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SUNDAY, BLOODY SUNDAY 1983

I can't believe the news today. I can't close my eyes and make it go away. How long, how long must we sing this song ? How long ? 'Cause tonight we can be as one.

Broken bottles under children's feet. Bodies strawn across a dead end street. But I won't heed the batle call. It puts my back up, puts my back up against the wall.

Sunday, bloody Sunday. Sunday, bloody Sunday.

And the battle's just begun. There's many lost, but tell me who has won ? The trenches dug within our hearts. And mother's children, brothers, sisters torn apart.

Sunday, bloody Sunday. Sunday, bloody Sunday.

How long, how long must we sing this song ? How long ? 'Cause tonight we can be as one. Tonight, tonight.

Sunday, bloody Sunday. Sunday, bloody Sunday.

Wipe the tears from your eyes. Wipe your tears away. Wipe your bloodshot eyes.

Sunday, bloody Sunday. Sunday, bloody Sunday.

And it's true we are immune. When fact is fiction and T.V. is reality. And today the millions cry. We eat and drink while tomorrow they die. The real battle just begun. To claim the victory Jesus won.

On a Sunday, bloody Sunday. Sunday, bloody Sunday. Thème évoqué : Le texte fait référence aux événements du dimanche 13 janvier 1972, à Londonderry (Irlande du Nord), où 13 civils furent tués et 13 autres furent blessés par les soldats britanniques alors qu'ils faisaient une manifestation en faveur des droits civiques et de la présomption d'innocence de membres de l'IRA, considérés comme coupables d'actes terroristes sans qu'il y ait de preuve, et emprisonnés sans procès.

Composition de l'orchestre : (Paul Hewson) : chant (David Evans) : guitare : basse Larry Mullen Jr : batterie

Historique : C'est avec son 3ème album, War, qui paraît en mars 1983, que le groupe U2 obtient son premier grand succès et acquiert la renommée qui est la sienne. Avec cet album, U2 prend ouvertement position sur des sujets politiques comme les événements en Irlande du Nord dans Sunday Bloody Sunday, ou la situation en Pologne avec New Year's Day (soutient à Lech Walesa et au syndicat Solidarnosc), premier single extrait de l'album et devenant rapidement un tube international. L'album se classe n° 1 au Royaume-Uni et entre dans le Top 20 aux USA. Il existe une autre chanson intitulée Sunday, Bloody Sunday interprétée par John Lennon, avec des paroles encore plus provocatrices.

Structure : Introduction avec un jeu de batterie très lourd, marqué, et une guitare jouant en arpèges. Strophes 1 et 2 Pont instrumental pendant lequel la guitare abandonne les arpèges pour des accords. Strophe 3 Refrain Pont vocal reprenant la fin de la strophe 1 (How long must we sing this song?). Refrain Solo de guitare Pont vocal reprenant la fin de la strophe 1 (How long must we sing this song?). Refrain Strophe 4 Coda sur le refrain se terminant par un « fade out ». ANOTHER DAY IN PARADISE 1989

She calls out to the man on the street Sir can you help me ? It’s cold and I’ve nowhere to sleep Is there somewhere you can tell me ? He walks on doesn’t look back He pretends he can’t hear her Starts to whistle as he crosses the street Seems embarrased to be there. Oh think twice 'Cause it’s another day for you and me in paradise Oh think twice 'Cause it’s another day for you You and me in paradise. (Just think about it !)

She calls out to the man on the street He can see she’s been crying She’s got blisters on the soles of her feet She can’t walk but she’s trying. Oh think twice 'Cause it’s another day for you and me in paradise Oh think twice It’s just another day for you You and me in paradise. (Just think about it !)

Oh Lord ! Is there nothing more anybody can do ? Oh Lord ! There must be something you can say ! You can tell from the lines on her face You can see that she’s been there Probably been moved on from every place 'Cause she didn’t ft in there. Oh think twice 'Cause it’s another day for you and me in paradise Oh think twice It’s just another day for you You and me in paradise. (Just think about it !)

