CONSEIL INDEPENDANT EN ENVIRONNEMENT

COMMUNAUTE DE COMMUNES DE LA BAIE DU COTENTIN à les Marais (50)

Projet de construction d’un abattoir de proximité et d’un atelier de découpe à Méautis

Demande d’autorisation environnementale

PARTIE 2 : ETUDE D’IMPACT

GES n° 16658 Juin 2018

AGENCE OUEST AGENCE NORD AGENCE EST AGENCE SUD-EST-CENTRE AGENCE SUD-OUEST Z.I des Basses Forges 80 rue Pierre-Gilles de Gennes 870 avenue Denis Papin 139 Imp de la Chapelle - 42155 Forge 35530 NOYAL-SUR-VILAINE 02000 BUGNY 54715 LUDRES ST-JEAN ST-MAURICE/LOIRE 79410 ECHIRÉ Tél. 02 99 04 10 20 Tél. 03 23 23 32 68 Tél. 03 83 26 02 63 Tél. 04 77 63 30 30 Tél. 05 49 79 20 20 Fax 02 99 04 10 25 Fax 09 72 19 35 51 Fax 03 26 29 75 76 Fax 04 77 63 39 80 Fax 09 72 11 13 90 e-mail : [email protected] e-mail : [email protected] e-mail : [email protected] e-mail : [email protected] e-mail : [email protected] www.ges-sa.fr - GES S.A.S au capital de 150 000 € - Siège social : L’Afféagement 35340 LIFFRE - RCS Rennes B 330 439 415 - NAF 7219Z Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

SOMMAIRE

AVANT PROPOS ______5 TEXTES REGLEMENTAIRES ET PROCEDURE ______6

DESCRIPTION DU PROJET

1. IDENTITE DU DEMANDEUR ______14

2. PRESENTATION DE L'ETABLISSEMENT ET DE LA DEMANDE ______14 2.1. CONTEXTE INDUSTRIEL ______14 2.2. HISTORIQUE ET SITUATION ADMINISTRATIVE ACTUELLE ______15 2.3. OBJET DE LA PRESENTE DEMANDE ______15 2.4. CAPACITES TECHNIQUES ET FINANCIERES______16

3. DESCRIPTION DE LA LOCALISATION DU PROJET ______18

4. DESCRIPTION DES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU PROJET ______20

5. DESCRIPTION DES CARACTERISTIQUES DE LA PHASE OPERATIONNELLE ______21 5.1. PROCESS DE FABRICATION ______21 5.2. PRODUCTIONS PROJETEES ______23 5.3. DEMANDE ET UTILISATION DE L’ENERGIE, NATURE ET QUANTITE DES MATERIAUX ET DES RESSOUCES NATURELLES UTILISEES ______24

6. ESTIMATION DES TYPES ET QUANTITES DE RESIDUS ET D’EMISSIONS ATTENDUS 29

7. CONDITIONS DE REMISE EN ETAT DU SITE ______30

8. SYNTHESE DU CLASSEMENT DE L’ETABLISSEMENT ______31 8.1. CLASSEMENT ICPE ______31 8.2. CLASSEMENT IED ______32 8.3. CLASSEMENT SEVESO ______32 8.4. CLASSEMENT IOTA ______33

ETUDE D'IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT

1 INTRODUCTION METHODOLOGIQUE ET REALISATION DE L’ETUDE ______35 1.1 ANALYSE DES METHODES UTILISEES ET DIFFICULTES RENCONTREES ______35 1.2 SYNTHESE DES ELEMENTS DE L’ETUDE D’IMPACT ______36 1.3 NOMS, QUALITES ET QUALIFICATIONS DES EXPERTS ______37

2 SCENARIO DE REFERENCE ET SELECTION DES FACTEURS ______38 2.1 ASPECTS PERTINENTS DE L’ETAT ACTUEL ______38 2.2 EVOLUTION EN CAS DE MISE EN OEUVRE DU PROJET ______38 2.3 EVOLUTION EN CAS D’ABSENCE DE MISE EN OEUVRE DU PROJET ______40

3 IMPACT SUR LA POPULATION, LES BIENS MATERIELS, LE PAYSAGE ET LE PATRIMOINE CULTUREL ______41 3.1 ETAT ACTUEL ______41 3.2 INCIDENCES DES INSTALLATIONS PROJETEES ______53 3.3 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX ______60

Rapport GES n°16658 2 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

4 IMPACT SUR LA BIODIVERSITE ______62 4.1 ETAT ACTUEL ______62 4.2 INCIDENCES DU PROJET SUR LA BIODIVERSITE ______77 4.3 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX ______82

5 ETUDE D’INCIDENCE NATURA 2000 ______84 5.1 ETAT ACTUEL ______84 5.2 INCIDENCES DU PROJET SUR LES SITES NATURA 2000 ______99

6 IMPACT SUR LE SOL ET SOUS-SOL, LES TERRES ______105 6.1 ETAT ACTUEL ______105 6.2 INCIDENCES DU PROJET SUR LE SOL ET SOUS-SOL, LES TERRES ______107 6.3 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX ______108

7 IMPACT SUR L’EAU ______110 7.1 ETAT ACTUEL ______110 7.2 INCIDENCES DU PROJET SUR L’EAU ______130 7.3 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX ______143

8 IMPACT SUR L’AIR ET LE CLIMAT ______145 8.1 ETAT ACTUEL ______145 8.2 INCIDENCES DU PROJET SUR L’AIR ET LE CLIMAT ______150 8.3 VULNERABILITE DU PROJET AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ______154 8.4 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX ______155

9 IMPACT SUR LES TRANSPORTS ET LA CIRCULATION ______157 9.1 ETAT ACTUEL ______157 9.2 INCIDENCES DU PROJET SUR LES TRANSPORTS ET LA CIRCULATION ______159 9.3 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX ______161

10 IMPACT SUR LE BRUIT ET LES VIBRATIONS ______163 10.1 ETAT ACTUEL ______163 10.2 INCIDENCES DU PROJET SUR LE BRUIT ET LES VIBRATIONS ______167 10.3 PROPOSITION DE VALEURS LIMITES ______171 10.4 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX ______172

11 IMPACT SUR LA GESTION DES DECHETS ET DES SOUS-PRODUITS ANIMAUX __ 174 11.1 ETAT ACTUEL ______174 11.2 INCIDENCES DU PROJET SUR LA GESTION DES DECHETS ______175 11.3 CONFORMITE DE LA GESTION DES DECHETS PAR L’ETABLISSEMENT AVEC LE PLAN REGIONAL DE PREVENTION ET DE GESTION DES DECHETS ______177 11.4 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX ______178

12 IMPACT LUMINEUX ______180 12.1 ETAT ACTUEL ______180 12.2 INCIDENCES DU PROJET SUR LES EMISSIONS LUMINEUSES ______182 12.3 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX ______183

13 ANALYSE DES EFFETS CUMULATIFS ET TRANSFRONTALIERS ______185 13.1 ANALYSE DES EFFETS CUMULATIFS AVEC D’AUTRES PROJETS ______185 13.2 ANALYSE DES EFFETS TRANSFRONTALIERS ______185

14 SYNTHESE DES MESURES ERC, DES MODALITES DE SUIVI ET ESTIMATION DES DEPENSES ______186

Rapport GES n°16658 3 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES

1 GENERALITES ______190 1.1 OBJECTIFS______190 1.2 GENERALITES SUR LES RISQUES SANITAIRES POUR L’HOMME LIES A SON ENVIRONNEMENT ______190 1.3 METHODOLOGIE ______191

2 CARACTERISATION DU SITE ______192 2.1 OBJECTIFS______192 2.2 IDENTIFICATION DES SUBSTANCES POTENTIELLEMENT EMISES ______192 2.3 ENVIRONNEMENT DU SITE – ETAT DES MILIEUX ______195 2.4 POPULATIONS CONCERNEES ______197 2.5 VOIES DE TRANSFERT ______199 2.6 SELECTION DES SUBSTANCES OU AGENTS DANGEREUX A PRENDRE EN COMPTE202

3 EVALUATION DE L’ETAT DES MILIEUX ______206 3.1 DEFINITION DE L’ENVIRONNEMENT TEMOIN LOCAL ______206 3.2 L’ENVIRONNEMENT SONORE ______206 3.3 SELECTION DES MILIEUX ET SUBSTANCES A PRENDRE EN COMPTE ______206

4 IDENTIFICATION DU DANGER DES AGENTS RETENUS ______207

5 EVALUATION DE LA DOSE REPONSE – CHOIX DES VTR ______208 5.1 GENERALITES ______208 5.2 APPLICATION AU BRUIT ______210 5.3 DEFINITION DU SCHEMA CONCEPTUEL ______211

6 EVALUATION DES EXPOSITIONS ______212

7 CARACTERISATION DU RISQUE ______212 7.1 ADEQUATION DES DONNES TOXICOLOGIQUES AUX DONNEES D’EXPOSITION _ 212 7.2 QUANTIFICATION DU RISQUE ______213

8 INCERTITUDE SUR LA DEMARCHE D’EVALUATION DES RISQUES ______213

9 IMPACT SUR LA SANTE EN PHASE CHANTIER ______213

10 IMPACT SUR LA SANTE EN CAS DE CESSATION D’ACTIVITE ______214

11 CONCLUSION ______214

Rapport GES n°16658 4 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50) AVANT PROPOS

Le département de la compte deux abattoirs publics : Cherbourg et Saint Hilaire du Harcouët.

L’établissement de Cherbourg fonctionne actuellement sous régime dérogatoire de l’Etat Français jusqu’en 2019. Sa mise aux normes, notamment au regard de la réglementation sanitaire de l’Union Européenne, nécessiterait des investissements conséquents par rapport à une reconstruction.

La Communauté de Communes de la Baie du Cotentin à Carentan les Marais (50) projette la construction d’un abattoir de proximité et d’un atelier de découpe au niveau de la ZA du Foirail sur la commune de Méautis (50). L’établissement projeté remplacera celui de Cherbourg, qui sera fermé.

La capacité de production de l’établissement en projet est de :

- abattage : 3 000 tonnes de carcasses par an et 24 tonnes par jour en pointe, - découpe : 1 000 tonnes par an et 5 tonnes par jour en pointe.

L’établissement est soumis à autorisation au titre de la rubrique 2210 de la nomenclature des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement.

L’objet du présent dossier est la présentation de l’activité industrielle et l’appréciation de son impact sur l’environnement, la santé humaine et les dangers. Il est constitué conformément aux dispositions de l’article R122-5 du code de l’Environnement et comprend :

• Partie 1 : Une note de présentation non technique du projet.

• Partie 2 : Une étude d'impact : ° description du projet, ° étude d’impact sur l’environnement, ° évaluation des risques sanitaires.

• Partie 3 : Une étude des dangers.

• les annexes et plans.

La note de présentation non technique du projet (incluant le mémoire résumé de l’étude d’impact et de l’étude des dangers) présente le dossier de façon résumée et accessible au public amené à le consulter.

L’ensemble du dossier a été réalisé par GES 1 en tant que personne morale représentée par son Président Christian BUSON, en accord avec le pétitionnaire. Les plans ont été réalisés par ADENT 2 Architectes pour la Communauté de Communes de la Baie du Cotentin.

1 GES - Z.I des Basses Forges - 35530 NOYAL SUR VILAINE - Tél. 02.99.04.10.20 - Email : [email protected] 2 ADENT Architectes - 9 bis rue Poullain Duparc - 35000 RENNES - Tél : 02.99.79.79.09 - Email : [email protected]

Rapport GES n°16658 5 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

TEXTES REGLEMENTAIRES ET PROCEDURE APPLICABLE

Rapport GES n°16658 6 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

TEXTES DE BASE APPLICABLES AUX INSTALLATIONS CLASSEES POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT

1. Principaux textes de portée générale Code de l’Environnement - Partie législative (Livre I) - Titre I et III - Participation du public - Articles L 121-15-1 et suivants (concertation préalable) et articles L 123-1 et suivants (enquête publique). Code de l’Environnement - Partie législative (Livre I) - Titre II Evaluation environnementale - Articles L 122-1 et suivants. Code de l’Environnement - Partie législative (Livre I) - Titre VIII Autorisation environnementale - Articles L 181-1 et suivants. Code de l’Environnement - Partie législative - (Livre II) - Titre 1 er – Eaux et milieux aquatiques, notamment les articles L.211-1 et suivants, L.212-1 à L.212-11, L.214-8, L.214-1 et suivants. Code de l’Environnement - Partie législative - (Livre V) - Prévention des pollutions des risques et des nuisances, notamment son titre Ier Installations Classées pour la Protection de l’Environnement, son titre IV Déchets, son titre V Dispositions particulières à certains ouvrages ou installations, son titre VII prévention des nuisances sonores, son titre VIII Prévention des nuisances visuelles et lumineuses.

2. Textes relatifs à la législation sur les installations classées et à l’autorisation environnementale Les dispositions de la partie réglementaire du code de l’Environnement, notamment celles contenues dans les livres I « évaluation environnementale et autorisation environnementale » et V « Prévention des Pollutions, des Risques et des nuisances » et en particulier : ‹ les articles R 122-1 à R 122-14 et R112-25 à 28, relatifs aux études d’impacts des projets de travaux, ‹ les articles R123-1 à R123-27 relatifs aux enquêtes publiques relatives aux opérations susceptibles d’affecter l’Environnement, ‹ les articles R 181-1 à R 181-56 relatifs à l’autorisation environnementale, ‹ les articles R 511-9 et R 511-12 relatifs à la nomenclature des installations classées et aux règles de détermination du statut SEVESO, ‹ les articles R 512-39 et suivants relatifs à la mise à l’arrêt définitif d’une installation et à la remise en état, ‹ les articles R 513-1 et suivants relatifs au bénéfice des droits acquis, ‹ les articles R 515-58 et suivants relatifs aux installations visées à l’annexe I de la directive 2010/75/UE du Parlement européen et du conseil du 24 novembre 2010 relative aux émissions industriels, ‹ les articles R515-85 et suivants relatifs aux installations susceptibles de créer des accidents majeurs impliquant des substances dangereuses, ‹ article R 516-1 et suivants relatifs à la constitution des garanties financières, ‹ les articles R 541-7 à R 541-11 relatifs à la classification des déchets ainsi que la circulaire du 03/10/02 relative à sa mise en œuvre, ‹ les articles R 541-42 à R 541-48, R541-78 relatifs au contrôle des circuits de traitement des déchets, ‹ les articles R 541-49 à R 541-64 et R 541-79 relatifs au transport des déchets, ‹ les articles R 543-1 et suivants relatifs à certaines catégories de déchets, ‹ les articles R557-1-1 et suivants relatifs aux équipements à risques. Arrêté intégré du 02/02/98 modifié qui regroupe les prescriptions applicables aux installations classées sur l’eau, le bruit, l’air etc... Arrêté modifié du 04/10/2010 relatifs à la prévention des risques accidentels au sein des installations classées pour la protection de l’environnement soumises à autorisation. Arrêté du 23/01/97 relatif à la limitation des bruits émis dans l’environnement par les installations classées. Arrêtés de prescriptions générales des activités classées soumises à déclaration, enregistrement ou à autorisation.

Rapport GES n°16658 7 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Rapport GES n°16658 8 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

MENTION DES TEXTES QUI REGISSENT L’ENQUETE PUBLIQUE ET INSERTION DANS LA PROCEDURE ADMINISTRATIVE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE

1 Mention des textes régissant l’enquête publique

° Code de l’Environnement - Partie Législative : Section 1 du Chapitre III du Titre II du Livre 1 er . Art L 123-1 à L123-19-8. ° Code de l’Environnement - Partie Réglementaire : Section 1 du Chapitre III du Titre II du Livre 1 er . Art R 123-1 à R 123-24. ° Code de l’Environnement - Partie Législative : Section 3 Chapitre unique du Titre VIII du Livre 1 er : Art L 181-9 à L 181-12. ° Code de l’Environnement - Partie Réglementaire : Sous-section 2 et 3, Section 3 Chapitre unique du Titre VIII du Livre 1 er : Art R 181-36 à R 181- 44.

2 Insertion de l’enquête publique dans la procédure d’autorisation environnementale

Le présent projet relève de la procédure d’autorisation environnementale.

La procédure d’instruction (cf. schéma plus-avant) s’articule autour d’une phase d’examen, au cours de laquelle des consultations obligatoires sont réalisées (cf. liste ci-après). Les avis formulés lors de ces consultations sont joints au dossier d’enquête publique (nb : cette obligation ne vise pas l’avis des organismes de santé).

Après une phase d’examen, la demande est soumise à enquête publique conformément aux articles L 181-9, L 181-10 et R181-36 à R 181-38 du Code de l’Environnement. Cette enquête est réalisée conformément aux dispositions du Chapitre III du Titre II du code de l’Environnement et des articles cités dans ce paragraphe.

3 Décisions susceptibles d’être adoptées au terme de l’enquête publique

A l’issue de l’enquête publique, la phase de décision aboutit à la délivrance d’un arrêté préfectoral d’autorisation environnementale de prescriptions ou à un arrêté préfectoral de refus dans les conditions fixées par les articles R 181-39 à R 181-44 du code de l’Environnement.

Rapport GES n°16658 9 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

LISTE DES AVIS OBLIGATOIRES SUR LE PROJET DANS LE CADRE DE LA PROCEDURE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE

Article Code Situation Objet de la consultation pour avis Environnement du projet R 181-18 Directeur général de l’Agence Régional de Santé pour tous projets. VVV R 181-18 Ministre de la santé si les incidences du projet concernent plusieurs régions. - Autorité environnementale si le projet est soumis à évaluation R 181-19 VVV environnementale. R 181-20 Préfet de Région si le projet affecte le patrimoine archéologique. - Projet relevant de la loi sur l’eau, sont saisis pour avis : - la Commission Locale de l’Eau du SAGE, - la personne gestionnaire du domaine public le cas échéant, - le préfet coordonnateur de bassin si impact interrégional en matière de planification de la ressource en eau ou d’inondation, R 181-22 - - le Préfet maritime si opération de dragage avec immersion, - le président de l’établissement public territorial de bassin (si projet porté par un établissement public d’aménagement), - l’organisme unique de gestion collective des prélèvements d’eau pour l’irrigation (si projet situé dans son périmètre). L’INAOQ si le projet concerne une ICPE située sur le territoire d’une R 181-23 commune concernée par une aire de production de produits d’appellation VVV d’origine. L’établissement public du parc si le projet affecte de façon notable le cœur du R 181-24 parc ou les espaces maritimes du parc national (sauf projet soumis à - autorisation spéciale). La Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites et le R 181-25 ministre chargé des sites si l’autorisation environnementale tient lieu - d’autorisation spéciale au titre des sites classés. La Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites ou le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (puis en cas d’avis R 181-26 défavorable le ministre chargé de la protection de la nature) si l’autorisation - environnementale tient lieu d’autorisation spéciale au titre des réserves naturelles délivrée par l’Etat. L’Agence Française pour la Biodiversité si le projet affecte le milieu marin d’un R 181-27 - parc naturel. Le Conseil National de la Protection de la Nature (puis en cas d’avis défavorable le ministre chargé de la protection de la nature ou le ministre chargé des pêches R 181-28 - maritimes) si le projet comprend une demande de dérogation aux interdictions concernant les espèces protégées. Le ministre chargé des hydrocarbures si projet relatif à un établissement R 181-29 - pétrolier. R 181-30 Le haut conseil des biotechnologies si utilisation d’OGM. - L’Office National des Forêts si autorisation de défrichement d’un bois ou d’une R 181-31 - forêt relevant du domaine forestier. Si projet éolien : - le ministre chargé de l’aviation civile, R 181-32 - le ministre de la défense, - - l’Architecte des Bâtiments de , - les opérateurs radar et de VOR (Visual Omni Range). - Autres avis (à préciser) - V Concerné - Non concerné

Rapport GES n°16658 10 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

LISTE DES AUTORISATIONS ET DECISIONS QUI SERONT NECESSAIRES POUR REALISER LE PROJET

‹ Autorisations et autres décisions délivrées dans le cadre de l’autorisation environnementale nécessaires à la réalisation du projet.

Situation Nature des autorisations du projet 1° Absence d’opposition administrative à déclaration d’installations, ouvrages, travaux et activités mentionnés au II de l'article L. 214-3 du Code de l’Environnement ou arrêté de - prescriptions applicable aux installations, ouvrages, travaux et activités objet de la déclaration.

2° Autorisation pour l'émission de gaz à effet de serre en application de l’article L. 229-6 du - Code de l’Environnement.

3° Autorisation spéciale au titre des réserves naturelles en application des articles L. 332-6 et L. 332-9 du Code de l’Environnement lorsqu’elle est délivrée par l'Etat et en dehors des cas - prévus par l'article L. 425-1 du Code de l’Urbanisme où l'un des permis ou décision déterminés par cet article tient lieu de cette autorisation.

4° Autorisation spéciale au titre des sites classés ou en instance de classement en application des articles L. 341-7 et L. 341-10 du Code de l’Environnement, en dehors des cas prévus par - l’article L. 425-1 du Code de l’Urbanisme où l’un des permis ou décision déterminés par cet article tient lieu de cette autorisation.

5° Dérogation aux interdictions édictées pour la conservation de sites d'intérêt géologique, d'habitats naturels, d'espèces animales non domestiques ou végétales non cultivées et de - leurs habitats en application du 4° de l'article L. 411-2 du Code de l’Environnement.

6° Absence d'opposition au titre du régime d'évaluation des incidences NATURA 2000 en - application du VI de l'article L. 414-4 du Code de l’Environnement.

7° Récépissé de déclaration ou enregistrement d'installations mentionnées aux articles L. 512-7 ou L. 512-8 du Code de l’Environnement, à l'exception des déclarations que le pétitionnaire indique vouloir effectuer de façon distincte de la procédure d'autorisation - environnementale, ou arrêté de prescriptions applicable aux installations objet de la déclaration ou de l'enregistrement.

8° Agrément ou déclaration pour l'utilisation d'organismes génétiquement modifiés en application de l'article L. 532-3 du Code de l’Environnement, à l'exclusion de ceux requis pour - l'utilisation d'organismes génétiquement modifiés couverte en tout ou partie par le secret de la défense nationale ou nécessitant l'emploi d'informations couvertes par ce même secret.

9° Agrément pour le traitement de déchets en application de l’article L. 541-22 du Code de - l’Environnement.

10° Autorisation d'exploiter une installation de production d'électricité en application de l'article - L. 311-1 du Code de l'Energie.

11° Autorisation de défrichement en application des articles L. 214-13, L. 341-3, L. 372-4, L. - 374-1 et L. 375-4 du Code Forestier.

12° Autorisations prévues par les articles L. 5111-6, L. 5112-2 et L. 5114-2 du Code de la Défense, autorisations requises dans les zones de servitudes instituées en application de l'article L. 5113-1 de ce code et de l'article L. 54 du Code des Postes et des Communications - Electroniques, autorisations prévues par les articles L. 621-32 et L. 632-1 du Code du Patrimoine et par l’article L. 6352-1 du Code des Transports, lorsqu'elles sont nécessaires à l'établissement d'installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent. V Concerné - Non concerné

Rapport GES n°16658 11 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

‹ Autres autorisations nécessaires à la réalisation du projet.

Situation Nature des autorisations du projet 1° Permis de construire (Art R 412-14 et suivants du Code de l’Urbanisme) V

2° Autorisation de raccordement au réseau d’eaux usées (Art L 1331-10 du Code de la Santé V Publique) V Concerné - Non concerné

Rapport GES n°16658 12 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

DESCRIPTION DU PROJET

Rapport GES n°16658 13 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

1. IDENTITE DU DEMANDEUR

Dénomination Communauté de Communes de la Baie du Cotentin (dénommée CCBDC dans la suite du rapport)

Coordonnées 2 Le Haut-Dick BP 339 50500 Carentan Tel : 02.33.71.90.90 Mail : [email protected]

Etablissement Abattoir public de proximité et atelier de découpe ZA du Foirail 50500 Méautis

Forme juridique Exploitant de l’abattoir et structure juridique en cours d e détermination

Code NAF 10.11 Z : transformation et conser vation de la viande de boucherie

Effectifs prévisionnels de l’établissement 14 salariés

Communes concernées par le rayon Appeville, Auvers, Carentan les Marais, Saint-Hilaire- d’affichage (3 km) Petitville, Terre-et-Marais Personne en charge du dossier Mme Magali LELONG Directrice adjointe de la CCBDC Mail : [email protected]

Nom et qualité du signataire M. Jean-Pierre LHONNEUR Président de la CCBDC Maire de Carentan les Marais Mail : [email protected]

2. PRESENTATION DE L'ETABLISSEMENT ET DE LA DEMANDE

2.1. CONTEXTE INDUSTRIEL

Le département de la Manche est le siège de deux abattoirs publics : Cherbourg et Saint Hilaire du Harcouët.

L’établissement de Cherbourg fonctionne actuellement sous régime dérogatoire de l’Etat Français jusqu’en 2019. Sa mise aux normes, notamment au regard de la réglementation sanitaire de l’Union Européenne, nécessiterait des investissements conséquents par rapport à une reconstruction.

Rapport GES n°16658 14 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

La création d’un abattoir neuf sur le territoire de la CCBDC a été retenue en remplacement de l’établissement de Cherbourg, sur la base des objectifs suivants :

- maintien d’une offre publique d’abattage multi-espèces → soutien à la filière d’élevage du département,

- permettre l’abattage d’urgence,

- amélioration des conditions d’abattage et d’exploitation → respect des exigences sanitaires réglementaires, limitation de la souffrance animale et respect du bien-être des animaux,

- amélioration des conditions de travail du personnel → organisation de l’espace, des postes de travail, choix d’équipements pour minimiser les situations à risque pour les salariés.

L’établissement projeté réalisera l’abattage et la découpe de bovins (gros bovins et veaux), d’ovins et de porcs.

Les animaux abattus seront restitués aux clients (grossistes, agriculteurs, éventuellement particuliers) sous forme de carcasse ou découpés. L’atelier de découpe sera doté d’une installation de production de saucisses.

Les productions ne seront pas transformées sur site. L’organisation du bâtiment répondra néanmoins à la possibilité ultérieure d’ajout d’un atelier de transformation.

2.2. HISTORIQUE ET SITUATION ADMINISTRATIVE ACTUELLE

L’établissement n’existe actuellement pas et ne dispose pas d’autorisation administrative. Le présent dossier constitue la demande initiale d’autorisation environnementale de l’établissement.

2.3. OBJET DE LA PRESENTE DEMANDE

L’objet de la demande est l’autorisation d’exploiter un abattoir public et un atelier de découpe, pour les niveaux d’activité suivants :

Capacité annuelle (t/an) Capacité moyenne (t/j) Capacité en pointe (t/j) Abattage 3 000 12 24 Découpe 1 000 4 5

Permis de construire associé à la demande :

La construction du bâtiment fera l’objet d’une demande de permis de construire. Une copie du permis de construire sera transmise à l’inspection ICPE 3.

3 ICPE = Installations Classées pour la Protection de l’Environnement

Rapport GES n°16658 15 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

2.4. CAPACITES TECHNIQUES ET FINANCIERES

2.4.1. Organisation des responsabilités

La CCBDC disposera de la responsabilité de l’exploitation de l’abattoir. Elle déléguera par contrat DSP (Délégation de Service Public) la gestion de l’établissement.

La CCBDC intégrera dans ses critères de choix, la mise en œuvre par le délégataire d’une politique générale basée sur des procédures de management rigoureuses en matière de bien-être des animaux, de qualité, d’hygiène, de sécurité, d’environnement et d’éthique (politique QHSE).

L’application de cette politique se concrétisera par la mise en place d’une organisation hiérarchique des responsabilités au sein de l’entreprise délégataire.

2.4.2. Effectifs et formation du personnel

Tableau 1 : Effectifs et horaires prévisionnels du personnel

Jours d’activité Horaires Effectifs prévisionnels Effectifs prévisionnels Stabulation et prétraitement 1 5 j / sem 5 h - 13 h Production (abattage, découpe, 6 5 j / sem 5 h - 15 h expédition) Coche, triperie, cuirs 2 5 j / sem 5 h - 15 h Direction, administration, qualité 3 5 j / sem 8 h - 17 h Maintenance et divers (remplacements salariés absents 2 5 j / sem Fonction du poste par exemple) Total 14

L’abattage et la découpe seront réalisés 5 jours par semaine (du lundi au vendredi), pendant 50 semaines par an (en moyenne 250 jours d’activité par an).

Le fonctionnement de l’établissement est prévu d’être effectué avec 14 salariés.

La CCBDC veillera à ce que chaque personnel dispose d’une formation adaptée au poste occupé, notamment concernant les aspects techniques, sécuritaires, d’hygiène et environnementaux. La formation du personnel fera l’objet de renouvellements réguliers dont la périodicité sera fixée dans le cadre d’un programme de formation, conformément aux fréquences minimales normatives et réglementaires.

Une partie du personnel recevra une formation SST (Sauveteurs Secouristes du Travail).

2.4.3. Capacités financières

L’établissement sera construit à la charge de la CCBDC.

Rapport GES n°16658 16 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

2.5.4.1 Chiffre d’affaires

Une étude économique prévisionnelle relative à l’exploitation de l’établissement a été réalisée sur 5 ans par le cabinet In Extenso.

Les principaux éléments sont présentés ci-après.

Tableau 2 : Chiffres d’affaires, charges et résultats prévisionnels (€/an) Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Chiffre d’affaires 1 125 000 1 147 500 1 170 450 1 193 859 1 217 736 Charges totales 994 706 1 009 694 1 024 944 1 040 487 1 056 320 (impôts compris) Résultat de l’exercice 130 294 137 806 145 506 153 372 161 416

Le chiffre d’affaires prévisionnel de l’établissement progressera de l’ordre de 2 % chaque année. Le résultat de l’exercice augmentera de 5 à 6 % par an.

2.5.4.2 Attestation des capacités financières

Le montant global des dépenses prévues pour la construction de l’établissement est estimé à 5,7 M€.

La construction sera financée par la CCBDC par un emprunt bancaire (≈ 60 %) complété par des financements publics (≈ 40 %).

Les financements publics projetés sont les suivants :

- subvention du Syndicat Mixte du Cotentin : 1 200 000 € attribués - subvention de la Région : 661 000 € attribués - subvention de l’Etat (DETR) : 419 600 € attribués.

2.5.4.3 Garanties financières

Les activités de l’établissement projeté par la CCBDC ne figurent pas parmi celles référencées par l’article R 516-1 du Code de l’Environnement.

L’établissement en projet n’est donc pas dans l’obligation de constituer des garanties financières dans le cadre de l’exercice de son activité.

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3. DESCRIPTION DE LA LOCALISATION DU PROJET

Le projet est localisé au sein de la ZA du Foirail sur les communes de Carentan les Marais et de Méautis. La ZA du Foirail est implantée à environ 1 km à l’ouest du centre-ville de Carentan les Marais et 3,5 km au nord-est de Méautis.

43 km

40 km

24 km

Limite de propriété de l’abattoir en projet

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Parcelles cadastrales d’implantation Méautis Section B Parcelle 44

Carentan les Marais Section ZD Parcelle 100

Surface totale du site 12 997 m2 Surfaces construites Surfaces de plancher : 2 893 m2 Aménagements extérieurs : 1 454 m2

Les parcelles d’implantation de l’abattoir en projet et du foirail sont en propriété de la CCBDC. La propriété du futur abattoir est bordée par :

- à l’est une ZA en cours de développement (locaux commerciaux en projet) 1 puis la route départementale D 971 2 - au sud le foirail 3 une clinique vétérinaire 4 un concessionnaire de matériel agricole 5 l’Amicale Bouliste de Carentan (local et terrain extérieur) 6 - à l’ouest et des parcelles agricoles cultivées (grandes cultures ou prairies 7 au nord temporaires)

7

2

1

3

7

5

4 Limite de propriété de l’abattoir en projet 6

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4. DESCRIPTION DES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES DU PROJET

L’établissement projeté sera constitué des principales unités suivantes :

1 - bâtiment de production : stabulations, hall d’abattage, chambres froides (ressuyage, stockage carcasses), atelier découpe, installations techniques, quais, locaux administratifs et sociaux, 2 - parking des véhicules légers (personnel et visiteurs), 3a - cour souillée (accès stabulation, stockage déchets et prétraitement des effluents), 3b - cour propre (livraisons consommables, expéditions, circulation des véhicules du personnel), 3c - cour technique (accès aux installations techniques), 4 - zone fumière et prétraitement des effluents, 5 - zones de lavage des bétaillères (5a) et des camions frigorifiques (5b). 6 - réserve incendie.

5b 6 3c b 1 2

3b b 3a b 4

5a

L’ensemble du site sera clôturé. Les cours souillée et propre seront séparées par un grillage interdisant le passage des véhicules d’une cour à l’autre. De même, un grillage séparera le parking des véhicules légers du reste de la propriété. Le bâtiment sera construit à 13 m de la limite de propriété et 100 m du tiers le plus proche (ZA à l’est).

Rapport GES n°16658 20 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Surface utile (m 2) Abattoir Stabulations 581 Hall d’abattage 415 Cinquième quartier 277 Consignation (DDPP) 52 Bloc frigorifique (ressuyage, chambres froides) 317 Préparations, expéditions 165 Bureaux, vestiaires 170 Locaux techniques 89 Total abattoir 2 066 Atelier découpe Découpe 174 Chambres froides 138 Préparation, expéditions 66 Bureaux, vestiaires 106 Total atelier découpe 484 Aménagements extérieurs au bâtiment Parking véhicules légers 780 Rampes d’accès, quais d’expédition 285 Zone technique abattoir 84 Aire de lavage bétaillères 125 Aire de lavage camions frigorifiques 50 Fumière 80 Prétraitement des effluents 50 Total aménagements extérieurs au bâtiment 1 454

La hauteur maximale du bâtiment sera près de 11 m par rapport au sol.

Matériaux de construction Ossature, charpente Métallique. Murs maçonnés et béton armé pour les locaux techniques et les stabulations. Sous-bassement en béton (jusqu’à 45 cm) pour les autres locaux. Murs, façades Cloisons intérieures en panneaux isothermes. Bardages extérieurs en tôles métalliques hormis la partie administrative (murs béton peint). Couverture Bacs d’acier. Plancher Béton armé.

5. DESCRIPTION DES CARACTERISTIQUES DE LA PHASE OPERATIONNELLE

5.1. PROCESS DE FABRICATION

Les animaux seront livrés à l’abattoir par bétaillères ou par camions.

Le synoptique des process projetés est présenté en page suivante.

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5.2. PRODUCTIONS PROJETEES

5.2.1. Abattage

Tableau 3: Activité prévisionnelle hebdomadaire maximale d’abattage

Animaux Bovins Veaux Ovins Porcs

Poids carcasse (kg/animal) 400 120 17 90

Nombre prévisionnel maximal Poids maximum abattu

d’animaux abattus (t carcasse/j) Lundi 0 0 170 200 20,9 Mardi 30 30 0 0 15,6 Mercredi 0 0 330 200 23,6 Jeudi 30 10 0 0 13,2 Vendredi 30 30 0 0 15,6 Total 90 70 500 400 88,9 ÏÏÏ Pointe ≈ 24 t/j

L’activité annuelle projetée est de l’ordre de 3 000 t carcasses abattues soit en moyenne 12 t/j (activité sur 250 jours par an).

L’activité d’abattage d’animaux relève de la rubrique 2210-1 de la nomenclature des ICPE 4. Le poids des animaux abattus (24 tonnes de carcasses par jour en pointe) étant supérieure à 5 tonnes de carcasses par jour, l’activité est soumise à autorisation.

La capacité de production de l’établissement sera inférieure à 50 t/j de carcasses. L’établissement n’est pas classé sous la rubrique 3641 de la nomenclature des ICPE (exploitation d’abattoirs).

5.2.2. Découpe

L’atelier découpe produira des fabrications élaborées (saucisserie par exemple).

Tableau 4: Activité prévisionnelle en découpe

Quantité quotidienne Quantité annuelle Moyenne Pointe 1 000 t/an ≈ 4 t/j ≈ 5 t/j

L’activité de préparation ou conservation de produits alimentaires d’origine animale par découpage relève de la rubrique 2221-1 de la nomenclature des ICPE. La quantité de produits entrant en découpe (5 tonnes par jour en pointe) étant supérieure à 4 tonnes par jour, l’activité est soumise à enregistrement.

La capacité de découpe sera nettement inférieure à 75 tonnes de produits finis par jour. L’établissement n’est pas classé sous la rubrique 3642 de la nomenclature des ICPE (transformation de matières premières animales en vue de la fabrication de produits alimentaires).

4 ICPE = Installations Classées pour la Protection de l’Environnement.

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5.3. DEMANDE ET UTILISATION DE L’ENERGIE, NATURE ET QUANTITE DES MATERIAUX ET DES RESSOUCES NATURELLES UTILISEES

Les différentes installations techniques figurent sur le plan de masse (échelle 1/500ème ) présenté en annexe.

5.3.1. Alimentation électrique

Tableau 5: Estimation des puissances électriques nécessaires (source : Avant Projet Détaillé, ADENT Ingenierie)

Les besoins électriques seront de l’ordre de 420 kVA. L’établissement sera doté d’un transformateur à sec de 630 kVA installé dans le local TGBT. L’ICC (courant de cours-circuit) du TGBT sera dimensionnée pour 800 kVA, ce qui constituera une sécurisation l’installation par rapport aux surintensités.

Un emplacement sera prévu pour l’installation d’un groupe électrogène en cas de défaillance de l’installation électrique.

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5.3.2. Installations de combustion

Tableau 6 : Installations de combustion projetées Puissance Température Utilisation thermique de l’eau Chaudière Production vapeur et eau chaude process 260 kW 85 °C Production eau chaude sanitaire (postes Ballon Hydrogaz 15 m 3 de lavage plonges, vestiaires, sanitaires, 230 kW 55 °C locaux sociaux) Ballon Hydogaz 10 m 3 300 kW 95 °C Total 790 kW

La chaudière sera installée dans un local spécifique (chaufferie), les ballons seront sur une dalle technique extérieure. La chaudière et les ballons seront alimentés au gaz naturel (la ZA du Foirail est alimentée en gaz de ville).

Le chauffage des bureaux et des vestiaires sera assuré par une climatisation réversible.

La chaine d’abattage des porcs sera dotée d’une épileuse-flambeuse et éventuellement d’un équipement de flambage de finition (une rampe d’épilage ou un chalumeau). Ces équipements seront de faible puissance thermique.

La puissance thermique nominale de l’ensemble des installations de combustion sera nettement inférieure à 2 MW. L’établissement n’est pas classé sous la rubrique 2910 de la nomenclature des ICPE (combustion de gaz naturel).

5.3.3. Installations de réfrigération

Tableau 7 : Installations de réfrigération projetées

Fluide frigorigène et Puissance Type d’installation Utilisation quantité présente absorbée (kW) Froid Groupe de production d’eau R134a 1 Ressuyage 330 positif glycolée à condensation à air 250 kg Froid Groupe de production de froid à CO 2 Congélation 32 négatif condensation sur l’eau glycolée 20 kg Stockage 1 R134a = Tétrafluoroéthane

Le groupe de production d’eau glycolée sera installé sur une dalle extérieure en partie nord de l’établissement (à proximité des salles de ressuyage). Le groupe au CO 2 sera installé dans les combles du bâtiment. L’établissement ne disposera pas d’installation de refroidissement à l’eau (type tour aéroréfrigérante).

La quantité de fluide R134a présente dans les installations de production de froid sera inférieure à 300 kg.

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L’établissement n’est pas classé sous la rubrique 4802 de la nomenclature des ICPE (emploi dans des équipements frigorifiques de gaz à effet de serre fluorés visés à l’annexe I du règlement (UE) n°517/2014). La chaleur générée par le groupe de production d’eau glycolée sera récupérée (récupérateur de chaleur de 400 kW) pour assurer le préchauffage de l’eau chaude sanitaire.

Le schéma de principe de fonctionnement de l’installation frigorifique est présenté en annexe.

5.3.4. Charge d’accumulateurs

Compte-tenu du faible nombre de transpalettes nécessaires au fonctionnement de l’établissement, celui-ci ne disposera pas de local de charge d’accumulateurs spécifique.

Des points d’alimentation seront répartis dans l’usine :

- abattoir : 4 prises pour transpalette, puissance cumulée 2 kW, - stockage cuirs et peaux : 1 prise pour transpalette gerbeur, puissance 4 kW, - préparation commande : 1 prise pour transpalette gerbeur, puissance 4 kW.

La puissance totale de charge prévue (10 kW pour l’ensemble des chargeurs) sera inférieure à 50 kW. L’établissement n’est pas classé sous la rubrique 2925 de la nomenclature des ICPE (ateliers de charge d’accumulateurs).

5.3.5. Installations de compression d’air

L’établissement sera équipé d’un compresseur d’air de 37 kW de puissance.

Il sera installé dans un local spécifique. Le local sera équipé d’une rétention pour faire face à une éventuelle fuite d’huile du compresseur.

5.3.6. Stockages et utilisations des ressources

5.3.6.1 Utilisations de l’eau

L’eau prélevée par l’établissement proviendra uniquement du réseau d’adduction d’eau potable.

La consommation estimée et sa répartition par principaux postes sont indiquées ci- après.

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Tableau 8 : Consommation quotidienne prévisionnelle en eau

Prélèvement moyen (m 3/j) Eau froide Lavages stabulations 8 Brumisation porcs, abreuvoirs 2 Lavages bétaillères 7 Lavages camions frigorifiques 6 Lavages ponctuels chaînes de production 8 Lavages prétraitement des effluents 3,5 Total eau froide 34,5 Eau chaude Hygiène file d’abattage 2 Cinquième quartier 9 Echaudage porcs 2 Lavages sols abattoir 4 Lavages sols découpe 3 Hygiène du personnel 0,5 Lavages du matériel 2 Total eau chaude 22,5 Total eau consommée ≈ 60 m3/j en moyenne 90 à 95 m3/j en pointe

Activité moyenne 12 t carcasses/j Activité de pointe 24 t carcasses/j

5 l/kg carcasses en moyenne Ratio de consommation en eau 4 l/kg carcasses en pointe

La consommation en eau variera selon les productions entre 60 et près de 100 m 3/j.

La consommation horaire sera au maximum de 15 à 20 m 3/h.

Le ratio global de consommation en eau (5 l/kg carcasses en moyenne) sera inférieur au ratio maximal fixé par l’arrêté du 30 avril 2004 relatif aux émissions des abattoirs soumis à autorisation (6 l/kg pour la part abattage).

Le ratio diminuera en période de pointe d’activité (4 l/kg carcasses) du fait des économies d’échelle (les volumes d’eau utilisés pour les lavages de certains équipements sont indépendants du niveau de production réalisée).

5.3.6.2 Stockage des matières premières et produits finis

Les modalités de stockage en chambres froides projetées sont indiquées ci-après.

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Tableau 9 : Modalités de stockage en chambres froides

Volume total de la Produits stockés Modalités de stockage cellule (m 3) Abattoir CF abats blancs Chariots 146 CF abats rouges Chariots 88 Ressuage grands bovins Rails 295 Ressuage porcs Rails 291 CF expéditions 1 Rails 165 CF expéditions 2 Rails 164 Total abattoir 1 149 Découpe CF négative Chariots 118 CF complémentaire Rails 402 CF boyaux Chariots 10 CF déchets Chariots + tank sang 24 Total découpe 554 Total établissement 1 703 CF = Chambre froide

Le volume total des chambres froides, par conséquent le volume susceptible d’être stocké, sera inférieur à 5 000 m3. L’établissement n’est pas classé sous la rubrique 1511 de la nomenclature des ICPE (stockage en entrepôts frigorifiques).

5.3.6.3 Stockage des emballages

Tableau 10 : Modalités prévisionnelles de stockage des emballages

Type d’emballages Surface du local (m 2) Volume du local (m 3) Local cartons Cartons, papiers 5,4 22 * Local films plastiques Films et sacs plastiques 5,6 22 * * Hauteur sous plafond de 4 m.

Le volume de cartons et papiers susceptible d’être stocké sera inférieur à 1 000 m3. L’établissement n’est pas classé sous la rubrique 1530 de la nomenclature des ICPE (dépôts de papier, carton ou matériaux combustibles analogues).

Le volume de plastiques susceptible d’être stocké sera inférieur à 1 000 m3. L’établissement n’est pas classé sous la rubrique 2663 de la nomenclature des ICPE (stockage de matières plastiques).

