République Française Préfecture du Département du Doubs

Communes de FLEUREY et SAINT-HIPPOLYTE

ENQUÊTE PUBLIQUE

Demande d’autorisation environnementale au titre de la « Loi sur l’Eau » et déclaration d’intérêt général présentée par le Syndicat Mixte d’Aménagement et de Valorisation du Bassin Versant du Dessoubre (SMAVBVD) relative au projet de restauration de la continuité écologique sur le secteur aval du Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre »

Consultation publique du lundi 24 juin 2019 au lundi 8 juillet 2019 inclus.

« A » R A P P O R T Pages 1 à 20

« B » CONCLUSIONS MOTIVÉES ET

AVIS Pages 21 à 25

établis par Robert BOSSONNET, commissaire-enquêteur, nommé par décision E19000055/25 du 27 mai 2019 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Besançon.

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 1 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » SOMMAIRE

« A » RAPPORT

1/ GÉNÉRALITÉS pages

1.1 Connaissance du Maître d’Ouvrage 3 1.2 Objet du dossier 4 1.3 Cadre réglementaire 4 1.4 Projet de restauration de l’ouvrage de FLEUREY 6 1.5 Projet de restauration de l’ouvrage de NEUF-GOUFFRE 8 1.6 Synthèse du chapitre 1 12

2/ DÉROULEMENT DE L’ENQUÊTE PUBLIQUE

2.1 Désignation du commissaire enquêteur 13 2.2 Composition du dossier d’enquête 13 2.3 Durée de l’enquête 13 2.4 Collecte de renseignements et reconnaissance des lieux 13 2.5 Mesures de publicité 14 2.6 Mise à disposition du dossier 14 2.7 Dossier dématérialisé 14 2.8 Permanences du commissaire enquêteur 15 2.9 Réunion d’information 15 2.10 Formalités de clôture 15 2.11 Procès-verbal de Synthèse 15 2.12 Synthèse du chapitre 2 15

3/ ANALYSE DES OBSERVATIONS

3.1 Bilan de l’enquête publique 16 3.2 Contribution des personnes publiques associées 16 3.3 Notification au Maître d’Ouvrage des observations par procès-verbal de synthèse18 3.4 Mémoire en réponse du Maître d’Ouvrage 18 3.5 Analyse des observations 18 3.6 Conclusion du chapitre 3 20

« B » CONCLUSIONS MOTIVÉES ET AVIS

1/ CONCLUSIONS MOTIVÉES

1.1 Rappel de l’objet de l’enquête 22 1.2 Régularité de la procédure 22 1.3 Enjeux et aspects positifs 23 1.4 Enjeux négatifs ou inconvénients 24 1.5 Déclaration d’Intérêt Général 24 1.6 Conclusion Générale 25

2/ AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR 26 Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 2 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » « RAPPORT »

1/ Généralités

1.1 Connaissance du maître d’ouvrage

Le Syndicat Mixte d’Aménagement et de Valorisation du Bassin Versant du Dessoubre (SMAVBVD) a son siège 3 rue du Clos Pascal. 25190 SAINT-HIPPOLYTE (Doubs) Il a été créé en 2011.

Dès l’origine, il s’agit d’un Syndicat Mixte, auquel n’y adhèrent que les Communautés de Communes suivantes :

- Com-com. de SAINT HIPPOLYTE - Com-com. du Pays de MAICHE - Com-com. entre DESSOUBRE et BARBECHE - Com-com. du Pays de PIERREFONTAINE-VERCEL - Com-com. du Plateau du RUSSEY Suite à des fusions, les membres du Syndicat sont les suivants : - Com-com. du Pays de MAICHE - Com-com. de - - Com-com. des Portes du Haut-Doubs - Com-com. du Plateau du RUSSEY

L’objet du Syndicat dès sa création est le suivant :

- études, travaux d’aménagement des actions de réhabilitation du Dessoubre et de ses affluents, - Animation du Docob Natura 2000.

Le Personnel du Syndicat est actuellement composé d’une secrétaire à mi-temps, d’un chargé de mission sur l’opération collective LIMITOX qui vise à réduire les pollutions industrielles, un chargé de mission NATURA 2000 et LIFE Tourbière, ainsi qu’un chargé de mission milieux aquatiques et GEMAPI.

Le Président du syndicat est Mr Serge CAGNON depuis 2014. Monsieur CAGNON est également le Maire de St-Hyppolite, et Conseiller Départemental.

Mon interlocuteur, responsable du projet, est Mr Jérémy POURREAU, chargé de mission milieux aquatiques.

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 3 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » 1.2 Objet du dossier

Le Syndicat mixte s’est engagé à restaurer la continuité écologique au droit des deux ouvrages hydrauliques : Fleurey et Neuf-Gouffre.

Cette restauration constitue un des leviers majeurs pour la restauration fonctionnelle des cours d’eau et l’atteinte des objectifs de qualité. Elle passe par la gestion du devenir des ouvrages hydrauliques qui ont pour beaucoup perdu leur usage originel et peuvent être, pour certains, fortement dégradés. Le réseau hydrographique du bassin du Dessoubre, comme d’ailleurs la majorité des bassins versants de la région, a subi d’importantes perturbations au cours des derniers siècles, en lien notamment avec la création d’ouvrages hydrauliques et de plans d’eau cloisonnant de façon importante les milieux aquatiques.

Un diagnostic a mis en évidence un certain nombre de dysfonctionnements : dégradation généralisée de la qualité des eaux, simplification du peuplement piscicole, et blocage du transit sédimentaire.

Cette opération a été engagée avec un double objectif :

 Rétablir la continuité écologique du Dessoubre : - déraser l’ouvrage de Fleurey et Neuf-Gouffre - épauler la berge en rive droite - favoriser l’insertion paysagère : le rétablissement de la continuité écologique du Dessoubre doit conférer un aspect plus esthétique.

 Valoriser et restaurer les habitats du Dessoubre : - Améliorer l’habitat aquatique (gestion des tirants d’eau à l’étiage, augmentation et diversification des vitesses d’écoulement, mise en place d’habitats attractifs), - Améliorer la connectivité entre le milieu aquatique et le milieu rivulaire (mise en place d’une recharge sédimentaire), - Limiter le réchauffement des eaux, - Ne pas aggraver le risque de crues, voir, améliorer ponctuellement le fonctionnement hydrologique,

L’opération s’insère dans une double réflexion de restauration écologique et hydro morphologique du Dessoubre.

1.3 Cadre réglementaire

- 1.3.1 – Cadre général

Le Code de l’Environnement (article R 214.1 et suivants) dans sa mission de protection de la ressource en eau, fixe notamment les conditions dans lesquelles peuvent être réglementés certains travaux portant atteinte à la qualité de l’eau ou nuire à son libre écoulement. La Loi sur l’Eau de 2006 et le Décret de 2007 fixent les enjeux. (détails dans le dossier d’enquête qu’il serait fastidieux de reproduire ici).

- 1.3.2 – Volet « Autorisation environnementale »

La procédure d’autorisation environnementale (article L.181.1et s.) regroupe les autorisations requises au titre de la Loi sur l’eau, au titre des installations classées et autres diverses procédures.

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 4 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » Les travaux en rivière rassemblent tous aménagements, réalisés dans le lit mineur ou majeur d’un cours d’eau, qui sont de nature à modifier son fonctionnement hydraulique, hydrologique, biologique ou morphologique. On trouve dans le dossier un tableau qui indique les rubriques de la nomenclature « Loi sur l’eau » concernant le projet. La composition du dossier relatif à la demande d’autorisation environnementale comprend un certain nombre de documents (lieu du projet, plan de situation, éléments graphiques, cartes utiles, document concernant la propriété du terrain, ainsi qu’une étude d’incidence environnementale) et une note de présentation non technique. (tous ces éléments sont développés en détail dans le dossier d’enquête) La demande d’autorisation n’inclut pas de demande de dérogation au titre des espèces protégées. Le projet ne prévoyant aucun défrichement, ce volet n’est pas visé par la demande d’autorisation.

