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Quatuor Ruggieri George Onslow Quatuor Ruggieri George Onslow (1784-1853)

Quatuor à cordes op. 8 no 1 en ut mineur Quatuor à cordes op. 8 no 3 en la majeur in C minor String Quartet in A major 1. Largo / Allegro agitato 7’51 9. Allegro 8’06 2. Adagio 5’55 10. Andante non troppo lento 3’55 3. Minuetto allegretto 2’30 11. Minuetto allegro 3’30 Remerciements au Palazzetto Bru Zane — Centre de musique romantique française 4. Finale presto 3’45 12. Finale vivace 4’43

Enregistré du 5 au 8 janvier 2015 à l’église Saint-Pierre, rue Manin, Paris Direction artistique et prise de son : Damien Quintard, assisté par Ignace Hauville Quatuor à cordes op. 10 no 3 Total : 62’20 Montage, mixage et mastering : Clément Rousset en mi bémol majeur Production exécutive : Little Tribeca String Quartet in E-flat major 5. Largo / Allegro con brio 5’51 English translation © Sandy Spencer Couverture © Caroline Doutre 6. Andantino sostenuto 7’14 7. Minuetto allegro (air de danse Aparté · Little Tribeca 1, rue Paul Bert, 93500 Pantin, France des montagnes d’Auvergne) 3’15 AP105 © ℗ Little Tribeca 8. Allegro vivace 5’37 Fabriqué en Europe www.apartemusic.com Forts d’une grande amitié qui s’est développée au sein de Based on the deep friendship we forged during our time l’ensemble de musique baroque « Les Talens Lyriques », nous with the Baroque music ensemble “Les Talens Lyriques”, décidons de constituer le Quatuor Ruggieri en 2007 dans we founded the Ruggieri Quartet in 2007 and made it our le but d’explorer le répertoire classique et romantique sur mission to explore classic and on period instruments d’époque. instruments.

Ayant été enthousiasmés il y a maintenant quelques années Long-time fans of George Onslow’s music, we dedicated par la découverte de la musique de George Onslow et our first CD to three of the composer’s quartets: Opus 9 après y avoir consacré un premier opus de trois quatuors No 3, Opus 10 No 2 and Opus 21 No 3. We are delighted to (opus 9 n° 3, opus 10 n° 2, opus 21 n° 3), nous sommes announce the release of a new disc featuring two more très heureux de proposer à l’écoute ce deuxième volume quartets, unrecorded up to now. dans lequel se trouvent à nouveau deux quatuors encore It is a privilege for us to be part of the rediscovery of a inédits au disque. French composer whose work has been so sadly neglected. Nous avions à cœur de pouvoir poursuivre notre contribu- Even more so because we have the opportunity to perform tion au travail de réhabilitation de ce compositeur français music that bridges the classic and the romantic on gut- encore trop peu joué, et tenions également à ce que cette stringed instruments as part of our continued effort to musique qui se situe à la charnière entre classicisme et deliver a sound as near authentic as possible. romantisme puisse être entendue sur instruments cordés We would like to thank Viviane Niaux for assisting us in en boyaux, étant toujours en quête d’une restitution sonore our research on the composer and agreeing, once again, la plus authentique possible. to collaborate in the production of this recording. Nous remercions Viviane Niaux de nous avoir aidés dans nos recherches sur ce compositeur, et d’avoir accepté une nouvelle fois de collaborer à l’élaboration de ce disque. Quatuor Ruggieri

Quatuor Ruggieri

4 5 Désigné comme le « Beethoven français », Heralded as the “French Beethoven”, George George Onslow George Onslow (1784-1853) traversa le Onslow (1784-1853), whose life and career Premier Empire et la Restauration en s’impo- spanned both the First Empire and the sant sur le terrain alors peu défriché en France Restoration, championed a genre seldom heard de la musique de chambre. Contemporain de in France till then: . A contempo- Berlioz et de Paganini, il donnera ses lettres rary of both Berlioz and Paganini, Onslow put de noblesse à un genre qui ne trouve son his stamp on a repertoire unknown to Parisian public à Paris qu’en 1814, lors de la création audiences before 1814 with the founding of a de la société de concerts dirigée par le violo- concert society led by the violinist Baillot, a niste Baillot. Parmi la centaine d’œuvres qu’il good friend of Onslow’s. Among the hundreds écrivit, ses quatuors à cordes se démarquent of works he scored, Onslow’s string quartets en particulier par leur invention, parfois vision- are especially notable for their sometimes naire, toujours surprenante. Dès ses ouvrages visionary and always astonishing originality. de jeunesse (opus 8, 9 et 10), Onslow innove From his earliest quartets (Opuses 8, 9 and dans le fond comme dans la forme, expéri - 10), Onslow displayed a talent for innovation mentant une manière française qui s’inscrit both in content and form, experimenting in a dans l’héritage du quatuor mozartien et bee- particularly French manner with the traditions thovénien. Mais avec souvent une dimension established by Mozart and Beethoven, while virtuose typiquement parisienne qui ajoute bringing to his work a uniquely Parisian flair à la qualité des idées une dimension specta- that gives it a surprisingly fresh and distinc- culaire appréciable. tive dimension.

