MARATHON : Une Épopée, Une Histoire, Une Course… MARATHON : MARATHON
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éric Rocanières éric Rocanières MARATHON : une épopée, une histoire, une course… MARATHON : MARATHON T une épopée, course…une une histoire, une O M 2 E 2 2 ----------------------------INFORMATION---------------------------- Couverture : Classique [Roman (134x204)] NB Pages : 452 pages 33.64 572626 - Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 33.64 ---------------------------------------------------------------------------- Marathon : une épopée, une histoire, une course... Tome 2 Éric Rocanières 2 2 8 L’essor des grands marathons populaires 1973-1981 La ligne de départ du marathon de New York est une espèce de bombe à retardement géante prête à exploser derrière toi. C’est le départ le plus spectaculaire en sport. Bill Rodgers Le titre de Frank Shorter à Munich, le premier remporté par un Américain depuis les Jeux Olympiques de 1908, va avoir un grand retentissement aux Etats-Unis. L’intérêt pour la course de fond, déjà avéré depuis quelques années, se confirme. On assiste à la naissance du jogging, course pour tous, à allure libre sans objectif réel de performance. Les effets sont immédiats ; les pelotons des marathons de grandes villes se gonflent brutalement et régulièrement au fil des ans : hommes et femmes courent ensemble. Ainsi, à New York, on passe d’une grosse centaine de participants au tout début de la décennie à plusieurs milliers à l’orée des années 80. Le niveau d’ensemble progresse forcément, surtout en Amérique du Nord. Les performances en 2 :10 voire moins deviennent de plus en plus communes. Avec l’apparition de primes, les meilleurs deviennent de véritables stars de la route. Les medias s’intéressent donc à ces grandes courses qui consacrent de grands champions. Désormais une victoire à Boston ou à New York vaut mieux qu’un titre national. 2 3 Cependant, en Europe, l’évolution est moins sensible. L’athlétisme traditionnel résiste encore. Pourtant des mouvements tels que le Spiridon en France et en Suisse contribue à insuffler cet état d’esprit de course en liberté. Les grandes capitales européennes tentent peu à peu d’imiter les courses américaines. Désormais on entre dans le monde moderne… 1973 : une année de transition, sauf en France L’année 1973 est une année de transition. Il n’y a pas de grands championnats intercontinentaux ou continentaux et les performances repassent au dessus des 2 :11. Frank Shorter domine toujours la discipline même si John Farrington lui vole la vedette en haut du classement annuel. L’intérêt sportif provient donc, comme autrefois de quelques grands marathons annuels qui rassemblent les meilleurs coureurs mondiaux. En revanche, sur le plan de la participation, le marathon se porte bien car le nombre d’épreuves augmente toujours : plus de trois cents de par le monde. De même, certaines courses comme Boston dépassent allègrement le millier de participants. Enfin on rencontre de plus en plus de femmes au sein des pelotons et leurs performances sont en hausse. Marathons américains : La victoire de Frank Shorter aux Jeux de Munich marqua un déclic aux Etats-Unis. A Boston, un Américain mit un terme à la domination étrangère de ces dernières années. Cela prouvait que la pratique de la course pour la santé et le jogging pouvaient faire émerger des champions aussi bien que la pratique plus élitiste rencontrée en Europe. En ce 16 avril, il faisait chaud entre Hopkinton et Boston : 25° à l’ombre. Malgré tout 1384 coureurs prirent le départ et une foule colossale longeait la route. Le premier à prendre les affaires en mains fut l’Allemand de l’Ouest vainqueur du Maxol international marathon en 1972, Lutz Philipp. Il mena jusqu’à mi-course avec quelques 200 mètres d’avance sur ses poursuivants. L’Américain Tom Fleming le passa alors ; Philipp fléchit et plongea dans le classement : il devait finir loin, 11e en 2 :25 :04. Cependant Fleming ne put faire un écart décisif sur son compatriote Jon 4 2 Peter Anderson, le Gallois Bernard Plain et le Finlandais Olavi Suomalainen, le vainqueur sortant. Fleming et Plain cédèrent les premiers puis ce fut le tour du Finlandais dans la deuxième des trois côtes de Newton. Jon Peter Anderson se retrouva donc en tête et malgré un passage à vide dans les deux derniers miles, il ne fut plus inquiété et remporta sa plus grande victoire. Il franchit la ligne en 2 :16 :03, devant Tom Fleming, en 2 :17 :46. Celui-ci finit fort et reprit Olavi Suomalainen, 3e en 2 :18 :21 et Bernard Plain, 4e en 2 :21 :01. La 5e place revint à Jeff Galloway en 2 :21 :27. Chez les féminines, Jacqueline Hansen l’emporta en 3 :05 :59, ce qui la classait 