d’accueil. Ainsi, les Roanne) représentent 30 % de la sur- face totale. contexte urbain, niveau d’équipement, EPCI de l’Ouest lyonnais (CCVL, CCPA) offre de services aux entreprises abritent 11 % des surfaces d’activités de A terme, la question de la dispersion ou l’EIM A89/RN82, le Scot Loire Centre et aux salariés ; de la concentration des activités sur les 8 % et les Monts du Lyonnais seulement - la qualité architecturale, paysagère sites stratégiques devra être posée. 2 %. ou environnementale du site. Pour autant, ces territoires ne sont Ces critères ont été retenus pour l’ensemble Aujourd’hui, un déficit de sites d’acti- pas dépourvus de zones d’activités dès vités d’intérêt métropolitain des sites. Ainsi, une même typologie a pu lors que l’on s’intéresse aux zones infé- être déployée, permettant une lecture et une rieures à 5 hectares. En effet, ces espaces L’offre actuelle de sites d’activités d’in- hiérarchisation uniforme et claire des principaux disposent de nombreux sites d’activités, térêt métropolitain à l’ouest de l’agglo- sites d’activités du territoire. de petite taille (parfois quelques cen- mération lyonnaise est très limitée. En taines de mètres carrés seulement), effet, les seuls sites relevant de cette notamment sur la Communauté de com- appellation sont le Parc de Bonvert munes de Chamousset-en-Lyonnais. (Communauté d’agglomération du Grand Roanne) et le Pôle économique ouest (Ouest Nord).

44 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Les grandes polarités économiques de l’EIM A89/RN82

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 45 Des dynamiques économiques contrastrées

La dynamique lyonnaise ne profite à l’espace d’interface métropolitain A89/RN82 qu’à la marge, un espace qui a pour partie souffert de la désindustrialisation.

Si l’ouest du Grand Lyon et l’Ouest lyon- Des pôles économiques structurants : nais ont connu des évolutions d’emplois les agglomérations roannaise et une dynamique immobilière positives et caladoise ces dix dernières années, les autres ter- Les agglomérations roannaise et cala- ritoires de l’EIM A89/RN82 ont connu doise peuvent être considérés comme des fortunes diverses. Quatre profils de des villes-relais. Elles constituent de territoires existent au sein du périmètre « grandes villes moyennes » dans un mi- d’étude. lieu rural (à distinguer de l’espace rural qui se caractérise par l’absence de ville, L’ouest du Grand Lyon et l’Ouest lyon- une faible densité de l’activité humaine nais : un pôle économique majeur et la prépondérance de l’agriculture). L’est du périmètre d’étude se caracté- Roanne et Villefranche-sur-Saône rise par un fort dynamisme économique sont deux pôles économiques structu- dans les services aux entreprises, tiré par rants pour le périmétre d’étude. Si ces le Pôle économique ouest (Limonest, deux agglomérations sont encore for- Dardilly, Ecully, Champagne-au-Mont- tement marquées par l’industrie, elles d’Or) et les sciences du vivant, notam- entament, depuis quelques années, une ment à Marcy-l’Etoile où sont implantés transition vers un tissu économique plus Sanofi-Pasteur et Biomérieux. tertiaire, comme en témoigne la hausse Un peu plus éloigné du cœur de des emplois dans les services aux en- l’agglomération lyonnaise, mais néan- treprises depuis 2000. Leur mutation moins dans une dynamique proche du économique est donc engagée, entre territoire précédemment décrit, l’Ouest tradition (mécanique, construction, lyonnais (CCPA, CCVL) participe et bé- agroalimentaire) et modernité (numé- néficie de cette dynamique avec une rique, économie résidentielle, centre de tertiarisation manifeste de son écono- relation clients). mie. En témoignent les emplois gagnés Il s’agit de territoires relativement au- à L’Arbresle dans ce secteur d’activités tonomes : convergence des bassins de ces dix dernières années. Ainsi, ces ter- vie et d’emplois, évasion commerciale ritoires pourraient apparaître comme limitée, enclavement relatif, interactions un « prolongement » de l’agglomération avec les territoires voisins faibles). Ainsi, lyonnaise, comme le montrent les nom- aujourd’hui, à l’écart du jeu du « pôle breuses relations domicile-travail, le dé- métropolitain », les agglomérations roan- veloppement de l’offre de transport en naise et caladoise pourraient être ame- commun en lien avec Lyon ou encore le nées à jouir de cette dynamique voire à profil économique de ces EPCI. y prendre part. La question de relations plus étroites, à travers la mise en place d’un partenariat ou d’une gouvernance partagée, se posera donc à l’avenir.

46 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 La campagne agricole, industrielle et résidentielle Le reste du périmètre d’étude est un territoire interstitiel, au fonctionne- ment économique interne, en quête de hiérarchie et de complémentarité qui semble quelque peu à l’écart des dyna- miques des territoires voisins. En effet, il s’agit de territoires ruraux ou rurbains dans lesquels les activités industrielles sont très présentes mais, pour certains, en déclin. Les sphères agricoles et agroa- limentaires y sont affirmées. L’économie résidentielle connaît un développement significatif depuis quelques années. L’arrivée de l’A89 peut avoir un impact significatif, tant psychologique, qu’éco- nomique pour ces territoires.

Des polarités économiques de bassin de vie Cet espace interstitiel compte quelques pôles d’emplois structurants (Tarare, Feurs, Amplepuis/Thizy/Cours-la- Ville en particulier) qui maillent au- jourd’hui le territoire. Ils constituent des pôles économiques relais offrant un bon niveau de services aux entreprises et aux salariés. Ces pôles constituent des sec- teurs à enjeux forts.

Un territoire aux multiples facettes Au vu des analyses réalisées, il apparaît que l’espace d’interface métropolitain A89/RN82 est un espace pluriel, sans logique d’ensemble et sans cohérence apparente, avec des ruptures tant phy- siques (liées au relief) qu’en termes de dynamiques et profils économiques. Ainsi, unité et diversité sont au cœur même de ce qui définit le périmètre d’étude : profils contrastés, des enjeux communs et des stratégies à élaborer ensemble pour favoriser un développe- ment « équilibré » du territoire. Zone d’activités économiques - Agglomération de Tarare

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 47 Enjeux

De nouveaux sites d’intérêt métropolitain

Le déficit actuel de sites métropolitains sur le périmètre d’étude va être résorbé par les projets en cours. Leur posi- tionnement économique proche pourrait entraîner une concurrence entre les sites. Au global, l’offre foncière iden- tifiée apparaît importante. Au demeurant, parmi l’ensemble des sites repérés, une partie seulement apparaît, dans les faits, commercialisable au regard des exigences de la prise en compte de l’environnement et des contraintes apportées par les mesures compensatoires.

La seule grande infrastructure auto- Des documents d’aménagement routière nouvelle qui traversera commercial en cours d’élaboration le territoire métropolitain pour une hiérarchisation des pôles * Grâce à des entretiens qualitatifs dans les vingt prochaines années commerciaux et une organisation et des données quantitatives issues des Cette accessibilité nouvelle pour le péri- cohérente des implantations com- Scot, des EPCI et d’Adel 42, un tableau des mètre d’étude transformera grandement merciales zones de plus de 5 hectares a pu être réalisé son attractivité et son développement L’élaboration en cours des documents (cf. annexes), comprenant les disponibilités économique. d’aménagement commercial (Roannais, foncières à plus ou moins long terme ainsi que Beaujolais), plus ou moins avancée le positionnement économique du site d’un Scot à l’autre, tendra à favori- quand il a été défini. Une hiérarchisation des sites alliant ser également une hiérarchisation et offre de proximité et sites d’intérêt une meilleure organisation territoriale métropolitain des pôles commerciaux. Depuis la loi Pour connaître l’offre foncière à venir portant engagement national pour sur le périmètre d’étude, un travail de l’environnement, le document d’amé- recensement des projets d’extension et nagement commercial est devenu une de création de zones a été mené*. Ainsi, pièce obligatoire du Scot. Il constitue à terme, il abritera près de 130 sites un instrument de planification territo- d’activités, soit près de 3 650 hectares riale commerciale. Il a pour objectif de de foncier à vocation économique définir des Zones d’aménagement com- (1 000 hectares supplémentaires par mercial (Zacom) en considération des rapport à aujourd’hui). exigences d’aménagement du territoire, de protection de l’environnement ou La hiérarchisation des sites, à partir de qualité de l’urbanisme. Il ne repose des critères définis, crée une armature pas sur des problématiques strictes jonglant entre un maillage fin visant d’offre commerciale existante et d’im- l’offre de proximité (sites d’activités pact liés à des implantations nouvelles. locaux) et la création de pôles majeurs visibles et affichés comme tels (sites d’activités d’intérêt métropolitain).

48 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 De nombreux projets Un risque « d’effet aspirateur » Aujourd’hui, les trois pôles majeurs du des nouveaux sites Scot Beaujolais sont en projet (L’Ile La plupart des sites en projet d’intérêt Porte, Smadeor), ou en phase de lance- métropolitain affiche la volonté d’attirer ment (Lybertec), tandis que les sites ligé- des entreprises exogènes, en recherche riens tardent à émerger (Bas-de-Rhins, de la proximité lyonnaise et d’infras- Balbigny, Font de l’Or) ou à s’étendre tructures performantes, mais aussi (Bonvert). Ces projets pourront pallier d’un cadre de vie et de travail agréable le déficit actuel d’offre métropolitaine qu’offre ce territoire verdoyant et plus et permettront, à l’ouest de l’aggloméra- rural. Or, en moyenne, seuls 10 %** des tion lyonnaise, de bénéficier d’une offre entreprises accueillies sont exogènes. de qualité. De plus, de nombreuses zones lo- À noter également que les projets cales vont arriver à épuisement de leurs d’extension de zones sont nombreux. ressources foncières et nécessitent des Environ 70 projets d’extension réperto- opérations de renouvellement en raison riés concernent généralement des petites de leur ancienneté et de nombreuses surfaces. A l’inverse, la création de nou- friches présentes. Ainsi, en parallèle de veaux sites d’intérêt métropolitain oc- l’ouverture de nouveaux sites, et afin de cupent plusieurs centraines d’hectares. respecter les objectifs affichés dans l’en- semble des Scot de limiter la consom- Des positionnements économiques mation d’espaces naturels et agricoles proches et d’encourager le renouvellement, il conviendra de conduire des politiques En raison de leur éloignement géogra- actives de requalification et de renouvel- phique, ces sites métropolitains ne sont lement des zones existantes. pas directement concurrents pour tous les établissements cibles. Si les projets Ces actions, qui amélioreront qualita- se développaient de concert, les projets tivement les sites existants, permettront, exogènes chercheraient de préférence de surcroît, de limiter « l’effet aspirateur » une implantation à l’ouest ou au nord des nouveaux sites de meilleure qualité de l’agglomération lyonnaise. laissant alors des sites anciens vacants. Il est en effet probable qu’au lieu d’attirer Au regard des projets affichés, le des entreprises exogènes, les nouvelles positionnement économique semble zones aient plutôt un effet attractif sur relativement proche. Ce sont des sites les entreprises déjà implantées sur le mixtes à dominante industrielle avec territoire souhaitant : quelques activités de services et une forte importance accordée à la qualité du - se développer, site. Les filières potentiellement ciblées, - bénéficier d’un site de meilleure qualité, car spécifiques de l’ensemble du terri- - jouir d’une meilleure visibilité. toire, se retrouvent dans la plupart des projets (agroalimentaires, éco-construc- En ce sens, le projet à l’étude de tion en lien avec la filière bois…). requalification/renouvellement de la ZI nord d’Arnas, au nord de Villefranche- sur-Saône, sur une vingtaine d’hectares, est particulièrement intéressant. En ef- fet, suite à la fermeture ou au départ de plusieurs entreprises et à la présence de nombreux bâtiments vacants, la Cavil, la CCI de Villefranche-sur-Saône et l’Epora étudient la possibilité de requalifier et d’assurer un renouvellement du site d’activités.

