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Intervention de Marisol Touraine

Ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes

Expérimentation PAERPA – Région Centre

Vendredi 26 septembre 2014

Seul le prononcé fait foi

Mesdames et messieurs les signataires de la convention,

Monsieur le président du Conseil Général d’Indre–et-Loire, Frédéric THOMAS,

Monsieur le directeur général de l’agence régionale de santé, Philippe DAMIE,

Madame la directrice de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie d’Indre-et-Loire, Edwige RIVOIRE,

Madame la directrice de la Caisse d’Assurance Retraite et Santé au Travail, Catherine VINCENT,

Monsieur le président de la Fédération des Unions Régionales des Professionnels de Santé du Centre, Raphaël ROGEZ,

Monsieur le directeur régional du Régime Social des Indépendants du Centre, Eric SARRAZIN,

Madame la présidente du Collectif Interassociatif sur la Santé, et fondatrice du CISS du Centre, chère Danièle DESCLERC-DULAC,

Monsieur le directeur de la Caisse de Mutualité Sociale Agricole Berry-Touraine, Jean- Luc CERNEAU,

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Mesdames et messieurs,

C’est un véritable plaisir pour moi de venir ici, dans le Centre, assister { la concrétisation de ce projet pour lequel vous avez toutes et tous travaillé de longs mois.

Vous le savez, l’un des enjeux auxquels notre pays est confronté dans les décennies qui viennent est le vieillissement de sa population. En 2060, un Français sur trois aura plus de soixante ans et le nombre de Français âgés de plus de 85 ans aura plus que triplé pour atteindre les 5 millions.

L’allongement de l’espérance de vie est une chance pour la . Mais c’est aussi un défi pour notre système sanitaire et médico-social. Les personnes âgées peuvent être autonomes, mais leur état de santé est susceptible de se dégrader rapidement. Il faut anticiper cette perte d’autonomie et agir vite pour mettre en place des solutions concrètes. Facile à dire. Mais pour ce faire, il faut coordonner tous les acteurs sur le terrain. Voilà tout l’enjeu de ce programme ambitieux !

Je suis particulièrement heureuse que le Centre, cette région que je connais bien et que j’aime tant, expérimente la modernisation des parcours de santé des personnes âgées en risque de perte d’autonomie, comme huit autres régions en France.

Au total, ce sont 97 communes qui vont mener ce travail, dans les cantons de Loches, Montrésor, Le Grand-Pressigny, Preuilly-sur-Claise, Descartes, Ligueil, Amboise et Bléré. Sur ce vaste territoire, on dénombre 12 100 personnes âgées de 75 ans et plus, soit près de 12% de la population. L’enjeu est donc de taille.

Je salue le travail approfondi qui a été mené pendant plusieurs mois pour réaliser le diagnostic et concevoir les actions, qui prennent la forme aujourd’hui de cette convention. Je remercie et je félicite ses signataires : l’Agence régionale de santé du Centre, le Conseil Général d’Indre-et-Loire, les organismes d’assurance maladie et d’assurance vieillesse, les représentants des personnels de santé et des usagers. Au-delà, je veux remercier l’ensemble des acteurs qui concourent { cette expérimentation : les établissements d’hébergement pour personnes âgées, les centres hospitaliers de Loches et Amboise et les acteurs de l’hospitalisation { domicile.

Votre volonté commune d’agir pour améliorer le quotidien de nos concitoyens est la preuve que nous pouvons relever ensemble le défi du vieillissement et de la perte d’autonomie.

Au-del{ du nombre d’objectifs poursuivis et d’actions entreprises, au-delà des sigles, et cette expérimentation en est riche, je veux retenir quelques actions concrètes qui vont être réalisées.

Améliorer la qualité de vie des personnes âgées et de leurs aidants, c’est très concret.

