Contrat De Rivière Loue
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PRESENTATION SUCCINCTE Issue d’une importante résurgence située à 528 m d’altitude sur le territoire de la commune d’Ouhans, la Loue s’écoule sur 125 km, avant de rejoindre le Doubs dans la plaine bressanne, à l’aval de Parcey. La morphologie de la vallée et les sites remarquables qui jalonnent ce parcours sont largement tributaires des formations géologiques traversées. La Loue recoupe les formations du Jura externe, entité complexe constituée de zones tabulaires (plateaux) séparées par des zones plissées (faisceaux) avant de s’écouler dans les alluvions du domaine Bressan. Ainsi, la rivière s’engage peu après sa source, dans les gorges de Nouailles, entaillant les calcaires jurassiques sur une hauteur de 200 à 300 m. Ensuite, la vallée s’élargit légèrement en traversant le plateau d’Ornans pour venir buter, sans la franchir, sur la zone plissée de Quingey. Le cours s’infléchit alors vers le sud, reprend plus en aval sa direction est-ouest d’origine et pénètre dans la vaste plaine alluviale du Val d’Amour. La structure géologique, la nature des formations et l’action de l’eau sont à l’origine des phénomènes karstiques très importants qui caractérisent, par leur complexité et la diversité de leurs manifestations, l’ensemble du cours supérieur de la Loue (circulations souterraines, pertes, gouffres, dolines, résurgences…). Si l’origine principale de la source de la Loue est depuis longtemps bien connue, l’alimentation des résurgences qui jalonnent le cours de la rivière jusqu’à Cléron, et l’alimentation de nombreux petits affluents sont souvent moins bien appréhendées. Au total plus de 200 km d’affluents ont été répertoriés, présentant des débits d’apport et des linéaires d’écoulement très inégaux; parmi ceux-ci peuvent être cités la Brème, le Lison, la Furieuse et la Cuisance. La population sédentaire de ce bassin (hors Doubs et Drugeon) est d’environ 85 000 habitants, répartis dans 221 communes. Les activités agricoles sont différenciées entre la partie haute, tournée vers l’élevage et la basse vallée où les cultures dominent. La vocation herbagère des plateaux se traduit par une activité d’élevage bien développée, avec production de lait et fabrication de comté. Le cheptel bovin peut être estimé à 65 000 UGB. Les cultures céréalières et oléagineuses prédominent en revanche dans le Val d’Amour. Par ailleurs, de vastes zones, sur les plateaux aux abords de Levier et de Salins les Bains par exemple, sont fortement boisées (50% de couverture forestière en moyenne). L’industrie agro-alimentaire est représentée par des fromageries (coopératives traditionnelles) auxquelles s’ajoutent quelques établissements de plus forte taille. Le tissu industriel proprement dit est constitué par une majorité d’entreprises de taille moyenne, dont certaines découlent d’activités anciennes du travail des métaux (mécanique, traitement de surface, outillage, horlogerie), associées à des unités plus récentes et plus diversifiées (microtechnique, électronique, matières plastiques). Ces activités sont surtout localisées dans les agglomérations moyennes du bassin à Ornans, Valdahon, Arbois et Salins les Bains. L’exploitation des ressources forestières est assurée par une vingtaine de scieries localisées pour la plupart dans le haut bassin, tandis que le vignoble et les activités qui en découlent (vinification, distillation) sont largement représentés autour d’Arbois, dans les vallées de la Cuisance et de la Larine. Certains secteurs de la Loue amont présentent encore une qualité physique exceptionnelle, avec des barres tufeuses qui composent des nassis ou cascatelles. Sur la Basse Loue, des dysfonctionnements de la rivière sont observés depuis les années 1960, comme l’incision du lit (pouvant atteindre 2,5 mètres à certains endroits), et l’homogénéisation des écoulements. L’énergie des principaux cours d’eau du bassin versant leur confère une dynamique forte générant une capacité importante à la mobilité latérale. Enfin, les attraits environnementaux de ce bassin, largement dépendant de l’eau et concrétisés par certains sites (parmi les plus remarquables de Franche-Comté), induisent une activité touristique estivale développée. Les objectifs de qualité d’eau, de classe bleue sur tout ce bassin, assignés vers les années 1980, sont justifiés par les enjeux écologiques et économiques associés à l’ensemble des milieux aquatiques concernés et notamment aux rivières. Ce but est loin d’être atteint malgré les efforts entrepris pour limiter l’impact des rejets polluants. De même, certains milieux continuent à se dégrader insidieusement. L’analyse conjointe de plusieurs paramètres montre un appauvrissement des milieux aquatiques et met en évidence la fragilité actuelle de ce bassin versant, qui présente néanmoins un fort potentiel. Dans ce contexte karstique complexe, la délimitation précise du bassin hydrologique n’apparaît pas toujours évidente (existence d’un bassin « mixte » alimentant à la fois la Loue et le Doubs); les connaissances actuelles permettant toutefois