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 49 Les projets de création et d’extension des zones d’activités de l’EIM A89/RN82

50 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 51 D’importantes disponibilités Le Roannais, des potentialités foncières dans les Scot Beaujolais, qui excèdent les besoins actuels Loire Centre et Roannais D’ici 2030, 130 hectares de foncier éco- Trois territoires du périmètre d’étude nomique sont nécessaires pour dévelop- disposeront d’une offre foncière totale per l’activité du territoire roannais, soit importante. Pour autant, leur offre à une consommation de 9 hectares par court terme est relativement limitée et an*. Or, 200 hectares sont disponibles dispersée. sur l’ensemble du périmètre du Scot, soit une réserve pour vingt cinq années. Le Beaujolais, un site majeur directe- S’ajoutent 20 hectares avec des poten- ment connecté à l’A89 : Tarare est/ tialités de recyclage foncier sur Mâtel/ Les Olmes (Smadeor) Valmy, et Bonvert. La moitié de l’offre immédiate du ter- Les disponibilités immédiates sont ritoire Beaujolais se concentre sur limitées, mais surtout morcelées et deux sites : Viadorée à Anse/Pommiers dispersées dans diverses zones d’acti- (16 ha) et Le Maupas à Theizé (12 ha). vités. Seules de petites surfaces sont À court terme, d’ici 2014, 45 hectares disponibles (2 ha en moyenne). A court seront disponibles sur le site Tarare est/ terme, deux sites abritent la quasi- Les Olmes (Smadeor) : 30 hectares totalité de l’offre disponible : 20 hec- en extension de la ZA des Olmes et tares à Bonvert, 18 hectares à Bas-de- 15 hectares en extension de la Noyeraie Rhins, témoignant de la volonté de la (Sarcey, CCPA). collectivité de hiérarchiser et de prioriser À long terme, près de 200 hectares son intervention. seront disponibles, en particulier sur les A moyen-long terme, les disponibili- sites de Tarare est/Les Olmes (120 ha tés foncières du Roannais sont importan- environ) et de l’Ile Porte à Arnas (50 ha). tes : 90 hectares intégrés au périmètre S’ajoutent également les 175 hectares d’étude. Elles se répartissent en grande du site Lybertec à Belleville, site d’inté- majorité sur trois sites d’activités : rêt métropolitain, à la lisière nord-est - 20 hectares sur le Parc d’activités de du périmètre d’étude, pour l’accueil Bonvert, d’entreprises à fort potentiel industriel et tertiaire. - 15 hectares sur le Parc de la Demi- Lieue,

Loire Centre, deux grands projets - 31 hectares en deux tranches au de sites d’intérêt métropolitain Marclet. L’offre foncière immédiatement dispo- Les vocations économiques de cette nible sur le territoire du Scot Loire Centre offre pourraient être affinées, afin de est limitée (moins de 20 ha), morcelée gagner en lisibilité. Une meilleure hié- et dispersée. rarchisation et priorisation des projets permettrait sans doute, également, de À court terme, plus de la moitié des rendre plus lisible l’offre. surfaces disponibles se situera sur deux sites : les Jacquins à Neulise (10 ha) et La constitution d’une offre foncière Font de l’Or à Cleppé (10 ha). A moyen- à vocation tertiaire de niveau métropo- long terme, quatre sites concentreront litain autour des gares de la ville centre les deux tiers des disponibilités fon- et du Coteau est à l’étude, visant à com- cières : bler le retard de l’agglomération roan- naise dans sa mutation économique. - 50 hectares sur la ZAIN de Balbigny, Cette tertiarisation pourrait s’accélérer, - 40 hectares à Font de l’Or, à long terme, avec l’arrivée de POCL. - 16 hectares pour Forum II à Feurs, - 10 hectares sur la zone des Grandes Terres de Saint-Germain-Laval.

52 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Une offre foncière limitée sur l’ouest Deux projets notables de l’agglomération lyonnaise dans l’Ouest lyonnais à l’horizon 2025 Disponibilités et réserves foncières et l’Ouest lyonnais Aujourd’hui, 10 hectares sont immé- totales à court, moyen et long termes L’est du périmètre d’étude, déjà bien diatement disponibles sur le site de sur le périmètre d’étude pourvu en sites d’activités économiques, La Ponchonnière à Sain-Bel/Savigny, au par Scot concerné connaît une certaine pénurie de l’offre sein de la Communauté de communes foncière. Pour autant, quelques projets du Pays de L’Arbresle. Beaujolais 325 ha d’extension ou de création de zones À moyen-long terme, l’Ouest lyon- Loire Centre 230 ha sont à souligner. nais dispose de presque 60 hectares de Roannais 169 ha réserves foncières. La moitié de ces dis- Sepal (Val de Saône, Une pénurie foncière sur les confé- ponibilités est abritée par deux sites : les rences des maires ouest du Grand Lyon Lats à Messimy (17 ha) et les Andrés à Ouest nord et Val d’Yzeron) 98 ha Les conférences des maires de l’ouest Brindas (10 ha), pour des activités indus- Ouest lyonnais 94 ha du Grand Lyon offrent de faibles dispo- trielles et artisanales. Monts du Lyonnais 14 ha nibilités foncières. Le Val de Saône tire Les Monts du Lyonnais, qui ne dis- son épingle du jeu avec 85 hectares dis- posent actuellement que de quelques ponibles, en grande partie sur la ZI Lyon zones d’activités significatives (Pré- Sources : Adel42, Scot, EPCI, Nord. En effet, plusieurs extensions sont Chenavay à Sainte-Foy-l’Argentière ou Observatoire des zones d’activités DDT69 envisagées sur ce site : Bellevue à Souzy, par exemple), n’ont - extension de la zone « En pas vocation à accueillir et développer Champagne » : 14 hectares pour Sanofi des sites d’envergure métropolitaine. * Schéma d’agglomération du Grand Roanne, Pasteur et Coatex ; 8 hectares pour La description rapide des sites d’inté- Approche stratégique, novembre 2011 l’accueil de TPE/PME ainsi que pour le rêt métropolitain du périmètre d’étude déménagement de la pépinière d’en- met à jour plusieurs éléments. Des fiches identités sont consultables pour les treprises ; sites d’intérêt métropolitain en annexes - extension des Malandières (4 ha pour conforter le commerce) et de la Richassière (5 ha pour l’artisanat, la petite industrie, les TPE/PME et l’acti- vité tertiaire) ; - 6 hectares sur le site actuel de Leclerc pour l’accueil d’activités industrielles. Enfin, à long terme, la création du site des Grandes Terres à Cailloux-sur- Fontaine mettra à disponibilité 19 hec- tares de foncier économique, le long de l’A46 nord. Dans le Pôle économique ouest, la commercialisation par la Serl du Parc du Puy d’Or (85 000 m² de Shon, essentiel- lement tertiaire) a démarré.

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 53 Des localisations préférentielles étant la recherche de produits « clés en main » : mise à disposition de locaux Les sites métropolitains sont majori- immobiliers, qualité de l’équipement tairement localisés sur les pôles éco- du site (ADSL, fibre optique), cadre de nomiques et urbains du territoire : l’Île vie (notamment pour les entreprises Porte dans l’agglomération caladoise, le issues de secteurs qui souffrent d’un Parc de Bonvert et la zone de Bas-de- déficit d’image), offre de services pour Rhins dans l’agglomération roannaise et les entreprises et les salariés. le Pôle économique ouest sur l’agglo- mération lyonnaise. Les Monts du Lyonnais, qui ne dis- posent actuellement que de quelques Les autres sites privilégient l’acces- zones d’activités significatives (Pré- sibilité autoroutière : le long de l’A89 Chenavay à Sainte-Foy-l’Argentière ou pour Smadeor et Balbigny, le long de Bellevue à Souzy, par exemple), n’ont l’A72 pour Font de l’Or. Ces derniers pas vocation à accueillir et développer sites bénéficient directement de l’ouver- des sites d’envergure métropolitaine. ture de l’A89. La description rapide des sites d’inté- rêt métropolitain du périmètre d’étude Une offre de grands tènements met à jour plusieurs éléments. en périphérie des agglomérations L’ensemble des projets de création de Une localisation préférentielle sur les sites métropolitains propose de grands polarités urbaines et/ou le long des tènements sur des sites étendus à l’écart infrastructures majeures du tissu résidentiel. Les sites métropolitains sont majori- En effet, les critères de localisation tairement localisés sur les pôles éco- des établissements-cibles sont les sui- nomiques et urbains du territoire : l’Île vants : Porte dans l’agglomération caladoise, le - une bonne desserte autoroutière et/ Parc de Bonvert et la zone de Bas-de- ou routière pour faciliter les flux de Rhins dans l’agglomération roannaise et marchandises ; le Pôle économique ouest sur l’agglo- - un coût d’implantation non prohi- mération lyonnaise. bitif, en raison de la nécessité d’avoir Les autres sites privilégient l’acces- des espaces importants avec possibi- sibilité autoroutière : le long de l’A89 lité d’extension ; pour Smadeor et Balbigny ; le long de - un environnement industriel et ter- l’A72 pour Font de l’Or. Ces derniers sites tiaire dont dépend la taille du bassin bénéficient directement de l’ouverture de clientèle ; de l’A89. - un bassin d’emplois à proximité ; - un site de qualité ; la tendance actuelle

