NO MAN’S LANGUEGHERASIM LUCA

COMPAGNIE DES LIMBES BIBLIOTHEQUE MERIADECK DESCRIPTIF DU PROJET

NO MAN’S LANGUE Prendre corps avec Ghérasim Luca, poète.

21 novembre > 21h NO MAN’S LANGUE - Création théâtrale in situ à la Bibliothèque Mériadeck par la Compagnie des Limbes dans le cadre

Conférence de Serge Martin sur l’écriture de G.Luca (Thématique à défi nir), Salle des conférences de la Bibliothèque Mériadeck Serge Martin est maître de conférences en langue et littérature fran- çaises à l’IUFM de Basse-Normandie, centre de Caen. Il a dirigé en 2005 le supplément de la revue Triages consacré à Gherasim Luca intitulé «avec Gherasim Luca passionnément...» (Voir CV : www.caen.iufm.fr/skel/html/recherche/cv/martin.pdf)

Projection du fi lm «Comment s’en sortir sans sortir» de et par Ghérasim Luca réalisé par Raoul Sangla, Fr, 1989, 55’, DVD. Salle des conférences à la Bibliothèque Mériadeck «Entendre, voir, lire Ghérasim Luca, c’était redécouvrir le pouvoir pri- mordial de la poésie, sa puissance oraculaire et sa vertu de subver- sion», écrivait André Velter. Pour ceux qui assistèrent aux récitals qu’il donnait (pour le festival Polyphonix au MoMA à New York, au Centre Georges Pompidou à ou dans différents centre culturels à Ren- nes, Nancy, ...) ou qui le découvrirent dans Comment s’en sortir sans sortir, récital télévisuel, sa présence était une transe calme, un envoûtement unique, inoubliable.

Exposition des œuvres plastiques de Gherasim Luca, dessins, cubomanies, photos, livres-objets, manuscrits… Bibliothèque Mériadeck NO MAN’S LANGUE Création théâtrale in situ par la Compagnie des limbes

La parole est du corps. Un mouvement qui transforme le corps et le langage. Se faire un corps en s’inventant langage. A travers la parole de Ghérasim Luca, nous tenterons de mettre en acte cette éthique du théâtre qui, depuis nos premiers travaux dans Mues en 2003, où plusieurs textes de Ghérasim Luca apparaissaient, ne cesse de nous interroger. La parole sera livrée par les interprètes de manière à faire entendre toute la jubilation contenue dans cette poésie et nous prendrons comme indication ce que Gherasim Luca appliquait pour son art : « Comme le funambule à son ombrelle je m’accroche à mon propre déséquilibre ». Ainsi, convoquant le déséquilibre comme force, les acteurs seront plongés dans une véritable expérience sensorielle avec comme partenaire, le langage.

• S’INVENTER LANGAGE

Le tangage de la langue chez Gherasim Luca Cette recherche théâtrale prenant comme matériau les poèmes de Gherasim Luca a été impulsée par la pensée de Gilles Deleuze, notamment à travers la lecture de Critique et Clinique, Dialogues et Superpositions. Il écrira à propos de l’écriture de Gherasim Luca

« Bégayer, en général, c’est un trouble de la parole. Mais faire bégayer le langage est une autre affaire. C’est imposer à la langue, à tous les éléments intérieurs de la langue, phonologiques, syntaxiques, sémantiques, le travail de la variation continue » . Faire vibrer, bifurquer la langue, la mettre en état de perpétuel déséquilibre, cela crée une tension du langage qui transforme les corps et désoriente la scène. Les acteurs ne sont pas des personnages, ni la voix des auteurs, ils sont mus dans l’épreuve et la jubi- lation par une variation continue d’intensités et d’affects. « Faire un usage mineur d’une langue majeure », en babillant, en bégayant, c’est pour nous une manière d’échapper à l’ordre établi du langage, de le déstabiliser et ainsi de générer un « devenir-minoritaire : non pas faire semblant, non pas faire ou imiter l’enfant, le fou, la femme, l’animal, le bègue ou l’étranger, mais devenir tout cela, pour inventer de nouvelles forces ou de nouvelles armes » . A la frontière du non-sens, les acteurs tracent des lignes de fuite et de désir qui, peu à peu, par babils et bégaiements successifs, dévoilent la potentialité de chacun de « s’inventer langage ». Dire la poésie de Ghérasim Luca Dire la poésie de Ghérasim Luca plonge l’acteur dans une expérience charnelle, un corps à corps avec le langage. Pour prendre corps dans le mouvement de cette parole, il nous faut ouvrir la matière des mots, en goûter la multiplicité des sens, libérer le souffl e et vibrer dans le tangage d’un « v’ivre au m’onde » . « Celui qui ouvre le mot ouvre la matière et le mot n’est que le support matériel d’une quête qui a la transmutation du réel pour fi n. Plus que de me situer par rapport à une tradition ou à une révolution, je m’applique à dévoiler ma résonance d’être » .

