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Zoologisch-Botanische Datenbank/Zoological-Botanical Database

Digitale Literatur/Digital Literature

Zeitschrift/Journal: Denisia

Jahr/Year: 2005

Band/Volume: 0016

Autor(en)/Author(s): D'Hondt Jean-Loup L.

Artikel/Article: Les premiers bryozoologues et la connaissance des Bryozoaires de Rondelet à Linnaeus / First bryozoologists and the knowledge of Bryozoa from Rondelet to Linnaeus. 329-350 © Biologiezentrum Linz/Austria; download unter www.biologiezentrum.at

Les premiers bryozoologues et la connaissance des Bryozoaires de RONDELET ä LINNAEUS

J.-L.L. D'HONDT

Abstract: First bryozoologists and the knowledge of Bryozoa from RONDELET to LiNNAEUS. The first specialists of the bryozoans have logically compared the organisms as animals, but a long time before they were studied by the botanists and interpreted as marine and freshwater algae. Bryozoans were fi- nally and definitively considered as animals only at the beginning of the XVIIIth century. Nationalities, areas of study, jobs, languages of publication, professional carriers of the first bryozoologists are recapi- tulated. Scientific contributions of bryozoan specialists from RONDELET to LiNNAEUS are synthetized in the various fields of the knowledge (morphology, , development, ecology, biogeography). A short biography is presented of each of the first bryozoologists working from the Renaissance to 1758 (date of thelO* edition of the LiNNAEUS' „Systema Naturae"). An annex lists the species of Bryozoa ob- served by the bryozoologists during the XVlth and XVlIth centuries.

Key words: Bryozoa, pre-linnean history, biographies.

A la memoire de Guillaume RONDELET (1507-1566), premier zoologiste marin et premier bryozoologue, figure mythique compagne de coute notre carriere scientifique

Introduction microscopiques, mais constituent des colo- nies oü les individus sont bourgeonnes les Les chercheurs actuels definissent les uns par les autres ; ces colonies, selon les es- Bryozoaires comme etant des animaux tri- peces, regroupent de deux ä plusieurs milli- ploblastiques (c'est-a-dire comportant les ers d'individus, et leurs dimensions varient trois feuillets embryologiques qui caracteri- alors d'un millimetre ä plusieurs decimetres; sent les metazoaires superieurs, de Pexterieur ils sont toujours aquatiques et en tres grande vers Pinterieur : l'ectoderme, le mesoderme majorite marins ; 200 especes marines envi- et l'endoderme) ; ä segmentation radiaire ; ron supportent un faible degre de salinite, et ä endomesoderme ; non trimeres ni archi- une centaine sont strictement dulcicoles. La meres ; ä cavite coelomique, unique, absen- larve (Eurystomes, Stenolaemates) ou le ju- te chez I'embryon et ne se creusant (sauf venile vagile se transforment en individu chez les Phylactolaemar.es ou eile se forme fondateur d'une nouvelle colonie, l'ances- chez I'embryon) par schizocoelie que pen- trula, qui bourgeonnera ses premiers indivi- dant la metamorphose larvaire ; dont l'indi- vidu adulte a conserve les capacites mor- dus-fils de premiere generation. 11 en a ete phogenetiques d'une gastrula ; presentant decrit environ 5700 especes actuelles et en- plusieurs types de reproduction sexuee et viron 20000 fossiles, depuis l'Ordovicien. asexuee ; sans appareils circulatoire, respi- Mais au cours des siecles les Bryozoaires ratoire et excreteur ; presentant un poly- n'ont pas toujours ete consideres comme des morphisme zoecial tres accentue ; ä tube di- animaux. Leur decouverte remonte ä 1555. gestif recourbe en U debutant par un lopho- Peu d'auteurs se sont interesses ä ces orga- Denisia 16, zugleich Kataloge phore peri-buccal. 11s sont individuellement der OÖ. Landesmuseen nismes du milieu du XVle siecle jusqu'ä ce- Neue Serie 28 (2005), 329-350 © Biologiezentrum Linz/Austria; download unter www.biologiezentrum.at

lui du XVIIIe siecle. Jusqu'ä la publication zoaires sont longtemps passes inapercus, et en 1758 de la lOe edition du « Systema Na- de ce fait ont ete ignores en tant que tels turae » de LlNNAEUS, annee conventionnel- aussi bien par les auteurs des bestiaires que lement admise comme point de depart de la par les premiers decouvreurs de la nature. La nomenclature binominale encore en usage premiere espece a ete decrite et figuree par de nos jours, seuls 42 travaux (soit 40 ouvra- RONDELET, qui supposait avoir retrouve un ges et 2 publications dans des revues scienti- organisme signale au Ve siecle par Athenee fiques - dont ce n'etait encore alors que le sous le nom d'Escharos. Certains des auteurs debut -) rediges par 42 auteurs (dont 40 seu- des XVle et XVIIe siecles avaient dejä pro- lement ont publie leurs observations) ont pose des noms latins pour les Bryozoaires traite partiellement ou en totalite des Bryo- qu'ils avaient observes ; mais anterieurs ä zoaires : soit en figurant ou en decrivant des 1758 et souvent non binominaux, ils n'ont especes, soit en synthetisant des observa- pas pu etre admis par le Code International tions anterieures. Pour 16 de ces auteurs, en de Nomenclature zoologique. LlNNAEUS a effet, les Bryozoaires etaient des algues ; toutefois repris certains d'entre eux dans la pour les deux premiers bryozoologues, RON- litterature preexistante pour designer des es- DELET et GESNER, les Bryozoaires appartenai- peces qu'il a lui-meme decrites ou redecrir.es, ent effectivement bien au regne animal. et est considere comme le createur officiel Mais de 1558 ä 1711, tous les auteurs ä l'ex- des taxons correspondants. Leur nom de ception de LlSTER ont vu en eux des vege- Bryozoaires, propose par Ehrenberg en 1831, taux aquatiques. provient de l'aspect presente par leurs colo- nies observees sur le vivant ä un faible gros- La periode de trois ans comprise entre sissement ; leur partie viscerale (ou polypi- 1755 ä 1758 correspond par ailleurs ä une de) devagine son panache tentaculaire peri- phase-charniere dans revolution des con- buccal pour la capture de la nourriture ; cel- naissances sur les Bryozoaires. En effet, en le-ci est essentiellement de nature vegetale, 1755, le negociant et botaniste amateur an- plus accessoirement animate (le regime est glais John ELLIS proposa une premiere classi- microphage) ; lorsque de nombreux pana- fication des Bryozoaires connus ä son epo- ches tentaculaires sont devagines simultane- que, en considerant qu'il ne s'agissait pas ment, la surface de la colonie presente un d'algues corallines, mais d'animaux. En aspect veloute simulant un coussinet de 1689, le naturaliste anglais Eduard Chwyd mousses (du grec « bruon », mousse). publia les premieres descriptions de Bryozo- CANU (1916) a cru recenser l'ensemble aires fossiles identifies comme animaux. En de la bibliographie primitive relative aux 1758 parut l'ouvrage fundamental de LlN- Bryozoaires ; en fait, pres de la moitie des NAEUS, la lOe edition du «Systema Na- references avait echappe ä sa sagacite. II turae», et c'est cette date que nous adop- faut par ailleurs remarquer que plusieurs des terons comme limite pour la presente etude. grands auteurs classiques des XVle et XVIIe II nous a paru legitime de considerer que la siecles n'ont pas mentionne de Bryozoaires, bibliographie primitive sur les Bryozoaires qu'il s'agisse par exemple de Colonna, de correspondait ä Pensemble des travaux pu- Van Joenckema (dit Dodens), de Mathiole blies avant cette date. ou de Nierenberg qui, s'interessant aux al- Dans les differents pays europeens, la de- gues, auraient pu ä l'epoque les confondre couverte des Bryozoaires est de peu posteri- avec des Bryozoaires. L'etude et l'interpreta- eure ä l'eveil de la zoologie, en tant que ve- tion de la bibliographie ancienne requierent ritable discipline scientifique. Ainsi, les pre- par ailleurs une certaine prudence. MORI- miers zoologistes italiens ont-ils ete Leonar- SON (Tab. 10,3 et p. 656) et BESLER ont fi- do da Vinci (1452-1519) et Paolo Giovio gure des echantillons qui pourraient mor- (1483-1552), le premier francais Pierre Gil- phologiquement etre des Bryozoaires ; mais les - dit Gyllius - (1489-1552), le premier leurs dimensions apparentes laissent planer anglais Edward Wotton (1492-1555), les un doute et il n'est pas impossible qu'il fail- premiers allemands Caspar Schwechenfeld le plutot les considerer comme des Sclerac- (1563-1609) et Georgius Fabricius (1589- tiniaires et, dans 1'affirmative, probablement 1645). Du fait de leur petite taille, les Bryo- du genre Acropora. Les plus anciens auteurs

330 © Biologiezentrum Linz/Austria; download unter www.biologiezentrum.at n'ont fburni aucune information ni sur l'an- Fig. 1 : Guillaume atomie, ni sur le developpement des Bryozo- RONDELET (frontispice de son ouvrage de aires, domaines inaccessibles avec les moy- 1555). Avec ens materiels de 1'epoque ; en effet, ce n'est I'aimable qu'au debut du XVIIIe siecle que Bernard de autorisation du JUSSIEU et REAUMUR observerent pour la Laboratoire d'lchtyologie du premiere fois des polypides vivants, et en Museum national 1816 que Jean-Baptiste Monet de LAMARCK d'Histoire naturelle vit les premieres larves de Bryozoaires ma- de . rins.

Les bryozoologues pre-linneens: brefs rappels biographiques

Remarques preliminaires

- Les auteurs sont classes chronologi- quement en fonction de la date de partition de leur ouvrage (ou de sa premiere edition s'il y en a eu plusieurs), et non selon leur da- te de naissance ou de 1'ordre alphabetique. Plusieurs de ces titres ont par la suite fait l'objet de renditions (RONDELET, GESNER, IMPERATO, JOHNSON, RAY, PLUKENET).

