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FESTIVAL LA ROCHELLE CINÉMA —— Édito P Cette violence, tout est dit. de laBanqueFrance devant laquelledéfilentlentement descharsde combat, tout unsymbole. Quandilposesacaméra place desVictoires àParis, endirection de son cinéma tientàla composition deces plans séquences, quifont d’undétail regard étonné etsouvent amusé, dansunmondedévoré parlaviolence. Laforce sons l’univers d’Elia par notre filmd’ouverture, ItMust BeHeaven, dontletitre, quandnousconnais- Les films comme demultiplespointsvuesurnotre humanité. À commencer mieux quelecinémapourdéchiffrer l’étatdumonde ? sembler, d’échanger. Quoidemieuxqu’unfestival pourserencontrer ? Quoide L’actualité deces derniersmoisnousaprouvé qu’ilexiste unbesoindeseras- pour qu’elle demeure lelieude(re)découverte desfilms. fréquentons assidûment et que nousdevons de défendre et de réinventer cinéma animé tendre et poétique de Pour celles etceux quipréfèrent rêver, nousvous offrons un voyage dansle l’honneur letemps d’une journée. de l’autre côté del’Atlantique grâce àsonélasticité hors-normes, sera aussi misà mettra d’en mesurer tout legénie. JimCarrey, seulacteur capable deledétrôner roi durire dontlesmimiques continuent defaire rire lesenfants aujourd’hui, per- Un regard rétrospectif, en dixfilms,surlejeudeLouis deFunès,indémodable et 1990 parce quenousaimonsLe Cinéma. grammation, nousavons souhaité inviter lacomédie populaire desannées dédions trois séances parjour, ettoujours danscet espritd’ouverture delapro- Pour donnerlegoûtauxenfants dedécouvrir desfilmssur grand écran, nousleur riste, Géraldine Bajard. cinq longsmétrages seront programmés ensaprésence etcelle desacoscéna - tout enconservant sonstyle sisingulierentre étrangeté etsophistication. Ses Le cinémade genre, Jessica Hausner s’yfrotte avec sondernierfilm,LittleJoe, interviewer JohnHuston, danssachambre d’hôtel… laquelle ilraconte comment, jeunejournaliste doté d’uncertain culot,ilaréussi à ou sez paslesfilmsdeDarioArgento, voyez d’abord Les Frissons del’angoisse genre, avec l’invitation dumaître ducinémadel’épouvante. Sivous neconnais- Autre changementcette année :l’ouverture delaprogrammation aucinémade haine etviolence sedéchaîneront etapporteront lechaos. table photographie instantanée delasociété américaine, auseindelaquelle du Texas, unechasse àl’hommecouper lesoufflesertde prétexte àune véri- forme deparoxysme dansLa Poursuite impitoyable. Dansunepetite bourgade banques) et le massacre final filmé au ralenti. Violence qu’il portera vers une and Clyde avec lacélèbre réplique « LE FESTIVAL DETOUS LESCINÉMAS ÉDITO Au-delà du7 Fe stival La Rochelle Cinéma(FEMA)réaffirme sasingularité et vaà l’essentiel. Suspiria Le festival changedenom.Ensubstituant « 1991 parStanislas Bouvier,quis’est inspiré cette annéedeLittleBigMan. visuelle très identifiée, grâce auxmagnifiquesaffiches peintes depuis our sa 47 dans unesallebienremplie ! Oulisez sonautobiographie Peur dans e art,lemotcinémadésigneaussi lasalledeprojection, quenous la dénonçait déjà en 1967 notamment dans e édition, le festival évolue tout en étant fidèle à son identité Suleiman, paraît bienironique. Ils’ymetenscène avec son — 2 Jean-François Laguionie, accompagné we rob banks » (nousdévalisons des Cinéma » à« film Bonnie 1960 », le

Tympan etnousdanserons lorsd’unciné-balenpleinair ! François deRoubaix lorsd’unconcert très festif avec Fred Pallem &Le Sacre du Pour que cette édition,unpeuspéciale, soitjoyeuse etmusicale, nousfêterons passer leflambeau l’an dernieretse retirer cet été, surlapointe des pieds… projections desonfilmÊtrevivantetlesavoir . notre filmeurbien-aimé, AlainCavalier, aconvié à l’une des toutes premières nation entantquedéléguéegénérale en2002. Uneamoureuse ducinémaque de nombreuses années à l’organisation du festival, dans l’ombre jusqu’à sa nomi- Enfin, nouspensons tout particulièrement àuneautre femme quiaœuvré depuis Mati Diop,l’ItalienneMichelaOcchipinti. ouleSoudanaisSuhaibGasmelbari La de rêve pourtous ces jeunescinéastes quiprésenteront leurpremier film à gner pendantlesdixjoursdufestival avec grâce etbienveillance. Unemarraine posé àAlexandra Stewart d’être notre première marraine etdenousaccompa- croisent chaqueannéeaufestival. C’est tout naturellement que nous avons pro- dans Elle atourné avec François Truffaut, Louis Malle, Otto Preminger et Arthur Penn apprécié àsajuste valeur. ront être redécouverts etsonstyle très libre etproche delaNouvelle Vague enfin Mouratova, il y atout juste unan…Sixde ses films,fraîchement restaurés, pour- trop peud’articles aientmentionnéladisparitiondecinéaste ukrainienne Kira des réalisatrices dansl’Histoire ducinéma,celle-ci regrettait très justement que Quand très récemment unjournaliste interrogeait Tilda Swinton surlaprésence Ossang ouencore Jean-Luc Godard. dans sonRetour deflamme,ycôtoient lescontemporains André Téchiné, Fritz Lang, grand plaisir :lesplusgrands cinéastes tels queFrank Borzage, présentés danslasectionD’hieràaujourd’hui ontété restaurés pournotre plus À La rejoindre enhautdel’Empire State Building ! Dans la version d’Elleet lui de 1939, des millionsdespectatrices ont rêvé dele comédien français devenu, danslesannées1930, unevéritable star américaine. L’autre rétrospective, plusinattendue, vous fera redécouvrir CharlesBoyer, parmi lesquelsLe Vent, sonchef-d’œuvre avec l’immenseLillianGish. vrir sesmélodrames delapériodemuette etsestrois films tournés àHollywood acteur dansLes Fraises sauvages d’IngmarBergman, sera l’occasion dedécou- La rétrospective consacrée àVictor Sjöström, l’undesmaîtres ducinémasuédois, de Louis Malle. il proposera unecréation ciné-concert autour d’unépisode deL’Inde fantôme et deL’Homme orchestre , présentéSerge par Korber. QuantàDavid Sztanke, célébrera La désormaistraditionnelle leçon demusiqueanimée parStéphane Lerouge un filmquenous attendons avec impatience. Godard, ClaudeLanzmannetLeos Carax avec laquelleelles’apprête àtourner, « photographie, unepionnière : . Elledonnera lapremière Cette année, autre nouveauté, nousrendrons hommageàunedirectrice dela béliers ! les relationsfamilialesoudevoisinage,sousleregardchevaux,moutons de cinéastes aborde avec humour noir et fantaisie la vie de petites communautés, Autre voyage cinématographique proposé : l‘Islande,oùunenouvellegénération métrage, d’une richeexposition dedessins etautres trésors autour desonpremier long leçon delumière Rochelle. Citons les Français Rochelle, lesfestivaliersaimentréviserleursclassiquesettousfilms Gwen, lelivre desable. François deRoubaix, compositeur desbandes-originalesduSamouraï Stanley Kubrick etErnst Lubitsch,présenté par Serge Bromberg mais elle reste uneactrice discrète mêmesi les festivaliers la » etévoquera sesfructueusescollaborations avec Jean-Luc Ladj Ly et — 3 Par SophieMirouze etArnaudDumatin Stéphane Batut, la Franco-Sénégalaise Prune Englerasouhaité nous — Délégués généraux Kenji Mizoguchi, F.J. F.J.

FESTIVAL LA ROCHELLE CINÉMA —— Édito FESTIVAL LA ROCHELLE CINÉMA Claire Brémond DIFFUSION ETCULTURELAB Juliette Segrestin SÉANCES ENFANTS Benjamin Dumas Lucas Perrinet Camille Aurelle assisté de Thomas Lorin DIRECTION TECHNIQUEETRÉGIECOPIES Philippe Reilhac BILLETTERIE Perrine Gabrielsen assistée de Martine Poirier COMPTABILITÉ Lola Rozenbaum RECHERCHE PARTENARIATS Juliette Segrestin Juliette Poitras Claire Brémond assistée de Anne-Charlotte Girault ACTION CULTURELLE ETCOORDINATION Arnaud Dumatin DIRECTION ADMINISTRATIVE Sylvie Pras Prune Engler Sophie Mirouze DIRECTION ARTISTIQUE Aliénor Pinta assistés de Sophie Mirouze Arnaud Dumatin DÉLÉGATION GÉNÉRALE Daniel Burg PRÉSIDENCE DEL’ASSOCIATION Claire Veysset Anaïs Hamon CAPTATIONS VIDÉO Jean-Michel Sicot Philippe Lebruman PHOTOGRAPHIES Yannick Lecœur sous ladirection de BANDE ANNONCE Flore Kunst Marine Denis SCÉNOGRAPHIE Aurélie Lamachère SIGNALÉTIQUE Claire Samarcq assisté de Étienne Delcambre SITE INTERNETETRÉSEAUXSOCIAUX Olivier Dechaud MAQUETTE CATALOGUE Anna Knight TRADUCTIONS Jeanne Terral assistés de Anne Berrou Philippe Reilhac PUBLICATIONS Claire Samarcq Pascale Montenay Marine Breton CONCEPTION GRAPHIQUE Stanislas Bouvier AFFICHE DUFESTIVAL Aurélie Dard Viviana Andriani PRESSE — 4 festival-larochelle.org festivallarochellecinema instagram.com/ twitter.com/FEMAlarochelle festivallarochellecinema facebook.com/ [email protected] Tél. etfax : +33(0)54652 2896 17000 LaRochelle 10 quaiGeorges-Simenon BUREAU DUFESTIVAL (LAROCHELLE) [email protected] Tél. : +33(0)148061666 75011 Paris 16 rueSaint-Sabin BUREAU DUFESTIVAL (PARIS) Jacques Cambra ACCOMPAGNEMENT PIANO David Sztanke Christian Pabœuf Yannick Lecœur Vincent Lapize Marion Leyrahoux Marie Doria Adrien Charmot Benoît Basirico ATELIERS DUFESTIVAL Fanny deCasimacker ACCRÉDITATIONS Isabelle Mabille RÉCEPTIONS Juliette Ranger Aliénor Pinta HÉBERGEMENT ETACCUEIL DESINVITÉS 304 301 295 283 277 181 93 75 13 7 263 255 201 173 145 109 MUSIQUE ETCINÉMA RÉTROSPECTIVES HOMMAGES INDEX DESCINÉASTES INDEX DESFILMS PARTENAIRES ETREMERCIEMENTS PHOTOGRAPHIES DUFESTIVAL 2018 LE FESTIVAL ETLESPROFESSIONNELS LE FESTIVAL TOUTEL’ANNÉE ICI ETAILLEURS D’HIER ÀAUJOURD’HUI ARTISTES D’ALLEMAGNE, PORTRAITSFILMÉS MIMIQUES ENFOLIE CINÉMA MUET DU CÔTÉDEL’ISLANDE LA MARRAINE Jacques Cambra, Mevel Gaël David Sztanke Fred Pallem &Le Sacre duTympan François deRoubaix Films pourenfants Courts métrages, filmsd’écoles Longs métrages inédits,avant-premières Films restaurés etréédités Louis deFunès Kira Mouratova Arthur Penn Charles Boyer Victor Sjöström Elia Suleiman Jean-François Laguionie Jessica Hausner Caroline Champetier Dario Argento Alexandra Stewart SOMMAIRE 47 e ÉDITION — 5

SOMMAIRE la marrain ALEXANDRA STEWART LA MARRAINE —— Alexandra Stewart A – – FRANTIC TRUFFAUT (1973) PREMINGER (1960) Par NicolasThévenin,rédacteurenchefdelarevue ALEXANDRA STEWART LA MARRAINE FILMOGRAPHIE SÉLECTIVEL’EAU À LA BOUCHE de l’actrice, inspiré parcelui dufilmdePierre Kast –Le Bel inaltérable pourladécouverte descultures étrangères. Le titre del’autobiographie dessiné leslignesdelavietoute enmouvements decelle quiditavoir ungoût fit quitter sonQuébecnatal pourgagner Paris àlafindesannées1950,quiont elle fait ensuite « publicitaires, côtoyant BorisVian, croisant Ernest Hemingway ouOrsonWelles, la nostalgie. D’abord mannequinpourdesphotographies demodeetdesfilms un parcours général romanesque etpassionné, quinesemblepasaffecté par rait ainsinecirconscrire aucunepériodeenparticuliermaisdécrire aucontraire des contrées oùleventaura ensuite choisidelaporter. ainsi danslesairsquenoussaluerons Alexandra Stewart, avant delaretrouver dans par l’Histoire, pourpouvoir enfins’en délester afinde s’envoler, littéralement. C’est ment dudialogueavec unpetit-fils retrouvé etàla révélation dessecrets enfouis Joseph Morder dansunParis idéalisé, àl’artifice ostentatoire, propice audéploie- cavale desonhéros. Enfin,en2015 dansLa Duchesse deVarsovie, elleévolue pour semble pouvoir canaliserlafolie formelle enmêmetemps quecelle quianimela de travail afin de la plonger dans un film en trompe-l’œil, dont seul son personnage Warren Beatty dansMickey One,luifaisant expérimenter denouvelles méthodes attira l’attention d’Arthur Penn, quilamitenscène deuxansplustard auxcôtés de film de Louis Malle, tardive dansl’intriguemaiscruciale lamémoire cinéphile, alors qu’elle luisignifiaitlapossibilité d’être aimé. Cette présence del’actrice dansle peu detemps après avoir menéavec elleladernière conversation desonexistence la mort 1963, dansLe Feu follet, elleaun« carrière irréductible àuneépoqueou langue, encore moinsàuncourant. En cette éditiondufestival, dontAlexandra Stewart est nouvellement lamarraine, une Trois films comme autantd’incarnations saisissantes viendront illustrer pendant d’apprécier letravail desautres plutôt quelemien »,nousdit-elle. incitée àsedépartirdesamodestie caractéristique : « tés etderegistres cinématographiques qu’elle aabordés nel’ont néanmoinsjamais lités qu’Alexandra Stewart a fréquentées, de plateaux de tournage qu’elle a arpen- Chabrol, François Ozon, pourn’en citer qu’unepoignée. Lamultitudedepersonna- diverses : Otto Preminger, JohnHuston, Roman Polanski, LuigiComencini, Claude aimantera pendantplusieursdécennies leregard deréalisateurs auxsensibilités tard François Truffaut luioffrent ainsides rôlesàlamesure desa prestance, qui ries, nonloind’Anna Karina. Pierre Kast, Jacques Doniol-Valcroze, Louis Malle, plus les audacieuxcinéastes delaNouvelle Vague, dontelledevient l’unedes égé-

LA DUCHESSEDEVARSOVIE JOSEPHMORDER MICKEY ONEARTHURPENN ROMAN POLANSKI » tel queladéfinit celle quiluiprêta sabeauté, fatale àAlain,quisesuicidera les rencontres induites parses nombreux voyages, depuiscelui quila bel âge, en2014 –enforme denamedropping. Ce sonteffectivement quelques motséchangés,s’amuse d’avoir publiédesmémoires –Mon lexandra Stewart, dontl’humourest uneplaisante évidence après –

– BLACK MOONLOUIS MALLE

LES LIAISONSDANGEREUSESROGERVADIM partie d’unebande (1988) – (1965)

(voir rétrospective ArthurPenn p.134) SOUS LESABLEFRANÇOISOZON rôle-détonateur (2014) (1975) » devenue légendaire, celle queconstituent — 8 JACQUES DONIOL-VALCROZE (1959) –

– À CAUSEDESFILLLES

LE SANGDESAUTRESCLAUDECHABROL (1960) » : celui deSolange, « (2000) Il m’a toujours été plusfacile – —

LE FEUFOLLETLOUIS MALLE(1963) –

LA NUITAMÉRICAINEFRANÇOIS ? PASCAL THOMAS –

INSIDE ge, en1960–,pour- Répliques ANDRÉS BAIZ(2011) –

EXODUS l’ange de (2019) (1984) OTTO –

— 9 ALEXANDRA STEWART

LA MARRAINE —— Alexandra Stewart LA MARRAINE —— Alexandra Stewart SCÉNARIO LOUIS MALLE,D’APRÈSLEROMANÉPONYMEDEPIERREDRIEULA Italie/ —fiction19631h43noiretblanc LE FEUFOLLET LOUIS MALLE Alain’s solitudeinhisroom at theclinicbut alsointhestreets of Paris orinpublicspace.” negative of Malle–just addself-destructiveness. The staging isadmirably elegant,scrutinising and borrowing of thefilmmaker’s clothing,andthe character of Alainisakind of double all-nighters intheLatin Quarter. Ronetisaperfect alter ego, down to hisphysical resemblance that ishisown, that of thecomfortably well-off and of Parisian salons,butalso of debauched most important film for bothmen. Without ahint of complacency, Malledescribesa world “ with whomhespendsanight,ispowerless intheface ofhisdespair. their snobberyandvacuity. Alainhaslost histaste for living.Even Lydia, afriendofhiswife’s, to gointo rehab at astrange Parisian clinic. Hereturns to hiscircle ofdebauchedfriends,with Alain Leroy, abourgeois thirty-something, elegantandalcoholic, haslefthiswife inNew York admirable. » chambre de malade mais aussi dans les rues de Paris ou les lieux publics, est d’une élégance de Malle, l’autodestruction enplus.La miseenscène, quiscrute lasolituded’Alain danssa et l’emprunt desvêtements du cinéaste, etlepersonnaged’Alain unesorte dedouble négatif débauchés duQuartierlatin. Ronetest unalter egoparfait, jusqu’à laressemblance physique est lesien,celui delagrande bourgeoisie etdessalonsparisiens,maisaussi desnoctambules film leplusimportantdesdeuxhommes.Malledécritsansaucune complaisance unmondequi « Lydia, uneamiedesafemme avec quiilpasse unenuit,est impuissante face àsondésespoir. anciens amisdedébauche, leursnobisme, leurvacuité. Alainn’a pluslegoûtdevivre. Même suivre unecure dedésintoxication dansunedrôle decliniqueparisienne. Ilretrouve ses Alain Leroy, bourgeois trentenaire, élégantetalcoolique, alaissé safemme àNew York pour HUBERT DESCHAMPS,JEAN-PAUL MOULINOT INTERPRÉTATION MAURICERONET,JEANNEMOREAU,ALEXANDRASTEWART, LÉNASKERLA,BERNARDNOËL,YVONNE CLECH, ERIK SATIE MONTAGE SUZANNEBARONPRODUCTIONARCOFILM,NOUVELLESÉDITIONSDEFILMSSOURCEGAUMONT The Fire Within marksthereuniting of Louis MalleandMaurice Ronet,inwhat remains the Le Feu follet marque lesretrouvailles entre Louis MalleetMaurice Ronet,dansce quireste le Olivier Père, Arte, 5 décembre 2015 — 10 ROCHELLE IMAGE GHISLAINCLOQUETMUSIQUE

all themore astounding for it.” professed models (Ophuls, Demy, Minnelli) and attains a grace that is fragile by definition, yet its calmaudacityandsophisticated simplicity, risesasthougheffortlessly to the ranks of his admission of a weakness, a fragility. Itis also thanks to them that this Duchesse, prodigious in of everything, andAndyGillet,whomanagesto transform histoo-perfect beauty into the the overwhelming expression of alight-heartedness conquered through great struggle, inspite also derived from two magnificent actors: Alexandra Stewart, whoseelegance becomes here “Beyond itsgloriousandupliftingaesthetic risk-taking, thejoy dispensedby Morder’sfilm is unreal Paris, Valentin increasingly expresses theneedto learnaboutNina’s past… to her his lack of inspiration and solitude. Over the course of a few days spent together in an grandmother Nina,aPolish Jewish migrant whohefeels closeto, comes to stay, heintimates Valentin is a young painter wholives in theimaginary world ofhispaintings.When his Demy, Minnelli)etatteint unegrâce pardéfinitionfragile maisd’autant plus renversante. » sophistiquée, sehisse comme sansefforts àlahauteur desesmodèles revendiqués (Ophuls, lité. C’est aussi grâce àeuxquecette Duchesse, prodige d’audace tranquille etdesimplicité et AndyGilletquiréussit àfaire desatrop parfaite beauté l’aveu d’unefaiblesse, d’unefragi- devient icil’expression bouleversante d’unelégèreté conquise dehaute lutte, endépitdetout, film de Morder repose aussi sur deux magnifiques acteurs : Alexandra Stewart dont l’élégance « jours cherché àdissimuler… rêvé, Valentin exprime deplusenlebesoinconnaître lepassé deNinaqu’elle atou- manque d’inspiration et sa solitude. Au fil dequelques jours passés ensemble dans un Paris reçoit sagrand-mère Nina,uneémigrée juive polonaisedontilsesentproche, illuiconfie son Valentin est unjeunepeintre quivitdanslemondeimaginaire desestableaux.Lorsqu’il INTERPRÉTATION ALEXANDRASTEWART, ANDYGILLET,ROSETTE,FRANÇOISEMICHAUD,WOJTEK KULPINSKI, KAMELBENAC JACQUES DAVIDOVICI MONTAGE ISABELLERATHERY PRODUCTIONLAVIEESTBELLESOURCEÉPICENTREFILMS SCÉNARIO CÉCILEVARGAFTIG, JOSEPHMORDERIMAGE BENJAMINCHARTIER PEINTURESJULIETTESCHWARTZ MUSIQUE France —fiction20141h26couleur LA DUCHESSE DEVARSOVIE JOSEPH MORDER Au-delà delaformidable et jubilatoire prisederisqueesthétique, lebonheurdispensépar — 11 Claude Rieffel, aVoir-aLire.com, 24 février 2015

LA MARRAINE —— Alexandra Stewart JUIN 2019 Nº 756

JUIN 2019 Nº 756 AMÉRICAIN AMÉRICAIN CINÉMA CINÉMA AUTRE AUTRE UN UN UN UN hommag s DARIO ARGENTO CAROLINE CHAMPETIER JESSICA HAUSNER JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE ELIA SULEIMAN HOMMAGE —— Dario Argento D Par Jean-BaptisteThoret DARIO ARGENTO HOMMAGE En 1971, Argento clôtsa« désormais d’être déchiffrée. genre etlamodernité, viauneréalité qui,parce qu’elle neva plus desoi,suppose une luciole, levent, unmort)enfin,unemanière de faire converser lecinémade un pointdevuebaroque capabled’embrasser tous lespointsdevue(unesprit, pour lesmarginaux maintenus bord cadre pourcaused’irréductibles différences, l’importance accordée àunemémoirequiécrase oufait défaut, unetendresse virtuose deviolence graphique etd’œuvres d’art quidictent l’avancée durécit, teur deSuspiria :unsoininégalableapporté àl’invention formelle, unmélange souvenir parcellaire. L’Oiseau porte déjàl’essentiel destraces dufuturréalisa- meurtre auquelilaassisté dansunegaleried’art, maisdontilne garde qu’un L’Oiseau calesonpassurunécrivain américainqui,àRome, enquête surun Vaguement inspiré d’un roman policier de Fredric Brown (The Screaming Mimi), genre, legiallodeMarioBava, auquelil restera fidèle tout aulongdesacarrière. cinéphile assidu, Argento populariseavec L’Oiseau auplumagedecristal , un Sergio Leone. Nédansunefamille decinémaen1940, critiqueauPaese Sera, la fameuse séquence d’ouverture de alors lescriptenveilleuse jusqu’en 1975 etdécidadereprendre cette idéepour vision italienneproduisit untéléfilm reprenant lemêmeargument. Argento mit achevée, la femme était tuée. Ce point de départ fut abandonné lorsque la télé- prédisait auxparticipantsqu’ilsallaientêtre assassinés. Maisàpeine laséance de spiritismeaucours delaquelleunefemme dotée depouvoirs médiumniques gris, DarioArgento etLuigiCozzi avaient imaginédébuter lefilmparuneséance son cinéma.Dansunepremière version duscript deQuatre Mouchesdevelours fait vibrer une note plusintimeetdramatique qui deviendra l’undesleitmotivs de devenue l’unedeségériesducinémade genre italiendesannées1970), Argento dysfonctionnel forméparMichaelBrandonetMimsy Farmer, (l’héroïne deMore consiste àn’avoir jamais résolulamoindreenquête.Aveccejeunecouple Marielle quiapparaît souslestraits d’undétective homosexuel dontlerecord d’Argento, qu’ils’agisse deBudSpencer danslerôle deDieuouJean-Pierre de séquences etdepersonnageshumoristiques, unepremière danslecinéma tion d’unecaméra depointe pourl’éblouissante séquence finale) maisponctué une victimeavant samortreste gravée plusieursheures sursarétine, l’utilisa- scientifique partantde l’idée selonlaquelleladernière image enregistrée par gris, giallo sombre, tourné vers l’expérimentation constante (une expérience Bernardo Bertolucci lescénario d’Ilétaitunefoisdansl’Ouestde en février au plumagedecristal, lepremier desesdix-huit films,est sortià ario Argento tourne depuisprès decinquante ans,puisqueL’Oiseau 1970. Àl’époque, lejeune Argento vientdecosigner avec trilogie animale — 14 Les Frissons de l’angoisse. Avec ce film, » avec Quatre Mouchesdevelours

— 15 DARIO ARGENTO

HOMMAGE —— Dario Argento HOMMAGE —— Dario Argento son de symboles codés, l’Académie dedanse(celle oùlethéologienErasme écrivit tionale. Avec sastructure labyrinthique, sescouloirs secrets etsesmursornés de Fritz Lang, Suspiria,en1977, offre àArgento une reconnaissance interna- Tourné enTechnicolor, misenmusiqueparlesGoblinethanté parleMabuse plomb quiirriguesespremiers gialli). raconté avant d’écrire lescriptdePhenomenaoul’atmosphère desannéesde logies toujours actives (l’hypothèse d’unevictoire desnazisqu’Argento s’était Histoire contient, comme lesfamilles, sonlotdesecrets sordides etdepatho- de vueplusexistentiel, etparfois politique, sil’on sesouvientquelaGrande d’Antonioni dontilreprendra l’acteur principal,David Hemmings.Oud’unpoint Stendhal biensûroudeLes Frissons del’angoisse, relecture littérale duBlow Up ses films constituent parfois despalimpsestes, qu’ils’agisse duSyndrome de esthétique avec, pourhorizon oubutée, l’histoire del’art etducinémadont il yadeuxfaçonsderegarder lecinémad’Argento : d’unstrict pointdevue de sommaires épouvantails,quiprésidentauxdestinéesdumonde.Dèslors, tension fantastique ducôté delapeuretces puissances conspirantes, parfois à unantiquaire jouéparSachaPitoëff. Les films d’Argento ont exploité cette semble traversé d’unéclairdiaboliquequilepousse àporter lecoup degrâce dans l’image decette petite fille torturant sans raison apparente depauvres lézards nourrissent lasensation d’unmondeoùleMalest toujours là,enembuscade, à ment d’instabilité diffus quitraverse tous ses filmsviades détails anodins qui et legrotesque, leformulé etlelatent, lafolie etlanormalité. D’où lesenti- possibles donc,quis’échangent sanscesse, lefamilier etl’étrange, lapanoplie fantastique. Enchaqueimage, enchacundenous,deuxdevenirs et/ou identités qui fait l’art et la puissance du style d’Argento et dépose le genre à lisière du Roma), fantôme dufascisme. Coécrit parBernardino Zapponi(lescénariste deFellini comme le magnifique en untemps éclairetsonchantducygne, auquelilnereviendra qu’en 1982,avec Argento signesansdoute legiallodesgialli,l’apothéose d’ungenre devenu filon Ici, comme danstous lesfilmsd’Argento, lesimagessemblent comploter contre déluge formel qui,après quatre-vingt-dix minutes, nouslaisse àboutdesouffle. Suspiria s’ouvre et se clôt par une pluie torrentielle, image climatique d’un choses etrévèlent leurvérité. être prisestrès ausérieux puisquece sontellesquiouvrent surlasubstance des (masques, décors, trompe-l’œil, phénomènesparanormaux, clichés) doivent Or, ilyachez Argento cette conviction profonde selonlaquellelesapparences victimes (« un texte emblématique delaréception critiquedontsesfilmsfurent longtemps important. C’est tout leparadoxe et la beauté dece cinéma baroque qui, dans inquiétude dansununivers pleindesignesoùtout –etdoncforcément rien–est comme pourlesspectateurs, entrer dansunfilmd’Argentoc’est entrer avec tières s’effondrent etémerge le style magiqued’Argento. Pour lespersonnages et leravissement del’œil, le mondedesmortsetcelui desvivants, lesfron- en quête del’envers ésotérique deslieux.Entre laréalité etl’illusion,l’horreur secrets qui se cachent derrière les portes, se transforme en exploratrice et part futures héroïnes d’Argento, Jessica Harper, sorte d’Alice avide dedécouvrir les que lecinéma(du Cabinetdudocteur CaligariàPsychose). Comme toutes les ture (EscheretKokoschka surtout), l’architecture (du baroque àl’Art nouveau) sciences occultes nousconvie àunefête dessensquicélèbre aussi bienlapein- de profundis) etécritàl’origine pourdesenfants, cet opéra-rock aupays des préter. Librement adapté d’uncourt texte deThomas deQuincey (Suspiria Mère desSoupirs,maisl’imaged’unmondedontlesensest toujours àinter- É Les Frissons del’angoisse, oudece vendeur ambulantqui,dansInferno, loge delafolie) neconstitue passeulementlerepaire inquiétantde la Les Frissons del’angoisse porte àsonpointd’incandescence tout ce L’ Éclipse, enlieuetplace d’unquartier(l’EUR,àRome) hanté parle Le clouduspectacle Ténèbres, cauchemar aseptisé de l’Italie de Berlusconi, tourné, » consacré àInferno), avait agacé Serge Daney. — 16

À NEUFQUEUES DRACULA VELLUTO GRIGIO VELLUTO (2001) (1996) FILMOGRAPHIE Mouches, grand secret derrière laporte, sinondeshistoires defamille pasréglées (Quatre murs abattus etd’imagesgrattées, qu’iln’yavait rienàvoir. Ousipeu.Pas de colie : découvrir, après tantderideauxtirés, tantdesurfaces pénétrées, tantde replis dumondeoudel’Histoire) mais aussi d’uneforme d’initiation à lamélan- métaphysique del’inquiétude(alleraufond deschoses,s’aventurer dansles sans doute lemouvement matriciel ducinémad’Argento, ladynamique d’une de Jacques Tourneur. Bienplusqu’unévénement narratif, laplongéeconstitue sont gouvernéesparlesmorts à la recherche d’un secret macabre. une poétesse installée à New York, s’engouffre dans les sous-sols d’un immeuble séquence de terreur aquatique mémorable dans laquelle Rose (Irene Miracle), Mères qu’ilbouclera en2007 avec La Troisième Mère. tard, Argento signeInferno, sonfilm-monde, deuxième volet d’unetrilogiedes étape fondatrice ducinémadelapeur. Etdel’histoire ducinéma.Trois ansplus de sonauteur, uncapolavoro célébrédanslemondeentierquiamarqué une comme uncoup depoignard. ceuxforme, asouvent quilestraversent. déclaré lemaître du giallo, « La PROFONDO ROSSO ROSSO PROFONDO Dracula, en2012. nué detourner, avec obstination, jusqu’à saversion duroman deBram Stocker, d’une industrie ducinémaquel’empire télévisuel adétruite. Pourtant, ilaconti- plan deSuspiria.Au cours desannées1980, Argento futl’undesrares rescapés d’Argento, vaut alorsbienunsourire. Celui deJessica Harperdansledernier goisse. Et ce passage à l’âge adulte, dont font l’expérience toutes les héroïnes l’image inversée du monde, ou de soi, par laquelle se clôt (1984) – – –

LE FANTÔME DEL’OPÉRA CARD PLAYER DRACULA 3D DRACULA OPÉRA Phenomena, L’OISEAU AUPLUMAGE DECRISTAL

IL GATTO A NOVE CODE CODE NOVE A GATTO IL OPERA (1971) (1974)

(2012)

– IL CARTAIO IL — (1987)

CINQ JOURSÀMILAN –

SUSPIRIA –

Trauma) oudesspectres grotesques (Suspiria).Soit TRAUMA (1993) IL FANTASMA DELL’OPERA FANTASMA IL

(2004) (1976) (1970) », déclarel’architectedufilm,enéchoauxfilms » –

LA TROISIÈMEMÈRE Suspiria est sansdoute lefilmplus connu –

– INFERNO (1980) LE CINQUE GIORNATE CINQUE LE

QUATRE MOUCHES DE VELOURS GRIS — 17 – «

L’UCCELLO DALLE PIUME DI CRISTALLO DI PIUME DALLE L’UCCELLO LE SYNDROMEDESTENDHAL Le seul vrai mystère, c’est que nos vies

(1998) – LA TERZA MADRE TERZA LA

– TÉNÈBRES

LE SANGDESINNOCENTS

(1973) Inferno s’ouvre parcette – TENEBRE

LES FRISSONSDEL’ANGOISSE Les Frissons de l’an - LA SINDROME DI STENDHAL DI SINDROME LA

(2007)

(1982) QUATTRO MOSCHE DI DI MOSCHE QUATTRO –

(1969)

GIALLO NON HO SONNO HO NON –

PHENOMENA –

(2009) LE CHAT Suspiria c’est c’est –

HOMMAGE —— Dario Argento HOMMAGE —— Dario Argento « en ville. Prisaujeu,ilselance danssapropre enquête etdevient, àsontour, unecible… jeune femme dansunegaleried’art. Témoin delascène, ilest contraint parlapolice derester Sam Dalmas,unécrivain américaindepassage àRome, assiste, impuissant, àl’agression d’une Premier volet delaTrilogie animalière. GIUSEPPE CASTELLANO,MARIOADORF INTERPRÉTATION TONY MUSANTE,SUZYKENDALL,ENRICOMARIA SALERNO, EVA RENZI,UMBERTO RAHO,RENATO ROMANO, SPETTACOLI, CCCFILMKUNST SOURCELESFILMSDUCAMÉLIA DE FREDRICBROWNIMAGE VITTORIOSTORAROMUSIQUEENNIOMORRICONEMONTAGE FRANCOFRATICELLI PRODUCTION SEDA TITRE ORIGINALL’UCCELLO DALLEPIUMEDICRISTALLO SCÉNARIODARIOARGENTO,D’APRÈSLEROMAN Italie/Allemagne —fiction19691h32couleurvostf L’OISEAU AU PLUMAGE DECRISTAL DARIO ARGENTO Suspiria, includinginexpressible care taken initsformal beauty.” and whose cinematographic codes MarioBava would formalise inThe GirlWho Knew Too Much popularised an existing genre, the giallo,bornin 1924 in the form of cheapdetective novels, from one of thefuture masters of horror-thriller films,The Bird With theCrystal Plumage thunderclap intheuntroubled skiesof transalpine thrillersandaspectacularinaugural work Bernardo Bertolucci) thescreenplay for Once UponaTime intheWest by Sergio Leone. A “A young DarioArgento directed hisfirst film straight after having co-written (alongside up inthechainofevents, hebeginsto investigate onhisown andbecomes, inturn,atarget… attacked inanartgallery. Asawitness, heisasked by thepolice to remain inthecity. Caught Sam Dalmas,anAmericanwriter visitingRome, watches helplessly asayoung woman is romans degare etdontMarioBava avec LaFillequiensavait trop peur, du thriller transalpin et acte de naissance fracassant de l’un des futursmaîtres du cinéma de la de Sergio Leone, lejeuneDarioArgento signesonpremier film. Coup de tonnerre dansleciel réalisateur deSuspiriadontunsoininégalableapporté àlabeauté formelle. » en 1964,aforgé lescodes cinématographiques. L’Oiseau porte déjàtoutes lestraces dufutur Alors qu’ilvientdecoécrire avec Bernardo Bertolucci l’histoire d’Ilétaitunefois dansl’Ouest Blood andBlackLace in1964.The Bird contains allthehallmarksof thefuture director of L’Oiseau auplumagedecristal populariseungenre, legiallo,néen1924 souslaforme de — 18 et Six Femmes pourl’assassin Jean-Baptiste Thoret THE SCREAMING MIMI MIMI SCREAMING THE

the blindformer journalist andhisgreat-niece, whomhebringsupon his own.” prodigious composer of ‘ManWith AHarmonica’ melodiouslyconveys thestrong ties between is EnnioMorricone’s contribution (whowas himselfalso inextricably linked withLeone). The Upon aTime inthe West). Oneof theindubitablystrong elementsofThe Cat o’NineTails Leone didfor thespaghettiWestern (indeed,Argento worked withLeone whenwritingOnce through theintermediary of thegiallogenre, bringsfresh bloodto Italiancinema, just asSergio “By playing genre, withtheclichésof the‘whodunnit’ of whichHitchcock isthemaster, Argento, genetic predisposition to violence. There are many leadsto follow, perhapseven nine… murder ofonethemembersTerzi Institute whospecialisedingeneticresearch and Reporter CarloGiordanni andFranco Arno, anow-blind former journalist, are investigating the qu’il élève seul. » décrit mélodieusementlesliens forts unissant l’ancien journaliste non-voyant à sa petite-nièce Morricone (indissociable de Leone). Le prodigieux compositeur de “l’Homme à l’harmonica” l’Ouest). Indéniablement,l’undespointsforts duChat àneufqueues est leconcours d’Ennio pour lewestern spaghetti(avec lequeld’ailleurs ilacollaboré àl’écriture d’Ilétaitunefois dans l’entremise dugiallo,apporte un sang neufaucinémaitaliencomme Sergio Leone l’avait fait « y enavoir neuf… prédispositions chromosomiques àlaviolence. Les pistes sontnombreuses, ilsemblemême sur lemeurtre d’unmembre del’institut Terzi, spécialisédanslarecherche génétiqueetles Le reporter CarloGiordanni etFranco Arno, unancienjournaliste devenu aveugle, enquêtent Deuxième volet delaTrilogie animalière. RADA RASSIMOV, ALDOREGGIANI INTERPRÉTATION JAMESFRANCISCUS,KARLMALDEN,CATHERINE SPAAK, PIERPAOLO CAPPONI,TINOCARRARO,HORSTFRANK, FILMS MUSIQUE ENNIOMORRICONEMONTAGE FRANCOFRATICELLI PRODUCTIONSEDASPETTACOLI, TERRA-FILMKUNST, LABRADOR TITRE ORIGINALIL GATTO A NOVE CODE Italie/Allemagne/France —fiction1970 —1h52couleurvostf LE CHAT À NEUFQUEUES DARIO ARGENTO En sejouantdesponcifs dontHitchcock dugenre “whodunit” est lemaître, Argento, par SOURCE LESFILMSDUCAMÉLIA Sébastien Schreurs, aVoir-aLire.com, 15 février 2011 SCÉNARIO DARIO ARGENTO,LUIGI COLLO, DARDANO SACCHETTI IMAGE ERICO MENCZER — 19

HOMMAGE —— Dario Argento HOMMAGE —— Dario Argento giving itastrident andfantastical dimension that foreshadows thebaroque opera of Suspiria.” abstraction andmeticulousediting, thefilmtransforms thesmall-timemechanism of thegiallo, to total abandonment,theperfect fluidity of hiscamera movements, hissubtleshift towards rock and visualmajesty. Through theincongruity of hisurbansettings,from extreme tension The Cat o’NineTails), bringingaboutanabruptchange intone with hisvirtuosoblendof furious laid down by thetwo first episodesinhis ‘Animal Trilogy’ (The Bird With theCrystal Plumageand “Starting from aquirky premise, Argento unleashesaburst of energy andbreaks theboundaries before thecamera lensofasecond unknown personwearing a mask… continually following him.Oneevening, hefollows himinturn,butthechaseturnsto drama Musician Roberto Tobias, adrummerinrock band,isbeingharassed by astrange figure une dimensionstridente etfantastique quiannonce l’opéra baroque deSuspiria. » l’abstraction, seseffets demontageobsédants,lefilmouvre lapetite mécaniquedugialloà fectés, lamerveilleuse fluidité desesmouvements decaméra, sessubtils glissements vers de majesté plastique. Par l’étrangeté desesdécors urbains,tour àtour hystériques oudésaf- Chat à neuf queues), multipliant les ruptures de ton dans un mélange virtuose de furie rock et des deuxpremiers volets animalière” (L’Oiseau desa“trilogie auplumagedecristal etLe « drame devant l’objectif d’unappareil photo qu’utiliseunsecond inconnu, qui,lui,est masqué… énigmatique quinecesse delesuivre. Unsoir, illeprend enchasse maislapoursuite vire au Le musicienRoberto Tobias, batteur dansungroupe derock, est harcelé parunpersonnage Troisième volet delaTrilogie animalière. CALISTI, ALDOBUFILANDI,MARISAFABBRI INTERPRÉTATION MICHAELBRANDON,MIMSYFARMER, JEAN-PIERREMARIELLE,BUDSPENCER,ORESTELIONELLO, CALISTO PRODUCTIONS FRANCESOURCELESFILMSDUCAMÉLIA FRANCO DIGIACOMO MUSIQUEENNIOMORRICONEMONTAGE FRANÇOISEBONNOT PRODUCTION SEDASPETTACOLI, UNIVERSAL TITRE ORIGINALQUATTRO MOSCHEDIVELLUTOGRIGIOSCÉNARIO DARIOARGENTO,LUIGICOZZI,MARIOFOGLIETTIIMAGE Italie/France —fiction1971 —1h50couleurvostf QUATRE MOUCHESDEVELOURS GRIS DARIO ARGENTO À partird’unetrame biscornue, Argento déploieuneénergie formidable àcasser leslimites — 20 Vincent Malausa,Cahiersducinéma,décembre 2012

of cinema –atricky cocktail that many before himhave failed to achieve.” combining ascare-me-on-Saturday-night style withanintellectual, baroque, anddistant form greenish light.DarioArgento hassucceeded increating theperfect recipe for popularfilm, night-time squares fullof pallidstatues ‘à la Chirico’, andemptyflats illuminated with a the sumptuous extravagancewell shortof) of DeepRed; theorgy of wildvillas,unnerving Four Fliesandthebaroque dance academySuspiria hadalready in prefigured (yet remained “Argento’s great strength ishisextraordinary abilityto create settings.The run-down district in investigation, accompanied by ayoung female journalist, butfurthermurders take place. an eye-witness andhimselfvictimofanattempted murder, hedecidesto carryouthisown Helga Ullman,afamous psychic mediumonavisitto Italyand triesinvain to helpher. As One evening, Marcus Daly, anAmericanjazzpianist livinginTurin, witnesses themurder of distancié, cocktail difficilequebeaucoup avant luiontparfaitement raté. » populaire, etd’uncinématrès intellectuel, style baroque “fais-moi et peurdusamedisoir”, des fardes à la Chirico, d’appartements vides aux éclairages verdâtres, tout lefaste extravagant deçà, l’orgie devillasdélirantes, deplaces nocturnes,menaçantes, peupléesdestatues bla- des « enquête, encompagnie d’unejeunejournaliste, tandisquedenouveaux meurtres sesuccèdent. Témoin oculaire etlui-mêmevictimed’unetentative d’assassinat, ildécidedemenersapropre Ullman, unecélèbre parapsychologue depassage enItalie. Iltente envain deluiporter secours. Pianiste dejazzinstallé à Turin, l’américain Marcus Daly assiste un soir au meurtre de Helga PIERO MAZZINGHI,GLAUCOMAURI INTERPRÉTATION DAVID HEMMINGS,DARIA NICOLODI, GABRIELELAVIA, MACHA MÉRIL,EROSPAGNI, GIULIANACALANDRA, GASLINI, GOBLINMONTAGE FRANCOFRATICELLI PRODUCTIONSEDASPETTACOLI, RIZZOLIFILMSOURCELESFILMSDUCAMÉLIA TITRE ORIGINALPROFONDOROSSOSCÉNARIODARIOARGENTO,BERNARDINO ZAPPONI IMAGE LUIGIKUVEILLER MUSIQUE GIORGIO Italie —fiction1974 —2h06couleur —vostf LES FRISSONS DEL’ANGOISSE DARIO ARGENTO Argento a unegrande force, qui est son sens extraordinaire dudécor. Le théâtre désaffecté Quatre Mouches,lepensionnat baroque deSuspiria,annonçaientdéjà,enrestant bienen Frissons de l’angoisse. Dario Argento me paraît réaliser à merveille le cocktail ducinéma — 21 Emmanuel Carrère, Positif, novembre 1977

HOMMAGE —— Dario Argento HOMMAGE —— Dario Argento SCÉNARIO DARIOARGENTO,DARIANICOLODI, D’APRÈSLERÉCIT Italie —fiction1976 —1h35couleurvostf SUSPIRIA DARIO ARGENTO He succeeded far beyond what he could have imagined.” one of themost spine-chillinginexistence, Argento wanted to create terror onthebig screen. than twenty years after its creation, onlyrarely matched. With this film anditssoundtrack, still among themost terrifying films ever produced, the evocative power of Suspiriaremains, more Daria Nicolodi, whowas inspired by atruestory recounted by hergrandmother. Rightlyclassed “With itsdazzlingvisualbeauty, thiscultfilm,abaroque masterpiece, owes much to actress after, herflatmate, a young student, disappears… atmosphere oftheplace isstrange and unsettling,surprisingtheyoung woman. Notlong Suzy, ayoung Americanballerinaarrives inFreiburg to joinaprestigious dance school.The voulait instaurer laterreur surgrand écran, ilyparvintau-delàdesesespérances. » Avec ce filmdoté del’unedesbandes-sonlesplus tétanisantes de tous les temps, Argento demeure, plusdevingtansaprès saréalisation, d’unepuissance évocatrice rarement égalée. sa grand-mère. Justement classé parmilesfilmsplus effrayants jamais réalisés,Suspiria beaucoup àlacomédienne DariaNicolodi quis’inspira d’uneauthentiquehistoire relatée par « colocataire, unejeuneélève, disparaît… de danse. L’atmosphère dulieu,étrange etinquiétante, surprend lajeunefille. Ettrès vite, sa Suzy, unejeuneballerineaméricaine, arrive àFribourg pourintégrer uneprestigieuse école Premier volet delaTrilogie desenfers. EVA AXÉN,RUDOLFSCHÜNDLER INTERPRÉTATION JESSICAHARPER,STEFANIA CASINI,,MIGUELBOSÉ,BARBARA MAGNOLFI, SUSANNAJAVICOLI, LES FILMSDUCAMÉLIA LUCIANO TOVOLI MUSIQUEGOBLIN,DARIOARGENTOMONTAGE FRANCOFRATICELLI PRODUCTIONSEDASPETTACOLI SOURCE D’une beauté plastique éblouissante, cette œuvre culte, chef-d’œuvre dubaroque, doit SUSPIRIA DE PROFUNDIS DE SUSPIRIA — 22 Claude Bolot,L’Écran fantastique, août 2000 DETHOMASQUINCEYIMAGE

lieux etdestinées funestes. » Verdi) pourfaire avancer unfilm construit comme unjeudel’oie, oùse télescopent plusieurs par rimesvisuelles,fétichistes etmusicales (rock progressif deKeith Emerson,leNabucco de appréhension profondément singulière, voire ésotérique, delanarration. Argento procède esthétiquement somptueux etobéissant àlalogiquedes cauchemars,maisaussi àune de Quincey. C’est sans doute le chef-d’œuvre le plus cruel et démentiel de Dario Argento, Argento etDariaNicolodi sousdiverses influences occultes, notamment lesessais de Thomas « York, Rose révèle cette découverte àsonfrère quivitàRome… gouvernent . Notant d’étranges similitudes avec l’immeuble qu’elle occupe à New York. Ces sorcières, gardiennes desPortes del’enfer, sontlestrois divinités maléfiquesqui avoir construit trois demeures pourtrois sorcières, respectivement àFribourg, Rome etNew Rose fait l’acquisition d’unlivre intitulé Deuxième volet delaTrilogie desenfers. VERONICA LAZAR,GABRIELELAVIA SCÉNARIO DARIO ARGENTO, DARIA NICOLODI Italie —fiction19801h47couleurvostf INFERNO DARIO ARGENTO INTERPRÉTATION IRENEMIRACLE, LEIGHMc PRODUCTION PRODUZIONIINTERSOUNDSOURCEPARK CIRCUS on Verdi’s Nabucco) to move thefilmonlike agame of snakes and ladders.” works through visual,fetishist, andmusicalrhymes (progressive rock by Keith Emersonbased nightmares, butalsowithadeeplyunusual,even esoteric perception of narration. Argento most cruelandexcessive masterpiece, withasumptuousaesthetic andobeying thelogicof “ lives in Rome… with theNew York buildinginwhichshelives, Rose shares herdiscovery withherbrother, who of theDoorway to Hell,are three evil beings that ruletheworld. Noticingstrange similarities three housesfor three witches, inFreiburg, Rome, andNew York. These witches, guardians Rose finds a bookcalledThe Three Mothers,inwhichanarchitect confesses to having built Inferno isareal psychedelic opera onthethemeof alchemy, Itisundoubtedly DarioArgento’s Inferno est unvéritable opéra psychédélique surlethème de l’alchimie, écritparDario Olivier Père, Arte, 2 novembre 2018 IMAGE ROMANO ALBANI CLOSKEY, ELEONORAGIORGI,DARIANICOLODI, SACHA PITOËFF, ALIDAVALLI, — 23 Les Trois Mères, dans lequel un architecte confesse MUSIQUE KEITH EMERSON MONTAGE FRANCO FRATICELLI

HOMMAGE —— Dario Argento HOMMAGE —— Dario Argento chef-d’œuvre deDarioArgento. » rigoriste oudémagogiedouteuse neviennent entraver notre plaisir, tel serévèle Ténèbres, le d’épouvante oùlapeuretlescrimes sontaccueillis pardescrisdejoiesansqu’aucune morale sanglante. Parvenant àtraduire l’inconscient collectif delajeunesse enunenivrant spectacle nous desimagesbrutalestelles descoups decouteau, comme s’ils’agissait d’unecommunion vante. Etsilespectateur plongesouvent dansuncauchemar, ce dernierplongeàsontour en cadrées avec surréalisme qu’Argento réconcilie lefantastique etl’horreur, le gialloetl’épou- « du roman… son best-seller Tenebrae. S’ensuit alorsunesériedemeurtres, quisemblenttous s’inspirer Peter Neal,célèbre auteur deromans policiers,est invité àRome àl’occasion delasortie CHRISTIANO BORROMEO,VERONICALARIO INTERPRÉTATION , DARIA NICOLODI, JOHN SAXON, JOHN STEINER, GIULIANO GEMMA, CAROLA STAGNARO, FILMS DUCAMÉLIA PIGNATELLI, CLAUDIOSIMONETTIMONTAGE FRANCOFRATICELLI PRODUCTION SIGMACINEMATOGRAFICA ROMASOURCELES TITRE ORIGINALTENEBRESCÉNARIODARIOARGENTOIMAGE LUCIANOTOVOLIMUSIQUE MASSIMOMORANTE,FABIO Italie —fiction19821h50couleurvostf TÉNÈBRES DARIO ARGENTO intrude onourpleasure: itisDarioArgento’s masterpiece.” are welcomed withcriesof joy andwhere heavy-handed morals andsuspect demagogydonot collective unconscious of young peopleinto aheadyspectacleof terror, where fear andcrime brutal images,like knife stabbings, inakindof bloodycommunion. Tenebre translates the the viewer isoften immersedinanightmarishworld, thisworld alsoimmersestheviewer in surrealism that Argento reconciles thefantastic andhorror, thegiallo andterror. Andwhile “It isthrough thismerging of exaggerated realism andimagesdesignedframed by best-seller Peter Neal, afamous writer of detective novels, is invited to Rome for the publication of his C’est avec cette unioncontre-nature entre unréalisme exacerbé etdesimagesconçues et Tenebrae. A series of murders, which seem to be based on his novel, then take place… Robert Schlokoff, L’Écran fantastique, mai 1983 — 24 — beauty of Phenomenaowes muchto itsleadingactress, withherextraordinary young elegance.” dreamlike treasure hunt,shotthrough withpitfalls, visualriddles,andmagicalmoments. The animals. With natural elements(water, wind,night-time, forest), Argento creates afascinating, heroine sleepwalks through aterrifying world filledwithmonstrous humansandbenevolent violent asusual),reorienting thefilmalongside Lewis Carroll anda fairy-tale world. His waif-like baroque and bloody excesses of drew onexpressionist cinemaandproductions by Val Lewton, butwhoalsoabandonedthe “Phenomena was aturningpointinthecareer of this Italianfilmmaker, who, inhisusual style, help from anentomologist… able to communicate withinsects.Aserialkillerbeginsto attack young girls,soJennifer seeks Although shefeels completely abandoned,shediscovers that shehasauniquepower; sheis Young Jennifer Corvino issentto Switzerland to complete herstudies inaboarding school. grâce juvénile extraordinaire. » magiques. SiPhenomenaest aussi beau,c’est aussi grâce àsoninterprète principale, d’une forêt) unfascinant jeudepiste onirique, traversé depièges,d’énigmes visuellesetd’instants d’animaux bienveillants. Argento compose avec lesélémentsnaturels (l’eau, levent, lanuit, frêle héroïne traverse ensomnambuleununivers terrifiant peupléd’humainsmonstrueux et Carroll etduconte defée, malgré desscènes demeurtres, violentscomme d’habitude. Sa outrances baroques etsanglantes d’Inferno ouTénèbres etoriente sonfilmdu côté de Lewis habitude, danslecinémaexpressionniste etles productions deVal Lewton, maisdélaisse les « du secours auprès d’unentomologiste… muniquer avec lesinsectes. Untueurenséries’attaque àdesjeunesfilles.Jennifer cherche sionnat. Alorsqu’elle sesentabandonnée, ellesedécouvre unpouvoir singulier, celui decom- La jeune Jennifer Corvino est envoyée en Suisse afin de poursuivre ses études dans un pen- INTERPRÉTATION JENNIFERCONNELLY, DARIANICOLODI, DONALDPLEASENCE,PATRICK BAUCHAU,DALILADILAZZARO FRATICELLI SCÉNARIO DARIOARGENTO,FRANCOFERRINIIMAGE ROMANOALBANIMUSIQUESIMONBOSWELL,GOBLINMONTAGE FRANCO Italie —fiction19841h49couleurvostf PHENOMENA DARIO ARGENTO Phenomena marque untournant danslacarrière ducinéaste italien,quipuisecomme àson PRODUCTION DACFILM ROMESOURCELESFILMSDUCAMÉLIA Olivier Père, Arte, 22 juin2018 Inferno or — 25 Tenebre (apartfrom themurder scenes, whichare as

HOMMAGE —— Dario Argento HOMMAGE —— Dario Argento « mence às‘intéresser àBetty… Verdi, victimed’unaccident. L’œuvre est réputée porter malheuret un fan psychopathe com- Betty, unejeunechanteuse d’opéra débutante, remplace, aupiedlevé, ladiva duMacbethde TASSONI, ANTONELLAVITALE, WILLIAMMc INTERPRÉTATION CRISTINAMARSILLACH, IANCHARLESON,URBANOBARBERINI,DARIANICOLODI, CORALINACATALDI- GROUP TIGERCINEMATOGRAFICA SOURCELESFILMSDUCAMÉLIA ENO, BRIANCLAUDIOSIMONETTI,STEELGRAVE MONTAGE FRANCOFRATICELLI PRODUCTION ADCFILMS,CECCHIGORI lement, presque physiquement agressé. » condition devoyeur, Argento conçoit uncinémadelapulsion,oùl’œil duspectateur est littéra- l’héroïne àlapassivité –comme enéchoàsafrigidité suggérée –tout ennousramenant àla De la sidération terrifiée deBettydécoule la nôtre. Par cette injonction au regard, condamnant au spectacledemortsatroces. Impossible pourelle, comme pournous,dedétourner leregard. scotchée souslesyeux, l’obligeant àlesgarder grand ouverts, lajeunefemme nepeutéchapper goisse), lecinéaste enoffre iciunelecture inédite. Ligotée àunpoteau, une rangée d’aiguilles TITRE ORIGINALOPERA Italie —fiction1987 —1h47couleur —vostf OPÉRA DARIO ARGENTO cinema of drivingforces, where thespectator’s eye isliterally, almost physically attacked.” if echoingherimpliedfrigidity– and transforms theviewer into avoyeur; Argento hasdevised a stems from Betty’s own. The imperative of thegaze condemns theheroine to total passivity –as an atrocious death. For her, asfor us,itisimpossible to avert thegaze. Ourhorrifiedamazement her eyes, forcing herto keep themopen,theyoung woman cannotavoid beingthespectator to With theCrystal DeepRed Plumageto ).Bound a pole, witharow of needlesaffixed below “Here Argento provides auniquereading of the‘gaze’, oneof hisrecurring themes(from The Bird becomes interested inBetty… in Verdi’s Betty, ayoung understudy, iscalledonat shortnotice to replace theinjured diva performing Le regard, thèmerécurrent chez lui(de L’Oiseau auplumage Macbeth. The work issaidto bringill-luck,andsure enough,apsychopathic fan SCÉNARIO DARIO ARGENTO, FRANCO FERRINI NAMARA, BARBARACUPISTI Nathalie Dray, Next Libération, 13 octobre 2017 — 26 IMAGE RONNIE TAYLOR de cristal auxFrissons del’an - MUSIQUE BILL WYMAN, ROGER passing oftime... his fears, and hisrelationship withtheEternal City, thewounds leftby ’s history, andthe years, portraying hisobsessions, hiswork (we seehimonthe setofSleepless), hismemories, a Far-Away Corridor] keeps pace with one of the most remarkable filmmakers of the past forty Filmed inTurin andRome between 2000and 2019, An interval oftwenty years separates thetwo partsofthisdocumentaryonDarioArgento. rapport àlaVille éternelle, lesblessures del’Histoire italienne, etpuisletemps quipasse… vail (on ledécouvre surletournage duSangdesinnocents), sessouvenirs, seshantises,son des cinéastes lesplusmarquants deces quarante dernières années.Sesobsessions, sontra- au festivalduCinémaAméricaindeDeauville.Anciencritiquecinéma( magicien de la peur la de magicien SOUPIRS DANSUNCORRIDORLOINTAIN (2019) FILMOGRAPHIE ENLIGNEDEMIRE(TV, 2016)– Né en1969àParis, Jean-BaptisteThoret est réalisateur ethistorienducinéma.En2017,ilréalise Turin puis à Rome entre Vingt ansséparent lesdeuxpartiesdece filmportrait consacré àDarioArgento. Tourné à DAVID PARRA BRACELI PRODUCTIONAQUA ALTA, LESFILMSSOURCEDUCAMÉLIA DUCAMÉLIA,CINÉ SCÉNARIO JEAN-BAPTISTETHORETMUSIQUEIMAGE LAURENTBRUNETMONTAGE PAUL GAUTHIER, France —documentaire20191h37noiretblanc&couleurvostf SOUPIRS DANS UNCORRIDORLOINTAIN DARIO ARGENTO, JEAN-BAPTISTE THORET est l’auteurd’unedouzainedelivres surlecinéma,parmilesquels et Michael Cimino, les voix perdues de l’Amérique de perdues voix les Cimino, Michael 2000 et WE BLEWIT(2017)– 2019, — 27 Soupirs dans un corridor lointain cale son pas sur l’un 86 PRINTEMPS,JEAN-LUCGODARD(2018) Le Cinéma américain des années 1970 années des américain Cinéma Le Soupirs dansuncorridor lointain [ . Il dirige la collection Charlie Hebdo Charlie , France Inter,France Culture), il Make My Day Day My Make Blew It Blew chez Studio Canal. – DARIO ARGENTO, , Dario Argento, Argento, Dario , sélectionné Sighs in

HOMMAGE —— Dario Argento HOMMAGE —— Caroline Champetier C Grandeur etdécadence d’unpetitcommerce decinéma(1985). rend desoncôté hommageenlui faisant jouersonpropre rôle dansletéléfilm veau mentor quiluiatransmis sonartetgoûtdelasubversion, Godard lui chapitre ducinémadeGodard). SiCarolineChampetierreconnaît enluiunnou- la lumière figurer ladialectiquedu film entre la vieet la mort(« de la lumière, faisant danser le soleil sur des visages plongés dans l’ombre pour mentation. DansSoignetadroite (1987), elleexplore ladimensionmétaphysique Champetier des’épanouir pleinement,lapropulsant dansununivers d’expéri- de l’inspiration ducinéaste. Sacollaboration avec Godard permetàCaroline ans pourfaire l’imagedefilmstantludiquesquerigoureux, tournés aurythme laboratoire créatif etmobilisantunminimumdetechniciens. Elleyrestera deux qu’il constitue poursasociété de production Périphéria, conçue comme un En 1985,Godard larecrute comme directrice delaphotographie dansl’équipe rique etintemporelle quienfait l’unedesœuvres lesplussingulières d’Akerman. Champetier enexploite toute laplasticité etcharge lefilm d’une atmosphère oni- tion chorégraphique dudésir. Envisageant l’imagecomme unematière, Caroline de sonmentor parlesdélicats jeuxd’obscurité etdelumière dansuneexplora- de laphotographie, Toute unenuit (1981)deChantalAkerman, reflète l’influence avec lavirtuosité d’unpeintre baroque. Sonpremier filmentantque directrice Lanzmann, Rivette ouencore Truffaut, oùelle l’observe manipulerles contrastes du chefopérateur William Lubtchansky etl’accompagne surlestournages de Après sa sortie de l’Idhec - à la fin des années1970, elle devient l’assistante avec une acuité exacerbée, ce qui peut expliquer la singularité de son regard. atteinte demyopie, Caroline Champetierperçoit lescouleurs etlalumière Dotée denaissance d’unevisionquadrichromique (comme lesoiseaux)et et ducadre, quiparticipentdel’émotion duspectateur et conduisent sonregard. sculptent l’espace etsondentl’âme humaine parletravail conjugué delalumière « soliste dansun orchestre les metteurs enscène, dontelleseconsidère l’interprète, aumêmetitre qu’un elle adonnéforme, son travail relève toujours d’unengagementabsoluenvers Arnaud DesplechinetLeos Carax. Aussi différents soientlesunivers auxquels ,BenoîtJacquot, PhilippeGarrel, AmosGitaï,Nobuhiro Suwa, avec descinéastes majeurs :ClaudeLanzmann,Jacques Rivette, Jean-LucGodard, 1995 (N’oublie pasquetuvas mourir),elleaaussi collaboré àplusieursreprises Par Yonca Talu, cinéasteetcritique VERS LALUMIÈRE CAROLINE CHAMPETIER HOMMAGE pagne d’armes deXavier Beauvois depuissonsecond longmétrage en qui frappe autantparsacohérence queparsadiversité. Fidèlecom- directeurs dela photographie français, ets’est forgé unefilmographie aroline Champetiercompte parmilesplusremarquables etprolifiques », déclare poétiquement lavoix off comme en écho à ce nouveau ». Au croisement du sensible et du spirituel, ses images — 28 La mort est un chemin vers — 29 CAROLINE CHAMPETIER

HOMMAGE —— Caroline Champetier HOMMAGE —— Caroline Champetier Avec patience et tendresse, Caroline Champetierlefilmedanssonquotidien,où des années2000après être passé à laréalisation avec CamilleClaudelen1985. Téchiné ouencore Jean-LucGodard, aarrêté lecinémaaudébut de Caroline Champetierpoursescollaborations avec , André (2015), réalisé danslecadre d’unséjourartistique auFresnoy. Idoledejeunesse dont ellebrosse unportrait émouvant danssondocumentaire Nuytten/Film résonne avec la pratique artisanale du chef opérateur et cinéaste Bruno Nuytten, comme lavie la pellicule :« Holy Motors (2012) deLeos Carax, ilnes’approche enriendelaplasticité de graphie derépondre àl’hétérogénéité visuelled’unfilm spectaculaire comme rique depuisplusieursannées.Sice format permetàladirectrice delaphoto- Fervente défenseur del’argentique, Caroline Champetiertourne aussi ennumé- sance évocatrice desimagesdeCaroline Champetier. de laphotographie) etcette façon d’investir laprisedevuefait toute lapuis- dans l’espace (« Lanzmann n’indiquaitpaslesplansmaissuggérait parses déplacements rateur décritenvoix offson évasion d’uncampdetravail forcé. Surle tournage, l’opératrice avance nerveusement dansl’obscurité d’uneforêt alorsquelenar- panoramiques depaysages alternent avec desplansàl’épaule, comme lorsque les pasdeYehuda Lerner pourfilmerdesimagesincarnantson récit. Desvues Shoah. du campd’extermination deSobibor, enregistré en1979 pendantletournage de met enimagesletémoignage deYehuda Lerner, l’undesauteurs delarévolte Champetier après avoir été assistante surShoah au présent. Premier documentaire deLanzmannphotographié parCaroline octobre 1943, Si ces hommesface àleurmort imminente. lumière très douce quiévoque lapeinture deRembrandt etépouselafragilité de Tibhirine surfond deguerre civilealgérienne, Caroline Champetierydéploieune Photographie pour cette fiction inspirée de l’assassinat des moines français de de sive duquotidienquitrouvera sapleineexpression dansl’univers monastique lisme durduPetit Lieutenant (2005),ilpropose surtout uneexpérience immer- des scènes de vulnérabilité extrême. Si le film annonce déjà par moments le réa- au destin tragique. Caroline Champetieraccompagne l’acteur-réalisateur dans Devant etderrière lacaméra, Xavier Beauvois yincarneunétudiantséropositif force dupremier filmqu’ils tournent ensemble, N’oublie pasquetuvas mourir . le cinéaste etladirectrice delaphotographie senoueunecomplicité quifait la contré grâce àsonancienprofesseur del’Idhec,lecritique JeanDouchet.Entre Cette périodeinaugure égalementsacollaboration avec Xavier Beauvois, ren- présence devient presque sensibleàl’écran. l’opératrice s’incarne et se dissout simultanément dans le geste de filmer, et sa cette présence etcette parole imprévisibles. Discrète maistoujours àl’écoute, fiction àtravers les yeux d’uneenfant impliquedeprendre du recul pourcapter un mélanged’immédiateté etdedistance quicaractérise lefilm. Construire une la hauteur delaprotagoniste, ellesaisitsasouffrance etsesinterrogations avec Doillon surletravail dedeuild’unepetite filledequatre ans.Sepositionnant à part aussi impressionnante que dans déchirent. Maissacapacité desymbiose avec lesacteurs n’est peut-être nulle Vent delanuit(1999) :elleyplongedansl’intimité decouples quis’aiment etse Garrel,des plusbeauxfilmsdePhilippe J’entends pluslaguitare (1991)etLe des personnages. Elle photographie plusieursfilms deBenoît Jacquot et deux génération post-Nouvelle Vague quiprivilégientles émotionsetlavieintérieure Dans lesannées1990, Caroline Champetiertravaille avec desréalisateurs dela Des hommesetdesdieuxrelève d’untravail dereconstitution, Sobibor, Des hommesetdesdieux(2010). Récompensée parleCésar delaMeilleure De Varsovie àSobibor, LanzmannetCaroline Champetierreviennent sur », affirme-t-elle. Sondésir d’être auplus près dela matière filmique Le numériquelisse etfige. Alorsquelegrain est enmouvement, 16 heures (2001) deClaudeLanzmannconjugue lamémoire les planssurgissaient ducorps de Claude Ponette — 30 (1996), le chef-d’œuvre de Jacques (1985), ce filmbouleversant », confie ladirectrice 14 14 (2012) XAVIER BEAUVOIS INNOCENTES l’invitation régulière d’undirecteur de laphoto. dente, Caroline Champetier. Cette leçon delumière sera renouvelée chaqueannéegrâce à La rester garants delaqualité artistique ettechnique del’imagedufilm.En2019, le Festival de redéfinir les responsabilités etlesobligations desdirecteurs delaphotographie afin de de vues,postproduction etdediffusionne cessent d’évoluer, nousefforçons à l’AFC ment delapenséeetréflexion. Parce queles techniques cinématographiques deprises de réfléchir ensemblesurl’influence prépondérante desimagesetémotionsaudétri- interrogent l’imagesurce qu’elle ademeilleuroupire enseréunissant régulièrement afin publiques comme La fémis, l’école Louis-Lumière etla Cinéfabrique. Les membres del’AFC teurs etdirectrices delaphotographie del’AFC interviennent dansdesécoles decinéma qui ontpermislasurvieetfavorisé ledynamismedenotre industrie. Beaucoup dedirec- de cesse d’œuvrer pourle respect desidentités culturelles etlasauvegarde desmécanismes tradition du débat culturel et artistique français. L’AFC bénéficie du soutien du CNC et n’a de sesmembres entantquecollaborateurs decréation desréalisateurs danslameilleure pations. Entestant régulièrement denouvelles technologies, l’AFC affirmela compétence cinématographique de qualité afinde toujours garder l’œuvre au centre denospréoccu- permet defaire entendre lepointdevue l’AFC etde défendre l’existence d’uneimage TERREUR PROMISED LANDAMOSGITAÏ volonté denombreux associés etdirecteurs delaphotographie de« signée pardesdirecteurs etdirectrices delaphotographie. Les mutations technologiques, la la postproduction, desmasterclasses, etplusieursprojections des filmsdontl’imageest organise chaqueannéeunmicro-salon desoutilsetprocess, desjournéesdédiéesà considérés comme « pairs. Les industries techniques etlesprestataires noussoutiennentactivement etsont haut niveau artistique ettechnique. Les nouveaux membres doivent être cooptés parleurs L’AFC regroupe 140directeurs etdirectrices delaphotographie française présents auplus 1990 parHenriAlekan, RaoulCoutard, AlainDerobe, Pierre-William GlennetGeorges Strouvé. l’Association Française desDirecteurs delaPhotographie cinématographique (AFC) fondée en L’engagement deCaroline aucinémalaconduit naturellement àprésider pendant3ans FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE de filmenfilm. gée delacinématographie est possible, comme leprouve Caroline Champetier faisait BrunoNuytten danslesannées1970, uneconception audacieuseetenga- réaliser lesfondus etleseffets spéciauxaumomentdelaprisevue comme le ment delaréduction destemps detournage etdupassage aunumérique, de dans sespropos envoix off. S’iln’est pluspossible aujourd’hui, en raison notam- il seconsacre aubricolage, tandisquesavisionexemplaire ducinémas’esquisse En collaboration avec l’AFC STORY ANDRÉ TÉCHINÉ(1998)– ENFANTS JOUENTÀLARUSSIEJEAN-LUCGODARD PAS QUETUVAS MOURIRXAVIER BEAUVOIS J’ENTENDS PLUSLAGUITARE PHILIPPEGAREL – PETIT COMMERCEDUCINÉMA

PUISSANCE DELAPAROLE JEAN-LUCGODARD Rochelle Cinémaaccueille pour la première fois l’AFC avec un hommage à savice-prési- – NOBUHIRO SUWA

HANNAH ARENDT BARBET SCHROEDER ANNE FONTAINE (2010) — MARÉEHAUTE(CM,RÉALISATRICE, 1999)– membres associés (2001) – TOUTE UNE NUIT MARGARETHE VON TROTTA

LE MARIAGE ÀTROIS (2016) JEAN-LUC GODARD(1985) (2004) (2007) –

SOBIBOR, 14 –

– LES GARDIENNESXAVIER BEAUVOIS (2017) –

LEPETITLIEUTENANTXAVIER BEAUVOIS VILLA AMALIABENOÎTJACQUOT (1995) CHANTAL AKERMAN(1981) (1991) ». Enplusd’unsite internet très documenté, l’AFC (CM, 1988)– (1994) — 31 OCTOBRE 1943,16 JACQUES DOILLON – PONETTEJACQUES DOILLON – HÉLASPOURMOIJEAN-LUCGODARD (2012) – LAFILLESEULEBENOÎTJACQUOT (1995) –

LA BANDEDESQUATRE JACQUES RIVETTE LADÉSENCHANTÉEBENOÎTJACQUOT (1990)– –

NUYTTEN/FILM CETAMOUR-LÀJOSÉEDAYAN (1999)– HEURES CLAUDELANZMANN Gilles Porte (président del’AFC) (2010) (2008) –

GRANDEUR ET DÉCADENCE D’UN –

– HOLY MOTORS LEOSCARAX (RÉALISATRICE, 2015)

DES HOMMESETDIEUX (1996) (2005) montrer desimages – –

ALICE ETMARTIN L’AVOCAT DELA (1993) – N’OUBLIE (2001) (1988) – – LES

LES H – »

HOMMAGE —— Caroline Champetier HOMMAGE —— Caroline Champetier probables delaposture amoureuse. Le siencompris. » long pourqu’uncorps ypasse partous lesétats, ycompris lespaspossibles du désiretlespeu spectateur qu’elle veut empêcherdedormir, enluisuggérant que« contente defilmerAàB.Mille velléités defictions raccourcies ; un grand récit,jamais. C’estle loterie du désir semble donner tout le monde gagnant. Dans Toute une nuit, Chantal Akerman se l’être attendu, detalonssurl’asphalte, dedialoguessomnambules,pendanttoute unenuitla tête encatimini, rendez-vous àmoitiémanqués,idéesbaroques, bruitsdeportes s’ouvrant sur « Cette nuit-là,enlever derideau,ce nesontquecoups defoudre danslapénombre, coups de brisent, descorps s’étreignent, s’unissent etseséparent… envies. Dans la rue, dans des cafés, ou dans des chambres à coucher, des cœurs battent et se À lafaveur d’unenuitd’été orageuse, deshommes,femmes donnentlibre cours àleurs NATALIA AKERMAN,PAUL ALLIO,FRANKAENDENBOOM INTERPRÉTATION AURORECLÉMENT,MICHÈLEBLONDEEL, ANGELO ABAZOGLOU, VÉRONIQUEALAIN,JACQUES BAUDOIN, VÉRONIQUE AURICOSTE,LUCBARNIERPRODUCTIONAVIDIA FILMS,PARADISE FILMS SOURCE CINEMATEK SCÉNARIO CHANTAL AKERMANIMAGE CAROLINECHAMPETIER,MATHIEU SCHIFFMAN,FRANÇOISMONTAGEHERNANDEZ Belgique/France —fiction19811h30couleur TOUTE UNENUIT CHANTAL AKERMAN bilities of desire andtheimprobabilities of theamorous disposition.Includingherown.” that ‘aislongenoughfor wholenight’ abodyto pass through allstates, includingtheimpossi- a grand narrative, never. Itisthe viewer that shewants to prevent from sleeping,by suggesting Akerman contents herself with filmingfrom A to B. Athousand vague desires of short fictions; night through, the lottery of desire seems to make everyone a winner. In onto theobject of desire, highheels on asphalt,andsomnambulistic dialogues–thewhole escapades onthesly, half-missed rendezvous, baroque notions,thesoundof doorsopening “On thisnight,asthecurtainrises,there isnothingbutlove at first sightinthetwilight, break away… In thestreet, incafes, orinbedrooms, heartsbeat andbreak, bodiesintertwine, unite, and Under theauspices ofastormy night,menandwomen summer’s give free rein to theirdesires. — 32 Serge Daney, Libération, 29 octobre 1982 toute unenuit All Night Long, Chantal », c’est assez

lités delavidéo avec uneliberté dontilaseullesecret. » et décadence… adopte uneforme ludique, pop, inventive, lecinéaste expérimente lespossibi- funèbre. Porteur d’unemélancolie annonciatrice desfutures Histoire(s) ducinéma, préside àcette alliance ambiguëdel’art etdel’industrie, pourenchanter uneforme d’oraison chômeurs del’ANPE, lefilmmetànulamécaniqueducinéma, latambouilleprosaïque qui acteurs choisis parmi les techniciens qui restent généralement derrière la caméra, et aussi des « de sonépoux… cupent delatechnique. Lafemme d’Almereyda, Eurydice, souhaite auditionner, contre l’avis Gaspardfilm. Bazin, le metteur en scène, prépare les essais des acteurs. Carol et Richard s’oc- aujourd’hui fauché, s’affaire à récupérer de l’argent enmême temps qu’il tente demonter un On aditducinémaqu’ilétaituneusineàrêves. JeanAlmereyda, glorieuxproducteur INTERPRÉTATION JEAN-LUCGODARD,JEAN-PIERRELÉAUD,MARIEVALERA, JEAN-PIERREMOCKY, CAROLINECHAMPETIER RTL MITCHELL CHAMPETIER, SERGELEFRANÇOISMUSIQUEARVO PÄRT, BELABARTOK, LEONARDCOHEN,BOBDYLAN,JANISJOPLIN,JONI with freedom.” adopts aplayful, pop, inventive form. The filmmaker experiments withthepossibilities of video melancholy tone that announces thefuture Histoire(s) ducinéma, alliance between artandindustry, andchantsakindof funeral oration to it.The bearer of a film lays bare themechanics of cinema,theprosaic dailygrindthat presides thisambiguous among thetechnicians whogenerally remain behindcamera, andalsounemployed people, the “Shot onthepremises of JLG Films,Jean-Luc Godard’s production company, withactors chosen Almereyda’s wife, Eurydice, wants to audition,against herhusband’s opiniononthematter… Bazin, thedirector, prepares theactors’ tests. Carol andRichard handlethetechnical side. broke, strives to getthemoney back at thesametimeasheattempts toGaspard editafilm. It hasbeensaidthat cinemaisadream factory. JeanAlmereyda, agloriousproducer whoisnow SCÉNARIO JEAN-LUCGODARD,D’APRÈSLEROMAN France/Suisse —fiction19851h32couleur GRANDEUR ETDÉCADENCED’UNPETITCOMMERCE DECINÉMA JEAN-LUC GODARD Tourné dansleslocauxdeJLG Films,lasociété deproduction deJean-Luc Godard, avec des SOURCE CAPRICCI MONTAGE JEAN-LUCGODARDPRODUCTIONTF1,HAMSTERPRODUCTIONS,TÉLÉVISIONSUISSEROMANDE,JLG FILMS, — 33 CHANTONS EN CŒUR EN CHANTONS Isabelle Régnier, Le Monde,6 octobre 2017 DEJAMESHADLEYCHASEIMAGE CAROLINE Grandeur etdécadence… Grandeur

HOMMAGE —— Caroline Champetier HOMMAGE —— Caroline Champetier liberté. » croît jusqu’à la dernière image, à l’instant où se réinstaurent l’ordre humain et le règne de la premier coup mortel sefait lehéraut d’unfilm mythologique etlemaître d’unsuspensequi les lieuxd’aujourd’hui quisontimmuablementceux d’alors, leDavid non-violent quiportale année, heure delaseulerévolte réussie d’uncampd’extermination nazi.Danslespaysages et dant letournage deShoah,quej’ai réalisé Sobibor, 14 « AVEC YEHUDALERNER PRODUCTIONS, FRANCE2CINÉMA,LESFILMSALEPHSOURCEWHYNOTPRODUCTIONS IMAGE CAROLINECHAMPETIER,DOMINIQUECHAPUISMONTAGE CHANTAL HYMANS,SABINEMAMOUPRODUCTIONWHYNOT France —documentaire20011h36couleur SOBIBOR, 14 OCTOBRE 1943,16HEURES CLAUDE LANZMANN through livinggestures andwords.” it isanunparalleled experience of thepresence of death that hasbeenhandeddown to us grown, andlogsare now loaded where the250 000Jews once descended from thetrain, but cinema. Becausetimehaspassed, bodieshave aged,thestation isdilapidated, thegrass has These visualtraces form amanifesto: there iscertainly nopoetryafter Auschwitz, butthere is “The filmwithinthethat retraces the steps ofthis revolt provides images for Lerner’s words. the moment when the human order is reinstated along with the reign of freedom.” herald of a mythological film and the master of a suspense that looms through to the last image, to immutably thoseof the time, the non-violent David who dealt thefirst fatal blow becomes the of the only successful revolt in a Nazi death camp. In the landscapes and sites of today that are of “It was basedonaninterview that Yehuda Lerner gave meinJerusalem1979, duringtheshooting et lesparoles delavie. » c’est uneexpérience inégaléedelaprésence delamortquirevient jusqu’à nousparlesgestes des billesdeboissontdésormaischargées làoù250 000juifs sontdescendus dutrain, mais du cinéma.Carletemps est passé, lescorps ontvieilli,lagare est délabrée, l’herbeapoussé, de Lerner. Ces traces visuelles sontunmanifeste : pasdepoésieaprès Auschwitz, certes, mais « C’est àpartird’unentretien quem’avait accordé Yehuda Lerner àJérusalemen1979, pen- Le filmdanslequi retourne surles traces de cette révolte offre desimagesaux paroles Shoah, that Icreated Sobibor, October 14,1943,4p.m., theplace, day, month,year, andhour Claude Lanzmann Antoine deBaecque, Libération, 19 octobre 2001 — 34 octobre 1943,16 heures, lieu,jour, mois, Claude Lanzmann sujet”. Etquandlerésultatsujet”. est, comme ici,àlahauteur, c’est miraculeux. Oupresque. » foi enunepersonne, lemetteur enscène, qui,lui-mêmeprovoque unefoi collective enun évoqué parbeaucoup “n’est niuncoup depubniunmystère. Faire ducinémaconsiste àavoir ou béni.Artistique, laréussite est incontestable. Pour Caroline Champetier, l’état degrâce Jury), « entourent, lesmoines décidentderester, coûte quecoûte. la violence etlaterreur s’installent danslepays. Malgré lesmenaces grandissantes quiles chrétiens français vivent enharmonieavec leursfrères musulmans.Maisprogressivement, Un monastère aumilieudesmontagnesalgériennes,danslesannées1990. Huitmoines PICHON, XAVIER MALY, JEAN-MARIEFRIN INTERPRÉTATION LAMBERT WILSON,MICHAELLONSDALE, OLIVIERRABOURDIN,PHILIPPELAUDENBACH, JACQUES HERLIN,LOÏC ARMADA FILMS,FRANCE3CINÉMASOURCEMARSFILMS SCÉNARIO ÉTIENNECOMARIMAGE CAROLINECHAMPETIERMONTAGE MARIE-JULIEMAILLEPRODUCTIONWHYNOTPRODUCTIONS, France —fiction20101h36couleur DES HOMMESETDIEUX XAVIER BEAUVOIS as itdoeshere, it’s miraculous. Orvirtuallyso.” the director, who, inturnelicitscollective faith inasubject.’ Andwhentheresult measures up, by many ‘isnotapublicitystunt oramystery. Makingfilms consists of having faith inaperson, artistic film whose success is indisputable. For Caroline Champetier, the state of grace evoked Prize), “It is afilm touched by grace. From its evolution to itscrowning glory at Cannes (Jury Grand Despite thegrowing threats around them,themonksdecide to stay, whatever thecost. harmony withtheirMuslimbrothers. Butprogressively, violence andterror pervade the country. A monastery intheAlgerianmountains,1990s.EightFrench Christian monkslive in C’est unfilm touché parlagrâce. Desagenèseàson couronnement cannois (Grand Prixdu Des hommesetdesdieuxdeXavier Beauvois aété, selonlesunsouautres, protégé Of GodsandMenby Xavier Beauvois was, according to all,protected orblessed. An — 35 Christophe Carrière, L’Express, 1 er septembre 2010

HOMMAGE —— Caroline Champetier HOMMAGE —— Caroline Champetier lâchera plus. » d’une lumière, lefilmnousétreint desamagieirréductible. Envoûtant et tenace, ilnenous bruitages poétiques,uncorps quisedéplace, unmouvement d’appareil élégant,lejuste choix live duCarsdePixar, unballetérotique d’imagesdesynthèse. Avec presque rien,quelques film degangster stylisé àhumournoir façon Joel Coen, une comédie musicale, une version c’est qu’ilpeut tout faire : undrame psychologique français avec adolescente complexée, un retraversée deParis etducinémaest avant tout unereconquête. Ce quenousditlecinéaste, nalité etd’invention : Carax décoche unfilm génial.Obstinément, lefilm avance. Et cette « l’action. Desfemmes etdesfantômes desavie. Maisoùsontsamaison,famille, sonrepos ? tueur consciencieux allantdegageengage. Àlapoursuite delabeauté dugeste. Dumoteur de dame blonde au volant de l’immense limousine qui le transporte dans Paris et autour. Tel un Monsieur Oscarsemblejouerdesrôles. Ilest seul,uniquementaccompagné deCéline, longue INTERPRÉTATION DENISLAVANT, ÉDITHSCOB,EVA MENDES,KYLIEMINOGUE,JEANNE DISSON,ÉLISELHOMEAU,MICHELPICCOLI PIERRE GRISEPRODUCTIONS,THÉOFILMS,PANDORA FILMPRODUKTIONSOURCELESFILMSDULOSANGE SCÉNARIO LEOSCARAXIMAGE CAROLINECHAMPETIERMUSIQUENEILHANNONMONTAGE NELLY QUETTIER PRODUCTION Allemagne/France —fiction20121h55couleur HOLY MOTORS LEOS CARAX its irreducible magic.Bewitching andtenacious, itnever lets us go.” an elegantcamera movement, ortherightchoice of lighting, thefilmholdsusspellboundwith computer-generated images.With next to nothing,afew poeticsoundeffects, abodyinmotion, black humourinaJoelCoen style, amusical,live version of ’s Cars,oranerotic balletof anything: aFrench psychological drama with aneurotic teenager, astylised gangster filmwith and of cinemaisabove allafresh conquest. What thefilmmaker is telling usisthat hecando Carax fires outa wonderful film.Obstinately, thefilm advances. Andthis new traversal of Paris “Utterly disarming, falsely melancholic,incredibly playful, jaw-droppingly originalandinventive: the action.The women andghosts ofhislife. Butwhere ishishome, hisfamily, hisrest? entious killergoingfrom gigto gig.Inpursuitofthebeautygesture. The motor behind at thewheelofhugelimousinethat transports himthrough andaround Paris. Like aconsci- Mr. Oscarseemsto play roles. Heisalone, accompanied onlyby Céline, aleggyblondewoman Conquérant souverain, faussement mélancolique, incroyablement ludique, sidérant d’origi­ Jean-Marc Lalanne, Les Inrockuptibles, 3 juin 2012 — 36

takes on captivating depthfrom onedialogue to thenext.” construct adefinedarea of play for theactors like atheatre set,inwhichthe text progressively surgical precision of editingandCaroline elegantlighting BettinaBöhler’s Champetier’s Margarethe von Trotta ensured eachcomponent of thefilm was leftinitsrightfulplace. The a complex network of gazes that intersect, interweave, andclash.To putthisprisminplace, gently circumvents thisdifficulty, by sketching thefigure ofHannah Arendt attheheart of then constructing alineof thoughtbasedonhermentaltriage. Margarethe von Trotta intelli- “There issomethingparadoxical aboutfilmingsomeonewhosemaintaskis to observe, and publishes andhertheoryof“thebanalityevil” unleashesunprecedented controversy. trial ofAdolf Eichmann,responsible for thedeportation ofmillionsJews. The articlesshe 1961 –The Jewish GermanphilosopherHannahArendt was sentto Jerusalemto cover the saisissante. » de théâtre, où le texte vient prendre progressivement, d’un dialogue à l’autre, une ampleur Caroline Champetierconstruisent pourlesacteurs unespace dejeudélimité comme undécor à sajuste place. Le montageauscalpeldeBettinaBöhler, lamiseenlumière élégante de prisme enplace, Margarethe von Trotta afait ensorte delaisser chaquecomposante dufilm d’un réseau complexe deregards quisecroisent, setissent ets’opposent. Pour mettre ce von Trotta lacontourne intelligemment, enesquissant lafigure d’HannahArendt au cœur ver, etdeconstruire unepenséeàpartirdesarécolte mentale. Cette difficulté, Margarethe « publie etsathéoriede« labanalité dumal »déclenchentunecontroverse sansprécédent. procès d’Adolf Eichmann, responsable deladéportation demillionsjuifs.Les articlesqu’elle 1961 –Laphilosophejuive allemandeHannahArendt est envoyée àJérusalempourcouvrir le INTERPRÉTATION BARBARASUKOWA, AXELMILBERG,JANETMCTEER,JULIAJENTSCH,TIMOTHYLONE, MEGANGAY HEIMATFILM, SOPHIEDULAC PRODUCTIONS,MACT PRODUCTIONS,AMOURFOULUXEMBOURGSOURCESOPHIEDULAC DISTRIBUTION SCÉNARIO PAM KATZ, MARGARETHEVON TROTTA IMAGE Allemagne/France —fiction20121h53couleurvostf HANNAH ARENDT MARGARETHE VON TROTTA Il yaquelquechosedeparadoxal àfilmerquelqu’unquis’occupe principalementd’obser- NoémieLuciani,Le Monde,23 avril 2013 — 37 CAROLINE CHAMPETIERMONTAGE BETTINABÖHLERPRODUCTION

HOMMAGE —— Caroline Champetier HOMMAGE —— Caroline Champetier liberté dugeste, pourrentrer plustard dansl’univers numérique, étaitimpossible pourlui. » encore flasheràlaprisedevues,sontautant raisons quil’ont forcé às’écarter. Perdre cette l’habitude, passer dutemps sur le plateau, faire lesfondus-enchaînés à la prisedevues,ou à seproduire danslafabrication desfilms.Etill’a senti. Nepluspouvoir, comme ilen avait Bruno aété àl’endroit mêmeetaumomentoùungrand chambardement commençait port entre l’art etl’artisanat ducinémas’est synthétisée àce moment.C’est unfilmsurlegeste. entendre Brunosansreprésenter saparole. Assez miraculeusement, la problématique durap- « Berri…). réalisateurs français desannées1980(Marguerite Duras, André Téchiné, , Claude mettre unterme àsacarrière après delonguesannéescollaboration avec lesplusgrands Portrait sensibledeBrunoNuytten, chefopérateur célèbre quiabrutalementdécidéde ARTS CONTEMPORAINSSOURCELEFRESNOY–STUDIONATIONAL DESARTS CONTEMPORAINS IMAGE CAROLINECHAMPETIER,MARTINE ROUXMONTAGE ISABELLEPRIMPRODUCTIONLEFRESNOY–STUDIONATIONAL DES France —documentaire20151h02couleur NUYTTEN/FILM CAROLINE CHAMPETIER Losing thisagency, to later enter thedigitalworld, was impossible for him.” while shooting, or use flashes while shooting were among the reasons that drove him away. He sensedit.Nolongerbeingable to spend time onsetashewas usedto, orto docrossfades Bruno was at the very place and time when a great upheaval was starting to occur in filmmaking. between theartandcraft of cinemawas summedupat thistime. Itisafilmaboutgesture. without representing himspeaking.Quite miraculously, theproblematic of therelationship “The form of thefilm was shaped over time. Itsprincipledesire is to allow Bruno to beheard Blier, andClaudeBerri). greatest French directors ofthe 1980s (includingMarguerite Duras, André Téchiné, Bertrand decided to putanendto hiscareer after many consecutive years ofcollaboration with the A sensitive portrait of Bruno Nuytten, the famous director of photography who suddenly La forme dufilms’est façonnée avec le temps. Avec comme volonté première de faire — 38 Caroline Champetier, cinematheque.fr A La Rochelle 100.6 FM

On peut enfin parler pendant PLAN les films. LARGE. LE SAMEDI DE 14H À 15H Antoine Guillot

L’esprit d’ouver- ture. Radio France/Ch. Abramowitz Radio France/Ch.