It’s just another day for you and me in paradise ( x 3)

Thème évoqué : Le texte a été écrit pour sensibiliser les personnes au problème des SDF.

Composition de l'orchestre : Phil Collins : chant, claviers et batterie : voix : basse : guitares

Historique : Another day in paradise est une chanson de Phil Collins sortie en tant que premier single de l'album …But Seriously. Cette chanson peut être mise en regard de du groupe Genesis. Étant donné la gravité du sujet évoqué, la chanson ne possède pas un rythme aussi pop que les autres chansons de l'album. Elle est la chanson avec laquelle Phil Collins a obtenu le plus de succès.

Structure : Couplet 1 et 2 Refrain Couplet 3 Refrain Pont vocal Couplet 4 Refrain Coda sur une variation du titre, se terminant par un « fade out ». RUSSIANS Sting 1985

In Europe and America, there's a growing feeling of hysteria Conditioned to respond to all the threats In the rhetorical speeches of the Soviets Mr. Krushchev said we will bury you I don't subscribe to this point of view It would be such an ignorant thing to do If the Russians love their children too.

How can I save my little boy from Oppenheimer's deadly toy There is no monopoly in common sense On either side of the political fence We share the same biology Regardless of ideology Believe me when I say to you I hope the Russians love their children too.

There is no historical precedent To put the words in the mouth of the President There's no such thing as a winnable war It's a lie we don't believe anymore Mr. Reagan says we will protect you I don't subscribe to this point of view Believe me when I say to you I hope the Russians love their children too.

We share the same biology Regardless of ideology What might save us, me, and you Is if the Russians love their children too.

Thème évoqué : Sting dénonce les répercussions de la guerre froide et la doctrine de la destruction réciproque entre les USA et l'URSS. Dans sa chanson, il dit qu'il espère que les Russes aussi aiment leurs enfants, sous-entendant que c'est la seule chose qui pourrait sauver le monde d'une guerre nucléaire.

Composition de l'orchestre : Sting : chant et contrebasse Kenny Kirkland : claviers

Historique : Un an après la séparation du groupe The Police, Sting produit son premier album solo : The Dream of the Blue Turtles. Particularité de la chanson : Sting reprend le thème Lieutenant Kijé Suite écrit par le compositeur russe Sergei Prokofiev.

Structure : C'est une chanson strophique, comprenant 3 strophes. La coda reprend deux des quatre derniers vers de la première strophe. ANOTHER BRICK IN THE WALL (part 2) Pink Floyd (Roger Waters) 1979

We don't need no education We don't need no thought control No dark sarcasm in the classroom Teachers leave the kids alone Hey ! Teachers ! Leave the kids alone ! All in all it's just another brick in the wall. All in all you're just another brick in the wall.

We don't need no education We don't need no thought control No dark sarcasm in the classroom Teachers leave the kids alone Hey ! Teachers ! Leave us kids alone ! All in all you're just another brick in the wall. All in all you're just another brick in the wall.

« Wrong, do it again ! » « If you don't eat yer meat, you can't have any pudding. How can you have any pudding if you don't meat your meat ? » « You ! Yes, you behind the bikesheds, stand still laddy ! »

Thème évoqué : Another Brick in the Wall est une chanson contestataire (protest song) qui dénonce la rigidité des règles scolaires en général, et celle des internats en particulier. Elle reflète la vision de Roger Waters sur l'enseignement conventionnel : en effet, il détestait ses professeurs de collège et pensait que ces derniers étaient davantage intéressés par la discipline que par la transmission des connaissances aux élèves. Ici, l'expression « another brick in the wall » (« une autre brique dans le mur ») se rapporte à l'image du professeur, qui est donc perçu comme l'un des facteurs déclenchants de l'isolement mental de Pink, le héros de l'histoire contée dans l'album.

En 1980, en Afrique du Sud, la chanson fut adoptée comme hymne contestataire par des étudiants noirs protestant contre l'apartheid sévissant alors dans les écoles du pays. Elle fut par conséquent officiellement interdite par le gouvernement sud-africain pour motif d'incitation à l'émeute.