6 7 Dans un premier volet discographique du Quatuor Ruggieri 1, de mère française, issue de la haute lignée où les honneurs et l’opéra faisaient et défai- Vous avez dit nous avions expliqué les raisons de l’ostracisme dans lequel des Bourdeille de Brantôme, il naît en 1784 à saient la réputation d’un musicien, on constate classique ou l’œuvre d’Onslow fut reléguée pendant près d’un siècle et Clermont-Ferrand et y décède à l’âge de 69 ans. qu’Onslow est bien le seul à n’avoir rempli demi, avant d’émerger de l’oubli vers la fin du XX e siècle. Hormis quelques voyages en Angleterre et en aucun de ces « passages obligés » et à avoir pu romantique ? Avec ce second opus, nous nous proposerons de comprendre Allemagne, il partage son existence durant un cependant prétendre occuper un fauteuil de les raisons pour lesquelles le compositeur et sa musique ont demi-siècle d’activités entre ses habitations l’Académie des Beaux-Arts (1842). C’est dire fait l’objet de jugements très divergents au cours du temps. parisiennes et ses demeures provinciales. Il l’importance musicale acquise par cet artiste Rarement on aura écrit de façon plus contrastée à propos reçoit une courte formation instrumentale dont les français ne s’intéressèrent à la musique d’un compositeur tour à tour qualifié d’« arrière-garde », prodiguée par des musiciens de nationalité qu’à partir des années 1830 ! de « précurseur », de « classique », de « romantique », « de étrangère (leçons de piano avec Dussek en Que signifie alors ce qualificatif d’« amateur transition », d’« amateur distingué », de « petit maître », de Allemagne puis Cramer en Angleterre). C’est distingué » dont François-Joseph Fétis, puis ses « Beethoven français »… Le moins que l’on puisse dire est aussi un excellent autodidacte qui, pour se successeurs, ont abusé à l’encontre d’Onslow ? que sa musique aura inspiré des plumes contradictoires ! former à la composition, recopie les œuvres Certes, il n’est pas difficile de sentir le dédain de Haydn, de Mozart et de Beethoven. Il solli- Il faut donc se frayer un chemin au milieu des multiples qui perce dans le propos du musicographe cite enfin les conseils de Reicha, musicien et jugements afin de comprendre de quoi est faite la musique belge, mais ce terme « d’amateur », dans le théoricien tchèque installé à Paris, lequel lui de ce créateur si difficile à cerner ; un homme dont l’histoire contexte social et artistique de l’époque, donne quelques leçons en 1808. Il édifie tout individuelle s’inscrit dans le grand saut que fit la France signifie plus simplement que la fortune per- au long de sa vie une œuvre instrumentale entre l’Ancien Régime et la deuxième République, un homme sonnelle et la position aristocratique d’Onslow foisonnante dominée par une production de qui naquit sous l’ère classique et mourut à l’apogée du en faisaient un homme indépendant de son 70 quatuors et quintettes à cordes : un corpus romantisme. art. Plus heureux que d’autres, Onslow n’eut absolument unique par la qualité et la quantité. jamais besoin des revenus de sa musique pour George Onslow est une sorte d’oiseau rare dans le paysage Notons tout d’abord que la formation et l’acti- vivre, ce qui lui permit de composer selon son musical français de son temps. Malgré l’évidence britannique vité musicale d’Onslow se sont passées en goût et lui épargna de devenir un musicien de de son nom, il n’appartient pas à cette catégorie de musiciens marge des institutions. Le compositeur n’a commande. En effet, ses premières partitions, étrangers venus s’installer en France dans les premières pas étudié au Conservatoire, pas plus qu’il publiées entre 1807 et 1818, ne s’achetèrent et décennies du XIXe siècle. Au contraire, c’est un auvergnat n’y a enseigné par la suite. De même, il n’a ne se jouèrent que très peu en France. Deux de toujours : de père londonien (immigré depuis 1781) et pas concouru pour le Prix de Rome. Enfin, ses raisons à cela : difficulté d’exécution, éloignant trois opéras représentés à Paris ne connurent un public friand de musique facile à déchiffrer 1 Quatuors op. 10 no 2, op. 9 no 3 et op. 21 no 3 (1 CD : Agogique qu’un maigre succès. Dans un pays et un temps et à écouter, « germanisme » du style, enfin, AGO006, 2012) 8 9 que les mélomanes français n’appréciaient quelque aspirant musicographe pressé de et l’héroïsme : arpèges déclamatoires, rythmes romantisme intuitif aux éclats d’un romantisme pas. Cette absence de clientèle ne fut pas régler son sort à Onslow, nous préférons pointés très serrés, fusées dans les aigus ou accompli. Pour ma part, je crois que c’est essen- dissuasive pour Onslow qui finança lui-même celui d’« héritier » pour qualifier un artiste qui dans les graves, nuances extrêmes, textures tiellement au travers de deux paramètres du ses publications auprès du principal éditeur hérite, en effet, d’une tradition dominée très médianes resserrées en accords répétés, ryth- langage, à savoir la forme et l’harmonie, que parisien de son temps, Ignace Pleyel. Quelques certainement par l’école viennoise. Onslow mique obsessionnelle, utilisation des tessitures l’on peut montrer le profond hiatus créé par le années plus tard, la situation s’inverserait et les fait ses premiers pas dans la composition en maximales avec extension des intervalles passage d’un langage à l’autre chez un compo- éditeurs français se disputeraient le privilège écrivant des trios, quatuors et quintettes à mélodiques, etc. Ce kaléidoscope d’influences siteur comme Onslow, et cela même avant de de diffuser sa musique en lui payant très cher cordes. Aucun hasard dans le fait que deux embrouille l’identité du compositeur et peut faire référence à l’expressivité et au sentiment ses compositions. Dans notre contemporanéité de ses premiers quintettes (opus 1) soient expliquer la confusion et la multiplicité des si propres à l’évidence romantique. et dans son sens le plus vulgaire, aucun vocable écrits pour deux altos. Leur instrumentation épithètes qui se succèdent pour qualifier sa Aux alentours de 1806, Onslow est encore ne convient donc moins à Onslow que celui autant que leur structure ambitieuse montrent musique dont on peine à identifier les racines. autodidacte et n’a d’autres connaissances « d’amateur ». l’hommage au grand Mozart. Les six premiers Reconnaissons que l’individu est un drôle de théoriques que celles qu’il a directement trios (opus 3 et 14) sont quant à eux truffés de cas : anglais par son père, français par sa mère, Une analyse rapide de la période musicale puisées dans la lecture des œuvres de ses références et d’imitations beethoveniennes. ce compositeur « auvergnat » connaîtra ses pre- dans laquelle s’inscrit la vie musicale d’Onslow prédécesseurs. Il tâtonne et expérimente sur Enfin, les douze premiers quatuors à cordes miers succès entre 1810 et 1820 en Allemagne montre qu’il naquit à l’apogée du classicisme les plans formels, mélodiques et harmoniques (opus 4, 8, 9 et 10) multiplient les clins d’œil où sa musique sera, pour la postérité, assimilée viennois et du style galant. Il fut ensuite plongé en donnant vie à des ouvrages hétéroclites au maître incontesté du genre : . à celle de l’école allemande ! On comprend dans le feu tumultueux des chants et opéras comme les trios opus 3 qui dissimulent, sous Pourtant, si Onslow écrit « comme un alle - mieux le qualificatif de « Beethoven français » révolutionnaires, avant d’avoir à se confronter une sage ordonnance des mouvements, une mand », ce n’est pas parce qu’il néglige ou que l’on accolera au nom d’Onslow lorsque à l’esthétique inouïe des derniers quatuors écriture où cohabitent différents styles, un méconnaît ses prédécesseurs français qui lui l’œuvre du maître de Bonn, connue et jouée de Beethoven. Il assiste au triomphe des pia- traitement diversifié des constructions et une laissent un tout autre héritage stylistique. dans notre capitale, deviendra « la » référence nistes romantiques nés dans les années 1810 thématique au caractère souvent inattendu. Le Et de fait, ses premiers quatuors trahissent de toute musique instrumentale en Europe. (Mendelssohn, Schumann, Chopin, Liszt). Enfin, premier mouvement du second trio trahit, par de façon sous-jacente l’influence du quatuor En 1830, notre compositeur deviendra, aux à sa disparition en 1853, Liszt est sur le point exemple, une perte du sens de la structure par français dit « concertant » (cultivé par Saint- yeux de ses pairs, celui que Berlioz n’hésitera d’achever sa Sonate pour piano tandis que la présence en son milieu d’un Maestoso très George, Pleyel, Gossec ou Vachon…) et celle pas à qualifier de « plus belle gloires musicales Wagner entame sa Tétralogie. On imagine sans lyrique qui ne s’inscrit dans aucune logique du quatuor dit « brillant » auquel il emprunte la de la France ». peine l’évolution artistique qui s’imposât au formelle, mais créé une rupture au sein du virtuosité des soli confiés au premier violon. Le compositeur lors de cette traversée. Brigitte François-Sappey soulignait avec raison développement. Une telle séquence n’a d’autre langage d’Onslow ne méconnaît pas non plus combien il est malaisé pour les compositeurs nécessité que d’agir sur la sensibilité de l’audi- Aux termes « d’arrière-garde » ou « d’acadé- l’influence musicale révolutionnaire dont il de la génération d’Onslow de passer d’un pré- teur et sonne à l’oreille comme un « mouvement mique » que l’on a pu lire sous la plume de reprend nombre de poncifs comme la grandeur

