Ouedraogo Wendyam Ahmed
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Les logiques et les pratiques dans les organisations et associations féminines engagées dans les opérations de développement dans la région du Centre-Est au Burkina Faso Wendyam Ahmed OUÉDRAOGO Thèse soumise dans le cadre des exigences du programme de | Doctorat en Service Social | École de Service Social Faculté des Sciences Sociales Université d’Ottawa © Wendyam Ahmed OUÉDRAOGO, Ottawa, Canada, 2020 Résumé: Cette étude a porté sur une association et une union féminines rurales dans la région du Centre-Est du Burkina Faso. Elle visait à montrer comment les femmes rurales se réapproprient ou non les injonctions à l’intégration des femmes et à l’égalité des genres postulées depuis l’apparition de l’ouvrage de Esther Boserup. À travers un travail d’observation directe de trois mois dans chacune des deux organisations féminines, l’étude essaye de saisir leur processus de déploiement à travers les acteur·rice·s locaux, nationaux et internationaux, acteur·rice·s « ordinaires » et institutionnels, ainsi que les dynamiques politiques, sociales et économiques qui participent à leur contingence structurelle. L’approche généalogique suivant la perspective de Foucault a permis de donner voix au chapitre aux savoirs locaux disqualifiés, anonymes, non savants des actrices et acteurs locaux. Nous avons aussi effectué 35 entretiens avec des membres de bureau, des adhérentes, des membres du personnel, des personnes ressources et des acteurs institutionnels. Les résultats de cette recherche indiquent la présence d’un leadership par le bas des organisations féminines rurales qui n’a pas attendu les injonctions ou impulsions des pouvoirs publics et autres acteurs de l’aide au développement pour apparaître. Le leadership féminin constitue un ferment efficace de rassemblement des femmes qui leur assure une visibilité et reconnaissance sociale, politique et économique. Cette reconnaissance constitue un levier et une passerelle pour accéder aux partenaires techniques et financiers (étatiques, privés, société civile) indispensables pour une expansion des activités des organisations féminines et la remise en cause de certaines barrières ou obstacles (propriété foncière, analphabétisation, militantisme politique, etc.) profondément enracinés. Les deux organisations sont cependant confrontées à des défis de nature diverse : développement économique local tourné vers la production de type industriel, exigences particulières du bailleur de fonds international, bureaucratisation accrue, financements par projet, exigences d’imputabilité et de redevabilité. Ces défis, s’ils ne sont pas propres à ces ii associations, sont cependant accentués si l’on tient compte des rapports sociaux de sexe en contexte burkinabè rural. Summary This study focused on a rural women's association and union in the East-central region of Burkina Faso. It aimed to show how rural women are reappropriating or not the injunctions to the integration of women and gender equality postulated since the release of the work of Esther Boserup. Through a three-month direct observation work in each of the two women's organizations, the study tries to capture their deployment process through their local, national and international male and female actors; the ordinary and institutional male and female actors, as well as the political, social and economic dynamics that participate in their structural contingency. The genealogical approach following Foucault's perspective has given voice to the disqualified local knowledge, anonymous, unscientific of local female and male actors. We also conducted 35 interviews with board members, participants, staffs, resource persons and institutional stakeholders. The results of this research indicate the presence of bottom-up leadership by rural women's organizations that has not waited for injunctions or impulses from governments and other development aid actors to emerge. Female leadership is an effective enabler of women's empowerment that gives them visibility and social, political as well as economic recognition. This recognition is a lever and a bridge to access the technical and financial partners (state, private, civil society) essential for an expansion of the activities of women's organizations and the questioning of certain barriers or obstacles (land ownership, illiteracy, political activism , etc.) deeply rooted. However, the two organizations face challenges of various kinds: local economic development oriented towards industrial-type production, specific requirements of the international donor, increased bureaucracies, project-based financing, accountability and accountability requirements. These challenges, though not unique to these associations, are however accentuated if one takes into account