Composition de l'orchestre : Roger Waters : chant et basse David Gilmour : chant et guitare Richard Wright : claviers Nick Mason : batterie Historique : Another Brick in the Wall est le titre de trois chansons du groupe Pink Floyd, composées par Roger Waters autour d'une même mélode. Les trois parties figurent sur l'album The Wall. Respectivement sous-titrées Part 1, Part 2 et Part 3, ces chansons sont importantes dans le concept de l'album : elles marquent la construction du mur derrière lequel s'enferme Pink, le personnage principal de l'album. Sur l'album, cette chanson est la suite de The Happiest Days of Our Lives. Ces deux chansons sont parfois enchaînées à la radio (particulièrement dans les stations rock) à cause de leur liaison, tant sur le plan musical que sur celui des paroles. La chanson comporte une partie de batterie très marquée, des parties de guitares distinctes en arrière-plan, ainsi qu'un solo de guitare très rock. Elle présente également une chorale d'enfants pour la seconde partie. Lorsque la chanson se termine, on entend des bruits de cour de récréation ainsi que des professeurs grondant les enfants. Elle se termine avec une sonnerie de téléphone permettant l'enchaînement avec le titre suivant de l'album. Le tempo disco a été suggéré par le producteur Bob Ezrin. C'était inattendu de la part de Pink Floyd qui était réputé pour sa musique faite pour être écoutée, et non pour être dansée. Ezrin en a eu l'idée après avoir écouté le musicien disco à New York. Dans le film Pink Floyd : The Wall réalisé par Alan Parker en 1982, le personnage, Pink, est vexé que son professeur l'ait ridiculisé en lisant un de ses poèmes devant le reste de la classe. Les paroles de ce poème sont les mêmes que celles de Money, une autre chanson de Pink Floyd extraite de l'album The Dark Side of the Moon.

Structure : La chanson ne comporte qu'une strophe qui sera répétée avec quelques petits changement de paroles.

STROPHE 1 chantée par Roger Waters STROPHE 1b chantée par la chorale d'enfants SOLO long solo de guitare interprété par David Gilmour BRUITAGES enfants, brimades, téléphone ASIMBONANGA (MANDELA) Johnny Clegg & Savuka 1987

ASIMBONANGA (We have not seen him) ASIMBONANG' UM MANDELA THINA (We have not seen Mandela) LAPH' EKHONA (In the place where ...) LAPH' EHLELI KHONA (In the place where he is)

Oh The sea is cold and the sky is grey. Look across the island into the bay. We are all islands 'till comes the day. We cross the burning water.

ASIMBONANGA (We have not seen him) ASIMBONANG' UM MANDELA THINA (We have not seen Mandela) LAPH' EKHONA (In the place where he is...) LAPH' EHLELI KHONA (In the place where he is)

A seagull wings across the sea. Broken silence is what I dream. Who as the words to close the distance Between you and me ?

ASIMBONANGA (We have not seen him) ASIMBONANG' UM MANDELA THINA (We have not seen Mandela) LAPH' EKHONA (In the place where he is...) LAPH' EHLELI KHONA (In the place where he is)

Steven Biko : ASIMBONANGA (We have not seen him) ASIMBONANG' UMFOWETHU THINA (We have not seen our brother) LAPH' EKHONA (In the place where he is...) LA WAFELA KHONA (In the place where he died...)

Victoria Mxenge : ASIMBONANGA (We have not seen him) ASIMBONANG' UMFOWETHU THINA (We have not seen our brother) LAPH' EKHONA (In the place where he is...) LA WAFELA KHONA (In the place where he died...)

Neil Aggett : ASIMBONANGA (We have not seen him) ASIMBONANG' UMFOWETHU THINA (We have not seen our brother) LAPH' EKHONA (In the place where he is...) LA WAFELA KHONA (In the place where he died...)