5.3.6.4 Mise en œuvre de plastique par thermoformage

Les process projetés ne nécessiteront pas l’utilisation de matière plastique par thermoformage.

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5.3.6.5 Application de colle

Le conditionnement des produits ne nécessitera pas l’emploi et l’application de colle thermofusible par enduction.

5.3.6.6 Stockage des cuirs et peaux

Le stockage des cuirs et peaux sera effectué dans un local dédié :

- surface du local de stockage des cuirs et peaux : 45 m 2 - modalités de stockage : 15 palettes au maximum - quantité maximale stockée : < 10 tonnes

La quantité de peaux stockée sera inférieure à 10 tonnes. L’établissement n’est pas classé sous la rubrique 2355 de la nomenclature des ICPE (dépôts de peaux).

Le seul traitement qui sera effectué sur les peaux sera leur salage. L’établissement ne relève pas des rubriques suivantes de la nomenclature des ICPE : - 2350 (tanneries, mégisseries et toute opération de préparation des cuirs et peaux à l’exclusion des opérations de salage en annexe des abattoirs), - 2351 (teinture et pigmentation de peaux).

5.3.6.7 Stockage de paille

Les parcs d’attente des ovins seront paillés. La paille utilisée sera stockée dans la zone de stabulation, au sein d’une logette bovin qui sera dédiée à ce stockage.

La quantité maximale de paille stockée sera de l’ordre de 1 tonne.

La quantité de paille stockée sera inférieure à 500 tonnes. L’établissement ne relève pas de la rubrique 1510 de la nomenclature des ICPE (stockage de matières combustibles, en quantité supérieure à 500 tonnes, dans des entrepôts couverts).

6. ESTIMATION DES TYPES ET QUANTITES DE RESIDUS ET D’EMISSIONS ATTENDUS

L’estimation des types et des quantités de résidus et d’émissions attendus, tels que la pollution de l’eau, de l’air, du sol et du sous-sol, les vibrations, la lumière, la chaleur, les radiations et des types et quantités de déchets produits durant les phases de construction et de fonctionnement est détaillée dans l’Etude d’impact sur l’environnement.

Rapport GES n°16658 29 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

En particulier, les effluents générés par l’établissement seront prétraités sur site puis rejetés vers la station d’épuration communale de Carentan les Marais (cf. étude détaillée dans la partie Impact sur l’eau).

Les matières stercoraires, fumiers et boues de prétraitement seront exportées vers une filière de traitement externe (compostage ou méthanisation).

7. CONDITIONS DE REMISE EN ETAT DU SITE

En cas de cessation définitive d’activité, l’exploitant de l’abattoir informera le Préfet dans les conditions et délais fixés par les articles R 512-74 et suivants du Code de l’Environnement.

L’exploitant retiendra les dispositions présentées ci-après. Ces mesures permettront d’assurer la mise en sécurité du site et la protection des intérêts visés à l’article L511-1 du Code de l’Environnement.

- Afin d’éviter les accidents de personnes, l’ensemble du site sera maintenu clôturé pour éviter toute intrusion ; les bâtiments, s’il ne sont pas démantelés, seront fermés à clé ; au cas où l’état de dégradation présenterait des risques après cessation d’activité, les bâtiments seront démolis et les terrains ainsi laissés vacants seront enherbés ou gravillonnés ; pour le démontage, le transport et le stockage des matériaux présentant des dangers pour la santé humaine, il sera fait appel à des sociétés spécialisées et les opérations seront réalisées dans le respect de la réglementation en vigueur.

- Les stockages seront entièrement vidés et leurs contenus réutilisés, vendus, recyclés ou éliminés, selon leur nature, dans des filières adaptées. Les produits susceptibles de porter atteinte à l’environnement seront recyclés ou traités selon la réglementation en vigueur.

- Le matériel sera vendu ou éliminé selon la réglementation en vigueur.

- Une surveillance périodique du site pourra être mise en place en cas de besoin.

- Les parcelles d’implantation du futur établissement ne présenteront pas de risque de contamination particulière (collecte et stockage des effluents et produits potentiellement polluants en conditions prévisionnelles adaptées), il n’apparait à priori pas nécessaire de prévoir une surveillance de celles-ci (analyses des eaux souterraines et des sols du site industriel).

Ces mesures seront complétées suite aux consultations du maire ou du président de l’établissement public de coopération intercommunale compétent en matière d’urbanisme qui sera notamment sollicité lors de la cessation d’activé pour la détermination de l’usage futur du site.

Après une éventuelle cessation d’activité, le site ne devra pas présenter de danger pour l’environnement et les personnes.

Rapport GES n°16658 30 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

8. SYNTHESE DU CLASSEMENT DE L’ETABLISSEMENT

8.1. CLASSEMENT ICPE

Les rubriques de la nomenclature des Installations Classées pour la Protection de l'Environnement sous lesquelles les activités de l’établissement projeté relèvent sont synthétisées ci-après.

Tableau 11 : Activités exercées - Situation projetée

N° rubrique Niveau d’activité Activité correspondante Régime 1 ICPE projeté Abattage d’animaux. 2210-1 Le poids des animaux exprimé en carcasses étant, en activité de A pointe, supérieur à 5 t/j. 24 t/j en pointe Exploitation d’abattoirs. 3641 NC Capacité de production inférieure à 50 t carcasses/j.

Préparation ou conservation de produits alimentaires d’origine animale, par découpage, etc. à l’exclusion des produits issus du 2221-1 E lait et des corps gras. La quantité de produits entrants étant supérieure à 4 t/j. 5 t/j en pointe Traitement et transformation de matières premières animales en 3642 vue de la fabrication de produits alimentaires. NC Capacité de production inférieure à 75 t/j de produits finis Installations de combustion de gaz naturel. 2910 790 kW NC Puissance thermique nominale inférieure à 2 MW.

Emploi dans des équipements frigorifiques de gaz à effet de serre fluorés visés à l’annexe I du règlement (UE) n°517/2014). 4802 250 kg de R134a NC Quantité de fluide susceptible d’être présente dans l’installation inférieure à 300 kg.

Ateliers de charge d’accumulateurs. 2925 10 kW NC Puissance totale de courant continu utilisable inférieure à 50 kW.

Entrepôts frigorifiques. 1511 1 703 m 3 NC Volume susceptible d’être stocké inférieur à 5 000 m 3.

Stockage de papiers, cartons ou matériaux combustibles 1530 analogues. < 22 m 3 NC Volume susceptible d’être stocké inférieur à 1 000 m 3.

Stockage de matières plastiques. 2663 < 22 m 3 NC Volume susceptible d’être stocké inférieur à 1 000 m 3.

Dépôts de peaux, y compris les dépôts de peaux salées en 2355 annexe des abattoirs. < 10 t NC Capacité de stockage inférieure à 10 tonnes 1 A = Autorisation, E = Enregistrement, NC = Non classé

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8.2. CLASSEMENT IED

La directive 2010/75/UE du Conseil du 24 novembre 2010 relative aux émissions industrielles dite directive IED (Industrial Emissions Directive), a remplacé la directive dite IPPC (Integrated Pollution Prevention and Control), dans l’objectif d’imposer une approche globale de l’environnement pour la délivrance des autorisations des installations industrielles de grandes tailles.

L’activité projetée pour l’établissement est modérée et ne relève pas d’une rubrique 3xxx de la nomenclature des ICPE. L’établissement n’est pas classé au titre de la Directive Européenne 2010/75/UE du 17 décembre 2010 sur les émissions industrielles (directive IED).

8.3. CLASSEMENT SEVESO

Le règlement 1272/2008 dit règlement CLP a abrogé le 1 er juin 2015 les directives antérieures de classification des substances et préparations chimiques. Ce règlement modifie profondément les règles de classement des produits chimiques pour les aligner sur le système mondial actuel (SGH).

En conséquence, la directive SEVESO visant les établissements dangereux a été révisée et sa transposition en droit français conduit à une refonte profonde de la nomenclature des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE).

Cette refonte comprend la suppression de plus de 60 rubriques portant les numéros 1000 et la création de plus de 80 nouvelles rubriques portant les numéros 4000. Celle-ci est entrée en vigueur le 1 er juin 2015 suite à la parution du décret du 3 mars 2014.

La liste exhaustive de tous les produits chimiques (produits lessiviels, désinfectants, etc.) qui seront utilisés par l’établissement n’est actuellement pas connue.

Ceci étant, par analogie avec l’abattoir actuel de Cherbourg (non classé SEVESO), compte-tenu des niveaux modérés pour l’activité projetée, les quantités prévisibles de produits chimiques susceptibles d’être entreposées sur le site de Carentan les Marais sont considérées comme faibles.

L’établissement ne relèvera pas de la législation dite SEVESO, aussi bien selon les règles de dépassement direct que selon les règles de cumul.

Rapport GES n°16658 32 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

8.4. CLASSEMENT IOTA 5

L’alimentation en eau du site sera exclusivement réalisée par le réseau public d’adduction d’eau potable. L’établissement n’effectuera aucun prélèvement d’eau directement dans le milieu naturel.

Les effluents produits seront prétraités sur site puis transférés dans le réseau d’assainissement communal desservant la ZA du Foirail. Leur traitement sera poursuivi par la station d’épuration communale.

Les eaux pluviales s’écoulant sur les surfaces imperméabilisées seront collectées puis transférées vers le bassin de régulation des eaux pluviales de la ZA du Foirail (bassin intercommunal). Un séparateur à hydrocarbures sera installé pour les eaux de voirie (cours, parking).

L’établissement n’effectuera donc aucun rejet direct (effluent traité ou eaux pluviales) dans le milieu naturel.

L’établissement ne relève pas de la nomenclature IOTA.

5 IOTA = Installations Ouvrages Travaux et Activités soumis à autorisation ou déclaration au titre des articles L. 214-1 à L. 214-3 du Code de l’Environnement.

Rapport GES n°16658 33 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

ETUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT

Rapport GES n°16658 34 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

1 INTRODUCTION METHODOLOGIQUE ET REALISATION DE L’ETUDE

1.1 ANALYSE DES METHODES UTILISEES ET DIFFICULTES RENCONTREES

Les méthodes d’analyses utilisées pour l’élaboration de la présente étude résultent de l’application de la réglementation sur les études d’impact (article R122-5 du Code de l’Environnement) :

- description du projet, avec établissement de l’inventaire des caractéristiques du projet en concertation étroite avec le pétitionnaire, - recueil de données avec recoupements, - description des aspects pertinents de l’état actuel de l’environnement (scénario de référence), - description des facteurs susceptibles d’être affectés et des incidences du projet (effets directs et indirects, temporaires et permanents), - description des mesures et dispositions adoptées pour éviter, réduire ou compenser et rendre acceptable l’impact résiduel sur le milieu (mesures « ERC » pour « Eviter, Réduire et Compenser »), - raisons des choix.

Ce travail s’appuie notamment :

- sur la description du milieu naturel à partir des données existantes : cartes topographiques IGN, cartes géologiques BRGM, documents météorologiques Météo France, données sur le milieu naturel de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie, de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (zone Natura 2000), de Prim Net, du Service Départemental de l’Architecture, etc. ; - des observations de terrain (prospections autour du site, mesures de bruit, etc.).

Les données locales sur l’urbanisme et l’occupation du sol (zones humides) ont été recensées auprès des organismes compétents (communes, syndicats de bassin, etc.).

L’évaluation des incidences sur les zones NATURA 2000 fait l’objet d’une partie spécifique.

Concernant l'impact sur le milieu aquatique et le traitement des eaux résiduaires, l’étude s’appuie sur l’analyse de l’existant (ratios de pollution actuellement mesurés à l’abattoir de Cherbourg, résultats de fonctionnement de la station d’épuration de Carentan les Marais, données de la qualité de l’eau auprès de l’Agence de l’Eau Seine- Normandie, etc.).

La présente demande ne comporte pas de valorisation de matières fertilisantes en épandage agricole.

Des mesures de bruits ont été effectuées pour caractériser l’environnement sonore (avant construction de l’abattoir en projet).

Rapport GES n°16658 35 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

L’impact sonore du futur établissement est caractérisé à partir des sources sonores prévisibles (activités, équipements bruyants projetés) et des mesures mises en œuvre pour limiter leur impact.

Les données sur les quantités des déchets et le trafic routier lié au projet ont été estimées à partir des données actuelles sur le site de Cherbourg et des prévisions d’activité pour celui de Méautis.

Conformément au Code de l’Environnement, toute la démarche d’étude a été conduite en gardant à l’esprit le principe de proportionnalité : le contenu de l’étude d’impact doit être en relation avec l’importance des travaux et aménagements projetés et avec leur incidence prévisible sur l’environnement.

La collecte et le traitement des données n’ont pas posé de difficultés particulières : les technologies industrielles et les procédés de traitement mis en œuvre sont de nature courante et éprouvée, notamment en industrie agro-alimentaire.

1.2 SYNTHESE DES ELEMENTS DE L’ETUDE D’IMPACT

Art R122-5 - II Eléments nécessaires Dossier CCBDC 1° Note de présentation non technique du projet Document indépendant 2° Description du projet : Description du projet - Localisation - Caractéristiques physiques - Caractéristiques de la phase opérationnelle - Estimation des types et des quantités de résidus attendus 3° Description des aspects pertinents de l’état EI - Chap 2.1 actuel de l’environnement 4° Description des facteurs susceptibles d’être EI - Chap 3.1, 4.1, 5.1, 6.1, 7.1, 8.1, affectés 9.1, 10.1, 11.1, 12.1 5°a Construction et existence du projet Description du projet - Chap 4 Travaux de démolition 5°b Utilisation des ressources naturelles : Eau Description du projet - Chap 5.3 Electricité Description du projet - Chap 5.3 5°c Emission de polluants, EI - Chap 8 Emission du bruit et de la vibration EI - Chap 10 Emission lumineuse EI - Chap 12 Emission de chaleur EI - Chap 8 Elimination et valorisation des déchets EI - Chap 11 5°d Risque pour la santé humaine ERS Risque pour le patrimoine culturel EI - Chap 3.2 Risque pour l’environnement EI - Chap 4.2, 5, 6.2, 7.2, 8.2 5°e Cumul des incidences avec d’autres projets EI - Chap 13.1 5°f Incidences sur le climat EI - Chap 8.2 Vulnérabilité du projet au changement climatique EI - Chap 8.3 EI : Etude d’Impact sur l’environnement – ERS : Evaluation des Risques Sanitaires – ED : Etude des Dangers

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Art R122-5 - II Eléments nécessaires Dossier CCBDC 5°g Technologie et substances utilisées Description du projet - Chap 5 6° Incidences du projet résultant de la vulnérabilité ED - Document indépendant du projet à des risques d’accidents ou de catastrophes majeures 7° Descriptions des solutions de substitution EI - Chap 3.3, 4.3, 6.3, 7.3, 8.4, 9.3, 10.4, 11.4, 12.3 Raisons des choix EI - Chap 3.3, 4.3, 6.3, 7.3, 8.4, 9.3, 10.4, 11.4, 12.3 8° Mesures ERC prévues EI - Chap 3.3, 4.3, 6.3, 7.3, 8.4, 10.3, 11.4, 12.3, 14 Estimation des dépenses EI - Chap 14 9° Modalités de suivi des mesures ERC EI - Chap 3.3, 4.3, 6.3, 7.3, 8.4, 10.3, 11.4, 12.3, 14 10° Description des méthodes EI - Chap 1.1 11° Noms, qualités et qualifications des experts EI - Chap 1.3 12° Référence de l’étude des dangers dans l’EI Oui EI : Etude d’Impact sur l’environnement – ERS : Evaluation des Risques Sanitaires – ED : Etude des Dangers

Rappel des parties du dossier : - Partie 1 : Note de présentation non technique du projet, contenant un Mémoire Résumé non Technique de l’Etude d’Impact et de l’Etude des Dangers. - Partie 2 : Etude d’Impact (Description du projet, Etude d’impact sur l’environnement et Evaluation des risques sanitaires), - Partie 3 : Etude des Dangers, - Annexes et plans.

1.3 NOMS, QUALITES ET QUALIFICATIONS DES EXPERTS

L’ensemble du dossier a été réalisé, en accord avec le pétitionnaire, par :

- M. David CHAUMET : Chef de service, expert sénior ICPE Ingénieur agronome (Agrocampus Ouest) Option Génie de l’Environnement, Génie rural

- M. Alain PERON : Expert sénior ICPE Ingénieur agronome (AgroparisTech) Option Environnement assistés d’ingénieurs et techniciens spécilaisés de la société GES 6 , sous la responsabilité de M. Christian BUSON, Président de GES S.A.S.

Les plans ont été réalisés par ADENT 7 Architectes pour la Communauté de Communes de la Baie du Cotentin.

6 GES – Z.I des Basses Forges - 35530 NOYAL SUR VILAINE - Tél. 02.99.04.10.20 - Email : [email protected] 7 ADENT Architectes - 9 bis rue Poullain Duparc - 35000 RENNES - Tél : 02.99.79.79.09 - Email : [email protected]

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2 SCENARIO DE REFERENCE ET SELECTION DES FACTEURS

2.1 ASPECTS PERTINENTS DE L’ETAT ACTUEL

Les facteurs prévus au III de l’article L122-1 du Code de l’Environnement ont été retenus dans l’étude d’impact :

- La population et la santé humaine - La biodiversité - Les terres, le sol, l’eau, l’air et le climat - Les biens matériels, le patrimoine culturel et le paysage ainsi que les interactions éventuelles entre ses facteurs.

à l’exception des émissions de radiations qui ne sont pas retenues.

Ces facteurs sont décrits dans chacun des thèmes de l’étude d’impact (état actuel).

2.2 EVOLUTION EN CAS DE MISE EN ŒUVRE DU PROJET

Les aménagements prévus dans le cadre du projet ont déjà été décrits précédemment (Description du projet).

En cas de mise en œuvre du projet, les facteurs listés au paragraphe 2.1 ci-dessus sont susceptibles d’être affectés, de façon plus ou moins importante. Ces facteurs, et les incidences du projet sur ces derniers, sont décrits en détail dans chacun des thèmes de l’étude d’impact.

Tableau 12 : Principaux enjeux de la demande

Thème Enjeu Remarques Etablissement en ZA. Etablissement au sein du Parc Régional Naturel des Marais du Cotentin et du Bessin Biodiversité Faible Présentation des zones naturelles remarquables, des Biodiversité, paysage, zones humides recensées, des trames bleue et verte. patrimoine culturel Pas de valorisation de co-produits par épandage agricole. Paysage, Faible Etablissement en ZA éloignée du patrimoine culturel patrimoine remarquable. culturel Présentation du patrimoine culturels et des biens matériels. 2 sites NATURA 2000 proches : Marais du Cotentin et du Bessin - Baie des Veys, Basses Vallées du Cotentin et Baie des Veys. Projet à 180 m de la zone Basses Vallées du Cotentin et Baie des Veys. Réalisation d’une étude d’incidence NATURA 2000. Incidence NATURA 2000 Moyen Pas d’épandage dans ou à proximité d’une zone NATURA 2000. Pas de rejet par l’établissement en projet directement au milieu aquatique dans ou à proximité d’une zone NATURA 2000. Projet sans incidence notable sur les zones NATURA 2000.

Rapport GES n°16658 38 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Thème Enjeu Remarques Travaux de terrassement limités en profondeur : pas de Impact sur le sol et le sous-sol Faible creusement d’ouvrage enterré. Pas de valorisation de co-produits par épandage agricole. Consommation en eau modérée (< 100 m 3/j). Prétraitement des effluents sur site puis transfert vers la Utilisation et Moyen station d’épuration communale. rejet Acceptabilité suffisante de la station communale pour les effluents de l’abattoir. Impact sur le milieu Pas de rejet direct au milieu aquatique par l’établissement. aquatique Pas d’épandage de co-produits sur des terres agricoles. Milieu Transfert des eaux pluviales vers le bassin de régulation Faible aquatique intercommunal desservant la ZA. Conformité du projet au SDAGE (Seine-Normandie) et au SAGE (Douve Taute). Installations de combustion de faibles capacités (2 ballons d’eau chaude de type Hydrogaz, 1 chaudière au gaz). Rejets Faible Emissions liées à la circulation routière : augmentation atmosphériques prévisible du trafic local mais impact minime (présence d’axes routiers importants à proximité). Faible temps de présence des animaux avant abattage (en général moins de 1 j). Déchets stockés en locaux clos et en conditions adaptées (stockages réfrigérés des déchets organiques liés au Impact sur l’air et le process). climat Odeurs Moyen Fumière couverte (matières stercoraires et refus de tamisage du prétraitement). Prétraitement des effluents puis transfert vers la station d’épuration communale au fur et à mesure de la production (pas de stockage tampon d’effluents non traités). Installations de combustion de faibles capacités. Combustion de gaz naturel. Climat Négligeable Fluide frigorigène fluoré en quantité minime (250 kg de R134a). Etablissement en ZA. Proximité d’autres activités et de routes départementales. Mesures de bruit initiales (état zéro). Bruit Moyen Impact sur le bruit et Equipements bruyants installés en locaux (ateliers de les vibrations production, installations techniques). Eloignement des zones habitées (150 m). Peu d’installations concernées. Vibrations Négligeable Moteurs en locaux aménagés. Déchets récupérés, valorisés ou éliminés par des filières spécialisées. Déchets Moyen Traitement des SPA en filières équarrissage adaptées. Traitement des matières stercoraires et des déchets de prétraitement en filières de méthanisation ou compostage. Etablissement en ZA. Impact lumineux Faible Eloignement des zones habitées (150 m). Radiation Négligeable Thème non retenu Etude réalisée conformément au guide de l’INERIS. Caractérisation de l’établissement, de son environnement. Evaluation de l’état des milieux et interprétation. Identification du danger des substances retenues. Evaluation des risques sanitaires Moyen Evaluation de la dose réponse. Evaluation des expositions. Incertitude sur la démarche. Impact sur la santé lors de la cessation d’activité et en phase chantier.

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2.3 EVOLUTION EN CAS D’ABSENCE DE MISE EN ŒUVRE DU PROJET

L’établissement n’existe actuellement pas au sein de la ZA du Foirail. Il est projeté en remplacement de l’abattoir existant de Cherbourg qui doit être fermé en 2019.

En cas d’absence de mise en œuvre du projet, l’offre publique d’abattage multi- espèces serait nettement réduite sur le département (1 seul abattoir serait alors disponible à Saint Hilaire du Harcouët). Cette situation pénaliserait l’ensemble de la filière d’élevage.

Le projet repose en effet sur une économie circulaire, l’activité projetée par l’abattoir impactera directement celles des éleveurs et des différents fournisseurs de l’abattoir. L’absence de mise en œuvre du projet constituerait indirectement un frein pour les activités des futurs partenaires de l’établissement.

L’absence de mise en œuvre du projet n’aurait pas d’impact particulier sur les autres facteurs définis dans le scénario de référence caractérisant l’état actuel (biodiversité, zones naturelles, sol, eau, bruit, air, climat, santé humaine, etc.).

Rapport GES n°16658 40 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

3 IMPACT SUR LA POPULATION, LES BIENS MATERIELS, LE PAYSAGE ET LE PATRIMOINE CULTUREL

3.1 ETAT ACTUEL

3.1.1 Localisation et environnement

43 km

40 km

24 km

Limite de propriété de

l’abattoir en projet

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Le projet est localisé dans la ZA du Foirail, au nord de la commune de Méautis. La ZA du Foirail est distante d’environ 1 km à l’ouest du centre-ville de Carentan les Marais et 3,5 km au nord du bourg de Méautis.

L’affectation des terrains dans un rayon de 300 m des limites de propriété est présentée en annexe (cf. plan de localisation à l’échelle 1/2 500 ème ).

Le site de l’abattoir en projet est bordé :

o à l’est, par une ZA en cours de développement (Anna Rose Auto, Cycles des Marais/Sport 2000, Torchio Carrelage), la route D 971 puis une zone 1 commerciale (Bricomarché, Intermarché), o au sud, par le foirail, une clinique vétérinaire (Clinique vétérinaire des Marais), une concession de matériel agricole (SAS LVES) et l’Amicale 2 Bouliste de Carentan (local et terrain extérieur), o à l’ouest et au nord, par les parcelles agricoles cultivées (grandes cultures 3 ou prairies temporaires).

Les zones habitées les plus proches sont localisées :

- à 150 m à l’ouest (1 habitation), h1 - à 185 m au sud (2 habitations à la Guinguette), h2 - à 350 m à l’est (1 exploitation agricole à Tripièville), et au sud-est h3 (lotissement). h4

Deux établissements industriels sont localisés à proximité :

- Dupont d’Isigny et Jacquin (confiseries) à 210 m au nord-est, DIJ - Les Maîtres Laitiers du Contentin (laiterie) à 275 m au sud-ouest. MLC

Limite de propriété de l’abattoir en projet DIJ 3 h3

h1 1

2 3 h2 h4

MLC

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3.1.2 Caractéristiques du site actuel

La superficie totale du site est de 12 997 m2 constitués initialement de :

- 7 047 m2 de terrain gravillonné, 1 - 5 950 m2 en sol de terre plus ou moins enherbée et de haies. 2

Limite de propriété de l’abattoir en projet

1

2

Les limites de propriété nord et ouest sont constituées de haies de conifères (cyprès) encombrées par des ronces et des fougères. La haie ouest est dégradée, les arbres présentent une morphologie peu harmonieuse en comparaison de la haie nord, les ronces et fougères y sont plus nombreuses.

Haie nord

Haie ouest

Il n’y a actuellement pas de bâtiment construit sur le site.

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3.1.3 Milieu humain - activités

La commune de Méautis est située dans la moitié nord du département de la Manche, au sein du Pays du Cotentin. La commune fait partie de la Communauté de Communes de la Baie du Cotentin (CCBDC). Elle est limitrophe de Auvers, Carentan les Marais, Sainteny et Saint-Georges de Bohon.

La superficie de Méautis est de 16,98 km 2, pour une population de 647 habitants (source INSEE- recensement 2015).

La densité de population de Méautis est relativement faible : 38 hab/km 2, pour une moyenne départementale de 84 hab/km 2.

La parcelle d’implantation de l’abattoir en projet est sur la commune de Méautis mais la ZA du Foirail est aussi en partie localisée sur la commune de Carentan les Marais (commune siège de la CCBDC). Ainsi, une partie du parking des véhicules légers sera situé sur la commune de Carentan les Marais. La densité de population de Carentan les Marais est nettement plus importante qu’à Méautis (109 hab/km 2).

La répartition des emplois à Méautis, Carentan les Marais et sur la CCBDC est statistiquement la suivante (source INSEE - 2015) :

Commune de Commune de Communauté de Communes Méautis Carentan les Marais de la Baie du Cotentin Secteur agricole 46 % 1 % 4 % Secteur construction 17 % 6 % 11 % Secteur industrie 6 % 29 % 26 % Secteur tertiaire (services, 31 % 64 % 59 % administration, commerce)

L’activité économique de Méautis est essentiellement agricole (près de la moitié des actifs résidant sur la commune).

22 exploitations agricoles sont recensées sur la commune de Méautis (source : Recensement Général Agricole 2010). Elles sont de taille modérée : aucune exploitation agricole n’est soumise à autorisation ou enregistrement à Méautis. La commune de Carentan les Marais est le siège de 15 exploitations agricoles (RGA 2010) dont une seule est soumise à autorisation.

Les exploitations sont orientées vers l’élevage de bovins (lait et viande) avec des systèmes fourragers à l’herbe (les surfaces en herbe représentent respectivement 65 % et 85 % de la SAU 8 des exploitations agricoles de Méautis et Carentan les Marais).

8 SAU = Surface Agricole Utile

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Intercommunalités dans le

département de la Manche (avril 2018)

Situation du projet

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Situation du projet

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L’activité au sein de la CCBDC est majoritairement orientée vers le secteur tertiaire, principalement regroupé au niveau de Carentan les Marais puis le secteur industriel.

Les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) recensées localement sont indiquées ci-après (source : Base des installations classées, www.installationsclassées.developpement-durable.gouv.fr).

Tableau 13 : Installations Classées pour la Protection de l’Environnement soumises à autorisation ou enregistrement situées à Méautis et Carentan les Marais

Régime Régime Nom établissement Activité ICPE 1 Seveso 2 Ferme Eolienne de Méautis Auvers Production d’électricité Méautis A Société des Maitres Laitiers du Cotentin Traitement et transformation du lait Transformation et conservation de Alliance Océane poissons, crustacés et mollusques Aurys Glassolutions Façonnage et transformation du verre Dupont d’Isigny et Jacquin Fabrication de confiseries A Marché aux bestiaux de Carentan Transit et vente de bovins Société Gel Manche Fabrication de plats cuisinés NC Carentan Unicuir Tannerie, mégisserie les Marais Menuiserie industrielle (travail du bois et Laudescher application de colle, vernis) Transformation et conservation de Mer et Terroir poissons, crustacés et mollusques E GAEC de Vauxelle Elevage de porcs et de bovins Déchetterie (stockage de déchets Ville de Carentan inertes) 1 A : Autorisation, E : Enregistrement 2 NC : Non concerné

Les activités industrielles du secteur sont essentiellement liées à l’exploitation de ressources marines (poissons, mollusques, crustacés) ou agricoles (laiterie, traitement des peaux).

Les ICPE les plus proches de l’abattoir projeté sont : - le Marché aux bestiaux de Carentan : limitrophe (foirail), - Dupont d’Isigny et Jacquin : 210 m au nord-est, - Les Maîtres Laitiers du Cotentin : 275 m au sud-ouest.

Remarque : le Marché aux bestiaux est exploité par la CCBDC, il ne constitue alors pas une ICPE tierce par rapport à l’abattoir en projet.

La ZA du Foirail est le siège d’activités commerciales (Anna Rose Auto, Cycles des Marais/Sport 2000, Marché aux bestiaux, SAS LVES, Torchio Carrelage) et de services (Clinique vétérinaire des Marais).

Par ailleurs, la Baie du Cotentin constitue un haut lieu touristique en Normandie. Les activités de loisirs sont nombreuses localement (randonnée, équitation, activités nautiques, pêche, etc.). Un chemin de randonnée (voie verte la Transcotentine) passe à environ 60 m au nord de la ZA du Foirail. La proximité des plages du débarquement (Utha Beach et ) et de Saint- Mère-Eglise contribue à la renommée internationale de cette partie du Cotentin.

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3.1.4 Paysage et topographie

Le secteur d’étude est situé au sein du Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin.

Source : Parc Naturel régional des Marais du Situation du projet Cotentin et du Bessin - Feuilles de paysages

Le paysage local est constitué par des bocages mixtes séparant des zones de grands marais développés depuis les vallées des cours d’eau.

Les bocages mixtes sont constitués de haies irrégulières (haies arbustives avec ponctuellement des arbres de haut jet). Les essences dominantes sont le chêne, le frêne, le châtaignier et le merisier. Les parcelles sont de tailles variées (petites à très vastes) et le relief est plus ou moins marqué. On y rencontre fréquemment des mares, naturelles ou artificielles, servant souvent d’abreuvoirs de prairies.

Les marais rencontrés sur le secteur de Carentan les Marais sont vastes (parfois plus de 2 km de large). Ils forment une mosaïque de petites et grandes parcelles de prairies ouvertes. Ils sont inondés par les précipitations hivernales (on dit alors que les marais sont blancs du fait des reflets de la lumière sur l’eau). Ils sont découverts à partir du printemps, permettant la mise aux pâturages des bovins (aussi appelée la dépouille).

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Bocages et marais

Marais

La zone côtière du secteur est caractérisée par la baie des Veys : estuaire de 4 fleuves (la Douve, la Taute, la Vire et l’Aure).

La baie des Veys constitue une frontière naturelle entre le Cotentin et le Bessin. Cette vaste zone humide a été aménagée dès le 18 ème siècle : - des canaux ont été réalisés pour recueillir et faciliter l’écoulement des rivières vers la mer, - le fond de la baie a été endigué à plusieurs reprises jusqu’au 20 ème siècle et asséché pour gagner des terres sur la mer (les polders). Le paysage de la baie contraste entre un estran sauvage et des terres agricoles géométriques.

Prés en baie des Veys

Canal de Carentan en baie des Veys

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La ZA du Foirail est située en zone bocagère. Elle est en amont des marais de la vallée de la Douve, plus particulièrement du marais de Donville qui occupe une partie de la vallée de la Sèves (un affluent de la Douve).

Zone de marais

Zone de bocages

Situation du projet

Le relief est peu marqué localement. L’altitude de la parcelle d’implantation du futur abattoir est de 10 mètres.

Les zones boisées les plus proches de Carentan les Marais sont : - le bois du Hommet ≈ 10 km au sud-est, - le bois de ≈ 15 km à l’ouest, - le bois de Limors ≈ 15 km au nord-ouest, - le bois d’Etenclin ≈ 20 km à l’ouest.

Les essences rencontrées sont essentiellement des feuillus (chêne pédonculé, hêtre, bouleau, châtaignier, saule, aulne glutineux). Le bois de Lessay jouxte un ensemble de landes sur une partie lesquelles des résineux (essentiellement des pins maritimes) ont été plantés à la fin 19 ème siècle.

Bois de Lessay

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Bois de Limors

3.1.5 Appellations d’origine

Le site Internet de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité a été consulté (http://www.inao.gouv.fr).

Tableau 14 : Produits faisant l’objet d’une identification particulière

Carentan les Produits Identification particulière Méautis Marais Beurre d’Isigny AOC - AOP X X Calvados AOC - IG X Camembert de Normandie AOC - AOP X X Cidre Cotentin ou Cotentin AOC - AOP X X Cidre de Normandie ou Cidre IGP X X normand (IG/05/96) Crème d'Isigny AOC - AOP X X Pommeau de Normandie AOC - IG X Pont-l’Évêque AOC - AOP X X Porc de Normandie (IG/41/94) IGP X X Prés-salés du Mont Saint-Michel AOC - AOP X X Volailles de Normandie (IG/27/94) IGP X X AOC = Appellation d’Origine Contrôlée AOP = Appellation d’Origine Protégée IGP = Indication Géographique Protégée

L’abattoir en projet sera susceptible d’abattre et découper des porcs de Normandie ainsi que des ovins bénéficiant de l’appellation Prés-salés du Mont Saint-Michel.

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3.1.6 Monuments et sites

Le Service Territorial de l’Architecture et du Patrimoine de la Manche a été consulté pour connaitre les monuments historiques les plus proches du projet.

Tableau 15 : Monuments historiques à Méautis et Carentan les Marais

Eloignement par Monument Protection rapport au projet Méautis Manoir de Donville Inscrit le 23 février 2011 1,2 km Ancienne loge maçonnique Inscrite le 30 décembre 1983 1,7 km Eglise Notre-Dame Classée par la liste de 1862 1,6 km Hôtel Hervieu de Pontlouis Inscrit le 2 août 1990 1,6 km Carentan les Marais Maison 47 rue Holgate Inscrite le 28 décembre 1978 1,2 km Maison rue Sebline Inscrite le 5 novembre 1927 1,3 km Maisons place de la république Inscrites le 5 novembre 1927 1,5 km

Les monuments historiques protégés les plus proche sont le Manoir de Donville à Méautis et la maison 47 rue Holgate à Carentan les Marais.

Leur éloignement est d’environ 1,2 km par rapport au site d’implantation de l’abattoir en projet.

Manoir de Donville à Méautis

Maison 47 rue Holgate à Carentan les Marais

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3.1.7 Zones inondables et risques de submersion

Un Plan de Prévention des Risques Littoraux (PPRL) est arrêté pour les communes de Carentan les Marais et Saint-Hilaire Petitville (arrêté préfectoral du 26 décembre 2012).

Les risques naturels pris en compte dans le PPRL sont la submersion marine, la migration dunaire, le recul du trait de côte et le phénomène d’inondation (débordement de cours d’eau, remontée de nappe, ruissellement, fonctionnement des marais).

La ZA du Foirail est classée en zone « bleue B1 » correspondant au risque faible de remontée de nappe.

Les contraintes fixées par le règlement du PPRL en zone B1 portent sur l’interdiction des constructions, travaux et aménagements conduisant à la création de sous-sols, y compris dans le bâti existant.

3.2 INCIDENCES DES INSTALLATIONS PROJETEES

3.2.1 Description des aménagements projetés

Le projet concerne la construction d’un établissement comportant un abattoir et un atelier de découpe (cf. Descripion du projet, paragraphe 4).

Le bâtiment aura une emprise au sol de 2 893 m2 et une hauteur maximale de 11 m par rapport au sol.

3.2.2 Conformité du projet avec les documents d’urbanisme

Le bâtiment sera construit sur la commune de Méautis. Une partie du parking des véhicules légers sera sur celle de Carentan les Marais.

La commune de Méautis dispose d’un Plan Local d’Urbanisme (PLU) approuvé le 19 juin 2012. Le PLU de Carentan les Marais a été approuvé le 27 septembre 2011.

Le projet est localisé en zone Ux du PLU de Méautis, soit en zone urbaine d’activités économiques, artisanales et agro-industrielles. La partie du parking située sur Carentan les Marais est en zone Uz (zone urbaine d’activités économiques).

La conformité du projet avec les dispositions constructives prescrites par les PLU de Méautis et de Carentan les Marais est vérifiée ci-après.

Rapport GES n°16658 53 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Situation du projet

Rapport GES n°16658 54 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Conformité du projet avec le PLU de Méautis

Tableau 16 : Conformité du projet avec les dispositions constructives du PLU de Méautis

Article du PLU de Dispositions applicables Conformité du projet de la CCBDC Méautis Sont interdits : - la création d’établissements à usage Ux01 d’activités industrielles et artisanales Occupations et utilisations incompatibles avec le voisinage des des sols interdites habitations. La présente étude permet de démontrer la ….. compatibilité du projet avec le voisinage Sont admis sous réserve du respect des d’habitations, notamment concernant conditions ci-après : l’impact sonore, l’impact sur la qualité de - les constructions, installations et l’air, l’évaluation des risques sanitaires, la Ux02 aménagements d’activités économiques limitation et la maîtrise des dangers. Occupations et utilisation artisanales et agroalimentaires, des sols admises compatibles avec le voisinage des habitations, - les constructions liées au foirail. 1-Accès Le site disposera de 2 accès (cour propre ….. par l’est et cour salle par le sud) dont la Les accès nécessaires aux constructions largeur permettra le passage des doivent présenter des caractéristiques véhicules de secours. permettant de satisfaire aux exigences de Le bâtiment sera construit à au moins 13 la sécurité, de la défense contre l’incendie m de la limite de propriété, permettant Ux03 et de la protection civile. l’accès aux véhicules de secours en tout Condition de desserte des ….. point du bâtiment. terrains 2-Voirie Les terrains doivent être desservis par des L’accès au site s’effectuera par des voies publiques ou privées répondant à voiries publiques. Les voiries de la ZA du l’importance et à la destination de la Foirail permettent déjà l’accès au foirail de construction. véhicules de grands gabarits (camions, ….. tracteurs et bétaillères). Ux06 Les façades des constructions doivent Le bâtiment sera construit à au moins 80 Implantation des être implantées avec un retrait minimum m de la voie publique la plus proche. constructions par rapport de 5 mètres. aux voies et emprises ….. publiques A moins que le bâtiment ne jouxte la limite La hauteur maximale du bâtiment sera de parcellaire, la distance comptée 11 m, soit une distance minimale Ux07 horizontalement de tout point de cette d’implantation nécessaire de 5,5 m. Implantation des partie de façade au point de la limite Il sera implanté à au moins 13 m de la constructions par rapport parcellaire qui en est le plus rapproché limite de propriété. aux limites séparatives doit être au moins égale à la moitié de la différence d’altitude entre ces deux points, sans pouvoir être inférieure à 3 mètres. Ux08 Entre deux bâtiments non contigus, doit Les constructions en élevation Implantation des toujours être ménagée une distance concerneront l’abattoir et une fumière constructions les unes par suffisante pour permettre ……… le couverte. rapport aux autres sur une passage et le fonctionnement du matériel Ces bâtiments seront éloignés d’environ même propriété de lutte contre l’incendie. 15 m. L’emprise au sol des constructions ne La superficie du site est de 12 997 m 2. peut excéder 80 % de la surface du Le nouveau bâtiment aura une emprise au terrain. sol de 2 893 m2, les aménagements Ux09 extérieurs au bâtiment (équipements Emprise au sol des techniques) couvriront 1 454 m2. constructions L’emprise au sol des constructions et aménagements représentera alors 33 % de la surface du terrain.

Rapport GES n°16658 55 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Article du PLU de Dispositions applicables Conformité du projet de la CCBDC Méautis La hauteur des constructions mesurée au- La hauteur maximale du bâtiment sera de Ux10 dessus du sol naturel avant 11 m par rapport au sol. Hauteur des constructions aménagement ne peut excéder 12 mètres au faîtage. ….. Le site comportera des zones de Sur chaque parcelle, des surfaces manœuvres pour les livraisons des suffisantes doivent être réservées : animaux (cours salle), pour les livraisons - pour l’évolution, le chargement, le des consommables et les expéditions Ux12 déchargement et le stationnement de la (cours propres). Obligations en matière totalité des véhicules de livraison et de Leurs caractéristiques (surfaces, accès) d’aires de stationnement services, permettront les manœuvres de poids- - pour le stationnement des véhicules du lourds. personnel et des visiteurs. Un parking pour les véhicules légers sera construit à l’entrée est du site : 32 places créées, pour 14 salariés prévus. Les plantations existantes doivent être La haie côté ouest (cyprès) sera Ux13 maintenues ou remplacées par des remplacée par une haie équivalente. La Obligations en matière plantations équivalentes. haie nord sera conservée. d’espaces libres et de ….. Des aménagements paysagers seront plantations réalisés sur le site (pelouses, arbres, haies).

Conformité du projet avec le PLU de Carentan les Marais

L’article UZ12 du PLU précise que « Le stationnement des véhicules correspondant aux besoins des constructions doit être assuré en dehors des voies publiques. Les places demandées seront fonction du projet et de ses contraintes ».

Le parking des véhicules légers sera construit sur la propriété de l’abattoir. Le nombre de places projetés (32) est adapté (14 salariés prévus pour l’établissement).

Le projet de construction de l’abattoir est conforme avec les prescriptions constructives du PLU des communes de Méautis et de Carentan les Marais.

3.2.3 Conformité avec le Plan de Prévention des Risques Littoraux

Le bâtiment projeté ne comporte pas de sous-sol (aménagements interdits en zone B1 du PPRL).

Le projet est conforme avec les prescriptions du PPRL de Carentan les Marais et Saint-Hilaire Petitville (arrêté préfectoral du 26 décembre 2012).

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3.2.4 Description des incidences des aménagements projetés

Le bâtiment sera construit à 13 m de la limite de propriété et 100 m du tiers le plus proche (ZA à l’est).

Les bardages métalliques extérieurs seront de couleur beige, les parties maçonnées (bureaux) seront en béton peint en blanc. Les tons relativement neutres choisis faciliteront l’intégration paysagère du bâtiment.

Vue du bâtiment en projet depuis l’est (cours propre)

La hauteur maximale du bâtiment sera près de 11 m par rapport au sol. Il sera sensiblement moins haut que le foirail voisin existant.

Façade nord du projet

Foirail existant : activités transit, vente

Nouveau bâtiment : abattoir et atelier découpe

Les nouvelles constructions n’auront pas d’impact sur les monuments historiques protégés, qui sont éloignés du projet d’au moins 1,2 km.

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La haie de cyprès côté ouest, peu harmonieuse en l’état actuel, sera arrachée et replantée. Deux nouvelles haies seront créées : en limite est du site et à l’intérieur du site, entre les cours salle et propre. Des aménagements paysagers complémentaires (pelouses, plantations d’arbres) seront réalisés en périphérie des haies nord et ouest et au sein du parking des véhicules légers. Une vaste zone de pelouse sera aménagée à l’entrée sud de l’établissement.

Haie ouest replantée Haie nord maintenue Haies est et intérieure créées

3.2.5 Incidences des effets temporaires et des effets indirects secondaires

La CCBDC prévoit la mise en service de l’abattoir en 2019, dans la poursuite de l’arrêt de l’établissement de Cherbourg.

Compte tenu des disponibilités des différentes entreprises et des délais entre chaque phase, la durée totale prévisible des travaux de construction est de l’ordre de 240 jours soit environ 48 semaines.

Tous les travaux seront réalisés en période diurne.

