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Camboulit, Lissac-et-Mouret – Déviation de Cambes (RD802) Opération de sauvegarde par l’étude (2015)

Guillaume Clamens

Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/adlf/52957 ISSN : 2114-0502

Éditeur Ministère de la Culture

Référence électronique Guillaume Clamens, « Camboulit, Lissac-et-Mouret – Déviation de Cambes (RD802) » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Occitanie, mis en ligne le 28 janvier 2021, consulté le 28 janvier 2021. URL : http://journals.openedition.org/adlf/52957

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© ministère de la Culture et de la Communication, CNRS Camboulit, Lissac-et-Mouret – Déviation de Cambes (RD802) 1

Camboulit, Lissac-et-Mouret – Déviation de Cambes (RD802) Opération de sauvegarde par l’étude (2015)

Guillaume Clamens

NOTE DE L’ÉDITEUR

Organisme porteur de l’opération : Département du

1 Cette fouille archéologique s’inscrit dans le cadre du projet de création de la route départementale contournant le village de Cambes (RD802). Le diagnostic archéologique mené en 2014 par la CDA du Lot avait permis la découverte de vestiges essentiellement antiques conduisant de fait le SRA à prescrire une fouille préventive sur trois zones de (du nord au sud) 500 m2, 2 500 m2 et 8 500 m2. La campagne de fouille s’est déroulé sur ce versant de vallon situé dans la partie orientale du Causse de . Dans la zone 1, un tronçon de voie gallo-romaine a été mis au jour sur un terrain en forte pente. Observée sur une trentaine de mètres de long, cette voie se caractérise par un mode de construction relativement sommaire constitué d’un apport de petits blocs et de cailloux de calcaire gréseux directement sur les niveaux de colluvions anciennes. Limitée côté occidental par un puissant muret en pierres sèches et à l’est par de gros blocs de bordure, la bande de roulement oscille entre 3,60 et 5,20 m de large. Des recharges successives ont été observées et témoignent d’une durée d’utilisation importante.

2 Le tronçon repéré ici est de direction générale sud nord avec l’amorce d’un virage nord-ouest. À noter également la présence d’une source directement au nord-est du tronçon mis au jour. Aucun aménagement antique n’a été repéré ici, seul était présent un bassin collecteur d’époque moderne.

3 Aux abords immédiats de la voie ont été mis au jour trois drains de direction nord-sud sur le bas-côté oriental, ainsi qu’une incinération du Haut-Empire en limite sud-ouest de l’emprise de fouille. Le vase ossuaire contenait des restes appartenant à un individu adulte et en quantité moindre à un immature.

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4 La seconde zone, située presque 600 m plus au sud, était fortement perturbée par des mouvements de terrain. Malgré tout, divers éléments témoignent d’une occupation entre le Ier et le IIIe s. de notre ère. Les vestiges les mieux conservés se trouvent sur la partie la plus haute (à l’ouest) de la zone de fouille. Quatorze foyers, qui étaient pour l’essentiel concentrés sur un espace d’environ 120 m2, ainsi qu’une cour empierrée se développant sur approximativement 170 m2 (au sud) sont les éléments les plus marquants de cette occupation antique. Par ailleurs, si aucun vestige de bâtiment n’a été repéré, certains espaces vides en bordure de la cour associés à des effets de paroi pourraient suggérer la présence de structures disparues construites en matériaux périssables. Aussi, il ne fait guère de doute que le site se poursuit hors emprise prescrite vers l’ouest, notamment vers le replat dominant le vallon, lequel constituerait un emplacement privilégié pour un éventuel habitat.

5 Dans la zone 3, située à environ 200 m encore plus au sud, l’horizon le plus ancien qui a été observé correspond à une occupation de la fin du second âge du Fer. Visibles sur une bande d’environ 30 m de long pour 3 m de large en limite nord occidentale de l’emprise, ces vestiges protohistoriques se matérialisent par des radiers essentiellement constitués d’amphores italiques fragmentées. De plus, une portion de fossé, un trou de poteau et une incinération sont à rattacher à cette occupation ancienne.