FC_PL_1erFestival_160x220.indd 1 20/05/2019 09:50 HOMMAGE —— Jessica Hausner « 99, lasociété fondée parlaréalisatrice avec plusieurs amisdel’école decinéma à l’écran est purement fictionnel.Lovely Ritaest produit sousl’égide deCoop l’enchaînement abrupt desplans,ilsindiquentclairement quelemondeprésenté protagonistes àseparler, àêtre ensemble. Quantàlarécurrence deszooms et ce quisemontre, tandisquel’absence dedialoguesrésulte d’uneincapacité des en uneseulephrase. Unedistance calculées’opère aussi entre ce quiseditet sonne n’a lescriptentre lesmains,juste uneliste où chaque scène est décrite teur alapossibilité dejouersansquecela fasse sens.Durant letournage, per- L’idée est qu’unprofessionnel va interpréter, defaçon littérale, alorsqu’unama- Pour l’accentuer, la réalisatrice emploie exclusivement descomédiens amateurs. semble allerpourlemieux,révèle progressivement unecérémonie videde sens. se raccrocher. Lascène del’anniversaire dupère deRita,parexemple, oùtout entre lesmembres delafamille deRita,etil nesubsiste quelesrituelsauxquels moments disparates. Le sentimentd’appartenance seperd, comme lecontact tels desénigmes.Laréalité est comme lacunaire, unsingulierpatchwork de traient àleurpouvoir, ilssontincompréhensibles etmêmeimpossibles àvivre, d’une perception dumondepar principeincomplète : lesévénements sesous- Lovely Rita,lespersonnagessontsouvent coupés endeuxparlecadre, signe ces considérations danslenouveau filmdeJessica Hausner, LittleJoe.Dans corporelle des humains pour les vider de toute personnalité. peu comme sidesêtres venus d’ailleurs avaient prispossession del’enveloppe toujours demandésicela neconduisait pasfinalementàlaperte d’identité. Un leur temps àfaire deschosesqui,enfait, nelesintéressent pas.Jemesuis entourage, tout aussi impuissant face àlaréalité : « aimable, dontonréalise progressivement qu’elle n’est pastrès différente deson (2001), àtravers lepersonnageprincipaldécaléd’unelycéenne solitaire etpeu et uneexploration delasolitudedanssonpremier longmétrage, Lovely Rita qui s’est passé avant, ni ce qui se passera ensuite. Elle poursuit cette démarche que nousvoyons àl’écran n’est qu’unfragment d’unrécit. Personne nesaitce traire, quinelaquittera plus.Pour elle, qu’ils’agisse d’uncourt oud’unlong,ce (1999). Jessica Hausneraffirmelàsonambitiondedécrire ledésarroi et l’arbi- cadre desesétudesàlaFilmakademie deVienne : Flora (1995) etInter-view picturaux, danslesbanlieuesrésidentielles anonymes desonpays etdansle fidèle à cette émotion fondatrice. Elle tourne sespremiers courts métrages, très par Kurosawa danssonchef-d’œuvre, lacinéaste autrichiennereste pourtant Par JulienWelter, journalistedecinéma JESSICA HAUSNER JESSICA HAUSNER HOMMAGE qui m’a donné envie de faire du cinéma. d’Akira Kurosawa. L’aspect graphique dece filmm’a fascinée. C’est ce m’a emmenéepourlapremière fois aucinéma,voir DersouOuzala J’étais encore unepetite fillequandmonpère, peintre de formation, : LABEAUTÉETLEDOUTE — 40 La majorité desgenspassent » Loin de la taïga sublimée » On retrouvera

— 41 — JESSICA HAUSNER

HOMMAGE —— Jessica Hausner HOMMAGE —— Jessica Hausner et d’une femme mariée de sa connaissance, soi-disant atteinte d’une maladie tragédie très particulière : ledoublesuicideen1811dupoète Heinrichvon Kleist Amour fou (2014) est encore plusdrôle, bienque(parce que ?)basésurune inspirée cette fois ducinémadeJacques Tati). graphiés, comme encadrés danslasociété oùils évoluent (laréalisatrice s’est Il s’observe danslejeutrès contrôlé des comédiens, leursmouvements choré- Hausner : lerapport entre le rôle qu’on jouedanslasociété etsapropre identité. rapport auxattentes dugroupe. C’est l’undesfils rouges ducinémadeJessica comédie humaine. Onsecomporte, nonpassurdesbasesindividuelles,maispar chaque fois les protagonistes comme lesarchétypes d’unsystème social,d’une Malte, auchevet desmaladesdeLourdes, quitraversent lefilm,pourmontrer à et ceux dupersonnelhôtelier, ce sontlesuniformes desmembres del’Ordre de certain humour, parfois cruel.Après lesuniformes scolaires (dans Lovely) Rita à nouveau l’absurde, l’ambivalence et l’inachèvement quidominent.Nonsansun fait l’économie del’essentiel : lafaille danslalogique, laraison dumiracle. C’est rituels, leslieuxemblématiques... La vraie ellipsesetrouve ailleurs,carlefilm est-il arbitraire ? Laréalisatrice filme tous lesélémentsliésau pèlerinage :les ambitieux etseconduire enbon chrétien, afind’obtenir laguérison,oulemiracle pour être guéri,voire pourquelemiracle dure ? Faut-il s’en montrer digne, être Quelqu’un va-t-il être sauvé ? Maispourquoi luietpasmoi ?Quepeut-onfaire à nouveau « de Christine (Sylvie Testud), clouéedanssachaiseroulante etdésireuse d’être fie pour ceux quiycroient etl’espoir qu’ilpeutsusciter. Àtravers lepersonnage Dieu restent impénétrables. Le filminterroge, nonlemiracle, mais ce qu’ilsigni- de réconfort etdeguérisonpourlesmourants etlesdésespérés, lesvoies de pas frontalement lareligion, maismontre plutôt quemêmedansunlieud’espoir, suis athée, maisparfois jefaiblis etjedeviens agnostique catholiques autrichiennesetdurejet plusoumoinsrelatif qu’elle enafait (« Pyrénées, Jessica Hausners’inspire dece qu’elle avécu enfant danslesécoles Avec soient paslivrées, lafascination qu’exerce le film s’en trouve accrue. nitive, rienn’est jamaisrésolu. Etsionaccepte quetoutes lesclésdurécit ne spectaculaire etnecomble pasd’attente. C’est exactement lepropos : endéfi- les coiffures impeccables, maisl’imprévisibilité domine. Lafindufilm évite le abrupte, sansréelle conclusion. Tout est propre, leschemisessontblancheset s’enchaînent eneffet sanslogiqueapparente, puiss’interrompent de façon décodage desmotivations dechaquepersonnage. ne repose passurunemenace évidente et quinepuisse passerésoudre parle impression desuspens,maisquiprovienne delastylisation etdumontage, qui et entend des paroles qu’elle ne comprend pas. Je voulais parvenir ainsi à une étranges, oùuneréceptionniste solitaire, récemment embauchée, sesentépiée Grimm évitent lemanichéisme :« pect balisédugenre duthriller, delamêmemanière quelescontes desfrères est deparvenir àunlangagecinématographique quiremette enquestion l’as- subtil, mystérieux etunenouvelle fois entre déséquilibre etarbitraire. L’ambition a représenté laforêt comme ununivers abstrait. Ce sontlesbasesd’unthriller phère magiquedescontes desfrères Grimmetaumouvement romantique qui joue avec desélémentsquionttrait àlamythologie germanophone, àl’atmos- ce film,situédansungrand établissement hôtelier desAlpesautrichiennes,elle misanthrope, combien Jessica Hausnermetàprofit ses racines culturelles. Avec En 2004,Hôtel montre, au-delàduclichéd’uncinémaautrichiencliniqueet le processus deproduction, unevéritable économie ducinéma. » tiques etfinanciers. Ce qui compte, ce n’est passeulementle résultat, mais tout d’un tournage. Cela permetaussi dedépasser leclivage entre lesaspectsartis- saine : je respecte mon budget et je suis très concentrée lors de la préparation de Vienne : « Lourdes (2009),tourné danslalégendaire villedepèlerinageaucœur des normale Le fait d’être àlafois réalisatrice etproductrice est unechosetrès », c’est donctoute unesériedequestions quiest posée : J’imaginais — 42 Hotel comme unesuite demoments » DansHôtel, lesévénements »). Le filmn’attaque je je radicaux ! bivalence du miracle avait autantconvaincu leVatican quel’Uniondesathéistes à unedramaturgie similaire auparavant, pourlefilmLourdes. Dansce cas,l’am - être malheureux : « ses propriétaires ànepenserqu’à elle, etducoup àoublierqu’ilssontpeut- plutôt quederendre vraiment heureux, libère despollensquipoussent plutôt questionner lebonheurdansnossociétés occidentales, àtravers uneplante qui, question laréalité etce quelespectateur voit ounevoit pas.L’idée est aussi de dans lefilm. demeurent ambigus,deproposer plusieursinterprétations dece quisedéroule plus grand défidurant l’écriture duscénario étaitdecréer desmomentsqui forme de délire qui fait penser qu’un imposteur a pris la place d’un proche : « le fruitdesonimagination. Ilest aussi question dusyndrome deCapgras, une ce qu’Alice croit bienconnaître devient soudainétrange, àmoinsquece nesoit Joe, uneplante artificielle censée apporter lebonheuruniversel. Eneffet, tout deux créatures quivont peuàéchappersoncontrôle : JoesonfilsetLittle déstabilisantes. Alice joue cette fois avec les codes de la science-fiction, ses laboratoires et ses B.O. Cette esthétique dudoute atteint unpointculminantavec LittleJoe(2019), qui pour lagrande machineàillusionsqu’est lecinéma. peut-il douter dece qu’ilperçoit àtravers eux ?Voilà unsujetdeprédilection boîte àmusique. Quepensent-ilsvraiment etjusqu’à quelpointlespectateur évoluent comme lesdanseurs d’unetranse chorégraphiée, oulesfigurinesd’une le résultat finalaurait vraiment été trop sec. apprécié ceux quiserebellaient contre lecorset quejeleurimposais,carsinon d’acteurs, latrès minutieuseJessica Hausneravoue cette fois : « aussi l’auteur d’unessai surlethéâtre desmarionnettes). Concernant ladirection éléments entrois dimensions,aumêmetitre qu’unetableouundivan (Kleist est nouvelle fois, neserévèlent pasparleurpsychologie, maisexistent comme des donner une composante théâtrale. L’artifice est assumé et les personnages, une tableaux vivants, lesdécors dufilm,presque entièrement tourné en studio etlui étudie aussi endétaildesgravures d’époque pourconcevoir, comme autantde lise surl’aspect aléatoire duchoixdelapersonnedevant mouriravec lui.Elle couper nosliensavec lesautres. L’intérêt delaréalisatrice pourKleist sefoca- est irrémédiablement seulface àlamort,puisquesonessence mêmeest de Pour Jessica Hausner, ilest paradoxal depenserqu’on peutmouriràdeux.On liser ainsi cette idée typiquement romantique du double suicide par amour ? trouvais cela assez grotesque etlégèrement ridicule :comment peut-onbana- autres personnesdemouriravec lui,avant dejeter sondévolu surHenriette. Je incurable, Henriette Vogel : « (CM, 2006) 1 Interprétée parEmilyBeecham,Prixd’Interprétation, Cannes2019 FILMOGRAPHIE FLORA (CM,1995) – LOURDES (2009) » — » Le cadre, ultra élaboré comme toujours, tente deremettre en Avec macoscénariste Géraldinenousavons Bajard, travaillé 1 , mère célibataire etgénéticiennederenom, a engendré – AMOURFOU(2014) – INTER-VIEW(CM,1999) L’écrivain avait proposé sanssuccès àplusieurs — 43 – LITTLEJOE(2019) – LOVELY RITA (2001) » DansAmourfou, lescomédiens – HÔTEL(2004) Dans ce film,j’ai – TOAST Le Le »

HOMMAGE —— Jessica Hausner HOMMAGE —— Jessica Hausner Haneke, plusdouce, insidieuse. » cette même envie de faire imploser la cellule familiale. Sa manière est différente de celle de dédale deconvenances. Jessica Hausneraété l’assistante deMichaelHaneke, etilyachez elle muet, danscet univers oùtoutes lesportes ferment àclé. C’est uncorps chaviré dansun Autriche : bourgeoise, catho, coincée, étouffante, hygiéniste. Ritaest notre guide, presque est à lui seul une claque. On y voit les malaises conjugués d’un âge ingrat et d’une certaine s’ennuie enclasse. Maisellenousregarde enface, etce regard, parfois deveau, parfois defée, « l’isolent encore plus… écolier trop jeune etunchauffeur debusunpeuringard. Sesefforts pourbrisersasolitude ferment pourqu’elle apprenne àobéir. Sonéveil maladroit àlasexualité lapartageentre un Rita est indisciplinéeetdifférente : sesprofesseurs latrouvent difficileetses parents l’en- WURM BAUER,HARALDURBAN INTERPRÉTATION BARBARAOSIKA,WOLFGANG KOSTAL, KARINABRANDLMAYR, PETERFIALA,CHRISTOPHBAUER,GABRIELE FILMPRODUKTION, PRISMAFILM,ESSENTIALFILMPRODUKTIONSOURCECOPRODUCTIONOFFICE SCÉNARIO JESSICAHAUSNERIMAGE MARTIN GSCHLACHTMONTAGE KARINMARTUSCH PRODUCTIONCOOP99 Autriche/Allemagne —fiction20011h20couleurvostf LOVELY RITA JESSICA HAUSNER Haneke, more surreptitious andinsidious.” her work shows thesamedesire to implodethefamily unit.Herstyle isdifferent from that of body inamaze of socialmores. Jessica Hausner hasbeentheassistant of MichaelHaneke and almost mute guide in this world where all doors are locked with a key. Hers is a devastated age andof acertain partof Austria: bourgeois, Catholic, uptight,stifling, and sterile. Ritaisour a calf, sometimesafairy, isinitselfaslap. We seeinitthemultiple discomforts of athankless she getsbored inclass. Butshelooksat ussquare intheface, andthisgaze, sometimesthat of “There isnothingadorable aboutRita:shecanbepretty whenshedances at aclub, uglywhen isolate her furtherstill… over-young schoolboy andasomewhat has-beenbusdriver. Herefforts to break hersolitude up so she learns to obey. Her clumsy early forays into sexuality find her torn between an Rita isundisciplinedanddifferent: herprofessors findherdifficultand parentslock her Rita n’a riend’adorable : ellepeutêtre joliequandelledanseenboîte, mochequandelle François Gorin,Télérama — 44 since we last trembled withsomuchpleasure.” large and unidentifiable. Hôtel isafilm concerned with romantic death. It has beenalongtime on at each bend of the storeroom corridor, makes our heart skip a beat, since the threat looms But theslightest action,anocturnalswim in thehotel pool orthelightthat must beswitched pervades black, like ahorizontal abyss. It’s nothingandyet itperfectly expresses themuted anxietythat corridor, withbare walls; afew steps aheadof her, thecorridor darkens untilitbecomes pitch “The film’s poster isminimalist: a woman, seenfrom behind, walks alonga very brightlylit of feeling threatened. to investigate andisfirst metwithindifference, thenthehostility ofher colleagues, to thepoint the woman whopreceded herinthis role hasdisappeared inunusualcircumstances, shestarts Irène isstarting outasareceptionist at abighotel intheAustrian Alps.When shelearnsthat frémi avec autantdeplaisir. » Hôtel est unfilm sous lesignedelamort romantique. Ilyalongtemps quenousn’avions pas du couloir delaréserve, nouslaisse lecœur suspendu, tantlamenace rôde, nonidentifiable. action, unbainnocturnedanslapiscinedel’hôtel, lalumière qu’ilfaut allumeràchaquecoude qui baigneHôtel. Aucun souci d’effets appuyés : tout est enveloppé de feutre. Maislamoindre comme ungouffre horizontal. Ce n’est rien,mais cela exprime parfaitement l’angoisse sourde murs nus ;àquelquespasdevant elle, lecouloir s’obscurcit jusqu’à devenir totalement noir, « sentir unemenace pesersurelle. commence àenquêter et seheurte àl’indifférence puisàl’hostilité deses collègues jusqu’à apprend quecelle quilaprécédait àce poste adisparudansd’étranges circonstances, elle Irène débute comme réceptionniste dansungrand hôtel desAlpesautrichiennes.Lorsqu’elle REGINA FRITSCH,ALFREDWOREL, ROSAWAISSNIX INTERPRÉTATION FRANZISKAWEISZ,BIRGITMINICHMAYR, PETERSTRAUSS,MARLENESTREERUWITZ,CHRISTOPHERSCHÄRF, ESSENTIAL FILMPRODUKTIONSOURCECOPRODUCTIONOFFICE SCÉNARIO JESSICAHAUSNERIMAGE MARTIN GSCHLACHTMONTAGE KARINARESSLER PRODUCTION COOP99FILMPRODUKTION, Autriche —fiction20041h20couleurvostf HÔTEL JESSICA HAUSNER L’affiche du film est minimale : une femme de dos marche dans un couloir très éclairé, aux Hôtel. Noproblems withinsistent effects: everything isasthoughenveloped in felt. Lucien Logette, JeuneCinéma,juillet 2004 — 45

HOMMAGE —— Jessica Hausner HOMMAGE —— Jessica Hausner les unsetautres dansuneperplexité bienveillante. voyer dosàlescroyants etlesathées, cette approche distanciée maispascritique, conforte Marie), nesedépartitpasdesarigueurmaniaque, desescadrages méticuleux.Au lieuderen- par Hausnerqui,tout eninstillant uneforme d’humour (ilyamêmedesblaguessurlaVierge manifestation encore plusinexplicable. Unquestionnement étayé avec safroideur coutumière gieuse, s’ilnepeutêtre quelarésultante d’uneadhésionàundogme, ousicela peutêtre une « groupe depèlerinage, unséduisantmembre del’ordre deMalte, sembles’intéresser àelle… à Lourdes afinde sortir desonisolement sansvraiment croire auxmiracles. Le leaderdu Christine apassé lamajeure partiede savieimmobiliséedansunfauteuil roulant. Elleserend LIEBMANN, LINDEPRELOG, HEIDIBARATTA INTERPRÉTATION SYLVIE TESTUD,LÉASEYDOUX,BRUNOTODESCHINI,ELINALÖWENSOHN, GILETTEBARBIER,GERHARD COPRODUCTION OFFICE,ESSENTIALFILMPRODUKTIONSOURCETAMASA SCÉNARIO JESSICAHAUSNERIMAGE MARTIN GSCHLACHTMONTAGE KARINARESSLER PRODUCTION COOP99FILMPRODUKTION, Autriche/France/Allemagne —fiction20091h39couleur LOURDES JESSICA HAUSNER approach strengthens bothcampsinabenevolent tangle.” Instead of sendingaway believers andatheists backto back,thisdistanciated butcritical about theVirgin Mary),doesnotdepartfrom itsmaniacalrigourandmeticulousframings. with her customary coolness, which, whileinstilling aform of humour(there are even jokes might be an even more inexplicable manifestation. A line of questioning supported by Hausner a miracle from religious belief:ifitmightonlybetheresult of anadherence to adogmaorifit “The question for thefilmmaker isthat of findingoutwhether ornotitispossible todissociate attractive member oftheOrder ofMalta,appearsinterested in her… escape herisolation, withoutreally believing inmiracles. The leader ofthepilgrimagegroup, an Christine has spentmost ofherlife immobilised inawheelchair. Shetravels to Lourdes to La question pourlacinéaste est desavoir sil’on peutdissocier unmiracle delacroyance reli- — 46 » Vincent Ostria, Les Inrockuptibles, 27 juillet 2011 cette cinéaste du « son égérie, laquelleest séduite parcette proposition… Mais Marie reste sceptique. Il se tourne alors vers Henriette, une jeune femme mariée qui est persuader sacousine Mariedecontrer ledestin etd’accomplir ensembleleurdoublesuicide. 1811, le jeunepoèteEn romantique Heinrich von Kleist souhaite en finir avec la vie. Il tente de SCHNITZLER, ALISSAWILMS,PARASCHIVA DRAGUS INTERPRÉTATION BIRTE SCHNÖINK,CHRISTIANFRIEDEL,STEPHANGROSSMAN,SANDRAHÜLLER,HOLGER HANDTKE,BARBARA AMOUR FOULUXEMBOURG,ESSENTIALFILMPRODUKTIONSOURCEJOUR2FÊTE proche delaperfection. » de ce filmtrès léchélaissent de durables impressions rétiniennes. Unsentimentesthétique surtout, lefilm témoigne d’une rare force visuelle. Composés avec unsoinmaniaque, lesplans logues quel’on croirait tracés àlaplumed’oie –etcependant redoutables d’efficacité. Enfin, et mais ilfaut aussi compter avec Sandra Hüller, Birte Schnöink,Stephan Grossman. Pour sesdia- très serrée de ladirection d’acteurs : Christian Friedel enHeinrichest particulièrement bluffant, de mancheduromantisme. Pour laqualité desinterprétations, épatantes endépitdelabride leave uswithdurable retinal impressions. An aesthetic sense that istantamountto perfection.” the filmhas rare visualpower. Composed withmeticulouscare, the very slickshots inthisfilm as thoughwritten withaplume–andyet formidable intheirexpediency. Finally, and above all, must alsocontend withSandra Hüller, Birte Schnöink,andStephan Grossman. For itsdialogues, bridle of directorial Hausner’s style: Christian Friedel asHeinrichisparticularlyimpressive, but posturing of Romanticism. For thequalityof theperformances, amazingdespite thevery tight twenty-first century filmmaker takes a fresh look–andmocksmore thanalittle–the great “ to Henriette, ayoung, marriedwoman whoishismuse, whoiswon over by thisproposition… cousin Marie to thwart fate and commit suicide together. But Marie remains sceptical. So he turns In 1811,young Romantic poetHeinrichvon Kleist wants to endhislife. Hetriesto persuadehis SCÉNARIO JESSICA HAUSNER Autriche/Luxembourg/Allemagne —fiction20141h36couleurvostf AMOUR FOU JESSICA HAUSNER Mad Love deserves ourattention for several reasons. For thefreedom of spiritwithwhichthis Amour fou mérite qu’on s’yarrête pourplusieursraisons. Pour laliberté d’esprit avec laquelle xxi e siècleréinterroge –ettourne quelquepeuenridicule–lesgrands effets IMAGE MARTIN GSCHLACHT Arnaud Schwartz, LaCroix, 4 février 2015 — 47 —

MONTAGE KARINA RESSLER

PRODUCTION COOP99 FILMPRODUKTION,

HOMMAGE —— Jessica Hausner HOMMAGE —— Jessica Hausner SCÉNARIO JESSICAHAUSNER,GÉRALDINEBAJARDIMAGE MARTIN GSCHLACHTMONTAGE KARINARESSLER Autriche/Allemagne/Grande-Bretagne —fiction–20181h40couleurvostf LITTLE JOE JESSICA HAUSNER corrosive satire andthemost vertiginous of existential questions.” irrefutably modern,from placingthesacrilegiousexploits of science inservice to themost prototype isGeorge Cukor’s. This Gaslight doesnotprevent thisvirtuosofilmfrom being Little Shop of Horrors ) to absurd theatre, or melodrama with disorientated heroines, whose strata of fiction,from Lewis Carroll to AmericanB-grade movies (impossible not to think of borderline psychosis. Like avigorous plant,LittleJoesources itsnutritive elementsfrom all A high-flyingplantbreeder, sheisonthe verge of givingupscientific reasoning to venture into “Her nameisAlice andshefrequently spendstimeinalandwhere plantsinteract withhumans. one oftheseflowers to her teenage son, Joe… that canmake itsowner happy. Alice breaks theinternal regulations ofhercompany by giving Alice hasdesignedarevolutionary flower, which,if you take goodcare ofit,emitsaperfume sive etdesinterrogations existentielles lesplusvertigineuses. »- modernité, de mettre les audaces sacrilèges de la science au service de la satire la plus corro- (Hantise) deGeorge Cukor. Ce quin’empêche pasce filmvirtuosed’être d’uneirréfutable l’absurde en passant par ces mélos aux héroïnes désorientées dont le prototype est le B américain (impossible de ne pas penser à ses élémentsnutritifs danstoutes lesstrates de lafiction,de Lewis Carroll aucinémadesérie fique pours’aventurer auxfrontières delapsychose. Tel un végétal vigoureux, LittleJoepuise les humains.Phytogénéticienne dehautvol, elleest surlepointderenoncer àlaraison scienti- « offrant unede ces fleursàsonfilsadolescent, Joe… rendre sonpropriétaire heureux. Alice va enfreindre lerèglement intérieur desasociété en Alice aconçu unefleur révolutionnaire, qui,sil’on enprend soin,diffuseunparfumquipeut INTERPRÉTATION EMILY BEECHAM,BENWHISHAW, KERRY FOX,KITCONNOR,DAVID WILMOT,PHÉNIXBROSSARD COOP99 FILMPRODUKTION,ESSENTIALTHEBUREAUSOURCEBAC FILMS Elle s’appelle Alice etséjournefréquemment dans unpays oùlesplantes s’entretiennent avec La Petite Boutique des horreurs), au théâtre de — 48 Thomas Sotinel,Le Monde,18 mai2019 PRODUCTION Gaslight

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TÉLÉCHARGEZ GRATUITEMENT NOTRE APPLICATION HOMMAGE —— Jean-François Laguionie O (1966) etUnebombeparhasard (1969), égalementproduits parPaul Grimault, reçoit leGrand Prixdufestival d’Annecy. Les filmssuivants, L’Arche de Noé l’animation et une certaine poésie de lalenteur. magie empreinte d’un surréalisme à la Magritte et bercée par la délicatesse de « du dramatique, retrouve comme parmiracle, selonlesmotsdeMichel Roudevitch, Laguionie, qui alliel’imagination d’unconteur, lasensibilité dupeintre etlesens la composition de ses cadres, le film pose d’emblée un style, une esthétique. comme pouruntournage enprisede vueréelle. Très cinématographique dans sur unpanneauaimanté, afind’assigner àlacaméra unaxe deviséehorizontal, il décidededresser, àlaverticale, latabledetournage etlesfigurinesqu’ilanime apporte toutefois unemodification notableaudispositifclassique dubanc-titre : immédiat, le plus accessible, defaire du cinéma. Le jeune apprenti-réalisateur laquelle Laguionie peint décors et personnages. C’est pour lui le moyen le plus La technique utiliséeest celle, peucoûteuse, dupapierdécoupé àlasurface de de tempête, entre unconcertiste debord demeretunepêcheusecrevettes. mier film,La DemoiselleetleVioloncelliste (1964),unballetamoureux, surfond homme seforme àlaconstruction scénaristique, aumontageettourne sonpre - Grimault quiluiouvre laporte desonstudio. Là,enobservant Grimault,lejeune dramatique delarueBlanche. SonamiJacques Colombat leprésente àPaul la scénographie, l’ont tout d’abord orienté vers lesartsappliquésetleCentre qui imprimesoncinémadepuislesdébuts.Sespremières passions, ledessin et qui n’a jamaisprislamer. Delàluivientpeut-être cette fascination pourlelarge construire, danslejardin deleurpetit pavillon desbords deMarne, unbateau de JulesVerne, JackLondon, Robert Louis Stevenson, ilvoyait sesparents Né en1939, Jean-François Laguioniesesouvientqu’enfant, lecteur assidu mation est unmoyen defaire ducinéma.Faire avec l’animation ducinéma. tout l’enjeu. Avançons aucontraire quepour Laguionie, conteur avant tout, l’ani - L’animation y occupe une place essentielle, sans en constituer en elle-même recueils denouvelles. fois, quicompte àce journeufcourts, sixlongsmétrages, plusieursromans et peut dire qu’ilafait œuvre : uneœuvrecinématographique etromanesque àla bablement, detous lesgrands réalisateurs français d’animation, celui donton un perpétueldésirderepartir surlesroutes delafiction,Laguionieest pro- Par XavierKawa-Topor, déléguégénéral deNEFAnimation JEAN-FRANCOIS LAGUIONIE, VOYAGEUR IMMOBILE JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE HOMMAGE la magieinaltérable despantomimes lumineusesd’ÉmileReynaud prêt àunenouvelle traversée. Infatigable coureur des mers,mûpar paraît toujours être enescale, deretour d’unlongvoyage etdéjà gation. Danslessallesdecinémaoùilvientprésenter sesfilms,il n ditqueJean-François Laguioniepratique lecinémacomme lanavi - — 50 La Demoiselle et le Violoncelliste », maisune — 51 JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE

HOMMAGE —— Jean-François Laguionie HOMMAGE —— Jean-François Laguionie du récit est inédite. Celui-ci débute le1 protagonistes, desinstruments demusiqueparmilesaccessoires… Maisl’ampleur ment deLa DemoiselleetleVioloncelliste : lamerpourhorizon, uncouple comme La Traversée del’Atlantique àlarame (1978) peutapparaître comme unprolonge- « obsessionnels » : l’identité etletemps. et delamort,s’affirment deuxthèmesqui,selon Pascal Vimenet, deviendront verre etcellulos…Àtravers lesmotifsdumasque, delareprésentation théâtrale l’amène àdéployerunepalettedifférente :encre,peinturel’huilesurplaquede tournant s’amorcedanssonœuvre.SacollaborationaveclapeintreKaliCarlini etlafilledeseaux(1974),Potr’ L’Acteur (1975)etLe Masquedudiable(1976).Un prise devueréelle (Plageprivée , 1971), avant derevenir àl’animation enréalisant confirment lagrande maîtrisedujeunecinéaste. Laguionies’essaie un temps àla M vers lejeunepublic.Suivront ainsiLe Château dessinges (1999),L’Île deBlack la suite Jean-François Laguionievers laréalisation defilmsdavantage tournés mouvant, faisant delacouleur etdutemps samatière. Soninsuccès orientera par par unepetite équiped’artistes etpeutsevoir comme unfascinant poèmevisuel, vent inspirée dumythe d’Orphée, est produit comme « le livre desable(1984),traversée post-apocalyptique d’unemerdesableet à Jean-François Laguioniedeselancer dansl’aventure dulongmétrage. Gwen, Laurent-le-Minier, unpetitvillagedesCévennes, dontilprend ladirection, permet enfin lahaute merdelafiction.La fondation du studioLa FabriqueàSaint- François Laguioniequ’undébut,signalvers unnouveau départ :affronter Mais ce qui,pourcertains, représenterait unaboutissement n’est pourJean- Laguionie comme figure deproue d’unenouvelle génération de réalisateurs. festival d’Ottawa, La Traversée del’Atlantique àlarame consacre Jean-François court métrage àCannes,César duMeilleurFilmd’animation etGrand Prixdu le filmest l’occasion d’un véritable triomphepoursonauteur : Palme d’or du flottant avec sonbalmacabre… Conte tendre etcruel, comme lavieelle-même, çà etlà,quelquesvisionsdantesques, comme lenaufrage duTitanic etlecasino efficacité d’unhuisclosthéâtral aumilieude l’océan. Leur traversée voitaffleurer, la jalousie, l’ennui puislaconcorde jalonnentcette odyssée avec l’implacable et desdrames d’uneexistence àdeux.L’enthousiasme, ladiscorde, lasuspicion, Charybde enScylla, detempête encalmeplat, rienneleurest épargné desjoies durera toute leurvie. Dansleurfrêle barque « sur l’océan comme envoyage denoces. Ilsnesavent pasencore quece voyage mariés, Adélaïde et Jonathan Akenbury, quittent le port de New York et s’en vont passer l’hiver seule, aubord delamer… une vieilledameprénommée Louise qui,ayant laissé partirlederniertrain, doit d’algues etdecoquillages, auterme deLa Traversée del’Atlantique àlarame ; se résout peut-être que dans unéchouagefinal.Unebarque vide, couverte mouvement perpétuel,uneerrance absolue, celle dela vieelle-mêmequine et croisant aularge, ce cinéma-làvisemoinsunedestination qu’unailleurs,un d’absence et d’excuse. Comme unvaisseau esquivant l’engagement ducombat tudes quelascène de théâtre de la comédie humaine, avec unemêmeforme Laguionie traverse, tel unJohnHuston, aussi bienl’espace desgrandes soli- en hiver, de la canopée du Laguionie ? DessablesdeGwen àlastation balnéaire abandonnéeLouise de Vers quelpôlesontaimantés lesvoyages fantastiques deJean-François ne donnentlecap, maisbienlecapitaine. dards delaproduction commerciale. C’est oublierquenilevaisseau nil’équipage nelle, capable devirer brutalementdebord pouradopter, enapparence, lesstan - autres. Ons’est étonné aussi del’hétérogénéité apparente d’uneœuvre person- utiliser aussi bienledessin animéquel’animation en3Detlegraphisme des a semblé abandonner, dans ses longs métrages, le style qui l’avait consacré pour veine intimiste avec Louise enhiver (2016). Ons’est étonné àtort queLaguionie ó r (2003), Le Tableau (2011) sur un scénario d’Anik Le Ray, avant un retour à une Château des singes au dédale vénitien du — 52 er

juin 1907, date àlaquelledeuxjeunes Love andCourage un longcourt métrage », ballottés de Tableau, » PAR HASARD(CM,1969) FILMOGRAPHIE Château des tif avec lafigure dupère. Figure guerrière, absente ouinatteignable, dansLe Ici comme ailleurs,auterme delaquête, ilyatoujours unface-à-face décep- recèle lesecret desonidentité. d’une îleutopique etincertaine, cet « garçon évadé d‘unorphelinat, depuislescôtes deCornouailles jusqu’au rivage et cet « même. De François Laguioniecomme danslavie. Sanscesse changeante ettoujours la La merest àlafois immobilité etmouvement perpétuel. DanslesfilmsdeJean- En collaboration avec NEFAnimation, l’Agence ducourt métrage, l’ADRC, LaTraverse FILLE DESEAUX(CM,1974) un tour dumondeensolitaire… dans leurjardin, uneréplique dubateau dupremier navigateur àavoir accompli l’histoire dujeuneFrançois etdesesparents quiontentrepris deconstruire, nouvelle fois lamerets’apprête déjààembarquer surunprochain film :Slocum, ture : iln’yaquedesdéparts.Avec Le Voyage duprince (2019), ilarepris une Jean-François Laguionie, conteur, est desavoir qu’iln’yapasdeterme àl’aven- immobile qu’Octavio Paz disait inconnu de lui-même. La grande sagesse de SINGES « n’est autrequeleréalisateurlui-même. épouse celui du peintre, figure à la fois écrasante, terrifiante et clémente qui Le face-à-face prend untour définitifdansLe Tableau oùleportraitdupère PRINCE (CORÉAL.XAVIER PICARD,2019) –

LA TRAVERSÉE DEL’ATLANTIQUE ÀLARAME(CM,1978) Il estnécessairedenaviguer (1999) ailleurs La Demoiselleetle Violoncelliste à – LA DEMOISELLEETLEVIOLONCELLISTE (CM,1964)

L’ÎLE DEBLACK MÓR(2003) singes », ce « –

– comme dansBlackMó PLAGE PRIVÉE(CM,1971)

L’ACTEUR now here (CM, 1975) », écrivait Fernando Pessoa, cet autre voyageur — » etce « –

LE TABLEAU (2011) — 53 –

Erewhon LE MASQUEDUDIABLE(CORÉAL.KALICARLINI),CM,1976) –

HÉLÈNE OULEMALENTENDU(CM,1972) – nowhere

GWEN, LELIVREDESABLE(1984) r , quirenvoie levoyageur àlui-même. L’Île de Black Mó » emprunté àSamuelButler, qui – –

L’ARCHE DENOÉ(CM,1966)

LOUISE ENHIVER(2016) » quecherche àatteindre ce r . Elle est cet « –

LE CHÂTEAU DES –

LE VOYAGE DU – –

POTR’ ETLA UNE BOMBE ici »

HOMMAGE —— Jean-François Laguionie

mouvements infimes,qui font gagsetcréent unevieintense. » Les paysages grandioses invoquent CasparDavid Friedrich etl’animation profite de certains qu’à l’écart desmodes,unvrai poète peuttoujours faire valoir sonunivers etnouscharmer. volontiers désuète d’enlumineur. Danscette modernisation dumythe, onseplaîtàconstater « Après déranger etiln’en faut pas pluspourdéclencherunnouveau déluge… Noé coule desjourspaisiblessurlesmontsenneigés.Desexplorateurs entêtés viennentle France —animation, papierdécoupé—196611mincouleur L’ARCHE DENOÉ JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE graphisme etdescouleurs inspirées, évidemment, duDouanierRousseau. » deur barbare d’uneanimation très simplifiée, progressant par volumes etparmasses. Avec un Grimault pourrejoindre ÉmileRaynaud. Ilalegoûtdetisaned’unconcerto deLalo. Etlaron- D’une exquise délicatesse etd’unevigueurdeprimitif. Jean-François Laguionie est partide « jeune pêcheusedecrevettes… Au bord de la mer, un musicien déchaîne, sans le vouloir, une tempête qui emporte au loin une France —animation, papierdécoupé—19649mincouleur LA DEMOISELLEETLEVIOLONCELLISTE JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE La DemoiselleetleVioloncelliste La DemoiselleetleVioloncelliste, Laguionie conserve savisionprécieuse, délicate et — 55 est unfilmàpart.Modeste etsuperbementaudacieux. Jean Collet, Cahiersducinéma,août 1965 GRAND PRIXDUFESTIVAL D’ANNECY1965 COURT MÉTRAGE DE LARECHERCHEL’ORTF SOURCEAGENCE DU PRODUCTION LES FILMSPAUL GRIMAULT, SERVICE FRANÇOIS LAGUIONIE MUSIQUEÉDOUARDLALO JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE ANIMATION JEAN- SCÉNARIO JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE DESSINS COURT MÉTRAGE VOIX J.LERAT DE LARECHERCHEL’ORTF SOURCEAGENCE DU PRODUCTION LES FILMSPAUL GRIMAULT, SERVICE FRANÇOIS LAGUIONIE MUSIQUEPIERREALRAND JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE ANIMATION JEAN- SCÉNARIO JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE IMAGE Robert Benayoun, Positif, avril 1967

HOMMAGE —— Jean-François Laguionie HOMMAGE —— Jean-François Laguionie JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE bombe àretardement. » voire celui duburlesqueetmetenscène unmécanismenarratif aussi bienréglé quecelui d’une cature ensourdine maisavec incision,àlafois lesgenres duwestern etdufilmdesuspense, ranger, deprimeabord, ducôté des contes simplesetmoralistes, Unebombeparhasard cari- « Un vagabond survient,quin’a pasété informé decette menace. La villeaété abandonnéeparseshabitantsquiredoutent l’explosion d’unemachineinfernale… France —animation —19699mincouleur UNE BOMBEPAR HASARD JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE immédiatement laperspective du récit. » burlesque ducinémaetdesdialogues réduits dontleprosaïsme très frontal semblebiseauter point de vue, la parole, tout en conservant leurcharmeetpouvoir mimodramatiques antérieurs. Dece prise devuesréelles, etdes’yessayer encouleurs. Les personnagesaccèdent, dansce film, à « Un hommeserend auxbains douchesàParis etseretrouve suruneplageenpleinsoleil. France —prisesdevuesréelles1971 —14mincouleur PLAGE PRIVÉE Sous unaird’historiette satirique maisquesescouleurs vives ettendres semblentseulement Plage privée permetauréalisateur d’explorer unenouvelle dimensionducinéma,celle dela Plage privée est un curieux objet filmique oscillant entre la mutité première et

Jean-François Laguionie, Pascal Vimenet Teicher etGaël , Les Animés/Éditions del’Œ Jean-François Laguionie, Pascal Vimenet Teicher etGaël , Les Animés/Éditions del’Œ — 56 FRANCHINO, ALAINFRÉROT JEAN VIMENET,MARYSE DHORNE,MIREILLE ALEXANDROVA, NICOLECHOLLET,PASCAL SANVIC, INTERPRÉTATION FRANÇOIS GUILLIER,MARTA FILMS ARMORIALSOURCEJEAN-FRANÇOISLAGUIONIE AGENCE DUCOURT MÉTRAGE PRODUCTION LESFILMSPAUL GRIMAULT SOURCE FRANÇOIS LAGUIONIE MUSIQUEPIERREALRAND JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE ANIMATION JEAN- SCÉNARIO JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE IMAGE GOSSET SCÉNARIO JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE IMAGE RENÉ LES MONTAGE HÉLÈNEARNALPRODUCTIONLES il, 2016 il, 2016

les vieillards. » très bel acteur enlève chaquesoirsonmasque deperfection apolliniennepourjouer, visagenu, L’Acteur, ils’ouvre auxpuissances delanuitenracontant uneparabole jolimentfrappante : un « homme, quels sontsonâgeetvéritable visage ? Dans saloge, unjeunecomédien semaquilleenvieillard. Maissoussonmasquedejeune France —animation, peintureanimée—1975 —5mincouleur L’ACTEUR JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE comme questionnement del’altérité deviennent dominants. » vient detrouver uncheminnouveau, peut-être pluspsychologique, oùdédoublementetreflets Sentier –remarquable –découvre unenouvelle facette duréalisateur. Jean-François Laguionie écueils, et,porté parlavoix off du récitant, letimbre sourd etpleinde mystère deJean-Pierre « rien n’est impossible. Un pêcheur d’épaves peut-il aimer une sirène ? Laréponse est oui :quandon aime vraiment, France/Italie —animation, papierdécoupé—1974 —11mincouleur POTR’ ETLAFILLEDESEAUX JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE Chez Jean-François Laguionie, tout est habituellementdélicatesse etgrâce. Pourtant, dans L’humour, quiémailletout lerécit, parvient,parsoneffet dedistanciation, à éviter récits et Marcel Martin,Écran, octobre 1975 Jean-François Laguionie, Pascal Vimenet Teicher etGaël , Les Animés/Éditions del’Œ — 57 — SOURCE AGENCE DUCOURT MÉTRAGE ALRAND JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE MUSIQUEPIERRE SCÉNARIO JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE ANIMATION MÉTRAGE CINEMATOGRAFICA PRODUCTION LESSTUDIOSDULANGUEDOC,CORONA VIERI TOSATTI MONTAGE JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE CARLINI, JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE MUSIQUE JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE ANIMATION KALI SCÉNARIO JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE IMAGE PRODUCTION LESSTUDIOSDULANGUEDOC VOIX JEAN-PIERRESENTIER SOURCE AGENCE DUCOURT il, 2016

HOMMAGE —— Jean-François Laguionie HOMMAGE —— Jean-François Laguionie JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE la question del’identité : etsilediablen’était pascelui qu’on croit ? » film etdu conte écrit par le réalisateur, sur un mode malicieux etnarquois, qui remet au centre rieuse où Satan lui-même est dépassé par les diableries humaines de la réalité. C’est la force du « femme engageunepartiededominosavec lediable… Un soir, danslamontagne, loindesrumeursduvillage oùlecarnaval bat sonplein,unevieille France/Italie —animation, peintureanimée—1976 —12mincouleur LE MASQUE DUDIABLE JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE, KALICARLINI en jouantànous. comique involontaire despetitspersonnages,quinous font lesreconnaître, sejouantdenous les harmoniesinsolites, labeauté desambiances, quiaccueillent dans leursécrinsletragi- difficultés existentielles. Ou plutôt cesontlafinesse du dessin, ladélicatesse des coloris, face du globe. Et nous reconnaissons, sous leursmasques angoissés, nos souffrances, nos « une vie. Un hommeetunefemme partent enbateau pourunvoyage quiva durer très longtemps, toute France —animation, papierdécoupé—1978 —21mincouleur LA TRAVERSÉE DEL’ATLANTIQUE ÀLARAME Ulysse(s) destemps modernes,ces héros del’Atlantique dérivent etdivaguent àlasur- Chez Laguionie, lamanifestation diaboliqueparticipenécessairement d’unecabalemysté - » Jean-François Laguionie, Pascal Vimenet Teicher etGaël , Les Animés/Éditions del’Œ Jean-François Laguionie, Pascal Vimenet Teicher etGaël , Les Animés/ÉditionsŒil, 2016 del’ — 58 Palme d’orducourtmétrage dufestivaldeCannes1978 VOIX CHARLOTTE MAURY, JEAN-PIERRESENTIER AGENCE DUCOURT MÉTRAGE FILMS, INSTITUTNATIONAL DEL’AUDIOVISUEL SOURCE MONTAGE CLAUDEREZNIKPRODUCTIONMÉDIANE JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE MUSIQUEPIERREALRAND GASPARI SCÉNARIO JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE, JEAN-PAUL MÉTRAGE VOIX MAC-KAC CINEMATOGRAFICA LIBERATI JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE CRÉATION GRAPHIQUEKALICARLINIANIMATION SCÉNARIO KALICARLINI,JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE IMAGE JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE PRODUCTION MÉDIANEFILMS,CORONA SOURCE AGENCE DUCOURT MUSIQUE STEFANO ANIMATION il, 2016

would gladlyrelinquish more than onespace opera.” kind of demagogyorvapidity that animated films often fall prey to: for a few shots of Gwen we , references – a whole art of evocation that makes it an ambitious, personal film, devoid of the our eyes – adesert,withitslegendsand myths, at once invented from scratch yet fullof Jean-François Laguionie’s talentat bringingto life apowerfully imaginative world before “We must pay homage to theextreme plastic beauty of Gwen, the excellent animation work, into thiscreature’s dwelling place… Gwen, agirlofthirteen, meetsRoselyne, anoldladywhowillleadheronadangerous journey for theirreturn. Eachnight,thenomadshideat thebottom ofapitto escapeit.This iswhere nothing butsand.Andsomewhere withinthissand,something terrible ispatiently awaiting According to an ancient legend, the gods departed from our world, leaving behind them l’animation, un film indispensable, fruit et d’une recherche personnelle et d’un travail collectif. plans deGwen, ondonnerait volontiers plusd’unspace-opéra. Gwen reste, dansle domainede démagogie oudecette mièvrerie quiguettent souvent lesfilmsd’animation : pourquelques rences –tout unartdel’évocation qui en fait unfilmambitieux,personneletdénuéde cette désert, avec seslégendesetmythes, àlafois inventés detoutes pièces etteintés deréfé- Jean-François Laguionie àfaire exister sousnosyeux ununivers àl’imaginaire très fort –un « De Gwen, il faut saluer l’extrême beauté plastique, l’excellent travail d’animation, le talent de périlleux voyage jusqu’au pays decette chose… une jeunefilledetreize ans, rencontre Roselyne, unevieilledamequi va l’entraîner dansun Chaque nuit,lesnomadessecachentaufond d’unpuitspourluiéchapper. C’est làqueGwen, du sable. Et quelque part dans ce sable, une chose terrible attend patiemment leur retour. Selon uneanciennelégende, lesdieuxontquitté notre mondeennelaissant derrière euxque VOIX MICHELROBIN,LORELLA DICICCO,ARMANDBABEL,RAYMOND JOURDAN,SAÏDAMADIS,BERTRAND BEAUTHAC PRODUCTION LESFILMSDELADEMOISELLE,A2SOURCETRAVERSE NICOLE DUFOURANIMATION CLAUDELUYET,HENRIHEIDSIECKMUSIQUEPIERREALRANDMONTAGE HÉLÈNEARNAL SCÉNARIO JEAN-PAUL GASPARI, JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE DÉCORSBERNARDPALACIOS RÉALISATION DESPERSONNAGES France —animation —19841h07 —couleur GWEN, LELIVREDESABLE JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE — 59 Alain Philippon,Cahiersducinéma,mars 1985 »

HOMMAGE —— Jean-François Laguionie HOMMAGE —— Jean-François Laguionie SCÉNARIO JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE, NORMANHUDIS,D’APRÈS Grande-Bretagne/Allemagne/France —animation —19991h15couleur LE CHÂTEAU DESSINGES JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE Sorceress. Itdeserves it.” sing. We hopethat AMonkey’s Tale a suspendedvillage, undergrowth shotthrough withlight,inwhichallof theshades of emerald fury. He offers us the pleasure of a simple but never simplistic story, in superb bronzed settings: that speakto theheart.Asagooddiscipleof Paul Grimault,heignores thebravado, noise, and full of tenderness, that thisinitiation taleprovides. Jean-François Laguionie makes sensitive films “We have good reasons to ignore superstitions andsetoutto meet others:itisadiscreet lesson, out abittoo far andmakes avertiginous fall towards “theworld below”… tances must heventure “below”, where anothertribereigns. Oneday, outofcuriosity, he leans Kom, theintrepid andmischievous littlemonkey, lives inthetrees withhiskin.Undernocircums- émeraude. On souhaite au décors mordorés : villagesuspendu,sous-boispercés delumière oùchantent tous lesdégradés fureur. Ilnousoffre leplaisird’unehistoire simplemaisjamais simpliste, dansdesuperbes délicat quiparle aucœur. EnbondiscipledePaul Grimault, ilignore l’esbroufe, lebruitetla crète dece récit d’initiation pleindetendresse. MaisJean-François Laguionie fait uncinéma « Onaraison d’ignorer lessuperstitions etd’aller àlarencontre desautres : c’est laleçon dis- « d’en bas »… sité, ilsepencheunpeutrop etlevoilà entraîné dansunechute vertigineuse vers lemonde prétexte, ilnedoits’aventurer « Kom, petitsingeintrépide etmalicieux,vitperché danslesarbres avec sonpeuple. Sousaucun YVES BARSACQ VOIX TARA RÖMER,NADIAFARÈS, PIERREARDITI,MICHAËLLONSDALE, JEANPIAT, PATRICK PRÉJEAN,JANINESOUCHON, KECSKEMET FILMS,VENTUREWORL FILMSSOURCEMEDIATOON DISTRIBUTION SOÏZIC VEILLON PRODUCTIONLESFILMSDUTRIANGLE,LAFABRIQUE, STEVEWALSH PRODUCTION,COLOGNE CARTOON, GINGER GIBBONS,LAJOSNAGY MUSIQUEALEXANDREDESPLAT MONTAGE LUDOVICCASSOU,YVESFRANÇON,ANKESCHMIDT, ARNAU cière. Illemérite. » RÉALISATION DES PERSONNAGES HUBERT CHEVILLARD,JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE, PÉNÉLOPE PAICHELER ANIMATION Bernard Génin,Télérama, 2 juin1999 Château des singes le même bouche-à-oreille que en bas will enjoy thesameword-of-mouth asKirikou andthe » oùrègne uneautre tribu.Unjour, poussé parlacurio- LE BARON PERCHÉ BARON LE — 60 D’ITALO CALVINO DÉCORS CHRISTIAN Kirikou et la sor-

bold title, L’Ile deBlackMór hull, themarinevocabulary… Andabove all,themany riddlesslippedinhere andthere. With its work andseavoyages. Nothingwas leftto chance: therolling of theship, thecreaking of the American studios. Some1 300setswere nevertheless created, theresult of longdocumentary are thick. The colours fullof shadows. Athousandleaguesfrom thevisualexaggeration of the “A doseof initiatory realism, insomesense, inagraphic world of striking sobriety. The lines scavengers, theKidsetsoutto findhis Treasure Island,ontheothersideof Atlantic Ocean… to Black Mór, a famous pirate whohe strives to emulate. Accompanied by two shipwreck- His onlyworldly possession isthemapofanislandwhere atreasure ishidden.Itbelonged In 1803, onthe Cornwall coast, aboy offifteen, theKid,manages to run away from hisorphanage. Contrebandiers deMoonfleet. » sées çàetlà.Avec son titre quiclaque, L’Ile deBlackMórvogue entre Dickens, Conrad etLes grincement delacoque, vocabulaire delamarine… Etsurtout paslesmultiplesénigmes glis- long travail documentaire etdevirées enmer. Rienn’a été laissé auhasard : roulis dubateau, visuelle desstudios américains.Quelque1 300décors onttout demêmeété conçus, fruitsd’un la sobriété. Le trait est épais.Les couleurs pleinesd’ombre. Àmillelieuesdelasurenchère « Atlantique… deux pilleursd’épaves, leKidpartàlarecherche desonîleauTrésor, àl’autre boutdel’océan appartenait àBlackMór, uncélèbre pirate auquelilaimerait tantressembler. Encompagnie de son orphelinat. Ilpossède pourseulerichesse lacarte d’uneîleoùsecacheuntrésor. Elle En 1803, surlescôtes desCornouailles, ungamindequinze ans,leKid,réussit às’enfuir de ROBIN, FRÉDÉRICCERDAL VOIX TARIC MEHANI,AGATHE SCHUMACHER, JEAN-PAUL ROUSSILLON, JEAN-FRANÇOISDEREC,YANECKO ROMBA,MICHEL PRODUCTION DARGAUD-MARINA,LESFILMSDUTRIANGLE,LAFABRIQUE SOURCEGEBEKAFILMS PERSONNAGES JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE, BRUNOLEFLOC’H MUSIQUECRISTOPHEHÉRALMONTAGE PASCAL PACHARD SCÉNARIO JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE, ANIKLERAY DÉCORSRICHARDMITHOUARD,JEANPALENSTIJN RÉALISATION DES France —animation —20031h25couleur L’ÎLE DEBLACK MÓR JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE Une dosederéalisme initiatique, enquelquesorte, dansununivers graphique marqué par sways between Dickens, Conrad andMoonfleet.” Christophe Bazire, LaTribune, 11 février 2004 — 61 —

HOMMAGE —— Jean-François Laguionie HOMMAGE —— Jean-François Laguionie du ton etdel’esprit desonpremier maître etproducteur, Paul Grimault. » vienne jamaisparasiter leplaisirduspectateur. Laguionie nes’est jamaisapproché d’aussi près – del’esthétique crayonnée àl’imagedesynthèse 2D, enpassant parlaprisedevuesréelles – l’emboîtement sansquelavirtuosehybridation dediverses techniques, icicomplémentaires La réussite visuelleest indiscutable :lecinéaste parvientàanimerlapeinture etàjouerde « partent àsarecherche. le peintre peut ramener l’harmonie en finissant le tableau, Ramo, Lola, Plume et Magenta que desesquisses. S’estimant supérieurs,lesToupins prennent lepouvoir. Persuadés queseul entièrement peints,lesPafinis auxquels ilmanquequelques couleurs etles Reufs quinesont Un peintre aabandonnéuntableauinachevé. Dansce tableauvivent lesToupins quisont ROSENZWEIG, CHLOÉ BERTHIER, JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE VOIX JESSICAMONCEAU,ADRIENLARMANDE,THIERRY JAHN,JULIENBOUANICH,CÉLINERONTE,THOMASSAGOLS, MAGALI PRODUCTION BLUESPIRITANIMATION, BE-FILMSSOURCEGEBEKAFILMS RÉMI CHAYÉ, JULIENBISAROANIMATION LIONELCHAUVINMUSIQUEPASCAL LEPENNECMONTAGE EMMANUELDEMIRANDA SCÉNARIO ANIKLERAY DÉCORSJEANPALENSTIJN Belgique/France —animation —20111h16couleur LE TABLEAU JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE and producer, Paul Grimault.” viewer’s pleasure. Laguionie hasnever come socloseto thetone andspiritof hisfirst mentor from the pencilledaesthetic, to the 2Dcomputer graphics, to real footage) ever disruptingthe sequencing withoutthevirtuoso hybridisation of various techniques (complementary here – success isunquestionable: thefilmmaker succeeds inanimating thepaintingandplaying on “Firstly, harmony by finishingthepainting,Ramo, Lola, Plume, andMagentasetout to findhim. themselves superior, theToupins take power. Convinced that onlythepainter canrestore painted, Pafinis whoare missing a few colours, and Reufs whoare mere sketches. Considering A painter abandonedanincomplete painting.Inthispaintinglive Toupins, whoare entirely Le Tableau est d’abord l’undesprojets lesplusambitieuxdel’animation contemporaine. Le Tableau isoneof themost ambitiousprojects incontemporary animation. Itsvisual CRÉATION GRAPHIQUEJEAN-FRANÇOISLAGUIONIE, JEANPALENSTIJIN, — 62 — Thierry Méranger, Cahiersducinéma,janvier 2012 tender, andplayful, withoutoverdoing it.Don’t walk past itwithoutseeing it.” move us, beyond the bounds of history. It’s magnificent. The key lies in the staging: it is subtle, Time passes and the fabulous settings of Jean-François Laguionie continue to captivate and dunes, itscolour schemesubtlyarticulated to create aworld that isbothrealistic andenchanted. the secret equallyaswell asMiyazaki), itsscience of theshadows, thetrembling of grasses inthe discreet virtuosity(withitsartof humanmovement, for whichJean-François Laguionie holds “From thefirst images,Louise enhiver stuns through thebeautyof itsgraphics, itsfinesse, its worsens, astheseasonofhightidesbegins… her. She finds herself all alone in a small seaside resort town withdeserted streets. The weather On thelast day ofsummer, Louise realises that thelast train oftheholidays hasleftwithout malicieux, sanstape-à-l’œil. Nepassez pasdevant sanslavoir. » au-delà del’histoire. C’est somptueux. Tout est danslamiseenscène, c’est discret, tendre et temps passe etlesdécors fabuleux deJean-François Laguionie noussaisissent etnousparlent la dune, sescoloris subtilement articuléspourcréer ununivers àlafois réaliste etonirique. Le tout autantlesecret queMiyazaki), sascience desombres, dufrémissement desherbessur sa virtuosité discrète (cet artdumouvement humaindontJean-François Laguionie possède « dégrade, c’est lasaisondesgrandes marées quicommence… Elle seretrouve toute seule dans une petite station balnéaire auxruesdésertes. Le temps se Le dernierjourdel’été, Louise s’aperçoit queledernier train desvacances est partisanselle. VOIX DOMINIQUEFROT,DIANEDASSIGNY, ANTHONYHICKLING,JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE MUSIQUE PASCAL LEPENNEC,PIERREKELLNERMONTAGE KARABLAKEPRODUCTIONJPLFILMS,UNITÉCENTRALESOURCEGEBEKAFILMS SCÉNARIO JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE DÉCORSJEAN-FRANÇOISLAGUIONIE CRÉATION GRAPHIQUEJEAN-FRANÇOISLAGUIONIE France/Canada —animation —20161h15couleur LOUISE ENHIVER JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE Dès lespremières images,Louise enhiver happeparlabeauté desongraphisme, safinesse, — 63 Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles, 23 novembre 2016

HOMMAGE —— Jean-François Laguionie HOMMAGE —— Jean-François Laguionie « cheurs rêve deconvaincre l’Académie delavéracité deleurthèseauparavant rejetée… et fascination, cette société pourtantfigéeetsclérosée. Pendant ce temps, le couple decher- l’existence d’autres peuples…Le prince, guidéparsonamiTom, découvre avec enthousiasme et recueilli parsesparents, deuxchercheurs contraints àl’exil parce qu’ilsontosécroire à Un vieuxprince échouesurunrivage inconnu. Blessé etperdu, ilest retrouvé parlejeuneTom VOIX ENRICODIGIOVANNI, THOMASSAGOLS, GABRIELLEDOZE,MARIE-MADELEINEBURGUET-LECÉLIAROSICH HERAL SCÉNARIO ANIKLERAY, JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE CRÉATION JEAN-FRANÇOISLAGUIONIE GRAPHIQUE MUSIQUE CHRISTOPHE JEAN-FRANÇOIS LAGUIONIE, XAVIER PICARD similarities withourlife today.” afraid of emptyspace. Ihopethepublicwillshare ourVoyage andhave fun,but also notice the animation iscutbackto thebare essentials, just like theactors in“real-life films”whoare not feelings; someof them were inspired by Daumier. The settingisintentionally plain,andthe the additionof colour. The subtle atmosphere isfar from realistic andexpresses thecharacters’ megalopolis whosestyle we designed withGustave Doré inmind,butalsoFritz Lang, through “The forest doesbattle against thecityof monkeys –akindof gigantic,late nineteenth-century researchers dream ofconvincing theAcademy that theirpreviously rejected thesisistrue... to discover thisnew society, nomatter how rigidandinflexible itmay be. Meanwhile, thetwo the existence ofotherpeoples.The Prince, guidedby hisfriendTom, isexcited andfascinated and taken inby hisparents, two researchers forced into exile becausethey dared to believe in An oldPrince washes uponunknown shores. Injured andlost, heisfound by ayoungster, Tom, France/Luxembourg —animation —20191h15couleur LE VOYAGE DUPRINCE double : ellesuscite lerire etdonneuneleçon deprudence !” » le reflet denotre vied’aujourd’hui. Phèdre ledisaiten ces termes : “Le mérite dela fable est du vide. Jesouhaite quelepublicpartagenotre Voyage ens’amusant mais aussi enobservant l’animation réduite àl’essentiel, comme avec desacteurs de“filmsenvrai” quin’ont paspeur personnages ; certains sontinspirés deDaumier. La miseenscène est volontairement sobre, la couleur. Les ambiances encamaïeux,loindetout réalisme, expriment lessentimentsdes que nousavons stylisée enpensantàGustave Doré maisaussi àFritz Lang enrajoutant de La forêt lutte contre lacité dessinges,sorte degigantesque mégalopoledelafindu PRODUCTION BLUESPIRITPRODUCTIONS&MÉLUSINEPRODUCTIONS,STUDIOSOURCEGEBEKAFILMS — 64 Xavier Picard xix e

siècle Crépeau va raconter auxRochelais ainsiqu’à tous lesfestivaliers. cette histoire, vécue avant l’ère informatique, quel’exposition delamédiathèque Michel- d’animation : mettre enchantier uneaventure horsdu commun, celle delaréalisation d’unlong métrage renaître. Elleva accueillir uneéquipededouxrêveurs quivont, ensemble, entre 1979 et1984, Un peuplusbas,aubord delarivière, unegrande bâtisse àl’abandon ne demande qu’à succès, vitsavie… 3 ans.Lamaisonest retapée, La Traversée del’Atlantique àlarame, quiaobtenu unbeau En 1978, Jean-François Laguionieetsapetite famille sontinstallés danslesCévennes depuis EXPOSITION l’écran, lefilm rend hommageàune certaine conception ducinéma. éveillé de filmsengestation. Au centre de cet espace, ponctuéparlerythmedesmarées, ce « atelier seconjuguent lepassé desfilmsaccomplis, leprésent duchantieren cours etlefutur de BlackMóretLe Tableau, nousouvre sessouvenirs tendres etoniriques.Danslamaison- C’est dansuneatmosphère marinefeutrée que Jean-François Laguionie, réalisateur deL’Île PENNEC SCÉNARIO JEAN-PAUL MATHELIER, PASCAL VIMENETIMAGE FABRICE RICHARD,MARCHENNEBERT MUSIQUEPASCAL LE France —documentaire201549mincouleur LE RÊVEURÉVEILLÉ JEAN-PAUL MATHELIER MONTAGE JULIENCADHILAC PRODUCTIONJPLFILMS,TÉBÉO,TÉBÉSUD,TVRSOURCE JPLFILMS »

dévoile son imaginaire. Portrait d’un homme qui a su porter ses rêves d’enfant à Gwen, lelivre desable.Ce sera LaFabrique, àSaint-Laurent-le-Minier etc’est L’AVENTURE DE — 65 GWEN, LE LIVRE DE SABLE DE LIVRE LE GWEN, rêveur

HOMMAGE —— Jean-François Laguionie HOMMAGE —— Elia Suleiman L explicitement politique. OrpourSuleiman,lecinéma,comme lavie, est politique et sacause, qu’ilnouséclaire surcette partie dumonde, quesoncinémasoit des convictions tranchées. Il est doncattendu deluiqu’ildéfende sonpeuple vient d’ailleurs. D’unailleursassocié àlaguerre, auconflit, aux réalités figéesdans sens dugagàl’inadaptation aumondequilesentoure. Maisce douxrêveur-là son premier film. Laparenté est évidente, du chapeauauvisageimpassible, du de Buster Keaton etdeJacques Tati, dontilignorait l’existence avant detourner d’observateur silencieuxdesituations burlesquesest invariablement rapprochée La tout premier tourné àNew York en1992 jusqu’au dernier àce jourtourné à Au cœur desfilmsd’EliaSuleiman,y compris deses courts métrages, du l’image etlesonfaire sensetpoésie, oùlerire fuse. la chorégraphie, oùde rares dialogues nefont qu’insufflerdurythme, laissant souvent tournés enplansséquences, oùlesmouvements descorps relèvent de Le style Suleimanest là.Unesuccession detableauxlaviequotidienne, sur lecanapéavant deselancer dansunmonologuedésopilantface caméra. plongés dans le salon de la famille Suleiman où débarque la tante, qui se pose bébé. Cut.Un carton : Nazareth, journalintime . Nousvoilà prévenus, avant d’être le sondesarespiration, celle delasieste tranquille d’unvieillard, égaleàcelle d’un caméra, mettra untemps àdistinguer lescontours desoncorps etàreconnaître découvrant le clair-obscur de sa peau ridée au gré de l’infime mouvement dela de son père endormi. Le vieilhomme est filmé desi près quele spectateur, du cinéma,Chronique d’unedisparition(1996)s’ouvre surunbouleversant plan au centre deses films.Ainsisonpremier longmétrage quil’a révélé aumonde résident dans le fait que sa personne –sa terre natale, sa famille, son corps – est Son paradoxe, sa finesse, qui échappent pardéfinition à l’approche médiatique, désir desmédiasd’enfermer, d’identifier, decataloguer. métrages, inventé ununivers, unlangage, unpropos, qui contrarie l’irrépressible voie ens’abreuvant detextes littéraires etphilosophiques,ila,enquatre longs ce quel’on veut entendre. Venu aucinémaaprès avoir longuementcherché sa Manque dechance, ce cinéaste-là rechigne àêtre làoùilest attendu etàdire Par MassoumehLahidji ELIA SULEIMAN,CINÉASTEUNIVERSEL COMMENT PEUT-ONÊTREPALESTINIEN ELIA SULEIMAN HOMMAGE Havane en2012, setrouve sonpropre personnage. Sasilhouette nonchalante attendrait tout autantd’unréalisateur islandaisqu’ilparledel’Islande. de parler decinéma,une journaliste sûre desonfait rétorquait que l’on s’exaspérant de devoir encore et encore parler de la Palestine, au lieu ors deladernière éditiondufestival deCannes,àEliaSuleiman — 66 ?

— 67 — ELIA SULEIMAN

HOMMAGE —— Elia Suleiman HOMMAGE —— Elia Suleiman film précédent, maisunimmigré vivant dela vente de roses àlasauvette dans de l’ordre neviseplusunefemme etsapoussette comme àNazareth dans son tous souffrant du sentiment d’étrangéité etd’impuissance. Le balletdes forces dialisées, noussommestous colonisés, tous soumisàunordre établirépressif, ce film, Suleiman nous incite à nous rendre à l’évidence : dans nos vies mon- que l’opprimé ce qu’ilyaàdire de sacondition, àluidicter sonrécit. Orpar « Le producteur sollicité parlepersonnage rejette sonprojet defilmcarillejuge pas surlemonde, maissursoncinéma. travers d’Occidentaux. C’est plutôt qu’ilnousforce àdéplacer notre regard, non Montesquieu dontlafraîcheur duregard nousferait prendre conscience denos embrasse le monde dansce nouveau film, ce n’est pasàlamanière d’unRicade géographique etimaginaire auquelonn’a eudecesse deleramener. SiSuleiman une œuvre decinémaque l’on nepeutdésormaisplusconfiner au territoire existence denomade, sonregard d’exilé, luiconfèrent laforce decomposer nombreuses années,New York oùilapassé sesannéesdeformation. Son nous présenter lereste dumonde, desonmonde. Paris oùilvitdepuisde En toute légèreté, Suleimans’envole etentreprend dansce nouveau filmde de tout, nesereconnaissant dansrien. à unepatrie ouàsarecherche, ilest comme unobservateur conteur, s’amusant personnage d’E.S. semble avoir changé. Sansdoute délesté de son attachement de larésistance palestinienne, a,elle, lesyeux bandés.Néanmoins,laposture du femme, dontlachevelure évoque immanquablementcelle d’Ahed Tamimi, égérie leur voiture àsechoisirdeslunettes quileursiéent,tandisqu’à l’arrière, unejeune voir ce quisepasse sousleursyeux. Etces deuxautres, tout aussi occupés dans deux policiersqui arrachent des jumelles à un marchand ambulant pour nepas ses précédents films,maisdel’occupation militaire, plusdetrace. Ilya certes ces pendules àl’heure d’entrée dejeu.Les voisins sontaussi envahissants quedans Dans l’appartement familial déserté, le temps s’est arrêté, à E.S. de remettre les paradis. La vieamènera EliaSuleimandixansplustard, en2019, ànousécrire du frénétique après sonpère, delaisser partirsamère, ce qui luirestait depatrie, ausond’un garde-malade. C’est àl’hôpitalqueseclôtce film,oùlepersonnageaccepte, seule, seconsole hors-champd’uncornet deglace nocturne, encachette desa familial, où dans un longplan fixe magnifique, sa mère diabétique, désormais l’époque contemporaine nousreconduit danslapénombre del’appartement ses plansfixes oùlamalice secachedanslesdétails. Le chapitre consacré à sans rienperdre desonton burlesque, desestableauxoùrègne l’absurde, de retraçant l’histoire desafamille de1948ànosjours,Suleimanoselefilmd’époque, (2009), C’est encore lepère quisera lehéros deschapitres épiquesduTemps qu’ilreste dédié àsamémoire. un hôpital,écoutant lesyeux fermés unechansonarabe d’autrefois. Le filmest douleur delapatrie occupée est aussi celle dupère malade, alité cette fois dans baudruche, tandisquesadulcinées’envolera danslesairsenmadoneninja.La des frontières arbitraires etdessoldats obtus,qu’ildéfiera parlagrâce d’une de témoin, deviendra unacteur, moteur danslerécit, d’unamourtraversé par Intervention divine(2002). Sonpersonnage, nesecontentant plusdesonrôle Le conflit latent éclatera de façon spectaculaire danssonlongmétrage suivant, laissera laplace àunedédicace : « Àmonpère etàmamère, dernière patrie. » se referme surl’intime, surcette résistance àl’occupant, paisible, silencieuse, qui le filma tenu unjournalpolitiqueàJérusalem,l’ironie mordante, maislaboucle épouse, devant la télévision entonnant l’hymne israélien. Entre ces deux sommeils, de sasieste, seretrouvera, dansleplanfinal,denouveau assoupi auprès deson par essence etdanslanuance. DansChronique d’unedisparition,sonpère, réveillé pas assez palestinien dont lesous-titre est : chronique d’unabsent-présent. Dansce récit It Must BeHeaven s’ouvre etseclôtunenouvelle fois àNazareth. Staying Alive . ». Arrogance postcoloniale quiconsiste àsavoir mieux — 68 cinéaste qu’ilest, qu’ilneverra plus. et ses parents, les personnes qui par leur confiance ont fait de lui l’homme et le film àla Palestine, lepays qu’ilne verra pas,etàJohnBerger, Humbert Balsan exulte, dansuneforme derésistance nouvelle, festive etsolidaire. Etildédieson vers des oliviers, réminiscence d’une Palestine perdue, persiste, que la jeunesse a volé a grandi et donné des fruits, que le mirage de cette femme aperçue au tra- son vivant. Ilyretourne tout demême, oùildécouvre quelecitronnier qu’on lui s’en remet àuncartomancien quiluiaffirmeque ce pays existera, maispas de ter lesensqu’ilperçoit, c’est cela résister àl’occupation. QuantàlaPalestine, il n’exprimer sonpropos qu’en creux etparl’ironie etlaisser lespectateur s’inven- composition parfaite, delongsplansfixes, mêmelorsqu’ils’agit d’effet spéciaux, anglais, opter pour une mise en scène d’une épure extrême, faite de cadres à la Être muet dans un cinéma qui nous saoûle de messages et où Moctezuma parle de lui résister. Pour lui, cette résistance s’opère à travers son geste de cinéaste. de douceur. Ilnousinvite àrire avec luidelafolie denotre mondeetàtenter poésie etl’humour, comme suspensiondutemps, comme partaged’espaces la répression del’ordre économique, politiqueetculturel mondial,ilopposela Nous l’avions presque oublié, tantsoncinémaavait fait desonexil lenôtre. À son silence etàdire qu’ilvientdeNazareth, qu’ilest palestinien. point d’obliger lepersonnage, pourlapremière fois enquatre films,à rompre ritaire, ladifficulté de voir l’autre autrement que commeunparfait étranger, au au peuplemourant defaim. New York n’est guère mieuxavec l’obsession sécu- comme Marie-Antoinette proposait delabriochecomme alternative aupain, la survie, où l’on propose aux SDF de choisir entre tiramisu et panacotta, tout chacun-pour-soi, oùs’asseoir dansunjardin publics’apparente àunelutte pour les ruesdeParis. Plusbellevilledumondeàlabeauté désincarnée, oùrègne le – FILMOGRAPHIE – TEMPS QU’ILRESTE 2000) CHRONIQUED’UNEDISPARITION ITMUSTBEHEAVEN (2019) - INTERVENTIONDIVINE INTRODUCTION ÀLAFIND’UNARGUMENT(MM,1991) – THE TIME THAT REMAINS THAT TIME THE YADON ILAHEYYA YADON SEGELL IKHTIFÀ IKHTIFÀ SEGELL

(2009)

(2002) (1996) — 69 — — – 7JOURSÀLA – – LERÊVEARABE(CM,1998) CHACUN SONCINÉMA HAVANE HOMMAGE PAR ASSASSINAT (CM,1992) DIARY OF A BEGINNER A OF DIARY Elia Suleimandans AWKWARD – CYBERPALESTINE (CM,

(CM, 2007) – It Must Be Heaven Be Must It

(CM, 2012) LE LE

HOMMAGE —— Elia Suleiman HOMMAGE —— Elia Suleiman TITRE ORIGINALSEGELLIKHTIFÀ SCÉNARIOELIASULEIMAN Palestine —fiction19961h24couleurvostf CHRONIQUE D’UNEDISPARITION ELIA SULEIMAN love anddespair.” mother andfather, my homeland,’ wrote thefilmmaker at theend of hisfilm,adedication of of adrowsy mother;taken inits entirety, itisaperfect depictionof disillusionment. ‘To my position; andgentle, withthetenderness that recognises theuniversal love intheheavy body in theaggressiveness of theheavily armedIsraeli occupier thetruly ludicrous nature of his Disappearance, taken onitsown, isfunny, withtheelegantandfrosty humourthat identifies but cannolongerfindthedream he leftbehind.Althougheachsequence of Chronicle ofa onment felt by Palestinians, through the intense gaze of a man who has returned to his country “The primaryandimmensevalue of thisfilmis that itdepictsthedailysensation of impris- film isnotjust aboutonemanbutportrays the story ofanentire peopleseekingtheirplace. is structured in two parts:“Nazareth, apersonaldiary”,and“Jerusalem, apoliticaldiary”.This Elia Suleiman returns to his homeland to make a film about Arab identity in Israel. His account à lafindesonfilm,dédicace d’amour etdedésespérance. » totalité, parfaitement désenchanté. “À monpère, àmamère, maseule patrie”, écritlecinéaste tout l’amour dumondesurlecorps lourd d’unemère ensommeillée, ilest, àprendre danssa cupant israélien surarmé le grotesque de la posture, s’il est tendre, de cette tendresse qui lira part est drôle, decet humourélégantetglacé quisaura voir d’abord, dansl’agressivité del’oc- des Palestiniens. C’est que, siChronique d’unedisparitionenchacunedesesséquences priseà celui qui,revenant aupays, neretrouve pluslerêve qu’ilyalaissé, lequotidien d’enfermement « qui cherche saplace. journal politique dans ce pays. Ilorganise sonrécit endeuxparties :« Elia Suleimanrevient sursaterre natale d’Israël pourytourner unfilmsurl’identité arabe INTERPRÉTATION ELIASULEIMAN,ULATABARI, NAZIRASULEIMAN,FUADJAMALDAHER ANNA RUIZPRODUCTIONDHAT PRODUCTIONSSOURCEPYRAMIDEFILMS Le mérite premier ettrès grandc’est dece film, dedonnerà voir, avec l’acuité du regard de ». Plusquel’histoire d’unseulhomme, lefilm raconte celle de tout unpeuple IMAGE MARC-ANDRÉBATIGNE — 70 Nazareth, journalintime Émile Breton, L’Humanité, 8 avril 1996 MUSIQUE ABEDAZRIÉMONTAGE » et« Jérusalem,

SOUS-TITRE Allemagne/France/Maroc/Palestine —fiction20021h32couleurvostf INTERVENTION DIVINE ELIA SULEIMAN geste, ilengendrePurbonheur. unfilm. » comme undieu :parl’étincelle, ilcrée unmonde ;parsaclasse, ilfait naître l’émotion ; parle la première fois, auboutd’unedemi-heure defilm,EliaSuleimansèmelesnoyaux d’abricots déclinaison del’ego Suleiman.Iln’est pasdivin,maispresque. Lorsqu’il traverse l’écran pour comme agencé dans chaque plan, lui-mêmeemboîté dans un lego-film, qui n’est qu’une « donc lieudansunparkingdésert,près dece checkpoint… le droit dedépasser lecheckpointsituéentre lesdeuxvilles.Les rendez-vous ducouple ont entre sonamouretlanécessité des’occuper desonpère, très fragile. Lajeunefemme n’a pas Un Palestinien vivant àJérusalem est amoureux d’unePalestinienne deRamallah.Ilest partagé INTERPRÉTATION ELIASULEIMAN,MANALKHADER,NAYEF FAHOUM DAHER LICHTBLICK FILMSOURCEPYRAMIDEFILMS MARC-ANDRÉ BATIGNE film. Anabsolute joy.” creates aworld; through hisclass, heinspires emotion;andwiththat gesture, heproduces a half an hour into the film, Elia Suleiman tosses away an apricot pit like a god: from a spark he of Suleiman’s ego. Heisnotdivine, butalmost. When heappearsonscreen for thefirst time, ically laidoutineachshot,interlocking into akindof lego-film, whichisitselfjust one version “The most successful thingaboutDivineIntervention isthepresentation of detail,asifspecif- only meetinadeserted carpark,nearthecheckpoint... woman isnotallowed to gothrough thecheckpointbetween thetwo cities,sothecouple can However, heistorn between hislove andtheneedto lookafter his frail father. The young A Palestinian manlivinginJerusalemislove withaPalestinian woman from Ramallah. Ce qu’il yadeplus réussi dans Intervention divine CHRONIQUE D’AMOURETDEDOULEURTITREORIGINALYADON ILAHEYYA SCÉNARIOELIASULEIMAN MONTAGE VÉRONIQUELANGEPRODUCTIONOGNONPICTURES,ARTE FRANCECINÉMA,GIMAGES, — 71 Antoine deBaecque, Libération, 2 octobre 2002 est la miseenplace de chaquedétail, IMAGE

HOMMAGE —— Elia Suleiman HOMMAGE —— Elia Suleiman TITRE INTERNATIONAL France/Palestine —fiction20091h45couleurvostf LE TEMPS QU’ILRESTE ELIA SULEIMAN develops aform of mentalinsurrection, which canbeunderstood asill-tempered humour.” the places of hischildhood(that iswhenhenot inParis orLebanon). The Time That Remains The Time That Remains, hasbeenhisnomadicelectrocardiogram since hebeganreturning to up arole for himselfasadepressed clown. This confusion, present from thevery beginningof that exile entails.After hissecond shortfilm,Homageby Assassination , in1991,hedreamed backdrop of infinite sadness. At age21, EliaSuleiman moved to New York, with all the alienation The results canbeseen:thedirector hascreated afunny andmischievous filmsetagainst the “The film evokes the Palestinian tragedy through apersonalaccount of theSuleimanclan. Arabs”, livingasaminorityintheirown country. daily life ofPalestinians whohave remained ontheirnative soiland whoare known as“Israeli own memories,evoking the definingmoments inthelife of his family. The filmportrays the Elia Suleimandrew hisinspiration from hisfather’s notebooks, letters, hismother’s andhis façon d’avoir del’humouravec mauvaise humeur. » ou auLiban.Le Temps qu’ilreste cultive uneforme d’insurrection parl’esprit, entendez cette nomade depuis qu’il ne cesse de revenir sur les lieux de son enfance, lorsqu’il n’est pas à Paris 1991. Ce désarroi, inscritdèsleprologue duTemps qu’ilreste, est sonélectrocardiogramme de sonnage declown dépressif depuissondeuxièmecourt métrage, Hommageparassassinat, en est partis’installer, àl’âge de21ans,àNew York, danslemalaisedel’exil. Ils’est inventé unper- formance est là : signerunfilm drôle et facétieux sur un fond de tristesse infinie. Elia Suleiman « étiquetés « arabes-israéliens », vivant comme uneminorité dansleurpropre pays. portrait delaviequotidienneces Palestiniens quisontrestés surleurterre natale etontété souvenirs pourévoquer lesépisodesmarquants delaviesafamille. Le filmdresse ainsile Elia Suleimans’inspire descarnetsdesonpère, deslettres desamère etdesespropres AYMAN ESPANIOLI INTERPRÉTATION ELIASULEIMAN,SALEHBAKRI,SAMAROUDHATANUS, SHAFIKABAJJALI,TAREK QUBTI,ZUHAIRABUHANNA, VÉRONIQUE LANGEPRODUCTIONTHEFILM,NAZIRAFILMSSOURCELEPACTE Le film évoque latragédie palestinienne àtravers lachronique intimeduclanSuleiman. La per- THE TIMETHAT REMAINSSCÉNARIOELIASULEIMAN — 72 Jean-Luc Douin,Le Monde,11 août2009 IMAGE MARC-ANDRÉBATIGNE MONTAGE

a bitPalestinian withoutrealising it?” exception, itwas infact the rule? Inotherwords: what ifwe, Parisians or New Yorkers, were all of his people. Suleiman enjoys turningtheproblem onitshead:what ifinstead of beingthe Abroad, peopleonlyexpect a Palestinian to bePalestinian: therepresentative of allthestruggles singularity isthevery material of hisfilms,asitisinthe most recent more thanany other. and very funny apparently constitutes ageopolitical andcinematographic incongruity. This films are funny’. Everything of being at oncecourse lies inthe‘but’: afilmmaker and Palestinian “As Bernal says García Gael in a scene in the film, Suleiman ‘is a Palestinian director but his reminds himofhishomeland. into absurd comedy. Nomatter how far hetravels, from Paris to New York, somethingalways origin continues to follow him, like his shadow. The promise of a new life is rapidly transformed Elia Suleimanflees Palestine insearch ofanew host country, before realising that his country of Parisiens ou New-Yorkais, n’étions pastous un peupalestiniens sanslesavoir ? » plutôt qued’être l’exception, iln’était pasaucontraire larègle ? En d’autres termes : etsinous, sentant detoutes lesluttes deson peuple. Suleiman s’amuse àretourner leproblème : et si l’étranger, onattend seulementd’unPalestinien qu’ilsoitpalestinien, c’est-à-dire lerepré - Cette singularité est lamatière mêmedesesfilms,etdudernierplusque tout autre. À palestinien ettrès drôle relève aprioridel’incongruité géopolitiqueetcinématographique. tinien maissesfilmssontdrôles”. Tout est biensûrdansle“mais” :être àla fois cinéaste et « chose luirappelle sapatrie. transforme vite encomédie del’absurde. Aussi loinqu’ilvoyage, deParis àNew York, quelque que sonpays d’origine lesuittoujours, comme sonombre. Lapromesse d’unevienouvelle se Elia SuleimanfuitlaPalestine àlarecherche d’unenouvelle terre d’accueil, avant deréaliser INTERPRÉTATION ELIASULEIMAN,ALIGRÉGOIRECOLIN,GAELGARCÍABERNAL,NANCYGRANT,VINCENTMARAVAL NAZIRA FILMS,PALLAS FILM,POSSIBLESMEDIA,ZEYNOFILMSOURCELEPACTE SCÉNARIO ELIA SULEIMAN France/Qatar/Allemagne/Canada/Turquie/Palestine —fiction20191h37couleurvostf IT MUSTBEHEAVEN ELIA SULEIMAN Comme le dit Gael García BernaldansunescèneComme García dufilm,Suleiman leditGael “est un réalisateur pales- IMAGE SOFIAN EL FANI — 73 MONTAGE VÉRONIQUE LANGE PRODUCTION RECTANGLE PRODUCTION, Marcos Uzal,Libération, 25 mai2019

HOMMAGE —— Elia Suleiman Heartstone, un été islandais du côté de l'Island DU CÔTÉ DE L’ISLANDE L’ affuté deleursauteurs. plexe avec laterre natale, maisrevisitées àchaquefois parlestyle souvent très récurrentes etacuités communes néesd’unrapport àlafois fusionneletcom- et pourtanttous liésentre euxparunfil conducteur tissé àpartirdethématiques encore de spectaculaires reconstitutions de tragédies (Survivre ). Tous différents tranchants (Reykjavík – Rotterdam), des films sociaux (Winter Brothers) ou drames intimes(Volcano), desromances poignantes (Heartstone), despolars ( parmi lesfilmsprésentés se retrouvent des comédies acides et/ou politiques diversité sisouvent employé àtort etàtravers retrouve icitout sonsenspuisque fut unbeausuccès enFrance avec près de200 000spectateurs. Le terme de Woman at War deBenedikt Erlingsson, saluéparlapresse internationale etqui Brothers. Sansoublieren2018, danslamême sélection,laprésentation de White Day) deHlynurPálmason, auteur révélé l’an passé avec l’excellent Winter tion à la Semaine dela Critique à Cannes de Hvítur, Hvítur Dagur ( légitimité danslesfestivals internationaux avec, cette annéeencore, lasélec- Un cinémaparailleursdeplusenouvert àl’exportation etquis’affiche avec SORTIE DESA COQUILLE Par XavierLeHerpeur,critiquedecinéma DU CÔTÉ DEL’ISLANDE trale etfuturiste àlafois, peuamèneetpourtant généreuse enligned’horizons plus exactement quiserait parvenue àrésister àsoningérence. Sauvage, ances- C’est undécor àcielouvert ànulautre pareil. Uneterre oubliéeparl’homme. Ou UNE TERRESAUVAGE, INÉPUISABLE SOURCE D’INSPIRATION de seshabitants. l’âpreté duquotidien,maisaussi lafolie, l’humouracideetl’humanité bigarrée permettent despécifieruncinémaquiéchappeà tout pittoresque pour raconter tés formelles etthématiques qui,d’unemanière encore unefois prudente, nous réalisés durant la dernière décennie, se répondent à travers quelques particulari- généralités sommaires. Maislesfilmsprogrammés dans cette rétrospective, tous laire etinsolente. Ilserait imprudentderésumer lecinémaislandaisàquelques films paran)etd’unevitalité indéniable, larichesse d’unecinématographie insu- vu de la modestie chiffrée de laproduction nationale (souvent moins decinq étriqués pournousrévéler, dansunediversité degenre assez inattendue au voix acidedeBjörk.Fort heureusement lecinémavientenaideàces penseurs Back Soon, Summerland, WomanBack at War, Des chevaux et des hommes…), des qui l’enserrent, seslégendesancestrales héritées desVikings etla relief, larudesse desonclimat, ledéchaînementdesmersfroides ront cette terre sauvage de338 000 âmesàl’âpreté minérale deson Islande est un pays rêvé pour les amateurs de clichés qui résume- — 76 A White, White, A UN DÉFIPOURLAMISEENSCÈNE et quitémoignent dudésirdesauteurs d’en finir avec l’isolementdeleurpays. latino deDeschevaux etdeshommes,leFrançais Soon…) etl’IrlandaisedeBack qui traversent lesfictions(lesNéerlandaisdeReykjavík –Rotterdam, lecycliste très récurrente (pourne pasdire quasisystématique) d’autochtones étrangers de cette terre est d’ailleurs souvent évoquée encontrechamp parlaprésence symbolique etlamémoire desnombreuses tragédies islandaises.L’insularité plus de six heures pour rejoindre la terre ferme, devenant à la fois un héros frage du bateau de pêche où ont péri tous ses amis. Un homme qui nagera Kormákur, d’après unehistoire vraie, oùunhommeest leseulrescapé dunau- comme lorsdel’ouverture saisissante etabrupte deSurvivre (2012) deBaltasar peut s’avérer aussi implacableetavaler ensonseinleshommesquiytravaillent mètres afind’aller acheter dela vodka trafiquée àunchalutierrusse. Uneeauqui jeter avec l’animal dansunemerglacialepourparcourir plusieurscentaines de des hommes(2013) deBenedikt Erlingsson quienfourche soncanasson pourse cières etdestructrices. Eauxquebrave l’undespersonnagesdeDeschevaux et mais tendu vers lescieuxetbattu pardeseauxàlafois protectrices, nourri- Un pays comme unpersonnageàpartentière, replié sursa superficie réduite élément cléetdéterminant desrécits etmisesenscènes descinéastes natifs. Christopher Nolanen2014 ouPrometheus deRildley Scott (2012), maisaussi un pour denombreux filmsinternationaux quis’y tournent comme Interstellar de ligne defuite etruptures brusques,est nonseulementunesource d’inspiration où cohabitent terre, cieletmer. Le relief siparticulierdel’Islande, entre infinie toujours qu’ilssoient atypiques, insolites, revêches etémouvants. DiddaJonsdottír, Le cinémaislandaisn’aime paslespersonnagessobres, tièdes.Ilfaut presque DES PERSONNAGES HAUTS ENCOULEUR nité quisontceux enfin retrouvés desonhéros. Un« plans serrés, lanature danssacomplétude, insuffleunapaisementetuneséré - tude dece héros. Etleplanfinal,oùcinéaste filmeenfin, après unemajorité de paysage islandais,âpre etviolent,suffità faire ressentir le drame enfoui etlasoli- de cette dernière, va seréconcilier avec lesautres etsurtout avec lui-même. Le ans, conspuant enfants comme épouseetqui,àl’occasion tragique delamaladie Comme celui deVolcano (2011) deRúnarRúnarsson, hommeatrabilaire de67 lement devenir lamétaphore oulereflet intimeetdouloureux d’unpersonnage. une déclaration amoureuse àcette terre etàsaforce tellurique. Quipeutéga- neux, quasi organique, le relief accidenté. Tout fait ici sens esthétique, comme fixée surundrone filmeauplus près etdansunmouvement véloce et vertigi- Soon(2007)Back delaregrettée Sólveig Anspachest significative. Unecaméra de caméra pourrendre àl’Islandesasplendeursiparticulière. L’ouverture de comment, d’auteur àauteur, chacunaessayé detrouver unstyle, unmouvement surface minérale sabeauté rugueuseetsonâmebrute ? Ilest intéressant devoir ment la mise en scène. Comment donner de l’ampleur ? Comment rendre à cette Cet espace àlafois gigantesque, désertiqueetminuscule, détermine nécessaire- pective tronquée, à cette course un peu ridicule, un allant de cavalcade effrénée. tailles réduites galopedanslacampagne, donnant,parce simpleeffet depers- premières minutes deDeschevaux etdeshommesoùunéleveur decanassons à d’échelle pourtransformer l’Islandeenundécor de western, comme dansles les affres delajalousieet la vengeance. Maisilsuffitparfois d’unsimple effet en lacets etravins baignésdebrouillard, reflets delachute obsessionnelle dans (comme illefaisait déjàavec ledécor ouvrierdeWinter Brothers) desroutes claquemurante, lecinéaste filmeenobliquesacérées ethorizontales frontales 2019). Captés danslalargeur d’unscope quienamplifielabeauté tragique et en scène de Hlynur Pálmason dans écho decelui desprotagonistes, c’est aussi leprincipesurlequelrepose lamise Hvítur, Hvítur Dagur — 77 paysage mental (Semaine de la Critique » comme