Rapport GES n°16658 58 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Les modalités de fonctionnement du chantier seront les suivantes :

- déblais de terrassement : ils seront en partie réutilisés sur site (nivellement de la parcelle) et en partie transférés vers une décharge autorisée,

- matériaux de construction : • les fondations seront réalisées en béton, elles ne généreront pas de déchets de maçonnerie, • les bardages et couvertures seront construits en tôles métalliques et bacs d’acier, les éventuels résidus de matériaux (découpes notamment) seront repris par les sociétés en charge de la réalisation des travaux,

- les autres déchets (emballages divers par exemple) seront repris par chaque société intervenant sur le chantier pour être évacués en filière de traitement/valorisation adaptées.

Des bennes à déchets seront installées sur le chantier par les entreprises intervenantes.

D’une manière générale, les entreprises intervenant sur le site récupéreront la majorité des matériaux non utilisés ou en partie utilisés (chutes) pour une réutilisation de ceux-ci sur d’autres chantiers ou bien une valorisation vers d’autres filières adaptées (recyclage des ferrailles par exemple).

Les effets prévisibles du chantier seront principalement le bruit et les émissions de poussières. Les émissions de poussières concerneront principalement la phase de terrassement. Les travaux seront réalisés en ZA, à proximité d’un axe routier important sur le secteur (D 971). Les bruits générés auront un impact faible au regard de l’environnement sonore local.

Les travaux les plus importants (bâtiment principal) seront effectués en partie nord du site, à une distance d’au moins 100 m des entreprises situées à l’est et de 150 m de l’habitation la plus proche (à l’ouest). La zone de chantier sera séparée de la plus proche habitation par la haie ouest et une parcelle agricole.

L’éloignement du chantier par rapport aux tiers et la présence de haies au nord et à l’ouest du site permettront de réduire les nuisances pour le voisinage.

Il n’est pas recensé d’effet indirect secondaire sur la population, les biens matériels, le paysage et le patrimoine culturel.

3.2.6 Interactions entre facteurs

L’activité future de l’établissement est susceptible de générer un impact sur le milieu aquatique (rejet d’effluents prétraités vers la station d’épuration communale, rejet d’eaux pluviales vers le bassin de régulation intercommunal), un impact sonore sur le voisinage, un impact sur les émissions de poussières (essentiellement en phase de travaux) et un impact sur la circulation routière.

Rapport GES n°16658 59 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Ces impacts particuliers sont étudiés en détail plus après : - Partie 7 : L’eau - Partie 8 : L’air et le climat - Partie 9 : Les transports et la circulation - Partie 10 : Le bruit et les vibrations.

Les rejets d’effluents prétraités vers la station d’épuration communale seront compatibles avec sa capacité de traitement. Un séparateur d’hydrocarbures sera installé pour traiter les eaux pluviales ruisselant sur les voiries avant leur rejet vers le bassin de régulation intercommunal.

Les émissions de poussières pendant la phase des travaux seront limitées aux abords immédiats du chantier et maîtrisées par la CCBDC.

Les équipements bruyants, notamment les ateliers de production, certains équipements techniques (compresseurs) seront installés dans des locaux fermés.

3.3 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX

3.3.1 Mesures d’évitement

Le projet ne nécessite pas de défrichement (il n’y a pas de terrain à vocation forestière sur la ZA du Foirail).

La haie nord sera maintenue et complétée par des plantations d’arbres et une bande de pelouse en son pied.

3.3.2 Mesures de réduction

Le nouveau bâtiment de production sera construit dans la partie du site, la plus éloignée des autres entreprises de la ZA.

Sa hauteur maximale sera inférieure à celle du foirail existant.

Les dispositions constructives retenues (harmonie des différentes hauteurs de toiture, matériaux, couleurs neutres, etc.) permettront d’atténuer l’impact visuel du projet et faciliteront son insertion au sein de la ZA.

3.3.3 Mesures de compensation

La haie ouest sera détruite (peu harmonieuse) et remplacée par une haie de même longueur. Des aménagements paysagers complémentaires (pelouse avec plantation d’arbres) seront effectués le long de la haie sur environ la moitié de sa longueur (jusqu’à l’entrée dans la cour salle). Une vaste pelouse sera créée au sud de la propriété, le long de la voie d’accès à la cour souillée. Des nouvelles haies seront créées en bordure est du site ainsi qu’une haie séparative entre les cours salle et propre.

Rapport GES n°16658 60 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

3.3.4 Modalités de suivi

Il n’est pas retenu de modalité de suivi nécessaire.

3.3.5 Raisons des choix et solutions de substitution examinées

L’abattoir est projeté en remplacement de celui de Cherbourg dont l’activité est autorisée à titre dérogatoire jusqu’en 2019.

La construction d’un abattoir neuf sur le territoire de la CCBDC a été choisie pour répondre aux objectifs suivants :

- maintien d’une offre publique d’abattage multi-espèces pour assurer un soutien à la filière d’élevage du département,

- permettre l’abattage d’urgence,

- amélioration des conditions d’abattage et d’exploitation dans le respect des exigences sanitaires réglementaires, de la limitation de la souffrance animale par le respect du bien-être des animaux,

- amélioration des conditions de travail du personnel par une organisation de l’espace et des postes de travail, des choix d’équipements réduisant les situations à risque pour les salariés.

L’emplacement retenu présente plusieurs avantages géographiques :

° une implantation en ZA, hors agglomération, ° la facilité de raccordement à une station d’épuration existante et suffisamment dimensionnée pour accueillir les flux prévus pour l’établissement projeté, ° le voisinage d’un foirail, ° la proximité d’une voie de circulation (D791) facilitant l’accès au site, et permettant de rejoindre rapidement la route nationale N13 située à moins de 3 km de la ZA du Foirail, ° la situation de Carentan les Marais au carrefour des principaux axes routiers départementaux (N13 de Cherbourg à Bayeux, N174 de Carentan les Marais à Saint-Lô). ° une situation privilégiée à proximité d’un bassin de collecte (territoire agricole).

Pour ces raisons, il n’a pas été retenue une autre implantation pour le projet.

Rapport GES n°16658 61 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

4 IMPACT SUR LA BIODIVERSITE

4.1 ETAT ACTUEL

4.1.1 Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin

Le Parc Naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin a été créé en 1991.

Le territoire du parc s’étend sur 129 communes sur les départements de la Manche et du Calvados. Sa superficie est de 146 650 ha, pour une population de 74 000 habitants.

Une partie importante du parc est constituée de zones humides (plus de 30 000 ha soit 20 % du territoire du parc) dont une très grande majorité est classée en Natura 2000.

Les principaux milieux naturels rencontrés dans le parc sont des zones humides, des prés salés, des habitats maritimes, des tourbières et des landes.

Carte des milieux naturels caractéristiques du Parc Naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin

Projet CCBDC

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Les milieux remarquables rencontrés localement constituent des zones NATURA 2000, des ZNIEFF, des réserves naturelles, des zones humides, etc. La description précise de ces milieux est réalisée plus après (cf. paragraphe 4.1.2).

La charte constitutive du Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin a été actualisée en 2010. Les objectifs de la charte 2010-2022 sont orientés autour de 4 vocations, déclinées en 13 orientations et 49 mesures.

Tableau 17 : Vocations et orientations de la charte du Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin

Orientation 1 Conforter la biodiversité en prenant en compte les Vocation 1 différents usages Gérer et préserver notre biodiversité et notre Orientation 2 ressource en eau pour les générations futures Assurer une gestion équilibrée de la ressource en eau Orientation 3 Agir sur les paysages de demain Vocation 2 Orientation 4 Maintenir et améliorer l’attractivité de notre cadre de Promouvoir des projets de développement durable vie du territoire Orientation 5 Développer une nouvelle approche de l’habitat Orientation 6 Stimuler les filières et les initiatives locales Orientation 7 Développer une stratégie touristique autour des loisirs de nature et de la découverte des Vocation 3 patrimoines Utiliser l’environnement comme atout pour le Orientation 8 développement économique Intégrer la performance environnementale dans les pratiques des acteurs économiques Orientation 9 Poursuivre le développement des énergies locales renouvelables Orientation 10 Mieux connaitre nos patrimoines Orientation 11 Développer une politique d’information et Vocation 4 d’éducation au territoire Cultiver notre appartenance au territoire pour être Orientation 12 acteurs de notre projet et s’ouvrir aux autres Créer du lien et faciliter l’implication des citoyens Orientation 13 Transférer nos expériences et agir avec d’autres territoires au niveau national et internationale

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4.1.2 Zones naturelles remarquables

L’inventaire du patrimoine naturel de la région a été consulté : site internet de la DREAL 9 de Normandie (www.normandie.developpement-durable.gouv.fr).

4.1.2.1 Zones NATURA 2000

Les sites NATURA 2000 recensés localement (dans un rayon de 20 km du projet) sont indiqués ci-après.

Type Code du site Appellation du site FR2500088 Marais du Cotentin et du Bessin - Baie des Veys 1 SIC FR2502020 occidentale 2 FR2500081 Havre de Saint-Germain sur Ay et Landes de Lessay 3 FR2510046 Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys 4 ZPS FR2510047 Baie de Seine occidentale 5 Site NATURA 2000 SIC = Site d’Intérêt Communautaire Site NATURA 2000 ZPS = Zone de Protection Spéciale

2 / 5

1 / 4

3

Etablissement CCBDC en projet Site NATURA 2000 SIC Site NATURA 2000 ZPS

9 DREAL = Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement

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Remarque : Un SIC est désigné par la directive européenne 92/43/CEE dite directive habitats. Il vise à maintenir le bon état de conservation de certains habitats et espèces (animales et végétales) considérés comme menacés, vulnérables ou rare dans la région concernée.

Une ZPS relève de la directive européenne 79/409/CEE dite directive oiseaux. Elle vise à assurer la protection et la conservation des oiseaux sauvages.

L’éloignement du projet par rapport aux sites NATURA 2000 est le suivant :

Eloignement Type Code du site Appellation du site du projet FR2500088 Marais du Cotentin et du Bessin - Baie des Veys 680 m SIC FR2502020 Baie de Seine occidentale 15 km FR2500081 Havre de Saint-Germain sur Ay et Landes de Lessay 14 km FR2510046 Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys 180 m ZPS FR2510047 Baie de Seine occidentale 15 km

L’établissement en projet est proche des sites NATURA 2000 Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys (180 m) et Marais du Cotentin et du Bessin - Baie des Veys (680 m).

680 m

180 m

Limite de propriété de l’établissement CCBDC en projet

Marais du Cotentin et du Bessin - Baie des Veys (SIC)

Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys (ZPS)

Rapport GES n°16658 65 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Le site Marais du Cotentin et du Bessin - Baie des Veys constitue un vaste ensemble de marais intérieurs et de marais arrière-littoraux, dunes, grèves et vases salées. Il occupe une grande dépression constituée de plusieurs basses vallées, constituant une limite entre le Cotentin armoricain et le bassin parisien. Il débouche par une large échancrure en Baie des Veys qui constitue son exutoire marin.

Il fait partie des 44 sites français (33 en métropole et 11 en outre-mer) inscrits sur la liste de la convention internationale RAMSAR relative à la protection des zones humides d’importance internationale (convention ratifiée par la France le 1 er octobre 1986).

Le site accueille, tant en périodes de nidification, d’hivernage que d’escale migratoire, une importante population d’oiseaux d’eau parmi lesquels : Avocette élégante, Barge rousse, Bécasseau variable, Bécasseau Sanderling, Bernache cravant, Chevalier arlequin, Chevalier gambette, Courlis cendré, Courlis corlieu, Grand gravelot, Huîtrier pie, Tournepierre à collier.

Avocette élégante

Tournepierre à collier

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La Baie des Veys est aussi remarquable par la présence d’une population résidente de phoque veau-marin et d’herbiers de zostères naines.

L’habitat « bancs de Zostera » est inscrit à la convention internationale OSPAR (Oslo-Paris). La convention, signée le 25 mars 1998, définit les modalités de coopération internationale pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du nord- est (elle remplace les anciennes conventions d’Oslo et de Paris).

Zostères naines

Herbiers de zostères naines en Baie des Veys

Phoques veau-marin en Baie des Veys

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Le site des Basses Vallées du Cotentin et Baye des Veys regroupe les marais continentaux du Cotentin et du Bessin, la Baie des Veys et les polders associés.

Sous l’apparence d’uniformité d’un vaste ensemble de prairies humides, les marais présentent en réalité une grande diversité. Ainsi, le site comporte 21 habitats d’intérêt communautaire, dont 3 sont classés prioritaires : marais neutro-alcalins à Marisque, lagunes côtières, dunes fixées à végétation herbacée.

Le site abrite 21 espèces d’intérêt communautaire, dont 11 sont caractéristiques du site : Saumon atlantique, Grande Alose, Lamproie marine, Lamproie de rivière, Lamproie de Planer, Triton crêté, Damier de la Succise, Agrion de Mercure, Fluteau nageant, Vertigo de Des Moulins (très petit escargot des milieux humides).

Agrion de Mercure Damier de la Succise

Fluteau nageant

Vertigo de Des Moulins

L’étude d’incidence NATURA 2000 est présentée plus après (paragraphe 5). Celle-ci présente en détail les mesures prises par la CCBDC pour limiter l’impact de son projet sur les 2 sites NATURA 2000 les plus proches (Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys (75 m) et Marais du Cotentin et du Bessin - Baie des Veys).

Rapport GES n°16658 68 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

4.1.2.2 ZNIEFF

Les ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique) peuvent être :

- de type I : secteur de grand intérêt biologique ou écologique souvent composé de bois ou de zones humides, - de type II : grand ensemble naturel peu modifié offrant des potentialités biologiques importantes.

Les ZNIEFF recensées sur le territoire du parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin sont localisées ci-après.

Projet CCBDC

Rapport GES n°16658 69 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Les ZNIEFF localisées dans un rayon de 20 km du projet sont mentionnées ci-après.

Tableau 18 : ZNIEFF sur le secteur d’étude

Zones naturelles Eloignement par rapport au projet CCBDC ZNIEFF de type I Anciennes carrières de 17,5 km Baie des Veys 3 km Basse vallée de la Vire 8,5 km Bois et landes d’Etenclin 18 km Carrière de 17 km Dunes d’Audouville 14 km Lande boisée de Saint-Patrice de Claids 14 km Lande et tourbières du sud de l’aérodrome 19 km Marais de l’Aure 14 km Marais de la mare du daim 15 km Marais de la moyenne vallée de la Douve 9,5 km Marais de la Taute et du Lozon 2 km Marais de la Sèves 5 km Marais de la vallée du Gorget 15,5 km Marais de Ravenoville 17 km Marais des basses vallées de la Douve et de la Sèves 180 m Marais des Gougins 19 km Marais des mottes 6,5 km Marais du canal Vire-Taute 7 km Marais du 10 km Platier rocheux de Grandcamp 18 km Petite dune d’ 14 km Prairies humides de la Selleraie 15,5 km Prairies humides des criques 13 km Vallée de l’Ay et lande de Millières 16 km ZNIEFF de type II Bois de Limors 14,5 km Landes de Lessay et vallée de l’Ay 16 km Marais du Cotentin et du Bessin 180 m Marais littoraux de la côte est du Cotentin 11 km Sommets gréseux du Cotentin 13,5 km

Les fiches descriptives détaillées de ces zones naturelles sont présentées en annexe.

La carte de localisation de l’établissement en annexe (fond IGN au 1/25 000ème) permet de visualiser les zones les plus proches du site.

L’établissement projeté est distant de 180 m des ZNIEFF « Marais du Cotentin et du Bessin » et « Marais des basses vallées de la Douve et de la Sèves ».

Rapport GES n°16658 70 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Marais du Cotentin et du Bessin : ZNIEFF type 2

Marais des basses vallées de la Douve et de la Sèves : ZNIEFF type 1

180 m

Limite de propriété de l’établissement CCBDC en projet

La ZNIEFF de type 2 « Marais du Cotentin et du Bessin » est de grande étendue (31 430 ha) et regroupe une grande partie des territoires des ZNIEFF de type 1 recensées localement : la baie des Veys, les dunes d’Adouville, les différents marais, la petite dune d’Utah Beach et les prairies humides. Elle intègre notamment la ZNIEFF « Marais des basses vallées de la Douve et de la Sèves ».

Elle correspond aussi à la zone NATURA 2000 « Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys » (cf. paragraphe 4.1.2.1 plus avant).

La ZNIEFF s'étend sur les départements de la Manche et du Calvados où elle constitue une vaste zone humide inondable débouchant en baie des Veys. Les marais intérieurs sont articulés sur les basses-vallées de la Douve, de la Taute, de la Sèves, de la Vire, de l'Aure et du Merderet, où la multitude d'habitats générés abritent de nombreuses espèces animales et végétales d’intérêt patrimonial.

L'ensemble des marais constitue un écosystème dont les différentes unités écologiques complémentaires (marais intérieurs aux sols minéraux et tourbeux, rivières, canaux et plans d’eau, dunes, grèves et vases salées, domaine estuarien) fonctionnent en interrelation.

Rapport GES n°16658 71 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

La mosaïque de milieux, leur humidité permanente, et le maintien de pratiques agricoles extensives expliquent la concentration importante de communautés animales et végétales.

La description détaillée de la faune et de la flore des marais du Cotentin et du Bessin est effectuée plus après (cf. paragraphe 5 Etude d’incidence NATURA 2000).

4.1.2.3 Réserves naturelles

Le Parc Naturel régional des marais du Cotentin et du Bessin renferme 3 réserves naturelles nationales et 1 réserve naturelle régionale.

Tableau 19 : Réserves naturelles sur le secteur d’étude Réserves naturelles Eloignement par rapport au projet Réserves naturelles nationales Domaine de Beauguillot 10,5 km Marais de la Sangsurière et de l’Adriennerie 19,5 km Tourbière de Mathon 20 km Réserves naturelles régionales Marais de la Taute 3,7 km

La réserve naturelle la plus proche du projet est celle des marais de la Taute (3,7 km au sud-est de la ZA du Foirail).

Projet CCBDC

Réserve naturel régionale des marais de la Taute

Rapport GES n°16658 72 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

La réserve est constituée de 6 unités différentes de prairies humides et de mégaphorbiaies (prairies de roseaux et de hautes plantes herbacées vivaces situées en zone alluviales) couvrant au total une surface de 147 ha.

Son intérêt scientifique repose sur la diversité :

- des oiseaux : plusieurs dizaines d’espèces dont des butors étoilés, des busards, des courlis cendrés des passereaux paludicoles, des vanneaux huppés ; - des plantes : 73 espèces de plantes patrimoniales recensées dont la gesse des marais et le flûteau nageant.

Marais de la Taute

Butor étoilé Gesse des marais

Rapport GES n°16658 73 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

4.1.2.4 Zones humides

L’article L211-1 du Code de l’Environnement définit comme zones humides « les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation quand elle existe y est dominée par les plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ».

Les Marais du Cotentin et du Bessin constituent une vaste zone humide (31 524 ha) traversée par près de 800 km de cours d’eau dont la Douve, la Taute et la Vire.

Zone humide des Marais du Cotentin et du Bessin

La parcelle d’implantation de l’abattoir projeté ne comporte pas de zone humide.

L’abattoir est localisé à environ 80 m en amont de la zone humide des Marais du Cotentin et du Bessin.

Projet CCBDC

Rapport GES n°16658 74 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

4.1.3 Schéma Régional de Cohérence Ecologique

La mise en place d’un réseau écologique national nommé « Trame verte et bleue » est une des mesures prioritaires du Grenelle de l’environnement.

En Basse-Normandie, la déclinaison de cet outil se traduit par la mise en place du Schéma Régional de Cohérence Ecologique (SRCE) qui a été adopté le 29 juillet 2014.

Le SRCE a notamment pour objet :

- d’identifier les milieux (réservoirs de biodiversité), - d’apprécier leurs connexions éventuelles (corridors écologiques, matrices bleue et verte) et les éléments fragmentant (obstacles à la circulation des espèces), - d’établir une cartographie régionale des territoires, - définir les grandes orientations stratégiques en matière de continuités écologiques.

Composantes du SCRE Basse-Normandie (extrait)

Projet CCBDC

Rapport GES n°16658 75 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Le SRCE délimite 13 territoires locaux ou « pays » sur la région Basse-Normandie. Les continuités écologiques sont définies sur chacun des 13 pays.

La zone concernée par Carentan est située dans le pays du Cotentin. Ce pays est constitué de 29 éléments caractéristiques de la trame verte et bleue. La ZA du Foirail est localisée dans l’élément dénommé « Campagne de Carentan ». Ce secteur, entre les vallées de la Douve et de la Taute, est composé d’un bocage à dominante de grandes cultures.

180 m

Projet CCBDC

Réservoirs de biodiversité humides

Matrice bleue

Zones bâties

L’établissement projeté est distant de 180 m d’un réservoir de biodiversité humide. Le réservoir constitue une zone naturelle remarquable classée en zone NATURA 2000 et en ZNIEFF (cf. paragraphe 4.1.2 plus avant).

Rapport GES n°16658 76 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

4.2 INCIDENCES DU PROJET SUR LA BIODIVERSITE

4.2.1 Description des aménagements projetés

Le bâtiment de production (abattoir et atelier de découpe) sera construit sur une partie du site actuellement occupée par une voirie gravillonnée.

Le parking des véhicules légers sera aménagé à l’écart du bâtiment, sur une zone actuellement gravillonnée.

Les aménagements extérieurs (cours, aires de lavage, zone de déchargement et de chargement) seront réalisés en partie sur une zone initialement gravillonnée et sur une zone de terre qui aura été préalablement terrassée (décapage superficiel et stabilisation par des matériaux inertes).

La fumière et le prétraitement des eaux usées seront installés sur une dalle bétonnée construite à l’emplacement d’une zone initialement stabilisée.

4.2.2 Conformité du projet avec le Schéma Régional de Cohérence Ecologique

Objectifs du SRCE Conformité du projet de la CCBDC Objectifs par type de milieu de la trame verte Objectif N°1 : Maintenir l’intégrité des petits bois et bosquets constituant des espaces relais notamment en milieu agricole ouvert, et permettre également leur développement. Objectif N°2 : Encourager la mise en place et le maintien de La parcelle d’implantation projetée ne Les boisements pratiques durables, par la mise en place de plans comporte pas de zone boisée. simples de gestion, de règlement type de gestion et de codes de bonnes pratiques de gestion sylvicole pour les bois de surface comprise entre 10 et 25 ha. Objectif N°3 : Maintenir les possibilités de circulation de la faune par la réglementation des clôtures dans les PLU. Objectif N°1 : Maintenir un réseau cohérent et suffisant de linéaire Les haies présentes autour du site seront de haies (orientation, connexions), en portant une maintenues et renforcées (replantation de la attention particulière à la préservation des arbres haie ouest actuellement dégradée, création âgés (têtards, émondes, cavités, bois mort). de haies à l’est). Les bandes boisées, double haies et haies le long des chemins ont une fonctionnalité supérieure. Les haies qui jouent un rôle fonctionnel important (rupture de pente, antiérosives, bande boisée, en Le bocage bordure de chemin...) pourraient bénéficier d’un statut de protection à définir au sein du PLU. Objectif N°2 : Encourager la restauration du bocage en voie de Le projet est situé en ZA, il n’aura pas dégradation. Les modalités de restauration doivent d’incidence sur le bocage alentour. faire l’objet d’une concertation locale avec tous les acteurs du territoire et être adaptées en fonction des situations. (cf. schémas suivant le type de bocage et son état de conservation).

Rapport GES n°16658 77 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Objectifs du SRCE Conformité du projet de la CCBDC Objectifs par type de milieu de la trame verte (suite) Objectif N°3 : Encourager le maintien des milieux interstitiels au La parcelle d’implantation du projet ne sein du bocage (mares, fossés, talus, bosquets). comporte pas de milieux interstitiels. Le bocage (suite) Objectif N°4 : Maintenir et assurer le renouvellement des vergers La parcelle d’implantation du projet ne du territoire, notamment dans les régions cidricoles. comporte pas de verger. Objectif N°1 : Conserver ces milieux remarquables par un zonage adapté au sein du PLU, et en évitant leur Les milieux dégradation par fragmentation ou usage non remarquables La parcelle d’implantation projetée ne compatible avec le maintien des végétations (landes, pelouses, comporte pas de milieu remarquable. fragiles. dunes) Objectif N°2 : Encourager la gestion extensive de ces espaces conservant leur caractère ouvert. Objectif N°1 : La parcelle d’implantation du projet ne Eviter la destruction et les impacts négatifs sur les comporte pas de milieux interstitiels. milieux interstitiels permettant l’accueil des espèces Les haies présentes autour du site seront (mares, fosses, talus, fourrés, bosquets, haies, renforcées (replantation de la haie ouest, bandes enherbées, anciennes carrières). création de haies à l’est). Objectif N°2 : La présence de l’abattoir public en projet sur Les zones de Maintenir une diversité spatiale des assolements le territoire permettra le maintien d’une plaine en culture pour éviter une simplification de l’agroécosystème, activité d’élevage. défavorable à la biodiversité. L’agriculture d’élevage participe fortement, par les productions végétales nécessaires à l’alimentation des animaux, au maintien d’une diversité d’assolements (prairies pâturées, cultures fourragères, cultures céréalières, etc.). Objectifs par type de milieu de la trame bleue Objectif N°1 : Poursuite des actions visant à rétablir les Le projet n’aura pas d’incidence sur la fonctionnalités et continuités écologiques des cours continuité écologique des cours d’eau. d’eau (effacements de barrages, reconnexions lit mineur/lit majeur...). Objectif N°2 : Le projet ne créera pas de dégradation Limiter les dégradations hydrauliques, physiques ou hydraulique ou physique des cours d’eau chimiques en tête de bassin (drainages, pollutions, (pas de drainage de la parcelle remblais...) . d’implantation du projet, pas de remblais à Les cours d’eau et proximité d’un cours d’eau). lits majeurs Le projet ne créera pas de dégradation de la qualité chimique des cours d’eau (cf. 7. Impact sur l’eau). Objectif N°3 : Encourager la restauration des fonctionnalités Le projet est localisé en ZA. hydrauliques des milieux prairiaux en situation de lit Il n’y a pas de fossé, les eaux pluviales de majeur de cours d’eau, notamment conserver des ruissellement sont collectées par le réseau fossés et leur maintien en eau une partie de pluvial communal. l'année. Objectif N°1 : Encourager la conservation des mares et réseaux de mares et éviter les dégradations hydrauliques, La parcelle d’implantation projetée ne physiques ou chimiques. comporte pas de mare. Objectif N°2 : Les mares Le projet ne conduira pas à des Encourager la restauration des complexes de dégradations physiques ou chimiques du mares dégradés (restauration de mares en voie de réseau hydraulique (cf. 7. Impact sur l’eau). fermeture, création de nouveaux espaces, entretien durable des mares existantes) ou la création de nouvelles mares.

Rapport GES n°16658 78 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Objectifs du SRCE Conformité du projet de la CCBDC Objectifs par type de milieu de la trame bleue (suite) Objectif N°1 : Conserver ces milieux remarquables, et en éviter leur dégradation par fragmentation ou usage non compatible avec le maintien des végétations fragiles Objectif N°2 : Landes humides Eviter tout type de dégradation sur les milieux de et tourbières landes ou de tourbières (hydraulique, physique, chimique). Objectif N°3 : Encourager une gestion durable de ces espaces La parcelle d’implantation projetée ne (réutilisation du bois exporté, des produits de comporte pas de lande humide, de fauche des landes...). tourbière, de marais ou de prairie humide. Objectif N°1 : Eviter les dégradations (hydrauliques, physiques, Le projet ne conduira pas à des chimiques) pouvant influer sur les marais et dégradations chimiques de la qualité de vasières ou les prairies humides, notamment les l’eau susceptible d’impacter les milieux en dégradations en tête de bassin qui pourront avoir aval (cf. 7. Impact sur l’eau). une influence en aval. Marais et prairies Objectif N°2 : humides Encourager une gestion durable de ces espaces (export des produits de fauche, limitation de la pression de pâturage...). Objectif N°3 : Encourager la restauration de prairies humides notamment pour reconnecter des corridors qui ne sont plus fonctionnels. Objectifs par éléments Restauration : ces réservoirs souffrent souvent d’un Le projet est situé en ZA, hors réservoir de Réservoirs de enfrichement lié à l’abandon de l’activité de biodiversité. milieu ouverts pastoralisme qui y était exercée. Eléments Restauration (cf. plan d’action stratégique). La ZA du Foirail ne constitue pas un fragmentant : élément fragmentant cours d’eau. points de conflit sur cours d’eau et Le SRCE ne mentionne pas de point de sur route conflit sur route à Carentan les Marais. Préservation : ces espaces concernent des La parcelle d’implantation du projet ne Réservoirs de secteurs identifiés pour le caractère remarquable de comporte de réservoir de biodiversité. milieux boisés, la biodiversité qui s’y trouve. Les mesures prises permettront de littoraux, humides, préserver les réservoirs en aval (cf. aquatiques paragraphes 4.2.4 et 4.2.5 plus après). Maintien de la fonctionnalité de la matrice. Le projet de créera pas de dégradation de la Matrice bleue matrice bleue (cf. 7. Impact sur l’Eau). Maintien de la fonctionnalité de la matrice : Le projet n’engendrera pas de dégradation Il ne s’agit pas ici de préserver toutes les haies et de la matrice verte. toutes les prairies du bocage, mais bien de Carentan les Marais n’est pas localisé dans maintenir un réseau, un maillage qui permette à la l’un des 4 secteurs d’action prioritaire (vallée Matrice verte fois la circulation des espèces et l’évolution des de l’Orne, ruisseau du Laizon dans la plaine pratiques agricoles. de ; corridor bocager au sud de Par ailleurs, 4 secteurs d’action prioritaire de Falaise et le bocage et les zones humides préservation ou de reconquête ont été identifiés associés à la rivière Vande). dans le cadre du plan d’action stratégique.

Le projet de la CCBDC est conforme avec les objectifs du SRCE de Basse- Normandie.

Rapport GES n°16658 79 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

4.2.3 Conformité du projet avec les orientations de la charte du Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin

Orientations de la charte du Parc Naturel Régional des Conformité du projet de la CCBDC Marais du Cotentin et du Bessin Vocation 1 Gérer et préserver notre biodiversité et notre ressource en eau pour les générations futures Orientation 1 La parcelle d’implantation du projet ne comporte de Conforter la biodiversité en prenant en compte les différents réservoir de biodiversité, ni de corridor écologique. usages. Les mesures prises permettront de préserver les zones naturelles en aval (cf. paragraphes 4.2.4 et 4.2.5 plus après). Orientation 2 Les consommations en eau et les rejets de l’abattoir Assurer une gestion équilibrée de la ressource en eau. seront maîtrisés. Le projet ne conduira pas à la dégradation de la qualité de la ressource en eau (cf. 7. Impact sur l’eau). Vocation 2 Maintenir et améliorer l’attractivité de notre cadre de vie Orientation 3 L’incidence paysagère du projet ne conduira pas à la Agir sur les paysages de demain. dégradation du paysage (cf. paragraphes 3.2 et 3.3 plus avant). Orientation 4 Les constructions seront effectuées en ZA. Elles ne Promouvoir des projets de développement durable du contribueront pas à la destruction ou la dégradation de territoire. zone agricole ni de zone naturelle. Le projet s’inscrit dans le cadre du développement économique local en intégrant les préoccupations environnementales définies localement. Orientation 5 Cette orientation ne relève pas de la responsabilité du Développer une nouvelle approche de l’habitat. futur abattoir communal de Carentan les Marais. Vocation 3 Utiliser l’environnement comme atout pour le développement économique Orientation 6 La construction d’un abattoir public à Carentan les Stimuler les filières et les initiatives locales. Marais contribuera au maintien et au développement de l’économie agricole et bouchère locale. Orientation 7 Développer une stratégie touristique autour des loisirs de Le projet n’aura pas d’incidence sur l’activité touristique nature et de la découverte des patrimoines. locale (constructions effectuées en ZA). Orientation 8 La prise en compte des enjeux environnementaux, leur Intégrer la performance environnementale dans les caractérisation et les mesures mises en œuvre par la pratiques des acteurs économiques. CCBDC pour limiter les incidences de son projet est l’objet de la présente étude d’impact. Orientation 9 Le projet n’aura pas d’incidence sur le développement Poursuivre le développement des énergies locales des énergies locales renouvelables (filière bois énergie, renouvelables. éoliennes). Vocation 4 Cultiver notre appartenance au territoire pour être acteurs de notre projet et s’ouvrir aux autres Orientation 10 Mieux connaitre nos patrimoines. Orientation 11 Développer une politique d’information et d’éducation au territoire. Ces orientations ne relèvent pas de la responsabilité du Orientation 12 futur abattoir communal de Carentan les Marais. Créer du lien et faciliter l’implication des citoyens. Orientation 13 Transférer nos expériences et agir avec d’autres territoires au niveau national et international.

Le projet de la CCBDC est conforme avec les orientations de la charte du Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin.

Rapport GES n°16658 80 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

4.2.4 Description des incidences des aménagements projetés

4.2.2.1 Incidences sur les zones naturelles

La parcelle d’implantation de l’établissement en projet n’est pas située en zone naturelle. Elle ne comporte ni réservoir de diversité, ni corridor écologique (les haies ouest et nord ne relient pas des réservoirs de diversité entre eux).

Le site en projet est distant de 180 m d’une zone naturelle (Marais du Cotentin et du Bessin : site NATURA 2000 et ZNIEFF).

Le projet ne nécessite pas de défrichement. L’arrachage et le remplacement de la haie ouest constituent pas un défrichement (les terrains de la ZA du Foirail ne sont pas à vocation forestière).

Les nouvelles constructions seront séparées des zones naturelles par des obstacles assurant une protection de celles-ci : la haie nord du site, une zone bocagère (2 parcelles agricoles, 3 haies) et un chemin piétonnier (voie verte la Transcotentine).

Le projet de la CCBDC n’est pas de nature à modifier la continuité écologique existante localement.

L’impact du futur abattoir de la CCBDC sur les espèces et les habitats des zones naturelles les plus proches peut être considéré comme minime.

4.2.2.2 Incidences sur les zones humides

Aucune zone humide n’est répertoriée sur la parcelle d’implantation du projet.

Le site industriel est à environ 80 m en amont de la zone humide la plus proche (zone au sein de la ZA du Foirail, à l’est du projet). Il est séparé de la zone humide par la cour du foirail et la route desservant les autres entreprises à l’est de la ZA du Foirail.

Le projet ne comporte pas de rejet direct au milieu naturel :

- prétraitement des eaux usées sur site puis transfert des effluents prétraités vers la station d’épuration communale (le rejet de l’effluent traité de la station d’épuration communale s’effectue dans la Douve, à environ 2 km au nord de la ZA du Foirail),

- séparateur d’hydrocarbures sur site puis rejet des eaux pluviales vers le bassin de régulation intercommunal (le rejet au milieu naturel du bassin intercommunal s’effectue ensuite dans la zone humide des Marais du Cotentin et du Bessin).

Rapport GES n°16658 81 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

4.2.5 Incidences des effets temporaires et des effets indirects secondaires

La durée totale prévisible des travaux est de l’ordre de 240 jours soit de l’ordre de 48 semaines.

Les précautions nécessaires seront prises par la CCBDC (base de chantier éloignée de la limite de propriété est, aménagement de voies de circulation adaptées autour des zones de travaux, etc.) pour éviter les risques de transfert, notamment par envol, des matériaux de déblaiement, terrassement et de construction.

La terre déblayée lors des travaux de terrassement sera en partie réutilisée sur le site (nivellements, aménagements des zones de pelouse). Les déblais non réutilisables sur place seront évacués en filière adaptée.

Les émissions de poussières concerneront principalement la phase de terrassement.

La zone de chantier sera éloignée des zones naturelles remarquables les plus proches d’au moins 180 m (zone NATURA 2000 et ZNIEFF au nord). Elle en sera séparée par la haie au nord du site puis une zone bocagère comportant 2 parcelles agricoles, 1 chemin piétonnier et 3 haies. Elle sera éloignée de la zone humide la plus proche de l’ordre de 80 m. Elle en sera séparée par la cour du foirail et la route desservant les autres entreprises de la ZA du Foirail située à l’est du projet.

Il n’est pas recensé d’effet indirect secondaire sur la biodiversité.

4.2.6 Interactions entre facteurs

Les interactions potentielles entre facteurs portent essentiellement sur l’eau et le milieu aquatique, les rejets atmosphériques et sonores liées à la circulation des véhicules.

Ces impacts particuliers sont étudiés en détail plus après : - Partie 7 : L’eau - Partie 8 : L’air et le climat - Partie 9 : Les transports et la circulation - Partie 10 : Le bruit et les vibrations

4.3 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX

4.3.1 Mesures d’évitement

Le projet ne nécessite pas de défrichement.

La haie nord, la plus proche des zones naturelles (zone NATURA 2000 et ZNIEFF à 180 m au nord), sera conservée et renforcée par des plantations d’arbres et une zone de pelouse.

Rapport GES n°16658 82 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

4.3.2 Mesures de réduction

L’établissement n’effectuera pas de rejet direct au sein ou en amont d’une zone naturelle remarquable.

Les eaux usées seront prétraitées sur site puis rejetées au réseau d’assainissement communal desservant la ZA du Foirail (traitement par la station d’épuration de Carentan les Marais).

Les eaux pluviales seront rejetées au réseau pluvial communal. Leur régulation avant rejet au milieu naturel sera effectuée par le bassin intercommunal équipant la ZA du Foirail. Le rejet du bassin intercommunal s’effectue dans la zone humide des Marais du Cotentin et du Bessin.

Afin de réduire les flux potentiellement polluants contenus dans les eaux pluviales (résidus collectés sur les cours extérieures par exemple), un séparateur d’hydrocarbures sera installé sur le site, en amont du rejet au réseau communal.

4.3.3 Mesures de compensation

Des nouvelles haies seront plantées en limite de propriété est et à l’intérieur du site (entre les cours salle et propre). Les espèces végétales (arbres et arbustes) seront choisies par la CCBDC pour leur adaptation à la région.

4.3.4 Modalités de suivi

Il n’est pas retenu de modalité de suivi nécessaire.

4.3.5 Raisons des choix et solutions de substitution examinées

L’établissement sera implanté sur une parcelle où il n’y a ni zone naturelle remarquable, ni zone humide.

Les mesures nécessaires seront prises par la CCBDC pour limiter l’impact de l’établissement (en phase de travaux et en phase d’activité) sur les zones naturelles proches.

Il n’a alors pas été retenu une autre implantation pour le projet.

Rapport GES n°16658 83 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

5 ETUDE D’INCIDENCE NATURA 2000

Les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement soumises à autorisation figurent sur la liste nationale des documents de planification, programmes ou projets qui doivent faire l’objet d’une évaluation des incidences NATURA 2000 (article R414-19 du Code de l’Environnement).

L’article L414-4 du Code de l’Environnement précise que l’évaluation des incidences est réalisée au regard des objectifs de conservation du site NATURA 2000 concerné.

5.1 ETAT ACTUEL

Deux zones NATURA 2000 sont recensées à proximité de l’abattoir en projet : - Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys, - Marais du Cotentin et du Bessin - Baie des Veys.

Le site des Marais du Cotentin et du Bessin - Baie des Veys a été enregistré comme SIC (Site d’Importance Communautaire) le 7 décembre 2004. Celui des Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys constitue une ZSC (Zone Spéciale de Conservation) depuis le 8 mars 2006.

5.1.1 Localisation des sites NATURA 2000

Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys (ZPS) Marais du Cotentin et du Bessin - Baie des Veys (SIC)

Localisation du projet

Nb : Le site NATURA 2000 Baie de Seine occidentale n’est pas figuré sur la carte. Il est éloigné de l’ordre de 15 km de l’abattoir en projet (cf. paragraphe 4.1.2.1 plus avant).

Rapport GES n°16658 84 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Basses vallées du Cotentin et Marais du Cotentin et du Bessin -

Baie des Veys (ZPS) Baie des Veys (SIC) Manche (74 %) Manche (76 %) Départements Calvados (13 %) Calvados (10 %) Surface maritime (13%) (1) Surface maritime : (14%) (1) Superficie 33 695 ha 28 705 ha Nombre de communes 113 107 concernées (1) Mer La Manche

Les 2 sites NATURA 2000 regroupent les marais continentaux du cotentin et du Bessin, la Baie des Veys et les polders associés.

Ils sont localisés au sein du Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin.

5.1.2 Description des sites NATURA 2000

Les principales sources documentaires consultées pour établir la partie descriptive des sites et des habitats sont les suivantes :

* DOCOB : Document d’objectifs Site Natura 2000 Directive Oiseaux FR2510046 – Basses vallées du Cotentin et du Bessin - Baie des Veys. Site Natura 2000 Directive Habitats FR2500088 – Marais du Cotentin et du Bessin - Baie des Veys. Le DOCOB est conjoint pour les 2 sites NATURA 2000. Un alignement des limites des 2 sites est en cours d’étude par l’Etat. Le DOCOB a été approuvé par arrêté préfectoral le 16 mars 2011.

* Sites Internet :

- http : //www.normandie.developpement-durable.gouv.fr (Site de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Normandie). - http : //www.natura2000.fr (Portail du réseau NATURA 2000). - http : //inpn.mnhn.fr (Inventaire National du Patrimoine Naturel - Muséum National d’Histoire Naturelle).

* Cahiers d’habitats NATURA 2000 - Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’intérêt communautaire - La Documentation Française :

- Tome1 : Habitats forestiers - Tome 3 : Habitats humides - Tome 4 : Habitats agro-pastoraux - Tome 6 : Espèces végétales - Tome 7 : Espèces animales

Rapport GES n°16658 85 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

5.1.2.1 La flore

Les grandes entités géographiques composant les sites NATURA 2000 sont :

- les marais intérieurs, - les marais arrière-littoraux, - les dunes et les plages, - les polders, - la Baie des Veys.

• Les marais :

Les marais intérieurs sont développés le long des cours d’eau majeurs (la Douve localement) et confluent en Baie des Veys où des polders plus ou moins récents font la transition avec l’estuaire.

Le réseau hydrographique dense, l’abondance des précipitations, la taille importante des bassins versants et les faibles dénivelées observés dans les vallées (2 à 3 m au plus) constituent des conditions favorables à la formation d'inondations hivernales. En été, les orages peuvent provoquer localement des inondations de courte durée.

Le fonctionnement du réseau hydraulique est nettement influencé par les aménagements historiquement effectués pour assainir les marais :

- les portes à flots installées aux embouchures, empêchent l'eau salée de remonter le lit des rivières à marée haute et permettant ainsi de soustraire les marais à l'action de la mer ; - l’important réseau de canaux et fossés constitue un maillage assurant les fonctions de drainage, irrigation et délimitation des parcelles.

Les sols présentent une grande variabilité, entre ceux principalement organique (tourbeux) et ceux essentiellement minéraux (colluvions ou alluvions), une multiplicité de faciès mixtes existent (les colluvions ou alluvions recouvrent en surface des horizons tourbeux plus ou moins épais).

Les marais arrière-littoraux sont distincts des grandes vallées. Ils sont drainés par des plus petits cours d’eau ou des fossés (les tarets) qui rejoigent la mer par des passages aménagés dans le cordon dunaire. Les exutoires des tarets sont équipés de clapets ou de portes à battants. Les bassins versants des marais arrière-littoraux sont de faible taille ce qui induit une alimentation en eau faible en été et une capacité d’inondation modérée en hiver. Les sols sont essentiellement minéraux, de composition argilo-limoneuse en bordure du haut pays à sableuse à proximité du littoral.

ÏÏÏ L’apparente uniformité des marais comme vaste ensemble de prairies humides cache en réalité une grande diversité de formations végétales, permise par les nombreuses combinaisons de facteurs naturels (hydrologie, pédologie) ou d’interventions humaines (canaux, fossés).

Rapport GES n°16658 86 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Les milieux tourbeux les plus acides sont occupés par des zones de tourbières à sphaignes où sont rencontrés le Rhynchospore blanc, le Rhynchospore fauve, l’Ossifrage brise-os, le Spiranthe d'été, le Rossolis à feuilles intermédiaires, le Rossolis à feuiles rondes, le Rossolis d'Angleterre, la Canche des marais.

Les tourbières plus alcalines sont notamment colonisées par la Sanguisorbe officinale, la grande Douve, la Linaigrette à feuilles larges, le Scirpe pauciflore, la Pédiculaire des marais.