HEY WENA (Hey you…) HEY WENA NAWE (Hey you and you as well…) SOZIFIK A NINI LA' SIYAKHONA (When will we arrive at our true destination ?)

ASIMBONANGA (We have not seen him) ASIMBONANG' UM MANDELA THINA (We have not seen Mandela) LAPH' EKHONA (In the place where he is...) LAPH' EHLELI KHONA (In the place where he is)

Thème évoqué : Le texte, politiquement engagé (surtout pour l'Afrique du Sud de l'époque) fait référence à l'île de Robben au large du Cap, sur laquelle Nelson Mandela était emprisonné. Sont également cités les noms de Steven Biko, Victoria Mxenge et Neil Aggett, militants de la lutte contre l'apartheid.

Composition de l'orchestre : Johnny Clegg : chant et guitare Steve Mabuso : claviers Jabu Mabuso : basse Derek de Beer : batterie Keith Hutchinson : saxophone et flûte Dudu Zulu : percussions

Historique : Asimbonanga est une chanson du groupe sud-africain Savuka dirigé par Johnny Clegg. Elle est extraite de l'album Third World Child qui a propulsé le groupe à la tête de l'actualité musicale à la fin des années 80. Particularité de la chanson : le titre et le refrain sont écrits et chantés en zoulou, les couplets en anglais. C'est un acte particulièrement provocateur au temps de l'apartheid, surtout de la part d'un groupe multiracial composé de Blancs et de Noirs. Le titre « Nous ne l'avons pas vu » fait référence au fait qu'avant sa captivité, Mandela devait toujours se cacher de la police.

Structure : Refrain a cappella. Couplet 1 Refrain Couplet 2 Refrain Pont vocal pendant lequel sont évoqués les noms de militants anti-apartheid. Refrain se terminant par un « fade out ». STRANGE FRUIT Billie Holiday 1939

Southern trees bear a strange fruit, Blood on the leaves and blood at the root, Black bodies swinging in the southern breeze, Strange fruit hanging from the poplar trees.

Pastoral scene of the gallant south, The bulging eyes and the twisted mouth, Scent of magnolias, sweet and fresh, Then the sudden smell of burning flesh.

Here is fruit for the crows to pluck, For the rain to gather, for the wind to suck, For the sun to rot, for the trees to drop, Here is a strange and bitter crop.

Thème évoqué : Le texte est un poème écrit en 1937 par Abel Meeropol sous le pseudonyme de Lewis Allen. Il décrit les scènes de lynchage qui étaient monnaie courante dans le sud des États- Unis au début du XXème siècle. Cette chanson a été considérée comme une déclaration de guerre marquant le début des manifestations pour le mouvement des droits civiques.

Composition de l'orchestre : Billie Holiday : chant C'est une chanson de jazz, l'orchestre est donc à « géométrie variable ». On peut trouver des versions minimalistes (la voix est accompagnée du seul piano) ou des versions plus élaborées avec davantage d'instruments (comme la version du Café Society Band comprenant trompette, saxophones alto et ténor, guitare, piano, contrebasse et batterie).

Historique : Après la première interprétation par Billie Holiday du morceau en 1939 au Café Society à New York, la salle resta tout d’abord plongée dans un lourd silence puis de timides applaudissements se firent entendre, qui s’amplifièrent au fur et à mesure. Billie Holiday prit l'habitude de chanter Strange Fruit en fin de programme. Elle demandait alors le silence et les lumières s'éteignaient, mis à part un spot braqué sur la chanteuse qui gardait les yeux fermés pendant toute l’introduction. Puis elle articulait lentement les paroles, donnant à chaque mot le poids nécessaire avant de conclure la chanson comme un cri, puis de baisser la tête avant qu'on ne fasse l'obscurité complète. Lorsque la lumière revenait, la scène était vide, la chanteuse l'ayant quittée tant elle était secouée et émue par la portée des paroles.

Structure : La chanson s'articule de façon strophique (sans refrain) : trois strophes avec des rimes plates (aabb) et un nombre de pieds irrégulier.