DU CÔTÉ DE L’ISLANDE DU CÔTÉ DE L’ISLANDE Des chevaux et des hommes des et chevaux Des de toutes leshistoires etdetoutes lescinématographies. rocher des Elfes quiencombrait son jardin, rappellent que l’Islandeest un pays plonge involontairement danslecoma sonépousemédiumaprès avoir vendu le certes plusmythologiques qu’animales maisqui,danscette fable oùunhomme même cinéaste, leselfes delacomédie dramatique deSummerland.Créatures la détestation vieilledequarante ansdedeuxfrères ennemis.Sansoublier, du la fois iciobjetsdeconvoitise etdejalousie, maisaussi victimescollatérales de des hommesouencore les bovidés deBéliers(2015) deGrímurHákonarson, à notre stupidité naturelle. L’oie Soon,leséquidésdeDeschevaux deBack et sans présence ni charisme, contrepoints candides,narquois etsavoureux de comportement parfois sipeuévolué. Despersonnagesmuetscertes maispas Des bêtes pastoujours decompagnie, témoins delabêtisehumaineetnotre rain, recomposons lebréviaire animalquitraverse unelarge majorité desfilms. Et pourconclure cette brève transversale danslecinéma islandaiscontempo- L’HOMME ESTUNANIMALPOURL’ANIMAL contre l’industrie localed’aluminium. dans couvrant unmondebrutetsensible. Sansoublierbiensûrlavitupérante Hella voix angéliquerevenu habiter chez sonpère danssacampagnenatale, etredé- jeune héros deSparrows (2015) deRúnarRúnarsson, jeunecitadinchanteur àla sexualité, passent unété déterminant pourlasuite deleurvie. Ouencore Ari,le Arnar Gudmundsson oùdeuxados,l’unhétéro etl’autre découvrant sonhomo- pour ce mondeabruptdeHeartstone, unété islandais(2017) deGudmundur Toujours au rayon des héros bords cadres, citons les garçons fragiles et peu faits Rotterdam (2008)d’Óskar Jónasson. sont prisonniersdeleurvan, lui-mêmebloquédansuncontainer) deReykjavík – Sans oublier les braqueurs tragiques et burlesques (savoureuse scène où ils mutique, malmenéparleregard desautres maissubliméparcelui ducinéaste. L’Histoire du géant timide (2015) de Dagur Kári. Un personnage complexe et pour ce garçon bâti comme uncolosse maisaucœur extrêmement friablede (ses consommateurs quiattendent sonretour) joyeusement horsnormes.Idem embrumé par les volutes du cannabis et prétexte à une galerie de portraits ses clients) malencontreusement avalé paruneoie. Unfilm fou, délicieusement tout cherche à récupérer son portable (celui qui contient tous les contacts de avec sonfils, recueille unétudiantfrançais qui fait unethèsesurellemais- doute leplusbelexemple. Danslefilm,elle vend deladrogue, règles ses comptes Soonetpoétesseactrice deBack éboueusedanslavraie vie, enest sansnul Woman at War, activiste acharnéedansladéfense desterres d’Islande — 78 — alised world, fullof moving characters andoddballdiscoveries.” and allows itself somelucky scrapes. Asaresult, we feel incredibly goodinthislittlemargin - As for therest, ithastheeasypace of acomedy that keeps instore a‘twist’ around eachcorner of aprincess withawhiff of cannabis, the excellent DiddaJónsdóttirhecklesthosearound her. sense of unfamiliarity. Midway between theenergy of aGenaRowlands inGloriaandthemagic “An unbridled road movie set in the surreal landscapes of , as customers continue to amass at herplace, Annamakes someunexpected encounters… with hertwo sons.Herbuyer asksfor a48-hourgrace periodto getthemoney together. Meanwhile, Anna hasdecidedto sellherbusiness, thebest weed inthecountry, inthehopesofleaving Iceland ce petitmondeàlamarge, bourré depersonnagesattachants etdetrouvailles drôlissimes. » chaque virage ets’autorise d’heureux décrochages. Résultat, onsesentdrôlement biendans monde. Pour lereste, çafile tout seulaurythmed’une comédie qui réserve une“hallu” à la magied’uneprincesse parfuméeaucannabis,l’excellente DiddaJónsdóttir chahute son messe dedépaysement. Àmi-cheminentre l’énergie d’uneGenaRowlands dansGloriaet « pendant quelesclientscontinuent àaffluerchez elle, Anna faitdes rencontres inattendues… avec sesdeuxfils.Son repreneur luidemande48hpour rassembler l’argent. En attendant, et Anna adécidédevendre sonaffaire, lameilleure herbedupays, dansl’espoir dequitter l’Islande INTERPRÉTATION DIDDA JÓNSDÓTTIR, JÖRUNDUR RAGNARSSON, BENEDIKT ÁRNASON, ÓLAFÍA HRÖNN JÓNSDÓTTIR, JOY DOYLE MONTAGE ANNERIEGELPRODUCTIONZIKZAKFILMWORKS, EXNIHILO, BAC FILMSSOURCEAGAT FILMS&CIE SCÉNARIO SÓLVEIG ANSPACH, JEAN-LUCGAGET IMAGE BERGSTEINNBJÖRGÚLFSSONMUSIQUEMARTIN WHEELER,HJALMAR Islande/France —fiction2007 —1h32couleurvostf BACK SOON SÓLVEIG ANSPACH FILMOGRAPHIE SÉLECTIVEQUEPERSONNENEBOUGE (DOC, 1998)– Après avoir tournédesdocumentaires, elleselancedans lelongmétrage defictionen1998avec Née en1960Islandeetdécédée2015 danslaDrôme, Sólveig Anspach estdiplôméedelaFémis, sectionRéalisation. WEATHER lequel KarinViard obtientleCésardelaMeilleure Actrice. Road-movie débridéàtravers lespaysages surréalistes del’Islande, BackSoonest unepro- (2003) – BACK SOON(2007) – QUEEN OFMONTREUIL(2013)– — 79 HAUT LESCŒURS(1998) Marjolaine Jarry, Le Nouvel Observateur, 21 août2008 LULU FEMMENUE(2013) – Back Soon guarantees a deep MADE INTHEUSA(DOC, 2001) – – L’EFFET AQUATIQUE (2016) cœurs les Haut STORMY STORMY ! pour

DU CÔTÉ DE L’ISLANDE DU CÔTÉ DE L’ISLANDE auteur depolarsislandais,areçu cinqPrixEdda (Oscarsislandais). American remake of Reykjavík –Rotterdam withMarkWhalberg inthestarring role.” turned to directing since 2008(JarCity, The Deep ). Herecently directed Contraband, the is alsolargely dueto thevery judiciousperformance Kormákur, of Baltasar anactor whohas suspense of thehigh-riskcrossing have usholdingourbreath untilthelast. The film’s success “Óskar Jónasson hascreated atense thriller, theheavy atmosphere onthedocksand have to getbackto work to settlehisdebts,at theriskoflosingeverything… of onethebiggest smugglersinReykjavík. Inthethroes ofmoney troubles, Kristófer will run towards Rotterdam to save hisbrother-in-law whohasunintentionally sabotagedthedeal Fired from thedocksfor smugglingalcohol, Kristófer findshimselfobliged to organise onelast FILMOGRAPHIE le remake américain deReykjavík –Rotterdam avec MarkWhalberg danslerôle principal. » depuis 2008àlamiseenscène (JarCity, Survivre ). C’est luiquivientderéaliser Contrebande, du filmtientaussi beaucoup àl’interprétation très justeBaltasar de Kormákur, acteur passé cette traversée à hauts risques finissent par nous tenir en haleine jusqu’au bout. La réussite « reprendre duservice pourrégler sesdettes, aurisquedetout perdre… des plusgros contrebandiers deReykjavík. Enproie àdessoucisd’argent, Kristófer va devoir trafic vers Rotterdam poursauver son beau-frère quia saboté involontairement ledeald’un Renvoyé desdockspourcontrebande d’alcool, Kristófer sevoit obligéd’organiser unultime INTERPRÉTATION BALTASAR KORMÁKUR, INGVAR E.SIGURDSSON, LILJANÓTTTHÓRARINSDÓTTIR,THRÖSTURLEÓGUNNARSSON SOURCE ICELANDICFILMCENTRE MONTAGE ELÍSABETRONALDSDÓTTIRPRODUCTIONBLUEEYESPRODUCTIONS,ROTTERDAMFILMS,BAVARIA PICTURES SCÉNARIO ARNALDURINDRIDASON,ÓSKARJÓNASSONIMAGE BERGSTEINNBJÖRGÚLFSSONMUSIQUEBARDIJÓHANNSSON Islande/Pays-Bas/Allemagne —fiction20081h28couleurvostf REYKJAVÍK –ROTTERDAM ÓSKAR JÓNASSON Né en 1963 en Islande,ÓskarJónassonestscénaristeet réalisateur. Son premier long métrage, sélectionné àUncertainregard, Cannes1993. Óskar Jónasson signeun polartendu, l’atmosphère pesante desdocks etlesuspensede REMOTE CONTROL(1992)– PEARLS ANDSWINE(1997) – Reykjavík – Rotterdam – Reykjavík REYKJAVÍK-ROTTERDAM (2008)– — 80 , coécritavec ArnaldurIndridason,lepluscélèbre Olivier Zilbertin,Le Monde,1 IN FRONTOFOTHERS(2015) Remote Control Remote er juin 2012 , est métrage Né en1966Islande,acteuretmetteur en scènedethéâtre, BaltasarKormákurécritetréalise en2000sonpremier long elements, imploringtheaidof seagulls, theonlywitnesses of hisdismalstruggle.” his hero to survive. We emerge rattled from thisendless night,where thecastaway battles the the early1980sandtriesto understand, from theinside, thementalmechanismsthat enabled Kormákur“Baltasar adaptsanews item that shocked theresidents of theVestmann Islandsin his fame… lasting. Everyone is incredulous at his incredible feat. This ordinary man must now deal with All butone. In theicy water, thisforce ofnature managesto reach land,after aheroic swim Winter 1984,atrawler sinksoff the Icelandic coast. The crew membersallperishwithinminutes. TITRE ORIGINAL Islande/Norvège —fiction20121h33couleurvostf SURVIVRE BALTASAR KORMÁKUR FILMOGRAPHIE fragé bataille contre leséléments,implorant l’aide desmouettes, seulestémoins… » ont permisàsonhéros desurvivre. Onsortsonnédecette nuitsansfindurant laquellelenau- au débutdesannées1980ettente decomprendre, del’intérieur, lesmécanismesmentauxqui « son impensableexploit. Cet hommeordinaire doitmaintenant faire face àlacélébrité… parvient, auterme d’unenagehéroïque, àregagner laterre. L’incrédulité est générale devant périssent tous enquelquesminutes. Tous saufun.Dansl’eau glaciale, cette force delanature Hiver 1984,unchalutiersombre aularge descôtes islandaises.Les membres del’équipage INTERPRÉTATION ÓLAFURDARRI,ÓLAFSSONJÓHANN,G. SOURCE BLUEEYESPRODUCTIONS SVERRIR KRISTJÁNSSON, ELÍSABETRONALDSDÓTTIRPRODUCTIONBLUEEYESPRODUCTIONS,FILMHUSETPRODUKSJONER (2008) . Depuis lors, il continue à jouer la comédie, il réalise, écrit et produit des films en Islande et aux États-Unis. D’HIPPOCRATE Baltasar KormákurBaltasar s’empare d’unfait divers quiabouleversé leshabitantsdesîlesVestmann – 101 Reykjavík 101 ÉTAT DECHOC(2010) THE OATH OATH THE 101 REYKJAVÍK (2000)– DJÚPIÐ , dans lequel il joue. Grâce au succès international du film, il crée sa propre société de production, de société propre sa crée il film, du international succès au Grâce joue. il lequel dans , SCÉNARIO JONATLI JONASSON,BALTASAR KORMÁKUR IMAGE BERGSTEINNBJÖRGÚLFSSONMONTAGE (2016) – – CONTREBANDE (2012)– À LADÉRIVE(2018) THE SEA(2001) Marie-Élisabeth Rouchy, Le Nouvel Observateur, TéléObs, 25 avril 2013 — 81 JÓHANNSSON ÞORBJÖRG,HELGA ÞORGILSDÓTTIR,THEODÓRJÚLÍUSSON – SURVIVRE (2012) CRIME CITY(2004)– – (2013) (2006) – EVEREST (2015)– – WHITE NIGHTWEDDING LE SERMENT

DU CÔTÉ DE L’ISLANDE DU CÔTÉ DE L’ISLANDE poir impossible àavouer. » (2003), saitadmirablement tenir sacaméra àlafrontière de l’humour consolateur etdudéses- les traits d’unefemme si fragile qu’elle pourrait sebriser. DagurKári, l’auteur deNóiAlbinói on retrouve lalégèreté en volant desespropres ailes.Etpourdire l’amour, quiva surgir sous pour dire la lourdeur de la vie sans s’appesantir. Pour raconter, sans larmoiement, comment de solitude qui encaisse trop bienlescoups. Chaque plan de ce film a lajustesse nécessaire d’un cas.Regardé avec unetendressec’est magnifique, un rêveur. Unemasse dedouceur et « dien morose, va bouleverser savieparamour… C’est l’histoire d’un géanttimide, oucomment Fúsi,colosse maladroit, engluédansunquoti- INTERPRÉTATION GUNNARJÓNSSON,ILMURKRISTJÁNSDÓTTIR, SIGURJÓNKJARTANSSON, MARGRÉTHELGA JÓHANNSDÓTTIR GUÐJÓNSSON, OLIVIERBUGGECOUTTÉ,DAGUR KÁRIPRODUCTIONRVKSTUDIOS,NIMBUSFILM SOURCE ARPSÉLECTION TITRE ORIGINALFÚSISCÉNARIODAGUR KÁRIIMAGE RASMUSVIDEBÆKMUSIQUESLOWBLOW MONTAGE ANDRISTEINN Islande/Danemark —fiction20151h34couleurvostf L’HISTOIRE DUGÉANTTIMIDE DAGUR KÁRI FILMOGRAPHIE et réalisateur, iljouedans legroupe Slowblow quiécritlamusiquedeson premier longmétrage, Né en1973 enFrance, DagurKárigrandit enIslandeavant desuivre desétudesdecinéma au Danemark.Musicien,écrivain his camera admirably onthecuspof aconsoling humourandadespairimpossible to avow.” flying withone’s own wings.Dagur Kári, theauthor of NóiAlbinói(2003), knows how to hold dwelling onthings.Without snivelling, ittells ushow to bringbackalittlelightandlaughter by chin. Every shot in this film captures the right tone to express the difficulty of life without up. He’s adreamer. Abundleof sweetness andloneliness, whotoo easilytakes thingsonthe “It was nomeanfeat filmingthisgiant.However, onscreen, Fúsi isthe exact opposite of messed existence –willhave hislife turnedupside down by love… This isthestory ofashy giant,orhow Fúsi–aclumsy colossus, mired inamorose daily films confirmentsongoût del’insoliteetsonattachement àdespersonnages enrupture. HEART Il fallait savoir comment lefilmer, ce géant-là. Fúsi est pourtantàl’écran tout le contraire (2009) – OLD SPICE(CM,1999)– L’HISTOIRE DUGÉANTTIMIDE(2015) Frédéric Strauss, Télérama, 24 février 2016 LOST WEEKEND(CM,2000)– — 82 NÓI ALBÍNÓI(2003)– DARK HORSE(2005) Nói Albínói Albínói Nói (2003). Ses – THE GOOD captured thesameawkward grace of youth.” Maurice Pialat. Between first kisses andslapsaboutthegills,author of To OurLoves had of confrontation with the parents, who don’t have a lot of heart, we think of the cinema of his characters. Hisway of filmingisdirect, brusque, andsensitive –just like them.Inthescenes “As thoughhe’s returned to hisown teenage years, the35-year-old director seemsto gel with time to leave theplayground andenter adulthood… towards hisbest friend.At theendofsummer, whenthewilderness reclaims itsstake, itis While onetries to conquer agirl’s heart, the otherfindsheis experiencing amorous feelings An isolated fishingvillage. Two teenagers, Thor andChristian, are having an eventful summer. paires declaques,lamêmegrâce bancaledelajeunesse. de Maurice Pialat qu’on pense. L’auteur d’Ànosamoursavait saisi,entre premiers baiserset Dans lesscènes deconfrontation auxparents, quin’ont pasbeaucoup decœur, c’est aucinéma qu’un avec sespersonnages.Samanière defilmerest directe, brusqueetsensible comme eux. « ses droits, ilest temps dequitter leterrain dejeuetdevenir adulte… timents amoureux poursonmeilleurami.Àlafindel’été, lorsquelanature sauvage reprend Tandis quel’untente deconquérir lecœur d’unefille, l’autre sedécouvre éprouver dessen- Un villageisolédepêcheurs.Deuxadolescents, Thor etChristian, vivent unété mouvementé. INTERPRÉTATION BALDUREINARSSON,BLÆRHINRIKSSON,DILJÁVALSDÓTTIR, KATLA NJÁLSDÓTTIR,RÁNRAGNARSDÓTTIR PRODUCTION SFFILMPRODUCTION,JOINMOTIONPICTURESSOURCEOUTPLAY MUSIQUE KRISTIAN EIDNES ANDERSEN TITRE ORIGINALHJARTASTEINN SCÉNARIOGUÐMUNDURARNARGUÐMUNDSSONIMAGE STURLABRANDTHGRØVLEN Islande/Danemark —fiction20172h09couleurvostf HEARTSTONE, UNÉTÉISLANDAIS GUÐMUNDUR ARNARGUÐMUNDSSON 2014) FILMOGRAPHIE d’étudier l’écriture descénarios. afin Danemark au s’installe Né en1982Islande,diplômédel’académie desArtsd’Islande,GuðmundurArnarGuðmundsson de développersonpremier longmétrage, Comme s’ilétaitrevenu danssapropre adolescence, leréalisateur de35 anssemblenefaire – HEARTSTONE, UNÉTÉISLANDAIS(2017) THRONG SÝN(CM,2005)– Le Fjord des baleines des Fjord Le MONTAGE JANUS BILLESKOV JANSEN, ANDERS SKOV, ANDRI STEINN, ANNE ØSTERUD Heartstone, un été islandais islandais été un Heartstone, JEFFREY&BETH(CM,2009) — 83 reçoit en2013unementionspécialeaufestivalde Cannes,cequiluipermet dans lecadre d’unerésidence àlaCinéfondation deCannes. – LEFJORDDESBALEINES(CM,2013) » Frédéric Strauss, Télérama, 20 décembre 2017 – ÁRTÙN (CM,

DU CÔTÉ DE L’ISLANDE DU CÔTÉ DE L’ISLANDE 2004) comment faire face à la souffrance d’unêtre aimé ? permet alors à un questionnement moral douloureux d’émerger avec finesse et sans artifice : en scène réaliste etpoétiqueàlafois participed’unedélicatesse etd’uneempathie rares et passion, acteurs d’une justesse et d’une subtilité toute bergmanienne : tout dans cette mise les silences n’ont jamaisriendepesant, ennuietdésœuvrement filmés avec patience et com- « D’emblée, ficatifs, Hannesprend conscience qu’ildoit évoluer afindepouvoir aiderquelqu’unqu’ilaime… pas d’amis etlarelation avec safemme s’est peuàdélitée. Au travers d’événements signi- Hannes quitte sonemploideconcierge etprend saretraite. Brouillé avec safamille, iln’a presque INTERPRÉTATION ÞORSTEINNBACHMANN, THEODÓRJÚLÍUSSON,MARGRÉTHELGA JÓHANNESDÓTTIR,ELMALÍSAGUNNARSDÓTTIR ICELANDIC FILMCENTRE JACOB SECHERSCHULSINGERPRODUCTIONZIKZAKFILMWORKS, FINE&MELLOW PRODUCTIONSSOURCE TRUSTNORDISK, TITRE ORIGINALELDFJALLSCÉNARIORÚNARRÚNARSSONIMAGE SOPHIAOLSSONMUSIQUEKJARTAN SVEINSSONMONTAGE Islande/Danemark —fiction20111h38couleurvostf VOLCANO RÚNAR RÚNARSSON FILMOGRAPHIE Islande pourfilmer Né en1977 enIslande,RúnarRúnarssonestdiplômédel’ÉcoleNationale deCinémaduDanemark.Ilestretourné en to emerge withfinesse andwithoutartifice: how do we confront thesuffering ofa loved one?” staging contributes to rare sensitivityandempathy andthusallows apainfulmoral questioning actors worthy of Bergmanian precision andsubtlety–everything aboutthisrealistic andpoetic the silences have never beensoheavy; boredom andidleness filmedwithpatience and compassion; “From theoutset,Volcano establishes a climate of captivating melancholy. Shortscenes inwhich events, Hannesbecomes aware that hemust adapthislife inorder to helpsomeoneheloves… and his relationship with his wife hasbeengradually deteriorating. Through somesignificant Hannes quitshisjobasaconcierge and retires. Estranged from hisfamily, hehashardly any friends HRINGUR (CM,1998)– Cinéma 2016. – 2 BIRDS(CM,2008) TOILET CULTURE Volcano installe unclimat demélancolie saisissant. Scènes courtes danslesquelles Volcano ROOTS , sonpremier longmétrage, – (CM, 2000)– ANNA (CM, 1995) (CM, 2009) – SEARCHING FORRAJEEV(CM,2002)– RAT RACE – VOLCANO (2011) (CM, 1997) Sparrows , sondeuxièmefilm,aétéprésenté auFestival La – – — 84 » SPARROWS OIKO LOGOS (CM,1997) Helen Faradji, (2015) BRAGUR 24 Images, octobre-novembre 2011 (CM, 2004) – THE COLLECTOR – THE LASTFARM (CM, (CM, 1998) Rochelle –

mountains that are sometimeswalls, sometimes arduous roads towards anew life.” Iceland that they describe:linedwithlakes, draped intheeternal lightof summer, spiked with without losinganounce of truth.The splendour of hisimages–never gratuitous – and of the morally ambiguoussituations, hisabilityto bringthesublimeinto theheartof thegrotesque to list reasons: they are everywhere. In thesuperbhumanityof hischaracters. Inhistaste for “Rúnar Rúnarsson’s cinemaistoo nuanced to stick to genre classifications. It would be fastidious situation that Arimust endeavour to findhispath. is not the easiest and his childhood friends seem to have changed a lot. It is in this difficult in theisolated region ofthefjords, innorthwestern Iceland. His relationship with his father Ari, 16, isliving with his mother inReykjavik when he must suddenly return to live with his father différente. » de l’été, hérissée demontagnes quisonttantôt desmurs,tantôt laroute ardue vers unevie ses imagesetdel’Islandequ’elles dessinent : pavée delacs,drapée danslalumière éternelle le sublimeaucœur dugrotesque sansrienperdre devérité. La splendeurjamaisgratuite de personnages. Danssongoûtdessituations moralement ambiguës,sacapacité àfaire entrer serait fastidieux d’en énumérer lesraisons : ellessontpartout. Dansl’humanité superbedeses « difficile qu’Ari devra s’imposerpour trouver sa voie. des plusfaciles etsesamisd’enfance semblentavoir bienchangé. C’est danscette situation dans la région isolée des fjords, au nord-ouest de l’Islande. Sa relation avec son père n’est pas Ari, 16ans,vitavec samère àReykjavik lorsqu’ildoitsoudainretourner vivre chez sonpère, SERBEDZIJA, KRISTBJÖRGKJELD,PÁLMI GESTSSON,ARNODDURMAGNUS DANKS INTERPRÉTATION ATLI OSKARFJALARSSON,INGVAR EGGERT SIGURDSSON PRODUCTION NIMBUSFILM,ICELAND,MPFILMS,PEGASUSPICTURESSOURCEASCDISTRIBUTION SCÉNARIO RÚNARRÚNARSSONIMAGE SOPHIAOLSSONMUSIQUESAMYOSTA MONTAGE JACOB SECHERSCHULSINGER Islande/Danemark/Croatie —fiction20151h39couleurvostf SPARROWS RÚNAR RÚNARSSON Le cinémadeRúnarRúnarsson est trop nuancé pours’en tenir auxclassifications pargenre. Il Noémie Luciani,Le Monde,13 juillet2016 — 85 , NANNAKRISTÌNMAGNUSDOTTIR , RADE

DU CÔTÉ DE L’ISLANDE DU CÔTÉ DE L’ISLANDE TITRE Islande —fiction20101h25couleurvostf SUMMERLAND GRÍMUR HÁKONARSON doesn’t realise that hisdecisionwillhave terrible andtragic consequences. stands majestical-ly inthegarden –astone that issaidto housealltheelves intheregion. He without dis-cussing itwithhiswife, aheavily in-debtÓskar decidesto sellthestone that of contact-ing thedeadwhohave leftfor themythical world ofSummerland.Butoneday, works asamedium,receiving clientswhohave lost loved-ones andgivingthemthepossibility transformed part ofthehouseinto aghost museum,muchto thedelightoftourists, andLára Óskar andLára live withtheirchildren inahappy andchaotichousehold.Óskar has n’étaient aufond queceux d’unenature quiessaie desedéfendre ? » tômes. Etsifinalement leselfes existaient vraiment ? Ousilespouvoirs quileursont attribués même leurstyle devie. Nousneverrons peut-être jamaisd’elfes, maisnousverrons desfan- quelque chosededifférent denous.Sonauteur nejugejamais personneniÓskar, ni Lára, ni le militantisme. Summerlandnousinvite àaccepter lesautres, mêmelorsqu’ils croient en foi, religieuse etspirituelle. Maiségalementsurlafamille, lanature, lesfaits scientifiqueset « région, ilignore quecette décisionva avoir desconséquences terribles ettragiques. pierre trônant danslejardin, pierre considérée comme lelieuderésidence deselfes dela Mais le jour où Óskar, submergé de dettes, décide sans en parler à son épouse de vendre la la possibilité d’entrer encontact avec ces mortspartispourlepays mythique deSummerland. médium, reçoit chaque jourdespersonnesdontlesproches ontdisparu,offrant àsesclients en atransformé unepartieenmuséedesfantômes pourleplusgrand plaisirdestouristes. Lára, Óskar etLára vivent avec leursenfants aucœur d’unemaisonjoyeusement bordélique. Óskar INTERPRÉTATION KJARTAN GUDJÓNSSON,ÓLAFÍAHRÖNNJÓNSDÓTTIR,ARNBJÖRGHLÍFVALSDÓTTIR, NOKKVIHELGASON PRODUCTIONS SIGURÐUR GUÐMUNDSSON, GUÐMUNDUR KRISTINN JÓNSSON Le filmdel’écrivain-réalisateur islandaisGrímurHákonarson porte essentiellement surla ORIGINAL SUMARLANDIÐSCÉNARIOGRÍMURHÁKONARSON, ÓLAFUREGILLEGILSSONIMAGE ARIKRISTINSSONMUSIQUE SOURCE BLUEEYESPRODUCTIONS,ICELANDICFILMCENTRE MONTAGE ELÍSABET RÓNALDSDÓTTIR — 86 Xavier Le Herpeur PRODUCTION BLUEEYES

remporte leprixUncertainregard, Cannes2015. HVELLUR d’études, Né en1977 enIslande,GrímurHákonarsonestdiplômédelaprestigieuse académieduFilmdePrague. Sonfilmdefin dons theairsof aChristmas fable.” persists: theidealcombination for acomedy that skilfullyblows hotandcold. Andoccasionally pleasant light.The injustice of life ontheonehand,andother, asenseof humanitythat staging. Grímur Hákonarson’s successful gambleconsists of showing adifficult realityin a community quarrels, theyoung director –Icelandic bornandbred –deploys stylish andmodern “Like itsprotagonists, thisfilmhascharacter. While playing onvillagelife andold-fashioned are goingto have to joinforces to save theirrarest andmost precious possession: theirrams… In anisolated Icelandic valley, two brothers whohaven’t spoken to oneanotherfor forty years et lefroid. Etprend parfois desairsdeconte deNoël. » manité quipersiste, voilà l’attelage idéalpourunecomédie quisoufflehabilementlechaud difficile, sousunjourplaisant. La vacheriedelavied’un côté, etde l’autre, unsentimentd’hu- en scène actuelleet stylée. Le pari réussi de Grímur Hákonarson consiste à montrer une réalité querelles de clochers à l’ancienne, le jeune réalisateur, islandais de souche, déploie une mise « devoir s’unirpoursauver ce qu’ilsontdeplusprécieux etdeplusrare : leursbéliers… Dans unevallée isoléed’Islande, deuxfrères quineseparlentplusdepuisquarante ansvont INTERPRÉTATION SIGURÐURSIGURJÓNSSON,THEODÓRJÚLÍUSSON,CHARLOTTE BØVING PICTURES MONTAGE KRISTJÁN LOÐMFJÖRÐ PRODUCTIONICELANDICFILMCENTRE,NETOPFILMS,DETDANSKEFILMINSTITUT,PROFILE TITRE ORIGINALHRÚTAR SCÉNARIOGRÍMURHÁKONARSON IMAGE STURLABRANDTHGRØVLENMUSIQUEATLI ÖRVARSSON Islande/Danemark —fiction20151h32couleurvostf BÉLIERS GRÍMUR HÁKONARSON FILMOGRAPHIE Comme sespersonnages,ce filmadelagueule. Tout enjouantlachronique villageoiseetles (DOC, 2013) Slavek the Shit the Slavek SOURCE ARPSÉLECTION SLAVEK THESHIT(CM,2005) – BÉLIERS(2015) estsélectionnéàlaCinéfondation deCannesen2005. – THECOUNTRY (2019) – WRESTLING(CM, 2007) — 87 — – SUMMERLAND(2010) Frédéric Strauss, Télérama, 9 décembre 2015 Béliers , sonsecondlongmétrage defiction, – APUREHEART (DOC, 2012) –

DU CÔTÉ DE L’ISLANDE DU CÔTÉ DE L’ISLANDE au longdeleursguerres incessantes. » ces magnifiqueschevaux islandaisauxallures deponeys quiaccompagnèrent les Vikings tout littéraire de rendre compte de l’âme d’un pays et de seshabitants.Ily a les humains, maisaussi dépaysant, violentparfois, drôle souvent. Unemanière àlafois très cinématographique ettrès de lapoésie. Àchaquefois, unemanière différente dedécrire lanature humaine. C’est beau, « chalutier russe, leschevaux font lelienentre leshabitantsdecette vallée, aussi bellequ’isolée. petite communauté d’éleveurs enIslande. Entre conflits de voisinage, tempête deneigeet Se racontent ici, vues par le regard des chevaux, leshistoires et les passions quisecouent une INTERPRÉTATION INGVAR EGGERT SIGURÐSSON,CHARLOTTE BØVING,HELGI BJÖRNSSON,SIGRÍÐUR MARÍAEGILSDÓTTIR PRODUKSJONER, HUGHRIF, GULLDRENGURINNSOURCEBODEGAFILMS MUSIQUE DAVÍÐ ÞÓRJÓNSSON TITRE ORIGINALHROSSÍOSSSCÉNARIOBENEDIKTERLINGSSON,BIRTA FRODADOTTIRIMAGE BERGSTEINNBJÖRGÚLFSSON Islande/Allemagne —fiction20131h21couleurvostf DES CHEVAUX ETDESHOMMES BENEDIKT ERLINGSSON (2015) FILMOGRAPHIE horses that look like poniesandthat accompanied theVikings throughout theirincessant wars.” the soulof acountry anditsinhabitants.There are humans,butalsothemagnificent Icelandic violent, andoften funny. At once avery cinematographic andvery literary way of takingstock of Each onehasadifferent way of describinghumannature. Itisbeautiful,unfamiliar, sometimes “Here are sixstories, each more Icelandic than the next, on theborders of poetryandthe absurd. trawler, thehorses interconnect theresidents ofthisvalley that isasbeautifulitisolated. seen through theeyes ofhorses.Between neighbourhoodconflicts, asnow storm, andaRussian The stories andpassions that shookasmallcommunity offarmers inIceland are told here, as primés dansdenombreux festivalsinternationaux solos figurent parmilesplusgrands succèsdel’histoire du théâtre islandais.Sesdeuxlongsmétrages sontsélectionnés et Né en1969Islande,BenediktErlingsson estmetteurenscènedethéâtre, cinéaste,auteuretacteur.Sesspectacles de laCritique,Cannes2018.Tous deuxontétéprésentés auFestival La Rochelle Cinéma. Voilà sixhistoires, toutes plusislandaiseslesunesque autres, auxconfins del’absurde et – WOMAN AT WAR (2018) THANKS (CM, 2007) – MONTAGE DAVID ALEXANDER CORNOPRODUCTION HROSSABRESTUR, FILMHUSET THENAIL(CM,2008) ; Woman at War War at Woman Franck Nouchi,Le Monde,23 juillet2014 – DESCHEVAUX ETDESHOMMES(2013) — 88 faisait partie,entre autres, delasélectionSemaine – THESHOWOFSHOWS

world, Benedikt Erlingsson definitively affirmshispositionasatalented, uninhibited misfit.” this very carefully thoughtoutand playful way of makingfilmsand of talkingabout today’s de force: theescapeof thewoman at war into earth,mud,andicywater. Notheorythere! With appears right in the middle of a scene. A rather conceptual idea, it seems. Then comes the tour confine her to asinglepersonalitytype. Often anorchestra, playing thefilm’s soundtrack, “Like theelusive Halla,soughtby thepolice, thefilmtrails her without ever allowing us to the unexpected arrival ofalittleorphaninto herlife. polluting hercountry. Shetakes allkindsofrisksto protect thewildIcelandic Highlands…until Halla, in her fifties, declares war on the localaluminiumindustry that isdisfiguringand talentueux etdécomplexé. » monde d’aujourd’hui, Benedikt Erlingsson s’affirme définitivement commeun drôle de zèbre, Avec cette manière àlafois très réfléchie ettrès joueusede faire ducinémaetde parlerdu force, lafuite delafemme enguerre danslaterre, laboue, l’eau glacée. Riendethéorique ! au beaumilieud’unescène. Uneidéeunpeuconceptuelle, apriori.Vient alorsce tour de puisse l’enfermer dansaucungenre. Souvent unorchestre, jouant la musiquedufilm,apparaît « d’Islande… jusqu’à l’arrivée inattendue d’unepetite orphelinedanssavie. et polluesonpays. Elleprend tous lesrisquespourprotéger lesHautes Terres sauvages Halla, lacinquantaine, déclare laguerre àl’industrie localedel’aluminium, quidéfigure ELIASEN ÓMARGUÐJÓNSSON,IRYNA DANYLEIKO , GALYNA GONCHARENKO, SUSANNAKARPENKO INTERPRÉTATION HALLDÓRAGEIRHARÐSDÓTTIR,JÓHANNSIGURÐARSON, GULLDRENGURINN, SOLARMEDIAENTERTAINMENT, KÖGGULL FILMWORKS, VINTAGE PICTURESOURCEJOUR2FÊTE BJÖRGÚLFSSON TITRE ORIGINALKONA FERÍSTRÍÐSCÉNARIOBENEDIKTERLINGSSON,ÓLAFUREGILLEGILSSON Islande/France/Ukraine —fiction20181h41couleurvostf WOMAN AT WAR BENEDIKT ERLINGSSON Comme l’insaisissable Halla, recherchée parlapolice, lefilmtrace soncheminsansqu’on MUSIQUE DAVÍÐ ÞÓRJÓNSSON MONTAGE DAVÍÐ ALEXSANDER CORNO Frédéric Strauss, Télérama, 12 mai2018 — 89 DAVÍÐ ÞÓRJÓNSSON, MAGNÚS TRYGVASON, PRODUCTION SLOT MACHINE, IMAGE BERGSTEINN

DU CÔTÉ DE L’ISLANDE DU CÔTÉ DE L’ISLANDE galeries sestravaux artistiquesetsesinstallations vidéo. TITRE ORIGINALVINTERBRØDRE Danemark/Islande —fiction20171h34couleurvostf WINTER BROTHERS HLYNUR PÁLMASON FILMOGRAPHIE Day White White, A Cinéma duDanemark. Né en1984Islande,l’artisteplasticien HlynurPálmasons’orienteverslecinémaenentrant àl’École Nationale de interest cinephileshungryfor new experiences.” inventiveness andoriginalitythat, naturally, somemay findalarming,butthat willnot fail to actors, andparticularly Emil,played by Danishnational ElliottCrosset Hove. Andthrough its (controlled, bothinviolence andin dream, orthemost trivialof realities). Through its Hlynur Pálmason, isasblind-sidingitfascinating. Through itsimages,noise, andswerves “Comedy? Drama? Unclassifiable, thisfirst feature film bythirty-something Icelandicartist customer withhisdiabolicalmixture. concoction to minors.The brothers’ relationship changeswhenEmilisaccused ofpoisoninga Emil works withhisbrother at alimestone quarryandsellshishomebrewed alcoholic cinéphiles friandsd’expériences nouvelles. » et sonoriginalité qui,certes, peuvent d’abord dérouter, maisnepourront qu’intéresser les ses interprètes, etnotamment celui d’Emil,leDanoisElliott Crosset Hove. Par soninventivité dérapages (contrôlés, tantdanslaviolence quedanslerêve, oularéalité laplustriviale). Par naire, HlynurPálmason, est aussi déroutant quefascinant. Par sesimages,bruitages, « sonné l’und’entre euxavec samixture maléfique. qu’il fabrique danssacuisine. Les relations changentlorsqueEmilest accusé d’avoir empoi- Emil travaille avec sonfrère dansunecarrière decalcaire etvend auxmineursl’alcool frelaté MICHAEL BROSTRUP INTERPRÉTATION ELLIOTTCROSSETHOVE,SIMONSEARS,VICTORIACARMENSONNE,LARSMIKKELSEN,PETERPLAUGBORG, ODIN MONTAGE JULIUSKREBSDAMSBO PRODUCTIONMASTERPLANPICTURES,JOINMOTIONPICTURESSOURCEARIZONAFILMS Comédie ? Drame ? Inclassable, ce premier long métrage d’unplasticien islandaistrente- A PAINTER (CM,2013) , estensélectionàlaSemainedeCritique, Cannes2019.Par ailleurs,Hlynur Pálmason expose en Winter Brothers Winter SCÉNARIO HLYNUR PÁLMASON IMAGE MARIAVON HAUSSWOLFF – SEVENBOATS (CM,2014) , sonpremier longmétrage, estprimé aufestivaldeLocarnoen2017etlesecond, Annie Copperman, Les Échos, 22 janvier 2018 – WINTERBROTHERS(2017) — 90 – AWHITE,WHITEDAY (2019) MUSIQUE TOKEBRORSON FINNIS TITRE ORIGINALHVÍTUR,HVÍTURDAGUR SCÉNARIOHLYNUR PÁLMASON IMAGE MARIAVON HAUSSWOLFF MUSIQUEEDMUND Islande/Danemark/Suède —fiction20191h49couleurvostf A WHITE,WHITEDAY HLYNUR PÁLMASON maison d’Ingimundur. » s’engouffrer unpeudenaturel etdejoie, tels ces petitschevaux entrant inopinémentdansla aux cadres d’uneprécision parfois glaciale, est aérée pardesdigressions étonnantes laissant ment atténuée, voire absorbée, parlepaysage. Demême, saforme extrêmement maîtrisée, dinave va depairavec unhumourpince-sans-rire, tandisquesa violence sembleconstam - est tiraillé entre plusieursregistres ethumeursquienfont tout leprix :samélancolie scan- « jusqu’à ce quelui-mêmesoitcomplètement envahi parunesoifdevengeance forcenée… Petit àpetit,sonentourage etmêmesabien-aiméepetite filleensubiront les conséquences perdre safemme –voit ladouleurdeperte évoluer enjalousieféroce etobsessionnelle. Dans une petite ville de province, Ingimundur, un policier en congés pour deuil – il vient de HILMARSSON, ELMASTEFANÍA ÁGÚSTSDÓTTIR, SARADÖGGÁSGEIRSDÓTTIR INTERPRÉTATION INGVAR EGGERT SIGURÐSSON,ÍDAMEKKÍNHLYNSDÓTTIR, HILMIRSNÆRGUÐNASON,BJÖRNINGI URBAN DISTRIBUTION Ingimundur’s houseunbidden.”Ingimundur’s surprising digressions lettinginabitof wholesomejoy, suchasthelittlehorsesthat enter form, withframes of asometimesglacialprecision, allows for somebreathers intheform of seems attenuated, oreven absorbed, by thelandscape. Similarly, itsextremely controlled navian melancholy goeshandinwithadeadpanhumour, whileitsviolence constantly pulled between several registers andmoodsthat make itallthemore worth itssalt:Scandi- “Like theprotagonist, torn between amischievous kidandanadulterous ghost, thefilm is entirely overcome by amaniacalthirst for vengeance… people around himandeven hisbeloved daughter suffer the consequences, ashebecomes lost hiswife –seesthepainofhisloss evolve into savage, obsessional jealousy. Gradually, the In asmallprovincial town, Ingimundur, apoliceman takingtime off to grieve –hehas just À l’imageduprotagoniste, partagéentre unegosse espiègleetunfantôme adultère, lefilm MONTAGE JULIUS KREBS DAMSBO Marcos Uzal,Libération, 17 mai2019 PRODUCTION JOIN MOTION PICTURES, FILM I VAST, SNOWGLOBE, HOB — 91 SOURCE

DU CÔTÉ DE L’ISLANDE Une liberté de ton,Un refUs des modes,Une vision singUlière.

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*Renseignements sur revue-positif.net cinéma muet VICTOR SJÖSTRÖM CINÉMA MUET —— Victor Sjöström F norvégien HenrikIbsen.Trois moisdetournage etunbudgetfaramineux (pour tants pourréaliser Terje Vigen (1916),d’après lepoème éponyme del’auteur les filmsdanslaprécipitation, réclame àMagnusson desmoyens plusimpor- Un premier tournant intervient en1916quand Sjöström, fatigué d’enchaîner de soncinéma :lanécessité, l’illégalité, lafuite, la clandestinité, larédemption. très beauxintérieurs enclairs-obscurs), etpréfigure certains thèmes récurrents (1915), fable morale où se manifeste déjà l’empreinte plastique de Sjöström (de la redécouverte, danslesarchives duCNC,d’unecopie deL’Argent deJudas à infléchirlalégislation socialeenSuède. Un vestige récemment complété par d’abandonner sesenfants àl’Assistance publique, siconvaincant qu’il contribua de Sjöström : (1913),mélodrame d’uneveuve démuniecontrainte en 1941. C’est néanmoinsà cette périodequeremonte leplusancienfilm connu négatifs ayant été détruitsdansl’incendie quifrappa leslocauxdelaSvenska années deformation dontilnedemeure quasimentplusrien,laplupartdes la production suédoise. Encinqans,ilsabattent chacununetrentaine defilms, films del’unetl’autre, s’imposantpeuà comme lesprincipauxpiliersde des carrières deréalisateurs étroitement liées,jouantalternativement dansles d’amener unpublicpluscultivé aucinéma.Sjöström etStiller débutent alors Svenska Biografteatern, pourvenir ytourner desfilmsambitieux,susceptibles Stiller etGeorg afKlercker), parCharlesMagnusson, dirigeantdesstudios dela recruté en1912, enmêmetemps qued’autres personnalités duthéâtre (Mauritz que septans.Ilseforge unnomdecomédien etdemetteur enscène, puisest les pasdesamère, unemodeste actrice deprovince décédée alorsqu’iln’avait et laSuèdeseforme d’abord aumétierdesplanches,marchant ainsidans Né le20 tains oudessolitudesescarpées. sa survieou sa liberté, s’évadant delasociété humainepourdesterritoires loin- ou encore Le Vent (1928), sesfilmsdécrivent l’éternel combat del’hommepour d’œuvre impérissables, comme Les Proscrits (1917),La Charrette fantôme (1921) poursuivre sacarrière àHollywood, dansl’écurie delaMGM.Jalonnéechefs- opiniâtres etconquit unerenommée mondialequiluivalut, àpartirde1924, de dables d’unenature plusgrande quel’homme. Sjöström enfutl’undesartisans sortilèges lumineux,creusé desrécits tortueux, chanté lesproportions formi- centres lesplus créatifs ducinémamondial,pouravoir fomenté defascinants poignée d’années entre Par Mathieu Macheret, critiquedecinéma SCÈNES DELAVIEPARALLÈLE VICTOR SJÖSTRÖM CINÉMA MUET décisive del’histoire ducinéma :l’âge d’or del’école scandinave –une Son importance apartieliéeàunepériodeméconnue etnéanmoins peu montrée, l’œuvre deVictor Sjöström mérite unepiqûre derappel. igurant enbonneplace danslesdictionnaires decinéma,etpourtant septembre 1879, Victor Sjöström passe sonenfance entre lesÉtats-Unis 1917 et 1924 pendantlesquelleslaSuèdedevint l’undes — 94 — 95 VICTOR SJÖSTRÖM

CINÉMA MUET —— Victor Sjöström CINÉMA MUET —— Victor Sjöström ( romans étranges etsinueuxdeSelmaLagerlöf(1858-1940), parmi lesquelsStiller d’une boucledutemps, hantés parlesmotifsdupassé, doivent beaucoup aux et leserrements desapropre existence. Ces histoires de personnages prisonniers se retrouve auxrênes d’unecarriolefantastique quilepromène parmilesaffres valut aucinéaste sonticket d’entrée auxÉtats-Unis, un ivrogne laissé pourmort ses profonds replis. Ainsi,dansLa Charrette fantôme, dontlaprouesse plastique de Sjöström trébuchent surdesaccrocs dutemps lui-mêmeettombent dans lave lelingeaubord dessources chaudes.Maisilarrive égalementqueleshéros une nature prodigue –l’unpartàlachasse, tandisque l’autre fumelapipeet refondé unesorte d’Éden, horsdudroit etdelapropriété, maisenharmonieavec magnifiques scènes d’uneviefrugaleetprimitive, l’hommeetla femme ayant où ilsrebâtissent unfoyer denouveaux Robinsons. Leur échappéeouvre surde des conventions villageoisesets’exilent danslescollines sauvages desenvirons, beau du monde, un vagabond et une riche fermière tombent amoureux en dépit et à prendre époux, elle reste longtemps taraudée et intimidée par cette force une contrée arideetravagée parunebiseperpétuelle. Contrainte às’établir cinéma muetfinissant, une jeune femme (LillianGish) rejoint son cousin dans cours. DansLe Vent (1928), sublimesynthèse detoute sonœuvre etapogéedu reculés, etsereflètent dans lejeutumultueuxdes forces élémentaires quiyont héros deSjöström setransportent généralement vers dessites prodigieux et fois sublime et dangereuse, auxrègles impitoyables. Eneffet, lespassions des rapports dedémesure quiscellent laprésence del’hommedansunenature àla Le cinéaste ne renoncera pas plusaumotifcentral desoncinéma,àsavoir les peuplent toute l’œuvre deSjöström. moins le cortège des maudits, des prisonniers d’un moment traumatique, qui Sjöström alorsrebaptisé « À partirde1924, lepassage àHollywood, surinvitation deLouis B.Mayer, d’un La Montre brisée , etc.) ontabondementpuisé. ( possédée du génialLon Chaney évoque inévitablement lesfilms de Tod Browning une sorte d’exorcisme insatiable etprofondément masochiste. Sil’interprétation il se fait gifler jusqu’à plus soif, provoquant l’esclaffement général du public, en sous lechapiteau l’humiliation subiesouslaforme grotesque d’unnuméro où fait spolier sadécouverte et souffleter devant ses pairs. Tous les soirs, il rejoue (1924), sondeuxièmefilmaméricain,unscientifique devient clown après s’être donne desoncinéma,d’uneremarquable constance. DansLarmes declown daise du tence parallèle. DansLes Proscrits, filmsplendidesituédanslacampagneislan- social, endehorsdesvillesetcommunautés humaines,àmeneruneexis- hors-la-loi, desêtres poussés parlebesoinouvice àvivre auxconfins dumonde héros sontsouvent fondus danslemêmemoule :ce sontfondamentalement des renouvelée quidécrituncrescendo jusqu’à l’avènement ducinémaparlant.Ses Terje Vigen ouvre pourSjöström unepérioded’intense créativité etd’inspiration recomposée etdémultipliée. ou funeste, icifilmée comme uneentité vivante auxmillevisages,sans cesse aveugles etindifférentes. Au premier rang desquelleslamertantôt prodigue les violentes convulsions d’unedestinée livrée auxcaprices deforces naturelles à lamer. Audacieusement enroulé autour d’unflashback,lefilmsepenchesur monde ets’enferme dansuneprostration hallucinée, errant surlescôtes face dans les geôles anglaises. Libéré au bout de cinq ans, il se retrouve seul au vient aublocuscontinental pournourrirsafamille, maisatterrit parlasuite titre, un pêcheur aventureux qui, pendant les guerres napoléoniennes, contre- de laproduction suédoise. Le cinéaste interprète lui-mêmelepersonnageen de lamer, dontlesuccès considérable contribua àfaire évoluer lesstandards l’époque) de 60 000 Le Trésor d’Arne) comme Sjöström (La Filledelatourbière, L’Inconnu, xviii L’Oiseau noir),lehéros tragique deLarmes declown n’en rejoint pas e

siècle quelecritiqueetréalisateur Louis Delluctenait pourleplus couronnes seront nécessaires à ce somptueuxdrame Seastrom — 96 », ne changera pasfondamentalement la La Voix desancêtres, DÖTTRAR STORMYRTORPET ORDET FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE(ACTEUR) LEMEILLEURFILMDETHOMASGRAAL En collaboration avec Svenska Filminstitutet etles50ansdesArchives françaises dufilmCNC MAURITZ STILLER (1921) KARIN INGMARSDOTTER INGMARSDOTTER KARIN INGMARSSÖNERNA FILMOGRAPHIE (RÉALISATEUR) INGEBORGHOLM(1913) confluents de toute son œuvre. lire par-delà les années, comme sur un parchemin qui aurait recueilli les sillons tous lesaccidents etlarobustesse d’unenature impétueusequisedonnaientà comme lelitd’untorrent, ébouriffé comme après lachute d’unéclair,c’étaient visage inoubliable, longcomme unecascade, saillantcomme uneroche, raviné les cheveux blanchis,quiavait été celui detantses propres films.Etdans ce proclamés, convoquait surl’écran levisagedésormaisvénérable ducinéaste, les grands momentsdesonexistence, IngmarBergman, l’undesesdisciples principal desFraises sauvages (1957), celui d’unmédecinquirevisitait parlerêve et àsavocation initialedecomédien. Enluiconfiant vingtansplustard le rôle dernier filmdecapeetd’épée en1937 (Souslarobe rouge), ilrevient enSuède la frontalité élémentaire etauxpuissances desuggestion dumuet.Après un des plateaux, aura peuàraison del’art de Sjöström, siintimementliéà L’avènement duparlant,quimodifiaenprofondeur les techniques etusages pressions virtuosesetspectrales deLa Charrette fantôme). avec l’intériorité despersonnagesetconvoque parfois lefantastique (lessurim- saillies définissent unmondeoriginaire dontleprofond tellurisme communique les lignes de force de la nature, ses anfractuosités torturées et ses puissantes sante et longuement repoussée. Ici comme ailleurs (Terje Vigen , tincts sexuels refoulés –etquisedéchaîneront lorsd’une nuitdenoce ahuris- insinuante, omniprésente, dontleséclats intempestifs semblentrelayer sesins- FEMME DIVINE – QUE LAHAINE DÖMEN ICKE ICKE DÖMEN WHO GETS SLAPPED GETS WHO SOM MÖTAS SOM VAISSEAU TRAGIQUE ROBE ROUGE MOLANDER DE L’INGÉNIEUR LEBEL FRAISES SAUVAGES LA GRÈVE – GUSTAF MOLANDER

L’ÉPREUVE DU FEU (1915)

(1952) STREJKEN (1914) (1914) UNDER THE RED ROBE ROBE RED THE UNDER KÄRLEK STARKARE ÄN HAT HAT ÄN STARKARE KÄRLEK WOMAN DIVINE THE –

(1917)

– – (1919) LES VAUTOURS DELA MER (1917)

SMULTRONSTÄLLET – (1924) ELD OMBORD ELD L’ARGENT DEJUDAS HÅRD KLANGARNE MATTSSON

L’ENFANT DELARUE (1913) DÖDKYSSEN (1920) – – – LES PROSCRITS – LE MONASTÈREDESANDOMIERZ (1943) ? DÖMER VEM LA NUITDESAINT-JEAN – LA LETTREÉCARLATE LA FILLEDEHAUTEMONTAGNE – MAÎTRE SAMUEL

(1922) (1928)

– (1937) (1916) VERS LAJOIE

INGMAR BERGMAN JUDASPENGAR (1913) – –

GATANS BARN GATANS LE GLAIVE DE LA LOI – BERG-EJVIND OCH HANS HUSTRU HANS OCH BERG-EJVIND (1921) — LE DÉSIRDECHAQUE FEMME TERJE VIGEN(1916) HAVSGAMAR – DEMI-SANG THE SCARLET LETTER SCARLET THE — 97 — MÄSTERMAN – TILL GLÄDJE GLÄDJE TILL (1952) LA MAISONCERNÉE

(1915) – VALBORGSMÄSSOAFTON VALBORGSMÄSSOAFTON

(1914) LE MIRACLE (1957) –

KLOSTRET I SENDOMIR I KLOSTRET (1915) MÄNNEN IMÖRKERARNE MATTSON HALVBLOD –

NAME THE MAN THE NAME (1920) INGMAR BERGMAN LA FILLEDUGOUVERNEUR HÖGFJÄLLETS DOTTER HÖGFJÄLLETS – – – LES CŒURSSERENCONTRÈRENT LA FILLEDETOURBIÈRE THÉRÈSE MIRAKLET

– (1926)

(1913) LA CHARRETTEFANTÔME DET OMRINGADE HUSET OMRINGADE DET A LADY TO LOVE TO LADY A

(1917) –

(1924) THOMAS GRAALS BÄSTA FILM BÄSTA GRAALS THOMAS (1916) – LE VENT

(1913)

LE PASTEUR (1920) GUSTAF EDGREN (1950) – – – LA VOIX DESANCÊTRES

(1914) – LARMES DE CLOWN THE WIND THE L’ÉTRANGE AVENTURE – L’AMOUR PLUSFORT Les Proscrits), LANDSHÖVDINGENS LANDSHÖVDINGENS

LA MONTREBRISÉE – (1930) KÄRLEK PRÄSTEN – NE JUGEZPAS

(1955) TÖSEN FRÅN FRÅN TÖSEN

(1922) KÖRKARLEN (1928) – (1935) HJÄRTAN HJÄRTAN SOUS LA GUSTAF

(1913) – – – LES HE HE LA LA LE LE –

CINÉMA MUET —— Victor Sjöström CINÉMA MUET —— Victor Sjöström à l’évolution d’unelégislation plusattentive auxdémunis. » l’époque, provoquant desdébats auseindelasociété suédoise. Le filmaurait ainsi contribué et le jeu sobre de Borgström font d’Ingeborg Holm une diatribe contre la politique sociale de veine peuconnue ducinémanordique del’époque, lacritiquesociale. Le réalisme sansfard Terje Vigen àêtre entièrement conservé. Redécouvert danslesannées1950, ilappartientàune connaît àsasortieunsuccès international etreste l’undesrares filmsdeSjöström, antérieurs à longer lecontrat deladiva HildaBorgström, l’actrice lamieuxpayée delaSvenska Biograf. Il « d’entrer àl’hospice etd’abandonner sesenfants… Ingeborg doitalorsfaire face àsescréanciers. Démuniedetoute ressource, ellesevoit obligée à unprêt bancaire, unmagasind’alimentation. Quelquesmoisplustard, lamaladiel’emporte. Pendant quesonépouseIngeborg seconsacre àleurstrois enfants, Sven Holmmonte, grâce LUND, CARLBARCKLIND INTERPRÉTATION HILDABORGSTRÖM,GEORGGRÖNROOS,WILLIAMLARSSON,ARONLINDGREN,ERIKLINDHOLM,RICHARD SOURCE SVENSKAFILMINSTITUTET SCÉNARIO VICTORSJÖSTRÖM,D’APRÈSLAPIÈCEDENILSKROKIMAGE HENRIKJAENZONPRODUCTIONABSVENSKABIOGRAFTEATERN Suède —fiction19131h13noiretblancmuetavecintertitresfrançais INGEBORG HOLM VICTOR SJÖSTRÖM attention to thepoor.” Swedish society. As such the film contributed to the development of legislation that paid more make Ingeborg Holm adiatribe against thesocialpoliticsof thetime, provoking debates within Nordic cinema of the time: social criticism. Borgström’s unflinching realism and sober acting Vigen to befullypreserved. Rediscovered inthe1950s, itbelongsto alittle-known vein of tionally successful whenitappeared andremains oneof Sjöström’s few filmsprior to Terje contract of thediva HildaBorgström, thebest-paid actress at Svenska Biograf. Itwas interna - “The filmisa‘masterpiece of circumstances’ since it was written onthefly to extend the face his creditors. With no resources, she is forced to join a convent and abandon her children... loan to setupafood shop. Afew monthslater, heisstruck down by disease. Ingeborg must then While hiswife Ingeborg dedicates herself to raising theirthree children, Sven Holmuses a bank Le filmest un “chef-d’œuvre descirconstances” puisqu’ilest écritdans l’urgence pourpro- Gabriela Trujillo,Gabriela École suédoise, lyrismedelanature, Toute lamémoire dumonde — 98 career, hadalready reached ahighlevel of maturity andmastery of cinematographic language.” protagonist’s house–demonstrates thedexterity of adirector who, even at thisearlystage of his his formative years to have survived. Its opening –a traveling shot through the window of the in Sweden. us to re-imagine thebeginningof hiscareer andbetter understand thedevelopment of cinema CNC. The resurrection of thiswork by oneof thegreatest directors of thesilentperiodallows “Considered lost upuntilnow, thefilmThe Price of Betrayal was rediscovered by thefrench hunting expedition, anaccident occurs that putshiminaneven worse situation. An unemployed manstruggles to provide for hisseriouslyillwife andtheirson.Duringanillegal langage cinématographique. » encore précoce desacarrière, avait déjàatteint unhautniveau dematurité et demaîtrisedu la fenêtre dulogementprotagoniste, montre ladextérité d’unréalisateur qui,àce stade au cours de ses années de formation, à avoir survécu. Son ouverture, un travelling àtravers en Suède. L’Argent deJudasest eneffet lecinquième destrente films réalisésparSjöström, permet dereconstruire ledébutdesacarrière etdemieuxpercevoir l’évolution ducinéma La résurrection decette œuvre del’undesplusgrands réalisateurs delapériodemuette « terrible encore. Au cours d’unbraconnage, unaccident seproduit quiva lemettre dansunesituation plus Un chômeurlutte poursubvenir auxbesoinsdesonfilsetsa femme gravement malade. INTERPRÉTATION EGILEIDE,JOHNEKMAN,KAJASTINABERG,GABRIELALW RÖDA KVARNS ORKESTER PRODUCTIONABSVENSKABIOGRAFTEATERN SOURCEARCHIVESFRANÇAISESDUFILMCNC TITRE ORIGINALJUDASPENGARSCÉNARIOAXELFRISCHEIMAGE HENRIKJAENZON,JULIUSJAENZONMUSIQUERUDOLFSAHLBERG, Suède —fiction191536minnoiretblancmuetavecintertitresfrançais L’ARGENT DEJUDAS VICTOR SJÖSTRÖM Considéré jusque-làcomme perdu, lefilmL’Argent deJudasaété redécouvert parleCNC. The Price of Betrayal is in fact only the fifth of thirty films made by Sjöström during La direction duPatrimoine cinématographique duCNC — 99

CINÉMA MUET —— Victor Sjöström CINÉMA MUET —— Victor Sjöström bring (divine) nature into thecinematic image?” symbol of infinity, itisamajorchallenge for any self-respecting cameraman. How doesone to frame, always escapingover theedgeof theshot,incompressible, ungraspable, aneternal place that everything comes outof andwhere everything goesbackto intheend.Impossible to thesailor: onehecannotescape, andwhichwillnevertheless behiscurse. The seaisthe the drama of thefilm:allpaths, allnarrative tracks lead to it.It represents an existential enigma background, acharacter initself, arbitrary andunpredictable. Aninevitable force, itprops upall “Nature’s impetuous genius–riddenby menwhosefate itdecides–thesealapsin a severe famine. To feed hisown family, Terje hadto goto Denmark… his family. However, sooncametheNapoleonicwars andtheEnglishblockade whichbrought (divine) nature dansuneimagedecinéma ? » de l’infinité, ellelance à toute caméra quise respecte unsacré défi. Comment faire rentrer la à cadrer, fuyant toujours parunbord duplan,incompressible, incernable, symbole éternel diction. La merest ce décor donttout partetoùtout revient endernière instance. Impossible au marinuneénigmeexistentielle àlaquelleilnepeutsedérober etquisera pourtantsamalé- elle soutient le drame du film : tous les chemins, toutes les pistes narratives y mènent. Elle pose s’ébat aufond du paysage, comme uncaractère ensoi,arbitraire etimprévisible. Inévitable, « nourrir lessiens,Terje doitpartirauDanemark… les guerres napoléoniennesetleblocusanglaisprovoquent bientôt uneterrible famine. Pour Au débutdu CEDEBORG, OLOF AS INTERPRÉTATION VICTOR SJÖSTRÖM, AUGUST FALCK, EDITH ERASTOFF, BERGLIOT HUSBERG, WILLIAM LARSSON, GUCKEN AB SVENSKABIOGRAFTEATERN SOURCESVENSKAFILMINSTITUTET SCÉNARIO VICTORSJÖSTRÖM,GUSTAF MOLANDER,D’APRÈSUNPOÈMED’HENRIKIBSENIMAGE JULIUSJAENZONPRODUCTION Suède —fiction191656minnoiretblancmuetavecintertitresfrançais TERJE VIGEN VICTOR SJÖSTRÖM At thebeginningof19 Impétueux géniedelanature, chevauchée pardeshommesdontelledécidedusort,lamer xix e

siècle, lepêcheurnorvégien Terje Vigen vitheureux avec safamille. Mais th century, theNorwegian fisherman Terje Vigen lived happily with Mathieu Macheret, critikat.com, 29 décembre 2009 — 100

creative, precise andarticulate Sjöström’s staging is.” are inseparable from theirnatural andsocialenvironments. Itshouldalsobeemphasized how by a troupe of exceptional actors, manages to make people feel that characters andintrigue without reducing itto caricature. This world isnotjust abackdrop andthefilmmaker, assisted beyond asimplyfolkloric approach, instead makingawholepeasantworld exist onthescreen and expressive force. Onefirst appreciates the concern for documentary accuracy that goes that noneof theseadaptations isequalto thefilmshot by Sjöström in terms of authenticity in 1908, Selma Lagerlöf’s“Published novel has often been adapted for cinema. It is probable appreciate thisinitiative... landowner – convinces his parents to hire her as a servant. His fiancée does not particularly She isthenrejected by thevillagecommunity. Taking pityonher, ayoung man–theson ofa A young woman gives birthto anillegitimate child.The allegedfather deniesany responsibility. scène deSjöström est inventive, précise, articulée. » sociables d’unenvironnement naturel etsocial.Ilfaut aussi souligneràquelpointlamiseen d’acteurs exceptionnels, parvientàfaire sentiràquelpointpersonnages etintriguesontindis- caricature. Cet univers n’est pas qu’une toile de fond et le cinéaste, secondé par une troupe dépasse lesimplefolklore etfait exister àl’écran tout unmonde paysan sansleréduire àla le film tourné parSjöström. Onyapprécie d’abord unsoucid’exactitude documentaire qui qu’aucune deces adaptations n’est parvenue àégalerenauthenticité etenforce expressive « pas vraiment cette initiative… propriétaire terrien, convainc sesparents del’engager comme servante. Safiancée n’apprécie Elle est alorsrejetée parlacommunauté villageoise. Prisdepitié, unjeunehomme, fils d’un Une jeune femme met au mondeunenfant illégitime. Le père présumé nie toute responsabilité. GÖSTA CEDERLUND,WILLIAMLARSSON INTERPRÉTATION GRETA ALMROTH, LARS HANSON, KARIN MOLANDER, NILS ARÉHN, JOSUA BENGTSON, GEORG BLOMSTEDT, LAGERLÖF TITRE ORIGINALTÖSEN FRÅN STORMYRTORPET Suède —fiction19171h17noiretblancmuetavecintertitresfrançais LA FILLEDETOURBIÈRE VICTOR SJÖSTRÖM Publié en 1908, le romanPublié de Selma Lagerlöf a souvent été adapté au cinéma. Il est probable IMAGE HENRIKJAENZONPRODUCTIONABSVENSKABIOGRAFTEATERN SOURCESVENSKAFILMINSTITUTET — 101 SCÉNARIO ESTER JULIN, VICTOR SJÖSTRÖM, D’APRÈS LE ROMAN DE SELMA Claude Rieffel, aVoir-aLire.com, 2 janvier 2014

CINÉMA MUET —— Victor Sjöström CINÉMA MUET —— Victor Sjöström of souls –visible. But even more thanthat, itisapromise for the wholeof cinema.” of Sjöström’s future work in whichheknows how to make theinvisible –namely themovement those who loved eachother. With hindsight, itis about experiencing the film as apromise: that provides everything, includinga mourningshroud whenlife itselfwas nolongerallowed to do withoutbeingcalledassuch, inthiscaseby celebrating thesplendourof anature that night, figures andspace, flashbacks andmentalimages.Itisaboutdiscovering what art could is to experience an intactexample of formal audacity, withnatural light and intensely dark “ with eachother, thepairmust flee to themountains... friendship withhim,whichisfrowned uponby thetown bailiffasitthwarts hisprojects. Inlove stranger arrives in from thescrub. Nobodyknows anything about him.The widow develops a Au milieu du ARÉHN, WILLIAMLARSSON INTERPRÉTATION VICTORSJÖSTRÖM,EDITHERASTOFF, JOHNEKMAN,JENNYTSCHERNICHIN-LARSSON,ARTUR ROLÉN,NILS SIGURJÓ TITRE ORIGINALBERG-EJVINDOCHHANSHUSTRUSCÉNARIOSAMASK,VICTORSJÖSTRÖM,D’APRÈSL’ŒUVRE DEJOHANN Suède —fiction19171h50noiretblancmuetavecintertitresfrançais LES PROSCRITS VICTOR SJÖSTRÖM In mid-19 pour lecinématout entier. » rendre visible l’invisible, àsavoir lemouvement desâmes.Maisplusencore, ilest unepromesse éprouver surtout lefilm comme unepromesse : celle del’œuvre à venir deSjöström sachant y compris unlinceul quand la vien’est pluspermiseàceux quis’aiment. Avec lerecul, c’est pas lenom,enl’occurrence célébrer lasplendeurd’unenature qui,elle-même, prodigue tout et espace, flashback et images mentales.C’est découvrir ce que pouvait unart qui n’en avait l’expérience d’uneaudace formelle intacte : lumière naturelle, nuitintensément noire, figures « l’autre, ilsdoivent fuirdanslesmontagnes… amitié, ce quiest malperçu parlebaillidelacommune etcontrarie sesprojets. Éprisl’unde domaine. Unétranger arrive dudésert.Personne nesaitriendelui.Laveuve leprend en The Outcasts was beloved from thestart. To seeitalmost ahundred years after itwas created Les Proscrits aété aiméd’emblée. Le voir presque cent ansaprès saréalisation, c’est faire NSSÓ th -century Iceland, a very rich young widow reigns over her estate with authority. A N IMAGE HENRIKJAENZONPRODUCTIONABSVENSKABIOGRAFTEATERN SOURCESVENSKAFILMINSTITUTET xix e

siècle en Islande, une jeune veuve très riche règne avec autorité sur son Bernard Bénoliel,cinematheque.fr, 19 avril 2017 — 102 – influence onIngmarBergman’s work.” powerful andfantastical incursions,theperformance of theactors isrestrained. Itwas amajor the afterlife to take place. Inthismorality talewithitscomplex structure, criss-crossed with images andmultipleexposures. Hethusgives life to thedead,allowing aconversation with special effects, andlighting,withhiscamera operator, tried outdaring experiments with months working in a studio. He wanted to have total control over the sets, camera angles, to filmingoutside andinsumptuousnatural settings, for thisfilmSjöström spent over two “ remembers Edith, anunwhoonce saved himfrom alcoholism... drunkard, seems to dieat thismoment. Hewakes upinthecart andseeshislife goby. He condemned to collect thesoulsofdeparted over thecoming year. David Holm,apenniless There isapopularbeliefthat anyone who dies on thestroke ofmidnightonNew Year’s Eve is trouvera unedesesinspirations majeures. » puissantes incursionsfantastiques, l’interprétation desacteurs est retenue. IngmarBergman y Un dialogueavec l’au-delà s’instaure. Dansce conte moral àlastructure complexe, traversé de expérimentations d’imagesetdemultiplessurimpressions. Ainsiredonne-t-il vieauxmorts. des prisesdevues,trucages,éclairages et,avec sonopérateur, tente d’audacieuses fois enstudio pourunpeuplusdedeuxmois.Sjöström souhaite avoir lamaîtrisedesdécors, des tournages enextérieurs etdessomptueux décors naturels, Sjöström seretrouve cette « souvient notammentd’É sans lesou,meurtjuste avant minuitetseréveille danslacharrette. Ilvoit saviedéfileretse jusqu’au Nouvel Ansuivant lacharrette fantôme desfutursdéfunts.David Holm,univrogne Une croyance populaire veut quelederniermortdel’année, s’ils’agit d’unpêcheur, conduira LUNDHOLM, TORWEIJDEN,EINARAXELSSON INTERPRÉTATION VICTORSJÖSTRÖM,HILDABORGSSTRÖM,TORESVENNBERG,ASTRIDHOLM,CONCORDIASELANDER,LISA PRODUCTION SVENSKFILMINDUSTRISOURCESVENSKAFILMINSTITUTET TITRE ORIGINALKÖRKARLEN SCÉNARIOVICTORSJÖSTRÖM,D’APRÈSLEROMANDESELMALAGERLÖF IMAGE JULIUSJAENZON Suède —fiction19211h33noiretblancintertitresfrançais LA CHARRETTEFANTÔME VICTOR SJÖSTRÖM The Phantom Carriageisconsidered to beoneof Sjöström’s majorworks. Accustomed La Charrette fantôme est considéré comme undessommetsdel’œuvre deSjöström. Familier dith, unereligieuse quil’avait prissoussonaile. — 103 Pauline deRaymond, Cinémathèque française, février 2016

CINÉMA MUET —— Victor Sjöström CINÉMA MUET —— Victor Sjöström solidité : lagifle, lerire, etle cercle. » entremêle enuntissu délicat (laphotographie raffinée deMilton Moore) etd’une très grande que parl’image ;ellesedéveloppe essentiellement àpartirdetrois élémentsqueSjöström l’ironie delavie. Cette méditation, c’est làoùlaréussite ducinéaste est totale, neprend forme cinéma symboliste. L’intrigue mélodramatique sertdesupportàuneméditation poétiquesur autre œuvre cinématographique. J’y vois personnellement une des très rares tentatives d’un « devient, sousunchapiteau, leclown quireçoit desgifles… le fait passer pourfou et le gifle. Les académiciens s’esclaffent. Pour survivre à son malheur, il sente, àsaplace, àl’académie desSciences. Alorsqu’iltente derétablir lavérité, l’imposteur Un brillantscientifiqueest trahi parsonamiquilui vole lefruitdeses recherches etlespré - STERLING, PIERREWATKIN INTERPRÉTATION LON CHANEY, NORMASHEARER,JOHNGILBERT, TULLY MARSHALL,RUTHKING,MARCMc IMAGE MILTON MOOREMONTAGE HUGHWYNNPRODUCTIONMGMSOURCEWARNER BROS. TITRE ORIGINALHEWHOGETSSLAPPEDSCÉNARIOCAREYWILSON,VICTORSJÖSTRÖM,D’APRÈSLAPIÈCEDELEONIDANDREYEV États-Unis —fiction19241h11noiretblancmuetavecintertitresfrançais LARMES DECLOWN VICTOR SJÖSTRÖM the circle.” into adelicate fabric (thanksto Milton Moore’s refined photography): theslap, thelaugh,and the image;itdevelops essentially from three very solidelements,intertwined by Sjöström This meditation –andthisiswhere thefilmmaker’s success is total –takes shapeonlythrough cinema. The melodramatic plotserves asamediumfor apoetic meditation ontheirony of life. cinematographic work. I personallyseein it one of thevery rare attempts at asymbolist “ survive hismisfortune, hebecomes acircus clown whoperforms onthereceiving endofslaps... truth, theimposter makes himseemcrazy andslapshim.The academicsburst into laughter. To presents theminhisplace to theAcademy of Sciences. As thescientist triesto restore the A brilliantscientist is betrayed by hisfriend,who robs himof the results of his research and Tears ofaClown isacompletely originalfilm,onethat canhardly be compared to any other Larmes declown est unfilm totalement original,quipeutdifficilement être rapproché d’une Christian Viviani, Positif, juin 1989 — 104 DERMOTT, FORD

parishioners denounced herto theReverend Dimmesdale, andshedeserves prison.” passion. The young Hester ran away ontheLord’s day and, worse, looked inamirror; indignant Flemish painting,theradiant innocence of LillianGish,andthefeverish lyricismof imagesof pettiness, the filmmaker opposestheethereal beauty of landscapes inbloom,the light of of love: against the raw strokes of puritanism and hearts hardened by envy, hypocrisy and “Sjöström fiercely condemns religious obscurantism and exalts by contrast theomnipotence her chest... public marked withtheinfamous letter A(indicating anadulterous woman) embroidered on for years, gives birthto alittlegirl.Sheiscondemned by the town notablesto appearin Salem, New England,intheearly18 TITRE ORIGINALTHE SCARLET LETTER États-Unis —fiction19261h55noiretblancmuetavecintertitresfrançais LA LETTREÉCARLATE VICTOR SJÖSTRÖM Salem, enNouvelle-Angleterre, audébutdu FRED HERZOG,JULESCOWLES INTERPRÉTATION LILLIANGISH,LARSHANSON,HENRY B.WALTHALL, KARLDANE,WILLIAMH.TOOKER,MARCELLECORDAY, BROS. HENDRIK SARTOV MONTAGE HUGHWYNNPRODUCTIONMGMSOURCE WARNER prison. » dans unmiroir ; desparoissiens indignésladénoncent aurévérend Dimmesdale, ellemérite la des imagesdelapassion. La jeuneHester acouru lejourduSeigneuret,pire, s’est regardée la lumière de la peinture flamande, l’innocence radieuse de Lillian Gish, le lyrisme enfiévré l’hypocrisie et la mesquinerie, le cinéaste oppose la beauté éthérée des paysages en fleurs, toute-puissance del’amour : àlapeinture cruedupuritanisme, descœurs durcis parl’envie, « brodée sursapoitrine… à être exposée en place publique avec l’infâmante lettre A, désignant les femmes adultères depuis desannées,donnenaissance àunepetite fille. Elleest condamnée parlesnotables Sjöström stigmatise férocement l’obscurantisme religieux etexalte parcontraste la Hervé Dumont,Cinéma&histoire /Histoire & cinéma SCÉNARIO FRANCES MARION, D’APRÈS LE ROMAN DE NATHANIEL HAWTHORNE th — 105 century. Ayoung woman, separated from herhusband xviii e

siècle. Unejeunefemme, séparée desonmari IMAGE

CINÉMA MUET —— Victor Sjöström CINÉMA MUET —— Victor Sjöström aspects serenforçant l’unl’autre. C’est unmiracle. » américaine. dence, maisau-delàdel’intrigue, c’est l’Europe cultivée quisetrouve confrontée àlarudesse l’attractionPuis deplusieursbipolarités. Le mondecitadinetl’univers rural s’affrontent d’évi- dans ce filmjustement mythique ? D’abord l’idéed’unartpoussé àsaplus extrême tension. disparaître etlescultures seséparer. Aujourd’hui, hormis l’éblouissement, quepeut-ontrouver raffinée parunevisioninfinimentnuancée. Rencontre inoubliable etéphémère ; lemuetallait un accomplissement d’uneplénitudeabsolue. La démesure américainesetrouvait soudain « vent souffledeplusbelle… elle épouseunmodeste cow-boy, Lige. Le jeunemariépartenexpédition lalaissant seule, le Letty, vienttrouver refuge chez soncousin. Poussée parlajalousiedefemme decelui-ci, Le vent necesse desoufflerdans cette régiondudésertaméricainoùunejeunefilleorpheline, CARMENCITA JOHNSON,LAON RAMON INTERPRÉTATION LILLIANGISH,LARSHANSON,MONTAGU LOVE, DOROTHYCUMMING,EDWARD EARLE,WILLIAMORLAMOND, ARNOLD TITRE ORIGINALTHEWINDSCÉNARIOFRANCESMARION,D’APRÈSLEROMANDEDOROTHYSCARBOROUGHIMAGE JOHN États-Unis —fiction19281h25noiretblancmuetavecintertitresfrançais LE VENT VICTOR SJÖSTRÖM each other. It’s amiracle.” The Wind isbothachamberfilmand symphony of the world, withbothaspects reinforcing other. But, beyond the plot, it is cultivated Europe which is confronted with American roughness. attraction of multiplebipolarities.The urbanworld andtherural world obviously confront each now learnfrom thismythical film? First, theidea of artpushed to itsmost extreme. Then, the soon disappear, and cultures were goingto separate. Apart from beingdazzled,what canwe achievement of absolute plenitude. An unforgettable, ephemeral encounter; silent films would “In asinglefilm,Nordic cinemaandAmerican dialogue come together asequals. The result: an The young groom goesonanexpedition, leaving heralone. The windblows ever more beautifully... taken refuge at hercousin’s place. Driven by hisjealous wife, shemarriesamodest cowboy, Lige. The windnever stops blowing inthispartoftheAmericandesertwhere anorphangirl,Letty, has Le temps d’unfilm,cinémanordique etaméricaindialoguèrent d’égal àégal. Le résultat : MONTAGE CONRADA.NERVIGPRODUCTIONMGMSOURCEWARNER BROS. Le Vent est àlafois unfilmdechambre etune symphonie dumonde, lesdeux — 106 Philippe Roger, JeuneCinéma,janvier 2001 is thecasefor very few pieces of cinematography that Iknow.” the samekindhischaracter goes through. Itthusacquires asecond andthird dimension,which playing Borg asBergman asked himto, Sjöström alsogave himselfover to agreat innerreverie, the overwhelming performance given by thisgreat oldman.Onehastheimpression that while of theunforgettable ,plays Dr. Borg. ‘To play’ isavery weak word for “A oneof the biggest namesinthehistory of Scandinavian cinema, Victor Sjöström, thedirector including Sara, whohasthesamenameashiscousin andfirst love inhis youth... momentarily separated from hisson.Ontheroad, they pickupthree friendlyhitchhikers of dedication andresearch. Hegoesthere by carinthecompany ofhisdaughter-in-law, An oldretired doctor isgoingto receive amajorprize inLundCathedral to honourfifty years matographiques. » deuxième, puis unetroisième dimensiondontjeneconnais quepeud’autres exemples ciné- côté àunegrande rêverie intérieure dumême typequesonpersonnage. Ilacquiert ainsiune tout enjouant Borg comme leluidemandaitBergman, Sjöström s’est livré lui-mêmedeson faible pourdésignerla bouleversante performance dece grand vieillard. Onal’impression que de l’inoubliableCharrette fantôme, interprète ledocteur Borg. “Interprète” est unmot bien « premier amourdejeunesse… trois sympathiques auto-stoppeurs dontSara quiporte lemêmeprénom quesacousine, son accompagné parsabelle-fille, momentanémentséparée desonfils.Surla route ils prennent Lund, pourhonorer cinquante annéesdedévouement etderecherches. Ils’yrend envoiture, Un vieuxmédecinenretraite va recevoir unpriximportant,décerné dans lacathédrale de BJELFVENSTAM, MAXVON SYDOW INTERPRÉTATION MONTAGE OSCARROSANDERPRODUCTIONSVENSKFILMINDUSTRISOURCECARLOTTA FILMS TITRE ORIGINALSMULTRONSTÄLLET SCÉNARIOINGMARBERGMAN IMAGE GUNNARFISCHERMUSIQUEERIKNORDGREN Suède —fiction19571h32noiretblancvostf LES FRAISESSAUVAGES INGMAR BERGMAN Un desplusgrands nomsdel’histoire ducinémascandinave, Victor Sjöström, leréalisateur VICTOR SJÖSTRÖM,BIBIANDERSSON,INGRIDTHULIN,GUNNARBJÖRNSTRAND,FOLKESUNDQUIST,BJÖRN Jacques Doniol-Valcroze, L’Observateur, 16 mai 1959 — 107 —

CINÉMA MUET —— Victor Sjöström BONNIE AND CLYDE © 1967 Warner Bros. Entertainment Inc. r trospectives CHARLES BOYER ARTHUR PENN KIRA MOURATOVA RÉTROSPECTIVE —— Charles Boyer L metteur enscène àsuccès Henry Bernstein pourLe Bonheur(adapté aucinéma le satisfait guère. Dès sonretour àParis, sa rencontre avec l’auteur théâtral et agent CharlesFeldman. Pourtant cette première expérience aux États-Unis ne sous sahoulette, l’introduit auprès desstudios etluifait rencontrer sonfutur çaise desuccès américains.Maurice Chevalier l’héberge, prend lejeuneacteur Un premier voyage àHollywood sedécidealors,afinde tourner la version fran - le confirme : saphotogénie est évidente etsonaisance gestuelle novatrice. Le CapitaineFracasse d’Alberto Cavalcanti, sondernierfilmmuet tourné en1928, de théâtre etdecinéma. avec Pierre BlancharetFernand Ledoux, ilsefait très vite unnomsurlesplateaux pour jouer les mauvais garçons dans confie un rôle aupiedlevé dansl’unedesescréations etMarcel L’Herbier l’engage son premier mentor auprès desdirecteurs dethéâtres. En1920, FirminGémierlui sine, luidonne l’occasion derencontrer lecomédien CharlesDuflosquidevient parisiennes. Le tournage deTravail venir. Ilveut croiser auplus vite saroute d’acteur, celle quidoitlemenerauxscènes Il décidebientôt dequitter sonQuercy etd’oublier lesétudesdephilosophieà il écritàunrythmesoutenu pièces, nouvelles etpoèmessur descahiersd’écolier. vont comme un gantet il a, dit-on, une mémoire fabuleuse… Débordant d’énergie, Par Patrick Cazals,cinéaste CHARLES BOYER RÉTROSPECTIVE CHARLES BOYER,L’ÉVIDENCE DU durant leurconvalescence. Les pièces d’Edmond Rostand L’Aiglon locale. Ilcrée desspectaclespourdivertir lessoldats blessés delaGrande Guerre de père à10ans,CharlesBoyer tientlespremiers rôles danslatroupe théâtrale Né dansunefamille decommerçants enmatériel agricole deFigeac,orphelin grands talents. indépendants sansseplierpourautantauxdiktats quiontsouvent bridélesplus dité, ils’est souvent imposécomme lemoteur desproductions desmajors des deuxcôtés del’Atlantique. Sachantmenersacarrière avec rigueuretluci- ricain, ilrestera surledevant delascène desannées1930 aux années1960 teurs etd’admiratrices. Devenu leFrench andgreat lover attitré dupublicamé - acteurs àavoir connu unimmensesuccès auprès detrois générations despecta- Génial interprète, authéâtre d’abord puisaucinéma,Boyer reste l’undesrares riens etcritiques,déroutés parcette tragique destinée. séduirait certes biendesscénaristes d’Hollywood mais éloignaitpeut-être histo- ses rôles majeursavec DanielleDarrieuxdéjà,future complice deMadamede…) Paterson. Ce remake douloureux et romantique des amants de 1978 à Phoenix (Arizona), deux jours après la mort de son épouse, l’actrice Pat septembre dernier, pourle40 de savillenatale, Figeac(ilyest néle28 exceptionnelle de l’acteur est donc pertinent, faisant suite à l’hommage devenir gênante. Le focus 2019 du festival de La Une certaine myopie autour ducasCharlesBoyer finissait cependant par es zones d’ombre restent toujours àdéfricherdansl’Histoireducinéma. e anniversairedesondécèsparsuicide,le26 (1899 -1978) dirigé parHenriPouctal àDecazeville, cité voi- — 110 L’Homme du large. Élève au Conservatoire août 1899 -voici 120ans !),rendu en COME BACK COME Rochelle sur la carrière Mayerling (l’un de et Cyrano et des et ce août lui — 111 CHARLES BOYER

RÉTROSPECTIVE —— Charles Boyer RÉTROSPECTIVE —— Charles Boyer Le 1 Le pare àtourner àNice lenouveau filmdeMarc Allégret : Le Corsaire. fond avec Irene Dunnefait merveille, ilretourne enFrance àl’été 1939 etsepré- La le tournage d’ElleetLui (Love Affair), réalisé parLeo McCarey, filmprésenté à soucieux depoursuivre sacarrière danslecinémafrançais eteuropéen. Après Moko) luiassurent deuxnominations auxOscars,CharlesBoyer reste cependant acteur nonaméricain.Sisesrôles dansConquest Boyer est l’undesacteurs lesmieuxpayés d’Hollywood, prouesse inédite pourun naires etloueront sonélégance etsadiscrétion. Àlafindesannées1930, Charles (Conquest), HedyLamarr( Algiers), Irene Dunne, Bette Davis seront sesparte- Loretta Young, MarlèneDietrich(The of Allah),JeanArthur, Garden Greta Garbo aura grandissante auprès dugrand public.Claudette Colbert, Katharine Hepburn, trices majeures d’Hollywood, ce qui démontre la confiance des studios dans son Charles Boyer va tenir dans ses bras, au cours de cette décennie, une kyrielle d’ac- Marié le14 partenariat constructif. Walter Wanger, producteur indépendantmaistrès influent,sutétablir avec luiun Ces deuxfilmsluiontouvert définitivement lesportes des studiosaméricainset pour assumer ladramaturgie derécits complexes. les qualités dujeu,lasensibilité aiguëdeBoyer etsonenvergure decomédien donc judicieuxdeprésenter àLa qualité quimanquaitparfois àl’Amérique etdontCharlesn’était pasavare… Ilest son œuvre préférée parmitous sesfilms tournés et cela parce qu’il avait ducœur, aux archives Charles-Boyer del’académie desOscarscombien ce filmétaitbien de temps avant samort,FritzLangconfiait àl’acteur dansun courrier retrouvé cinéaste allemandenFrance etdeconfier àCharlesBoyer le rôle titre : Liliom.Peu est dunombre. ErichPommer décidedeproduire leseulfilmfrançais tourné parle refuge pourlesartistes allemandsmenacés parlamontée dunazisme. FritzLang par pas d’explications naturelles train deperdre laraison, enleoulasoumettantàune séried’expériences quin’ont dant àladéfinitionsuivante : « est sitroublant quele« Oscars. Ingrid Bergman obtient finalement seule la récompense. Le thème du film Charles Boyer réalisent làunetelle performance queleurcouple est nomméaux étonnant qu’est (Hantise),tourné Gaslight parGeorge Cukor. Ingrid Bergman et Michaël, sonfilsunique, est néendécembre sentant delaFrance libre àHollywood, enremplacement d’HenriDiamant-Berger. tion àl’industrie cinématographique d’honneur lui est attribué en 1943 pour « années. Iltourne deuxfilmspourJulienDuvivier, réfugié auxÉtats-Unis. UnOscar En 1942,CharlesBoyer obtientlanationalité américaine, espérée depuisplusieurs moral desalliés. radio et enregistre des émissions pour de pluslesacteurs français réfugiés auxÉtats-Unis. Boyer devient hommede lutte auxAméricainsetstudios d’Hollywood. Cette mêmefondation accueille 1941 laFrench Research Foundation pour présenter une France authentiqueeten collectes auprofit delaCroix-Rouge française. Avec sespropres fonds, ilcrée en aussi auxréunions deFrance Forever, soutenant legaullismeetorganisant des à tourner en 1940 pour Anatole Litvak (L’Étrangère avec Bette Davis), ilparticipe sadeur delaFrance auprès desstudios etdes autorités américaines.S’ilcontinue Boyer etluidemandederejoindre l’Amérique. L’acteur sefait levibrant ambas- ligne Maginot. Le gouvernement français décide bientôt de démobiliser le soldat est arrêté. CharlesBoyer seporte volontaire. Ilest envoyé comme artilleursurla Boyer montre à l’évidence que sousunFrench lover Rochelle, comédie dramatique danslaquellesonduodélicat, pétillantetpro- er L’Herbier deuxansplustard) est déterminante. Paris devient lapremière ville

septembre 1939, laPologne est envahie par les troupes d’Hitler. Le tournage février 1934, jourdelaSaint Valentin, àl’actrice anglaisePat Paterson, gaslighting ». Le « tenter de faire croire àquelqu’un qu’ilouelleest en Rochelle ces deuxœuvres méconnues illustrant gaslighting » est devenu unterme depsychiatrie répon- ». Le 6septembre 1943,ildevient lerepré- — 112 La Voix de l’Amérique afin de soutenir le l’aide culturelle apportée par safonda - 1943, lorsdutournage dece film » pratiqué danslefilmparCharles et peut se cacher un dangereux Algiers (remake dePépé le VOLER UNMILLIONDEDOLLARS MAX OPHÜLS CROMWELL OTTO PREMINGER ANATOLE LITVAK FRANK BORZAGE L’HERBIER FILMOGRAPHIE SÉLECTIVELECAPITAINE FRACASSE ALBERTOCAVALCANTI 1948, le film et désopilante partenaire. Àsonpremier retour enFrance del’après-guerre, en détachement amusédesréalités duquotidien.Jennifer Jonesyest sonétonnante 1946) marque unepremière évolution danslechoixdesesrôles enjouantsurson La comédie brillante etironique d’Ernst LubitschCluny Brown (La Folle Ingénue, double jeu. criminel, unpervers narcissique ouungourou ! Etl’acteur traduit parfaitement ce (1946) (1974) ALLÉGRET plaisir rare qu’ilnousfallait vous faire partager. Redécouvrir cette fabuleuse carrièred’acteurdeCharlesBoyer(76films)est un naires féminines quin’a jamaisété priseendéfaut danstoute safilmographie. retrouvera Ingrid Bergman. Dernier symbole d’unerare fidélité à ses parte- A Matter of Time deVicente Minnelli(1976) sera sondernierfilmpourlequelil baron RaouldanssonStavisky en1974. tient àsaprésence auxcôtés deJean-Paul Belmondopourinterpréter lerôle du brûle-t-il ?, Casinoroyal en1966)etAlainResnais, dontilest l’acteur deréférence, Les grandes productions internationales n’hésitent pasàfaire appelàlui(Paris David Niven laFour Star etenjouantdansdessériescélèbresThe dont Rogues. devient égalementunproducteur éclairé delatélévision naissante encréant avec Sophia Loren seront sesnouvelles partenaires desannées1950 et60. Boyer Françoise Arnoul,MichèleMorgan, , Leslie Caron, Pascale Petit, Danielle DarrieuxpourMadamede… deMaxOphuls(1953), MartineCarol, voix veloutée deBoyer agittoujours. Sartre etdeDonJuaninHellG.B.Shaw seront destriomphes.Le charmedela cependant. Par contre ses créations théâtrales à Broadway des – – AMATTER OFTIMESVINCENTEMINELLI LAFOLLEINGÉNUE (1961) (1934) (1938) (1953) (1940) (1937) – Arc de triomphe (1951) – FANNY – LILIOM ELLEETLUI – LATOILED’ARAIGNÉE – – – HANTISE MARIE WALEWSKA CONQUESTCLARENCE BROWN SACRÉ PRINTEMPS JOSHUA LOGAN CLUNY BROWN CLUNY FRITZ HOW TO STEAL A MILLION A STEAL TO HOW LOVE AFFAIR LOVE LANG (1934) GASLIGHT de Lewis Milestone avec Ingrid Bergman déçoit

THE COBWEB THE (1961) ERNST LUBITSCH

LEO Mc

GEORGE CUKOR (1943) THE HAPPY TIME HAPPY THE (1976) — 113 – LE DESTIN SE JOUE LA NUIT – PARIS BRÛLE-T-IL CAREY L’UCCELLO

VINCENTE MINNELLI WILLIAM WYLER (1939) (1946) —

RICHARD FLEISCHER (1952) – L’ÉTRANGÈRE – – LATREIZIÈMELETTRE ? RENÉCLÉMENT(1966) LABATAILLE DURAILRENÉCLÉMENT (1966) (1937) – (1928) LEBONHEURMARCEL LESDÉMONSDEMINUITMARC HISTORY IS MADE AT NIGHT NIGHT AT MADE IS HISTORY – ALL THIS, AND HEAVEN TOO HEAVEN AND THIS, ALL STAVISKY ALAINRESNAIS – CASBAHALGIERS JOHN Mains sales THE 13 THE – MADAMEDE… – COMMENT TH Elle et lui et Elle LETTER de

RÉTROSPECTIVE —— Charles Boyer RÉTROSPECTIVE —— Charles Boyer SCÉNARIO MICHELDURAN,D’APRÈSLAPIÈCE France —fiction19341h38noiretblanc LE BONHEUR MARCEL L’HERBIER cinema, broaching content that gives riseto thecraziest of melodramas.” L’Herbier continues hisambitions of artistic andprestigious –even deliberately intellectual – and Paulette Dubost, charmingasLutcher’s naive lover. Le Bonheurisadmirable because here also findMichelSimonhere, whoengagesina tough composition asahomosexual impresario, in unusualroles that provide themwiththeopportunityfor extraordinary performances. We its interpretation, withtwo of thebiggest stars of theperiod,CharlesBoyer andGaby Morlay “ a triumphanttour abroad. Clara represents precisely everything that Lutcher abhors… sketch thesilhouette ofClara Stuart, afilm star currently in vogue, uponherarrival in Paris after Philippe Lutcher, atalented caricaturist, isahardboiled anarchist. Hisnewspaper askshimto délirant. » et mêmevolontiers intellectuel, enabordant unmatériau quirelève dumélodrame leplus admirable parce queL’Herbier ypoursuitsesambitionsde cinémaartistique etprestigieux, homosexuel, etPaulette Dubost, charmante ennaïve amoureuse deLutcher. Le Bonheur est naires. Onyretrouve aussi MichelSimonquiselivre àunecomposition gratinée d’impresario Gaby Morlay dansdes rôles inhabituelsquileur offrent l’occasion deperformances extraordi- que del’interprétation, avec deuxdesplusgrandes vedettes del’époque, CharlesBoyer et « Lutcher aenhorreur… Paris après unetournée triomphaleàl’étranger. Clara représente très exactement tout ce que journal decroquer lasilhouette deClara Stuart, star decinématrès envogue, àsonarrivée à Philippe Lutcher, caricaturiste detalent,est unanarchiste puretdur. Ilest chargé parson LÉON ARVEL,GEORGESMAULOY INTERPRÉTATION CHARLES BOYER, GABY MORLAY, MICHEL SIMON, JAQUE-CATELAIN, PAULETTE DUBOST, JEAN TOULOUT, COLSON Le Bonheurisatour de force, both interms of itsgenerous and sophisticated staging and Le Bonheurest unfilmmagistral, tantsurleplandelamiseenscène ampleetsophistiquée MONTAGE JACQUES MANUELPRODUCTIONPATHÉ CINÉMA SOURCE PATHÉ Olivier Père, Arte, 29 avril 2014 LE BONHEUR BONHEUR LE D’HENRY BERNSTEINIMAGE HARRY STRADLINGMUSIQUEBILLY — 114

dans ton interprétation deLiliom.” qu’ils ytrouvent quelquechosequileurmanqueenAmérique : lecœur. Etce cœur setrouve Mais ilarrive alorsdeslettres dejeunesgensquiontvumesfilms etlesaiment,medisent les intentions quej’ai misdansmontravail n’étaient pasfous, etendernière analyse, insensés. au comédien : “Parfois jesuisseulchez moietjemedemandesitoute l’honnêteté, lesérieuxet titude dupersonnagequand,auparadis, ilseregarde surl’écran. Le 30 janvier 1973, Lang écrit Charles Boyer desoninterprétation exceptionnelle, décalée–l’interprète étendant aufilml’at- « dessus. EtpuisJulieest enceinte, ilva falloir trouver dequoinourrircet enfant… heur possible. Ilss’installent ensemble. Les vieilleshabitudesdeLiliomreprennent vite le patronne. Maislarencontre deJulie, unejeune fille fraîche etnaïve, lui fait entrevoir un bon- Bonimenteur defête foraine, Liliomest unbourreau descœurs quifait chavirer celui desa ALEXANDRE RIGNAULT, VIVIANEROMANCE INTERPRÉTATION CHARLES BOYER, MADELEINE OZERAY, FLORELLE, ROLAND TOUTAIN, PIERRE ALCOVER, ROBERT ARNOUX, SANS FRONTIÈRES JEAN LENOIR,FRANZWAXMAN MONTAGE ERNESTHAJOS,JACQUELINE SADOULPRODUCTIONFOXFILMEUROPA SOURCEFILMS interpretation of Liliom.’” found somethinginthemthat they’re missing inAmerica:heart.Andthisheartisfound inyour letters from young peoplewhohave seenmy filmsandlove them, and they tell methat they’ve and intentions that Iputinto my work were notcrazy and,allinall,certifiable. ButthenI read to theactor: ‘SometimesI’maloneat homeandIwonder ifallof thehonesty, earnestness, “Of allhisfilms,Liliomwas always oneof Lang’s favourites. OnJanuary30, 1973, Lang wrote they’ll have to finda way to feed thischild… happiness. They move in together. Liliom’s old habits return to the fore. And Julie is pregnant; But after meetingJulie, afresh-faced andnaive young woman, heglimpsesthepossibility of A smoothtalker at fairgrounds, Liliomisaheartbreaker whosetshisboss’ heartinto atailspin. SCÉNARIO FRITZLANG,ROBERT LIEBMANN,D’APRÈSLAPIÈCE France —fiction19342hnoiretblanc LILIOM FRITZ LANG De sesfilms,Liliomatoujours été undeceux queLang préférait. Ildemeurait reconnaissant à » Bernard Eisenschitz,FritzLangautravail, Éd. Cahiersducinéma,2011 — 115 LILIOM DEFERENCMOLNÁRIMAGE RUDOLPHMATÉMUSIQUE