Sanguisorbe officinale

Rynchospore blanc

L'important réseau de drainage (fossés) et les étendues aquatiques (mares, fouilles), présentent une flore variée parmi laquelle plusieures espèces de Potamots (au moins 8 différentes), la Pesse d’eau, le Myriophylle verticillé, la petite Utriculaire, l'Utriculaire citrine, la Pilulaire à globules, le Flûteau nageant et diverses Callitriches.

Les milieux périphériques de la baie (prairies humides plus ou moins saumâtres, roselières, etc.) sont constitués d’une végétation particulièrement riche, directement sous l'influence de la mer : l’Atropis distant, l’Atropis fasciculé, la Ruppie maritime, l’Arroche littorale, le Trèfle maritime, l'Elyme des sables, le Polypogon de Montpellier, l'Oenanthe faux-boucage, le Chénopode à feuilles grasses, la Soude vraie, la Laîche ponctuée, la Laîche puce, le Scirpe piquant, le Scipre épingle, la Stellaire des marais, la Linaigrette à feuille étroites, le Mouron délicat, l’Elodée des marais, le petit Nénuphar, la Lentille d'eau trilobée, la grosse Lentille d'eau, l'Azolle fausse fougère, l'Hottonie des marais, le Comaret, le Pigamon jaune.

• Les dunes et les plages :

Les dunes séparent les marais arrière-littoraux de la mer. Elles permettent la formation de plages, essentiellement sableuses.

ÏÏÏ La végétation des dunes varie en fonction de leur proximité de la mer : pelouses fixées d’herbacées, de bryophites et de lichens pour les parties les plus éloignées jusqu’à des strates de graminées halophiles (Chiendent des sables,

Rapport GES n°16658 87 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Elyme des sables), d’Euphorbe des dunes, de Liseron des sables et de Chardon bleu pour les parties les plus proches.

Elyme des sables

• Les polders et la baie des Veys :

Les polders couvrent environ 3 500 ha de terres gagnées sur la mer (près de la moitié de la surface estuarienne initiale). Ils sont actuellement protégés par 16 km de digues externes formant le trait de côte actuel.

La Baie des Veys constitue l’estuaire des cours d’eau drainant les marais intérieurs. Elle est composée de deux zones naturelles distinctes : les prés-salés (inodés uniquement lors des grandes marées) et les vasières (recouvertes à chaque marée).

ÏÏÏ Les prés-salées (ou schorre) sont essentiellement formés de pelouses de Puccinelle, d’Asters, de Triglochin et de Plantain maritime. Les parties les plus hautes, plus rarement inondées, sont composées de graminées (Fétuque Roue, Chiendent maritime).

ÏÏÏ Les vasières (ou slikke) sont surtout formé de prairies de Spartine de Townsend, et de groupements clairsemés de Salicornes annuelles. Les parties les plus hautes, plus rarement inondées, sont composées de graminées (Fétuque Roue, Chiendent maritime).

ÏÏÏ La baie des Veys est aussi le siège d’herbiers de Zostère naine. L’habitat est répertorié par la convention OSPAR parmi les habitats menacés.

Rapport GES n°16658 88 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

5.1.2.2 La faune

L’un des intérêts majeurs des 2 sites NATURA 2000 est d’ordre ornithologique. La variété, la qualité et la surface des habitats (continentaux et marins), alliées à l'existence de pratiques agricoles traditionnelles, favorisent la présence de très nombreuses espèces d’oiseaux (75 espèces recensées).

En période de nidification, les marais sont occupés par des densités importantes de fauvettes paludicoles et autres passereaux tels que le Traquet tarier, la Bergeronnette flavéole, la Gorge-bleue à miroir, le Phragmite des joncs, le Bruant des roseaux, le Bruant proyer, la Rousserolle verderolle, la Locustelle tachetée, la Locustelle luscinioïde.

Ils accueillent également de nombreux anatidés tels que les Sarcelles d’été et d'hiver, le Canard souchet, le Tadorne de Belon, le Canard chipeau.

Sarcelle d’été

Bergeronnette flavéole

Sarcelle d’hiver

Phragmite des joncs

Rapport GES n°16658 89 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Les rapaces observés sont principalement le Busard des roseaux, le Busard cendré, le Hibou des marais.

Les limicoles sont nombreux à se reproduire dans les marais, les espèces les plus remarquables sont le Gravelot à collier interrompu, le Petit Gravelot, le Courlis cendré, le Chevalier combattant, le Chevalier gambette, le Vanneau huppé, l'Huitrier-pie.

Les autres espèces à valeur patrimoniale observées sont notamment le Butor étoilé, la Cigogne blanche, le Héron garde-boeuf, l’Echasse blanche, le Râle d'eau, le Râle des genêts, le Héron cendré, le Goéland marin, le Grèbe à cou noir, l'Aigrette garzette, la Marouette ponctuée.

La baie des Veys est l’un des rares sites français accueillant une colonie hivernante et reproductrice de Phoques veau-marin. Les autres mammifères remarquables présents dans les zones de marais sont la Musaraigne aquatique (rare) et le Crossope de Miller (très rare).

Gravelot à collier interrompu

Petit Rhinolophe

Musaraigne aquatique

Les Chiroptères sont largement présents avec, le petit Rhinolophe, le Grand Murin, la Barbastelle d’Europe, le Murin de Daubenton, la Sérotine commune et la Pipistrelle commune.

Rapport GES n°16658 90 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

La variabilité des habitats et l’omnipésence de l’eau favorisent une grande diversité d’espèces d’insectes parmi lesquelles :

- de nombreuses libellules : le Leste dryade, l’Agrion de Mercure, l’Agrion gracieux, l’Aeschne printanière, le Leste verdoyant, le Leste brun ;

- des orthoptères variés : la Decticelle des bruyères, le Tétrix des vasières, le Criquet des jachères, le Criquet palustre, le Criquet verdelet, le Criquet vert- échine, le Criquet des clairières, le Criquet ensanglanté, le Conocéphale des roseaux ;

- de nombreux papillons : les espèces les plus rares sont la Noctuelle pudorine, l’Ancre et le Damier de la Succise.

La faune de batraciens est particulièrement riche en zone marécageuse, notamment avec les espèces peu communes comme le Crapaud calamite, le Triton lobé, le Triton crêté, le Crapaud accoucheur, la Rainette verte et le Triton palmé.

Crapeau calamite

Criquet palustre

Par ailleurs, les marais du Cotentin et du Bessin recèlent une annélide achète peu commune, la Sangsue médicinale, qui a donné son nom au « marais de la Sangsurière », situé à une vingtaine de km de Carentan.

Les rivières présentent un intérêt piscicole important. Leurs débordements annuels permettent la présence de poissons migrateurs qui trouvent des zones de frai au sein des prairies inondées (Brochet, Lamproie fluviatile, Lamproie marine, grande Alose, Alose feinte, Saumon atlantique et Truite de mer).

Les invertébrés benthiques sont présents en nombre en baie des Veys qui constitue le principal gisement de coques de Basse-Normandie.

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5.1.3 Composition générale des sites NATURA 2000

% de la surface du site Marais du Cotentin et du Basses vallées du

Bessin - Baie des Veys Cotentin et Baie des Veys Marais (végétation de ceinture), bas-marais, tourbières 90 % 70 % Autres terres (incluant les zones urbanisées et - 11 % industrielles, routes, décharges, mines) Mer, bras de mer 7 % 2 % Marais salants, prés salés, steppes salées 1 % 1 % Eaux douces intérieures (eaux stagnantes, eaux 1 % 9 % courantes) Rivières et estuaires soumis à la marée, vasières et bancs de sable, lagunes (incluant les bassins de 1 % 5 % production de sel) Dunes, plages de sables, machair - 2 %

Les sites sont constitués en majorité de zones de marais (70 à 90 %).

5.1.4 Habitats naturels d’intérêt communautaire présents

Les 2 sites NATURA 2000 comportent 21 habitats d’intérêt communautaire dont 3 sont classés prioritaires (indiqués en gras dans le tableau ci-après).

Tableau 20 : Habitats d’intérêt communautaire présents dans les 2 sites NATURA 2000

Code Dénomination (nomenclature simplifiée utilisée Taille estimée Milieux NATURA 2000 dans le DOCOB) de l’habitat 1130 Estuaire 2 508 ha 1140 Replats boueux ou sableux exondés à marée basse 99 ha Prés salés 1150 Lagunes côtières 8 ha 1310 Végétation annuelle à Salicornes 12 ha 1330 Prés salés atlantiques 290 ha 2110 Dunes mobiles embryonnaires 2,5 km 2120 Dunes mobiles du cordon littoral 24 ha 2130 Dunes fixées à végétation herbacée 82 ha Dunes 2170 Dunes à saule rampant < 1 ha 2190 Dépressions humides intradunales 3 ha 1210 Végétation annuelle des laisses de mer 12 km 3110 Végétations des eaux oligotrophes 7 ha Fossés, 3140 Végétations benthiques à Characées Non évalué mares 3150 Végétations des eaux eutrophes naturelles 1 500 km 3160 Végétations des mares dystrophes naturelles < 1 ha 1410 Prairies subhalophiles 2 ha 6410 Prés hygrophiles acides oligotrophes 1 069 ha 6430 Mégaphorbiaies eutrophes 49 ha Prairies 7140 Tourbières de transition et tremblants < 1 ha 7210 Marais neutro-alcalins à Marisques 121 ha 7230 Tourbières basses alcalines 282 ha

Les habitats les plus représentés sont l’estuaire (2 508 ha) et les prés hygrophiles acides oligotrophes (1 069 ha).

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Les habitats d’intérêts communautaires les plus proches de la ZA du Foirail sont des prés hygrophiles acides oligotrophes et des tourbières basses alcalines : à 2,6 km au sud-est (marais de Saint-Hilaire). Ils ne sont pas localisés sur le même bassin hydrographique que la ZA du Foirail.

Les habitats les plus proches, situés sur le même bassin hydrographique que la ZA du Foirail, sont :

- en amont : des prés hygrophiles acides oligotrophes à 2,9 km au nord-ouest (marais du Rivage), - en aval : des prés salés atlantiques à 5,7 km au nord-est (en bordure du canal de Carentan à la mer).

Il n’y a pas d’habitat prioritaire en aval hydrographique du projet.

5.1.5 Espèces animales et végétales d’intérêt communautaire présentes

Les oiseaux mis à part, les 2 sites NATURA 2000 habritent 21 espèces d’intérêt communautaire dont 11 espèces sont caractéristiques et font l’objet de propositions de gestion dans le cadre du DOCOB et 10 espèces sont marginales.

Tableau 21 : Espèces d’intérêt communautaire présentes dans les 2 sites NATURA 2000 (hors oiseaux)

Espèces Espèces

caractéristiques marginales Mammifères Phoque veau-marin (Phoca vitulina) X Grand dauphin (Tursiops truncatus) X Petit rhinolophe (Rhinolophus hipposideros) X Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) X Grand murin (Myotis myotis) X Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) X Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii) X Barbastelle d’Europe (Barbastelia barbastellus) X Poissons Saumon atlantique (Salmo salar) X Grande alose (Alosa alosa) X Lamproie marine (Petromizon marinus) X Lamproie de rivière (Lampetra fluviatis) X Lamproie de Planer (Lampetra planeri) X Amphibiens et reptiles Triton crété (Triturus cristatus) X Invertébrés Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) X Damier de la Succise (Euphydryas aurinia) X Ecaille chinée (Euplagia quadripunctaria) X Lucarne cerf-volant (Lucarnus cervus) X Vertigo moulinsiana (Vertigo moulinsiana) X Plantes Fluteau nageant (Luronium natans) X Liparis de Loesel (Liparis loeselii) X

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Les 2 sites NATURA 2000 sont au cœur de la voie migratoire est atlantique et servent aux oiseaux migrateurs de lieu d’hivernage ou de halte entre le nord de l’Europe et l’Afrique.

75 espèces d’oiseaux ont été observées sur les sites NATURA 2000, parmi lesquelles 37 espèces sont visées par le DOCOB. Les effectifs des autres espèces étant plus faibles, elles ne sont pas visées par le DOCOB.

Source : DOCOB, page 24

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Localisation des espèces nicheuses d’intérêt communautaire prioritaires (extrait)

750 m

Projet

Source : DOCOB, Atlas cartographique, page10

Le bassin de la Douve est localement le lieu de nichage d’espèces prioritaires d’oiseaux (Busard cendré, Busard des roseaux, Butor étoilé, Cigogne blanche, Courlis cendré, Gorgebleue à miroir, Marouette ponctuée, Vanneau hupé).

Les zones de nichage les plus proches sont à environ 750 m au nord de la ZA du Foirail.

5.1.6 Vulnérabilité des habitats et espèces d’intérêt communautaire prioritaires susceptibles d’être impactés par le projet

Il n’y a pas d’habitat prioritaire en aval hydrographique du projet.

Hormis les oiseaux, 11 espèces d’intérêt communautaire prioritaires sont présentes dans les sites NATURA 2000 (1 mammifère, 5 poissons, 1 amphibien, 3 invertévrés, 1 plante). Les marais sont localement le lieu de nichage de 8 espèces prioritaires d’oiseaux.

Rapport GES n°16658 95 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Tableau 22 : Vulnérabilité des espèces d’intérêt communautaire prioritaires susceptibles d’être impactées par le projet

Mammifères Habitats fréquentés Critères de vulnérabilité Pollution diffuse (PCB et hydrocarbures Phoque veau-marin Estuaire. notamment). (Phoca vitulina) Reposoirs : bancs de sable, herbus. Dérangement, notamment sur les reposoirs. Poissons Vit en mer et se reproduit dans les Saumon atlantique fleuves côtiers. Pollution diffuse ou accidentelle. (Salmo salar) Frayères de galets. Modification des habitats (recalibrage, Vit en mer et se reproduit dans les colmatage). Lamproie marine fleuves côtiers. Blocage migratoire. (Petromizon marinus) Parasite des autres poissons. Braconnage. Frayères de pierres, galets et sables. Vit en mer et se reproduit dans les Grande alose fleuves côtiers. (Alosa alosa) Frayères de cailloux et galets. Vit en mer et se reproduit dans les Pollution diffuse ou accidentelle. Lamproie de rivière fleuves côtiers. Modification des habitats (recalibrage, (Lampetra fluviatis) Parasite des autres poissons. colmatage). Frayères de graviers et de galets. Blocage migratoire. Vit intégralement en eau douce. Lamproie de Planer Parasite des autres poissons. (Lampetra planeri) Nids de graviers et sables. Amphibiens Pollution diffuse ou accidentelle. Triton crété Zones bocagères (mares, fossés, Comblement des mares. (Triturus cristatus) sources, bordures d’étangs). Empoisonnement des mares. Labour des prairies et abattage des haies. Invertébrés Pollution diffuse ou accidentelle. Agrion de Mercure Eaux courantes ensoleillées à Fermeture des berges. (Coenagrion mercuriale) écoulement lent entre marais et bocage. Végétation rase sur les deux berges. Curage drastique. Fermeture du milieu. Damier de la Succise Prairies, marais et landes humides où Fertilisation. (Euphydryas aurinia) les succises sont très abondantes. Pâturage intensif. Destruction des nids (fauche, fanage, récolte). Fauche et exportation à intervalle rapproché. Pâturage intensif. Vertigo moulinsiana Zones humides alcalines à végétation Ssèchement des mares et fossés. haute sur sols saturés en eau. (Vertigo moulinsiana) Boisement spontané. Destruction, dégradation des zones humides. Plantes Fluteau nageant Mares, fossés, rivières à cours très lent Pollution diffuse ou accidentelle. (Luronium natans) et eaux acides. Comblement des fossés et mares. Oiseaux Destruction des nichées lors des fauches. Busard cendré Espaces largement ouverts sur l’horizon. Fermeture du paysage (boisements). (Circus pygargus) Prairies humides à végétation dense. Destruction, dégradation des zones humides. Destruction des nichées lors des fauches. Busard des roseaux Zones humides à végétation dense non Intoxication par le plomb et les anticoagulants. (Circus aeruginosus) boisées. Fermeture du paysage (boisements). Destruction, dégradation des zones humides.

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Oiseaux Habitats fréquentés Critères de vulnérabilité Destruction des nichées lors des fauches. Grandes roselières à phragmites. Butor étoilé Baisse des niveaux d’eau. Prairies marécageuses avec des zones (Botaurus stellaris) Fermeture du paysage (boisements). à grands hélophytes. Destruction, dégradation des zones humides.

Collision avec les réseaux aériens, les éoliennes. Cigogne blanche Arbres étêtés ou plateformes artificielles Raréfaction des arbres étêtés. (Ciconia ciconia) en bordure immédiate de marais. Fermeture du paysage (boisements). Destruction, dégradation des zones humides.

Pollutions accidentelles ou diffuses. Dérangement sur les reposoirs de marée haute. Remblaiement, poldérisation. Développement des cultures marines. Courlis cendré Remontée du niveau marin. Prairies humides à végétation basse. (Numenius arquata) Destruction des nichées par le bétail ou lors des fauches. Régression du pâturage extensif. Baisse des niveaux d’eau. Fermeture du paysage (boisements). Destruction, dégradation des zones humides. Destruction des nichées lors des fauches. Assèchement des mares et fossés. Gorgebleue à miroir Roselières et mégaphorbiaies. Boisement des mégaphorbiaies. (Luscinia svecica) Végétation du haut-schorre. Fermeture du paysage (boisements). Destruction, dégradation des zones humides. Destruction des nichées lors des fauches. Marouette ponctuée Formations végétales marécageuses et Baisse des niveaux d’eau. (Porzana porzana) denses. Fermeture du paysage (boisements). Destruction, dégradation des zones humides. Destruction des nichées par le bétail ou lors des fauches. Régression du pâturage au profit de la fauche. Vanneau hupé Prairies rases très humides. Baisse des niveaux d’eau. (Vanellus vanellus) Prédation par les Corneilles noires. Fermeture du paysage (boisements). Destruction, dégradation des zones humides.

5.1.7 Enjeux opérationnels de conservation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire prioritaires susceptibles d’être impactés par le projet

En fonction des critères de vulnérabilité des habitats et des espèces, des enjeux opérationnels sont définis dans le DOCOB des 2 sites NATURA 2000 pour assurer une protection de ceux-ci.

Ils sont indiqués ci-après pour les habitats et espèces prioritaires susceptibles d’être impactés par le projet.

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Tableau 23 : Enjeux opérationnels de conservation des espèces d’intérêt communautaire prioritaires susceptibles d’être impactées par le projet

Enjeux opérationnels Mammifères 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 Phoque veau-marin (Phoca vitulina) X X X X X Poissons Saumon atlantique (Salmo salar) X X X Grande alose (Alosa alosa) X X X Lamproie marine (Petromizon marinus) X X X Lamproie de rivière (Lampetra fluviatis) X X X Lamproie de Planer (Lampetra planeri) X X X Amphibiens Triton crété (Triturus cristatus) X X X X Invertébrés Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) X X X X Damier de la Succise (Euphydryas aurinia) X X X X X Vertigo moulinsiana (Vertigo moulinsiana) X X X X X Plantes Fluteau nageant (Luronium natans) X X X X Oiseaux Busard cendré (Circus pygargus) X X X X X Busard des roseaux (Circus aeruginosus) X X X X X Butor étoilé (Botaurus stellaris) X X X X X Cigogne blanche (Ciconia ciconia) X X X X Courlis cendré (Numenius arquata) X X X X X X X X X Gorgebleue à miroir (Luscinia svecica) X X X X X Marouette ponctuée (Porzana porzana) X X X X X Vanneau hupé (Vanellus vanellus) X X X X

Correspondance des enjeux opérationnels 1 Maintien de la diversité des pratiques de gestion (agricoles, cynégétiques). 2 Maintien d’un paysage ouvert. 3 Développement des habitats des espèces de roselières. Prévention de l’assèchement des sols pendant l’étiage. 4 Présence d’une nappe d’eau affleurante hivernale. Développement d’une mosaïque de niveaux d’eau en prenant en compte les différents usages. 5 Limitation de l’impact des espèces invasives. 6 Maintien/amélioration de la capacité d’accueil des remises diurnes d’anatidés. 7 Préparation d’une stratégie pour les milieux naturels littoraux en lien avec l’élévation du niveau de la mer. 8 Maintien/amélioration de la tranquilité des reposoirs de limicole à marée haute. 9 Veille sur l’évolution des milieux littoraux. 10 Nettoyage de plages respectueux de la laisse de mer. 11 Préservation de la qualité des apports continentaux. 12 Préservation de la tranquilité des phoques veau-marin. 13 Rétablissement de la libre circulation des poissons migrateurs. 14 Amélioration des connaissances.

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5.2 INCIDENCES DU PROJET SUR LES SITES NATURA 2000

5.2.1 Description du contexte du projet

L’abattoir projeté est proche des sites NATURA 2000 Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys (180 m) et Marais du Cotentin et du Bessin - Baie des Veys (680 m).

Il est situé topographiquement et hydrographiquement en amont des 2 sites NATURA 2000.

Zones de nichage d’oiseaux

680 m

180 m

Limite de propriété de l’établissement CCBDC en projet

Marais du Cotentin et du Bessin - Baie des Veys (SIC)

Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys (ZPS)

Les parcelles des sites NATURA 2000 les plus proches de la ZA du Foirail sont occupées par des prairies humides. Il n’y a pas d’habitat d’intérêt communautaire à moins de 2,6 km de la ZA du Foirail.

Des zones de nichage d’oiseaux d’intérêt communautaire prioritaire sont présentes à partir de 750 m au nord de la ZA du Foirail.

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5.2.2 Description des émissions du projet susceptibles d’impacter les sites NATURA 2000

Les impacts potentiels des activités de l’établissement sur les habitats et les espèces recensés au sein de la zone NATURA 2000, en lien avec les critères de vulnérabilité présentés au paragraphe 5.1.6. plus avant, sont liés aux émissions de l’abattoir :

° rejets atmosphériques (rejets gazeux liés aux circulations routières, rejets gazeux des installations de combustion, émissions olfactives), ° émissions sonores et vibrations liées aux installations techniques (compresseurs notamment) et à la circulation des véhicules dans l’enceinte industrielle,

Pour mémoire, le projet ne comporte pas de rejet direct au milieu naturel :

- les eaux usées seront prétraitées sur site, avant transfert vers la station d’épuration communale ; le rejet de l’effluent traité de la station d’épuration communale s’effectue dans la Douve à 2 km au nord de la ZA du Foirail au sein des sites NATURA 2000 ;

- les eaux pluviales seront collectées vers le réseau pluvial communal (avec gestion des surdébits par un bassin de régulation intercommunal) ; le rejet au milieu naturel du réseau pluvial de la ZA du Foirail s’effectue à environ 250 m en amont des sites NATURA 2000.

5.2.3 Incidences du projet sur les sites NATURA 2000

Le réseau NATURA 2000 a pour objectif de contribuer à préserver la diversité biologique sur le territoire de l’Union Européenne. Il cherche à concilier les exigences écologiques des habitats naturels et des espèces avec les activités économiques, sociales et culturelles qui s’exercent sur ces territoires.

La classification d’un site dans le réseau NATURA 2000 n’interdit pas en particulier l’activité industrielle ou agricole, ceci d’autant plus que la plupart des sites NATURA 2000 s’étendent sur des superficies importantes (autour de 30 000 ha pour les sites concernés par le projet).

5.2.3.1 Rejets atmosphériques et sonores

La parcelle d’implantation du projet sera distante de 180 m du site NATURA 2000 le plus proche (au nord, nord-ouest). Elle en sera séparée par 2 parcelles agricoles, 4 haies et 1 chemin piétonnier (la Transcotentine).

Localement les vents dominants sont de secteurs sud-ouest et nord-est. Les vents les plus forts proviennent du sud-ouest (cf. 8. Impact sur l’air), ils assurent alors une dispersion des émissions atmosphériques et sonores de l’usine préférentiellement en direction du nord-est. La zone NATURA 2000 la plus proche de la ZA du Foirail au nord-est en est éloignée de l’ordre de 1,5 km. Elle en est séparée par les zones d’activités localisées au nord- ouest de la ville de Carentan les Marais.

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Zones de nichage d’oiseaux

Zones d’Activités

Vents dominants 180 m

Limite de propriété de l’établissement CCBDC en projet

Marais du Cotentin et du Bessin - Baie des Veys (SIC)

Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys (ZPS)

• Emissions atmosphériques

Les circulations routières et les émissions atmosphériques induites augmenteront localement dans le cadre du projet. Leur impact restera néanmoins minime, compte-tenu du contexte local et de la proximité d’axes de circulations importantes localement (N13, D223, D971, D974).

Par ailleurs, les circulations des véhicules au sein de l’établissement seront réalisées à faible vitesse, limitant ainsi les émissions polluantes par les moteurs.

Les sources d’odeurs potentielles concerneront essentiellement les stockages des déchets et des sous-produits d’épuration (sous-produits animaux, matières stercoraires, fumiers, boues de prétraitement). Les déchets seront stockés en bennes dans des locaux dédiés au sein de l’abattoir.

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Les matières stercoraires et les fumiers seront stockés sur une fumière couverte installée en partie sud de la propriété (elle sera séparée des sites NATURA 2000 par le bâtiment principal). Les boues de prétraitement seront stockées dans une cuve fermée.

Les risques de perception d’odeurs en provenance de l’établissement depuis les sites NATURA 2000 seront alors minimes.

• Emissions sonores et vibratoires

Les émissions sonores seront dues aux outils de production, aux installations techniques, aux manutentions et aux circulations.

Les équipements de production et les installations techniques seront situés dans des locaux fermés, limitant la propagation des bruits vers l’extérieur. Les équipements susceptibles de générer des vibrations (compresseurs) seront installés sur des dispositifs atténuant celles-ci (silent-block).

Le projet n’induira pas d’impact sonore notable perceptible au sein des sites NATURA 2000.

5.2.3.2 Rejets dans le milieu aquatique

L’établissement n’effectuera pas de rejet direct dans le milieu aquatique.

Les eaux usées seront prétraitées par l’abattoir (dégrillage, tamisage, dégraissage). Les effluents prétraités seront déversés dans le réseau d’assainissement communal équipant la ZA du Foirail puis traités par la station d’épuration communale de Carentan les Marais. Le rejet de l’effluent traité de la station d’épuration communale s’effectue actuellement dans la Douve au sein des sites NATURA 2000 (à 2 km au nord de la ZA du Foirail).

Les équipements de prétraitement projetés permettront à l’établissement d’assurer une qualité d’effluent prétraité adaptée à la capacité de traitement de la station d’épuration communale. Les flux à traiter transférés vers la station d’épuration seront inférieurs à sa capacité d’accueil (cf. 7. Impact sur l’eau). Le fonctionnement de la station d’épuration communale, et par conséquent la qualité de son rejet dans la Douve, resteront compatibles avec les critères de bon état du milieu aquatique.

Les eaux pluviales seront transférées vers le réseau pluvial communal et le bassin de régulation intercommunal en cas de surdébits. Les eaux de voiries de l’abattoir transiteront par un déshuileur-débourbeur préalablement à leur déversement au réseau pluvial communal (limitation du risque de pollution du milieu naturel aux hydrocarbures). Le rejet au milieu naturel du réseau pluvial s’effectue à environ 250 m en amont des sites NATURA 2000. Le dimensionnement du bassin de régulation est adapté pour assurer une gestion des eaux pluviales de l’ensemble de la ZA du Foirail (cf. 7. Impact sur l’eau).

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5.2.3.3 Conformité du projet avec les enjeux de conservation des habitats et des espèces définis dans le DOCOB des 2 sites NATURA 2000

Les mesures prises par la CCBDC pour réduire l’incidence de l’établissement sur les sites NATURA 2000 sont comparées ci-après avec les enjeux opérationnels de conservation des espèces d’intérêt communautaire prioritaires susceptibles d’être impactées par le projet.

Enjeux opérationnels de conservation des espèces Mesures projetées par la CCBDC d’intérêt communautaire prioritaires susceptibles d’être impactées par le projet Maintien de la diversité des pratiques de gestion L’abattoir public en projet contribuera au maintien 1 (agricoles, cynégétiques). d’une activité d’élevage localement. L’élevage participe au maintien d’une diversité de gestion des prairies (fauche, pâturage). 2 Maintien d’un paysage ouvert. L’exploitation agricole des prairies permet le maintien d’un paysage ouvert par la non implantation, naturelle ou artificielle, de secteurs boisés. Le projet est situé en ZA, à l’écart de toute roselière. Développement des habitats des espèces de 3 L’enjeu de développement ne relève pas de la roselières. responsabilité de l’abattoir. La consommation en eau de l’abattoir sera modérée (< Prévention de l’assèchement des sols pendant l’étiage. 100 m 3/j). Présence d’une nappe d’eau affleurante hivernale. Elle fera l’objet d’un suivi (relevés de compteur) et d’un 4 Développement d’une mosaïque de niveaux d’eau en enregistrement (registre des consommations), prenant en compte les différents usages. permettant de détecter toute consommation anormale (fuite des installations par exemple). L’abattoir mettra en œuvre un programme de 5 Limitation de l’impact des espèces invasives. dératisation des ses abords immédiats (sécurité sanitaire indispensable pour ce type d’activité. Le projet ne génèrera pas de dégradation d’éventuelles remises diurnes d’anatidés (famille d’oiseaux Maintien/amélioration de la capacité d’accueil des aquatiques comprenant les canards, cygnes, oies et 6 remises diurnes d’anatidés. espèces apparentées). L’enjeu lié à l’amélioration de leur capacité d’accueil ne relève pas de la responsabilité de l’abattoir. L’enjeu ne relève pas de la responsabilité de l’abattoir. Préparation d’une stratégie pour les milieux naturels Les mesures prises par l’établissement permettront de 7 littoraux en lien avec l’élévation du niveau de la mer. limiter son impact sur le réchauffement climatique (cf. 8. Impact sur l’air et le climat). Maintien/amélioration de la tranquilité des reposoirs de Les zones de reposoirs sont situées en baie des Veys. 8 limicole à marée haute. Le projet est éloigné d’au moins 10 km de la baie. 9 Veille sur l’évolution des milieux littoraux. Enjeux ne relevant pas de la responsabilité de 10 Nettoyage de plages respectueux de la laisse de mer. l’abattoir. Le projet ne créera pas de dégradation de la qualité 11 Préservation de la qualité des apports continentaux. chimique des cours d’eau (cf. 7. Impact sur l’eau). Les zones de reposoirs sont situées en baie des Veys. 12 Préservation de la tranquilité des phoques veau-marin. Le projet est éloigné d’au moins 10 km de la baie. Le projet n’aura pas d’incidence sur la morphologie des Rétablissement de la libre circulation des poissons cours d’eau. 13 migrateurs. Il ne génèrera pas d’entrave à la circulation des poissons migrateurs. 14 Amélioration des connaissances. L’enjeu ne relève pas de la responsabilité de l’abattoir.

Les mesures prises par l’établissement seront compatibles avec les enjeux opérationnels de conservation des espèces. Elles permettront de limiter l’impact des activités de l’abattoir sur les espèces présentes dans les sites NATURA 2000.

Rapport GES n°16658 103 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

5.2.4 Conclusion

L’activité de l’abattoir en projet ne sera pas de nature à générer une incidence notable sur les habitats protégés et les espèces présentes dans les milieux naturels des sites NATURA 2000.

Les mesures prises par l’établissement permettront d’assurer une compatibilité du projet industriel avec les objectifs de conservation des 2 sites NATURA 2000 Basses vallées du Cotentin et Baie des Veys et Marais du Cotentin et du Bessin - Baie des Veys.

Rapport GES n°16658 104 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

6 IMPACT SUR LE SOL ET SOUS-SOL, LES TERRES

6.1 ETAT ACTUEL

6.1.1 Géologie, sol et sous-sol

La carte géologique éditée par le BRGM (feuille de Carentan, échelle 1/50 000 ème ) a été consultée (cf. extrait ci-après).

Le secteur de Carentan les Marais est développé sur des substrats sédimentaires datant principalement du Trias (200 à 250 millions d’années) et du permien (250 à 300 millions d’années). Des dépôts fluvatils et fluvio-marins (10 000 à 2,5 millions d’années) occupent les vallées des cours d’eau pour constituer les larges étendues de marais caractéristiques du secteur.

Projet

Légende Formations fluviatiles et fluvio-marines de l’Holocène Fz Alluvions holocènes Formations fluvio-marines du Pléistocène Mz Vases grises carbonatées (tangue) Dépôts éoliens OE Loess weichséliens Formations fluviatiles du Pléistocène RB Biocaille de Saint-Sébastien de Formation sédimentaires du Trias t8 Sables, cailloutis, argiles, calcrêtes Formations sédimentaires du Permien r1 Pélites rouges de Saint-Jean de Daye

Rapport GES n°16658 105 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

La parcelle d’implantation du projet est située sur des formations sédimentaires du Trias et du Permien.

Le Trias du bassin de Carentan est constitué de dépôts continentaux à dominance de cailloutis, de sables et d’argiles. Les cailloutis sont formés de galets de grès et de quartzites et dans une moindre mesure de quartz. Les sables sont siliceux, ils sont parfois consolidés par un ciment carbonaté. Les argiles sont panachées : essentiellement rouges, elles peuvent être vertes, ocres voire noires.

Les formations sédimentaires du Permien sont constituées localement de pélites rouges (argiles devenant collantes et plastiques lorsqu’elles sont humides).

6.1.2 Site industriel

La parcelle d’implantation du projet appartient au domaine public depuis 1980. A l’époque elle a été achetée par le SIVOM de Carentan (cf. copie de l’acte d’achat en annexe). Le SIVOM de Carentan a été dissous au profit de la Communauté de Communes de Carentan en 2002, laquelle est devenue CCBDC en 2014.

Initialement, le site était occupé par des parcelles agricoles. Un marché au bestiaux public (foirail) a été construit sur une partie de la parcelle au début des années 1980.

L’abattoir est projeté sur une partie de la parcelle correspondant initialement à une zone de manœuvre et de stationnement des véhicules accèdant au foirail (bétaillères, camions, véhicules légers). Il n’y a actuellement aucune construction sur la parcelle de l’abattoir en projet. Le terrain est en grande partie gravilloné et en partie enherbé.

Occupation du site en 1950 Occupation du site en 2018

Parcelle d’implantation du projet

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6.2 INCIDENCES DU PROJET SUR LE SOL ET SOUS-SOL, LES TERRES

6.2.1 Description des aménagements projetés

Les aménagements projetés concernent (cf. Descripion du projet, paragraphe 4) :

- un bâtiment principal (abattoir, atelier de découpe, bureaux) 2 893 m 2 - une fumière couverte séparée du bâtiment principal 80 m 2 - des aménagements techniques extérieurs (prétraitement des effluents, 276 m 2 citerne incendie, pont canadien) - des voiries en revêtement enrobé (cours de circulation, parking des véhicules légers, aires de lavage des bétaillères et des camions 6 444 m 2 frigorifiques) - des aménagements paysagers (zones enherbées, haies, arbustes) 3 304 m 2

Les surfaces imperméabilisées représenteront 9 693 m 2 soit 75 % du site industriel.

6.2.2 Description des incidences des aménagements projetés

Le bâtiment sera construit sur un plancher en béton armé complètement étanche.

Les écoulements seront tous canalisés (eaux usées, eaux pluviales toitures, eaux pluviales voiries), les réseaux seront séparatifs. Les filières de traitement et leur dimensionnement seront adaptés à chaque type d’écoulement : - prétraitement des eaux usées avant rejet vers la station d’épuration de Carentan les Marais, - séparateur d’hydrocarbures pour les eaux de voiries avant leur rejet au réseau pluvial communal.

Les modalités de stockage des matières susceptibles de générer une pollution des sols (déchets de process, sous-produits animaux, déchets de prétraitement, produits lessiviels, etc.) seront adaptées aux matières et aux quantités à stocker.

Les constructions seront neuves et érigées dans le respect des normes, documents techniques et règles de l’art en vigueur. Les études géotechniques préalables permettront de définir et d’adapter les modalités constructives nécessaires (profondeur des fondations, drainage éventuel des dalles des ouvrages, etc.).

Le projet n’induira pas d’impact particulier sur le sol et sous-sol du site, les risques de pollution des sols seront évités (stockages étanches des produits liquides).

6.2.3 Incidences des effets temporaires et des effets indirects secondaires

Les constructions projetées nécessitent des travaux de terrassement.

Ils seront réalisés au maximum selon le principe déblai/remblai pour limiter les évacuations de terre hors du site.

Rapport GES n°16658 107 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Ainsi, les déblais de terrassement seront réutilisés au maximum sur place (mise à niveau de la parcelle). Les éventuels excédents seront transférés vers une décharge autorisée.

Il n’est pas recensé d’effet indirect secondaire.

6.2.4 Interactions entre facteurs

En fonctionnement normal de l’établissement, il n’est pas recensé d’interaction potentielle du sol et du sous-sol avec d’autres facteurs.

Les interaction éventuelles en cas de fonctionnement dégradé de l’établissement porteraient essentiellement sur l’eau et le milieu aquatique, notamment par le biais d’une pollution accidentelle des sols (écoulements non maitrisés sur les voiries par exemple). Cette situation est étudiée en détail dans l’étude des dangers (Partie 3 de la demande d’autorisation environnementale).

6.3 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX

6.3.1 Mesures d’évitement

Les surfaces susceptibles d’être souillées (quais de déchargement, stabulations, stockages des déchets et sous-produits animaux, zone de prétraitement des effluents, etc.) seront imperméabilisées.

Les produits chimiques seront stockés en local, sur des rétentions adaptées. Les quantités stockées seront faibles. Les eaux de ruissellement sont collectées et transiteront vers le réseau pluvial équipant la ZA du Foirail puis le bassin de régulation intercommunal en cas de surdébits. Un déshuileur-débourbeur sera installé pour les eaux pluviales de voiries de l’établissement en amont de leur rejet au réseau pluvial communal (évitement des rejets d’hydrocarbures).

6.3.2 Mesures de réduction

Le déshuileur-débourbeur installé sur les eaux de voiries permettra aussi la réduction des quantités de matières en suspension présentes dans les eaux pluvales avant leur rejet au réseau communal puis au milieu naturel.

6.3.3 Mesures de compensation

Les mesures d’évitement et de réduction permettent de limiter l’impact du projet sur les sols.

Des mesures de compensation supplémentaires ne sont pas nécessaires.

Rapport GES n°16658 108 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

6.3.4 Modalités de suivi

Il n’est pas retenu de modalité de suivi nécessaire.

6.3.5 Raisons des choix et solutions de substitution examinées

Les modalités constructives retenues, notamment l’imperméabilisation des sols et réseaux des locaux contenant des matières polluantes (zones de déchargement, ateliers de process, stockages des déchets, stockages des produits lessiviels, aires de lavage, équipements de prétraitement des eaux usées, etc.) permettent de supprimer l’impact potentiel des activités de l’abattoir sur le sol et le sous-sol en fonctionnement normal.

Rapport GES n°16658 109 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

7 IMPACT SUR L’EAU

7.1 ETAT ACTUEL

7.1.1 Réseau hydrographique

Le réseau hydrographique du secteur d’étude est caractérisé, d’amont en aval depuis la ZA du Foirail, par : - le Canal 3 de la commune de Méautis (milieu récepteur des eaux pluviales de la ZA du Foirail par le biais d’un fossé d’écoulement), - la Madeleine, - la Douve (milieu récepteur des effluents traités de la station d’épuration communale), - la Baie des Veys.

Station d’épuration de Point de rejet de la STEP Carentan les Marais de Carentan les Marais

La Douve

Baie des Veys

La Madeleine

Canal 3 de la commune de Méautis

Sens d’écoulement des eaux

Projet CCBDC 500 m

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7.1.2 Masses d’eau

La masse d’eau est le découpage territorial élémentaire des milieux aquatiques. Elle constitue le référentiel cartographique élémentaire de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE 2000/60/CEE - Directive européenne du 23 octobre 2000).

Une masse d’eau est homogène du point de vue de la géologie, de la morphologie, du régime hydrologique, de la topographie et de la salinité. Plusieurs catégories sont distinguées : - les masses d’eau de surface : parties distinctes des eaux de surface telles qu’un fleuve, une rivière, un lac, un réservoir, etc., - les masses d’eau de transition (estuaires) et côtières (situées le long du littoral), - les masses d’eau souterraines : volumes distincts d’eau souterraine à l’intérieur d’un ou de plusieurs aquifères.

Tableau 24 : Masses d’eau sur le secteur d’étude

SDAGE Seine-Normandie Code de la masse d’eau Nom de la masse d’eau 2016-2021 La Douve du confluent de la Scye (exclu) au confluent Masses d’eau de surface FRHR326 de la Taute (exclu) Masses d’eau de transition Baie des Veys : fond de baie estuarien et chenaux FRHT06 d’isigny et de Carentan Masses d’eau côtières FRHC10 Baie des Veys Masse d’eau souterraine FRHG402 Trias du Cotentin est et Bessin

Situation du projet CCBDC

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7.1.3 Hydrogéologie

Dans les bassins sédimentaires, l’hydrogéologie repose sur la formation de nappes d’eau souterraines.

Deux types d’aquifères sont généralement distingués :

˛ Les nappes libres (nappe phréatique) : la surface de la nappe est surmontée par une zone non saturée permettant l’infiltration des eaux météoriques au travers des sols. La nappe, généralement peu profonde (subaffleurante en hiver, quelques mètres en été), s’accumule au-dessus du substrat rocheux sain (instantanément peu perméable) et s’écoule gravitairement des zones de hauteur vers les bas-fonds en liaison avec les cours d’eau. ˛ Les nappes profondes (nappe confinée) : la surface de la nappe est surmontée d’une formation peu voire non perméable (généralement argileuse).

Les substrats du secteur favorisent plutôt la formation de nappes libres à semi- captives. Elles peuvent devenir captives localement lorsqu’une série est surmontée par une formation plus récente.

La ZA du Foirail est localisée à l’aplomb de l’aquifère du Trias (masse d’eau souterraine FRHG402 = Trias du Cotentin est et Bessin). Cet aquifère n’est pas classé en ZRE (Zone de Répartition des Eaux) par l’arrêté préfectoral du 31 juillet 2009 modifié le 14 octobre 2016.

7.1.4 Utilisation de l’eau pour l’alimentation humaine

Les communes de Méautis et de Carentan les Marais sont alimentées en eau potable par le SMP de l’Isthme du Cotentin.

L’eau prélevée dans le milieu naturel est exclusivement d’origine souterraine : masse d’eau Trias du Cotentin est et Bessin (FRHG402).

Les forages recensés localement sont les suivants (source : Agence Régionale de Santé de Normandie - Délégation départementale de la Manche).

Tableau 25 : Captages sur le secteur d’étude

Eloignement de la ZA du Foirail Captage Commune d’implantation Par rapport au Par rapport au captage périmètre de protection La Bruyère F3 5,4 km 4,9 km Le Mesnil F1 5,9 km 4,9 km Le Mesnil F2 6,1 km 4,9 km Le Rivage F1 3,8 km 3,1 km Auvers Les Gouffres F1 2,3 km 370 m Les Gouffres F2 2 km 370 m Les Gouffres F3 2 km 370 m Les Moulinets F1 2,4 km 2,2 km La Bretonnière F1 8,6 km 6,5 km Carentan les Marais Les Fontaines F1 7,9 km 6,5 km

Rapport GES n°16658 112 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Ces forages et leurs périmètres de protection sont figurés sur la carte de localisation du projet en annexe (fond IGN à l’échelle du 1/25 000 ème ).

Les forages les plus proches du projet sont ceux des Gouffres, sur la commune d’Auvers (éloignement des forages de 2 km et du périmètre de protection de 370 m).

La ZA du Foirail est localisée en aval topographique par rapport à ces forages.

ZA du Foirail Les Moulinets F1 Le Rivage F1

2 km

Les Gouffres F1, F2, F3 370 m

7.1.5 Productions conchylicoles

Les zones de productions conchylicoles du département de la Manche sont déterminées par l’arrêté préfectoral du 21 décembre 2017.

Le classement des zones conchylicoles répond aux critères suivants :

- Zone A : Les coquillages peuvent être récoltés pour la consommation humaine directe. - Zone B : Les coquillages peuvent être récoltés mais ne peuvent être mis sur le marché pour la consommation humaine qu’après avoir subi, pendant un temps suffisant, soit un traitement dans un centre de purification, associé ou non à un reparcage, soit un reparcage.

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- Zone C : Les coquillages récoltés ne peuvent être mis sur le marché pour la consommation humaine qu’après un reparcage de longue durée ou après avoir subi un traitement destiné à éliminer les micro-organismes pathogènes. - Zone non classée : La production et la récolte professionnelles de coquillages sont interdites, quelle que soit la destination des produits.

