Réunions thématiques pour le Diagnostic Local de Santé Du Pays de La Châtre-en-Berry Pour le Contrat Local de Santé

Menées par L’Observatoire Régional de la Santé de la région Centre-Val de Loire Représenté par sa directrice Céline LECLERC

COMPTES RENDUS

MALADIES SANTE DE LA MERE SANTE METALE ET CONDUITES A RISQUE CHRONIQUES ET DE L’ENFANT BIEN ÊTRE

Lundi 14 novembre 2016 Lundi 14 novembre 2016 Mardi 15 novembre 2016 Mardi 15 novembre 2016 14h-16h 18h30-20h30 14h-16h 18h30-20h30 Feusines La Châtre Neuvy-Saint-Sépulchre

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Table des matières

INTRODUCTION ...... 1 PRESENTATION DU PAYS ET DU CONTRAT LOCAL DE SANTE...... 2  Le Pays de La Châtre-en-Berry ...... 2  Le Contrat Local de Santé (CLS) ...... 3 LES COMPTES RENDUS ...... 5 AUTONOMIE, VIEILLISSEMENT, MALADIES CHRONIQUES ...... 6 SANTE DE LA MERE ET DE L’ENFANT ...... 9 LA SANTE MENTALE ET LE BIEN ÊTRE ...... 13 LES CONDUITES A RISQUE ...... 16 CONCLUSION...... 19  Les priorités soulevées par les acteurs de la santé à la suite de ces quatre réunions thématiques ... 19  Des axes repérés, pouvant former de futurs groupes de travail ...... 20

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INTRODUCTION

L'engagement du Pays de La Châtre-en-Berry avec l'ARS Centre-Val de Loire (Agence Régionale de Santé) dans un Contrat Local de Santé (CLS) a été validé en Comité Syndical le 1er avril 2016. L’élaboration de ce Contrat Local de Santé passe par un Diagnostic Local de Santé obligatoire et mené par l’ORS Centre-Val de Loire (Observatoire Régional de Santé). Dans ce cadre spécifique, quatre réunions thématiques proposées par l’ORS, les 14 et 15 novembre 2016, invitaient les professionnels de santé du territoire du Pays de La Châtre-en-Berry a discuté autour : - De l’autonomie, du vieillissement et des maladies chroniques - De la santé de la mère et de l’enfant - De la santé mentale et du bien-être - Des conduites à risque Ce rapport rend compte de ces quatre réunions qui se sont déroulées respectivement dans les communes de Feusines, de La Châtre, d’Aigurande et de Neuvy-Saint-Sépulchre. Il est rappelé dans un premier temps les limites du territoire concerné par le Contrat Local de Santé, le Pays de La Châtre-en-Berry, ainsi que les rôles, les objectifs et la mise en œuvre de ce CLS. Ces réunions favorisant une discussion ouverte entre les acteurs, les comptes rendus de chacune d’elles présenteront du mieux que possible les paroles des acteurs au cours de ces échanges. Une conclusion générale autour des priorités recensées par les professionnels de santé permettra dans un dernier temps d’envisager des axes de travail à entreprendre pour l’élaboration du Contrat Local de Santé du Pays de La Châtre-en-Berry.

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PRESENTATION DU PAYS ET DU CONTRAT LOCAL DE SANTE  Le Pays de La Châtre-en-Berry

Région

Centre- Val de Loire

Sud-Est du Châteauroux Département De l’

51

Communes

29 563

Habitants

2 - Neuvy-Saint-Sépulchre Cantons - La Châtre

3 - CDC La Châtre-Sainte-Sévère - CDC du Val de Bouzanne Communautés De Communes - CDC de la Marche Berrichonne

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 Le Contrat Local de Santé (CLS)

Le CLS, issu de la loi "Hôpital Patient Santé Territoire" promulguée le 21 juillet 2009, est conclu par l’ARS et une collectivité territoriale (dans le cas présent, le Pays de La Châtre-en-Berry). La Loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 (art 158) a réaffirmé le principe des Contrats

locaux de santé.