- Les dates de publication des travaux portant sur les Bryozoaires sont indiqu£es ä la suite des noms des auteurs ; leurs referen- ces figurent ä la fin de ce travail. S'ils ont 1747) n'a pas ete prise en consideration, pu- specifiquement considere ces organismes, isque seulement publiee dans le courant du soit corarae des animaux, soit comme des XVIIIe siecle. MEUNIER & D'HONDT (2002) vegetaux, ces dates sont respectivement sui- ont publie une longue analyse de l'ceuvre vies des lettres A ou V. Par ailleurs, « ed » scientifique de RONDELET ä l'occasion de la indique que les auteurs ont observe des es- recente reedition de « PHistoire entiere des peces d'eau douce et « f » des specimens poissons ». fossiles ; en l'absence de ces informations, leurs etudes n'ont porte que sur les Bryozoai- Guillaume RONDELET (1507-1566). res marins. 1555, 1558. A (Fig. 1)

- Les references de certaines de ces ree- Natif de , fils de droguiste, il ditions, qui apportaient des informations a etudie la medecine ä Paris avant de se re- importantes par rapport ä l'edition originale, installer dans sa ville natale, d'entreprendre ont egalement ete indiquees en bibliogra- de nombreux voyages en , et de sou- phic Faute de n'avoir pas pu consuker la tenir sa these de doctorat en medecine en deuxieme edition (1696) du « Synopsis Me- 1537. Professeur ä l'universite de Montpel- thodica Stirpium Britannicum » de RAY, in- lier en 1545, medecin du Cardinal de Tour- cluant la decouverte, par le pharmacien lon- non qu'il accompagna aux Pays-Bas (ou il se donien Samuel Doody (1656-1706) de plu- familiarisa avec le milieu marin) et en Italie, sieurs especes nouvelles de Bryozoaires - qui il etait un ami de l'illustre ecrivain Francois seront redteites plus card par LlNNAEUS et Rabelais auquel il survivra deux ans. Benefi- ses successeurs - nous avons fait reference ä ciant de son propre amphitheatre pour ses la troisieme (1724) qui reprend les memes enseignements ä la faculte, il y pratiqua observations. En revanche, la quatrieme edi- l'anatomie, y compris sur son propre fils, afin tion de ce livre, completee par le botaniste d'elucider la cause de son deces. Fin gastro- allemand Jean-Jacques Dillenius (1687- nome, Guillaume RONDELET mourut en voy-

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miliale, et eduque par un oncle qui lui don- na le goüt de la nature et de la botanique. Apres des etudes medicales ä Strasbourg et ä Bäle, il enseigna ä Lausanne (le Grec) puis ä Montpellier, oü il se lia avec les ichtyolo- gues Guillaume RoNDELET et Pierre Beton, puis la philosophic et la medecine ä Bäle, avant d'entreprendre des voyages d'etude dans une grande partie de l'Europe. Frappe Fig. 2 : Premiere par la peste ä Zurich oü il s'etait enfin fixe, representation d'un il demanda ä mourir dans son cabinet de tra- Bryozoaire par RONDELET (1558A Reteporella vail, au milieu de ses collections. Grand tra- grimaldii. Avec vailleur, ayant recu une excellente educa- l'aimable autorisation tion, createur du niveau taxonomique « Or- du Laboratoire dre », il avait constitue un veritable musee, d'lchtyologie du Museum national enrichi grace aux echanges avec de nom- d'Histoire naturelle de breux correspondants. GESNER n'a que peu Paris. publie ses observations personnelles, et il fut surtout un compilateur ; sa (mauvaise) re- age, victime d'une intoxication alimentaire. production (Fig. 3) de la (bonne) illustra- Nous sommes redevables ä RONDELET d'une tion du Bryozoaire reteporiforme de RONDE- monographic de l'ensemble des poissons LET ne permet que difficilement de recon- connus de son epoque, et de la decouverte nattre qu'il s'agit d'un Bryozoaire. du premier bryozoaire (reteporiforme) (Fig. 2), du premier sipunculien, du premier echi- Andrea CAESALPINO (1519-1603). urien, de la premiere ascidie, des premieres 1596. V pennatules, des premiers spongiaires, des Ce botaniste medecin et philosophe, premieres polychetes errantes, des premieres dont la vie s'est deroulee en silence dans son larves de coleopteres aquatiques et de libel- cabinet de travail et au milieu de ses cultu- lules. res vegetales - bien qu'il ait failli etre victi- me de ['Inquisition - a reconnu la circula- Conrad GESNER (1516-1565). 1558. A tion du sang. Precurseur dans differents do- Ne ä Zurich, fils d'un marchand de four- maines de la botanique, il a inspire les tra- rures, il fut attire vers la Zoologie par la con- vaux de RAY, MORISON et TOURNEFORT. templation des peaux d'origines geographi- ques varie"es entreposees dans la boutique fa- Ferrante IMPERATO (1550-1631). 1599. V Fig. 3 : Reproduction Pharmacien ä Naples, collectionneur de schematique (et presque meconnaissable) de la mineraux et fondateur d'un jardin botani- figure de RONDELET par que, il etait en relation avec les differents GESNER(1558). Coll. J.-L. naturallstes de son epoque. Sa biographie est d'Hondt presque totalement inconnue.

Carolus CLUSIUS (dit Charles de l'Ecluse) (1524-1609). 1605. V Apres avoir etudie le droit ä Gand et ä Louvain, il visita l'ltalie, la Suisse et la Fran- ce oü il fut l'eleve de RONDELET, et soutint sa these de doctorat en 1599.11 entreprit en- suite de nouveaux voyages, parcourant no- tamment l'Espagne et le Portugal. Nomme Directeur du Jardin des Plantes de Vienne en 1573, il consacra des lors une large part de ses activites ä l'etude de la botanique.

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Caspar BAUHIN (1560-1624). Fig. 4 : Caspar BAUHIN. Coll. J.-L. d'Hondt. 1623. V (Fig. 4) Frere de Jehan BAUHIN (medecin catho- lique ne ä Amiens qui se convenit au pro- testantisme), il naquit et mourüt ä Bäle, oü il effectua ses etudes avant d'aller herboriser dans une grande partie de I'Europe. Docteur en medecine en 1581, medecin du due de Wurtenberg, il enseigna la botanique et l'anatomie dans une chaire universitaire specialement creee pour lui.

Thomas JOHNSON (vers 1600-1644). 1634-1641. V Ne ä Selby (York), il fut recu « Doctor of Physics • ä Oxford en 1643, juste quel- ques mois avant sa mort, consecutive ä une blessure recue alors qu'il soutenait la cause du roi d'Angleterre Charles I durant la guer- re civile de 1642 et avait rejoint son entou- rage. II a beaucoup voyage et herborise en Grande-Bretagne (region de Durham, Yorkshire) avant de se fixer ä Londres en 1633. Ami de PARKINSON, il a complete le livre de GERARDE apres le deces de ce der- nier. sur ses collections animales et vitales et John GERARDE (1545-1607). celles de sa famille, et un collectionneur 1636 (posthume). V d'objets d'art et antiques. Ne ä Nantwich et mort ä Londres, il fut apprenti Chirurgien des l'äge de 16 ans ä (1522-1607). 1648 (posthume). A Londres, oü il deviendra plus tard un prati- cien renomme. II voyagera dans une grande D'abord page chez un eveque puis ap- partie de I'Europe en tant que Chirurgien de prenti chez un commercant, il mena une marine (Suede, Danemark, Allemagne, Po- jeunesse vagabonde avant de suivre des elu- logne). Responsable des serres de botanique des de droit et de medecine ä Bologne et ä d'un aristoerate britannique, il fut l'auteur Padoue. Fixe dans sa ville natale de Bolo- en 1599 du premier catalogue des plantes de gne, il herborisa longuement en Italic Doc- Grande-Bretagne. teur en medecine en 1553, professeur d'his- toire naturelle ä Bologne en 1560, il y crea John PARKINSON (1567-1639 ?). un musee de sciences naturelles et un jardin 1640 (posthume). V botanique ; pratiquant le mecenat, il en- Apothicaire du roi d'Angleterre Jacques couragea de nombreux artistes. Il a publie de I, ne et mort ä Londres, passionne par la bo- nombreux ouvrages, les uns de son vivant, et tanique et l'horticulture, il s'est surtout inte- beaucoup d'autres restes inedits parus ä titre rest aux proprietes medicales des plantes. posthume.

Michael Rupertus BESLER (1607-1661) Jehan BAUHIN (1541-1613). 1642. V 1651 (posthume). V (Fig. 5) Medecin allemand, ayant beaucoup vo- Frere de Caspar BAUHIN (ci-dessus), ne ä yage et sejourne ä Padoue, neveu d'un phar- Bäle, parlant et ecrivant couramment le la- macien-botaniste createur d'un cabinet de tin avant meme d'avoir etudie Pallemand, il curiosites, il fut un passionne d'histoire na- fut attire tres jeune par la botanique qu'il turelle auteur de plusieurs ouvrages portant etudia ä Tübingen avant de completer sa

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Fig. 5 : Jehan BAUHIN. ces dans differentes universites italiennes Avec l'aimable (Padoue, Bologne), puis sejourna dans Test autorisation de la Bibliotheque de de la France, puis ä nouveau en Italie (Veni- Montbeliard. Portrait se, Rome, Florence) avant de se fixer ä Ly- figurant en frontispice on. II düt s'en enfuir pour des raisons reli- de : J. BAUHIN, Traicte gieuses et s'installer ä Montbeliard oü il finit des animauls aians aisles, Jacques Foillet, Montbeliart, 1593. Robert HOOKE (1638-1703). 1665. V Ne ä Freswater dans l'lle de Wight, fils d'un ministre, victime de revers de fortune, malade en permanence, d'un caractere iras- cible et ombrageux, il poursuivit dans des conditions penibles ses etudes de medecine et obtint son doctorat ä l'universite d'Ox- ford avant d'etre nomme professeur d'anato- mie ä Leeds. Esprit encyclopedique, il in- venta plusieurs appareils et fut Tun des pre- miers utilisateurs de la microscopie optique (Fig. 6).