Concernant Natura 2000, les deux projets étant situés au sein d’une zone Natura 2000, une évaluation approfondie des incidences est intégrée au dossier d’enquête.

-1.3.3. – Volet « Evaluation environnementale »

L’évaluation environnementale vise à intégrer l’environnement dans l’élaboration d’un projet. Elle sert à éclairer les porteurs de projets et l’administration, sur les suites à donner au regard des enjeux environnementaux, de santé humaine, ainsi qu’à informer et garantir la participation du public. Elle analyse et justifie les choix retenus (Loi du 12 juillet 2010).

Le projet vise comme objectif la restauration écologique (fonctionnalité en lit mineur et végétalisation) du Dessoubre, et non son artificialisation. Par conséquent, il n’est ni soumis à étude d’impact ni à examen au cas par cas.

-1.3.4.- Déclaration d’intérêt général (DIG) et enquête publique

La déclaration d’intérêt général est une procédure dictée par la Loi de 1992 qui permet au maître d’ouvrage d’entreprendre l’exécution et l’exploitation de tous travaux, ouvrages et installations, présentant un caractère d’intérêt général ou d’urgence, visant l’aménagement et la gestion de l’eau (Article L211-7 du code de l’Environnement) Cette procédure permet notamment d’accéder aux propriétés privées riveraines, de faire participer financièrement les personnes qui ont rendu les travaux nécessaires, de légitimer l’intervention des collectivités publiques sur des propriétés privées avec des fonds publics.

Le texte susvisé cite précisément qu’est visé : « l’entretien et l’aménagement d’un cours d’eau, canal ou plan d’eau, y compris les accès à ce cours d’eau, à ce canal, à ce lac ou à ce plan d’eau ».

Le dossier comprend les documents nécessaires concernant la procédure d’adoption d’une DIG. (pages 191 à 195 du dossier d’enquête) Il reprend les éléments cités ci-dessus au paragraphe « objet du dossier ».

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 5 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » 1.4 Projet de restauration de l’ouvrage de FLEUREY

1.4.1.- Localisation

Le tronçon d’eau concernant le projet se situe sur le cours du Dessoubre, au niveau de l’ouvrage de FLEUREY et de sa retenue d’eau en amont. Elle s’étend sur près de 900 m.

1.4.2.- Objectif

Une étude a identifié différents dysfonctionnements. Elle avait estimé les travaux à près de 2 millions d’€. Cette estimation n’a pas permis d’amener les avant-projets en phase opérationnelle. L’ambition de l’opération a donc été réduite.

L’opération vise les objectifs cités plus haut, à savoir : - restaurer et valoriser le Dessoubre, en améliorant l’habitat aquatique, en limitant le réchauffement des eaux, en restaurant la continuité écologique et en restaurant la connectivité du Dessoubre avec le milieu rivulaire. - ne pas aggraver le risque inondation, - favoriser l’intégration paysagère.

1.4.3 – Principes d’aménagement

L’intervention se déroulera selon les étapes :

- Démantèlement de la passerelle et du génie civil associé ; - Recharge sédimentaire dans l’ancienne retenue ; - Suppression du seuil, tri des matériaux et évacuation. Les propriétaires souhaitent conserver les pierres de taille ; - Mise en place d’enrochement de protection en rive gauche et fixation de la chute du ruisseau de Fleurey ; - Terrassement en remblais pour combler le canal usinier sur la partie supérieure ; - Terrassement en remblais afin de remodeler le lit mineur et diversification du lit mineur.

L’ouvrage sera totalement démantelé de manière à ce que le Dessoubre ne soit plus contraint par aucun ouvrage anthropique. Le canal usinier ne sera plus utilisé. D’un linéaire de près de 80 m, le barrage représente un volume de matériaux de 600 m3. Les rives au droit de l’ouvrage seront retalutées en pente douce. Le projet prévoit la réinjection d’alluvions dans le lit mineur. Cette opération consistera à mettre en place une recharge en double épaisseur avec une granulométrie différente sur un linéaire de 900 m environ.

Afin de diversifier les habitats aquatiques, des aménagements ponctuels seront mis en œuvre (caches, blocs-abris, blocs d’enrochements)

Le confortement en rive gauche s’effectuera selon la méthodologie suivante :

- Berge à redessiner avec des enrochements appareillés sur la partie inférieure et des apports de terre végétale sur la partie supérieure ; - Mise en place d’un treillis coco et ensemencement ; - Mise en œuvre de boutures de saules ; - Végétalisation de la berge.

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 6 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » La longueur de la protection de la berge sera de 50 ml (comprenant le ruisseau de Fleurey) L’ancien canal usinier sera comblé pour un meilleur accès à la rivière, sur une longueur de 50 ml. L’intégration du ruisseau de Fleurey se fera par fixation de la chute résidentielle par des enrochements appareillés.

Les travaux seront réalisés de l’aval vers l’amont, faisant appel aux différents métiers : Terrassement, Maçonnerie de génie-civil, et Plantations de Génie-végétal. Concernant l’accès, il se fera par la rive gauche. Concernant le foncier, un tableau cite les parcelles appartenant à des particuliers (8 parcelles), et celles appartenant à la commune de Fleurey (8 parcelles).

1.4.4. – Montant des travaux et plan de financement.

Le montant estimatif des travaux d’effacement du barrage amont est de 409.993,50 € Le plan de financement du projet est le suivant :

- Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse : ……………70 % - Région Bourgogne / Franche-Comté : …………………… 5 % - Département du Doubs : …………………………………. 5 % - Syndicat Mixte d’Aménagement du Dessoubre et de Valorisation du Bassin Versant : …………………… 20 %

1.4.5. – Phasage et calendrier d’intervention

La période de réalisation des travaux sera préalablement choisie et correspondra à une période sensible pour la vie et la reproduction de la faune. Tenant compte de la période de reproduction et celle d’étiage, la réalisation sera donc programmée sur les mois d’août, septembre et octobre.

- août : préparation du chantier ; - septembre – octobre : exécution des travaux à l’exception des plantations ; - novembre – décembre : Plantation des arbres et arbustes.

1.4.6. – Notice d’incidence

Ce paragraphe de plus de 20 pages, serait fastidieux de figurer dans mon rapport. Agrémenté de nombreux graphiques, tableaux, photos, il traite notamment : des contextes climatique, géologique, hydrogéologique. La commune de Fleurey ne fait l’objet d’aucun Plan de Prévention du Risque d’Inondation, en citant toutefois 9 évènements historiques d’inondations de 1840 à 1983.

Cette notice présente un tableau sur la qualité des eaux, sur le classement et la répartition des espèces. On note la liste des ZNIEFF et des Arrêtés de Biotope.

Sur le Dessoubre, aucune Zone Humide protégée par la convention de RAMSAR n’est identifiée. Un tableau liste les impacts hydrauliques des aménagements de Fleurey. Il conclut que le régime hydraulique du Dessoubre ne sera pas impacté au droit du projet.

En l’absence d’impact résiduel notoire, le projet ne fait l’objet d’aucune mesure compensatoire. En outre, une fois les travaux terminés, l’aménagement aura des répercutions très positives sur la vie aquatique en restaurant les habitats aquatiques et rivulaires pouvant accueillir une faune et flore diversifiées. Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 7 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » 1.5 Projet de restauration de l’ouvrage de NEUF-GOUFFRE On retrouve ici une reprise des éléments identiques développés plus haut pour l’ouvrage de FLEUREY.

1.5.1.- Localisation

Le tronçon d’eau concernant le projet se situe sur le cours du Dessoubre, au niveau de l’ouvrage de NEUF-GOUFFRE et de sa retenue d’eau en amont. Elle s’étend sur près de 300 m.

1.5.2.- Objectif

Une étude a identifié différents dysfonctionnements. Elle avait estimé les travaux à près de 2 millions d’€. Cette estimation n’a pas permis d’amener les avant-projets en phase opérationnelle. L’ambition de l’opération a donc été réduite.

