Alternaria Alternata
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Published on INSPQ (https://www.inspq.qc.ca) Home > Compendium sur les moisissures > Fiches sur les moisissures > Alternaria alternata Alternaria alternata Alternaria alternata [1] [2] [3] [4] [5] [6] Introduction Laboratoire Métabolites Problèmes de santé Milieux Diagnostic Bibliographie Introduction Alternaria est un genre comportant approximativement 50 espèces {813, 816, 3318}. A. alternata est l’espèce la plus fréquemment rencontrée et un des mycètes les plus communs de la flore fongique aéroportée {989, 813}. Alternaria spp. est connu mondialement à la fois comme organisme phytopathogène courant et comme allergène aéroporté; plus particulièrement, l’A. alternata est reconnu comme l’espèce aéroallergène type, et, dans une majorité de cas, les problèmes de santé chez les humains et les animaux ont été associés à cette espèce. Taxonomie Règne Fungi Famille Pleosporaceae Phylum Ascomycota Genre Alternaria Classe Euascomycetes (ou Dothideomycetes) Espèce alternata Ordre Pleosporales Le Comoclathris permunda est la forme sexuée ou télémorphe del’Alternaria alternata et le Lewia sp. est la forme parfaite de plusieurs autres Alternaria sp. {3842}; d’autres genres télémorphes comprennent le Graphyllium et le Pleospora. Le genre comporte 44 espèces bien étudiées et dont l’identification est établie, mais il se peut qu’il en existe des centaines de plus; de fait, la banque de données universelle de l’Universal Protein Resource (UniProt) rapporte 95 espèces nommées parmi les 433 souches enregistrées {3318}. Certains taxonomistes suggèrent également que l’A. alternata est une espèce représentative d’un complexe d’espèces plutôt qu’une espèce unique, et ce groupe pourrait comprendre plusieurs espèces hétérogènes {816}. Écologie Les espèces d’Alternaria sont des mycètes dématiacés cosmopolites fréquemment isolés d’échantillons de plantes, de terre, de nourriture et d’air intérieur. Certaines espèces d’Alternaria sont reconnues en tant que phytopathogènes importants {1635, 725} et comme saprophytes sur plusieurs autres substrats {3729, 725, 816, 1056}. Elles sont omniprésentes dans l’environnement et font partie de la flore fongique courante de tous les continents. De plus, elles sont les agents habituels de la décomposition de la matière végétale. Les spores de l’Alternaria sont aéroportées et sont trouvées dans la terre et dans l’eau ainsi qu’en environnement intérieur. Elles se retrouvent aussi dans une grande proportion des échantillons d’air, mais à des concentrations en deçà de 10 % des décomptes totaux. Plus de détails Les Alternaria spp. sont des saprophytes cosmopolites; en plus de se trouver communément sur les plantes, dans la terre et dans l’environnement intérieur, ils sont également présents sur certains matériaux cellulosiques de prédilection (bois en décomposition, pulpe de bois et compost) {725} et parfois sur les aliments ainsi que sur les textiles {1056}. En particulier, l’A. alternata est un pathogène des semences, surtout si ces dernières sont affaiblies {1635, 813}; il peut endommager des céréales et des légumes dans les champs, mais rarement pendant le stockage. Les taches noires sur les tomates, les oignons et les carottes sont souvent le résultat d’une infection par l’Alternaria spp. {725}; ce genre cause aussi la rouille précoce de la pomme de terre et peut infester d’autres plantes. Cette moisissure est considérée comme une des moisissures aéroportées extérieures les plus importantes, au même titre que le Cladosporium {2644, 2649}; les concentrations maximales sont atteintes à la fin de l’été {2388}. Sa concentration dans l’air extérieur est habituellement supérieure à sa concentration dans l’air intérieur {2216}. Parmi les espèces fongiques trouvées à la surface des feuilles des arbres à Tulsa (Oklahoma), l’Alternaria représentait 4,69 % des mycètes isolés avec une concentration maximale de 7,5 ufc/m³, loin derrière les concentrations de Phoma et deCladosporium {1281}. Il est intéressant de noter que plusieurs rapports ont associé le temps orageux à une augmentation des concentrations aéroportées des espèces d’Alternaria; une étude a révélé une association entre la survenue de crises d’asthme après des orages et la sensibilisation à l’Alternaria chez des patients {3878, 1570}. Aux États-Unis, après que les ouragans Katrina et Rita ont ravagé la côte du golfe de la Louisiane en 2005, des milliers de maisons ont été inondées. À la suite de ces événements, une étude portant sur les moisissures aéroportées a indiqué une forte prévalence des espèces d’Alternaria aussi bien dans les échantillons d’air extérieur (45 %) que dans les échantillons d’air intérieur (20 %) {695}. En Grèce, sur l’île de Crète, une étude aérobiologique menée sur une période de dix ans a démontré que dix-huit espèces de moisissures, y compris des espèces d’Alternaria, suivaient un patron saisonnier; la prévalence du genreAlternaria était de 6,2 % {162}. En Australie, dans une ville du New South Wales, la mesure de