Il doit permettre : o La mise en œuvre de la politique régionale Qu’est-ce en matière de santé, à l’échelle locale, dans une logique ascendante que c’est ? o Le développement d’une dynamique sur le

territoire

o La sensibilisation et la mobilisation de tous

les acteurs locaux aux priorités de santé publique

o Le décloisonnement et la mise en synergie

des différentes politiques publiques

Réduire les inégalités sociales et territoriales en

matière de santé

o Garantir un service public d'accès aux soins

Quel(s) o Faire émerger une organisation sanitaire et médico-sociale concertée en zone rurale objectif(s) ? o Développer les actions de prévention des politiques de santé

o Réduire la mortalité prématurée

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Sa mise en œuvre …

Elaboration Diagnostic Signature Animation Du CLS

Le diagnostic, une fois Il est réalisé par restitué, permettra de l’Observatoire Après la signature souligner les grands Régional de la Santé du CLS, les enjeux du territoire en (ORS) Centre-Val de différentes actions matière de santé. Des Loire. qui s’y inscrivent objectifs seront donc auront 3 années Il tient compte de priorisés par le Comité pour être mise en différentes données de Pilotage du CLS. œuvre dans cette quantitatives socio- La réponse à ces phase d’animation. sanitaires, du objectifs se fera par recensement des l’intermédiaire acteurs de la santé La signature du d’actions à mener sur Avant la fin de cette sur le territoire, des Contrat Local de le territoire, et rédiger phase d’animation, rencontres menées Santé du Pays de au moyen de fiches une évaluation sera auprès des élus La Châtre-en- action contenues dans mise en place. locaux et des Berry est prévue le CLS. professionnels de pour mars 2018. santé. Cette phase Un CLS de 2ème d’élaboration appelle Les quatre réunions génération pourra donc les élus locaux et thématiques éventuellement les professionnels de s’inscrivent dans le être reconduit santé actifs sur le cadre du diagnostic. (réorientation du territoire à se mobiliser CLS de 1ère Un premier rendu et à contribuer à génération, du diagnostic a été l’élaboration de ces continuité de ce présenté aux élus actions. Ils formeront dernier avec des locaux le 10 octobre le Comité Technique et pistes 2016. La restitution seront répartis en d’amélioration finale est prévue groupes de travail, concertées avec pour la fin janvier selon les axes qui tous les acteurs 2017. auront été retenus par concernés). le COPIL.

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LES COMPTES RENDUS

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AUTONOMIE, VIEILLISSEMENT, MALADIES CHRONIQUES Lundi 14 Novembre 2016 - 14h - Salle des Fêtes de Feusines

Liste des présents :

- Madame AUMARECHAL Blandine, Animatrice du Contrat Local de Santé au Pays de La Châtre- en-Berry - Madame BARDIOT-MONNET Sylvie, Infirmière Accueil Jour au SSIAD de La Châtre et infirmière à l’Hôpital de La Châtre - Madame BERTHIER Marie-, Présidente du CODES 36 - Madame BRE Catherine, Pharmacienne à , Pharmacie BRE-GOUNEAU - Madame CHABENAT Dominique, Secrétaire au Pays de La Châtre-en-Berry - Madame CHADRON Mauricette, Adjointe à la Commune de Feusines - Monsieur CHALMETON Pierre, Chargé d’études à l’Observatoire Régional de la Santé Centre- Val de Loire - Monsieur CHARASSON Patrick, Maire de la Commune de Feusines - Monsieur DEGAY Jean-Michel, 1er Vice-Président au Pays de La Châtre-en-Berry, Maire de la Commune d’Aigurande - Monsieur ENIQUE Alain, Adjoint à la Commune de Feusines - Madame GRANDJEAN Corinne, Conseillère Municipale à la Mairie de Feusines, Infirmière à l’Hôpital de La Châtre et Sapeur-Pompier Volontaire - Monsieur LAPLACE Bernard, Adjoint à la Commune de Feusines - Madame LAVALETTE Audrey, Assistante Technique Cantonale sur le Secteur de La Châtre à Familles Rurales - Madame LECLERC Céline, Directrice de l’Observatoire Régional de la Santé Centre-Val de Loire - Madame ROGER Christine, Assistante Technique Cantonale sur le Secteur de Neuvy St- Sépulchre à Familles Rurales - Monsieur ROY Jean-François, Conseiller Municipal à la Commune de Feusines - Monsieur SAIGRE Benoît, Directeur de la MJCS de La Châtre - Madame SOSSIAC Coline, Responsable à la MARPA de St-Août - Madame VILATTE Claudine, Assistante Sociale à l’Hôpital de La Châtre

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 Les Spécificités du Territoire