Adam OLEARIUS dit Oelschlaeger (1600 7-1671). 1666. V Cet ecrivain et bibliophile allemand, ne ä Aschersleben et mort ä Gottarp, fut un grand voyageur, membre de plusieurs mis- formation aupres de RoNDELET ä Montpel- sions diplomatiques puis ambassadeur au ser- lier, puis de GESNER ä Zürich. Fixe ä Mont- vice de differents princes, et temporaire- pellier, il etudia de maniere approfondie les ment le conservateur des collections natura- plantes de Provence qui firent l'objet de son listes du due d'Holstein. Il a ete l'auteur de doctorat. II enrichit ensuite ses connaissan- plusieurs recits de voyage au Moyen-Orient Fig. 6 : Un portion de et d'un catalogue des collections dont il eüt zoarium de Flustra foliacea, la responsabilite. d'apres HOOKE (1665). Coll. J- L. d'Hondt. Christopher MERRETT (1614-1695). 1667. V Ne ä Winchcompe (Gloucester), il a soutenu sa these de doctorat en medecine ä l'universite d'Oxford en 1642. Passionne par la botanique, etabli a Londres des 1640, il y m im fut Tun des fondateurs de la Royal Society et Fellow du « College of Physicians ».

Paolo BOCCONE (1633-1704). 1674, 1697. V Botaniste de vocation, ne ä Palerme, il frequenta assidüment le jardin botanique de sa ville. Ayant voyage dans une tres grande partie de l'Europe et etant en relation avec les savants les plus illustres de son epoque, il enseigna la botanique au due de Toscane Ferdinand II avant d'etre nomme professeur ä l'universite de Padoue. II se retira ensuite de la vie publique et mourüt dans un couvent.

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Eduard LHWYD (1660-1709). 1689. « f » Fig. 7 : John RAY. Coll. J.-L d'Hondt. Botaniste et paleontologue, ne ä Candi- ganshire en 1660 et mort ä Oxford en 1709, il fut conservateur des collections paleonto- logiques de PAshmolean Museum (Oxford) et collaborateur de Martin LlSTER en con- chyliologie.

Antonius van LEEUWENHOECK (1632-1723). 1689. A Ne et mort a Delft, fils d'artisan, il fut successivement commercant ä Amsterdam et ä Delft avant de devenir un cadre admi- nistratif employe par la municipality de Delft ä partir de 1660. 11 s'interessa aux sciences naturelles ä partir de 1671, apres s'etre initie ä la microscopie en employant des systemes de lentilles pour juger de la qualite des tissus qu'il commercialisait. 11 a ensuite construit lui-meme des microscopes de plus en plus perfectionnes, qu'il a mis ä profit pour l'etude de la nature environnan- te et celle de la fecondation animale. II a re- fute l'hypothese de la generation spontanee des mollusques ä partir de la vase, et observe des lophophores de Bryozoaires devagines (probablement chez Electra crustulenta). Ses observations ont ete publiees, essentielle- ment sous forme de lettres (editees sous le ti- tre de « Philosophical Transactions ») en- tre 1695 a 1721. professeur royal de botanique et surinten- dant du chateau de Hampton Court. John RAY (1628-1705). 1690 et troisieme edition : 1724. V (Fig. 7) Martin LISTER (1638-1712). 1696. A Fils de forgeron, il est ne ä Black Nothey Ne ä Radcliffe et mort ä Epsom, il fut (Essex). « Lecturer » en grec, mathemati- eduque par son grand-oncle, medecin du roi ques et humanites au Trinity College jus- Charles I. Apres des etudes de medecine, il qu'en 1662, observateur meticuleux, il con- exerca ä York, puis ä partir de 1684 et jus- sacrait ses moments de loisirs ä l'etude de la qu'ä sa mort ä Londres oü il devint Tun des botanique, ne recherchant ni les honneurs, medecins ordinaires de la reine. Simultane- ni les places. II fut ordonne pretre en 1660. ment interesse par la geologie et la Zoologie Apres avoir voyage dans toute l'Europe, il se retira dans sa ville natale oü il vecut jusqu'ä (notamment la parasitologie), il accumula sa mort, profitant de ses dernieres annees des observations variees en histoire naturel- pour effectuer de nouveaux voyages (Ecosse, le et en anatomie comparee. Pays de Galles, sud de l'Angleterre). Robert MORISON (1620-1683).

Leonard PLUKENET (1642-1706). 1699 (posthume). V 1691-1700. V Ne ä Aberdeen, Master of Arts ä l'äge de La biographie de ce botaniste anglais, 18 ans, il düt interrompre ses etudes de apothicaire et peut-etre medecin, est mal sciences naturelles en raison d'une guerre ci- connue. Collectionneur de plantes qu'il etu- vile. II vint alors en France (Angers) pour y diait dans son cabinet de travail, il crea un soutenir en 1648 une these de doctorat en riche herbier. A la fin de sa vie, il devint medecine. II consacra ensuite la quasi-tota-

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lite de ses activites ä la botanique, sous la de 50 ans) apres y avoir presente plusieurs conduite de Vespasien Robin, botaniste au memoires de geometric Auteur de nom- Jardin du Roi ä Paris. De retour en Grande- breux travaux de physique et de sciences na- Bretagne en 1660 avec les titres de « Kings turelles, s'interessant ä la fabrication de la Physician » et de professeur de botanique, il porcelaine et createur d'un thermometre qui fut nomme en 1669 professeur de botanique choisissait comme references thermiques les ä Puniversite d'Oxford, oü il redigea ses ou- points de congelation et d'ebullition de l'eau vrages majeurs. II mourOt apres avoir ete (1731), il fit connaitre les travaux des cher- renverse par un coche ä Londres, pres de cheurs suisses Charles Bonnet et Abraham Charing Cross. TREMBLEY. II succomba victime des sequelles d'une chute, pourtant en apparence benig- Joseph Pitton de TOURNEFORT ne. (1635-1708). 1700. V Ne ä Aix-en-Provence dans une famille Jacques BARRELIER (1606-1673). aristocratique fortunee, il fit ses etudes chez 1714(posthume). V les Jesuites et, attire par la botanique, il her- Ne ä Paris, d'abord medecin, protege du borisa des l'enfance. Destine par sa famille ä due Gaston d'Orleans, il entra dans les or- une carriere ecclesiastique, il prefera s'orien- dres en 1635. II consacra ses activites ä la ter vers la medecine, et se lia avec le bota- Chirurgie et la botanique, herborisant dans niste Magnol, createur du niveau taxinomi- le sud de PEurope. II crea un jardin botani- que de « Famille ». Apres avoir herborise que ä Rome oü il sejourna 23 ans. en Espagne, il fut nomme professeur de bo- tanique au Jardin du Roi, ä Paris, succedant Michele MERCATI (1541-1593). ä Fagon. II voyagea dans plusieurs pays d'E- 1719 (posthume). V urope. Pionnier de la classification vegetale, Natif de Toscane, mort ä Rome, il ap- il fut elu membre de l'Academie des Scien- partenait ä une famille d'erudits aises et fut ces en 1691. C'est en transportant des plan- docteur en philosophie et en medecine de tes qu'il fut mortellement blesse par une PUniversite de Pise. Nomme, ä Page de 20 charrette en descendant la rue Copeau (Pac- ans, intendant du jardin des plantes du Va- tuelle rue Lacepede) en direction du Jardin. tican ä la demande du Pape Pie V, il a cree un riche cabinet d'histoire naturelle ; il fut Luigi Fernandino di MARSIGLI ensuite le medecin de deux autres Papes, (1658-1730). 1711 Gregoire XIII et Clement VIII. (edition francaise : 1725). A Ne et mort ä Bologne, eleve du celebre Peter WOLFART (1675-1726). 1719. « f » anatomiste Malpighi, il participa des Page Medecin allemand (1696), grand voya- de 20 ans a une mission ä Constantinople, geur, nomme en 1703 professeur au college avant d'y etre incarcere durant de longs medical de sa ville natale de Hanau (oü il mois dans des conditions rigoureuses comme decedera), il a publie les resultats de ses dif- prisonnier de guerre. Promu general en ferentes prospections en Allemagne, en 1701, puis degrade en 1704 apres une defai- France, et dans differents autres pays d'Euro- te, il fut ensuite charge de plusieurs missions pe. diplomatiques. II fut membre etranger de l'Academie des Sciences de Paris. II legua Sebastien VAILLANT (1669-1722). ses collections ä la ville de Bologne. 1727 (posthume). V Ne ä Vigny, botaniste des Page de 5 ans, Rene-Antoine Ferchault de REAUMUR, titulaire des orgues d'une eglise de la ban- des Angles et de la Bermandiere lieue de Paris ä 11 ans, il fut successivement (1683-1757). 1712, reedite en 1742. Chirurgien militaire, puis demonstrateur au A « ed » Jardin du Roi. Son magnifique herbier, re- Appartenant ä la noblesse de province, sultats d'herborisations intensives dans dif- fils d'un Conseiller du Presidial de la Ro- ferentes regions de France (notamment le chelle, il fut elu tres jeune ä l'Academie des Bassin parisien, la Bretagne et la Norman- Sciences (dont il fut membre pendant plus die), fut achete par le roi de France Louis

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XV II fut nomme membre de PAcademie Fig. 8 : Bernard de JUSSIEU. Avec des Sciences en 1716. II est decede ä Paris. I'aimable autorisation de la Alberto SEBA (1665-1736). 1734. A Bibliotheque Ne ä Etzel et mort ä Amsterdam, fils Centra Ie du Museum National d'un agriculteur-vannier hollandais, il effec- d'Histoire tua plusieurs voyages aux Indes apres avoir Naturelle de Paris. fini son apprentissage de garcon-apothicai- re, avant de s'etablir dans sa propre officine ä Amsterdam. Sa riche collection de scien- ces naturelles dont la celebrite depassait les frontteres de son pays fut acquise en 1716 par le tsar Pierre le Grand, qui la fit transfe- rer ä Saint-Petersbourg. Avant sa mort, SE- BA en reconstitua une autre plus belle enco- re, qui fut vendue aux encheres apres son deces.