10 11 dans le mouvement ». Un événement aussi ceux de la crise post-romantique qui affecteront programmatique, mais tellement « classique » ou artistiques, George Onslow fait partie de symptomatique pourrait annoncer une propen- l’harmonie de la seconde moitié du XIXe siècle. dans sa facture ! Ce qui n’a pas été remarqué, en ces artistes qui ont présidé à l’émergence de la sion du compositeur à se libérer peu à peu de la Sans en avoir l’air, le compositeur devance et revanche, c’est que George Onslow peut être conscience romantique à Paris, laquelle s’affir- « forme » vouée à disparaître au XIXe siècle (on annonce les langages de Brahms, de Liszt, de considéré comme l’inventeur du scherzo instru- mera en 1830 avec l’emblématique Symphonie sait par exemple que Liszt finira par s’exonérer Franck… et, à partir de 1830, il anticipe même, mental français, mouvement romantique par fantastique. Il est aussi et surtout un créateur des formes en construisant une musique dite avec une intuition parfois visionnaires l’harmo- excellence. Contrairement au scherzo allemand « à part ». Son œuvre comble la béance d’un « à programme »). Pourtant, c’est exactement nie chromatique wagnérienne. En ce sens, c’est pratiqué dès 1801 par Beethoven et que l’on répertoire quasiment inexistant dans l’histoire l’inverse qui se passera chez Onslow au fur et bel et bien un compositeur « d’avant-garde » et définit par une structure et un tempo différents de la musique française de la première moitié à mesure que s’affirmeront son expérience c’est ce qui donne à sa musique cette sonorité de ceux du menuet, le scherzo instrumental du XIXe siècle : celui de la musique de chambre. et son art. Les constructions alambiquées de novatrice, originale et si parfaitement recon- français nait beaucoup plus tard sous la plume Ce caractère d’unicité a probablement servi le ses débuts disparaîtront pour laisser place à naissable. Mais les éléments qui conduisent à d’Onslow qui l’envisage comme un mouvement compositeur sa vie durant, puisqu’il occupait à des structures de plus en plus normatives. Il percevoir un auteur comme « romantique » sont « de caractère » et dont la teneur essentielle lui seul, et avec beaucoup de talent, un terrain ne travaillera plus sur ses formes que dans aussi liés à d’autres paramètres. Ils affectent la réside dans les fièvres, les passions ou les che- que personne ne semblait vouloir faire fructifier. un souci d’extension qui le rapprochera de musique dans sa globalité (expression du senti- vauchées qu’il renferme. Sa forme et son tempo, Le paradoxe soulevé dans notre introduction Beethoven son aîné. ment, présence de l’imaginaire, de l’irrationnel, en revanche, ne varient pas systématiquement trouve son origine dans les années précédant du romanesque, goût pour les couleurs exo - de ceux de l’ancien menuet. On trouvera de sa mort. Il n’est pas rare en effet de voir que Sur la question de l’harmonie, il m’arrive de tiques…) et ils émanent également de l’artiste nombreux exemples de scherzi dans les qua - ceux qui avaient crié à son génie vers 1830, ne signaler – bien que je reconnaisse volontiers le qui met en scène ses passions amoureuses tuors et quintettes d’Onslow (opus 48, 50, 51…) voyaient plus en lui, quelques vingt ans plus caractère hyperbolique de cette remarque – que ou mystiques, qui organise sa légende avec qui illustrent à merveille cette belle trouvaille tard, qu’un musicien dépassé. Après 1870, le la musique d’Onslow frise parfois « l’atonalité ». outrance et démesure. Berlioz ou Liszt ne le romantique passée inaperçue 2. nom même d’Onslow allait disparaître des Chantre du chromatisme, Onslow raffole des démentiront pas. Les seuls atours romanesques mémoires. Il suffit d’observer l’évolution de la enchaînements défonctionnalisés. En quelle Homme de transition, ayant assisté à de mul- qui enjolivent l’image sociale de George Onslow musique en France après 1850 pour ne point s’en tonalité sommes-nous ? Vers quelle tonalité tiples bouleversements sociaux, philosophiques se limitent à un épisode fameux souvent relaté : étonner. De fait, l’abandon dans lequel tombe se dirige-t-on ? Difficile à dire tant le langage l’accident de chasse qui a donné naissance au progressivement le répertoire du quatuor et truffé de chromatismes tourne sur lui-même non moins fameux Quintette de la Balle… Onslow du quintette à cordes, ainsi que les nombreux et se libère de ses ancrages harmoniques que 2 Pour en savoir plus à ce sujet, lire : Du Menuet puisant au cœur des souffrances engendrées changements de goûts et de styles survenus ce soit le temps d’une introduction lente ou de l’Opus 4 no 1 au Scherzo de l’Opus 50 : notes sur par cet accident intitule les mouvements de dans la deuxième moitié du XIXe siècle fran- d’une fraction de développement. La lecture l’évolution d’un genre en France à travers les qua- son quintette : douleur, délire, convalescence çais, allaient modifier de manière inévitable le des premières œuvres d’Onslow révèle déjà tuors de George Onslow / Viviane Niaux (https:// et guérison : une œuvre « romantique » par jugement des critiques et des mélomanes ainsi tous les symptômes du romantisme naissant et hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00510753/ son expressivité exacerbée et son univers document) que la pratique musicale à venir.