Les groupes de coquillages distingués sont les suivants :

Groupe 1 : Les gastéropodes, les échinodermes et les tuniciers. Groupe 2 : Les bivalves fouisseurs, c’est-à-dire les mollusques bivalves filtreurs dont l’habitat permanent est constitué par les sédiments. Groupe 3 : Les bivalves non fouisseurs, c’est-à-dire les autres mollusques bivalves filtreurs.

Les zones conchylicoles sur le secteur d’étude sont localisées en Baie des Veys, à environ 9 km en aval de la ZA du Foirail. Elles se poursuivent en aval jusqu’en limite des eaux territoriales (12 miles nautiques).

Zones conchylicoles du département de la Manche

Carentan les Marais

Rapport GES n°16658 114 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Tableau 26 : Zones conchylicoles sur le secteur d’étude

Nom de la Groupe de Classement de N° Zone Délimitation de la zone zone coquillages salubrité Délimitée par le polygone défini par les points B : du 01/01 au 31/05 suivants : 1, 2, 8, 4. Gr2 La ligne entre les points 1 et 4 correspond à la laisse C : du 01/06 au 31/12 de haute mer. 50-01 Brévands Le segment joignant les points 1 et 2 correspond à la limite séparative de la Manche et du Calvados. Gr3 Non classée Les segments joignant les points 4, 8 et 2 situés dans le prolongement du chenal de Carentan. Délimitée par le polygone défini par les points suivants : 4, 5, 6, 7, 8. Gr2 B Les lignes entre les points 4, 5, 6 et 7 correspondent à la laisse de haute mer. 50-02 Le Grand Vey Le segment joignant les points 4 et 8 situé dans le prolongement du chenal de Carentan. Gr3 Non classée Le segment joignant les points 8 et 7 situé dans le prolongement du taret des Essarts. Délimitée par le polygone défini par les points suivants : 2, 3, 10, 9, 7, 8. Gr2 B La ligne entre les points 7 et 9 correspond à la laisse de haute mer. Les lignes entre les points 8, 2, 3 et 10 correspondent 50-03 Beauguillot à la laisse de basse mer. Le segment joignant les points 7 et 8 situé dans le Gr3 B prolongement du taret des Essarts. Le segment joignant les points 9 et 10 et perpendiculaire à la côte à partir du monument d’Utah Beach. Délimitée par le polygone défini par les points suivants : 9, 10, 12, 11. Gr2 Non classée La ligne entre les points 9 et 11 correspond à la laisse de haute mer. La ligne entre les points 10 et 12 correspond à la Utah Beach laisse de basse mer. 50-04 Quinéville Le segment joignant les points 9 et 10, et perpendiculaire à la côte à partir du monument d’Utah Gr3 B Beach. Le segment entre les points 11 et 12 et perpendiculaire à la côte à partir de la cale de Quinéville. Délimitée par le polygone défini par les points suivants : 3, 10, 12, 14, 16, 79, 17, 18, 20, 22, 21, 23, Gr2 Non classée 24, 25, U, V. La ligne entre les points 23 et 25 correspond à la laisse de haute mer. La ligne entre les points 3, 10, 12, 14, 16, 79, 17, 18, 20, 22, 21, 23, 24 correspond à la laisse de basse 50-08 Est-Cotentin mer. Le segment joignant les points 3 et V correspond à la Gr3 A limite séparative entre les départements de la Manche et du Calvados. La ligne entre les points U et V correspond aux limites territoriales (12 miles). Le segment joignant les points 26 et U perpendiculaire à la côte passant par le phare de Gatteville.

Rapport GES n°16658 115 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

L’aquaculture en baie des Veys repose sur 2 espèces de bivalves non fouisseurs : les huîtres et les moules. Les sites « Baie des Veys » et « Utah Beach » regroupent environ 206 ha de parcs à huitres (22 % de la surface totale des parcs à huitres de Basse-Normandie). Ils concernent 84 concessionnaires et une production annuelle de l’ordre de 7 000 tonnes.

Les élevages de moules sont localisés dans les concessions de Beauguillot et Utah Beach. Ils représentent 17 entreprises pour une production annuelle de 1 000 tonnes de moules de bouchot

Par ailleurs, 4 gisements de coques (Beauguillot, le Grand Vey, Brévands et Géfosse- Fontenay) sont exploités par des professionnels ainsi que par des pêcheurs de loisirs.

7.1.6 Loisirs aquatiques

7.1.6.1 Pêche de loisirs

La pêche de loisirs est largement pratiquée sur le bassin versant de la Douve. Celle-ci est réglementée par l’arrêté préfectoral du 17 janvier 2018 qui classe la Douve en cours d’eau de 2 ème catégorie (cyprinidés dominants) et en cours d’eau à truite de mer.

L’activité est gérée par 25 AAPPMA (Association Agréée pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques) dans le département de la Manche. La partie du bassin de la Douve sur le secteur de Carentan les Marais est gérée par l’association La Flottante Carentaise.

Les zones de pêche concernent localement 2 réserves, 2 parcours (pêche nocturne de la carpe) et 3 plans d’eau de 2 ème catégorie ou en eau close.

ZA du Foirail

Parcours (pêche Plan d’eau de 2 ème Réserve de pêche nocturne de la carpe) catégorie ou eau close

Rapport GES n°16658 116 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

7.1.6.2 Sports nautiques

La commune de Carentan les Marais dispose d’un port de plaisance d’une capacité de 330 places dont 50 sont réservées pour les visiteurs. Le port est localisé à environ 1,8 km en aval de la ZA du Foirail.

Il est établi dans un bassin à flots (canal du Haut Dick) qui débouche dans la Douve par l’écluse du Haut Dick puis en zone maritime (baie des Veys) par le Canal de Carentan à la mer.

Le canal présente la particularité de passer au-dessus de la route nationale RN13 par un pont-canal.

Le Club Nautique Carentanais encadre la pratique du canoë-kayak, tant dans le canal du Haut Dick que sur la Douve et la Taute.

Port

Canal du Haut Dick

Ecluse du Haut Dick

Les activités nautiques pratiquées plus en aval dans l’estuaire sont variées (char à voile, kayak de mer, marche aquatique, longe côte, planche à voile, etc.).

Rapport GES n°16658 117 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

7.1.6.3 Baignade

La baignade est possible dans les cours d’eau concernés par l’étude, notamment la Douve. Toutefois, cette activité est surtout pratiquée en bord de mer : présence de plages, notamment la plage du débarquement d’Utah Beach située à 15 km au nord-est de la ZA du Foirail.

Plage d’Utah Beach

7.1.7 Rejets canalisés

Les eaux usées de la ZA du Foirail sont collectées par le réseau d’assainissement communal puis traitées par la station d’épuration de Carentan les Marais. La station d’épuration assure aussi le traitement des effluents des autres industriels présents sur la commune ainsi que celui des eaux usées de la commune de Saint- Hilaire Petitville.

La station d’épuration communale a été autorisée par l’arrêté préfectoral du 15 janvier 2014 (cf. copie de l’arrêté préfectoral d’autorisation en annexe). Le rejet au milieu naturel de la station s’effectue dans la Douve, à environ 2 km au nord de la ZA du Foirail. Au regard du sens d’écoulement des eaux, le rejet de la station d’épuration est effectué en amont par rapport à la ZA du Foirail.

Il n’y a pas d’autre rejet canalisé dans la Douve ou dans la Baie des Veys en aval de la station d’épuration communale de Carentan les Marais.

Principales caractéristiques de la station d’épuration de Carentan les Marais Arrêté autorisation 15 janvier 2014 Type Boues activées à aération prolongée 66 670 EH (1) Capacité nominale 4 000 kg DBO 5/j Milieu récepteur La Douve Rendements Valeurs limites de rejet au milieu aquatique autorisées minimum prescrits MES (mg/l) 30 90 % DCO (mg/l) 90 75 % DBO 5 (mg/l) 25 80 % NK (mg/l) 5 NGL (mg/l) 15 (2) 70 % P (mg/l) 2 (2) 80 % Temps de pluie, nappe haute : 5 040 Volume (m 3/j) Temps sec, nappe basse : 3 600 (1) EH = Equivalent-habitant (2) Valeur limite en moyenne annuelle

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Les caractéristiques détaillées de la station (synoptique, dimensionnement des équipements, etc.) sont présentées plus après (cf. paragraphe 7.2.1).

Station d’épuration de Point de rejet de la STEP Carentan les Marais de Carentan les Marais

La Douve

La Madeleine

Sens d’écoulement des eaux

ZA du Foirail 500 m

7.1.8 Objectifs de qualité du milieu naturel

7.1.8.1 La directive cadre sur l’eau

La Directive Cadre sur l’Eau (DCE) définit notamment 3 notions d’évaluation de l’état des eaux :

- L’état chimique, destiné à vérifier le respect des normes de qualité environnementales (NQE) fixées par des directives européennes, qui ne prévoit que deux classes d’état (respect ou non-respect).

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Les paramètres concernés sont les substances dangereuses (annexe 8 de l’arrêté ministériel du 25 janvier 2010 10 ).

- L’état écologique qui se décline en cinq classes d’état (très bon à mauvais). L’évaluation se fait sur la base de paramètres biologiques, hydromorphologiques et des paramètres physico-chimiques sous-tendant la biologie. La nature et les valeurs seuils de ces paramètres ne sont pas précisément définies par la DCE.

- L’état quantitatif, pour les eaux souterraines, destiné à vérifier que les prélèvements sont conformes avec la capacité de renouvellement de la ressource disponible, compte tenu de la nécessaire alimentation des écosystèmes aquatiques. Il ne prévoit que deux classes d’état (respect ou non-respect).

Des critères et méthodes d’évaluation ont été introduits en droit national par l’arrêté ministériel du 25 janvier 2010.

Bon état des eaux de surface

Le bon état d’une masse d’eau de surface est atteint lorsque son état chimique et son état écologique sont au moins dans la classe bon état.

Les paramètres physico-chimiques sous-tendant la qualité biologique retenus comme indicateurs pour définir le bon état écologique d’un cours d’eau sont listés par l’arrêté du 25 janvier 2010 modifié le 27 juillet 2015 relatif aux méthodes et critères d’évaluation de l’état écologique, de l’état chimique et du bon potentiel écologique des eaux de surfaces.

10 Arrêté du 25 janvier 2010 relatif aux méthodes et critères d’évaluation de l’état écologique, de l’état chimique et du potentiel écologique des eaux de surface pris en application des articles R. 212-10, R. 212-11 et R. 212-18 du code de l’environnement.

Rapport GES n°16658 120 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Tableau 27 : Classes d’état - Etat écologique cours d’eau (arrêté du 25/01/10 modifié le 27/07/15)

Classes de Qualité physico- Bleue Vert Jaune Orange Rouge chimique Très bon Bon Moyen Médiocre Mauvais Bilan de l’oxygène O2 dissous mg O2/l 8 6 4 3 Taux de saturation en O2 dissous 90 70 50 30 % DBO5 mg O2/l 3 6 10 25 Carbone organique dissous mg C/l 5 7 10 15 Température Eaux salmonicoles 20 21,5 25 28 Eaux cyprinicoles 24 25,5 27 28 Nutriments PO4 mg/l PO4 0,1 0,5 1 2 P total mg/l 0,05 0,2 0,5 1 NH4+ mg/l NH4 0,1 0,5 2 5 NO2- mg/l NO2 0,03 0,3 0,5 1 NO3- mg/l NO3 10 50 * * Acidification 1 pH minimum 6,5 6 5,5 4,5 pH maximum 8,2 9 9,5 10 Salinité Conductivité * * * * Chlorures * * * * Sulfates * * * * 1 acidification : en d’autres termes, à titre d’exemple, pour la classe bon le pH min est compris entre 6,0 et 6,5 ; le pH max entre 9,0 et 8,2. * Les connaissances actuelles ne permettent pas de fixer des valeurs seuils fiables pour cette limite.

Le Guide technique « Evaluation de l’état des eaux de surface continentales (cours d’eau, canaux, plans d’eau) 11 » a établi une liste de paramètres complémentaires pouvant être pris en compte dans la définition du bon état d’un cours d’eau.

Les paramètres physico-chimiques concernés et les limites de concentrations sont listés ci-après.

11 Ministère de l’Ecologie du Développement durable et de l’Energie - Décembre 2012.

Rapport GES n°16658 121 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Bon état des eaux souterraines

Le bon état d’une eau souterraine est atteint lorsque son état quantitatif et son état chimique sont bons.

7.1.8.2 Le SDAGE Seine-Normandie

• Présentation du SDAGE Seine-Normandie

Le nouveau Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du bassin de la Seine et des cours d’eau côtiers normands (SDAGE Seine-Normandie) a été adopté par arrêté du 1er décembre 2015 du Préfet Coordonnateur de bassin. Etabli en application de l’article L.212-1 du Code de l’Environnement, il est l’outil principal de mise en œuvre de la directive DCE 2000/60/CE, transposée en droit interne par la loi n°2004-338 du 21 avril 2004.

Le SDAGE est un document de planification décentralisé. Il définit, pour une période de six ans (2016 - 2021), les grandes orientations pour une gestion équilibrée de la ressource en eau ainsi que les objectifs de qualité et de quantité des eaux à atteindre dans le bassin Seine-Normandie pour atteindre un bon état de toutes les eaux, cours d’eau, plans d’eau, nappes et côtes, en tenant compte des facteurs naturels (délais de réponse de la nature), techniques (faisabilité) et économiques.

Il détermine les axes de travail et les actions nécessaires au moyen d’orientations et de dispositions, complétées par un programme de mesures faisant l’objet d’un document associé, pour restaurer le bon fonctionnement des milieux aquatiques, prévenir les détériorations et respecter l’objectif fixé de bon état de l’eau.

Le nouveau SDAGE Seine-Normandie définit les objectifs de délai relatif à l’atteinte de bon état écologique des cours d’eau, par défaut pour 2021. Dans certains cas spécifiques, cet objectif pourra être repoussé dans des conditions bien définies.

Rapport GES n°16658 122 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Les enjeux majeurs retenus par le SDAGE 2016-2021 sont traduits sous forme de défis et de leviers transversaux :

o Défi 1 - Diminuer les pollutions ponctuelles des milieux par les polluants classiques. o Défi 2 - Diminuer les pollutions diffuses des milieux aquatiques. o Défi 3 - Réduire les pollutions des milieux aquatiques par les micropolluants. o Défi 4 - Protéger et restaurer la mer et le littoral. o Défi 5 - Protéger les captages d’eau pour l’alimentation en eau potable actuelle et future. o Défi 6 - Protéger et restaurer les milieux aquatiques et humides. o Défi 7 - Gérer la rareté de la ressource en eau. o Défi 8 - Limiter et prévenir le risque d’inondation. o Levier 1 - Acquérir et partager les connaissances pour relever les défis. o Levier 2 - Développer la gouvernance et l’analyse économique pour relever les défis.

Pour atteindre ces objectifs, 44 orientations ont été définies sur la période 2016 à 2021.

Le département de la Manche est située dans la région hydrographique des Bassins côtiers de l’embouchure de la Seine à la limite du bassin Loire-Bretagne.

Le secteur de Carentan les Marais est localisé dans l’unité hydrographique Douve et Taute.

• Objectifs de qualité fixés par le SDAGE Seine-Normandie

Tableau 28 : Objectifs d’état définis par le SDAGE Seine-Normandie sur les masses d’eau du secteur

Etat écologique Etat chimique Etat global Masses d’eau de surface Objectif Délai Objectif Délai Objectif Délai La Douve du confluent de la Scye Bon Bon FRHR326 (exclu) au confluent de la Taute Bon état 2027 2027 2027 potentiel potentiel (exclu) Baie des Veys : fond de baie Bon Bon FRHT06 estuarien et chenaux d’isigny et de 2021 Bon état 2021 2021 potentiel potentiel Carentan FRHC10 Baie des Veys Bon état 2015 Bon état 2015 Bon état 2015 Etat quantitatif Etat chimique Etat global Masse d’eau souterraine Objectif Délai Objectif Délai Objectif Délai FRHG402 Trias du Cotentin est et Bessin Bon état 2015 Bon état 2027 Bon état 2027

Le report d’objectif d’atteinte du bon état à 2027 sur les masses d’eau de la Douve et du Trias du Cotentin est et Bessin, est motivé par le SDAGE Seine-Normandie pour raison de faisabilité technique et économique.

Rapport GES n°16658 123 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

7.1.8.3 Le SAGE Douve Taute

Le Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE) est un outil de planification territoriale dont l’objectif est de coordonner les initiatives des acteurs locaux en faveur de la ressource en eau et des milieux aquatiques. Pour cela, le SAGE définit les orientations d’une politique globale de gestion de l’eau, à l’échelle d’une unité hydrologique qu’est le bassin versant.

La démarche repose sur une concertation des acteurs locaux afin d’aboutir à des objectifs communs d’amélioration de la ressource en eau. Ces acteurs sont réunis au sein de la Commission Locale de l’Eau (CLE), à laquelle sont représentés les élus, les services de l’Etat et les usagers de l’eau ou des milieux aquatiques (collectivités, usagers domestiques, industriels, agriculteurs, associations de pêche et de protection de l’environnement, etc.). Le SAGE est un outil qui doit concilier le maintien et le développement des différentes activités économiques du territoire, avec la protection de la ressource en eau.

A l’issue de sa préparation et après une phase de consultation, le SAGE est approuvé par arrêté préfectoral. Toutes les décisions prises dans le domaine de l’eau par les services de l'Etat et les collectivités publiques devront alors être compatibles avec le SAGE.

De même, le SAGE doit être compatible en tous points avec le SDAGE déterminé à une échelle supérieure (bassin Seine-Normandie).

La Douve fait partie du SAGE Douve Taute. Le SAGE Douve Taute est validé par l’arrêté préfectoral du 5 avril 2016, il est en phase de mise en œuvre.

Le territoire du SAGE s’étend sur 1 600 km2 répartis sur 184 communes. Il comporte environ 1 000 km de cours d’eau, 60 km de côtes, 23 000 ha de marais et 4 100 ha de zones humides hors marais. La population concernée est de 116 000 habitants.

Le SAGE a identifié 6 enjeux à partir desquels sont établis des objectifs généraux, eux- mêmes déclinés sous forme de 73 dispositions visant à assurer une gestion équilibrée de la ressource en eau et des milieux aquatiques, en intégrant les usages et le développement socio-économique du territoire.

Les 6 enjeux du SAGE Douve Taute sont les suivants :

- Enjeu 1 : Gouvernance et organisation de la maîtrise d’ouvrage Ï Structurer la maîtrise d’ouvrage, organiser sa mise en œuvre et son suivi.

- Enjeu 2 : Qualité de l’eau (phosphore, ammonium, nitrates et produits phytosanitaires) Ï Améliorer la qualité physico-chimique et chimique des eaux en vue d’atteindre le bon état des masses d’eau.

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- Enjeu 3 : Qualité des eaux littorales Ï Améliorer la qualité des eaux littorales et suppression des risques sanitaires.

- Enjeu 4 : Qualité des milieux aquatiques (continuité écologique, biologie- hydromorphologie des cours d’eau, gestion des marais et zones humides) – Baie des Veys Ï Atteindre le bon état écologique des masses d’eau.

- Enjeu 5 : Gestion quantitative Ï Maintien du bon état quantitatif des eaux souterraines et de la qualité des milieux, notamment en période d’étiage.

- Enjeu 6 : Inondation, submersion et évolution du trait de côte Ï Définition d’une stratégie de gestion du littorale face au risque de submersion marine, limitation des phénomènes d’inondation par débordement des cours d’eau et de ruissellement des eaux pluviales.

Territoire du SAGE Douve Taute

Projet CCBDC

Bassin versant de la Douve

Bassin versant de la Taute

Bassin versant des Côtiers est

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7.1.9 Qualité constatée sur le milieu naturel

7.1.9.1 Qualité des eaux de surface

La qualité des masses d’eau de surface fait l’objet d’un suivi analytique par l’Agence de l’Eau Seine-Normandie.

13 stations de mesures sont réparties sur la Douve et ses affluents. La station la plus proche de Carentan les Marais est à Liesville-sur-Douve, à environ 10 km hydrographiques en amont du rejet de la station d’épuration de Carentan les Marais. Il n’y a pas de station de mesures sur la Douve en aval de Carentan les Marais.

Source : La qualité des rivières des bocages normands Agence de l’Eau Seine-Normandie - 4e trimestre 2016

Station de mesure de Liesville -sur -Douve

Secteur de la Douve concernée par le projet

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La partie de la Douve concernée par le projet est classée en état écologique médiocre, comme l’intégralité de la masse d’eau (Douve du confluent de la Scye au confluent de la Taute).

Les paramètres déclassants sont le COD (Carbone Organique Dissous) et l’indice poissons (cf. tableau ci-après).

Tableau 29 : Qualité de la masse d’eau « Douve du confluent de la Scye au confluent de la Taute » - Données 2011-2013 Agence de l’Eau Seine-Normandie

Paramètres physico-chimiques Indices biologiques 2 2 /l) 2 /l) 2 (mg/l) (mg/l) (mg/l) (mg/l) (mgO (%) 2 2 3 4 4 4 5 5 dissous 2 (mgO Poissons PO NH NO NO Diatomées O COD(mg/l) Ptotal(mg/l) Macrophytes SaturationO DBO Température(°C) Macroinvertébrés Macroinvertébrés

6,5 64 2,7 11 0,2 0,2 0,2 0,3 10 18 12 12 33 8,3

Légende couleurs des classes de qualité Bleue Vert Jaune Orange Rouge Très bon Bon Moyen Médiocre Mauvais

Les chiffres indiqués dans le tableau correspondent à l’état retenu pour la masse d’eau à partir des analyses de l’ensemble des stations de mesures. Ils représentent le percentile 10 pour l’oxygène (teneur et taux de saturation), le percentile 90 pour les autres paramètres physico-chimiques et les indices de classement pour les paramètres biologiques.

NB : le percentile x d’un ensemble de données correspond au xème centième des données préalablement classées dans l’ordre croissant.

7.1.9.2 Qualité des eaux souterraines

La qualité des eaux souterraines de la masse d’eau Trias du Cotentin est et Bessin fait l’objet d’un suivi analytique régulier dans le cadre du RNSISEAU (réseau national de suivi au titre du contrôle sanitaire sur les eaux brutes utilisées pour la production d’eau potable).

Les prélèvements sont effectués dans 131 qualitomètres répartis sur l’ensemble du territoire couvert par la nappe d’eau souterraine concernée.

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Tableau 30 : Qualité des eaux souterraines de la masse d’eau Trias du Cotentin est et Bessin - Données Agence de l’Eau Seine-Normandie

Etat chimique Etat quantitatif Substance(s) Etat Niveau de Période de Etat Niveau de Période de cause(s) du chimique (1) confiance surveillance quantitatif (1) confiance (2) surveillance déclassement

3 3 2007-2014 Pesticides 2 2 1971-2010

(1 )1 = très bon état, 2 = bon état, 3 = état médiocre (2) 1 = faible à 3=élevé

La masse d’eau souterraine Trias du Cotentin est et Bessin respect les critères du bon état quantitatif, mais pas ceux du bon état chimique.

Les paramètres qui déclassent l’état chimique sont les pesticides (atrazine-déséthyl et atrazine-déséthyl-déisopropyl).

7.1.10 Utilisation de l’eau par l’établissement en situation actuelle

L’établissement est en projet, il ne génère actuellement pas de consommation en eau sur la ZA du Foirail.

7.1.11 Traitement des eaux usées par l’établissement en situation actuelle

L’établissement n’existe actuellement pas et ne génère donc pas d’eaux usées au sein de la ZA du Foirail.

7.1.12 Gestion des eaux pluviales en situation actuelle

La parcelle d’implantation de l’établissement en projet n’est actuellement pas construite et ne comporte pas de zone imperméabilisée.

Les sols actuels du terrain sont de 2 types (cf. paragraphe 3.1.2 plus avant) :

- sol en terre plus ou moins enherbée et haies (ouest et nord) : 5 950 m2, - sol gravillonné : 7 047 m2.

Les eaux pluviales sur la parcelle sont pour majorité directement infiltrées dans les sols. La part des eaux pluviales ruisselant (environ 15% pour des sols enherbés et 35 % pour des sols stabilisés), s’écoule naturellement vers le nord-est (axe de la pente naturelle du terrain) pour être en grande partie captée par les avaloirs du réseau pluvial présents au niveau de la rue à l’est de la ZA.

Les eaux collectées par le réseau pluvial de la ZA du Foirail sont évacuées dans un fossé au nord de la ZA puis rejoignent les affluents suivants de la Douve : Canal 3 de la commune de Méautis puis ruisseau La Madeleine.

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En cas de surdébits par rapport à la capacité de rejet du réseau pluvial (canalisation calibrée à 150 l/s), les eaux pluviales de la ZA transitent par un bassin de régulation de 800 m3 situé au nord de la ZA.

Le bassin est équipé en aval :

- d’une vanne à fermeture manuelle permettant de contenir dans le bassin des eaux pluviales éventuellement polluées ou des eaux d’extinction d’incendie, - d’un déshuileur - débourbeur (séparateur d’hydrocarbures).

Le rejet du bassin s’évacue au milieu aquatique par le réseau pluvial dès que les débits d’alimentation redeviennent inférieurs à 150 l/s.

Bassin régulation eaux pluviales

Canal de rejet

Canalisation de rejet au milieu naturel

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7.2 INCIDENCES DU PROJET SUR L’EAU

7.2.1 Description des aménagements projetés

7.2.1.1 Utilisation de l’eau par l’établissement en situation projetée

• Alimentation en eau en situation projetée

L’alimentation en eau de l’établissement sera assurée uniquement par le réseau d’adduction publique d’eau potable qui est la seule source d’approvisionnement de la ZA du Foirail.

• Consommation en eau en situation projetée

Les postes consommateurs d’eau seront essentiellement les lavages des équipements et des salles et secondairement les usages sanitaires, la brumisation des animaux.

La consommation en eau de l’établissement variera selon les productions entre 60 et 95 m3/j (cf. Description du projet, paragraphe 5.3.6.1). La consommation horaire sera au maximum de 15 à 20 m 3/h.

Le ratio global de consommation en eau (5 l/kg en moyenne pour l’ensemble des activités) sera inférieur au ratio maximal fixé par l’arrêté du 30 avril 2004 relatif aux émissions des abattoirs soumis à autorisation (6 l/kg pour la seule part liée à l’abattage).

La capacité du réseau public à fournir à l’abattoir les volumes d’eau projetés peut être appréciée en première approche, à partir des mesures de débits effectuées au niveau des poteaux incendie répartis sur la ZA du Foirail : 1 poteau sur la rue à l’est de la ZA et 1 poteau sur la rue au sud. Ces mesures permettent en effet de déterminer localement (à chaque poteau de mesure) le débit réel du réseau.

Le contrôle des débits des deux poteaux incendie en fonctionnement simultanée a été effectué le 21 mars 2018 par la régie des Eaux de la ville de Carentan les Marais :

- poteau rue est : 70 m 3/h sous 1 bar - poteau rue sud : 113 m 3/h sous 1 bar.

Le débit disponible au niveau du réseau d’alimentation en eau potable (au moins 70 m3/h) est nettement supérieur aux débits prévisionnels que l’abattoir aura besoin (15- 20 m 3/h en pointe).

Par ailleurs, les deux ballons d’eau chaude (10 et 15 m 3) constitueront une réserve d’eau disponible pour lisser les prélèvements sur le réseau lors des consommations de pointe.

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7.2.1.2 Traitement des eaux par l’établissement en situation projetée

• Réseaux

La collecte des eaux sur l’établissement sera assurée par des réseaux séparatifs comprenant : - un réseau de collecte pour les eaux pluviales, - un réseau de collecte des eaux usées.

Les réseaux projetés sont identifiés sur le plan de masse présenté en annexe.

• Gestion des eaux usées

Les eaux usées actuellement générées par les entreprises présentes sur la ZA du Foirail sont collectées par le réseau d’assainissement communal puis traitées par la station d’épuration de Carentan les Marais. L’établissement en projet appliquera le même principe, d’autant que la construction éventuelle de l’abattoir avait été intégrée dans l’extension de la station d’épuration communale autorisée en 2014.

Par contre, afin de réduire les flux polluants transférés vers la station d’épuration communale, l’abattoir assurera un prétraitement de ses effluents sur site avant leur rejet au réseau d’assainissement communal.

• Gestion des eaux pluviales

Les eaux pluviales seront dirigées vers le réseau pluvial communal puis, en cas de surdébits, vers le bassin de régulation de 800 m 3 équipant la ZA du Foirail. Les eaux de voiries de l’établissement transiteront par un séparateur d’hydrocarbures avant leur rejet au réseau pluvial communal.

• Volumes et flux polluants à prétraiter

Les volumes d’eaux usées produits par l’établissement correspondront globalement à sa consommation en eau (il n’y aura pas d’équipement générant des rejets de vapeur d’eau comme par exemple des tours de refroidissement aéroréfrigérantes).

Tableau 31 : Volumes d’eaux usées prévisionnels reçus par le prétraitement

Volume journalier moyen 60 m 3/j Volume journalier en pointe 90 à 95 m 3/j Volume horaire en pointe 15 à 20 m 3/h Volume total annuel (activité 250 j/an) 15 000 m 3/an

Les flux polluants reçus par le prétraitement de l’établissement en situation projetée sont déterminés ci-après sur la base des résultats actuels pour l’établissement de Cherbourg. L’autosurveillance pratiquée en sortie de l’abbatoir de Cherbourg (sur les effluents bruts) est la suivante : - relevé quotidien des débits, - bilan analytique trimestriel : analyses MES, DCO, DBO 5, NK et P sur un échantillon moyen 24 h, par un laboratoire accrédité COFRAC (LABEO à Saint-Lô).

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Tableau 32 : Concentrations et flux moyens entrée prétraitement abattoir de Cherbourg (cf. autocontrôles détaillés en annexe)

2015 2016 2017 Moyenne Conc° Flux Ratio Conc° Flux Ratio Conc° Flux Ratio Ratio (mg/l) (kg/j) (1) (mg/l) (kg/j) (1) (mg/l) (kg/j) (1) (1) DCO 3 114 181 14,6 3 702 211 17,3 3 608 231 19,4 17,1 DBO 5 1 483 86 6,9 3 605 206 16,8 1 653 106 8,9 10,9 MES 1 865 108 8,7 2 070 118 9,7 1 380 88 7,4 8,6 NK 212 2 1,0 227 13 1,1 202 13 1,1 1,0 Ptotal 50 3 0,2 70 4 0,3 41 3 0,2 0,3 Volume (m 3/j) - 58 4,7 - 57 4,7 - 64 5,4 4,9

Activité moyenne 12,4 12,2 11,9 12,2 (t carcasses/j) (1) Ratio kg/t carcasses pour les flux et m3/t carcasses pour le volume

Nb : Pour chaque paramètre, le flux annuel est calculé à partir de la concentration moyenne (1 analyse par trimestre) et du volume moyen quotidien (activité sur 250 j/an).

Les volumes journaliers moyens d’effluent produits par l’abattoir de Cherbourg concordent avec celui prévu pour l’établissement de Carentan les Marais (60 m 3/j), pour un niveau d’activité comparable (12 t carcasses/j en moyenne).

Le ratio en DCO a augmenté régulièrement sur les 3 dernières années. La concentration moyenne 2016 en DBO 5 a été impactée par une teneur particulièrement élevée sur un prélèvement (moyenne effectuée sur 4 analyses par an). Les ratios pour les autres paramètres sont comparables d’une année à l’autre.

Les concentrations prévisionnelles et les flux polluants correspondants en sortie d’abattoir de Carentan les Marais sont estimés ci-après. Les concentrations sont déterminées à partir des teneurs mesurées à Cherbourg avec une marge de sécurité (au minimum de 50 %). Ces concentrations sont celles fixées par le cahier des charges du projet. Elles constituent une garantie importante prise pour le dimensionnement des équipements de prétraitement et pour la vérification de la capacité d’accueil de la station d’épuration communale.

Nb : Les graisses ne sont actuellement pas analysées en entrée du prétraitement de Cherbourg. La concentration prévisionnelle retenue correspond aux ordres de grandeur habituellement observés pour des abattoris multi-espèces.

Tableau 33 : Concentrations et flux prévisionnels sortie abattoir en projet (entrée prétraitement)

Concentrations Flux moyen Flux de pointe

prévisionnelles (mg/l) (kg/j) (kg/j) DCO 6 000 360 540 à 570 DBO 5 3 000 à 3 400 180 à 204 270 à 323 MES 2 200 à 2 500 132 à 150 198 à 238 NK 250 à 350 15 à 21 23 à 33 P 50 à 80 3 à 5 5 à 8 Graisses 1 500 à 2 000 90 à 120 135 à 190 Débit journalier 60 m 3/j 90 à 95 m 3/j

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• Prétraitement projeté

Les équipements de prétraitement projetés sont indiqués ci-après.

Les filières de traitement/valorisation des co-produits issus du prétraitement sont présentées en détail plus après (paragraphe 11. Impact sur la gestion des déchets et des sous-produits animaux).

Eaux usées

Maille : 6 mm Bac stockage Débit : 15-20 m 3/h (refus dégrillage) Dégrilleur Collecte automatique des refus de

dégrillage (peigne) Traitement : incinération

Capacité : 10 m3 Poste de relevage 2 pompes dont 1 secours : 2 x 15-20 m 3/h Poires et sondes de niveau

Fumière Maille : 500 µm (fumiers stabulations ovins, matières Tamis Vis de collecte des refus de tamisage stercoraires, refus tamisage) Stockage avec les matières stercoraires Valorisation : méthanisation, compostage

Surface : 10 m 2 Cuve stockage Cuve stockage Aéré (boues flottation) (purges, sables) Flottateur Raclage automatique des boues de Valorisation : flottation Traitement : méthanisation, Vidange automatique fond flottateur incinération compostage

Autosurveillance sortie pétraitement : Effluent prétraité Canal de rejet - Débitmètre Traitement : - Préleveur asservi au débit STEP Carentan les Marais

Les équipements d’autosurveillance seront conformes aux critères SRR (Suivi Régulier des Rejets) fixés par l’Agence de l’Eau Seine-Normandie.

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• Rejets de l’établissement au réseau d’assainissement en situation projetée

Une convention de déversement dans le réseau d’assainissement communal sera signée entre l’abattoir et la municipalité. Celle-ci fixera notamment les valeurs limites de rejet, en volumes et flux de pollution, par l’établissement dans le réseau d’assainissement.

Les concentrations et les flux en sortie du prétraitement sont estimés ci-après sur la base des rendements épuratoires habituellement atteints sur des effluents d’abattoirs, par les équipements prévus.

Nb : Les rendements actuellement observés sur l’abattoir de Cherbourg se situent dans les ordres de grandeurs fournis ci-après.

Tableau 34 : Concentrations et flux prévisionnels sortie prétraitement en projet

Entrée prétraitement Prétraitement Sortie prétraitement Rendements Concentrations Concentrations Flux moyen Flux de pointe épuratoires prévisionnelles (mg/l) prévisionnelles (mg/l) maxi (kg/j) maxi (kg/j) prévisionnels DCO 6 000 20-40 % 3 600 à 4 800 288 456 DBO 5 3 000 à 3 400 20-40 % 1 800 à 2 720 163 258 MES 2 200 à 2 500 50-70 % 660 à 1 250 75 119 NK 250 à 350 20-40 % 150 à 280 17 27 P 50 à 80 20-40 % 30 à 64 4 6 Graisses 1 500 à 2 000 50-70 % 450 à 1 000 60 95

Débit journalier 60 m 3/j 90 à 95 m 3/j

Les concentrations prévisionnelles en sortie du prétraitement seront supérieures aux objectifs fixés par l’arrêté ministériel du 2 février 1998 en cas de raccordement à une station d’épuration collective.

Concentrations prévues Objectifs de l’arrêté du 02/02/98 si

sortie prétraitement (mg/l) raccordement à une STEP collective (mg/l) DCO 3 600 à 4 800 2 000 DBO 5 1 800 à 2 720 800 MES 660 à 1 250 600 NK 150 à 280 150 en NGL P 30 à 64 50

Dans ce cas, l’arrêté ministériel prévoit que des concentrations supérieures puissent être admises « si l’étude d’impact démontre, à partir d’une argumentation de nature technique et, le cas échéant, économique, que de telles dispositions peuvent être retenues sans qu’il en résulte pour autant des garanties moindres vis-à-vis des impératifs de bon fonctionnement de la station d’épuration urbaine ».

La capacité de la station d’épuration communale à recevoir et traiter les effluents prétraités de l’abattoir est étudiée plus-après (paragraphe 7.2.2).

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7.2.2 Description des incidences des aménagements projetés sur la station d’épuration communale

7.2.2.1 Synoptique de la station d’épuration communale

La station d’épuration a été construite en 1995, pour une capacité de 25 000 EH (Equivalents-Habitants). Des aménagements ont été effectués à partir de 2004 : bassins tampon et de sécurité en tête de filière, pilotage de l’aération (sondes O 2 et redox), déphosphatation de l’effluent traité, renforcement de la filière boues (déshydratation et silos de stockage). Afin de permettre le développement des zones habitées et des activités économiques (Maîtres Laitiers du Cotentin, Dupont d’Isigny, nouvelles zones d’activités dont la ZA du Foirail), l’extension de la capacité de la station d’épuration jusqu’à 66 670 EH a été autorisée par l’arrêté préfectoral du 15 janvier 2014. Les travaux d’extension de la station d’épuration sont prévus d’être achevés en 2018.

Synoptique de la station d’épuration

Ouvrages construits en 1995

Ouvrages construits après 2014

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7.2.2.2 Dimensionnement des ouvrages épuratoires autorisés et capacité de traitement

Dégrilleur rotatif Maille : 3 mm Capacité : 660 m 3 1 hydroéjecteur de 5,5 kW Bassin tampon 3 pompes de reprise de 220 m3/h (dont 1 secours) Trop-plein vers bassin de sécurité

Capacité : 1 000 m 3 2 hydroéjecteurs de 9 kW Bassin de sécurité 2 pompes de reprise de 50 m 3/h Trop-plein vers milieu naturel, avec canal de mesure des débits

Débitmètre électromagnétique sur canalisation de refoulement du Poste autocontrôles entrée STEP bassin tampon Préleveur asservi au débit (prélèvement en aval du dégrilleur)

Surface : 55 m2 Flottateur eau pressurisée Volume : 180 m 3 RETRAI

TEMENT Vitesse ascensionnelle : 6 m/h P -

Lit bactérien Volume : 800 m 3

Bassin aération + anoxie Bassin aération

Capacité : 4 165 m3 (aération) + Capacité : 5 000 m 3 Bassins aération 835 m 3 (anoxie)

5 aérateurs de 30 kW (zone 4 aérateurs de 55 kW aération) 1 agitateur de 5 kW (zone anoxie) 2 agitateurs de 15 kW

Dégazage 1 regard de dégazage 1 regard de dégazage TRAITEMENT Déphosphatation Injection chlorure ferrique dans chaque regard de dégazage Clarificateur Clarificateur

Clarificateurs Surface : 660 m 2 Surface : 660 m 2 Volume : 2 000 m 3 Volume : 2 500 m 3 Vitesse ascensionnelle : 0,25 m/h Vitesse ascensionnelle : 0,25 m/h Canal mesure Venturi Poste autocontrôles sortie STEP Débitmètre ultrasons Préleveur asservi au débit (prélèvement dans le canal)

Rejet milieu naturel Douve

1 centrifugeuse Epaississement des boues Table d’égouttage Chaulage

OUES Bâtiment stockage B 6 silos béton couverts Stockage des boues Surface : 1 280 m 2 Capacité : 6 x 700 m³ utiles Capacité : 2 560 m 3 ILIERE

F Evacuation des boues Valorisation agricole

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La capacité nominale autorisée pour la station d’épuration est de 66 670 EH soit 4 000 kg DBO 5/j.

La capacité de traitement de la station d’épuration, après la réalisation des travaux de renforcement autorisés en 2014 est la suivante (source : Avant-projet - Assainissement des eaux usées - Renforcement de la filière de traitement - Janvier 2016 - SIBEO Ingénierie à Bayeux ) :

Capacité de traitement des ouvrages épuratoires (kg/j) Par temps de pluie, nappe haute DCO 8 500 DBO 5 4 900 → 4 000 (1) MES 3 400 NK 415 NGL 475 P 100 Volume 5 650 m 3/j

(1) La capacité de traitement des ouvrages épuratoires construits (4 900 kg DBO 5/j), est supérieure à la capacité nominale autorisée par l’arrêté du 15 janvier 2014. Les flux à traiter acceptables par la station d’épuration sont alors réglementairement limités à 4 000 kg DBO 5/j.

Remarque : Une partie des effluents reçus par la station d’épuration est d’origine industrielle. Leur nature ne se traduit pas bien en terme d’EH habituellement utilisé pour caractériser la pollution domestique.

La gestion technique de la station d’épuration est déléguée par la municipalité à la société SAUR.

7.2.2.3 Dispositifs d’autosurveillance du fonctionnement de la station d’épuration communale

Tableau 35 : Dispositifs d’autosurveillance

Effluent à traiter Effluent traité Point de contrôle Entrée bassin tampon Sortie clarificateur Mesure du volume Mesure en continu Matériel de prélèvement Préleveurs asservis aux débits Fréquence de prélèvement DCO 2/semaine 2/semaine DBO 5 1/semaine 1/semaine MES 2/semaine 2/semaine NK 1/semaine 1/semaine NH 4 1/semaine 1/semaine NO 3 1/semaine 1/semaine NO 2 1/semaine 1/semaine P 1/semaine 1/semaine

Les fréquences analytiques de l’effluent traité sont conformes à celles prescrites par l’arrêté d’autorisation du 15 janvier 2014.

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7.2.2.4 Flux reçus actuellement et capacité d’accueil résiduelle

Tableau 36 : Concentrations et flux moyens à traiter par la station d’épuration

2018 (Janv Capacité 2015 2016 2017 à Juin) (1) traitement Conc° Flux Conc° Flux Conc° Flux Flux Flux (mg/l) (kg/j) (mg/l) (kg/j) (mg/l) (kg/j) (kg/j) (kg/j) DCO 970 1 970 970 2 020 1 189 2 923 4 632 8 500 DBO 5 564 1 124 482 1 019 581 1 428 2 413 4 000 MES 340 683 325 671 385 946 1 799 3 400 NK 63 124 61 128 64 158 177 415 Ptotal 9 18 8 18 8 20 27 100 Volume (m 3/j) - 2 065 - 2 209 - 2 459 3 505 5 650 (1) Evolution des flux DCO/DBO 5 1,7 2,0 2,0 suite au raccordement de la nouvelle usine des DBO 5/N/P 100 / 11 / 1,6 100 / 13 / 1,7 100 / 11 / 1,4 Maîtres Laitiers du Cotentin

Les effluents à traiter présentent des caractéristiques compatibles avec un traitement épuratoire biologique (DCO/DBO 5 ≈ 2).

La composition des effluents est excédentaire en azote (N) et phosphore (P) au regard des besoins de la biomasse bactérienne épuratrice (besoins théoriques DBO 5/N/P = 100/5/1). La station d’épuration est dotée des équipements épuratoires permettant d’assurer le traitement de l’azote (bassins d’aération) et du phosphore (installation de déphosphatation).

Les flux à traiter reçus actuellement sont nettement inférieurs à la capacité de traitement de la station : - charge volumique : environ 60 % de la capacité hydraulique, - charge polluante : 30 à 60 % de la capacité épuratoire.

Tableau 37: Capacité d’accueil résiduelle de la station d’épuration Flux prévisionnels transférés par l’abattoir

Flux polluants reçus par Flux prévisionnels sortie Capacité de Capacité d’accueil la station d’épuration prétraitement abattoir traitement Situation 2018 résiduelle Flux moyen Flux de pointe (kg/j) (kg/j) (kg/j) maxi (kg/j) maxi (kg/j) DCO 4 632 8 500 3 868 288 456 DBO 5 2 413 4 000 1 587 163 258 MES 1 799 3 400 1 601 75 119 NK 177 415 238 17 27 Ptotal 27 100 73 4 6 Volume 3 505 m3/j 5 650 m3/j 2 145 m3/j 60 m 3/j 90 à 95 m 3/j

La capacité d’accueil disponible sur la station d’épuration, compte-tenu des flux actuellement reçus, est importante et dans tous les cas nettement supérieure aux flux prévisionnels qui seront apportés par l’abattoir.