the social relations of sex in rural Burkinabè context. iii DEDICACE A ma mère Marie-Thérèse et à mon père K. Idrissa pour l’éducation, le soutien constant, l’esprit de responsabilité qui ont largement contribué à mon parcours actuel. À Majdouline à qui j’adresse mon affection et ma fierté. A mes frères et sœurs, Cheick, Adam’s, Eve et Yasmina dont la chaleur affective et fraternelle m’a servi de réconfort et d’exaltation dans les moments studieux. A mes grands-mères feues Souka Alizèta et Mor Paga Germaine qui ont été des figures marquantes et inspirantes. A feue Mme Mariam Nana précocement arrachée à l’affection de l’UCERB et à nous-mêmes mais qui a imprimé sa marque dans le combat pour l’épanouissement des femmes en milieu rural. A toutes les femmes qui souffrent, mènent une vie difficile et précaire. iv REMERCIEMENTS La réalisation de cette étude est l’aboutissement du soutien et du concours de plusieurs personnes et institutions. Nous voulons qu’elles éprouvent par ces mots l’expression de notre profonde gratitude et de notre sincère reconnaissance pour l’attention et la disponibilité dont elles ont fait preuve à notre égard. Nous voulons remercier principalement : Mme Stéphanie GARNEAU, notre directrice de thèse pour sa constante attention, son suivi rapproché, son implication, sa rigueur, sa bienveillance à nous encadrer durant ces longues années. À tout le corps professoral de l’École de service social de l’université d’Ottawa ainsi que les professeurs issus des autres départements pour avoir contribué de diverses façons à notre formation et à la production de cette thèse. À Andréa MARTINEZ, Nathalie MONDAIN, Paul GRELL et Sébastien SAVARD pour leur analyse rigoureuse de cette thèse, les commentaires, recommandations, suggestions éclairés et pertinents qui m’ont permis de pousser d’avantage la réflexion et mes constats. À mes amies et amis : David, Marcel, Magda, Charif, Saadou, Salomon, Thierno, Alain, Charles, Kadi, Sandra, Yssouf, Lucienne, Ousmane, Bertrand, pour les moments d’échanges et de causeries inspirants et réconfortants. À Mme Nestorine SANGARÉ et à feu Naaba Koulouba pour leur soutien et leur accompagnement dans la réalisation de cette thèse. v À Martine BURON pour son constant témoignance de soutien et de bienveillance. Aux personnes ressources, aux participantes et participants, à nos interlocuteurs et interlocutrices pour leur appui et générosité à contribuer à la réalisation de cette thèse. À l’UCERB et à Pag-la-yiri qui nous ont fait la confiance et l’hospitalité de nous accueillir des mois durant au sein de leurs sites en nous ouvrant aux diverses activités et évènements sans restriction aucune. Au CRDI qui nous a permis de bénéficier d’une bourse de doctorat pour effectuer notre terrain de recherche de huit mois au Burkina Faso. À W. DARISME et N. ST-AMAND pour leur précieux conseils et bienveillant soutien et support depuis maintenant de longues années. À l’école de travail social de l’université de Moncton pour l’expérience académique enrichissante et instructive. À Nadège pour sa présence et son support à des moments marquants de cette thèse, notamment sur le terrain ethnographique. Pour finir, un merci sincère et profond à toutes celles et tous ceux qui directement ou indirectement ont contribué à la réalisation de cette thèse. vi Table de matière Résumé………………………………………………………………………………..ii Dédicace……………………………………………………………………………...iv Remerciemments …………………………………………………………………….v Table de matière…………………………………………………………………….vii Sigles…………………………………………………………………………………xii Introduction…………………………………………………………………………..1 1- Travail social, travail social international et le développement international...3 2- Quid des femmes dans le développement ?.......................................................6 3- Les femmes et le développement international au Burkina Faso……………...8 Chapitre : I- Le développement international et la question du genre………….11 1- Le déploiement du dispositif du développement international et ses grands paradigmes……………………………………………………………………….13 1.1- La théorie développementiste ou de la modernisation……………….17 1.2- Structuralisme / Dépendance / Marxisme : le sous-développement comme appendice du développement………………………………………..20 1.3- Les besoins fondamentaux……………………………………………24 2- L’incorporation des femmes dans le champ du développement international…..27 2.1- Les approches du genre dans le développement international……………...29 2.1.1- Aide sociale/ Welfare approach/ les approches « bien-être des femmes ».30 2.1.2 Intégration des femmes au développement (IFD)…………………………32 2.1.3- Femmes et développement (FED)………………………………………...33 2.1.4- Genre et développement (GED)…………………………………………..35 2.1.5 L’Approche Efficacité (AE)………………………………………………38 2.1.6 L’Intégration de l’Égalité (IDE)…………………………………………...39 2.2- Quand l’ONU mobilise