12 13 Par leur écriture admirable, les quatuors opus 8, 9 et 10 compositeurs de son temps, Onslow est très folklore parfaitement intégré aux trajectoires Les Quatuors réalisent la quintessence de la première période composi- sensible à l’influence des folklores européens mélodiques, rythmiques et harmoniques opus 8 no 1 tionnelle de George Onslow. Ces douze quatuors, achevés qui touche la musique savante de la première d’une musique ô combien savante ! Le savoir en 1814, obéissent à une esthétique commune, empreinte moitié du XIXe siècle. Le mouvement témoigne faire avec lequel le compositeur marie les et 3 et opus de grâce, de souplesse, d’élégance et de théâtralité. Très toutefois d’une notion tellement vague de la contrastes et les styles témoigne d’une maî- virtuoses, ils conjuguent l’énergie joyeuse et les jeux musique ibérique qu’Onslow dut renoncer à trise digne des plus grands maîtres. 10 no 3 métriques hérités de Haydn, avec une agilité des thèmes son titre initial. Par la déclamation des soli, et une aisance harmonique typiquement mozartiennes. l’accompagnement en notes détachées, les accents décalés de la mélodie, l’alternance Viviane Niaux La composition éditoriale de l’opus 8 est assez singulière. des modes majeur et mineur, on perçoit en En effet, à peine Onslow a-t-il financé en 1815 la publica - réalité une écriture qui anticipe sur la vocalité tion de ses trois quatuors, qu’il remet immédiatement légère des petits airs qui abonderont dans ces œuvres sur le métier pour y apporter des corrections les opéras futurs du compositeur. et modifications faisant l’objet d’une nouvelle édition au début de l’année 1816. On perçoit, dans la succession L’opus 10 no 3 est le dernier d’une trilogie de rapide de ces deux tirages, le regret d’un jeune auteur quatuors contenant chacun un thème popu - d’avoir confié trop vite sa musique à la gravure. Plus tard, laire auvergnat. Après un second mouvement lorsque Pleyel réédite l’ensemble des quatuors d’Onslow à la théâtralité soutenue, Onslow enchaîne un en 1830, le compositeur insère de nouvelles révisions à cet menuet plein de verve et de brio dans lequel opus, ce qui totalise trois états successifs publiés de la se trouve enchâssée une montagnarde du partition ! Les quatuors opus 8 no 1 et 3 sont présentés ici Puy-de-Dôme écrite sur le timbre : N’ey ma dans leur deuxième édition. L’intérêt de cette version est chin sous (je n’ai que cinq sous). La musique qu’elle demeure au plus près de la pensée du compositeur incisive et rapide, ponctuée d’accentuations au moment où il crée ces ouvrages. L’opus 8 est dédié à temps et à contre temps, achève sa course au célèbre violoniste , dont les séances de sur le thème auvergnat qui s’élève dans le musique de chambre débutent à Paris en 1814. Onslow trio central en reprenant la teneur plaintive avait prévu le beau titre de « À l’Hispanuola » pour le second de la chanson originale : « Je n’ai que cinq mouvement du quatuor opus 8 n o 3, mais cet intitulé - sous / Ma mie n’en a que quatre / comment présent dans le manuscrit autographe - a été remplacé par ferons-nous / Quand nous nous marierons… ». un Andante non troppo lento dans l’édition. À l’instar des L’auditeur savoure ainsi l’âpre rusticité d’un