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7.2.2.5 Fonctionnement actuel de la station d’épuration

Tableau 38 : Concentrations et flux rejetés au milieu naturel par la station d’épuration

2015 2016 2017 Autorisation 15/01/14 Conc° Flux Conc° Flux Conc° Flux Conc° (mg/l) (kg/j) (mg/l) (kg/j) (mg/l) (kg/j) (mg/l) DCO 20,4 42,3 20,3 43,6 18,3 43,2 90 DBO 5 1,8 3,5 1,6 3,7 1,6 3,7 25 MES 1,9 4,0 2,2 4,8 2,7 6,5 30 NK 1,5 3,0 2,7 6,2 2,4 5,6 5 NGL 2,4 5,0 3,1 7,1 2,8 6,7 15 (1) Ptotal 0,2 0,4 0,3 0,7 1,5 3,4 2 (1) - Temps sec, nappe basse : 3 600 m 3/j Volume (m 3/j) - 2 076 - 2 227 - 2 227 - Temps de pluie, nappe haute : 5 040 m 3/j (1) En moyenne annuelle

Nb : L’arrêté d’autorisation du 15 janvier 2014 fixe des valeurs limites de rejet en concentration et en volume selon deux situations hydrologiques (nappe haute ou basse). Il ne mentionne pas de valeur limite sur les flux.

L’autorisation de rejet du 15 janvier 2014 est respectée en moyenne pour tous les paramètres.

Les dépassements observés sont peu fréquents et concernent principalement les paramètres N et P. Les travaux d’extension de la station d’épuration ont induit en 2017 un fonctionnement parfois dégradé de la station et donc des performances épuratoires moindres (notamment sur P). Ceci étant, les concentrations moyennes de l’effluent traité rejeté au milieu naturel ont respecté les valeurs limites autorisées.

Tableau 39 : Rendements épuratoires de la station d’épuration

Rendements épuratoires moyens (%) Arrêté du 2015 2016 2017 15/01/14 DCO 97,7 97,3 98,1 75 DBO 5 99,6 99,6 99,7 80 MES 99,4 99,1 98,9 90 NK 97,4 94,5 96,5 - NGL 96,1 93,8 95,7 70 Ptotal 97,9 94,6 82,9 80

Les rendements épuratoires sont très bons et supérieurs aux rendements minimums fixés par l’arrêté préfectoral du 15 janvier 2014. Le rendement moyen moindre sur P en 2017 est lié au fonctionnement perturbé de la station d’épuration pendant la phase de travaux.

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7.2.3 Description des incidences des aménagements projetés sur la gestion des eaux pluviales

7.2.3.1 Surfaces de collecte des eaux pluviales

Tableau 40 : Répartition des surfaces de collecte des eaux pluviales de l’établissement en projet

Surface (m 2)

Bâtiments 2 973 Autres surfaces imperméabilisées 276 Voiries enrobé 6 444 Espaces verts 3 304 Total 12 997

7.2.3.2 Adéquation du bassin de régulation intercommunal aux besoins de régulation hydrique

• Caractéristiques et fonctionnement du bassin intercommunal

Le bassin a été construit en 2017.

Il dispose d’un volume de 800 m 3 déterminé à l’époque pour assurer la régulation des eaux pluviales collectées sur la ZA du Foirail hormis les parcelles au sud de la ZA (LVES et la clinique vétérinaire). Les eaux pluviales de ces parcelles sont collectées par un réseau différent.

La zone de raccordement du bassin de régulation intercommunal est de 5 ha.

Un regard de répartition est installé sur le réseau pluvial en amont du bassin.

Le bassin de régulation des eaux pluviales est automatiquement alimenté lorsque le débits des eaux pluviales apportées par le réseau est supérieur au débit acceptable en sortie du regard de répartition (calibré à 150 l/s).

Dès lors que le débit d’eaux pluviales redescend en dessous de 150 l/s le bassin se vide naturellement.

Les équipements complémentaires installés en aval du bassin sont :

- une vanne de sectionnement : rétention d’éventuelles eaux d’extinction d’incendie, - un séparateur d’hydrocarbures : rétention des polluants diffus susceptibles de s’écouler sur les voiries.

La capacité du bassin a été déterminée, par le maître d’œuvre en charge du projet de création de la zone artisanale et commerciale, pour assurer la régulation des eaux pluviales des 5 ha raccordés (500 m 3) augmentée d’une sécurité pour la collecte d’éventuelles eaux d’extinction d’incendie (300 m 3).

Rapport GES n°16658 140 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

• Besoins de régulation hydrique liés à l’établissement

Plusieurs méthodes sont disponibles pour déterminer les volumes de bassins nécessaires pour une régulation efficace des eaux pluviales. Les plus couramment employées sont :

- méthode des pluies, - méthode des volumes.

Les deux méthodes nécessitent de fixer le débit de rejet de l’ouvrage de régulation (débit de fuite). Le débit de fuite au milieu naturel du réseau pluvial de la ZA du Foirail est calibré à 150 l/s.

La méthode des pluies repose sur une analyse statistique de la pluviométrie locale. Elle consiste en une construction graphique permettant d’estimer les durées moyennes de remplissage et de vidange de l’ouvrage. Elle est basée sur la détermination des probabilités de retour des épisodes pluvieux en fonction des historiques mesurés (enregistrement des hauteurs maximales des pluies sur 6 min, 15 min, …, 24 h, etc.).

La méthode des volumes consiste à déterminer la hauteur d’eau qu’il convient de stocker. Le principe est globalement identique à celui de la méthode des pluies mais les analyses statistiques sont réalisées uniquement pour un épisode pluvieux particulier (généralement la pluie décennale).

L’instruction technique interministérielle de 1977 relative aux réseaux d’assainissement des agglomérations précise que « La méthode des pluies est moins rigoureuse d’un point de vue mathématique et peut conduire à des résultats inférieurs de 20 % à la méthode des volumes ».

La méthode des volumes est retenue dans le cadre de la détermination des besoins de régulation des eaux pluviales générées par l’établissement en projet (cf. calculs détaillés ci-après).

Les besoins de régulation des eaux pluviales pour l’abattoir en projet seront de 113 m 3, pour une surface de collecte de 1,3 ha.

La participation de l’abattoir au remplissage du bassin intercommunal sera de 23 % du volume du bassin affecté à la régulation (500 m 3), ce qui est cohérent avec le rapport des surfaces raccordées (1,3 ha pour l’abattoir soit 26 % de la zone de collecte du bassin de 5 ha).

Cette participation représente 14 % du volume global du bassin (800 m 3), en considérant que la survenance conjointe d’un incendie et d’un épisode de fortes pluies est peu probable.

La régulation des eaux pluviales produites par l’établissement en projet pourra être réalisé efficacement par le bassin intercommunal.

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Besoins de régulation des eaux pluviales Méthode des volumes

Propriété de l'abattoir CCBDC en projet

Surfaces S (ha) C Sa (ha)

Bâtiments 0,3249 1 0,3249

Voiries bitume/béton 0,6444 0,9 0,57996

Surface stabilisée (grave) 0 0,35 0 Espaces verts 0,3304 0,15 0,04956 Prairie 0 0,07 0 Culture 0 0,08 0 Zone boisée urbaine 0 0,1 0 TOTAL 1,2997 0,73 0,95

Débit de fuite 115 l/s/ha 150 l/s Débit de fuite global 0,15 m³/s Débit de fuite/ha de Sa56,58 mm/h/ha

Hauteur spécifique de stockage Région (1, 2 ou 3) 1 Hauteur spécifique (h)12 mm

V = 10 x Sa x h

VOLUME UTILE DE 113 m³ STOCKAGE

Légende S Surface de collecte Coefficient d’apport C (part de la pluviométrie ruissellant) Sa Surface active = S x C Région Région de pluviométrie homogène (1, 2 ou 3) Normandie = région 1

7.2.4 Conformité du projet avec le SDAGE Seine-Normandie

La conformité du projet avec les dispositions du SDAGE Seine-Normandie est présentée en détail en annexe.

Le projet est compatible avec les dispositions du SDAGE Seine-Normandie dont il relève.

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7.2.5 Conformité du projet avec le SAGE Douve Taute

La conformité du projet avec les dispositions du SAGE Douve Taute est présentée en détail en annexe.

Le projet respectera les dispositions du SAGE Douve Taute.

7.2.6 Interactions entre facteurs

L’interrelation principale entre les rejets de l’établissement et les autres composantes de l’environnement concerne essentiellement la faune et la flore dont la survie dépend directement ou indirectement de la qualité physico-chimique du milieu aquatique mais aussi de ses caractéristiques structurelles.

La filière de traitement des eaux usées retenue par l’établissement (prétraitement sur site puis transfert des effluents vers la station d’épuration communale) limite l’impact des rejets sur la qualité du milieu aquatique et participe de fait au maintien d’une qualité physico-chimique compatible avec les exigences de la faune et de la flore aquatiques.

Les modalités de restitution des eaux pluviales permettent de limiter l’hydraulique de leur rejet sur le milieu. La morphologie du milieu aquatique ne sera pas impactée par l’établissement du fait de l’absence de rejets par à-coups ou de débit de pointe (régulation des débits en bassin).

7.3 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX

7.3.1 Mesures d’évitement

Les pratiques d’économie d’eau dans l’usine permettront d’éviter les consommations inutiles. Le ratio de consommation en eau (au plus 5 l/kg carcasses pour l’ensemble des activités) sera conforme au ratio maximal autorisé par la réglementation (6 l/kg carcasses pour la part liée à l’abattage).

La présence d’un séparateur d’hydrocarbures pour les eaux de voiries avant leur rejet au réseau pluvial communal permettra d’éviter le transfert d’eaux chargées.

7.3.2 Mesures de réduction

Le prétraitement des effluents projeté permettra une réduction des flux polluants transférés vers la station d’épuration communale. Les équipements seront neufs, performants et modernes. Leurs performances épuratoires permettront une qualité d’effluent prétraité compatible avec la capacité de traitement de la station d’épuration communale.

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7.3.3 Mesures de compensation

Le suivi du fonctionnement du prétraitement proposé par la CCBDC (cf. paragraphe suivant) permettra de vérifier l’adéquation entre la qualité de ses rejets et les objectifs fixés dans le cadre de la convention de déversement au réseau d’assainissement.

Le déversement des eaux pluviales dans le réseau pluvial équipant la ZA du Foirail et la régulation des flux (en cas de surdébits au dela de 150 l/s) par le bassin intercommunal permettront de compenser l’accroissement des surfaces imperméabilisées par rapport à la situation actuelle de la propriété.

7.3.4 Modalités de suivi

La CCBDC propose de reconduire pour l’abattoir de Carentan les Marais, les modalités d’autosurveillance du prétraitement actuellement pratiquées à celui de Cherbourg.

Point d’autosurveillance Sortie prétraitement, avant rejet au réseau d’assainissement Contrôle des débits En continu Analyses trimestrielles d’un échantillon moyen 24h Contrôle analytique Paramètres : DCO, DBO 5, MES, NK, NGL, P et graisses

7.3.5 Raisons des choix et solutions de substitution examinées

7.3.5.1 Alimentation en eau du site

L’établissement a fait le choix d’utiliser l’eau fournie par le réseau public. Ce choix lui permet de disposer d’une eau répondant aux critères sanitaires (physico- chimie, bactériologie) imposés par l’activité de l’établissement (productions destinées à l’alimentation humaine).

7.3.5.2 Traitement des eaux et rejets

L’établissement a choisi une filière d’épuration classiquement utilisée en industrie agro- alimentaire : prétraitement physico-chimique sur site puis transfert vers la station d’épuration biologique collective. Les volumes (< 100 m 3/j) et les flux en jeu sont trop faibles pour justifier technico- économiquement la construction d’une station d’épuration autonome pour l’abattoir, d’autant que la station d’épuration communale a été étendue pour recevoir notamment les effluents de l’établissement.

Le dimensionnement de la filière de prétraitement est adapté aux flux à traiter. Les flux d’effluents prétraités déversés au réseau d’assainissement seront compatibles avec la capacité résiduelle de traitement de la station d’épuration collective.

La gestion des eaux pluviales choisie (transfert dans le réseau pluvial de la ZA du Foirail doté d’un bassin de régulation des surdébits) permettra de limiter l’impact hydraulique des rejets, notamment en cas de pluviométrie d’orage. La pose d’un déshuileur-débourbeur sur les eaux de voiries de l’abattoir permettra la rétention des éventuelles matières polluantes (MES, hydrocarbures) avant rejet au réseau pluvial.

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8 IMPACT SUR L’AIR ET LE CLIMAT

8.1 ETAT ACTUEL

8.1.1 Environnement de l’établissement

L’environnement proche de l’établissement projeté est caractérisé par :

o à l’est, par une ZA en cours de développement (Anna Rose Auto, Cycles des Marais/Sport 2000, Torchio Carrelage), la route D 971 puis une zone 1 commerciale (Bricomarché, Intermarché), o au sud, par le foirail, une clinique vétérinaire (Clinique vétérinaire des Marais), une concession de matériel agricole (SAS LVES) et l’Amicale 2 Bouliste de Carentan (local et terrain extérieur), o à l’ouest et au nord, par les parcelles agricoles cultivées (grandes cultures 3 ou prairies temporaires).

Les zones habitées les plus proches sont localisées :

- à 150 m à l’ouest (1 habitation), h1 - à 185 m au sud (2 habitations à la Guinguette), h2 - à 350 m à l’est (1 exploitation agricole à Tripièville), et au sud-est h3 (lotissement). h4

Deux établissements industriels sont localisés à proximité :

- Dupont d’Isigny et Jacquin (confiseries) à 210 m au nord-est, DIJ - Les Maîtres Laitiers du Contentin (laiterie) à 275 m au sud-ouest. MLC

Limite de propriété de l’abattoir en projet DIJ 3 h3

h1 1

2 3 h2 h4

MLC

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8.1.2 Climat local

Les données météorologiques utilisées sont issues de la station METEO France de Gonneville, distante d’une quarantaine de kilomètres de Carentan les Marais.

Son positionnement géographique est comparable à celui de Carentan les Marais (éloignement de 10-15 km de la Manche). La station est utilisée comme station de référence par METEO France pour caractériser le climat local (www.meteofrance.com).

8.1.2.1 Températures

Graphe 41 : Historique des températures (°C) - Station METEO France de Gonneville Période 1981 à 2010

Janv. Fev. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov Déc. T min 3,5 3,2 4,6 5,7 8,6 10,9 13,0 13,3 11,8 9,4 6,4 4,2 T max 7,8 7,8 9,9 11,8 14,9 17,7 19,8 19,9 18,0 14,8 11,0 8,5

La moyenne mensuelle des températures varie de 3,2 °C en février jusqu’à 19,9 C en août.

Les écarts modérés des températures mesurées traduisent l’influence modératrice de l’océan sur les températures dans la région.

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8.1.2.2 Pluviométrie

Graphe 42 : Précipitations (mm) - Station METEO France de Gonneville Période 1981 à 2010

Janv. Fev. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov Déc. 101 70 70 62 58 49 46 51 74 112 113 114

Les précipitations sont irrégulières sur l’année : 46 mm en juillet jusqu’à 114 mm en décembre. Le nombre de jours avec précipitations est en moyenne de 137 par an.

8.1.2.3 Vents

Localement, les vents dominants sont de secteur sud-ouest et nord- est.

Les vents les plus forts (> 8 m/s proviennent du sud- ouest.

Vitesse (m/s) et orientation des vents : source METEO France

Rapport GES n°16658 147 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Les populations les plus proches situées sous les vents dominants sont localisées :

- par rapport aux vents du sud-ouest : l’usine Dupont d’Isigny et Jacquin à 210 m puis la ville de Carentan les Marais à au moins 500 m (ZA nord-est et lotissement d’une centaine d’habitations), - par rapport aux vents de nord-est : l’usine des Maîtres Laitiers du Cotentin à 275 m puis des habitations à Donville et à la Lande de Donville à au moins 900 m (5 habitations et 2 exploitations agricoles).

La grande majorité de la ville de Carentan les Marais n’est pas localisée sous les vents dominants par rapport à la ZA du Foirail.

Les populations les plus proches directement exposées aux vents dominants par rapport à l’usine sont les employés de l’usine Dupont d’Isigny et Jacquin.

Limite de propriété de l’abattoir en projet

Sens des vents dominants

Populations les plus proches sous les vents dominants de secteur sud-ouest

Populations les plus proches sous les vents dominants de secteur nord-est

Rapport GES n°16658 148 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

8.1.3 Qualité de l’air

8.1.3.1 Les mesures Atmo Normandie

Le suivi de la qualité de l’air en Normandie est assuré par l’association Atmo Normandie.

L’association est agréée par le ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer. Elle est membre du réseau ATMO France (Fédération regroupant les Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air).

Les missions d’Atmo Normandie sont de : - mesurer en continu les polluants nocifs (SO 2, NO x, HC, CO, O 3 et poussières notamment) dans l’air ambiant de 50 stations réparties sur le territoire régional, - étudier l’évolution de la qualité de l’air, - vérifier la conformité des résultats par rapport à la réglementation, - informer les services de l’Etat, les élus, les industriels et le public, notamment en cas de pic de pollution.

Les stations de suivi les plus proches de Carentan les Marais sont celles de Cherbourg à environ 45 km au nord-ouest (2 stations) et celle de Saint-Lô à 25 km au sud-est (1 station). Les stations de mesures sont situées en centre-ville (Cherbourg et Saint-Lô) et en zone portuaire (Cherbourg). Les paramètres suivis au niveau des 3 stations sont le monoxyde d’azote (NO), le dioxyde d’azote (NO 2), l’ozone (O 3) et les poussières en suspension de diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10). La station de Saint-Lô suit aussi les composés chimiques aromatiques BTEX (Benzène, Toluène, Ethylbenzène et Xylènes).

Les mesures sont réalisées au sein d’agglomérations où les caractéristiques des émissions (fréquence de la circulation routière, densité de la population, activités humaines, commerciales et industrielles) et les vecteurs de diffusion (obstacles à la circulation des vents, moindre dispersion des polluants atmosphériques) sont difficilement transposables à Carentan les Marais.

8.1.3.2 L’étude Particul’air

Une étude inter-régionale de la pollution particulaire en zone rurale (Particul’air - Août 2011) a été menée de 2009 à 2010 sous l’égide de l’ADEME 12 .

9 stations de mesures ont été retenues sur l’ensemble du territoire français.

Celle en Normandie est localisée à La Coulonche (61). Elle a été choisie pour caractériser la qualité de l’air en secteur rural.

12 ADEME = Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie.

Rapport GES n°16658 149 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Tableau 43 : Teneurs en PM10 à La Coulonche de mars 2009 à février 2010

Moyenne annuelle Résultats journaliers Moyenne sur 24 h Percentile 90,4 2 PM10 (µg/m 3) PM10 (µg/m 3) PM10 (µg/m 3) Station de La 15 3 jours > 50 27 Coulonche SRI : 50 Objectifs de qualité 1 30 50 4 SA : 80 1 Décret 2010-1250 du 21 octobre 2010 relatif à la qualité de l’air 2 SRI : Seuil de recommandation et d’information, SA : Seuil d’alerte 3 Moyenne journalière dépassée plus de 90,4 % sur l’année civile 4 Moyenne journalière à ne pas dépasser plus 35 fois sur l’année civile (soit 5,6 %)

La moyenne annuelle et la moyenne journalière à ne pas dépasser plus de 35 fois par an (percentile 90,4) ont été conformes aux objectifs de qualité.

Des dépassements ponctuels de la concentration sur 24 h en PM10 sont rares (3 jours). Les dépassements ont été faibles : au plus 60 µg PM10/m 3 sur 24 h (inférieur au seuil d’alerte). Ils ont été induits par des conditions climatiques particulières limitant la dispersion des polluants : peu de vents, températures froides le matin favorisant la formation de couches d’air très stables (couches d’inversion).

8.2 INCIDENCES DU PROJET SUR L’AIR ET LE CLIMAT

8.2.1 Description des aménagements projetés

Le projet concerne la construction d’un établissement comportant un abattoir, un atelier de découpe et l’ensemble des équipements techniques annexes (installations électriques, installations de combustion, installations frigorifiques, prétraitement des eaux usées, etc.).

8.2.2 Description des incidences des aménagements projetés

8.2.2.1 Emissions des installations de combustion

La puissance des installations de combustion projetées sera modérée (0,8 MW) et nettement inférieure au seuil de classement au titre de la nomenclature ICPE (2 MW).

Les équipements seront alimentés au gaz naturel (combustible peu polluants).

En théorie, lors d’une combustion complète du gaz naturel, les seules émissions sont de l’eau et du dioxyde de carbone (CH 4 + 2O 2 → CO 2 + 2H 2O).

En pratique la combustion du gaz naturel ne produit pas de poussières ni de cendres et quasiment pas d’oxydes d’azote (NO x) et d’oxydes de soufre (SO x).

Les émissions atmosphériques des installations de combustion sont considérées comme minimes.

Rapport GES n°16658 150 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

8.2.2.2 Emissions des installations de réfrigération

Les installations de production de froid utiliseront deux fluides frigorigènes (R134a et CO 2).

Le CO 2 (dioxyde de carbone) est un gaz naturellement présent dans l’air atmosphérique.

Le R134a (tétrafluoréthane) est un gaz à effet de serre fluoré qui n’est pas classé comme toxique et qui n’affecte pas la couche d’ozone (indice ODP ou Ozone Depletion Potential égal à 0).

Les quantités de fluides présentent dans les installations seront faibles (250 kg de R134a et 20 kg de CO 2).

En fonctionnement normal, les installations n’émettront pas de fluide frigorigène à l’atmosphère. Les installations feront l’objet de contrôles périodiques par des organismes spécialisés de façon à vérifier leur bon fonctionnement.

L’établissement prendra toutes les mesures utiles pour éviter l’apparition d’une situation accidentelle générant une fuite de fluide frigorigène à l’atmosphère (cf. Partie 3 Etude des dangers).

Les émissions atmosphériques des installations de production de froid sont considérées comme nulles.

8.2.2.3 Emissions gazeuses liées à la circulation routière

Les flux circulatoires en situation projetée sont détaillés plus après (Paragraphe 9. Les transports et la circulation).

Les flux prévisionnels seront de l’ordre de 5 poids-lourds ou bétaillères au maximum par jour.

La circulation des véhicules légers sera faible (14 salariés et quelques visiteurs quotidiens).

Les flux seront modérés en comparaison des autres circulations sur le secteur, notamment sur la route départementale D971 (plus de 5 300 véhicules par jour dont 525 poids-lourds cf. Paragraphe 9. Les transports et la circulation). Par ailleurs, les véhicules évoluent rapidement, notamment la technicité des motorisations, ce qui permet régulièrement des réductions des émissions polluantes pour des puissances identiques.

Les émissions gazeuses liées à la circulation routière seront faibles.

Rapport GES n°16658 151 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

8.2.2.4 Emissions de poussières

L’activité de l’établissement ne nécessite pas le stockage et la manutention de produits pulvérulents. La paille sera stockée à l’intérieur du bâtiment (box dédié dans les stabulations). La quantité maximale stockée sera minime (au maximum 1 t).

Les voies de circulation seront bitumées, les vitesses de circulation seront faibles.

Les émissions de poussières de l’établissement en phase d’activité seront minimes.

8.2.2.5 Emissions d’odeurs

Les mesures prises pour limiter les risques d’odeurs seront principalement les suivantes :

- stabulations des animaux couvertes et régulièrement nettoyées, - abattage des animaux le plus rapidement possible après leur arrivée (réduction du stress), - process d’abattage réalisés en locaux clos et ventilés, - stockage des sous-produits animaux et des déchets organiques liés aux process en contenants étanches installés en locaux clos et réfrigérés, - stockage des matières stercoraires, fumiers et refus de tamisage du prétraitement en fumière couverte, - évacuation régulière des déchets organiques de façon à éviter les risques de fermentation sur place (prise en charge par des sociétés spécialisées), - collecte des eaux usées en canalisations fermées, - prétraitement en continu des effluents sur site puis transfert au fur et à mesure au réseau d’assainissement communal (pas de stockage tampon sur site), - stockage des boues de prétraitement en cuve fermée.

Par ailleurs, les haies qui seront présentes en parties ouest, nord et est du site limiteront la propagation des odeurs éventuelles en direction des habitations situées sous les vents dominants.

Les mesures prises permettront de réduire les émissions olfactives potentielles à un très faible niveau.

8.2.3 Utilisation de l’énergie

Les sources d’énergie utilisées seront l’électricité (process, éclairage, installations frigorifiques, etc.) et le gaz naturel (chaudière, ballons Hydrogaz, équipement de flambage des porcs).

Une partie de la chaleur produite par les installations frigorifiques sera récupérée pour préchauffer l’eau chaude sanitaire.

Rapport GES n°16658 152 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

A titre indicatif, les consommations énergétiques actuelles de l’abattoir de Cherbourg, pour une activité comparable à celle prévue à Carentan les Marais sont de :

- électricité : 1 350 à 1 400 MWh/an - gaz naturel : 850 à 900 MWh/an

Les équipements projetés seront neufs et modernes, le fonctionnement des divers moteurs et pompes sera alors optimisé et permettra une gestion économe des consommations énergétiques.

Les consommations d’énergie du site de Carentan les Marais seront alors inférieures à celles actuellement observées à Cherbourg.

8.2.4 Incidences des effets temporaires et des effets indirects secondaires

Le principal effet temporaire lié à la phase chantier concernera les émissions de poussières.

La durée prévisible des travaux est de l’ordre de 240 jours soit environ 48 semaines.

Les émissions de poussières concerneront principalement la phase de terrassement. Celle-ci sera temporaire et réduite par rapport à la durée globale du chantier.

Les déblais de terrassement seront réutilisés au maximum sur site (mise à niveau de la parcelle), les éventuels excédents seront transférés vers une décharge autorisée.

Les constructions les plus importantes (bâtiment principal) seront effectuées en partie nord de la propriété industrielle, à une distance d’au moins 100 m des autres entreprises de la ZA (à l’est) et 150 m de l’habitation la plus proche (à l’ouest). La zone de chantier sera de plus séparée de l’habitation la plus proche par la haie ouest de l’établissement puis une parcelle agricole.

Le bâtiment sera éloigné des voies de circulation d’au moins 80 m (route au sein de la ZA du Foirail). Il sera distant d’environ 150 m de la route départementale D971.

La situation de la zone de chantier (éloignement des tiers et des voies de circulation) et la durée temporaire de la phase de terrassement permettront de limiter les émissions de poussières pendant la phase de travaux.

8.2.5 Interactions entre facteurs

Les interrelations liées aux rejets atmosphériques peuvent concerner, notamment par le dépôt de particules :

- un impact sur le milieu aquatique, - un impact sur la biodiversité (faune, flore, sols).

Rapport GES n°16658 153 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Les rejets polluants dans l’air seront minimes, les moyens mis en œuvre permettront de les limiter.

Le projet n’entrainera pas d’évolution des émissions atmosphériques locales susceptible d’impacter significativement le milieu aquatique ou la biodiversité (la flore, la faune ou les sols).

8.3 VULNERABILITE DU PROJET AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Une étude interrégionale sur l’adaptation aux effets du changement climatique en Haute et Basse-Normandie a été pilotée en 2013 par le SGAR (Secrétaire Général pour les Affaires Régionales) de Haute-Normandie, en lien avec le SGAR de Basse- Normandie et les DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) des deux régions.

L’étude a défini 6 types de territoires sur les 2 régions normandes. Ceux-ci ont été déterminés en fonction de leur vulnérabilité au changement climatique, à travers la caractérisation de leur exposition, de leur sensibilité et de leur capacité d’adaptation.

Le secteur de Carentan les Marais est situé dans le territoire Littoral de la presqu’île du Cotentin.

Les évolutions climatiques susceptibles de survenir sur ce territoire sont :

- une augmentation progressive des températures : de l’ordre de + 2,6 à 3,5°C en 2080, - une diminution des précipitations moyennes annuelles (- 15% en 2080) et surtout estivales (- 25% en 2050), - une augmentation de l’exposition du territoire aux canicules (jusqu’à 40 j/an en 2080), - une augmentation de l’exposition du territoire aux périodes de sécheresse (80% du temps en état de sécheresse en 2080).

Ces changements pourraient avoir un impact sur le territoire du Littoral de la presqu’île du Cotentin se caractérisant notamment par une hausse du niveau marin engendrant :

• une transformation des milieux et des systèmes (maritimisation progressive des marais avec perte de surfaces en herbe le long du littoral et impact direct sur les filières d’élevage), • baisse de la ressource en eau (déplacement du biseau salé vers l’intérieur des terres), • une augmentation du risque d’érosion du trait de côte et une aggravation du risque de submersion marine.

Rapport GES n°16658 154 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Les autres évolutions attendues pour ce territoire suite au réchauffement climatique sont les suivantes :

- dégradation de la qualité de l’eau sur le littoral : conséquences négatives sur les activités conchylicoles et touristiques (vulnérabilité accrue des coquillages, augmentation des durées d’interdiction de commercialisation, restriction des périodes de baignade autorisée) ; - évolution des écosystèmes marins : conséquencs sur les activités de pêche (déplacement de l’aire de répartition de certaines espèces).

En l’état actuel des connaissances, une hausse des températures moyennes (quelques degrés) et du niveau moyen de la mer (quelques cm) n’est pas susceptible d’impacter l’activité de l’établissement en projet.

8.4 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX

8.4.1 Mesures d’évitement

La circulation des véhicules sur des voiries bitumées et à vitesse réduite permettront de limiter les émissions de poussières.

Les installations de réfrigération n’émettront pas de rejet potentiellement polluant à l’atmosphère (fluides frigorigènes stockés en contenants clos, pas de tour aéroréfrigérante). Les mesures préventives et sécuritaires mises en œuvre permettront de limiter le risque d’apparition d’une fuite accidentelle de fluide frigorigène.

Le stockage des déchets fermentescibles et sous-produits animaux dans des équipements clos limitera les risques olfactifs.

Le traitement des effluents au fur et à mesure de leur production limitera les risques de fermentations.

Les impératifs qualitatifs de production (qualité sanitaire, maintien de la chaîne du froid, etc.) nécessitent des besoins permanents en énergie.

L’abattoir a fait le choix : - d’utiliser préférentiellement une énergie peu génératrice de gaz à effet de serre (électricité), - de récupérer une partie de l’énergie dégagée par l’établissement (préchauffage de l’eau chaude sanitaire par récupération de chaleur sur les installations frigorifiques).

Par ailleurs, des mesures spécifiques seront mises en place pour réduire autant que possible les consommations d’énergie (arrêt des machines hors activité de production, adaptation du fonctionnement des installations frigorifiques en fonction des besoins).

L’équipe de maintenance effectuera des contrôles réguliers des installations (équipements de production, équipements techniques, installations frigorifiques, etc.) de façon à vérifier leur bon fonctionnement et détecter toute dérive éventuelle.

Rapport GES n°16658 155 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Celles-ci feront aussi l’objet de contrôles fréquents par des sociétés extérieures.

Ces contrôles permettront d’optimiser le fonctionnement des équipements et par conséquent leur consommation d’énergie.

8.4.2 Mesures de réduction

Le stockage des déchets organiques de process en local réfrigéré permettra de réduire les éventuelles odeurs émises.

La couverture de la fumière de stockage des matières stercoraires et fumiers réduira les risques d’émissions d’odeurs.

Le process de prétraitement en flottateur fermé réduira les émissions atmosphériques de l’équipement.

8.4.3 Mesures de compensation

Les mesures d’évitement et de réduction prévues permettront de limiter l’impact du projet sur l’air.

Des mesures de compensation supplémentaires ne seront donc pas nécessaires.

8.4.4 Modalités de suivi

Les consommations énergétiques (électricité et gaz naturel) seront suivies et enregistrées.

Il n’est pas retenu d’autre modalité de suivi particulière.

8.4.5 Raisons des choix et solutions de substitution examinées

Le choix des équipements techniques et des sources d’énergie utilisées, les conditions d’exploitation prévues concernant le stockage des déchets, les modalités de traitement retenues pour les eaux usées, permettront de limiter à un très faible niveau les émissions atmosphériques de l’établissement.

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9 IMPACT SUR LES TRANSPORTS ET LA CIRCULATION

9.1 ETAT ACTUEL

9.1.1 Axes de circulation

La commune de Carentan les Marais est traversée par les routes nationale N13 et N174, principaux axes de circulation au nord de la Normandie.

La N13 permet de joindre Cherbourg à Caen. La N174 relie la N13 à Saint-Lô puis à la A84 (autoroute de Caen à Rennes).

Le maillage de routes départementales du secteur, notamment les D223, D443, D903, D913, D971 et D974, permet :

- d’atteindre rapidement (< 10 minutes) la route nationale N13, - d’accéder à la ZA du Foirail en contournant la ville de Carentan les Marais.

ZA du Foirail

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9.1.2 Comptages de la circulation

Il y a 9 stations de comptage routier sur le secteur de Carentan les Marais, dont 3 situées à proximité du projet : - 2 stations sur la route départementale D971, - 1 station sur la D223.

Les comptages des véhicules sont réalisés par : - le Conseil Départemental de la Manche : Service d’Entretien et de Sécurité des Routes (SESR), - la Direction interdépartementale des routes nord ouest (DIRNO) : Centre d’Information et de Gestion du Trafic (CIGT).

Carte 44 : Comptages routiers 2014-2016 (source : Département de la Manche - Trafic routiers 2016 - DDTM de la Manche)

Localisation du projet

La circulation sur la route départementale D971 est de l’ordre de 5 300 véhicules par jours dont en moyenne près de 10 % de poids-lourds soit 425 PL/j.

La circulation sur la N13 est proche de 20 000 véhicules par jour sur le secteur de Carentan les Marais.

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9.2 INCIDENCES DU PROJET SUR LES TRANSPORTS ET LA CIRCULATION

9.2.1 Accès à l’établissement

L’accès à l’établissement s’effectuera par :

- la route départementale D971 : accès à la ZA du Foirail, - le chemin au sud de la ZA du Foirail : accès à la cour souillée de l’établissement - la route desservant la ZA du Foirail : accès à la cour propre et au parking des véhicules légers.

D971

2

1

D971

Accès cour souillée 1

2 Accès cour propre et parking VL

Rapport GES n°16658 159 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

9.2.2 Circulations prévisionnelles liées à l’établissement

Tableau 45 : Circulations induites par l’activité

Nature du trafic routier Amplitude de réalisation Volume moyen du trafic routier 5 jours/semaine 2-3 PL/j Réception des animaux 5h00 à 13h00 (PL ou bétaillère) Réception des emballages et 5 jours/semaine < 1 PL/semaine consommables 8h00 à 17h00 5 jours/semaine Enlèvements des déchets < 1 PL/semaine 8h00 à 17h00 Enlèvements des sous-produits 5 jours/semaine 1 à 2 PL/semaine animaux 8h00 à 17h00 5 jours/semaine Expéditions des produits finis 1-2 PL/j 8h00 à 17h00 5 jours/semaine Personnel Arrivées : entre 5 h et 8h 14 VL/j Départs : entre 13h et 18h 5 jours/semaine < 5 VL/j Visiteurs 8h00 à 17h00 (fonction des besoins) ≈ 5 PL/j Total < 20 VL/j

Les circulations s’effectueront du lundi au vendredi, l’établissement ne sera pas en activité le week-end.

Les flux circulatoires réguliers représenteront de l’ordre de 5 poids-lourds et moins de 20 véhicules légers par jour.

A titre de comparaison, cette circulation régulière représentera moins de 0,5 % de celle mesurée sur la route départementale D971.

Les aires de circulation seront toutes bitumées.

Le parking des véhicules légers disposera d’un nombre de places suffisantes (32 places prévues).

9.2.3 Incidences des effets temporaires et des effets indirects secondaires

Les circulations temporaires induites par les travaux seront liées : - au déblaiement des matériaux de terrassement, - aux approvisionnements en matériaux de construction et fournitures diverses, - aux circulations des personnels en charge de la réalisation des travaux.

Toutes ces circulations seront pratiquées en période diurne et en semaine.

Les matériaux de terrassement seront réutilisés au maximum pour la mise à niveau de la parcelle d’implantation du projet. Ces circulations devraient donc rester internes à l’établissement.

Rapport GES n°16658 160 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Dans le cas où des matériaux de terrassement devraient être évacués en décharge, les volumes concernés seraient faibles (objectif = réutilisation sur place). Les transports seraient alors effectués en camions-bennes adaptés.

Les matériaux de construction seront livrés par camions-plateaux au fur et à mesure de l’avancement du chantier.

Les circulations des personnels réalisant les travaux dépendront de l’organisation générale du chantier et de la coordination des différentes phases entre elles. Elles concerneront au maximum une quinzaine de véhicules légers par jour.

Les circulations indirectes secondaires concernent l’ensemble des activités induites par celle de l’abattoir, plus particulièrement : - les circulations liées aux élevages des animaux : transports des animaux et des aliments, épandages des déjections animales, travaux culturaux, etc. - les circulations liées aux activités des fournisseurs : par exemple les livraisons des matériaux pour la fabrication des emballages.

La quantification des circulations indirectes secondaires est difficilement réalisable. Celles-ci reposent néanmoins sur une optimisation et une globalisation des circulations à chaque étape de la filière.

9.2.4 Interactions entre facteurs

Les interrelations liées aux circulations routières peuvent concerner l’impact de l’établissement sur les rejets atmosphériques ainsi que son impact sonore.

Ces impacts particuliers sont étudiés en détail aux parties suivantes du rapport : - Partie 8 : L’air et le climat - Partie 10 : Le bruit

Les émissions atmosphériques générées par la circulation routière liée à l’établissement seront modérées au regard des émissions liées à la circulation en général dans le secteur (environ 5 300 véhicules/j en moyenne sur la D971).

Les circulations seront effectuées très majoritairement de jour, l’impact sonore induit sera alors minimisé par les autres bruits générés sur le secteur (autres activités de la ZA du Foirail, circulations routières sur la D971).

9.3 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX

9.3.1 Mesures d’évitement

Les voies de circulation sur le secteur (notamment les N13, D913, D971 et D974) permettent d’accéder à la ZA du Foirail sans pénétrer dans la ville de Carentan les Marais.

Rapport GES n°16658 161 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Les contraintes de circuler en centre-ville pour les véhicules de l’établissement (nuisances sonores, émissions atmosphériques et risques d’accident) sont ainsi limitées.

La réutilisation sur place de la majeure partie des matériaux de terrassement permettra d’éviter les évacuations à l’extérieur du site.

9.3.2 Mesures de réduction

Les circulations sur le site industriel seront réalisées à vitesse réduite, de façon à limiter :

- les risques d’accidents, - les risques de déversement de matériaux en phase de travaux (bétons liquides par exemple), - l’impact environnemental (bruit, émissions de poussières).

Les flux circulatoires seront répartis entre les 2 entrées (cours souillée et propre).

9.3.3 Mesures de compensation

Les mesures d’évitement et de réduction prévues permettent de limiter l’impact du projet sur la circulation routière qui restera modérée au regard des autres flux circulatoires sur le secteur.

Des mesures de compensation supplémentaires ne sont pas nécessaires.

9.3.4 Modalités de suivi

Il n’est pas retenu de modalités de suivi concernant la circulation routière.

9.3.5 Raisons des choix et solutions de substitution examinées

Compte-tenu de l’activité de l’abattoir et des infrastructures de communication disponibles localement, les circulations liées à l’activité de l’usine (approvisionnements, expéditions) ne peuvent être effectuées que par voie routière.

Les véhicules utilisés pour les transports seront adaptés à la nature des produits et aux volumes à transporter.

Rapport GES n°16658 162 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

10 IMPACT SUR LE BRUIT ET LES VIBRATIONS

10.1 ETAT ACTUEL

10.1.1 Environnement sonore de l’établissement

L’abattoir en projet se situe dans une ZA en périphérie de la ville de Carentan les Marais.

Les principales sources sonores actuelles sont la circulation routière sur la D971, les autres activités de la ZA du Foirail et dans une moindre mesure les activités industrielles proches (Dupont d’Isigny et Jacquin et Les Maîtres Laitiers du Cotentin).

La route départementale D971 est le principal axe de circulation permettant de contourner la ville de Carentan les Marais depuis la route nationale N13. Le trafic routier mesuré sur cette route est important : de l’ordre de 5 300 véhicules par jour dont environ 425 poids-lourds.

Les autres activités de la ZA du Foirail concernent une entreprise de matériel agricole (LVES), des commerces (Anna Rose Auto, Cycles des Marais/Sport 2000 et Torchio carrelage), une clinique vétérinaire et le foirail.

Limite de propriété de D971 Dupont d’Isigny et Jacquin l’abattoir en projet

h

h

ZA Foirail

h h

D971

Maîtres Laitiers du Cotentin

Rapport GES n°16658 163 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

10.1.2 Caractérisation de l’environnement sonore initial

L’abattoir n’existe pas actuellement.

Des mesures de bruits ont été réalisées à l’emplacement du projet afin de caractériser l’environnement sonore local.

10.1.2.1 Objectifs des mesures de bruit

Les mesures de bruit initiales réalisées avaient pour objectif de :

- repérer les sources sonores locales (par la présence permanente d’un opérateur pendant toute la période de mesure), - quantifier les niveaux sonores dans l’environnement proche ou immédiat, avant la mise en service du futur abattoir.

10.1.2.2 Campagne de mesures

Une campagne de mesures a été réalisée par le bureau d’études GES le 20 mars 2018, afin de caractériser le niveau sonore en l’absence de l’abattoir en projet (bruit résiduel).

10.1.2.3 Choix des horaires et des points de mesures

La campagne de mesures de bruit a été réalisée sur une période représentative de l’activité future de l’établissement : de 5h à 7h pour les mesures de nuit puis de 8h30 à 10h30 pour les mesures de jour.

Les mesures ont été réalisées en limite de propriété de l’établissement en projet.

Tableau 46 : Points de mesures des mesures de bruit

Localisation

1 Limite de propriété est (entrée cour propre) 2 Limite de propriété sud-ouest (entrée cour souillée) 3 Limite de propriété nord-ouest

Rapport GES n°16658 164 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Localisation des points de mesure

3

1

2

10.1.2.4 Conditions de mesures

La méthodologie employée (matériel utilisé, positionnement, durée des mesures, conditions météorologiques) est conforme à la réglementation, notamment la norme NF S 31-010.

• Matériel :

Le matériel utilisé lors des mesures comprend : ° un sonomètre intégrateur de classe 1 (BLACK SOLO, marque 01dB- METRAVIB), ° un calibreur acoustique 94 dB de classe 1 (CAL 21, marque 01dB-METRAVIB).

Pendant les périodes de mesure, le sonomètre est installé sur trépied à 1,5 m de hauteur et positionné à plus de 2 m de toute paroi réfléchissante.

Le matériel utilisé a fait l’objet d’une vérification préalable au LNE (Laboratoire National de métrologie et d’Essais). La méthode d’autocontrôle des matériels est celle définie dans l’annexe de la norme NFS 31-010.

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Par ailleurs, un calibrage du sonomètre a été réalisé, avant et après chaque série de mesures, par contrôle acoustique du microphone (calibreur à une fréquence de 1 000 Hz).

Les fichiers de données archivés par le sonomètre ont fait l’objet d’un traitement différé au moyen d’un logiciel de la société 01dB-METRAVIB (dBTrait 32, version 5.4).

• Conditions météorologiques :

Les conditions météorologiques rencontrées lors de la campagne de mesures de bruit sont indiquées ci-après.

Tableau 47 : Conditions météorologiques

Campagne du 20/03/18 Conditions météorologiques Jour Nuit Vitesse du vent 3 m/s 4 m/s Direction du vent Nord-est vers sud-ouest Nord-est vers sud-ouest Période de pluie Non Non Pluviométrie (mm) 0 0 Etat du ciel Nuageux Ensoleillé

Référentiel : norme NFS 31-010 Limites de propriété Jour Nuit Point 1 U3T2 (-) U3T4 (+) Point 2 U3T2 (-) U3T4 (+) Point 3 U3T2 (-) U3T4 (+) Atténuation forte du niveau Renforcement faible du niveau sonore (-) sonore (+)

Les conditions météorologiques étaient conformes à la norme pour toutes les mesures réalisées (absence de pluie, vent inférieur à 5 m/s). Les conditions météorologiques ont généré une atténuation de la perception des niveaux sonores de jour et un renforcement de nuit.