54 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Echelonnage des disponibilités et réserves foncières (en ha) sur le périmètre de l’EIM A89/RN82

Source : ADEL 42 janvier 2012 (Roannais et Loire Centre), entretiens, Scot et EPCI (Beaujolais, Grand Lyon, Ouest lyonnais et Monts du Lyonnais)

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 55 56 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82

Espaces naturels et agricoles

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 57 Constats

Entre Loire et Rhône, un territoire sur une ligne de partage des eaux

En grande partie territoire rural, l’espace d’interface métro- politain est largement caractérisé par la succession et la di- versité des milieux naturels et agricoles qui le composent. Enjeux-clés Le contexte hydrologique et la disponibilité en eau potable Au-delà de la protection et de la restauration des continuités écologiques et des zones marquent des différences nettes entre la Loire et le Rhône. Ils humides, l’enjeu-clé pour la cohérence de la constituent deux contraintes quant aux possibilités futures stratégie de développement concernant les de développement. ressources naturelles est de proportionner la capacité d’accueil des territoires de l’A89 à leur Une diversité de relief et de milieux Tararois. À ce niveau, autour de Tarare, capacité d’approvisionnement pérenne en eau structure le territoire l’espace est plus fortement boisé avec potable. des vallées urbanisées au caractère in- D’ouest en est, le périmètre d’étude dustriel. La descente progressive vers la offre des paysages contrastés. À l’Ouest, vallée du Rhône voit le paysage boisé le Roannais et les Gorges de la Loire s’ouvrir progressivement sur une mo- s’ouvrent sur la plaine agricole du Forez. saïque de cultures où les vignobles du Le relief s’accentue. Le paysage se fait Sud Beaujolais prédominent avant d’at- progressivement plus bocager et fores- teindre la périphérie urbaine de Lyon. tier à l’approche des versants ligériens des Monts du Lyonnais et des Monts du

Séquences paysagères

58 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 D’un cœur de nature à l’autre Deux systèmes hydrographiques Sur les deux tiers ouest du tronçon au- De Balbigny à Bully, le socle géologique toroutier, les prairies et les boisements est cristallin, peu perméable. L’eau s’in- résineux prédominent. Les milieux natu- filtre seulement là où la couche superfi- rels y sont riches sans être exception- cielle est altérée. nels. La vallée du Bernand et le vallon Le risque de pollution est faible du Boussuivre sont les secteurs les plus pour les eaux souterraines mais les forts sensibles. débits des périodes orageuses peuvent Plus à l’est, dans le Sud Beaujolais, perturber la dynamique des eaux de sur- les espaces naturels non cultivés se face. font plus rares. Les sites sont riches en Le socle, majoritairement calcaire du oiseaux nicheurs et en petit gibier. Les Sud Beaujolais, est perméable et plus résineux cèdent leur place à des chê- sensible aux pollutions par infiltration. naies. En dehors des ripisylves, le seul grand ensemble boisé le long du tron- L’eau potable, un enjeu-clé du çon est le Bois des Oncins. développement autour de Balbigny Le tracé de l’autoroute croise trois grands cœurs de nature d’échelle ré- L’essentiel des ressources en eau po- gionale : la Plaine du Forez, les Monts table du secteur provient d’écoulements du Lyonnais et le Beaujolais, ce sont superficiels. Quelques sources sont cap- des zones de nature peu fragmentées tées et deux pompages en nappe sont où la circulation des espèces est peu localisés à Balbigny et à Bussières. Ce contrainte. secteur disposant de peu de ressources est dépendant des territoires limitrophes L’autoroute intersecte des conti- en période de pointe. L’infrastructure en nuités écologiques entre ces cœurs de elle-même n’aggrave pas cette situation. nature (connexions régionales et zones En revanche, ce sont toutes les activités nodales). Des ouvrages de restauration économiques et résidentielles qu’elle des continuités écologiques (viaducs, peut attirer qui vont renforcer la pression tunnels) contribuent à limiter les effets sur cette ressource. de coupure et de morcellement des es- paces naturels.

Réseau écologique Rhône-Alpes

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 59 Une situation agricole représentative des évolutions nationales

L’A89 parcourt plusieurs petites régions agricoles assez dif- férentes dans leurs caractéristiques. Ces territoires résument bien les évolutions et transformations de l’agriculture fran- Chiffres-clés çaise avec des sensibilités plus ou moins fortes vis-à-vis des 4 477 exploitations en 2010 -51 % depuis 1988 (-55 % pour la région) développements attendus autour de l’infrastructure.

163 466 hectares de SAU en 2010 -15 % depuis 1988 (-12 % pour la région) Des petites régions agricoles La plaine du Forez et l’Ouest lyon- -22 % pour la surface toujours en herbe bien identifiées nais sont des secteurs de polyculture- élevage avec une présence de maraî- Les orientations des exploitations expri- 37 hectares de SAU moyenne en 2010 chage et d’arboriculture plus forte aux ment bien la diversité du territoire. Les +74 % depuis 1988 abords des agglomérations. Enfin, les Monts du Forez et le Roannais sont des coteaux du Beaujolais sont spécialisés secteurs d’élevage de lait et de viande. 6 258 unités de travail annuel en 2010, dans la viticulture. Les Monts du Beaujolais et surtout les soit 1,4 par exploitation (1,37 en 1988) Monts du Lyonnais sont consacrés à l’élevage laitier.

L’élevage à l’ouest, la polyculture et la vigne à l’est

Orientations technico-économiques des exploitations par commune en 2000

60 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Forte baisse du nombre d’exploitation Les exploitations s’agrandissent Une agriculture fragilisée dans un dans les secteurs d’élevage en louant de nouvelles terres contexte de concurrence accrue sur et dans le périurbain et sont plus vulnérables face les usages Entre 1988 et 2010, le nombre d’exploi- à la pression urbaine de l’espace tations a diminué de moitié. La diminu- Sur le même pas de temps, la surface Le nombre d’exploitations diminuant, tion du nombre d’exploitation masque agricole totale baisse de 15 % alors que les systèmes traditionnels d’entraide cependant un phénomène de concen- la surface moyenne des exploitations sont moins efficaces. Les possibilités de tration et d’agrandissement des struc- progresse de 74 %. Cette augmentation coopération, notamment pour l’utilisa- tures. Les exploitations sont de plus en de la taille des exploitations s’est majo- tion du matériel, ne sont plus intéres- plus nombreuses à être sous forme so- ritairement réalisée par des locations de santes en dessous d’un certain nombre ciétaire et accueille, de fait, plus de main nouvelles terres. La proportion de terre de participants. Chaque exploitation, d’œuvre. en fermage a ainsi progressé partout plus isolée socialement, fait alors éga- La diminution du nombre d’exploi- mais c’est à proximité des agglomé- lement face à des charges plus impor- tations est particulièrement forte dans rations qu’elle est la plus forte (supé- tantes. les secteurs périurbains et dans les sec- rieure à 75 %). Ces évolutions rendent En parallèle, de nouveaux usages de teurs d’élevage. Les exploitations viti- les exploitations plus vulnérables face à l’espace rural, loisirs motorisés, loisirs coles (Beaujolais) et de grandes cultures la pression urbaine, consommatrice de équins, etc., viennent parfois compléter, (Plaine du Forez) se maintiennent terres agricoles. mais plus souvent concurrencer, les pra- mieux. tiques agricoles traditionnelles.

Les élevages périurbains et les exploitations en diminution

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 61 Enjeux

Richesses et vulnérabilités agricoles face à l’arrivée de l’A89

Plus que le prélèvement d’espaces agricoles propre à l’infrastructure, ce sont tous les prélèvements supplémentaires, urbains ou économiques, en cours ou à venir, qui font craindre un impact négatif sur les activités agricoles. La cohérence globale de la stratégie d’aménagement, associant les acteurs agricoles, pourra contribuer à limiter ces impacts.

Des territoires agricoles inégaux En effet, une prairie exploitée peut ac- face à la pression cueillir une zone humide reconstituée. L’impact de l’arrivée de l’infrastructure Pour d’autres cultures, la reconstitution est différent d’un territoire agricole de la zone humide signifiera l’arrêt de à l’autre. Dans les régions d’élevage, l’exploitation de la parcelle. l’infrastructure vient perturber les circu- lations du bétail et prélever les terres Entre pression et consommation peu accidentées mais essentielles à la foncière, une situation délicate production fourragère. Dans les Monts pour les agriculteurs du Lyonnais, la pression sur l’espace L’arrivée de l’infrastructure risque de pro- est, avant tout, agricole. Mais ils sont voquer un renchérissement du foncier moins sujets à être déstructurés par l’ar- naturel et agricole qui pourrait inciter rivée de l’infrastructure et des dévelop- une augmentation des ventes de terres pements induits, contrairement aux agricoles. Pour les agriculteurs, cette op- Monts du Tararois où l’élevage est dans portunité devient d’autant plus forte que une situation plus critique de repli. Par les revenus de la production agricole ailleurs, l’arrivée de l’infrastructure dans sont faibles. Pour autant, les agriculteurs les secteurs viticoles, au parcellaire, sou- ne sont propriétaires, en moyenne, que vent petit et morcelé, impacte un plus de 30 % des terres qu’ils exploitent. Ils grand nombre d’exploitations. subissent donc essentiellement les choix des propriétaires de ce foncier. Une consommation de l’espace Ce sont également eux qui, en col- agricole en trois étapes laboration avec les acteurs agricoles, Le premier impact de l’infrastructure sur peuvent participer aux procédures l’espace agricole est le prélèvement di- d’aménagement foncier qui visent à rect qu’elle opère. rendre plus cohérent le parcellaire des Le deuxième impact est le fait de exploitations. l’habitat et des zones d’activités qui se développent à sa suite. Enfin, le troisième impact est dû à la compensation des zones naturelles et habitats d’espèces protégées détruits par les autres développements. Cette re- constitution légitime d’espaces naturels diminue d’autant les espaces pouvant être valorisés par les activités agricoles. L’impact de ces compensations est plus fort dans les secteurs sans élevage.

