Dictionnaire Des Ballets 1 Ferdinand R E Y N A
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DICTIONNAIRE DES BALLETS 1 FERDINAND R E Y N A PRÉSIDENT FONDATEUR DU BALLET CLUB DICTIONNAIRE DE S DICTIONNAIRES DE L'HOMME DU XX' SIÈCLE IBRAIRIE LAROUSSE IRUE DU MONTPARNASSE, ET BOULEVARD RASPAIL, 114, PARIS - 6" @ 1967, Augé, Gillon, Hollier-Larousse, Moreau et Cie Librairie Larousse, Paris Il est interdit d'exporter le présent ouvrage au Canada, sous peine des sanctions prévues par la loi et par nos contrats. La révolution qui a bouleversé tous les arts au début du XXe siècle n'a pas épargné le ballet. Dès 7909, les Ballets russes de Serge de Diaghilev ouvrirent à Paris l'école moderne de danse et de choré- graphie, et le nouveau ballet allait bientôt s'illustrer sur les routes du monde entier. Diaghilev, en premier lieu, appela près de lui les peintres et les musiciens, dont il sut découvrir très tôt le grand talent. Décors et partitions allaient revêtir un éclat qui nous laisse encore éblouis. Qui, avant lui, avait eu cette audace? Personne, sauf peut-être Louis XIV, qui fit collaborer les plus grands artistes de son temps. Les danseurs aussi furent choisis parmi les meilleurs. Ceux-là mêmes qui, arrivés à l'âge d'enseigner, prirent une place prépondérante dans tous les continents. C'est ainsi qu'on note aujourd'hui la pré- sence, au Japon, d'une compagnie de ballets académiques, de pure tradition classique, le Komaki Ballet, qui présente Giselle, le Lac des cygnes, Daphnis et Chloé au pays du no et du kabuki. A la mort de Diaghilev, des compagnies se formèrent un peu partout avec l'ambition de prendre cette brillante succession. Pieuse illusion, car on ne continue pas Diaghilev. En effet, toutes ces compagnies ont, tour à tour, présenté des ballets, intéressants, certes, mais combien différents de forme, de musique et d'esprit des merveilleuses créations des prestigieux Ballets russes. L'art chorégraphique, comme la peinture et la musique, comme la vie elle-même, est en constante évolution. Il y a loin des œuvres d'un Michel Fokine à celles d'un George Balanchine ou d'un Maurice Béjart, et un retour vers le passé ne saurait être concevable. La métamorphose est continuelle. La diffusion du ballet dans le monde, son prestige grandissant devaient amener la parution de nombreux livres, qui lui sont consa- crés notamment en France, en Angleterre, en Amérique. Parmi toute cette littérature, il restait, sans doute, une place pour un ouvrage comme celui-ci, qui donne du ballet une synthèse assez complète de sa naissance jusqu'à sa forme actuelle. Mais la longueur de cet ouvrage étant limitée, il a fallu faire un choix. La technique acadé- mique est d'abord exposée dans des lignes simples et claires : fixée initialement par Louis XIV, elle s'exprime dans toutes les écoles et sur toutes les scènes du monde dans un vocabulaire français. Grâce est aussi rendue aux maîtres du XVe siècle, qui, les premiers, ont noté les pas et permis par là le développement de l'art chorégraphique. Le lecteur est ainsi convié à suivre les grandes étapes du ballet, riches et pittoresques, depuis son éclosion dans le Ballet comique de la reine, sous Catherine de Médicis, jusqu'à sa transformation en ballet mélodramatique, sous Louis XIII, puis sous Louis XIV, avec les ballets de J.-B. Lully. Sous Louis XV, par l'œuvre admirable de J. G. Noverre, chorégraphe et lettré, le ballet-pantomime sera imposé. C'est la grande époque du ballet, qui se répond alors en France, en Italie, au Danemark, en Suède, à Vienne et à Saint-Pétersbourg. Salva- tore Vigano, à la Scala de Milan, pousse au plus haut point la théorie de Noverre. Le ballet romantique succède, avec le chausson de danse, la pointe et le tutu. La Sylphide et Giselle en sont les deux chefs-d'œuvre. A DICTION NAIR E DES BALLETS la fin du XIXe siècle, le génie chorégraphique du Français Petipa, la musique de Tchaïkovski et les grandes étoiles italiennes nous donnent les grands ballets de leur époque : le Lac des cygnes, la Belle au bois dormant, Casse-noisette. Puis les Ballets russes de Serge de Diaghilev, comme nous l'avons dit, ouvrent à Paris l'école moderne du ballet. Enfin sont présentées et analysées les oeuvres modernes du XXe siècle, à l'élaboration desquelles danseurs et danseuses ont vaillamment contribué. Certains d'entre eux, créateurs de telle ou telle école, ont acquis la renommée et parfois la gloire dans les nombreux modes d'expression du ballet moderne. Tout en voulant donner l'essentiel de l'art chorégraphique, nous nous sommes arrêtés, en toute objectivité, aux chefs-d'œuvre les plus significatifs. Nous avons voulu aussi rendre un juste hommage au corps de ballet de l'Opéra de Paris, qui se place, avec ses étoiles jeunes et pleines d'ardeur, au premier rang des grands serviteurs de la danse. Les illustrations qui accompagnent le texte de