• Niveaux sonores mesurés :

Pendant la campagne de mesures, les paramètres suivants ont été mesurés :

Le Leq : Niveau de pression acoustique continu équivalent pondéré. Le Leq est utilisé pour obtenir une répartition fine de l’évolution temporelle des événements acoustiques pendant l'intervalle de mesurage. Il représente le niveau de bruit réellement perceptible par le voisinage.

Le niveau acoustique fractile, L50 : Par analyse statistique du Leq, on peut déterminer le niveau de pression acoustique pondéré A qui est dépassé pendant 50 % de l’intervalle de temps considéré, dénommé « niveau acoustique fractile ». Son symbole est L50. Il correspond à ce que l’on entendrait si l’on supprimait les pics sonores, c’est à dire principalement la circulation routière.

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Le niveau L50 est utilisé dans le cas où la différence Leq - L50 est supérieure à 5 dB(A), pour calculer l’émergence (arrêté ministériel du 23 janvier 1997).

Le résultat final des mesures est arrondi au ½ dB le plus proche (norme NF S 31-010).

10.1.2.5 Résultats des mesures

Une synthèse des résultats des mesures est réalisée ci-après, les fiches d’enregistrement détaillées sont présentées en annexe.

Tableau 48 : Niveaux sonores mesurés - 20/03/18

Limites de propriété Période diurne Période nocturne Leq L50 Leq L50 Point 1 Limite est 56,0 54,5 47,5 45,0 Point 2 Limite sud-ouest 51,0 50,0 44,5 43,0 Point 3 Limite nord-ouest 56,0 50,5 49,0 45,5

En période diurne les principales sources sonores perçues aux abords du site sont :

- la route départementale D971 (point 1 notamment mais perceptible aux 3 points de mesure), - le foirail : circulation des bétaillères, meuglement des bovins (principalement au point 2), - les autres activités au sein de la ZA (points 1, 2 et 3).

En période nocturne, les principaux bruits perçus ont été :

- l’usine Dupont d’Isigny et Jacquin : les condenseurs évaporatifs étaient perceptibles compte-tenu de l’orientation des vents (principalement au point 1), - la route départementale D791 (perceptible aux 3 points et plus particulièrement au point 1), - les bruits naturels (bruissement des feuilles sous l’effet du vent).

10.2 INCIDENCES DU PROJET SUR LE BRUIT ET LES VIBRATIONS

10.2.1 Description des aménagements projetés et de leurs incidences sur le bruit

Le projet concerne la construction d’un établissement comportant un abattoir, un atelier de découpe et des équipements techniques annexes.

Rapport GES n°16658 167 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Les principales sources sonores liées à l’usine seront les suivantes :

Localisation Confinement Fréquence 1 Stabulation animaux Intérieur bâtiment Oui majoritairement Intermittent Continu (pendant 2 Outils de production Intérieur bâtiment Oui l’activité) Equipements techniques 3 Chaudière Intérieur local technique Oui Continu 4 Compresseur air Intérieur local technique Oui Intermittent 5 Ballons Hydrogaz Extérieur Non Intermittent 6 Groupe froid au R134a Extérieur Non Continu Continu (pendant 7 Ventilation usine Extracteurs extérieurs Non l’activité) Principalement intérieur des 8 Manutentions, transpalettes Oui majoritairement Intermittent bâtiments 9 Circulation routière Voies de circulation Non Intermittent Continu (pendant 10 Prétraitement des effluents Extérieur Non l’activité)

L’établissement sera en activité environ 250 jours par an (du lundi au samedi), pour une amplitude horaire de fonctionnement de 5 h à 17 h. Les circulations des véhicules du personnel pourront s’étaler jusqu’à 18 h.

Les circulations des poids-lourds (réception des animaux et des consommables, expéditions des produits finis et des déchets) s’effectueront entre 5 h et 17 h.

6 5 3 4 8 2, 7 1

8 9

9

10

Les installations et équipements les plus bruyants (stabulations, ateliers de production, compresseur air) seront installés dans des locaux, limitant ainsi la propagation des bruits en dehors du bâtiment. Le quai de déchargement des animaux sera couvert.

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Les locaux techniques seront entièrement maçonnés (dalle béton, mur maçonnés, dalle de couverture béton).

De plus, afin d’éviter que les joints de dilatation des dalles béton ne constituent des ponts phoniques, les mesures suivantes seront prises dans le cadre de la construction du bâtiment : - positionnement des joints de dilatation préférentiellement à l’emplacement d’une cloison, - sinon remplissage des joints de dilatation par des matériaux isolants phoniquement (laine minérale, mastic silicone, mousse polyuréthane.

Les équipements de ventilation seront dotés de silencieux (longueur minimale de 1 m) à l’aspiration, au soufflage, à la reprise et au rejet. En complément, la vitesse de l’air sera limitée dans les gaines de ventilation afin de limiter les bruits notamment au rejet de l’air à l’extérieur du bâtiment.

Les principaux équipements techniques externes susceptibles de générer des bruits seront les équipements frigorifiques (groupe froid externe au R134a) en partie nord de la propriété, les ballons Hydrogaz (brûleurs) au nord-ouest et les installations de prétraitement en partie sud.

La perception des bruits générés par le groupe froid, sera en grande partie masquée par le bâtiment (hormis en direction du nord). Les brûleurs des ballons Hydrogaz et les moteurs des équipements de prétraitement seront capotés. De plus, la haie ouest limitera la propagation des bruits de ces équipements vers les tiers les plus proches (150 m à l’ouest).

Les circulations routières seront réalisées à faible vitesse et le stationnement des véhicules sera effectué moteur à l’arrêt. Il n’est pas prévu de stationnement de camion frigorifique sur le site en période nocturne.

10.2.2 Niveaux limites admissibles

L’arrêté ministériel du 23 janvier 1997 modifié par les arrêtés ministériels du 15 novembre 1999, du 3 avril 2000 et du 24 janvier 2001, fixe les prescriptions relatives aux niveaux sonores émis dans l’environnement par les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement.

Les niveaux de bruit maximum en limite de propriété sont fixés à : - 70 dB(A) de jour, - 60 dB(A) de nuit, sauf si le bruit résiduel (hors activité de l’établissement) est supérieur à ces limites, ce qui n’est pas le cas ici (cf. paragraphe 10.1.2 plus avant). L’arrêté ministériel prescrit aussi des niveaux maximums d’émergence à respecter au niveau des ZER (Zones à Emergence Réglementée).

Rapport GES n°16658 169 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

L’émergence correspond à la différence entre les niveaux sonores du bruit ambiant (établissement en fonctionnement) et du bruit résiduel (en l’absence du bruit généré par l’établissement).

Les ZER sont : - l’intérieur des immeubles habités ou occupés par des tiers et leurs parties extérieures éventuelles les plus proches, - les zones constructibles définies par des documents d’urbanisme.

Tableau 49 : Emergence admissible - Arrêté du 23 janvier 1997

Niveau de bruit ambiant existant dans Emergence admissible pour la Emergence admissible pour la les zones à émergence réglementée période allant de 7 h à 22 h, période allant de 22 h à 7 h, ainsi (incluant le bruit de l'établissement) sauf dimanches et jours fériés que les dimanches et jours fériés. Supérieur à 35 dB(A) et inférieur ou égal 6 dB(A) 4 dB(A) à 45 dB(A) Supérieur à 45 dB(A) 5 dB(A) 3 dB(A)

L’habitation la plus proche de l’établissement en projet est située à 150 m à l’ouest.

10.2.3 Description des incidences sur les vibrations

Les sources susceptibles de générer des vibrations sur le site seront les installations techniques (chaudière, compresseur d’air, groupes froid, extracteurs d’air, pompes) ainsi que la circulation des véhicules (poids lourds essentiellement).

Les équipements techniques seront installés sur des socles en béton désolidarisés des dalles. Des dispositifs d’amortissement des vibrations (plots antivibratiles) seront positionnés entre les matériels et la dalle.

Par ailleurs, afin de limiter la propagation des vibrations, une désolidarisation des dalles est prévue entre les locaux de production et les locaux administratifs.

Les gaines de ventilation seront fixées aux plafonds par des suspentes antivibratiles.

La circulation sur le site concerne très majoritairement des véhicules chargés (poids- lourds, bétaillères) pour lesquels les mesures de sécurité imposent une circulation à faible vitesse dans l’enceinte de l’établissement.

La production de vibrations à l’extérieur du site industriel et aux abords immédiats des axes de circulation sera donc minime.

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10.2.4 Incidences des effets temporaires et des effets indirects secondaires

La durée prévisionnelle des travaux effectifs sera de l’ordre de 48 semaines.

Les opérations les plus bruyantes seront liées au terrassement (engins de chantiers) et à la construction du bâtiment (manutention de matériaux : sciage, montage, vissage, etc.).

Tous les travaux seront réalisés en semaine et en période diurne.

Ils seront effectués en partie nord du site industriel, à une distance d’au moins 150 m de l’habitation la plus proche. La haie présente à l’ouest du site limitera la propagation des bruits en direction de l’habitation.

10.2.5 Interactions entre facteurs

Les émissions sonores seront potentiellement susceptibles de constituer une gêne pour la faune locale.

L’établissement sera en zone artisanale dont les terrains au nord et à l’ouest sont des parcelles agricoles. Il n’y a pas de grande zone boisée à proximité. Une zone remarquable pour la protection des oiseaux (classée en zone NATURA 2000 et ZNIEFF) est distante de 180 m au nord du projet.

L’établissement est séparé de cette zone naturelle par 2 parcelles agricoles et 4 haies, jouant le rôle de mur anti-bruit protégeant la faune éventuellement présente.

Les émissions sonores générées par l’établissement ne seront alors pas de nature à perturber la faune locale.

10.3 PROPOSITION DE VALEURS LIMITES

Sur la base du contexte sonore proche (activités en zone artisanale, route départementale à circulation importante), des niveaux sonores mesurés actuellement à proximité de l’établissement et des mesures compensatoires prévues dans le cadre du projet, la CCBDC propose les valeurs limites suivantes :

° Limite de propriété : points 1, 2 et 3 70 dB(A) en période diurne (de 7 h à 22 h, sauf dimanches et jours fériés), 60 dB(A) en période nocturne (de 22 h à 7 h, ainsi que les dimanches et jours fériés), (sauf si le bruit résiduel est supérieur à ces limites).

° Zone à Emergence Réglementée (ZER) : tiers à 150 m à l’ouest Emergence de 5 dB(A) en période diurne et de 3 dB(A) en période nocturne .

Les valeurs en limite de propriété et les niveaux d’émergence au droit des ZER proposés sont conformes aux prescription de l’arrêté ministériel du 23 janvier 1997.

Rapport GES n°16658 171 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

La CCBDC réalisera une campagne de mesures de bruit après la mise en service des nouvelles installations (cf. paragraphe 10.4.4 plus après).

10.4 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX

10.4.1 Mesures d’évitement

Equipements bruyants

Les équipements les plus bruyants (outils de production, installations techniques) seront situés dans des locaux fermés. Les stabulations de réception des animaux seront dans le bâtiment, limitant la propagation des bruits des animaux vers l’extérieur.

Les moteurs des équipements extérieurs (groupe froid au R134a, prétraitement) et les bruleurs des ballons Hydrogaz, seront capotés.

L’éloignement de la zone de chantier de l’habitation la plus proche permettra de limiter les nuisances sonores vers les tiers pendant la phase de travaux.

Circulation routière

La circulation routière liée à l’activité de l’usine (réception des animaux, expéditions des produits finis et des déchets) sera réalisée à faible vitesse. Il n’y aura pas de stationnement de camion frigorifique, avec le groupe froid en fonctionnement, sur une longue durée (la nuit notamment).

10.4.2 Mesures de réduction

Des silencieux seront installés sur les équipements de ventilation du bâtiment, notamment à l’aspiration et au rejet d’air.

Les haies présentes à l’ouest et au nord de la propriété seront renforcées (remplacement de la haie ouest) et complétées par des haies à l’est de la propriété. Elles permettront de limiter la propagation des bruits, notamment en direction des tiers les plus proches (habitation à 150 m à l’ouest).

10.4.3 Mesures de compensation

Les mesures d’évitement et de réduction prévues permettront de limiter l’impact du projet sur les émissions sonores du site, sans que des mesures supplémentaires de compensation ne soient à priori nécessaires.

Ceci étant, des mesures de bruits seront réalisées après la réalisation de l’ensemble des travaux (prévue courant 2019), afin de vérifier l’impact sonore de l’établissement et les éventuelles mesures compensatoires supplémentaires nécessaires (notamment concernant les équipements frigorifiques extérieurs en partie nord).

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10.4.4 Modalités de suivi

L’établissement réalisera une campagne de mesures de bruit après la mise en service de l’ensemble des installations, afin de vérifier le respect des valeurs limites proposées.

Les résultats des mesures seront transmis à l’inspection des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement.

Par la suite la CCBDC propose de fixer une fréquence quinquennale pour les contrôles des niveaux sonores.

10.4.5 Raisons des choix et solutions de substitution examinées

Le positionnement des principaux équipements bruyants dans des locaux fermés permettra de limiter leur impact sonore vers l’extérieur.

Les dispositions constuctives permettront de réduire les émissions sonores et vibratoires (locaux techniques maçonnés, désolidarisation des massifs par rapport aux dalles, plots anti-vibratiles, ventilation équipée de silencieux, etc.).

Les haies présentes au nord et à l’ouest de la propriété et celles prévues à l’est permettront de limiter les risques de propagation des bruits vers les tiers les plus proches.

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11 IMPACT SUR LA GESTION DES DECHETS ET DES SOUS- PRODUITS ANIMAUX

11.1 ETAT ACTUEL

11.1.1 Références

Un déchet est « toute substance ou tout objet, ou plus généralement tout bien meuble, dont le détenteur se défait ou dont il a l’intention ou l’obligation de se défaire » (article L 541-1-1 du Code de l’Environnement). Le classement des déchets est fixé par liste unique définie en annexe II de l’article R 541-8 du Code de l’Environnement. Cette liste unique permet de classer les déchets selon un code à 6 chiffres, dont les deux premiers donnent l’activité d’origine.

Elle distingue les déchets dangereux (signalés par un astérisque) des déchets banals, non dangereux, qui constituent l’essentiel de la liste.

Les déchets dangereux sont ceux qui présentent, dans certaines conditions, une ou plusieurs des propriétés suivantes : explosif, comburant, facilement inflammable, inflammable, irritant, nocif, toxique, cancérogène, corrosif, infectieux, toxique pour la reproduction, mutagène, écotoxique. Depuis le 1 er septembre 2005, les déchets dangereux font l’objet de l’émission d’un Bordereau de Suivi des Déchets Dangereux (BSDD). Ce formulaire a pour objet d’assurer la traçabilité des déchets dangereux et de constituer une preuve de leur élimination pour le producteur responsable.

Les Déchets Industriels Spéciaux (DIS) sont : - les déchets dangereux autres que les déchets d’emballages municipaux mentionnés à la section 15 01 de la liste unique (emballages et déchets d’emballages y compris les déchets d’emballages municipaux collectés séparément), - les déchets municipaux mentionnés au chapitre 20 de cette même liste (déchets municipaux, déchets ménagers et déchets assimilés provenant des commerces, des industries et des administrations y compris les fractions collectées séparément : piles et accumulateurs, tubes fluorescents, etc.) encore appelés Déchets Toxiques en Quantité Dispersée (DTQD).

11.1.2 Déchets générés par l’établissement

L’établissement n’existe pas actuellement.

Rapport GES n°16658 174 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

11.2 INCIDENCES DU PROJET SUR LA GESTION DES DECHETS

11.2.1 Description des aménagements projetés

Les déchets produits par l’usine relèveront principalement des catégories suivantes :

ó les sous-produits d’origine animale : issus des process, ó les déchets banals : emballages en papier/carton, ó les huiles usagées liées à la maintenance des moteurs, ó les déchets provenant du prétraitement in situ des effluents, ó les déchets de bureau : papiers, néons, ampoules, etc.

11.2.2 Description des incidences des aménagements projetés

11.2.2.1 Quantités de déchets prévues et filières de valorisation

Les quantités de déchets qui seront produits par l’établissement sont déterminées à partir de celles actuellement produites par l’abattoir de Cherbourg, pour un niveau d’activité comparable (abattage ≈ 3 000 t carcasses/an).

Tableau 50 : Natures, quantités, modalités de stockage et de traitement des déchets prévues

Code Quantité Modalités de stockage Filières de valorisation Désignation prévue prévues traitement prévues

Benne Déchets banals en 15 01 01 < 10 t/an Sur voirie extérieure Recyclage mélange

banals imperméabilisée Déchets

Sous-produits issus de Caissons ou cuve (sang) Valorisation l’abattage et de la 02 02 02 3 500 t/an En local réfrigéré pour les conformément à la découpe déchets fermentescibles réglementation

Déchets non Destruction Caissons valorisables : saisies, 02 02 03 350 t/an conformément à la

Sous-produits En local réfrigéré

d’origineanimale MRS réglementation

Bac (refus)

Refus dégrillage 02 02 04 50 t/an Cuve fermée (purges) Incinération Purges flottateur Sur dalle béton extérieure Matières stercoraires, 02 02 04 300 t/an Fumière couverte fumiers, refus tamisage Compostage

d’épuration Cuve fermée Méthanisation

Sous-produits Boues prétraitement 02 02 04 50 t/an Sur dalle béton extérieure

Fût Huiles usagées 13 02 04* < 500 l/an Recyclage Atelier maintenance Bac Déchets spéciaux Ampoules, néons 20 01 21* < 50 kg/an Recyclage Atelier maintenance * Déchet classé comme dangereux par l’article R 541-8 du Code de l’Environnement

Les conditions de collecte et de stockage des déchets seront maîtrisées. Les filières de traitement/valorisation seront adaptées à chaque type de déchet.

Rapport GES n°16658 175 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Les agréments et autorisations des entreprises retenues par l’établissement pour assurer le traitement ou la valorisation de ses déchets, ainsi que les contrats signés, seront transmis à l’inspection ICPE avant la mise en service de l’abattoir.

11.2.2.2 Registre des déchets

Conformément à l’arrêté ministériel du 29 février 2012, l’établissement tiendra un registre de suivi des déchets générés par ses activités.

Le registre indiquera notamment pour chaque déchet quittant l’établissement : - la date de l’expédition du déchet, - la nature du déchet et son code (code à 6 chiffres) - la quantité du déchet, - les coordonnées (nom et adresse) de la société en charge du transport du déchet, - les coordonnées (nom et adresse) de l’installation de traitement du déchet, - le code du traitement qui va être opéré sur le déchet (code D1 à 15 et R1 à R13), - la qualification du traitement.

11.2.3 Incidences des effets temporaires et des effets indirects secondaires

Les déchets générés par le chantier seront principalement les matériaux de terrassement et les divers résidus et chutes des matériaux de construction.

Le stockage sur la zone de chantier, l’évacuation et le transfert en filière de traitement adaptée des déchets de matériaux de construction seront à la charge de chaque entreprise intervenant sur le chantier.

Ces dispositions seront mentionnées dans les contrats signés entre la CCBDC et chacune des entreprises.

La terre déblayée lors des travaux de terrassement sera réutilisée au maximum sur place pour la mise à niveau de la parcelle. Les éventuels excédents seront évacués vers une filière adaptée (décharge autorisée).

11.2.4 Interactions entre facteurs

Les interrelations liées aux déchets avec les autres composantes de l’environnement peuvent concerner la qualité de l’air (émissions olfactives) et de l’eau (écoulements polluants vers le milieu naturel).

Le stockage des déchets fermentescibles (sous-produits animaux, boues de prétraitement) dans des contenants étanches (bennes, caissons, cuve fermée) et dans des locaux clos (local déchets réfrigéré) permettra d’éviter les émissions olfactives dans l’environnement proche. De plus, la collecte régulière de ces déchets (quotidienne pour certains) limite les risques d’apparition de fermentations.

Rapport GES n°16658 176 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Les conditions de récupération et de stockage sur site des déchets supprimeront les risques d’écoulements en condition normale d’exploitation. Les eaux usées des locaux de stockage des déchets seront collectées et transférées vers la station de prétraitement.

Les mesures prises par l’établissement pour limiter au maximum les risques d’apparition d’une situation accidentelle, potentiellement génératrice d’écoulement polluant vers le milieu naturel, sont présentés dans l’étude des dangers (cf. Partie 3 Etude des dangers).

11.3 CONFORMITE DE LA GESTION DES DECHETS PAR L’ETABLISSEMENT AVEC LE PLAN REGIONAL DE PREVENTION ET DE GESTION DES DECHETS

Depuis la loi du 7 août 2015 concernant la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe), le PRPGD (Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets) remplace les anciens types de plans qu’étaient : - le plan départemental de prévention et de gestion des déchets non dangereux, - le plan départemental de prévention et de gestion des déchets issus de chantiers du bâtiment et des travaux publics, - le plan régional de prévention et de gestion des déchets dangereux.

Le PRPGD de la Normandie pour la période 2015-2027 est en cours de consultation (enquête publique du 1 er juin au 2 juillet 2018), avant son adoption par l’Assemblée Régionale.

Le PRPGD en projet fixe des enjeux majeurs pour la prévention et la gestion des déchets. Ceux prévus concernant les biodéchets sont : - la lutte contre le gaspillage alimentaire par cible, - la recherche de mutualisation des collectes sélectives des biodéchets, - la mise en place de filières cohérentes, pérennes et performantes, - la développement du compostage de proximité sous toutes ses formes, - le développement de la méthanisation.

L’établissement sensibilisera son personnel pour limiter la production de déchets évitables (emballages détériorés ou souillés inutilement par exemple). Ceci étant, la grande majorité des déchets produits par l’abattoir sera constituée de déchets organiques et de sous-produits animaux. Les contraintes sanitaires fortes qui s’appliquent à l’activité (les productions de l’usine seront destinées à l’alimentation humaine) induisent de fait la production de ces déchets en quantité.

Chaque type de déchets sera collecté, trié et stocké séparément en fonction des filières de valorisation/traitement retenues en aval. Les filières de valorisation prévues ont pour but de favoriser le recyclage à chaque fois que cela est possible. Dans ce cadre, les filières de compostage/méthanisation seront mises en oeuvre pour la majeure partie des sous-produits d’épuration.

Rapport GES n°16658 177 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Les filières de stockage et de traitement des sous-produits animaux seront par ailleurs conformes aux prescriptions :

- du règlement européen (CE) N° 1069/2009 du 21 octobre 2009 établissant des règles sanitaires apllicables aux sous-produits animaux et produits dérivés non destinés à la consommation humaine, - du règlement européen (UE) N°142/2011. du 25 février 2001 portant application du règlement (CE) N° 1069/2009

11.4 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX

11.4.1 Mesures d’évitement

L’optimisation des process d’abattage et de découpe par le personnel permettra d’éviter la production de déchets d’animaux inutiles.

Un stockage adapté et une gestion rigoureuse des opérations d’emballage permettront d’éviter la production d’emballages (cartons, plastiques) souillés.

11.4.2 Mesures de réduction

La collecte des déchets organiques et sous-produits animaux dans l’abattoir, permettront de limiter la pollution organique transférée dans les eaux usées donc de réduire en aval la production de boues de prétraitement.

11.4.3 Mesures de compensation

Les mesures d’évitement et de réduction permettront de limiter l’impact du projet sur les déchets produits sans que des mesures de compensation supplémentaires ne soient nécessaires.

11.4.4 Modalités de suivi

L’établissement assurera un suivi précis des déchets produits, notamment par la tenue d’un registre des déchets, avec une synthèse annuelle dans le cadre de la déclaration GEREP (déclaration des émissions polluantes et des déchets des installations classées soumises à autorisation).

11.4.5 Raisons des choix et solutions de substitution examinées

L’abattoir procèdera au tri sélectif des déchets produits. Cette démarche permettra une orientation des déchets vers des filières de valorisation ou de traitement adaptées. De plus, le tri sélectif permettra également à l’usine de valoriser certains déchets à valeur ajoutée (sous-produits animaux par exemple).

Rapport GES n°16658 178 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Les stockages des déchets susceptibles de générer des écoulements (déchets organiques, sous-produits animaux) s’effectueront en bennes ou containers étanches. Les sols des locaux de stockage de ces déchets seront imperméables et reliés au réseau eaux usées.

Les filières de valorisation seront choisies par l’établissement pour permettre un recyclage d’un maximum de déchets.

Rapport GES n°16658 179 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

12 IMPACT LUMINEUX

12.1 ETAT ACTUEL

12.1.1 Environnement local

L’association AVEX (Association d’Astronomie du Vexin) a établi une cartographie de la pollution lumineuse en France.

Deux types de carte ont été établis entre 2012 et 2016 : - les cartes de pollution lumineuse classiques (représentation de la pollution lumineuse par une échelle de couleurs basée sur le nombre d’étoiles visibles), - les cartes « sodium » qui représentent le « ressenti quotidien ».

Carte de pollution lumineuse classique du secteur d’étude

ZA du Foirail

0-50 étoiles visibles : Pollution lumineuse très puissante et omniprésente ; typique des Blanc grandes métropoles nationales et régionales. Magenta 50-100 étoiles visibles : les principales constellations commencent à être reconnaissables. Rouge 100-200 étoiles : les constellations et quelques étoiles supplémentaires apparaissent. 200-250 étoiles : la pollution est omniprésente mais dans de bonnes conditions, quelques Orange coins de ciel plus noir apparaissent ; typiquement moyenne banlieue. 250-500 étoiles : pollution lumineuse encore forte mais dans de très bonnes conditions, la Jaune Voie Lactée peut apparaitre. 500-1 000 étoiles : la Voie Lactée souvent perceptible mais très sensible aux conditions Vert climatiques ; typiquement grande banlieue et faubourg des métropoles. Cyan 1 000-1 800 étoiles : la Voie Lactée est visible la plupart du temps mais sans éclat. Bleu 1 800-3 000 étoiles : Bon ciel, la Voie Lactée se détache. Bleu nuit 3 000-5 000 étoiles : Bon ciel, Voie Lactée présente et assez puissante.

Rapport GES n°16658 180 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Carte « sodium » du secteur d’étude

ZA du Foirail

La ZA du Foirail est localisée en zone périphérique à une agglomération, où la pollution lumineuse est faible.

12.1.2 Emissions lumineuses du site en situation actuelle

Le foirail ne fait pas l’objet d’un éclairage permanent.

Les rues de la ZA du Foirail disposent d’un éclairage public (réverbères).

Propriété du foirail Anne Rose Automobiles

Rue à l’est du foirail Rue au sud du foirail

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12.2 INCIDENCES DU PROJET SUR LES EMISSIONS LUMINEUSES

12.2.1 Description des aménagements projetés

L’activité de l’établissement (réception et abattage des animaux à partir de 5h) nécessitera un éclairage extérieur des installations pour sécuriser les interventions (circulations, déchargements des animaux, manutentions).

L’éclairage extérieur sera assuré par :

- des projecteurs LED installés en hauteur sur les entrées principales du bâtiment et les quais ; ils seront à détecteurs de mouvement et asservis à une horloge crépusculaire avec sonde de luminosité, - des candélabres LED (mâts de 6 m) pour les voiries et parking.

Les points lumineux seront tous orientés vers le sol et vers l’intérieur du site.

L’éclairage intérieur sera réalisé par :

- des plafonniers LED étanches dans les zones de process, - des luminaires LED avec ampoules basse consommation pour les bureaux et les locaux sociaux, - des spots LED pour les couloirs et les sanitaires ; ils seront asservis à une détection de présence avec extinction temporisée.

12.2.2 Description des incidences des aménagements projetés

Les éclairages extérieurs seront dirigés vers le sol et vers l’intérieur de l’établissement.

Ils seront majoritairement asservis à des détecteurs de présence (éclairage des quais, des entrées principales du bâtiment).

Le projet aura un impact réduit sur les flux lumineux émis par rapport à la situation actuelle (les rues de la ZA du Foirail font l’objet d’un éclairage public).

12.2.3 Incidences des effets temporaires et des effets indirects secondaires

Les travaux seront tous effectués en journée et ne nécessiteront pas d’éclairage extérieur particulier.

Ils n’auront pas d’impact particulier sur les émissions lumineuses de l’établissement.

12.2.4 Interactions entre facteurs

Les interrelations avec les autres composantes du milieu naturel liées aux émissions lumineuses concernent : - les consommations énergétiques et l’impact sur le climat, - la faune nocturne.

Rapport GES n°16658 182 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

La part des consommations énergétiques, dont l’électricité, liées aux émissions lumineuses sera minime. L’électricité sera principalement consommée pour le fonctionnement des équipements de process.

Par ailleurs, l’asservissement d’une part importante de l’éclairage (quais, entrées, couloirs, sanitaires) à la présence du personnel, permettra une utilisation rationnelle de l’énergie et des économies.

Les émissions lumineuses de l’établissement seront concentrées vers le sol et vers l’intérieur de la propriété industrielle. Elles ne seront pas susceptibles de constituer une gêne pour la faune nocturne présente aux alentours (parcelles agricoles, haies, fossés, etc.).

12.3 MESURES ERC, MODALITES DE SUIVI ET RAISONS DES CHOIX

12.3.1 Mesures d’évitement

Le personnel sera informé et sensibilisé à ne pas utiliser d’éclairage à l’intérieur des bâtiments lorsque cela n’est pas nécessaire (conditions lumineuses naturelles suffisantes). Les locaux sociaux et la majorité des bureaux seront équipés de baies vitrées facilitant la pénétration de la lumière naturelle.

L’éclairage de certaines zones sera déclenché uniquement en cas de besoin (détecteur de présence, sonde de luminosité, extinction temporisée).

12.3.2 Mesures de réduction

Les éclairages extérieurs seront dirigés vers le sol et vers l’intérieur de la propriété industrielle.

Ces mesures permettront de limiter les émissions lumineuses en direction des tiers, qui sont par ailleurs éloignés (au moins 100 m du bâtiment) et situés en ZA où les rues font l’objet d’un éclairage public.

12.3.3 Mesures de compensation

Les mesures d’évitement et de réduction prévues permettront de limiter l’impact des émissions lumineuses de l’établissement sans que des mesures de compensation supplémentaires ne soient nécessaires.

12.3.4 Modalités de suivi

Les installations d’éclairage de l’établissement seront régulièrement contrôlées par le personnel (contrôles visuels de bon fonctionnement).

Rapport GES n°16658 183 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

12.3.5 Raisons des choix et solutions de substitution examinées

La sécurité du personnel implique qu’une partie des zones extérieures soient éclairées en période nocturne (voies de circulation, quais, entrées des locaux).

Dans le souci d’une utilisation rationnelle de l’énergie, le fonctionnement d’une part importante de l’éclairage (quais extérieurs, entrées du bâtiment, couloirs, sanitaires) sera effectué uniquement en fonction des besoins (détecteurs de présence, de luminosité, temporisation).

Les moyens mis en œuvre pour les éclairages extérieurs (projecteurs installés sur les bâtiments, candélabres) seront adaptés aux nécessités d’apports lumineux préférentiellement sur le site industriel (orientation adaptée des points lumineux).

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13 ANALYSE DES EFFETS CUMULATIFS ET TRANSFRONTALIERS

13.1 ANALYSE DES EFFETS CUMULATIFS AVEC D’AUTRES PROJETS

Le contenu des études d’impact des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement est défini par les articles R122-5 et R512-6 du code de l’environnement. Les études d’impact doivent intégrer une analyse des effets cumulés de l’installation concernée avec ceux des autres projets connus, qui ont fait l’objet d’études d’incidence NATURA 2000, d’une enquête publique ou d’un avis de l’autorité environnementale.

Les projets pour lesquels l’Autorité Environnementale a donné un avis sont consultables sur le site Internet de la DREAL (http://www.normandie.developpement- durable.gouv.fr).

Le site Internet de la DREAL a été consulté pour connaître les avis émis par l’Autorité Environnementale depuis deux ans (2017 à 2018) sur d’éventuels projets en cours soumis à autorisation ou enregistrement sur les communes de Méautis et de Carentan les Marais.

Aucun projet en cours ayant reçu un avis de l’Autorité Environnementale n’est mentionné depuis 2017 sur les 2 communes concernées.

13.2 ANALYSE DES EFFETS TRANSFRONTALIERS

Compte-tenu de l’origine des animaux abattus (exclusivement territoire national) et de la commercialisation des productions de l’établissement uniquement en France, il n’est pas retenu d’effets transfrontaliers liés au projet de la CCBDC.

Rapport GES n°16658 185 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

14 SYNTHESE DES MESURES ERC, DES MODALITES DE SUIVI ET ESTIMATION DES DEPENSES

Thème Principales mesures ERC Modalités de suivi Projet situé en Zone Artisanale. Insertion paysagère du projet (modalités La population, les biens constructives, renforcement et création de Pas de modalité de suivi matériels, le paysage et le haies). retenue. patrimoine culturel Projet éloigné des monuments historiques. Constructions prévues conformes aux dispositions d’urbanisme (PLU). Pas de zone naturelle sur les parcelles d’implantation du projet. Maintien et reforcement des haies existantes, création d’aménagements paysagers La biodiversité complémentaires. Pas de modalité de suivi Incidences NATURA 2000 Etude d’incidence NATURA 2000 réalisée. retenue. Dispositions prévues dans le cadre du projet conformes aux besoins de protection des habitats et des espèces dans les zones naturelles présentes localement. Stockages des matières et produits susceptibles d’écoulement en contenants étanches et adaptés. Collecte et prétraitement des eaux usées Pas de modalité de suivi Le sol et sous-sol, les terres avant déversement au réseau retenue. d’assainissement communal. Collecte des eaux pluviales et déversement au réseau pluvial collectif. Optimisation de la gestion de l’eau (ratio moyen de consommation d’au plus 5 l/kg carcasse conforme à la réglementation). Construction d’une station de prétraitement des eaux usées propre à l’établissement. Traitement final par la station d’épuration de Autosurveillance de la station Carentan les Marais (capacité épuratoire de prétraitement (volumes et L’eau adaptée). flux déversés au réseau Mise en place d’un séparateurs d’assainissement). d’hydrocarbures sur les eaux de voiries de l’abattoir en projet. Réseau pluvial collectif équipé d’un bassin de régulation des débits avant restitution au milieu. Gestion des consommations énergétiques. Préchauffage de l’eau par récupération de Enregistrement des L’air et le climat chaleur sur les installations frigorifiques. consommations énergétiques Combustion d’énergie fossile peu polluante (gaz naturel). Accès à l’établissement sans nécessité de passage par la ville de Carentan les Marais. Pas de modalité de suivi Les transports et la circulation Flux de circulation faibles comparativement à retenue. la circulation locale (D971).

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Thème Principales mesures ERC Modalités de suivi Equipements bruyants (outils de production, compresseurs, moteurs, etc.) installés en Campagnes de mesures de locaux ou capotés (groupe froid R134a, bruit après construction et Le bruit et les vibrations flottateur) mise en service de Eloignement des constructions projetés par l’établissement. rapport aux habitations (au moins 150 m). Tri sélectif des déchets. Modalités de collecte et de stockage prévues La gestion des déchets et des Tenue du registre des adaptées à chaque type de déchet. sous-produits animaux déchets. Filières de traitement et valorisation prévues adaptées à chaque déchet. Pas d’éclairage extérieur permanent. Ciblage Pas de modalité de suivi Impact lumineux des zones à éclairer (sécurisation du retenue. personnel).

Le montant des dépenses d’investissement prévues est de 5,7 M€.

Les dépenses induites par les modalités de suivi évolueront annuellement en fonction notamment des conditions tarifaires des prestataires et des modalités d’intervention sur site.

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EVALUATION DES RISQUES SANITAIRES

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LISTE DES ACRONYMES

ATSDR Agency for Toxic Substances and Disease Registry. CIRC Centre International de Recherche sur le Cancer. CSHPF Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France. Environmental Protection Agency. EPA Agence nationale de protection de l’environnement des Etats-Unis. Excès de risque collectif. Appelé aussi « impact », il représente une estimation du nombre de cancers en ERC excès, lié à l’exposition étudiée, qui devrait survenir au cours de la vie du groupe d’individus exposé. Excès de risque individuel. ERI Probabilité qu’un individu a de développer l’effet associé à une substance cancérogène pendant sa vie du fait de l’exposition considérée. Excès de risque unitaire. Correspond à la probabilité supplémentaire, par rapport à un sujet non exposé, ERU qu’un individu contracte un cancer s’il est exposé pendant sa vie entière à une unité de dose de la substance cancérogène. Quotient de danger. Qd Caractérise le risque lié aux toxiques systémiques. Il correspond à la dose (ou concentration) journalière divisée par la dose (ou concentration) de référence. Integrated Risk Information System. IRIS Base de données toxicologiques de l’EPA (http://www.epa.gov/ngispgm3/iris). International Toxicity Estimates for Risk (featuring EPA, Health Canada, ATSDR). ITER Base de données toxicologiques TERA (Toxicology Excellence for Risk Assessment, http://www.tera.org/ITER). JEFCA Joint FAO/WHO Expert Committee on Food Additive. MEEM Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer. MRL Minimum Risk Level. NTP National Toxicology Program. No Observed Effect Level. NOAEL Dose la plus élevée d’une substance à laquelle aucun effet toxique n’est observé. Lowest Observed Adverse Effect. LOAEL Dose la plus faible d’une substance qui provoque des modifications adverses distinctes de celles observées chez des matières premières témoins. OMS Organisation Mondiale de la Santé. PM2,5 Particules fines avec un diamètre aérodynamique inférieur à 2,5 µm. PM10 Particules fines avec un diamètre aérodynamique inférieur à 10 µm. Concentration de référence (exprimée en µg/m³) RfC Définie par l’EPA par le NOAEL ou LOAEL divisé par les facteurs de sécurité. Dose de référence (exprimée en mg/kg/j). RfD Définie par l’EPA par le NOAEL ou LOAEL divisé par les facteurs de sécurité. VG Valeur Guide. VTR Valeur Toxicologique de Référence.

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1 GENERALITES

1.1 OBJECTIFS

L'article 1 er de la Charte de l’Environnement, adoptée lors de la réunion du Congrès du Parlement, le 28 février 2005, a instauré un nouveau droit, celui de vivre dans un environnement qui répond à certains critères qualitatifs et précise notamment que « chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé ». L’objectif de cette évaluation des risques sanitaires est de recenser et de quantifier les conséquences potentielles de l’activité de l’établissement sur la santé humaine et de proposer le cas échéant les mesures compensatoires nécessaires pour en limiter ou en éliminer les effets.

L’impact potentiel de l’activité sur la santé des populations est étudié en fonctionnement normal et dégradé des installations.

Cette étude a été menée conformément aux guides de l’INERIS : - Evaluation des risques sanitaires dans l’étude d’impact des Installations Classées pour la Protection de l'Environnement (septembre 2003), - Démarche intégrée pour l’évaluation de l’état des milieux et des risques sanitaires (août 2013).

L’étude des risques sanitaires est fondée sur le principe de proportionnalité, le contenu de l’étude est en relation directe avec la dangerosité des substances émises et l’importance de la population exposée à proximité du site.

1.2 GENERALITES SUR LES RISQUES SANITAIRES POUR L’HOMME LIES A SON ENVIRONNEMENT

Des mécanismes physiques, chimiques et biologiques souvent complexes interviennent dans la relation entre l’homme et l’environnement. Ils se traduisent par des processus de transfert, d’accumulation, de propagation, de transformation notamment des matières ou d’énergies entre les milieux, les espèces et l’homme. Ces mécanismes se produisent sur des échelles de temps très variables, pouvant aller de quelques minutes ou quelques heures à des durées exprimées en années, décennies, voire en siècles. Pour l’homme, les effets d’une dégradation de l’environnement peuvent donc se manifester à court terme, à moyen terme ou à long terme.

Ils peuvent toucher de façon identique l’ensemble de la population, ou seulement certaines personnes selon leur sensibilité et leur comportement. Ces effets pourront être très apparents et assez facilement détectables ou au contraire nécessiter des investigations médicales lourdes pour permettre leur diagnostic. Ainsi, les risques susceptibles d’atteindre l’homme vont dépendre de nombreux facteurs qu’ils convient d’identifier le plus précisément possible afin d’adapter les moyens d’évitement et de prévention.

Depuis les années 1960, à la suite d’incidents majeurs, des mesures de prévention et de contrôle importantes (et les réglementations associées) ont permis de diminuer la

Rapport GES n°16658 190 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50) plupart des risques biologiques ou toxiques liés à des expositions à des fortes doses de contaminants. Aujourd’hui, les risques sont surtout liés à l’exposition à des faibles doses, et à long terme.

1.3 METHODOLOGIE

L’approche consiste en une démarche d’analyse de risque basée sur le référentiel INERIS, en tenant compte de indications de la circulaire du 9 août 2013, relative à la démarche de prévention et de gestion des risques sanitaires des installations classées soumises à autorisation :

1. Caractérisation du site avec évaluation des milieux susceptibles d’être affectés par le projet 2. Interprétation de l’état des milieux 3. Sélection et Identification des dangers 4. Détermination de la relation dose-réponse 5. Evaluation des expositions 6. Caractérisation du risque 7. Discussion et conclusions

Démarche d’évaluation du risque sanitaire

1- Caractérisation du site: - Recensement des substances émises - Définition des flux d’émission - Caractéristiques de l’environnement du site

- Populations concernées

- Usages aux abords du site - Définition des voies de transfert

Substances non retenues : justifications

Sélection des substances à prendre en compte Choix des polluants traceurs

2- Identification du danger des substances retenues

3 – Evaluation de la dose-réponse Choix des Valeurs Toxicologiques de Référence

4 – Evaluation des expositions des populations

5 – Caractérisation et quantification des risques

6 – Discussions et conclusions

Rapport GES n°16658 191 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

2 CARACTERISATION DU SITE

2.1 OBJECTIFS

Cette étape doit permettre de sélectionner les substances à prendre en compte dans l’évaluation quantitative du risque sanitaire. Cette sélection des substances considérées comme déterminants essentiels du risque repose sur : - l’identification des substances dangereuses susceptibles d’être émises par l’établissement, - la définition des flux d’émission disponibles, - la définition des populations concernées, - l’identification des installations et des aménagements présents dans la zone d’influence de l’usine, - le recensement des caractéristiques physiques de l’établissement pouvant favoriser la mobilité des polluants, et la définition des voies de transfert des polluants, - l'évaluation des milieux.

L’évaluation des milieux doit porter sur les milieux récepteurs ou voies de transfert potentielles (air, eaux, sol) à partir d’un inventaire des données disponibles localement (données de l’exploitant, des services de l’Etat, des organismes locaux ou nationaux en charge de la surveillance des milieux, etc.) pour le site et pour son voisinage. En complément des données locales, des valeurs environnementales indicatives nationales ou régionales peuvent être utilisées si elles sont pertinentes à l’échelle de l’étude.

2.2 IDENTIFICATION DES SUBSTANCES POTENTIELLEMENT EMISES

2.2.1 Démarche

Le recensement des substances et des matières manipulées, produites ou stockées par l’établissement, qui sont susceptibles d’être émises dans l’environnement en fonctionnement normal ou dégradé des équipements est présenté plus-après (cf. paragraphe 2.2.2).

Cet inventaire est basé sur : ° le descriptif des installations prévues et leurs émissions éventuelles, ° les modalités de manipulation ou de production des substances et des matières au sein de l’établissement, de façon à déterminer si leur émission en fonctionnement normal ou dégradé est possible.

Ne sont pas retenues dans cette partie les émissions accidentelles, qui sont traitées dans l’Etude de dangers, notamment : - les déversements accidentels (produits chimiques, hydrocarbures, déchets, eaux usées, eaux d’extinction d’incendie, eaux pluviales souillées, etc.), - les émissions atmosphériques accidentelles (fumées suite à un incendie, perte de confinement des fluides frigorigènes, etc.).

Les mesures de prévention et de protection prévues dans l’usine supprimeront tout risque d’émissions continues ou chroniques de ces substances.

Rapport GES n°16658 192 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

2.2.2 Sélection des substances potentiellement émises

L’activité de l’usine sera l’abattage et la découpe d’animaux (bovins, ovins, porcs). Les productions de l’usine seront destinées à l’alimentation humaine. Les matières premières utilisées seront conformes aux exigences d’une industrie agroalimentaire.

L’étude détaillée des procédés et des produits mis en œuvre présentée plus avant (cf. Description du projet) permet de définir la liste des agents ou substances qui seront potentiellement émis par les installations, en fonctionnement normal ou dégradé.