« C’est un territoire rural, sur lequel on retrouve des exploitations agricoles et des artisans. » « Désert médical apparent, certaines personnes doivent faire beaucoup de chemin pour aller jusqu’au généraliste, qui est le premier maillon de la chaîne, et qui permet ensuite d’accéder au spécialiste. » « Il y a un beau maillage d’associations. » « La démographie diminue sur le secteur de Sainte-Sévère, et la population est vieillissante. » « La MARPA de Saint-Août accueille des personnes âgées autonomes atteintes de maladies chroniques. Ce sont des personnes qui ont besoin de médecins, de commerces, de transports. » « Avec le désert médical, et la raréfaction des médecins les appels au 15 augmentent et les hospitalisations avec. » « Et pour le renouvellement d’ordonnance, ça va devenir compliquer. » « Beaucoup de gens n’ont plus de médecins référents. » « Personnes âgées qui ont des petites retraites, qui sont démunies, et dont la famille est éloignée. » « Il y a de plus en plus de famille éclatées car il n’y a pas de travail ici. Les personnes âgées sont isolées et plus fragiles. » « Il y a un médecin à La Châtre qui va s’en aller, il a 2000 patients. Il faut déjà réussir à récupérer 2000 patients. » « A l’Hôpital, on a moins de médecins et quand on accueille des personnes à l’Hôpital on se doit de les garder. Seulement en faisant comme cela, l’Hôpital est en faillite, donc on ferme des lits. On a une réelle pression des séjours courts sauf qu’il y a des gens qu’on ne peut pas renvoyer chez eux vu leur situation… »

 L’Autonomie des Personnes Agées

« Il y a des listes d’attente au niveau des EHPAD. En général, on s’y prend tard car souvent l’EHPAD est perçu comme le dernier lieu de vie. Il y a également un problème de moyens. » « Il y a une réticence de la part des familles à la prise en charge à domicile par manque de moyen. » « C’est une génération qui économise dans la volonté de transmettre à leur famille. » « Au SSIAD on constate une liste d’attente de plus en plus forte, avec une prise en charge de personnes de plus en plus dépendantes. » « Pour les aides à domicile de Familles Rurales, elles sont confrontées à des cas plus ou moins lourds et des personnes plus ou moins valides. Elles peuvent faire jusqu’à 3 ou 4 passages par jour. » « Il y a de plus en plus de personnes âgées dépendantes, les infirmières sont débordées, on doit leur livrer les médicaments. » « Il y a moins de voisins et de solidarité de voisinage. Les voisins âgés sont souvent morts et les jeunes travaillent toute la journée. » « Pour accompagner les aidants qui sont à bout, il y a les soins palliatifs destinées aux personnes qui sont vraiment dépendantes. » « Les soins palliatifs ça fait peur aux gens, mais ce n’est pas fait que pour les derniers soupirs. » « Les personnes handicapées, après 60 ans, ne peuvent pas rester dans leur établissement et ils n’ont pas trop leur place en EHPAD. »

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« Familles Rurales et la CARSAT proposent un après-midi par mois pour les gens autonomes un « atelier mieux vivre ». » « Le CODES a mis en place à « les rendez-vous heureux », qui sont des ateliers culinaires. »

 Les Maladies Chroniques

A propos du diabète : « Les patients du SSIAD sont informés, la pathologie est plutôt bien connue du public. » « Il y a un gros travail d’éducation à reprendre sur l’alimentation. » « Pour l’aspect oncologique c’est plus compliqué, il y a un gros problème dans le suivi. » « Il existe 8 programmes thérapeutiques sur le département mais aucun n’est ciblé sur le cancer. » « Il y a un gros manque d’information sur les effets secondaires des chimio, les réponses aux questions sont souvent floues. » « La MJCS de La Châtre s’est investie dans la kiné respiration pour les jeunes atteints de mucoviscidose. Il y a deux centres de prise en charge : Limoges et Tours. On a également créé un site, « autour du regard 36 », destiné à sensibiliser le regard que l’on peut avoir sur des maladies chroniques ou des handicaps. Il est alimenté par des témoignages » « Pour la neurologie, c’est compliqué au niveau du réseau, car il n’y a pas beaucoup de neurologues ni d’équipes dédiées. » « Il y a plusieurs clients de moins de 60 ans qui se font soigner pour des problèmes neurologiques ». « Niveau dépistage, les pharmaciens font ce qu’ils peuvent. Ils peuvent leur donner des conseils sur le diabète, l’hypertension, les traitements cancéreux, … L’ennui c’est que souvent ce n’est pas la personne concernée qui vient récupérer les médicaments. » « Il n’y a plus de kiné qui se déplacent à domicile. C’est un gros souci surtout pour les personnes qui ont eu un AVC. »

En Conclusion : Quelles Priorités pour le Territoire ?