326e au général. Elle devança de peu Nuna Kuscsik, 2e en 3 :06 :30. Né le 12 octobre 1949, Jonathan Peter Anderson 1.87 m pour 72 kg) était un jeune diplômé de 24 ans dont le père était maire d’Eugene. Etant objecteur de conscience alors que la guerre du Vietnam touchait à sa fin, il effectua des travaux d’intérêt général dans un hôpital. Il décrocha une sélection pour le 10000 m des Jeux Olympiques de 1972 où il fut sorti en série (28 :34.2). Anderson continua sa pratique athlétique jusque dans les années 80. Courant à la fois sur piste, en cross et sur route, il réalisa 13 :45.8 sur 5000 m en 1972, 28 :34.2 sur 10000 en 1972, finit 10e des championnats du monde de cross en 1977 et fixa son meilleur chrono sur le marathon à Eugene en 1980 : 2 :12 :03. Le 30 septembre, 395 coureurs dont 12 femmes se retrouvèrent dans Central Park pour la quatrième édition du marathon de New York. Marathon populaire par excellence, le plus jeune concurrent n’avait que 12 ans et le plus vieux, 80. Tom Fleming, étudiant de 22 ans à Paterson et 2e du marathon de Boston au printemps précédent, s’imposa en 2 :21 :55. Il courut plusieurs tours avec le docteur Norbert Sander avant de se détacher. Chez les femmes, Nina Kuscsik finit 1ere en 2 :57 :07 devant Katherine Switzer, précurseur du marathon féminin, en 3 :16 :02. Marathons japonais : Frank Shorter gagna deux des plus grands marathons japonais. Le 18 mars, à Otsu, lors du Lake Biwa Mainichi marathon, il l’emporta avec la manière en 2 :12 :03, battant le record du parcours détenu par Bill Adcocks en 2 :13 :47 depuis 1970. Cinquante-cinq coureurs étaient au départ de ce 2 5 marathon très relevé, dont deux seuls étrangers, les Américains John Vitale et Frank Shorter. Ils prirent tous les deux la tête dès le départ au stade Ojiyama et ils restèrent ensemble jusqu’au 15e kilomètre. Là, Frank Shorter dut s’arrêter quelques secondes pour satisfaire à un besoin naturel. Vitale se retrouva donc en tête. Mais le champion olympique le reprit au 19e kilomètre. Dès lors Shorter fit une course solitaire jusqu’à l’arrivée. C’était sa cinquième victoire d’affilée sur marathon. A l’arrivée, il manifesta de la joie mais il estimait qu’il aurait pu courir plus vite que ses 2 :12 :03, s’il avait été moins esseulé. Derrière lui, John Vitale avait un peu craqué et avait terminé 4e en 2 :16 :15. Dans le dernier quart de course, il s’était fait passer par Yoshinobu Kitayama, 2e en 2 :13 :24 et par Yoshiaki Unetani, 3e en 2 :15 :53. Frank Shorter récidiva le 2 décembre en remportant pour la troisième fois de rang le marathon de Fukuoka. Le champion olympique mena à nouveau la course de bout en bout et boucla le marathon en 2 :11 :45, faisant preuve d’une très grande régularité dans des chronos de cette valeur. Deux autres coureurs invités l’accompagnèrent sur le podium : le Canadien Brian Armstrong, 2e en 2 :13 :44 et l’Allemand de l’Est Eckhard Lesse, 3e en 2 :13 :54. Le vainqueur de Boston, Jon Peter Anderson termina 4e en 2 :16 :03. Le premier coureur japonais ne finit que 5e : Kenichi Otsuki en 2 :16 :18. Katsuyoshi Sakemi se classa 6e en 2 :18 :16 devant un jeune de 20 ans dont on reparlerait : Takeshi So, 7e en 2 :19 :08. Marathons anglais : Le Maxol international marathon de Manchester avait désormais surpassé le Poly Marathon de par le nombre de participants, 221 pour cette 18e édition et de par le niveau de performance. Certes les Britanniques sélectionnés aux Jeux de Munich manquaient à l’appel : Ron Hill, Don McGregor et Colin Kirkham ; de même Dave Bedford, bien qu’il fût inscrit, ne prit pas le départ. Mais la concurrence étrangère était forte et l’Allemand de l’Est Eckhard Lesse, dont on vient de parler, améliora de 15 secondes le temps de Ron Hill établi en 1971 : il triompha en 2 :12 :25. Pourtant, il ne s’était jamais préoccupé du chrono. De fait, sur la fin, sachant qu’il ne battrait pas la meilleure performance mondiale de Clayton (2 :08 :34), il 6 2 n’avait pas forcé le rythme ; de même, lors de sa dernière ligne droite dans le stade d’Old Tafford, il avait laissé échapper quelques poignées de secondes pour savourer sa victoire et saluer la foule. Mais voyons le déroulement de la course. Le départ donné, de Saint Peter’s Square, le peloton partit prudemment ; il passa au 10e kilomètre en 32 :55, soit un rythme de 2 :18 à l’arrivée. Insensiblement cela avait accéléré : 47 :32 au 15e kilomètre et 1 :02 :35 au 20e, ce qui laissait présager un temps final de 2 :11. A ce stade de la course, Lesse, coureur à la foulée très économique, menait un groupe composé du Britannique Don Faircloth, du Sud-Africain Ferdinand Le Grange, du Canadien Brian Armstrong et des Japonais Yoshiaki Morita et Yoshinobu Kitayama.