62 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Protection des espaces agricoles, Enjeux-clés Le développement d’une économie quelle effectivité dans la planifica- L’espace agricole constitue la principale agricole territorialisée, impliquant plus tion ? réserve foncière au développement les acteurs non agricoles, facilite l’élabo- D’une manière générale, les Scot re- urbain et économique. Or, l’agriculture ration d’un projet partagé d’aménage- prennent tous le principe de protection est une activité économique directe- ment du territoire qui prend en compte des espaces agricoles. Cette volonté ment tributaire du foncier disponible et les spécificités agricoles. de protection est à l’œuvre à travers la qui nécessite, de surcroît, des capitaux À ces questions s’ajoutent celle des mé- densification prônée pour l’habitat. En importants. Les développements urbain canismes de compensation environne- revanche, elle a du mal à s’appliquer aux et économique, quand ils ne sont pas mentale. La mise en œuvre des mesures zones d’activités. La quantification du définis clairement dans leurs limites compensatoires méritent d’être menée besoin de développement économique spatiales, ne permettent pas aux agricul- à grande échelle. L’objectif est d’avoir un est peu aisée, tout autant que sa traduc- teurs d’anticiper les évolutions de leurs éventail le plus large possible dans le tion dans les PLU. Pour que se concré- conditions d’exploitation et d’organiser choix des parcelles qui vont accueillir les tise la volonté de protection des espaces leur production sur des espaces dont la compensations afin que les agriculteurs agricoles, il est nécessaire d’intégrer les pérennité agricole est garantie puissent flécher celles dont la transfor- acteurs agricoles du début à la fin du Ainsi, pour assurer sa viabilité et ses mation aura le moins de conséquences processus de planification afin d’en limi- investissements, l’activité agricole a be- pour leur activité. ter les impacts. Une fois un site de déve- soin d’avoir une stabilité et une lisibilité Au final, l’agriculture est plus impac- loppement choisi, il n’est pas trop tard de la stratégie de planification sur le long tée par les développements induits par pour réfléchir aux compensations et aux terme. Des choix politiques de planifica- l’infrastructure que par l’infrastructure réorganisations qui peuvent avoir lieu en tions, clairs et affirmés, balisent l’avenir elle-même. Préserver l’agriculture, c’est faveur de l’activité agricole impactée. des exploitations et contribuent à limiter tout aussi bien élaborer une stratégie la pression foncière sur l’espace agricole. globale de développement urbain, éco- Un retour attendu faible En parallèle, les stratégies écono- nomique et environnementale qu’inté- pour l’économie agricole miques agricoles, notamment les filières grer les acteurs agricoles à chaque étape Les retombées économiques attendues de commercialisation, parfois sans lien de ces processus pour étudier quelles sont globalement assez faibles. Par la au territoire, rendent plus délicate une sont les solutions les moins pénalisantes politique du 1 % paysage, certaines appropriation de ces enjeux par les ac- ou pouvant bénéficier à l’agriculture. exploitations peuvent bénéficier d’aides teurs locaux. à l’investissement, notamment dans la rénovation des abords de fermes, amé- liorant ainsi la qualité de l’accueil pour celles qui pratiquent de la vente directe. Parallèlement, la création de zones d’activités peut s’accompagner d’une volonté politique d’y installer des ateliers de transformations collectives pouvant bénéficier à la valorisation locale des productions animales. C’est la stratégie politique de développement agricole qui peut faire espérer des retombées posi- tives et non l’infrastructure elle-même.

Chantier A89 - Zone de compensation pour la biodiversité

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 63 64 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82

Synthèse

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 65 Un changement de représentation du territoire chez les acteurs locaux

Symboliquement, l’A89 marque un nouveau lien très fort entre les secteurs composant l’espace d’interface métropolitain, et notamment en « arrimant » le Roannais à l’agglomération lyonnaise. En ce sens, elle constitue un maillon de la construction métropolitaine dans le « grand ouest métropolitain ».

Ce sentiment de représentation ressort Ces attendus, en matière de compor- chez les différents acteurs locaux ren- tements de mobilité, sont justifiés par contrés. quatre types d’arguments : Selon eux, l’A89 connecte plutôt - la mauvaise connexion — provisoire — Lyon à Clermont-Ferrand et au-delà entre A89, A6 et la rocade est de Lyon à Bordeaux, qu’à Roanne. Le déca- (A46/A432), lage temporel de livraison de la mise - la saturation des infrastructures ac- à 2x2 voies de la RN82 entre Neulise tuelles (RN7, A6, tunnel de Fourvière, et Balbigny en 2016 vient, en quelque boulevard périphérique, etc.), sorte, souligner cette caractéristique. - le caractère dissuasif du péage sur l’A89 Il ressort également la vision d’une entre Tarare et La Tour-de-Salvagny, opportunité de connexion directe entre même si des formules d’abonnement Centre Loire et Lyon. pour navetteurs seront imaginées, Par conséquent, l’A89 était perçue - la mise en service quasi-simulta- localement, à quelques mois de sa mise née d’un tram-train entre Sain- Bel, en service, comme une infrastructure L’Arbresle, Lozanne et Lyon. En ce sens, permettant : la création de parcs-relais et de na- - de sécuriser et de fiabiliser les échanges vettes de rabattement sur les stations routiers entre Roanne et Lyon, en sup- de tram-train, ainsi que la réorganisa- primant le seuil du Pin Bouchain ; tion du réseau de transport départe- - d’accroître les attractivités économique mental du Rhône ont été conçus dans et résidentielle de Loire Centre ; l’optique de favoriser un report modal sur les transports collectifs des habi- - de développer des zones d’activités aux tants actuels ou attendus dans les sec- Olmes (côté rhodanien) et à Balbigny teurs de L’Arbresle et de Lozanne. (côté ligérien), avec l’espoir, plus ou moins affiché par certains acteurs- lo Pour les Roannais, au-delà du confor- caux, d’attirer des entreprises exogènes. tement et de la fiabilisation des services A l’inverse, beaucoup d’acteurs du terri- TER actuels entre Lyon, Tarare, Roanne et toire pressentent plutôt, sur ces secteurs, Clermont-Ferrand, la véritable alternative un phénomène prévisible de relocalisa- modale espérée réside dans la création tion et de développement d’entreprises de services intercités à grande vitesse sur déjà implantées localement. la LGV Paris/Orléans/Clermont-Ferrand/ Lyon. Attendue au mieux vers 2025, elle Par ailleurs, il apparaît assez claire- constituerait une opportunité historique ment que l’A89 ne devrait pas être très de rapprocher, en temps de parcours au attractive pour la mobilité quotidienne moins, Roanne de la capitale régionale des « navetteurs », actuels et/ou atten- (et de la capitale nationale). dus, résidant dans le secteur et allant tra- vailler à Lyon ou dans l’Ouest lyonnais.

66 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Enfin, certains professionnels du secteur du transport de marchandises s’inter- rogent sur l’attractivité du maillon de l’A89 pour le « grand transit ». Emprunter l’A89 ne serait pas nécessairement plus intéressant que de passer par l’A72 et l’A47 — malgré leurs encombrements quotidiens — notamment pour des liai- sons en direction des Alpes (A43) et du couloir Rhodanien (A7), voire même pour les zones d’activités de l’Est lyon- nais (A46). En effet, les péages sur l’A89, la réglementation de la traversée du tun- nel de Fourvière et du tronçon nord du périphérique lyonnais, et les détours supplémentaires à effectuer au sein de l’agglomération lyonnaise pour rejoindre les axes autoroutiers au sud et à l’est sont les arguments avancés. La nou- velle section de l’A89 trouve un intérêt surtout pour des trajets en direction de zones d’activités de l’Ouest lyonnais, et La diligence accidentée sur la montagne de Tarare (1828 - W. Turner) en direction des axes de Genève (A40) ou de l’axe Rhin-Rhône (A42-A39).

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 67 Une reconfiguration et une augmentation de l’offre d’espaces à vocation économique

Aujourd’hui, l’organisation économique du périmètre d’étude est inégale, entre concentration et dispersion des zones d’ac- tivités. La mise en service de l’A89 et la création de nouveaux sites d’accueil d’activité industrielle vont rebattre les cartes de l’offre actuelle d’espaces à vocation économique.

Le développement de la métropole Un enjeu de requalification et de ne se fait plus seulement à l’est renouvellement des sites existants Ce vaste espace de l’ouest rhodanien et Les différents projets de créations ou du centre et du nord du département de d’extensions de sites d’intérêt métro- la Loire apparaît, aujourd’hui, quelque politain qualitatifs (Smadeor, Balbigny, peu en retrait du développement écono- Lybertec), permettront une nouvelle mique métropolitain. attractivité du territoire et le feront réel- lement entrer dans le jeu métropolitain. Vers une réorganisation de l’offre Ces développements ne doivent pas se foncière et économique faire au détriment de l’existant. Il est important d’adopter une approche rai- Concentration vs. dispersion des sites sonnée afin de limiter la multiplication d’activités : qu’en disent les documents de friches industrielles et la concurrence réglementaires ? entre les sites. La plupart des documents d’orientation L’enjeu de la requalification et du et réglementaires des territoires concer- renouvellement des sites existants est nés par l’A89 (Scot en tête) convergent primordial. Plusieurs zones importantes sur plusieurs points. du territoire sont vieillissantes et enre- En effet, chacun acte la nécessité gistrent de la vacance, voire quelques de limiter et de maîtriser le dévelop- friches. Il serait judicieux de leur redon- pement des zones d’activités, notam- ner une attractivité en les requalifiant. ment en périphérie des agglomérations. D’autre part, les sites sont hiérarchisés Une complémentarité de et l’intervention publique concentrée positionnement économique sur quelques zones majeures de façon entre les sites métropolitains à trouver à créer des sites de qualité le long des En raison d’un positionnement écono- grandes infrastructures et conforter les mique proche, un risque de concurrence centralités existantes. entre les sites existe pour l’accueil de A l’inverse, la production de ZA de prospects exogènes, notamment si leur petite taille doit être limitée afin d’évi- commercialisation débute en même ter toute dispersion de l’activité, excepté temps. Une réflexion globale sur les po- à proximité des bourgs et en extension sitionnements économiques de chacun des ZA existantes. des sites métropolitains serait néces- saire. L’action de l’Aderly sur ces terri- toires sera, sans doute, facilitatrice. Les collaborations engagées entre les acteurs rhodaniens et ligériens seront également de nature à favoriser ces ré- flexions globales.