- Attirer des médecins

- Donner plus de moyens pour que les gens restent à domicile (Plan d’aide)

- Eduquer à la prévention dans tous les domaines

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SANTE DE LA MERE ET DE L’ENFANT Lundi 14 Novembre 2016 - 18h30 - Salle de La Chapelle de La Châtre

Liste des présents :

- Monsieur ARDILLON Daniel, Orthophoniste Libéral à Neuvy-Saint-Sépulchre

- Madame AUGENDRE Martine, Conseillère Municipale et responsable CCAS à la Mairie de

Nohant-Vicq

- Madame AUMARECHAL Blandine, Animatrice du Contrat Local de Santé au Pays de La Châtre-

en-Berry

- Madame BAHI Christine, Conseillère Municipale à la Mairie de Nohant-Vicq

- Madame BARDIOT-MONNET Sylvie, Infirmière Accueil Jour au SSIAD de La Châtre et infirmière

à l’Hôpital de La Châtre

- Monsieur CHALMETON Pierre, Chargé d’études à l’Observatoire Régional de la Santé Centre-

Val de Loire

- Monsieur DEGAY Jean-Michel, 1er Vice-Président au Pays de La Châtre-en-Berry, Maire de la Commune d’Aigurande - Madame DESAIX Annabelle, Diététicienne et Chargée de Projet au CODES 36

- Madame GIRON Dominique, Infirmière Puéricultrice au RAM et Halte-Garderie

- Madame JEANNARD Nathalie, Sage-Femme coordinatrice au RESOPERINAT 36

- Madame LABESSE Elisabeth, Maire de la Commune de Chassignolles

- Madame LECLERC Céline, Directrice de l’Observatoire Régional de la Santé Centre-Val de Loire

- Monsieur LE ROUX Yann, Directeur du Pays de La Châtre-en-Berry

- Monsieur LYONNET Bertrand, Pharmacien à , Pharmacie LYONNET

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 La Population du Pays

« Une population vieillissante. » « Des familles de plus en plus pauvres et en déstructuration (séparation des couples, divorce, …) ce qui amène parfois des problèmes d’hygiène, de sécurité envers les enfants, et psychologiques également. Les parents ont moins de temps à consacrer à l’éveil de leurs enfants. » « On observe de plus en plus la venue de populations qui sont en situation difficile, venant du Nord, de la grande ceinture parisienne. Ce sont des familles qui ne restent pas longtemps au même endroit (3-4 ans). Parfois, leurs enfants sont même déscolarisés. » « La démographie des enfants diminue sur le territoire mais les enfants orientés vers le CAMSEP augmentent. » Les familles sont plus inquiètes du bien-être de leurs enfants. » « L’accrochage avec les parents est la première phase du travail et n’est pas toujours évidente. » « Le dépistage des enfants en difficulté se fait par l’école ou les services sociaux… Les parents souvent démissionnent. » « Aujourd’hui les médecins orientent plus facilement les patients vers un psy. D’ailleurs, il y a, à La Châtre, un psychologue qui propose des consultations libérales. Une consultation chez un psychologue n’est en revanche pas prise en charge. » « Une prévention devrait être mise en place dans les écoles, dès le plus jeune âge. » « On va voir le médecin que quand on est malade. » « Quand l’économie baisse, les pathologies augmentent. » « Il est difficile de faire venir du monde aux interventions qui sont organisées. Les gens qui viennent ne sont pas les plus concernées mais ils viennent pour me faire plaisir. » « Il est difficile d’attirer du monde même avec des activités ludiques ». « La Prévention est un travail de longue haleine, c’est un travail à bras le corps ». « Population de gens du voyage sédentarisée avec des enfants en surpoids et des femmes qui ont des enfants jeunes. » « Les jeunes femmes voire les jeunes filles qui tombent enceintes, ce n’est plus spécifique aux gens du voyage, il y a des jeunes filles qui pensent qu’être enceinte va leur faire obtenir une certaine autonomie. »

 Les Professionnels de Santé sur le Pays

« Le Pays de La Châtre est excentré. Les professionnels de santé ne veulent pas s’y installer. » « Il y a de moins en moins de praticiens, et les nouveaux ne travaillent pas comme les anciens ». « Les professionnels font des horaires énormes : des journées de 8h à 21h parfois 6 jours par semaine ». « Nous sommes dans une région sinistrée. Pour certains rendez-vous pris à Limoges on vous répond d’aller vous faire voir parce que vous n’êtes pas du Limousin ». « Les délais d’attente sont énormes, 1 an, 18 mois ». (Au sujet des orthophonistes)

