6 / Les objectifs de conservation Il découle de la rédaction du plan de gestion 2016-2022 de la pelouse POINT DE VIGILANCE de la Rappe 4 objectifs prioritaires à long terme : Le Solidage du Canada est une espèce invasive provenant d'Amérique du Nord. - la conservation des habitats de pelouse Cette plante très compétitive colonise les milieux ouverts, au détriment de la végéta- tion typique. - le maintien des populations d’espèces cibles Cette espèce produit énormément de graines, aussi pour l’éradiquer, il faut procéder à - le maintien d’une diversité d’habitats, et d’espèces des opérations d’arrachage répétées avant la fructification. Pelouse calcaire - l’intégration du site dans le contexte local Sur le site de La Rappe, le Solidage est présent encore très ponctuellement, il est donc possible de limiter son développement.

7 / L’action conservatoire sur le site protégé de la Rappe Connaître : l’équipe scientifique du CEN Lorraine, avec l’ap- pui d’experts, mais aussi de bénévoles, assure des suivis réguliers des espèces « cibles ». Une étude de la trame thermophile Fensch-- à (57) reste à mener pour mieux connaitre le fonctionnement de ces milieux en réseau.

Protéger : l’extension du site protégé à la pelouse située sur la parcelle 11 sera recherchée et les relations avec les acteurs locaux seront poursuivies. Gérer : l’essentiel de la pelouse est géré par un pâturage avec un cahier des charges adapté aux enjeux. Un suivi régulier de ce pâturage est mené afin de réajuster les modalité si besoin. L’équipe technique du CEN Lorraine intervient en complément pour gérer les refus ligneux et tailler les lisières. Solidage du Canada Valoriser : des animations sur site continueront à être propo- sées auprès des scolaires et du grand public. Une étude de valorisa- tion globale à l’échelle des vallées de l’Orne et de la Fensch est pré- Les objectifs du précédent plan de gestion ont été globalement vue. atteints. Azuré du serpolet Un cœur de biodiversité Une vigilance sera à apporter sur le maintien de la Violette blanche, non revue en 2016. dominant la vallée de l’Orne

Le Conservatoire d’espaces naturels est une association de protection du patrimoine naturel lorrain reconnue d’utilité publique. Grâce à une équipe de 50 salariés et un réseau de 200 bénévoles, le CEN Lorraine protège 341 sites naturels, Animaon sur site Orchis mâle soit environ 6 557 hectares de milieux remarquables sur les quatre départements. Un bilan significatif après plus de 30 ans d’existence ! Retrouvez-nous sur www.cen-lorraine.fr