68 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 L’accueil des activités logistiques, L’accessibilité nouvelle du territoire joue une question en suspens nécessairement un rôle dans l’amélio- La logistique est la seule activité abordée ration de l’image et de l’attractivité éco- de manière spécifique dans les projets. nomique du périmètre d’étude. En lien En effet, si la plupart des sites entendent avec cette nouvelle attractivité, de nou- limiter cette activité en acceptant uni- velles activités pourraient se développer quement la logistique support aux acti- sur les territoires de l’espace d’intérêt vités industrielles (Bonvert), le site de métropolitain A89/RN82. Ainsi, le Grand Balbigny lui donne une place plus im- Roanne promeut une politique d’attrac- portante. tivité pour maintenir, et surtout, créer des emplois sur son territoire. Cette stra- La réflexion sur la logistique doit tégie porte tant sur l’ancrage des entre- s’engager à plus large échelle, de ma- prises endogènes que sur l’implantation nière concertée. La révision du Schéma d’entreprises exogènes. de cohérence logistique de la Rul per- mettra de reposer la question de la per- La position charnière du Roannais, tinence de l’implantation logistique à entre Lyon, Saint-Etienne et Clermont- l’ouest de l’agglomération lyonnaise. Ferrand est un atout. A terme, le terri- toire pourra jouir d’une accessibilité renforcée (A89, POCL) et d’un nouveau Un déplacement du centre de gravité statut de porte d’entrée nord-ouest de la métropolitain vers l’ouest ? région Rhône-Alpes. Un désenclavement progressif du Ainsi, ces deux infrastructures sont territoire roannais et de Loire Centre des opportunités majeures « en termes de rayonnement et de positionnement L’ouverture de l’A89 peut permettre métropolitain, d’ouverture territoriale, de désenclaver le territoire dans les de mobilité et d‘image pour le terri- faits, mais aussi dans l’imaginaire de la toire* ». La LGV POCL mettra Roanne à * Voir Pascal Bérion, population et des investisseurs. C’est vingt cinq minutes de Lyon et à une La construction d’une grande infrastructure de notamment le cas de Roanne. En effet, heure vingt/trente de Paris. Cette nou- transport et ses premiers effets territoriaux : pour accéder à cette agglomération velle donne devrait ouvrir de nouvelles le cas de l’autoroute A39, section de Dole à aujourd’hui, il faut emprunter une route perspectives à l’économie roannaise et Bourg-en-Bresse, peu fiable et peu sécurisante. L’A89 va aura un impact beaucoup plus fort que Géocarrefour, Vol. 77 n°1, 2002, p. 7-20 rendre cet accès plus facile et peut-être celui créé par l’arrivée de l’A89. Un déve- permettre le développement de rela- loppement plus important, notamment tions nouvelles avec les agglomérations tertiaire pourra être envisagé. Les friches alentour, notamment Lyon. présentes dans le cœur de l’aggloméra- tion, marqueurs du passé industriel de Roanne, sont autant d’opportunités pour développer, à l’avenir, des programmes mixtes de logements, de commerces et de bureaux dans le centre-ville, en parti- culier à proximité de la gare.

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 69 Une nouvelle attractivité des territoires L’Ouest de l’agglomération lyonnaise, à dominante rurale une zone dynamique L’autoroute A89 va inévitablement Cette nouvelle dynamique va béné- conforter le rayonnement des territoires ficier au Pôle économique ouest et aux jouxtant l’infrastructure (Loire Centre, EPCI de l’Ouest lyonnais. Ces territoires Pays de Tarare, notamment). Cette constituent déjà des polarités écono- infrastructure va avoir un effet très fort miques majeures aux portes de l’agglo- en termes de représentations mentales mération lyonnaise. Le Pôle économique pour les investisseurs et les entreprises. ouest est, en effet, l’un des six pôles ter- Il conviendrait d’accompagner cette tiaires majeurs du Grand Lyon (avec la attractivité nouvelle, en favorisant le dé- Part-Dieu, Confluence, Gerland, Carré de veloppement qualitatif des espaces d’ac- Soie et le Parc technologique de Porte tivités et le renouvellement des zones des Alpes). Ces polarités économiques existantes, essentiellement au cœur des conforteront, demain, sa place parmi les pôles urbains. principaux espaces économiques d’inté- rêt métropolitain.

70 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Une nécessaire réflexion sur un projet Vers la recherche et la mise en place global d’une gouvernance de projet En préalable à toute analyse, il convient Une nouvelle infrastructure autoroutière de déconstruire le « mythe de l’auto- apporte de nouvelles perspectives de route ». En effet, une autoroute ne développement et de mobilité. génère pas le développement mais le L’amélioration de l’offre de trans- favorise, et met en concurrence les ter- port est incontestablement un atout ritoires desservis, d’où la nécessité de pour le développement économique du penser un projet territorial structuré. territoire, même s’il ne peut être préci- Or, aujourd’hui, les projets foisonnent semment quantifié. En effet, la création sur les territoires directement concernés d’une autoroute apporte un nouveau par l’A89, projets ambitieux, aux posi- potentiel d’attractivité aux territoires tionnements économiques proches. proches de l’échangeur et des diffuseurs. Dans une logique de développement Toutefois, la réalisation de nouvelles ZA durable et de recherche de sites de qua- ne se fera probablement pas toujours à lité, la concentration de certaines activi- proximité de l’infrastructure. L’exemple tés, sur quelques sites stratégiques bien de l’A39 entre Dole et Bourg-en-Bresse desservis et de qualité, est à favoriser. montre que, certes, les plus grandes zones se sont développées à proximité Un morcellement territorial qui peut de l’autoroute, mais que de nombreux nuire au développement économique sites de moindre importance ont vu le Le vaste espace d’interface métropoli- jour en raison de la concurrence entre tain A89/RN82 s’avère très morcelé ins- les communes et les intercommunalités. titutionnellement (deux départements, Pour éviter une dispersion des projets, six Scot et treize EPCI). Ce morcellement et donc une concurrence inutile entre territorial est de nature à favoriser les les territoires desservis par l’A89, une projets économiques globaux et com- gouvernance de projet pourrait être uti- plémentaires. Des initiatives de coopé- lement mise en place. ration ont été engagées à l’instar de la Ainsi, la recherche de cohérence revêt Convention territoire partenaire (CTP) un intérêt capital sur le périmètre d’étude, entre le Grand Roanne, les villes de tout comme une planification dans le Tarare et de L’Arbresle et le Grand Lyon, temps de la réalisation des projets. ou bien de la constitution d’un Syndicat mixte d’étude pour la future zone d’acti- vités Smadeor. Ce dernier réunit, outre le département du Rhône et la CCI de Lyon, pas moins de sept EPCI. Néanmoins, ces initiatives ponctuelles n’ont pas encore permis une réflexion globale à l’échelle du grand ouest métropolitain.

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 71 L’A89, outil de revitalisation économique

L’A89 va avoir un effet psychologique certain sur le compor- tement des acteurs et sur leur manière de considérer les ter- ritoires. Certains de ces territoires (Roanne, Tarare) sont en déclin. D’autres connaissent des difficultés liées à la muta- tion de leur tissu industriel « traditionnel ». L’A89 est sus- ceptible de favoriser un renouveau économique à l’ouest de l’aire métropolitaine lyonnaise.

Des projets de sites d’activités qui L’enjeu de la requalification et du accompagneront cette dynamique renouvellement des sites existants En parallèle de l’arrivée de l’A89, de Pour éviter un « effet aspirateur » des nombreux projets de création ou d’ex- nouvelles zones par rapport aux sites tension de sites d’activités ont été recen- existants parfois vieillissants et obso- sés (Smadeor, Balbigny, Font de l’Or, Bas lètes, il conviendra de requalifier ces der- de Rhins, Bonvert). Ces projets permet- niers et d’assurer leur renouvellement tront à ces territoires de proposer une qui peut s’accompagner d’une mutation nouvelle offre de qualité aux entreprises fonctionnelle. Les sites anciens à voca- exogènes ou endogènes susceptibles de tion industrielle, implantés en centre- s’implanter ou de se développer sur ce ville, peuvent, par exemple, muter vers territoire. l’accueil de fonctions plus tertiaires. Ces actions sur les sites existants permet- Une gouvernance territoriale traient ainsi de maintenir leur attracti- à construire vité par rapport à la nouvelle offre qui se crée. Ces nombreux projets, aux positionne- ments économiques proches, seront potentiellement concurrents pour des La nécessaire desserte en transports prospects exogènes cherchant une collectifs des sites d’intérêt implantation nouvelle dans l’ouest de métropolitain l’aire métropolitaine lyonnaise. Cette Dans le cadre des projets de création ou concurrence est, malgré tout, à relativi- d’extension de sites d’activités, la ques- ser car la demande exogène reste mi- tion de leur desserte en transports col- noritaire dans le cadre de tels projets ; lectifs devra être étudiée, afin de limiter mais elle entraîne souvent et plus grave les trajets domicile-travail en voiture et de fonds publics. Pour éviter une trop de faciliter l’accès à ces sites pour tous forte concurrence, gérer dans le temps les actifs du bassin de vie. la commercialisation de ces espaces et jouer sur leur complémentarité, une gouvernance est à inventer entre EPCI, Scot, départements et agences de déve- loppement économique.