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D’abord, la prévention part de la proximité avec les personnes âgées. Pour repérer la perte d’autonomie, il faut aller { la rencontre des personnes. Les professionnels et les intervenants à domicile pourront signaler aux médecins traitants les risques de perte d’autonomie grâce à une « grille de repérage » avec des critères simples : isolement social ou familial, perte de mémoire, apparition d’une grande fatigue (chute, amaigrissement…).

La logique que vous poursuivez est la bonne : aller au plus près des personnes pour déceler leurs fragilités, utiliser des outils simples et efficaces pour le faire et mettre en place, si nécessaire, une prise en charge adaptée.

Il faut aussi garantir une prise en charge coordonnée entre les aidants et les différents acteurs dans les champs sanitaire et médico-social. Dans les prochains jours, ce sont notamment des plans personnalisés de santé qui seront proposés à des patients et qui organiseront l’intervention des professionnels autour de la personne âgée.

Un plan personnalisé de santé peut, par exemple, servir à mieux organiser pour une personne le suivi des traitements médicamenteux en formalisant des objectifs partagés entre le médecin traitant et le pharmacien. Dans d’autres situations, la coordination concernera le médecin traitant et l’infirmière, le masseur- kinésithérapeute ou le gériatre. Le plan peut comporter un volet social et associe naturellement la famille et les aidants. En 2015, plus de 1200 personnes âgées bénéficieront de ces plans personnalisés et ce nombre doublera l’année suivante.

La coordination et le partage d’informations entre les professionnels de santé passe aussi par d’autres outils. Dans quelques jours, un numéro unique va être mis en place pour informer, orienter et soutenir les professionnels dans la prise en charge des personnes âgées.

Enfin, je veux ici remercier le conseil général qui finance une des actions de cette expérimentation. Celle-ci vise à faciliter la sortie d’un patient de l’hôpital, qui peut être retardée, par exemple lorsque le logement n’est plus adapté { la suite d’une opération de chirurgie orthopédique. Dans le cadre de l’expérimentation, le conseil général prend { sa charge l’hébergement temporaire dans une structure en ville, en établissements d’hébergement pour personnes âgées, par exemple.

De nombreuses autres actions vont être déployées et je ne peux les citer toutes.

Mesdames et messieurs,

Elus, institutions, professionnels de santé, représentants du monde médico-social, représentants du monde hospitalier et représentants des usagers, vous êtes tous réunis

Seul le prononcé fait foi 4 aujourd’hui autour d’un beau projet. Un projet d’avenir : agir concrètement pour accompagner les personnes âgées en perte d’autonomie.

Vous pouvez être fiers de donner un temps d’avance { la région Centre dans cet indispensable travail. Aller à la rencontre des personnes âgées, agir en amont grâce à des outils simples et efficaces, apporter une réponse concrète à leurs besoins et coordonner tous les acteurs d’un même territoire, voilà les que vous relevez.

Mesdames et messieurs,

Vous connaissez l’enjeu qui est le nôtre : adapter notre société au vieillissement. Le Président de la République a rappelé avec force que ce défi exige un engagement du corps social tout entier et une politique concrète qui réponde aux besoins quotidiens des plus âgés et de leurs proches. C’est tout le sens du projet de loi que j’ai porté, avec , et qui a été adopté en première lecture par l’Assemblée Nationale il y a quelques jours. Ce projet de loi s’attaque aux inégalités { la racine. Car nous ne sommes pas égaux face au vieillissement et avec le temps, les disparités s’accentuent. Accompagner les personnes âgées qui en ont le plus besoin, c’est aussi agir pour la justice sociale.

L’expérimentation PAERPA s’inscrit pleinement dans l’approche globale et solidaire du vieillissement qui est le nôtre. Les solutions concrètes qu’attendent les Français, c’est vous qui les apportez sur le terrain. Vous pouvez en être fiers !

Je souhaite que cette expérimentation porte ses fruits et serve d’exemple { toutes les autres régions de France.

Je vous remercie.

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