RÉTROSPECTIVE —— Charles Boyer RÉTROSPECTIVE —— Charles Boyer resplendir, pétillercomme duchampagne. Çan’a l’air derien,maisessayez pourvoir. » La morale del’histoire ? C’est l’irrésistible Irene Dunnequiladonneàfindufilm :viedoit du jardin suspendudelagrand-mère deCharlesBoyer ausommetdel’Empire State Building. faut poursavourer, unjour, lemoindre bonheur. C’est unfilmquicherche leparadis sur terre, patience ? C’est unfilmsurla foi, surlacroyance. Surledurmétierdevivre. Surle temps qu’il métaphysique. Pour quoivivons-nous ? Etpourqui ?Qu’attendons-nous ? Etenaurons-nous la site absolue. Soussesairs dejoliepetite comédie sophistiquée, ElleetLuiest uneœuvre « ET LEOMc TITRE ORIGINALLOVE AFFAIR SCÉNARIODELMERDAVES, DONALD OGDENSTEWART, D’APRÈS UNEHISTOIREDEMILDREDCRAM États-Unis —fiction19391h28noiretblancvostf ELLE ETLUI LEO Mc resplendent andsparklelike champagne. Itlookseasy, buttryfor yourself andsee.” State Building.The moral of thestory? Irene Dunnegives it at theend of thefilm:life must be heaven onearth,from CharlesBoyer’s grandmother’s hanginggarden to thetop of theEmpire about faith, about belief. Aboutthedifficult task of existing.It’s afilm that issearching for its airsof asophisticated, pretty littlecomedy, Love Affair isametaphysical work. It’s a film “Although itisoneof theriskiest melodramas ever, Love Affair isanabsolute success. Beneath storey oftheEmpire State Building. they fall inlove. Inorder to test theirlove, they setadate to meetsixmonthslater onthe102 New York. His reputation asaseducer precedes him,whilesheisafrivolous singer. Sonaturally, Michel andTerry meetonaboat crossing that isleadingthemto theirrespective weddings in se donnentrendez-vous sixmoisplustard, au102 teuse légère. Etbiensûr, ilss’éprennent l’undel’autre. Pour mettre leur amouràl’épreuve, ils mariages respectifs àNew York. Luiest précédé d’uneréputation deséducteur, elleest chan- Michel etTerry serencontrent lorsd’unetraversée enbateau quilesconduit vers leurs INTERPRÉTATION IRENEDUNNE,CHARLESBOYER,MARIAOUSPENSKAYA, LEEBOWMAN,ASTRIDALLWYN, MAURICEMOSCOVITCH RKO Alors qu’ils’agit del’undes méloslespluscasse-gueule quisoient,ElleetLuiest uneréus- SOURCE LOBSTER CAREY CAREY IMAGE RUDOLPHMATÉ MUSIQUEROYWEBBMONTAGE EDWARD DMYTRYK, GEORGEHIVELY PRODUCTION e — 116 étagedel’Empire State Building. Olivier Nicklaus,Les Inrockuptibles, 16 août2006 nd nd

dark tale.” Hyde andJekyll inshort.The periodwas perfect for itandCukor hasomitted nothingfrom this and handsomebutmoral opposites, CharlesBoyer andJosephCotten represent goodandevil, madness, theheroine of theopera LuciadiLammermoor that shewas working on.Bothdark and distracted inevery senseof theword, IngridBergman becomes, somehow, ontheverge of Cukor could never bemistaken for asimple tailorof MGMready-to-wear. Ravishingly beautiful “While theperfection of thestudio setsandcinematography bears thehallmarksof Hollywood, mansion where heraunthadbeenstrangled. please him,sheaccepts to return to Englandandthecouple eventually move into thevenerable moved to Italyandmetapianist there, Gregory, whoshesoonfalls deeplyinlove with. To Several years earlier, Paula fled London after theunsolved murder ofherrichauntAlice. She TITRE ORIGINALGASLIGHT États-Unis —fiction19431h54noiretblancvostf HANTISE GEORGE CUKOR somme. L’époque s’yprêtait et,dansce conte noir, Cukor n’a rienoublié. » lement opposés,CharlesBoyer etJosephCotten incarnentlemaletbien,Hyde etJekyll en l’opéra les sensduterme, Ingrid Bergman devient, enquelquesorte, aubord delafolie, l’héroïne de ne saurait voir enCukor unsimplecouturier duprêt-à-porter MGM. Belle àravir, égarée àtous « et lecouple s’installe finalementdansla vénérable demeure oùsatante aété étranglée. tombée rapidement très amoureuse. Pour luifaire plaisir, elleaccepte deregagner l’Angleterre tante Alice. Elles’est installée enItalieetyarencontré unpianiste, Gregory, dontelleest Quelques annéesplustôt, Paula afuiLondres après l’assassinat —nonélucidé —desariche INTERPRÉTATION CHARLESBOYER,INGRIDBERGMAN,JOSEPHCOTTEN,ANGELALANSBURY, MAY WHITTY METRO-GOLDWYN-MAYER DE PATRICK HAMILTON IMAGE JOSEPHRUTTENBERGMUSIQUEBRONISLAUKAPERMONTAGE RALPHE.WINTERSPRODUCTION Si laperfection desdécors destudio, delatechnique porte lamarque hollywoodienne, on Lucia di Lammermoor, surlequelelletravaillait. Tous deuxbeauxténébreux maismora- SOURCE WARNER BROS. SCÉNARIO JOHNVAN DRUTEN,WALTER REISCH,JOHNL.BALDERSTON,D’APRÈSLAPIÈCE — 117 Jacques Siclier, Le Monde,3 novembre 1987 GASLIGHT

RÉTROSPECTIVE —— Charles Boyer RÉTROSPECTIVE —— Charles Boyer drame mondain. » solennel deCharlesBoyer quijouecette comédie avec lemêmesérieuxques’ils’agissait d’un L’humour presque insolentdeLubitsch aunprolongement inattendu danslecharmeunpeu soubrette sont les élémentsmoteurs decette variation en mineursurfond desatire sociale. guise sespersonnages.L’audace tranquille dubelaventurier etl’ingénuité désarmante dela y vivent uneaventure incroyable dansuncontexte presque caricatural. Lubitsch mèneàsa « décide delafaire engagercomme servante àlacampagne… Tchécoslovaquie etquidoitsecacher. L’oncle, furieuxdelavoir aussi mordue du siphon, citrant. À cette occasion, elle fait la connaissance d’Adam Belinski, un écrivain qui a fui la plomberie. C’est ainsiqu’elle remplace sononcleaupiedlevé pourdéboucherunévier récal- À Londres en1938, Cluny Brown est uneadorable jeunefemme quisepassionne pourla INTERPRÉTATION CHARLESBOYER,JENNIFERJONES,PETERLAWFORD, HELENWALKER, REGINALDGARDINER,OWEN CENTURY FOXSOURCEPARK CIRCUS SHARP TITRE ORIGINALCLUNYBROWNSCÉNARIOSAMUELHOFFENSTEIN,ELIZABETHREINHARDT,D’APRÈSLEROMANDEMARGERY États-Unis —fiction19461h40noiretblancvostf LA FOLLEINGÉNUE ERNST LUBITSCH Boyer, who plays thiscomedy withthesameseriousness asifitwere ahigh-societydrama.” almost-insolent humourfindsanunexpected extension inthe rather solemncharm of Charles the drivingelementsof thisminor-key variation against abackdrop of socialsatire. Lubitsch’s The calm audacity of the handsome adventurer and the disarming ingenuity of the maid are adventure inanalmost caricatured context. Lubitsch leadshischaracters inhisown uniqueway. “ find herajobasmaidinthe countryside… slovakia andmust remain hidden.The uncle, furiousto seehersotaken withdrains, decidesto this occasion, shemakes theacquaintance ofAdam Belinski,awriter whohasfledCzecho- is how shecomes to stand infor heruncleat thelast minute to unblockarecalcitrant sink.On In London in 1938, Cluny Brown isanadorable young woman withapassion for plumbing.This Cluny Brown isLubitsch’s most improbable film.Almost unreal characters have anincredible La Folle Ingénue est le film le plus improbable de Lubitsch. Des personnages presque irréels IMAGE JOSEPHLASHELLEMUSIQUECYRILMOCKRIDGEMONTAGE DOROTHYSPENCERPRODUCTIONTWENTIETH Robert Chazal,France-Soir, 11 avril 1986 — 118 création, essais,portraits d’artistes etd’écrivains. en 1987 lamaisondeproduction LesFilmsduHorla.Depuiscette date, ilseconsacre àlaréalisation dedocumentaires de Cinéaste, producteur etjournaliste,Patrick Cazals estl’auteurdepluscinquantedocumentaires depuis1976. Ilcrée generations across allfive continents. ButUlysse still has to fulfilhis owndestiny... at onepointintheirlives, were touched by theepictaleofthis French lover, idolisedby three out athorough investigation ofallthepeople(female co-stars, filmhistorians, politicians) who, In Figeac,butalsoinParis, theUCLAinLos Angeles,andontheislandofIschia,Ulysse carries long andsuccessful career. that await him.Soheembarksonamission to solve theriddles hehasobserved inBoyer’s same town: CharlesBoyer. Hetoo wishes to become anactor but isaware ofthedifficulties radio station. He is fascinated by theextraordinary story ofatheatre andfilmactor born inthe Ulysse, ayoung student from thetown ofFigeac,isaninveterate filmbuffandcritic atalocal cinq continents. Le propre destin d’Ulysse reste, lui,àconstruire… qui, unjour, ontcroisé l’émouvante épopéeduFrench lover adulépartrois générations surles auprès detous ceux (actrices partenaires deBoyer, historiens ducinéma,hommespolitiques…) À Figeaccomme àParis, Los Angeles-UCLA,surl’îled’Ischia,Ulysse mèneuneenquête serrée tente alorsderésoudre lesénigmesqu’ildécèle danslalongueetbellecarrière deC.Boyer. Charles Boyer. Il souhaite lui aussi devenir comédien mais sait quelles difficultés l’attendent. Il ciné parledestin exceptionnel d’unacteur dethéâtre etdecinéma,nédanscette mêmeville : Jeune étudiantdeFigeac,Ulysse, cinéphileinvétéré etcritiquedans uneradio locale, est fas- CAZALS SCÉNARIO PATRICK CAZALS France —documentaire20191hcouleur&noiretblanc L’ÉNIGME CHARLESBOYER PATRICK CAZALS FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE (DOC, 1999) (DOC, 2009) PRODUCTION CANINEPRODUCTIONS,LESFILMSDUHORLASOURCE – – UN MALI D’ÉCRIVAINS MUSIDORA,LADIXIÈMEMUSE(DOC,2013) DOISNEAU DESVILLES,CHAMPS (DOC,1993) IMAGE PHILIPPE DORISON, JACQUES MALNOU, PATRICK CAZALS (DOC, 2001) — 119 – SERGUEÏ PARADJANOV, LE REBELLE – L’ÉNIGME CHARLESBOYER(DOC,2019). – (DOC, 2004) ROBERT GIRAUD,LEMAÎTRED’ARGOT MONTAGE ÉRIC BEAUFILS, PATRICK – L’OURAGAN KALATOZOV

RÉTROSPECTIVE —— Charles Boyer RÉTROSPECTIVE —— Arthur Penn R comme unmoment d’intense création spontanéeavec sescomédiens. l’importance dumontage pourretenir lemeilleurdutournage qu’ilvittoujours à sedéfierdes studios (ilne voudra plus tourner àHollywood) etàmesurer (Robert Redford, JaneFonda, Marlon Brando), lui apprendront définitivement qui luiconfisque le montagede ce gros budgetemmenéparsapléiadede stars bourgade dusuddesÉtats-Unis. Sesconflits avec leproducteur SamSpiegel, toyable (1966),tragédie quivoit leshaineset laviolence s’exacerber dansune son publicetPenn s’est laissé convaincre d’enchaîner avec La Poursuite impi- de Warren Beatty encomique destand-up. Ce filmallégoriquen’a pastrouvé dans vues, Penn apuexplorer toutes lespossibilités dunoiretblanccelles duson du tournage duTrain parBurtLancaster peuaprès ledémarrage desprisesde le flotdesmotsdontlafillette comprend soudain l’usage. Après son éviction qu’il aaffronté laséquence dela fontaine oùlejaillissement del’eau fait naître Penn adécouvert l’étendue dulangagecinématographique, notammentlors- aveugle HelenKeller etl’éducatrice quiluiapprendra àlire, parleretécrire, que De sonpropre aveu, c’est entournant ce filmsurles relations entre lasourde et les planches. la pièce Miracle enAlabamaqu’ilavait miseenscène pourlatélévision etsur retourné defilms s’iln’avait eul’occasion d’adapter pourlegrand écran en1962 autant lacritiquequelepublicaméricains.EtPenn n’aurait peut-être jamais le hors-la-loilégendaire pourfaire entrer lapsychanalyse dansl’Ouest adérouté malgré l’intensité dujeudePaul Newman, ce western atypique quidémythifiait fascine Billycomme unemblèmeducinémadePenn tout entier. Àsasortie, on pourrait définirlacitation delaPremière Épître dePaul auxCorinthiens qui en rupture. « une bande dont il préfère les rituels à ceux d’une société avec laquelle ilest de substitution (l’éleveur debétailquil’a engagéetéduqué) avant d’intégrer Kid perpétuellement torturé, en quête deson identité, qui s’est choisi un père son premier longmétrage, Le, portrait Gaucher àcontre-courant d’unBillyle Sur leplanthématique, tout soncinémaoupresque est déjàcontenu dans n’a jamaismanquédetirer desenseignementscomme artiste etcomme citoyen. films est unprototype, une aventure danslaquelleilasouhaité s’investir etdontil de savie, Penn n’a jamaistourné parobligation ouparhabitude. Chacundeses télévisées endirect etmetteur enscène dethéâtre depremier planjusqu’à lafin membre ducomitéderédaction Par PhilippeRouyer,critiqueethistoriendecinéma, ARTHUR PENN RÉTROSPECTIVE Mickey One(1965),sorte defarce kafkaïenne quiplongedanslaparanoïa Pétri deculture européenne, réalisateur del’âge d’or desdramatiques personnelle qui,àtravers sesfulgurances, n’a cessé deseréinventer. (1958)Georgia à Gaucher evoir àlasuite lesdix premiers longsmétrages d’Arthur Penn, du Aujourd’hui, nousvoyons comme dansunmiroir, confusément (1922-2010) (1981), c’est prendre lamesure d’uneœuvre — 120 Positif

» : — 121 ARTHUR PENNSURLETOURNAGE DE MISSOURI BREAKS MISSOURI

RÉTROSPECTIVE —— Arthur Penn RÉTROSPECTIVE —— Arthur Penn 2 1 reur. Autorisée àlaveille del’abolition ducode Hays sang auquellestupéfiant montage rapide faisait atteindre unlyrismedansl’hor- et Clyde parlapolice, avec sescentaines d’impactsdeballes,dansunbain Trois ans plus tôt, le cinéaste avait impressionné en filmant l’assassinat deBonnie en relief laviolence desmassacres. l’Ouest, l’humouretlesbrusqueschangementsdeton mettent d’autant mieux picaresque et,auseindeces tribulations d’unCandidedanslaconquête de passé lamajeure partiedesonexistence. Penn aconçu ce western surunmode incroyables exploits devisagepâleélevé parlesCheyennes auprès desquelsila survivant dumassacre deLittleBigHorn,raconte àunjeuneintervieweur ses Big Man(1970), oùJackCrabb (Dustin Hoffman),duhautdeses121ans,dernier un héros avant delerenier. Cette préoccupation seretrouve aucœur deLittle ses rencontres avec l’inquiétantauteur defascicules grand publicquifait delui d’armes sontglorifiés rejoint celle deBillyleKiddansLe, intriguépar Gaucher enfin. Cette attention portée parlesgangsters àlamanière dontleurs faits ce que, peuavant leurmort, lepoèmequ’elle aécritsurleursexploits lelibère vraiment : Clyde est impuissant et, malgré les efforts de Bonnie, le restera jusqu’à forme avec sabandedémythifie l’aura légendaire desamantsquin’en sontpas par biendesaspects.L’approche psychologique ducouple etdesrelations qu’il réservé auwestern avec Le auquelBonnieandClyde Gaucher semblerépondre nel. Penn fait cependant subiraugenre untraitement proche decelui qu’ilavait nique dans l’Amérique des années 1930 s’inscrit dans la tradition du film crimi- En apparence, cette cavale sanglante ducouple debanditsquiadéfrayé lachro- pour leplaisirderetrouver Warren Beatty quiluigarantit lefinalcut. novateur comme danslecasdeBonnieandClyde (1967) qu’ilaccepte detourner ses filmsetpart volontiers d’unmatériau préexistant : pièce, livre, voire scénario au terme d’unlongetpatient travail surletexte. Iln’écrit d’ailleurs jamaisseul d’une partd’improvisation danslacaractérisation dupersonnagequiintervient la façon deHelenKeller. Desonexpérience théâtrale, Penn aaussi hérité legoût langage paraît impossible à maîtriser, quand ils n’en sont pas totalement privés à d’exprimer ce quelesmotsnesauraient dire chez despersonnagespourquile il agardé uneattention auxgestes, auxcorps etauxconstantes hésitations afin Anne Bancroft, Warren Beatty, Dustin HoffmanouGeneHackman.DelaMéthode, le prédisposaient àtravailler avec MarlonBrando, Paul Newman, Robert Duvall, Ses liensétroits avec l’Actors Studio, dontilsera plustard ledirecteur artistique, président JohnFitzgerald Kennedy danslefilmd’Abraham Zapruder tenu àmontrer comment lacervelle jaillitducrâne deClyde, comme celle du dront leSamPeckinpah deLa Horde sauvage ettantd’autres. Penn avait même étape décisive danslareprésentation delaviolence àl’écran dontsesouvien- de plusieurscaméras réglées surdifférentes vitesses de ralenti avait marqué une corps deFaye Dunaway etdeWarren Beatty quiseconvulsent sousl’objectif Gene Hackmanàdéchiffrer lesindices au cours desonenquête. Jusqu’au final pour raconter l’Amérique post-Watergate etl’incapacité dudétective jouépar Fugue (1975), contemporaine desaréalisation, déborde descodes dufilmnoir ment une imagerie qui s’étend à tout son cinéma de genre. Ainsi l’intrigue de une ambiance ouunephilosophie diffusequisertdesous-texte, maiscarré- de l’époque oùonlesaproduits. Chez Penn, toutefois, ce n’est passeulement Certes, c’est unespécificité desfilmssitués danslepassé quede témoigner renvoyait àl’actualité delaguerre duVietnam etaucarnagedeMyLai. est inoubliable, d’autant plusglaçante pourlesspectateurs de l’époque qu’elle Custer. Laséquence dumassacre desfemmes etdesenfants indiensdeWashita de RalphNelson,sansgommerpourautantlesatrocités destroupes dugénéral de serépéter, niderivaliser avec lesoutrances sanglantes deSoldat bleu (1969) traumatisé l’Amérique. Maisavec LittleBigMan,iln’est pasquestion pourPenn Témoin quiafilméendirect l’assassinat de J.F. Kennedy Code decensure cinématographique appliquéde1934 à1966 — 122 1 , cette chorégraphie des 2 quiavait La La (1962) FILMOGRAPHIE Penn « undesplusgrands metteurs enscène aumonde ». éclat delucidité etdepoésie quidonneraison àIngmarBergman d’avoir vuen bien-être avec sesvieuxamisetlafemme aimée, unsoirsurlaplage, dansun vie. Pas dequoirévolutionner unpays, maisassez pours’offrir unmomentde l’autoroute, choisirunembranchement ouunautre, c’est peut-être changerde reconversion culturelle, puisquetantdemodèlesconcurrents s’offrent àeux.Sur nages, leursrêves, leursdésillusions,tentatives d’ascension socialeoude de toile defond. Tous ces événements rejaillissent surlavieintimedesperson- ou pacifiste etlespremiers pasdel’hommesurlaLuneneservent passeulement combattants, lemouvement hippie, lesdrogues dures, l’engagement antiraciste diante, lesépouxKennedy, laguerre duVietnam etlaréinsertion desanciens le protagoniste Danilo(Craig Wasson) arrivé enfant àChicago. L’agitation étu- toire Dans sesentretiens, Penn aexpliqué comment ilavait ajouté le« bouleversante séquence deretrouvailles autour d’unfeu decampsurlaplage. sont tous amoureux, depuislafindesannéeslycée jusqu’à lamaturité, lorsd’une parcours detrois amisetd’unejeunefemme àlavitalité incomparable dontils Intitulé Mais decet ensemble, ilfaut dégagersondernierchef-d’œuvre, Georgia (1981). culturelle d’unpays, oùlechanteur folk ArloGuthrieinterprète sonpropre rôle. chronique d’ungroupe dehippies,inséparable del’évolution socio-politiqueet (1976). Elleest parfois plusimmédiate, comme dansAlice’s Restaurant (1969), fin del’Ouest truffée d’allusions augouvernement Nixon dansMissouri Breaks cinéma dePenn. Cette lecture est parfois souterraine, telle l’évocation dela y mêlantdésenchantement etsensation desolitude, est uneparticularité du Cette façon d’insérer sestrames dramatiques dansl’histoire desÉtats-Unis, en assassinats deJohnetRobert Kennedy. que lemessage soitentendu, lecinéaste glisse dansledialogueuneallusionaux devant lesyeux dulimiergrièvement blessé, entre lavieetmort.Pour être sûr hallucinant où,sansunmot,tous lesélémentsdu complot semettent enplace En collaboration avec LaCinémathèque deToulouse MOVES NIGHT – ALICE’S RESTAURANT TARGET » auscénario plussentimentaldeSteve Tesich, émigré yougoslave comme – MICKEY ONE (1984) Four Friends enanglais,ce filmsuit, tout aulongdesannées1960, le

(1975) LE GAUCHER – FROID COMMELAMORT (1969) – (1965) MISSOURI BREAKS – – THE LEFT-HANDED GUN LEFT-HANDED THE LITTLE BIGMAN LA POURSUITEIMPITOYABLE WINTER OF DEAD MISSOURI THE (1970) — 123

(1958) – VISIONS OFEIGHT THE CHASE THE (1987) –

MIRACLE EN ALABAMA

– (1976) PENN ANDTELLERGETKILLED(1989)

(1966) (FILM COLLECTIF, 1973) – GEORGIA – — BONNIE ANDCLYDE THE MIRACLE WORKER WORKER MIRACLE THE FOUR FRIENDS FRIENDS FOUR sens del’His- Little Big Man Big Little – LA FUGUE (1967) (1981) –

RÉTROSPECTIVE —— Arthur Penn RÉTROSPECTIVE —— Arthur Penn TITRE ORIGINALTHELEFT-HANDEDGUNSCÉNARIOLESLIESTEVENS,D’APRÈSLEDEGOREVIDAL États-Unis —fiction19581h42noiretblancvostf LE GAUCHER ARTHUR PENN It isalsoabeautifulevocation of thechaosandabsolutismof youth, regardless of theperiod.” a substitute father, Pat The Garrett. Left-Handedis Œdipus Gun intheWest, saidArthurPenn. boss? There isanunderlyingdream of paternal love, asthefilmsuggests through theportrait of once defenceless and merciless. Why didheneedto avenge themanwho was nomore thanhis soul: behindthefigure of thelegend,hetracks the mystery of amelancholicandviolentkid, at provides the scenario of an ideal Western. Out of this manhunt, Arthur Penn also hunts for a “It is themost impressive of the filmsdedicated to Billythe Kid.His shortlife (1859–1881) does everything inhispower to stop him… by four men for thetown’s notables, Billythinksonlyofavenging him.Hisfriend,Pat Garrett, the Kid,istaken inby thefarmer Tunstall, becoming hismentor. When thelatter isassassinated New Mexico, inthe1870s. Abandonedby hisfamily, theyoung William Bonney, nicknamedBilly THE KID THE quelle quesoitl’époque. » Arthur Penn. C’est aussi unebelleévocation dudésordre etdel’absolutisme delajeunesse, trait d’unautre père desubstitution, Pat Le, c’est Garrett. Gaucher Œdipe dansl’Ouest, disait son patron ? Ilyaunrêve d’amour paternel là-dessous, comme lesuggère lefilmparpor- et violent,àlafois sansdéfense etsans pitié. Pourquoi fallait-il venger celui quin’était que chasse àl’être : derrière lafigure delégende, iltraque le mystère d’ungaminmélancolique fournit lescénario d’unwestern idéal.Decette chasse àl’homme, ArthurPenn fait aussi une « songe plusqu’à levenger. Sonami,Pat Garrett, fait tout pourl’en empêcher… Lorsque celui-ci est assassiné parquatre hommesàlasoldedesnotablesdeville, Billyne Bonney, surnomméBillytheKid,est recueilli parl’éleveur Tunstall quileprend soussonaile. Au Nouveau-Mexique, danslesannées1870. Abandonnéparsafamille, lejeuneWilliam INTERPRÉTATION PAUL NEWMAN,LITA MILAN,JOHNDEHNER,HURDHATFIELD, JAMESCONGDON,BEST, JOHNDIERKES PRODUCTIONS, WARNER BROS.SOURCEWARNER BROS.,CINEMATEK C’est leplusimpressionnant desfilms consacrés àBilly theKid.Sa courte vie(1859-1881)

IMAGE J.PEVERELL MARLEY MUSIQUE ALEXANDER COURAGE MONTAGE FOLMAR BLANGSTED PRODUCTION HARROLL Frédéric Strauss, Télérama, 30 avril 2008 — 124 — THE DEATH OF BILLY BILLY OF DEATH THE “J’étais une motte de terre” de motte “J’étais une film. du sortie la à métaphore, la de aigu sens d’un preuve fit Keller Helen vraie la pétulante, Octogénaire sens. des paresse la par engourdis aveugles, et sourds tous sommes nous que affirmer ose il geste, du Cinéaste monde. du perception « Mais Helenrésiste obstinément carellenesupporte aucunecontrainte. Annie va utiliserlessensdontelledispose–toucher, goût,odorat –pourl’éveiller aumonde. et elle-mêmemalvoyante. Persuadée quelesfonctions intellectuelles deHelensontintactes, encore bébé, font appelàAnnieSullivan, unejeuneinstitutrice initiéeàdenouvelles méthodes En 1887, lesparents deHelenKeller, unefillette devenue aveugle etsourde alorsqu’elle était INTERPRÉTATION ANNEBANCROFT,PATTY DUKE,VICTORJORY, INGASWENSON,ANDREWPRINE PLAYFILM PRODUCTIONSSOURCEMARY-X DISTRIBUTION DE HELENKELLERIMAGE ERNESTOCAPARRÓS MUSIQUELAURENCEROSENTHALMONTAGE ARAMAVAKIAN PRODUCTION TITRE ORIGINALTHE MIRACLE WORKER États-Unis —fiction19621h47noiretblancvostf MIRACLE ENALABAMA ARTHUR PENN » bouche. la dans âcre goût un laisse elle mots : de succession simple une plus n’est l’expression Penn, Arthur à Grâce l’incompréhension. de ténèbres les dans enfance son de souvenir en lâcha-t-elle in themouth.” the expression isnolongernothingmore thanasimplestring of words: itleaves abitter taste intimated, recalling herchildhoodintheshadows of incomprehension. Thanks to ArthurPenn, demonstrated anacute senseof metaphor after seeingthefilm.‘Iwas aclodofearth,’ she blind, numbedby the laziness of thesenses.Apetulantoctogenarian, thereal HelenKeller perception of theworld. Agestural filmmaker, hedares to affirm that we are alldeaf and “Arthur Penn beautifullyperpetuates the willof thereal HelenKeller: to re-educate our obstinately resists since shecannotbearany form ofconstraint. Annie usesherremaining senses–touch, taste, smell–to awaken herto theworld. ButHelen and whoisherselfvisuallyimpaired. Convinced that Helen’s intellectual abilitiesare intact, call ontheservices ofAnnieSullivan, ayoung teacher withexperience applyingnew methods In 1887, the parents of Helen Keller, a young girl who became blind and deaf in her infancy, Arthur Penn perpétue en beauté la volonté de la véritable Helen Keller : rééduquer notre notre rééduquer Keller : Helen véritable la de volonté la beauté en perpétue Penn Arthur Marine Landrot, Télérama SCÉNARIO WILLIAM GIBSON, D’APRÈS SA PIÈCE INSPIRÉE DE — 125 mars 2002 mars , 27 THE STORY OF MY LIFE LIFE MY OF STORY THE ,

RÉTROSPECTIVE —— Arthur Penn RÉTROSPECTIVE —— Arthur Penn ce labyrinthe d’images,Warren Beatty secherche etseperd avec talent. » mise enscène élégante etfluide, peuàgagnéeparune fascinante étrangeté. Au centre de l’intrigue criminelleimporte peu,volontairement parcellaire, tracée enpointilléaugré d’une atomique, celle detout humainconfronté àlacertitude desapropre disparition.Dèslors, son fébrile héros : celles delasociété américained’alors, entre post-maccarthysme etmenace le chatoiement d’unsomptueux noiretblanc,Mickey Oneévoque toutes lespeursàtravers un filmnoirintérieur, entre lutte poursurvivreBaigné parlesaxo etparanoïa. de Stan Getzet « abstraite continue depesersursesépaules… à Chicago où il change d’identité. Mais alors qu’il remonte sur scène, une menace sourde et sions delapartd’unebandemalfrats. Sesentantpoursuivietharcelé, lejeunehommefuit La vied’unjeunecomique descène deDétroit basculelejouroù ildevient l’objet depres- KAMATARI FUJIWARA, DONNAMICHELLE INTERPRÉTATION WARREN BEATTY, ALEXANDRA STEWART, HURDHATFIELD, FRANCHOTTONE,TEDDYHART, JEFFCOREY, PRODUCTION FLORIN, TATIRA PRODUCTIONSOURCEPARK CIRCUS/SONY SCÉNARIO ALANSURGALIMAGE GHISLAINCLOQUET MUSIQUEEDDIESAUTER,STAN GETZMONTAGE ARAMAVAKIAN États-Unis —fiction19651h33noiretblancvostf MICKEY ONE ARTHUR PENN Warren Beatty looksfor himselfandloseswithbrio.” staging, gradually imbuedwith fascinating eccentricity. At theheartof thismaze of imagery, little importance, deliberately fragmentary, traced withadotted linethrough elegantandfluid confronted by thecertainty of theirown mortality. Consequently, thecriminalintrigueisof the time, between post-McCarthyism andthethreat of theatomic bomb, that of any individual white, for survival andparanoia. in Stan Getz’s Bathed saxandtheallure of magnificent blackand “Like apuzzlewithmissing pieces, thishuntisafake thriller, an innerfilmnoir, between thefight threat continues to weigh onhisshoulders… Chicago where hechanges his identity. But when he returns to the stage, a vague and abstract pressure from agroup ofhoodlums.Feeling followed andharassed, theyoung manflees to The life ofayoung comedian from theDetroit scene falls aparttheday heissubjected to Tel unpuzzledontonn’obtiendra jamaistoutes lespièces, cette traque est unfaux polar, Mickey Oneevokes allfears through itsfeverish hero: thoseof theAmerican societyof — 126 Cécile Mury, Télérama sique desannées1960. » assassines aumomentdesasortie. Il sera ensuite réhabilité puisconsidéré comme unclas- décadente et paroxystique deLaPoursuite impitoyable vaudra aufilmde Penn descritiques celle dulongmétrage suivant dePenn, réalisé unanplustard, BonnieetClyde. L’atmosphère d’une population abrutieetivre chaquefindesemaine. La violence explosive dufilmanticipe toutes lesvileniespourprotéger larespectabilité etlesprivilègesdesacaste, avec lacomplicité « local, etleshérifCalderquis’efforce de faire respecter laloietdelui éviter lelynchage. alors quedeuxalliés :safemme, Anna,devenue entre-temps lamaîtresse dufilsmagnat mesquins, racistes et alcooliques. Ils se lancent dans une chasse à l’homme et Bubber n’a plus fin desapeine. Son retour danssapetite villenatale du Texas déchaîne contre luileshabitants Accusé d’un crime qu’il n’a pas commis, Bubber Reeves s’évade du pénitencier, un an avant la RICHARD BRADFORD,MIRIAMHOPKINS INTERPRÉTATION MARLON BRANDO,JANEFONDA,ROBERT REDFORD,ANGIEDICKINSON,E.G.MARSHALL,ROBERT DUVALL, LASHELLE TITRE ORIGINALTHECHASESCÉNARIOLILLIANHELLMAN,D’APRÈSLEROMAN États-Unis —fiction19662h13couleurvostf LA POURSUITE IMPITOYABLE ARTHUR PENN was later rehabilitated andeventually considered a1960s classic.” atmosphere of The Chaseattracted harshcriticismfor Penn’s film at thetime of its release. It that of Penn’s next feature, ayear later, BonnieandClyde . The decadentandparoxysmal moronic population, drunkevery Friday night.The explosive violence of thefilmanticipates ignominies to protect the respectability and privileges of its caste, with thecomplicity of a “ Calder, whostrives to upholdthelaw andprevent himfrom beinglynched. wife, Anna,whohassince become themistress ofthesonlocalmagnate, andSheriff alcoholic residents against him.They launchamanhuntandBubberhasjust two alliesleft:his the endofhissentence. Hisreturn to hishometown inTexas unleashes itspetty, racist, and Accused of a crime he didn’t commit, Bubber Reeves escapes from prison, a year before The Chasepaintsawildportrait of theSouthernhighbourgeoisie, prepared for allkindsof La Poursuite impitoyable dresse unportrait féroce delahaute bourgeoisie sudiste prête à MUSIQUE JOHNBARRY MONTAGE GENEMILFORDPRODUCTIONHORIZONPICTURESSOURCEPARK CIRCUS/SONY Olivier Père, Arte, 3 décembre 2014 — 127 THE CHASE CHASE THE D’HORTON FOOTEIMAGE JOSEPH

RÉTROSPECTIVE —— Arthur Penn RÉTROSPECTIVE —— Arthur Penn le casdeBonnieandClyde, carrément anarchiste. » représentations inédites. La jeunesse y est montrée sous un éclairage nihiliste, rebelle et, dans et tranche avec lecinémadestudio enoffrant ausexe, àlaviolence, àla contre-culture, des rant influencé parla“Nouvelle Vague” française briselestabousdu code de censure américain Easy RideretlamêmeannéequeLe Lauréat, ilposelesbasesduNouvel Hollywood. Ce cou - vision d’une jeunesse anarchiste, a à jamais révolutionné le cinéma américain. Deux ans avant finalement accouché d’unchef-d’œuvre intemporel, d’unfilmqui,tantparsa formequepar sa « amour augré desattaques debanquesetcommerces, enprenant tous lesrisques. quages avec uneefficacité certaine. Unpetitgangse formeautour du couplequivitson contre tout, surtout contre laloi.Ilsécumentlesroutes américainesenmultipliantlesbra- Dans lesannées1930, BonnieParker etClyde Barrow sesonttrouvés ets’aiment, envers et INTERPRÉTATION WARREN BEATTY, FAYE DUNAWAY, MICHAELJ.POLLARD,GENEHACKMAN, ESTELLEPARSONS, DENVERPYLE PRODUCTION TATIRA-HILLER PRODUCTIONS,WARNER BROS./SEVENARTS SOURCEWARNER BROS. SCÉNARIO ROBERT BENTON, DAVID NEWMAN États-Unis —fiction19671h52couleurvostf BONNIE ANDCLYDE ARTHUR PENN anarchistic perspective.” shown in these films from a nihilistic, rebellious, and, in the case of studio films by offering original representations of sex, violence, and counter-culture. Youth is the French New Wave, broke thetaboosof Americancensorship codes andbroke away from The Graduate, itlaidthefoundations of the New Hollywood. This movement, influenced by revolutionised Americancinemaforever. Two years before Easy Riderandthesameyear as in atimeless masterpiece, afilmthat, boththrough its form and vision of anarchistic youth, “Borne by anactor losingsteam, paired withalittle-known actress, BonnieandClyde resulted from onebankorstore raid to the next, livinglife ontheedge. off withdecisive efficacy. Asmallgang formed aroundthe couple, whose love story was told especially that of the law. They scoured American roads, multiplying hold-ups that they pulled In the1930s, BonnieParker andClyde Barrow metandfell inlove, against allopposition, Porté parunacteur enperte devitesse, associé àuneactrice méconnue, BonnieandClyde IMAGE BURNETT GUFFEY Bruno Deruisseau, Les Inrockuptibles, 25 novembre 2017 — 128 MUSIQUE CHARLES STROUSE Bonnie and Clyde, clearly MONTAGE a majority, whoare nonetheless soothed by itssongs.” things. The beating heartof aprophetic, love-struck minority, lost inthemass of thesilent historians of the future mightfindsomethingessential aboutour era init–a way of feeling of their joys, worries, irony, andbitterness. Alice’s Restaurant isaprodigious document.The beauty of youth’. Onlyhecould sensethetrue qualityof theirdiscussions, theexact nature “Once againArthurPenn filmswhat hecalled at thetime of The real Left-Handed Gun ‘the encounters, anddodgingthedraft for theVietnam War. moving sequence) wends hisway between New York andMontana, singing,smoking,opento folk singer Woody Guthrie whom he visits in hospital, accompanied by Pete Seeger, in one its doorswideto theirfriendsandlovers. Amongthem,the young Arlo(son ofthe great Ray and Alice open a restaurant next to theabandoned church where they live, opening se bercent deseschants. » minorité prophétique, éperdue, perdue dans lamasse desmajorités silencieusesquipourtant quelque chose d’essentiel sur notre époque, une manière de sentir. Le cœur battant d’une Alice’s Restaurant échanges, lanature exacte deleursjoies,inquiétudes,leurironie, leuramertume. of youth” (lavraie beauté delajeunesse). Lui seulpouvait sentirlavraie qualité deleurs « Une fois real beauty deplusArthurPenn filme “the ce qu’ilappelaitaumomentduGaucher chantant, fumant,ouvert auxrencontres, fuyant leservice militaire etlaguerre duVietnam. Seeger, aucours d’uneséquence bouleversante) taillelaroute entre New York etleMontana, du grand folk singerWoody Guthrieauquelilrendra visite à l’hôpital,encompagnie de Pete tallés, ouvrant grand lesportes àleursamisetamours.Parmi eux,lejeuneArlo(fils Ray etAlice ouvrent unrestaurant àcôté del’église désaffectée danslaquelleilssesontins- M INTERPRÉTATION ARLO GUTHRIE, PATRICIA QUINN,JAMESBRODERICK,PETESEEGER,LEEHAYS, WILLIAMOBANHEIN,MICHAEL ARLO GUTHRIE MONTAGE DEDEALLENPRODUCTIONFLORIN, ELKINSENTERTAINMENT SOURCEPARK CIRCUS,CINEMATEK SCÉNARIO ARTHUR PENN, VENABLE HERNDON, D’APRÈS UNE CHANSON D’ARLO GUTHRIE États-Unis —fiction19691h51couleurvostf ALICE’S RESTAURANT ARTHUR PENN c CLANATHAN, TINACHEN,WOODY GUTHRIE est unprodigieux document.Les historiens del’avenir pourront ydécouvrir Claude-Jean Philippe, Télérama, 15 mars1970 — 129 IMAGE MICHAEL NEBBIA MUSIQUE

RÉTROSPECTIVE —— Arthur Penn RÉTROSPECTIVE —— Arthur Penn SCÉNARIO CALDERWILLINGHAM,D’APRÈSLEROMAN États-Unis —fiction1970 —2h19couleurvostf LITTLE BIGMAN ARTHUR PENN for theheartandmind.” is aninsolentslapto theface of mediocrity, anuninterrupted fount of filmicinvention. A feast a false legend,are inthisrespect bravura pieces worthy of thefinest Westerns –LittleBigMan treated withaneccentric tone, orthebattle of LittleBig Horn,executed inagrandiose manner, burlesque gagsandactionscenes pulledoff withincomparable brio–the attack ondiligence, “In itshighlyoriginalandstriking mixture of vengeful buffoonery, poetic reverie and violence, return amongwhite peopleat theheightofIndianwars… Pawnees, hisadoptionby theCheyennes where hewas nicknamedLittleBigMan,thenhis troops. The oldmanthustells thestory ofhislife: themassacre ofhisparents by Indian the battle ofLittleBigHorn,whichsaw agroup ofIndiansclaim victory over General Custer’s A journalist comes to record thetestimonial of121-year-old Jack Crabb, thelast survivor of l’intelligence. » crité, unjaillissement ininterrompu d’invention cinématographique. Unrégal pourlecœur et de bravoure dignesdesplusbeauxwesterns – Horn, quiexécute demanière grandiose, unefausse légende, sontàcet égard desmorceaux parable brio–l’attaque deladiligence, traitée surunton farfelu, ou labataille deLittleBig poétique etdeviolence, degagsburlesquesetscènes d’actions enlevées avec unincom- « son retour parmilesBlancsenpleinesguerres indiennes… Pawnees, sonadoptionparlesCheyennes chez quiilreçut lesurnomdeLittleBigMan,puis Le vieilhommeraconte alorsl’histoire desavie :lemassacre desesparents parlesindiens bataille deLittleBigHorn,quivitlavictoire desIndienssurlestroupes dugénéral Custer. Un journaliste vientrecueillir letémoignage deJackCrabb, 121ans,derniersurvivant dela KELLY JEAN PETERS,CAROLEANDROSKY INTERPRÉTATION DUSTINHOFFMAN,FAYE DUNAWAY, CHIEFDANGEORGE,MARTIN BALSAM,RICHARDMULLIGAN,JEFFCOREY, PRODUCTIONS, STOCKBRIDGE-HILLERPRODUCTIONSSOURCECARLOTTA FILMS IMAGE HARRY STRADLING JR. Dans sonmélangeextrêmement originaletpercutant debouffonnerie vengeresse, de rêverie Michel Capdenac,Les Lettres françaises , 7 avril 1971 MUSIQUE JOHNHAMMOND JR. MONTAGE DEDE ALLEN PRODUCTION CINEMA CENTER 100 LITTLE BIG MAN, MÉMOIRES D’UN VISAGE PÂLE VISAGE D’UN MÉMOIRES MAN, BIG LITTLE Little BigManest unegifle insolente àlamédio- — 130 DETHOMASBERGER nante, qui dévoile enmêmetemps levrai crimeetsescoupables. » dans savieprivée, menéenbateau danssonenquête, àcôté delaplaquejusqu’à lafin,éton- ticulièrement rare dansunfilmde ce genre : sondétective segoure sur toute laligne, trompé peine àseconnaître lui-même, se trompe, ducoup, surlesautres, etcourt àsaperte. Caspar- d’Arthur Penn. Le cinéaste yaborde undesesthèmes deprédilection : comment unindividu Fugue désinvolte, auxdialogues piquants,secache, enfait, l’undesfilmslespluspersonnels « est loindesoupçonner l’existence… dans unemaisonaubord delamer. Maisce cadre idylliquedissimule desmystères dontHarry s’agit deretrouver safille, Delly, âgéede17ans,quia fait unefugue. Illa retrouvera enFloride, en plongeantàcorps perdu dansl’enquête quevientdeluiconfier uneancienneactrice. Il Harry Moseby est détective privé. Découvrant quesafemme letrompe, iltente desedistraire INTERPRÉTATION GENEHACKMAN, JENNIFERWARREN, EDWARD BINNS,HARRISYULIN,MELANIEGRIFFITH,JANETWARD ALLEN surprisingly revealing at thesametimereal crimeanditsculprits.” down thegarden path onhisinvestigation, gettingthewrong endof thestick throughout, while film of thisgenre: hisdetective messes upfrom start to finish,cheated oninhisprivate life, led and thusmake mistakes aboutothers,leadingto theirdownfall. Aparticularlyrare caseina filmmaker broaches one of his favourite themes: how individuals struggle to know themselves Night Moves withitsspicydialogues,hidesoneof ArthurPenn’s most personal films. The “Everything isdeceptive inthisseeminglyclassic detective story. Infact, behindthisnonchalant suspecting… a houseby thesea.Butthisidyllicsettinghidesmysteries whoseexistence Harryisfar from is to findherdaughter Delly, aged17, whohasrun away from home. HefindsherinFlorida, in by plungingheadlonginto theinvestigation entrusted to himby aformer actress. His mission Harry Moseby isaprivate eye. Learning ofhiswife’s infidelity, he attempts to distract himself TITRE ORIGINALNIGHT MOVES États-Unis —fiction1975 —1h40couleurvostf LA FUGUE ARTHUR PENN Tout est trompeur danscette histoire dedétective apparemment classique. Derrière cette PRODUCTION WARNER BROS.,HILLERPRODUCTIONS,LAYTON PRODUCTIONSSOURCEWARNER BROS. SCÉNARIO ALAN SHARP — 131 IMAGE BRUCE SURTEES MUSIQUE MICHAEL SMALL Guillemette Odicino, Télérama MONTAGE DEDE

RÉTROSPECTIVE —— Arthur Penn RÉTROSPECTIVE —— Arthur Penn Brando dansunnuméro parodique, Nicholsontout enretenue. Le résultat est exceptionnel. » possession desonart,leréalisateur fascine par les numéros contrastés desesdeuxmonstres, dépourvue d’humour. Filmdespetitsespaces, Missouri Breaks sesavoure moderato. Enpleine Le vieil Ouest se meurt et Penn contribue à son enterrement, avec sa vision décapante, non chés prolifèrent, campantlespersonnagesgrâce auxdialogues, voire auxpesantssilences. répertoire àsafaçon : disséminées, lesscènes s’étirent suruntempo ralenti ; lesplansrappro- « possibles pourpiégerTom Logan… hold-up, unranch voisin decelui deBraxton. Très vite, Clayton va userdetous lesstratagèmes d’état denuire Tom Logan etsabande. Desoncôté, ce dernierachète, avec l’argent d’un engage Lee Clayton, un« Las d’être la cible devoleurs dechevaux, David Braxton, grand propriétaire duMontana, HARRY DEANSTANTON, JOHNRYAN INTERPRÉTATION MARLON BRANDO,JACK NICHOLSON,RANDYQUAID,KATHLEEN LLOYD, JOHNMc DEDE ALLEN,JERRY GREEBERG,STEPHENA.ROTTERPRODUCTIONDEVON/PERSKY-BRIGHTSOURCE PARK CIRCUS,CINEMATEK TITRE ORIGINALTHEMISSOURIBREAKSSCÉNARIOTHOMASMcGUANE États-Unis —fiction1976 —2h06couleurvostf MISSOURI BREAKS ARTHUR PENN parodic act,whileNicholsonshows restrained poise. The result isexceptional.” the director fascinates through the contrasting performances of his two stars: Brando in a fond of smallspaces, The oldWest dies and Penn helpsburyit,withhisvitriolic visionnotlackinginhumour. Afilm close-ups proliferate, establishing thecharacters through thedialoguesoreven heavy silences. these repertoire figures in his own way: scattered, the scenes are drawn out in a slow tempo; “All of theingredients of aclassic Western are there. ButArthurPenn offers the variants of from ahold-up. Clayton immediately deploys allkindsofstrategies to ensnare Tom Logan… Logan andhis gang.Meanwhile, Logan buys theneighbouringranch to Braxton’s withmoney hires Lee Clayton, a“regulator”, assigning himthemission of findinganddisenabling Tom Tired ofbeingthetarget for horsethieves, David Braxton, awealthy landowner inMontana, Tous lesingrédients duwestern classique sontlà.MaisArthurPenn déclineces figures de Missouri Breaks isto besavoured moderato. Infullpossession of hisart, régulateur » àquiilconfie lamission de retrouver etdemettre hors — 132 IMAGE MICHAELBUTLER MUSIQUE JOHNWILLIAMSMONTAGE François Ramasse, Télérama LIAM, FREDERICFORREST, a beach,have acquired anadultview of their America.” approach and to the melancholy of the sequence in which the four childhood friends, united on on thisAmericanworld. This isperhapswhy we are sointensely attuned to the filmmaker’s .ArthurPenn hadchosenhimbecausehewanted aforeigner’s perspective we must survive. Four Friendswas thefinalfilm bythe great French director ofphotography, world suddenlyemerges that we must accept basedonfullknowledge of thefacts andinwhich disillusioned, anti-idealistic gaze to bear on America.From thefailure of and dreams, a “Returning to cinemaafter, insomesense, five years of contemplation, Arthur Penn brings a thus resigns herselfto marryingDavid… available to Tom. The latter, aboutto departfor theVietnam war, refuses to marryher. Georgia Georgia. Shehasapreference for Danilo, butfaced withlittle reaction onhispart,makes herself In theIndianaof1960s,Danilo, David, andTom are three friendswhoare inlove with acquis une visionadulte deleurAmérique. » et lamélancolie delaséquence oùlesquatre amisdejeunesse, rassemblés suruneplage, ont étranger. C’est peut-être pourcela quenous ressentons intensément ladémarche ducinéaste, Arthur Penn l’avait choisiparce qu’ilvoulait, surcet univers américain,lepointdevued’un Georgia aété ledernier filmdugrand directeur français delaphotographie, GhislainCloquet. surgi qu’ilfaut savoir accepter entoute connaissance decause, danslequelilfaut survivre. rique unregard désabusé, anti-idéaliste. Dela faillite desutopies etdesrêves, unmondea « se résigne alorsàs’unirDavid… Tom. Ce dernier, surle point de partir auVietnam faire laguerre, refuse del’épouser. Georgia Celle-ci aunepréférence pourDanilo, maisdevant lepeuderéaction de celui-ci, elles’offre à Dans l’Indiana des années 1960, Danilo, David et Tom sont trois amis amoureux de Georgia. INTERPRÉTATION CRAIGWASSON, JODITHELEN,MICHAELHUDDLESTON,JIMMETZLER,SCOTTHARDT,ELIZABETHLAWRENCE CIRCUS, CINEMATEK MARC LAUB,BARRY MALKINPRODUCTIONFILMWAYS PICTURE,GERIAPRODUCTIONS,FLORIN, CINEMA77SOURCEPARK TITRE ORIGINAL États-Unis —fiction19811h55couleurvostf GEORGIA ARTHUR PENN Revenu au cinéma après cinq ans de réflexion en quelque sorte, Arthur Penn porte sur l’Amé- FOUR FRIENDSSCÉNARIOSTEVETESICHIMAGE GHISLAINCLOQUETMUSIQUE ELIZABETHSWADOS MONTAGE — 133 Jacques Siclier, Le Monde,18 février 1982

RÉTROSPECTIVE —— Arthur Penn RÉTROSPECTIVE —— Kira Mouratova I deviennent ce quel’on appelledes« moment, suite àuneprojection désastreuse dansunclubouvrier. Ces deuxfilms film suivant, d’abord autorisé àladiffusion,sera ainsi retiré desécrans audernier sera l’unedescinéastes lespluscensurées enURSS. Les Longs Adieux (1971), son avec lacensure : de 1967 etjusqu’en 1986(année où débute laPerestroïka), elle le décadrage. Onleluireproche aussitôt, etce n’est queledébutdesesdéboires une sériedeflash-backs etlacinéaste fait preuve d’unefranche prédilection pour norme ducinémasoviétique del’époque : lanarration est déconstruite àtravers la liberté desonton etlespartisprisnarratifs etformels quifont imploserla (1967), elle s’impose comme une figure incontournable du cinéma soviétique, par commence àréaliser seule. Dèssonpremier longmétrage, Brèves Rencontres où sonstyle n’apparaît quesousforme depromesse timide, lacinéaste, séparée, alisés avec lui(Au bord duravin abrupt en1961 et Notre painhonnête en1964), mari, l’Ukrainien Alexandre Mouratov. Après unmoyen etunlongmétrage coré- tique, leVGIK, puis s’est installée àOdessa, enUkraine, oùelleasuivisonpremier 1 posée comme l’unedesthématiques del’œuvre mouratovienne dèssesdébuts. Ce regard humaniste etpleindedouceur vientcontredire l’incommunicabilité, suspend lanarration, letemps delalaisser seraconter dans unlongmonologue. vécu undrame insurmontable, ouencore lajeuneZinapourlaquelleMouratova comme levieilhommeradotant danslecafé deBrèves Rencontres, maisquia à leurmomentd’humanité oùlespectateur selaisse émouvoir parleurhistoire, personnages secondaires croisent lechemin desprotagonistes. Ilsonttous droit plusieurs reprises danslefilm. Dans ces deuxpremières œuvres, unemultitudede des deuxfemmes amoureuses delui,dontlesvisions(du monde) seconfrontent à ainsi, l’homme de Dans un même mouvement, Kira Mouratova propose uncinémadela subjectivité : hors dutemps oùserendent mère etfilsaudébutdesLongs Adieux. en transparence, le tableau d’une URSS mélancolique, à l’aune de cette datcha un mêmehomme, unemère aimesonfilsde façon étouffante), ils fontapparaître, provinciaux cinéaste elle-mêmeappellera ensuite avec unedouce ironie, ses« Brèves Rencontres etLes Longs Adieux forment unesorte dediptyque quela LES MÉLODRAMES PROVINCIAUX Par Eugénie Zvonkine,maîtredeconférences,critiquecinéma KIRA MOURATOVA RÉTROSPECTIVE KIRA MOURATOVA, L’ÉTERNEL RETOUR longues années. coll. « Le Parti prisducinéma »,Paris, 2019. Eugénie Zvonkine, Kira Mouratova, Regardez attentivement lesrêves, un scénario sansfilm , L’Harmattan, Lausanne, 2012. Eugénie Zvonkine, Kira Mouratova, uncinémadeladissonance , L’Âge d’Homme, coll. « Thèses ettravaux », Korotkova (de son nomdejeunefille) aétudiéàl’institut deCinéma sovié- moitié du des cinéastes quiaura leplusmarqué lecinémasoviétique deladeuxième ndomptable, singulière, seréinventant sanscesse, Kira Mouratova est une ». Deux films centrés sur des histoires intimes (deux femmes aiment

xx e

siècle. Née d’un père russe et d’une mère roumaine en 1934, Kira Brèves Rencontres n’existe que dans le regard et les souvenirs (1934 -2018) — 134 films del’étagère », invisibles pendantde mélodrames 1

— 135 KIRA MOURATOVA

RÉTROSPECTIVE —— Kira Mouratova RÉTROSPECTIVE —— Kira Mouratova comme taboues.Ilsera sauvé parl’intervention delapresse. cause d’uneséquence oùunepassagère demétro profère desinjures considérées de lacensure peuavant lachute del’URSS. Ilmanque, eneffet, d’être interdit à sans appeldelafinl’ère soviétique, l’undesderniersfilmsàsubir lesaffres (1987) aunom évocateur etleterrifiant Syndrome asthénique (1989), diagnostic En Unionsoviétique, ellepoursuit sacarrière avec Changementdedestinée pour lecinémamondial. pour la France. Cette cinéaste de plus de 50 ans est alors une véritable révélation au festival deLocarno, puisen1988aufestival desFilmsdefemmes deCréteil Occident dansladeuxièmemoitiédesannées1980 :pourpremière fois en1987, Enfin réhabilitée aumomentdela Perestroïka, Kira Mouratova sera découverte en à cette époque, carlapriorité desadministrations étaitd’éviter lesesclandres. suite àce violentdésaccord, Mouratova est renvoyée dustudio d’Odessa, fait rarissime geante, ellefinitpar retirer sonnomdugénérique. Le film estet remonté sanselle, grises (1983),Mouratova seconfronte siviolemmentavec lacensure que, intransi - De retour enUkraine poursondernierfilm réalisé durant la stagnation, Parmi lespierres de laconstruction sejointlechaosdesvieshumaines. chaos du chantier ne s’y résout jamais en une imagerie soviétique lisse. Au chaos 2 et théâtralité. La cinéaste est fascinée par la frontalité du théâtre et travaille la Le cinéma de Kira Mouratova se trouve dans une tension permanente entre réel ENTRE THÉÂTRALITÉ ETBRUTALITÉ DURÉEL le vaste mondeest aussi uneréinvention du« tipliant lesflairs,décadrages etlessautes (volontaires) deson,Endécouvrant harmonies. Oudenouvelles dissonances. Filmsurl’éblouissement amoureux mul- particulièrement, cardece désordre fondamental peuvent émerger de nouvelles Saint-Pétersbourg), ellechoisitdefilmerlechaosd’unchantierquila fascine tout qu’au studio d’Odessa puisqu’elle partlefaire àLenfilm (à Leningrad, aujourd’hui le vaste monde(1978), seuldesesfilmslapériodesoviétique produit ailleurs cherche àinventer denouvelles normes esthétiques. Ainsi,avec Endécouvrant habitudes etsonhorizon d’attente. Entravaillant decette manière, lacinéaste est embarqué dansunvoyage perceptif étonnant quiinterroge sanscesse ses La musiqueetleplansonttoujours interrompus enpleinvol, etlespectateur « surnagent» dubrouhaha etdesmonologuesdialoguésquiremplissent sesfilms. le spectateur entend lesrépliques, enrelevant lesmotsetboutsdephrases qui Bojovitch amêmeinventé leconcept de« trechoquer sansjamaiss’accorder parfaitement. Le critique decinémaVictor apparaît sousforme deblocsd’images,sons,répliques quiviennents’en- Le cinémadeKira Mouratova est uncinémadutrop-plein, uncinémaoùleréel UN CINÉMADELADISSONANCE sonnels àl’époque soviétique faire et sieurs de ses projets de films restant lettre morte. Ainsi, entre La cinéaste devra attendre delonguesannéesentre chacundesesfilms,plu- UNE HISTOIRE ÀTROUS son style vers toujours plusdeliberté etderadicalité esthétique d’autre part. à doubletitre : encrispantsarelation auxpouvoirs d’unepart,etenfaisant évoluer sable delaproduction, diffusionet censure desfilmsenURSS, marquent lacinéaste Ces films jamais réalisés et les conflits répétés avec le Goskino, organisme respon- « contemporain » pourunfilmen costumes, est arrêté àl’étape desessais filmés. fois deplussanssuccès, carleprojet d’adaptation, jugétrop dérangeant ettrop Princesse Mary,unchapitre d’Unhéros denotre temps deMikhaïlLermontov, une les rêves, unscénario sansfilm,L’Harmattan, coll. « Le Parti prisducinéma »,Paris, 2019. Aujourd’hui, ce scénario est publiéenfrançais : EugénieZvonkine, Kira Mouratova, Regardez attentivement Les Longs Adieux, elle se sera battue trois ans, sans succès, pour essayer de Regardez attentivement lesrêves, l’undesesprojets peut-être lesplusper - 2 . Après Les Longs Adieux, elleessaie d’adapter — 136 sur-texte film dechantier » pourqualifierlamanière dont Brèves Rencontres » soviétique : le DEUXIÈME CLASSE MILICIEN AMOUREUX (2009) POZNAVAIA BELYY SVET BELYY POZNAVAIA VSTRECHI KOROTKIE FILMOGRAPHIE asthénique, iciaussi, l’art échoueàchangerlemonde. murs etson regard sansillusionssurl’art et lemonde :comme dansLe univers baroque, samiseenscène quisaitêtre vertigineuse mêmeentre quatre dernière œuvre résume etcondense merveilleusement lestyle deMouratova, son et répétitions sansfin–puisquelefilm n’est pasfinietnele sera jamais. Cette scène est rejouée pardivers acteurs, laissant lespectateur savourer variations les rushes d’un film inachevé à un investisseur potentiel : dans ces rushes, la même plan. Danssontout dernierfilm,L’Éternel Retour (2012), unproducteur projette films ets’amusait souvent àlaisser danssonmontageplusieursprisesd’un même aurait aiméfonder unesociété deconservation etderéutilisation dechutes de répétitions sontunedescaractéristiques desonœuvre. Elledisaitd’ailleurs qu’elle Le cinémadeMouratova parledumonde, maisducinémaaussi. Les reprises etles REFRAINS INACHEVÉS s’ils neleurenlèvent pastoujours leurénergie éperdue etleurdésirdevivre. La perte, le manque, l’inachèvement fondent les personnages mouratoviens même tinée. Iln’est pasanodinqueLe Syndrome asthénique s’ouvre surunenterrement. l’âme sœurtantdésirée dansEndécouvrant levaste mondeetChangementdedes- Rencontres, unpère dansLes Longs Adieux, lamèreParmi dans lespierres les filmsdeMouratova. Unhommeàaimer, quibrilleparsonabsence, dansBrèves traversés parunefaille inconsolable : ilmanquetoujours quelqu’und’essentiel dans Ses filmsdialoguent toujours avec leur temps de façon lucideet stimulante etsont encore 9longs métrages et3courts métrages, seréinventant sanscesse. de l’URSS, elleréalise enUkraine (toujours fidèleàsavilled’adoption, Odessa), se perdre dansdescontextes diamétralement opposés.Après l’effondrement ments socio-politiquesdel’espace postsoviétique, Mouratova asusurvivre sans Contrairement àdenombreux cinéastes quin’ont passupporté lesbouleverse- la prisonoùellesetrouve détenue. en osquioccupe lacellule voisine del’héroïne deChangementdestinée, dans s’ils disaientàvoix haute desdidascaliesdethéâtre, ouencore ce tigre enchairet les pierres grisesquiparfois parlentd’eux-mêmes àlatroisième personne, comme de soudure dansEndécouvrant levaste monde , ces mendiantsbaroquesParmi de choses incompatibles : comme cette répétition dethéâtre aumilieudesétincelles ment acteurs professionnels etnonprofessionnels, ouencore àfusionnerdes Cette tension apparaît danssastratégie quiconsiste àmélangertrès fréquem - détails, desobjetsdudécor, despersonnagesetactionssecondaires. mettre enapplication ce quiaété écritetcommencer àrajouter deschoses : nuyer toujours durant letravail depréparation desestournages s’ils’agit dejuste matière duréel ouce qu’elle appelle« justesse. Maisenmêmetemps, lacinéaste aimeimproviser et travailler avec la compare d’ailleurs volontiers àdespartitionsd’opéra) quedupointdevuela performance desesacteurs autantdupointdevue rythmiqueetsonore (qu’elle avec lesoutiendel’Ukrainian Institute etduCentre Dovjenko En collaboration avec laCinémathèque française, (2007) DE DESTINÉE – – NOTRE PAIN HONNÊTE L’ACCORDEUR TROIS HISTOIRES – – L’ÉTERNEL RETOUR L’ENTOURLOUPE PEREMENA UCHASTI UCHASTI PEREMENA AU BORD DU RAVIN ABRUPT NASTROYSHCHIK VTOROSTEPENNYE LYUDI LYUDI VTOROSTEPENNYE

(1967) TRI ISTORII ISTORII TRI CHUVSTVITELNYY MILITSIONER CHUVSTVITELNYY NASH CHESTNYY KHLEB CHESTNYY NASH (1978) KUKLA KUKLA – VECHNOE VOZVRASHCHENIE VECHNOE LES LONGS ADIEUX – (1997)

(2007) (1987) PARMI LESPIERRESGRISES (2004) – – – – LETTRE À L’AMÉRIQUE LE SYNDROMEASTHÉNIQUE MÉLODIE POURORGUEDEBARBARIE L’ATTESTATION (2001)

(CORÉAL. ALEXANDREMOURATOV, 1964) U KRUTOGO YARA KRUTOGO U DOLGIE PROVODY DOLGIE — 137 la résistance duréel – (1992) MOTIFS TCHÉCHOVIENS

(2012) SPRAVKA – SREDI SERYH KAMNEJ KAMNEJ SERYH SREDI LES PETITESPASSIONS

PISMO V AMERIKU V PISMO (1971) (CORÉAL. ALEXANDREMOURATOV, 1961)

(CM, 2005) – ASTENICHESKIY SINDROM ASTENICHESKIY – — EN DÉCOUVRANTLEVASTE MONDE ». Elleavoue ainsis’en- CHEKHOVSKIE MOTIVY CHEKHOVSKIE MELODIYA DLYA SHARMANKI DLYA MELODIYA DEUX ENUN (1999) (1983) – BRÈVES RENCONTRES UVLECHENIYA – –

DVA V ODNOM ODNOM V DVA Syndrome CHANGEMENT CITOYENS DE

(1989) grises,

(2002) (1994) – LE LE –

RÉTROSPECTIVE —— Kira Mouratova RÉTROSPECTIVE —— Kira Mouratova et d’ironie. » l’élégance et la pénétration dans l’analyse du caractère féminin, le tout non dénué d’humour fondée surl’insertion delamémoire peutfaire songer àResnaisetVarda ouàChytilova pour femmes finissent par converger dansleur cohabitation présente. Cette subtilité dramaturgique ainsi complices d’une intrigue suggérée plusqu’explicitée et où les flashes mémoriels des deux pièces d’unpuzzleoffert àl’imagination duspectateur : onadmire queMouratova nous fasse « insensible auxcharmesdujeunehomme… perpétuellement absent. Nina, la jeune femme de ménage qu’elle emploie, n’est pas nonplus souvent confrontée àlacorruption desconstructeurs. ElleaimeMaxim,unjeunegéologue Valentina, responsable delagestion deseauxetcanalisations d’unevilledeprovince, est GLAZYRINE, VALERI ISSAKOV, SVETLANANEMOLIAEVA INTERPRÉTATION KIRAMOURATOVA, NINAROUSLANOVA, VLADIMIRVYSSOTSKI,LIDIABAZILSKAIA,OLGA VIKLAND,ALEXEÏ D’OLEXANDRE DOVJENKO OLEG KARAVAITCHOUK TITRE ORIGINALKOROTKIE VSTRECHISCÉNARIOLEONIDJOUKHOVITSKI,KIRAMOURATOVA IMAGE GUENNADIKARIOUKMUSIQUE URSS/Ukraine —fiction19671h30noiretblancvostf BRÈVES RENCONTRES KIRA MOURATOVA is notdevoid of humourandirony.” Chytilova, withitselegance andpenetration intheanalysis of thefemale character, allof which of composition based on the insertion of memory is reminiscent of Resnais and Varda, or flashes of thetwo women eventually converge intheirpresent cohabitation. This subtlety complicit here with anintriguesuggested more thanitisexplained andinwhichthememory a puzzleoffered to thespectator’s imagination: we admire the fact that Muratova makes us “The story isskilfullytold through flashbacksthat are gradually assembled like thepieces of charms either… young geologist. Nina,theyoung cleanersheemploys, isnotinsensitive to theyoung man’s town, is often confronted by the corruption of builders. She loves Maxim, a perpetually absent Valentina, in charge of the management of the water and sewerage systems of a provincial Le récit est habilementconstruit autour deflashbacks quis’assemblent peuà comme les Marcel Martin,Le Cinémasoviétique, deKhrouchtchev àGorbatchev, Éd. L’Âge d’homme, 1993 MONTAGE O. KHARAKOVA PRODUCTION STUDIO D’ODESSA — 138 SOURCE BABA YAGA FILMS, CENTRE NATIONAL

encore ettoujours delaRussie éternelle : seshabitants. » douce, enfraude, avec uneobsession d’artiste amoureuse, àfilmertravers l’URSS ce qui reste toutes ces années,qu’aux sentimentsdeshabitantsdel’Unionsoviétique qu’elle aréussi, en que Kira Mouratova, dans son entêtement de cinéaste lunaire, ne s’est intéressée, pendant Russie, unpays quelecinéma acesséc’est defilmerdepuisdesannées.Et justement parce « il exprime lesouhaitd’aller vivre avec lui… de l’excès d’amour d’unemère possessive. Après unété passé chez sonpère dansleCaucase, Evguenia, séparée de son mari, élève seul son fils Sacha.Devenu adolescent, le garçon souffre KABANOVA, LIDIABRAZILSKAIA INTERPRÉTATION ZINAIDASHARKO, OLEGVLADIMIRSKI,TATIANA MYTCHKO, YOURIKAIOUROV, LIDIADRANOVSKAIA,SVETLANA DOVJENKO MONTAGE VALENTINA OLEINIK TITRE ORIGINALDOLGIE PROVODY SCÉNARIONATALIA RIAZANTSEVA URSS/Ukraine —fiction1971 —1h35noiretblancvostf LES LONGS ADIEUX KIRA MOURATOVA Eternal Russia: itsinhabitants.” with alltheobsession of anartist inlove, to filmacross the USSR what continues to remain of the feelings of thepopulation of theSoviet Unionthat shehasmanaged,surreptitiously, illicitly, in herstubborn persistence asabrooding filmmaker, hasonlybeeninterested allthese years in that filmmakers have stopped filming for years now. Anditis precisely becauseKira Muratova, “There are nomore heroes inMuratova’s filmsthanthere are Soviets. This isRussia, a country Caucasia, heexpresses hisdesire to go to live withhim… suffers from hispossessive mother’s excessive love. After asummerspent at his father’s in Yevgeniya, separated from her husband, raises hersonSacha alone. Now a teenager, theboy Il n’yapasplusdehéros danslesfilmsdeMouratova qu’iln’yadeSoviétiques. Onest en PRODUCTION STUDIOD’ODESSASOURCEBABAYAGA FILMS,CENTRENATIONAL D’OLEXANDRE — 139 IMAGE GUENNADI KARIOUK Louis Skorecki, Libération, 31 mars1988 MUSIQUE OLEG KARAVAITCHOUK

RÉTROSPECTIVE —— Kira Mouratova RÉTROSPECTIVE —— Kira Mouratova pures. » un régal, sonfilmpréféré dit-ellemaisqueson“mauvais esprit” condamne àsubirdes cou- social, clin d’œil humoristiquec’est au “film de production” : délicieusement subversifc’est et comme à la dérobée, piano solo sur les situations intimistes, discrète satire du conformisme dragueur. Filmféministe, malgré tout, carc’est lebeausexe quimènelejeu.Scènes aperçues à-côtés sentimentaux d’un chantier de construction à la faveur des aventures d’un camionneur précédents enracontant, avec unedécontraction souveraine etuneséduisante inventivité, les sibilité deréaliser Endécouvrant levaste monde,oùellerenoue avec l’inspiration desesfilms « fait laconnaissance deMikhaïl,unautre chauffeur, pluscalmeet réservé… fille rêve dugrand amouralorsqueNicolaï veut surtout passer dubon temps. UnjourLiouba Les relations amoureuses entre Nicolaï le chauffeur etLiouba l’ouvrière sont difficiles : lajeune INTERPRÉTATION NINAROUSLANOVA, SERGUEÏ POPOV, ALEXEÏJARKOV, LIOUDMILAGOURTCHENKO, NATALIA LEBLÉ KLIMENKO MUSIQUEVALENTIN SILVESTROV PRODUCTIONLENFILMSOURCELENFILM,CENTRENATIONAL D’OLEXANDREDOVJENKO TITRE ORIGINALPOZNAVAIA BELYY SVETSCÉNARIOKIRAMOURATOVA, D’APRÈSUNSCÉNARIODEGRIGORIBAKLANOVIMAGE YOURI URSS —fiction1978 —1h19couleurvostf EN DÉCOUVRANTLEVASTE MONDE KIRA MOURATOVA filmmaker’s favourite, butonethat her ‘evil spirit’ condemned to undergo edits.” and a humorous allusionto the ‘producer’s film’: itisadelightfullysubversive feast andthe as though covertly, a piano solo of intimate situations, a discreet satire of social conformism, proves to be a feminist film since it is the fairer sex that leads the dance. Scenes glimpsed asides of aconstruction site, intheform of theadventures of askirt-chasingtruckdriver. It previous films by recounting –with great easeandseductive inventiveness –thesentimental could make Gettingto Know theBigWide World, inwhichsherevives theinspiration of her “Blacklisted after The Long Farewell was banned,Muratova hadto wait five years before she Lyuba meets Mikhail,anotherdriver, who iscalmerandmore reserved… woman dreams ofgreat passion whileNikolay mostly just wants to have agoodtime. Oneday The love story between Nikolay thedriver andLyuba thefactory worker isdifficult:the young Mise àl’index après l’interdiction desLongs Adieux , Mouratova doitattendre cinqanslapos- Marcel Martin,Le Cinémasoviétique, deKhrouchtchev àGorbatchev, Éd. L’Âge d’homme, 1993 — 140 En Pologne, au VICTOR ARISTOV, VICTORGOGOLEV, FEODORNIKITINE INTERPRÉTATION IGOR CHARAPOV, OKSANA CHLAPAK, STANISLAV GOVOROUKHINE, ROMAN LEVTCHENKO, SERGUEÏPOPOV, YAGA FILMS,CENTRENATIONAL D’OLEXANDRE DOVJENKO VLADIMIR KOROLENKO IMAGE ALEXEÏRODIONOVMONTAGE KIRAMOURATOVA PRODUCTIONSTUDIOD’ODESSASOURCEBABA Somewhere ontheplanet,individuals are suffering and we’re moved by them.” show through. We soonforget theperiod,focusing instead onthepeopleandtheirfeelings. which evokes anoppressive dream inwhich themost acute painnevertheless managesto she doesnotdisown it.Itremains atouching, imperfect, rather bizarre, almost unreal work, and theinternal structure of thefilmdestroyed. Muratova thus refused to signit. But today, viewers ableak outlookonlife ingeneral. Immediate sanction:wholescenes were annihilated “She was criticised of everything and above all of stepping beyond the traditional frame to give basement ofadilapidated church… He befriends avery poor little boy, Valiok, who lives with the other members of his family inthe himself upinhisgriefandtheboy, leftto hisown devices, hangsaboutthecityanditsoutskirts. In nineteenth-century Poland, Vassia, thejudge’s son,hasjust lost his mother. Hisfather wraps TITRE ORIGINALSREDISERYH KAMNEJSCÉNARIOKIRAMOURATOVA, D’APRÈSLANOUVELLE URSS/Ukraine —fiction19831h28couleurvostf PARMI LESPIERRESGRISES KIRA MOURATOVA souffrent etnous touchent. » rapidement l’époque pourneplusvoir quelesgensetleurssentiments.Quelquepartdesêtres un rêve oppressant où la douleur la plus vive finirait par affleurer pourtant. De fait,onoublie pas. Ilreste uneœuvre attachante, imparfaite, vaguement bizarre, presque irréelle, quiévoque structure interne dufilm.Mouratova refusa alorsdelesigner. Maisaujourd’hui, ellenele renie au spectateur surlavieengénéral. Sanctionimmédiate : onaanéanti desscènes etdétruitla « les sous-solsd’uneégliseenruines… l’ami d’unpetitgarçon très pauvre, Valiok, quivitavec lesautres membres desafamille dans dans sasouffrance et legarçon, livré à lui-même, traîne dans la ville et ses abords. Il devient On luiatout reproché etsurtout dedépasser lecadre ancienpourdonnerdesidéesnoires xix e

siècle, Vassia, lefilsdujuge, vientdeperdre samère. Sonpère se renferme Mario Vincent, Cinéma,11 mai1988 — 141 — EN MAUVAISE COMPAGNIE MAUVAISE EN DE DE

RÉTROSPECTIVE —— Kira Mouratova RÉTROSPECTIVE —— Kira Mouratova sionnels. » Il s’agit d’unecolonie orientaleimaginaire. J’ai mélangéacteurs professionnels etnon profes- films précédents surla forme, maisj’ai voulu éviter tout repère historique ou géographique. mais j’ai voulu traiter lesujetducolonialisme defaçon plusglobale. C’est lapoursuite demes nouvelle deSomersetMaugham. Sonhistoire sepasse audébutdusiècleenAfrique duSud, Changement dedestinée, quis’appelle aussi Les Caprices dusort.C’est uneadaptation d’une « avocat. Celui-ci, aucours del’enquête, scrute attentivement lescirconstances de latragédie… légitime défense etcachesesrelations réelles avec lavictime, aussi bienàsonmariqu’à son Une femme dumondetuesonamant.Ellecherche àprésenter ce crimecomme unacte de OXANA CHLAPAK, VLADIMIRDMITRIEV, VIKTORARISTOV INTERPRÉTATION NATALIA LEBLE,YOURICHLYKOV, VLADIMIRKARASSIOV, LEONIDKOUDRIACHOV, OUMIRZAKCHMANOV, NATIONAL D’OLEXANDREDOVJENKO IMAGE VALERI MIOULGAUT MONTAGE VALENTINA OLEYNIKPRODUCTIONSTUDIOD’ODESSASOURCEBABAYAGA FILMS,CENTRE TITRE ORIGINALPEREMENAUCHASTISCÉNARIOKIRAMOURATOVA, D’APRÈSLANOUVELLE URSS/Ukraine —fiction1987 —1h49couleurvostf CHANGEMENT DEDESTINÉE KIRA MOURATOVA imaginary Orientalcolony. Iused acombination of professional andnon-professional actors.” of my previous films,butI wanted to avoid any historical orgeographical markers. Itisan wanted to dealwiththeissue of colonialism inamore general way. Formally, itisanextension by SomersetMaugham.The story takes place at theturnof thecentury inSouthAfrica butI to make ChangeofFate, alsoknown asChangeofFortune. It’s anadaptation of ashortstory “The Perestroika came. Everything changed.Myfilms were inpopulardemandand I was able during theinvestigation, attentively scrutinisesthecircumstances ofthetragedy… and hidesherreal relationship withthe victim,bothto herhusbandandlawyer. The latter, A socialite killsherlover. Shetriesto present thiscrimeasalegitimate actofself-defence La perestroïka est arrivée. Tout achangé. Onademandémesfilmspartout, et j’ai pu réaliser Kira Mouratova — 142 LA LETTRE LA DESOMERSETMAUGHAM here to reveal thepoetryof putrefaction anddegeneration.” sheer audiovisual fascination that marked herearlyworks andby meansof whichshemanages when itisdirectly aimedat anopenwound, Muratova’s gaze leaps off thescreen through the all from theurgency andgravity of thephenomena that the filmpresents. Nevertheless, even director: thenervosity of The Asthenic Syndrome, itsurgent and serioustone, derive above revealed. Twenty years later, stylistic considerations have clearlybecome secondary for the of theclosetin1987, thecriticswere almost unanimouslywon over by theoriginalitythey “When characters leadusthrough aworld losingitsmeaning… who resisted it.Agrieving woman, awriter whoisnolongerableto stay alert,andmany other At theendofSoviet era, thesystem fell apart,asdidthosewhohadsupported itandthose TITRE ORIGINAL ASTENICHESKIY SINDROM URSS/Ukraine —fiction19892h36noiretblanc&couleurvostf LE SYNDROME ASTHÉNIQUE KIRA MOURATOVA la dégénérescence. » mières œuvres etaumoyen duquelelleréussit iciàdévoiler lapoésiedeputréfaction et de Mouratova fait vibrer l’écran avec lapure fascination audiovisuelle quiavait marqué sespre- Néanmoins, mêmelorsqu’ilest directement braqué suruneblessure ouverte, leregard de proviennent avant tout del’urgence etdelagravité desphénomènesquelefilmmontre. secondaires pourlaréalisatrice : lanervosité duSyndrome asthénique , sonton urgent etgrave, qu’ils révélaient. Vingt ansplustard, lesconsidérations stylistiques sontclairement devenues sortirent du placard en 1987, la critique fut presque unanimement conquise par l’originalité « Lorsque Brèves Rencontres etLes Longs Adieux, tournés respectivement en d’autres personnagesnousconduisent àtravers unmondeenperte desens… ont résisté aussi. Une femme endeuil, un écrivain qui ne parvientplusà rester éveillé et bien À lafindel’ère soviétique, le système tombe enmiettes, ceux quil’ont porté et ceux qui y PAVEL POLIKOUCH, NATALIA RALLEVA, GALINAKASPEROVITCH INTERPRÉTATION OLGA ANTONOVA, SERGUEÏPOPOV, GALINAZOUKHOURDAEVA, NATALIA BUZKO, ALEKSANDRA SVENSKAIA, NATIONAL D’OLEXANDREDOVJENKO VOLODYMYR PANKOV MONTAGE VALENTINA OLEYNIK Brief Encounters andThe Long Farewell, respectively shotin1967 and1971, cameout Brenda Bollag,Positif, mai 1990 SCÉNARIO KIRA MOURATOVA, SERGUEÏ POPOV, ALEXANDR TCHERNYKH — 143 PRODUCTION STUDIOD’ODESSASOURCEBABAYAGA FILMS,CENTRE 1967 et IMAGE 1971,

RÉTROSPECTIVE —— Kira Mouratova DES FESTIVAL Parc SURGÈRES VENDREDI 23 & FESTIVALS duChâteau

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Maquette et illustration : mimiqu s en folie LOUIS DE FUNÈS JIM CARREY MIMIQUES EN FOLIE —— Louis de Funès D 1 Par AlainKruger PILE ÉLECTRIQUEETFACE ATOMIQUE LOUIS DEFUNÈS LOUIS DEFUNÈS MIMIQUES ENFOLIE teur departicules. Comme ledisait OrsonWelles àpropos durythme, « moteur maisplutôt uneentrave àsoncomique desituation. Ilest unaccéléra- Chaplin, Laurel etHardy… défileàlavitesse duson. Les motsnesontpasun et face atomique. Sadémarche saccadée, héritéedeseshérosdumuet, Charlie au bord delasyncope, ilemballesamachineetsonpublic.Ilest pileélectrique prend passontemps, ill’accélère, luidonneletournis. Sondiapasonest toujours est unique, ilnejouepaslamêmemusiquequelescomédiens del’époque. Ilne je neletolérerai, pas ! » pose etaméliore sapartition defilmenfilms. Combiende foisa-t-ildit :« Ça, d’orgue est unpointd’exclamation. Enjazzman,ilpropose desvariations, recom- Funès agagnésacroûte pendantlaguerre comme pianiste debar. Sonpoint Passionné dejazz,admirateur d’Erroll etd’OscarPeterson, Garner Louis de en passant par La Grande Vadrouille(1966) etLa Folie desgrandeurs (1971). ami Gérard Oury, ses plus beaux films, du Girault, sonpremier grand succès, Le GendarmedeSaint-Tropez (1964)etson enragée, lui offrira sonpremier beau rôle dansNivuniconnu (1957), Jean (1968), (1954) auPetit Baigneur Brosset etRobert Dhéry, il partagera lamême folie deAh !Les BellesBacchantes Traversée deParis (1956), avec latroupe déjantée desBranquignols deColette petits rôles, Claude Autant-Lara le fera exister face et dans àGabin soixante. Sursonchemin,SachaGuitryluidonnera saconfiance etquelques tion et beaucoup de travail, il parvient au sommet du Après unecentaine depetitsrôles après-guerre, songénieburlesquedel’imita- Nintei -Trésor national. générations despectateurs. Saviscomica est intacte. Au Japon,ilserait Kakko monde. Celui dontlesfilms furent boudésparlacritique reste célébré parcinq Commissaire del’exposition Louis deFunèsàlaCinémathèque française, du1 ans ladeuxièmemoitiédu 1983). Sessuccès sonttoujours vusetrevus enFrance etdansle hauteur… sonnom :Louis, Germain,David deFunèsGalarza(1914- vement pour devenir auteur-compositeur de personnages enfin à sa 1 : « Foutez-moi lecamp

Yves Robert, uncomplice desannéesdevache — 146 xx e siècle, unacteur s’imposeprogressi- Corniaud (1965) à », « Paf ! », box-office dans les années er « Saligaud !». Sonart avril au31 juillet2020 Rabbi JacobRabbi un film (1973) La La

— 147 — LOUIS DEFUNÈS

MIMIQUES EN FOLIE —— Louis de Funès MIMIQUES EN FOLIE —— Louis de Funès terme) l’inscritpourl’éternité enprécurseur deJim Carrey. personnage dedessin animé. DansOscar,sa« dynamique survitaminéelefont apparaître auxyeux despluspetitscomme un Contemporain deDonaldDuck etd’oncle Picsou,sonélasticité plastique etsa absolu, samère pourtantadorée. vaise foi àtoute épreuve, ildisaittenir toutes ces bellesqualités desonmodèle offre unmiroir délicieusementdéformant. Soupeaulait, colérique etd’unemau- obséquieux etj’en passe. DeFunèsasibienobservé sonprochain, qu’ilnous manipulateur, escroc, parano, bilieux, combinard, chauvin, arriviste, méprisant, âpre au gain, lâche, traître, assassin, égoïste, avare, raciste, râleur, colérique, Menteur, roublard, ronchon, grognard, grognon, veule, voleur, prévaricateur, DE FUNÈS,C’ESTNOUSENPIRE jusqu’au Mexique, comme l’atteste l’oscarisé Roma(2018) grand filmdela réconciliation nationale etinternationale… Unsuccès mondial, et deCarambolage) ; Oury cicatrice par le rire les plaies dela guerre. C’est le cynique delacollaboration etdumarché noir(La Traversée deParis, deCandide La Grande Vadrouille deGérard Ourytire untrait surlavisionréaliste et le teur quiroule en DS comme legénéral. Gaulle. œil satirique : ilarevêtu tous lesuniformes, dugendarmeàcelui dugénéral de rarchie sociale :cérémonies officielles,décorations, mariages, présentés avec un phant. Soncinémaest ponctuédescènes delaviequotidienne, avec sahié- De FunèsaincarnélaFrance desTrente Glorieuses,celle dugaullismetriom- UNE CERTAINE IDÉEDELAFRANCE projet desavie. et DonSallustre (La Folie desgrandeurs). JouerHarpagondansL’Avare dien a enregistré les fables de La Fontaine, a été Scapin (Le Capitaine Fracasse) Scapin. Amoureux delalanguefrançaise, Molière, Racine, LaFontaine. Le comé- avare et naïf comme Pantalon, ilsera donc Guignol et Gendarme, Harpagon et Enfant delacommedia dell’arte, ilest menteur etcruelcomme Polichinelle, De Funèsmime, danseurmonté surressort, alliejeudejambesetmainsagiles. L’Avare L’Homme orchestre, lemouton dansLe Gendarmeenbalade , lepaonde le poulaillerducommissariat deLa BelleAméricaine,leloupetl’agneau dans Poliveau dansLa Traversée deParis, leperroquet deLa Folie desgrandeurs, dans dans Louis deFunèsest unzoo àluitout seul :Blaireau dansNivuniconnu , Lebœuf la flore (il fut un pionnier de l’écologie) trouve son inspiration dans la faune. Les champsducomique s’étendent bienau-delàdel’humain.Cet amoureux de UN DRÔLE D’ANIMAL ses personnagespermettaientdesemoquerdurégime àpeudefrais. l’était dansl’Espagnefranquiste etlaGrèce descolonels, peut-être parce que en Allemagne, enRussie, danslespays del’ancien bloccommuniste, comme il bien au-delàdenosfrontières. Louis deFunèsest toujours uneidoleenPologne, Les personnagesbrutaux,tyranniques etinjustes qu’ilaffectionne séduisent Il parleenlanguesimaginaires etréussit àsefaire comprendre dumondeentier. Raynaud, sontempo l’a rendu intemporel. à d’autres comiques dusiècledernier, comme Fernandel, BourvilouFernand est tellement plusproche delamusiquequedramaturgie Ah ! Les BellesBacchantes , CharolaisCarambolages de et,biensûr, Pivert Rabbi JacobRabbi . Ilest associé àunevaste ménagerie :lecochon delarue … Il incarne une figure archétypale de père de famille bourgeois conserva- — 148 tirade dunez d’Alfonso Cuarón. » (ausenslittéral du ». Contrairement était le pub_defunes_catalogue_festival_larochelle.indd 1 01.04 >31.07.20 LOUIS DEFUNÈS EXPOSITION Grands mécènesdeLaCinémathèquefrançaise 03/06/2019 11:46:57

L’Homme orchestre, Serge Korber, 1970 © Gaumont pub_defunes_catalogue_festival_larochelle.indd 1 – PISSENLITS PAR LARACINE GEORGESLAUTNER – GRANDES VACANCES JEANGIRAULT (1967) – (1963) GASPARD-HUIT DE LAPATELLIÈRE (1968) CLAUDE FILMOGRAPHIE SÉLECTIVELAVIED’UNHONNÊTEHOMMESACHA GUITRY d’ouvrir l’ouïe etregarder Louis, biendanslesyeux. son concerto déconcertant, sasymphonie siphonnée. Ilest l’heure, àLa c’est uncréateur, (1970), deFunèsest mime, bruiteur, danseur, chanteur, pianiste, chorégraphe : Comme UN AUTEUR COMPLET (1969) ZIDI (1976) ET LESGENDARMETTESJEANGIRAULT (1982) L’AVARE SERGE KORBER (1971)

LA GRANDEVADROUILLE GÉRARDOURY LE CORNIAUDGÉRARDOURY(1965) OSCAR ÉDOUARDMOLINARO 01.04 >31.07.20 LOUIS DEFUNÈS EXPOSITION – – LOUIS DEFUNÈS,JEANGIRAULT (1980)

AUTANT-LARA FANTÔMAS JO – L’Homme orchestre , pourreprendre letitre dufilmdeSerge Korber JEAN GIRAULT (1971)

LA ZIZANIECLAUDE ZIDI (1978) (1961) ANDRÉ HUNEBELLE – – un auteur àpartentière. Prenez place : lemaestro va nousjouer

(1956) LE CRIMENEPAIE PAS GÉRARDOURY LES AVENTURES DERABBI JACOB GÉRARD OURY –

L’HOMME ORCHESTRESERGEKORBER (1970) – (1967)

– NI VUCONNUYVESROBERT

LA FOLIEDESGRANDEURSGÉRARDOURY – – (1965)

UN GRANDSEIGNEURGILLESGRANGIER,GEORGESLAUTNER(1965) LE GENDARMESEMARIEJEANGIRAULT (1968) (1966) – –

FANTÔMAS CONTRESCOTLANDYARD ANDRÉHUNEBELLE(1967) LE GENDARME ET LESEXTRA-TERRESTRESJEAN GIRAULT (1979) – – (1964)

LE GENDARMEDESAINT-TROPEZJEANGIRAULT — 149 LA SOUPEAUXCHOUXJEANGIRAULT (1981) –

LE GRANDRESTAURANT JACQUES BESNARD(1966) –

FANTÔMAS SEDÉCHAÎNEANDRÉHUNEBELLE (1962) (1957) –

FAITES SAUTERLABANQUEJEANGIRAULT — (1973) –

– HIBERNATUS (1953)

LE CAPITAINE FRACASSE PIERRE (1971) –

L’AILE OULACUISSECLAUDE – –

LA TRAVERSÉE DEPARIS

SUR UNARBREPERCHÉ ÉDOUARD MOLINARO –

Grands mécènesdeLaCinémathèquefrançaise LE TATOUÉ DENYS –

LE GENDARME (1964) Rochelle, (1965) – –

DES LES –

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MIMIQUES EN FOLIE —— Louis de Funès