L’opération vise les objectifs cités plus haut, à savoir :

- restaurer et valoriser le Dessoubre, en améliorant l’habitat aquatique, en limitant le réchauffement des eaux, en restaurant la continuité écologique et en restaurant la connectivité du Dessoubre avec le milieu rivulaire. - ne pas aggraver le risque inondation, - favoriser l’intégration paysagère.

1.5.3 – Principes d’aménagement

L’intervention se déroulera selon les étapes :

- Démantèlement de la pile, de la passerelle et du génie civil associé ; - Recharge sédimentaire dans l’ancienne retenue ; - Suppression du seuil, tri des matériaux et évacuation. Les propriétaires souhaitent conserver les pierres de taille ; - Mise en place d’enrochement de protection en rive gauche et création d’un accès pour descendre dans la rivière ; - Terrassement en remblais pour combler le canal usinier sur la partie supérieure ; - Terrassement en remblais afin de remodeler le lit mineur et diversification du lit mineur.

L’ouvrage sera totalement démantelé de manière à ce que le Dessoubre ne soit plus contraint par aucun ouvrage anthropique. Le canal usinier ne sera plus utilisé.

Après préparation des accès, le barrage sera démantelé depuis le haut vers le bas, en commençant préférentiellement par le centre de l’ouvrage, permettant d’autoriser les écoulements, d’amorcer la vidange de la retenue d’eau amont et de limiter la mise en charge de l’ouvrage durant les travaux.

D’un linéaire de près de 80 m, le barrage possède une hauteur moyenne de 2.10 m et une largeur de 6 m en moyenne, ce qui représente un volume de matériaux à évacuer de 1000 m3. Les berges au droit de l’ouvrage seront retalutées en pente douce.

Le projet prévoit la réinjection d’alluvions dans le lit mineur. Cette opération consistera à mettre en place une recharge en double épaisseur avec une granulométrie différente sur un linéaire de 300 m environ.

Afin de diversifier les habitats aquatiques, des aménagements ponctuels seront mis en œuvre (caches, blocs-abris, blocs d’enrochements)

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 8 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » Le confortement en rive gauche s’effectuera selon la méthodologie suivante :

- Berge à redessiner avec des enrochements appareillés sur la partie inférieure et des apports de terre végétale sur la partie supérieure ; - Mise en place d’un treillis coco et ensemencement ; - Mise en œuvre de boutures de saules ; - Végétalisation de la berge.

La longueur du reprofilage de la berge en rive gauche sera de 55 ml. L’ancien canal usinier sera comblé pour un meilleur accès à la rivière, sur une longueur de 80 ml. Les travaux seront réalisés de l’aval vers l’amont, faisant appel aux différents métiers : Terrassement, Maçonnerie et génie-civil, création d’un accès à la rivière, et Plantations de Génie- végétal. Concernant l’accès, il se fera par la rive gauche. Concernant le foncier, un tableau cite les parcelles appartenant à des particuliers (3 parcelles), et celles appartenant à la commune de St-Hippolyte (4 parcelles).

1.5.4. – Montant des travaux et plan de financement.

Le montant estimatif des travaux d’effacement du barrage amont est de 234.753,75 € Le plan de financement du projet est le suivant :

- Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse : ……………70 % - Région Bourgogne / Franche-Comté : …………………… 5 % - Département du Doubs : …………………………………. 5 % - Syndicat Mixte d’Aménagement du Dessoubre et de Valorisation du Bassin Versant : …………………… 20 %

1.5.5. – Phasage et calendrier d’intervention

La période de réalisation des travaux sera préalablement choisie et correspondra à une période sensible pour la vie et la reproduction de la faune. Tenant compte de la période de reproduction et celle d’étiage, la réalisation sera donc programmée sur les mois d’août, septembre et octobre.

- août : préparation du chantier ; - septembre – octobre : exécution des travaux à l’exception des plantations ; - novembre – décembre : Plantation des arbres et arbustes.

1.5.6. – Notice d’incidence

Ce paragraphe de plus de 20 pages, serait fastidieux de figurer dans mon rapport. Agrémenté de nombreux graphiques, tableaux, photos, il traite notamment : des contextes climatique, géologique, hydrogéologique. La commune de Saint-Hippolyte fait l’objet d’un Plan de Prévention du Risque d’Inondation. (PPRI) Le Plan de Prévention des Risques d’Inondation du Doubs Amont dans le département du Doubs a été approuvé en 2016. A noter que les secteurs concernés par ce plan sont situés dans le bourg de la commune de Saint-Hippolyte. Mais l’ouvrage de Neuf-Gouffre n’est pas concerné par ce PPRI. Il est cité 7 évènements historiques des inondations à Neuf-Gouffre de 1840 à 1983.

On note la liste des ZNIEFF et des Arrêtés de Biotope. Ce paragraphe précise qu’aucune Zone Humide protégée par la convention RAMSAR n’est identifiée. Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 9 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » Un tableau liste les impacts hydrauliques des aménagements de Neuf-Gouffre. Il conclut que le régime hydraulique du Dessoubre ne sera pas impacté au droit du projet.

En l’absence d’impact résiduel notoire, le projet ne fait l’objet d’aucune mesure compensatoire. En outre, une fois les travaux terminés, l’aménagement aura des répercutions très positives sur la vie aquatique en restaurant les habitats aquatiques et rivulaires pouvant accueillir une faune et flore diversifiées.

1.5.7.– Incidences NATURA 2000

Il est rappelé que, conformément au Code de l’Environnement (art. L.414.4) une notice d’incidence Natura 2000 est nécessaire lorsque le projet d’aménagement peut avoir des effets indirects et/ou temporaires générés pendant la phase travaux ou au terme des aménagements proposés. Cette notice, très documentée sur 13 pages, rappelle qu’afin d’éviter au maximum les perturbations pour la flore et la faune, les interventions sont prévues en dehors des périodes de reproduction de l’avifaune, et elle conclut : «La réalisation des aménagements proposés n’ira pas à l’encontre des objectifs de conservation, protection, restauration et gestion de la richesse des habitats et des espèces d’intérêt patrimonial. Au-delà, ces travaux s’incèrent dans une logique de restauration des espèces aquatiques d’intérêt communautaire. »

1.5.8.– Compatibilité avec les documents de référence

Au vu des éléments et mesures de réductions des impacts annoncés, le projet est compatible : - avec le SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux) - avec le PGRI (Plan de Gestion des Risques Inondation 2016/2021) Rappel que les aménagements de l’ouvrage de Fleurey et de Neuf-Gouffre ne sont pas concernés par le règlement du PPRI du Doubs approuvé en 2016.

1.5.9.– Déclaration d’Intérêt Général

Le projet porté par le Syndicat Mixte d’Aménagement du Dessoubre et de Valorisation du Bassin Versant consiste à mettre en œuvre des travaux de restauration de la continuité écologique sur deux ouvrages hydrauliques et de restauration de qualité habitationnelle du Dessoubre. Cette opération a été engagée avec un double objectif :

 Rétablir la continuité écologique du Dessoubre : - déraser l’ouvrage de Fleurey et Neuf-Gouffre - épauler la berge en rive droite - favoriser l’insertion paysagère : le rétablissement de la continuité écologique du Dessoubre doit conférer un aspect plus esthétique.

 Valoriser et restaurer les habitats du Dessoubre : - Améliorer l’habitat aquatique (gestion des tirants d’eau à l’étiage, augmentation et diversification des vitesses d’écoulement, mise en place d’habitats attractifs), - Améliorer la connectivité entre le milieu aquatique et le milieu rivulaire (mise en place d’une recharge sédimentaire), - Limiter le réchauffement des eaux, - Ne pas aggraver le risque de crues, voir, améliorer ponctuellement le fonctionnement hydrologique, - Favoriser l’insertion paysagère : le rétablissement de la continuité écologique du Dessoubre doit conférer un aspect plus esthétique. Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 10 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » L’opération s’insère dans une double réflexion de restauration écologique et hydro morphologique du Dessoubre. Sont détaillées les différentes parcelles (privées et communales) pour les deux ouvrages.