Nicola GUALTIERI (1688-1747). 1742. A Medecin et naturaliste, professeur ä PU- niversite de Pise, il se fixa ä Florence apres son depart en retraite et jusqu'ä sa mort. II y r£digea ses observations et y fut elu membre de l'Academie.

Bernard de JUSSIEU (1699-1777). 1742. A (Fig. 8) Ne ä Lyon et mort ä Paris, frere d'An- toine de JUSSIEU, professeur de botanique au citation de REAUMUR. Correspondant de Jardin du Roi, il l'accompagna sur le terrain l'Academie des Sciences de Paris, il s'instal- des Page de 15 ans et herborisa avec lui en la ä Geneve en 1757 et y exerca jusqu'ä la France et dans la peninsule iberique. Nom- fin de sa vie des responsabilites administra- me en 1722 demonstrateur au Jardin du Roi tives. ou il succeda ä Sebastien VAILLANT, il le re- organisa, ainsi que le jardin royal du Trianon August Johann RÖSEL von ROSENHOF ä Versailles, selon la classification naturelle. (1705-1759). 1746. A« ed » II accueillit LINNAEUS au Jardin du Roi lors de son passage ä Paris et eüt pour eleves le Appartenant ä Paristocratie autrichien- zoologiste BufFon et l'6crivain Malesherbes. ne comportant des negociants et des artistes, fils d'un chätelain de la region d'Armstadt, Abraham TREMBLEY (1700-1784). il fut eduque par un cousin artiste-peintre et 1744. A « ed » le devint lui-meme, essentiellement portrai- II est ne et mort ä Geneve. Destine par tiste. II s'installa comme graveur ä Nurem- sa famille ä la theologie, il y echappa en ef- berg en 1725 et, ä l'exception d'un sejour de fectuant differents voyages d'etudes, au ter- deux ans ä Copenhague, y demeura toute sa me desquels il devint precepteur ä La Haye. vie comme peintre de cour et d'histoire na- C'est lä qu'en 1740 il decouvrit avec ses ele- turelle, sans avoir de connaissances dans ce ves la regeneration de Phydre d'eau douce, domaine. II publia de 1746 ä 1761 en depit et collecta et decrivit des Bryozoaires d'eau d'un etat de sante precaire, en plusieurs vo- douce, animaux qu'il fut le deuxieme auteur lumes successifs, un ouvrage richement illus- ä observer apres REAUMUR, et qui furent tre de figures en couleurs sur les insectes et identifies ä Lophopus crystallinus ; il observa plus secondairement la faune aquatique, et leur bourgeonnement ainsi que des polypi- reste Pun des plus remarquables illustrateurs des devagines, et publia ses resultats sur Pin- de son epoque.

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t x Fig. 9 : Morphologie zoariale et anatomie polypidienne de Myriozoum truncatum, selon DONATI (1758). Bibliotheque J.-L. d'Hondt.

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Henry BAKER (1698-1774). 1753. courut durant huit ans toute PItalie pour A « ed » herboriser. Charge par le Pape Benott XIV Ce cristallographe, ne et mort ä Lon- de reunir des collections, il visita les actuel- dres, poete et educateur de sourds-muets, re- les Bosnie et Albanie, et fit de nombreuses digea un ouvrage de vulgarisation pour tous obsen'ations (Fig. 9) sur les peuplements publics sur la microscopie, afin de la rendre marins de l'Adriatique. 11 fut temporaire- accessible ä tous. Son livre, qui renferme un ment professeur ä Turin. Envoye en mission certain nombre de ses observations inedites, en Egypte par le roi de Sardaigne, il y aurait fut traduit en francais en 1753 par le pere ete depouille de ses biens par le frere de sa fi- Pezenas. ancee. Ruine, il se resigna ä rentrer seul en Italie et perit lors de son voyage de retour, Erik PONTOPPIDAN (1698-1764). 1753. A lors du naufrage de son bateau. Theologien et historien danois, ne ä Aarhus et decede ä Bergen, passionne par la Samuel Doody (1656-1706). Pas de publication. V biologie marine, il fut ordonne pretre en 1718, puis successivement cure de paroisse, Ne ä Staffordshire et mort ä Londres, il predicateur ä la cour de Copenhague, pro- fut le surintendant du Jardin Botanique de fesseur de theologie ä l'universite de Copen- Chelsea, auteur de plusieurs ouvrages de hague (1738), et enfin eveque de Bergen en botanique, il etait un ami de John RAY ä qui 1747. il fit part de differentes observations qu'il avait realisees. RAY les publia en indiquant John ELLIS (1710-1776). 1755. A la source de ses informations. Negociant, homme d'affaires et amateur de sciences naturelles, surtout interesse par Jean-Etienne Guettard (1715-1786). Pas de publication. A « ed » l'etude des algues corallines, il s'y consacra surtout comme « hobby » apres avoir ac- Medecin et fils d'apothicaire, ne ä Etam- quis une certaine aisance financiere. II ten- pes en 1715 et mort ä Paris en 1786, attire ta alors de delimiter les caracteres diagnosti- par la geologie et la botanique, il fut l'ami de ques des organismes marins animaux com- Bernard de JUSSIEU, le collaborates de RE- munement designes alors sous le terme col- AUMUR et le conservateur des collections du lectif de « Zoophytes » par comparaison Due d'Orleans ; il a laisse le souvenir d'un avec les organismes marins vegetaux. homme spontane et tres sensible, mais s'em- portant ä la moindre occasion. II decouvrit Guiseppe GINANNI (1692-1753). avec JUSSIEU dans les environs de Paris les 1757 (posthume). V premieres colonies de Phylactolaemates Passionne de botanique des son plus jeu- trouvees en France, et les offrit Vivantes ä ne äge, collectionneur de coquillages, speci- REAUMUR, mais ne publia rien lui-meme de alise dans l'etude de la faune et de la flore de ses observations. l'Adriatique, apparemment peu au courant N.B. : La 10c edition du « Systema Na- des recherches effectuees par ses contempo- turae » de LINNAEUS, dont la publication rains, il fut elu membre de l'Academie de marque la date limite de la presente etude, Bologne en 1747. est parue en 1758.

Ferdinando BASSI ( ? - 1774). II n'est pas exclu que les « Eschara » de 1757. « f » Lobel (« Exoticum librum decim », libri IV, Ne ä Bologne oil il exerca comme pro- 1605) et Loefling (Die Swedischen Akade- fesseur de botanique, amateur de voyages, il mie der Wissenschaftlichen Abhandlungen, constitua de riches collections qu'il legua ä 1752) soient aussi des Bryozoaires. l'universite de sa ville.

Vitalino DONATI (1713-1763). 1758. A Medecin passionne par les sciences na- turelles et les voyages, ne ä Padoue, il par-

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Considerations generates sur li des Bryozoaires fossiles etaient des isoles les bryozoologues pre-linneens (un britannique, un allemand, un italien).

1 ) Les nationalites 2 ) Les regions geographiques prospectees selon les auteurs Les premiers bryozoologues relevaient de - Region marine mediterraneenne : un 8 nationalites, dont deux sont predominan- britannique (RAY), deux francais (BARRE- tes, t'italienne et la britannique. 11s se repar- LIER, RONDELET), un hollandais tissent comme suit : (CLUSIUS), dix italiens (ALDROVANDI, - Allemagne (3) : BESLER, OLEARIUS, BASSI, BOCCONE, CAESALPINO, DONATI, WOLFART. GINANNI, GUALTIERI, IMPERATO, MARSI- - Autriche (1) : RÖSEL. GLI, MERCATI), deux suisses (C. BAUHIN, - Danemark (1) : PONTOPPIDAN. J. BAUHIN). - France (7) : BARRELIER, Guettard, Jus- - Manche et mer du Nord : neuf britanni- SIEU, REAUMUR, RONDELET, TOURNEF- ques (ELLIS, GERARDE, HOOKE, JOHNSON, ORT, VAILLANT. LISTER, MERRETT, MORISON, PARKINSON, - Grande-Bretagne (13) : BAKER, Doody, PLUKENET), un francais (JUSSIEU), deux ELLIS, GERARDE, HOOKE, JOHNSON, hollandais (LEEUWENHOECK, SEBA), un LHWYD, LISTER, MERRETT, MORISON, danois (PONTOPPIDAN), un allemand PARKINSON, PLUKENET, RAY. (OLEARIUS). - Italie (10) : ALDROVANDI, BASSI, BOC- - Milieux continentaux : un autrichien CONE, CAESALPINO, DONATI, GUALTIERI, (RÖSEL), un suisse (TREMBLEY), un an- GINANNI, IMPERATO, MARSIGLI, MERCA- glais (BAKER), trois francais (Guettard, TI. REAUMUR, VAILLANT). - Pays-Bas (3) : CLUSIUS, LEEUWENHOECK, - Sites paleontologiques : un anglais SEBA. (LHWYD), un allemand (WOLFART) et un - Suisse (4) ; C. BAUHIN, J. BAUHIN, GES- italien (BASSI) dans leurs pays respectifs. NER, TREMBLEY. II en resulte qu'un auteur issu d'une re- La bryozoologie naissante s'est epanouie gion determinee a surtout travaille ä proxi- autour de deux poles geographiques, la Me- mite de chez lui. Toutefois, quelques grands diterranee occidentale et l'Adriatique d'une (pour Pepoque) voyageurs ont pu se familia- part, la Manche et la partie meridionale de riser avec la biodiversite de regions plus e- la mer du Nord d'autre part. Le berceau de la loignees (RAY, CLUSIUS, J. BAUHIN, BESLER, jeune bryozoologie a toutefois ete la region OLEARIUS, WOLFART). per-mdditerraneenne, ou les 6 premiers bry- ozoologues (un francais, un anglais, deux 3) Les professions italiens et deux suisses) ont, de 1555 ä 1630, - 19 membres du corps medical (medecins effectue les premieres recoltes de Bryozoaires et chirurgiens de formation) : six britan- ou ont reproduit et diffuse (comme GESNER) niques (BAKER, GERARDE, HOOKE, LIS- les observations de leurs contemporains. La TER, MERRETT, MORISON), deux alle- possibilite de recolter des Bryozoaires spec- mands (BESLER, WOLFART), trois francais taculaires, ceux qui ont attire l'attention des (BARRELIER, RONDELET, TOURNEFORT), premiers auteurs, est plus ais£e en Mediter- cinq italiens (ALDROVANDI, CAESALPINO, ranee, mer calme, sans marees, aux Substrats DONATI, GUALTIERI, MERCATI), trois suis- peu profonds et facilement accessibles ; cet ses (GESNER, J. BAUHIN, C. BAUHIN). II ensemble de particularir.es peut expliquer le faut toutefois remarquer que certains decalage dans le temps entre les debuts res- d'entre eux ont tres tot delaisse la carrie- pectifs des etudes menees dans les deux aires re medicale pour celle de naturaliste : geographiques. Les precurseurs des recher- MORISON, RONDELET. Les medecins de ches sur les Bryozoaires d'eau douce ont ete formation representent pres de la moitie des auteurs continentaux, de nationalites des anciens bryozoologues, et appartien- autrichienne et suisse, puis francaise, done nent ä quatre pays sur les huit ; aucun moins sollicites par l'etude du milieu marin. d'entre eux n'etait hollandais. Les 3 premiers paleontologues ayant recueil- - 9 naturalistes de formation : trois britan-