L’Homme orchestre, Serge Korber, 1970 © Gaumont MIMIQUES EN FOLIE —— Louis de Funès chien « Dans lecharmantvillagedeMontpaillard, larivalité entre lebraconnier Blaireau, aidédeson INTERPRÉTATION LOUIS DE FUNÈS,NOËLLEADAM,MOUSTACHE, CLAUDERICH,PIERREMONDY, ROLANDARMONTEL LETELLIER SCÉNARIO YVESROBERT, JACQUES CELHAY, D’APRÈSLEROMAN France —fiction19571h35noiretblanc NI VUCONNU YVES ROBERT of the actor andthe hero.” partner, andadelightfully original(andclear)diction.The perfect alignmentbetween thetalent gazes, perpetualagility, theart of withdrawing oneself, asaway of sneakingapeek at one’s Blaireau seemsto have beencreated expressly for him.Discerning, mischievous, andreactive role here, worthy of hiscomic personality. Oreven: theidealstarring role. The character of the depictionof thesepleasantlyblood-and-thundercharacters. Louis deFunès findsamajor element. There is something akin to Jacques Tati in this cosy orchestration of villager-gags, in resulting inacertain charmthat doesnotexclude anoccasionally hard-hitting comedic “The kindof farce that ishandledwithoutexaggeration, taken almost to thepointof satire, thinks itwas Blaireau andhashimarrested… enough to imprison Blaireau. When Armand knocks Parju unconscious in the dead of night, he his dog“Fous-le-camp”, andtherural policeman Parju causesquite astir. The merest pretext is In thecharmingvillageofMontpaillard, therivalry between the poacherBlaireau, assisted by l’acteur etlehéros. » partenaire, dictionsavoureuse originale(et claire). Correspondance parfaite entre letalentde malicieux etprompts, agilité perpétuelle, artdes’escamoter soi-même, façon deguignerle grand rôle idéal.Le personnagedeBlaireau sembleavoir été créé pourlui.Regards filtrants, guignolesque. Louis deFunès trouve ungrand rôle, dignedesa personnalité comique. Plus : le orchestration feutrée degagsvillageois,danslapeinture deces personnagesaimablement sans exclure unecertaine cocasserie parfois percutante. IlyaduJacques Tati danscette « Armand, ilcroit qu’ils’agit deBlaireau etlefait arrêter… prétexte est bonpourfaire emprisonnerBlaireau. Alorsqu’ilest assommé enpleinenuitpar La farce traitée sansexagération, poussée vers lasatire, produit uncertain charme MUSIQUE JEANWIENERMONTAGE GILBERT NATOTPRODUCTION CHAMPS-ÉLYSÉES PRODUCTIONSSOURCEGAUMONT Fous-le-camp Louis Chauvet, Le Figaro, 28 avril 1958 », etlegarde-champêtre Parju provoque biendesremous. Le moindre L’AFFAIRE BLAIREAU L’AFFAIRE — 150 D’ALPHONSEALLAISIMAGE JACQUES of your way for.” Faites sauter la banque made us laugh and will make you laugh. It’s definitely worth going out that theproducers don’thesitate to devote theentire film to him.Andhedeserves their trust. who plays therole of thegrumpy petitbourgeois brilliantly. Hepossesses suchcomic genius passages and the visual gags are excellent. Butthe main attraction of thisfilm is Louis de Funès, that befall thesepetitsbourgeois lacking ingangster cred. The dialogue contains several choice “All of thefilm’s humourliesinthe constant stream of unforeseen and comic circumstances their shop. his wholefamily into diggingatunnel leadingto thevault ofthebanklocated just opposite on theshare market buttheshares collapse family andtheGarnier isruined.Victor thentalks Victor isalocalretailer Garnier ofhuntingandfishinggoods.His banker advisedhim to invest film vaut ledéplacement. » il justifie cette confiance. Faites sauter labanque nousfait rire etvous fera rire. C’est dire sile tel talentcomique quelesproducteurs n’hésitent pasàmonter tout unfilmsursapersonne. Et pale dece filmest Louis de Funès quiincarneàmerveille lepetitbourgeois rouspéteur. Ilaun quelques très bonsmots d’auteurs etlesgags visuelssontexcellents. Maisl’attraction princi- comiques quiarrivent à ces petitsbourgeois enmaldegangstérisme. Le dialoguecontient « des coffres de la banquesituéejuste en face deleurboutique. Victor entraîne alorstoute safamille danslecreusement d’untunnelquidoitaboutiràlasalle conseillé d’investir enboursemaislesactionss’effondrent etla Garnier estfamille ruinée. Victor est Garnier un petit commerçant en articles de chasse et pêche. Son banquier lui a GEORGES WILSON,CLAUDEPIÉPLU INTERPRÉTATION LOUIS DE FUNÈS,JEAN-PIERREMARIELLE,YVONNE CLECH,ANNEDOAT, MICHEL TUREAU,CATHERINE DEMONGEOT, MAURIAT SCÉNARIO JACQUES VILFRID,JEANGIRAULT, D’APRÈSUNEIDÉEDELOUIS SAPINIMAGE ANDRÉGERMAINMUSIQUEPAUL France —fiction19631h25noiretblanc FAITES SAUTER LABANQUE JEAN GIRAULT Toute ladrôlerie dufilm réside danslasuite ininterrompue decirconstances imprévues et MONTAGE JEAN-MICHELGAUTIERPRODUCTIONLESFILMSCOPERNIC,P.A.M.E.C. SOURCESTUDIOCANAL/TAMASA Claude Garson, L’AuroreClaude Garson, — 151 , 27 février 1964

MIMIQUES EN FOLIE —— Louis de Funès MIMIQUES EN FOLIE —— Louis de Funès phique etAndré Hunebelleconnaît tous lessecrets delapiste. » de Funès quiincarnelepauvre commissaire Juve. Noussommesenpleincirque cinématogra - aussi Fandor, lejournaliste, donnelieuàuneréjouissante fantaisie, d’autant plusque c’est Louis réalistes n’est pasprès demourir. Sarésurrection, souslestraits deJean Marais quiincarne « un Fantômas débordant degénie… propre piège. D’uncongrès desavants au cratère d’unvolcan, ils poursuivent inlassablement personnage masqué est immédiatement soupçonné. Mais Juve et ses acolytes sont pris à leur de Fantômas. Aussi, lorsqueleprofesseur Marchand disparaît mystérieusement, l’étrange L’inspecteur Juve etsescompagnons commencent àconnaître lesméthodesdiaboliques CHRISTIAN TOMA,MICHELDUPLAIX INTERPRÉTATION LOUIS DEFUNÈS,JEANMARAIS,MYLÈNEDEMONGEOT,JACQUES DYNAM,ROBERT DALBAN, ALBERT DAGNANT, VICTORY FILMSSOURCEGAUMONT MAGNE SCÉNARIO JEANHALAIN,PIERREFOUCAUD,MARCELALLAIN,SOUVESTREIMAGE RAYMOND LEMOIGNEMUSIQUEMICHEL Italie/France —fiction19651h39couleur FANTÔMAS SEDÉCHAÎNE ANDRÉ HUNEBELLE André Hunebelle knows allthetricksinbook.” Louis deFunès whoplays poorofficer Juve. Thisisafullyfledgedcinematographic circus and also plays Fandor, thejournalist, gives riseto anupliftingfantasy, allthemore sointhat itis surrealists isstill very muchalive and kicking.Hisresurrection, intheform of JeanMarais who “Clearly thehero invented by Marcel AllainandPierre Souvestre andwhoenchanted the ingenious Fantomas… From anacademiccongress to thecrater ofavolcano, they tirelessly pursuetheinsanely character isimmediately suspected. ButJuve andhisacolytes are caughtintheirown trap. methods. SowhenProfessor Marchand mysteriously disappears,theeccentric masked Inspector Juve andhis companions are becoming accustomed to Fantomas’ diabolical Décidément lehéros inventé parMarcel AllainetPierre Souvestre etquienchantaitlessur - MONTAGE JEANFEYTEPRODUCTIONGAUMONTINTERNATIONAL, PRODUCTIONARTISTIQUE ETCINÉMATOGRAPHIQUE, — 152 Edmond Gilles,L’Humanité, 15 décembre 1965 typically French, larger-than-life cinema,it’s anabsolute treat.” on ahilariousperformance combining innocence andnaivety. For those wholove thiskindof of hislesser known works, itisthehighpointof hiscollaboration withAudiard. DeFunès puts the mainattraction isthefinalsketch by Lautner, atrue comedic gem. Even thoughitisone dialogue, where aformer prostitute (played by Bernadette Lafont) triesto retrieve alamp. But shment. The second sketch, whichtakes place at court, demonstrates Audiard’s clever “In thefirst sketch, Bernard Blieris brilliant asthebrothel owner forced to closehisestabli- prostitute, now homeless, isoffered aplace to stay by thedirector of an insurance company... Charles gives eachofhisresidents agift, abaroness reports thetheft ofalantern, andayoung Fermeture, Le Procès, Les BonsVivants), we seetheresults ofthisnew legislation. Monsieur Monsieur Charleshasto closehisestablishment. Inthisfilm, comprising three sketches (La It is the year 1946. The so-called Marthe-Richard law has just been passed, banning all brothels: cinéma franchouillard truculent,unpetitrégal. » Funès livre une prestation hilarante d’innocence et de naïveté. Pour l’amateur de ce type de une desesœuvres lesmoinsconnues, est ausommetdesacollaboration avec Audiard. De morceau, c’est lederniersketch deLautner, véritable bijoudecomédie qui,bienquece soit parBernadette Lafont)ancienne prostituée quicherche (jouée àrécupérer unelampe. Le gros sement est génial. Le second sketch au tribunal vaut pour les bons mots d’Audiard avec cette « tuée, désormaissansdomicile, est hébergée parledirecteur d’unecompagnie d’assurances… à ses pensionnaires, une baronne porte plainte pour le vol d’une lanterne et une jeune prosti- assistons auxconséquences dece nouveau règlement. MonsieurCharlesoffre dessouvenirs blissement. Dansce filmentrois sketches (La Fermeture, Le Procès, Les Bons Vivants), nous 1946. LaloiMarthe-Richard interdit lesmaisonscloses :MonsieurCharlesdoitfermer sonéta- HUBERT DESCHAMPS,GABRIELGOBIN,ALBERT RÉMY INTERPRÉTATION LOUIS DEFUNÈS,MIREILLEDARC,BERNARDBLIER,JEANRICHARD,BERNADETTELAFONT,ANDRÉETAINSY, JACQUELINE THIEDOTPRODUCTIONSANCROFILMS,TRANSIERLESFILMSCORONA SOURCE STUDIOCANAL/TAMASA SCÉNARIO ALBERT SIMONIN,MICHELAUDIARDIMAGE MAURICEFELLOUS, ROBERT LEFEBVREMUSIQUEMICHELMAGNE MONTAGE Italie/France —fiction19651h40noiretblanc UN GRANDSEIGNEUR GILLES GRANGIER,GEORGESLAUTNER Dans lepremier sketch, Bernard Blierenpatron delupanarcontraint defermer sonétablis- — 153 Le Cinéphilestakhanoviste, 3 novembre 2010

MIMIQUES EN FOLIE —— Louis de Funès MIMIQUES EN FOLIE —— Louis de Funès du cinéma. » trouvions irrésistibles de drôlerie, nous étions heureux ettout le monde riaitencore en sortant spectateurs inconnus venus massivement s’amuser avec Louis deFunès etBourvil.Nousles Malgré lasouffrance, ce futmerveilleux derire comme une folle avec Jean-Luc et tous ces précédaient habituellementlavenue demesrègles etj’eus lacertitude den’être pasenceinte. de Funès, LaGrande Vadrouille. Dèslegénérique, jeressentis lesélancements douloureux qui « de lesmenerenzone libre etdeviennent ainsi,malgré eux,acteurs delaRésistance. sont aidéspardeuxcivilsfrançais, unchefd’orchestre etunpeintre enbâtiment, quiacceptent Les trois pilotes sautent enparachute etatterrissent dansdifférents endroits delacapitale. Ils En 1942, pendant l’Occupation, un bombardier britanniquese fait abattre au-dessus de Paris. BERTIN, ANDRÉAPARISY INTERPRÉTATION LOUIS DEFUNÈS,BOURVIL,MIKEMARSHALL,MARIEDUBOIS,CLAUDIOBROOK,TERRY THOMAS, PIERRE PRODUCTION LESFILMSCORONA,LOWNDES PRODUCTIONSOURCESTUDIOCANAL/TAMASA SCÉNARIO GÉRARDOURY, MARCELJULLIANIMAGE CLAUDERENOIRMUSIQUEGEORGESAURICMONTAGE ALBERT JURGENSON Grande-Bretagne/France —fiction19662h12couleur LA GRANDEVADROUILLE GÉRARD OURY happy andeveryone was still laughingasthey leftthemovie theatre.” had flocked to enjoy Louis de Funès andBourvil. We found themirresistibly funny, we were wonderful to laughlike amadwoman withJean-Luc andall theseanonymous spectators who preceded my periodsandIwas assured that Iwasn’t pregnant. Despite thepain,itwas La Grande Vadrouille. Assoonasthecredits rolled, Ifelt the painfulpreludes that generally “I metJean-Luc andwe went to theChamps-Élysées to seethelatest filmwith Louis de Funès, and thusbecome, inspite ofthemselves, participantsintheResistance. French civilians, an orchestra conductor and a house painter who accept to lead them to safety jump withtheirparachutes andlandinvarious parts of the capital. They are helped by two In 1942,duringtheOccupation, aBritishbombardier isshotdown over Paris. The three pilots Je retrouvai Jean-Luc etnousallâmessurlesChamps-Élysées voir ledernierfilmde Louis Anne Wiazemsky, Uneannéestudieuse, Éd. Gallimard,2012 — 154 RAYMOND LEMOIGNE déroute etlesvalises transformées ensacsàmalices. » dant oùpersonnen’est jamaistout àfait celui oucelle qu’on croit, oùvalsent lesfiancés en tout cela àlafois, deFunès lesurvolté. C’est lemaelstrom comique dansce vaudeville trépi- grimaces. Patron désolé. Père désorienté. Mariéberlué. P.-D.G volé. Beau-père surprise. Il est « nombreuses années… et obtenir lamaindesafille, dontilest l’amant. Illui avoue égalementqu’ille vole depuisde jusqu’au jouroùsonhomme deconfiance, Christian, le fait chanter pourdoublersonsalaire Bertrand Barnier, unrichepromoteur, mèneuneviepaisibleavec safemme etsafille Colette, MARIO DAVID, DOMINIQUE PAGE, ROGERVAN HOOL INTERPRÉTATION LOUIS DEFUNÈS,CLAUDERICH,GENSAC, AGATHE NATANSON, PAUL PRÉBOIST,SYLVIE SAUREL, PRODUCTION GAUMONTINTERNATIONAL SOURCEGAUMONT disturbed fiancés waltz andsuitcases are transformed into bags of tricks.” vaudeville isacomic maelstrom inwhichnooneisever entirely whowe thinkthey are, inwhich theft. Asurprisefather-in-law. Heisallof that at once, theexcitable deFunès! This frantic grimaces. A disconsolate boss. Adisorientated father. Astunned husband.ACEOvictim of “De Funès here. DeFunès there. DeFunès everywhere. Ahurricaneof words, gestures, and been stealing from himfor many years… and winningthehandofhisdaughter, who isChristian’s lover. Healsoadmitsto himthat hehas Colette, until theday that hisright-handman,Christian, blackmailshiminto doublinghissalary Bertrand Barnier, arichdeveloper, isleadingapeaceful life withhiswife andhisdaughter SCÉNARIO JEANHALAIN,ÉDOUARDMOLINARO,LOUIS DEFUNÈS,D’APRÈSLAPIÈCE France —fiction19671h25couleur OSCAR ÉDOUARD MOLINARO De Funès par-ci.DeFunès par-là.DeFunès partout. Unouragan de paroles, degestes, de MUSIQUE JEAN MARION, GEORGES DELERUE — 155 MONTAGE ROBERT ISNARDON, MONIQUE ISNARDON Robert Chazal,France-Soir, 14 janvier 1967 OSCAR DECLAUDEMAGNIER IMAGE

MIMIQUES EN FOLIE —— Louis de Funès MIMIQUES EN FOLIE —— Louis de Funès IMAGE JEANRABIERMUSIQUE objet pop. » d’effets psyché surlescore excellent de François deRoubaixpourdonnerendéfinitive unbel offre une réalisation pleined’invention dansleschorégraphies avec un festival de couleur et mieux quedanstout autre desesfilms,ajouté àsonhabituelle énergie comique. Serge Korber passé demusicien ;senslachorégraphie etcapacité àsemouvoir enrythme s’exposent là « quos s’additionnent, perturbant sérieusementl’équilibre del’hommeorchestre… bébé est déposésecrètement danssachambre. Bientôt lesbébéssemultiplientetquipro- d’une troupe dedanseusesqu’ilmèneaudoigtetàl’œil. Au cours d’unetournée enItalie, un Monsieur Édouard est àlafois danseur, musicien,imprésario, metteur enscène etmanager VOLPI, PAOLA TEDESCO INTERPRÉTATION LOUIS DE FUNÈS,NOËLLEADAM,OLIVIERPUCKADAMS,FRANCOFABRIZI, PAUL PRÉBOIST,FRANCO GAUMONT INTERNATIONAL, RIZZOLIFILMSSOURCEGAUMONT SCÉNARIO JEANHALAIN,SERGEKORBER, D’APRÈSL’HISTOIRE Italie/France —fiction1970 —1h25couleur L’HOMME ORCHESTRE SERGE KORBER effects set to François deRoubaix’s excellent score, resulting inabeautifullycrafted pop object.” offers direction full of inventiveness in the choreographies with a riot of colour and psychedelic trated here more thaninany otherof hisfilms,adding to hisusual comic energy. Serge Korber background asamusician,flair for choreography, andanability to move intimeare demons- “Possibly oneof themost exceptional comic routines by thegreat Louis deFunès. His disturbing the equilibriumoftheone-manband… at hisroom. Soon,thebabiesmultiply andthecasesofmistaken identitypileup, seriously that heleadswithgreat zeal andprecision. Onatour inItaly, a baby issecretly dropped off Monsieur Édouard isadancer, musician,impresario, andmanager-director ofadance troupe Sans doute l’undesnuméros comiques lesplusexceptionnels du grand Louis deFunès. Son chroniqueducinephilestakhanoviste.blogspot.com, 30 mai2018 FRANÇOIS DEROUBAIX MONTAGE ROBERT ISNARDON,MONIQUEISNARDONPRODUCTION PAPILLONS DE PARIS, PAS DE DEUX DE PAS PARIS, DE PAPILLONS — 156 DEGEZAVON RADVANYI

devising gags.” gendarmerie. Never hasdeFunès seemed soinventive asinJo.Heisparticularlyinvested, even thepricelessGalabru, entrepreneur, andPaul Préboist, theirresistible warrant officer ofthe the sunlight,allmembersof theclan are present: ClaudeGensac,thefaithful wife, Michel of anAmericanfilm,The Gazebo (starring GlennFord), basedontheplay by AlecCoppel. In “Behind thecamera, with a script by Claude Magnier, JeanGirault launches into the remake that very evening to claimthemoney hedemands,Brisebard accidentally killshim… compromise hisreputation by revealing hiswife Sylvie’s past. When Johadplannedto drop by A successful author, Antoine Brisebard is thevictim of ablackmailer, Jo, who threatens to SCÉNARIO CLAUDE MAGNIER, JACQUES VILFRID, D’APRÈS LA PIÈCE France —fiction1971 —1h30couleur JO JEAN GIRAULT rement, conçoit desgags. rie. Jamaisde Funès nesembles’être montré aussi inventif quedansJo.Ils’investit particuliè - impayableMichel Galabru, entrepreneur et Paul Préboist, irrésistible adjudant de gendarme- Gazebo. Souslessunlights,tous lesmembres duclansontlà :ClaudeGensac,épousefidèle, d’un filmaméricain,Unmortrécalcitrant (avec GlennFord), tiré delapièce d’Alec Coppel The « Derrière lacaméra, sur unscénario deClaudeMagnier, JeanGirault s’active surleremake accidentellement... passer lesoirmêmepourprendre possession delasommed’argent exigée, Brisebard letue promettre sa réputation en révélant le passé de sa femme, Sylvie. Alors que ce dernier doit Auteur àsuccès, Antoine Brisebard est victimed’unmaître chanteur, Jo, quimenace decom- CLECH, PAUL PRÉBOIST INTERPRÉTATION LOUIS DE FUNÈS,CLAUDEGENSAC, BERNARDBLIER,MICHELGALABRU,GUYTRÉJAN,FERDYMAYNE, YVONNE MUSIQUE RAYMOND LEFÈVREMONTAGE ARMANDPSENNYPRODUCTIONTRIANONFILMSSOURCEWARNER BROS. » Louis deFunès,unelégende,Jean-Jacques Jelot-Blanc,Éd. AnneCarrière, 1993 — 157 — THE GAZEBO GAZEBO THE D’ALEC ET MYRA COPPEL IMAGE HENRI DECAË

MIMIQUES EN FOLIE —— Louis de Funès MIMIQUES EN FOLIE —— Louis de Funès Au Au INTERPRÉTATION LOUIS DE FUNÈS,YVESMONTAND, ALICESAPRITCH,KARINSCHUBERT, ALBERTO DEMENDOZA COREAL PRODUZIONE,PARAMOUNT-ORION FILMPRODUKTIONSOURCEGAUMONT DECAË SCÉNARIO GÉRARDOURY, MARCELJULLIAN,DANIÈLETHOMPSON, D’APRÈSLAPIÈCE Italie/France/Espagne/Allemagne —fiction1971 —1h50couleur LA FOLIEDESGRANDEURS GÉRARD OURY laughter isuniqueto man,outof allof them, heisthemanuniquelyqualified to make uslaugh.” A tremendous littlemaninthemidst of theseFolie desgrandeurs , heshows usthat while does more thanjust show up, heexplodes, heisaninextinguishable firecracker unto himself. mad laughter inhiswake and hismere presence isenoughto bringthehousedown. Buthe inspired face-pulling andirresistible gestures, leadstheway withvoracious energy. Heleaves Above all,there isthehurricanethat isdeFunès. This tornado of laughs, thischampionof “Faced withsuchgrandiose madness, it’s quite hard to know how best to distribute theawards. the role ofPrince Charming. has refused to getinvolved intheplot,hechoseshisvalet Blaze, besotted withHRH,to play of court. Drunk with vengeance, he decides to compromise her. Since his nephew Don César to theKingofSpain to amass wealth, but theQueen, who hates him, managesto chasehimout In theseventeenth century, DonSalluste takes advantage ofhispositionasMinister ofFinance à faire rire. » deurs, ilmontre quesilerire est lepropre de l’homme, ilest, detous, l’hommelepluspropre feu d’artifice, toujours renouvelé. Immensepetitbonhomme aumilieude cette Folie desgran- paraître pourfaire crouler lasalle. Maisilfait mieuxqueparaître, ilexplose, ilest àluiseulun irrésistible mènelejeuavec undynamismeravageur. Iltraîne lefou-rire avec luietn’a qu’à a l’ouragan deFunès. Cette tornade derires, ce championdelagrimace inspirée etdugeste « prince charmant. complot, ilchoisitsonvalet Blaze, transi d’amour pourlasouveraine, pourtenir lerôle du vengeance, ildécidedelacompromettre. Sonneveu DonCésar ayant refusé desemêlerau d’Espagne pours’enrichir maislareine, quiledéteste, réussit àlechasser delacour. Ivre de Devant tantdefolie grandiose, onnesaittrop comment distribuer lesprix.Etsurtout, ily xvii MUSIQUE MICHELPOLNAREFFMONTAGE ALBERT JURGENSONPRODUCTIONMARSFILMSPRODUZIONE,GAUMONT, e

siècle, DonSalluste profite deses fonctions deministre desFinances du roi Robert Chazal,France-Soir, 9 décembre 1971 — 158 RUY BLAS BLAS RUY DE VICTORHUGOIMAGE HENRI

Funès cannot bedescribed,you have to see and hearhim.” re-re-describe thecatalogue of his expressions orre-re-state thepower of hiscomic genius.De never coarse andtheseriousness isnever dull.What about Louis? Well! Louis issublime. Iwon’t directive gaze, anintelligent, sensitive, andamusinggaze. Well-rounded becausethelaughter is because it’s difficult toseewhat couldbeadded toorwithdrawn from it;its staging follows a “In my opinion,Gérard Ouryhasmadehismost perfect, most well-rounded filmhere. Perfect religious Jews at Orlyairport… In order to shake offhispursuers,hedisguiseshimselfasa rabbi after bumpinginto some himself caughtinthecrossfire ofasettlingscores between terrorists from anArab country. Meanwhile, onacountry road, Victor Pivert, ashort-tempered andracist industrialist, finds Rabbi Jacob, an old American Jew, flies to Paris where his nephew’s bar mitzvah is to be held. se raconte pas,ilfaut levoir, etl’entendre. » dresser lecatalogue desesminesnire-redire laforce desapuissance comique. DeFunès ne la gravité n’yest jamaisennuyeuse. EtLouis ? Ehbien !Louis est sublime. Jenevais pasre-re- intelligent, sensible etamusant.Complet parce quelerire n’yest jamaisvulgaire etparce que ne voit pasce qu’on pourrait yajouter nienretrancher ; samiseenscène est regard, unregard « des religieux juifs… pays arabe. Afin desemer sespoursuivants, ilsedéguiseen rabbin après avoir croisé àOrly et raciste, seretrouve confronté malgré luiàunrèglement decompte entre terroristes d’un neveu. Danslemêmetemps, suruneroute decampagne, Victor Pivert, unindustriel irascible Rabbi Jacob, un vieux juif américain, s’envole pour Paris où doit être fêté la bar mitsva de son CLAUDE PIÉPLU,MIOU-MIOU INTERPRÉTATION LOUIS DEFUNÈS,MARCELDALLO, CLAUDEGIRAUD,HENRIGUYBET,RENZOMONTAGNANI, SUZYDELAIR, SOURCE CARLOTTA FILMS VLADIMIR COSMA,ENSEMBLEKOL AVIV MONTAGE ALBERT JURGENSONPRODUCTIONHORSEFILM,LESFILMSPOMEREU SCÉNARIO GÉRARDOURY, DANIÈLETHOMPSON,ROBERTO DELEONARDIS,JOSYEISENBERG IMAGE HENRIDECAËMUSIQUE Italie/France —fiction1973 —1h35couleur LES AVENTURES DERABBIJACOB GÉRARD OURY À monavis, Gérard Ourysignelàsonfilmleplusparfait, leplus complet. Parfait parce qu’on — 159 Henry Rabine, LaCroix, 28 octobre 1973

MIMIQUES EN FOLIE —— Louis de Funès MIMIQUES EN FOLIE —— Louis de Funès viennent éclairer desentretiens avec plusieurspersonnalités. » qui marque le début des années 1970. Le film compile de nombreux documentsd’archives, que repose surunesatire duracisme etdel’antisémitisme, danslecontexte duconflit israélo-arabe « fable surl’apprentissage delatolérance réunira plusde 7 millionsdespectateurs en France. d’otages deMunich.Le filmsortquinze joursaprès ledébutdelaguerre duKippour. Cette scénario est écritaumilieudesdétournements d’avions parlesPalestiniens etpendantlaprise tourne Gérard Ouryaimelesfables, levaudeville aucinéma,etlescouples antagonistes d’acteurs. Il RADU MIHAILEANU AVEC DANIÈLETHOMPSON,JOSYEISENBERG,HENRIGUYBET,GÉRARDCHALIAND,BENJAMINSTORA,VLADIMIRCOSMA,POPECK, FOLAMOUR PRODUCTIONS,INA,TCMCINÉMASOURCE SCÉNARIO AUBERIEDLER,SERGEJULY, MARIEGENINIMAGE FRANCKBRISSETMONTAGE ALEXANDRELANDREAUPRODUCTION France —documentaire200949mincouleur GÉRARD OURY, ILÉTAIT UNEFOIS…RABBIJACOB AUBERI EDLER personalities.” film compiles numerous archive documents,sheddinglightoninterviews withanumber of anti-Semitism, withinthecontext of the Arab–Israeli War that marked theearlyseventies. The “The ideahere was to replace ahitmovie, whosecomic power relies onasatire of racism and tolerance attracted over 7 millionviewers inFrance. The film was released two weeks after the start ofthe Yom Kippur War. This taleoflessons in was written at thetimeofaircraft hijackingsby Palestinians andthehostage-taking inMunich. Mad Adventures Jacob of Rabbi with Louis de Funès in 1973. The portrait of an era, the script Gérard Ouryloves fables, vaudeville infilms,andantagonistic pairingsofactors. HeshotThe Il s’agit icidereplacer ungrand succès populaire ducinéma,dontlapuissance comique Les Aventures Jacob deRabbi avec Louis deFunèsen1973. Portrait d’uneépoque, le — 160 Hélène Delye, Le Monde,9 juin2009

MIMIQUES EN FOLIE —— Jim Carrey D Par AdrienDénouette,critiquedecinémaetenseignant JIM CARREY JIM CARREY MIMIQUES ENFOLIE Puis, a fait del’exagération sanorme, etdupetitécran saboussole. du porno, devenus lesnouveaux repères decette Amériquedesannées1990qui grandeur. L’emphase deseshurluberlusvientalorstout droit delapub, dusoapet par lebiaisdepersonnagesobscènes dontl’hypertrophie est unecontrefaçon de (la puissance, lesuccès) danslespectacledupire (l’incontinence, lavulgarité), dans desproportions parodiques. Saméthode :faire déraper laquête dumeilleur rien n’amuse davantage JimCarrey quedegrossir letriomphalismereaganien l’arrogance confère desairsd’Américain superlatif. Ilfaut dire qu’à cette époque, les ceptes de l’American dream Dumb andDumber,ilincarneunentrepreneur naïfaupointd’appliquer lespré- dans descomédies XXLsouvent peuflatteuses poursonpays d’adoption. Dans des années2000, sonartdel’énormité enfait l’acteur lemieuxpayé d’Hollywood, occuper celle quepersonnen’aurait prise. Dumilieudesannées1990audébut On le voit, Jim Carrey aura moins cherché à se faire une place dans l’industrie qu’à mémoire (Eternal Sunshine of theSpotless Mind ) ? français quasiinconnu, surlafoi d’unscénario alambiquédansledédaledela statut depitre le plusrentable delaplanète pourlesbeauxyeux d’unréalisateur américain (ManontheMoon) ?Qui,enfin,aurait eul’audace d’abandonner son à AndyKaufman, réputé personnalité la plus insaisissable du paysage médiatique un filmpourenfants (Ace Ventura enAfrique, 1994) ?Quiaurait puredonner vie pour derire. Quiaurait accepté d’être déféqué del’arrière-train d’unrhinodans costumes remplis par un autre corps que celui, hors norme, de Carrey. Continuons, déclinèrent ? IdempourThe MasketLe de surdimensionnés comme chez Tex Avery ? Quipourdonnersestraits àl’écervelé pour animauxdecompagnie dontlemoindre geste, lamoindre parole, semblent En effet, hormisun toon-fait-homme, quiaurait pujouer Ace Ventura, ce détective n’aurait oséfaire. capable detout faire. Ou,plusprécisément, defaire ce quepersonned’autre confectionné aufild’unecarrière richeen contrastes l’imaged’un« « A moins de s’appeler Jim Carrey. Car l’acteur d’origine canadienne, surnommé de l’évasion dansuneromance homosexuelle (ILove You PhillipMorris , 2009). d’un dépressif éconduit (Eternal Sunshineof theSpotless Mind,2004)etd’unas Show, 1997,Man ontheMoon puis,lebiopicdel’humoriste AndyKaufman, 1999), the Moon(MilosForman, 1999)accentuent encore ladimension critiquedesa rubber face Dumb andDumber,ce rôle queNicolas Cage, Steve MartinetShort Ace Ventura, ilest unecaricature de winner, unobsédédelavictoire àqui Disjoncté Mask, 1994),dedeuxétranges créatures télévisuelles (dans The Truman d’Amérique (DumbandDumber,1994),d’untoon dechairetd’os (The des costumes aussi différents que ceux del’idiotleplusprofond ifficile, à première vue, de fixer l’identité d’un comédiencapable d’enfiler » (« (Ben Stiller, 1996),The Truman Show (Peter Weir, 1997) et Man on : ÊTRE tête degomme TOO MUCH TOO à la lettre afin de réussir (en vain, évidemment). Dans ») enraison desastupéfiante élasticité, s’est — 162 —

Grinch. Impossible d’imaginerces deux OUNEPAS ÊTRE. performer » — 163 JIM CARREY

MIMIQUES EN FOLIE —— Jim Carrey MIMIQUES EN FOLIE —— Jim Carrey rieur. DansYes Man (Peyton Reed, 2008),Le Drôle deNoëlScrooge (Robert est aussi celle de l’homme, soucieux de mettre en scène son rapiècement inté- de remise enquestion. L’histoire decet écorché remontant lefildesessouvenirs à cette période, dans sesfilms comme danslavie, l’acteur traverse unepériode dain plussombres etdramatiques recueillent encreux unvœu de résilience. Car souvenirs. C’est l’acte denaissance d’unsecond JimCarrey, dont les fictionssou- romance gâchéequ’ilcherche àoublierpar lebiaisd’unemachineàeffacer les caoutchouteux ycède laplace àunpersonnagedépressif, amoindriparune of the Spotless Mind (2004) confirme la fin du burlesque hyperbolique. Le dadais tout-puissant que JimCarrey sefait pluspetit.Après Le Grinch(, 2000)et Bruce mais auPatriot Act. Lavogue ducartoon cède laplace auxsuperhéros, tandis vite ce climat d’euphorie. DanslesannéesBushJr., l’heure n’est plusàlagaudriole La décennie suivante, ombragée parlesattentats du11 le boulevard de crétinerie scatophile ouvert par American Pie(1999)etScaryMovie desfrères Wayans (2000)etquiempruntent concurrence d’unesubstance numériqueetverte dansFlubber(1997). Suivront se dédoublantdansLe Professeur Foldingue (1996),etRobin Williams subitla prix, son sillage, lesfrères Farrelly enchaînentlestriompheshistoriques (Maryàtout son genre deprédilection, etdeJimCarrey satête degondole. Lapreuve : dans l’action d’unprésident débonnaire, ladécennie netarde pasàfaire delacomédie Menteur, menteur avait démasquésestartufferies paranticipation. Bienvu :sous figure grimaçante deCarrey à celle de cet hommed’Kétat boulevardier, comme si liar aveux deBillClinton danslecadre del’affaire Lewinsky, leDailyNews titra « de mentir. Le film rencontra un tel succès qu’unanplustard, aulendemaindes réussite dont subitement le masque tombe sous l’effet d’un sortilège qui l’empêche ans plustôt, Menteur, menteur l’avait déjàmissurorbite. Ilyjouaitunhommeen Le filmachève dedistinguer Carrey du commun d’Hollywood. D’autant que, deux retrouver sesesprits,engourdi parl’étrangeté lunaire desonprotagoniste. Tout, Carrey compris, semble yflotter enapesanteur, comme sile récit peinait à incontrôlables d’Amérique donnenaissance àunbiopicd’unclassicisme trompeur. Résultat : sous l’autorité de Milos Forman, la rencontre des deux trublionslesplus un mêmebut :ladestruction duspectacledepuisl’intérieur duspectacle. explosion ducahierdescharges chez l’autre), Kaufman etlui-mêmepoursuivaient diamétralement opposées(détourner lacommande pourl’un,surenchérir jusqu’à sans pourautantrenier samission transgressive. Carmalgré desméthodes décevoir lesattentes. Pour Jim,c’est l’occasion denuancer sagrandiloquence pas moinsunemanière d’être étiqueté etmisenvente –,fitlechoixde toujours claquemurer dansuneimage–fut-ce celle de« des suites d’uncancer en1983.Soitl’histoire d’unhommequi,aulieu deselaisser officia àla télévision américainedumilieudesannées 1970 àsamort prématurée poétique. Ilyendosse lerôle d’Andy Kaufman, unmystérieux perturbateur qui Sans dévier dece propos, ManontheMoon(1999)luioffre uneparenthèse tard àlacaricature. ainsi que, dans un monde sous perfusion cathodique, chacun se condamne tôt ou comme desanimateurs d’hypermarché. Les filmsdeJimCarrey nous racontent incapables desaisirunustensile ouunebière sansensurvendre lesmérites ce qu’il a vu au téléshopping, à l’instar de l’épouse et du meilleur ami de Truman, de nossociétés d’imagesoùpersonnen’invente rienmaisnefait quereproduire monde desimulacre financé parleplacement deproduit devient lamétaphore préférés. DansThe Truman Show , oùilincarneunhommefécondé intelevisio, son télé aupointdeconfondre sonidentité avec celle desespersonnagesséries Dans lefilmdeBen Stiller, ilinterprète uninstallateur ducâblebiberonné àla filmographie, dressant unétat deslieuxde cette modernité oùle réel fait défaut. » assorti duvisagecramoisi duprésident confondu. Onvenait decomparer la Fous d’Irène), Eddie Murphy copie larecette schizophrène de The Masken (Tom Shadyac, 2003), ses deux derniers cartons, — 164 l’artiste inclassable Ace Ventura et Dumband Dumber. septembre 2001, douchera Eternal Sunshine », quin’en reste Liar, (1995) AMIRPOUR BAUDELAIRE PETER FARRELLY (2005) (1997) I LOVE YOUPHILLIPMORRISGLENNFICARRA,JOHNREQUA (2000) FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE capable dumeilleur. d’espoir, qu’avant d’incarner le pire, cette terre de liberté et d’hospitalité fut aussi mais surtout luirappeler, enancienimmigré venu duCanadalesvalises pleines « suit sonœuvre salutaire : dire ce quepersonned’autre n’oserait dire, dépeindre la peinture etsurlesréseaux sociaux,l’insolentlepluscélèbre delaplanète pour- satiriques mettantenscène DonaldTrump –quil’a d’ailleurs bloqué. Àlatélé, en de en chairet en os. Faute de pouvoir la caricaturer sur grand écran comme du temps Aujourd’hui, l’idiotiedesesdébutss’est invitée àlaMaison-Blanche, cette fois-ci jamais fait appelàlui. mineurs. QuandàJimCarrey, nilamaisonauxgrandes oreilles niMarvel n’ont Farrelly ontdéserté lesgenres etlesWayans sesontéparpillésdansdescontenus d’état de nuire. Robin Williams s’est suicidé, Eddie Murphy est sorti des radars, les l’entertainment danslegiron desanorme. Lasubversion comique aété misehors de Disney, dontlesblockbusters galactiquesetsuperhéroïques ontramené monde autour delui.Hollywood, qu’ildérangeait, tientdésormaisdanslapaume n’aurait oséfaire. Depuislesannées1990, ce n’est pasCarrey quiachangémaisle On lerépète : depuistoujours, leCanadienaimefaire ce quepersonned’autre l’un desrares acteurs desagénération etdesanotoriété àaccepter unrôle gay. travestissement auservice d’unefolle histoire d’amour homosexuel. Cela enfait à toutes lesentourloupes pourretrouver lesbras desonamant,ilmetartdu du grand spectacle. DansILove You, souslestraits PhillipMorris d’unfugitifprêt Au débutdesannées2010, ilprend définitivement sesdistances avec l’industrie machine hors-service, unhommeenburnoutpressé dereprendre goûtàlavie. Zemeckis, 2009)puisplustard lasérieKidding(2018), iljouera denouveau une ADAM Mc – WATERS (2013) CHRISTMAS CARD CHRISTMAS DEAD POOL POOL DEAD KEEPERS SUE S’ESTMARIÉE ON THEMOONMILOŠ SPOTLESS MIND TOUT-PUISSANT DÉTECTIVE CHIENS ET CHATS

Dollar-Nation PINK CADILLAC BUDDYVAN(1989) HORN Dumb andDumber,Carrey luifait obstacle surTwitter, oùilpublie desdessins – – – – –

(2011)

THE TRUMANSHOWPETERWEIR

RICHARD LESTER KAY DISJONCTÉ KICK-ASS 2JEFFWADLOW LE NOMBRE23 LE GRINCH (2016) BUDDY VAN HORN A SERIES OF UNFORTUNATE EVENTS UNFORTUNATE OF SERIES A

(2013) – BRUCE ALMIGHTY BRUCE

L’INCROYABLE BURT WONDERSTONE ROBERT ZEMECKIS (1994) – PEGGY SUE GOT MARRIED GOT SUE PEGGY

DARK MURDERS CRIMESALEXANDROSAVRANAS » danssoninsondableabsurdité. Pas seulementpours’en moquer THE CABLE GUY CABLE THE – FORMAN

DR. SEUSS’ HOW THE GRINCH STOLE CHRISTMAS! STOLE GRINCH THE HOW SEUSS’ DR. DUMB ANDDUMBER2PETERETBOBBYFARRELLY – THE NUMBER 23 NUMBER THE

– — THE MASKCHARLES RUSSELL (1984) ALL INGOOD TASTE ACE VENTURA: PET DETECTIVE PET VENTURA: ACE (1986) (1999)

(2004) TOM SHADYAC –

(2009)

(2013) BEN STILLER VAMPIRE FOREVER – –

OBJECTIF TERRIENNE FOUS D’IRÈNE – JOEL SCHUMACHER

BRAQUEURS AMATEURS (1997) – –

MR. POPPERETSESPINGOUINS FRANCIS FORD COPPOLA LÉGENDES VIVANTES ANCHORMAN2 – — 165

BRAD SILBERLING HIGH STRUNGROGERNYGARD(1992) (2003) ANTHONY KRAMREITHER(1983) – (1996)

SIMON BIRCH THE INCREDIBLE BURT WONDERSTONE BURT INCREDIBLE THE ME, MYSELF AND IRENE IRENE AND MYSELF ME, – ONCE BITTEN ONCE – (1994)

LES DÉSASTREUSES AVENTURES DES ORPHELINS

TOM SHADYAC MENTEUR, MENTEUR (2009) EASY GIRLS ARE EASY ARE GIRLS EASY (2007) – MARK STEVENJOHNSON(1998) FUN WITH DICK AND JANE AND DICK WITH FUN

BATMAN FOREVERJOEL SCHUMACHER (2004) –

– HOWARD STORM LE DRÔLEDENOËLSCROOGE

(1986) YES MANPEYTON REED (2014) RON HOWARD (2016) (1994) – MR. PEPPER’S PENGUINS PENGUINS PEPPER’S MR.

PETER ETBOBBYFARRELLY ETERNAL SUNSHINEOFTHE – – LIAR LIAR LIAR

THE BADBACH ANA LA DERNIÈRECIBLE THE LEGEND CONTINUES LEGEND THE – JULIENTEMPLE –

CASH-CASH DUMB AND DUMBER (2000) – (1985)

DON SCARDINO

TOM SHADYAC DEAN PARISOT ACE VENTURA, (2008) – – FINDERS-

– BRUCE (1988) PEGGY MARK

MAN LILY THE THE – A A

MIMIQUES EN FOLIE —— Jim Carrey MIMIQUES EN FOLIE —— Jim Carrey scato-planétaire frères Farrelly (mais signé du seul Peter) qui allaient, quatre ans plus tard, réaliser le carton parfois mêmeàleurinénarrable voiture en moquette et en forme dechien).Coécrit parles aussi consternante qu’irrésistible, dans laquelle Jeff Daniels donne la réplique à Carrey (et « oubliée parunecharmante inconnue. autre. L’aventure commence réellement lejouroùLloyd découvre unevalise pleinedebillets… monter un élevage de lombrics. Pour réaliser ce projet, ils courent d’un petit boulot à un Lloyd etHarrysontdeuxamiscomplètement déjantés quin’aspirent qu’à uneseulechose : INTERPRÉTATION JIMCARREY, JEFFDANIELS,LAURENHOLLY, MIKESTARR, KARENDUFFY, TERIGARR CHRISTOPHER GREENBURY PRODUCTIONNEWLINECINEMASOURCEWARNER BROS. SCÉNARIO PETERFARRELLY, BOBBYFARRELLY, BENNETTYELLINIMAGE MARKIRWIN MUSIQUE TODDRUNDGRENMONTAGE États-Unis —fiction19941h47couleurvostf DUMB ANDDUMBER PETER FARRELLY to love theStraubs, Bresson, Ozu,andJimCarrey?” shelves of thehistory of art.Butdoesn’tthisepitomise thegrandeur of cinema,whichbringsus Something AboutMary, signed by Peter) who, four years later, was to direct theworldwide toilet-humour hitThere’s even theirhilariousdog-shapedcarpetcar).Co-written by theFarrelly brothers (butonly farce as appalling as it is irresistible, in which Jeff Daniels plays opposite Carrey (and sometimes “Hardly acceptable according to the cinephile’s ten commandments, by acharmingstranger. adventure really beginstheday that Lloyd discovers asuitcase fullofdollarbills…leftbehind earthworms. Inorder to undertake thisproject, they runfrom oneoddjobto another. The Lloyd andHarryare two completely insanefriendswhohave just oneaspiration: to breed aimer lesStraub, Bresson, OzuetJimCarrey ! » étagères del’histoire del’art. Maisn’est-ce pas là toute lagrandeur ducinéma,quinousfait À peineassumable auregard destablesdelaloicinéphile, DumbandDumberest unefarce Mary àtout prix, Dumb andDumberisrather difficult totidy away neatly onthefine Dumb andDumberest assez difficileà rangersurlesbelles Olivier Séguret, Libération, 5 janvier 1999 — 166 Dumb andDumber is a

condition of existence of theburlesquebody, itsmatrix.” limits (starting with those of the potentialities of a human body). The machine becomes the powers of thevirtualanddigital.They propel thegenre into aterritory devoid of any figurative before him.Onlyamachinecould manageit.With Carrey, theburlesqueiscaptured by the “The feats JimCarrey accomplishes inThe Mask,noathlete of laughter hasbeenableto perform wildest dreams come true! on, hebecomes “The Mask”,ahighlyresourceful extrovert. Hewillfinallybeable to make his it reveals thepersonalityofwearer, exacerbated intheextreme. Every timeStanley putsit A modest bank clerk,Stanley Ipkiss discovers anoldmaskendowed withsupernatural powers: machine devient lacondition d’existence ducorps burlesque, samatrice. » de toute bornefigurative (à commencer par celles despotentialités d’un corps humain). La les puissances duvirtueletnumérique. Ellespropulsent legenre dans unterritoire démuni réaliser avant lui.Seulunlogicielpouvait yparvenir. Avec Carrey, leburlesqueest saisipar « pouvoir réaliser sesrêves lesplusfous ! Stanley l’enfile, ildevient « surnaturels : ilrévèle lapersonnalité, poussée àl’extrême, decelui quileporte. Chaquefois que Modeste employé debanque, Stanley Ipkiss découvre unmasqueanciendoté depouvoirs ORESTES MATACENA INTERPRÉTATION JIMCARREY, CAMERONDIAZ,PETERGREENE,RIEGERT, AMYYASBECK, RICHARDJENI,JIMDOUGHAN, RANDY EDELMANMONTAGE ARTHUR COBURNPRODUCTIONNEWLINECINEMASOURCEWARNER BROS. SCÉNARIO MIKEWERB,D’APRÈSUNEHISTOIREDEMICHAELFALLON ETMARKVERHEIDENIMAGE JOHNR.LEONETTIMUSIQUE États-Unis —fiction19941h41couleurvostf THE MASK CHARLES RUSSELL Les prouesses qu’accomplit JimCarrey dansThe Mask,aucunathlète durire n’a pules Jean-Marc Lalanne, Dunumériqueplaquésurduvivant : àpropos deJimCarrey, Artpress, 2003 the Mask », personnageextraverti etpleinderessources. Ilva enfin — 167 —

MIMIQUES EN FOLIE —— Jim Carrey MIMIQUES EN FOLIE —— Jim Carrey sans petsetcontorsions ? Le pariétaitrisqué. Ilest largement gagné. » Carrey, l’homme-grimace d’Ace Ventura etdeDumbandDumber , s’aventurant dansunfilm le filmdeux fois, trois fois, onnedécèle paslespointsdesutures. Reste leplusétonnant : Jim l’habileté diaboliqueavec laquelleleréalisateur tricote laréalité etlafiction :onabeau voir est unfaux-semblant, lavieuneescroquerie. Le plusfascinant dans The Truman Show, est dans « Résumons : douter dequelquechose… et même sa femme sont des acteurs professionnels. Un jour pourtant, Truman finit par se gestes sontfilmés.Lavilleentière est un studio decinéma.Ses voisins, sesamis, collègues Truman Burbankest lavedette d’unshow télévisé maisilnelesaitpas.Sesmoindres faits et DELATE, BLAIRSLATER INTERPRÉTATION JIMCARREY, LAURALINNEY, NATASCHA Mc SMITH SCÉNARIO ANDREWNICCOLIMAGE PETERBIZIOUMUSIQUEBURKHARDDALLWITZ MONTAGE WILLIAMM.ANDERSON,LEE États-Unis —fiction1997 —1h43couleurvostf THE TRUMAN SHOW PETER WEIR or contortions? The gamblewas risky. Ithasmore thanpaid off.” clown of Ace Ventura: don’t detect the seams.Last butnotleast, thebiggest surprise of all:JimCarrey, thegrimacing the director knitsreality andfiction together: even after seeingthefilm two orthree times, we a swindle. The most fascinating thingaboutThe Truman Show isthediabolicalskillwithwhich “In short:inThe Truman Show (whichisasuperbfilm) reality isasham, religion isanillusion,life professional actors. Oneday, however, Truman smellsarat… filmed. The whole city is a film set. His neighbours, friends, colleagues, and even his wife are Truman Burbankistheunwitting star ofatelevision show. Hismerest deedsandactionsare PRODUCTION SCOTTRUDINPRODUCTIONSSOURCEPARK CIRCUS The Truman Show, qui est un film superbe, la réalité est en toc, la religion Pet Detective and Dumb andDumber,venturing into afilmwithout farts François Forestier, Le Nouvel Observateur, 22 octobre 1998 ELHONE, EDHARRIS,NOAHEMMERICH,HOLLANDTAYLOR, BRIAN — 168 distanciating himself. Mission superbly accomplished.” that Carrey tackleshere, playing apolymorphic,elusive, unfathomable character, perpetually that of arival comic, who had himselfdonnedallkinds of masks.So it isa real layering of roles which istrickierthanitlooks.Carrey basicallyhadto abandonhisown comic garbto assume an actor of thesame ilkwas required. JimCarrey istrulyvery impressive to pulloff thistask, “To represent allof thenuances, violence, tragedy, andparadoxes of thisextraordinary character, Like Kaufman, Carrey isconstantly updating hiscomic genius. through risquéandhilariousprovocations duringwhichwe never quite know whento laugh. his admiration ofKaufman andhistalentinservice to thefilm,paying hima worthy tribute whose character, “The Foreigner”, ledto hisdiscovery andsuccess. JimCarrey places allof The great AndyKaufman always loved playing hisown role. Hecreated aone-manshow une perpétuellemiseàdistance delui-même. Mission superbementaccomplie. » rôles que Carrey s’est attelé, incarnant un personnage polymorphe, insaisissable, fuyant dans autre concurrent quilui-mêmeendossait tous lesmasques. C’est doncàunvrai mille-feuille de l’air. En effet, Carrey adûabandonnersapropre défroque de comique pour endosser celle d’un lement très impressionnant pourl’accomplissement decette tâcheplusretorse qu’elle n’en a ce personnagehorsducommun, ilfallait uncomédien delamêmeeau.JimCarrey est réel- « Comme Kaufman, Carrey renouvelle constamment son génie comique. teur : provocations risquéesetdélirantes dontonnesaitjamaisàquelmomentdoitenrire. met toute sonadmiration etsontalentàservice pourluirendre unhommageàsahau- personnage, « Le grand AndyKaufman atoujours aimésemettre enscène. Ilacréé unonemanshow dontle INTERPRÉTATION JIMCARREY, DANNYD e SHAPIRO/WEST PRODUCTIONSSOURCECARLOTTA FILMS TELLEFSEN, LYNZEE KLINGMAN SCÉNARIO SCOTTALEXANDER,LARRY KARASZEWSKIIMAGE ANASTAS MICHOS MUSIQUE R.E.M.MONTAGE CHRISTOPHER Grande-Bretagne/Allemagne/Japon/États-Unis —fiction19991h57couleurvostf MAN ONTHEMOON MILOŠ Pour incarnertoutes lesnuances, toute laviolence, toute latragédie, tous lesparadoxes de FORMAN l’Étranger PRODUCTION MUTUAL FILM COMPANY, , JERSEY FILMS, CINEHAUS, », luiapermisd’avoir unagent etdeconnaître lesuccès. JimCarrey VITO, COURTNEY LOVE, , GERRY BECKER,GREYSONPENDRY — 169 — Serge Kaganski, Les Inrockuptibles, 14 mars2000

MIMIQUES EN FOLIE —— Jim Carrey MIMIQUES EN FOLIE —— Jim Carrey Show reste JimCarrey. Corps élastique, mimiques effarées, l’acteur trouve ici,après The Truman Winslet aurait pusurfer surlesvagues desblockbusters après Titanic. Maisleplussurprenant pas deretrouver dansce filmdes comédiens qui aiment fureter horsdessentiersbattus. Kate d’un longmétrage, Gondrydémontre larichesse desoninvention stylistique. Onnes’étonnera « vite compte qu’ilneveut pasperdre ces souvenirs… mémoire toute trace decet amour. Effondré, Joel tentera lamêmedémarche, maisse rendra tumultueuse histoire d’amour. Grâce à un procédé nouveau, lajeune femme fait effacer desa Après un an de vie commune, Joel et Clementine ne voient plus que les mauvais côtés de leur RYAN, JANEADAMS INTERPRÉTATION JIMCARREY, ,KIRSTENDUNST,MARKRUFFALO, ELIJAHWOOD, TOMWILKINSON,THOMASJAY FEATURES, ANONYMOUSCONTENT,THISISTHAT PRODUCTIONSSOURCEU.I.P. PIERRE BISMUTHIMAGE ELLENKURAS MUSIQUEJONBRION,BECKMONTAGE VALDÍS ÓSKARSDÓTTIRPRODUCTIONFOCUS SCÉNARIO CHARLIEKAUFMAN,MICHELGONDRY, D’APRÈSUNEIDÉEORIGINALEDECHARLIEKAUFMAN,MICHELGONDRY ET États-Unis —fiction20041h48couleurvostf ETERNAL SUNSHINEOFTHESPOTLESS MIND MICHEL GONDRY you? Forget allyou thoughtyou knew…” Moon, thethird fundamentalrole of hisfilmography. DoesAmerican filmnolongersurprise body andbemusedexpressions, theactor findshere, after The Truman Show and Man onthe wave of blockbusters after Titanic. ButJimCarrey is still thebiggest surprise. With anelastic actors here wholike to ferret aboutoff thebeaten path. Kate Winslet could have surfed the Gondry demonstrates therichdiversity of hisstylistic invention. Itwillbenosurpriseto find “Star of music videosandadvertisements of the1990sandalready afeature-film director, doesn’t want to losethesememories… love from her memory. Devastated, Joel attempts to follow suit,butsoon realises that he tumultuous love story. Thanks to anew procedure, theyoung woman erases alltraces ofthis After ayear oflivingtogether, JoelandClementinenow onlyseethedownside oftheir ricain nevous surprend plus ?Oubliez vos certitudes… » Star de la vidéo musicale et du spot publicitaire dans les années 1990 et déjà réalisateur et Man ontheMoon,letroisième rôle fondamental desafilmographie. Le cinémaamé- — 170 Olivier deBruyn,Le Point, 7 octobre 2004 and refreshingly audacious.” results inathrillingwork, avery pretty, romantic filmthat is at once funny, intelligent, moving, atypical film represents: a mixture of rigorous sobriety and iconoclastic explosiveness. This been sogood.The perfect osmosisbetween thesetwo actors perfectly symboliseswhat this acting style, Ewan McGregor, whoplays thePhillipMorrisof the title andwhohassurely never This talentisallthemore brilliantinthat itiscoupled withthebeautifulsobrietyof hisco-lead’s career. Carrey is a multi-talent, making him oneof thethree or four best contemporary actors. “Carrey’s performance inILove You PhillipMorris resembles akindof synthesisof the actor’s from themanofhislife. Specifically, this involves avoiding rotting inprison… his cellmate, PhillipMorris.Steven Russell isready for anything to prevent ever beingseparated The truestory ofanex-cop, ex-insurance con man,ex- prisoner, andahetero inlove with à lafois drôle, intelligent, touchant etd’uneaudace salutaire. » d’explosivité iconoclaste. Enrésulte uneœuvre enthousiasmante, untrès jolifilm romantique symbolise parfaitement ce qu’est ce film atypique : unmélangedesobriété rigoureuse et et quin’a certainement jamaisété aussi bon.La parfaite osmoseentre ces deuxcomédiens belle sobriété dejeusonpartenaire, Ewan McGregor, quiinterprète lePhillipMorrisdutitre meilleurs acteurs contemporains. Ce talent est d’autant pluséclatant qu’ilest couplé avec la de lacarrière del’acteur. Carrey est ungéniemultiple, ce quienfait l’undestrois-quatre « être séparé del’hommesavie. Ce quiimpliquenotammentdenepasmoisirenprison… hétéro amoureux desoncodétenu, PhillipMorris.Steven Russell est prêt àtout pournejamais L’histoire vraie d’unex-flic, ex-mari, ex-arnaqueur auxassurances, ex-prisonnier modèle, INTERPRÉTATION JIMCARREY, EWAN Mc NICK URATA MONTAGE THOMASJ.NORDBERGPRODUCTIONEUROPACORP/MADDCHANCE SOURCEEUROPACORP SCÉNARIO GLENNFICARRA,JOHNREQUA,D’APRÈSLEROMANDESTEVEMc États-Unis —fiction20091h36couleurvostf I LOVE YOU PHILLIPMORRIS GLENN FICARRA,JOHNREQUA La prestation deCarrey dansI Love You PhillipMorrisressemble àunesorte desynthèse GREGOR, LESLIEMANN,RODRIGOSANTORO — 171 Michaël Delavaud, revue-eclipses.com, 7 janvier 2011 VICKER IMAGE XAVIER PEREZGROBETMUSIQUE

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Meubles • Canapés & Fauteuils • Déco • Linge de maison Luminaires • Art de la table • Enfants • Literie • Jardin www.delamaison.fr artist s d'Allemagne, portraits filmés ARTISTES D’ALLEMAGNE, portraits filmés L Si pourGerhard Richter, « rares femmes artistes àêtre considérée comme telle. sionnée ettourmentée etsoncombat danslemondedel’art oùellefutl’unedes merveille l’originalité etlavivacité del’œuvre d’Eva Hesse, sapersonnalité pas- Sol LeWitt etd’interviews d’archive avec d’autres artistes. Laréalisatrice capte à Son journalintimeaservidefil conducteur, enrichidesa correspondance avec travaille avec desmatériaux nouveaux etinsolites, tels lafibre de verre oulelatex. meurt en1970. Après unséjour en Allemagne, ellesetourne vers la sculpture et rant, créant uneœuvre denseetcomplexe, malgré labrièveté desacarrière –elle s’installe àNew York. Dans les années 1960, Eva Hesse connaît unsuccès fulgu- de l’art. Néeen1936 àHambourg, safamille –juive –fuitlenazismeen1939 et et sculptrice peuconnue, malgré lestatut mythique qu’elle occupe danslemonde Eva Hesse deMarcie Begleiter (2016) retrace laviemouvementée decette peintre capable, d’être letémoin endirect duprocessus decréation d’untableau. saisissant demeure lapossibilité offerte auspectateur, dontseullecinémaest conversations avec ses collaborateurs etcritiqueséclairent ce portrait. Le plus utilisant desplansd’ensemble fixes ou rapprochés mobiles.Matériel d’archive et construit etdéconstruit. Lacaméra capte laconfrontation dupeintre avec latoile, à grands coups depinceau, utilisesatechnique delaraclette, prend durecul, toiles abstraites degrand format. Iltravaille samatière aucorps, étalelacouleur il ouvre en2009sonatelier deCologne àlaréalisatrice, làoùilpeintunesériede œuvre diversifiée entre abstraction et figuration. Habituellement rétif aux médias, Allemagne del’Ouest, acréé, aucours desoixante ansd’activité artistique, une grands peintres vivants autravail. Richter, néen1932 àDresde, émigré en1961 en Dans férent etunespace derésonance àcette relation féconde entre l’art etlecinéma. confrontation filmiquedelavieetcréation artistique permetun regard dif- initiale uncontexte etapporte deschangementsdesensetperception. La l’État, libérer l’homme. Dèslesannées 1960, ilévoque lesdangersducapitalisme tiné àinfluencer la viedechacun.Beuys veut réinventer l’économie, dissoudre bousculant toutes lesrègles, ilest guidéparuneconception élargie del’art des- de l’art. Performeur, sculpteur, professeur àl’académie desArtsdeDüsseldorf, impressionnant d’imagesd’archives inédites surl’undesgrands révolutionnaires pondérant. Danssondocumentaire Beuys (2017), Andres Veiel exploite unnombre Beuys (1921-1986) lesquestionnements politiquesetsociauxjouentunrôle pré- Par GiselaRueb QUATRE FILMSSURL’ART DEVOIR PORTRAITS FILMÉS ARTISTES D’ALLEMAGNE, Gerhard Richter Painting (2011), Corinna Belznousdonneàvoir l’undesplus Créer des images en mouvement à partir d’un art statique offre à l’œuvre passionnants ontvulejour. dernières années,nombre dedocumentaires, art-filmsetfilms d’artistes es créations d’artistes onttoujours inspiré lesréalisateurs. Notammentces peindre est uneautre manière depenser — 174 — », pourJoseph mour, ilneconçoit pas« et s’engage, avant l’heure, pourl’écologie. Activiste charismatique etpleind’hu- captivant dedeuxgrands artistes etintellectuels. plus loinlesidéesdechacunetapprofondissant certains éléments.Unface-à-face travellings dansl’immenseatelier etdecourtes séquences animées,poussant au Alexander Kluge, virtuosedumontage, aglissé entre ces échangesfulgurants des tionnaire desfrères Grimm.« des nombres aléatoires àl’OthellodeShakespeare, delaflore intestinale audic- Relancé sansrelâche parsoninterviewer, Anselm par des associations décollant le regard vers des horizons toujours nouveaux. de littérature, demusique, d’histoire etsurprennent àchaquefois lespectateur discutent, à sauts et à gambades, du parcours d’Anselm Kiefer, de ses inspirations, locuteur, laisse lespectateur pantois etfasciné. Avec unplaisirévident, tous deux La façon, toute ensubtilité, avec laquelleAlexander Klugequestionne soninter- avec lestoiles (2016) lesmontre dansl’atelier dupeintre àCroissy-Beaubourg. lifique etprotéiforme, etAnselmKiefer, artiste contemporain essentiel. Danser à lafois profondes etdrôles : Alexander Kluge, cinéaste, auteur etessayiste pro- Pendant desannéesilssesontretrouvés pourdesdiscussions àbâtons rompus, images rares desesperformances. à ce visionnaire deplusieurslongueursenavance sursontemps etmontre des une révolution sansrire Les penséesnaissent en parlant — 175 Kiefer saute ainsidugénérateur ». Andres Veiel donnelaparole — », nousditKleist. EVA HESSE

ARTISTES D’ALLEMAGNE, portraits filmés ARTISTES D’ALLEMAGNE, portraits filmés retenir. » et l’abandon. Jamaisatteint surladurée, tantôt offert, tantôt volé, sansqu’ilsoitpossible dele nuancée, dutravail del’artiste : uneexpressivité construite comme équilibre entre lamaîtrise fascination manifeste de la documentariste pour ce geste second traduit sa vision, juste et partiellement, delasurface première, oùl’aléatoire vientseprendre enlarges rainures. La l’accident provoqué danslesreliefs calculésdelamatière quel’on bouscule :Richter s’efface, multiplicité descourbes, blessant lacouleur parlacouleur, d’unestrate àl’autre. leracloir, Puis Le pinceau d’abord : legeste démiurgique par excellence, défaisant l’unité delatoile parla « sique fourni parl’undespeintres lespluscotés delascène artistique d’aujourd’hui. format, àdominantes jaune, rouge etbleue. Untémoignage surletravail éminemment phy offrant ainsil’opportunité defilmerlanaissance d’unesériede toilesabstraites de grand Gerhard Richter, néàDresde en1932, ouvre généreusement sonatelier àCorinna Belz,lui TERZ FILMPRODUKTION,WESTDEUTSCHERRUNDFUNK,MDRLEIPZIG SOURCEPRETTYPICTURES IMAGE JOHANNFEINDT,FRANKKRANSTEDT,DIETERSTÜRMERMONTAGE STEPHANKRUMBIEGELPRODUCTIONZEROONEFILM, Allemagne —documentaire20111h37couleurvostf GERHARD RICHTERPAINTING CORINNA BELZ Never attained withtime, now offered, now stolen, and excluding thepossibility of capture.” artist’s work: expressiveness builtuplike abalance struck between control andabandonment. obvious fascination for thissecond gesture conveys herprecise and nuanced vision of the some of theinitialsurface, randomly creating widegrooves. The documentaryfilmmaker’s accident provoked inthecalculated reliefs of theabusedmatter: Richter partiallyremoves of curves, injuringcolour through colour, from onestrata to thenext. Then thescraper, the paintbrush: theultimate creative gesture, disruptingtheunityof thecanvas through amultiplicity “Gerhard Richter choreographs hisœuvre intwo movements, like amusicalsuite. First, the the most highly rated painters oftoday’s artscene. nantly inyellow, red, andblue. Atestimony to theeminentlyphysical work provided by oneof giving hertheopportunityto filmtheemergence ofaseriesabstract canvases, predomi- Gerhard Richter, borninDresden in1932, generously openedhisstudio upto Corinna Belz,thus Gerhard Richter chorégraphie sonœuvre endeuxmouvements, comme unesuite musicale. Noémie Luciani,Le Monde,5 juin2012 — 176 - vibrates withoriginalityandmischief.’” critic ArthurDanto haswritten that herwork is:‘fullof life, of eros, even of comedy... Eachpiece Robert Mangold,DanGraham) whorecall herpassionate, ambitious,tenacious personality. Art contemporary as well as archival interviews with fellow artists (among them, Richard Serra, artist’s voluminous journals,hercorrespondence withclosefriendandmentor SolLeWitt, and “ documents that viewers curiousabout herartcandiscover isalsoadelight. up untilherpremature death, at 34,ofabrain tumour. The sheeramountandqualityofthe talented woman whorose to thepinnacle ofAmericanartandchangedthehistory ofart, a Jewish child,thedaughter ofHamburg refugees; thestory ofapassionate, beautiful,and curiosity andgrowing admiration inrecent years. Director Marcie Begleiter tells thestory of Eva Hesse (1936–1970) was anextraordinary artist, whosework hasonlyelicited renewed d’éros, etmêmedecomédie… Chaqueœuvre vibre parsonoriginalité etsonespièglerie.” » et tenace. Le critiqued’art Arthur Danto aécritqueletravail deHesse était“pleindevie, Robert Mangold,DanGraham) quirendent hommageàsapersonnalité passionnée, ambitieuse que desentretiens d’archives oucontemporains avec desartistes (notamment Richard Serra, son volumineux journalintime, sacorrespondance avec sonamietmentor SolLeWitt, ainsi « documents quelespectateur curieuxdesonartpeutdécouvrir sontaussi unenchantement. l’art jusqu’à samortprécoce, à34ans,d’unetumeuraucerveau. Lamasse etlaqualité des belle ettalentueuse, quis’est hissée ausommetdel’art américainetachangél’histoire de raconte l’histoire d’uneenfant juive, fillede réfugiés deHambourg, d’une femme passionnée, curiosité etunsurcroît d’admiration queces dernières années.Laréalisatrice Marcie Begleiter Eva Hesse (1936–1970) étaituneartiste extraordinaire, dontl’œuvre n’a suscité unregain de IMAGE NANCY SCHREIBER Allemagne/États-Unis —documentaire20161h45noiretblanc&couleurvostf EVA HESSE MARCIE BEGLEITER Eva Hesse thefirst feature-length appreciation of herlife and work, makes superbuse of the Eva Hesse, premier longmétrage consacré àl’artiste etàsonœuvre, exploite magnifiquement

MUSIQUE ANDREAS SCHÄFER, RAFFAEL SEYFRIED — 177 MONTAGE SOURCE AZIN SAMARI BDKS PRODUCTION Karen Cooper, FilmForum

ARTISTES D’ALLEMAGNE, portraits filmés ARTISTES D’ALLEMAGNE, portraits filmés visibles etinvisibles. Unfilm événement… » cortèges d’étoiles, ilest traversé pardeformidables tempêtes gravitationnelles, desimages installe dansl’intimité d’undialoguetout àlafois profond, insolite etdrôle. Detunnelsen L’interviewer n’est autre quel’écrivain, essayiste etcinéaste Alexander Kluge. Sonfilmnous où setrouve sonatelier, lepeintre AnselmKiefer commente sonœuvre etsesinspirations. « savant, fructueuxethaletant. térature, la poésie, la musique et associent librement desœuvres entre elles, dans un dialogue désigne comme des« conversé avec Alexander Kluge, cinéaste etauteur prolifique. Au cours de ce que ce dernier Pendant sixans,lecélèbre peintre etsculpteur AnselmKiefer (néen1945)alonguement TITRE ORIGINALDERMITDENBILDERNTANZT PRODUCTIONKAIROSFILM SOURCE DCTP Allemagne —documentaire20161h46(1 DANSER AVEC LESTOILES ALEXANDER KLUGE and invisible images.Areal film event...” tunnels of stars in a procession, the film contains huge gravitational storms as well as visible directly into theintimate settingof adialoguethat isprofound, unusual,andfunny. From off-camera interviewer iswriter, essayist, andfilm-maker Alexander Kluge. Hisfilmplaces us in Croissy-Beaubourg, thepainter AnselmKiefer comments onhiswork andinspirations. The “According to Kleist, thoughtsare bornwhenthey are spoken. Seated infront of hispaintings dialogue. music, freely associating theartworks amongthemselves inanerudite, fruitful,andgripping the latter referred to as“studio discussions”, they evoke history, myths, literature, poetry, and conversation withAlexander Kluge, aprolific filmmaker andauthor. Over the courseofwhat For sixyears, thefamous painter andsculptor AnselmKiefer (born in1945)hadanongoing “Les penséesnaissent disaitKleist. enparlant”, Assis devant sestoiles àCroissy-Beaubourg, dialogues d’atelier Le Cratère.fr, CinémaArt&Essai, Recherche etDécouverte (Toulouse), 2018 », ilsévoquent l’histoire, lesmythes, lapeinture, lalit- re partie) /2h28(2 — 178 e partie)—couleurvostf inaccessible thanhemay at first appear.” enough lightonaperfectly astute approach –that of anelusive artist, butonewho isless portrait isalsoindebted to theinterventions of ahandful of connoisseurs, careful to shedjust the extent to whichhiselliptical words alsoexcel through theirprecision. The accuracy of the the presence andvoice of theman withthefelt hat has proven ahighlypertinentone, given Andres Veiel’s ideaof sourcing material from somefour hundred hoursof archives featuring exposing itsauthorto thedualpitfalls of hermeticismandexcessive explanation. Hiscompatriot “Making asuccessful portrait of Germanconceptual artist JosephBeuys was ahigh-riskproject, this visionaryartist. sequences, Andres Veiel highlightstheconsiderable importance ofthework andactivismof the desire to “transform theconscience ofman”.Basedonpreviously unseenaudioandvideo perturbing thenotionofartby integrating apowerful political dimensionto it,motivated by An exciting portrait of“themanwithahat” (1921–1986), whonever stopped questioning or n’y paraît. » démarche parfaitement pensée. Celle d’un artiste insaisissable mais moins inaccessible qu’il doit aussi aux interventions dequelquesconnaisseurs, attentifs àéclairer juste ce qu’ilfaut une pertinence, tantsaparole elliptique brilleégalementparsaprécision. La justesse duportrait d’archives donnantàvoir etàentendre l’hommeauchapeaudefeutre s’avère d’unegrande L’idée, retenue par son compatriote Andres Veiel, de puiser dans quelque quatre cents heures haut risque, exposant sonauteur audoubleécueildel’hermétismeetl’excès d’explication. « du militantismedel’artiste visionnaire. jamais montrées àce jour, Andres Veiel metenlumière l’importance considérable dutravail et volonté de« de perturberlanotionl’art enyintégrant unepuissante dimensionpolitique, porté parla Portrait passionnant de« PRODUCTION ZEROONEFILMSOURCEBETA CINEMA,GOETHE-INSTITUT IMAGE JÖRGJESHELMUSIQUEULRICHREUTER,DAMIANSCHOLLMONTAGE STEPHANKRUMBIEGEL,OLAFVOIGTLÄNDER Allemagne —documentaire20171h47noiretblanc&couleurvostf BEUYS ANDRES VEIEL Consacrer unportrait del’artiste conceptuel allemandJosephBeuys relevait duprojet à François Ekchajzer, Télérama, 2018 transformer laconscience del’homme l’homme auchapeau — 179 » (1921-1986), quinecessa d’interroger, voire ». Àpartirdeséquences audioetvidéo

ARTISTES D’ALLEMAGNE, portraits filmés PUBLICITÉ_LA_ROCHELLE.indd 1 28/05/2019 12:43 d'hi r à aujourd’hui FILMS RESTAURÉS ET RÉÉDITÉS D’HIER À AUJOURD’HUI—— retour de flamme énorme surprise… européens, etaniméparSerge Bromberg qui aréservé aufestival -comme chaqueannée-une incroyables aucours d’unspectacleciné-concert pascomme lesautres, centré surlescomiques chaque année, nousproposons àLa En cherchant desfilmsperdus etoubliés,nous avons fait desdécouvertes inouïes. Comme Proposé parSerge BrombergetLobster AUTOUR D’ERNSTLUBITSCHETAUTRESCOMIQUESEUROPÉENS RETOUR DEFLAMME streets ofVincennes. Policemen chaseafter adogthrough the vers les ruesdeVincennes. Les policierscourent derrière unchienàtra- PRODUCTION PATHÉ France –fiction-1907 –5minnb COURSE DESSERGENTS DEVILLE ANDRÉ HEUZÉ not beenfound. Lubitsch, asto date hisprevious filmshave Lubitsch. This istheoldest extant film by A comedy directed by andstarring Ernst pas été retrouvés àce jour. subsiste aumonde, lesfilmsantérieurs n’ayant Lubitsch, leplusanciendesesfilmsqui Comédie réalisée et interprétée par Ernst TITRE ORIGINALALLICHTOTWAR Allemagne –fiction191633minnb QUAND J’ÉTAIS MORT ERNST LUBITSCH Rochelle unflorilègede ces filmsetdocumentslesplus and hilariousoddity. time itwas an“art film”, today itis a surprising One of the very earliest soundfilms. At the curiosité étonnante ethilarante. l’époque un« L’un destout premiers filmssonores. À Chanté par M. Dufour et Mlle Petit, de la Gaîté. France –fiction19062minnb DUO DESDINDONS MASCOTTE : LA collect someblindsthat needrepairing. Uh-oh! Bigorno isoff to seeDurapain, anartist, to peintre, despersiennesàréparer. Aïe ! Bigorno va prendre chez Durapain, artiste PRODUCTION PATHÉ. AVEC ANDRÉLANTINI France –fiction19135minnb LES PERSIENNES — 182 film d’art

», aujourd’hui une and of great beauty.” inevitable outcome, andhefinishes onasubduednote. It issimple, perfectly at easewithitself, of darkness. The universe isblack,butBorzage refuses to resign himselfto tragedy orto an possible to theirfaces andcapture thesparkof life that gives hischaracters hopeintheheart elegant way of isolating lovers from therest of theworld. Heknows how to getasclose he visuallydemonstrates alltheaspectsthat shapeDanny’s character. Borzage hasavery “Frank Borzage’s staging ishighlyintelligent. Hisopeningisamodel of narration andfinesse: the cracks ofaninvestigation that tightens around him. of endinguplike hisfather ifheturnshimselfin,Danny hidesthebodyandtriesto slipthrough hang alongtimeago, Danny Hawkins causesthedeath ofhisrival inlove duringafight. Afraid Subjected to jibesfrom hispeerssince childhood becausehisfather hadbeensentenced to teinte. C’est simple, parfaitement assumé etd’unegrande beauté. » mais Borzage neserésout pasàlatragédie, àuninéluctabledénouementetiltermine endemi- étincelle deviequidonneunespoiràdespersonnagesaucœur desténèbres. L’univers est noir, amants du reste du monde. Il sait se rapprocher au plus près des visages pour en capter cette ner le caractère de Danny. Il y a chez Borzage une manière d’une grande élégance à isoler les modèle denarration, definesse, oùil expose visuellement toutes lesétapesqui vont façon - « passer àtravers lesmaillesdufiletdel’enquête quise resserre autour delui. rixe. Redoutant definir comme sonpère s’ilsedénonce, Danny cachele corps et tente de condamné à la pendaison, Danny Hawkins cause la mort de son rival amoureux au cours d’une En butte, dès l’enfance, aux sarcasmes de ses camarades parce que son père a jadis été ROYLE, HARRY CAREYJR. INTERPRÉTATION DANECLARK,GAILRUSSELL,ETHELBARRYMORE, ALLYN JOSLYN, REXINGRAM,HARRY MORGAN,SELENA MONTAGE HARRY KELLERPRODUCTIONREPUBLICPICTURESSOURCETHÉÂTRE DUTEMPLE SCÉNARIO CHARLESF. HAAS,D’APRÈSLEROMANDETHEODORESTRAUSSIMAGE JOHNL.RUSSELLMUSIQUEWILLIAMLAVA États-Unis —fiction19481h30noiretblancvostf MOONRISE FRANK BORZAGE La miseenscène deFrank Borzage est d’unegrande intelligence. Sonouverture est un — 183 Fernand Garcia, kinoscript.com, 11 décembre 2017

D’HIER À AUJOURD’HUI D’HIER À AUJOURD’HUI TITRE ORIGINALPARIGI ÈSEMPREPARIGI Italie/France —fiction19511h35noiretblancvostf PARIS ESTTOUJOURS PARIS LUCIANO EMMER Paris of dreams andtheiroccasionally cruelflipsidesbothdelectable and moving.” of light-heartedness anddiscreet bitterness, iscertainly present here, making thisforay into the Montmartre, they make thisfilmaninvaluable testimony of itsage. The Emmer touch, amixture tography. As for Yves Montand’s concert and the tour of the nightclubs of Saint Germain or city islovingly shotwithadocumentarist’s eye, magnified by HenriAlekan’s superbcinema- sense of observation. Andwhiletouristic Paris issentpacking withafew ironic shots,thereal “All of thegroup’s misadventures are told withcheerfulcomic verve and,above all,anadmirable friends willexperience afew inconveniences… Afunny, sensitive bondingfilm. with apretty newspaper sellerandwhoiscompletely awestruck by theCityofLight,his it’s above all a chance to discover the city. Apart from Franco who falls in love, upon arrival, A group ofItaliansupporters arrives by train to Paris for afootball match. For eachofthem, leur envers parfois cruel. » est bien présente ici, rendant délectable et émouvante cette virée dans le Paris des rêves et de d’époque inestimable. La touche Emmer, mélangedelégèreté joyeuse etd’amertume discrète, tour desboîtes denuit,SaintGermainouMontmartre, ilsfont dece filmun témoignage reux quemagnifielasuperbephoto d’HenriAlekan. Quantau concert d’Yves Montandetau en quelquesplansironiques, lavraie villeest filmée avec un regard dedocumentariste amou- comique etsurtout unadmirable sensdel’observation. EtsileParis destouristes est expédié « drôle etdélicat. un total émerveillement, ses camarades connaîtront quelques déconvenues… Un film choral, amoureux, dès sonarrivée, d’unejolie marchande de journaux et pour qui la villelumière est Pour chacun, c’est avant tout l’occasion dedécouvrir la ville. MisàpartFranco quitombe Un groupe de supporters italiens débarque en train à Paris pour assister à un match de foot. INTERPRÉTATION ,ALDOFABRIZI, HENRIGUISOL,HÉLÈNE REMY, LUCIABOSÉ PRODUCTION FORTEZZA FILM,OMNIUMINTERNATIONAL SOURCETHÉÂTRE DUTEMPLE FRANCESCO ROSIIMAGE HENRIALEKANMUSIQUEJOSEPHKOSMA, ROMANVLADMONTAGE JACQUES POITRENAUD Toutes lesmésaventures desunsetautres sontcontées avec uneréjouissante verve Claude Rieffel, avoir-alire.fr, 14octobre 2010 SCÉNARIO SERGIOAMIDEI,GIULIOMACCHI, LUCIANOEMMER,ÉMILEROUSSEL, — 184 move people, andatrust intheviewer that we are nolongerusedto. Akindof miracle.” by; awillto express itselfwithoutdetour, ataste for humantruths,thedesire to beheard andto something fascinating. Inthisfilm there isakind of warmth that isimpossible not to be touched ularly Zbigniew Cybulski, whosehunted animal-like instability andreflexive nervousness contain he. Two of them,Zbigniew Cybulski andEwa Krzyzewska, were more thantalented. Partic- is alsoquite anexceptional director of actors. Itwould beimpossible to bemore onpointthan “Wajda isnotonlyagreat director for the violence of histone andhispowers of evocation. He innocent people… the order to suppress theParty’s new regional secretary. By mistake, hetakes the lives of and nationalists. Maciekisoneofthelatter, young buthardened by armedstruggle. Hereceives It isArmistice Day, 1945,inasmallPolish town at theheartofstruggle between communists quoi nousnesommesplushabitués.Unesorte demiracle. » vérités humaines, le désir d’être entendu et d’émouvoir, une confiance envers le spectateur à à laquelleonnesaurait être insensible, unevolonté des’exprimer sans détours, legoût des nervosité desréflexes ontquelquechosede fascinant. Ilyadans ce filmunesorte dechaleur que dutalent,etplusparticulièrement Zbigniew Cybulski dontl’instabilité d’animal traqué etla possible d’être plusjuste. Deuxd’entre eux :Zbigniew Cybulski etEwa Krzyzewska ontplus puissance d’évocation, c’est aussi undirecteur d’acteurs tout àfait exceptionnel. Iln’était pas « ôte lavieàdesinnocents… lutte armée, reçoit l’ordre desupprimerlenouveau secrétaire régional duParti. Par erreur, il entre communistes et nationalistes. L’un de ces derniers, Maciek, jeune mais aguerri par la 1945. C’est lejourdel’Armistice dansunepetite villepolonaisequifutaucœur descombats BOGUMIŁ KOBIELA, JANCIECIERSKI,STANISŁAW MILSKI INTERPRÉTATION ZBIGNIEW CYBULSKI, EWA KRZYŻEWSKA, BOGUMIL KOBIELA, WACŁAW ZASTRZEŻYŃSKI, ADAM PAWLIKOWSKI, WÓJCIK DIAMENT I POPIÓŁ TITRE ORIGINAL Pologne — fiction—19581h43noiretblancvostf CENDRES ETDIAMANT ANDRZEJ WAJDA Wajda est nonseulementuntrès grand metteur enscène parlaviolence duton etparla MUSIQUE JANKRENZMONTAGE HALINANAWROCKA PRODUCTIONZESPÓŁFILMOWYKADRSOURCEMALAVIDA SCÉNARIO ANDRZEJWAJDA, JERZYANDRZEJEWSKID’APRÈSSONROMANIMAGE JERZY — 185 Pierre Marcabru, Combat, 10 novembre 1959

D’HIER À AUJOURD’HUI D’HIER À AUJOURD’HUI extrême. » trop seposerde“pourquoi” etde“comment”, auxsortilègesduréalisateur : leurplaisirsera cinéphiles d’aller voir l’œuvre deMizoguchi. Qu’ilss’abandonnent entoute confiance, etsans émerveillés etstupides devant ce quenousdécouvrons. Jenesaurais trop recommander aux avides decomprendre, avides deconnaître, conscients defrôler d’insaisissables beautés, humains. Danscet univers, nouspromenons comme destouristes venus d’unautre monde, âmes desmortsretrouvent leurenveloppe charnellepourinspirer unefois encore l’amour aux où letemps n’existe pas,oùriennedistingue lessongesdenotre prétendue réalité, oùles « amoureux. Pendant ce temps, lemalheurfond surleursépousesdélaissées… devenir samouraï. Au marché, Kenjuro rencontre laprincesse Wakasa etentombe éperdument village pourlaville. Kenjuro lepotiernepensequ’à faire fortune, Tobeï lepaysan rêve de Dans leJapondu INTERPRÉTATION MASAYUKI MORI,SAKAEOZAWA, KINUYOTANAKA, MITSUKO MITO,MACHIKO KYO MIYAGAWA DEUX RÉCITS D’APRÈS MIZOGUCHI, KENJI KAWAGUCHI,MATSUTARŌ YODA, YOSHIKATATITRE ORIGINALUGETSUMONOGATARI SCÉNARIO Japon —fiction19531h34noiretblancvostf LES CONTESDELALUNE VAGUE APRÈSLAPLUIE KENJI MIZOGUCHI themselves to thedirector’s spells,withoutasking‘why’ and‘how’ too much.” highest recommendation to viewers to goseeMizoguchi’s work. Let themtrust andsurrender elusive beauties,andamazed andstupefied by what we discover. Icannotgive anything but the tourists from anotherworld: eagerto understand, eagerto know, aware of grazing thesurface of their worldly envelopes to inspire love inhumansonce again.Inthis universe we walk aboutlike distinguishes dreams from what we suppose isreality, andwhere the soulsof thedeadre-enter “Ugetsu takes usto theheartof anenchanted universe where timedoesnotexist, where nothing Meanwhile, misfortune falls ontheirneglected wives… a samurai. At themarket, Kenjuro meetsPrincess Wakasa andfalls headover heelsinlove. Kenjuro thepotter onlythinksofmakingafortune. Tobei thepeasantdreams ofbecoming In asixteenth-century Japanrife withcivilwar, two poormenleave theirvillagefor thecity. Les Contes delalunevague après lapluienoustransportent aucœur d’ununivers enchanté, MUSIQUE FUMIOHAYASAKA MONTAGE MITSUZŌMYIATA PRODUCTIONDAIEISOURCECAPRICCI

DES Jean deBaroncelli, Le Monde,13 avril 1959 CONTES DE PLUIE ET DE LUNE DE ET PLUIE DE CONTES xvi e

siècle enproie àlaguerre civile, deuxhommespauvres quittent leur D’UEDAAKINARIETUNENOUVELLEDEGUYMAUPASSANT IMAGE KAZUO — 186 Au Au INTERPRÉTATION KAZUOHASEGAWA, KYÖKO KAGAWA, EITARŌ SHINDŌ,SAKAEOZAWA, YŌKO MINAMIDA DAIEI regagner safierté, est tout àla fois utopique etd’unesubversion folle. » d’un monde parun autre que Mizoguchi, dans ce Japon qui nesongeait qu’à travailler et à Japan focused onlyonworking and regaining itspride, isbothutopian andcrazily subversive.” in theseventeenth century, thisreplacement of oneworld by anotherishow Mizoguchi, ina miserable, cruelrealism to unreal andpure poetics.The last half-houris sublime. Even ifwe are tional recognition. It iswithasenseof wonder that we observe theshiftinMizoguchi from a his death, made hisfinest films(The Intendant Sansho, Ugetsu ) andearnedhimselfinterna- “ Mohei andO-Sanmust flee. husband ismiserly. Moheiaccepts andborrows money from aclient.Denounced asadulterers, printer. O-San, his boss’ young wife, seeks his help paying off her family’s debts because her It istheseventeenth century. Moheiisabrilliantemployee oftheImperialPalace’s calendar MONZAEMON CHIKAMATSU DE PIÈCE LA D’APRÈS KAWAGUCHI,MATSUTARŌ YODA, YOSHIKATATITRE ORIGINAL CHIKAMATSU MONOGATARI SCÉNARIO Japon —fiction19541h42noiretblancvostf LES AMANTSCRUCIFIÉS KENJI MIZOGUCHI dernière demi-heure est sublimeetmêmesionest au glissement chez Mizoguchi d’unréalisme pitoyable etcruelàunirréel poétiqueetpur. La la pluie)quiluivalurent unereconnaissance internationale. L’on suitavec émerveillement ce de mourir, va réaliser sesplusbeauxfilms(L’Intendant Sansho,Contes delalunevague après « tères, Moheiet O-San vont devoir s’enfuir… car sonmariest avare. Moheiaccepte etemprunte l’argent d’unclient.Dénoncés comme adul- O-San, lajeuneépousedesonpatron, sollicite sonaidepourépongerlesdettes desafamille The Crucified Lovers ispartof themiraculous cycle inwhichtheprolific Mizoguchi, prior to Les Amantscrucifiésfait partiedece cycle miraculeux, oùletrès prolifique Mizoguchi, avant xvii SOURCE CAPRICCI e

siècle. Mohei est le brillant employé de l’imprimeur des calendriers du Palais impérial. IMAGE KAZUO MIYAGAWA — 187 — MUSIQUE FUMIO HAYASAKA François-Guillaume Lorrain, Le Point, 19 août2014 xvii e

siècle, c’est dansce remplacement MONTAGE KANJI SUGAWARA PRODUCTION

D’HIER À AUJOURD’HUI D’HIER À AUJOURD’HUI TITRE ORIGINALDERTIGERVON ESCHNAPURSCÉNARIOFRITZLANG,WERNERJÖRGLÜDDECKE,D’APRÈS Allemagne/Italie/France —fiction19591h37couleurvostf LE TIGREDUBENGALE FRITZ LANG princes, northetigerpit,lepersandfakirs, thesacred dances andbloodymurders.” major interest. Nothingismissing: neitherthemaharajah covered inemeralds, northeintriguing Paget, andalso thanksto histalent,Fritz Lang hasmadeThe Tiger ofafilm Eschnapur of return to Germany. Thanks to abillion,thanksto fabulous India, thanksto thedances of Debra “ has fallen inlove withSeetha,andMercier becomes hismainrival… claws ofatiger. Soon,atender romance develops between them.Butthemaharajah himself Eschnapur. DuringBerger’s journey, hesaves Seetha,apretty young dancer, from thesharp Maharajah Chandra usesallhispowers ofpersuasionto bringthearchitect Harald Berger to la fosse auxtigres, leslépreux etlesfakirs, lesdansessacrées etlesassassinats sanglants. » d’intérêt. Rienn’ymanque, nilemaharadjah couvert d’émeraudes, nilesprinces intrigants,ni de Debra Paget, grâce aussi àsontalent,Fritz Lang afait duTigre duBengale un filmplein metteur enscène enAllemagne. Grâce àunmilliard, grâce àl’Indefabuleuse, grâce auxdanses « même éprisdeSeethaetMercier devient son principalrival… et joliedanseuse. Bientôt, unetendre idyllesenoueentre eux.Maislemaharadjah s’est lui- à Eschnapur. Au cours desonvoyage, ilsauve desgriffes acérées d’untigre, Seethaunejeune Le maharadjah Chandra usedetoute sapersuasionpourfaire venir l’architecte Harald Berger RENÉ DELTGEN, LUCIANAPALUZZI INTERPRÉTATION DEBRAPAGET, PAUL HUBSCHMID,WALTER REYER,CLAUSHOLM,SABINEBETHMANN,VALÉRY INKIJINOFF, CCC FILMS,RIZZOLI,REGINA,CRITERIONSOURCEWILDBUNCHDISTRIBUTION DE THEAVON HARBOUIMAGE RICHARDANGSTMUSIQUEMICHELMICHELETMONTAGE WALTER WISCHNIEWSKYPRODUCTION The Tiger ofEschnapur isimportantinthework of Fritz Lang becauseitmarksthedirector’s Le Tigre duBengaleest importantdansl’œuvre deFritz Lang parce qu’ilmarque leretour du — 188 Patrick Thevenon, Paris Presse, 4 juillet1959 LE TOMBEAU HINDOU TOMBEAU LE

déployer à loisirsesmotifs d’emprise, d’hypnose etdefascination. » ne reste qu’unpurespace demiseenscène (unpalaisperclus desouterrains), oùLang peut renoue avec l’innocence ducinémamuet.Exitles thématiques sociales desfilmsaméricains, se déroulent lesdeuxfilms, offre surtout aucinéaste une scène fantasmatique etludique, qui d’une inspiration proche desopéras orientalistes allemands(L’Enlèvement ausérail). L’Inde, où Certains n’yvirent qu’unexotisme kitsch etdésuet,d’autres unsommetd’expression langienne, Harbou (sa seconde femme), quiavaient ungoûtdefeuilleton populaire oudebandedessinée. son grand retour enAllemagne, ainsi qu’à laveine de sespremiers filmsécrits avec Thea von « lépreux montent lagarde… d’une révolte danslepalais,Seethalibère etilss’enfuient. Mais,àl’accès dessouterrains, les car lajeunefemme doitépouserlemaharadjah Chandra. Berger est jeté enprison.Profitant Suite dufilmLe Tigre duBengale.SeethaetBerger s’aiment maisleurunionest impossible INTERPRÉTATION DEBRAPAGET, PAUL HUBSCHMID,WALTER REYER,CLAUSHOLM,SABINEBETHMANN,VALÉRY INKIJINOFF PRODUCTION CCCFILMS,RIZZOLI,REGINA,CRITERIONSOURCEWILDBUNCHDISTRIBUTION can lay outat hisleisure histhemesof influence, hypnosis, and fascination.” that remains isapure, staged space (apalace riddledwithunderground passages), where Lang that renews ties with the innocence of silent film. Exit the social themes of American films. All the two filmstake place, provides thefilmmaker withaphantasmagoricalandplayful setting Harbou (hissecond wife), whohad ataste for popularsoapopera andfor comics. India, where marks hisreturn to Germany andto thevein of his early films,thosewritten with Thea von “Shot by Lang at ageseventy, after twenty years intheUnited States, thissecond of two films prison. Taking advantage ofarevolt inthepalace, Seethareleases him,andthey flee… impossible because theyoung woman hasto marryMaharajah Chandra. Berger isthrown into Sequel to thefilmThe Tiger of Eschnapur.SeethaandBerger love eachotherbuttheirunionis TITRE ORIGINALDASINDISCHEGRABMALSCÉNARIOFRITZLANG,WERNERJÖRGLÜDDECKE,D’APRÈSLEROMAN Allemagne/Italie/France —fiction19591h41couleurvostf LE TOMBEAU HINDOU FRITZ LANG HINDOU HINDOU Tourné parLang àl’âge de70 ans,après vingtanspassés auxÉtats-Unis, ce doublémarque DE THEAVON HARBOUIMAGE RICHARDANGSTMUSIQUEMICHELMICHELETMONTAGE WALTER WISCHNIEWSKY — 189 Mathieu Macheret, Le Monde,12 décembre 2018 LE TOMBEAU TOMBEAU LE