14 15 In the notes for Quatuor Ruggieri’s first Onslow release 1, forays into England and Germany, he divided the Académie des Beaux-Arts in 1842. Put Classic or we looked at reasons why Onslow’s work was pretty much the half century during which he was active another way, he did not even feature seriously Romantic? lost without trace for over a century and a half before re- between his homes in Paris and the country. on the French musical scene until the 1830s! surfacing at the end of the twentieth. With this second He received his brief instrumental instruction So, why then this epithet: “talented amateur” release, we will turn our attention to why the composer and at the hands of non-native musicians – piano Which was he? that François-Joseph Fétis and those that his music have given rise to such mixed opinions over the lessons from Dussek in Germany and Cramer came after him branded Onslow with? The put- years. Not many composers can boast such a contradictory in England. He was also a talented autodidact down evident in the Belgian musicologist’s list of soubriquets: “rear-guard”, “precursor”, “Classic”, who taught himself composition by copying use of the phrase is hard to gloss over, but “Romantic”, “transitional”, “talented amateur”, “minor the works of Haydn, Mozart and Beethoven. “talented amateur” in the social and artis - master”, “a French Beethoven”… His music has certainly In 1808, he turned to the Czech musician and tic context of the time actually references given critics plenty to disagree about! musicologist Reicha, living in Paris at the Onslow’s personal fortune and aristocratic time, for further guidance and instruction. If we are really going to come to grips with Onslow’s music, status as a result of which he did not have Throughout his life, his instrumental output it is probably best to steer a middle course through these to rely on his art for income. More fortunate was never less than prodigious with 70 string very different takes and pin down who Onslow actually was, than most, Onslow never had to earn a living quartets and quintets to his name, a body of a man whose life, after all, began under the Ancien Régime by his music and so could follow his own fancy work outstanding both for its quality and in France and ended in the Second Republic, born in the when it came to composing and dispense quantity. Classical era and dying at the height of the Romantic period. with commissions. In fact, his first scores, It is worth noting that Onslow’s musical trai- published between 1807 and 1818, were rarely George Onslow was a rather rare bird in the landscape of ning and artistic career were pursued, for the sold or played in France. There were two French music of his time. In spite of his British-sounding most part, outside the mainstream. He did reasons: first, they were hard to play and so name, he was definitely not one of a number of foreign not study at the Conservatoire and did not not popular with a public that had a strong musicians who took up residence in France in the first become a teacher. He did not compete for preference for music that could be easily inter- decades of the nineteenth century. He was an Auvergnat the Prix de Rome. His three were per- preted and listened to; second, they smacked born and bred. His father, a Londoner, came to France in formed in Paris to only a lukewarm reception. of “Germanism” which French music-lovers 1781. His mother was descended from the noble line of the At a time and in a country where honours and had little time for. Onslow took this rebuff in Bourdeilles de Brantôme. He was born in 178 4 in Clermont- operas could make or break a musician’s repu- stride, financing the works’ publication by the Ferrand and died at the age of 69. Apart from a couple of tation, it is significant that Onslow was alone leading publisher in Paris at the time, Ignace in not making any of these rites of passage. Pleyel, from his own pocket. Some years later, 1 Quartets Op 10 No. 2, Op 9 No. 3 and Op 21 No. 3 (1 CD, And yet, in spite of that, he was elected to the situation would be reversed and French Agogique AGO006, 2012) 16 17 publishers would be competing fiercely for the quartets and quintets for strings. It is not by possible with drawn-out melodic intervals, resort to the characteristic expressiveness privilege of distributing his music and paying chance that two of his first quintets (Opus 1) etc. This jumble of influences overshadows the and feeling of as an indicator. dearly for it. So our present-day pejorative are scored for two violas. The instrumenta- composer’s own identity and may well explain Until 1806 or thereabouts, Onslow was still sense of the word “amateur” could not be tion and ambitious structure of both are an the number and variety of opinions and sou- an autodidact and had acquired everything less applicable to Onslow. obvious tip of the hat to his much-admired briquets his music has attracted, not least he knew about theory from close study of the Mozart. The first six trios (Opuses 3 and 14) because his roots are so hard to pin down. His work of his predecessors. He inched his way A brief survey of the musical era in which are equally full of references to and imitations father was English, his mother French. The forward, experimenting with whatever was Onslow lived and worked at his music yields of Beethoven. And the first twelve string composer, a native Auvergnat, made his mark formal, melodic or harmonistic in composi - the following. He was born at the height of quartets (Opuses 4, 8, 9 and 10) contain plenty first—between 1810 and 1820—in Germany tions that are markedly heterogeneous such Viennese Classicism and the galant style. He of nods to the established master of the with the result that his music from then on as Opus 3 which, in an orderly arrangement then had to ride out the storm of revolutio- form, Joseph Haydn. Though Onslow may have would be associated with the German school. of movements, evidences writing that com - nary songs and operas before being presented written like a “German”, there’s no doubt That in turn might explain how Onslow came bines a mix of styles, a variety of structural with the challenge of the matchless aesthetic that he both acknowledged and was fully to be dubbed “the French Beethoven” once elements and a thematic arrangement that of Beethoven’s later quartets. He was around cognisant of his French predecessors who the Bonn master’s work got to be known can be quite unexpected at times. By way of for the musical triumphs of Romantic pia - bequeathed him a rich stylistic heritage, a fact and played in Paris and basically became an example, the first movement of the second nists born in or around 1810 (Mendelssohn, born out by the echoes in his first quartets the measure for all European instrumental trio shows a lack of structural awareness by Schumann, Chopin, Liszt). At the time of of the so-called concertante style of French music. By 1830, Onslow was considered by the introduction at its heart of a quite lyrical Onslow’s death in 1853, Liszt was putting quartets (employed by Saint-George, Pleyel, his peers to be—in Berlioz’s words—“one of Maestoso figure that would have no place in the finishing touches to his piano sonata Gossec, Vachon and others) and the brillante France’s greatest musical treasures”. formal theory, instead causing a break in the and Wagner was embarking on The Ring. It is style of quartet which he adopted for the middle of the development. The sole effect hard not to marvel at the breadth of artistic Brigitte François-Sappey rightly points out virtuosic soli given to the first violin. Onslow’s of such a passage is to disrupt the listener’s change that must have influenced the com- how difficult it must have been for composers musical lexicon was also clearly influenced by train of thought by announcing the arrival poser during his career. of Onslow’s generation to make the transition music of the Revolutionary era from which of a “movement within a movement”. Such a from an instinctive pre-Romanticism to its In place of “rear-guard” or “academic”, he recycled various heavily-worked themes device might suggest the composer was trying full-blown counterpart. In my own opinion, epithets of choice for any would-be musico- like “grandeur” and “heroism” expressed in to unshackle himself from the constraints of when it comes to a composer like Onslow, grapher out to get Onslow, I would propose declamatory arpeggios, rhythmically tight “form”, destined to be abandoned anyway by I think it is primarily in terms of two ele - the term “heir” in that Onslow was, in fact, and heavily accentuated, musical fireworks in the end of the nineteenth century. (By way ments of musical language, form and harmony, the inheritor of a tradition clearly dominated the upper and lower registers, extreme sha - of example, Liszt dispensed with the notion that the major shift between one style and by the Viennese school. Onslow kicked off dings, median textures packed into repeating of form by composing so-called “programme another can be identified without needing to his career as a composer by writing trios, chords, driving beats, use of the widest ranges music”). In fact, exactly the opposite was