72 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Quelle stratégie d’accueil Cette proximité, tant géographique que Loire. L’A89 peut donner une nouvelle de la logistique ? de positionnement économique, plaide attractivité économique au territoire et L’accueil de la logistique, dans l’ouest pour le développement de coopération en faire une réelle polarité économique de l’aire métropolitaine lyonnaise, se entre les territoires du Grand Lyon et demain. L’enjeu principal est d’affiner pose dans un contexte de raréfaction les territoires voisins de la CCPA et de le positionnement économique de ces de grands tènements fonciers suscep- la CCVL. nouvelles zones, afin qu’elles soient tibles d’accueillir cette activité dans l’aire La mise en service du tram-train de complémentaires entre elles et avec les métropolitaine lyonnaise. Différents l’Ouest lyonnais et le tronçon gratuit de sites roannais en particulier. types de logistique coexistent et ont des l’A89 entre L’Arbresle et l’agglomération La zone de Balbigny est excellem- impacts territoriaux différenciés. La révi- lyonnaise renforceront encore cette ment reliée aux agglomérations lyon- sion en cours du Schéma de cohérence proximité. naise, clermontoise, stéphanoise et logistique de la Région urbaine de Lyon L’offre de bureaux dans le Pôle roannaise, dotée potentiellement d’un est l’occasion de se poser la question de économique ouest du Grand Lyon et embranchement fer. L’accueil d’activités l’accueil de la logistique dans ces terri- l’offre foncière économique des EPCI logistiques sur cette zone pourrait être toires. Certains sites d’activités actuels de l’Ouest lyonnais sont importantes. étudié. ou en projet affichent des caractéris- Après la fin de la commercialisation de tiques susceptibles d’accueillir ce type La Ponchonnière à Savigny/Sain-Bel L’agglomération roannaise d’activités (logistique support de l’acti- et des zones de la CCVL (Les Lats et vité industrielle notamment). Les Andres), le développement se réali- L’A89 peut être une belle opportunité sera un peu plus à l’ouest sur le secteur pour l’agglomération roannaise, mais les Des stratégies de développement Smadeor. Dans le Grand Lyon, après la projets de sites nouveaux, à proximité de filières communes à construire commercialisation du Parc du Puy d’Or à des diffuseurs de l’infrastructure, vien- dront, demain, concurrencer les sites En parallèle des actions et des enjeux de Limonest, les opportunités foncières se feront plus rares. roannais. Pour maintenir leur attractivité, coopération sur les espaces d’activités, l’enjeu sera donc de conserver, voire le diagnostic économique a montré Au-delà des questions de coopéra- de développer une offre de services et les spécificités sectorielles proches tion économique, l’enjeu est de favoriser une qualité paysagère haut de gamme d’un territoire à l’autre. Malgré un la requalification et la densification des et d’affiner une stratégie marketing pour certain déclin, l’industrie textile reste espaces d’activités actuels, et d’amélio- la commercialisation de ces espaces. encore ancrée dans le territoire et se rer leur desserte en transports collectifs. Le second enjeu est le renouvellement renouvelle via, notamment, le pôle de des anciens sites industriels en cœur compétitivité Techtera. Les industries d’agglomération, afin de requalifier les agro-alimentaires et du bois (éco- Le bassin de Tarare espaces et de développer de nouveaux construction, énergie) sont également Pour ce territoire, l’enjeu est triple : produits immobiliers, plus mixtes et ter- une spécificité et un atout. Dans le cadre tiaires. A très long terme, le passage de - assurer une excellente intégration des projets de nouveaux sites d’activités, la LGV POCL par Roanne pourrait avoir paysagère et environnementale aux la plupart d’entre eux mettent en avant un véritable effet accélérateur de déve- futures zones Actival/« Smadeor », ces spécificités, comme des prospects loppement pour l’agglomération. potentiels. Afin d’éviter, là encore, une - choisir un positionnement écono- concurrence stérile, des partenariats mique complémentaire de l’existant, Les territoires d’interstice sont à nouer entre les territoires, en et, à terme, réfléchir à sa desserte en lien avec les pôles de compétitivité, transports collectifs ; Pour les territoires plus éloignés de clusters et pôles d’excellence rurale de l’A89 (Communautés de communes - favoriser la requalification et le re- Rhône-Alpes, pour en faire le ou un des Amplepuis-Thizy, Monts du Lyonnais…), nouvellement des sites existants, en territoires d’ancrage de ces filières en l’enjeu sera de maintenir des espaces particulier ceux localisés dans ou à Rhône-Alpes. d’activités de qualité, à haut niveau de proximité du centre-ville de Tarare ; ce services, afin de conserver leur attracti- renouvellement peut s’accompagner vité et d’éviter un « effet aspirateur » des d’une mutation fonctionnelle, vers l’ac- Cinq grands secteurs à enjeux sites créés à proximité de l’infrastructure. cueil de fonctions tertiaires, cohérentes L’ouest de l’agglomération lyonnaise en termes de cohabitation avec le tissu Le diagnostic économique a montré résidentiel. le grand dynamisme économique des territoires de l’ouest de l’aggloméra- tion lyonnaise (Ouest du Grand Lyon, Le territoire Balbigny-Feurs Communauté de communes du Pays L’arrivée de l’A89 et les projets de créa- de L’Arbresle et Communauté de com- tion de nouvelles zones d’activités munes des Vallons du Lyonnais). Cette (Balbigny et Font de l’Or) vont modifier forte croissance a été tirée notamment le paysage économique de Loire Centre par le développement du tertiaire et des et de l’ensemble du département de la industries à haute valeur ajoutée (bio- technologies et pharmacie).

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 73 Les défis majeurs à relever

Le lien de causalité entre nouvelle autoroute (ou nouveau tronçon autoroutier) et développement (économique) local n’a pas toujours été évident et n’a jamais été prouvé scientifiquement. L’autoroute n’est pas un vecteur spontané de développement économique.

Vers une nouvelle image Ainsi, peut-on espérer une reprise éco- des territoires de l’A89 demain, nomique progressive mais différenciée pour une meilleure notoriété des territoires ligériens, reprise qui pour- après-demain… rait s’accélérer via la mise en place de *Autoroutes, activités et territoires : propositions Plusieurs équipes de chercheurs spécia- la ligne à grande vitesse Paris/Orléans/ Clermont-Ferrand/Lyon (LGV POCL). méthodologiques pour évaluer l’impact de lisés en économie des transports et en Attendue, au mieux, vers 2025, elle l’autoroute sur la spatialisation des activités, 6es géographie-aménagement, intervenant constituerait une opportunité historique Rencontres de Théo Quant, Besançon, en qualité d’acteurs neutres et objectifs, de rapprocher, en temps de parcours, la février 2003, 10 p. sont arrivées à la conclusion qu’il n’existe pas de lien de causalité entre une auto- région de Roanne de la capitale rhônal- On peut également citer : Autoroutes, acteurs et route et le développement économique pine, mais aussi de la capitale française. dynamiques territoriales ; Géocarrefour des territoires qu’elle dessert. Ainsi (Revue de Géographie de Lyon), Lyon, peut-on citer les travaux de l’UMR 6049 Un nécessaire changement d’échelle volume 77, n°1, 2002, 112 p. ThéMA CNRS, Université de Franche- pour une nouvelle donne économique Comté (E. FAIVRE), qui démontrent, no- tamment par la mise en place d’un cadre L’attente d’un développement écono- théorique, que « la simple recherche de mique, lié au désenclavement induit modifications spatiales des localisations par l’A89, ressort chez certains acteurs d’activités provoquées par l’autoroute locaux rencontrés dans le cadre de ce ne suffit plus. Il convient désormais de diagnostic. comprendre comment les mécanismes En effet, l’A89 connecte aussi – et qui engendrent ces transformations surtout – Lyon sur Clermont-Ferrand et, territoriales fonctionnent et d’où ils au-delà, Bordeaux, davantage que sur viennent »*. Roanne. Le décalage temporel de livrai- Ces conclusions sont similaires à son de la mise à 2x2 voies de la RN82 celles de chercheurs intégrés dans entre Neulise et Balbigny, prévu pour les observatoires autoroutiers, tels 2016, souligne cette vocation première ceux de l’A20, de l’A64 mais aussi de de l’infrastructure. l’A89 (entre Bordeaux et Clermont- Après avoir toujours été tournées Ferrand). La communauté scientifique vers Paris, les régions industrielles auver- est unanime, donc, sur ce rapport gnates de Thiers et de Clermont-Ferrand ambivalent « autoroute – dévelop- devraient davantage s’intéresser à Lyon. pement économique ». En matière d’élaboration de projets de Cependant, l’ouverture de l’A89 va territoire (à dominante économique, avoir un réel effet symbolique/psycho- voire touristique), un couple Clermont- logique pour le développement écono- Ferrand/Lyon peut se constituer et ainsi mique et l’attractivité des territoires de permettre à la seconde de se tourner l’A89. Certains de ces territoires sont davantage vers l’ouest ; une direction en déclin économique et connaissent, cardinale jusqu’alors négligée, en par- aujourd’hui, des difficultés liées à la tie en raison d’une géographie contrai- mutation de leur tissu industriel « tradi- gnante et d’une distance-temps trop tionnel ». L’A89 est susceptible de géné- importante. rer un réel regain d’attractivité. L’A89 Les prochaines décennies semblent marque un nouveau lien physique entre donc constituer un rendez-vous impor- les secteurs de l’ouest métropolitain, tant pour le « grand ouest » métropo- notamment en « arrimant » le roannais litain. Un changement d’image d’un à l’agglomération lyonnaise. L’infrastruc- territoire auparavant regardé comme ture constitue un maillon physique de enclavé est probable. Ce changement la construction métropolitaine dans le d’image entraînera une nouvelle noto- « grand ouest métropolitain ». riété (ou de réputation) au long terme.

74 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Un territoire qui jouera dans les équilibres métropolitains

L’arrivée de l’A89 dans le « grand ouest » métropolitain devrait jouer un rôle important en matière de recomposition des équilibres territoriaux.

Deux certitudes : - les stratégies de déplacements des ménages ne seront pas celles annon- cées dans les modèles de trafics ; - l’A89 va constituer un formidable mo- teur de périurbanisation et cette réalité doit interpeller les collectivités dans le cadre de leurs politiques d’aména- gement du territoire, tant à l’échelle des petits bassins de vie locaux qu’à l’échelle de l’inter-Scot. En matière de développement éco- nomique, la mise en place de projets communs – c’est-à-dire entre territoires pertinents (et non concurrents) – est susceptible de renforcer l’appareil pro- ductif de l’ouest métropolitain. L’acti- vité logistique, enjeu économique par excellence pour la métropole lyonnaise, devrait être au cœur des coopérations. Le renforcement des collaborations entre communes et intercommunalités semble être une priorité. La mise en place d’un contrat d’axe ou d’un contrat territorial de développement entre les EPCI bordant l’infrastructure pourrait être une solution intéressante. Ce contrat pourrait associer ASF pour promouvoir une politique intermodale de déplacement. Il pourrait permettre de coordonner les actions en matière de développement économique, notam- ment sur le positionnement et la pro- grammation des projets de nouvelles zones. Il conviendrait de renforcer les par- tenariats entre les producteurs du droit des sols et les promoteurs-aménageurs- gestionnaires afin de maîtriser les pro- cessus d’urbanisation selon des coo- pérations à statut public-privé, la pla- nification réglementaire non associée à l’urbanisme de projet ayant montré, depuis longtemps, ses limites. La mise en place d’un outil de veille et de prospective sera tout autant incon- tournable afin de mieux connaître et de mieux anticiper les évolutions des ter- ritoires. Un observatoire pérenne est à imaginer. Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 75 76 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82

Annexes

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 77 Les sites d’activités d’intérêt métropolitain : fiches d’identité et analyse

L’objectif de ces annexes est d’analyser, plus précisément, l’offre des sites d’intérêt métropolitain. Pour ce faire, des fiches d’identité ont été réalisées pour chacun.

Enjeux et perspectives Chiffres-clés L’Île Porte (Communauté d’agglomé- ration de Villefranche-sur-Saône) Les enjeux du site de l’Île Porte sont les Située à la sortie du diffuseur nord de suivants : l’agglomération de Villefranche-sur- L’Ile de Porte - l’accessibilité : il est nécessaire d’amé- Saône, sur la commune d’Arnas, la zone liorer la desserte du site hors véhicule Surface de 50 hectares d’activités de l’Île Porte permet d’ac- personnel en développant l’offre de Positionnement économique : site mixte croître considérablement l’offre en fon- transport en commun pour les salariés ; (industrie, commerce) cier économique du Beaujolais. Le site se compose de plusieurs entités : - la qualité du site : un travail sur la qua- Portage : société d’aménagement lité environnementale, architecturale et d’économie mixte l’Île Porte - une zone d’activités économique in- paysagère du site est indis-pensable du dustrielle et artisanale de 25 hectares fait de sa position près de l’A6 et en sur la zone de l’Epie en vitrine est de porte d’entrée nord de l’agglomération l’A6 ; caladoise ; - une zone abritant commerces, hôtel-le- - le positionnement économique, de fa- rie et restauration de 25 hectares sur le çon à éviter une trop forte concurrence site de l’Ave Maria/Porte du Beaujolais. avec les autres sites projetés des terri- Ce site bénéficie d’une bonne acces- toires voisins, mais aussi à plus large sibilité : proximité directe à l’A6, à qua- échelle. rante minutes de l’aéroport, quatre minutes de la gare de Villefranche-sur- Saône et deux minutes du port. Pour autant, actuellement, il n’y a aucune desserte en transport en commun.