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niques (Doody, LHWYD, RAY), trois franc- SIEU, MERCATI, MERRETT, MORISON, PAR- ais (Guettard, JussiEU, REAUMUR - celui- KINSON, RAY, SEBA, TOURNEFORT, TREM- ci ayant largement ete aussi un physi- BLEY, VAILLANT ; dans un premier temps, cien), trois Italiens (BASSl, BOCCONE, ELLIS, initialement convaincu qu'il avait af- GlNANNl), soit une majorite issue de pays faire ä des algues, et qui reconnüt ensuite ä tradition latine. son erreur). Pour ALDROVANDI, BASSI, - 5 pharmaciens : trois britanniques LHWYD et WOLFART, il s'est agi soit d'objets (JOHNSON, PARKINSON, PLUKENET), un inanimgs, soit d'organismes morts. hollandais (SEBA) et un italien (IMPERA- TO) ; la majorite d'entre eux est issue de 4) Les langues de publications pays ä tradition protestante. - Ont publie en latin, langue internationa- - 2 enseignants : un suisse (TREMBLEY), un le des lettres de l'epoque : cinq britanni- francais (VAILLANT - dans un second ques (LISTER, LHWYD, MORISON, PLUKE- temps). NET, RAY), trois francais (BARRELIER, - 2 commerfants et negociants : un bri- RONDELET - pour la premiere edition -, tannique (ELLIS), un hollandais (LEEU- TOURNEFORT), deux hollandais (CLU- WENHOECK) : deux pays de religion ma- SIUS, LEEUWENHOECK), six italiens (AL- joritairement protestante. DROVANDI, BASSI, BOCCONE - en partie, - 2 artistes : un autrichien (RÖSEL), un CAESALPINO, GUALTIERI, MERCATi), trois francais (VAILLANT - dans un premier suisses (C. et J. BAUHIN, GESNER), deux temps). allemands (BESLER, WOLFART). - 1 juriste : hollandais (CLUSIUS). REAU- - Ont publie dans leur langue nationale : MUR, classä dans une autre rubrique, un allemand (OLEARIUS), un autrichien avait aussi une solide culture juridique. (RÖSEL), six britanniques (BAKER, ELLIS, LEEUWENHOECK a par ailleurs ete un ad- GERARDE, HOOKE, MERRETT, ministrateur municipal. PARKINSON), quatre francais (JUSSIEU, - 1 militaire : italien (MARSlGLl). REAUMUR, RONDELET - en partie -, VAIL- - 1 ambassadeur (OLEARIUS). LANT), un hollandais (SEBA), quatre ita- - 1 haut dignitaire religieux (PONTOPPI- liens (DONATI, GINANNI, IMPERATO, DAN). MARSIGLI), un danois (PONTOPPIDAN).

Differents auteurs ont eu en outre une L'italien BOCCONE a publie Tun de ses solide culture en droit et en sciences humai- ouvrages en langue franchise ; le suisse nes, notamment deux britanniques (HOOKE, TREMBLEY s'est aussi exprime en francais ; RAY), un hollandais (CLUSIUS), deux ita- l'ouvrage de RONDELET, redige en francais, a liens (CAESALPINO, MERCATi) et deux suis- ete traduit en latin par CLUSIUS en vue de sa ses (GESNER, C. BAUHIN), un danois (PON- publication, puis retraduit en francais ä par- TOPPIDAN). D'une fafon generate, tous etai- tir du latin pour sa seconde edition. Plu- ent des erudits, l'inverse etant inconcevable sieurs des autres ouvrages, initialement pu- ä l'epoque. blies en latin, ont ulterieurement fait l'objet d'une traduction francaise. Les premiers specialistes des Bryozoaires, qu'ils aient ete des naturalistes profession- 5 ) Les milieux sociaux d'origine nels ou des amateurs eclaires, les ont consi- Ils sont seulement connus avec certitude deres comme des animaux : la plupart des pour quelques-uns des premiers bryozoolo- plus anciens auteurs : RONDELET, GESNER, gues : iMPERATO ; puis presque tous les plus re- cents apres 1700. Entre ces deux epoques se - Noblesse (8) : un autrichien (RÖSEL), situe une phase intermediate durant laquel- deux francais (REAUMUR, TOURNEFORT), le ils ont, ä trois exceptions pres (LISTER, un hollandais (CLUSIUS), 4 italiens MARSlGLl, REAUMUR), quasi-unanimement (BOCCONE, DONATI, GINANNI, MARSI- ete interpretes comme etant des v6getaux GLI). On remarque qu'aucun aristocrate (BARRELIER, BASSI, BESLER, C. et J. BAUHIN, britannique ne figure parmi les premiers BOCCONE, CLUSIUS, DONATI, Doody, GE- bryozoologues, et qu'ils proviennent es- RARDE, GUALTIERI, HOOKE, JOHNSON, JUS- sentiellement des pays de tradition latine.

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- Milieu scientifique et medical (2) : un cessifs. SEBA etait admire des princes pour la italien (MERCATl), un francais (JUSSIEU). richesse de ses collections. LiSTER, qui de- - Milieu politique (1) : un anglais vint medecin royal, C. BAUHIN, BARRHLIER, (HOOKE). JOHNSON et PARKINSON profiterent des fa- - Commerce (3, de 3 nationales differen- veurs de leur entourage, et JUSSIEU du nepo- tes) : un anglais (ELLIS), un franfais tisme d'un parent dejä en place. En revan- (RONDELET), un suisse (GESNER). che, e'est pour repondre au voau de son suze- - Agriculture (1) : SEBA. rain que DONATI perdit ä la fois sa fortune et - Artisanat (2) : un anglais (RAY), un hol- la vie. JOHNSON düt sa reussite ä ses choix et engagements politiques. Quelques-uns des landais (LEEUWENHOECK). premiers bryozoologues ont eux-memes ete - Issu d'une famille honorable mais non des mecenes (ALDROVANDI, BASSI). OLEA- fortunee (sans davantage de precisions) : RIUS connüt de multiples affectations, dont TREMBLEY. ä l'etranger. Lorsque la profession paternelle est in- connue, nous disposons parfois d'informa- 7) Les longevites tions sur l'eveil d'une vocation sous l'in- Les annees de naissance et / ou de deces fluence d'un membre de la famille. Ainsi de presque tous les premiers bryozoologues LlSTER etait-il le neveu d'un medecin ordi- nous sont connues. Ces donnees, meme in- naire du roi. D'autre part, un membre de completes, permettent de considerer qu'ils l'entourage familial peut avoir encourage ont eu, pour la plupart, une longevite supe- une vocation (RONDELET, RöSEL). rieure ä la moyenne pour l'epoque. Vingt-six d'entre eux ont atteint ou depasse l'äge de 6 ) devolution des carrieres 60 ans, dont 14 septuagenaires et 6 octoge- Quelques-uns des premiers bryozoolo- naires (ALDROVANDI, CAESALPINO, CLUSIUS, gues ont mene une vie calme, dans leur offi- LEEUWENHOECK, MERRETT, TREMBLEY), cine ou leur cabinet de travail, voyageant peut-etre parce qu'ils ont du mener une exis- plus ou moins ä leur gre pour enrichir leurs tence assez protegee. Ceux qui sont decedes collections. Les ceuvres de nombre d'entre relativement jeunes ou precocement ont eux ont ete publiees ä titre posthume, par- succombe lors d'une epidemie (GESNER), ont eu une mort violente (DONATI par noy- fois jusqu'ä une quarantaine d'annees apres ade ; RONDELET par empoisonnement d'ori- leur mort (cas d'ALDROVANDl ou de J. BAU- gine alimentaire ; MORISON et TOURNEFORT HIN). Beaucoup d'entre eux n'ont publie apres avoir ete renverses par des voitures leurs ouvrages fondamentaux qu'ä la fin de -comme le sera quelques siecles plus tard leur vie, alors qu'ils etaient dejä au faite de Pierre Curie -; REAUMUR ä la suite d'une leur carriere. Beaucoup n'attendaient pas chute), ou avaient dejä connu les annees des resultats de leurs travaux, menes comme precedentes des problemes de sante (MER- « violon d'Ingres », une promotion profes- CATI : maladie de la pierre ; RÖSEL : frappe sionnelle ou sociale. D'une facon generale, de paralysie partielle). VAILLANT est mort leurs publications sur les Bryozoaires n'ont d'epuisement ä la täche. CAESALPINO a be- done pas du avoir une grande influence sur neficie de beaucoup de chance puisque, con- les profils de leur carriere. damne ä mort par l'lnquisition, il y echappa En revanche, le fait que plusieurs d'entre de peu. eux aient ete des disciples de RONDELET, qui jouissait d'un prestige considerable, a pu in- 8) Remarques diverses fluencer favorablement la notoriete de cer- - Religieux : plusieurs des premiers bryo- tains d'entre eux, leur promotion sociale ou zoologues etaient destines ä entrer dans leurs aptitudes ä enrichir leurs collections. les ordres. Certains sont effectivement A cette epoque, tous les grands naturalistes devenus pretres (BARRELIER, BOCCONE, etaient (ä de rares exceptions pres, notam- RAY), d'autres ont echappe ä la volonte ment parmi les botanistes britanniques) en familiale et ont suivi d'autres voies (Mo- relation les uns avec les autres et echangeai- RISON, TREMBLEY). L'un d'entre eux par- ent des correspondances. MERCATl a ete le viendra au sommet de la hierarchie reli- protege et le medecin de plusieurs papes suc- gieuse chretienne (PONTOPPIDAN).