18 19 happening with Onslow as the progress of with startling premonition the chromatic quintessentially Romantic in character. Unlike also and above all a creative talent in his own his life and art demonstrate. The convoluted harmonies of Wagner. In that sense then, the German scherzo popularised by Beethoven right. And, his work added to the repertoire constructs of his early work are replaced by he really was an “avant-garde” composer. It from 1801 on and separate in structure and a form pretty much absent in French music structures that feel more and more conven - is this particular characteristic that makes tempo from the minuet, the French instru - of the first half of the nineteenth century: tional. From then on, the only adjustments his music sound so new, so original and so mental scherzo came into being much later chamber music. Its unique attributes served he will make to formal arrangements will be instantly recognisable. But the very elements at the hand of Onslow who thought of it the composer well throughout his life as he to bring them more into line with those of that might lead one to dub the composer a as a “character” movement for the intrin - was the sole – and very talented – practitioner his senior, Beethoven. “Romantic” also tie into other parameters. sic elements – excitement, passion, drive of a genre that no one else seemed willing These – expression of feeling, introduction – it contained. Its form and tempo though to explore. The paradox with which I began As far as harmony is concerned, I would of the imaginary, the irrational or the fantas- were not that different from the much older this piece did not really take shape until the suggest, in spite of the fact that the comment tic, a taste for exotic colouring – affect the minuet. There are plenty of examples of years leading up to his death. There are plenty may sound somewhat outré, that Onslow’s music as a whole and emanate from a compo- scherzi in Onslow's quartets and quintets of examples of how those who had lauded music can border on the “atonal”. An early ser who put his own emotional and spiritual (Opuses 48, 50, 51 and on) which amply illus- his genius in and around 1830 had changed exponent of chromaticism, Onslow delighted feelings on the line and, in so doing, firmly trate this glorious Romantic invention not their tune twenty years or so on and now in writing quasi-dysfunctional sequences. established his own identity. Even Berlioz or properly attributed before 2. saw him as a musician past his time. By 1870, Which tonality are we in exactly? Which tona- Liszt would not disagree. The only bizarre Onslow’s name had been lost to history. Given lity are we headed for? Hard to say when George Onslow, a transitional figure who blot on Onslow’s otherwise blameless public the development of French music after 1850, the music, so rich in chromaticism, turns had witnessed a string of social, intellectual record is one often-related and well-known that is not really surprising. The gradual aban- in on itself and throws off any harmonic and artistic upheavals in his time, is pro - incident: the hunting accident which engen- donment of the repertoire for string quartets restraints whether in the tempi of a slow minent among those artists who presided dered the equally well-known Quintette de la and quintets and the inevitable shifts in taste introduction or a developmental passage. A over the emergence in Paris of a Romantic Balle (“The Bullet”) … Digging deep into the and style that came about in France in the close study of Onslow’s initial work reveals consciousness that became firmly rooted pain and suffering caused by the accident, second half of the nineteenth century had an clear indications of an early Romanticism and in 1830 with Symphonie fantastique. He was Onslow entitled the movements of his quintet: irreversible impact on the opinions of critics the subsequent post-Romantic upheaval that Pain, Fever, Convalescence and Recovery. It and audiences alike as well as on the future was to transform harmonic arrangement in is a work that is patently “Romantic” in its 2 For more on the subject, consult: Du Menuet of music as a whole. the second half of the nineteenth century. heightened expression and programmatic feel de l’Opus 4, no 1 au Scherzo de l’Opus 50: notes sur Though perhaps not intentionally, Onslow but very “Classical” in its execution. What has l’évolution d’un genre en France à travers les qua- anticipated and gave voice to the language not been noted as yet is that George Onslow tuors de George Onslow / Viviane Niaux (https:// of Brahms, Liszt and Franck among others. can be credited with the invention of the hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00510753/ And, beginning in 1830, he even anticipated French instrumental scherzo, a movement document)