Laisser raisonner la parole de Gherasim Luca, conduit à une érotisation généralisée. Nous ferons converger toutes l’équipe de NO MAN’S LANGUE, autour de cette no- tion d’une érotique du langage. Cela se traduira par la création d’un bain sonore et lumineux aux rythmes changeant, prolongeant par le traitement électroacoustique et la scénographie des lumières le bégaiement poétique inventé par Gherasim Luca. Cela conduira également le spectateur, tout au long de cette plongée dans l’univers du poète. La fi xation du désir sur une partie du corps, sur un objet, ou sur une matière, dans les textes poétiques et théoriques, nous amène à penser le fétichisme comme l’un des pos- sibles accès à une dimension esthétique de cette mise en scène.

• UNE CRÉATION IN SITU

Exploration du lieu L’écriture scénique s’inventera grâce aux spécifi cités de la Bibliothèque Mériadeck créée par l’agence d’architectes Tournier-Ardilouze-Rousselot, en investissant des espa- ces connus et inconnus du grand public. Chaque site investi sera l’objet d’une explo- ration minutieuse des caractéristiques plastiques, spatiales, lumineuses et accoustiques ; la voix et le corps serviront d’outils de mesures et d’appréhension de ces différentes composantes. L’histoire et les pratiques des usagers de la Bibliothèque pourront être un axe de recherche pour inventer une scénographie, il s’agira alors de «rendre visible le mouvement des lieux» grâce aux vibrations, aux rythmes, aux tensions et aux métamor- phoses opérées par le langage.

Scénographie – note d’intention Les spectateurs seront conviés tout d’abord dans le grand hall de la bibliothèque, ce hall, ainsi que le puit de jour qui le surplombe avec ses diverses terrasses en feront le centre névralgique de cette création. Grâce au dispositif sonore et lumineux qui sera une sorte de guide pour le spectateur, le parcours prendra la forme d’une ascension. Certain espace, « comme les magasins » pourront être des lieux de passage, où une installation sonore et vidéo accompagnera la traversée des espaces. • TEXTES CHOISIS

La Mort Morte (issu de L’inventeur de l’amour suivi de La Mort Morte, ed José Corti) Passionément ; Le rêve en action ; Prendre corps ; Qui voyez vous? Les cris vains (issu de Héros limite, Poésie / Gallimard)

> Le rêve en action Ce poème somnambulique fragmente et recompose insatiablement le corps de l’aimée. L’invention d’une géographie du corps nous entraîne vers une écriture qui fl irte avec le surréalisme, pour mieux se perdre. Et savourer cette perte.

“La beauté de ton sourire Ton sourire en cristaux Les cristaux de velours Le velours de ta voix Ta voix et ton silence Ton silence absorbant Absorbant comme la neige La neige chaude et lente Lente est ta démarche Ta démarche diagonale Diagonale soif soir soie et Flottante •••”

> La Mort Morte Ce face à face avec la mort qui se résout à chaque fois dans l’humour, est avant tout un défi . Nous assistons à cinq tentatives de suicide « par l’impossible » qui sont décrites puis analysées en directe grâce à trois lettres laissées avant, pendant et après l’acte. Ces simulacres voluptueux et grinçants érotisent la pensée et jettent un trouble sur le langage.

Texte écrit pendant la troisième tentative > Passionnément Poème emblématique de l’œuvre de Gherasim Luca, Passionnément détient une force théâtrale hors du commun. La tension du bégaiement poétique est ici portée à son pa- roxysme, débordant presque vers de la poésie sonore. Bégayant pas à pas le mot « passionnément », se répétant et se multipliant ad libitum, le poème fait éclater un cri en un jaillissement d’affects : « je t’aime passionnément ».

« … je t’ai je t’aime je je je jet je t’ai jetez je t’aime passionném t’aime je t’aime je je jeu passion j’aime passionné éé ém émer émerger aimer je je j’aime émer émerger é é pas passi passi éééé ém éme émersion passion passionné é je je t’ai je t’aime je t’aime passe passio ô passio passio ô ma gr ma gra cra crachez sur les rations ma grande ma gra ma té ma té ma gra ma grande ma té ma terrible passion passionnée je t’ai je terri terrible passio je je je t’aime je t’aime je t’ai je t’aime aime aime je t’aime passionné é aime je t’aime passioném je t’aime passionnément aimante je t’aime je t’aime passionnément je t’ai je t’aime passionné né je t’aime passionné je t’aime passionnément je t’aime je t’aime passio passionnément » >Prendre corps Dans un mouvement ininterrompu du «je» vers le «tu», le poème opère comme une tentative d’exploration des effets de la relation amoureuse.