L’opération s’inscrit dans une démarche de restauration hydromorphologique du Dessoubre au niveau des deux ouvrages. Les principes d’intervention sont détaillés dans le dossier, et les impacts (positifs et négatifs) sont appréhendés.

Enfin, l’ensemble du programme de travaux est parfaitement conforme avec les orientations du SDAGE et les autres documents réglementaires.

L’opération vise plusieurs objectifs écologiques et touristiques d’intérêt général, que sont :

- Le dérasement des ouvrages de Fleurey et Neuf-Gouffre, - La restauration locale des habitats aquatiques avec la diversification des écoulements et la mise en place d’une recharge sédimentaire, - Le rétablissement de la franchissabilité piscicole du Dessoubre, - L’amélioration des capacités auto-épuratrices des hydro systèmes, - La mise en application des orientations du SDAGE Rhône-Méditerranée.

Intérêt Général des travaux

Le diagnostic établi par ARTELIA en 2018 a mis en évidence une incision de 50 cm à 1.00 m provoquant une déconnexion latérale de la ripisylve avec le milieu aquatique, ainsi que des conditions habitationnelles médiocres. De plus, l’effet des retenues d’eau en amont des ouvrages a conduit à une banalisation du milieu, empêchant l’atteinte du bon état écologique du Dessoubre, fixé par la Directive Cadre sur l’Eau. Ces différents éléments sont responsables de nombreux problèmes :

- Faibles lames d’eau et vitesses d’écoulement très faibles qui limitent la capacité d’auto curage et entraine l’eutrophisation du milieu, - Une homogénéisation et une banalisation du milieu, - Une déconnexion latérale du Dessoubre provoquant un appauvrissement des habitats aquatiques (sous-berges, caches piscicoles…)

Le Dessoubre présente pourtant un potentiel faunistique et floristique d’intérêt. Il constitue une zone NATURA 2000 remarquable.

Rappelons que le projet s’inscrit dans les orientations fixées par le SDAGE et qu’il ne va pas à l’encontre du PGRI.

Les travaux projetés auront principalement pour but de restaurer la continuité écologique du Dessoubre, de reconnecter la ripisylve avec le milieu aquatique, de diversifier les écoulements du lit mineur du Dessoubre, mais aussi d’améliorer les conditions d’habitats piscicoles.

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 11 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » L’intérêt Général réside donc dans plusieurs points :

- sur l’aspect réglementaire : les aménagements répondent aux objectifs du SDAGE,

- sur l’aspect technique :

… le dérasement du seuil de Fleurey et du seuil de Neuf-Gouffre permettront la libre circulation piscicole sur un cours d’eau de catégorie 1 et le rétablissement du transit sédimentaire,

… ces aménagements apporteront une plus-value écologique à la vue de l’état des masses d’eau,

… la recharge sédimentaire et le remodelage permettront d’atteindre plusieurs objectifs : = connecter la ripisylve avec le milieu aquatique, = créer des caches piscicoles avec le système racinaire et les sous- berges du Dessoubre, de nouveau connectés, = améliorer les conditions d’habitats aquatiques : hétérogénéité des écoulements, attractivité et connectivité du Dessoubre,

… créer un lit mineur permettant d’augmenter la surface hydraulique et donc le débit capable dès les premières eaux, limitant la vitesse de montée des eaux,

… revaloriser le cours d’eau avec un aspect plus naturel.

1.6 – Synthèse du chapitre 1

La restauration de la continuité écologique engagée par le Syndicat mixte au droit des deux ouvrages hydrauliques de Fleurey et Saint-Hippolyte, par l’arasement des deux ouvrages, est l’objet de la présente enquête. Elle vise à rétablir la continuité écologique du Dessoubre, en valorisant et restaurant les habitats. Les travaux projetés concernent l’arasement de deux barrages anciens, qui n’ont plus d’utilité. Ces aménagements permettront de décloisonner le Dessoubre sur un linéaire amont de presque 10 km. Les travaux nécessaires sont bien détaillés, ainsi que le paragraphe financier. Les impacts dus aux travaux ont bien été évalués et semblent être bien ciblés et chiffrés. Le projet est compatible avec le SDAGE et le PGRI, et ne va pas à l’encontre de NATURA 2000.

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 12 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » 2/ Déroulement de l’Enquête Publique

2.1 Désignation du commissaire-enquêteur

Contacté par mail le 27 mai 2019 par le Tribunal Administratif, en vue de conduire cette enquête, et estimant pouvoir remplir cette mission en toute objectivité et dans les meilleurs délais, j’ai accepté et signé l’attestation sur l’honneur y afférente. Ceci faisait suite à une demande de la Préfecture du Doubs en date du 21 mai 2019, en vue de la désignation d’un commissaire enquêteur afin de procéder à une enquête publique ayant pour objet : une demande d’autorisation environnementale (Loi sur l’Eau et Déclaration d’Intérêt Général), présentée par le Syndicat Mixte d’Aménagement et de Valorisation du Bassin Versant du Dessoubre, portant sur le projet de restauration de la continuité écologique sur le secteur aval du Dessoubre au droit des seuils de « Fleurey » et « Neuf Gouffre ».

Par ordonnance n° E19000055/25 en date du 27 mai 2019, de Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Besançon, j’ai été désigné pour conduire cette enquête.

2.2 Composition du dossier d’enquête

Le dossier d’enquête mis à la disposition du public dans les mairies de FLEUREY et SAINT-HIPPOLYTE comprenait :

- Pièce n° 1 : Décision n° E19000055/25 du 27/05/2019 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif me désignant comme commissaire enquêteur, - Pièce n° 2 : Arrêté de Monsieur le Préfet du Doubs n° SCPPAT-BCEEP-2019.06.04.001 en date du 4 juin 2019 prescrivant les diverses conditions de cette enquête, - Pièce n° 3 : le dossier, comprenant 195 pages, et divers documents graphiques, établi en février 2019 par le Cabinet ARTELIA, agence de Dijon, - Pièce n° 4 : Synthèse des avis des services consultés, - Pièce n° 5 : Registre d’enquête coté et paraphé par le commissaire enquêteur et ouvert par le Maire.

2.3 Durée de l’enquête

L’enquête s’est déroulée dans les mairies de FLEUREY et de SAINT-HIPPOLYTE, sur une période de QUINZE jours, du lundi 24 juin au lundi 8 juillet 2019 inclus.

2.4 Collecte de renseignements et reconnaissance des lieux

Dès la réception du dossier, (1er juin) j’ai fait une première approche rapide. J’ai ensuite (3 juin) pris contact avec la Préfecture, pour les différentes mises au point : dates, permanences, formalités, enquête numérisée… Le même jour, j’ai pris contact avec le Syndicat mixte (Mr POURREAU), lequel du fait de ses fonctions de « chargé de mission milieux aquatiques et GEMAPI », a été mon interlocuteur pour ce dossier. Nous avons de suite pris rendez-vous pour le mercredi 12 juin à 9 h 30

Reçu de la Préfecture les deux registres, l’Arrêté, et différents courriers.

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 13 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » Le 12 juin, RV avec Mr Pourreau. Visite des deux sites, où j’ai constaté que l’affichage était présent, et conforme. Ensuite je me suis rendu à la mairie de St-Hippolyte où j’ai remis le registre que j’avais coté et paraphé auparavant. Le registre pour Fleurey a également été remis à la secrétaire.

Le 17 juin, Mr Pourreau me téléphone pour me relater que l’affiche sur le site de Fleurey avait été retirée. Je lui ai demandé de la remplacer de suite, en lui conseillant que le Président du Syndicat dépose une main courante à la Gendarmerie, ce qui a été fait rapidement.