Document réalisé avec le soutien financier de : Le plan de gestion initial a été réalisé Partenaires techniques : Crédits photos : Contact : avec le soutien financier de : G. GAMA, S. HOUPPERT, P. MASSIT, P. MONTAGNE, Mélanie BAUSCH J. OSZCZAK, B. SCHONS, Tél : 03 82 83 62 84 J. TOUROULT, P. WERNAIN [email protected] 1 / Présentation générale 4 / Les espèces remarquables et leurs habitats Le site protégé est localisé sur la commune de Rosselange qui se situe La pelouse mésophile à Brome érigé correspond à l’habitat naturel à à l’extrême ouest de la , dans la vallée de l’Orne. la fois le plus remarquable et le mieux représenté sur le site protégé. Il s’agit d’un habitat prioritaire à l’échelle de l’Europe. La pelouse calcaire qui constitue l’essentiel de ce site au fort intérêt patrimonial est entretenue par un troupeau de moutons. Le En ce qui concerne les espèces, l’Euphorbe de Séguier, protégée en Lorraine, est la plante la plus remarquable du cortège observé. La Violette blanche, bé- pâturage permet de gérer la pelouse, mais il doit être accompagné néficiant aussi d’une protection régionale, est présente en lisière. Le cortège d'une gestion mécanique pour limiter l'installation des arbustes. d’orchidées sauvages se compose de l’Orchis mâle, l’Orchis homme-pendu, l’Orchis bouc, l’Ophrys bourdon et la Céphalanthère à grandes fleurs. L’élément le plus remarquable sur ce site est l’Euphorbe de Séguier, En marge du site, en forêt, poussent le Limodore à feuilles avortées et la Cé- plante protégée et rare, dont c’est l’unique station connue en Lorraine. phalanthère rouge. Azuré du serpolet L’Azuré du Serpolet, petit papillon en voie de raréfaction est Pour la faune, l’Azuré du serpolet est l’élément le plus remarquable. La pelouse également présent. de la Rappe est la seule pelouse de la vallée fréquentée par cette espèce d’inté- Orchis homme‐pendu rêt européen qui a besoin de Thym et/ou d’Origan et de fourmilières pour 2 / Réseau de pelouses et trame thermophile accomplir son cycle vital. Notons également la présence d’une punaise d’affini- té mériodionale Jalla dumosa, dont la Rappe constitue l’unique station récente Le site s’inscrit dans un réseau de pelouses calcaires présent sur les connue à l’échelle du quart nord-est de la . coteaux qui dominent la vallée de l’Orne. Les 3 pelouses de cette vallée (, Rosselange et Vitry-sur-Orne) sont protégées par le Les Orthoptères (criquets et sauterelles) com- portent 7 espèces des pelouses d’intérêt ré- CEN Lorraine. Ce réseau se poursuit au nord avec les pelouses de la Criquet des jachères gional, parmi lesquelles l’Oedipode turquoise, vallée de la Fensch. la Decticelle chagrinée et le Criquet des jachères. La pelouse de la Rappe représente un enjeu majeur dans le cadre de la trame thermophile locale, en termes de réservoir puisque c’est le site au plus fort intérêt écologique. Les pelouses de Pie‐grièche écorcheur Clouange et Vitry, même si elles comportent moins d'enjeux, jouent 5 / Les enjeux de conservation un rôle important dans le déplacement des espèces liées aux pelouses Les principaux enjeux sont la conservation des habitats de pe- qui peuvent y accomplir une partie de leur cycle vital. louse et des espèces cibles qui sont inféodées à ces milieux : Euphorbe de Séguier, Violette blanche, Azuré du serpolet. Ce site représente un enjeu En s’appuyant sur l’expertise agro-pastorale du complexe Fensch, majeur dans le cadre de la trame thermophile, en tant que réservoir et Violee blanche Punaise Jalla dumosa Orne, Fontoy financée en 2005 par la Communauté de Communes du élément favorisant le déplacement d’espèces. Pays Orne-Moselle, associée à la Communauté d’Agglomération du Val de Fensch et à la Commune de Fontoy, le CEN Lorraine a pu Le retour du pâturage pour plus de biodiversité mettre en place une gestion pastorale à partir de 2006 en partenariat La pelouse de la Rappe était traditionnellement entre- avec un éleveur local. tenue par pâturage jusque dans les années 1950. Par la suite, le défaut d’entretien a permis aux hautes herbes, broussailles et arbustes de progresser au détri- ment de la pelouse la plus typique. Les suivis écolo- 3 / Un patrimoine reconnu giques menés par le CEN Lorraine confirment que le retour du pâturage pratiqué depuis 2006 a eu un im- La pelouse calcaire de la Rappe a été inventoriée en Espace Naturel pact positif sur les habitats de pelouse, favorisant les Sensible au niveau départemental et en Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique cortèges d’espèces les plus remarquables. Faunistique et Floristique au niveau national. La présence de zones de pelouse embroussaillées, de bosquets et d'arbustes isolés est favorable au maintien de nombreuses espèces, telles que la Pie-grièche écor- cheur ou certains insectes, dont l'Azuré du serpolet. CONDITIONS D’ACCÈS Le site protégé est facile d’accès. Il est équipé de tables de pique-nique et de panneaux informatifs. Un sentier de découverte été aménagé en 2002. La seule station d’Euphorbe de Séguier répertoriée en Rappel : il est interdit de faire du feu et de déposer des déchets sur ce site qui Lorraine est protégée ! reste très fragile. La pelouse de la Rappe constitue la dernière station connue pour cette plante qui était présente sur toutes les collines cal- caires bordant la vallée de l'Orne. Protection Cette espèce est typique des milieux secs, avec un sol à faible capacité de rétention d’eau et son besoin en lumière implique Dès février 1997, la commune de Rosselange a signé une convention tripartite avec l’Office National des Forêts et le CEN Lorraine afin de protéger la pelouse une bonne exposition. de la Rappe. Un avenant signé en 2006 a permis l’extension de la zone protégée portée à 12,6 hectares. Le suivi mis en place pour s’assurer que la gestion n’impacte pas négativement l’Euphorbe, montre qu’au contraire, le pâtu- rage extensif semble favoriser la plante dont on a dénombré près de 900 pieds en 2016. Euphorbe de Séguier Euphorbe de Séguier