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« Sur le Pays, il n’y a ni pédiatre ni médecin PMI. » « Un médecin PMI doit effectuer des permanences autour de 5 demies journées sur deux mois sur le Pays de La Châtre. » « Difficulté pour trouver des stagiaires et des nouveaux médecins. Il faut pouvoir trouver un emploi au conjoint. » Pas de réponse d’Indre Initiative quant à la demande de l’orthophoniste qui avait trouvé une personne pour s’associer avec lui (avant une succession définitive) mais qui souhaitait avant tout que son conjoint ait du travail sur le territoire. « Le Planning Familiale réalise une permanence d’une demie journée par mois, et intervient dans les lycées. » « Les Horaires d’ouverture du RAM ne sont pas toujours compatibles avec les horaires de travail de certains parents. Dans les campagnes il existe une forme d’entre-aide amicale et familiale. Tout cela faisant que les assistantes maternelles gardent les enfants sur des temps plus courts. » « Impossible de faire de la télémédecine ici en vue du réseau internet existant ».

 Accès aux Soins des Femmes du Pays « Il y a une pénurie sur l’ensemble du territoire, on manque clairement de professionnel de santé. » « Il y a un nombre non négligeable de gens qui ne se font plus suivre. Les femmes ne font pas toutes leurs trois échographies obligatoires avant l’accouchement. » « Il y a une sage-femme libérale à La Châtre qui est maintenant à temps complet. » « Il y a un gynéco de Châteauroux qui vient et qui effectue des permanences à l’Hôpital de La Châtre ». « Des sages- femmes de Guéret viennent consulter dans le sud du département ». « D’autres sages-femmes libérales se sont installées dans le département : 2 à Châteauroux et une à . » « Les grosses pathologies ne relèvent pas de la sage-femme. Les consultations ne peuvent avoir lieu qu’à Châteauroux. » « Les naissances se font en majorité à Châteauroux. Néanmoins, on observe une baisse des natalités au sein de l’Hôpital de Châteauroux. » « Des dossiers médicaux sont échangés entre Hôpital de Châteauroux et le médecin généraliste pour assurer un suivi de la grossesse. » « Le RESOPERINAT 36 organise des permanences à La Châtre en matière de suivi psychologique et accompagnement en matière d’addiction pour les femmes enceintes ». « Les parents demandent de plus en plus à être accompagnés ». « Mauvaise visibilité des offres existantes sur le Pays. » « L’Hôpital de La Châtre est mal indiqué, il est difficile d’expliquer à quelqu’un l’itinéraire pour s’y rendre car il n’est pas sur un grand axe. » « Il faudrait mettre en place un annuaire répertoriant tous les acteurs de santé du territoire, sous format électronique pour une meilleure mise à jour ». « Le plus dur c’est de le mettre à jour ».

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En Conclusion : 3 Problématiques Fortes du Territoire ?

- Beaucoup de prévention à mener, dès le plus jeune âge à l’école pour de manière à sensibiliser également les parents par l’intermédiaire de leurs enfants.

- Redensifier le territoire en professionnel de santé en faisant en sorte que le territoire devienne attractif.

- Mettre en place des échanges et des points rencontres entre les mères.

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LA SANTE MENTALE ET LE BIEN ÊTRE Mardi 15 Novembre 2016 - 14h - Maison d’Expression des Loisirs d’Aigurande

Liste des présents :

- Madame AUMARECHAL Blandine, Animatrice du Contrat Local de Santé au Pays de La Châtre-en-Berry - Madame BARDIOT-MONNET Sylvie, Infirmière Accueil Jour au SSIAD de La Châtre et infirmière à l’Hôpital de La Châtre - Monsieur CHALMETON Pierre, Chargé d’études à l’Observatoire Régional de la Santé Centre- Val de Loire - Madame CHABENAT Dominique, Secrétaire au Pays de La Châtre-en-Berry - Monsieur DEGAY Jean-Michel, 1er Vice-Président au Pays de La Châtre-en-Berry, Maire de la Commune d’Aigurande - Madame DESAIX Annabelle, Diététicienne et Chargée de Projet au CODES 36

- Madame GOUNEAU Anne-Marie, Pharmacienne à Cluis, Phamarcie BRE-GOUNEAU - Madame LECLERC Céline, Directrice de l’Observatoire Régional de la Santé Centre-Val de Loire - Monsieur MOREAU Richard, Coordinateur à la Maison des Adolescents de Châteauroux

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 Les Spécificités du Territoire