2.5 Mesures de publicité

2.5.1.– Annonces légales

L’enquête a été annoncée régulièrement par publication d’un avis d’enquête dans deux journaux locaux : - L’Est Républicain (quotidien) le vendredi 7 juin et le lundi 24 juin 2019 - La terre de chez nous (hebdomadaire) le vendredi 7 juin et le vendredi 28 juin 2019.

2.5.2.- Affichage

Lors de ma visite du 12 juin, j’ai constaté que l’affichage réglementaire (format A2 – couleur jaune) avait bien été fait sur le lieu même des deux sites, ce que j’ai pu vérifier à chacune de mes permanences. J’ai constaté également aux mêmes dates l’affichage à la mairie de Saint-Hippolyte. Concernant Fleurey j’ai constaté l’affichage en mairie lors de mon premier déplacement le 12 juin, ainsi que lors de ma permanence du 2 juillet. (à noter que la commune de Fleurey – 83 habitants - est située hors de la départementale qui longe le Dessoubre, et son accès en très forte pente est de plusieurs kilomètres.)

A ma connaissance, il n’a pas été fait d’autre publicité dans les deux communes.

2.6 Mise à disposition du dossier

Les registres d’enquête que j’avais cotés et paraphés et ouverts par chaque maire, ont été mis à disposition du public aux heures d’ouverture des secrétariats : - Mairie de Fleurey : le mardi de chaque semaine de 14 h à 17 h. - Mairie de Saint-Hippolyte : … tous les jours de 8 h 30 à 12 h et de 16 h à 18 h … le vendredi de 16 h à 17 h 30. Le public a donc pu formuler des observations sur les registres ouverts. Si pour la commune de Fleurey l’ouverture du secrétariat est peu importante (je rappelle : 83 hab) Pour la commune de Saint-Hippolyte, cela m’a paru parfaitement correct. 2.7 Dossier dématérialisé

Ainsi que cela était précisé dans l’Arrêté du Préfet du Doubs, l’ensemble du dossier était également consultable sur le site internet des services de l’Etat à l’adresse mentionnée.

Un poste informatique pour la consultation était mis à disposition à la Préfecture du Doubs.

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 14 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » Les observations éventuelles pouvaient être transmises par voie électronique à une adresse mentionnée dans l’Arrêté.

2.8 Permanences du commissaire-enquêteur

Je me suis tenu à la disposition du public lors de trois permanences à Saint-Hippolyte et une à Fleurey, soit au total 12 heures de présence dans les mairies, aux heures prévues :

- Saint-Hippolyte : … lundi 24 juin 2019 de 8 h 30 à 11 h 30 … samedi 6 juillet 2019 de 8 h 30 à 11 h 30 … lundi 8 juillet 2019 de 15 h à 18 h

- Fleurey … mardi 2 juillet 2019 de 14 h à 17 h.

2.9 Réunion d’information

Cela n’a pas été organisé ni demandé.

2.10 Formalités de clôture

A l’expiration du délai d’enquête, soit le lundi 8 juillet 2019 à 18 heures, et à la fin de ma troisième permanence à Saint-Hippolyte, j’ai clôturé et signé les deux registres d’enquête.

2.11 Procès-verbal de synthèse

Aucune observation n’ayant été exprimée le dernier jour, soit le lundi 8 juillet, que ce soit sur les registres ou sur le site, j’ai rédigé le P.V. de synthèse, afin de le remettre au Président du Syndicat, ceci afin d’éviter un nouveau déplacement qui aurait eu pour unique objet, la remise en mains propres de ce P.V.

Cette formalité a donc pu être effectuée ce même jour, après 18 heures.

2.12 Synthèse et conclusion partielle du chapitre 2.

Cette enquête s’est déroulée conformément à l’Arrêté préfectoral la prescrivant. Les parutions dans la presse locale, les affichages, l’utilisation d’internet pour la consultation dématérialisée du public, la durée de l’enquête, les permanences, ont été respectés. La composition du dossier d’enquête m’est apparue conforme à la réglementation. Le public a eu suffisamment d’heures de secrétariat pour la consultation. Il pouvait consigner ses observations ou propositions sur les registres, ou en me les adressant par courrier ou en utilisant l’adresse internet indiquée dans l’Arrêté. Il a pu me rencontrer lors de mes permanences : 12 heures de présence. Bien que tout ait été fait pour informer et recevoir le public, aucune personne ne s’est déplacée ou n’a consulté le dossier par internet. Ce projet étant très ponctuel, sur des ouvrages privés, le public, même informé, semble s’en être désintéressé. Seule, la Fédération du Doubs pour la pêche et la Protection du Milieu Aquatique a rédigé une observation.

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 15 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » 3/ Analyse des observations

3.1.- Bilan de l’enquête publique :

Cette consultation s’est déroulée normalement. Toutefois, je rappelle qu’il m’a été signalé qu’une affiche (A2 – jaune) avait disparu sur le site de l’ouvrage de Fleurey. J’ai conseillé au Syndicat de poser une nouvelle affiche, et de déposer une main courante à la gendarmerie. Ce qui a été fait. A part cet incident, rien d’autre n’a été porté à ma connaissance.

Je n’ai reçu aucun courrier. Aucune observation n’a été portée sur les registres. Le secrétariat de la mairie de Saint-Hippolyte m’a toutefois signalé qu’une personne était venue consulter le dossier mais n’avait rien rédigé sur le registre.

Une seule observation a été faite par courrier électronique à l’adresse dédiée à la Préfecture.

Elle émane de la Fédération du Doubs pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique.

3.2.- Contribution des personnes publiques associées :

3.2.1 – Préambule

Conformément à la réglementation (article R.181.16 du Code de l’Environnement), le Syndicat Mixte d’Aménagement et de Valorisation du Bassin Versant du Dessoubre a fait une demande s’inscrivant dans la procédure d’autorisation environnementale mise en œuvre dans le cadre de la simplification administrative.

Les procédures traitées dans le cadre du dossier sont les suivantes : - l’autorisation Loi sur l’eau, - déclaration d’intérêt général.

Ce dossier a été transmis au Service Eau, Risques, Nature et Forêt.

Il est déposé au titre de l’opération suivante

Restauration de la continuité écologique sur le secteur aval du Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre »

Il a été reçu dans ce service en date du 1er mars 2019, et accusé réception le 12 mars 2019. Il est rappelé en outre qu’il est interdit de débuter les travaux avant la fin de l’instruction du dossier.

3.2.2. – Avis de la DREAL (en date du 9 mai 2019) (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement Bourgogne-Franche- Comté – Service Biodiversité Eau Patrimoine)

Ce Service expose que le dossier est recevable (sous conditions). Il répond au programme du SDAGE. Les objectifs de restauration auront par conséquent des effets positifs attendus sur les milieux aquatiques. Le dérasement de ces deux ouvrages est fait pour une restauration de la continuité écologique optimale (biologique et sédimentaire). Les ouvrages n’ont plus d’usage. Il est important de rappeler que le risque inondation ne sera pas aggravé. Les mesures habituelles seront prises en phase travaux.

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 16 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » Toutefois, la DREAL déplore que le projet de restauration soit moins ambitieux que le précédent. Il rétablissait en effet la continuité écologique sur trois ouvrages, avec de fortes mesures d’accompagnement pour diversifier les habitats.

Il émet des prescriptions qui seront à développer dans l’Arrêté Préfectoral d’autorisation :

- surveillance rigoureuse de la phase travaux afin de ne pas dégrader les milieux en aval, - recharge avec des matériaux de type ‘galets roulés’ afin d’éviter la stagnation et le colmatage des fonds, - réalisation de pêche de sauvegarde.

Cet avis conclut :

« Il est important de noter que la mise en conformité de ces ouvrages répond à des objectifs prioritaires du Bassin Rhône-Méditerranée. Le rétablissement de la continuité écologique du barrage de Fleurey et de Neuf Gouffre permet de décloisonner le Dessoubre sur un linéaire amont de presque 10 km. Les ouvrages situés en amont sont également en cours d’étude ».