l’exposition personnelle aux spores présentes à l’extérieur a démontré que l’Alternaria était l’un des taxa les plus fréquents {618}. Au cours de la même étude, le nombre de spores inhalées par des volontaires a également été mesuré; les spores d’Alternaria étaient parmi les plus fréquemment dénombrées. En Grèce, dans la ville d’Athènes, les spores viables des espèces d’Alternaria représentaient 6,32 % de toutes les spores fongiques aéroportées, et ce genre arrivait au troisième rang, suivant de près les espèces de Cladosporium et dePenicillium, avec une concentration moyenne annuelle de 34 ufc/m³ {1282}. En Lituanie, un recensement aérobiologique réalisé dans des secteurs urbains a permis d’établir que l’A. alternata était dans le tiers supérieur des quelques centaines d’espèces fongiques aéroportées identifiées, avec une prévalence de 62,99 % {2226}. Aux Pays-Bas, un autre recensement aérobiologique, effectué cette fois à partir du toit d’un hôpital, a permis d’identifier 21 espèces fongiques : l’Alternaria arrivait au septième rang, mais sa concentration ne représentait que 0,9 % du décompte total, avec une concentration moyenne de 2,2 ufc/m³ {864}. En Arabie Saoudite, l’étude de la poussière déposée provenant des toits de nombreuses maisons et de taxis a révélé que l’Alternaria était assez prévalent : les décomptes totaux sur les géloses variaient de 5 700 à 6 800 unités formatrices de colonies par gramme de poussière (ufc/g) {930}. Dans le même pays, Kwaasi et al. se sont penchés sur les aéroallergènes prélevés dans de la poussière aéroportée lors de tempêtes de sable : l’Alternaria était l’un des isolats les plus fréquents {1841}. D’autres études faites dans des conditions semblables ont aussi permis de mesurer de faibles concentrations d’Alternaria, même si ce mycète est assez prévalent : l’Alternaria a été récupéré dans 40 à 70 % des échantillons de poussière en suspension dans l’air prélevés sur le toit de maisons sélectionnées en Égypte : ces résultats faisaient de l’Alternaria la moisissure la plus souvent identifiée dans les échantillons, même si les concentrations n’atteignaient que 3,9 à 8,4 ufc par milligramme de poussière {929}. Au Japon, une étude comparative des milieux intérieurs et extérieurs a permis de mesurer des concentrations d’Alternaria sp. qui constituait de 22,7 à 48,6 % des mycètes présents en milieu extérieur et seulement de 6,0 à 17,5 % de la flore à l’intérieur de deux appartements de deux édifices de quatre étages {2517}. Exigences de croissance L’Alternaria se développe sur une variété de substrats. Il peut croître à des températures de 2 °C à 32 °C (croissance optimale entre 25 et 29 °C) {725, 1056}. Le pH optimal est de 4,0 à 5,4, mais cette espèce peut aussi se développer à des pH allant de 2,7 à 8 {989}. Pour se développer, les Alternaria spp. requièrent une quantité d’eau libre minimale (Aw) variant entre 0,85 et 0,88 selon les espèces {989, 813}; cette exigence en eau fait de l’Alternaria, par définition, un colonisateur secondaire. Activité de l’eau : Aw = 0,85 à 0,88. Croissance sur matériaux de construction et en environnement intérieur La présence de l’Alternaria en milieu intérieur a été rapportée dans le monde entier, aussi bien dans les échantillons d’air que dans les échantillons de surface et de poussière {1584, 1756, 624, 605, 2193, 2388}. Alternaria sp. est un colonisateur secondaire {587} et se développe, dans l’environnement intérieur, sur différents matériaux de construction et substrats. On le retrouve souvent dans la poussière provenant de planchers, de tapis et de matelas; il peut s’établir tant sur les cadres et le mastic humide des fenêtres, les murs et le plafond, le papier peint et les finis de peinture acrylique que dans les humidificateurs et les filtres des systèmes de ventilation; l’Alternaria a également été signalé comme contaminant des textiles (coton, jute, laine), du caoutchouc, des bandes magnétiques, des négatifs, des peintures à l’huile, du papier, des parchemins ainsi que de quelques matériaux synthétiques {989, 3729, 725, 1056}. Alternaria est un contaminant fréquent dans les bâtiments endommagés par l’eau ou inondés {695, 720}. Plus de détails Dans une étude expérimentale ayant trait à la croissance de moisissures sur des panneaux de gypse humides situés dans un environnement intérieur, il est apparu que l’Alternaria était un colonisateur secondaire, puisqu’il a été détecté plus d’un mois après que ce matériau de construction a été mouillé {587}. Après que les ouragans Katrina et Rita ont ravagé la côte du golfe de la Louisiane en 2005, des milliers de maisons ont été inondées, et le recensement des moisissures aéroportées a indiqué une forte présence des espèces d’Alternaria, autant dans les échantillons d’air extérieur (45 %) que dans les échantillons d’air intérieur (20 %) {695}. Lors d’une étude menée sur 831 domiciles, situés à 75 endroits différents dans l’ensemble des États- Unis, des antigènes d’Alternaria ont été détectés dans la plupart des échantillons de poussière domestique (95-99 %) {1085}.