D’HIER À AUJOURD’HUI D’HIER À AUJOURD’HUI qu’une, sûre d’elle etdetoutes lesdésillusionsendurées. » même entoute connaissance decause, àunmomentoùlafemme etl’actrice nefont plus oscarisée pourcette prestation, est au-delàdetoutes lesperformances, dansundond’elle- dix ans son aînée, dont il découvre, ébloui, la tenace beauté fanée. Simone Signoret, qui fut Rien quedetrès banal,jusqu’à ce quelejeunehommecroise Alice, bourgeoise malmariéede décrit un personnage complexe, idéaliste et cynique, tendre et féroce, aimable et détestable. classe. Loin detout sentimentalismeetfacilité bien-pensante surlaclasse ouvrière, Clayton personnage, jeunehommeencolère issu duprolétariat, biendécidéàfaire unrapide sautde « fait laconnaissance d’Alice… fortuné delaville. Ce dernierdécided’éloigner safillede cet ambitieux.C’est alorsqueJoe lugubre ville industrielle. Il jette ainsi son dévolu sur Susan, la filleunique del’homme leplus De retour deguerre, JoeLampton est prêt àtout pours’assurer lavoie dusuccès dans sa BADDELEY, ALLANCUTHBERTSON INTERPRÉTATION SIMONE SIGNORET, LAURENCEHARVEY, HEATHER SEARS, DONALD WOLFIT, DONALD HOUSTON, HERMIONE MUSIQUE MARIONASCIMBENEMONTAGE RALPHKEMPLENPRODUCTIONROMULUSFILMSSOURCELESDUCAMÉLIA TITRE ORIGINALROOMAT THETOPSCÉNARIONEILPATERSON, D’APRÈSLEROMANDEJOHNBRAINE IMAGE FREDDIEFRANCIS Grande-Bretagne —fiction19591h55noiretblancvostf LES CHEMINSDELAHAUTE VILLE JACK CLAYTON and actress are one, certain of herselfand of allthedisappointmentsendured.” for thisrole, risesabove theother performances, consciously gives herallat atimewhenwoman in whomhediscovers, dazzled,astubborn, faded beauty. Simone Signoret, whowon anOscar banal untiltheyoung manmeetsAlice, anunmarriedbourgeois woman ten years olderthanhim racter that iscomplex, idealistic andcynical,tender andfierce, lovable andhateful. Itisall very any sense of sentimentalityorself-righteousness abouttheworking class, Clayton depictsacha- young manfrom theproletariat, determined to make aquickjumpupinsocialclass. Far from “Room at theTop decides to keep hisdaughter away from thisambitiousman.That’s whenJoemeetsAlice… city. Hesets his sightsonSusan,theonlydaughter ofthewealthiest maninthecity. The latter Back from thewar, JoeLampton isready to doanything to ensure hissuccess inhisglumindustrial Les Cheminsdelahaute villetressaille detoutes lesfibres physiques etmentalesdeson shudders withallthephysical andmentalfibres of itsmaincharacter: anangry — 190 Isabelle Potel, Libération, 1 er juin 2002 of desire. This introspective cinemareveals the finesse and intelligence of hisdirecting.” human condition. Alberto Lattuada thussubtlybroaches this sensitive subjectof thefirst flushes Giacomo Leopardi who, through thebleaknature of hiswords, endlessly depictsthefragility of the connected to doubtfor one’s feelings. Several times,thecharacters cite poetandphilosopher us to gleanfrom the director’s romantic andtragic style that thegameof love isintimately a certain kindof melancholy, perceived asa sign of maturity, accompanies thisteenager, allowing “Behind the frivolity of someof the sequences that might resemble a classic teen movie of thisera, divorced architect andfriendofthefamily… gets ready to goto school,butat thelast minute, shedecidesto goseeEnrico, a35-year-old parents, whowere borninto theRoman bourgeoisie. After anightfulloferotic dreams, she Francesca, a17-year-old girl,enjoys takingadvantage ofthefreedom granted to herby her Ce cinémaintrospectif révèle lafinesse etl’intelligence desamiseenscène. » Alberto Lattuada aborde ainsi tout en nuances ce sujet sensible des premiers désirs amoureux. qui peindra sanscesse, avec lanoirceur desesmots, lafragilité delacondition humaine. reprises, lespersonnagess’appuient surlespropos dupoète etphilosopheGiacomo Leopardi du réalisateur, quelejeuamoureux est intimementliéaudoute dessentiments.Àplusieurs rité, accompagne cette adolescente, laissant entrevoir dans l’écriture romanesque et tragique sique decette époque, une certaine forme de mélancolie, perçue comme un signe de matu- « ans, unamidelafamille… lycée maisauderniermoment, elledécided’aller voir Enrico, architecte divorcé detrente-cinq la bourgeoisie romaine. Après unenuitpeupléedesongesérotiques, elles’apprête àallerau Francesca, âgéededix-sept ans,aimeprofiter delaliberté queluilaissent sesparents issus de INTERPRÉTATION CATHERINE SPAAK, CHRISTIANMARQUAND,JEANSOREL,MILLY, MARILÙTOLO, JUANITA FAUST, OLIVIEROPRUNAS MARCEAU-COCINOR, S.G.C.SOURCETFISTUDIO,LESACACIAS IMAGE GÁBORPOGÁNYMUSIQUEPIEROPICCIONIMONTAGE LEOCATOZZO PRODUCTIONTITANUS, LAETITIAFILM,LESFILMS TITRE ORIGINALIDOLCI INGANNISCÉNARIOALBERTO LATTUADA, FRANCOBRUSATI, FRANCESCOGHEDINI,CLAUDEBRULÉ Italie/France —fiction19601h30noiretblancvostf LES ADOLESCENTES ALBERTO LATTUADA Derrière lalégèreté decertaines séquences quipourraient s’apparenter àunteen movie clas- — 191 Hervé Pichard, LaCinémathèque, 6février 2019

D’HIER À AUJOURD’HUI D’HIER À AUJOURD’HUI loguiste n° 1ducinémafrançais. Etvogue lechalutier ! » puissance et l’argent. Pour la parfaire, il a hissé le grand pavois : celui deMichelAudiard, dia- teur lucideet féroce delagrande bourgeoisie, quelaconjonction Simenon–La par-dessus tout àlasurvied’unnom.Belleettriplerencontre pourdeLa Patellière, observa- d’une deces grandes familles d’armateurs rochelais, intelligents, maisrapaces etattachés « lègue safortune àsonfils,Émile, néd’uneliaisondejeunesse… venger dessiensenleurjouantunultimebontour : lespriver del’héritagequ’ilsattendent. Il frères Larmentiel,seretire àLa Après avoir menéunevieagitée quil’a misaubandesafamille, Charles-Edmond, l’aîné des BERNARD, ROGERDUTOIT INTERPRÉTATION LINO VENTURA, ANNIE GIRARDOT, MICHEL SIMON, PIERRE BRASSEUR, ÉDITH SCOB, JACQUES MONOD, JOËLLE PRODUCTION FILMSONOR,INTERMONDIAFILMS,VIDESCINEMATOGRAFICA SOURCETAMASA SIMENON SCÉNARIO DENYSDELAPATELLIÈRE, MICHELAUDIARD,ALBERT VALENTIN, D’APRÈSLERECUEILDENOUVELLESGEORGES Italie/France —fiction19621h38noiretblanc LE BATEAU D’ÉMILE DENYS DELAPATELLIÈRE number onedialoguewriter inFrench cinema.It’s timeto cast off!” La fierce observations of thebourgeoisie, brings usasatisfying conjuncture between Simenon, and determined to ensure thesurvival of theirname. DeLa Patellière, withhisclear-eyed and one of thegrand ship-owning families of La “Following inthewake of SimenonandhisBateau d’Émile,deLa Patellière introduces usto expect. Hebequeaths hisfortune to hissonEmile, bornoutofwedlock from ayouthful liaison... take revenge onhisfamily by playing afinaltrickonthem:deprivingthemoftheinheritance they of theLarmentielbrothers, returns to hishometown ofLa After having ledaturbulentlife andbeingostracised by hisfamily, Charles-Edmond, theeldest C’est danslesillagedeSimenonetsonBateau d’Émile,quelecinéaste nousramène près Rochelle, power, andmoney. Andto perfect it,hebringsonboard MichelAudiard, the LE BATEAU D’ÉMILE BATEAU LE (1954)IMAGE ROBERT JUILLARDMUSIQUEJEANPRODROMIDÈSMONTAGE JACQUELINE THIEDOT Rochelle. Atteint d’unemaladieincurable, ildécide dese Rochelle. They are intelligent, butalso avaricious — 192 Jean Rochereau, LaCroix, 15 mars1962 Rochelle. Terminally ill,hedecidesto Rochelle – la étant d’unentomologiste. » sur lequel,d’ailleurs, Ferreri n’a porté aucunregard de pitié, son style sec, précis, clinique, Cannes 1963. UgoTognazzi incarneremarquablement unpersonnagefaible, unhomme-objet comme uneforce destructrice. Ce rôle luivalut leprixd’Interprétation féminine aufestival de on ressent unmalaise, d’autant plusgrand queMarinaVlady apparaît, soussonaspectlisse, à unetradition catholique, présentée comme implacableautantqu’hypocrite. Plusd’unefois, s’attaquait violemment–etlefilmfitscandaleàcausede cela–àlapuissance du matriarcat et pour lafécondation (leseulbutdumariage, selonelle) etluiprend sonénergie, savie. Ferreri symbolique de cette histoire étrange. Telle la reine de la ruche, Regina attire un mâle-bourdon « enfant leplusrapidement possible… geoise catholique. Encore vierge, Regina semontre vite sexuellement insatiable. Elleveut un Alfonso, uncélibataire dequarante ans,épouseRegina, unejeunefemme defamille bour- INTERPRÉTATION UGOTOGNAZZI,MARINAVLADY, WALTER GILLER, LINDASINI,RICCARDOFELLINI,IGIPOLIDORO SANCRO FILM,LESFILMSMARCEAU-COCINOR,ARIANE,ACACIAS SOURCETF1STUDIO,TAMASA GOFFREDO PARISE IMAGE ENNIOGUARNIERIMUSIQUETEOUSUELLIMONTAGE LIONELLOPRODUCTION FAIR MASSOBRIO FILM, TITRE ORIGINALUNASTORIAMODERNA:L’APE REGINASCÉNARIORAFAEL AZCONA,MARCOFERRERI,D’APRÈSUNEIDÉEDE Italie/France —fiction19621h30noiretblancvostf LE LITCONJUGAL MARCO FERRERI character, aman-objectfor whomFerreri hasnopity.” the Best Actress Award at the1963 Festival deCannes.UgoTognazzi plays aremarkably weak Vlady appears,underneath hersmoothappearance, asadestructive force. This role earnedher they were hypocritical. Onefeels discomfort more thanonce, allthemore sobecauseMarina – andthefilmcausedascandal because of it–which were presented asbeingimplacable as energy andhislife. Ferreri violentlyattacked thepower of thematriarchy andCatholic tradition in amaledrone for fertilisation (according to her, theonlypurposeof marriage) andsapshis strange story muchbetter thanThe Conjugal Bed . Like thequeenof thehive, Regina draws “The titleAModernStory: The QueenoftheBeesexpresses thesymbolicmeaningof this Still avirgin, Regina quicklybecomes sexually insatiable. Shewants achildasfast aspossible. Alfonso, aforty-year-old singleman,marriesRegina, ayoung Catholic middle-class woman. Une histoire moderne :lareine desabeilles,exprimeLe bienmieuxque Litconjugal lesens Jacques Siclier, Télérama, 7 juillet1963 — 193

D’HIER À AUJOURD’HUI D’HIER À AUJOURD’HUI RED ALERT RED LEARNED TOSTOPWORRYING ANDLOVE THEBOMBSCÉNARIOSTANLEY KUBRICK, PETERGEORGE,TERRY SOUTHERN,D’APRÈS SOUS-TITRE Grande-Bretagne/États-Unis —fiction19641h33noiretblancvostf DOCTEUR FOLAMOUR STANLEY KUBRICK adopt asatirical tone, creating ahilarious blackcomedy at theheight of theCold War.” approach, asinthenovel. However, rather thanpresenting aseriousfiction, Kubrick chose to preoccupation intheWestern world, would seemto require acritical, well-documented which dealswithoneof thefilmmaker’s oldest phobias:thenuclear threat. This issue, a major “Kubrick, alongwithwriter Terry Southern,decidedto adaptPeter George’s novel Red Alert, responsible for weapons research... general staff to the Pentagon andasks theadvice ofDr Strangelove, a former Naziphysician against theUSSR. When helearnsof thismadplot, President Muffley quickly summons his communists are poisoningtheUSwater supplyandsodecidesto launchanuclearstrike Paranoid and prone to depression, AmericanBrigadierGeneral Ripperisconvinced that the d’un monde cauchemardesque voué à son autodestruction, la farce. Enpleineguerre froide, Kubrick signeunecomédie très noire etdésopilante. Tableau documenté. Au contraire, Kubrick refuse delivrer unfilmàthèseetchoisitd’adopter le ton de préoccupations dumondeoccidental, invitait àuntraitement sérieux,àl’imageduroman, très sur unedesplusanciennesphobiesducinéaste, lamenace atomique. Le sujet,centre des « recherche enarmement… Pentagone etdemandesonavis audocteur Folamour, unancienphysicien nazichargé dela Informé dece coup defolie, leprésident Muffley s’empresse de convoquer l’état-major au sonnent l’eau potable des États-Unis, décide de lancer une offensive nucléaire sur l’URSS. Paranoïaque etdépressif, legénéral américainRipper, convaincu quelescommunistes empoi- EARL JONES,TRACY REED INTERPRÉTATION PETERSELLERS,GEORGEC.SCOTT,STERLINGHAYDEN, KEENANWYNN,SLIMPICKENS,PATER BULL,JAMES ,HAWK FILMSSOURCEPARK CIRCUS passable fiction dudérèglement. » Kubrick décided’adapter, avec l’écrivain Terry Southern,leroman Red AlertdePeter George, DEPETERGEORGEIMAGE GILBERT TAYLORMUSIQUE LAURIEJOHNSON MONTAGE ANTHONYHARVEYPRODUCTION COMMENT J’AIAPPRISÀNEPLUSM’ENFAIRE ETÀAIMERLABOMBETITREORIGINALDR.STRANGELOVE ORHOWI Olivier Père, Arte, 5 janvier 2019 — 194 Docteur Folamour est uneindé-

whisper, saying therosary of hismeditations oncinemaandcinematographic style.” Meanwhile, someone is talking to himself in the next room: it is Godard, who speaks in a buildings that noonewould miss iffloods orthebomb were to wipethem away forever. anger andpity–embraces the innumerable soulsbehindthecountless windows of suburban her animal-like, countryside sweetness. Inasingle gesture, this new Godard film –full of both have allmore orless adapted ourselves to, but with less innocence thanMarinaVlady, without “Female inlarge housingestates isonlyapalereflection of theprostitution we Paris, andthe Vietnam War... cruelty ofcapitalism,theflatness oflife inlarge housingestates, the excessive urbanisation of occasionally works asaprostitute, Godard narrates –ordenounces –apell-melljumbleofthe Telling thestory ofJuliette, wholives inahousingcomplex inthesuburbsofParis and SCÉNARIO JEAN-LUCGODARD,D’APRÈSUNEENQUÊTEDECATHERINE VIMENET PUBLIÉEDANS Italie/France —fiction19671h27couleur DEUX OUTROIS CHOSESQUEJESAIS D’ELLE JEAN-LUC GODARD le rosaire de ses réflexions surlecinémaet style cinématographique. » quelqu’un parleseuldanslachambre voisine : c’est Godard quimonologueàvoix basse, etdit si lesinondations oulabombedevaient lesrayer dumondepourtoujours. Pendant ce temps, derrière lesinnombrables fenêtres desbâtiments debanlieueetquepersonneneregretterait à lafois decolère etdepitiéfait unseulgeste etembrasse lesinnombrables âmesquisont d’innocence queMarinaVlady, sanssadouceur animale, paysanne. Ce nouveau Godard plein à laquellenoussommestous plusoumoinsdifféremment adaptés, mais avec moins « guerre duViêtnam… lisme, laplatitude delaviedanslesgrands ensembles,l’urbanisation àoutrance deParis etla prostitue occasionnellement, Godard raconte –oudénonce –pêle-mêlelacruauté ducapita- En racontant l’histoire deJuliette quivitdansungrand ensembledelarégion parisienneetse INTERPRÉTATION MARINAVLADY, ANNYDUPEREY, ROGERMONTSORET,JEANNARBONI,CHRISTOPHEBOURSEILLER DU CARROSSE,PARC FILMSSOURCETAMASA La prostitution delafemme desgrands ensemblesn’est quelepâlereflet delaprostitution MONTAGE FRANÇOISECOLLIN, CHANTAL DELATTRE PRODUCTION ARGOS FILMS, ANOUCHKA FILMS, LES FILMS — 195 Bernardo Bertolucci, Cahiersducinéma,janvier 1967 LE NOUVEL OBSERVATEUR NOUVEL LE

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D’HIER À AUJOURD’HUI D’HIER À AUJOURD’HUI d’une décontraction tout àfait remarquable. » charme prodigieux. Dans le rôle de sa belle-sœur, Marie-France Pisier fait preuve d’un humour, Jeanne Moreau donneaupersonnage de Berthelablanchisseuse uneautorité, uneaisance, un tour, etc. Écrit et réalisé avec talent, la routine dégénérescente enlaissant entrer chez euxcette blanchisseuse, dontunfils,àson espagnols dudébutsiècledevenus peuàdesbourgeois bienfrançais, sesauvent de famille, entreprise, société, a besoin de faire parfois appel à du sang nouveau. Ces émigrés « sans tenir compte delaprudente neutralité du clan, s’engage dansleconflit… épouse, contre l’avis desamère, Berthe, lablanchisseuse dupays. Laguerre éclate etBerthe, monter uneusineimportante dansunepetite villeduSud-Ouest. Undesespetits-fils,Hector, Chronique d’une famille d’immigrés espagnolsdontlepère, danslesannées1930, parvientà GUIOMAR, HÉLÈNESURGÈRE,MICHÈLEMORETTI INTERPRÉTATION JEANNEMOREAU,MICHELAUCLAIR,MARIE-FRANCEPISIER,CLAUDEMANN,ORANEDEMAZIS,JULIEN SOURCE CARLOTTA FILMS DESHAYES SCÉNARIO ANDRÉTÉCHINÉ,MARILYN GOLDINIMAGE BRUNONUYTTENMUSIQUEPHILIPPESARDEMONTAGE ANNE-MARIE France —fiction1974 —1h36couleur SOUVENIRS D’ENFRANCE ANDRÉ TÉCHINÉ charm, whileMarie-France Pisier, shows remarkable humourandcollectedness.” Moreau gives the character of Berthethewasherwoman authority, poise, andconsiderable brio, introduction of a washerwoman, whose son will in turn play a role. Written and performed with century become atrulyFrench bourgeois family, butthefamily’s degeneration isaverted by the sometimes neednew blood.Littleby little, theseSpanishimmigrants from theearlytwentieth “André Téchiné tells astory withamoral. Allorganisations, whetherfamily, business, orasociety, ignoring thefamily’s careful neutrality, becomes involved inthe conflict... Berthe, the local washerwoman, against wishes.War hismother’s breaks outandBerthe, a smalltown inthesouth-west ofFrance inthe1930s. Oneofhisgrandsons, Hector, marries This isthesaga of aSpanishimmigrant family whosefounding father builtalarge factory in André Téchiné raconte unehistoire d’où sedégageunemorale. Tout organisme, qu’ilsoit French Provincial owes its success to the performance of its two main actresses: Jeanne PRODUCTION BELSTAR PRODUCTIONS,BUFFALO FILMS,SIMARRENN PRODUCTIONS,STÉPHANFILMS Souvenirs d’en France est dominépar deuxcomédiennes. Robert Chazal,France-Soir, 5 septembre 1978 — 196 like .” own foolishness, or misery, or madness, that’s when great clowns or great comedians appear, there? Somethingthat makes usnoble. When peopleare nolongerableto take stock of their and corrected us.Corrected andhumiliated, there’s somethingtrulynobleaboutthat, isn’t national comic figure. Somethingeternal. Through hisportrayal of Ugo Fantozzi, hehumiliated comic figuresPulcinella and suchas Pantalone, butwith Fantozzi, heinvented thefirst real are like great poets:extremely rare. [...]Let’s notforget that before him,there were regional “Paolo Villaggio was thegreatest clown of hisgeneration. Atremendous clown. Andclowns to solve despite allhisbest efforts. Fantozzi isyour average, stoic office clerk.Heisbeset bya worldof problems that heis unable SCÉNARIO LEONARDO BENVENUTI, PIERO DEBERNARDI, PAOLO VILLAGGIO, LUCIANO SALCE Italie —fiction1975 —1h40couleurvostf FANTOZZI LUCIANO SALCE raissent oulesgrands comiques, comme Paolo Villaggio. » compte deleurnullité, deleurmisère oudeleursfolies, c’est alorsquelesgrands clowns appa- n’est-ce pas ?Quelquechosequirend noble. Quand lesgensnesontpluscapablesdeserendre vers UgoFantozzi, etcorrigés. Corrigés ethumiliés,ilyalàquelquechosedevraiment noble, inventé le premier grand masque national. Quelque chose d’éternel. Il nous a humiliés à tra- des masques régionaux comme ou Pantalone. Pulcinella Avec Fantozzi, il a véritablement sont comme lesgrands poètes : ils sont rarissimes. [...]N’oublions pasqu’avant lui, nous avions « qu’il nesurmonte jamaismalgré tous sesefforts. Fantozzi est unemployé debureau basiqueetstoïque. Ilest enproie àunmondededifficultés PAOLO PAOLONI, PIETROZARDINI INTERPRÉTATION PAOLO VILLAGGIO, ANNAMAZZAMAURO,LIÙBOSISIO,GIGIREDER,PLINIOFERNANDO,GIUSEPPEANATRELLI, FRANCO BIXIO,FABIO FRIZZI,VINCETEMPERAMONTAGE AMEDEOSALFA PRODUCTIONRIZZOLIFILMSSOURCETAMASA Paolo Villaggio aété leplusgrand clown desagénération. Unclown immense. Etlesclowns — 197 — ,Sky TG24, 3 juillet2017 IMAGE ERICO MENCZER MUSIQUE

D’HIER À AUJOURD’HUI D’HIER À AUJOURD’HUI Entre strass ettoc, maisdanslavérité dessentiments. » monde rêvé etleportrait exact, quasidocumentaire, ducours dedanseGeorges etRosy. un espace oùl’on n’existe queparlesarabesques quel’on dessine. L’Acrobate navigue entre un ténacité. Tout lefilma cette légèreté tendue oùlagravité menace. Le corps s’envole et conquiert à laBuster Keaton, Léon est unclown quibouleverse parsagaucherie, puisémerveille parsa fétiche dePourvu qu’on aitl’ivresse ouL’Amour c’est gai,l’amour c’est triste. Visage impassible était tailleur. IlallaitdanserChez Max,uneguinguette desbords deMarne, etdevint lehéros décédé en1994,danslamisère. Jean-DanielPollet l’avait découvert alorsquelejeunehomme « Attiré parl’uned’entre elles,ildécide, pourlaséduire, dedevenir championdetango… cousine Lili, qui l’ignore. Il trompe alors sa solitude en discutant avec les prostituées d’en face. chez lui,dansunesalledecafé désaffectée transformée enappartement. Ilyvit avec sa Jeune hommesolitaire eteffacé, Léon est garçon debains-douchesà Paris. Le soir, il rentre ALEXANDRA, CHRISTINEFÉRAL INTERPRÉTATION CLAUDEMELKI,LAURENCEBRU,GUYMARCHAND,MARIONGAME,MICHELINEDAX,ÉDITHSCOB,CHARLOTTE FILMS, LESFILMSDUCHEF-LIEU,CONTRECHAMP, ORTF SOURCELATRAVERSE SCÉNARIO JACQUES LOURCELLES, JEAN-DANIELPOLLETIMAGE ALAINLEVENTMONTAGE SUZANNEBARONPRODUCTIONILIOS France —fiction1976 —1h41couleur L’ACROBATE JEAN-DANIEL POLLET Une version audio-décrite dufilmest proposée pendantle festival as We’re Drunkand the banksof theMarneriver, andwas to become Pollet’s preferred actor, starring inAsLong when hewas young andworking asatailor. Hewould godancingChez Max,adance hallon is quite simplyextraordinary. Hediedin 1994,inpoverty. Jean-DanielPollet discovered him “With hissadclown face and elastic body giving a false impression of weakness, ClaudeMelki become achampiontangodancer... the street, and becomes attracted to oneofthem.Inorder to winheraffection, hedecides to ignores him.Hekeeps hisloneliness at bay by talkingwiththeprostitutes ontheothersideof his home, adisused café transformed into anapartment,where helives withhiscousin Lili,who Solitary andself-effacing, Léon is apublic-baths attendant in Paris. Every evening, he returns to Corps élastique de faux gringalet, tête de Pierrot, Claude Melki est extraordinaire. Il est Love isGay, Love isSad.Léon hasanimpassive, Buster Keaton-style face.” — 198 Philippe Piazzo, Télérama a poet,of asmuggler.” the word that designates it,into that unseenpart.Treasure oftheBitch Islandsisthework of magic andfascination of cinemaisimmersedinthegapthat appearsbetween theworld and words. For Ossang, ‘a word is a world’; the creative force of the word has no limit, and all the outrageousness, ifwe lookalittlecloser, hasnootherreality thanthat arbitrarily imparted by “The insaneimaginedworld of thefilmunravels thelogic of aplanetary-scale fictionwhose to thebrinkofchaos... has disappeared, alongwithhissecret for transforming thesubstances, bringingtheplanet create energy, adiscovery that hasentirely altered thebalance ofthe world. Buttheengineer Aldellio, anengineer, hasdiscovered how to artificially combine two primarysubstances and inventif. Le cinémadunouveau, durenouveau. C’est unetrès bonnenouvelle. » venues de l’expressionnisme et de série B vers un cinéma audacieux, détonant et terriblement images d’après et, dansunélanfulgurant, lapureté desamiseenscène emporte lesimages est uneœuvre depoète, depasseur : Ossang travaille lelienentre lesimagesd’avant etles c’est toute lamagieet fascination ducinémaquis’engouffrent. Le Trésor des îlesChiennes dans cette faille ouverte entre lemondeet mot quiledésigne, danscette partd’invisible, mots. Pour Ossang, aword isaworld, lapuissance évocatrice delaparole est sanslimite et, à yregarder deplusprès, n’a pasd’autre réalité quecelle queluiconfèrent arbitrairement les « à lafrontière duchaos… reconditionné. Maisl’ingénieuradisparuavec sonsecret detransformation laissant lemonde permettant laproduction d’uneénergie. Grâce àcette découverte, l’équilibre mondialaété L’ingénieur Aldellioadécouvert lasynthèse artificiellededeuxsubstances fondamentales CLOVIS CORNILLAC, LIONELTUA INTERPRÉTATION STÉPHANEFERRARA,MICHELALBERTINI, MAPIGALÁN,DIOGODÓRIA,JOSÉWALLENSTEIN, SERGEAVEDIKIAN, PRODUCTION TROISLUMIÈRESPRODUCTIONS,GEMINIFILMSSOURCEOSS/100&DOCUMENTS,SOLARIS SCÉNARIO F.J. OSSANGIMAGE DARIUSKHONDJIMUSIQUEMKB/MESSAGEROS KILLERSBOYSMONTAGE NATALIE PERREY Portugal/France —fiction19901h48noiretblanc LE TRÉSORDESÎLESCHIENNES F.J. OSSANG L’imaginaire démentieldu filmdéroule lalogiqued’unefictionplanétaire dontladémesure, — 199 Frédéric Strauss, Cahiersducinéma,avril 1991

D’HIER À AUJOURD’HUI ici et aill urs LONGS MÉTRAGES INÉDITS AVANT-PREMIÈRES COURTS MÉTRAGES FILMS D’ÉCOLES FILMS POUR ENFANTS ICI ET AILLEURS —— inédit TITRE ORIGINALUNOMLALOCUL LUISCÉNARIOHADRIANMARCU,D’APRÈSLEROMAN Roumanie —fiction20181h33couleurvostf A DECENTMAN HADRIAN MARCU FILMOGRAPHIE 27(CM,2006)–JEUDI Film Meeting,2019. film le sur réalisateur assistant Premier Bucarest. 1976(Roumanie), Brăilaen à Né the fact that the relationships are different andunbalanced.” themselves withrespect to others,thenightvigils,loneliness… Asfor thelove triangle, Iliked part isthesocialenvironment, thefact that itaffects the way inwhichpeople work anddefine film, andthelove triangle, whichisalsoafundamentalelement. For me, themost interesting environment of theconstruction site, which Ithinkisvery important for theplotandtone of the “The script is inspired by the novel when thewife ofacolleague ofhisbecomes thevictimofaserious work-related accident. about to getmarriedto hispregnant girlfriend.Hisapparently quietlife isturnedupsidedown Petru, adrillingengineerinhislate thirtieslivinginacommunity ofoilindustry workers, is courts métrages avant son premier long, fait quelesrelations soientdifférentes etdéséquilibrées. » rapport auxautres, lesgardes denuit,lasolitude… Quantautriangleamoureux, j’aimais bienle l’environnement social,lefait qu’ilaffecte lamanière dontlesgenstravaillent etsedéfinissent par et letriangleamoureux, quiest aussi unélémentfondamental. Pour moi,leplusintéressant est ronnement duchantier, dontjepensequ’ilest très importantpourl’intrigueetleton dufilm, « accident surletrajet desontravail. remment tranquille basculelorsquelafemme d’undesescollègues est victimed’ungrave vriers pétroliers, est surlepointd’épouser sapetite amiequiest enceinte. Sonexistence appa- Petru, uningénieurdeforage proche delaquarantaine, appartenant àunecommunauté d’ou- INTERPRÉTATION BOGDANDUMITRACHE, ADAGALES,MADALINACONSTANTIN ADRIAN SILISTEANUMONTAGE ALEXANDRURADUPRODUCTION4PROOFFILMSOURCE Le scénario est inspiré duroman FirscdePetru Cimpoeșu.J’en airepris deuxchoses :l’envi- , après des études de droit, étudie la réalisation à la Media Universtiy deUniverstiy Media la réalisation à la étudie droit, de études des après Hadrian Marcu, (CM ,2008)–M. DAVID (CM,2010)–ADECENTMAN(2018) A Decent Man Decent A Firsc by Petru Cimpoeșu. I reworked two things: the The Paper Will Be Blue Be Will Paper The , sélectionné au festival de San Sebastián 2018 et primé au Bergamo — 202 de Radu Munteanu en 2006, il réalise plusieursréalise il 2006, en Munteanu Radu de Hadrian Marcu, Cineuropa, 1 FIRSC DEPETRUCIMPOEŞ er octobre 2018 U IMAGE

gence calme, quinousavait manqué. » ressurgisse, pleind’évidence, dansl’espace d’unfilmentier, un comédien prodigieux d’intelli- laquelle l’avaient enfermé deux ou trois décennies de rôles et de comptoirs télé pour que joie dufilmest de voir rapiécer laganguedecaricature delui-mêmedans arène princière àsescomédiens etAnaïsDemoustier ybrillecomme rarement. Maislagrande « proche Alice et lemaire etébranle leurscertitudes. adjoindre une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann. Undialogue se noue, qui rap- vie politique, ilsesentcomplètement vide. Pour remédier àce problème, ondécidedelui Le maire deLyon, Paul Théraneau, va mal.Iln’a plusuneseuleidée. Après trente ansde INTERPRÉTATION FABRICE LUCHINI,ANAÏSDEMOUSTIER,NORAHAMZAWI, LÉONIESIMAGA, ANTOINEREINARTZ, MAUDWYLER ESDRAFFO TITRE INTERNATIONAL ALICEANDTHEMAYOR SCÉNARIONICOLASPARISER IMAGE SÉBASTIENBUCHMANNMUSIQUEBENJAMIN France —fiction20191h45couleur ALICE ETLEMAIRE NICOLAS PARISER FILMOGRAPHIE LEJOUROÙSÉGOLÈNEAGAGNÉ (CM, 2008) – magazine le pour cinéma de Né en 1974 à Paris, out theentire film,asaprodigious actor withcalmintelligence. We hadmissed him.” three decadesof television roles andfilmshad confined him to, andclearlyemerging, through- to befound inthefilmis Fabrice Luchini breaking out of thecaricature of himselfthat two or arena for itsactors, givingAnaïsDemoustier theopportunityto trulyshine. Butthegreatest joy “This clear-eyed style of directing, influenced by bothRohmerandGuitry, provides aprincely together andshakingtheircertainties. philosopher, Alice Heimann.Adialogue between Alice andthemayor unfolds, bringingthem in politics,hefeels empty. To solve thisproblem, histeam decides to hire abrilliantyoung The mayor ofLyon, Paul Théraneau, isinabadway. Hehasrunoutofideas.After thirtyyears (2015) le PrixLouis-Dellucen2015etsondeuxième, La miseenscène, limpide, quel’on devine férue deRohmercomme deGuitry, délimite une – ALICE ETLEMAIRE(2019) MONTAGE CHRISTELDEWYNTERPRODUCTIONBIZIBI,ARTE FRANCECINÉMASOURCEBAC FILMS Nicolas Pariser suit des études de droit, de philosophie, d’histoire de l’art et de cinéma avant d’être critique Sofa , puis il travaille auprès de Pierre Rissient. Son premier long métrage, long premier Son Rissient. Pierre de auprès travaille il puis , Alice et le maire le et Alice — 203 Julien Gester, Libération, 20 mai2019 LA RÉPUBLIQUE estsélectionnéàlaQuinzainedesRéalisateurs, Cannes2019. (CM, 2009) – AGIT POP(CM, 2013) Le Grand Jeu Grand Le – LE GRANDJEU , obtient ,

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS —— avant-première L’ANGLE MORT (2019) The Invisible Man(1933). The hero navigates troubled waters insearch of hisidentity.” nocturnal scene, heevokes cinema’s first invisible man,thescientist JackGriffin,inJames Whale’s But heloseshisgrip:oneday, hisgiftgoesawry andhislife radically changes.Inaniridescent two metres fifty, doIhave to play basketball?’, wonders Dominik,whodoesn’t want to beacliché. “The filmmakers posethisquestion: what isaperson to dowiththeirtalent,must itbeused?‘IfI’m gets outofhand,hislife, friendshipsandrelationships willbeforever turnedinsideout. shameful secret, hiddeneven from Viveka, hisfiancée. Butwhenhisability to control his gift Dominik Brassan hasthepower to turninvisible, butrarely usesit.Instead hehaskept ita Patrick MarioBernard et TITRE INTERNATIONAL BLIND SPOT France —fiction20191h44couleur L’ANGLE MORT PATRICK MARIOBERNARD,PIERRETRIVIDIC LE CAS LOVECRAFT CAS LE FILMOGRAPHIE COMMUNE L’Autre traverse deseauxtroubles àlarecherche desonidentité. » cinéma, lescientifiqueJackGriffin,dansL’Homme invisible (1933), deJames Whale. Le héros et saviebascule. Dansunescène nocturne, etirisée, ilévoque lepremier homme invisible du Dominik, quineveut pas être uncliché. Maisilperd lespédales :unjour, sondonsedétraque mesure deux mètres cinquante, est-ce que je suis obligé de jouer au basket ?”, s’interroge « bouleversant savie, sesamitiésetamours. fiancée, Viveka. Etpuisvientunjouroùlepouvoir sedétraque etéchappeàson contrôle en d’ailleurs ? Ila fait desonpouvoir un secret vaguement honteux, qu’ildissimule mêmeà sa Dominick Brassan a le pouvoir de se rendre invisible. Il ne s’en sert pas beaucoup. À quoi bon, INTERPRÉTATION JEAN-CHRISTOPHEFOLLY, ISABELLECARRÉ,GOLSHIFTEHFARAHANI, SAMIAMEZIANE,CLAUDIATAGBO DE PIERRE,ROUGEINTERNATIONAL, A.SPRODSOURCEROUGEDISTRIBUTION MONTAGE ANNETTEDURTERTRE MUSIQUE PATRICK MARIOBERNARDPRODUCTIONPATRICK SOBELMAN/EXNIHILO, LESFILMS Les cinéastes posentcette question : quefait-on desontalent,doit-onl’exercer ? “Sije estencompétitionàlaMostra deVenise. Pierre Trividic écrivent et réalisent ensemble depuis 1996. En 2008, leur second long métrage, PATRICK MARIO BERNARD, PIERRE TRIVIDIC PIERRE BERNARD, PATRICKMARIO SCÉNARIO (CM, 1998)– L’Angle mort L’Angle CECI ESTUNEPIPE(CM,2000)– , leurdernierfilm,estsélectionnéàl’Acid, Cannes2019. — 204 Clarisse Fabre, Le Monde,21mai2019 DANCING (2003)– JONATHAN RICQUEBOURGJONATHAN IMAGE L’AUTRE (2008) – Venise 2018,estdédiéàsonmaître Alexandre Sokourov. réaliser son premier film, premier son réaliser É Né en 1961 à Leningrad (Saint-Pétersbourg), le documentariste russe and to thesenseof joy that itinspires. Butalsoareminder of itsdestructive force.” recounting, it makes us feel things. It is a declaration of love to this element offering vital power images persecond, thefilmisavisceral experience, recalling theorigins of cinema:instead of taking journey across theglobeto witness theevolving beautyandpower of water. Shotin96 “The latest film by themaster of documentary Victor Kossakovsky, Aquarela isabreath- through auniqueandimmersive film experience. powerful AngelFalls inVenezuela, Aquarela , through water, itsmaincharacter, leadstheviewer From the precarious, icy waters of Lake Baikal, Russia, to Miami during Hurricane Irma, to the SCÉNARIO VICTOR KOSSAKOVSKY, AIMARA REQUES Grande-Bretagne/Allemagne/Danemark —doc20181h29couleurvostf AQUARELA VICTOR KOSSAKOVSKY FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE son pouvoir dedestruction. » donne uneforce vitaleetauxsentiments debonheurqu’ilfait naître. Maisaussi unrappel de au lieuderaconter, ilnousfait ressentir leschoses.Unedéclaration d’amour àcet élémentqui à 96imagesparseconde, lefilmest une expérience viscérale, rappelant lesdébutsducinéma : époustouflant àtravers lemondedelabeauté entransformation etdela force del’eau. Tourné « tographique immersive unique. travers l’eau, sonpersonnageprincipal,emmènelespectateur dansuneexpérience cinéma- sage del’ouragan Irmajusqu’aux puissantes chutes d’Angel Falls auVenezuela, Aquarela à , Depuis les eaux glacées précaires du lac Baïkal, en Russie, en passant par Miami lors du pas- DE., DANISHDOCUMENTARY SOURCEDAMNEDFILMS VERA AINARA KOSSAKOVSKY,STENSGAARD, MOLLYVICTOR MALENE MONTAGE 2000) –TISHE! tudes de scénariste et réalisateur de Moscou, est successivement assistant opérateur, réalisateur et monteur avant de avant monteur et réalisateur opérateur, assistant successivement est Moscou, de réalisateur et scénariste de tudes La dernière œuvre dumaître dudocumentaire Victor Kossakovsky, Aquarela, est unvoyage (DOC, 2002)– LOSEV Belovy ¡ VIVAN LASANTĺ (DOC, 1988)–THE BELOVS (DOC,1992) –WEDNESDAY 19.07.1961 . Il a reçu de nombreuses récompenses pour ses films. ses pour récompenses nombreuses de reçu a Il . Zurich FilmFestival, 2018 PODAS! — 205

(DOC, 2011)–GRAINEDECHAMPION2014) –AQUARELA (DOC,2018) IMAGE VICTOR KOSSAKOVSKY, BEN BERNHARD Victor Kossakovsky, diplômé de l’institut des Hautes ACONITE PRODUCTIONS, MA.JA. PRODUCTIONS, ACONITE PRODUCTION Aquarela (DOC, 1997) –I LOVED YOU… MUSIQUE EICCATOPPINEN présenté à la Mostra de Mostra la à présenté (DOC, (DOC,

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS —— avant-première grande puissance visuelle. » la poussière, lesflammespermettent àlacinéaste de composer uneœuvre poétiqued’une blée une atmosphère oppressante etsurnaturelle. Atlantique est un film d’ambiances oùl’eau, ville fantôme, lechantierd’uneimmensetour ultramoderne, lesfeux dans lanuitoffrent d’em- du réel, etduregard deMati Diopsursonsujet, lespersonnagesetlieuxqu’elle filme. La fantastique n’est jamaisplaquéàdesélémentsdefable sociale. Ilsurgit del’observation pure « Atlantique emprunte auvaudou etàlamagiemaissetientl’écart dumoindre folklore. Le rieuses fièvres s’emparent desfillesduquartier… le départdesgarçons, unincendie dévaste lafête demariagelajeunefemme etdemysté- trouve Souleiman,l’amoureux d’Ada, promise àunautre bienplus riche. Quelquesjoursaprès depuis trois mois,décidentdequitter lepays parl’océan pourunavenir meilleur. Parmi euxse Dans unebanlieuepopulaire deDakar, lesouvriersduchantierd’unetour futuriste, sanssalaire INTERPRÉTATION MAMASANE,AMADOUMBOW, IBRAHIMA TRAORE PRODUCTION LESFILMSDUBAL,CINEKAPFRAKASPRODUCTIONSSOURCEADVITAM festival deCannes2019. Rhums MATI DIOP,MATIDEMANGEL SCÉNARIO OLIVIER France/Sénégal/Belgique —fiction20191h44couleurvostf ATLANTIQUE MATI DIOP depuis 2004 et collabore à des projets vidéo et sonores pour le théâtre. En 2008, elle joue dans le film de Claire Denis Née en 1982, wedding partyandmysterious fevers take holdofthelocalgirls… wealthier man.Several days after theboys’ departure, afire devastates the young woman’s ocean for abetter future. AmongthemisSouleiman,Ada’s lover, promised to another, much tower, whohave notbeenpaidfor thepast three months,decide to leave thecountry by the In apopularneighbourhoodofDakar, theworkers from theconstruction site ofafuturistic ATLANTIQUE (2019) ATLANTIQUESFILMOGRAPHIE (CM,2009)– . Son premier long métragelong premier Son . Mati Diopest réalisatrice et actrice franco-sénégalaise. Formée au Fresnoy, elle réalise des courts métrages Atlantique Olivier Père, Arte, 17 mai2019 SNOW CANON (CM,2011)– SNOW IMAGE , développé à partir de son court métragecourt son de partir à développé , — 206 FATIMA AL QADIRI FATIMAAL MUSIQUE BIG IN VIETNAM IN BIG (CM, 2012)– Atlantiques AEL DALLIER VEGA DALLIER AEL MONTAGE MILLE SOLEILS(DOC,2013)– , reçoit le Grand Prix duPrix Grand le reçoit , 35 35 connecté àdesproblématiques àlafois localesetuniverselles. Autant dire unfilm hybride. » de Glauber Rocha et John Carpenter (lecinéaste fétiche de KleberMendonçaFilho), letout tern, l’horreur, le film d’anticipation. Le film est un possible trait d’union entre le cinema novo brosser desarchétypes, semer unàlesélémentsd’unétonnant brassage degenres : lewes- cette fois avec son chef décorateur, JulianoDornelles,prend son temps pour ancrer l’action, « village adisparudelacarte. Arrivent alorsdeuxmotards, d’étranges touristes… Carmelita quis’est éteinte à94ans.Quelquesjoursplustard, les habitants remarquent quele Dans unfuturproche… Le villagedeBacurau danslesertãobrésilien, fait ledeuildesamatriarche INTERPRÉTATION UDOKIER,SONIABRAGA, BARBARACOLEN ALVES, TOMAZALVES SOUZAPRODUCTIONSBSPRODUCTIONS,CINEMASCÓPIOPRODUCOESSOURCEPANAME DISTRIBUTION coréalisé avec sonchefdécorateur JulianoDornelles, reçoit lePrixduJury,Cannes2019. mentaux et dirige le festival Janela Internacional Cinema do Recife. Après un premier long métrage remarqué, métrage long premier un Après Recife. do Cinema Internacional Janela festival le dirige et mentaux Brésil, au 1968 en Né horror, andsci-fi.” action, paintarchetypes, andsow oneby onetheseedsof asurprisingrange of genres: western, co-directs thistimewithhisproduction designer, JulianoDornelles,takes histimeto anchorthe “Kleber MendonçaFilho, thetalented authorof NeighbouringSoundsandAquarius, who has vanished from most maps. matriarch, Carmelita,wholived to be94.Days later, itsinhabitantsnotice that theircommunity A few years from now… , asmalltown intheBrazilian sertão,mournstheloss ofits SCÉNARIO KLEBER MENDONÇA FILHO, JULIANO DORNELLES Brésil/France —fiction20182h12couleurvostf BACURAU KLEBER MENDONÇAFILHO,JULIANODORNELLES FILMOGRAPHIE REDOR REDOR de Recife de Kleber MendonçaFilho, l’auteur talentueuxdes BruitsdeRecife etd’Aquarius, quicoréalise (2012) , son film son , – KLEBER MENDONÇAFILHO AQUARIUS (2016) Aquarius , critique de cinéma et programmateur, tourne des courts métrage expéri- métrage courts des tourne programmateur, et cinéma de critique Kleber MendonçaFilho, Rochelle Cinéma. La Rochelle Festival au sélectionné et 2016 Cannes à compétition en est – BACURAU – VINIL VERDE (CORÉAL., 2019) — 207 — IMAGE PEDRO SOTERO (CM, 2004)– CRITICO MONTAGE EDUARDO SERRANO (DOC, 2008)– Jacques Morice, Télérama, 16 mai2019 LES BRUITSDERECIFE MUSIQUE MATEUS Les Bruits Bruits Les O SOM AO AO SOM O Bacurau ,

ICI ET AILLEURS —— inédit ICI ET AILLEURS —— inédit son dernierfilm,estsélectionnéaufestival deToronto 2018etRotterdam 2018. – SCÉNARIO FEDERICO VEIROJ Uruguay/Mexique/Espagne —fiction20181h14couleurvostf BELMONTE FEDERICO VEIROJ TOO MUCH DIVING (CM,2000)–BREGMAN, MUCH SÉLECTIVE 31DEDICIEMBRE (CM,1996)–TOO FILMOGRAPHIE Né en 1976 en Uruguay, with ahalf-brother. sleeping at her father’s house, she realises what it will mean for her to have to share her mother had together isengrossed inherplatonic romance withaschoolmate. Onenightwhenshe’s ex-wife andhernew first partner’s sonwillbringaboutinhis life. The littlegirl Céleste that they Belmonte, a43-year-old painter isobsessed withtheideaofchangethat thebirthofhis fascinant àobserver. » trouvait enunlieusûroùils’autorisait enfinlaprofondeur desesémotions à faire surface. C’est pourtant quelque chosede lumineux qui émane de luilorsqu’il est avec safille, comme s’ilse gères, ellesconstituent laplénitude etlaprofondeur dece qu’ilest. Pessimiste decœur, ilya au sein du domaine familial, et vice versa, etbienqueces deuxsphères soient parfois étran- contradictoires, quicomposent lapersonnalité dechacun.Belmonte l’artiste doitnaviguer « que dedevoir partagersamère avec undemi-frère. d’école. Unenuitalorsqu’elle dortchez sonpère, elleréalise ce quecela va signifierpourelle Céleste qu’ils ont eue ensemble est plongée dans sa romance platonique avec un camarade sa vielanaissance dupremier filsdeson ex-femme avec sonnouveau compagnon. Lapetite Belmonte, un peintre de 43 ans, est obsédé par l’idée du changement que va provoquer dans INTERPRÉTATION GONZALO DELGADO, OLIVIAMOLINAROEIJO,JEANNETTESAUKSTELISKIS,TOMÁSWAHRMANN. PRODUCTION CINEKDOQUE,NADADORCINE,CORAZÓNFILM,FERDYDURKEFILMSSOURCEMEIKINCINEENTERTAINMENT métrage, sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs. Ses films suivants sont primés notamment à San Sebastián. ACNÉ Le cinquièmelongmétrage deFederico Veiroj étudielesdimensions, multiplesetsouvent (2008) –AUSEFULLIFE(2010)DIEU,MAMÈREETMOI (2015) Federico Veiroj vit et travaille en Espagne. Après quelques courts, il réalise IMAGE ARAUCOHERNÁNDEZHOLZ,ANALIAPOLLIOMONTAGE FERNANDOFRANCO,MANUELRILLA Diana Sanchez, Festival international dufilmde Toronto, 2018 — 208 – BELMONTE (2018) EL SIGUIENTE EL Acné , son premier long

(CM, 2004) Belmonte ,

le propos est crueletcru,élogedelalucidité enamour, constat del’usure des sentiments. » abyme etsesdéconstructions. Le résultat est enlevé, séduisant,souvent drôle, alorsmêmeque période laplusinventive de Bertrand Blier(Notre histoire, Trop bellepourtoi), parsesmisesen sans culpabilité duplaisir. Del’autre, lecinéaste déploieuneforme quiévoque beaucoup la côté, c’est l’épouse de 45 ans qui assume, seule, la légèreté, l’infidélité chronique, la recherche « Chambre 212fait soufflerunairàla foisvivifiantet nostalgique surlecinéma français.D’un appartement, sonmari,mariage. Ellesedemande sielleaprislabonnedécision… s’installer danslachambre 212del’hôtel d’en face. Delà,Mariaaunevueplongeante surson Après 20 ans de mariage, Maria décide de quitter le domicile conjugal. Une nuit, elle part INTERPRÉTATION CHIARAMASTROIANNI,VINCENTLACOSTE, BENJAMINBIOLAY, CAMILLECOTTIN,CAROLEBOUQUET HYMANS – compétition à Cannes 2018, il revient dans la section Un certain regard (Cannes 2019) avec 2019) (Cannes regard certain Un section la dans revient il 2018, Cannes à compétition ne cesse d’enchaîner les projets qu’il met en scène aussi bien au théâtre qu’à l’écran. Après l’écran. qu’à théâtre au bien aussi scène en met qu’il projets les d’enchaîner cesse ne FILMOGRAPHIE DIX-SEPT FOIS CÉCILE CASSARD Carhaix, à 1970 en Né life offer theiropinionsonthematter… shared withhim.While shewonders ifshemadetherightdecision, many ofthepeopleinher hotel across thestreet, withabird’s-eye view ofherapartment,husbandandthelife she After 20years ofmarriage, Mariadecidesto leave herhusband.Shemoves into room 212at the TITRE INTERNATIONAL ON A MAGICAL NIGHT Luxembourg/France/Belgique —fiction20191h30couleur CHAMBRE 212 CHRISTOPHE HONORÉ – MÉTAMORPHOSES (2014)–LESMALHEURSDESOPHIE (2016)–PLAIRE,AIMERETCOURIRVITE(2018)CHAMBRE212(2019) Chiara Mastroianni reçoit lePrixd’Interprétation. LA BELLEPERSONNE(2008) PRODUCTION LESFILMSPELLÉASSOURCEMEMENTODISTRIBUTION , révélé à Cannes en 2002 avec son premier film premier son avec 2002 en Cannes à révélé Christophe Honoré, – NON MAFILLETUN’IRASPAS DANSER(2009)– (2002) SCÉNARIO CHRISTOPHE HONORÉ — 209 – MA MÈRE(2004)– DANS PARIS (2006) HOMME AUBAIN(2010)– RÉMY CHEVRIN RÉMY IMAGE Louis Guichard, Télérama, 20 mai2019 – LES CHANSONSD’AMOUR(2007) Plaire, aimer et courir vite courir et aimer Plaire, Dix-sept fois Cécile Cassard, Cécile fois Dix-sept Chambre 212 Chambre LES BIEN-AIMÉS LES MONTAGE CHANTAL , pour lequel pour , (2011) en en

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS —— avant-première soudent. Unpacte indéfectible… » et d’excès, sessolitudes,errances etsesabîmes,ceux quiabîmentméchamment,et témoigne d’unefaçon devivre quiétaitlasienne, lanôtre, avec sesmomentsdefulgurance « grâce etsensibilité lesgalaxiesDarc. Kerouac colle àlapeauetl’œuvre duchanteur ethante ce film-collage qui explore avec sont lesfous, ceux quibrûlentcomme descandélabres romains. demeure encore unmystère, sixansaprès sadisparition.« Héros punkauseindeTaxi Girl,chanteur solotorturé enproie àl’autodestruction, Daniel Darc AVEC DANIELDARC,FRÉDÉRICLO, GEORGESBETZOUNIS PRODUCTION SOMBRERO&COSOURCEUFODISTRIBUTION France —documentaire20181h45couleur DANIEL DARC, PIECESOFMY LIFE MARC DUFAUD, THIERRYVILLENEUVE DE LABLANK(DOC,1995)– FILMOGRAPHIE des captations. Ilaété bassisteetbatteur dugroupe derock LesHurleurspendant dixans. sur Daniel Darc, paru en 2014. Né en 1967, ouvragecollectifun à participe Il magazines. plusieurs de rédacteur et écrivain réalisateur, Né en1966,MarcDufaudest and itsdepthsof despair;causingterrible harm,butalsounifying.Anunbreakable pact...” a way of life that was his,andours,withitsdazzlingmomentsof excess, itsloneliness, its wanderings, “ sensitively explores Darc’s galaxies. associated with the life and work of the singer, haunting this collage film that gracefully and ones, that burn, burn, burn, like Roman candles.” This quote by Jack Kerouac has come to be six years after hisdeath, DanielDarc isstill amystery. “The onlypeoplefor meare themad A punkhero from thegroup Taxi Girlandatormented soloartist prone to self-destruction, OF MYLIFE(CORÉAL,DOC,2018) APERTA THIERRY VILLENEUVE Daniel Darc, Pieces ofMyLife isanimmersioninthelife andworld of Daniel Darc. Itisatestament to Daniel Darc, Pieces of My Life est une plongée dans la vie et l’univers de Daniel Darc. Il (DOC, 2014) – MARC DUFAUD — CRACHEZ VOS SOUHAITS VOS CRACHEZ — EMMÈNE-MOI, PALÉOEMMÈNE-MOI, RÊVE-CŒUR (DOC,2004)– — LE GARÇON SAUVAGE,DARC GARÇON DANIEL LE — (DOC, 2016) – Thierry Villeneuve est réalisateur, producteur et réalise des documentaires et Thierry Villeneuve (DOC, 2001)– DANIEL DARC,PIECESOFMYLIFE(CORÉAL,DOC,2018) HELFEST 2015, MASTER OF ROCK OF MASTER 2015, HELFEST ALAIN BASHUNG, FAISONS ENVIE (DOC, 2011)– ENVIE FAISONS BASHUNG, ALAIN — 210 (DOC, 1993) Les seulsêtres quim’intéressent – WHITE TRASH WHITE (DOC, 2017) – » Cette phrase deJack (DOC, 1994) DANIEL DARC,PIECES

– LES ENFANTS ROMA, VILLA ROMA, immediately visiblebefore thelensof theLithuanianfilmmaker.” any facile anthropomorphism, the grace of the ascension of a spider or thedance of a stag is very beautiful film recalls the work of the scientist-turned-filmmaker Jean Painlevé. Far from observation of the movements of the animals and insects that live there. It is in this way that this “ A wonderful andcomplete immersion into thelives ofwildlife… scenes shotascloselypossible to theresidents ofonethelast primalforests inthe Baltic. The wolves’ den, the black swan’s nest, the home of a family of owls and many others: surprising TITRE ORIGINALSENGIRÉINTERNATIONAL THE ANCIENT WOODS Lituanie/Estonie/Allemagne —documentaire20171h03couleursansparole DANS LESBOIS MINDAUGAS SURVILA FILMOGRAPHIE MEETINGTHEOSPREYS(DOC,2006) –THEFIELDOFMAGIC (DOC,2011)–DANSLESBOIS2017) Sergei Loznitsa.Également photographe, ilpasseàlaréalisation documentaire en2006. opérateurchef réalisateursqu’assistant oude Stonys tant Audrius côtés en Bartas, aux cinéma Sharunas au comme forme Lituanie, en 1984 en Né dans lanuitd’uneforêt oùl’on rêve deseperdre. » ballet de la nature, rythmé au début, au milieu et à la fin pardesdanses de lucioles qui s’égaient visible devant lacaméra ducinéaste lituanien. Onpourra mêmepercevoir lefilm comme un simplet, lagrâce del’ascension d’unearaignée oudeladansed’uncerf est immédiatement pelle le travail du scientifique devenu cinéaste Jean Painlevé. Loin de tout anthropomorphisme mouvements d’animaux etinsectes habitantleslieux.Etc’est encela quece très beaufilm rap- « Dans lesboisest unvéritable poèmevisueletsonore doubléd’uneobservation précise des veilleuse danslaviesauvage… habitants del’unedesdernières forêts primaires delaBaltique. Uneimmersiontotale etmer- d’une minusculesourisetbeaucoup d’autres : desscènes étonnantes filméesauplusprès des La grotte desloups, lenidd’unecigognenoire, l’abri d’unefamille dechouettes, leterrier OU VESILAND,MA.JA.DE.FILMPRODUKTIONSSOURCELESFILMSDUPRÉAU MALMIGA GINTARAS PIVORAS, AINIS SURVILA, MINDAUGAS The AncientWoods isanamazingpoemfor theeyes andears,coupled withthe precise étudie la biologie et le management écologique et environnemental, puis se puis environnemental, et écologique management le et biologie la étudie Mindaugas Survila — 211 VSL SENGIRÉ, VSL MONTAGE DANIELIUSKOKANAUSKIS PRODUCTION François-Xavier Taboni, àpart,4 mars2019 Bande SCÉNARIO GINTĖ ŽULYTĖ, MINDAUGAS SURVILA IMAGE

ICI ET AILLEURS Pub2019_Film La Rochelle.pdf 1 28/05/2019 14:07

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N audacieux. » de son interprétation, intrigue mystérieuse reposant sur des scènes fortes, des images à couper le souffle et la force de réflexion mystique surlaplace duQuébecauseind’uneAmériquesurpuissante. Avec son « rêve américain. limite pasauxchampsdebataille etPhilippeneva pastarder àdécouvrir laface obscure du bien quemaldeconcours d’imitation deCharlieChaplin.Maislacruauté del’humanité nese fui Montréal pourseréfugier dansunOuest américainaussi sauvage qu’hypnotisant. Ilvittant Quelque part dans le monde, une guerre fait rage. Terrifié à l’idée d’être mobilisé, Philippe a INTERPRÉTATION MARTIN DUBREUIL,ROMAINDURIS,REDAKATEB, SARAHGADON,SOKO PRODUCTION METAFILMS SOURCELIGNE7 ALARY OLIVIER SIMON BEAULIEU,MAXIMEGIROUXIMAGE SARAMISHARAMUSIQUE TITRE ORIGINALLAGRANDENOIRCEURINTERNATIONAL THEGREAT DARKENEDDAYS SCÉNARIOALEXANDRELAFERRIÈRE, Québec/Canada —fiction20181h34couleurvostf LE DÉSERTEUR MAXIME GIROUX FILMOGRAPHIE avec métrage Montréal, à 1976 en Né Darkened Days isanundeniableobjectof pure cinema,captivating andaudacious.” based onpowerful scenes, breathtaking images,andthestrength of itsactors, The Great reflection onQuebec’s place withinthesuperpower that isAmerica. With its mysterious plot “The filmisabeautiful,deep, andintriguing philosophical fable that unfolds into a mystical restricted to thebattlefield, andPhilippewillsoondiscover thedarksideofAmericandream. by competing inCharlieChaplinlookalike competitions. Butthecrueltyofhumankindisnot and seeksrefuge intheAmericanWest, aswilditismesmerising. Hemakes aliving,just, Somewhere intheworld, awar israging. Terrified ofbeing conscripted, PhilippefleesMontreal distribué surplusde35territoires etchoisipour représenter leCanadaauxOscars2015. 2006) Le filmest une fable philosophique belle, profonde etintrigante quisedéploiesous forme – DEMAIN Demain PROJET 3 (2008) Charles-Henri Ramond,filmsquebec.com, 25 janvier 2019 puis – (CM, 2002) débute sa carrière en réalisant des courts métrages. En 2008, il passe au long au passe il 2008, En métrages. courts des réalisant en carrière sa débute Maxime Giroux JO POURJONATHAN (2010) Jo pour Jonathan pour Jo Le Déserteur – LE ROUGE AU SOL , sélectionné à Locarno. En 2014, son film son 2014, En Locarno. à sélectionné , est indéniablement un objet de cinéma pur, envoûtant et — 213 – LA TÊTEENBAS(CM,2013) (CM, 2005) – LE GROS BOUTTE DU BÂTON – FÉLIX ETMEIRA(2014) MATHIEU BOUCHARD-MALO MATHIEU MONTAGE Félix et Meira et Félix (CM, 2005) – , primé à Toronto, estToronto, à primé , LE DÉSERTEUR (2018) – LES JOURS (CM,

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS (2014) (2004) COLLABORATION FRANÇOISE WIDHOFF France —essai20191h22couleur ÊTRE VIVANT ETLESAVOIR ALAIN CAVALIER FILMOGRAPHIE en 1979 etarégulièrement présenté sesmerveilleuxfilms,ensaprésence. nouvelle manière de faire du cinéma en « documentarisant» les acteurs. Le Festival La Rochelle Cinéma lui a rendu hommage Vendôme, à 1931 en Né be filmedalongsideme, inher own role. Shehadher reasons that she kept partlysecret.” choice encouraged meto behiminfront ofmy camera. Emmanuèle froze whenIsuggested she changed hislife. I amnow the same ageas he was whenhe chose thehour of his death. This to turnitinto afilm.It tells the story ofhow her father asked her to ‘end it’,after a stroke that restaurants and longconversations. After reading herbookTout s’est bienpassé, Ifelt theneed “Emmanuèle BernheimandImaintainedathirty-year friendshipmadeupofmeetingsat le tournage devra être retardé jusqu’au printemps. Elleva être opérée d’urgence. choisir ceux qui vont nous accompagner. Jusqu’à son appel, un matin d’hiver, m’annonçant que partie secrètes. L’acceptation vientavec leplaisirdutravail : adapter tous lesdeuxsonlivre, lui propose d’être filméeàmes côtés, danssonpropre rôle. Elleases raisons qu’elle tienten de samort.Ce choixmepousse àêtre luidevant macaméra. Emmanuèleseraidit quandje accident vasculaire qui a changé sa vie. Aujourd’hui, j’ai l’âge qu’il avait lorsqu’il a choisi l’heure sité delemettre enfilm.Il raconte comment sonpère luiademandé “d’en àlasuite d’un finir”, longues conversations. Après la lecture de son livre : « AVEC EMMANUÈLEBERNHEIM,ALAINCAVALIER SOURCE PATHÉ DISTRIBUTION THÉRÈSE SUPER Avec EmmanuèleBernheim,uneamitiédetrente ansfaite derendez-vous aurestaurant etde – (1976) – SIX PORTRAITS XL(2017) (1986) LES BRAVESLES – LE COMBAT DANS L’ÎLE MARTIN ETLÉA – PORTRAITS (2008) est assistant de Louis Malle avant de passer à la réalisation en 1958. Il élabore une élabore Il 1958. en réalisation la à passer de avant Malle Louis de assistant est Alain Cavalier – (1987) IRÈNE (1978) – ÊTRE VIVANT ETLESAVOIR (2019) – (2009) (1961) – LIBERA ME MIXAGE FLORENT LAVALLÉE, ALIOCHA FANO RENAUDIN CE RÉPONDEURNEPRENDPAS DEMESSAGES – – PATER L’INSOUMIS (1993) (2011) – LA RENCONTRE (1964) – CAVALIEREXPRESS – — 214 MISE À SAC Tout s’est bien passé, j’éprouve la néces- (1996) (1967) – (2013) VIES (1979) – (2000) – LA CHAMADE LE PARADIS (2013) – PRODUCTEUR MICHELSEYDOUX UN ÉTRANGE VOYAGEÉTRANGE UN – RENÉ (1968) (2002) » – Alain Cavalier – – LE CARAVAGELE LE PLEIN DE LE FILMEUR (1980) – Le Festival La Rochelle Cinéma luirend hommage en2016.Sondernierfilmestsélectionnéaufestival d’Annecy2019. illuminent lerécit. » ou mièvre, mais c’est au contraire comme une explosion de teintes vives et chatoyantes qui une profusion d’idéesvisuellesetpoétiques. Danscet univers ultracoloré, rienn’est acidulé la création graphique. Ilmêledifférentes techniques (2D, 3D, papiersdécoupés) etpropose le talentgraphique del’illustrateur Brecht Evens, créateur despersonnagesetconsultant sur « méritaient pas…Entermes degénérosité, Marona abeaucoup àapprendre auxhumains. et aussi toute l’affection qu’elle leuradonnée, en toutes circonstances, mêmelorsqu’ilsnela déjà euplusieursviespuisqu’elle aeutrois maîtres, tous très différents. Elleseles rappelle, Au cours d’unefolle poursuite, unepetite chienne, Marona, est victimed’unaccident. Ellea WEI, MATHIEU LABAYE, CHLOÉ ROUX,CLAUDIAILEA SACREBLEU PRODUCTON,MINDMEETS,MARMITAFILMS SOURCECINÉMAPUBLICFILMSANIMATION DANAPANAITESCU, HEFANG EVENS BRECHT SARAH MAZZETMUSIQUEPABLO PICO GRAPHISME TITRE INTERNATIONAL MARONA’S FANTASTIC TALE SCÉNARIO ANGHELDAMIANDIRECTIONARTISTIQUEGINAHORSTENSEN, Roumanie/France/Belgique —animation —20181h32couleurvf L’EXTRAORDINAIRE VOYAGE DEMARONA ANCA DAMIAN FILMOGRAPHIE RENCONTRESCROISÉES(2008) à Bucarest. Son documentaire d’animation, Née en 1962 en Roumanie, opposite: an explosion of bright,shimmeringhuesthat illuminates thestory.” poetic visual ideas. In this ultra-colourful world, nothing is acidulous or flowery, but quite the consultant. It combines various techniques (2D, 3D, andpapercutouts), offering aprofusion of graphic designtalentof illustrator Brecht Evens, creator of thecharacters andgraphic design “The backboneof Marona’s Fantastic Tale istheincredible inventiveness of itsdirector andthe and alsoalltheaffection shegave them,inallcircumstances, even whenthey didn’tdeserve it… several lives since shehashadthree masters, whowere allvery different. She remembers them During a crazy chase, a little dog, Marona, is the victim of an accident. She has already had MAGIQUE (2015) L’Extraordinaire Voyage de Marona est porté par l’incroyable inventivité de sa réalisatrice et – MOON HOTELKABUL(2018) ecrannoir.fr Anca Damian, diplômée d’un doctorat en Cinéma et Média, étudie la direction de la photographie Le Voyage de M. Crulic M. de Voyage Le – – LE VOYAGE DE M. CRULIC L’EXTRAORDINAIRE VOYAGE DEMARONA(2018) — 215 MONTAGE BOUBKARBENZABAT PRODUCTIONAPARTE FILM, est sélectionné dans plus de 150 festivals internationaux. (2011) – UN ÉTÉTRÈSTROUBLÉ(2013)– LA MONTAGNE

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS le festivalArteKino2018. plusieurs courts métrages, il réalise » sur Canal +. En 2012, il produit le documentaire de Davy Chou, Davy de documentaire le produit il 2012, En +. Canal sur Cercle » « Le l’émission à participe regard étranger ? » toute l’ambiguïté duregard : oùselogel’intimité lorsquechaqueparcelle desoiest livrée au dans levoyeurisme qu’ilmetpourtantenabyme. Cela donneundocumentaire quiinterroge livrant sonintimité laplusnueenconservant unepudeurquiempêchelefilmdeseperdre « en grande partievers desécrans quisontsoncontact privilégiéavec lemonde. documentaire quilasuitquelquesjoursdanssavie, àlafois solitaire ettrès peuplée, tournée la garde partagéedesonfilsquiluiaété retirée du fait desaprofession. FleshMemoryest un sa webcam. Elle a33ans, vit seuledansunemaisonisoléeàAustin, Texas, ettente derécupérer Finley Blake est camgirl :ellegagnesavieenfaisant del’exhibition sexuelle surInternet, devant AVEC FINLEYBLAKE VYCKY FILMS,GARIDIFILMSSOURCE SCÉNARIO JACKY GOLDBERGIMAGE ALEXANDRELÉGLISEMONTAGE RAPHAËL LEFÈVRE. France —documentaire20181h05couleurvostf FLESH MEMORY JACKY GOLDBERG FILMOGRAPHIE Né en 1981, from losingitselfinthevoyeurism that itnevertheless self-reflexively stages.” presenting hermost raw intimacywhileconserving adegree of modesty that prevents thefilm “From this contemporary solitude, Jacky Goldberg paintsan overwhelming portrait of a woman, life, whichismostly oriented toward screens –herprivilegedinterface withtheoutsideworld. The documentaryFleshMemoryfollows Finley for afew days inherbothsolitaryandcrowded reclaim jointcustody ofherson–whohasbeenwithdrawn from herbecauseofoccupation. living. Sheis33years old,lives aloneinanisolated houseinAustin, Texas andisattempting to Finley Blake isacamgirl:shedoessexual exhibition onInternet, infront ofherwebcam, for a (CM, 2011)– De cette solitudecontemporaine, Jacky Goldberg tire unportrait defemme bouleversant, THIS ISCOMEDY(DOC,2014)– Jacky Goldberg est critique de cinéma depuis 2007 pour L’ENCLAVE (CM, 2008)– Marion Raynaud Lacroix, Vice This Is Comedy Is This USCITA/ENTRATA FLESH MEMORY (DOC,2018) , un documentaire sur Judd Apatow. (CM, 2010)– , 16 octobre 2018 — 216 FAR FROMMANHATTAN (CM,2010)– Les Inrockuptibles Les PRODUCTION L’ATELIER DEPRODUCTION, Flesh Memory Flesh , GQ , Vanity Fair Vanity Le Sommeil d’or Sommeil Le a été selectionné par IN LOVING MEMORY , Vogue ou . Après. Elle et et tourner desdocumentaires encinémadirect etfondent lelabelExpéditioninvisiblepourregrouper leurstravaux. rencontre il ethnographique, film Assistant pendant dix ans de Philippe Garrel, of adventures. Athrillerwhere ghosts rule. » the unpredictability of a reality, which at times surpasses the best of our fictions. magical powers of cinema.Kongo thusunravels anastounding narrative, constantly revived by engaging ourown beliefalongwiththem.Aconnected to theoneswe place incertain « black magic… the sickvictimsofbadspells.Buthislife changeswhenheispubliclyaccused ofpracticing In Brazzaville, aninvisible world governs thevisibleworld. The apostle Medard struggles to heal esprits. » meilleures denosfictions.Kongo est unfilmd’aventure. Unfilmàsuspensgouverné parles dable récit, constamment relancé parl’imprévisibilité d’unréel quisurpasse, parendroits, les que nousavons dansuncertain pouvoir magiqueducinéma.Kongo déroule ainsiunformi- mer samarque surl’image, engageantderrière euxnotre propre croyance, quiest aussi celle « ment depratiquer lamagienoire… guérir les malades victimes de mauvais sorts. Mais sa vie bascule lorsqu’on l’accuse publique- À Brazzaville, un monde invisible régit le monde visible. L’apôtre Médard se démène pour AVEC L’APÔTRE MÉDARD PRODUCTION KIDAM,EXPÉDITIONINVISIBLESOURCEPYRAMIDEDISTRIBUTION VAPEUR LA HADRIEN IMAGE France —documentaire20191h10couleurvostf KONGO HADRIEN LAVAPEUR, CORTOVACLAV (DOC, 2019) FILMOGRAPHIE COMMUNETSIKEMBETSIFOULA (CM, 2016)– With genuinebrilliance, scene after scene, thefilmmakers lettheinvisible imprinttheimage, Avec unréel brio, lesréalisateurs parviennent,scène après scène, àlaisser l’invisible impri- Diego Governatori etClément Schneider, cinéastes Acid MUSIQUE GASPAR CLAUS , anthropologue formé à Nanterre. En 2013, ils se rendent au Congo pour ypour Congo au rendent se ils 2013, En Nanterre. à formé anthropologue Corto Vaclav, Hadrien LaVapeur tourne des films expérimentaux en super 8. Au Comité du — 217 HADRIEN LA VAPEUR, CORTO VACLAVCORTO VAPEUR, LA HADRIEN MONTAGE L’ÉTRANGE HISTOIREDEPRINCEDETHMER(CM,2018)– CORTO VACLAVCORTO SON Kongo is a film KONGO

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS —— inédit puis leurpremier longmétrage, RAD OIA SIA BENZA SAIDA ROVIRA, ARMAND SCÉNARIO Espagne —fiction20181h22noiretblancvostf LETTERS TO PAUL MORRISSEY ARMAND ROVIRA,SAIDABENZAL FILMOGRAPHIE COMMUNEHOISSURU(CM,2017)– Barcelone, à 1979 en Né extravagant peoplewhoopenlyshare their emotions,thoughts,andexperiences.” all addressed (of course) to theiconic filmmaker Paul Morrissey, portraying remarkable, wildly experiences withfound footage andhisstrange senseof humour. The filmissplitinto five letters “Letters to Paul Morrissey isanutter delight that sometimespartly echoesGuyMaddin’s Flesh andHeat , collaborator withWarhol andagentfor theVelvet Underground. Five celluloid letters sentfrom different partsoftheglobe to Paul Morrissey, director ofTrash, émotions, réflexions et expériences. » des personnagespeucommuns, glorieusement extravagants, quipartagent ouvertement leurs divisé en cinqlettres toutes adressées (bienentendu) aucinéaste culte Paul Morrissey montre Maddin avec lesvidéosretrouvées (found footage) etàsonétrange sensde l’humour. Le film, « Letters to Paul Morrissey est unvrai régal, quifait parfois unpeuéchoauxexpériences deGuy Underground, quicontinuent d’inspirer lesréalisateurs aujourd’hui. réalisateur deTrash, Flesh,Heat, ayant collaboré àlaFactory d’Andy Warhol etavec The Velvet Cinq lettres vidéovenant desquatre coins duglobeadressées aucinéaste culte Paul Morrissey, INTERPRÉTATION JOE DALLESSANDRO, XAVI SÁEZ, MARÍA FAJULA, ALMAR G. SATO, SAIDA BENZAL, ANDREA CARBALLO, AGNÈS LLOBET PRODUCTION DYNAMITEFILMS,FROMOUTERSPACE SOURCEMINTXODÍAZ enseigne le montage à Madrid. En 2017, il coréalise avec la comédienne espagnole réalise, dès 1998, des films expérimentaux, d’animation et de et d’animation expérimentaux, films des 1998, dès réalise, Armand Rovira Letters to Paul Morrissey Paul to Letters RAD ROVIRA ARMAND IMAGE EDUBIURRUNMUSIQUETHEYOUTHMONTAGE LETTERS TOPAUL MORRISSEY(2018) Marta Balaga,Cineuropa, 4 décembre 2018 . — 218 Saida Benzal le court métrage found footage found Hoissuru, . Il .

that doesn’tresort to pessimism. that dares to attempt adifficultgenre: docufiction.Itisagentleportrayal, fullof life, andone who, amazingly, won the lottery. Andthen there are all the others whoappearinthisdébut work left to herown devices whileherfather isoffhunting,andher friend Justine, achildof hippies of Canada,alandlakes andrivers far from thebigcity. There is Lindsay withherinsolent pout, The heroes ofthiscreative filmare children and teenagers from Pontiac, intheOutaouais region LESSARD RENAUD BEAULIEU-CYR, JONATHAN SCÉNARIO Québec/Canada —fiction20191h25couleurvostf MAD DOGLABINE JONATHAN BEAULIEU-CYR,RENAUDLESSARD LES ENFANTS SAUVAGES (CM,2014)FILMOGRAPHIECOMMUNE FERRAILLE FILMOGRAPHIE il aconnulesplateaux deBollywood. producteurs et scénaristes. L’un a grandi entre le Témiscamingue et la banlieue de Québec, l’autre au Québec et en Inde où Mel-Hoppenheim, cinéma de l’école de diplômés deux Tous nous habiter longtemps. » qui cherche desancrages autantdanssafamille quedanssonterritoire. […]MadDogLabineva c’est unechronique del’abandon d’unerégion, vueà travers leregard d’unejeunefille, Lindsay, mieux faire comprendre la réalité dela région du Pontiac où l’action se passe. Mais avant tout, entremêler fictionetdocumentaire, nonpaspourbrouiller les pistes, mais,au contraire, pour drame tout enpoussant quelquespointes d’unhumoursubtil etdécapant.Ilréussit deplusà « vivant, sansmisérabilisme. traversent cette première œuvre osantungenre difficile :ledocufiction.Unportrait tendre et enfant dehippies,quigagnentmiraculeusement àlaloterie. Ce sontaussi tous ces autres qui insolente, livrée àelle-mêmealorsquesonpère est partiàlachasse, etsonamieJustine, l’Outaouais, lepays deslacsetrivières, loindelagrande ville. Ce sontLindsay, àlamoue Les héros dece filminventif sontdesenfants etdesadolescents : ceux de Pontiac, dans INTERPRÉTATION ÈVE-MARIEMARTIN, ZOÉAUDET,PASCAL BEAULIEU,BARBARAULRICH PRODUCTION ROCOCŒURSOURCE Ce modeste longmétrage àlafois émouvant, déjanté etdésopilantflirte beaucoup avec le JONATHAN BEAULIEU-CYR PISSER DEHORS André Duchesne, lapresse.ca, 5 avril 2019 Mad Dog Labine Dog Mad — 219 estleurpremier longmétrage. (CM, 2017) RAE AADA ST-AMOUR FALARDEAU ARIANE IMAGE et Jonathan Beaulieu-Cyr FILMOGRAPHIE (CM, 2015)– RENAUD LESSARD AILLEURS MAD DOGLABINE sont réalisateurs,Renaud Lessardsont MONTAGE PAUL CHOTEL (2019) (CM, 2013)

ICI ET AILLEURS —— inédit ICI ET AILLEURS —— avant-première alors d’unprocessus parlequelelle commence àpenseretagirpourelle-même. » libération deschaînesquil’oppressent. Chacundesespetitsactes dedésobéissance témoigne avec talentsonpersonnage, etprovoque notre empathie tandisquenousassistons àlalente montrées. La jeune actrice Verida BeittaAhmed Deiche, aucentre dechaquescène, incarne discrètement observateur de ce filmquiintègre lespectateur au cœur desviesquiluisont « ler contre latradition… des plats préparés spécialement par sa mère, se peser, mais petit à petit, elle va aussi se rebel- mariée doit grossir le pluspossible pour plaire àsonmari. Verida va, chaquejour, ingurgiter amies. Maisladate d’un mariage arrangé parsafamille approche et,enMauritanie, lajeune Verida est unejeunefillemoderne. Elletravaille dansunsalondebeauté, aimesortir avec ses INTERPRÉTATION VERIDABEITTA AHMEDDEICHE,AMALSAABBOUHOUMAR,AICHETOUABDALLAHINAJIM IMAGE DARIAD’ANTONIO MUSIQUE ALEXBRAGA MONTAGE CRISTIANOTRAVAGLIOLI PRODUCTIONVIVO FILM SOURCEKMBO TITRE ORIGINALILCORPODELLASPOSAINTERNATIONAL FLESHOUTSCÉNARIOMICHELAOCCHIPINTI,SIMONACOPPINI Italie —fiction20191h34couleurvostf LE MARIAGE DEVERIDA MICHELA OCCHIPINTI FILMOGRAPHIE 2003, elle part tourner en Argentine Rome, à 1968 en Née we longto seebreak free from theshacklesof somany oppressive expectations.” readily handlesthedemandsof beingthecentre of eachscene, makinguscare for acharacter observant style that draws theviewer into theselives. Newcomer Verida BeittaAhmedDeiche “The useof non-professional actors andtheunobtrusive camerawork ispartof aquietly by hermotherandthenweighs herself, butgradually, shestarts to rebel against tradition... weight as possible in order to please her husband. Every day, Verida eats dishes specially prepared of herarranged marriageisdrawing nearer, and,inMauritania, thebride-to-be must putonasmuch Verida isamoderngirl.Sheworks inabeautysalonandlikes goingoutwithherfriends. Butthedate de laBerlinale2019. L’emploi d’acteurs non professionnels etlasobriété du travail de l’image participent dustyle VIVA LAPEPA! (2003) vit au Maroc, à Hongkong, au Congo, en Suisse, puis s’installe à Londres. En Londres. à s’installe puis Suisse, en Congo, au Hongkong, à Maroc, au Michela Occhipintivit – SEI UNONERO(2008) Viva la Pepa! Pepa! la Viva puis Sei uno nero uno Sei – LETTERS FROMTHEDESERT (DOC,2010)– — 220 au Malawi. Allan Hunter, Screen Daily,12 février 2019 Le Mariage de Verida de Mariage Le LE MARIAGE DEVERIDA(2019) est présenté au Forum opérateur, monteur etproducteur detoussesfilms. chef scénariste, le est Il 1990. années les dans réalisation la à passe il d’Anvers, et Tilburg de Arts Beaux aux puis Breda Miel-Emile, one of hisbrothers, ismotivated by avery different ideology… pastor of Dutch originswhoorganises thereligious life of twenty-five villagessingle-handedly. In 2015, festivalgoers at La of life there is shattered by herwords. his private life today. The letters from Miel’s mothertell ussomethingelse. The romantic idea sons, we heartheconsequences ofthat adventure andat thesametimewe getaglimpse into bought amountainthere. Via amonologue intérieur by Miel,almost eighty-year-old, oneofthe in thePyrenees intheSouthofFrance, to embrace paradise. The dictorial, religious father has Miel-Emile isthesonofaFlemishfamily withmany children who, after World War II,willlive plutôt exemplaire… que nousdécouvrons, maisaniméd’unetout autre idéologie, plutôt écolo-anar, plutôt sage, tout seul.Aujourd’hui c’est l’undesesfrères, unautre membre delavaste fratrie, Miel-Émile, tique d’un pasteur d’origine néérlandaise qui animait la vie religieuse de vingt-cinq villages à lui En 2015, lesfestivaliers ontpudécouvrir àLa livrent, elles,unevisionromantique delaviequivascille. les conséquences decette aventure etce qu’est savieaujourd’hui. Les lettres desamère nous acheté unemontagne. Le monologueintérieur de Miel,presque 80ans,nous évoque àlafois mondiale, est partichercher uncoin deparadis danslesPyrénées. Religieux etpatriarcal, ilya Miel-Émile est lefilsd’une famille nombreuse flamande, dontlepère, après laSeconde Guerre AVEC EMILERAAIJMAKERS,RILKERAAIJMAKERS SOURCE ANNAZHARKOVFILM HOUTEN VAN PETER SCÉNARIO, IMAGE, MONTAGE Pays-Bas —documentaire20192h26noiretblanc&couleurvostf MIEL-ÉMILE PETER VAN HOUTEN FILMOGRAPHIE Pays-Bas, aux 1951 en Né ALIVE (2012) – LA VIEDEJEAN-MARIE(DOC,2015)– STOLEN IMAGES (1989) est d’abord peintre. Après des études à l’école des Beaux Arts St. Joost à Joost St. Arts Beaux des l’école à études des Après peintre. d’abord est Peter vanHouten Rochelle were ableto discover LaVie deJean-Mariechronicle of a – THE EXPOSITION OF ANNA ZHARKOV ANNA OF EXPOSITION THE — 221 MIEL-ÉMILE (DOC,2019) NE OI VN OTTER VON SOFIE ANNE MUSIQUE Rochelle LaVie deJean-Marie chronique drôla- (2001) – JE M’APPELLELIOTTA (2005) ANNAZHARKOVFILM PRODUCTION – I’M STILL

ICI ET AILLEURS —— inédit www.ccas.fr

ICI ET AILLEURS vivante, décloisonnée,partout,pourtous © photo:DidierParsy Rudy Goddin,CompagniePOTauFeu La démangeaisonduvoyageur LES ACTIVITÉS SOCIALESDEL’ÉNERGIE DÉFENDENTUNE VISION DELACULTURE du travail, letoutaumoyen delamédiationculturelle. le rapprochement entrelemondedel’artet la découverte, ledéveloppement del’espritcritique, l’ensemble deleursactionsautourtroisaxes : Les Activités Socialesdel’énergiearticulent France communes. autourd’activités desentreprisesdelabranchepersonnels desIndustriesélectriqueetgazière en CMCAS, ComitédecoordinationdesCMCAS, CCAS, fédèrentetrassemblentles Les Activités Socialesdel’énergie, Activités physiques,Activités sportives etdeloisirs Prévention Santé Vacances adultes,colospourlesjeunes Assurances

Restauration Action sanitaireetsociale — 222 artistes etévénements pharesdelascèneculturelle. programmées en2018 etlepartenairedenombreux en France avec 1 Elles sontunacteurmajeurdel’actionculturelle Découverte culturelle 400 interventions culturelles interventions 400 Solidarité www.ccas.fr vivante, décloisonnée,partout,pourtous © photo:DidierParsy Rudy Goddin,CompagniePOTauFeu La démangeaisonduvoyageur LES ACTIVITÉS SOCIALESDEL’ÉNERGIE DÉFENDENTUNE VISION DELACULTURE du travail, letoutaumoyen delamédiationculturelle. le rapprochement entrelemondedel’artet la découverte, ledéveloppement del’espritcritique, l’ensemble deleursactionsautourtroisaxes : Les Activités Socialesdel’énergiearticulent France communes. autourd’activités desentreprisesdelabranchepersonnels desIndustriesélectriqueetgazière en CMCAS, ComitédecoordinationdesCMCAS, CCAS, fédèrentetrassemblentles Les Activités Socialesdel’énergie, Activités physiques,Activités sportives etdeloisirs Prévention Santé Vacances adultes,colospourlesjeunes Assurances

Restauration Action sanitaireetsociale artistes etévénements pharesdelascèneculturelle. programmées en2018 etlepartenairedenombreux en France avec 1 Elles sontunacteurmajeurdel’actionculturelle Découverte culturelle 400 interventions culturelles interventions 400 Solidarité Gavras. Il est d’abord acteur avant de réaliser des courts métrages. Il coécrit le documentaire le coécrit Il métrages. courts des réaliser de avant acteur d’abord est Il Gavras. Né en 1980 à Montfermeil, are sometimes« in asensitive district oftheParis suburbs.Paired upwith Chris andGwada whose methods Stephane, onlyjust arrived from Cherbourg, joinstheanticriminalitybrigadeofMontfermeil SCÉNARIO LADJLY,VOLPELIÈRE ALEXISMENENTI,GIORDANOGEDERLINIIMAGE JULIENPOUPARDFLORA MONTAGE France —fiction20191h40couleur LES MISÉRABLES LADJ LY JOURS ÀCLICHYMONTFERMEIL(DOC,2007) – BOSQUETS (CM,1997) – LES MONTFERMEIL FILMOGRAPHIE s’en faut, decelle dudésespoir. » aussi legrand desdébuts,sa verve, sonhumanité etuneénergie quin’est pas,loin du collectif Kourtrajmé quiendécoula indirectement. Maisleréalisateur desMisérables évoque moment. Avec ce film extrêmement vivant, ilse réclame deLaHaineMathieu Kassovitz et à faire comprendre lesraisons dechacun, etpourquoi l’explosion fatale est possible àtout vidéaste travaillant ethabitantsurplace [...].Ladj Ly, formidable directeur d’acteurs, parvient de Montfermeil (93), inspirée d’unfait réel de2008,dontleréalisateur futletémoin entantque « moindres faits et gestes. du quartier. Alorsqu’ilssetrouvent débordés lorsd’uneinterpellation, undrone filmeleurs « dans le93. Ilva faire larencontre desesnouveaux coéquipiers, ChrisetGwada, deux Stéphane, tout juste arrivé deCherbourg, intègre laBrigadeAnti-Criminalité deMontfermeil INTERPRÉTATION DAMIENBONNARD,DJEBRILZONGA,STEVETIENTCHEU,JEANNEBALIBAR PINK NOISEPRODUCTIONSRABFILMS,RECTANGLE PRODUCTIONSSOURCELEPACTE (CM, 2017) Jury, Cannes2019. photographe JR puis coréalisephotographepuis JR groups. When anarrest starts to getoutofhand,adrone isfilming every move they make. On est saisi,happéparcette histoire debavure policière enbanlieue, àlacité desBosquets Bacqueux – LES MISÉRABLES(2019) » d’expérience. Ildécouvre rapidement lestensions entre lesdifférents groupes special Ladj Ly fonde en 1995 le collectif Kourtrajmé avec ses amis d’enfance Kim Chapiron et Romain À voix haute voix À » herapidly discovers thetensions between thevarious neighborhood , nommé aux César. Son premiermétrage,Son long César. aux nommé , Louis Guichard, Télérama, 16 mai2019 365 JOURS AU MALI AU JOURS 365 — 223 28 MILLIMÈTRES, PORTRAIT D’UNE GÉNÉRATION D’UNE PORTRAIT MILLIMÈTRES, 28 (DOC, 2013)– À VOIX HAUTE VOIX À Les Misérables Les (DOC, 2017)– 28 Millimètres 28 (DOC, 2004)– , reçoit le Prix dureçoitPrix , le LES MISÉRABLES MUSIQUE avec le avec 365