78 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 La zone bénéficie de plusieurs atouts : ZA de Bonvert (Communauté Chiffres-clés d’agglomération du Grand Roanne) - une bonne accessibilité multi-modale : Situé au nord de l’agglomération roan- embranchement ferroviaire (malgré une naise, sur la commune de Mably à proxi- remise en service complexe), RD39, mité de la RN7, le Parc de Bonvert fait RN7 à deux kilomètres qui permet la ZA de Bonvert partie des parcs labellisés du départe- liaison à l’A89 et donc à Lyon, desserte 84 ha de surfaces totales existantes ment de la Loire (avec Balbigny, Font en bus depuis le centre-ville de Roanne, de l’Or et Bas de Rhins). Il accompagne accès à l’A72/A89 (Clermont-Ferrand/ 45 ha de surfaces projetées : la dynamique créée autour des filières Saint-Etienne) ; • 4,6 ha disponibles immédiatement, d’excellence (textile, construction méca- - des services aux entreprises et aux sala- • 20 ha à court terme (1-3 ans), nique, déconstruction, agroalimentaire, riés à proximité : crèche et restaurants • 20 ha à moyen terme (3-10 ans) éco-industrie). à un kilomètre de Mably ; formation 29 établissements (2009) Destinée, à terme, à accueillir des supérieure, équipement commercial et 205 emplois salariés privés (2009) activités logistiques et des projets in- services, hôpital, logements à dix mi- dustriels lourds, la ZAIN abrite essen- nutes de Roanne, couverture très haut 15 euros/m² tiellement des petits établissements débit, etc. Positionnement économique : site mixte industriels spécialisés dans l’indus- (industrie (textile, agroalimentaire, industrie trie textile et papier (Lion Enveloppes, Enjeux et perspectives des biens d’équipement et des biens Manufacture roannaise d’enveloppes, intermédiaires), éco-industrie, logistique par exemple). Il s’agira de : support, déconstruction) La viabilisation des lots, de 3 à - jouer la carte de la multimodalité, no- Portage : syndicat mixte ZAIN Loire Nord 15 hectares, pour accueillir la logis- tamment pour la logistique ; associant le département de la Loire, tique support, s’effectuera au premier - s’inscrire en complémentarité avec les semestre 2013. autres sites majeurs de la Loire, mais Grand Roanne Agglomération aussi à plus large échelle ; et la Communauté de communes du Pays de Perreux - porter une attention particulière à la qualité de la zone en raison de l’intérêt agricole, paysager, faunistique et floris- tique du site. Une charte qualité encadre la réalisa- tion de la zone.

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 79 Lybertec Ce site jouit d’atouts indéniables : Chiffres-clés (Belleville, hors périmètre d’étude) - un paysage remarquable au pied du Situé sur trois communes (Belleville, Mont Brouilly ; Charentay et Saint-Georges-de-Reneins), - une offre foncière diversifiée Lybertec est l’un des trois grands projets Lybertec (de 5 000 m² à 2 ha) ; de pôles d’activités du Beaujolais. Il est Surface de175 ha géré par le syndicat mixte Lybertec, créé - une bonne desserte multimodale : à 1 établissement (Hartmann) pour l’occasion, également maître d’ou- deux minutes de l’autoroute A6, qua- rante minutes de l’aéroport de Lyon- 140 emplois salariés privés vrage du projet, propriétaire du foncier et aménageur. Saint Exupéry, deux minutes de la gare Positionnement économique : site mixte de Belleville, vingt minutes de la gare D’une superficie de 175 hectares, le (industrie, tertiaire) TGV Mâcon-Loché et quinze minutes site est dédié à l’accueil d’entreprises à du port ; Portage : syndicat mixte Lybertec fort potentiel industriel et tertiaire sou- (CCI de Villefranche-su-Saône, cieuses de leur image. Bénéficiant de la - un pôle de services mutualisé pour les Communautés de communes du Beaujolais- proximité de grandes références de la entreprises et les salariés ; Val de Saône, Beaujolais Vauxonne formation (Ecam, ENTPE, Insa, etc.), le - la certification ISO 14 001* pour la et du Rhône) parc Lybertec s’est naturellement ouvert conception, l’aménagement, l’accueil aux secteurs de l’industrie scientifique, et l’implantation des entreprises. comme la santé et l’agro-alimentaire.

Lybertec entend jouer la carte de Enjeux et perspectives la qualité architecturale, paysagère et * Norme qui concerne le management environnementale avec, notamment, un Une attention particulière doit être et environnemental. Elle repose sur le principe aménagement éco-conçu, un éclairage sera portée : d’amélioration continue de la performance basse consommation et le respect de - à l’accessibilité : aucune desserte en environnementale par la maîtrise des impacts la biodiversité (trames verte et bleue, transport en commun n’existe pour liés à l’activité de l’entreprise. noues paysagères). l’heure, malgré la réalisation de voies Une première entreprise s’est déjà sécurisées pour les piétons et cyclistes ; implantée en 2010. Il s’agit d’Hartmann, - à la qualité : paysagère sur le site, mais spécialiste des produits médicamen- aussi au niveau de l’interface avec teux, qui a installé son site de logistique l’espace rural ; urbaine au niveau de la et d’assemblage de kits sur 11 hectares coupure avec le sud de Belleville ; en- et accueille 140 salariés. Une Zac est vironnementale, notamment au niveau en cours de création sur une première de la gestion de la ressource en eau. tranche de 44 hectares. Les fouilles ar- chéologiques sont en cours et les ventes de terrains pourraient démarrer en 2013.

80 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Le pôle économique ouest Enjeux et perspectives Chiffres-clés (Ouest Nord) Le pôle économique ouest doit faire Le pôle économique ouest, situé sur face aux problèmes suivants : quatre communes (Limonest, Ecully, - l’accessibilité : le pôle est relative- Dardilly et Champagne-au-Mont-d’Or) ment éloigné de l’aéroport Lyon- Pôle économique ouest et traversé par l’A6, est un site tertiaire Saint Exupéry et des deux gares TGV Surface de 464 ha majeur du Grand Lyon. A une dizaine de (Perrache, Part-Dieu). Sa desserte en kilomètres de Lyon, il offre des poten- transport en commun est encore insuf- 1 560 établissements tialités résidentielles pour ses salariés fisante malgré la présence de nom- 23 840 emplois salariés privés et un cadre de travail de qualité grâce à breux salariés et étudiants ; « l’écrin de verdure » qui l’entoure. Positionnement économique : tertiaire - a rareté du foncier qui nécessite des (informatique, activités financières Il est composé de la principale polari- opérations importantes de densi- et d’assurance, ingénierie) té commerciale de l’ouest de l’agglomé- fication et de renouvellement des ration (centre commercial de la Porte sites existants. Cette rareté foncière de Lyon) au nord, d’un pôle d’ensei- fait apparaître une nouvelle concur- gnement supérieur et de recherche au rence : celle des territoires voisins qui sud qui abrite plusieurs grandes écoles disposent de fonciers. Néanmoins, de renom : EM Lyon, Ecole centrale de quelques réserves foncières sont Lyon, Itech, etc. encore disponibles et utilisables. En témoigne le Parc du Puy d’Or sur 13 hectares, à Limonest, dont la com- mercialisation a démarré début 2011. Le projet de rapprochement de l’Ecole centrale et de l’EM Lyon, dit « Yin Yang », et qui a permis aux deux établis- sements de rester sur le site, entend jouer la carte de l’excellence. La création d’IDE School (Innovation, design, entre- preneuriat), qui délivrera des diplômes de manager/innovateur et d’ingénieur/ entrepreneur mixant des étudiants des deux écoles, renforcera l’image et la vo- cation tertiaire du pôle.

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 81 Chiffres-clés Acti Val/Smadeor (Communauté de Enjeux et perspectives communes du Pays de Tarare Le principal enjeu du site réside dans et Communauté de communes la recherche d’une complémentarité du Pays de L’Arbresle) de positionnement économique à deux Acti Val/Smadeor Le Syndicat mixte d’études pour l’amé- échelles : Première Zac d’une trentaine d’hectares : nagement et le développement écono- - avec les autres projets d’intérêt mique de l’ouest rhodanien (Smadeor) Acti Val (projet Smadeor) métropolitain, notamment ceux du s’est constitué, en mars 2010, pour Périmètre d’étude : 200 ha Beaujolais (Île Porte, Lybertec) et, de réfléchir à la mise en place d’une zone façon moins prioritaire, avec les sites 120-130 ha environ d’activités majeure autour du diffuseur ligériens et lyonnais ; de surface économique projetée à l’étude de l’A89 sur Les Olmes. - avec le bassin de Tarare et de L’Arbresle. Positionnement économique : En effet, le Scot y prévoit l’implanta- À ces enjeux de positionnement, site mixte à dominante industrielle tion d’une ZA de 120 à 130 hectares. s’ajoute la nécessaire prise en compte Portage : Smadeor Une première section est d’ores des enjeux de renouvellement et de (Conseil général du Rhône, sept et déjà en cours de réalisation avec la recyclage fonciers des sites existants, création d’une Zac pour un parc d’acti- communautés de communes, CCI de Lyon, action qui doit aller de pair avec le déve- vités économiques sur les communes Chambre d’agriculture du Rhône) loppement de ce nouveau site vitrine. des Olmes et de Saint-Romain-de- Popey (projet Acti Val). Ce projet, d’une trentaine d’hectares, est porté par la Communauté de communes du Pays de Tarare. Ce futur site devrait accueillir principalement des activités artisanales et industrielles. Sa commercialisation devrait démarrer prochainement. Le grand projet de zone est au- jourd’hui à l’étude. En bordure de l’A89 et au droit du diffuseur de Tarare est, le site jouit d’une excellente accessibilité et d’un effet vitrine qui oblige à porter une attention particulière à la qualité architecturale et paysagère du site. Cet impératif est renforcé par le cadre natu- rel et paysager dans lequel s’inscrira la future zone. Autre atout de taille : la proximité de l’agglomération lyonnaise et donc la possibilité de bénéficier de sa dynamique, de son marché et du des- serrement des activités lyonnaises vers l’ouest.