20 21 Quartets Opuses 8, 9 and 10 represent the peak of George the vocabulary of serious music in the first at one and the same time! The skill with which Quartets Onslow’s first compositional period by their deft scoring. The half of the nineteenth century. The movement the composer melds the two contrasting and Opus 8 Nos 1 12 quartets, completed in 1814, all subscribe to a common sounds vaguely Spanish in tone as indicated stylistic forms are clear indications of musi- aesthetic characterised by charm, fluidity, elegance and flair. by the title Onslow later dropped. In state - cianship of the highest order. and 3 and Virtuosic to a degree, they combine a playful energy and ments assigned to soloists, accompaniment metric improvisation borrowed from Haydn with a lightness in non-combined notes, accentuation offset Opus 10 No 3 of theme and harmonic facility very reminiscent of Mozart. from the melody, shifts between major and Viviane Niaux The publication of the Opus 8 score is in itself rather odd. minor keys, one can detect a compositional Onslow had barely finished paying for the publication of style that prefigures the light vocality of the the three quartets in 1815 when he immediately began shorter arias which are found in abundance re-working the scores with corrections and changes that in the composer’s operas to come. Opus 10 led to a new edition at the beginning of 1816. We can read No 3 is the last of a trilogy of quartets which into this rapid succession of two publications the remorse all incorporate a popular Auvergnat air. After of a young composer rushing his music into print too soon. a second movement of sustained exuberance, When Pleyel re-published all Onslow’s quartets in 1830, the Onslow follows up with a minuet bursting with composer again revised Opus 8 with the result that there verve and brio in which can be heard the strain are now three published versions of the score. The quartets of a song of the mountain folk of Puy-de-Dôme: Opus 8 Nos 1 and 3 under consideration here are from the N’ey ma chin sous (I only have five sous). The second edition. The reason this version has been chosen is music is incisive and quick, punctuated by that it adheres most closely to what the composer had in accents on and off the beat, and winds up with mind when he wrote the works. Opus 8 is dedicated to the an Auvergnat air which makes its entrance violinist Pierre Baillot whose chamber music series were in the central trio and takes on the plaintive first launched in Paris in 1814. Onslow intended to give the note of the original song: “I only have five charming title “À l’Hispanuola” to the second movement sous/My girl has only four/How will we get by of Opus 8 No 3 but the title, present in the autographed then/When married we shall be…” A listener manuscript, was replaced by Andante non troppo lento in the can relish the rough simplicity of a traditional printed edition. Like many composers of his time, Onslow country air woven into the melodic, rhythmic was heavily influenced by European folk music which entered and harmonic flights of truly masterful music

