De La Femme Idéale
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De la femme idéale Marilou est l'un de ces modèles qui ponctuent la géographie féminine de Gainsbourg. Orthographiée d'abord Marilou, elle fait son apparition sur le super 45 tours de 1966 Qui est ‘'in'' qui est ‘'out'' , aux côtés de Docteur Jeckyll et Mister Hyde et de Shu ba du ba loo ba , et elle clôt le vinyle 30 cm Initials B.B. de 1968 où elle côtoie, dans la logique des douze chansons qui sont le format obligé d'album de l'époque : Initials B.B. , Comic strip , Bloody Jack , Dr. Jekyll & Mr Hyde , Torrey canyon , Shu ba du ba loo ba , Ford Mustang , Bonnie & Clyde , Black and white , Qui est 'in' qui est 'out' et Hold up . On la retrouve donc en personnage central de l'album L'homme à tête de chou de 1976, un album étrange et à part dans la production de Gainsbourg, qui est à mi-chemin entre l'autoportrait onirique et le chef d'oeuvre de poésie pop. Au fil des chansons du disque, Marilou y a des yeux de braise (L'homme à tête de chou), elle incarne une shampooineuse sensuelle dans Chez Max coiffeur pour hommes , elle y danse le reggae ( Marilou reggae ) en prophétisant la prochaine tendance musicale de Gainsbourg, elle est objet de fantasmes dans Transit à Marilou 1 / 3 De la femme idéale , elle est sarcastique dans Premiers symptômes , elle est la diva de Ma Lou Marilou , et enfin elle se fait assassiner à la neige carbonique dans Meurtre à l'extincteur , juste après ces Variations sur Marilou , un long morceau de bravoure de 7 minutes et 36 secondes qui est une ode moderne au plaisir solitaire féminin, et certainement l'un des « points G » de l'écriture libertine de Gainsbourg. Et Marilou sous la neige arrive juste après, telle une ballade aux parfums post-romantiques qui va conclure et exorciser tout ce qui a précédé. Marilou est une de ces femmes idéales qui ponctuent l'univers féminin de Serge Gainsbourg. Rappelons-nous de Joanna dans le 33 tours Gainsbourg Percussions de 1964, de la Pauvre Lola de 1965 qui se transformera en Lola rastaquouère dans Aux armes et caetera en 1979, de la sublime Manon en 1968 pour la bande originale de "Manon 70". Souvenons-nous d' Elisa dans le 33 tours Jane Birkin – Serge Gainsbourg de 1969... l'année érotique, de Melody Nelson bien sûr dans l'album fétiche de 1971, de Pamela Popo dans le 33 tours Vu de l'extérieur en 1973, de Tata teutonne dans l'album Rock around the bunker en 1975. Pensons à Johnny Jane l'androgyne dans La ballade de Johnny Jane au coeur de la bande originale de "Je t'aime... moi non plus" en 1976, à My lady Heroïne dans un 45 tours de 1977, à sa propre fille Charlotte dans Shush shush Charlotte , dans l'album Mauvaises nouvelles des étoiles le deuxième album reggae de 1981, à Lemon incest aussi en 1984 dans 2 / 3 De la femme idéale Love on the beat , enfin à Samantha en 1987 dans You're under arrest . Nous pourrions allonger la liste avec certains morceaux que Gainsbourg a écrit pour certaines de ses interprètes comme Norman Jean Baker en hommage à Marilyn Monroe pour Jane Birkin en 1983, et bien sûr à toutes ses interprètes elles-mêmes, de Michèle Arnaud qui est une de celles qui l'a découvert à ses débuts jusqu'à Bambou qui fut son ultime bouée de sauvetage, en passant par sa muse Jane Birkin, son amante absolue Brigitte Bardot, et toutes les autres, en vrac et dans le désordre : Juliette Gréco , Hélène Martin , Petula Clark , Catherine Deneuve , Simone Bartel , Pia Colombo , Catherine Sauvage , France Gall , Isabelle Adjani , la liste n'est pas close bien sûr... 3 / 3.