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS —— avant-première idéologie. » avec notre présent, oùlarévolte peutêtre vécue pour saviolence même, au-delàdetoute mouches. Maislàaussi, lecinéaste dessine leportrait d’unejeunesse intemporelle quirésonne sont brutales,sauvages, impitoyables, quelquepartentre Werner Herzog etSamajesté des « dans lajungle… paysans voisins, etquel’armée régulière serapproche, l’heure n’est plusaujeumaisàlafuite otage américaine, reste envie. Maisquandilstuentaccidentellement lavache prêtée parles biennes, desadolescents, tous armés,sontenréalité chargés deveiller àce queDoctora, une Dans ce quiressemble àuncampdevacances isoléausommetdesmontagnescolom- INTERPRÉTATION JULIANNENICHOLSON,SOFÍABUENAVENTURA, MOISÉSARIAS,JULIANGIRALDO MAVROPSARIDIS, TED GUARD,SANTIAGO OTHEGUYPRODUCTIONSTELACINESOURCELEPACTE SCÉNARIO ALEJANDRO LANDES, ALEXIS DOS SANTOS Colombie/Argentine/Pays-Bas/Allemagne/Suède/Uruguay —fiction20191h43couleurvostf MONOS ALEJANDRO LANDES FILMOGRAPHIE documentaire Paulo, São à 1980 en Né experienced for itsviolence alone, beyond any form of ideology.” the filmmaker depictsatimeless youth that resonates withourpresent, inwhich revolt can be savage, andmerciless, like amixbetween Werner Herzog andLord oftheFlies.Buthere too, “ tional army draws nearer, playtime isover: they must escapeinto thejungle… But whenthey accidentally killthecow onloanfrom thelocalfarmers andwhentheconven- all armed,are infact responsible for ensuringthat Doctora, anAmericanhostage, remains alive. In what lookslike aholiday campisolated at thetop oftheColombian mountains,teenagers, Son deuxième, Monos leadsusinto hostile mountainsthenatropical jungle, where relationships are brutal, Monos nousentraîne dansdesmontagneshostiles puis unejungletropicale oùlesrelations Cocalero COCALERO Monos Marcos Uzal,Libération, 17 février 2019 , estprésenté auPanorama delaBerlinale2019. , son premier film de fiction de film premier son , (DOC, 2007) – est réalisateur, producteur et scénariste colombiano-équatorien. Après le Après colombiano-équatorien. scénariste et producteur réalisateur, est Alejandro Landes PORFIRIO (2011) Porfirio – APR WOLF JASPER IMAGE MONOS est sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, Cannes 2011. Cannes Réalisateurs, des Quinzaine la à sélectionné est — 224 — (2019) IA LEVI MICA MUSIQUE MONTAGE YORGOS sélectionné àlaBerlinale2019. encore plusàce sujet. » afin de vérifier mesidées,dedécouvrir cequ’ilen est pourlesautres, et j’ai finiparm’intéresser entre l’amour etsescompromis. J’ai alorsfait uneséried’entretiens avec descouples mariés pour rester avec quelqu’und’autre. Par conséquent, lepointdedéparts’est probablement situé vérité est lapartiepluscompliquée, etjesouhaitais voir jusqu’où onpeutallerpourêtre et partiellement. Le débutestc’est magnifique, etpuis laviequiarrive. S’ajuster àl’autre etàsa ensemble. Généralement, onentameunvoyage avec une personneennelaconnaissant que « Monsters. est néparlebesoindecomprendre ce quifait quedeuxpersonnes restent Un jour, ilsdoivent décidersilaisser partirl’autre est laplusgrande despreuves d’amour. À causedeleursbesoins,croyances, dece que la vieleuroffre, deleursdémons intimes. famille etamissemblentapprécier lorsqu’ilssonttous lesdeux,et mépriserquandilssontseuls. Dana etArthur, laquarantaine, sontmariésdepuis près dedixans.C’est uncouple quelasociété, INTERPRÉTATION JUDITHSTATE, CRISTIANPOPA, ALEXANDRUPOTOCEAN,SERBANPAVLU, DORINALAZAR PARADA FILMSOURCENORTE MONȘTRI. TITRE ORIGINAL Roumanie —fiction20191h46couleurvostf MONSTERS. MARIUS OLTEANU FILMOGRAPHIE SUNDAY AFTERNOON (CM, 2007) comme réalisateur, écrivain et photographe. Après quatre courts métrages, il réalise son premier long métrage, (Roumanie), Bucarest à 1979 en Né decide iflettinggoisthebiggest proof oflove. of theirneeds,beliefs,life options,theirinnermonsters. The day comes for themto are acouple that society, family, friends seemto love together, butdespiseseparately. Because Dana andArthur, wife andhusbandintheirforties, have beentogether for almost 10years. They 2017) – MONSTERS. (2019) SCÉNARIO MARIUSOLTEANU IMAGE LUCHIANCIOBANUMONTAGE IOACHIM STROEPRODUCTION Marius Olteanu tde e iéa n omne t u oam-n, t travaille et Royaume-Uni, au et Roumanie en cinéma le étudie Marius Olteanu – — 225 WHY DON’T YOU DANCE? (CM, 2008) – TIE (CM, 2015) – NO MAN’SLAND (CM, Monsters. ,

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS yéyés inFindtheIdol.Imetherfor thefirst timewhenI was acasting director.” spy in OSS 117 Mission for a Killer, fleeing killers through the Amazonian forest, or surrounded by “I’ve beenafan of MylèneDemongeotsince Iwas very young. Ohhow Iloved herasaBrazilian alternate between auteur films,popular comedies, television series,and telefilms. woman who, for more thansixtyyears andthrough nearlyninetyroles, was ableto successfully unforgettable MiladydeWinter inThe Three Mousquetaires (Bernard Borderie). Portrait ofthe The Crucible(Raymond Rouleau) andBonjourTristesse (Otto Preminger) andplayed an She madeherfirst appearance inChildren of Love (Léonide Moguy). Shelater shined in BEAUTÉ -DUGESTE(DOC,2012)–LAFABIAN (DOC, 2015)– (RÉALISATEUR) FILMOGRAPHIE société deproduction. Depuis2008,ilestaussi déléguégénéral duFestival duFilmFrancophone d’Angoulême. sa2006 créeen Pialat,français.il Égalementou célèbresagentscinéma Blier plus du Doillon, des artistiques chez acteur Bois-Colombes, à 1954 en Né touché parson énergie folle etsonamourdesgens. du cou ! Malgré ce premier contact peuavenant, notre amitié futinstantanée. Jesuistoujours que j’étais directeur decasting. Ellem’a accueilli chez elleavec uneaffreuse mangouste autour nienne, ouaumilieudesyéyés dansCherchez l’idole !Jel’ai rencontrée pourlapremière fois alors espionne brésilienne dansFuriaàBahiapourOSS 117,fuyant destueursàtravers laforêt amazo- « populaires, sériestélévisées ettéléfilms. et àtravers près dequatre-vingt-dix rôles, asualterner avec succès filmsd’auteurs, comédies ou Elle campauneMiladydeWinter inoubliabledansLes Trois Mousquetaires (Bernard Borderie) sante dansLes Sorcières deSalem(Raymond Rouleau) etBonjourtristesse (Otto Preminger). Elle fitsapremière apparitiondansLes Enfants del’amour (Léonide Moguy).Etfutéblouis- AVEC MYLÈNEDEMONGEOT PRODUCTION MONVOISIN PRODUCTIONSSOURCEMONVOISIN PRODUCTIONS France —documentaire201849mincouleur MYLÈNE DEMONGEOT, LAMILADY DUCINÉMA DOMINIQUE BESNEHARD Je suisunfan deMylèneDemongeot depuismonplus jeuneâge. Comme jel’ai aiméeen Fantômas sedéchaîne(André Hunebelle). Portrait decelle qui,depuisplusdesoixante ans CINÉMA CINÉMAS CINÉMA , après avoir imposé la profession de directeur de casting, fut l’un fut casting, de directeur de profession la imposé avoir après Dominique Besnehard, : BÉATRICE DALLE - LES ESSAIS LES - DALLE BÉATRICE : MYLÈNE DEMONGEOT,LAMILADYDUCINÉMA (DOC,2018) — 226 » Dominique Besnehard, France Inter, 28 (DOC, 1986)–EMPREINTES : ANOUK AIMÉE, LA janvier 2018

Berlinale etauCinémaduréel 2019. JE HURLE(DOC,2019) 45-TOURS DE CHEVEU (CECI N’EST PAS UN DISQUE) PARTAGÉS (2007)NON – D’AMOUR INSTANTS 12 FILMOGRAPHIE ÀGENOUX(2005)– envie sans flotterai Je France, en 1970 en Né vivre, etenespérant quece premier longl’aidera àmieuxdiscerner lechemindelalumière. » protéiforme adumalàtrouver une dimensionàsa(dé)mesure danslemondeoù il tente de accès “haineux”pourn’yvoir quelereflet d’unartiste écorché vifdont l’exceptionnel talent dans l’excès etlanévrose quebouillonnelemieuxfeu créatif ducinéaste, onpassera surses parfois lemépris del’intelligence pourlesmasses banalesetmanipulées.Maiscomme c’est pas moins l’expression d’une âme souffrante etautocentrée, dont la perception desautres frôle offre aumot “personnel” tout sonsens. Fascinant, Necroyez surtout n’en pasquejehurle est « TITRE INTERNATIONAL JUSTDON’TTHINK I’LL SCREAM France —essaidocumentaire20191h15couleur NE CROYEZ SURTOUT PAS QUEJEHURLE FRANK BEAUVAIS caméra maisenutilisantdesplansissus duflotdefilmsqueje regarde. » je visionnequatre àcinqfilmsparjour. Jedécidede restituer ce marasme, nonpasenprenant la de novembre, est enétat d’urgence. Je me sens impuissant, j’étouffe d’une rage contenue. Perdu, ser ledésarroi profond danslequeljesuisplongé. LaFrance, encore souslechocdesattentats perspective d’avenir, enpleincœur d’unenature luxuriante dontla proximité ne suffitpasàapai- minée depuissixmois.À45ans,jemeretrouve désormaisseul,sansvoiture, sansemploiniréelle « PRODUCTION LESFILMSDUBÉLIER,HATARI, STUDIOORLANDOSOURCECAPRICCI Janvier Il yaunvéritable génieà l’œuvre danslamanière dontleréalisateur afaçonné unfilmqui 2016. L’histoire amoureuse quim’avait amenédanslevillaged’Alsace oùjevisest ter- est primé à Belfort. à primé est est réalisateur, acteur et consultant musical. En 2008, son court documentaire court son 2008, En musical. consultant et acteur réalisateur, est Frank Beauvais LE SOLEIL ET LA MORT VOYAGENT ENSEMBLE VOYAGENT MORT LA ET SOLEIL LE Ne croyez surtout pas que je hurle je que pas surtout croyez Ne — 227 JE FLOTTERAI SANS ENVIE (2008)– SANS FLOTTERAI JE (2009) – UN ÉLÉPHANTMEREGARDE(2015) RN BEAUVAIS FRANK SCÉNARIO , son premier long métrage, est présenté à laà présenté est métrage, long premier son , Fabien Lemercier, Cineuropa, 10 février 2019 (2005) LA GUITARE DE DIAMANTS – MONTAGE THOMASMARCHAND VOSGES – Frank Beauvais NE CROYEZ SURTOUT PAS QUE (2006) – COMPILATION, (2009) – UN UN

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS —— avant-première présenté àlaBerlinale2019. pour créer undécalagecinématographique productif. » réutilise lesfilmsdevenus documentsd’histoire avec lesimages neuves des corps d’aujourd’hui des personnagesoriginaux,confronte leslycéens àun texte devenu lointain poureux.Périot à plusieurs reprises par différents élèves en respectant jusqu’aux bafouillements ou hésitations claires etdécidéessurces sujets.L’idée defaire revenir lecinémacomme untexte théâtral, joué voir lesincertitudes d’uneépoqueoùbienpeud’adultes apporteraient aujourd’hui desréponses tandis qued’autres croiront àunemanipulation del’adulte maître dudispositif. Pourtant, ilfaut y leur, sans qu’ilsconçoivent lesmoyens concrets d’y parvenir, peuvent faire sourire certains, « ger, deledétruire oud’en construire unnouveau ? appréhendent-ils le monde dans lequel ils grandissent et surtout, auraient-ils envie de le chan- traits issus ducinémapost-68, associé àdes interviews deces jeunesacteurs. Comment un portrait denosrapports àlapolitiqueparunjeuderéinterprétation pardeslycéens d’ex Nous nesommespasfaits duboisdesvictoires maisdecelui ducombat. Nosdéfaites dresse PRODUCTIONS TITRE INTERNATIONAL OURDEFEATS IMAGE AMINEBERRADAMONTAGE JEAN-GABRIEL PÉRIOT France —documentaire20191h34noiretblanc&couleur NOS DÉFAITES JEAN-GABRIEL PÉRIOT MORTS SÉLECTIVE FILMOGRAPHIE Cinéma. La Rochelle Festival programmésau été métrages ont longs et courts ses de plupart La rimental. Né à Bellac en 1974, change it,destroy it,orbuildanotherone? understand the world they have grown upin? And,more importantly, would they like to from post-’68 films by students, as well asinterviews withthese young actors. How do they Our Defeats portrays ourrelationship withpoliticsthrough there-enactment ofextracts – NOS DÉFAITES (DOC,2019) Dans laFrance d’aujourd’hui, leshésitations deslycéens etleursaspirations àunmondemeil- (CM, 2011) SOURCE MÉTÉOREFILMS – LE JOUR A VAINCU LA NUIT VAINCULA A JOUR LE Jean-Gabriel Périot réalise plusieurs films à la frontière du documentaire, de l’animation et de l’expé- ENTRE CHIENSETLOUPS (CM,2008)– (CM, 2013) – UNE JEUNESSEALLEMANDE(DOC, 2015) – L’ARTMATRAQUELA DÉLICAT DE — 228 Pierre Gras, Critikat, 19 février 2019 PRODUCTION ENVIE DE TEMPÊTE (CM, 2009)– LUMIÈRES D’ÉTÉ(2017) Nos défaites défaites Nos REGARDER LES est - LE PEUPLE(DOC,2019) ET NOS RÊVES (DOC, 2007) NOS FILMOGRAPHIE COMMUNEET PATRICE CHAGNARD QUELQUE CHOSEDEL’ARBRE, DUFLEUVEETCRIPEUPLE(1981)– FILMOGRAPHIES SÉLECTIVESCLAUDINEBORIESJULIETTEDUCÔTÉDESHOMMES(1981) – l’Addoc (Association descinéastesdocumentaristes)etréalisent ensembledesdocumentaires depuis1995. Diffusion),et sa pour Indépendant Cinéma du (Association l’Acid de cofondatrice Vilar, Jean de direction la sous théâtre de comédienne d’abord Claudine Bories, “For us,makingafilmmeanschoosingcamp. Andchoosingacamphasalways meantdeciding.” the National Assembly… understanding ofwhat “politics”means.They are onanadventure that isto take themrightto different approaches, overcome disagreements, reconcile differences, and come to a new slightly madproject to write anew Constitution. Over thecourse ofalmost ayear, they envisage know eachotherbutthey communicate by videomessage. Together they are working ona Their namesare Fanta, Joffrey, Soumeya… They are in prison, at school,or at work. They don’t choisir. » « la « politique».Cette aventure devrait lesconduire jusqu’à l’Assemblée nationale… jeu, surmonter leursdésaccords, dépasser leursdifférences, expérimenter unnouveau sensde d’écrire une nouvelle Constitution. Pendant près d’un an,ils vont imaginer d’autres règles du connaissent pasetcommuniquent parmessages vidéo. Ilsontencommun leprojet unpeufou Ils s’appellent Fanta, Joffrey, Soumeya… Ilssontenprison,aulycée, autravail. Ilsnese PAROTIER IMAGE PATRICE CHAGNARDMONTAGE ÉMELINEGENDROTSONPIERRECARRASCOPRODUCTIONEXNIHILO, LESFILMSDU France —documentaire20191h39couleur NOUS LEPEUPLE CLAUDINE BORIES,PATRICE CHAGNARD Filmer, pournous,c’est d’abord prendre parti.Etprendre parti,c’est toujours etencore SOURCE ÉPICENTREFILMS Claudine Bories,Patrice Chagnard , journaliste et documentariste, sont membres fondateurs defondateurs membres sont documentariste, et journaliste Patrice Chagnard, — 229 – LES ARRIVANTSLES (DOC, 2010)– LES RÈGLESDUJEU(DOC, 2014) – LA FILLEDUMAGICIEN (1990) LE CONVOI (1995) NOUS

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS —— avant-première Sebastián, sondeuxième, des individus. » inquiétant quesingulier, oùlagestion desfluxmigratoires pèsedavantage quelaprotection des êtres àl’existence précaire. JurisKursietis signeunbeaudeuxièmelongmétrage, aussi « tomber soussonemprisemafieuse… lègue, sonexpérience tourne court. Olegest alorsrecueilli paruncriminelpolonais,avant de Oleg aquitté laLettonie pourtravailler àBruxelles, oùilest garçon boucher. Trahi paruncol- INTERPRÉTATION ANNAPROCHNIAK,DAWID OGRODNIK,VALENTIN NOVOPOLSKIJ PRODUCTION TASSE FILMSOURCEARIZONADISTRIBUTION SCÉNARIO JURIS KURSIETIS, LĪGA CELMA-KURSIETE, KASPARS ODIŅŠ Lettonie/Belgique/Lituanie/France —fiction20191h48couleurvostf OLEG JURIS KURSIETIS FILMOGRAPHIE correspondant pour la télévision lettone. Son premier long métrage, Né en 1983 à Saldus (Lettonie), JurisKursietis, diplômé de la Northern Media School au Royaume-Uni, débute en tant que individuals.” both troubling andunusual,where managingmigratory flows ismore importantthanprotecting precarious lives that somepeoplelead.JurisKursietis directs anexcellent second feature film, “A powerful work, cutthrough withdreamlike andmetaphoricsequences, Olegreveals the criminal, onlyto fall into aweb ofMafiadealings… by acolleague, hisemployment comes to asuddenend. Oleg isthentaken inby aPolish Oleg hasleftLatvia, hiscountry ofbirth,to work inBrussels asabutcher’s assistant. Betrayed Œuvre puissante, traversée pardesséquences oniriquesetmétaphoriques,Olegdécouvre THE BICYCLESTORY (CM,2007) – Michaël Mélinard, L’Humanité, 20 mai2019 Oleg , àlaQuinzainedesRéalisateurs, Cannes 2019. WILL HAVE ITTOMORROW(CM,2008)– — 230 IMAGE BOGUMIL GODFREJOW Modris , est sélectionné aux festivals de Toronto et San MODRIS (2014) MONTAGE MATYAS VERESS – OLEG (2019) le Prix de la Mise en scène à San Sebastián pour Sebastián San à scène en Mise la de Prix le Avec son premier long métragelong premier Avecson Sud), du (Corée Daegu à 1969 en Né to thePark family homefor aninterview… job, spawning hopesofaregular income. Carryingtheexpectations ofallhisfamily, Ki-woo heads Ki-woo isrecommended by hisfriend,astudent at aprestigious university, for awell-paid tutoring Ki-taek’s family offour isclose, butfullyunemployed, withableakfuture aheadofthem.The son contenue àl’état pur. » tions douteuses, inavouables, uneprofondeur refoulée oùtoute l’horreur deladomination est du propre et dusale. Carlahauteur sociale desunsneva jamaissans s’appuyer surdesfonda - passent icipar lesniveaux d’habitation, ladistribution duhautet dubas,soletsous-sol, ment dynamiquedeBongJoon-hoatteint dessommets.Les rapports entre lesclasses sociales riches sepayent parunealiénation absolueàleurmodedevie. La miseenscène incroyable- condensé social,quidésigne clairement unesociété àdeuxvitesses oùles places àl’ombre des « sortira véritablement indemne. culiers d’anglais chez lesPark. C’est ledébutd’unengrenage incontrôlable, dontpersonnene sime famille Park. Unjour, lefils réussit àse faire recommander pourdonnerdes cours parti- Toute lafamille deKi-taekest auchômage, ets’intéresse fortement autrain devielarichis- INTERPRÉTATION SONGKANG-HO,LEESUN-KYUN,CHOYEO-JEONG SOURCE THEJOKERS JAE-IL JUNG MUSIQUE TITRE ORIGINALGISAENGCHUNGSCÉNARIO BONG JOON-HO, HAN JIN-WON Corée duSud—fiction20192h12couleurvostf PARASITE BONG JOON-HO FILMOGRAPHIE LES CHIENS QUI ABOIENT NE MORDENT PAS (2008) où sondernierfilm, En réunissant danslamêmedemeure deuxfamilles opposées, Parasite réalise unesorte de – MOTHER (2009)– Parasite AUSN &, J & FL FNNIG IVSMN ETRANET COMIC & ENTERTAINMENT INVESTMENT & FINANCING FILM E&M CJ E&A, BARUNSON PRODUCTION SNOWPIERCER (2013)– , reçoit laPalme d’oren2019. Mathieu Macheret, Le Monde,22 mai2019 Les chiens qui aboient ne mordent pas mordent ne aboient qui chiens Les étudie la sociologie puis le cinéma à la Korean Academy of Film Art. Film of Academy Korean la à cinéma le puis sociologie la étudie Bong Joon-ho — 231 Memories of Murder of Memories OKJA (1999) (2017) – – MEMORIES OFMURDER(2003) PARASITE (2019) . Ses films suivants sont tous sélectionnés à Cannesà sélectionnés tous sont suivants films Ses . , il reçoit le Prix Fipresci au festival de Hongkong etHongkong de festival au Fipresci Prix le reçoit il , IMAGE HONGKYUNGPYIO MONTAGE YANG JIN-MO – THE HOST(2006)– TOKYO !

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS —— avant-première EN FEU(2019) éternité uncombat est toujours àmener, celui desfemmes pourobtenir leurlibre arbitre. » d’amour Céline Sciammasontlàpour noustenir enéveil. Etnousrappeler quedanscette produire lemêmeeffet sur nous.Maislesaccents demodernité queglisse danssonchant et laprécision delamiseenscène, lasensualité del’imagequiberce ce propos pourraient qui révèle ce quisejoued’immuabledansl’acte créatif etl’histoire dessentiments.La fluidité « pagnie, ellelaregarde. Marianne va devoir lapeindre ensecret. Introduite auprès d’elle entantquedamedecom- qui vientdequitter lecouvent. Héloïserésiste àsondestin d’épouse enrefusant deposer. 1770. Marianneest peintre etdoitréaliser leportrait demariaged’Héloïse, unejeunefemme INTERPRÉTATION ADÈLEHAENEL,NOÉMIEMERLANT,LUANABAJRAMI,VALERIA GOLINO LACHERAY TITRE INTERNATIONAL PORTRAIT OFALADYONFIRESCÉNARIOCÉLINESCIAMMAIMAGE CLAIREMATHON MONTAGE JULIEN France —fiction20192hcouleur PORTRAIT DELAJEUNEFILLEENFEU CÉLINE SCIAMMA NAISSANCE DES PIEUVRES (2006)– DES NAISSANCE FILMOGRAPHIE pieuvres des Naissance (France), Pontoise à 1978 en Née paint herinsecret. Introduced into her service asalady’s companion, sheobserves her. just left the convent. Héloïse resists her wedded fate by refusing to pose. Marianne will have to 1770. Marianneisapainter andmust paintHéloïse’s wedding portrait, ayoung woman whohas le PrixduScénario. Berlin 2010 et 2010 Berlin de courgette courgette de De cette mythologie au PRODUCTION LILIESFILMSSOURCEPYRAMIDEDISTRIBUTION de Claude Barras. Avec Barras. Claude de Bande de filles, filles, de Bande , primé à Un certain regard, Cannes 2006. Son film Son 2006. Cannes regard, certain Un à primé , la Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes 2014. Elle est la scénariste de scénariste la est Elle 2014. Cannes de festival du Réalisateurs des Quinzaine la xviii , formée à La Fémis, réalise à partir de son scénario de fin d’études fin de scénario son de partir à réalise Fémis, La à formée Céline Sciamma, e siècle, Portrait de la jeune fille en feu en fille jeune la de Portrait Portrait de la jeune fille en feu trace une ligne ininterrompue TOMBOY (2010) — 232 – BANDE DEFILLES(2014) , en Compétition officielle à Cannes 2019, elle reçoit elle 2019, Cannes à officielle Compétition en , Véronique Cauhapé, Le Monde,20 mai2019 Tomboy ouvre le Panorama du festival de festival du Panorama le ouvre – PORTRAIT DELAJEUNEFILLE Ma vie vie Ma SILVER fantastique. déflagrations nucléaires. » à saréelle vitesse etaccompagnée deson,ces imagessontaussi effrayantes que celles de voit desarchives, vieilles de pluscent ans,d’uneexplosion d’unchampsdeminemontrée la crasse etlasurvie. Peter Jackson réussit brillammentàredonner vieàce passé. Lorsque l’on film est lepluspertinent : pour ces soldats, laguerre n’a pas d’autre signification que la violence, causes delaguerre etdeleurcombat restent endehorsdel’image–etc’est peut-être làquele « d’interviews desoldats britanniquesayant combattu durant ce conflit. vues auparavant, colorisées pourl’occasion, ainsiquedesenregistrements audiodelaBBCet provenant desarchives de l’Imperial War MuseumdeLondres, dontlaplupartn’avait jamaisété Ce documentaire aété créé àpartirdeséquences originalesdelaPremière Guerre mondiale OLSSEN LOVELY BONES(2009) FILMOGRAPHIE BAD TASTE (1987) du (Nouvelle-Zélande), Bay Pukerua à 1961 en Né who fought in thiswar. for theoccasion, aswell asaudiorecordings from theBBCandinterviews withBritishsoldiers of theImperialWar MuseuminLondon, most ofwhichhadnever beenseenbefore, colourised This documentaryisbasedonoriginalsequences from World War Iderived from thearchives OLD GROW NOT SHALL THEY TITRE ORIGINAL Grande-Bretagne/Nouvelle-Zélande —documentaire20181h39couleurvostf POUR LESSOLDATS TOMBÉS PETER JACKSON Pour lessoldats tombés nousimmerge danslestranchées, auplusprès deces hommes.Les Seigneur des anneaux des Seigneur (1995) PRODUCTION WINGNUTFILMS,HOUSESOURCEWARNER BROS. – FANTÔMES CONTRE FANTÔMES (1996) – LE HOBBITI,II,III(2012-2014) , adaptée des romans de Tolkien, et s’impose comme l’un des maîtres contemporains du cinéma du contemporains maîtres des l’un comme s’impose et Tolkien, de romans des adaptée , – Owen Gleiberman,Variety, 19 février 2019 LES FEEBLES DAVID DONALDSON, JANET RODDICK, STEVE ROCHE STEVE RODDICK, JANET DAVIDDONALDSON, MUSIQUE — 233 , producteur et réalisateur, se fait connaître avec sa trilogiesa avec connaître fait se réalisateur, et producteur Peter Jackson, (1989) –

– LE SEIGNEURDESANNEAUXI,II,III(2001-2003) POUR LESSOLDATS TOMBÉS(DOC,2018) – BRAINDEAD (1992) – CRÉATURES CÉLESTES(1993) – KING KONG (2005) MONTAGE JABEZ – FORGOTTEN –

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS —— inédit Kujoyama en 2017, elle tourne le portrait de la réalisatrice japonaise Naomi Kawase, lui. Après, iln’a plusété lemême. » forme. Le révèle àlui-même. Etc’est ça.Entendre Brel pourlapremière fois aété unchocpour cruelle. Danslavied’Abdel, comme danslesfilmsnoirs,l’amour transfigure lehéros. Le trans- femme, elleest belleetvénéneuse. Pour Abdel,l’amour est unechanson.Unechansonbelleet les filmsnoirs,ilya ce momentmagiqueoùle héros rencontre l’amour. Souvent l’amour est une se perdent, chutent etserelèvent. -La pauvreté, l’argent, lestrafics. Etpuis, comme dans tous « découverte va changersavie… Un jour, alorsque rien nel’y destinait, Abdel découvre leschansonsdeJacques Brel. Cette AVEC ABDELKHELLIL IMAGE NICOLASDUCHÊNEMONTAGE EMMANUELLEPENCALETPRODUCTIONALTER EGO,NIGHTLIGHTSOURCEALTER EGO France — documentaire— 2019— 1h20— couleur QUE L’AMOUR LAETITIA MIKLES FILMOGRAPHIE LUCIE VA À L’ÉCOLE revue la pour cinéma de critique scénariste, réalisatrice, Née en1971, LætitiaMiklesest shock. After that hewas nolongerthesame.” him andrevealing hisinnerself. Andthat’s what itis.HearingBrel for thefirst timegave hima beautiful andcruelsong.InAbdel’s life, asinfilmnoir, love transfigures thehero. Transforming hero findslove. Often love isa woman, beautifulandpoisonous. But for Abdel,love isasong.A fall, andgetbackupagain.Andthen,asinallfilmnoir, there isamagicalmomentwhenthe “Abdel isabitlike thetormented heroes inScorsese’s films,whoendure, dream, become lost, The encounter was to changehislife… Although nothing could have foretold it, one day Abdel discovered the songs of Jacques Brel. plasticien Laurent Pariente, Laurent plasticien Cinéma 2014. 2009) DEMI-SANG (DOC,2018)– Abdel est unpeucomme ces héros tourmentés desfilmsdeScorsese. Quiendurent, rêvent, – KIJIMA STORIES(DOC,2013)– QUE L’AMOUR (DOC,2019) Et là-bas souffle le vent le souffle là-bas Et (DOC, 2001)– ET LÀ-BAS SOUFFLE LE VENT LE SOUFFLE LÀ-BAS ET Lætitia Mikles TOUCHÉE , puis le documentaire le puis , (DOC, 2003)– — 234 (DOC, 2005)– DE PROFUNDIS(DOC,2004)– Kijima Stories Kijima LE VICE CACHÉ DES NAVAJOSDES CACHÉ VICE LE Rien ne s’efface ne Rien , présenté au Festival La RochelleLa Festival au présenté , Positif RIEN NES’EFFACE (DOC, , le portrait de l'artiste . Lauréate de la Villa la de Lauréate . (DOC, 2016)– (DOC, 2014)– CARCASSES courts métrages expérimentaux. LeFestival La Rochelle Cinéma luirend hommage en2011. Né en 1973 au Nouveau-Brunswick, array of actors directed withprecision.” dark andcool colours that match thestory perfectly, thishyperlink filmispresented to us by an strangeness that increases asthe‘inquiry’progresses. Shotongrainy 16mmfilm,ina register of “From thevery beginning,Côté creates amysterious atmosphere that gives thefilmanaura of very strange events... village return to the scene to try and understand what took place, they soon witness some prime of his life, dies in a road accident. Ashis brother, mother, and later the mayor of the In Irénée-les-Neiges, avillagewithbarely 215inhabitants,Simon Dubé, ayoung maninthe ANTHOLOGY TOWN TITRE INTERNATIONAL GHOST Québec/Canada —fiction20191h36couleurvostf RÉPERTOIRE DESVILLESDISPARUES DENIS CÔTÉ FILMOGRAPHIE une brochette d’interprètes dirigésavec justesse. de couleurs sombres etfroides quiseyent parfaitement aurécit, ce filmchoral est servipar “l’enquête” nefera qu’épaissir. Tourné en16mmavec unecaméra nerveuse, dansunregistre D’entrée dejeu,Côté instaure unclimat mystérieux conférant aufilmuneaura d’étrangeté que maîtrise lecinémadegenre, plusparticulièrement ledrame fantastique etlerécit d’épouvante. « sont bientôt témoins dephénomènespourlemoinsétranges… pour tenter decomprendre ce quis’est passé, sonfrère, samère, puislamairesse duvillage vie àSimonDubé, unjeunehommedanslafleurdel’âge. Retournant surleslieuxdudrame À Irénée-les-Neiges, unvillagequicompte àpeine215âmes,unaccident delaroute coûte la INTERPRÉTATION ROBERT NAYLOR, JOSÉE DESCHÊNES, DIANE LAVALLÉE, HUBERT PROULX, JEAN-MICHEL ANCTIL, LARISSA CORRIVEAU FRANÇOIS MESSIER-RHEAULT MONTAGE NICOLASROYPRODUCTIONCOUZINFILMSSOURCEBOUTIQUE Librement adapté d’unroman deLaurence Olivier, ce longmétrage explore avec unebelle (DOC, 2009)– BORIS SANSBÉATRICE (2016) LES ÉTATS NORDIQUES ÉTATS LES CURLING (2009) Denis Côté est critique de cinéma avant de passer derrière la caméra avec une série de (2005) – – BESTIAIRE TA PEAUSILISSE(DOC,2017)– – — 235 NOS VIES PRIVÉES VIES NOS DENIS CÔTÉ, D’APRÈS LE ROMAN DE LAURENCE OLIVIER LAURENCE DE ROMAN LE D’APRÈS CÔTÉ, DENIS SCÉNARIO (DOC, 2012)– » (2007) Marie-Claude Mirandette, Mediafilm,15 VIC + FLO ONT VU UN OURS – RÉPERTOIRE DESVILLESDISPARUES (2019) MAÏTÉ (2007) – ELLE VEUT LE CHAOS LE VEUT ELLE (2013) – QUE TA JOIE DEMEURE février 2019 (2008) IMAGE –

ICI ET AILLEURS —— inédit ICI ET AILLEURS —— avant-première son premier long métrage, est en compétition à la Berlinale. Avec Berlinale. la à compétition en est métrage, long premier son conviction pard’excellents acteurs ! Unfilmintrigant,horsdu commun. » comme surunplateau d’échecs oùchacunedesespièces est incarnéeavec uneredoutable quée parsapeurduRouge(rojo). Le cinéaste avance avec méticulosité chacundesespions d’une classe socialeaisée, première bénéficiaire deladictature, quiest profondément mar- étrangeté menéedemainmaître parBenjamínNaishtat. Le filmest unpeulapsychanalyse « conséquences sanssedouter quecette décisionva l’entraîner dansunespirale sansfin. à partiparuninconnu. L’altercation vire audrame. Claudiofait ensorte d’en dissimuler les confortable, bourgeoise etprudente. Lors d’undîneraurestaurant, ilest violemmentpris 1975, dansunepetite villed’Argentine. Claudio, avocat etnotablelocal,mèneuneexistence INTERPRÉTATION DARIOGRANDINETTI,ANDREAFRIGERIO,ALFREDOCASTRO PRODUCTION PUCARÁCINE,SUTORKOLONKO, VIKINGFILM,DESVIA,ECCEFILMSSOURCECONDORDISTRIBUTION WARMERDAMVAN SCÉNARIO BENJAMÍNNAISHTAT VINCENT IMAGE PEDROSOTEROMUSIQUE —fiction20181h49couleurvostf Argentine/Brésil/Pays-Bas/France/Allemagne ROJO BENJAMÍN NAISHTAT FILMOGRAPHIE Aires, Buenos à 1986 en Né fear of theRed(rojo).” social class, the primary beneficiaries of the dictatorship, who are profoundly marked by their masterful hand of Benjamín Naishtat. The film undertakes a kind of psychoanalysis on a well-off “ unaware that thisdecisionwilldraw himinto anendless spiral. by astranger. The altercation takes adramatic turn.Claudioiscareful to hidetheconsequences, bourgeois, andcautiousexistence. Duringadinnerat arestaurant, heisabruptlypulledaside 1975, in a small city in Argentina. Claudio, local lawyer and notable, leads a comfortable, (CM, 2011)– festival deSanSebastián Rojo isborneasmuchby thetalentof itsactors asitisby theuncanny atmosphere ledby the Rojo est porté aussi bienparletalentdesesacteurs, queparl’atmosphère d’inquiétante COLECCIONES ESTAMOS BIEN(CM, 2007) : meilleurréalisateur, meilleur acteurpourDarioGrandinetti etmeilleure photographie. (CM, 2013)– étudie à l’université de San Telmo puis au Fresnoy. au puis Telmo San de l’université à étudie Benjamín Naishtat HISTORIA DELMIEDO(2014) – LOS OTROSYNOSOTROS(CM,2008) — 236 – Rojo EL MOVIMIENTO(2015) , son troisième film, il a remporté plusieurs prix au prix plusieurs remporté a il film, troisième son , Cédric Lépine, Mediapart,17 octobre 2018 – EL JUEGO(CM, 2010) – – ANDRÉS QUARANTA ANDRÉS MONTAGE ROJO (2018) Historia del miedo del Historia HISTORIA DELMAL , D’ISRAËL (2017)– film quienest un. » du côté ducommissaire Daoud,incarné(on risquelemot) parRoschdy Zem, lehéros dece quiconque prétendrait s’étonner icidece revirement ravalera ensuite sonironie, pourseranger être unartàcondition desavoir l’être aupremier degré, sansarrière-pensées modernistes. Et un miroir à la société, et où la bonté et la grandeur ont le dernier mot. Cinéma qui est peut- être plusvrais quenature, quiscrute lesprofondeurs delacondition humaine tout entendant le mondeentend engénéral parlà :ducinémaavec desacteurs etdesactrices, dirigéspour tout etcomme jamais,unfilm,parce qu’iciDesplechin fait ducinéma,ausensde ce que tout « rogées, ClaudeetMarie. Démunies,alcooliques, amoureuses. Daoud etLouis vont faire face aumeurtre d’unevieilledame. Deuxjeunesfemmes sontinter- brûlées, altercations… Au commissariat, vient d’arriver Louis Coterelle, fraîchement diplômé. Roubaix, une nuit de Noël. Le commissaire Daoud sillonne la ville qui l’a vu grandir. Voitures INTERPRÉTATION ROSCHDYZEM,LEASEYDOUX,SARAFORESTIER,ANTOINEREINARTZ GRÉGOIRE HETZELMONTAGE LAURENCEBRIAUDPRODUCTION WHY NOT PRODUCTIONS, ARTE FRANCE CINÉMA TITRE INTERNATIONAL France —fiction20191h59couleur ROUBAIX, UNELUMIÈRE ARNAUD DESPLECHIN – FILMOGRAPHIE LA VIE DES MORTS Son dernierfilmestencompétitionàCannes 2019. premiers films, il est considéré comme chef de file d’une nouvelle génération de réalisateurs, héritiers de la Nouvelle Vague. Née en 1960 à Roubaix, ArnaudDesplechin, est diplômée de l’Idhec (La Fémis) et débute comme directeur photo. Dès ses being questioned. ClaudeandMarie-destitute, alcoholic, lovers… Daoud andLouis willbeconfronted withthemurder ofanoldwoman. Two young women are cars, altercations… At thestation, Louis Coterelle isthenew arrival, fresh outoftheacademy. Christmas night inRoubaix. Police chiefDaoudroams thecityinwhichhegrew up. Burned-out ESTHER KAHN(2000) UN CONTEDENOËL(2008) Roubaix, unelumière étonne d’abord. Maisavant d’yvoir unfilmpolicier, onyavu, avant ROUBAIX, UNELUMIÈRE(2019) – DANS LA COMPAGNIELA « DANS JOUANT EN LÉO HOMMES » (2003)– DES OH MERCY!SCÉNARIOARNAUDDESPLECHIN,LÉAMYSIUSIMAGE IRINALUBTCHANSKYMUSIQUE Luc Chessel, Libération, 22 mai2019 – LA FORÊT(2013) (1991) – LA SENTINELLE(1992) – — 237 JIMMY P. (2013) – – COMMENT JE ME SUIS DISPUTÉ… (MA VIE SEXUELLE) TROIS SOUVENIRS DE MA JEUNESSE (2014)– ROIS &REINE(2004) SOURCE LEPACTE – L’AIMÉE LES FANTÔMES (1996) (2007) –

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS —— avant-première film estenCompétitionofficielle àCannes2019. irrésistible. » reprises deLaBarcarolle, le« situations àl’écran etla douceur desariasd’opéras surlabande-son–l’utilisation àplusieurs pastiche lascène culte deladouchedansPsychose, oujoueducontraste entre laviolence des rien nemanque. Porumboiu s’amuse avec lescodes dufilm noir, qu’ilcite ouvertement Gilda, mafieux àlagachette facile et,même, desscènes d’action –poursuites, bastons, fusillades, noir rythmé(maisoui !),avec flicripoumaisamoureux, femme fatale (labombeCatrinel Marlon), séquences contemplatifs etleséchangesdialectiqueséruditsdedixminutes : place àunfilm « Avec l’amour va s’en mêleretriennesepassera comme prévu… secret, ilpourra faire libérer unmafieuxen Roumanie et récupérer lesmillionscachés.Mais de laGomera, ildoitapprendre vite lesilbo, unelanguesiffléeancestrale. Grâce à celangage çonné parsessupérieursetmissurécoute. Embarqué malgré luiparlasulfureuse Gildasurl’île Cristi, uninspecteur depolice deBucarest corrompu pardestrafiquants dedrogue, est soup- INTERPRÉTATION VLADIVANOV, CATRINEL MARLON, RODICALAZAR,ANTONIOBUIL,AGUSTÍ VILLARONGA MONTAGE ROXANASZELPRODUCTION 42 KM FILM, LES FILMS DU WORSO, KOMPLIZEN FILM TITRE ORIGINALLAGOMERAINTERNATIONAL THE WHISTLERS Roumanie/France/Allemagne —fiction20191h38couleurvostf LES SIFFLEURS CORNELIU PORUMBOIU FILMOGRAPHIE 12H08 À L’EST DE BUCAREST métrage. Ses films (Roumanie), Vaslui à 1975 en Né hidden away. Butlove complicates matters andnothinggoesaccording to plan… secret language, hewillbeableto free amafiosofrom prisonin Romania and collect themillions Gomera, hemust quicklylearnSilboGomero, anancestral whistled language. Thanks to this superiors and wiretapped. Led, despite himself, by thesmoulderingGildato the islandof La Cristi, apolice inspector from Bucharest corrupted by drugtraffickers, issuspected byhis BUCAREST Les Siffleurs,Porumboiu changeradicalement destyle. Terminés leslongsplans- (2013) Samuel Douhaire, Télérama, 19 mai2019 – Policier, adjectif Policier, MATCH RETOUR(DOC,2013) – reçoit la Caméra d’or à Cannes en 2006 pour son premier long premier son pour 2006 en Cannes à d’or Caméra la Corneliu Porumboiu reçoit et Le Trésor Le tube (2006) sont récompensés à Un certain regard, Cannes 2009 et 2015. Son dernier » romantique desContes d’Hoffmann d’Offenbach, est LE TRÉSOR(2015) – POLICIER, ADJECTIF(2009)– — 238 – SCÉNARIO CORNELIUPORUMBOIUIMAGE TUDORMIRCEA FOOTBALL INFINI(DOC,2018)– MÉTABOLISME OU QUAND LE SOIR TOMBE SUR SOURCE DIAPHANADISTRIBUTION LES SIFFLEURS(2019) prête attention, qu’ilsparticipentvolontairement dece système quilesdétruit. » ses détracteurs, siKen Loach n’enfonce jamaissespersonnages,ilnecachepas,pourvuqu’on y rait trouver manichéennelesabusdu“nouveau monde”.Contrairement àce queprétendent lités des’enrichir “rapidement”. ne fait pas que dénoncer d’unemanière qu’on pour- détruit ceux qui se laissent séduire et attirer parson apparente liberté, sasouplesse, les possibi- « livreur-coursier « indépendant»… enchaîné lespetitsboulots,croit voir lafindutunnellorsqu’ilest engagé comme chauffeur- parents travaillent dur. Abby prend soin,àleurdomicile, depersonnesâgéesetRicky, quia Ricky, Abby etleursdeuxenfants vivent àNewcastle enlocation. Leur famille est soudée, les INTERPRÉTATION KRISTHITCHEN,RHYSSTONE,DEBBIEHONEYWOOD, KATIE PROCTOR FILMS, UNI,FRANCE2CINÉMA,LESFILMSDUFLEUVE,BRITISHFILMINSTITUTE,BBCSOURCELEPACTE FILMOGRAPHIE xx Grande-Bretagne, en 1936 en Né driver-courier-delivery man… string ofodd jobs,believes hesees theendoftunnelwhenheishired asan“independent” parents work hard. In their home, Abby takes care of the elderly and Ricky, who has had a Ricky, Abby, and their two children live in Newcastle in a rental. Their family is close-knit, the SCÉNARIO PAUL LAVERTY Grande-Bretagne/Belgique/France —fiction20191h40couleurvostf SORRY WEMISSED YOU KEN LOACH IRISH pour JOE e Nous sommes là face à un cinéma social venu dénoncer le mirage de l’autoentreprenariat, qui

siècle, avec une nette préférence pour ceux que l’Histoire a passés sous silence. Il reçoit la Palme d’or à Cannes en 2006 en Cannes à d’or Palme la reçoit Il silence. sous passés a l’Histoire que ceux pour préférence nette une avec siècle, (1998) Le vent se lève se vent Le (2010) – BREAD &ROSES(2000) – LA PART DES ANGES SÉLECTIVE PAS DELARMESPOURJOY(1967) , puisen2016pour

IMAGE ROBBIE RYAN raconte, en cinquante ans de carrière, de nombreux chapitres de l’Angleterre du l’Angleterre de chapitres nombreux de carrière, de ans cinquante en raconte, Ken Loach (2012) – SWEET SIXTEEN SWEET Moi, Daniel Blake Daniel Moi, – JIMMY’S HALL (2014)– MONTAGE JONATHAN MORRIS — 239 (2002) . LeFestival La Rochelle Cinémaluirend hommage en1985. – RAINING STONES(1993) – LE VENT SE LÈVE SE VENT LE MOI, DANIEL BLAKE Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles, 17 mai2019 PRODUCTION WHY NOT PRODUCTIONS, SIXTEEN (2006) – (2016) LAND &FREEDOM(1995) – LOOKING FORERIC(2008) – – MY NAMEIS – (2019) ROUTE

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS —— inédit DAVID RAEDEKER DAVIDSCÉNARIO JOANNAHOGGIMAGE Grande-Bretagne —fiction20191h59couleurvostf THE SOUVENIR JOANNA HOGG FILMOGRAPHIE CAPRICE(CM,1986)– métrage, long premier Son Née en 1960 à Londres, crushingly emotional.” pastel tenderness, The Souvenir never resembles asentimentalfilmwhilenevertheless proving short scenes, like supreme flashes.Incredible initspictorial depth, at once brooding yet with and deadly, increasingly heady. The filmismadeup of amultitude of ellipsesandpowerful note from start to finish.Butitisathrillingnote, withanelegance that is at once angelic “ a relationship whichcomes dangerously closeto destroying herdreams. mysterious man. Shetriesto disentanglefact from fictionasshesurrenders to the relationship, A young ambitiousfilm student embarksonherfirst serious love affair withacharismatic and sélectionné àlaBerlinale2019etgagne le Grand PrixduJuryaufestivaldeSundance2019. et serévèle pourtantd’uneémotion terrassante. » fois cafardeux etd’unedouceur pastel, The Souvenir neressemble jamaisàunfilmsentimental de scènes fort courtes, comme desflashssuréminents. D’unerichesse picturale incroyable, àla angélique etmortifère, deplusenentêtante. Le film est fait d’unemultituded’ellipses et seule etmêmenote dudébutàlafin.Mais unenote passionnante, d’uneélégance àla fois « The Souvenir dure deux heures et, comme un diapason hypnotisant, paraît rester sur une s’engageant deplusendansunerelation quipourrait biendétruire sesrêves… un hommecharismatique etmystérieux. Elletente dedistinguer laréalité delafiction tout en Une jeuneétudiante encinémaambitieuseconnaît sapremière histoire d’amour sérieuseavec INTERPRÉTATION HONORSWINTONBRYE, TOMBURKE,TILDASWINTON,ARIANELABED FILMS, SIKELIAPRODUCTIONSSOURCEPROTAGONIST PICTURES The Souvenir lasts two hoursand,like ahypnotic tuningfork, seemsto stay onasingle Joanna Hogg débute sa carrière comme photographe avant de réaliser des films pour la télévision. Unrelated UNRELATED , reçoit le Prix Fipresci au London . Son dernier film, dernier Son Festival. Film London au Fipresci Prix le reçoit , (2007) HELLE LE FEVRE LE HELLE MONTAGE – ARCHIPELAGO (2010)– — 240 — Gregory Coutaut, Le Polyester, 13 février 2019 BBC FILMS, BFI FILM FUND, JWH FUND, FILM BFI FILMS, BBC PRODUCTION EXHIBITION (2013) – THE SOUVENIR(2019) The Souvenir The , est , 500 different stories Idecided to tell one of these stories.” be willingto talkaboutthissubject.Nearly500 families are tryingto findtheirchildren. Nearly to supportthis struggle, Istarted searching for witnesses whowould have somethingto say and significant event in my life, I’d heard aboutkidnappings of newborns at hospitals.Determined “In 2001, Ibecameafather for thefirst time. The same year, several monthsprior to this courageously undertakes aninvestigation fullofpitfalls, hopes,anddisappointments… completely normally. The humbleseamstress isdeeplyconvinced that shehasbeenliedto and disappearance ofherchild,declared stillborn by thehospitalwhere shehadgiven birth Belgrade, present day. For thepast 18years, Anahastriedto learnthetruthabout raconter l’uned’entre elles. » familles essaient deretrouver leursenfants. Près de500histoires différentes. J’ai décidéde années, elle croyait avoir retrouvé son filset voulait en convaincre le tribunal. Près de500 la connaissance deMadameDrinka quiétaitlacouturière Radonjic dematante. Après vingt auraient le désir, plus quelque chose à dire sur ce sujet. Quelques années plus tôt, j’avais fait dans deshôpitaux.Décidéàporter ce combat, j’ai commencé àrechercher destémoins qui cet événement considérable pour moi, j’ai entendu parler d’enlèvements de nouveau-nés « sement uneenquête seméed’embûches, d’espoirs etdedéceptions… ment. La modeste couturière est intimement persuadée qu’on lui a menti et mène courageu- enfant, déclaré mortàsanaissance parl’hôpitaloùelleavait accouché tout àfait normale- Belgrade aujourd’hui. Depuis18ans,Anatente dedécouvrir lavérité surladisparitiondeson INTERPRÉTATION SNEZANABOGDANOVIC,MARKO BACOVIC, JOVANA STOJILJKOVIC, VESNATRIVALIC MILENA PETROVICPRODUCTIONWESTENDPRODUCTIONSSOURCECERCAMON TITRE ORIGINAL SAVOVI Serbie/Slovénie/Croatie —fiction20191h37couleurvostf STITCHES MIROSLAV TERZIC réaliser unpremier longmétrage priméàSarajevo. Belgrade, à 1969 en Né FILMOGRAPHIE En 2001, jesuisdevenu père pourlapremière fois. La mêmeannée, quelquesmoisavant REDEMPTION STREET(2012) SCÉNARIO ELMATATARAGIC IMAGE DAMJAN RADOVANOVIC , suit des études de droit et d’art dramatique à l’université de Belgrade, avant de avant Belgrade, de l’université à dramatique d’art et droit de études des suit Miroslav Terzic, Miroslav Terzic – STITCHES — 241 — 241 — Stiches (2019) reçoit lePrixduPublicàlaBerlinale2019. MUSIQUE ALEKSANDRA KOVAC MONTAGE

ICI ET AILLEURS —— inédit ICI ET AILLEURS —— avant-première être vusdanslepays danslequelilsvivent. » platif posésur ces artistes contraints dereconnaître queleursfilmsnepeuvent désormaisplus pas un film saisissant, sur un combat contre l’adversité, mais plutôt un regard calme et contem - capture letrain-trainGasmelbari quotidien du“SudaneseFilmGroup”. Sondocumentaire n’est culturelle, et l’impossibilité de la raviver, au moins tantque les Islamistes seront au pouvoir. « Ce queTalking AboutTrees raconte c’est àlafois laperte pourleSoudandesonhistoire pays apparaissent, aussi magnifiquesque terribles. ont conçues, celles qu’ilsontperdues etcelles qu’ilsontespéré créer, lesmultiplesvisagesdu sont déterminés à transmettre un héritage : leur passion du cinéma. À travers les images qu’ils ils seréunissent etespèrent enfin réaliser leurvieux rêve : ramener lecinémaauSoudan.Ils à leurretour le «SudaneseFilmGroup »en1989. Après desannéesd’éloignement etd’exil, leur pays d’origine danslesannées Ibrahim, Suleiman,ManaretEltayeb sontamisdepuisplusdequarante-cinq ans.Ilsontquitté AVEC IBRAHIMSHADDAD,MANARALHILO, ELTAYEB MAHDI,SULEIMANMOHAMEDIBRAHIM FILMS &CIESOURCEMÉTÉORE NELLY QUETTIER, GLADYS JOUJOU GLADYS NELLYIMAGE SUHAIBGASMELBARI MONTAGEQUETTIER, France/Soudan/Allemagne/Tchad/Qatar —documentaire20191h33couleurvostf TALKING ABOUTTREES SUHAIB GASMELBARI FILMOGRAPHIE ODANAGAM premier longmétrage, menant des recherches d’archives du cinéma soudanais aux cours desquelles il retrouve des films perdus à l’origine de son Soudan, au 1979 en Né ones they hadhopedto make, thebeautifulandhorrific faces oftheir country appear. and ignite the love for cinema. Throughout the images they created, theonesthey lost andthe dream come true;to bringcinemato Sudan.They are determined to leave somethingbehind in 1989. After years ofdistance andexile, they are reunited, hopingto finallymake theirold motherland inthe1960sand1970s to study filmabroad and founded theSudaneseFilm Group Ibrahim, Suleiman,ManarandAltayeb have beenfriendsfor over 45years. They lefttheir Talking About Trees, About Talking étudie le cinéma en France à Paris VIII. Il réalise des courts métrages tout entout métrages courts des réalise Il VIII. Paris à France en cinéma le étudie Suhaib Gasmelbari (CM, 2012)– SUDAN’S FORGOTTENFILMS(DOC,2018)– priméauxfestivalsd’IstanbuletàlaBerlinale. 1960 et 1970 pourétudierlecinémaàl’étranger etfonder Jordan Mintzer, The Hollywood Reporter, 10février 2019 — 242 — JEAN MALLET, JEAN-GUY VÉRAN JEAN-GUY MALLET, JEAN SON TALKING ABOUTTREES (DOC, 2019) PRODUCTION AGAT est sélectionnéàlaSemainedeCritique, Cannes 2019.LeFestival La Rochelle Cinémaluirend hommage en2017. by thenuclearcatastrophe at Fukushima. Bodiesandsoulswere devastated.” of thethugsinhisfirst feature film,Above theClouds.The landscapeandearthwere destroyed the question that Katsuya Tomita asked hiscousin Chiken, areal-life monk,after heplayed one “‘Did you ever imagine, whenyou were small,that Japanwould endupinsuchastate?’ This is a temporary shelter andworks asalabourer onconstruction sites. does thesameinFukushima, following thedestruction ofhistemple by thetsunami.Helives in cooking andanswers telephone callsonasuicideprevention helpline. HisoldfriendRyûgyô Faced withthesheerscaleofJapan’s socialcrisis,Chiken, aBuddhist monk,teaches Zen japonais. » d’aujourd’hui, misérable, déchiqueté et“jamaisimaginé”,nimêmereprésenté parlecinéma dévastés. terre ontété détruitsparlacatastrophe nucléaire deFukushima. Les corps etlesâmessont joué l’undesvoyous danssonpremier longmétrage, Above theClouds.Le paysage etla la question poséeàKatsuya Tomita parsoncousin Chiken, bonze danslavraie vie, après avoir « nami. Ilvitdansunpréfabriqué ettravaille comme manœuvre surdeschantiers. Son vieuxcamarade Ryûgyô fait demêmeàFukushima. Sontemple aété détruitparletsu- écoute, surunelignetéléphonique quileurest dédiée, lespersonnestentées parlesuicide. Face àl’étendue delacrisesociale, Chiken, bonze bouddhiste, enseignelacuisinezen et AVEC CHIKENKAWAGUCHI, SHINKO KONDO, RYÛGYÔ KURASHIMA, SHUNTOUAOYAMA SOTO YOUNG,PRIESTSASSOCIATION, KUZOKU SOURCE SURVIVANCE SCÉNARIO TORANOSUKE AIZAWA, KATSUYA TOMITA Japon —documentaire201959mincouleurvostf TENZO KATSUYA TOMITA FILMOGRAPHIE sa ville natale dans lesquels il fait jouer ses amis. Ses films Né en 1972 à Kofu (Japon), Katsuya Tomitatravaille comme ouvrier et chauffeur routier, économisant pour réaliser des films dans (DOC, 2019) “As-tu jamaisimaginé, quandnousétionspetits,queleJapondeviendrait simauvais ?” C’est Tenzo n’est passeulementuneréflexion surle Zen. Ilnousimmerge dansleJapon Nanako Tsukidate, SemainedelaCritique,Cannes2019 ABOVE THE CLOUDS THE ABOVE (2003) – OFF HIGHWAY 20 HIGHWAY OFF — 243 — IMAGE TAKUMA FURUYA, MASAHIRO MUKOYAMA PRODUCTIONALLJAPAN Saudade (2007) et Bangkok Nites Bangkok – SAUDADE sont présentés au festival de Locarno. (2011) – BANGKOK NITES(2016) – TENZO Tenzo

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS —— avant-première OISEAUX-TEMPÊTE SCÉNARIO ALAEDDINESLIMIMAGE AMINEMESSADIMONTAGE ALAEDDINESLIMMUSIQUE Tunisie/France —fiction20192hcouleurvostf TLAMESS ALA EDDINESLIM FILMOGRAPHIE L’AUTOMNE (CM,2006)– festivals. Sondernierfilm, (Tunisie), Sousse à 1982 en Né villa, learnsofherpregnancy… years later, F, ayoung woman marriedto arichbusiness manwhohasjust settledinaluxurious neighborhood starts amanhuntafter whichSeventually escapesthrough themountain.Few he obtainsaweek’s leave andgoesbackhome. Hewillnever return to thecamp. Inhispopular S isayoung soldierinthesoutherndesert ofTunisia. When death, Slearnsabouthismother’s pays lui-même, affranchi lui aussi de toute attache trop explicite. artistique en Tunisie sansjamais chercher àproduire undiscours ouuncommentaire surson par saliberté etsaconfiance danslapuissance expérimentale ducinéma del’effervescence pourrait etApichatpong dire héritieroucousin Weerasethakul, deSharunasBartas témoigne cependant comme la seule solution de repli face au vide humain alentour. [...] Le cinéaste, qu’on salité dèslorsquetout conspire iciàunirrationnel dessentimentsetperceptions quiagit « riche mari,apprend qu’elle est enceinte… années plustard, F., unejeunefemme quivientdes’installer dansuneluxueusevillaavec son gié commence alorsunechasse àl’homme, quifinira parlafuite deS.danslamontagne. Des une permission d’unesemaine. Ilnereviendra jamais.Danslequartierpopulaire oùils’est réfu- Suite audécès desamère, S.,unjeunesoldat dépêchédansledéserttunisien,sevoit octroyer INTERPRÉTATION ABDULLAHMINIAWY, SOUHIRBENAMARA EXIT PRODUCTIONS,INSIDESTILLMOVINGSOURCEPOTEMKINEFILMS Il nefaut pasattendre d’Ala Eddine Slim qu’ilinscrive sonscénario dansunechaînedecau- Tlamess

réalise plusieurs films et installations vidéo primés dans de nombreux de dans primés vidéo installations et films plusieurs réalise Ala EddineSlim , estsélectionnéàlaQuinzainedesRéalisateurs, Cannes2019. LE STADE (CM,2006)– BABYLON — 244 — (2012) – THE LASTOFUS(2016) » Didier Péron, Libération, 21 – TLAMESS PRODUCTION mai 2019 (2019)

Traître cinema, se fait connaître dès son premier film (Italie), Bobbio à 1939 en Né , memberofCosa Nostra, fledhis country to hideinBrazil… In theearly1980s,war between thegodfathers oftheSicilianmafia was at itspeak. RADOVICH VLADAN FRANCESCO PICCOLO IMAGE SANTELLA, VALIA RAMPOLDI, LUDOVICA TITRE ORIGINALILTRADITOREINTERNATIONAL THETRAITORSCÉNARIO Italie/France —fiction20192h32couleurvostf LE TRAÎTRE MARCO BELLOCCHIO – SÉLECTIVE FILMOGRAPHIE bien différents, Le Parrain deFrancis Ford Coppola ouOublierPalerme deFrancesco Rosi. » contrechamp auxfictionsmajeures quiont évoqué lamafia,entre autres et dansdes registres dresse unportrait sardonique del’Italiedesdécennies 1980et1990offre unpassionnant milieu d’origine etses“lois”sanguinaires, Bellocchio signeungrand filmqui, sansdidactisme complexe etmélancolique, sur l’autel du grand sujet.Au plusprès deBuscetta, quitrahit son politique, sociale, judiciaire –,sansjamaissacrifiersonpersonnageprincipal,unhomme « prend unedécisionquiva changerl’histoire delamafia… sont assassinés lesunsaprès lesautres. Arrêté parlapolice brésilienne puisextradé, Buscetta Pendant ce temps, enItalie, lesrèglements decomptes s’enchaînent etlesproches deBuscetta Tommaso Buscetta, membre deCosa Nostra, fuitsonpays poursecacherauBrésil. Au débutdesannées1980, laguerre entre lesparrains delamafiasicilienneest àson comble. INTERPRÉTATION PIERFRANCESCOFAVINO, MARIAFERNANDACANDIDO,FABRIZIO FERRACANE, LUIGILO CASCIO MOVIE, KAVAC FILM,RAICINEMA,GULLANE,MATCH FACTORY SOURCEADVITAM Rochelle Cinéma lui rend hommage en 2015. en hommage rend lui Cinéma La Rochelle Festival Le italien. conformisme du symboles les ouvertement dénoncent DE BEAUXRÊVES(2016) (2002) LE SAUT DANS LE VIDE LE DANS SAUT LE Avec unemaestria confondante, Bellocchio retrace uneépoquesoustous sesaspects– estsélectionnéencompétitionàCannes2019. – BUONGIORNO, NOTTE(2004)– – (1980) LE TRAÎTRE(2019) LES POINGSDANSPOCHES(1965)– , formé à l’académie d’Art dramatique de Milan et du Centro sperimentale de sperimentale Centro du et Milan de dramatique d’Art l’académie à formé Marco Bellocchio, – LE DIABLEAUCORPS(1986)– VINCERE (2009)– Les Poings dans les poches les dans Poings Les — 245 — NICOLA PIOVANI NICOLA MUSIQUE LA BELLEENDORMIE(2012) LE PRINCEDEHOMBOURG(1997) AU NOMDUPÈRE(1972) – . Rompant avec le néo-réalisme, ses œuvres engagées FRANCESCA CALVELLIFRANCESCA MONTAGE Olivier deBruyn,Les – SANGUE DELMIO(2015)– LA MARCHETRIOMPHALE(1976) – LE SOURIREDEMAMÈRE É chos, 24 mai 2019 PRODUCTION IBC FAIS Le Le

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS —— avant-première Trois Continents2018. des festival au d’argent Montgolfière la reçoit film Le 2018. Mostra la à présenté métrage long premier son réaliser de XINGXIDESANCIQIYU TITRE ORIGINAL Chine/Malaisie —fiction20181h40couleurvostf TROIS AVENTURES DEBROOKE YUAN QING FILMOGRAPHIE HUMANVESSEL Vessel, Human Chine, en 1987 en Née before concluding that thisworld issadandbeautiful.” with locations, lights,andencounters, suavely glidingfrom light-heartedness to melancholy, the lineageof Rohmer. Butabove all,thefilmmoves uswithitsshiftsin tone, its way of evolving reminiscent of theartof Korean HongSang-sooandthefilmmaker expressly positionsherself in of ayoung Chinesewoman whohas come theirfor reasons that we gradually discover. Itis “The film is set in Malaysia, in the little town of Alor Seta, where we follow the encounters day, lost by thewayside, withapunctured bicycle tyre… different adventures that appearasparallels, whose starting pointsare thesame:one very hot Xingxi, a young Chinese woman, is travelling alone in northern Malaysia. She experiences three que ce mondeest triste etbeau. » lumières, desrencontres, glissant suavement delalégèreté àlamélancolie, avant deconclure le film touche surtout parseschangementsde tons, parsa façon d’évoluer aufildeslieux, du Coréen Hong Sang-soo et la cinéaste se place explicitement sous le signe de Rohmer. Mais jeune Chinoisevenue làpour desraisons quenousdécouvrirons peuàpeu.Onpensel’art « chaleur, perdue aubord d’unchemin,elleest victimed’unecrevaison devélo… tinctes, etcomme parallèles, dontlepointdedépartest identique :parunejournéedegrande Xingxi, unejeuneChinoise, voyage seuleaunord delaMalaisie. Elleyvittrois aventures dis- INTERPRÉTATION XUFANGYI, PASCAL GREGGORY, RIBBONOOI SOURCE LESACACIAS B. HOWIE LOK, ANDREW ZHU JINJINGMUSIQUE Le filmsesitueenMalaisie, danslapetite villed’Alor Setar, oùl’on suitles rencontres d’une est sélectionné dans plusieurs festivals. Elle est l’une des monteuses de est diplômée en Réalisation à l’académie de Cinéma de Pékin. Son film de fin d’études, fin de film Son Pékin. de Cinéma de l’académie à Réalisation en diplômée Yuan Qingest (CM, 2012)– THREE ADVENTURES OF BROOKE OF ADVENTURES THREE TITRE INTERNATIONAL TROIS AVENTURES DEBROOKE Marcos Uzal,Libération, 10 septembre 2018 YUAN QING YUAN MONTAGE — 246 — JI WEI, FANG HANYUAN, BAI HAOTIAN BAI HANYUAN, FANG WEI, JI PRODUCTION (2018) Mr. No Problem No Mr. YUAN QING YUAN SCÉNARIO de Mei Feng, avant IMAGE

la Semaine de la Critique, Cannes 2010. Son film Son 2010. Cannes Critique, la de Semaine la Cannes 2019. Planetarium Paris, à 1980 en Née with her. Together, they willshare anunforgettable summer… do withherlife. Then hercousin Sofia, withher alluringlifestyle, arrives to spendtheholidays Naima is16andlives inCannes.Shehas given herselfthesummerto choosewhat shewants to film d’ÉricRohmerquimeséduittout desuite. » à l’opposé desjeunesfemmes quigravitent danslatélé-réalité. Le phrasé d’unpersonnage pudeur, unaccent libanaise, syrienne insondabled’uneBardot ouitalienne, impossible àdéfinir, extraordinairement élégante, littéraire, anachronique, pasunseulmot d’argot, uneretenue, une Carrière deSuzanne)inédite, unetrajectoire singulière. Jedécouvre qu’elle parled’unemanière a quelquesannées,Zahia avait unecarrière (ausensqueRohmerdonneàce mot dansLa Française d’origine algériennequis’était illustrée danslachronique desfaits divers ily rencontre, unereconnaissance sionpeutdire mêmeentre Zahia Dehar(Sofia) etmoi.Jeune « elles vont vivre unété inoubliable… la vie, sacousine Sofia,aumodedevie attirant, vientpasser les vacances avec elle. Ensemble, Naïma a16ansetvitàCannes.Alorsqu’elle sedonnel’été pourchoisirce qu’elle veut faire dans INTERPRÉTATION ZAHIADEHAR,MINAFARID, BENOÎTMAGIMEL, CLOTILDE COURAU,NUNOLOPEZ MONTAGE GÉRALDINEMANGENOTPRODUCTIONLESFILMSVELVET SOURCEADVITAM LUSSI-MODESTE TEDDY ZLOTOWSKI, REBECCA TITRE INTERNATIONAL ANEASYGIRLSCÉNARIO France —fiction20191h31couleur UNE FILLEFACILE REBECCA ZLOTOWSKI FILLE FACILE (2019) FILMOGRAPHIE CONSTANCE ÀTOKYO (CM,2007) Si lesujets’imposeaussi vite, c’est donc parce quese fait d’unemanière étonnante une présenté à Venise et Toronto. Son dernier film, , diplômée de l’ENS et de La Fémis, réalise un premier film, premier un réalise Fémis, La de et l’ENS de diplômée Rebecca Zlotowski, – — 247 — BELLE ÉPINE(2010) Grand Central Central Grand Une fille facile fille Une Rebecca Zlotowski est en compétition à Un certain regard, Cannes 2013, et 2013, Cannes regard, certain Un à compétition en est – GRAND CENTRAL (2013) est sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, – IMAGE GEORGELECHAPTOIS PLANETARIUM (2016) Belle Épine Belle , primé à primé , – UNE

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS —— avant-première le Grand PrixdelaSemaineCritique. TITRE ORIGINALO QUE ARDE Espagne/France/Luxembourg —fiction20191h25couleurvostf VIENDRA LEFEU OLIVER LAXE métrage, galiciens, parents de Paris à 1982 en Né story, and whichsuccessfully prioritisestheviewers’ sensations.-” feat whichmore thanrewards thepatience required earlieronby theextreme bareness of the of itssequences asthefilmsuddenlyplungesinto the heart of thefire. An impressive directing “Oliver Laxe crafts astupefying piece of work, itsnarrative dryness pulverised by theintensity Until onenightwhenafire starts to devastate the region… his mother, Benedicta,andtheirthree cows. Life goesby slowly, following therhythm ofnature. returns to his home town, a small village hidden in the mountains of rural to Galicia, live with Amador Coro hasbeencondemned for having provoked afire. When hegetsoutofprison, les paroles”. » sujet, l’undespersonnagesdufilm,“pouraimerlamusique, tun’as pasbesoinde comprendre spectateur. Car au cinéma, quand l’excellence est delapartie, et comme le glisse, sur un autre par ledépouillementextrême durécit etquidonneavec succès lapriorité aux sensations du de force demiseenscène quirécompense hautlamainpatience exigée précédemment l’intensité desséquences quandlefilmbasculebrutalementau cœur du feu. Un véritable tour « jour oùlefeu vientdévaster larégion… et leurstrois vaches. Leurs viess’écoulent lentement, aurythmeapaisédelanature. Jusqu’au retourne dansson villagenichédanslesmontagnesdeGalice oùvivent samère, Benedicta, Amador Coro aété condamné pouravoir provoqué un incendie. Lorsqu’il sortdeprison,il INTERPRÉTATION AMADOR ARIAS, BENEDICTA SANCHEZ, INAZIO ABRAO, ELENA FERNANDEZ, DAVID DE POSO, ALVARO DE BAZAL LUXEMBOURG HERCE FILMOGRAPHIE Oliver Laxe façonne uneoeuvre stupéfiante dontlasécheresse narrative est pulvérisée par MIRAMEMIRA, 4 A 4 PRODUCTIONS, KOWALSKI FILMS, TARANTULA FILMS, KOWALSKI PRODUCTIONS, 4 A 4 MIRAMEMIRA, MONTAGE CRISTÓBALFERNANDEZPRODUCTION Vous êtes tous des capitaines des tous êtes Vous SOURCE PYRAMIDEDISTRIBUTION VOUS ÊTESTOUSDESCAPITAINES (2010) Fabien Lemercier, Cineuropa, 21 mai2019 TITRE INTERNATIONAL FIRE WILL COME , reçoit le prix Fipresci à la Quinzaine des Réalisateurs et Viendra le feu le Viendra Oliver Laxe – grandit entre la France, l’Espagne et le Maroc. Son premier long premier Son Maroc. le et l’Espagne France, la entre grandit MIMOSAS, LAVOIE DEL’ATLAS (2016) reçoit lePrixdujuryàUnCertainRegard, Cannes2019. — 248 — SCÉNARIO OLIVER LAXE, SANTIAGO FILLOL – VIENDRA LEFEU(2019) Mimosas, la voie de l’Atlas de voie la Mimosas, IMAGE MAURO , de lamusique. » de leurvisageetpeau,sensuellementirradiés d’unelumière franche, sertisdulyrisme morts et les vivants, incarnés avec douceur et sans ironie : finesse des comédiens, deleur voix, des mondesapriorihermétiques,enrefusant l’inéluctable. Le film fait dialoguer ensembleles arrive comme unréconfort pourrassurer notre croyance danslecinémaàfaire serencontrer ici ravivée : lepariest rare, signed’unbeaucourage, battant enbrèche lesmodes.Vif-Argent « reconnaît. Elleest vivante, luiest unfantôme. souvenir avant delesfaire passer dansl’autre monde. Unjour, unejeunefemme, Agathe, le Juste erre dans Paris à la recherche de personnes qu’il est seul à voir. Il recueille leur dernier KILOLO MAPUTU MARIE-JOSÉ NOLOT, JACQUES BENTAÏEB, SAADIA MBENGUE, DJOLOF CHEMLA, JUDITH ROBART, THIMOTÉE INTERPRÉTATION FILMS courts et moyens métrages dont Paris, à 1968 en Né frank light,studded withmusic’s lyricism. yet withoutirony: theelegance of theactors, of theirvoice, face and skin,sensuallybathed ina “The filmallows conversations between thedeadandliving,performed with tenderness him. Sheisalive andheisaghost. memory before helpingtheminto theafterlife. Oneday Agathe, ayoung woman, recognizes Juste wanders thestreets ofParis lookingfor peopleonlyhecan see. Hecollects theirlast BOZON VIDEAU FRÉDÉRIC DORY, CHRISTINE BATUT, STÉPHANE TITRE INTERNATIONAL BURNINGGHOSTSCÉNARIO STÉPHANE BATUT FILMOGRAPHIE France —fiction20191h46couleur VIF-ARGENT sélectionné àl’Acid,Cannes2019. On pouvait croire laquête d’Orphéeremisée aurang devieillelunecoctalienne, etlavoici SOURCE LESFILMSDULOSANGE BENOÎT DE VILLENEUVE, GASPAR CLAUS, RENO ISAAC RENO CLAUS, GASPAR VILLENEUVE, DE BENOÎT MUSIQUE LE CARREFOUR(CM,1989)– suit des études de cinéma avant de devenir directeur de casting et de réaliser des réaliser de et casting de directeur devenir de avant cinéma de études des suit Stéphane Batut Aurélia Barbet,MichaëlDacheuxetClémentSchneider, cinéastes Acid, 19 mai2019 Le Rappel des oiseaux des Rappel Le LE CHŒUR(CM,2010)– — 249 — , primé au Cinéma du réel. LE RAPPELDESOISEAUX(CM,2014)– FRANÇOIS QUIQUERÉ FRANÇOIS MONTAGE Vif-argent , son premier long métrage, est PRODUCTION ZADIG VIF-ARGENT (2019) IMAGE CÉLINE

ICI ET AILLEURS —— avant-première ICI ET AILLEURS —— courts métrages ALLAN JUIN France —documentaire201814mincouleur QUATRIÈME VALÉRIE MRÉJEN Kiwifruit-Zombies. Will they survive? eggs into Kiwifruit-Zombies. While searching for food, they come face to face withahorde of Easter andEggs are tryingto survive inapost-apocalyptic world where avirushastransformed Zombies-Kiwi. Survivront-ils ? formé lesoeufs enZombies-Kiwi. Enquête denourriture, ilstombent face àunehorde de Easter etEggs tentent desurvivre dansunmondepost-apocalyptique, oùunvirusàtrans- France —animation —201914mincouleur EASTER, EGGS,LESZOMBIES-KIWI desires, andtheirfuture. Teenagers facing thecamera answer aseriesofpersonalquestions abouttheirfears, their leurs envies, leuravenir. Face caméra, desadolescents répondent àunesériedequestions personnelles :leurspeurs, — 250 RENAUD, RYAN RINIC NOAN METEREAU, QUENTIN MÉZIÈRE, KÉNAN JULIE MACÉ, SOFIANEMARIN,LOUISON MARTIN, LEVÊQUE, LEWIS LEVÊQUE, DYLAN KONÉ, JUNIOR JACQUEMIN, ELEA HERVIOU, DURAND, AUGUSTINGANTER,THÉO RICARDO DEALMEIDAMANSINHO,RAPHAËL BRUMANT, LUCASCHIRON,JORDANCLECH, MAËVABAKALA, AUBRY, ANDRÉ THÉO AVEC MRÉJEN VALÉRIE NATIONAL DEBRETAGNE SOURCE VIAUD LAURE POPOVICI ZARA IMAGE RN PI D JR À TAKAVOIR, À JURY FESTIVAL DEFILMSPOCHENIORT DU PRIX GRAND VOIX ALLANJUIN,PAUL HALAUNBRENNER SOURCE ALLANJUIN JUSTOME KEVIN SCÉNARIO ALLANJUINMUSIQUE UE MOVIES JUNE PRODUCTION PRODUCTION THÉÂTRE MONTAGE ANNE et traditionnels, propres aucinémad’animation, àtravers laréalisation decourts métrages. tique desmétiersducinémad’animation. Elleviseàuneparfaite maîtrisedesoutilsnumériques France –animation –7mincouleur ASE, QU’AS-TU FAIT POURTESENFANTS AMÉLIE ABRAHAM,MANONTACCONI, LOLA DEGOVE,BORISZANNI,ÉLODIE SANCHEZ France –animation –20194mincouleur QUAND ÇABLOQUE AXEL AUGER,ANNABUY, CLOTILDE LAROCHE,THOMASMIKDJIAN,ALICESARRAUSTE France –animation –20195mincouleur LES PETITSPRINCES NADIA DELPONT,TRISTAN DUVALEIX, VIRGINIE GUERRA,ÉMILIEROLQUIN France –animation –20195mincouleur VIVRE DANS L’ÉCART ARIELLE BESSE,LOUIS CHANGEUR,SHIUANANLIN,LILAMIRANARAKOTOSON, ZINEBSOULAIMANI L’ documentaire. dédiée auxauteurs et réalisateurs et spécialisée dans l’écriture de création et la réalisation Le FILMS D’ÉCOLES EMCA Créadoc (Documentaire decréation) est unefilière del’université de Poitiers à Angoulême, (École desMétiersduCinémad’Animation) àAngoulêmeprépare sesétudiantsàlapra- — 251 Plusieurs personnestémoignent deleurbégaiement. l’enfance. L’animation reflète lacréativité etl’imagination de rapies alternatives, comme lasophrologie oulaPNL. Le comportement desenfants enclasse etlesthé- est lereflet deleur hybridité culturelle. Paroles debinationaux dontlenom,choisiouhérité, l’Aide Socialeàl’Enfance (ASE). mois. Ellenouslivre sonhistoire etsesdéboires avec Adeline arrive enfamille d’accueil à l’âge deonze ?

ICI ET AILLEURS —— films d’écoles ICI ET AILLEURS —— films pour enfants TITRE ORIGINALZOG Grande-Bretagne —animation —201827mincouleur ZÉBULON, LEDRAGON MAX LANG,DANIELSNADDON vélo. Un grand-père aidesapetite filleà faire du PRODUCTION CINÉTÉFILMPRODUKTIE Pays-Bas –animation -2018–2mincouleur CYCLE SYTSKE KOK &SOPHIE OLGA DE JONG Et aumêmeprogramme show great tenacity. student inhisschool.To reach hisobjective, hewillhave to gothrough many hardships and Zebulon isayoung dragon, asendearingthat clumsy, andwhoaspires to become thebest une grande ténacité. élève desonécole. Pour arriver àsonbut,ildevra traverser beaucoup d’épreuves etmontrer Zébulon est unjeunedragon aussi attachant quemaladroit quiaspire àdevenir lemeilleur SOURCE LESFILMSDUPRÉAU WILLIAMS SARAH-JANE ANIMATION SCÉNARIO MAX LANG, DANIEL SNADDON, D’APRÈS LE LIVRE MONTAGE ROBINSALESMUSIQUERENÉAUBRY PRODUCTIONMAGIC LIGHTPICTURES

elle doittraverser uneforêt hantée… fondant Dans sonpetitsac,Annaporte un« PRODUCTION SACREBLEU France –animation –201911mincouleur CŒUR FONDANT BENOÎT CHIEUX — 252 » mais pour le partager avec son ami, ZOG DEJULIADONALDSONETAXELSCHEFFLER cœur pour laprendre enphoto. carte devœux. Ilsconstruisent unecrèche OR « FÉLICITER» POUR Comment faire pourledécongeler ? il fait si froid qu’il se transforme en glaçon. SAUNA : LE pour construire unebellemaisonenchocolat. sablés aufour, s’en servent comme desbriques LA MAISONENCHOCOLAT République tchèque—animation —201940min(5x8min)couleur PAT ETMAT ENHIVER MAREK BENEŠ Lettonie/Pologne —animation —20191h10couleur JACOB ETLESCHIENSQUIPARLENT EDMLUNDS JANSONS détruirait leurvieuxquartieret ses jardins. d’animaux, les enfants veulent empêcher la réalisation d’un colossal projet immobilier qui Mimi, ilfait laconnaissance d’unehorde dechiensdesruesquiparlent. Aidésparces drôles Jacob, 7ans,aimerait biendevenir architecte comme sonpère. Envacances chez sacousine pour l’hiver afinde célébrer, auchaud,les fêtes deNoëlquiapprochent… reviennent avec 5 nouvelles histoires. Il s’agit, cette fois-ci, de décorer et préparer la maison Pat etMat, lesdeuxamis inséparables quipartagentunepassion commune pourlebricolage Pat balaielaneigedanslejardin mais

: Pat etMat préparent leur : P at etMat font cuire des

— 253 cette neige ? c’est toujours l’hiver. Maisquefaire detoute L’IGLOO : papier, durubanadhésif… il manquetoujours quelquechose :unjoli LES CADEAUX DE NOËL Un petit rayon desoleil ? Pourtant, ART, LETKO SOURCELESFILMSDUPRÉAU JANCZAK A. BRASLIŅA KRZYSZTOV ELĪNA GRAPHISME FILMS TELEVIZE ČESKÁ BENEŠ MAREK BENEŠ CHVOJKA JAN IMAGE GAJDOŠ ŠTĚPÁN RADOVÁNKY SCÉNARIO TITRE ORIGINALPAT AMAT MASKAČKAS STĀSTS STĀSTS LIVRE MASKAČKAS LE D’APRÈS GAISA, LĪGA SCÉNARIO JACOB, MIMMIANDTHETALKING DOGS UN SUŅI MIMMI RUNĀJOŠIE JĒKABS, TITRE ORIGINAL MUSIQUE ZDENĚK ZDENĚK : Pour emballerlescadeaux, PRODUCTION PATMAT FILM, SOURCE CINÉMAPUBLIC IR INTERNATIONAL TITRE E UZ PASTORE LUĪZE DE ANIMATION MAREK PRODUCTION ATOM MONTAGE MUSIQUE : ZIMNÍ

ICI ET AILLEURS —— films pour enfants © LIRST LES TS ’UTEU FT  E CEU U NUS FNT Ê E – #laSacemSoutient L’Action culturelle de la Sacem encourage la création de musique originale pour l’image et accompagne les compositeurs SACEM.FR © Pobytov musique t cinéma FRANÇOIS DE ROUBAIX FRED PALLEM & LE SACRE DU TYMPAN DAVID SZTANKE JACQUES CAMBRA GAËL MEVEL MUSIQUE ET CINÉMA —— François de Roubaix P Avec lesoutiendelaSacem 1 Par StéphaneLerouge FRANÇOIS DEROUBAIX, L’HOMME ORCHESTRE LEÇON DEMUSIQUE résume Korber, c’est comme RimbaudouJamesDean :lepassage d’unange. revendiquent leurfiliation àgrand renfort desamples et remixes. « deux évoqueront sa modernité, confirmée par les artistes du Nouveau Monde qui orchestre, ébouriffante comédie musicalepop, d’ascendance psychédélique. Tous Fred Pallem, l’undesesbrillantshéritiers,etSerge Korber, cinéaste deL’Homme vingts ans.Pour célébrer cet anniversaire, leFestival La Schneider, l’autre PhilippeNoiret. En2019, François deRoubaix aurait euquatre- du de laMusiquefilmluiest décerné àtitre posthume pourl’iconique partition « d’une plongéesous-marine, en novembre Le temps va luimanquerpourallerplusloin :deRoubaix ne remontera jamais passerelle entre lefolklore etlarecherche. » genres, musiquetraditionnelle etmusiqueélectronique. J’essaye dejeter une rina péruvienoulebalafon. « ses couleurs, François s’amuse àmarierlesynthétiseur avec laguimbarde, l’oca- et lesmultiplescombinaisons quiendécoulent. Comme unpeintre quijoueavec tiseurs. Il s’enflamme pour l’association instruments acoustiques / électroniques rue deCourcelles, avec unmagnétophone huit-pistes, unorgue etdeuxsynthé- aménage très tôt unhome-studio leur filmdu compositeur). Artisan,pionnieretbricoleur degénie, de Roubaix Julien Duvivierouencore Jean-Pierre Melville(Le Samouraï, sansdoute lemeil- des cinéastes comme Yves Boisset, Jean Herman, Jean-Pierre Mocky, le vétéran mentors (Les Aventuriers, Dernier Domicile connu, La Scoumoune ) que pour ans, ilva inventer unnouveau sonaucinémafrançais, aussi bienpoursesdeux la musiquedeFrançois deRoubaix est indissociable decet univers. Pendant dix clée quiimprègnera lesfutursfilmsd’Enrico, puis ceux deGiovanni. D’emblée, timents, l’exotisme ducadre posentlespremiers jalonsd’uneatmosphère mus- Grandes Gueules.Dèscet opusfondateur, lacamaraderie virile, l’âpreté dessen- titions. En1965,Robert Enrico luioffre sonbaptême delongmétrage avec Les la tonalité, liberté d’instrumentation, liberté danslaconfection mêmedesespar- midable impulsiondeliberté. Liberté danslafaçon dejongleravec l’harmonieet pratique demanière autodidacte. Cette formation donneàsonécriture unefor- très jeuned’unedoublepassion pourlecinémaetlamusique, qu’ilapprend et Fils duproducteur defilmsinstitutionnels Paul de Roubaix, François seprend et defraternité. rante trajectoire de François de Roubaix, compositeur-aventurier épris d’océan réalité etlecinéma donneunedimensionunique, presque mythique, àlafulgu- Giovanni, nourrisd’amitié etdegrand large. Cette fascinante imbrication entre la dans lesfilmsdesesdeuxmetteurs enscène fétiches, Robert Enrico etJosé Lerouge arestauré lesbandesoriginalesdeFrançois deRoubaix pourleurconsacrer 14albums. Concepteur delacollection discographique Écoutez lecinéma !chez Universal Music France, Stéphane La meretsesmystères ont euraison delui. Vieux Fusil, avec sondialogueentre deux pianos,l’unsymbolisant Romy trois éléments-clés(lamusique, lamer, lescopains), quel’on retrouve de frontière entre lavieetcréation. Sonexistence pivotait autour de fascinants compositeurs ducinémafrançais. Chez lui,iln’yavait pas endant dixans,de1965à1975, François deRoubaix aété l’undesplus 1 Ma démarche, insiste-t-il, c’est defusionnerdeux dans sonappartement haussmannien dela — 256 1975, auxCanaries.Pascal Jardin écrira : » Enavril Rochelle Cinéma réunit 1976, lepremier César De Roubaix, » — — 257 — FRANÇOIS DEROUBAIX

DR

MUSIQUE ET CINÉMA —— François de Roubaix MUSIQUE ET CINÉMA —— François de Roubaix SCÉNARIO JEAN-PIERREMELVILLE, GEORGESPELLEGRINIMAGE HENRIDECAË Italie /France—fiction19671h45couleur LE SAMOURAÏ JEAN-PIERRE MELVILLE its distinctive atmosphere. The same goesfor themusic.” killer played by AlainDelonandthe world of thenightlife, itsenvironment, itsscheming,and piano. Inthefilm,two worlds live alongside, yet repel eachother:the solitude of the contract but classical instruments: astring orchestra, vibraphone, organ, accordion, flute, trumpet, one of François deRoubaix’s most classic works. Nosound effects, no synthesisers,nothing quality of theyoung composer’s orchestral work. The original soundtrack from Le Samouraï is Last Adventure –bothfilms by RobertEnrico. Being attentive to music,Melville recognised the “In 1967, François deRoubaixhadonlytwo majorfilms to hisname;The Wise Guys andThe recognise him.Once released, theSamourai setsoutto understand why... the investigation suspects him of the murder, the pianist covers for him and pretends not to of anightclub, hebumpsinto Valérie, theclub’s pianist. Butwhentheinspector incharge of Jef Costello, known astheSamourai, is acontract killer. Just after having murdered theowner bines etsonatmosphère siparticulière. Ilenest demêmepourlamusique. » solitude dutueuràgagesincarnéeparAlainDelonetlemonde delanuit,sonmilieu,sescom- accordéon, flûte, trompette, piano. Danslefilm cohabitent deuxunivers quise repoussent : la de synthétiseurs, rienquedesinstruments classiques : orchestre àcordes, vibraphone, orgue Samouraï est l’unedesœuvres lesplusclassiques deFrançois deRoubaix.Pas debruitages,pas toutes lesqualités dutravail orchestral conduit parlejeunecompositeur. La bandeoriginaledu et « fois relâché, leSamouraï cherche àcomprendre… par lecommissaire chargé del’enquête, lapianiste lecouvre etfeint nepaslereconnaître. Une boîte denuit,ilcroise lapianiste duclub, Valérie. Pourtant, lorsqu’ilest suspecté dumeurtre Jef Costello, ditleSamouraï, est tueuràgages.Alorsqu’ilvientdeliquiderlepatron d’une INTERPRÉTATION ALAINDELON, FRANÇOISPÉRIER,NATHALIE DELON, CATHY ROSIER,JACQUES LEROY MONIQUE BONNOT,YOLANDEMAURETTEPRODUCTIONCICC,FIDACINEMATOGRAFICA, FILMEL,TCPRODUCTIONS SOURCE PATHÉ En 1967, François de Roubaix n’a à son actif que deux films importants, Les Grandes Gueules Les Aventuriers. Deux films signés Robert Enrico. À l’écoute des musiques, Melville saisit — 258 Ch. GeudinetB.Cachin,Cadence info, octobre 2014 MUSIQUE FRANÇOIS DEROUBAIX MONTAGE

Ce programme sera projeté avant leconcert en imagesdeFred Pallem &Le Sacre duTympan En partenariat avec laMaisondePub SOUTIENS-GORGE —LESGALERIESLAFAYETTE —TERGALLAROUSSEHERTA —RENAULT MODUS CADONETT —MANBYCARVEN-EAUVIVEVÉTIVERLACUISINEÀL’ÉLECTRICITÉ —LACOLLECTIVEDESGAINESET CRÉDIT COMMERCIALDEFRANCE—SCHICKINJECTORCOINTREAURÉVILLON DETCHEMA—MOULINEXROTISSOIRE MUSIQUE France —14mincouleur LES PUBS FRANÇOIS DEROUBAIX SOURCE LAMAISONDEPUB

— 259 longtemps. À travers elle, François est parminousencore etpour connaît niâge, nilimite, ellesurvit àceux quil’ont créée. parmi nous.Etpuisjemesuisconsolé : lamusiquene pub, j’ai eu un pincement au cœur : François n’était plus ses compositions lesplusconnues. Lorsque j’ai vucette la musiquedufilmLa Scoumoune, sans doute l’une de Renault Modus date de 2004,, et emprunte les notes de quittés en1975, maissamusiquereste présente. Lapub pour faire sesgammes.François deRoubaix nousa fité des contraintes publicitaires dansleursdiversités faire delamusiquepourdeslongsmétrages etilapro - çait àtous ces styles, François n’attendait qu’unechose : recréer uneorchestration àla007. Pendant qu’ils’exer- à François defaire unemusiqueàlaJohnBarry, etde viril. C’était l’époque desJamesBond.Onademandé desserts), leclientsouhaitaitluidonneruncaractère tion désuète (on lalaissait àlacuisinepourflamberles était unpari :laliqueurCointreau ayant uneconnota- électroniques totalement d’avant-garde. Chaquefilm orchestre, ilavait utilisé–pour ce film–desinstruments à l’affût desnouveautés technologiques ethomme- de MichelColombier arrangée parPierre Henry. Toujours Tergal, ils’était inspiréMesse dela pourletemps présent chose quin’était pascourante danslapublicité. Pour demandé àFrançois defaire unemusiqueàsuspense, de ClaudeLelouch. QuantàSchickInjector, onavait Vétiver, ons’était inspiré dufilmUnhommeetunefemme qui avait fonctionné au cinéma : pour principe delapublicité àl’époque étaitderécupérer ce pub : àchaquefois François s’en sortaitavec panache. Le jour lejour ! que « était validé parleclient,ilfallait faire passer lemessage ficulté pourleCrédit Commercial deFrance : letexte jolie femme possède aumoins deuxgaines ! des gaines et des soutiens-gorge, il fallait caser : « « on faisait appel.Onnousdonnaitsouvent destextes François deRoubaix étaitl’undesmusiciensauxquels sieurs centaines defilmspublicitaires paranetlejeune J’y étaislechef-monteur detoutes lesproductions : plu- Publicité ? C’est làoùnousavons débuté tous lesdeux. Vous vous souvenez deBalzac00.01 ? JeanMineur impossibles Ma banqueest formidable, moncompte àjour, au — ». Ilfaut croire quelamusiqueadoucit » àmettre enmusique. Pour LaCollective Bruno Zincone, cofondateur delaMaisonPub Carven - EauVive ». Mêmedif- Une Une

MUSIQUE ET CINÉMA —— François de Roubaix MUSIQUE ET CINÉMA —— François de Roubaix orchestre deSerge Korber, programmé dans« Mimiquesenfolie : Louis de Funès ». Dans le cadre dece ciné-concert, seront projetés de nombreux extraits du film L’Homme proposée parStéphane Lerouge. direct. Ce programme est présenté laveille dela« Dans cette création sonore etvisuelle, lesimagesdesfilmssont remixées etsampléesen Soirée FrançoisdeRoubaix CONCERT ENIMAGES FRED PALLEM &LESACRE DUTYMPAN Ennio Morricone, l’hédonismeetlacool attitude enplus. sant par Sébastien Tellier. François de Roubaix est notre musiciens d’aujourd’hui, deForever Pavot àAirenpas- et aété unesource d’inspiration pourdenombreux Roubaix. L’œuvre ducompositeur atraversé letemps pleine lumière l’aspect avant-gardiste deFrançois de Tympan danscette relecture est biendemettre en enthousiaste. Ilfaut avouer quelaforce duSacre du en 2015, recevant unaccueil publicetmédiatique très de Roubaix. Undisquesaluantcet hommagefutédité gramme consacré exclusivement à l’œuvre de François du festival JazzàlaVillette, ilsproposaient unpro- français. Unedécennie plustard, en2008,àl’invitation mation constituée delafinefleurdesmusiciensjazz geur, ilacréé son Sacre duTympan en1998,unefor- Fred Pallem, compositeur multi-instrumentiste et arran- — 260 Leçon demusique :François deRoubaix » ceaux sontsaupoudrés decouleurs indiennes,àtravers l’utilisation dusitar, detablasetla n’est pasdefaire delamusiqueindienne, jen’en aipaslesrudiments.Enrevanche, ces mor- époques, puisque le film date de 1969. L’idée des compositions présentées sur je pensequelamusiquequisera présentée parvientàrelier ces deuxprismes-etces deux nel dansleregard d’uncinéaste siimportant,superposermamusiqueàsonregard… Mais « fiction. Ilen résulte une évocation del’IndeenseptpartiesdontBombay est l’ultimechapitre. De janvier à avril 1968, Louis Malle part en Inde pour y tourner un film, sans scénario, sans TÉLÉVISION FRANÇAISE(ORTF) SOURCEGAUMONT IMAGE ÉTIENNEBECKER MONTAGE SUZANNEBARON France —documentaire196952mincouleurvostf L’INDE FANTÔME - film delaprogrammation. En2019, l’artiste invité est David Sztanke. Chaque année, lefestival passe commande àunmusiciend’unecréation ciné-concert surun CRÉATION CINÉ-CONCERT DAVID SZTANKE Travailler sur ce film de Louis Malle s’est avéré compliqué, faire entrer mon voyage person-