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- Proscrits pour des raisons ideologiques : ductions animates contenant des polypes. J. BAUHIN, MORISON. Pour TREMBLEY, les Phylactolaemates sont - Sanctionne par sa hierarchie militaire : des « polypes ä bras en forme de cornes » et MARSIGLl. pour RÖSEL des « polypes ä panache » don- - Fondateurs ou responsables de jardins nant « Pidee d'une fleur epanouie » ; cet botaniques : ALDROVANDI, BARRELIER, auteur a compte 60 bras pour un seul pana- CLUSIUS, GERARDE, JUSSIEU, PLUKENET, che, entourant la bouche, se poursuivant par TOURNEFORT. un intestin « d'un brun assez fonce dans les - Ont termine leurs carrieres par des acti- polypes qui ont bien mange ». REAUMUR a vites administratives ou diplomatiques : decrit de facon vivante et poetique le « po- DONATI, LEEUWENHOECK, MARSIGLI, lype ä pennache », loge « en partie, et sou- PLUKENET, TREMBLEY. vent se retire tout entier dans une espece de - Ont constitue des collections privees qui cellule ou tuyau ». REAUMUR, puis DONATI, leur ont ete achetees par des souverains puis ELLIS, ont ete les trois auteurs pre-lin- regnants : SEBA (par le tsar de Russie neens ayant observe des lophophores de Pierre le Grand ; VAILLANT par le roi de Bryozoaires marins. REAUMUR a decrit celui France Louis XV). de l'espece de Ctenostomes arborescente Al- - Grands voyageurs pour Pepoque : soit cyonidium gelaanosum , « qui porte le nom des le debut de leur carriere (BESLER, de main de mer ou de main de larron », ä CLUSIUS, BAUHIN, DONATI, GERARDE, partir de specimens fixes en extension ä son RONDELET), soit plutöt apres avoir dejä attention sur les cotes de Normandie par acquis une certaine notoriete (BARRE- JUSSIEU ; il a reaffirme avec force que ces LIER, J. BAUHIN, BOCCONE, GESNER, RAY, polypes « etoient incontestablement de pe- TOURNEFORT) ; certains se sont expatri- tits animaux » et non seulement des fleurs. es pendant une grande partie de leur vie DONATI, chez le Cheilostome Myriozoum (J. BAUHIN et MORISON en raison de leurs vruncatum, n'a pas distingue individuelle- opinions socio-politiques et religieuses, ment les tentacules (Fig. 9) et a figure (sous BARRELIER pour mener sa vie de pretre ä le nom de « proboscis », attache selon lui Rome). par deux petit muscles) le panache tentacu- laire comme un entonnoir continu ä rebord Les informations scientifiques festonne presentant des lignes longitudina- apportees par les premiers les. bryozoologues Aucun de ces auteurs n'a observe de lar- (XVIe-XVIIe siecles) ves ni de stades de metamorphose de Bryo- zoaires marins : en effet, ce n'est qu'en 1816 1) Anatomie et developpement que LAMARCK en verra pour la premiere fois. L'anatomie des Bryozoaires n'a jamais Toutefois, REAUMUR (1742) et RÖSEL fait l'objet d'aucune information precise de (1746) avonert dejä, Pun observe, Pautre fi- la part des premiers bryozoologues, ä l'ex- gure, des statoblastes, encore inclus dans les ception de TREMBLEY qui a distingue entre colonies ou lors de leur liberation, et des in- «l'cesophage, l'estomac et l'intestin droit». dividus juveniles vagiles fondateurs avant JUSSIEU a vu le polypide en le prenant pour leur fixation au Substrat. un ver cylindrique fixe ä Pinterieur de la co- lonie oil il s'abrite (« un tres petit ver blan- 2 ) Morphologie des colonies chätre dont l'extremite inferieure est atta- Les auteurs cites se sont surtout attaches chee au fond d'une loge, le milieu du corps ä decrire la forme zoariale. Quelques-uns un peu plus renfle » et dont la partie superi- d'entre eux ont toutefois apporte certaines eure « est garnie de plusieurs cornes » : les informations sur la morphologie des loges tentacules). constituant les colonies qu'ils ont etudiees. TREMBLEY, REAUMUR, DONATI, RÖSEL et Leurs definitions des organismes observes ELLIS ont observe des lophophores. Pour ce component en general au moins 3 ou 4 dernier, les Bryozoaires (qui ne portent pas mots, mais tiennent parfois en plusieurs li- encore ce nom) sont definis comme des pro- gnes ; J. BAUHIN s'est singularise en ne pu-

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bliant qu'une liste des especes recapitulees le hollandais CLUSIUS en 1605 correspond ä par ses predecesseurs, sans iconographie. Les une sous-espece d'A. gelaanosum qui n'a ete figures de GESNER ne sont souvent que des retrouvee que 375 ans plus tard et seulement reproductions tres simplifies de celles de ses nominee (D'HONDT 1983 - voir plus loin -) ä predecesseurs. partir d'autres specimens conserves dans les collections des musees neerlandais. Celle fi- Les especes qui ont le plus attire Patten- guree par BOCCONE (1674, p. 273) sous le tion des premiers bryozoologues etaient cel- nom d' « Alcyonium strupposum rubrum les qui ätaient les plus spectaculaires, par perforatum » est fixee par un pedoncule leurs dimensions, leur forme ou leur couleur. (qu'il appelle « racine ») et presente des ra- Ainsi la premiere espece connue, decrite par mifications chacune du diametre du pouce, RONDELET, se remarquait-elle par sa ressem- ä structure coriace et parfois d'apparence la- blance avec une fleur, rappelant plus preci- cunaire. Pour PARKINSON, leur forme et leur sement selon lui celle de l'ceillet, ce qui in- couleur font penser ä une eponge ; les noms cita son descripteur ä lui donner le nom po- de Fucus spongiosus nodosus et de Sea Rag- etique et evocateur de « giroflade de mer », ged-Staffe leur ont ete donnes par GERARDE nom local du vegetal ornemental qu'il simu- et repris par JOHNSON et MERRETT, Pespece le. S'il n'a pas decrit en detail l'aspect gene- correspondant ä « l'Urtica marina nodosa ral de ce Bryozoaire, qui se presente comme » de BOCCONE, de la couleur d'une chätai- une dentelle calcaire de forme complexe gne et d'une grande variabilite morphologi- dans l'espace, il I'a mentionne comme ayant que. Un doute persiste pour le « Corallo- l'apparence d'un crible forme d'une substan- fungus candissimus » de VA1LLANT, ressem- ce dure et de couleur rouge qu'il attribue ä blant morphologiquement ä un Akyonidium, une peau (en fait il s'agit du pigment qui im- mais qui aurait ete recolte en eau douce dans pregne les tissus du zoarium), fixe au Substrat la region parisienne (« Piece aus Suisses ») par une « queue ». L'information donnee ; s'agit-il d'une erreur d'etiquetage ? sur la couleur nous permet d'identifier cette espece comme etant Pespece longtemps de- De nombreux auteurs (BOCCONE, PLU- signee sous le nom de Sertella septentrionalis KENET, BARRELIER sous le nom de « Muscus HARMER 1934, espece classique de la Medi- coralloides, bifidus, minor ») ont figure, terranee occidentale, la seule de Mediterra- souvent en les prenant pour des algues co- nee ä etre de couleur rouge, reconnue re- rallines, des Bryozoaires arborescents, et no- cemment (REVERTER-GIL & FERNANDEZ- tamment des Cellariidae, famille caracteri- PULPEIRO 1999) comme constituant un ju- see par son port erige et la constitution des nior synonym de Retepmelia grimaldii JUL- ramifications zoariales par des successions LIEN. D'autres illustrations de Bryozoaires re- d'entre-noeuds cylindriques calcifies separes teporiformes ont ete publiees par des auteurs par des joints chitineux. 11 en est de meme ulterieurs, dont iMPERATO, J. BAUHIN et de la Corallina fistulosa fragilis de Doody et la MERCATI, ce dernier auteur ayant probable- « Corallina fistulosa (fragilis duplex) » de ment observe' une espece differente, mais J. BAUHIN qui correspond ä la « Corallina appartenant ä la meme famille (Phidolopo- fistulosa fragilis, intermediis, praelongis, lae- ridae). CAESALPINO et MORISON, Pun et vibus, albis » de PLUKENET. La nettete de l'autre botanistes, ont prefere comparer les Popercule de Pespece, ä opesie ovale bien re- Bryozoaires reteporiformes (autrefois appe- les Reteporides) ä des roses. connaissable, encroütante sur une moule observee par LISTER (tab. 4, fig- 10), suggere qu'il pourrait s'agir d'Electra crustulenta. Une D'autres Bryozoaires figures par les an- Celleporidae a ete figuree par IMPERATO (p. ciens auteurs ont aussi pu etre rattaches ä 731) et avec moins de certitude par PLUKE- des especes plus recemment decrites. Ainsi NET (pi. 24, fig. 2), et Porella cervicomis par des especes ä tegument chitineux apparte- IMPERATO (p. 721). nant au genre Akyonidium (Ctenostomes) ont ete figurees par plusieurs auteurs du nord Une Margarettidae (famille morpholo- de l'Europe (les britanniques JOHNSON, PAR- giquement tres proche des Cellariidae, mais KINSON et GERARDE) OU s'y etant rendus appartenant ä une autre lignee phylogeneti- (l'italien BOCCONE). La forme dessinee par que des Bryozoaires Eurystomes, ä zoarium