« C’est une population vieillissante, isolée démographiquement et socialement. » « C’est un territoire où l’on vit bien mais où il ne faut pas être malade. » « Population vieillissante qui a besoin de beaucoup de soin, seulement il y a de moins en moins de médecins. » « Pour avoir un rendez-vous chez un spécialiste à Châteauroux c’est compliqué. » « Du côté de Familles Rurales, on ne donne pas assez d’heure aux personnes âgées. » « Le médecin traitant, on compte beaucoup sur lui. A la Communauté de Commune de le Marche Berrichonne à Aigurande, on rechercher un médecin. On a publié une première annonce qui nous a coûté 3000€, pour avoir deux réponses dont un docteur âgé de 69 ans. On a en a publié une deuxième, qui nous a couté 5000€ et qui nous coutera 5000 de plus s’il on trouve un médecin. On n’a toujours pas eu de réponse. » « Il y a beaucoup de village sur le Pays mais ils se désertifient. » « Des personnes âgées s’abonnent au journal juste pour avoir la visite du facteur. » « Les gens sont attachés à leur pays, s’ils pouvaient rester ils seraient heureux mais il n’y a pas beaucoup de travail. » « Il y a un attachement au patrimoine. » « La qualité de vie est reconnue en région Centre. » « Le tissu associatif est fort ici. » « Le coût de la vie est relativement peu cher ici. On voit d’ailleurs s’installer des personnes en situation difficile. » « Il n’est pas toujours évident de savoir quel suivi ces gens ont réellement eu, ni s’ils souffrent de pathologies. » « Beaucoup de familles britanniques, hollandaises, ou belges. » « Certaines de ces familles ont connu un parcours chaotique, et des situations de grande précarité. » « Ils viennent ici pour des raisons de climat, pour le foncier, ou parce qu’ils croient qu’ils vont trouver du travail ici. » « Certains achètent des maisons à rénover car le foncier n’est pas cher mais manquent de moyen pour la rénovation, ce qui conduit à une situation d’habitat précaire. »

 La Maison des Adolescents de Châteauroux (MDA)

La Maison des adolescents est basée à Châteauroux mais sa particularité c’est qu’elle se déplace. Les intervenants se déplacent vers la demande, dans des lieux répertoriés : collèges, lycées, maisons des jeunes (de La Châtre par exemple), mairies, … « Parfois pour un rendez-vous d’une heure, l’intervenant fait une heure aller-une heure retour. La rentabilité est donc de 0 puisqu’en un après- midi on ne fait qu’un rendez-vous. Mais c’est comme cela que l’on fonctionne. Souvent ce sont les infirmières scolaires, les CPE, et certains généralistes, qui parlent de nous à l’adolescent et qui l’orientent vers nous. » La MDA reçoit les individus âgés entre 10 et 25 ans. Pour les 10-18 ans, la présence des parents n’est pas obligatoire. La Maison des Adolescents est également ouverte aux parents. Les intervenants apportent également un soutien à la parentalité (activité financée par la CAF).

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La MDA de l’Indre reçoit environ 600 jeunes par an. « Suite à une rencontre nationale des MDA, on a pu constater que les adolescents venaient nous voir pour les mêmes problématiques qui sont liées à une relation familiale compliquée. » Lorsqu’un adolescent demande de l’aide à la MDA deux axes d’orientation sont possibles : l’aide éducative en accompagnement préventif, ou alors la consultation chez un psychologue, dont les délais varient selon que l’on fasse appel à un libéral (plus rapide, consultation payante) ou à un CMPP (Centre Médico Psycho-Pédagogique, consultation gratuite mais délais jusqu’à 8 mois). Un entretien familial peut également être proposé. « Il y a un lien de confiance qui s’installe entre le membre de la MDA et l’adolescent qu’il suit. » « Avec plus de personnels, on pourrait répondre à plus d’interventions. »

 La Dépression et Le Suicide

« La psychiatrie c’est difficile ici. » « De manière générale, il y a moins d’infirmières psychiatriques, le suivi à domicile est donc de moins en moins possible. Il y a des personnes âgées qui n’ont plus de traitement ni de suivi. » « Cas d’adultes en difficulté qui n’ont pas de suivi de prise de médicaments. » « On va moins vers l’hospitalisation d’office. » « Quand il y a un suivi régulier par un psychiatre, le contenu de l’ordonnance change au fil du temps alors qu’avec un médecin généraliste, comme c’est un renouvellement d’ordonnance, le contenu ne change pas. » « Un médecin généraliste peut faire du renouvellement d’ordonnance mais ce n’est pas adapté. » « La dépression chez les personnes âgées est rarement identifiée. » « Les veufs s’en sortent généralement moins bien que les veuves, ils font de la dépression et ne veulent pas être aidés. » « Il y a une barrière liée à la faiblesse, ils ne veulent pas montrer que ça ne va pas. » « Il y a un gros travail d’approche, de patience et de temps. » « A Aigurande, un médecin généraliste s’est spécialisé dans le diagnostic de la maladie d’Alzheimer. Cela soulage le seul neurologue du département qui est basé à l’Hôpital de Châteauroux. » « Après une tentative de suicide, un suivi est proposé mais n’est pas toujours réalisé. » « La MDA assure ce suivi auprès des adolescents qui ont fait une tentative. »

En Conclusion : Quelles Priorités pour le Territoire ?