6 Le site gallo-romain se met en place dès l’époque augustéenne et est occupé jusqu’au IVe s.

7 Le caractère argileux et donc très imperméable du terrain a nécessité la création de drains et de fossés, et ce dès le début de l’occupation, afin d’évacuer les eaux de pluie vers le ruisseau situé plus à l’est. Pour les mêmes raisons pédologiques et dans le but de pouvoir circuler sur ce type de sol devenant boueux après des intempéries, plusieurs apports massifs de pierre ont également été effectués.

8 Au nord de la zone, un chemin empierré a été repéré sur une vingtaine de mètres de long. La chaussée est bordée à l’ouest par un imposant mur et un petit fossé. Il dessert une cour constituée d’un puissant radier de cailloutis et de blocs de calcaire gréseux se développant sur une centaine de mètres carrés. Cet espace extérieur est bordé par plusieurs bâtiments dont seules des portions de murs étaient conservées (seul le plan du bâtiment 6 semble complet) rendant de fait délicate toute interprétation quant à leur vocation.

9 Le mode de construction de l’ensemble des bâtiments est sommaire. Il s’agit de fondations ou de soubassements de murs constitués de blocs de grès et/ou de calcaire grossièrement équarris liés par une argile marron ou bien de simples solins (alignements de blocs peu équarris). L’hypothèse d’élévations en matériaux périssables semble dans ces cas être la plus probable. Ces bâtiments devaient ensuite recevoir une couverture qui était selon les cas, soit en tuiles soit, là encore, en matériaux périssables.

10 Une seconde cour est présente à environ 16 m au sud-est de la première. Si, à l’instar de la précédente, elle se caractérise par un empierrement, il n’y a pas ici de puissant radier mais un simple apport de cailloutis relativement fin. Entre ces deux cours étaient présents quatre trous de poteaux qui pouvaient constituer les bases d’un grenier surélevé de 6 m2 (BAT-4).

11 En se déplaçant vers le sud, les mouvements de terrain ayant sévi à travers les siècles se font plus importants et destructeurs. Des phénomènes de failles, de décrochements de terrain par plaques et de glissements ont fortement endommagés le site. Néanmoins,

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un tronçon de chemin rural (attribué au Ier s. de notre ère) et trois portions de bâtiments ont pu être étudiés. Celui situé le plus au sud (bâtiment 1) se compose d’au moins trois pièces en enfilade dont deux sont complètes (10 m2 et 4,4 m2). À noter que dès la mise en place de ce bâtiment, dans le courant du Ier s. de notre ère, un imposant mur (à la fonction vraisemblable d’enrochement) a été construit afin de protéger le bâtiment 1 des glissements de terrain de la zone. L’instabilité du terrain et les tentatives pour la contrecarrer sont également perceptibles sur le bâtiment 2 où un mur de renfort a été ajouté contre le mur sud initial.

12 Cet établissement rural pourrait être interprété comme étant une pars rustica de villa à la structuration lâche composée de plusieurs bâtiments s’articulant autour de cours empierrées et desservis par des chemins. L’hypothèse de l’assimilation à une partie agraire paraît être la plus cohérente eu égard des

13 éléments suivants : • les niveaux d’occupations et les remblais de démolition ont notamment permis de recueillir des éléments évoquant à proximité l’existence d’un site davantage soigné dans la construction (mortier, moellons calcaires taillés) et luxueux (tesselles, clou en T, fragments d’enduit, brique de pilette) suggérant une possible pars urbana ; • les modes de construction sommaires, typiques dans les annexes agraires ; • la présence de lieux de stockage (grenier) ; • une pluriactivité évoquée par un mobilier archéologique varié.

14 Sur ce dernier point, il a en effet été recueilli des outils de vigneron, des restes du travail de l’os (tabletterie), des meules, des pesons de tisserand, des plombs de filets de pêche, ou encore des déchets de bronze. Enfin, la présence de nombreuses monnaies sur le site (une centaine) pourrait indiquer que certaines de ces productions étaient commercialisées.

Fig. 1 – Voie antique, zone 1

Cliché : Département du Lot.

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Fig. 2 – Plan général des vestiges protohistoriques et antiques de la zone 3

DAO : Département du Lot.

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AUTEURS

GUILLAUME CLAMENS Département du Lot

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