3.2.3. – Avis de l’A.F.B. (en date du 6 mai 2019)

(Agence Française pour la Biodiversité- Direction Régionale Bourgogne Franche-Comté)

Cette Agence développe sa réponse très détaillée sur 4 pages.

Conclusion de l’AFB

« Au regard des impacts actuels générés par ces 2 ouvrages transversaux sur la continuité écologique du Dessoubre et sur la fonctionnalité des habitats aquatiques sous influence hydraulique, le dérasement de ces 2 obstacles doit permettre une amélioration nette du fonctionnement éco-morphologique du tronçon concerné. Le projet comporte en plus des mesures d’accompagnement morphologiques qui visent, dans un contexte i) d’altération plus large liée à des pratiques d’extractions anciennes et ii) d’apports sédimentaires limités provenant de l’amont, à corriger en partie les dysfonctionnements hydromorphologiques observés et à augmenter la diversification des formes au sein du lit mineur en complément de la baisse attendue des niveaux d’eau et la redynamisation des écoulements. En conséquence, et sous réserve de la prise en compte de nos observations portant notamment sur les modalités de suivi et d’évaluation des gains écologiques ainsi que sur des précisions à apporter sur le dimensionnement de certaines mesures d’accompagnement morphologique, nous émettons un avis favorable sur les modalités techniques de réalisation de ce projet ».

3.2.4 . – Conclusion du Service Police de l’Eau de la DDT du Doubs (en date du 15/5/2019)

« « Compte tenu de l’ensemble des avis et de la prise en compte des observations, le Service Police de l’Eau : - conclut à la complétude et la régularité du dossier d’autorisation environnementale Loi sur l’Eau de la restauration de la continuité écologique sur le secteur aval du Dessoubre au droit des seuils de Fleurey et Neuf Gouffre, - conclut à l’Intérêt Général des travaux projetés, - est FAVORABLE à l’autorisation des travaux.

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 17 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » 3.3.- Notification au Maître d’Ouvrage des observations par procès-verbal de synthèse :

Conformément à la réglementation des enquêtes publiques (code de l’Environnement – article R.123.18 – modifié par Décret n° 2017-626 du 25/4/2017 – art. 4) j’ai rédigé un PV de synthèse des observations. (on le trouvera en annexe au présent rapport) Il ne comporte qu’une seule observation déposée sur le site dédié de la Préfecture, aucune autre observation n’ayant été formulée sur les registres.

Ma dernière permanence au siège de l’enquête en la mairie de Saint-Hippolyte se situant le 8 juillet 2019 de 15 h à 18 h (l’enquête s’arrêtant ce 8/7 à 18 h) j’ai pu remettre à 18 h 15 ce PV au Président du Syndicat Mixte, qui se trouve être aussi le Maire de la Commune de Saint-Hippolyte. Cela évitait de refaire un déplacement uniquement pour la remise de ce document.

Monsieur le Président a signé la réception du P.V.

Il en a conservé un exemplaire, et moi le second.

3.4.- Mémoire en réponse du Maître d’Ouvrage :

J’ai reçu ce mémoire tout d’abord par mail le 11 juillet 2019, ce qui m’a permis de continuer la rédaction du rapport. J’ai reçu le texte par courrier postal le 15 juillet 2019. (On le trouvera en annexe au présent rapport). Il répond donc à la seule observation exprimée par la Fédération de Pêche.

3.5.- Analyse des observations :

3.5.1. – Observation recueillie sur le site informatique : En date du 5 juillet 2019

Observation n° 1 émanant de la Fédération du Doubs pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique.

Je la reproduis in-extenso ci-après : « La restauration de la continuité écologique à travers l’effacement des barrages est actuellement un enjeu majeur de la politique de l’eau. La Fédération du Doubs pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique s’implique activement sur cette thématique. Nous militons auprès des maîtres d’ouvrages pour que la définition de projets ambitieux, qui s’attachent à restaurer d’une part la continuité écologique, mais également et surtout, la morphologique originelle de la rivière soient menés sur des linéaires suffisamment importants pour que les bénéfices écologiques soient perceptibles et significatifs (resserrement drastique des largeurs de cours d’eau, injection de matériaux minéraux en quantité suffisante, rehausse de la ligne d’eau, reconstitution des zones humides et après plusieurs années de travail concerté, ce type de travaux ambitieux avait été envisagés et validés par l’ensemble du comité de pilotage. Aujourd’hui, le Syndicat Mixte d’Aménagement du Dessoubre est malheureusement revenu sur le projet initial qui avait été défini et le revoir nettement à la baisse. La Fédération est très fortement déçue que le maître d’ouvrage ne fasse pas preuve de plus d’ambition quand il doit assurer les missions qui lui ont été confiées. Le projet qui est aujourd’hui soumis à enquête publique est très en deçà de nos attentes pour un cours d’eau tel que le Dessoubre. Néanmoins nous ne nous opposerons pas à son déploiement puisque l’objectif continuité sera atteint, mais serons extrêmement attentifs à la bonne conduite des travaux et surtout au suivi de leur efficacité. »

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 18 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » 3.5.1.1. Réponse du Syndicat Mixte :

(cette réponse étant importante, et afin d’éviter au lecteur de se reporter en annexe, j’ai préféré reproduire in extenso ce texte)

« Comme indiqué dans l’observation, le projet final est différent du projet initial validé en 2017 en comité de pilotage et par le comité syndical. Deux points permettent d’éclairer ce changement.

… Financement

Le projet initial portait sur un coût estimé à 1 800 000 € TTC. Bien que les subventions accordées notamment par l’Agence de l’Eau eurent permis un subventionnement à hauteur de 80 % du coût global, le reste à charge restait extrêmement conséquent pour les collectivités. Engager une telle somme sur un seul projet aurait certainement ralenti la tenue d’autres projets. La possibilité de réaliser des travaux moins coûteux mais répondant toujours aux objectifs a alors été évoquée par le personnel du syndicat.

… Techniquement

Le projet initial, toujours défendu par la Fédération de Pêche du Doubs, est un projet répondant certes aux objectifs mais imposant un interventionnisme important sur le milieu naturel. Les aménagements voulus entraîneraient obligatoirement une fixation de la rivière, que ce soit une fixation de son profil en long ou une fixation de profil latéral. En effet, avec les aménagements du profil initial, le profil en long du Dessoubre serait figé sur plusieurs kilomètres, empêchant toute évolution naturelle du milieu. Il en va de même pour le profil latéral où il est peu probable que la rivière puisse diversifier d’elle-même son faciès.

Cette vision très interventionniste ne correspondait, au final, pas à la vision du Syndicat. La mission qui est confiée au Syndicat du Dessoubre est une mission d’intérêt général pour l’amélioration des milieux aquatiques. Notre objectif n’est donc pas d’uniformiser les rivières du secteur afin de répondre à un quelconque intérêt piscicole ou autre en tentant d’atteindre des indicateurs théoriques ; mais bien d’effacer ou d’atténuer les impacts anthropiques néfastes sur la rivière tout en étant le moins interventionniste possible.

A cela s’ajoute la quantité très importante d’apport sédimentaire qui était prévue pour le projet initial. L’impact carbone de cet élément posait question sur la justesse de travaux écologiques impliquant autant de gaz carbonique. Le projet actuel contient toujours une part d’apport sédimentaire mais dans une bien moindre mesure que le projet initial.

Le but de nos travaux, n’est pas de retrouver un état antérieur, bien souvent idéalisé, et qui inclut une fixation de la rivière sur cet état antérieur en empêchant toute future évolution mais bien d’aider la rivière à évoluer, en lui donnant la possibilité de s’adapter naturellement à un environnement changeant.