22 23 Le Palazzetto Bru Zane Centre de musique romantique française

Le Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française a pour vocation de favo- riser la redécouverte du patrimoine musical français du grand XIX e siècle (1780-1920) en lui assurant le rayonnement qu’il mérite. Installé à Venise, dans un palais de 1695 restauré spécifiquement pour l’abriter, ce centre est une réalisation de la Fondation Bru. Il allie ambition artistique et exigence scientifique, reflétant l’esprit humaniste qui guide les actions de la fondation. Les principales activités du Palazzetto Bru Zane, menées en colla- boration étroite avec de nombreux partenaires, sont la recherche, l’édition de partitions et de livres, la production et la diffusion de concerts à l’international, le soutien à des projets pédagogiques et la publication d’enregistrements discographiques.

The vocation of the Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française is to favour the rediscovery of the French musical heritage of the years 1780-1920 and obtain international recognition for that repertoire. Housed in Venice in a palazzo dating from 1695, specially restored for the purpose, the Palazzetto Bru Zane – Centre de musique romantique française is one of the achievements of the Fondation Bru. Combining artistic ambition with high scientific standards, the Centre reflects the humanist spirit that guides the actions of that foundation. The Palazzetto Bru Zane’s main activities, carried out in close collaboration with numerous partners, are research, the publication of books and scores, the production and international distribution of concerts, support for teaching projects and the production of CD recordings.

bru-zane.com 25 Gilone Gaubert-Jacques, violon violin Charlotte Grattard, violon violin Delphine Grimbert, alto viola Emmanuel Jacques, violoncelle

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