82 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Une première entreprise a déjà prévu Font de l’Or (Communauté de com- Chiffres-clés munes de Feurs-en-Forez) de s’installer sur 10 hectares du site : Focalia (production de granulés bois, Située sur un emplacement stratégique plate-forme de production de copeaux au sud de l’échangeur autoroutier de de bois, centrale de cogénération). l’A72 et à proximité de la future A89, la ZA Font de l’Or Cette entreprise a été retenue par la zone du Font de l’Or est en discussion Commission de régulation des énergies Surface de 50 ha depuis 1991. Elle doit, à terme, accueillir dans le cadre du Grenelle de l’environ- dont 10 commercialisables en 2014 de grandes entreprises pourvoyeuses nement. d’emplois permettant de donner au ter- et 40 ha disponibles à long terme ritoire un nouveau dynamisme écono- Positionnement économique : site mixte mique. Enjeux et perspectives (industrie, artisanat) La Communauté de communes Plusieurs aspects devront être étudiés : Portage : syndicat mixte ZAIN A89-Loire de Feurs-en-Forez travaille avec la - l’accessibilité, en particulier s’agissant Centre associant le Département de la Loire Société d’équipement du départe- de la desserte en transport en com- (40 %), les Communautés de communes ment de la Loire (SEDL) pour l’aména- mun ; de Balbigny (27 %), de Feurs-en-Forez gement de la zone. Le 30 septembre (27 %) et des Collines du Matin (6 %) 2009, le dossier de création de Zac a - la qualité architecturale, paysagère et été approuvé. Le syndicat mixte ZAIN environnementale du site, notam-ment (Zone d’activité d’intérêt national- en raison de sa situation en vitrine de label du CG42 et d’Adel 42) A89-Loire l’autoroute. Centre porte l’aménagement, la com- Une charte qualité encadre la réalisa- mercialisation, la gestion et le dévelop- tion de la zone. pement de la zone. A l’heure actuelle, une première répartition des activités sur la zone est envisagée ainsi : - au nord, une parcelle d’un hectare dé- diée aux services aux entreprises et aux salariés ; - au centre, six parcelles de 0,7 à 1,1 hec- tare pour des entreprises industrielles et artisanales ; - au sud, une parcelle de 10 hectares (dont 8,3 commercialisables) pour des activités industrielles importantes.

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 83 ZA de Balbigny (Communauté Enjeux et perspectives Chiffres-clés de communes de Balbigny) - la desserte en transport en commun A la croisée de l’A89 et de la RN82, à est importante ; deux kilomètres au nord de Balbigny, - la qualité et les aménités du site ZA de Balbigny cette ZAIN a pour objectif affiché de cap- doivent être pensées du fait de sa loca- ter les entreprises recherchant la proxi- Surface de 78 hectares lisation en vitrine de l’autoroute et de mité de l’agglomération lyonnaise et les dont 50 commercialisables la volonté d’attirer des entreprises sou- infrastructures de transport, mais aussi d’ici trois à dix ans sur un périmètre global cieuses de leur image et de leur envi- un cadre de vie agréable et des savoir- ronnement. Prix de commercialisation à l’étude faire industriels. Une charte qualité encadre la réalisa- Positionnement économique : site mixte Initialement, une Zone d’aménage- tion de la zone. (hôtellerie, tertiaire, petite activité, ment différé (Zad) a été mise en place industrie, logistique) (2006-2008) sur 459 hectares afin d’évi- ter une flambée des prix du foncier et Portage : syndicat mixte ZAIN A89- de permettre un droit de préemption à Loire Centre associant le département la communauté de communes. Suite à de la Loire (40 %), la Communauté de l’intervention du syndicat mixte ZAIN- communes de Balbigny (27 %), A89-Loire Centre, une procédure de Zac la Communauté de communes de Feurs- a été lancée. en-Forez (27 %), la Communauté de La zone se composera de cinq sec- communes des Collines du Matin (6 %) teurs aux types d’activités différents. Les principes d’aménagement sont les sui- vants : - une organisation autour de la RD1082 pour une desserte optimale de chaque secteur avec un embran-chement fer possible au sud ; - une diversité des usages : hôtellerie, tertiaire, petite activité, industrie, logis- tique ; - une limitation de l’étalement avec un accent mis sur la densification des constructions ; - la mise en place d’une démarche de développement durable intégrant les enjeux environnementaux et paysa- gers.

84 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 ZA de Bas de Rhins (Communauté de Enjeux et perspectives Chiffres-clés comunes du Pays de Perreux) Plusieurs points restent à éclaircir : Situé dans la plaine du Rhins, le parc - la desserte en transports collectifs pour d’activités Bas de Rhins bénéficie d’une les salariés en raison de la localisation bonne desserte routière et entend res- de la zone hors du tissu urbain ; ZA Bas de Rhins pecter la qualité paysagère du site. Il Surface de 39 ha au total prolonge la zone des Berges du Rhins - le demi-diffuseur devra être transformé dont 18 commercialisables à court terme située à Parigny. en diffuseur complet pour permettre la desserte de la zone par la RN7 ; (un à trois ans) Implantée sur la commune de Notre- et une vingtaine pour une aire de services. Dame-de-Boisset, à l’entrée sud-est de - le positionnement du site à définir en l’agglomération roannaise, cette ZAIN complémentarité avec les autres sites Positionnement économique : non défini est la zone roannaise la plus au sud, per- du territoire, notamment des autres Portage : syndicat mixte ZAIN Loire Nord mettant ainsi une ouverture sur les ag- ZAIN (Balbigny, Bonvert, Font de l’Or) (Conseil général de la Loire, Grand Roanne qui sont géographiquement proches ; glomérations lyonnaise et stéphanoise. Agglomération, Communauté de communes En effet, son emplacement est straté- - le site étant en vitrine, en bordure de du Pays de Perreux) gique : le long d’une 2X2 voies reliant la RN7, une attention particulière sera Roanne à l’A89, et donc aux autres pôles portée à la qualité et aux aménités de urbains et économiques du secteur. la zone. La collectivité maîtrise plus de la Une charte qualité encadre la réalisa- moitié du foncier. Les premiers équipe- tion de la zone. ments devraient être réalisés en 2014. La vocation et la qualité de la zone sont traitées par le Syndicat mixte ZAIN Loire Nord. L’implantation d’une aire de services est à l’étude mais bloque finan- cièrement.

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 85 Les sites d’activités majeurs actuels et en projet de l’EIM A89/RN82

86 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 87 88 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82 Table des illustrations

Périmètre d’analyse de l’espace d’interface métropolitain A89/RN82 9 Les réseaux de transports routiers et ferroviaires avant la mise en service de l’A89 13 Flux domicile-travail entre EPCI en 2008 15 L’A89 mise en service début 2013 16 Impacts de l’A89 sur les principaux temps de parcours 17 Meilleur temps de parcours en TER proposé à destination de Lyon Part-Dieu en 2012 19 Taux d’équipements supérieurs en 2010 23 Indice de construction moyen par an de 1990 à 1998 25 Indice de construction moyen par an de 1999 à 2010 25 Indice de vieillissement 2008 26 Revenu fiscal médian annuel par UC en 2009 27 Profils de marché en 2012 27 Emploi en 2010 et évolution de l’emploi entre 2000 et 2010 33 Services aux entreprises : emploi en 2010 et évolution de l’emploi entre 2000 et 2010 34 Industrie : emploi en 2010 et évolution de l’emploi entre 2000 et 2010 35 Armature commerciale 37 Principaux projets d’aménagements commerciaux sur le périmètre d’étude et les territoires voisins 57 Transports-logistique : emploi en 2010 et évolution de l’emploi entre 2000 et 2010 38 Construction de locaux industriels et entrepôts entre 2002 et 2011(locaux commencés) 40 Construction de bureaux entre 2002 et 2011 (locaux commencés) 41 Construction de locaux industriels et entrepôts entre 2002 et 2011 43 Les grandes polarités économiques de l’EIM A89/RN82 45 Les projets de création et d’extension de zones d’activités de l’EIM A89/RN82 50 Séquences paysagères 58 Réseau écologique Rhône-Alpes 59 L’élévage à l’ouest, la polyculture et la vigne à l’est 60 Les élevages périurbains et les exploitations en diminution 61 Les sites d’activités majeurs actuels et en projet de l’EIMA89/RN82 86

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 89 90 I Espace d’interface métropolitain A89/RN82

Pilotage : Karen Dussud, Scot Roannais

Groupe d’étude : Olivier Roussel, Emmanuel Thimonier-Rouzet, Sébastien Rolland (rédaction finale), Sandra Marques (rédaction, relectures) Thibaut Descroux, Guillaume Arsac (transports, mobilité), Karen Mc Cormick (démographie, habitat), Sylvaine Lobry, Vincent Couturier (portrait économique), Thomas Ribier (agriculture et espaces naturels), Sébastien Rolland (synthèses) Sophie-Anne Carrolaggi (données économiques),

Maquette : Hervé Fayet

Cartes : Philippe Capel, Séverine Asselot-Hurez, Sébastien Rolland, Maxence Prouvot

Photos : Agence d’urbanisme

Espace d’interface métropolitain A89/RN82 I 91 Communauté urbaine de Lyon, Sepal, Etat, Département du Rhône, Région Rhône-Alpes, Villes de Lyon, Villeurbanne, Vénissieux, Vaulx-en-Velin, Bourgoin-Jallieu, Tarare, Communautés d’agglomération Porte de l’Isère, ViennAgglo, Communautés de communes du Pays de l’Arbresle, du Pays Mornantais, du Pays de l’Ozon, de la Vallée du Garon, des Vallons du Lyonnais, Syndicats mixtes du Beaujolais, de la Boucle du Rhône, de l’Ouest Lyonnais, des Rives du Rhône, du Scot du Bassin d’Annonay, du Scot des Monts du Lyonnais, du Scot Nord-Isère, du Scot Val de Saône-Dombes, Syndicat mixte pour l’aménagement et la gestion du Grand Parc Miribel Jonage, CCI de Lyon, Chambre de métiers et de l’artisanat du Rhône, Sytral, Epora, Ademe, Caisse des dépôts et consignations, Opac du Rhône, Grand Lyon Habitat

18 rue du lac - BP 3129 - 69402 Lyon Cedex 03 Directeur de la publication : Damien Caudron Tél. 04 78 63 43 70 - Télécopie 04 78 63 40 83 Coordination démarche inter-Scot : Sébastien Rolland 04 26 99 35 70 [email protected]

www.urbalyon.org