Le projet actuel n’est donc pas moins ambitieux, puisque nous prenons le pari de laisser faire la nature, ce qui peut prendre un temps plus long que via des travaux plus interventionnistes. Mais il s’agit de travaux ayant une autre idéologie, que nous espérons plus en phase avec l’air du temps. De plus, il est vrai, ces travaux permettent une économie substantielle des derniers publics que nous pourrons injecter dans nos autres projets ».

3.5.1.2.. Conclusion et avis du commissaire enquêteur

La Fédération de Pêche, dans son observation, reconnaît explicitement que l’effacement des barrages est un enjeu majeur de la politique de l’eau. Par contre elle fait état de son souci quant au choix du projet qui a été réduit par rapport à celui de 2017, lequel prévoyait des travaux importants pour, certes, restaurer la continuité écologique, mais surtout, restaurer la morphologique originelle de la rivière sur des linéaires suffisamment importants.

Dans son mémoire en réponse, le Maître d’Ouvrage affirme que la vision interventionniste étudiée en 2017 ne correspondait pas au souhait et à la vision que s’en faisait à l’époque le syndicat.

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 19 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » Il précise notamment que ‘la mission qui lui est confiée est une mission d’intérêt général pour l’amélioration des milieux aquatiques et que son objectif n’est pas d’uniformiser les rivières, mais bien d’effacer ou d’atténuer les impacts anthropiques néfastes sur la rivière tout en étant le moins interventionniste possible’.

En matière financière, et bien que les subventions soient élevées, le surcoût financier restant à la charge du syndicat est important et aurait été au détriment des autres projets.

Le syndicat évoque la quantité très importante d’apport sédimentaire qui était prévue, quant à l’impact carbone qui aurait posé question.

Il conclut que le projet actuel n’est pas moins ambitieux, mais il prend le parti de ‘laisser faire la nature’. Je souscris favorablement à la position du Syndicat.

3.5.2. – Observations recueillies sur les registres papier:

Aucune observation n’a été portée sur les registres tenus à disposition du public, dans les mairies de FLEUREY et de SAINT-HIPPOLYTE.

Seule, figure sur le registre tenu à la Mairie de Saint-Hippolyte, siège de l’enquête, et portée en « annexe », sous le N° « F1 » l’observation recueillie sur le site informatique dédié, avec copie du courriel que m’a adressé la Préfecture.

3.6.- Conclusion partielle du chapitre 3

L’enquête publique, prescrite par Arrêté Préfectoral, s’est déroulée du 24 juin 2019 au 8 juillet 2019, soit pendant 15 jours consécutifs, dans les meilleures conditions et en conformité avec la réglementation. J’ai toutefois signalé qu’une des affiches posée au droit du site de Fleurey avait disparu. Sur mon conseil, une nouvelle affiche a été apposée de suite, et une main courante a été déposée à la Gendarmerie. Le dossier était complet. Le public a eu toute latitude pour prendre connaissance du dossier et faire connaître ses observations, soit en mairie de Fleurey, soit en mairie de Saint-Hippolyte, soit lors de mes 4 permanences ou par le biais du site dédié, tenu en Préfecture. Mais on constate qu’une seule observation a été déposée, sur le site de la Préfecture, ce qui peut dénoter le désintérêt du public pour un projet très ponctuel, et limité. Les avis exprimés par les personnes publiques associées sont précis et complets. Ils expriment tous un avis favorable au projet avec quelques réserves ou propositions.

Fait à , le 16 juillet 2019

Le commissaire-enquêteur

Robert BOSSONNET

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 20 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » République Française Préfecture du Doubs Département du Doubs

Communes de FLEUREY et SAINT-HIPPOLYTE

ENQUÊTE PUBLIQUE

Demande d’autorisation environnementale au titre de la « Loi sur l’Eau » et déclaration d’intérêt général présentée par le Syndicat Mixte d’Aménagement et de Valorisation du Bassin Versant du Dessoubre (SMAVBVD) relative au projet de restauration de la continuité écologique sur le secteur aval du Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre »

Consultation publique du lundi 24 juin 2019 au lundi 8 juillet 2019 inclus.

« B » CONCLUSIONS MOTIVÉES ET AVIS

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 21 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » 1 - CONCLUSIONS MOTIVÉES

L’enquête publique sur la demande d’autorisation environnementale au titre de la « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général s’est tenue du 24 juin 2019 au 8 juillet 2019 inclus, dans les mairies de Fleurey et Saint-Hippolyte.

1.1Rappel de l’objet de l’enquête

Le Syndicat Mixte d’Aménagement du Dessoubre et de Valorisation du Bassin Versant s’est engagé à restaurer la continuité écologique au droit des deux ouvrages hydrauliques de Fleurey et Saint-Hippolyte.

La restauration de la continuité écologique (biologique et sédimentaire) constitue un des leviers majeurs pour la restauration fonctionnelle des cours d’eau et l’atteinte des objectifs de qualité. Elle passe par la gestion du devenir des ouvrages hydrauliques, qui ont pour beaucoup perdu leur usage originel et peut-être pour certains, fortement dégradés.

Le réseau hydrographique du bassin du Dessoubre a subi d’importantes perturbations au cours des derniers siècles en lien notamment avec la création d’ouvrages hydrauliques et de plans d’eau, cloisonnant de façon importante les milieux aquatiques. On observe notamment la dégradation de la qualité de l’eau, la simplification du peuplement piscicole et le blocage du transit sédimentaire.

C’est en fonction de tous ces critères que l’opération engagée consistera à rétablir la continuité écologique du Dessoubre, valoriser et restaurer les habitats, en arasant les deux ouvrages cités.

Une étude datant de quelques années, avait prévu des travaux plus importants, mais, vu son coût, elle a du être réduite à ce qui est envisagé par ce dossier.

Le Maître d’Ouvrage, dans son ‘Mémoire en Réponse’ donne des éléments financiers et techniques qui privilégient le choix du présent projet, par opposition à l’étude de 2017.

1.2 Régularité de la procédure

Désignation du commissaire enquêteur

C’est par décision n° E1900005525 du 27 mai 2019 de Monsieur le Président du Tribunal Administratif que j’ai été désigné en qualité de commissaire enquêteur chargé de conduire cette enquête publique. J’ai accepté cette mission occasionnelle de service public au regard de ma disponibilité pendant la période considérée et de ma totale indépendance par rapport au projet soumis à enquête et au maître d’ouvrage.

Arrêté d’organisation et mesures relatives à la publicité du projet et de l’enquête.

L’Arrêté n° SCPPAT-BCEEP.2019.06.04.01 du 4 juin 2019 de Monsieur le Préfet du Doubs précise, en 11 articles, les modalités d’exécution de cette enquête. Et notamment, en son article 5, il est prévu l’affichage sur les lieux des ouvrages. A ce sujet, j’ai signalé que, par contact téléphonique avec le responsable technique du Syndicat, j’ai été avisé qu’une affiche, au format légal, située sur le lieu de l’ouvrage de Fleurey, avait été retirée.

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 22 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » J’ai donc conseillé de la remplacer immédiatement et de déposer une main-courante à la Gendarmerie. Ce qui a été fait. Mise à disposition du dossier, recueil et synthèse des observations, clôture de l’enquête.

Lors des 15 jours consécutifs d’enquête, du lundi 24 juin au lundi 8 juillet à 18 h, le public a eu la possibilité de consulter librement l’ensemble du dossier, lequel était complet et compréhensible, pendant les périodes d’ouverture du secrétariat des deux communes de Fleurey et Saint-Hippolyte, et pendant les 4 permanences du commissaire enquêteur, chacune de 3 heures (soit 12 heures au total), dont 1 permanence à Fleurey et 3 à Saint-Hippolyte, en ayant toute latitude pour consigner des observations sur les deux registres ouverts à cet effet. Le public pouvait également adresser un courrier dans les mairies à l’attention du commissaire enquêteur, et, enfin il pouvait consulter le dossier sur un site dédié, et y déposer ses observations.