344 © Biologiezentrum Linz/Austria; download unter www.biologiezentrum.at calcifie candelabriforme) a ete illustree par vateur mais ä qui les connaissances de Pepo- BARRELIER (il doit s'agir avec une quasi cer- que ne permettaient pas des interpretations titude de Pespece mediterraneenne littorale rigoureuses, il s'agit d'une plante se develop- M. cereoides). Certaines descriptions ont ete pant en touffes avec des branches et des feu- tres imagees, comme par exemple celle de J. illes, ä surface evoquant un gäteau d'abeille, BAUHIN (p. 809) qui decrit une « Eschara » presentant de nombreuses cavites en forme en forme de « cribre » et de couleur blan- de semelles, alternantes, pourvues chacune che, comme ressemblant ä une salade cre- de 4 epines (qu'il a interpretees ä tort com- pue, fixee par une racine, de texture pierreu- me etant ä mi-longueur), et recouvertes d'u- se, sans odeur ni saveur speciale. MERCATI a ne fine pellicule superficielle de couleur decrit une autre espece d'animal reteporifor- paille (Popesie). La meme espece a aussi ete me (dejä signalee, selon lui, par ses prede- observee par MORISON (« Fucus marinus cesseurs sous les noms d'Eschara retiformis et scruposus albidus telam sericeam textula sua de Reaculum marinum) comme ayant Pas- aemulans »)• pect general d'un champignon evase vers Certains Bryozoaires fossiles illustres par l'exterieur, ä « feuilles » multiporees et de les anciens auteurs ont aussi parfois ete iden- couleur cendre. tifiables. Ainsi les especes figurees par BASSI D'autres especes illustrdes par les pre- (1757) ont-elles ete suffisamment precises miers bryozoologues ont aussi pu etre deter- pour pouvoir etre rapportees (VlNASSA de minees ä partir de leur iconographie. Ainsi, REGNY 1899) ä des taxons bien definis de un representant de la famille Celleporidae a- Cheilostomes (notamment des especes ä zo- t-il aussi ete figure par IMPERATO, une Smit- arium lunulitiforme et des Ascophores arbo- tinidae identified comme etant la Porella cer- rescents) et de Cyclostomes decrits et defi- vicomis actuelle aussi par IMPERATO, Myrio- nis ulterieurement. zoum truncatum par ALDROVANDI et DONATI, Frondipora verrucosa par IMPERATO. Dans Pe- 3) Ecologie et dition de 1724 de son ouvrage, RAY fait etat distribution geographique de la recolte par Doody de deux especes, Les premiers bryozoologues n'ont appor- « Fucoides lendigerum capillamentis cuscu- te que peu d'informations dans ces deux do- te instar implexis » et « Conferva marina maines. Us n'ont indique en general que le cancellata », qui sont respectivement nos milieu, marin ou d'eau douce, de leurs recol- Vesicularia spinosa et Amathia lendigera ac- tes ; dans quelques cas, ils ont precise le tuelles. Le Muscus marinus (pi. 47 et 48) de Substrat : plantes aquatiques, coquilles de PLUKENET (avec moins de certitude le speci- mollusques (moules : LISTER), roches, mor- men figure tab. 9, fig. 4 par MORISON) est ceaux de bois (RONDELET) OU indique que une Bugula ; la « Corallina primula erecta l'echantillon etudie avait ete trouve en gpa- ramosior » de Doody (in R.AY 1690) est no- ve sur la greve (par exemple les Alcyonidium tre actuelle Bugula plumosa. de BOCCONE). Un seul auteur (RAY) a fait allusion ä la bathymetrie possible de son es- La decouverte de la famille Flustridae, pece, simplement pour signaler qu'elle lui aux colonies translucides et superficielle- etait inconnue ; quant ä CLUSIUS (p. 122), ment membraneuses, a permis ä HOOKE il est le seul auteur a avoir mentionne une (1665) de publier les premieres figures de lo- date de recolte (1601, pour son Alcyonidium ges de Bryozoaires (Fig. 6). La precision de d'Amsterdam). ses illustrations de contours circulaires (ce qui indique qu'il a figure ce qui lui etait ob- La plupart de ces auteurs ne font men- servable dans le champ de son microscope) tion que d'une seule localite de provenance permet Pidentification de l'espece etudiee : (Portland, pour PARKINSON ; entre Deal et la presence de quatre epines latero-anterieu- Sandwich, pour MERRETT ; Cockbull, Sus- res est en effet caracteristique de Flustra foli- sex, pour RAY ; au large de la Catalogne, acea, qui est d'ailleurs la representante la pour ALDROVANDI ; Mer Tyrrhenienne pour plus volumineuse et spectaculaire de la fa- MERCATI, qui indique sa Phidoloporidae mille Flustridae en Europe occidentale. Pour comme peu frequente) ; souvent meme, HOOKE, qui s'est revele un excellent obser- seuls le nom de Pocean ou de la mer sont in-

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diques (exemple : Mediterranee). RAY a re- DELET en 1555 n'a ete nominee qu'en 1934 capitule les localites ou ses predecesseurs par HARMER, SOUS un binom invalide en avaient recueilli des Bryozoaires reteporifor- 1999 par REVERTER GIL & FERNANDEZ PUL- mes. Ces auteurs ont generalement publie PEIRO qui l'ont rattachee ä une autre espece des obsen'ations limitees ä une seule region decrite entretemps (JULLIEN 1903). A cette geographique, proche de leur residence. occasion, HARMER avait confirme une tres Aussi les britanniques, ä l'exception de RAY ancienne constatation de JULLIEN, le ratta- qui avait sejourne dans les pays mediterra- chement durant plusieurs siecles sous un neens, et les hollandais, n'ont-ils publie que meme taxon nominal, lui-meme non identi- sur les especes de la Manche et de la Mer du fiable (Retepora cellulosa auct.), de nombreu- Nord ; en revanche les francais et les ita- ses especes reteporiformes en fait absolu- liens ont decrit et figure des especes medi- ment distinctes. terraneennes (Margaretta, Reteporellina, My- riozoum, Porella) ; seul le genre Cellaria a ete ä la fois cite par des auteurs mediterra- Conclusion neens et septentrionaux. Les recoltes d'Alcy- onidium et de Flustrellidae (especes que les Dans le cas de certains groupes zoologi- vagues arrachent souvent de leurs Substrats ques, tels par exemple que les Gastrotriches, et dont les colonies sont alors rejetees sur les il s'est ecoule plus de deux siecles entre leur plages) n'ont ete l'apanage que des auteurs decouverte et le debut de leur etude d'un du nord. point de vue scientifique, et deux genera- tions encore avant qu'une monographic En depit d'une iconographie parfois suc- complete leur soit consacree. cincte et d'informations ecologiques ou bio- geographiques generalement insuffisantes, D'autres groupes zoologiques, comme les les travaux des anciens auteurs sont souvent insectes, les meduses ou les poissons, connus encore tres utilisables par les systematiciens depuis la plus haute Antiquite, ont dejä pu et les biogeographes actuels, raeme s'ils sont faire l'objet de premieres syntheses echelon- anterieurs ä la taxinomie binominale et ont nees entre la Renaissance et le debut du essentiellement un interet historique. 11 est XVIlIe siecle. Certains taxons de decouver- en particulier tres interessant de retrouver, te recente ont immediatement 6te etudies sur une illustration hollandaise de 1605, une de facon intensive (Vestimentiferes, Lorici- forme dressee d'Alcyonidium gelatinosum feres, Cycliophores) et il a ete accumule sur dont les seuls specimens de collection con- eux en quelques annees une somme conside- nus n'ont ete recoltes qu'en 1938, dans le rable de connaissances. Les Bryozoaires cor- Zuidersee et done avant Passechement de respondent ä un cas « moyen », leur etude celui-ci, taxon qui n'a ete nomme qu'en ayant ete continue et progressive depuis le 1983 (forme lacourti D'HONDT 1983 - que milieu du XVIIIe siecle. nous estimons legitime d'elever ici au rang II s'etait auparavant ecoule deux siecles de sous-espece, sous le nom d'Alcy onidium gelatinosum HUDSON subsp. lacourti, subsp. avant que la connaissance des Bryozoaires nov., sous sa diagnose originale de 1983 et n'evolue de la phase descriptive purement avec pour specimens holotypes et paratypes morphologique ä la decouverte de leur ana- ceux designes par D'HONDT 1983). Les re- tomie, et deux generations ensuite pour coltes de JUSSIEU sur les cotes normandes et qu'on en decouvre la reproduction sexuee. transmises ä REAUMUR montrent qu'en 1742 Durant les deux premiers siecles, une qua- A. gelatinosum HUDSON etait dejä facile ä rantaine de publications seulement ont con- trouver, comme e'est toujours le cas actuel- cerne, souvent occasionnellement, ces orga- lement, sur les cotes francaises de la Man- nismes ; en general, il s'agissait d'ouvrages che. De telles observations sont precieuses de grande diffusion (pour Pepoque), la prati- pour le systematicien actuel. II faut aussi no- que de la publication dans des periodiques ter que les descriptions scientifiques des es- scientifiques n'en etant qu'ä ses primes de- peces figurees par les anciens auteurs n'ont buts. Durant cette periode, et pendant envi- ete dans certains cas qu'extremement tardi- ron 150 ans, les Bryozoaires ont quasi-syste- ves ; par exemple, celle dessinee par RON- matiquement ete consideres comme des ve-

