D'escoubès-Pouts
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Monographie de la commune d’Escoubès-Pouts arrondissement d’Argelès canton de Lourdes département des Hautes-Pyrénées 1887 I La commune d’Escoubès-Pouts se trouve au nord de l’arrondissement d’Argelès, tout-à-fait à l’extrémité du canton de Lourdes ; elle est ainsi dans la partie du département servant de borne ou de limite aux trois arrondissements de Tarbes, de Bagnères et d’Argelès. Les limites sont : A l’est, la commune d’Arrayou ; au nord, les communes d’Orincles, canton d’Ossun , arrondissement de Tarbes, et de Paréac ; au sud, les communes de Lahitte et d’Arcizac ; et à l’ouest, les communes de Bourréac et Paréac. La superficie du territoire de la commune d’Escoubès-Pouts est de 262 ha 47 a Cette commune est à 7 kilomètres de Lourdes, chef-lieu de canton ; à 20 kilomètres d’Argelès, chef-lieu de l’arrondissement ; et à 17 kilomètres de Tarbes, chef-lieu du département. Le sol est assez accidenté ; il se divise en plaines et coteaux. Ces coteaux sont des ramifications des derniers contre-forts de la chaîne des Pyrénées. Les roches qui constituent les divers monticules sont de nature argileuse ou ciliceuse. On n’y trouve aucune pierre calcaire. Je n’ai rien découvert de remarquable sur le territoire de la commune d’Escoubès-Pouts, rien de ce qui peut arrêter la curiosité Il n’existe ni carrières, ni mines. La commune d’Escoubès-Pouts n’est traversée par aucun fleuve, ni aucune rivière. Seul un grand ruisseau, appelé l’Echez, l’arrose ; il entre par la partie sud de son territoire, pour sortir par le côté nord-est. Son débit est très peu considérable ; à peine peut-il faire marcher quelques usines de peu d’importance, telles que moulins, scieries. 1 Malgré les nombreux filets d’eau (petits ruisseaux) qui s’y jettent, les crues de l’Echez, dans cette partie de son cours, ne sont pas trop à craindre. Les riverains ne les redoutent que lorsque le foin ou le regain sont sur pied. Comme alors les eaux sont terreuses, le fourrage se salit et ne vaut plus rien. Il est à remarquer que, le lit de l’Echez se trouvant très étroit, en même temps que peu profond, ce ruisseau déborde assez facilement. Mais généralement les dégâts de ce petit cours d’eau se bornent à la perte d’une certaine partie du fourrage. Aucun canal ne traverse la commune ; il n’y a pas non plus de lac. Pour les eaux potables, on est assez bien partagé : on se sert de l’eau de quelques puits et surtout de l’eau de diverses sources. L’une et l’autre de ces eaux paraissent d’assez bonne qualité. Certaines personnes cependant supportent qu’elles sont un peu trop salines. Mais ce ne sont que des suppositions, car on ne s’est pas encore avisé de les faire analyser. En fait de sources thermales, il n’en existe point. Il y a seulement deux ou trois petites fontaines qui donnent une eau qu’on croit être ferrugineuse ; mais pas plus que pour les eaux potables, on ne les a pas fait soumettre à l’analyse. D’après la carte de l’Etat-Major, la commune d’Escoubès-Pouts est, je crois, à 544 mètres d’altitude. Le climat est très tempéré ; d’abord, à cause de son altitude, ensuite et surtout parce qu’elle (la commune) est protégée, contre les ardeurs du soleil et les vents froids, par le voisinage des montagnes et des collines, par les coteaux qui se trouvent de tous côtés. Il pleut souvent dans cette contrée ; mais il ne tombe de grandes quantités d’eau qu’à la saison des orages. Comme le terrain est de nature argileuse, la terre conserve son humidité pendant plusieurs jours ; ce qui appelle de nouveau la pluie. Les vents soufflent souvent du côté de l’ouest ; quand ces vents se font sentir un peu vivement, ils amènent la pluie. Les vents du nord-est, au contraire, nous présagent le beau temps. Les vents les plus violents nous viennent du sud. Ceux-là, comme dans la nuit du 31 décembre 1874 au 1 er janvier 1875 causent de grands ravages. La température est entre 12 degrés au-dessous de zéro et 28 degrés au-dessus. Les diverses causes ci-dessus font que Escoubès-Pouts est assez sain. On ne voit pas les épidémies y exercer des ravages comme dans certaines localités. II La population d’Escoubès-Pouts, d’après le recensement de 1886, est de 195 habitants. Elle a diminué, depuis 1876, de 75 habitants. Cette diminution doit être attribuée à l’émigration vers la ville. Je crois cependant que cette désertion des gens de la campagne pour aller se fixer dans les grands centres tend à s’arrêter. J’espère donc, pour Escoubès-Pouts, qu’à moins d’évènements imprévus, la