- Faire venir des médecins généralistes. Acteur de la santé primordial qui facilite la prise de rdv avec les spécialistes (meilleur délais et prise en charge).

- Déployer le « Aller vers » qui permettrait d’établir un lien avec les gens qui sont éloignés et qui présentent des besoins.

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LES CONDUITES A RISQUE Mardi 15 Novembre 2016 - 18h30 - Salle de La Justice de Neuvy St-Sépulchre

Liste des présents :

- Madame AUMARECHAL Blandine, Animatrice du Contrat Local de Santé au Pays de La Châtre-en-Berry - Madame BARDIOT-MONNET Sylvie, Infirmière Accueil Jour au SSIAD de La Châtre et infirmière à l’Hôpital de La Châtre - Monsieur CHALMETON Pierre, Chargé d’études à l’Observatoire Régional de la Santé Centre- Val de Loire - Madame CHAUMETTE Catherine, Adjointe à la Mairie de Neuvy St-Sépulchre - Monsieur DEGAY Jean-Michel, 1er Vice-Président au Pays de La Châtre-en-Berry, Maire de la Commune d’Aigurande - Madame FRERARD Karine, Sage-femme au RESOPERINAT 36 - Monsieur GAUTRON Guy, 3e Vice-Président du Pays de La Châtre-en-Berry, Maire de la Commune de Neuvy St-Sépulchre - Madame LABAYE Sandrine, Infirmière coordinatrice au SSIAD de St-Plantaire et Conseillère Municipale à la Mairie de Neuvy St-Sépulchre - Madame LABESSE Christine, Présidente du Groupement de la Vallée Noire de Familles Rurales - Madame LECLERC Céline, Directrice de l’Observatoire Régional de la Santé Centre-Val de Loire - Monsieur LE ROUX Yann, Directeur du Pays de La Châtre-en-Berry - Madame ROGER Christine, Assistante Technique Cantonale de Familles Rurales à Neuvy St- Sépulchre - Madame VENNER Maud, Psychologue à la Maison des Adolescents de Châteauroux

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 Les Spécificités du Territoire

« La ville de Neuvy compte 1690 habitants. Sa population tend à l’augmentation et concerne la tranche d’âge 30-35 ans. Par ce phénomène, 10 nouveaux commerçants se sont installés dans la ville. Dans le domaine de la Santé, contrairement aux alentours, ce n’est pas le désert médical : 4 médecins généralistes, 6 infirmières libérales, 2 kiné, ostéopathe, réflexologue, pharmacie, … Le plus gros manque, c’est une structure d’accueil pour les personnes âgées, un hébergement d’accueil temporaire. » « Aux alentours, à Aigurande, on est proche d’un désert médical. Le médecin d’ va bientôt prendre sa retraite. Pour les personnes âgées cela va être catastrophique. »

 La Sécurité Routière

« Le RESOPERINAT 36 fait de la prévention auprès des mères notamment sur la façon d’attacher le nourrisson en voiture, pour des déplacements en toute sécurité. » « On voit beaucoup de gens en voiture, téléphone en main, ou alors des voitures mal éclairées quand les conditions météo sont défavorables. » « L’état des routes est parfois dégradé, cela peut être dû parfois aux engins agricoles. L’absence de marquage est également dangereux. » « L’alcool au volant et la vitesse sont les deux fléaux des accidents de la route. » « Les personnes âgées qui conduisent toujours sont souvent dangereuses. » « Tant qu’elles ont leur véhicule elles gardent leur autonomie. » « Il y a un problème de recyclage du code de la route. » « Familles Rurales a mis en place en 2016 des actions, avec la sécurité routière et une auto-école, auprès des personnes âgées pour les mettre à jour sur le code de la route, dans toutes les communes qui le demandent. » « Les voitures sans permis sont assez nombreuses et plutôt dangereuses. » « Elles provoquent des ralentissements qu’il est parfois difficile d’anticiper. » « Elles devraient avoir un éclairage différent pour qu’on puisse les identifier. »

 La Sexualité

« Problème d’accès pour rejoindre le planning familial de Châteauroux. » « Le Planning Familial réalise des permanences sur La Châtre. » « Il y a peu, voire pas, de sensibilisation faite dans les collèges ou le lycée en matière de MST. » « La Maison des Adolescents est peu sollicitée pour les conduites à risque par les établissements scolaires du Pays ».