346 © Biologiezentrum Linz/Austria; download unter www.biologiezentrum.at getaux, le plus souvent des algues, et done 3°) Depuis 1968. L'epoque recente se ca- etudies par des botanistes, alors que pour les racterise par un buissonnement et une di- plus anciens d'entre eux il s'agissait pourtant versification de nouvelles voies de recher- incontestablement d'animaux. Les premie- che, qui ont debute des que la microscopie res observations anatomiques sur les especes electronique a pu ouvrir aux chercheurs marines ont permis de confirmer leur nature l'acces aux microstructures. Les trois pre- animale, avant qu'en une dizaine d'annees miers programmes de recherche fondes sur JUSSIEU, TREMBLEY, RÖSEL et DONATI n'en l'etude des Bryozoaires en microscopie elec- apportent des preuves indeniables tant sur tronique ä transmission ont alors debute pa- les Bryozoaires marins que dulcicoles. Deux rallelement et simultanement aux Etats- siecles apres la decouverte de ces organis- Unis (ultrastructure du squelette, par BANTA mes, les auteurs disposaient d'informations en 1968 ; etude cytologique du developpe- süffisantes pour tenter de les classer et de les ment d'une Bugula par WoOLLACOTT & integrer dans une « e chelle des etres », ZlMMER en 1971) et en France (etude ultra- prelude ä notre systematique phylogeneti- structurale comparee du developpement des que moderne. differentes lignees phylogenetiques de Bryo- zoaires et son application systematique et La periode que nous avons abordee dans phylogenetique, par D'HONDT, 1968 paru ce travail s'etend de 1555 ä 1758, et couvre 1972). Parallelement, les premieres etudes done deux siecles. Depuis lors, il s'est ecou- sur les Bryozoaires fondees sur la microsco- le environ 250 ans, durant lesquels les pro- pie electronique I balayage ont ete presen- gres dans la connaissance des Bryozoaires tees au premier congres de ['International ont ete tributaires de revolution et du per- Bryozoology Association par le Suedois fectionnement des techniques d'investiga- SÖDERQV1ST (1968), tandis que les ameri- tion, notamment l'histologie, l'essor des mi- cains GOOCH & SCHOPF (1970) publiaient croscopies electroniques ä balayage et ä leurs travaux pionniers en genetique des transmission, les marquages, l'outil molecu- Bryozoaires tout en en etant les premiers au- laire, les appareils d'enregistrement et de teurs ä les aborder selon les techniques d'e- mesure, la biochimie, la genetique et la bio- lectrophorese. logie experimental (D'HONDT 1985, 1995 ; Au debut de sa carriere professionnelle, PITT 1961). Cette periode de 250 annees un chercheur a souvent encore une vue re- peut en pratique etre scindee en trois sous- ductrice de son materiel de recherche. 11 tra- epoques distinctes : vaille dans un domaine de recherche plus ou 1°) 1758-1884 (multiplication des etu- moins limite, et les resultats qu'il obtient des systematiques, fondees sur des observa- alors lui permettent de se faire connaitre et tions morphologiques de plus en plus minu- reconnattre. II ne connatt ses predecesseurs tieuses, jusqu'ä la publication coup sur coup que par leur ceuvre scientifique et la lecture de deux ouvrages de reference (HlNCKS 1880 de leurs travaux. Avec le temps et Pexpe- sur la faune britannique ; BUSK 1884 sur les rience, il lui arrive de plus en plus souvent Bryozoaires du « Challenger ») qui mar- de decouvrir autrement sa discipline scienti- quent le debut de la classification moderne fique et de s'interesser ä la personnalite me- des Bryozoaires) ; me des collegues qui l'ont precede, aux con- ditions dans lesquelles ils ont effectue leurs 2°) 1884-1968 (affinement de la con- travaux, ä l'influence de leur entourage fa- naissance anatomique et dynamique des milial ou professionnel, ä leurs chemine- adultes, des larves et de Porganogenese post- ments intellectuels, ä leurs idees directrices larvaire grace ä l'histologie, ä partir des etu- et ä leurs sources d'inspiration. Les Bryozo- des pionnieres des francais Prouho, puis Cal- aires, organismes d'une etude en elle-meme vet) ; durant cette periode, il convient de passionnante, ont ete abordes au cours des souligner 1'introduction, par l'americain J. siecles par des auteurs tout particulierement SOULE en 1954, de la biosystematique des interessants en eux-memes, et par voie de Bryozoaires, amenee ä se substituer peu ä consequence l'etude des acteurs et des pro- peu depuis lors ä la classification morpholo- duits de cette connaissance est, dans ce gique traditionnelle ; groupe zoologique, indissociable. Les Bryo-

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zoaires et leur corollaire la bryozoologie Familie Smittinidae LEVINSEN 1909 constituent des champs de recherche privi- Poretta cenncomis (PALLAS 1766) : iMPERATO legies et intimement lies, repondant ä un ideal exprime en ces termes par Michel Ey- (1599), C. BAUHIN (1623), BOCCONE (1674). quem, seigneur de Montaigne (1533-1592): Familie Myriaporidae GRAY 1841 « Bien avoir la plus parfaicte intelligence Myriapora truncate (PALLAS 1766) : ALDROVAN- deschoses »,puisqu'« il n'est desir plus na- DI (1648), DONATI( 1758). turel que le desir de la connoissance ». Familie Phidoloporidae GABB & HORN 1862 ReieporellagrimaMii JULLIEN (in JULLIEN & CALVET Annexe : Bryozoaires marins 1903) :RONDELET(1555, 1558), GESNER (1558), connus du XVIe au tout debut CAESALPINO (1596). Appartiennent peut-etre ä du XVIIIe siecles la meme espece les Phidoloporidae reteporifor- mes d'lMPERATO (1599), CLUSIUS (1605), C. 1 - Classe Stenolaematoda BORG 1926 BAUHIN (1623), J. BAUHIN (1651), BOCCONE Familie Frondiporidae BUSK 1875 (1674), RAY (1690, 1724), MORISON (1699), Frondipora vemtcosa (LAMOUROUX 1821) : IMPE- TOURNEFORT (1700). L'espece de MERCATI RATO (1599), C. BAUHIN (1623), J. BAUHIN (1719) est probablement differente. (1651), BOCCONE (1674), MORISON (1699), Familie Margarettidae HARMER 1957 TOURNEFORT (1700). Margaretta cereoides (ELLIS & SOLANDER 1786) : 2 - Classe Eurystomatoda MARCUS 1938 BARRELIER (1714). Familie Alcyonidiidae HlNCKS 1880 Remarques : Alcyonidium gelatinosum (HUDSON 1762) : CLU- SIUS (1605), JOHNSON (1634), GERARDE (1636), - La plupart des especes enumerees ci-des- PARKINSON (1640), MERRETT (1667), BOCCONE sus sont encroütantes, done plus faciles ä (1674). observer.

Familie Vesiculariidae HlNCKS 1880 - Seul le genre Cellaria figure ä la fois dans les recoltes des auteurs septentrionaux et Amathia lenägera (LINNAEUS 1758) : RAY (1724). mediterraneens. Vesicularia spinosa (LINNAEUS 1758) : RAY - Aucun Bryozoaire reteporiforme n'a ete (1724). recolte ä cette epoque dans la Manche et Familie Electridae STACH 1937 la Mer du Nord ; cela s'explique par le

Elearacrustulenta (PALLAS 1766): LISTER (1696). fait qu'ils y sont beaucoup plus localises ? E. veniciUata (ELLIS & SoLANDER 1786) : PLU- et moins repandus qu'en Mediterranee. KENET(1691). - Le genre Alcyonidium n'a ete recueilli que dans les mers septentrionales. Cela est lo- Familie Cellariidae HlNCKS 1880 gique, puisqu'il n'existe pas d'Alcyoni- Cellaria fisndosa (LINNAEUS 1758) : J. BAUHIN dium arborescents, done spectaculaires, (1651). Appartiennent peut-etre ä la meme espe- en Mediterranee (d'oü il n'est connu que ce les specimens vus par BOCCONE (1674), PlU- par des especes encroütantes beaucoup KENET (1691), BARRELIER (1714) et RAY (1690, plus discretes). 1724). Remerciements: L'auteur tient ä te- Familie Bugulidae GRAY 1848 moigner toute sa gratitude ä M. le professeur Bugula plumosa (PALLAS 1766) : RAY (1724). A. Minelli (Padoue), Mme J. Carpine-Lan- ? Bugula sp. : PLUKENET (1691). cre (Musee oceanographique de Monaco),

Familie Flustridae SMITT 1868 Mme F. Bigey (Universite Pierre et Marie Curie, Paris), Mmes Dominault, Serre et Flustra foliacea (LlNNAEUS 1758) : Caby (Bibliotheque centrale du Museum HOOKE(1665). national d'Histoire naturelle de Paris), Mme Securijlustra securifrons (PALLAS 1766) : Rayer et M. Lamy (Laboratoire de Crypto- MORISON (1699). gamie du M.N.H.N. de Paris), Madame Re- Familie Celleporidae BUSK 1852 fouil (Laboratoire de Phanerogamie du

Cellepora ou Turbicellepora sp. : iMPERATO M.N.H.N. de Paris) qui l'ont aide ä reunir la (1599), PLUKENET (1691). bibliographic necessaire ä cette etude.

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