J’ai clôturé les registres à la fin de l’enquête, soit le lundi 8 juillet 2019 à 18 heures, et rédigé un Procès-verbal de Synthèse des observations, que j’ai remis en mains propres à Monsieur le Président du Syndicat, ce même jour à 18 h 15.

Je considère donc que les dispositions des textes en vigueur relatifs à la désignation du commissaire-enquêteur, à l’organisation de l’enquête par Arrêté, à l’information, à la publicité par la presse, à l’affichage, à la participation du public, à la clôture de l’enquête et au P.V. de synthèse ont été parfaitement respectées.

1.3 Enjeux et aspects positifs

Il est clairement apparent dans l’ensemble du dossier, que l’opération qui consiste au dérasement des deux ouvrages hydrauliques de Fleurey et Neuf Gouffre sur le Dessoubre s’avère nécessaire pour assurer la continuité écologique, d’une part, et la diversification des habitats aquatiques d’autre part. Tout d’abord, on constate que ces ouvrages sont très anciens ; ils avaient, bien sûr, leur utilité lors de leur construction, apportant une force hydraulique. Ils ont donc perdu définitivement leur usage originel et sont fortement dégradés.

Cette restauration assurera la continuité écologique du Dessoubre sur un itinéraire amont de presque 10 km, permettant la libre circulation des espèces piscicoles, ET le transit sédimentaire. A la place des ouvrages dérasés qui occasionnent des remous actuels, seront restaurés 1200 mètres d’écoulements libres et naturellement diversifiés.

Au regard des impacts actuels générés par ces 2 ouvrages transversaux sur la continuité écologique du Dessoubre et sur la fonctionnalité des habitats aquatiques sous influence hydraulique, le dérasement de ces 2 obstacles doit permettre une nette amélioration du fonctionnement éco- morphologique du tronçon concerné.

Des travaux de confortement des berges seront réalisés au droit des anciens seuils et à proximité de la route départementale.

Profitant de ces travaux, sera réalisée une diversification des habitats afin d’augmenter la qualité biogène de ce secteur cloisonné par de nombreux seuils et anciens moulins.

Le projet présenté répond au programme de mesure du SDAGE, et donc à des objectifs de restauration ayant par conséquent des effets positifs attendus sur les milieux aquatiques et la biodiversité attachée à ces milieux.

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 23 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » Enfin, je remarque que les services compétents qui ont été consultés (DREAL, AFB, DDT) sont unanimes pour donner un avis favorable au projet, en mentionnant toutefois un certain nombre de prescriptions qu’ils souhaitent apporter au projet.

J’observe, pour conclure, que la seule observation enregistrée, l’a été par la Fédération du Doubs pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique, qui, tout en regrettant que la première étude n’ai pas été suivie d’effet, ne s’oppose pas au déroulement du présent projet. Les pêcheurs, me semble-t- il, sont les tout premiers concernés.

1.4 Enjeux négatifs ou inconvénients

1.4.1 – Phase travaux

Les travaux vont générer des perturbations, tant dans la rivière que sur la route départementale. Toutefois, j’observe, dans le dossier, que ce problème a été évoqué et bien solutionné.

1.4.2 – Date des travaux

Pour tenir compte de la période de reproduction et celle d’étiage, la réalisation sera donc programmée sur les mois d’août, septembre et octobre. Au départ de la procédure d’enquête publique, on pouvait espérer que ces travaux pourraient être réalisés en 2019 ; c’est d’ailleurs en ce sens que l’enquête a été fixée rapidement, après la réception de la synthèse des avis des services consultés, datée du 15 mai 2019. C’est ainsi que pour ma part de responsabilité, j’ai fait au plus vite pour diligenter cette enquête et rédiger le présent rapport. J’espère que ces efforts permettront la réalisation des travaux en 2019. Mais, ce n’est pas ‘gagné d’avance’ !

1.5 Déclaration d’Intérêt Général

Le présent dossier vise deux buts : le premier élément est une demande d’autorisation environnementale au titre de la « Loi sur l’eau », et le second, sollicite une « Déclaration d’intérêt Général ». A ce dernier titre, bien que l’ensemble des éléments aient été largement développés, je rappelle que l’intérêt général réside dans plusieurs points : - sur l’aspect réglementaire : les aménagements répondent aux objectifs du SDAGE - sur l’aspect technique : * le dérasement des seuils de Fleurey et de Neuf Gouffre permettront la libre circulation piscicole sur un cours d’eau de catégorie « 1 » et le rétablissement du transit sédimentaire, * ces aménagements apporteront une plus-value écologique à la vue de l’état des masses d’eau, * la recharge sédimentaire et le remodelage permettront d’atteindre plusieurs objectifs : … connecter la ripisylve avec le milieu aquatique, … créer des caches piscicoles avec le système racinaire et les sous-berges du Dessoubre, de nouveau connectés, … améliorer les conditions d’habitats aquatiques : hétérogénéité des écoulements, attractivité et connectivité du Dessoubre, * créer un lit mineur permettant d’augmenter la surface hydraulique et donc le débit capable dès les premières eaux, limitant la vitesse de montée des eaux, Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 24 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » * revaloriser le cours d’eau avec un aspect plus naturel. * limiter le réchauffement des eaux, * ne pas aggraver le risque de crues, voir, améliorer ponctuellement le fonctionnement hydrologique, * le rétablissement de la continuité écologique doit conférer un aspect plus esthétique en favorisant l’insertion paysagère.

1.6. Conclusion générale

J’ai veillé à la stricte régularité de la procédure, visité les lieux, prenant conscience de la finalité du projet par une lecture attentive du dossier. J’ai écouté les explications du porteur de projet

Au terme de cette enquête publique, je constate que le projet de dérasement des ouvrages hydrauliques au droit des seuils de « Fleurey » et « Neuf Gouffre » permettra d’assurer la continuité écologique du Dessoubre et la fonctionnalité des habitats aquatiques sous influence hydraulique, en permettant une nette amélioration du fonctionnement éco-morphologique du tronçon concerné.

J’observe que les Services consultés ont tous donné un avis positif particulièrement détaillé et précis.

Sans avoir eu la possibilité de consulter l’étude de 2017, je note la position de la Fédération de la Pêche qui, tout en regrettant que le projet ait été réduit, ne s’oppose pas à ces travaux.

Je souscris aux arguments du syndicat qui exprime sa prudence au regard des finances, ainsi que sur le plan technique, lequel est largement développé. Son projet n’est donc pas moins ambitieux ; il ‘laisse faire la nature’.

Ainsi, et au regard de tout ce qui précède, il n’est plus besoin de démontrer davantage que ce projet est apte à obtenir l’autorisation environnementale au titre de la ‘Loi sur l’Eau’, et la « Déclaration d’Intérêt Général »

Pour toutes les raisons et arguments développés supra, je conclus favorablement à ce projet, relatif à :

1/ la demande d’autorisation environnementale au titre de la « Loi sur l’Eau » et 2/ la déclaration d’Intérêt Général

concernant le projet de restauration de la continuité écologique sur le secteur aval du Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre »

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 25 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre » 2 – AVIS DU COMMISSAIRE ENQUÊTEUR

VU l’étude du dossier soumis à l’enquête publique, VU l’unique observation exprimée, VU la synthèse des avis des Services consultés, VU la régularité des procédures, VU la conclusion générale développée ci-avant,

J’émets un

AVIS FAVORABLE

Au projet de demande d’autorisation environnementale

Au titre de la Loi sur l’Eau et déclaration d’intérêt général présentée par le Syndicat Mixte d’Aménagement et de Valorisation du Bassin Versant du Dessoubre (SMAVBVD) relative au projet de restauration de la continuité écologique sur le secteur aval du Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf-Gouffre »

Fait à MORRE, le 16 juillet 2019 Le commissaire enquêteur

Robert BOSSONNET

Dossier E19000055/25 – Demande d’autorisation environnementale « Loi sur l’eau » et déclaration d’intérêt général, 26 restauration Dessoubre au droit des seuils « Fleurey » et « Neuf Gouffre »