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 Les Produits Psychoactifs

« L’alcool est un fléau pour les populations jeunes voir très jeunes : bouteille de vodka à 17h en pleine semaine à la sortie du lycée. » « La consommation d’alcool commence dès le collège. » « Consommation d’alcool fort : vodka, whisky, … » « C’est une génération qui a du mal à ne pas être consommatrice car la consommation d’alcool ou de tabac est perçue comme un moyen de faciliter la socialisation. Consommer de l’alcool, du cannabis, aller sur les réseaux sociaux, c’est l’une des clés que l’adolescent trouve pour échapper aux angoisses de la vie. » « Il n’est pas rare de croiser des gens dans la rue qui fument du cannabis, on en oublie presque que c’est un produit illicite. On observe même le retour en force de certains stupéfiants. » « Il y a des femmes qui consomment de l’alcool durant leur premier trimestre de grossesse et qui se rendent compte après qu’elles sont enceintes. Et à cette période de la grossesse, les conséquences peuvent être grave pour le fœtus. Une fois que la femme sait qu’elle est enceinte, en général elle ne consomme plus d’alcool. Cela est rentré dans les mœurs. En revanche, en ce qui concerne le tabac c’est autre chose. C’est très difficile et surtout rare de réussir à motiver une femme enceinte d’arrêter de fumer durant la grossesse. Il y a une prévention à mener auprès des adolescents pour leur montrer les conséquences sur le fœtus, de la consommation de ces produits, lors de la grossesse » « On dit trop souvent que le tabac est une drogue douce. On minimise ses effets alors qu’il y a quand même une augmentation importante des cancers du poumon chez la femme. » « Et c’est pareil concernant les cancers hépatiques. » « Il faut appuyer la prévention juste après la prise de risque avant d’arriver à la conduite addictive. L’adolescent est un individu qui va tester les choses. » « Après où place-t-on le curseur ? A quel moment peut-on parler d’addiction ? »  Les Produits Psychoactifs

« Chez les ados, la consommation de jeux vidéo est importante mais on n’est pas vraiment dans l’addiction, c’est une phase passagère. » « Les réseaux sociaux présentent un danger pour les adolescents. Ce sont des moyens de pression entre eux, certains vont même jusqu’au suicide. »

En Conclusion : 3 Priorités pour le Territoire ?

- Renforcer la politique de prévention sur les populations les plus jeunes dans les établissements scolaires et ce dès le collège

- Déployer le « Aller vers » pour un accès au service/à l’aide /au soin/à l’accompagnement qui soit égal pour tous, quel que soit le lieu de résidence.

- Développer la prévention routière adaptée et ciblée selon les tranches d’âge.

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CONCLUSION

 Les priorités soulevées par les acteurs de la santé à la suite de ces quatre réunions thématiques

Renforcer la prévention dans tous les domaines

Attirer des médecins

Développer le "Aller vers"

Mettre en place des rencontres "Mères"

Renforcer le maintien à domicile Les priorités dégagées priorités Les

0 1 2 3 4 Nombre de réunions

La problématique du désert médical, très présente sur le territoire du Pays de La Châtre-en-Berry, a été soulevée à toutes les réunions et se présente comme la première préoccupation des professionnels de santé. La question du renforcement de la prévention, et ce dans tous les domaines de la santé, concernant tous les publics, rejoint la première problématique dans les priorités les plus soulevées par les acteurs locaux de santé. A chacune des réunions est apparue une priorité spécifique à la thématique abordée :

Thématiques Priorités spécifiques Autonomie, Vieillissement, Maladies Renforcer le maintien à domicile des personnes âgés Chroniques Mettre en place des rencontres entre les mères de Santé de la Mère et de l’Enfant famille* Santé Mentale et Bien-être Développer la prévention routière adaptée et ciblée Conduites à Risque selon les tranches d’âge**

*qui peut s’inscrire dans une priorité plus large **rejoint la problématique générale de la « prévention au sens large »

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 Des axes repérés, pouvant former de futurs groupes de travail

 La promotion du territoire : o Des actions pour attirer de nouveaux médecins o Volonté d’élaborer un répertoire des acteurs et des services de santé o …

 La prévention au sens large : o Dans tous les domaines de santé o Pour tous les âges o …

 L’amélioration de l’existant : o Favoriser le maintien à domicile o Développer le soutien aux aidants o …

 L’innovation : o La mise en place d’échanges thématiques (café-échanges) o …

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