population ne diminuera pas davantage. Cette commune se compose de deux sections Escoubès et Pouts. C’étaient deux communes distinctes qui ont été réunies par Ordonnance royale, n° 12656, en date du 8 mars 18746. Il n’y a que deux hameaux, d’un ménage chacun, le hameau du moulin et le hameau de Loumès, le premier est à ½ kilomètre du centre du village, l’autre, à 1 kilomètre et ½. Escoubès se divise en trois quartiers : Mégère, Route départementale et Bernet. Il y a donc en tout six groupes dont la population respective est de : 1° Escoubès – Quartier Mégère, 22 feux et 75 habitants 2° ________ – ______ Route départementale, 8 _____ 46 _______ 3° ________ – ______ Bernet, 5 _____ 19 _______ 4° Section Pouts 7 _____ 40 _______ 5°Hameau du Moulin 1 _____ 7 _______ 6° ______ de Loumès 1 _____ 8 _______ _________________________ Coteaux 44 feux et 195 hab ts 2 La commune d’Escoubès-Pouts, pour ce qui regarde les élections municipales, ne forme qu’un seul collège électoral. Le chiffre de sa population ne lui donne droit qu’à dix Conseillers, qui élisent le Maire et un seul adjoint. Les fonctionnaires de la commune sont : Le curé ou desservant, l’instituteur et l’institutrice. On peut y ajouter le valet commun. Pour les cultes, la commune d’Escoubès-Pouts, est desservie par un prêtre catholique, résidant au chef- lieu, Escoubès, et faisant le service de la Section Pouts et des hameaux. Pour les finances, elle fait partie de la Perception d’Arcizac, canton de Lourdes, chef-leu d’arrondissement, laquelle perception dépend à son tour de la Recette particulière d’Argelès. Pour les postes et télégraphes, elle est desservie par les bureaux de Lourdes, chef-lieu du canton. La valeur du centime est de huit francs . 8. 00 Les revenus ordinaires de la commune sont 1° Cinq centimes additionnels . 34. 00 2° Attribution sur patentes . 3. 04 3° Impôt des chevaux et voitures . 0. 88 4° Produit de la taxe sur les chiens . 11.00 5° Prix de ferme d’un pré appartenant à la commune. 100.00 6° Prix de ferme d’une lande appartenant aussi à la commune . 36.00 7° Taxes de pâturage. 174.00 8° Partage annuel de thuyes et fougères . 82.00 9° Vente des châtaignes des châtaigneraies de la commune. 121.00 _________ Total. 555, 92 III Il se récolte à Escoubès-pouts : (1° Froment . 520 hectolitres (2° Seigle . 38 ________ Céréales (3° Orge. 48 ________ (4° Méteil . 66 ________ (5° Maïs . 910 ________ Graines alim res (6° Haricots . 56 ________ Tubercules (7° Pommes de terre . 390 ________ (1° Trèfle incarnat t . 60 quintaux (2° Trèfles de toute nature 65 _______ Fourrage (3° Saifoin . 140 _______ (4° Foin provenant des Prairies naturelles . 2085 _______ Plantes textiles (1° Lin (graines . 4 hectolitres et oléagineuses (filasse. 3 quintaux Cultures arborescentes (1° Noix. 80 hectolitres et Oléagineuses 3 (1° Pommes . 90 hectolitres (2° Prunes . En grande quantité Fruits (3° Cerises. ég (4° Poires . Peu (5° Pêches et abricots. ég (6° Châtaignes . 300 hectolitres Vins (1° Vin. 80 hectolitres Comme on le voit par le tableau ci-dessus, les principales cultures sont celles du froment et du maïs. Les prairies naturelles sont encore bien plus considérables que les prairies artificielles. Jusqu’à présent, le système de culture était l’assolement biennal. Mais on commence à pratiquer l’assolement triennal. Tous ceux qui l’ont essayé, s’en trouve fort bien. La première année on donne à la terre le maïs ; après le maïs, les pommes de terre ; et à la troisième on ensemencera le froment. La jachère est inconnue à Escoubès-Pouts. Le territoire d’Ecoubès-Pouts étant très morcelé, on ne peut faire usage de machines agricoles. Les labours se font encore avec la charrue simple. Comme nous l’avons vu, il y a très peu de vignes. Le philloxéra n’a pas fait son apparition dans la commune. Les principaux animaux domestiques sont les vaches qui servent pour traîner la charrue et pour tous les autres travaux agricoles, en même temps qu’elles donnent des veaux et qu’elles fournissent du lait pour les besoins du ménage. Les troupeaux de moutons et de brebis ne sont pas très nombreux. Dans presque toutes les maisons, il y a des porcs. Toutes ont des poulets. L’espèce chevaline n’est pas nombreuse. Pas de chèvres. A Escoubès-Pouts, il n’y a pas de chasseur. Il n’existe pas non plus de pêcheur de profession. Le ruisseau qui traverse la commune, l’Echez serait très poissonneux, s’il n’était pas empoisonné tous les ans. On ne possède ni mine, ni carrière exploitée. Les usines se bornent à deux moulins et à une scierie, mus par l’eau de l’Echez.