de situer cette superficie aux environs de 3 000 km2. Le périmètre amont du Contrat de Rivière se situe à la limite géologique entre les calcaires et les alluvions fluvio-glaciaires. Par ailleurs, pour une approche globale des eaux superficielles (enjeux inondation, morphologie des rivières et qualité de l’eau), l’ensemble du cours de la Loue et de ses affluents ont été intégrés, jusqu’à la confluence avec le Doubs. Ainsi le périmètre du Contrat de Rivière s’étend sur 1 880 km2 et compte 221 communes dans les départements du Doubs et du Jura sur la région Franche-Comté. PROCEDURE D’ELABORATION DU CONTRAT DE RIVIERE LOUE 1-LE DOSSIER DE CANDIDATURE SOMMAIRE ET LE COMITE DE RIVIERE Le dossier sommaire de candidature, conduit par le Syndicat Mixte de la Loue, la Communauté de Communes du Val d’Amour et le Syndicat Mixte d’études Saône et Doubs, a été agréé par le Comité National d’Agrément, le 29 mai 2000. Cet avis favorable a été assorti de quelques recommandations concernant les points suivants : - la mise en place indispensable des PPR - la réalisation d’un projet global et cohérent pour la Basse Loue - la cohérence des études complémentaires entre elles - la mise en place d’une structure porteuse du contrat Un arrêté Préfectoral a ensuite été pris, le 27 octobre 2000, pour fixer la composition du Comité de Rivière (copie annexée). Un premier Comité de Rivière s’est réuni le 16 novembre 2000 et a été l’occasion de mettre en place un Bureau et 3 commissions thématiques : - Commission A : commission relative à la qualité de l’eau - Commission B : commission relative aux inondations et à la morphologie de la rivière - Commission C : commission relative au tourisme et aux paysages Au cours de l’élaboration du Contrat de Rivière, une vingtaine de réunions officielles ont été organisées, comme en témoigne le tableau ci-dessous : Année 2001 Année 2002 Année 2003 Comité de Rivière - 1 2 Bureau 4 4 3 Commission A 2 2 - Commission B 2 1 - Commission C 1 3 - Tableau n°1 : Nombre de réunions réalisées Parallèlement, pour les dix études complémentaires menées durant l’élaboration du Contrat de Rivière, tous les membres du bureau ont été invités aux comités de pilotage pour la présentation des différentes phases (diagnostic, objectifs et proposition de schéma), soit une trentaine de réunions supplémentaires. Sur la Basse Loue, compte tenu de la conjugaison de forts enjeux agricoles et environnementaux, un groupe restreint a été formé. Il réunissait tout d’abord la Chambre d’Agriculture du Jura, des représentants agricoles, l’Agence de l’Eau, la DIREN, le CSP et le Syndicat Mixte Saône et Doubs. A partir de 2003, ce groupe s’est élargi avec des représentants des élus (Communauté de Communes du Val d’Amour, Conseil général du Jura), la DDE du Jura, la DDAF du Jura et la Cellule Doubs-Loue. 2-LES ETUDES COMPLEMENTAIRES Dix études complémentaires ont été réalisées par différents prestataires entre l’agrément du dossier de candidature et le dépôt du dossier définitif : - Etude agricole sur le département du Jura (Chambre d’Agriculture du Jura) - Etude agricole sur le département du Doubs (Chambre d’Agriculture du Doubs) - Etude hydraulique sur la Loue, département du Doubs (SAFEGE) - Etude hydraulique sur la Loue, département du Jura (SOGREAH) - Etude hydraulique sur le Lison (REILE) - Schéma de Restauration de la Furieuse et affluents (BETURE CEREC) - Schéma de Restauration de la Cuisance et affluents (SCIENCES ENVIRONNEMENT et IPSEAU) - Schéma de restauration des affluents de la Moyenne Loue (REILE) - Schéma de restauration des affluents de la Basse Loue (REILE) - Etude paysagère sur le bassin versant (CAUE Doubs et Jura en collaboration avec le CNRS) Quatre de ces études n’étaient pas prévues dans le dossier sommaire de candidature (affluents Moyenne Loue, affluents Basse Loue, étude agricole département Doubs, étude hydraulique Lison), mais le bureau du Comité de Rivière a jugé opportun de les réaliser. Inversement, une étude sur l’eau potable n’a pas été réalisée durant cette phase d’élaboration mais sera menée dans le cadre des actions du Contrat de Rivière. De même, l’étude juridique, initialement prévue, consistera à une assistance aux maîtres d’ouvrage lors de la mise en application des actions. En effet, la parution d’un guide juridique Eau et Foncier, en 2002, a apporté les premiers éléments d’informations nécessaires à la réflexion dans son état actuel. A ces dix études, s’ajoutent des investigations fines qui ont permis de préciser certains éléments du diagnostic, comme l’étude des potentiels piscicoles de la Furieuse (réalisée par la Fédération de Pêche Jura, le CSP et TELEOS) et l’étude des potentiels écologiques aquatiques des sites Natura 2000 de la Loue et du Lison (confiée à TELEOS). Par ailleurs, d’autres études, réalisées avant la présentation du dossier de candidature, ont pu être exploitées, dont le schéma général de restauration et de gestion des milieux aquatiques de la vallée de la Loue (IPSEAU), l’étude piscicole de la Basse vallée de la Loue (CSP) et l’étude des affluents de la Haute Loue (REILE).