cet ouvrage ont été l'objet d'un choix difficile et délicat; nombreuses sont celles qui nous donnent une image fidèle et touchante des plus célèbres ballerines, des danseurs très illustres ainsi que des moments les plus attachants de la grande aventure du ballet. Puisse ce petit livre être lu avec plaisir et avec profit par tous ceux qui souhaitent s'initier à la vraie nature de ce monde magique, profond et infiniment émouvant qu'on appelle le ballet. C'est notre vœu le plus sincère. Abeilles (les), ballet en un acte d'après avec l'interprétation de Peter Van Dijk la Vie des abeilles de Maeterlinck, mu- (Faust), Nina Vyroubova (Archisposa), Ma- sique de Stravinski (Scherzo fantastique), rilyn Burr (Bellastriga), Christa Kempf chorégraphie de Léo Staats, décors et cos- (Marguerite), etc. tumes de Dethomas. Première mondiale Académie royale de danse, institution Opéra de Paris, 1917. Principaux inter- fondée en 1661. — Le privilège accordé à prètes à la création : Carlotta Zambelli et ses fondateurs spécifiait qu'elle avait pour Jeanne Schwarz. objet de rétablir la danse dans sa perfec- Le décor montrait l'intérieur d'une ruche tion. Ses statuts avaient été contresignés en noir et or, où des abeilles, plaquées par le roi Louis XIV, danseur passionné, contre les parois, se détachaient en groupes et l'Académie était composée de treize pour danser. Le chorégraphe avait voulu membres choisis parmi les maîtres les plus revenir aux traditions du XVIIIe siècle en célèbres : Pierre Beauchamp, Hilaire d'Oli- composant son ballet avec des mouvements vet, Henri Prévost, Nicolas Delorge, etc., de lignes géométriques. qui donnaient des cours gratuits, ouverts Abraxas, ballet du compositeur Werner aux amateurs. L'institution, qui jouissait de Egk, chorégraphie de Luipart, décors et privilèges considérables, ne tarda pas à costumes de Znamenacek. Première mon- se transformer en une corporation très fer- diale Staatsoper de Munich, 6 juin 1948. mée. J. G. Noverre avait élaboré, en 1760, Principaux interprètes à la création : un projet pour lui rendre sa vitalité et son Marcel Luipart, Solange Schwarz. efficacité, mais sans résultat. Elle cessa Janine Charrat fut appelée, un an plus d'exister en 1780. tard, à l'Opéra de Berlin pour reprendre ce ballet (8 octobre 1949). Académie royale de musique. Créée à Dans Abraxas, la légende de Faust s'écarte Paris en 1669 par l'abbé Perrin et le mar- de la tradition connue. Le diable, ici, est quis de Sourdéac, elle avait pour objet une femme, Bellastriga. Elle est envoyée de représenter des opéras écrits sur des par Satan sur la Terre pour tenter Faust. textes en langue française, mais Lully eut vite fait de s'emparer du privilège pour Impuissante à le vaincre, elle appelle lui seul. Archisposa, la propre amante de Satan. Faust succombe et signe le pacte qui devra L'Académie royale de musique fut le ter- le conduire à sa perte avec Marguerite. Le rain de rencontre des partisans de toutes personnage de Bellastriga était interprété les querelles (Lully, Rameau, Gluck). Elle par la danseuse allemande Suse Preiser, subsiste aujourd'hui sous le nom d'Acadé- celui d'Archisposa par Janine Charrat, et mie nationale de musique. La dénomina- Faust par Gabor Orban. tion Opéra prévalut parmi toutes celles Ce ballet, d ans cette version, a constitué qui désignaient cette institution : Académie un triomphe sans précédent en Allemagne. nationale, Opéra national, Académie impé- Il a été donné plus de cent fois dans les riale de musique, etc., et enfin, en 1871, théâtres de ce pays au cours d'une saison. théâtre national de l'Opéra. Abraxas a été repris, en 1965, au théâtre académique (École de danse), appelée d'État d'Hambourg, avec la chorégraphie aussi École de danse classique. Ses ori- et la mise en scène de Peter Van Dijk, gines remontent à l'Académie royale de décors et costumes d'Ekkehard Grübler et danse, fondée sous Louis XIV (1661). action (pas d'), scène de pantomime, Pillar of Fire. En 1950, Diana Adams est incluse dans un ballet entre les danses, engagée comme première danseuse au dans le dessein de développer et de rendre New York City Ballet, où elle interprète claire la trame de l'action. — Il y a des brillamment tous les grands rôles des bal- pas d'action dans le premier acte de lets de Balanchine. Elle compte parmi les Giselle, dans la Fille mal gardée et dans plus célèbres étoiles américaines. Co ppélia. Adélaïde ou le Langage des fleurs, adage, ensemble d'exercices ou bien par- ballet au scénario romantique imaginé par tie d'un ballet exécutés avec lenteur. — A Maurice Ravel pour ses Valses nobles et l'Ecole de danse académique, les exercices sentimentales, composées d'abord pour d'adage se placent habituellement à la fin piano seul et orchestrées ensuite à la de- de la leçon, après les exercices à la barre mande de Mlle Natacha Trouhanova, qui et au milieu.