BOMBAY — 261 — PRODUCTION NOUVELLESÉDITIONSDEFILM(NEF),OFFICERADIODIFFUSION Avec lesoutiendelaSacem Une coproduction Festival LaRochelle Cinéma,bulCinéetStereolux Hers ouencore Au poste !(2018) deQuentinDupieux. Lane (2010) etCe sentimentdel’été (2016) deMikhaël Il est l’auteur de plusieurs bandes originales : Memory Williams, Mike Ladd, Oxmo Puccino, Woodkid, IggyPop. laboré avec denombreux artistes parmilesquelsSaul 2 EPavec Tahiti Boy and thePalmtree Family, ilacol- natif, lamusiqueélectro, lapop. Auteur de2albums et s’imprègne deplusieursinfluences, dontle rock alter- positeur, arrangeur et producteur. Son style musical David Sztanke est chanteur, multi-instrumentiste, com- nouveau monde. » une musiquecandidedejeuneFrançais découvrant un chanteuse Uma, dontlaculture bollywoodienne enrichit David Sztanke L’Inde fantôme

MUSIQUE ET CINÉMA —— David Sztanke – création ciné-concert MUSIQUE ET CINÉMA —— Jacques Cambra - Gaël Mevel – ciné-concerts au pianoparJacques Cambra Tous lesfilmsde Victor Sjöström sontaccompagnés muets d’Alfred Hitchcock. Louis Feuillade, CarlTh. Dreyer, oulesfilms Buster Keaton, Charlie Chaplin, Max Linder, ment différents : Louise Brooks, GretaGarbo, année après année, à des univers complète- attitré dufestival depuis 2005,il s’adapte, nelle devoir etd’écouter lecinéma.Pianiste son interprète. Unemanière toute person- partition visuelleetilseconsidère comme se construit en lui que chaquefilm est une répertoire du cinéma muet. Peu à peu, l’idée l’accompagnement musicaldefilmsissus du une œuvre pluspersonnelleens’intéressant à vers lamusiquededanse. En1997, ilamorce portent spontanémentàseproduire àtra- sa personnalité, sonsensdurythmele Normale de Musique de Paris/Alfred Cortot, teur. Après uneformation classique àl’École Jacques Cambra est pianiste etcomposi - JACQUES CAMBRA VICTOR SJÖSTRÖM CINÉ-CONCERTS

et au bandonéon par Gaël Mevelet aubandonéonparGaël Larmes declown est accompagné aupiano de 70 filmsmuets. le film exister. Ilacréé unemusique pourplus vers qui metenvaleur, interroge etlaisse ainsi de créer ununivers parallèle àl’image, ununi- sibles quilientl’imageetleson.Ilchoisitainsi permis dedécouvrir très tôt lamagiedespos- et decinéma(àl’école Louis-Lumière) luiont Cinémathèque française. Sesétudes musicales musée duLouvre, auCentre Pompidou, àla d’Orsay, aumuséenational del’Orangerie, au et improvise pourlecinémamuetaumusée Depuiscinéma. et naire,poésie 20 ans, il écrit entres elles.Musique, théâtre, danse, artculi- et pour les passerelles que l’on peut tisser par ungoûtpourtoutes lesformes d’art visateur, Gaël Mevel a un parcours marqué Violoncelliste, pianiste, compositeur, impro- GAËL MEVEL — 262 — le stival toute l'année LE FESTIVAL TOUTE L’ANNÉE P La Rochelle entrois temps deMarionLeyrahoux LE FESTIVAL TOUTE L’ANNÉE métrages écritsettournés dansl’agglomération rochelaise etau-delà. Il accueille chaqueannéeplusieursréalisateurs enrésidence pourdesprojets decourts qu’à celles etceux quisontsouvent éloignésdelaculture. dispositifs, s’adressant aussi bien aux étudiants en cinéma les plus naturellement concernés tateurs etoffre unaccès privilégiéauxpratiques cinématographiques àtravers différents À travers demultiplescollaborations, lefestival contribue àlasensibilisation desjeunesspec- d’artistes. missions : activités pédagogiquesàdestination de tous lespublics,accompagnement vité, leFestival La arallèlement autravail deprogrammation classique quiconstitue lecœur desonacti- Rochelle Cinémaélargit, éditionaprès édition,lechampdeses — 264 France –fiction/documentaire201913minsuper8noir etblanc I WAS HERE ADRIEN CHARMOT le FAR, l’association Coolisses, Horizon Habitat Jeunes,laMission locale, leComptoir, lelocaljeunesZig-Zag les-Salines,le Centre socialdeVilleneuve-les-Salines, alimentaire deVilleneuve-les-Salines, laBanque l’ADEI 17, En collaboration avec leCollectif desassociations deVilleneuve-les-Salines, leConseil citoyen deVilleneuve- du Commissariat général àl’Égalité desterritoires, duCrédit MutueletdelaFondation Fierdenosquartiers Avec lesoutiendelaDRAC Nouvelle-Aquitaine, delaCommunauté d’agglomération deLa Rochelle, France –documentaire201928mincouleur BATTEMENTS D’AILESAVANT TRAVAUX -ÉPISODE3 VINCENT LAPIZE France –animation –201955secondescouleur BANDE ANNONCE2019 PRODUCTIONS DEFILMS RÉALISÉSEN2018-2019 La Rochelle, leFAR, l’association Coolisses En collaboration avec lePort Atlantique La Rochelle, leSeamen’s Club, leLycée Maritime etAquacole de du Commissariat général àl’Égalité desterritoires etduCrédit Mutuel Avec lesoutiendelaDRAC Nouvelle-Aquitaine, delaCommunauté d’agglomération deLa Rochelle, — 265 boyant : laséance peutcommencer. films, uncheval dedosquiporte unindienflam- cinéastes, unemusiquequidonneenvie devoir les Des chevaux quigalopententre lesnomsdes INSTITUT (ARNAUDDUMATIN/EMMANUEL MARIO)CHŒURSNINASAVARY CONCEPTION ÉCOLEDESMÉTIERSDUCINÉMAD’ANIMATION (EMCA)MUSIQUE WILLIAM PETIT,COLINE« DIRECTION ARTISTIQUEYANNICK LECŒURANIMATION ADÈLEHERISSON, documentaire. tourné en pellicule Super 8, un film entre fiction et restée aupays. IWas Here est unfilm entièrement per àlasolitude, unmarinécritunelettre àsafille Le temps d’unebrève escaleauport,pouréchap - territoire commun. sa manière sonattachement etsesrêves dansce de ses activités quotidiennes, chacun projette à dans larueetleurdonneunenouvelle vie. Au fil sant desrencontres. Nicolas récupère desobjets chaque jourlescheminsaubord dulacenyfai- en bois dans un atelier ouvert. Moussa, unsculpteur guinéen,crée desanimaux LAHULOTTE » PÉRON,ANTOINEJOVÉ,ÉMILIEROLQUIN Éliane arpente

LE FESTIVAL TOUTE L’ANNÉE LE FESTIVAL TOUTE L’ANNÉE France –clipanimation –20192min40couleur LA RAGE AU CUL YANNICK LECŒUR La Rochelle, leFAR, l’association Coolisses Studios, leportdeplaisance deLa Rochelle, lagare deLa Rochelle, lesEspaces verts delaVille de En collaboration avec leConservatoire deMusiqueetDanseLa Rochelle, Cristal Groupe etl’Alhambra Avec lesoutienduGroupe hospitalierLa Rochelle Ré-Aunis, del’ARS etdelaDRAC Nouvelle-Aquitaine France –documentaire20198mincouleur LA ROCHELLE ENTROIS TEMPS MARION LEYRAHOUX Centre socio-culturel Le Pertuis etlaludothèquedeMireuil En collaboration avec laVille deLa Rochelle, lecollectif Ultimatum, l’agence RueRoyale Architectes, le territoires, Label 40ansdepolitiquelaVille Avec lesoutiendelaCommunauté d’agglomération deLa Rochelle, duCommissariat général àl’Égalité des France –documentaire201912mincouleur PLACE CENTRALE NICOLAS HABAS En collaboration avec lelycée Merleau-Ponty deRochefort Avec lesoutiendelaRégionNouvelle-Aquitaine dernière histoire d’amour. slips, depoulesetkebabs qu’ilseremet desa tion despulsions :c’est àcoups defourchettes, de Magique Spencer etsongros pouvoir desublima- MUSIQUE MAGIQUE SPENCERETSONGROSPOUVOIR DURÊVE chitecte MichelEssertier. quartier deMireuil àLa Balade chorégraphique sur laplace centrale du tumulte delavietouristique qu’on luiconnait. tableau d’unevillequijoueavec letemps, loindu et lamusiquequilesaccompagne forment le animaux dansleparc Charruyer, lesinstants saisis pont pourlaisser sortirunbateau oul’éveil des Entre l’arrivée d’untrain engare, lalevée d’un trois lieuxdepassage familiers desRochelais. Trois visionsdelavilleLaRochelle àtravers MUSIQUE SABRINARIVIÈRE — 266 Rochelle, conçue parl’ar- affairés à raconter desmondes. créativité au centre du lien, la circulation de l’émerveillement, une temporalité suspendue. Tous Saint-Martin-de-Ré etd’étudiants del’EMCA :lesenjeuxdudialogue, l’expérience àpartager, la 5 courts métrages d’animation coréalisés parungroupe dedétenus delaMaisonCentrale de COORDINATION FESTIVAL LA ROCHELLECINÉMAANNE-CHARLOTTE GIRAULT, ARNAUDDUMATIN PRODUCTION ET MONTAGE COPRODUCTION France –animation -201918min–couleur LA PART DESCHOSES En collaboration avec laMaisonCentrale deSaint-Martin-de-Ré de Commerce etdel’Industrie de Charente de laCharente-Maritime, delaVille deSaint-Martin-de-Ré, duPôle del’ImageMagélisetlaChambre Avec lesoutiendelaDRAC Nouvelle-Aquitaine, duService Pénitentiaire d’InsertionetdeProbation FESTIVAL LA HITPE VIALLE MARIE DORIAMIXAGE CHRISTOPHE ROCHELLE CINÉMA,ÉCOLEDESMÉTIERSDUCINÉMAD’ANIMATION (EMCA).SUPERVISIONDEL’ATELIER, SUIVIDE Un hommesurlechemin,unevie, unevoix. 1 min50 ÉPILOGUE MATMEL condition humaine. UnelégendedeSaint-Martin. Une histoire d’amitié, comme uneénigmesurlemondeetla 2 min50 CITADELLE ÉDERN GUICHARD,CHRISTOPHE,TONY immobile. il dessine desrêves. Mondessensiblesd’unvoyageur Les doigtssurunpinceau ousurlescordes d’uneguitare, 5 min COFFEE CONSTANTIN RYTZ,PHILIPPE Infiltration en territoire créatif. 5 min30 COULISSES ÉLODIE SANCHEZ,GV, MAX-GREG peu dechoses,ilsfabriquent lebruitduson. leur enfance. Le bruitdelamer, lessonsdelafoule… Avec Deux hommesferment lesyeux etrecréent lessonorités de 4 min LE BRUIT DUSON ARTHUR COLLOMBEL, SYBILMARZIN,J-PPASCO, YOAN — 267 — COORDINATION EMCA MARIEDORIA,SERGEELISSALDE,ANNELUCAS

LE FESTIVAL TOUTE L’ANNÉE LE FESTIVAL TOUTE L’ANNÉE du Fonds Audiovisuel deRecherche (FAR), Fonds Rieupeyroux. Avec lesélèves duConservatoire deMusiqueetdanseLa SOUS LADIRECTIONDESABRINARIVIÈRE Recherche (FAR), Fonds Brillouet. Avec lesétudiantsdeLa SOUS LADIRECTIONDEDAVID SZTANKE ATELIERS CINÉ-CONCERTS 1920, numérisésen2018. Musique etd’Art deLübeck(Allemagne), trois filmsd’actualité norvégiens muetsdesannées Avec ungroupe delycéens delaRégion Nouvelle-Aquitaine etdesélèves del’École de SOUS LADIRECTIONDECHRISTIANPABŒUF Rochelle Université, surdesimagesissues duFonds Audiovisuel de Frignerserten. deux millemètres quidémarre danslequartierde À Oslo, Korketrekkeren est unelonguedescente de BERGE TITRE ORIGINALAKEKONKURRANSE IKORKETREKKEREN IMAGE HANS Norvège –documentaire19206minnoiretblanc COURSE DELUGE ÀKORKETREKKEREN métiers ducinéma. Jean-Louis Rieupeyrout suitetprésente lesdifférents Gilles Grangier tourné àLa À l’occasion dutournage dufilmLe Sangàlatête de France –documentaire195615minnoiretblanc LES COULISSES DU« SANG ÀLATÊTE » dans tous lesautres villages. un marchand delégumes,lecafé enterrasse… Comme Une vieauvillagefilmée avec bonhommie :laposte, LA ROCHELLE CINÉMA PRODUCTION MAISONDEL’ÉTUDIANT –LA France –documentaire193711minnoiretblanc MARSILLY -VIEAU VILLAGE excursion. sont envacances d’hiver. Nouslessuivons lorsd’une Un groupe dejeunesadultes, hommeset femmes, SOURCE NATIONAL LIBRARY OFNORWAY TITRE ORIGINALSKISPORT Norvège –documentaire19256min –noiretblanc AU SKI chronisée, surunimmeubleélevé. tion delongueséchelles,engrimpant,façon syn- À Berlin,dessapeurs-pompierss’entraînent àl’utilisa - FRAMFILM TITRE ORIGINALBERLINSBRANDVESENIMAGE HANSBERGEPRODUCTION Norvège –documentaire19257minnoiretblanc UNE CASERNE DEPOMPIERS ÀBERLIN PRODUCTION FRAMFILMSOURCENATIONAL LIBRARY OFNORWAY (voir page261) SOURCE NATIONAL LIBRARY OFNORWAY — 268 IMAGE HANSBERGEPRODUCTIONFRAMFILM Rochelle, surdesimagesissues ROCHELLE UNIVERSITÉETFESTIVAL Rochelle, lacaméra de

En partenariat avec l’UFRArts &Médiasdel’université SorbonneNouvelle -Paris 3 tion, rencontres professionnelles, ateliers. enseignant Chaque année, ungroupe d’étudiants encinéma,sélectionnéssurdossier parleréalisateur et Avec l’université SorbonneNouvelle /Département CinémaetAudiovisuel En partenariat avec l’UFRCulture etCommunication del’université Paris 8 les plateformes VOD, enquête sur lesexploitants accrédités, enquête dupublic. tiques : exploitation desarchives dusite (son, photos, vidéo), visibilité surlesréseaux sociauxet Armand Dubrueletl’équipe dufestival, ilsonttravaillé pargroupes decinqsurquatre théma- responsabilité de ICCREA spécialisation Industrie audiovisuelle del’université Paris 8Vincennes Saint-Denis sousla Une collaboration surl’année universitaire 2018/2019 aété menéeavec 22étudiants duMaster 2 Avec l’université Paris 8–UFRCulture etCommunication EN ÎLE-DE-FRANCE verts deVille deLa Rochelle etleFonds Audiovisuel deRecherche (FAR) Studios, l’association Coolisses, leportdeplaisance deLa Rochelle, lagare deLa Rochelle, lesEspaces En partenariat avec leConservatoire deMusiqueetDanseLa Rochelle, Cristal Groupe etl’Alhambra La Rochelle en3temps, court métrage d’atelier réalisé par Marion Leyrahoux (voir aussi p. 266). En 2019, plusieursélèves ontégalementcomposé etenregistré unemusiqueoriginalepour concert restitué pendantlefestival, àLaCoursive etàl’EhpadFiefdelaMare deLa accompagnement pédagogiquesurlamusiqueappliquéeàl’image :masterclasses, atelier ciné- Depuis 2012, le festival propose chaque année aux élèves de la classe Ciné-concert un Avec leConservatoire deMusiqueetDanseLa Rochelle En partenariat avec l’université deLa Rochelle -Espace Culture été proposé à15étudiants.Ilest restitué àl’occasion dufestival (voir aussi p. 268). la programmation. En2019, unatelier decréation ciné-concert, dirigéparDavid Sztanke a , tions-débats, ciné-concerts, leçons demusique, séances d’information etdeprésentation de lais possesseurs du Pass Culture. Des projets sont mis en œuvre pendant l’année : projec- Depuis 2005,lefestival propose desconditions d’accès privilégiéespourlesétudiantsroche- Avec l’université deLa Rochelle EN NOUVELLE-AQUITAINE COLLABORATIONS AVEC LESÉTUDIANTS En partenariat avec La Fémis, Département Distribution/Exploitation film desonchoixetanimeune rencontre après laséance. quant, danslecadre decette formation, danssonorganisation. Chacund’eux présente un Le festival invite les 8 étudiants du cursus Distribution/Exploitation de La Fémis enles impli- Avec LaFémis (École Nationale Supérieure desMétiersde l’ImageetduSon) de l’EMCA.Deplus,pourla7 Le festival diffuse certains courts métrages coréalisés parlesétudiantsduCréadoc et ceux Avec leCréadoc (master Documentaire decréation d’Angoulême) avril Centrale deSaint-Martin-de-Ré, 5courts métrages documentaires d’animation entre janvier et par l’intervenante MarieDoria,4étudiantsdel’école ontcoréalisé, avec lesdétenus de laMaison groupe d’étudiants del’EMCA,dirigésparleréalisateur Yannick Lecœur. Par ailleurs,encadrés sur le site internet du festival ainsi que dans les salles decinéma en France, est réalisée par un Pour ladeuxièmeannée, labande annonce du festival, diffusée sur leschainesdubouquetCINÉ Avec l’EMCA(École desMétiersduCinémad’Animation) d’Angoulême de courts sujetsdocumentaires deleurchoix(voir aussi p. 251). activement aufestival enfilmantles rencontres quotidiennes avec lescinéastes eten réalisant

2019 (voir aussi p. 251,265et267). Pascal-Alex Vincent , participeaufestival : accès àl’ensemble delaprogramma- Jocelyn Maixent : de novembre e annéeen2019, d’anciens étudiantsduCréadoc participent — 269 — 2018 à mars 2019, encadrés par leur enseignant Rochelle. +, +,

LE FESTIVAL TOUTE L’ANNÉE LE FESTIVAL TOUTE L’ANNÉE En basàdroite : ÉtudiantsdelaSorbonne-Nouvelle À droite : Étudiantsdel’atelier CultureLab, en2018 : Maroc, Libye, Israël, Corée du Sud,CanadaetIrak À En haut :ÉtudiantsdeLaFémis Avec lesoutiendel’Office Franco-Québécois pourlaJeunesse (OFQJ/LOJIQ) gramme demobilité favorisant lesdécouvertes interculturelles etledéveloppement deréseaux. Le festival accueille pendant2moisunjeuneprofessionnel québécois danslecadre d’unpro- Accueil dejeunesprofessionnels québécois En collaboration avec leréseau desInstituts français etl’auberge dejeunesse deLa Rochelle travail derestitution surlesite internet dufestival. de l’équipe, accès à toute la programmation du festival avec un accompagnement spécifique, rencontres avec descinéastes, desdistributeurs, desjournalistes, descritiques,membres positif dedécouvertes etd’expérimentations professionnelles dansledomaineducinéma : Le festival propose chaque année à 8 jeunes du monde entier, âgés de 18 à 30 ans, un dis- CultureLab À L’INTERNATIONAL gauche : Ciné-concert desélèves duConservatoire deMusiqueLa Rochelle — 270 sements : en2019, uneleçon demusiqueaniméeparFrançois Staal aulycée Dautet. À l’année, lefestival propose égalementdesinterventions dansl’enceinte decertains établis- filmiques, photos) est ensuite misenlignesurlapage Facebook « Au cœur dufestival ». vaux réalisés pendantcette période(chroniques defilms,émissions de radio, reportages s’impliquent dansplusieurssupports(interviews, analyses filmiques…). L’ensemble destra- Encadrés parlesanimateurs culturels deslycées etlacoordinatrice dufestival, 40élèves tique pourleslycéens. 28 posent unemusiqueoriginalelorsd’unepremière phase d’atelier prévue àLa Autour detrois filmsd’actualités norvégiens desannées1920, lesélèves musiciens com- français) etorganisé danslesdeuxvilles,pendantmanifestations. nouvelle. Il est désormais ouvert à un groupe mixte (8 musiciens allemands et 8 musiciens soutien del’Office Franco-Allemand pourlaJeunesse (OFAJ), cet atelier connaîtuneampleur En collaboration avec leNordic FilmDays Lubeck(villejumeléeavec La Christian Pabœuf. En collaboration avec leslycées partenaires Avec lesoutiendelaRégionNouvelle-Aquitaine et Vieljeux), lefestival propose ledispositif« Depuis 2004,encollaboration avec 4établissements rochelais (Dautet, Saint-Exupéry, Valin Avec leslycées deLa Rochelle En collaboration avec lelycée Merleau-Ponty Avec lesoutiendelaRégionNouvelle-Aquitaine découpé surunmorceau del’artiste rochelais MagiqueSpencer etsonGros Pouvoir duRêve. Merleau-Ponty de Rochefort ont réalisé pendant l’année scolaire un clip surréaliste en papier Encadrés parleréalisateur Yannick Lecœur missionné parlefestival, 17élèves dulycée Avec lelycée Merleau-Ponty deRochefort l’école deMusiqueetd’Art deLübeck etleslycées partenaires deNouvelle-Aquitaine En collaboration avec leNordic FilmDays Lübeck, leConservatoire deMusiqueetDanseLa Rochelle, Jeunesse (OFAJ) Avec lesoutiendelaRégionNouvelle-Aquitaine, delaSacem etdel’Office Franco-Allemand pour la Pour la 11 et d’Art deLübeck(Allemagne) Avec leslycées delaRégion Nouvelle-Aquitaine etlesélèves del’École deMusique En collaboration avec leslycées partenaires Avec lesoutiendelaRégionNouvelle-Aquitaine professionnels, etdesprojections leursontspécifiquementdestinés. grammation leurest ouvert. Desateliers, desrencontres avec certains cinéastes etautres Les lycéens sontinvités aufestival durant 4 jours, pendantlesquelsl’ensemble delapro - Rochefort). des sections L Cinéma et Audiovisuel des lycées de la région (Angoulême, Bressuire, Loudun, Depuis 1996, le festival mène une opération pédagogique destinée à l’ensemble des élèves Avec lesclasses LCinémadelaRégion Nouvelle-Aquitaine AVEC LESÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES COLLABORATIONS articles sontpubliéssurlesite internet dulycée Rotrou. dans lecadre d’unatelier d’écriture animé parThierry Méranger des Cinéma àDreux. Pendant 10jours,leslycéens suivent etrédigent desarticlessurlefestival Chaque année, lefestival accueille ungroupe d’unedizainedelycéens enclasse Loption Avec lelycée Rotrou deDreux juin au3 e année, le festival organise un atelier ciné-concert, animé une fois encore par juillet. Elleest restituée enpublicàLa — 271

Au cœur dufestival Rochelle puisàLübeckennovembre », vaste atelier journalis- Cahiers ducinéma.Leurs Rochelle), avec le Rochelle du 2019.

LE FESTIVAL TOUTE L’ANNÉE LE FESTIVAL TOUTE L’ANNÉE En bas :Atelier ciné-concert animéparChristian Pabœuf avec leslycéens delaRégion Nouvelle-Aquitaine À À En haut :Lycéens declasses LCinémadelaRégion Nouvelle-Aquitaine (leçon demusiqueaniméeparBenoîtBasirico). Le festival propose desinterventions pédagogiquesdanscet établissement depuis2019 Avec lecollège Les Vieilles Vignes deCozes, Charente-Maritime droite : Élèves dulycée Merlot-Ponty (Rochefort) etYannick Lecœur gauche :Lycéens deLa Rochelle : Au cœur dufestival — 272 documentaire (voir aussi p. 265). et del’audiovisuel etêtre initiésauxdifférentes phasesd’écriture etde réalisation d’unfilm Grâce àcet atelier, ilsontpudécouvrir lesrudimentsdesmétiersdetechniciens ducinéma ( de jeuneshabitantsautour dutroisième volet dutriptyque documentaire deVincent Lapize En 2019, enconcertation avec différentes associations, le festival amobiliséunevingtaine Le festival intervient dansce quartierdepuis2010. Atelier decréation documentaire àVilleneuve-les-Salines Tournage deIWas Here ` de La Rochelle, leFAR, l’association Coolisses En collaboration avec lePort Atlantique La Rochelle, leSeamen’s Club, leLycée MaritimeetAquacole du Commissariat général àl’Égalité desterritoires etduCrédit Mutuel Avec lesoutiendelaDRAC Nouvelle-Aquitaine, delaCommunauté d’agglomération deLa Rochelle, au mixage) (voir aussi p. 265). ont constitué l’équipe technique (scripte, prisedeson,vue, initiation aumontageet ment été l’occasion d’unesensibilisation àlapratique cinématographique pourlesjeunesqui et gestion desdifficultés inhérentes à l’exercice). Le courtmétrage, tournéen8mm,aégale- aux repérages etpréparé lesentretiens avec lesmarins(initiation àlatechnique desinterviews marins philippinsetdesélèves duLycée maritimedeLa d’un filmd’atelier (IWas Here ), Il est aussi unlieuhorsdutemps pourdesmarinsdumondeentierenescale. Àl’occasion industriel fait dehangars,containers, degrands espaces decirculation etdestockage. Le portdecommerce deLa Atelier decréation documentaire àLaPallice Ateliers d’écriture, ateliers deréalisation etprojections DE L’AGGLOMÉRATION ROCHELAISE IMPLICATIONS DANS LESQUARTIERS l’association Coolisses, Horizon Habitat Jeunes, laMission locale, leComptoir, lelocaljeunesZig-Zag le Centre socialde Villeneuve-les-Salines, alimentaire deVilleneuve-les-Salines, laBanque l’ADEI 17, leFAR, En collaboration avec leCollectif deVilleneuve-les-Salines, leConseil citoyen deVilleneuve-les-Salines, Commissariat général àl’Égalité des territoires, duCrédit Mutueletdela Fondation Fierdenosquartiers Avec lesoutiendelaDRAC Nouvelle-Aquitaine, delaCommunauté d’agglomération deLa Rochelle, du Battements d’ailes avant travaux) Rochelle est unlieuhautement cinématographique, unpaysage Adrien Charmotaorganisé larencontre entre ungroupe de

qui interroge leprojet derénovation urbaineduquartier. — 273 Rochelle. Ces derniersontparticipé

LE FESTIVAL TOUTE L’ANNÉE LE FESTIVAL TOUTE L’ANNÉE tographies singulières etdequalité. mettent aufestival d’aller àlarencontre d’unautre publicetdeluifaire découvrir descinéma- Mireuil). Les projections sontouvertes àtous etsuiviesd’échanges autour dufilm.Ellesper- dans plusieursquartiersdel’agglomération rochelaise (Villeneuve-les-Salines, Laleu-LaPallice, À l’année, enpartenariat avec lesmédiathèques municipales,lefestival propose desséances En partenariat avec leréseau desmédiathèques delaVille deLa Rochelle Avec lesoutiendelaDRAC Nouvelle-Aquitaine, delaDDCSetfondation Fier denosQuartiers En partenariat avec leCDIJ, Passeurs d’images Festival La Cet atelier aété initiépar leFonds Audiovisuel deRecherche (FAR) etest accompagné parle Correspondances filmées les Centre socio-culturel Le Pertuis etlaludothèquedeMireuil En collaboration avec laVille deLa Rochelle, lecollectif Ultimatum, l’agence RueRoyale Architectes, territoires, Label 40ansdepolitiquelaVille Avec lesoutiendelaCommunauté d’agglomération deLa Rochelle, duCommissariat général àl’Égalité des Dans lecadre du40 film s’appelle Place centrale (voir aussi p. 266). la rénovation delaplace centrale deMireuil, l’undeslieuxexplorés pendantces 3années.Le et chorégraphié lespropos deMichelEssertier, deRueRoyale Architectes, maître d’œuvre de et Pour clôturer cette aventure deweb sérieréalisée danslesquartiersrochelais entre différents : mené sur trois années, dans différents quartiersdela ville de La relier l’hommeetsoncorps àsonenvironnement urbaingrâce àundispositifdevidéodanse, Parmi lesprojets misenœuvre parlefestival, l’und’entre euxs’est particulièrement attaché à Projet inter quartiers« Le Corps delaville » Tournage deBattementsd’ailes avant travaux entre leursdeuxlycées. Cette expérience particulière sepoursuivra en2019/2020. l’autobiographie. Au cours del’année scolaire, unecorrespondance filmées’est miseenplace Charente-Maritime, quiserencontrent àtravers lemédiafilmique. Ils’inscritdansla veine de concerne deuxgroupes dejeunesâgés15à18ans,l’unSeine-Saint-Denis, l’autre de 2017 etfaire aussi échoaux40ansdelapolitiqueVille, Nicolas Habas,amisenscène Le Corps delaville. Rochelle Cinéma.Encadré parMarionLeyrahoux et e anniversaire delaPolitique delaVille. — 274 — Gildas Madélénat, ledispositif Rochelle et avec des publics

2015 – la programmation, dansl’enceinte delaMaisonCentrale, defilms,suiviepardeséchanges tateurs. Les retours critiquesontpermisuntravail d’ajustement etderéécriture parl’auteur. d’une journéeportantsurlaséquence d’ouverture) aété organisée pourunpaneldespec- Les personnes déficientes visuellessont impliquées dansleprojet. Uneséance test (atelier même unfilmdesaprogrammation : L’Acrobate deJean-DanielPollet. (voir aussi p. 198). avec Après avoir organisé sapremière séance pourlespersonnesaveugles etmalvoyantes en2018, L’audio-description verts delaVille deLa Rochelle Studios, l’association Coolisses, leportdeplaisance deLa Rochelle, lagare deLa Rochelle, lesEspaces En partenariat avec leGroupe hospitalierdeLa Rochelle-Ré Aunis, leFAR, Cristal Groupe etl’Alhambra Avec lesoutiendel’Agence régionale deSanté, delaDRAC Nouvelle-Aquitaine etdelaRégionNouvelle-Aquitaine Rochefort parlesélèves duConservatoire deLa Rochelle (voir aussi p. 266). concertation avec le groupe de réalisation, interprétés et enregistrés àl’Alhambra Studios de quant desscènes decinéma.Les thèmesmusicauxontété composés parSabrinaRivière s’est intéressé à la villecomme décor. Les participantsontfilmé trois lieux rochelais leur évo- En 2019, l’atelier d’initiation audocumentaire, encadré parlaréalisatrice MarionLeyrahoux, artistiques dequalité etdes’impliquerdansdesprojets decréation. Ces actionspermettent auxpatients deces différents services d’accéder àdespropositions - séances etateliers pourlespatients del’hôpitaljouretplusieurssecteurs dupôle - séances ciné-concerts pour lespensionnaires del’EhpadFieflaMare ; Ce partenariat adébuté en 2010 etcomporte plusieursaxes : En partenariat avec leGroupe hospitalierdeLa Rochelle-Ré-Aunis En collaboration avec l’EMCAetlaMaisonCentrale deSaint-Martin-de-Ré de laCharente-Maritime etdelaVille deSaint-Martin-de-Ré Avec lesoutiendelaDRAC Nouvelle-Aquitaine, duService Pénitentiaire d’InsertionetdeProbation – laproduction decourts métrages réalisés parlesdétenus souslesparrainages successifs Depuis 2000, lefestival collabore avec laMaisonCentrale àtravers deuxaxes : En partenariat avec laMaisonCentrale deSaint-Martin-de-Ré DE PUBLICSDITSEMPÊCHÉS ACTIONS MENÉESENDIRECTION rencontre avec laoulecinéaste etl’équipe dufilm. (souvent unfilmdepatrimoine accompagné aupiano), l’autre en avant-première, suivid’une Cœur deSaintes, lorsd’unejournée deprojections. Deuxfilms leursontproposés, l’un ancien Depuis 2014, lefestival accueille chaque annéeungroupe de 40 bénéficiaires des Restos du En collaboration avec lesRestos duCœur En collaboration avec Le Cinémaparleetl’association Valentin-Haüy Avec lesoutiendelafondation MMA entre lescinéastes etlesdétenus. artistiques, etàlareconnaissance deceux-ci parlemondeextérieur (voir aussi p. 267) ; d’expérimenter lestechniques audiovisuelles. Ilviseaussi àl’accompagnement deprojets 2001, vingt-huit films ontainsiété produits, réalisés etdiffusés. Ce projet permet auxdétenus festivals enFrance) enprésence, sipossible, desdétenus réalisateurs etscénaristes. Depuis venante d’écrire et de réaliser 5 courts documentaires animés avec 4 étudiants encadrés par l’inter- Lapize. Depuis2017, cet atelier est menéenpartenariat avec l’EMCA,permettantauxdétenus Psychiatrie del’hôpitalMarius-Lacroix. des cinéastes Bertrand Van Effenterre, José Varéla, JeanRubak, Fatima, enprésence dePhilippeFaucon, lefestival adécidéen2019 d’audio-décrire lui- Marie Doria.Les films réalisés sontdiffuséspendantle festival (etdans d’autres — 275

Amélie Compain et Vincent en en

LE FESTIVAL TOUTE L’ANNÉE Cinéma/Audiovisuel

Investissons aujourd’hui, dessinons demain le stival et les professionnels LE FESTIVAL ET LES PROFESSIONNELS ACOR En 2019, l’ACID asoutenu trois filmsprogrammés danslasection « visibilité deces filmsparl’organisation denombreux événements. copies supplémentaires etàl’édition dedocumentsd’accompagnement, l’ACID renforce la Parallèlement àlapromotion desfilmsauprès desprogrammateurs desalles,autirage de l’étranger. et documentaires, dansplusde300salles indépendantes etdanslesfestivals enFrance età Chaque année, lescinéastes del’ACID accompagnent unetrentaine delongsmétrages, fictions d’autres cinéastes, français ouétrangers. La force dutravail del’ACID repose sursonidéefondatrice : lesoutienpar descinéastes • Territoires etCinéma-Les collectivités territoriales etlecinéma • Syndicat desCinémasd’Art deRépertoire etd’Essai (SCARE) • Nouvelles Écritures pourleFilmd’animation (NEFAnimation) • ImagesenBibliothèques • Groupement National desCinémasdeRecherche (GNCR) • Fabriquer AimerImaginerRéfléchir Ensemble(Le F.A.I.R.E.) • Les Doigtsdanslaprise(DDLP) • Association Nationale des CinémasItinérants (ANCI) • Agence Livre Cinéma &Audiovisuel enNouvelle-Aquitaine (ALCA) • Association Française desCinémasd’Art etd’Essai (AFCAE) • Association Française desdirecteurs delaphotographie Cinématographique (AFC) • Agence pourleDéveloppement Régional duCinéma(ADRC) • Association desCinémasdel’Ouest deRecherche (ACOR) • Agence pourleCinémaIndépendantetsaDiffusion(ACID) prévisionnements ouleursrencontres : organismes deseréunir aufestival etd’yproposer leurassemblée générale, leursjournéesde partenaires quienapprécient laprogrammation etlaconvivialité. Nousremercions tous ces Au fildesans,le festival est devenu unlieud’échanges entre professionnels grâce à tous ces notre réseau desalles. accompagnement, enencourageant leurpréservation etleurrestauration, etenpréservant favorisant lacirculation desfilmsartetessai etdesfilmsde patrimoine, ensoutenant leur tants, ciné-clubsetformateurs, qui,àl’année, défendent ladiversité cinématographique, en Le festival invite desassociations decinéastes, directeurs delaphoto, distributeurs, exploi- DE SACRÉATION ÀSADIFFUSION LE FESTIVAL ACCUEILLE TOUTELAFILIÈREDUCINÉMA, et sonconseil d’administration annuels. Ces réunions sontréservées auxadhérents del’ACOR. Comme chaque année au Festival La audiovisuelles variées etdequalité. de nouveaux spectateurs etlarencontre despublicsavec des œuvrescinématographiques et programmation, d’animation etde promotion desfilms,destinées à favoriser ladécouverte œuvre, seuleouencollaboration avec despartenaires extérieurs, depratiques communes de de l’art etessai etdelarecherche danslecinéma. L’ACOR apourprincipalobjectiflamiseen ou publics,pourlaplupartlabellisés« Vif-argent deStéphane Batut. La Rochelle cinéma : Kongo

le public. salles defilmsindépendantsetœuvreàla rencontre entre ces films,leursauteurs et L’ACID, est uneassociation decinéastes qui,depuis1992, soutientladiffusionen Val de Loire et Nouvelle-Aquitaine. Elleregroupe des structures (cinémas privés régions del’ouest delaFrance –Normandie, Bretagne, Pays delaLoire, Centre- Créée en1982,l’ACOR de HadrienLaVapeur est uneassociation inter-régionale implantée danscinq Rochelle Cinéma, l’ACOR organise son assemblée générale recherche », etassociations) tournées vers ladéfense — 278 et Corto Vaclav, RojodeBenjaminNaishtat, Ici etailleurs » duFestival de

journées professionnelles consacrées àladiffusionetl’accompagnement desfilmsensalles. Pour laquinzièmeannée, l’ADRC etleFestival La art dansplusde600cinémas. chaque année, auxcôtés desdistributeurs, lacirculation degrands classiques ouraretés du7e Avec unfonds de900filmsquine cesse des’étoffer, sondépartement Patrimoine permet • lacirculation d’unepluralité defilmspourlescinémas tous les territoires. • leconseil etl’assistance pourlacréation etlamodernisation descinémas ; avec leCNC : complémentaires enfaveur dupluralisme etdeladiversité cinématographique, enlienétroit Créée parleministère delaCulture etdelaCommunication, l’Agence remplit deuxmissions tributeurs etprogrammateurs, maisaussi lescollectivités territoriales.

Mikles etLeVoyageduPrincedeJean-FrançoisLaguionie Xavier Picard. de MatiDiop,L’ExtraordinairevoyageMarona d’AncaDamian,Quel’amourdeLaetitia En 2018, l’ALCA aaccompagné 4 films programmés au Festival La àlavalorisation duterritoire. ou dediffusion), favorisant ainsila rencontre entre lesfilms,artistes etlespublics touten tion (en priorité lesprogrammateurs defestivals etdemanifestations, d’associations cinéphiles Elle joueunrôle demédiation entre lesfilmssoutenus etlesprofessionnels delaprogramma- dans lessallesArtetEssai, surl’ensemble duterritoire. plus de20ans,ausoutien30filmsd’auteur paran,en favorisant lapluslarge diffusion Promotion del’association. Le groupe Actions Promotion œuvre, auseindel’AFCAE, depuis prend égalementl’organisation delasession devisionnementmensuelle dugroupe Actions cinémas ArtetEssai etdelaMentionspéciale. Le partenariat entre leFestival etl’AFCAE com- justifient pleinement lechoixde ce Festival comme lieude projections dulauréat duPrixdes du mondeetàl’épanouissement desspectateurs. Cette vocation etcette passion communes venues dumondeentier, qui participealadécouverte d’auteurs,a unemeilleure connaissance depuis plusieurs décennies la diffusion d’œuvres cinématographiques singulières, originales, Les Misérables réalisé parLadjLy. Tout comme leFestival La Il aété attribué àParasite réalisé parBongJoonHoetuneMentionspécialeaété décernée à tional d’exploitants àunfilmdelaSélectionOfficielle (en CompétitionetàUn Certain Regard). national desallesdanslemonde. Le PrixdescinémasArtetEssai aété remis parunjuryinterna- des cinémasartetessai représentant 1 200établissements adhérents, étantainsilepremier réseau L’objectif de cette récompense est également de valoriser le dynamisme et l’ampleur du réseau année grâce àl’invitation régulière d’undirecteur delaphoto. à savice-présidente, Caroline Champetier. Cette leçon delumière sera renouvelée chaque En 2019, leFestival La internationaux. comme peuvent en témoigner de plus haut niveau artistique et technique des productions françaises etétrangères L’AFC regroupe laplupartdesdirecteurs de laphotographie français présents au partenaires. cinématographique pourlesfilmssoutenus parla Région etlesDépartements L’ALCA Nouvelle-Aquitaine est investie d’unemission dediffusionculturelle Le PrixdescinémasArtetEssai créé en2019 àl’initiative del’AFCAE, enpar- de ladiffusionsurgrand écran ducinémad’auteur dans toute sadiversité. tenariat avec leFestival de Cannes,souligneunengagementpourlesoutien qués dansladiffusiondufilm : réalisateurs, producteurs, exploitants,dis- de près de 1 400 adhérents représentant l’ensemble des secteurs impli- L’Agence pourleDéveloppement Régional duCinéma(ADRC)est forte Rochelle Cinémaaccueille pourlapremière fois l’AFC avec unhommage — 279 Rochelle Cinémas’associent etproposent deux nombreux films priméslors de festivals Rochelle Cinéma,l’AFCAE défend Rochelle Cinéma : Atlantique

LE FESTIVAL ET LES PROFESSIONNELS LE FESTIVAL ET LES PROFESSIONNELS veau filmd’Ala Eddine Slim :Tlamess). Distribution, Lost FilmsetPotemkine Films(qui présentera cette annéeàLa Le FAIRE est uneinitiative dequatre distributeurs indépendants :ASC Distribution, ED et vuspartout etpartous. véritable diversité, car de plus en plus de films n’ont même plus la chance d’être programmés Distributeurs etsallesdecinémaperdent leuridentité etleurpublic,lesspectateurs eux,une thorique -est devenue unpéageoùchacunrebat lescartes audétrimentdesplusfragiles. films ? L’exploitation numérique-quidevait faciliter l’accès auxfilms,enplusd’uneoffre plé- quand ilsembledeplusendifficile produire, distribuer, montrer etparlerde tousles Comment partagerdesfilmset comment continuer dedéfendre une certaine idéeducinéma de lasélection« Icietailleurs». Enfin, en accord avec le Festival, le GNCR propose à ses adhérents de soutenir des films issus chement auFestival La pratiques etlesexpériences professionnelles dechacun.Àce titre, etpoursoulignersonatta - Le GNCRest, poursesmembres, unespace permanentd’échanges etderéflexions surles cinématographique etsontdesvéritables lieuxd’uneexpression démocratique delaculture. indépendantes sont primordiales aujourd’hui, car elles sont les seules garantes de la diversité nus parannéenotre association derencontrer leurpublic. Les sallesdecinémalibres et Ce réseau desallesconstitue unmaillageessentiel qui permetàlatrentaine defilmssoute- cinématographiques et15associationsrégionales. anime auquotidientous lessecteurs du7 Comment continuer defaire nosmétiersdecinéma ?Le FAIRE est nédecette question qui des séances enpleinairetlaréglementation desprojections ennon-commercial. Le n° Centre national ducinéma,lesreprésentants del’État,lescollectivités territoriales… à échangersurdifférents sujets. Leurs interlocuteurs institutionnels seront àleurs côtés : le La centaine d’exploitants itinérants actifssurl’ensemble duterritoire national sontinvités L’ANCI organise sonassemblée générale annuelleàl’occasion duFestival La cinémas itinérants. tés territoriales etlesinstances professionnelles, l’utilité culturelle, économique etsocialedes • dans sadiversité territoriale ; promouvoir laspécificité etledéveloppement de cette actionculturelle cinématographique • Elle poursuitdeuxobjectifsetentend àlafois : Ile-de-France. nous déplaçons volontiers enFrance ouàl’étranger. Les DDLP sontsoutenus parlaDRAC rimentation in vivo et le brainstorming collectif. Nous sommes basés en Île-de-France mais et leséchangesd’expériences, les ateliers doityourself etlaréflexion surlespratiques, l’expé- regrouper lesexploitants, gestionnaires, animateurs, bénévoles decinémasitinérants afinde valoriser etfaire reconnaître parlesministères detutelle, lespouvoirs publics,lescollectivi - 8 delalettre Itinérance(s) Cinésera diffuséeà cette occasion etportera surladiversité novateurs etsinguliers.LeGNCRréunit,àcejour,plusd’unecentaine d’établissements de différentslieuxcinématographiquesseregrouperpour soutenirdesfilms Le GroupementNationaldesCinémasdeRecherche(GNCR)est néen1991dudésir comment faire exister tous lescinémas. tous (spectateurs etprofessionnels) pouréchangerlibrement, proposer etréfléchir à Le F.A.I.R.E. (Fabriquer AimerImaginerRéfléchir Ensemble) est un collectif ouvert à tion. Notre philosophie :lapédagogieinteractive etparticipative, lamiseenréseau sionnels dessallesdecinémacréé en2011. C’est égalementunorganisme deforma- L’association une structure représentative descircuits decinémaitinérants. devant l’urgence des’unirface àlatransition numérique, maisaussi pourcréer L’Association Nationale desCinémasItinérants -ANCIa vu lejourenfévrier Les doigtsdanslaprise(DDLP)est uncollectif indépendantdeprofes- Rochelle Cinéma,leGNCRtientsonassemblée générale à LaCoursive. e Art. — 280 Rochelle Cinéma. Rochelle, lenou- 2011 En 2019, uneformation est proposée pourlapremière fois pendantleFestival La organise desjournéesd’étude etdesrencontres professionnelles. propose desstages nationaux, répond àdescommandes deformations surleterritoire, et réflexion et d’anticipation indispensables à l’évolution de leur métier. Images en bibliothèques La Peinture animée, Le Documentaire animé) etdesmasterclasses. Takahata, Koji Yamamura, Théodore Ushev), desrétrospectives (Paul Grimaultetcompagnie, avec leFestival La gement denombreux partenaires. Unecollaboration suivies’est tissée aucours desannées ficie du soutien du CNC, de la DRAC et de la Région des Pays de la Loire, ainsi que de l’enga- l’Abbaye Royale de Fontevraud, grand site du Val de Loire - Patrimoine de l’Unesco, elle béné- tionaux. Elleconstitue àce titre unlaboratoire etunlieud’expertise uniqueenEurope. Baséeà l’organisation derésidences, d’ateliers, derencontres professionnelles etdecolloques interna- jeunes talents,l’échange d’expériences ainsiquelarecherche surlefilmd’animation àtravers l’année. Par ailleurs, lefestival s’inscritdans laprogrammation du« Saintes, cinémaLe MoulinduRoc àNiort, Cinéma Jean-Eustache àPessac), projections à et au-delà :avant-premières enjuinavec quelquessallespartenaires (cinéma de Le Gallia Le festival organise régulièrement desprojections dans leterritoire delaCharente-Maritime LE FESTIVAL RAYONNE EN CHARENTE-MARITIME Avec lesoutienduDépartement delaCharente-Maritime Car ce débat adesincidences économiques maisilaaussi defortes résonances culturelles. des cinémas.Qu’en est-il etqu’en sera-t-il desœuvres réalisées pourd’autres typesd’écrans ? qu’on parledeculture cinématographique on neparlequedesfilmsquiontété montrés dans Jusque-ici onconsidère qu’unfilmest uneœuvre présentée dansunesalledecinéma,donclors- ciations. Ilseréunit chaqueannéeauFestival La Rochelle Cinéma. Territoires et Cinéma regroupe des professionnels du cinéma, des élus territoriaux et des asso - écrans, répartis danstoutes lesrégions etdanstous typesdevilles. 22 distributeurs indépendants.Le SCAREreprésente 400 cinémasadhérents, près de700 en sallesetdemieuxconnaître letravail etlesspécificités dechacun. Le GIEDirect regroupe déploiement des partenariats vers les relais locaux, en vue de préparer l’exposition de ces films d’échanger surlesaxes decommunication, derépondre auxbesoinsdechacun,d’élaborer le sortie etdecommunication envisagés, lesoutilsmarketing, lespartenariats. L’atelier permet stratégie desortiefilmssélectionnésparle Festival, inéditsoudupatrimoine, lesplansde CINA, CinémasIndépendantsdeNouvelle Aquitaine. Trois àquatre distributeurs présentent la Cinéma, danslecadre desJournéesdel’ADRC, enpartenariat cette annéeavec l’association an, àParis etenrégions. Chaqueannée, lasession dejuilletest accueillie parleFestival La afin de favoriser ledialogueentre lesprofessions etl’exposition desfilms.Ilsetient4fois par organisé finaoûtparledépartement àSurgères. des institutions. Sondomained’action couvre l’aide àlacréation etàl’émergence de réalisateurs, producteurs, diffuseurs,étudiants,enseignantsetmédiateurs, ainsique domaine dufilm d’animation. Elle fédère des professionnels de tous horizons : auteurs, La NEF Animation est une association dédiée à larecherche et àlacréation dansle teurs Indépendants.Ilréunit distributeurs, exploitants etassociations desalles Cinémas d’Art deRépertoire etd’Essai etleGIEDirect, groupement dedistribu - L’Atelier des Sorties est un rendez-vous proposé par le SCARE, le Syndicat des Rochelle Cinémaautour del’invitation àdegrands réalisateurs (Isao dans lesbibliothèques.Elleapporte auxprofessionnels lesélémentsde ration nationale pourladiffusionet valorisation desimagesanimées Créée en1989, Imagesenbibliothèquesest uneassociation decoopé- — 281 Festival desfestivals Rochelle Cinéma. Rochelle »

LE FESTIVAL ET LES PROFESSIONNELS LE FESTIVAL ET LES PROFESSIONNELS Cinematek reconstitués afinde restituer aupublic contemporain uneœuvre proche de celle présentée alors. ments conservés parleSvenska Filminstitutet daté de1917, desintertitres ensuédoisontpuêtre témoigne delacirculation desfilmsenEurope longtemps après leur réalisation. Grâce auxdocu- copie exploitée enSuisse àlafindesannées1920 avec desintertitres enfrançais etenallemand, Judaspengar (1915),enregistrédanslacollectionsoussontitrefrançais,L’Argent deJudas . Cette mondial. Parmi ces œuvres futretrouvé très récemment lefilm réputé perdu de Victor Sjöström, des déposants qui depuis 50 ans lui ont confié les œuvres majeures de l’histoire du cinéma position des festivals et des cinémathèques ses collections avec l’accord des ayants droit et cinéma. Actuellement, plusde950 films décisifsdu Internet desfilmsquineseraient pasvisiblesautrement etdetransmettre notre passion du liste d’unnouveau réalisateur associé. L’objectif deLaCinetek est derendre accessibles sur constitue notre catalogue, quis’agrandit tous lesmoisgrâce àdenouvelles acquisitions etàla de ses50filmschevet, sacinémathèque idéale. C’est l’addition de toutes ces listes qui de Jacky Goldberg, sélectionnéauFestival ArteKino 2018, enprésence deJacky Goldberg. programme public en10languesdans45pays européens.FEMA Le 31 FEMA avec Suspiriaenprésence deDarioArgento etencollaboration avec Le Monde. films inéditsen Vidéo àlaDemande. La première séance duciné-clubdelaCinetek aura lieuau Cinémathèque française — culer pluslargement grâce àdesprogrammations communes d’hommagesetderétrospectives : France etenEurope, permettantaufestival d’accéder àdescopies rarissimes etauxfilmsdecir- Des collaborations étroites sesontégalementdéveloppées avec plusieurscinémathèques, en FESTIVALLE COLLABOREAVEC LESCINÉMATHÈQUES EUROPÉENNES conviés enjuilletàLa manifestations, enFrance etàl’étranger. Les responsables deces festivals sontàleurtour jury, lesmembres del’équipe dufestival serendent, tout aulongdel’année, dansd’autres À desfinsdeprogrammation,pourinitiernouvellescollaborationsoufairepartied’un D’AUTRES MANIFESTATIONS ENFRANCEETÀL’ÉTRANGER LE FESTIVAL DÉVELOPPE DESLIENSAVEC LE FESTIVAL SEPOURSUITENVOD Bergamo FilmMeeting(Italie) — International FilmFestival deWroclaw (Pologne) — jury ouàdesrencontres professionnelles : IlCinemaRitrovato, Bologne(Italie) — mation etrecommandations defilms,unepromotion mutuelle, desinvitations àparticiperun un échangerégulier d’informations sur les productions de l’année, des échanges de program- duction cinématographique européenne.La 4 à permettre àunelarge audience européenne dedécouvrir larichesse etladiversité delapro- Le FEMAest membre deCarrefour desFestivals. Istanbul International FilmFestival (Turquie) —Festival Unweek-end àl’Est (Paris) — vous franco-serbes ducinéma(Belgrade) — décembre 2019 ; 10œuvres cinématographiques européennes récentes seront proposées au Festival International deCineSanSebastián (Espagne) — — Cineteca diBologna— teurs dumondeentier. Chaqueréalisateur associé àLaCinetek acomposé laliste films du Avec LaCinetek, unsite deVOD (vidéoàlademande) consacré auxplusgrands européen. Développé parARTE enpartenariat avec Festival Scope, ArteKino vise entièrement dédiéeaucinéma européen etdisponiblesurl’ensemble duterritoire Avec ArteKino, première offre numériquegratuite, multilingueetparticipative depuis 1969, leCentre national ducinémaetdel’imageanimée, metàdis- Investi d’unemission deconservation dupatrimoine cinématographique En 2019, leFestival fête les50ansdesArchives françaises dufilmCNC. xx Rochelle. Desaccords departenariats avec plusieursfestivals visentà e

siècle. Les filmsproposés sontchoisisetprésentés pardes réalisa- La Cinémathèque deToulouse — Transilvania International FilmFestival (Roumanie) — Institut Lumière (Lyon) — e éditionduArteKino Festival aura lieudu1 Sarajevo FilmFestival (Bosnie-Herzégovine) — 282 xx Nordic FilmDays Lübeck(Allemagne) — e

siècle sontdisponiblesdontplusde250 Cinémathèque Royale de Belgique- Svenska Filminstitutet (Stockholm).

Trieste FilmFestival (Italie) — Flesh Memoryenprésence New Horizons Rendez- er au au photographies du stival 2018 PHILIPPE LEBRUMAN JEAN-MICHEL SICOT PHOTOGRAPHIES DU FESTIVAL —— 2018 Béatrice Thiriet, DominiqueCabrera etMarilyneCanto Leçon demusique Anne AlixIlsepasse quelquechoseetMarieLosier Cassandro theExotico ! — 284 — 285 Lucrecia Martel Hommage

PHOTOGRAPHIES DU FESTIVAL —— 2018 PHOTOGRAPHIES DU FESTIVAL —— 2018 Matteo Garrone etMarcello Fonte Dogman — 286 — 287 — Pierre Salvadori etDamienBonnard Enliberté ! Philippe Faucon Hommage

PHOTOGRAPHIES DU FESTIVAL —— 2018 PHOTOGRAPHIES DU FESTIVAL —— 2018 Emmanuel Gras Makala Elitza Gueorguieva Chaquemurest uneporte — 288 Ian Lagarde AllYou CanEat Bouddha Alain BietGrands Canons Quentin Dupieux Au poste ! — 289 Mila Turajlić etSrbijanka Turajli L’Envers d’unehistoire Bojina Panayotova Jevois rouge

PHOTOGRAPHIES DU FESTIVAL —— 2018 PHOTOGRAPHIES DU FESTIVAL —— 2018 Nicolas Champeaux,GillesPorte etOerd Van Cuijlenborg L’État contre Mandelaetlesautres Abraham Cohen Ceux quinousrestent — 290 Michel LaVeaux Labrecque, unecaméra pourlamémoire Walter SallesCentral doBrasil Benedikt Erlingsson Woman at War — 291 Guillaume Brac L’Île au trésor Michel Toesca Libre

PHOTOGRAPHIES DU FESTIVAL —— 2018 PHOTOGRAPHIES DU FESTIVAL —— 2018 Gaya JijiMontissu préféré Claire SimonPremières Solitudes — 292 Julien Faraut L’Empire delaperfection Margarethe von Trotta Àlarecherche d’IngmarBergman Theodore Ushev Hommage — 293 Lætitia DoschetGuillaumeSenez Nosbatailles Stefano Savona SamouniRoad

PHOTOGRAPHIES DU FESTIVAL —— 2018 PHOTOGRAPHIES DU FESTIVAL —— 2018 Jacques Cambra Ciné-concert CoMiCoLoR deGaBLé àlaBelleduGabut — 294 Serge Bromberg et Sophie Mirouze Retour deflamme Lecture musicaleavec legroupe ZËRO Béatrice DalleetVirginie Despentes

part naires remerciements index des films index des cinéastes PARTENAIRES LES PARTENAIRES MÉDIAS LES PARTENAIRES HISTORIQUES LES PARTENAIRES INSTITUTIONNELS Elia Suleiman Jean-François Laguionie AVEC LESOUTIENDE LE 47 Jessica Hausner Caroline Champetier Dario Argento Alexandra Stewart PARTENAIRES LES DELAPROGRAMMATION

e FESTIVAL LAROCHELLE CINÉMAREMERCIE SESPARTENAIRES

— 296

Eustache (Pessac), Médiathèque Laleu-LaPallice, Médiathèque deMireuil, Médiathèque deVilleneuve-les-Salines Et aussi : Centre Intermondes, Cinéma Le(Saintes), Gallia CinémaLe MoulinduRoc (Niort),CinémaJean- et l’extrême compétence concourent àlabonne marche etàlaréussite dufestival. /LaSirèneGabut –Espace Musiques Actuelles del’agglomération deLa Rochelle, dontleprofessionnalisme d’Histoire naturelle /Médiathèque Michel-Crépeau / Médiathèques delaVille deLa Et leséquipes :accueil, projectionnistes ettechnique deLaCoursive, Scène nationale deLa LES LIEUXPARTENAIRES Et aussi : ACOR, Territoires etCinéma LE FESTIVAL ETLESPROFESSIONNELS Musique etcinéma Ici etailleurs Artistes d’Allemagne D’hier àaujourd’hui Jim Carrey Louis deFunès Kira Mouratova Arthur Penn Victor Sjöström Du côtédel’Islande

— 297 —

restaurés etréédités de filmspatrimoine Et tous lesdistributeurs Rochelle /LaBelledu

Rochelle /Muséum en avant-première distributeurs defilms Et tous les

PARTENAIRES PARTENAIRES Sud Ouest, Thé desécrivains Librairie Les Saisons,Omystay, Orchestre d’HarmoniedelaVille deLa du Pineau des Charentes, Cousin Traiteur, DCP Création, Filmair Services, Imprimerie Iro, Kidiklik 17, La Poste, Allianz, Atmosphère, Atmosphère…, AVF, Cahiersducinéma,Cinécim,Comité Cognac Bache-Gabrielsen, national AINSI QUE d’Insertion etdeProbation delaCharente-Maritime, Université Paris 8-Vincennes-Saint-Denis l’habitat, Passeurs d’images,Port Atlantique La Valin, Lycée Léonce-Vieljeux, Mission locale(Garantie Jeunes), MairiedeSaint-Martin-de-Ré, Office publicde et aquacole deLa Jean-Dautet, Lycée Guez-de-Balzac (Angoulême), Lycée del’ImageetduSon(Angoulême), Lycée maritime (FAR), Horizon Habitat jeunes,Le Cinémaparle, LudothèquedeMireuil, Lycée Guy-Chauvet (Loudun), Lycée Musique etdeDanseLa Comité dequartierlaPréfecture, Le Comptoir, Conseil citoyen deVilleneuve-les-Salines, Conservatoire de Centre socialdeVilleneuve-les-Salines, Collectif d’associations de Villeneuve-les-Salines, Collectif Ultimatum, Coolisses, Association Valentin-Haüy, Auberge deJeunesse deLa Et aussi : ADEI17, Agence Régionale deSanté Nouvelle-Aquitaine, Association Parler français, Association LES PARTENAIRES DUFESTIVAL TOUTE L’ANNÉE Le Fe Le Bleu,Métamec,RestaurantP’tit Pattaya, Ze’ Bar Ernest leGlacier, iC.Cuisine&Conserves, IséoBistrot delamer, L’Aunis, L’Avant-Scène, Le Café delaPaix, Le 325 New Rochelle, Bagelstein, Basilic’O, Café Coulisses, Carlotta,Le ClandesMamma,Crêperie desHalles, LES RESTAURANTS PARTENAIRES Hôtel delaMonnaie, Hôtel Saint-Jean-d’Acre, Hôtel Saint-Nicolas, Hôtel delaPaix, Hôtel François-1 LES HÔTELS PARTENAIRES

stival La Rochelle cinémaest membre de Rochelle, Lycée Merleau-Ponty (Rochefort), Lycée Antoine-de-Saint-Exupéry, Lycée Josué-

Rochelle, Créadoc, EhpadFiefdelaMare, LaFémis, Fonds Audiovisuel deRecherche

Rochelle, Restos ducœur, Seamen’s Club, Service Pénitentiaire

— 298

Rochelle, Centre socio-culturel Le Pertuis, Rochelle, PianosetVents, Positif, RTCR,

er

Jean-Dautet, Maritime et aquacole de La Librairie Les Saisons•LudothèquedeMireuil •Lycées : La Coursive -Scène nationale •LaPoste •Léa Nature • Ré-Aunis •Horizon Habitat Jeunes•Iro •Kidiklik 17 • 3 Nouvelle-Aquitaine • Groupe hospitalier de La Fier de nos quartiers • France Bleu La • Ernest leGlacier•FAR •Festival Écran vert •Fondation Concession •EhpadFiefdelaMare •E-nitiatives groupe Cousin Traiteur • Crédit Mutuel • Cristal Publishing • Éco de La • Le Comptoir • Conservatoire deMusiqueetDanse Ultimatum •Commissariat général àl’Égalité desterritoires • Collectif d’associations deVilleneuve-les-Salines •Collectif culturel Le Pertuis •Charente-Maritime Tourisme •CMCAS • Centre socialde Villeneuve-les-Salines •Centre socio- La Haüy •Association Coolisses •Auberge dejeunesse de ADEI 17•Association Parler français •Association Valentin- À LA ROCHELLE France •Wild Bunch•Why NotProductions •ZEISS Saint-Denis •UrbanDistribution •Vycky Films•Warner Bros. Sorbonne Nouvelle Paris 3•Université Paris 8Vincennes Century Fox France •UFO Distribution •UIPUniversité Le Thé desécrivains •The Jokers •LaTraverse •Twentieth • Territoires etCinémas•TF1Studio •Théâtre duTemple • • StudioCanal •Survivance •Tamasa Distribution •Télérama Else •Sony •SophieDulacDistribution •SpiritProductions Critique •La7eObsession •SolarisDistribution •Somewhere/ Light •SACEM •SCARE Semaine internationale dela • Répliques •Revus &Corrigés •Rouge Distribution •Ruby Pretty Pictures •Pyramide Films•QuinzainedesRéalisateurs • Pôles d’éducation à l’image • Positif •Potemkine Films • Distribution • Paris Tronchet Assurances • Pathé Distribution jeunesse (OFQJ) •Omystay •Outplay •Le Pacte •Paname pour lajeunesse (OFAJ) •Office franco-québécoisla pour Justice •MonVoisin Productions •Office franco-allemand Météore Films•Ministère delaCulture •Ministère dela • Mediatoon Distribution •Memento FilmsDistribution • Marché duFilmdeCannes•MarsFilmsMary-X Distribution • Lobster Films• LaMaisondelaPub•Malavida Films•Le Mai •Jour2fête •JPLFilmsKMBOLibération •Ligne7 • Institut français • Institut Lumière •Institut suédois•Le Joli en bibliothèques•Les Inrockuptibles •Institut culturel italien Archives •GNCRGoetheInstitut Lille•Gonnaeat •Images national desartscontemporains Pathé •Gaumont •Gaumont culturel autrichien • France Culture • Le Fresnoy – Studio • Filmssansfrontières •Folamour •Fondation MMA•Forum Films du Horla • Les Films du Losange • Les Films du Préau end àl’Est •FilmairServices •Les FilmsduCamélia•Les Festival Lumière •Festival Résistances •Festival Unweek- Festival deCannes•Festival duFilmEntrevues deBelfort • la prise•EuropaCorp •Le F.A.I.R.E. •DDLPLaFémis • • Épicentre Films•Euro CinéServices •Les Doigtsdans générale du Québec à Paris • Diaphana Distribution • DIRECT Distribution • Damned Films • Delamaison • Délégation Toulouse •LaCinémathèque française •LaCinetek •Condor Cinéma parle•PublicFilmsLaCinémathèque de Ciné + et del’imageanimée•Centre Pompidou •Christophe L• Carrefour des festivals • CCAS • Centre National du Cinéma • Bul’CinéCahiersducinémaCapricci •CarlottaFilms • BabaYaga Films•BacBensimonBodega ARP Sélection•Arte France •ArteKino •ASC Distribution Archives françaises dufilmCNC•Arizona Distribution• • AllianzAlpha Violet •Alter Ego Productions •ANCI • AFC • AFCAE • Agat Films & Cie • Agence du court métrage Abordages •Les Acacias •ACID •ACOR •ADRCAd Vitam • LA 47 Saint-Nicolas, Hôtel delaPaix, Hôtel François 1er • Hôtels : Hôtel delaMonnaie, Hôtel Saint-Jean-d’Acre, Hôtel Bleu, Les 4Sergents, Métamec,Restaurant Pattaya, Ze’ Bar de lamer, L’Aunis, L’Avant-Scène, Le Café de laPaix, Le P’tit Halles, Ernest leGlacier, iC.Cuisine&Conserves, IséoBistrot Café Coulisses, Carlotta,Le Clandes Mamma, Crêperie des Restaurants etbars :325 New Rochelle, Bagelstein, Basilic’O, Studio 17K’rats •Université deLa de l’agglomération deLa Charente-Maritime • La Sirène - Espace Musiques Actuelles • Service Pénitentiaire d’Insertion et deProbation de la Atlantique La La de La • Muséumd’Histoire naturelle •Office publicdel’Habitat municipales dequartiers•Médiathèque Michel-Crépeau • Mairieannexe deMireuil –La Passerelle •Médiathèques des Services techniques -Service Décors etSignalétique de laCommunication -Direction desServices -Direction La de-Saint-Exupéry, Josué-Valin, Léonce-Vieljeux • Mairie de Rochelle •AVF •Centre • LaBelleduGabut Intermondes Rochelle •Passeurs d’images •PianosetVents • Port Rochelle : Direction desAffaires culturelles -Direction e ÉDITIONDUFESTIVAL LAROCHELLE CINÉMAREMERCIE Rochelle •Comité dequartierlapréfecture • • CinéCimvidéoCiné-clubduCrédit Lyonnais •Le Rochelle •Orchestre d’Harmoniede laVille de Rochelle •RTCR •Seamen’s Club•Sellsy Rochelle •Soram •SudOuest • Rochelle -Espace Culture •

Rochelle • France Rochelle, Antoine- — 299 Rochelle- Film Festival •Ukrainian Institute (Kiev) Festival (Roumanie) • Trieste Film Festival • Torino International Film Institute (Stockholm) •Transilvania International Film • Sarajevo Film Festival • SODEC (Québec/Canada) • Swedish • Rococoeur (Montréal) •Rotterdam International FilmFestival franco-serbes ducinéma•Reykjavik International FilmFestival (Glasgow) •Protagonist Pictures (Londres) •Rendez-vous Days Lübeck•Odessa International FilmFestival •Park Circus Horizons International Film Festival (Pologne) • Nordic Films (Buenos Aires) •National Library ofNorway (Oslo) •New Pétersbourg) •LOJIQ (Montréal) •MeikincineEntertainment • Istanbul International Film Festival • Lenfilms Studios (Saint- • Icelandic FilmCenter (Reykjavik) •Institut français deSerbie Sebastián • Films Boutique (Berlin) • Goethe-Institut (Berlin) et Culture) (Bruxelles) •Festival Internacional deCineSan (Berlin) •EACEA (Agence exécutive Éducation, Audiovisuel •DFJW(Düsseldorf) (Deutsch-Französische Jugendwerk) Media (Bruxelles) •Coproduction Office (Berlin)•DCTP • Commission européenne -Programme Europe Creative Bologna • Cinematek de Bruxelles • Ciné Scala (Luxembourg) Cercamon (Dubaï) • Il Cinema ritrovato (Bologne) • Cineteca di York) •BetaCinema(Munich) •Centre Dovjenko (Kiev) • Bergamo FilmMeeting•BerlinaleBDKS Productions (New 4 Proof Film (Bucarest) • Anna Zharkov Film (Pays-Bas) • À L’INTERNATIONAL la Charente-Maritime •Publitel •Les Restos ducœur deSaintes centrale deSt-Martin-de-Ré •NEFAnimation •Préfecture de Ponty deRochefort •MairiedeSt-Martin-de-Ré •Maison Lycée del’ImageetduSond’Angoulême •Lycée Merleau- de-Balzac d’Angoulême •Lycée Guy-Chauvet deLoudun • • Festival Takavoir àNiort•France 3Atlantique •Lycée Guez- latine •Festival International duFilmIndépendantdeBordeaux d’Animation d’Angoulême (EMCA)•Festival BiarritzAmérique l’Administration Pénitentiaire •École desMétiersduCinéma Nouvelle-Aquitaine •Direction Régionale desServices de CRÉADOC •Direction Régionale desAffaires Culturelles Culture -Région Nouvelle-Aquitaine -Site dePoitiers • Aquitaine/Éducation Artistique etAction Culturelle Direction Éducation etCitoyenneté –Site dePoitiers •Région Nouvelle- culturelles et créatives/Direction Culture et Patrimoine Pôle Maritime •Région Nouvelle-Aquitaine/Unité Industries d’agglomération deLa • Comité National duPineaudesCharentes •Communauté Cinéma Le MoulinduRoc àNiort•Cognac Bache-Gabrielsen Aquitaine • Château Le Puy • Cinéma Le à Saintes Gallia • ALCA •AlphaAudio •Agence régionale deSanté Nouvelle- EN NOUVELLE-AQUITAINE Jean-Baptiste Thoret •JulienWelter •BrunoZincone Sponza •David Sztanke Teicher •Gaël •Nicolas Thévenin • Séjourné •Nicolas Seydoux •DominiqueSiquèsLorenzo • GillesPorte •Jean-Louis Portrait •PhilippeRouyer •Hugo Mornaud •Christian Paboeuf •Jérôme Paillard •Matthieu Payet • Georges-Emmanuel Morali •PhilippeMoretti •Edouard Martinière Mevel • Gaël • Thierry Méranger • Benjamin Mohr Mathieu Macheret •EmmanuelMarioVincent Martin•Guy Stéphane Lerouge •Laurent Lhériau •Pascal Lombardo • • Régis Le Guilloux•Yannick Lecoeur •Xavier Leherpeur • Jean-François Laguionie•Vincent Lapize •LucLavacherie Hirel •DanielJoulinXavier Kawa-Topor •AlainKruger Vincent Godard •Jérôme Grignon•ManuelGroesil •Sébastien Jean-Michel Frodon •Sébastien Gaillard • •RaphaëlGallet Durand •Serge Elissalde •Xavier Ferrand •David Fourrier • Bruno Deloye •Adrien Dénouette •Vincent Dupré •Christian Chevassu •Rémy Chevrin •Pierre DaSilva •ÉricDebègue Patrick Cazals • Ronald Chammah • Adrien Charmot • Philippe Bouniq • Denis Bourgeois • Luc Bourrianne • Serge Bromberg • MM Patrick Ancel •Hervé Aubin •Franck Becker •Claude Flèche •MarilyneWatelet •SandrineZoller •EugénieZvonkine Simonet •Alexandra Stewart •Yonca Talu •Véronique Viner- • Gisela Rueb • Anne Saint Dreux • Nina Savary • Florence • SabrinaRivière •Françoise Roboam •ElisabethRobton • Anne-MarieQuennepoixSandrineRebuttini •JoëlleRiondet Miriam Petra ÓmarsdóttirAwad •Clara Pineau•Pascale Puzos • ElisePatole-Edumba •Catherine Paviot •Evelyne Peignelin • Maleville •Véronique Michaud•Virginie Noël•ManuelaPadoan Le Ray •Lyly Linh•MarionLeyrahoux •SoniaLukicCaroline • Massoumeh Lahidji•Eglantine Langevin •AnnieLavoix •Anik Anna Koriagina •Sylvie Krakaris •Franziska Kremser-Klinkertz Caroline Gouin•SolenneGros de Beler•ManuelaGuignard • Doria •Sylvie Duvigneau•Béatrice Fleury•Agnès Godard • • AnneCourcoux •IsabelledeBohan Marie Diagne • Marie Siegrid Bigot-Baumgartner•Kristel Cascailh•Pascale Cosse • Candice Berland•Véronique Bibard •JulieChaumont Marie-Agnès Bart•ArmelleBarreau •Nathalie Benhamou Mmes Elise Arieu • Alexandra Arnal•Adeline Aumont • ET AUSSI : Rochelle •Département delaCharente-

REMERCIEMENTS LE CONSEIL D’ADMINISTRATION L’ÉQUIPE PENDANT LE FESTIVAL

MEMBRES DE DROIT ACCUEIL INVITÉS CONTRÔLE DRAGON Jean-François Fountaine Juliette Ranger Jérôme Marie-Pinet Maire de La Rochelle assistée de assisté de Camille Pannetier Ève Arnaud Arnaud Littardi Fanny Boreau Directeur régional des Affaires INTERPRÈTE Léa Cantin Culturelles Nouvelle-Aquitaine Massoumeh Lahidji Julie Favarel Simon Flores Blanche Gaud PRÉSIDENT ACCRÉDITATIONS Daniel Burg Fanny de Casimacker Liv Kawa-Topor assistée de Thomas Longueville Justine Madiot VICE-PRÉSIDENTES Mélanie Losfeld Danièle Blanchard Laura Portier Didier Renaud Florence Henneresse Jeanne Terral Solal Sentis Noé Siques SECRÉTAIRE GÉNÉRAL RÉCEPTIONS & ACCUEIL Thierry Bedon PRÉAU DU FESTIVAL CONTRÔLE OLYMPIA Isabelle Mabille Anna Lalay assistée de SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT assistée de Alain Pétiniaud Garance Baudon Héloïse Chauvel Julie Chayé Jeanne Cloarec Gaboriau Pierre-Louis Gouriou TRÉSORIER Isabelle Dorison François Durand Jean-Paul Faigniez Marie-José Luquet Julie Gaufreteau Soizic Paillou Arthur Riffaud TRÉSORIER ADJOINT Flora Gaxet Denis Gougeon Séverine Le Bourhis Chloé Lebrun PROJECTIONS & RÉGIE Franck Aubin ADMINISTRATEURS Laurène Martin Marie-Claude Castaing Alice Passalacqua Emmanuelle Basurko Emmanuel Denizot Maud Torchut Sylvain Bich Paul Ghézi Joanna Borderie FÉMA 2019 Solenne Gros de Beler CHAUFFEURS Olivier Brulais Pierre Guillard Romain Afonso Jérôme Fève Alain Le Hors Loïc Daniel Jean-Paul Fleury Brigitte Tarrade Laurent Granier Véronique Fourure Lionel Tromelin Sophie Granier Aurélie Ganachaud Marie Mauffret Benoît Joubert Damien Pagès MEMBRE D’HONNEUR Marie George Charcosset BILLETTERIE Pascal Perrin Philippe Reilhac Alexandre Picardeau Cécile Plais COMMISSAIRE AUX COMPTES assisté de Jean-Michel Motrieux Cindy Coudrin Stéphane Texier Julie Granier Myriam Yven Coline Portet Émilie Buchholzer Catherine Samama BOUTIQUE Béatriz Falhun Andréa Whittington

SIGNALÉTIQUE Aurélie Lamachère assistée de Charlotte Buonomo Gaspard Hoël Marie Meesters

AFFICHAGE & DIFFUSION Flore Boulai Virgile Flores Héléna Griffault

— 300 — Jack Clayton 190 Chemins delahaute ville (Les) – Jean-François Laguionie 60 Château dessinges(Le) – Chat à neuf queues(Le) –Argento Dario 19 Charrette fantôme (La)– VictorSjöström 103 Changement dedestinée – KiraMouratova 142 Chambre 212–Christophe Honoré 209 Cendres etDiamant– AndrzejWajda 185 C Sybil Marzin, J-PPasco, Yoan 267 Bruit duson(Le) –Collombel, Arthur Brèves Rencontres – KiraMouratova 138 Bonnie andClyde –ArthurPenn 128 Bonheur (Le) – MarcelL’Herbier 114 Beuys Belmonte Béliers Épisode 3 Battements d’ailes avant travaux - Denys deLaPatellière 192 Bateau d’Émile(Le) – Juliano Dornelles 207 Bacurau Back Soon–Sólveig Anspach 79 B Gérard Oury 159 Aventures deRabbiJacob (Les) – Au ski Atlantique Lola Degove, BorisZanni,É Amélie Abraham, ManonTacconi, Ase, qu’as-tu fait pourtes enfants ? – Argent deJudas(L’) –Victor Sjöström 99 Jean-François Laguionie 55 Arche deNoé(L’) – Aquarela Pierre Trividic 204 Angle mort(L’) –Patrick MarioBernard, Amour fou –Jessica Hausner 47 Amants crucifiés(Les) – KenjiMizoguchi 187 Alice’s Restaurant –ArthurPenn 129 Alice etleMaire – NicolasPariser 203 Adolescentes (Les) – AlbertoLattuada 191 Acteur (L’) – Jean-FrançoisLaguionie 57 Acrobate (L’) –Pollet 198 Jean-Daniel A White, White Day –HlynurPálmason 91 A Decent Man–Marcu Hadrian 202 A INDEX DESFILMS 47

e FESTIVAL LAROCHELLECINÉMA – AndresVeiel 179 268 –Hákornarson Grimur 87 – KleberMendonçaFilho, – VictorKossakovsky 205 – Federico Veiroj 208 – VincentLapize 265 – Mati Diop 206

lodie Sanchez 251

— 301 Anca Damian 215 Extraordinaire Voyage deMarona (L’) – Eva Hesse – MarcieBegleiter 177 Être vivantetlesavoir–Cavalier Alain 214 Michel Gondry 170 Eternal SunshineoftheSpotless Mind– Épilogue Énigme CharlesBoyer (L’) – PatrickCazals 119 Kira Mouratova 140 En découvrant levaste monde– Elle etLui–McCarey Leo 116 Easter, Eggs, leszombies-kiwi –Juin 250 Allan E Dumb andDumber–Peter Farrelly 166 Joseph Morder 11 Duchesse deVarsovie (La)– Docteur Folamour – StanleyKubrick 194 Jean-Luc Godard 195 Deux outrois chosesquejesaisd’elle – Déserteur (Le) –Giroux Maxime 213 Xavier Beauvois 35 Des hommesetdesdieux– Benedikt Erlingsson 88 Des chevaux etdeshommes– Jean-François Laguionie 55 Demoiselle etleVioloncelliste (La)– lointain Dario Argento, soupirsdansuncorridor Danser avec lestoiles – AlexanderKluge 178 Dans lesbois–Survila 211 Mindaugas Marc Dufaud, Thierry Villeneuve 210 Daniel Darc, Pieces ofMyLife – D Citadelle Chronique d’unedisparition–Suleiman 70 Elia Cycle André Heuzé 182 Course dessergents deville– Course delugeàKorketrekkeren Coulisses du« Sangàlatête » (Les) Coulisses Kenji Mizoguchi 186 Contes delalunevague après lapluie(Les) – Coffee Cœur fondant –Chieux 252 Benoît Christophe, Tony 267 – Sytske Kok, SophieOlgadeJong 252 – Constantin Rytz,Philippe 267 – Jean-BaptisteThoret 27 –Guichard, Édern – Matmel 267 – Élodie Sanchez,GV,Max-Greg 267

268 268 268

INDEX —— films INDEX —— films Hôtel Homme orchestre (L’) – SergeKorber 156 Holy Motors –Leos Carax 36 Histoire dugéanttimide(L’) –Kári 82 Dagur Guðmundur ArnarGuðmundsson 83 Heartstone, unété islandais– Hantise Hannah Arendt –Margarethe von Trotta 37 H Jean-François Laguionie 59 Gwen, lelivre desable– commerce decinéma–Godard Jean-Luc 33 Grandeur etdécadence d’unpetit Grande Vadrouille (La)– Gérard 154 Oury Gerhard Richter Painting –Corinna Belz 176 Rabbi Jacob –Edler Aubéri 160 Gérard Oury, ilétaitunefois… Georgia (Le)Gaucher –Penn 124 Arthur G Fugue (La)–ArthurPenn 131 Frissons del’angoisse (Les) –Argento Dario 21 Fraises sauvages (Les) –Bergman Ingmar 107 Folle ingénue(La)–Lubitsch 118 Ernst Folie desgrandeurs (La)– GérardOury 158 Flesh Memory–Jacky Goldberg 216 Fille delatourbière (La)– VictorSjöström 101 Feu follet (Le) –Malle 10 Louis Fantozzi Fantômas sedéchaîne– AndréHunebelle 152 Faites sauter labanque–Girault Jean 151 F Jo Edmunds Jansons Jacob etleschiensquiparlent– J It Must BeHeaven –EliaSuleiman 73 Intervention divine–Suleiman 71 Elia Ingeborg Holm–Victor Sjöström 98 Inferno Louis Malle 261 Inde fantôme -Bombay (L’) – Jean-François Laguionie 61 Île deBlackMór(L’)– I Was Here – AdrienCharmot 265 John Requa 171 I Love You PhillipMorris–GlennFicarra, I Kongo K

–Girault Jean 157 – Jessica Hausner 45 – Hadrien LaVapeur, Corto Vaclav 217 – DarioArgento 23 – GeorgeCukor 117 – ArthurPenn 133 –Salce Luciano 197

253 M Lovely Rita–Jessica Hausner 44 Lourdes Louise enhiver – Jean-FrançoisLaguionie 63 Longs Adieux (Les) – KiraMouratova 139 Little Joe–Jessica Hausner 48 Little BigMan–ArthurPenn 130 Lit conjugal (Le) – MarcoFerreri 193 Liliom Lettre écarlate (La)– VictorSjöström 105 Saida Benzal 218 Letters to Paul Morrissey –ArmandRovira, Temps qu’ilreste (Le) –Suleiman 72 Elia Larmes declown – VictorSjöström 104 Marion Leyrahoux 266 La Rochelle entrois temps – L Parasite P Oscar Opéra Oleg Dario Argento 18 Oiseau auplumagedecristal (L’) – O Nuytten/Film Patrice Chagnard 229 Nous lepeuple–Bories, Claudine Nos défaitesPériot 228 – Jean-Gabriel Ni vuniconnu – YvesRobert 150 Frank Beauvais 227 Ne croyez surtout pasquejehurle– N Mascotte : duodesdindons(La) Marsilly -Vie auvillage Mariage deVerida (Le) –MichelaOcchipinti 220 Man ontheMoon–MilošForman 169 Renaud Lessard 219 Mad DogLabine–Jonathan Beaulieu-Cyr, Monsters. Monos Missouri Breaks –ArthurPenn 132 Misérables (Les) –Ly Ladj 223 Miracle enAlabama–ArthurPenn 125 Miel-Émile Mickey One–ArthurPenn 126 Jean-François Laguionie, Kali Carlini 58 Masque dudiable(Le) – Mask (The) –CharlesRussell 167 Dominique Besnehard 226 Mylène Demongeot,laMiladyducinéma– Moonrise — 302

– JurisKursietis 230 –Molinaro 155 Édouard –Lang 115 Fritz –Argento Dario 26 – AlejandroLandes 224 – BongJoon-ho 231 – Jessica Hausner 46 – FrankBorzage 183 –Olteanu Marius 225 – Peter van Houten 221 – Caroline Champetier 38 268

182 Kira Mouratova 143 Syndrome asthénique (Le) – Suspiria Survivre Summerland Stitches Sparrows Souvenirs d’en France – AndréTéchiné 196 Souvenir (The) –JoannaHogg 240 Sorry We Missed You –Ken Loach Claude Lanzmann 34 Sobibor, 14 Octobre 1943,16heures – Siffleurs (Les) –Porumboiu Corneliu 238 Samouraï (Le) – Jean-PierreMelville 258 S Proscrits (Les) – VictorSjöström 102 Poursuite impitoyable (La)–Penn 127 Arthur Pour lessoldats tombés – PeterJackson 233 Jean-François Laguionie 57 etlafilledeseaux– Potr’ Céline Sciamma 232 Portrait delajeunefilleenfeu – Plage privée – Jean-FrançoisLaguionie 56 Place centrale – NicolasHabas 266 Phenomena Duvaleix, Virginie Guerra, ÉmilieRolquin 251 Petits Princes (Les) – Nadia Delpont,Tristan (Les)Persiennes Pat etMat enhiver – MarekBeneš 253 Part deschoses(La) Parmi lespierres grises– KiraMouratova 141 Paris est toujours Paris –Emmer Luciano Talking aboutTrees 242 –SuhaibGasmelbari Tableau (Le) – Jean-FrançoisLaguionie 62 T Roubaix, unelumière –Desplechin 237 Arnaud Rojo Reykjavík –Rotterdam – Óskar Jónasson 80 Rêveur éveillé (Le) –Mathelier Jean-Paul 65 Denis Côté 235 Répertoire desvillesdisparues– Rage aucul(La)– YannickLecœur 266 R Quatre Mouchesdevelours gris– Quand j’étais mort Alice Sarrauste 251 Clotilde Laroche, Thomas Mikdjian, Quand çabloque– Axel Auger, AnnaBuy, Q Que l’amour –Mikles 234 Lætitia Quatrième Dario Argento 20

–Naishtat 236 Benjamin – DarioArgento 22 – Miroslav Terzic 241 –Kormákur Baltasar 81 –Rúnarsson 85 Rúnar – ValérieMréjen 250 –Argento Dario 25 –Hákonarson Grímur 86 – Ernst Lubistch 182 267

— 303 184 239 182 Rizzoli FilmSpa(Italie) — Orion Film(Allemagne) — Mars FilmProduzione (Italie) — Da. Ma.Produzione (Italie) — Collection Christophe L —Coral Producciones (Espagne) — Blue SpiritProductions/Mélusine Productions Philippe Lebruman — Retour deflamme 2018 ©Alexandre Tsipouridis Portrait David Sztanke ©Romain Corvez Portrait EliaSuleiman©GettyImages Portrait Jessica Hausner©Evelyn Rois Portrait Caroline Champetier©BenoîtBouthors CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES Et lesdistributeurs etproducteurs desfilmsprogrammés TF1 Droits Audiovisuels — Une fillefacile – RebeccaZlotowski 247 Une casernedepompiersàBerlin Jean-François Laguionie 56 Une bombeparhasard – Georges Lautner 153 Un grandGrangier, seigneur– Gilles U Daniel Snaddon Zébulon, ledragonLang, – Max Z Woman at War –Benedikt Erlingsson 89 Winter Brothers –HlynurPálmason 90 W Laguionie, Xavier Picard 64 Voyage duprince (Le) – Jean-François Volcano Rakotoson, ZinebSoulaimani 251 Louis Changeur, ShiuanAnLin,Lilamirana Vivre dansl’écart –Besse, Arielle Vif-argent Viendra lefeu – OliverLaxe 248 Vent (Le) – VictorSjöström 106 V Truman Show (The) –Peter Weir 168 Trois Aventures deBrooke – YuanQing 246 Trésor desîlesChiennes(Le) – F.J.Ossang 199 Jean-François Laguionie 58 Traversée del’Atlantique àlarame (La)– Traître (Le) – MarcoBellocchio 245 Toute unenuit–Akerman Chantal 32 Tombeau hindou(Le) –Lang 189 Fritz Tlamess Tigre duBengale(Le) –Lang 188 Fritz Terje Vigen –Victor Sjöström 100 Tenzo Ténèbres Temps qu’ilreste (Le) –Suleiman Elia – Katsuya Tomita 243 –Rúnarsson 84 Rúnar – Ala Eddine Slim –Argento Dario 24 – StéphaneBatut 249 Jean-MichelSicot — Svenska Filminstitutet — Titanus -LaetitiaRome Restauration CNC— Gaumont — Gaumont MonVoisin Productions

— —

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244 268 252 — 72 72

INDEX —— films INDEX —— cinéastes Benoît Adrien Louis Caroline Patrice Jean-Luc Maxime Jean Suhaib Miloš Peter Juliano Mati Arnaud Nadia Lola Denys Sophie OlgadeJong Anca George Denis Arthur Jack Patrick Alain Kali Leos Anna Frank Claudine Bong Joon-Ho Arielle Dominique Patrick MarioBernard Glenn Marco Benedikt Luciano Aubéri Tristan Marc Ingmar Saida Marek Corinna Marco Stéphane Axel Marcie Xavier Frank Jonathan Dario Sólveig Shiuan Chantal Amélie INDEX DESCINÉASTES 47 e Carlini Degove Diop FESTIVAL LAROCHELLECINÉMA Auger Clayton Girault Carax Dufaud Cavalier Forman Damian Buy Changeur Farrelly Argento Benzal Côté Borzage Beauvais Ficarra Delpont Beneš Ferreri Bellocchio de LaPatellière Beauvois Besse Collombel Chieux Begleiter Charmot Duvaleix Edler An Lin Gasmelbari Cazals Abraham Chagnard Bergman Dornelles Anspach Cukor Desplechin 237 Akerman Giroux Belz Emmer Champetier Bories Erlingsson Godard Beaulieu-Cyr Batut Besnehard 151, 157 33, 195 88, 89 28, 38 252 184 204 206 192 251 251 207 249 265 245 229 229 226 242 267 235 253 252 227 190 160 210 166 169 107 214 193 219 183 218 176 213 231 251 251 215 251 251 251 251 251 177 119 171 117 36 58 79 35 32 14 Joseph Édouard Kenji Thomas Kleber Jean-Pierre Leo Matmel Jean-Paul Sybil Hadrian Louis Ladj Ernst Ken Marion Renaud Yannick Oliver Georges Alberto Clotilde Vincent Claude Max Fritz Alejandro Jean-François Hadrien Marcel Juris Stanley Victor Baltasar Serge Sytske Alexander Dagur Allan Óskar Edmunds Peter André Christophe Joanna André Jessica Grimur Nicolas Édern Virginie Guðmundsson Guðmundur Arnar Gilles Lætitia Michel Jacky McCarey Loach Lang Ly Lang Kursietis Marzin Mizoguchi Juin Lubitsch Malle Jackson Grangier Goldberg Korber Jónasson Laxe Guichard Kossakovsky Hunebelle Heuzé Kári Gondry Mendonça Filho L’Herbier Kok

Leyrahoux Hákonarson Lanzmann Mikles Hausner Morder Hogg Habas Kubrick Lattuada Guerra Lapize Lessard Lecœur Laroche Marcu La Vapeur Mikdjian Kormákur Lautner Molinaro Jansons Landes Mathelier Kluge Honoré Melville Laguionie — 304 115,188,189 186, 187 10, 261 18, 182 86, 87 207 239 253 209 240 230 205 250 202 266 266 266 217 234 248 265 224 258 233 267 267 267 223 252 252 194 170 156 219 216 182 155 153 153 178 251 251 251 152 114 40 116 191 80 50 34 65 83 82 81 11 Élodie Luciano Constantin Charles Rúnar Armand Émilie Yves Corto Céline Alice Rebecca Boris Peter Andrzej Margarethe Thierry Federico Andres Peter Pierre Katsuya Jean-Baptiste Miroslav André Manon David Mindaugas Elia Alexandra Zineb Daniel Ala Eddine Slim Victor Michela Benjamin Valérie Kira John Lilamirana Yuan Corneliu Jean-Daniel Xavier Jean-Gabriel Arthur J-P Nicolas Hlynur Gérard F.J. Marius Ossang Pasco Suleiman Mouratova Robert Requa Qing Sarrauste Zanni Weir van Houten Vaclav Soulaimani Sztanke Trividic Rúnarsson Rolquin Sjöström Téchiné Sciamma Snaddon Sanchez Picard Olteanu Penn Pálmason Tacconi Mréjen Oury Villeneuve Veiel Pariser Russell Occhipinti Wajda Salce Tomita Rovira Terzic Porumboiu Zlotowski Veiroj Naishtat Stewart Rakotoson Survila Rytz von Trotta Pollet Périot Thoret 154, 158,159 251, 267 84, 85 90, 91 244 252 204 208 250 203 220 246 221 236 243 238 228 267 267 232 225 247 150 210 120 196 199 134 168 198 185 218 261 179 241 197 167 251 251 251 251 251 251 217 37 171 64 211 66 93 27 7