Tableau 51 : Substances ou agents potentiellement émis par les activités et équipements de l’établissement projeté

Emission potentielle Voies d’émissions Substances ou agents Activité Origines en fonctionnement potentielles concernés Normal Dégradé Emissions sonores Véhicules Bruits, vibrations Oui Oui Gaz échappement (H2O, Transport Emissions NOx, CO, CO 2, SOx, Oui Oui Véhicules atmosphériques particules) Poussières Oui Oui Véhicules Emissions sonores Animaux Bruits, vibrations Oui Oui Equipements, manutentions Réception Gaz échappement (H2O, Déchargement Véhicules NOx, CO, CO 2, SOx, Oui Oui Expédition Emissions particules) atmosphériques Déchargement des Poussières Oui Oui animaux Abattage Emissions sonores Equipements de production Bruits, vibrations Oui Oui Découpe Emissions Gaz de combustion du Chaufferie Chaudière Oui Oui atmosphériques gaz naturel Gestion Emissions sonores Equipements, manutentions Bruits, vibrations Oui Oui déchets et Emissions sous-produits Stockages Composés odorants Oui Oui atmosphériques animaux Produits lessiviels, Lavage des Emissions Lavages, désinfections désinfectants, résidus Oui Oui équipements aqueuses organiques Emissions sonores Groupes froids Bruits, vibrations Oui Oui Production de Emissions froid Circuits, équipements Fluides frigorigènes Non Oui atmosphériques Charge Emissions Chargeurs des chariots Hydrogène Oui Oui atmosphériques accumulateurs électriques Filière eaux Emissions Réseau eaux pluviales MES, DCO Oui Oui pluviales aqueuses Séparateur hydrocarbures Hydrocarbures Emissions sonores Equipements prétraitement Bruits, vibrations Oui Oui Réseau eaux usées MES, DCO, ETM, CTO * Emissions Oui Oui Filière eaux Ouvrages prétraitement Agents biologiques aqueuses usées (bactéries, virus) Non Oui Stockage des boues de Emissions prétraitement Composés odorants Oui Oui atmosphériques * ETM = Eléments traces métalliques, CTO = composés traces organiques

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Parmi tous les composés listés ci-dessus, certains n’induisent pas de risques toxiques notables pour les populations, notamment du fait de l’absence de voie d’exposition des populations, ou de leur émission en faibles quantités. La définition des flux d’émissions et de l’environnement du site doit donc permettre de ne retenir que les substances caractéristiques de l’activité et susceptibles de présenter un risque pour les populations exposées en fonctionnement normal ou dégradé.

Sur la base de ces éléments, les critères de sélection des substances recensées dans le tableau précédent sont définis au paragraphe 2.6 plus après.

2.2.3 Flux d’émissions disponibles

Les résultats des émissions prévues pour les différentes substances potentiellement émises par l’établissement sont rappelés ci-après. Le tableau ci-dessous renvoie aux paragraphes de l’Etude d’impact sur l’environnement correspondants.

Flux disponibles Paragraphe de présentation Circulation des véhicules § 9.2.2 Emissions sonores § 10.3

2.2.3.1 Emissions gazeuses et sonores liées à la circulation

Le trafic routier lié au site est présenté en détail plus avant (cf. Etude d’impact sur l’environnement, Paragraphe 9). Il représentera, après projet, une circulation quotidienne de l’ordre de 5 poids-lourds et 20 véhicules légers.

Cette circulation sera faible par rapport à la circulation observée sur le secteur (plus de 5 300 véhicules par jour dont 425 poids-lourds enregistrés en moyenne sur la route départementale D971).

Les émissions gazeuses et sonores liées à la circulation routière induite par l’établissement ne seront pas notables en comparaison du trafic automobile à proximité de la ZA du Foirail.

2.2.3.2 Emissions sonores liées à l’usine

Une campagne de mesures de bruits a été effectuée pour caractériser les niveaux sonores actuels en limite de propriété du futur établissement (cf. Etude d’impact sur l’Environnement, Partie 10). Des valeurs limites de niveaux sonores ont été proposées pour l’usine en activité.

Tableau 52 : Niveaux sonores limites proposés en limite de propriété

Niveau maximal Points de mesures Leq en dB(A) Période diurne 70 Limites de propriété 1, 2, 3 Période nocturne 60

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Tableau 53 : Niveaux d’émergence admissibles au droit des ZER

Niveau de bruit ambiant existant dans Emergence admissible pour la Emergence admissible pour la les zones à émergence réglementée période allant de 7 h à 22 h, période allant de 22 h à 7 h, ainsi (incluant le bruit de l'établissement) sauf dimanches et jours fériés que les dimanches et jours fériés. Supérieur à 35 dB(A) et inférieur ou égal 6 dB(A) 4 dB(A) à 45 dB(A) Supérieur à 45 dB(A) 5 dB(A) 3 dB(A)

2.2.3.3 Autres substances

Les autres substances n’ont pas été quantifiées, compte-tenu de la complexité à caractériser les flux émis (composés odorants par exemple) ou de leur très faible niveau d’émission (installations de combustion au gaz naturel).

2.3 ENVIRONNEMENT DU SITE – ETAT DES MILIEUX

Les données concernant la localisation de l’installation et son proche environnement (géologie, hydrologie, hydrogéologie, occupation des sols) ont été présentées en détails plus avant (cf. Etude d’impact sur l’environnement).

Les principaux éléments utiles à l’évaluation des risques sanitaires sont rappelés ci- après.

2.3.1 Localisation et environnement du projet

Le projet est situé en ZA à l’est de la Ville de Carentan les Marais.

L’environnement immédiat du futur établissement est constitué par les autres entreprises de la ZA du Foirail (est et sud) et des parcelles agricoles (ouest et nord).

L’habitation la plus proche est distante d’environ 150 m de la limite de propriété (à l’est).

La principale voie de circulation sur le secteur proche est la route départementale D971 (route d’accès à la ZA du Foirail).

2.3.2 Contextes topographique, géologique et hydrographique

Le relief est peu marqué localement, la parcelle d’implantation du projet est à une altitude moyenne de 10 m.

La ZA du Foirail repose sur des substrats géologiques sédimentaires du Trias et du Permien (200 à 300 millions d’années). Ces dépôts sont constitués de calloutis, sables et d’argiles dont certaines sous forme de pélites (collantes et plastiques sous l’effet de l’humidité).

Rapport GES n°16658 195 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Les ressources en eau souterraine sont constituées de nappes libres à semi-captives. La ZA du Foirail est localisée à l’aplomb de l’aquifère du Trias (masse d’eau Trias du Cotentin est et du Bessin).

Le réseau hydrographique local est caractérisé, par ordre de confluence depuis la ZA du Foirail, par : - le Canal 3 de la commune de Méautis (milieu récepteur, par un fossé d’écoulement, des eaux pluviales de la ZA du Foirail), - la Madeleine, - la Douve (milieu récepteur des effluents traités de la station d’épuration communale). La parcelle d’implantation du projet ne comporte pas de zone humide.

2.3.3 Régimes des vents

La vitesse moyenne des vents est localement de l’ordre de 7 m/s (25 km/h).

Les vents dominants sont de secteurs sud-ouest et nord-est, les vents les plus forts proviennent du sud-ouest.

Les populations situées sous les vents dominants sont localisées : - par rapport aux vents du sud-ouest : l’usine Dupont d’Isigny et Jacquin (210 m) puis la ville de Carentan les Marais (> 500 m), - par rapport aux vents du nord-est : l’usine les Maîtres Laitiers du Cotentin (275 m) puis des hameaux isolés (Donville, la Lande de Donville à plus de 900 m).

2.3.4 Etat des eaux superficielles et souterraines

La qualité des eaux de surface et souterraines est présentée en détail plus avant (Etude d’impact sur l’environnement, Partie 7.).

La Douve est classée en état écologique médiocre, les paramètres déclassant sont le COD (Carbone Organique Dissous) et l’indice poissons. Le cours d’eau est en bon voire très bon état écologique sur la majeure partie des paramètres analysés (température, O 2 dissous, DBO 5, P, NH 4, NO 2, NO 3).

La qualité des eaux souterraines est qualifiée de médiocre pour l’état chimique (déclassement par les pesticides) et de bon état pour l’état quantitatif.

2.3.5 Qualité de l’air

Le suivi de la qualité de l’air en Normandie est effectué par l’association Atmo Normandie. La station de la Coulonche (61) a été choisie pour caractériser la qualité de l’air en secteur rural. La concentration moyenne annuelle en PM10 (particules de diamètre inférieur à 10 microns) est inférieure à l’objectif réglementaire de qualité (15 µg PM10/m 3 en moyenne annuelle pour un objectif de qualité de 30 µg PM10/m 3 fixé par la réglementation).

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Les principales sources d’émissions atmosphériques localement sont :

- les transports (RN13, D223, D443, D903, D913, D971 et D974), - les habitations de la ville de Carentan les Marais (chauffage), - les activités industrielles au sein des ZA de la commune, - les activités agricoles.

2.3.6 Qualité du sol et du proche sous-sol

La ZA du Foirail a commencé à être aménagée au début des années 1980 : construction d’un marché aux bestiaux public (foirail). Auparavant les terrains étaient à usage agricole.

La parcelle d’implantation du projet était initialement utilisée comme zone de manœuvre et de stationnement des véhicules accédant au foirail. Elle ne fait actuellement l’objet d’aucune construction.

2.4 POPULATIONS CONCERNEES

2.4.1 Contexte sanitaire régional

Les données présentées ci-dessous sont extraites des différents tableaux de bord publiés par :

- l’Observatoire Régional de Santé et du Social de Normandie (www.or2s.fr), - l’Agence Régionale de Santé de Normandie (www.normandie.ars.sante.fr).

L’espérance de vie à la naissance est comparable à la moyenne nationale, atteignant 78 ans pour les hommes (79 ans en France) et près de 85 ans pour les femmes (85 ans en France).

Les principales causes de mortalité dans la région sont les maladies de l’appareil circulatoire (≈ 30 % des décès) et les cancers ( ≈ 30 %)

La région présente une surmortalité par rapport au niveau national, notamment concernant les cancers chez les hommes (+ 8% par rapport à la mortalité moyenne en France). Les cancers concernent pour plus de 90 % des cas la trachée, les bronches ou les poumons.

2.4.2 Populations recensées à proximité du projet

Par homogénéité avec le rayon d’affichage relatif aux installations classées pour la protection de l’environnement (3 km) et compte tenu de l’activité agro-alimentaire qui sera pratiquée par l’établissement (sans risque majeur lié aux matières traitées), les populations susceptibles d’être directement exposées aux émissions de l’usine en projet sont considérées dans un rayon de 3 km autour des installations.

Rapport GES n°16658 197 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Pour mémoire, les populations les plus proches du projet (autres entreprises de la ZA du Foirail) sont éloignées d’au moins 100 m et les habitations d’au moins 150 m.

L’ensemble de la population des communes concernées est indiqué, même si une partie seulement est susceptible d’être exposée.

Tableau 54 : Données démographiques des communes concernées par le rayon d’affichage de 3 km (source : INSEE)

Superficie Population Densité moyenne Taux natalité Taux mortalité Commune (km 2) (2015) (hab./km²) 2016 (‰) 2016 (‰) Appeville 13,2 177 13 11,3 22,6 Auvers 18,8 674 36 8,9 11,9 Carentan Les Marais 72,8 7 920 109 9,3 14,9 Méautis 17,0 647 38 7,7 4,6 Saint-Hilaire-Petitville 10,0 1 385 139 6,5 7,2 Terre-et-Marais 35,6 1 209 34 8,3 10,8 Total / Moyenne 167,4 12 012 72 - -

La densité moyenne de population du secteur (72 hab/km 2) est inférieure à la moyenne départementale (84 hab/km 2). Elle est nettement impactée par les fortes densité de population à Carentan Les Marais (population importante) et Saint-Hilaire-Petitville (surface du territoire communal).

Les taux de mortalité observés sont majoritairement supérieurs à la moyenne nationale (taux de mortalité en France = 8,8 ‰). Les taux de mortalité le plus important est observé dans la commune d’Appeville, où la population est plus âgée.

2.4.3 Populations sensibles autour du projet

Les populations sensibles sont : - les jeunes enfants, qui, d’une manière générale, sont beaucoup plus sensibles que les adultes à n’importe quelle forme de pollution, - les personnes souffrant de problèmes respiratoires ou d’autres pathologies, - les femmes enceintes, - les sportifs et travailleurs, exerçant une activité physique, - les personnes âgées.

Par ailleurs, les populations susceptibles d’être impactées différent en fonction de la nuisance potentielle étudiée : - les populations exposées aux nuisances sonores sont essentiellement celles résidant à proximité de l’installation ; - les populations exposées dans le cadre d’une transmission par voie cutanée peuvent être plus éloignées : il peut s’agir de personnes situées d’une part sous le panache en cas d’émission atmosphérique ou en contact avec une rivière dans le cadre d’un transfert via un cours d’eau ; - dans le cas de l’émission d’un panache (incendie par exemple), les populations les plus exposées aux nuisances transférées par inhalation sont celles situées sous le panache, en fonction de la direction des vents, et celles à proximité de l’installation.

Rapport GES n°16658 198 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Les établissements recevant du public ou accueillant des populations sensibles les plus proches du projet sont recensés ci-après :

Etablissement Eloignement du projet Direction Collège 850 m Est Ecoles (école publique des Roseaux, école publique 1,2 km Est des Hauts-Champs, école privée Notre-Dame) Lycée 1,3 km Est Hôpital local Maison de retraite 1,5 km Est EPHAD

Ces établissements sont tous localisés au sein de la ville de Carentan les Marais, à au moins 850 m par rapport au projet.

2.4.4 Alimentation en eau potable à proximité de l’usine

Les captages d’eau destinée à la consommation humaine les plus proches sont les forages Les Gouffres situés sur la commune de Auvers (cf. Etude d’impact sur l’environnement, paragraphe 7. Impact sur l’eau).

La ZA du Foirail est éloignée d’au moins 2 km des forages Les Gouffres, elle est de plus située en aval topographique de ceux-ci.

2.5 VOIES DE TRANSFERT

Les voies d’exposition des populations aux émissions de l’abattoir projeté peuvent être directes ou indirectes :

• Voie directe : ó par voie digestive, ó par voie respiratoire, ó par voie cutanée.

• Voie indirecte : ó par l’intermédiaire de médias qui ont été contaminés par transfert depuis l’air, l’eau ou le sol ó par voie digestive : ingestion d’eau (souterraine, superficielle ou d’adduction) ou d’aliments bio-accumulateurs, ó par voie respiratoire, ó par voie cutanée (contact de la peau avec de l’eau souillée).

La description des caractéristiques du site, de ses émissions et de son environnement permet de déterminer les voies de transfert des polluants et d’exposition des populations.

2.5.1 Transfert par l’air

Les émissions atmosphériques (gazeuses et particulaires) et les bruits sont transférés par voie atmosphérique.

Rapport GES n°16658 199 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Le climat local se caractérise par des vents majoritairement calmes (vitesse moyenne proche de 7 m/s soit environ 25 km/h), aucun obstacle notable (relief, structure anthropique) ne s’oppose à la dispersion atmosphérique des polluants aux abords de la ZA du Foirail.

L’exposition des populations aux émissions atmosphériques des installations peut être directe (par inhalation) ou indirecte (par ingestion d’aliments ou de produits souillés par des dépôts).

Les populations les plus exposées sont celles situées dans les zones sous les vents dominants en provenance de l’établissement, soit : - vents depuis le sud-ouest : l’usine Dupont d’Isigny et Jacquin (210 m) puis la ville de Carentan les Marais (> 500 m), - vents depuis le nord-est : l’usine les Maîtres Laitiers du Cotentin (275 m) puis des hameaux isolés (Donville, la Lande de Donville à au moins 900 m).

Les établissements recevant des populations sensibles les plus proches (cf. paragraphe 2.4.3 plus avant) ne sont pas situés sous les vents.

Les habitations situées à Donville et la Lande de Donville sont éloignées du projet et en sont séparées par de nombreuses parcelles agricoles entourées de haies.

L’air constituera un moyen de transfert des agents émis par le site, notamment les émissions sonores.

2.5.2 Transfert par le sol et le sous-sol

Dans le cadre du volet sanitaire, il n’est pas pris en compte de transfert de pollution vers l’homme par le sol ou le sous-sol sur le site même de l’établissement. En effet, en fonctionnement normal, il n’y aura pas de risque de pollution du sol et du sous-sol, les bâtiments disposeront de sols, de réseaux de collecte et de moyens de stockage étanches.

Il n’y aura pas, en fonctionnement normal de l’établissement, de voie de transfert d’éléments potentiellement à risque sanitaire vers le sol ou le sous-sol.

2.5.3 Transfert par l’eau

2.5.3.1 Pollution directe de l’eau

L’alimentation en eau du site sera assurée uniquement par le réseau d’adduction publique d’eau potable. Les différents captages d’eau recensés sur le secteur sont localisés en amont topograhique par rapport au projet.

L’établissement n’effectuera pas de rejet direct dans le milieu aquatique.

Rapport GES n°16658 200 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Les effluents industriels seront intégralement collectés par des canalisations étanches, puis dirigés vers le prétraitement de l’établissement, avant déversement au réseau d’assainissement collectif. Les eaux pluviales seront collectées et transférées au réseau pluvial collectif desservant la ZA du Foirail. Un séparateur d’hydrocarbures sera installé sur les eaux de voiries de l’établissement avant leur déversement au réseau communal.

Les produits potentiellement toxiques (produits chimiques) seront stockés en conditions sécurisées : stockage en local et sur rétentions adaptées.

En fonctionnement normal des installations, l’eau ne constituera pas un moyen de transfert de la pollution depuis l’usine, que ce soit par les eaux superficielles (ruissellement ou déversement) ou les eaux souterraines (infiltration, transfert vers la nappe).

2.5.3.2 Pollution de l’eau via l’air

Une des possibilités de transfert serait la pollution d’un point d’eau à proximité de l’installation, via l’air (par les dépôts des émissions atmosphériques).

Les émissions atmosphériques indirectement transmissibles à l’eau par l’usine seront potentiellement les poussières (circulation routière), les envols (paille) et les gaz de combustion (chaudière, ballons Hydrogaz, circulation routière).

Les rejets en poussières liés à la circulation seront faibles : les voiries seront goudronnées et les vitesses de circulation seront faibles. Les risques d’envols de paille sont minimes, le stockage sera effectué en bâtiment (1 logette dédiée dans la zone de stabulation des animaux).

La contamination indirecte des points d’eau et cours d’eau du secteur via l’air n’est pas considérée comme une voie de transfert significative.

2.5.3.3 Pollution de l’eau via le sol

Les transferts et stockages des matières seront réalisés au sein de l’établissement sur des sols imperméabilisés. Les stockages des produits susceptibles d’écoulement seront étanches, adaptés aux produits à stocker et équipés de rétention dans le cas des produits liquides (produits chimiques).

Les eaux usées seront prétraitées dans des ouvrages étanches.

Le projet ne prévoit pas d’épandage de matières sur des terres agricoles.

La contamination indirecte des points d’eau et cours d’eau du secteur via le sol n’est pas considérée comme une voie de transfert significative.

Rapport GES n°16658 201 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

2.5.4 Conclusion

Le bilan des voies de transfert étudiées met en avant que l’air constitue une voie de transfert possible des agents émis par l’établissement (bruits, odeurs),

Le transfert par l’air concernera essentiellement les habitations situées sous les vents dominants par rapport au site industriel projeté.

L’eau n’est pas considérée comme une voie de transfert significative en fonctionnement normal des installations.

2.6 SELECTION DES SUBSTANCES OU AGENTS DANGEREUX A PRENDRE EN COMPTE

2.6.1 Critères de sélection

La liste des composés susceptibles d’être émis par les installations a été établie plus avant (cf. paragraphe 2.2.2).

Compte tenu des caractéristiques de l’environnement local et des flux d’émissions, certains composés ne s’avèrent pas pertinents à l’évaluation du risque sanitaire lié à l’activité de l’établissement projeté.

La sélection des substances ou des agents dangereux pertinents est effectuée à partir des critères suivants : - toxicité des substances, - connaissance des effets principaux et secondaires associés aux substances en présence, - conditions d’émission de la substance (émission en fonctionnement normal ou dégradé), - connaissance de la relation dose-effet attribuable à la substance et du degré de confiance qui lui est associé, - présence constatée de la substance dans l’environnement de l’installation et quantité émise par l’installation, - spécificité de la substance par rapport à la source étudiée, - comportement de la substance dans l’environnement (bioaccumulation dans la chaîne alimentaire, persistance dans l’environnement, synergie avec d’autres polluants), - sensibilité particulière d’un groupe d’individus existant dans la population exposée.

Les raisons pour lesquelles certains composés ne sont pas retenus sont détaillées ci- après.

Rapport GES n°16658 202 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

2.6.2 Justification des substances ou agents non retenus

2.6.2.1 Emissions atmosphériques non retenues

• Emissions gazeuses des installations

Les installations de combustion prévues seront de faible puissance et fonctionneront au gaz naturel. La maintenance régulière et les contrôles qui seront réalisés par des sociétés extérieures contribueront à une optimisation du fonctionnement des équipements, donc à une limitation des émissions polluantes.

• Emissions gazeuses liées à la circulation routière induite par l’établissement

La circulation liée à l’activité du site et les émissions de gaz d’échappement induites, seront faibles comparativement aux émissions due à la circulation sur le secteur (notamment la D971).

Par ailleurs, les véhicules assurant l’approvisionnement et l’expédition des produits feront l’objet de contrôles réguliers lors des entretiens (vidange, remplacement filtres, etc.) et lors des visites réglementaires (contrôle technique obligatoire).

• Fluides frigorigènes :

En fonctionnement normal l’établissement ne génère aucune émission de fluide frigorigène (R134a et CO 2) sous forme gazeuse dans l’atmosphère. Les fluides seront confinés dans des installations étanches qui seront régulièrement contrôlées.

En cas de marche dégradée, le moindre défaut entraînerait le déclenchement d’alarmes et l’intervention du personnel, voire l’arrêt des installations. Toute marche dégradée est donc traitée comme une situation accidentelle (cf. Etude des dangers).

Par ailleurs, le dérivé halogéné utilisé (R134a) n’est pas classé comme fluide toxique. Il présente un risque de dangers en cas de fuite qui est uniquement lié à l’anoxie induite (raréfaction de l’oxygène). En dilution dans l’atmosphère, aucun risque n’est à redouter pour les riverains.

Le risque sanitaire lié aux installations frigorifiques est considéré comme négligeable.

• Envols de poussières :

Les voiries du site empruntées par les véhicules seront entièrement bitumées et les déplacements s’effecturont à vitesse réduite. La circulation des véhicules ne sera pas susceptible d’entraîner d’émissions suffisamment notables de poussières pour induire un impact sanitaire pour les tiers. Le stockage de paille sera réalisé en bâtiment.

Rapport GES n°16658 203 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

• Hydrogène :

La charge des batteries génère la production de gaz hydrogène (H 2). Ce gaz est inflammable et explosif, mais ne présente pas de caractère toxique par inhalation en milieu non confiné.

En dehors d’une situation accidentelle pouvant conduire à une explosion ou à un incendie, l’émission de ce gaz lors de la charge des batteries sur le site n’est pas de nature à générer un risque sanitaire pour les populations voisines (qui sont distantes de plus de 150 m), même en fonctionnement dégradé des installations.

Ce gaz n’est pas retenu dans la suite de l’étude.

• Emissions de composés odorants :

Dans la plupart des cas, les composés odorants sont sentis à partir de teneurs extrêmement faibles, très inférieures aux seuils de toxicité éventuelle. Les odeurs sont donc souvent plus nuisibles à la qualité de la vie qu’à la qualité de l’air considérée sous l’aspect sanitaire.

Les odeurs environnementales peuvent déclencher divers symptômes à des concentrations bien inférieures à celles pouvant causer des réactions de type toxique en agissant par une variété de mécanismes physiologiques complexes et dépendant du profil psychologique propre à chaque personne exposée.

Les odeurs sont difficilement mesurables. Dans le cas de l’abattoir en projet les odeurs pourraient provenir des stabulations des animaux, des stockages des déchets fermentescibles et des équipements de prétraitement des eaux usées.

Les mesures de prévention mises en œuvre dans le cadre du projet permettront de limiter les nuisances olfactives (cf. Etude d’impact sur l’environnement, paragraphe 8. Impact sur l’air et le climat).

Le risque sanitaire lié à l’exposition des populations aux odeurs n’est pas retenu dans la suite de l’étude.

2.6.2.2 Emissions aqueuses non retenues

• Substances contenues dans les eaux usées :

L’établissement n’effectuera pas de déversement direct d’effluent vers le milieu naturel.

Les eaux usées seront prétraitées par l’établissement puis déversées au réseau d’assanisssement collectif de la ZA du Foirail pour être traitées par la station d’épuration communale de Carentan les Marais.

La station d’épuration communale dispose d’une capacité d’accueil suffisante pour traiter les futurs effluents produits par l’abattoir.

Rapport GES n°16658 204 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

• Substances contenues dans les eaux pluviales :

Les eaux pluviales collectées sur les surfaces imperméabilisées de l’établissement seront déversées dans le réseau pluvial collectif de la ZA du Foirail (pas de rejet direct au milieu aquatique par l’abattoir).

Un séparateur à hydrocarbures sera installé sur les eaux de voiries de l’établissement, avant leur déversement au réseau pluvial collectif.

Le réseau pluvial communal est équipé d’un bassin de régulation des débits avec vanne de fermeture en aval (rétention d’eaux pluviales potentiellement polluées en provenance de la ZA du Foirail).

2.6.3 Substances ou agents retenus

Tableau 55 : Substances retenues

Substances ou agents Origine Agents physiques Bruit, vibrations Equipements, installations

Tableau 56 : Caractéristiques des polluants traceurs retenus

Bruits, vibrations Niveaux d’émission Faible Activité du lundi au vendredi Spécificité au site Emission 24h/24h de certains équipements (groupes froid) Répartition dans l’environnement Air Bioaccumulation Nulle Bioamplification

Rapport GES n°16658 205 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

3 EVALUATION DE L’ETAT DES MILIEUX

3.1 DEFINITION DE L’ENVIRONNEMENT TEMOIN LOCAL

Compte-tenu des substances et agents retenus comme présentant un risque éventuel et de leur voie d’émission (air), l’étude de la qualité des milieux porte sur la qualité de l’air et l’environnement sonore.

L’étude de la qualité de milieux a été réalisée dans l’Etude d’impact sur l’environnement. Les principaux éléments sont rappelés ci-après.

3.2 L’ENVIRONNEMENT SONORE

Les mesures de bruits réalisées en mars 2018 en limite de propriété permettent de caractériser l’environnement sonore local initial.

Tableau 57 : Niveaux sonores mesurés avant construction de l’usine - 20/03/18

Limites de propriété Période diurne Période nocturne Leq L50 Leq L50 Point 1 Limite est 56,0 54,5 47,5 45,0 Point 2 Limite sud-ouest 51,0 50,0 44,5 43,0 Point 3 Limite nord-ouest 56,0 50,5 49,0 45,5

En période diurne les principales sources sonores à proximités sont :

- la route départementale D971, - le foirail, - les autres activités de la ZA.

En période nocturne, les principaux bruits perçus ont été :

- l’usine Dupont d’Isigny et Jacquin, - la route départementale D791, - les bruits naturels (bruissement des feuilles sous l’effet du vent).

Les zones habitées les plus proches sont à 150 m (à l’ouest).

3.3 SELECTION DES MILIEUX ET SUBSTANCES A PRENDRE EN COMPTE

Après étude des données disponibles sur les milieux, aucune substance en lien avec leur état n’est à retenir pour l’évaluation des risques sanitaires de l’établissement en projet : l’environnement actuel ne témoigne pas de dégradation pour les substances étudiées (bruits, vibrations).

Rapport GES n°16658 206 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

4 IDENTIFICATION DU DANGER DES AGENTS RETENUS

Le bruit est une perturbation mécanique de l’équilibre de l’air. C’est une vibration du milieu ambiant (l’air le plus souvent) qui se propage de proche en proche (transmission en un mouvement sinusoïdal) jusqu’à l’appareil auditif. Dans l’eau, les bruits se transmettent avec une intensité plus faible.

Le degré de risque lié au bruit dépend des facteurs suivants : - les caractéristiques du bruit : fréquence (les bruits aigus sont plus nuisibles que les graves), puissance, intensité, - le type du bruit (continu, intermittent, soudain, fluctuant...) : les bruits impulsionnels sont plus nocifs que les bruits continus, - la durée de l’exposition, - le caractère inattendu du bruit (surprend les réflexes de défense de l’oreille), - les conditions locales, par exemple un travail bruyant effectué en plein air sera moins pénible en raison de l’absence de réverbérations sur les parois. - la distance par rapport à la source sonore, - les facteurs individuels : sensibilité individuelle (variable avec l’âge et la résistance physique), les antécédents médicaux.

Selon ces critères, les conséquences sur la santé sont diverses et peuvent se traduire par des phénomènes variés : irritabilité, troubles du sommeil, manque de concentration, fatigue. L’effet du bruit peut provoquer, à l’extrême, des troubles physiologiques graves (atteinte du système auditif, troubles cardiaques).

L’Agence Française de Sécurité Sanitaire Environnementale (AFSSE) 13 précise que les impacts sanitaires de l’exposition au bruit sont divers : - impact sur l’audition : fatigue auditive et perte auditive, - effets extra-auditifs : effets sur le sommeil, sur la sphère végétative, sur le système endocrinien, sur le système immunitaire, sur la santé mentale, - effets subjectifs : gêne due au bruit, effets du bruit sur les attitudes et les comportements, effets sur les performances, effets sur l’intelligibilité de la parole, - effets liés aux multi-expositions au bruit : expositions cumulées, - expositions combinées du bruit avec d’autres sources de nuisances (bruit et agents ototoxiques 14 , bruit et chaleur).

Certaines populations présentent une vulnérabilité particulière à l’exposition au bruit : - enfants en milieu scolaire en phase d’apprentissage, - travailleurs exposés simultanément à des nuisances ou médicaments de différents types (solvants aromatiques, monoxyde de carbone et acide cyanhydrique, antibiotiques, diurétiques, acide acétylsalicylique, anti-tumoraux), - personnes âgées et personnes touchées par une déficience auditive, appareillées ou non.

13 AFFSE, Document de travail : Impacts sanitaires du bruit - Etat des lieux - Indicateurs bruits-santé, mai 2004. 14 Un agent ototoxique est une substance qui peut provoquer des lésions sur les structures de l’oreille interne ou du nerf auditif.

Rapport GES n°16658 207 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

5 EVALUATION DE LA DOSE REPONSE – CHOIX DES VTR

Cette partie a pour objectifs d’établir dans la mesure du possible la relation entre la dose ou le niveau d’exposition des populations aux substances retenues précédemment, et l’incidence et la gravité de ces effets. Les valeurs toxicologiques de référence disponibles dans la bibliographie sont présentées ci-après.

5.1 GENERALITES

Afin de définir les valeurs toxicologiques de référence, il est nécessaire de rappeler quelques définitions.

5.1.1 Toxicité aiguë et toxicité chronique

La toxicité aiguë d’une substance chimique se caractérise par une exposition de courte durée à une dose (concentration) forte et généralement unique. La toxicité aiguë se détermine par la DL50 (par voie orale ou voie dermale) et la CL50 (par inhalation) dans le cas d’études expérimentales chez l’animal.

La toxicité chronique correspond aux effets d’une administration réitérée à long terme et à faible dose. Ces doses sont insuffisantes pour provoquer un effet immédiat, mais la répétition de leur absorption sur une longue période de temps à des effets délétères.

Nb : On parle aussi de toxicité subaiguë et subchronique, qui correspond à une administration réitérée à court terme.

5.1.2 Effets locaux et effets systémiques

Les toxiques à effets locaux sont ceux qui ont un impact direct sur les tissus en contact.

Les toxiques à effets systémiques sont des produits qui ont un effet toxique général, après pénétration.

5.1.3 Effets à seuil et sans seuil

Les risques chimiques à effet systémique sont caractérisés différemment selon que l’on s’intéresse aux polluants à effets de seuil, généralement non cancérogène, ou aux polluants à effet sans seuil, généralement cancérogène (génotoxique et non génotoxique).

5.1.4 Valeurs toxicologiques de référence

De nombreuses valeurs toxicologiques de référence sont définies dans la réglementation française ou européenne ainsi que par des organismes d’autres pays. Une synthèse est réalisée ci-après (cf. définition des acronymes).

Rapport GES n°16658 208 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Ù Polluants à effet de seuil : DJA/ DJT et RfC / RfD

Pour les polluants à effet de seuil, l’OMS 15 a défini des Valeurs Toxicologiques de Référence (VTR) appelées « Doses Journalières Admissibles (DJA) » et « Doses Journalières Tolérables (DJT) ».

En parallèle, l’US EPA 16 a défini d’autres Valeurs Toxicologiques de Référence :

- Pour les expositions par inhalation, appelées « concentration de référence (RfC) » - Pour les expositions par ingestion, appelées « dose de référence (RfD) ».

Ces VTR sont établies à la suite d’expérimentations animales, d’études épidémiologiques ou d’essais toxicologiques cliniques ou il est défini le NOAEL et le LOEAL d’une substance :

- NOAEL : No Observed Effect Level Dose la plus élevée d’une substance à laquelle aucun effet toxique n’est observé (OMS, 1990)

- LOAEL : Lowest Observed Adverse Effect Dose la plus faible d’une substance qui provoque des modifications adverses distinctes de celles observées chez des matières premières témoins (contrôle).

L’ATSDR 17 propose des valeurs de références appelées MRL (Minimum Risk Level) pour des voies d’exposition données (inhalation, voie orale) et pour des durées d’exposition spécifique : aiguë (1 à 14 jours), subchronique (15 à 364 jours) et chronique (365 jours et plus).

Il convient de prendre en compte les valeurs les plus proches de la réalité d’exploitation de l’installation.

Ù Polluants sans effet de seuil : ERU

L’effet cancérigène d’une matière est déterminé par comparaison avec l’Excès de Risque Unitaire pour la voie ingestion (ERU oral ) et/ou pour la voie pulmonaire ( ERU inh .) et / ou pour la voie cutanée ( ERU cut ).

15 OMS : Organisation Mondiale de la Santé 16 US-EPA : Agence américaine de Protection de l’Environnement 17 ATSDR : Agency for toxic substances and disease registry

Rapport GES n°16658 209 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

5.2 APPLICATION AU BRUIT

Des valeurs guides relatives aux effets spécifiques du bruit sur la santé et dans différents environnements spécifiques ont été proposées par l’OMS en 2000.

Tableau 58 : Valeurs guides de l’OMS relatives aux effets spécifiques du bruit sur la santé

LAeq Base de temps LAmax Environnement spécifique Effet critique sur la santé (dB(A)) (Heures) (dB(A)) Gêne sérieuse pendant la journée et la 55 16 - soirée Zone résidentielle extérieure Gêne modérée pendant la journée et 50 16 - la soirée Intelligibilité de la parole et gêne Intérieur des logements modérée pendant la journée et la 35 16 - soirée Intérieur des chambres à coucher Perturbation du sommeil, la nuit 30 8 45 A l’extérieur des chambres à Perturbation du sommeil, fenêtre 45 8 60 coucher ouverte Intelligibilité de la parole, perturbation Salles de classe et jardins Pendant la de l’extraction de l’information, 35 - d’enfants, à l’intérieur classe communication des messages Salle de repos des jardins Perturbation du sommeil 30 Temps de repos 45 d’enfants, à l’intérieur Temps de Cours de récréation, extérieur Gêne (source extérieure) 55 - récréation Perturbation du sommeil, la nuit 30 8 40 Hôpitaux, salles, chambres, à Perturbation du sommeil, pendant la l’intérieur 30 16 - journée et la soirée Hôpitaux, salles de traitement, à Interférence avec le repos et la (1) l’intérieur convalescence Zones industrielles, commerciales, marchandes, de Perte de l’audition 70 24 110 circulation, extérieures et intérieures Cérémonies, festivals, Perte de l’audition (clients : < 5 fois/an) 100 4 110 divertissements Discours, manifestations en Perte de l’audition 85 1 110 extérieur et intérieur Musique et autres sons diffusés Perte de l’audition 85 (4) 1 110 dans des écouteurs Impulsions sonores générées par Perte de l’audition (adultes) - - 140 (2) des jouets, des feux d’artifice et Perte de l’audition (enfants) - - 120 (2) des armes à feu Parcs naturels et zones Interruption de la tranquillité (3) protégées (1) : Aussi bas que possible (2) : La pression acoustique maximale mesurée à 100 mm de l’oreille (3) : Des zones extérieures silencieuses doivent être préservées et le rapport du bruit au bruit de fond naturel doit être gardé le plus bas possible (4) : Sous des écouteurs, adaptés aux valeurs de plein-air

Un classement qualitatif a été établi permettant d’établir une relation dose - réponse en fonction des critères de fréquence et d’intensité des bruits perçus. Ces échelles sont présentées plus après.

Rapport GES n°16658 210 Juin 2018 Communauté de Communes de la Baie du Cotentin Partie 2 : Etude d’impact à Carentan les Marais (50)

Tableau 59 : Relation entre niveau sonore et impact sur la santé (source : AFSSE – Impact sanitaire du bruit, mai 2004)

Niveaux sonores en Exemples de bruits Temps maximal d’exposition * dB(A) 130 à 140 Turboréacteur d’avion 1/10 de seconde SEUIL DE DOULEUR (SURDITE CERTAINE) 120 Presse à emboutir 30 secondes (sans protection) 115 Discothèque, concert rock ¼ d’heure par jour (deux concerts par mois) 110 Baladeur à pleine puissance 3 à 4 heures (1/2 heure par jour) 105 Klaxon à 5 mètres 7 heures (1 heure par jour) 100 Scie à ruban 14 heures (2 heures par jour) 95 Baladeur assez fort 28 heures (4 heures par jour) SEUIL DE DANGER DE SURDITE 90 Circulation automobile intense 20 à 40 heures (3 à 6 heures par jour) 85 Radio très forte SEUIL D’ALERTE DE SURDITE 82 Hall d’une grande gare 80 Sonnerie du téléphone à 2 mètres 70 Restaurant bruyant 65 Conversation normale 50 Rue calme Illimité (pas de danger auditif) 40 Bureau tranquille 30 Trombone tombant sur du marbre 25 Voix chuchotée Bruissement des feuilles par vent très 15 léger * La sensibilité aux bruits varie selon les individus, les durées indiquées sont des moyennes qu’il est conseillé de respecter.

5.3 DEFINITION DU SCHEMA CONCEPTUEL

A partir de la description de l’activité projetée de l’établissement, de la liste des agents sélectionnés, des voies de transfert préférentielles mises en évidence pour ces agents et du recensement des populations concernées, il est possible de définir le schéma conceptuel d’exposition de ces populations.

Tableau 60 : Schéma conceptuel

Sources Vecteurs/Medias Cibles Exposition directe des populations les plus Emissions sonores et vibrations Air proches.

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6 EVALUATION DES EXPOSITIONS

L’évaluation de l’exposition consiste à déterminer les concentrations ou les doses auxquelles les populations humaines sont exposées ou susceptibles de l’être, à partir des flux émis et des voies de transfert.

Les niveaux sonores maximum proposés en limite de propriété de l’établissement, lorsqu’il sera en fonctionnement sont rappelés ci-après :

- 70 dB(A) en période diurne (7 h à 22 h), - 60 dB(A) en période nocturne (22 h à 7 h) ainsi que les dimanches et jours fériés.

Les niveaux sonores perçus au niveau des habitations tiers les plus proches (150 m) seront nécessairement inférieurs à ceux perçus en limite de propriété.

Les émergences maximales admissibles sont rappelées ci-après.

Niveau de bruit ambiant existant dans Emergence admissible pour la Emergence admissible pour la les zones à émergence réglementée période allant de 7 h à 22 h, période allant de 22 h à 7 h, ainsi (incluant le bruit de l'établissement) sauf dimanches et jours fériés que les dimanches et jours fériés. Supérieur à 35 dB(A) et inférieur ou égal 6 dB(A) 4 dB(A) à 45 dB(A) Supérieur à 45 dB(A) 5 dB(A) 3 dB(A)

7 CARACTERISATION DU RISQUE

La caractérisation du risque est l’étape finale de l’évaluation des risques sanitaires.

A partir des données et des informations présentées précédemment (populations concernées, toxicité des agents, exposition des populations), il s’agit de quantifier le risque (lorsque cela est possible) ou de le qualifier le cas échéant.

7.1 ADEQUATION DES DONNES TOXICOLOGIQUES AUX DONNEES D’EXPOSITION

Les valeurs toxicologiques de référence concernant le bruit ont été présentées plus avant.

Des données toxicologiques sont disponibles pour des durées et des voies d’exposition équivalentes à celles prises en compte dans l’évaluation de l’exposition des populations.

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7.2 QUANTIFICATION DU RISQUE

Les valeurs limites de bruits proposées par la CCBDC en limite de propriété du futur établissement (établissement en activité) sont comparées ci-après avec les niveaux sonores susceptibles d’affecter l’homme.

Tableau 61 : Quantification du risque lié aux émissions sonores

Localisation Jour (dBA) Nuit (dBA) Limites de propriété 70 60 Valeur limite maximale demandée Droit des tiers les plus proches Niveau perçu en provenance du < 70 < 60 futur établissement - Seuil d’alerte de surdité : 3 à 6 h/j > 85 dBA Effets sanitaires - Perte de l’audition (en zone industrielle) : 24 h/j > 70 dB(A)

Les niveaux sonores maximum proposés en limite de propriété induiront des niveaux perçus par les tiers les plus proches inférieurs aux niveaux pouvant entraîner un effet sanitaire sur la population.

Le risque sanitaire lié aux émissions sonores de l’établissement peut être considéré comme faible.

8 INCERTITUDE SUR LA DEMARCHE D’EVALUATION DES RISQUES

La définition des incertitudes concerne à la fois l’évaluation de l’exposition des individus et l’évaluation de la toxicité des agents.

Les incertitudes et difficultés rencontrées dans cette étude sont liées : - à l’identification exhaustive des dangers potentiels de la substance pour l’homme, - à la définition de la relation dose-effet.

C’est donc le principe de prudence qui prévaut afin d’aboutir à un risque considéré comme minimal et acceptable.

9 IMPACT SUR LA SANTE EN PHASE CHANTIER

Les principales nuisances en phase chantier seront : - le bruit induit par la circulation (camions et engins de chantier) et par les travaux, - les risques d’envols de poussières lors des opérations de terrassement du terrain.

Les voies d’exposition seront identiques à celles décrites précédemment.

Les conditions mises en œuvre par la CCBDC (cf. Etude d’impact sur l’environnement) permettront de limiter l’impact des travaux sur la santé humaine.

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En particulier, les opérations bruyantes seront réalisées le jour, période pendant laquelle les autres activités du secteur (circulations routières, autres entreprises) masqueront en partie les bruits liés aux travaux.

Les circulations des engins de chantier seront effectuées à faible vitesse, limitant le risque d’envol de poussières depuis les zones qui seront terrassées.

10 IMPACT SUR LA SANTE EN CAS DE CESSATION D’ACTIVITE

En cas de cessation d’activité de l’établissement, tous les moyens permettant de prévenir les risques de pollutions de l’environnement seraient mis en place (cf. Etude d’impact sur l’environnement).

En particulier, une fois l’ensemble des matières premières et déchets éliminés, l’installation serait nettoyée avant toute éventuelle opération de démontage ou de démolition. Les opérations seraient réalisées par des sociétés spécialisées, de façon à éviter tout transfert de pollution dans le sol et dans l’eau.

Par ailleurs, le site n’étant plus en activité, les agents susceptibles d’avoir un impact sur la santé des populations proches (bruits) seraient supprimés.

11 CONCLUSION

Les principales substances ou agents émis en fonctionnement normal ou dégradé des installations qui sont susceptibles d’avoir un impact sanitaire sur les populations exposées seront les bruits.

Les différents risques ont été quantifiés ou qualifiés, ce qui a permis de montrer que les niveaux et les durées d’exposition réduisent le risque d’impact sanitaire.

Les niveaux sonores proposés en limite de propriété seront inférieurs aux niveaux d’exposition pouvant présenter un risque sanitaire pour la population.

L’activité de l’établissement présentera un niveau de risque acceptable dans les conditions d’exploitation prévues.

Les mesures projetées par l’établissement permettront de réduire au maximum l’impact éventuel de son activité sur la santé des populations environnantes.

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