« Je te fl ore tu me faune

Je te peau je te porte et te fenêtre tu m’os tu m’océan tu m’audace tu me météorite

Je te clef d’or je t’extraordinaire tu me paroxisme … »

extrait du poème Prendre corps, Gherasim Luca, Héros-Limite, ed. Poésie Gallimard

OUBLIE TA LANGUE MATERNELLE SOIS ETRANGER A LA LANGUE D’ADOPTION ETRANGERE SEULE LA NO MAN’S LANGUE Ghérasim Luca GHERASIM LUCA

Ghérasim Luca est né à Bucarest en 1913 dans un milieu juif libéral. Il fut dès ses jeunes années en contact avec plusieurs langues, en particulier le français, langue de la culture littéraire – culture contestée on le sait par un autre roumain , de près de vingt ans son aîné. La culture germanique, viennoise et berlinoise, est très présente à Bu- carest au début des années trente, qui sont ses années de formation. Luca lit très tôt les philosophes allemands et connaît les débats qui nourrissent la réfl exion sur la psychana- lyse ; son ami Dolfi Trost, de formation psychanalytique, encourage cette découverte. Il collabore à différentes revues «frénétiques» d’orientation surréaliste Alge, Unu, etc. À la fi n des années trente, il concentre son intérêt sur la production du surréalisme parisien, auquel ses amis Jacques Hérold et sont liés. Il correspond avec André Breton, mais, visitant Paris, il renonce à le rencontrer. La guerre l’y surprend, il parvient à regagner la Roumanie et à y survivre. C’est dans la brève période de liberté avant le socialisme que Luca renaît à la littérature et au dessin, suscitant un groupe surréaliste avec quelques amis. Il dispose d’une imprimerie et d’un lieu d’exposition, multiplie les libellés, collectionne les objets d’art et adopte la langue française dans son désir de rompre avec la langue maternelle. En 52 il quitte la Roumanie et s’installe à Paris. Ses poèmes, dessins ou («cubomanies») sont publiés par la revue Phases. Il éla- bore des livres-objets auxquels contribuent Jacques Hérold, , Piotr Kowalski. Le Soleil Noir au cours des années 70 relance ce goût pour l’objet quasi magique qu’il cherche alors à réaliser, accompagné d’un disque du texte lu par sa propre voix. Au travail sur la langue, roumaine ou française, avec ses effets de bégaiement décrits par Gilles Deleuze, il faut ajouter la mise en scène de ses écrits et le travail de tout le corps que représentait pour lui la lecture publique de ses écrits, lors de festivals de poésie, dont certains sont restés célèbres, dans les années 1960, à Amsterdam ou à New York. Dans sa solitude et sa recherche d’une pierre philosophale, d’une «clé», Luca troublé par la montée des courants raciste et antisémite s’est suicidé en janvier 1994.

© Dictionnaire des lettres françaises, Le XXe siècle, La Pochothèque, Librairie Générale Française, 1998. L’OEUVRE

Quantitativement aimée, Éditions de l’Oubli, Bucarest, 1944 / Le Vampire passif, Édi- tions de l’Oubli, Bucarest 1945 / Dialectique de la dialectique, en collaboration avec Dolfi Trost, éditions surréalistes, Bucarest, 1945 / Les Orgies des Quanta, Editions de l’Oubli, Bucarest 1946 / Amphitrite, Éditions de l’Infra-noir, Bucarest 1945 / Le Secret du vide et du plein, Éditions de l’Oubli, Bucarest 1947 / Héros-Limite, Le Soleil Noir, Paris 1953 avec une gravure et trois dessins / Ce Château Pressenti, Méconnaissance, Paris 1958 Frontispice et gravure de Victor Brauner / La Clef, Poème-Tract, 1960, Pa- ris / L’Extrême-Occidentale, Editions Mayer, 1961 avec 7 gravures de Arp, Brauner, Ernst, Hérold Lam, Matta, Tanning / La Lettre, sans mention d’édition, Paris, 1960. / Le Sorcier noir, avec Jacques Hérold, Paris 1996. / Sept slogans ontopho- niques, Brunidor, Paris 1963 avec gravures de Augustin Fernandez, Enrique Zanartu, Gisèle-Celan Lestrange, Jacques Hérold. / Poésie élémentaire, éditions Brunidor, Va- duz, Liechesntein, 1966 / Apostroph’Apocalypse, Éditions Upiglio, 1967 avec quatorze gravures de Wilfredo Lam Sisyphe Géomètre, Éditions Givaudan, Paris, 1967 Livre- sculpture conçu par Piotr Kowalski. Droit de regard sur les idées, Brunidor, Paris, 1967. / Déférés devant un tribunal d’exception, sans indication d’édition, Paris, 1968. / Dé-Monologue, Brunidor, Paris, 1969 avec deux gravures de Micheline Catty / La Fin du monde, Editions Petitthory, Paris 1969 avec frontispice de Micheline Catty et cinq dessins de Ghérasim Luca / Le Tourbillon qui repose, Critique et Histoire, 1973. Le Chant de la carpe, Le Soleil Noir, Paris, 1973 avec sonogramme et sculpture de Kowalski / Présence de l’imperceptible, Franz Jacob, Châtelet ; sans date d’édition Paralipomènes, Le Soleil Noir, Paris 1976 avec une cubomanie de Luca - Théâtre de Bouche, Criapl’e, Paris, 1984 avec une gravure et neuf dessins de Micheline Catty. Satyres et Satrape, éditions de la Crem, Barlfeur, 1987. / Le Cri, éditions Au fi l de l’encre, Paris, 1995 EQUIPE ARTISTIQUE

Mise en scène : Romain Jarry et Loïc Varanguien de Villepin Avec : Solène Arbel, Thomas Giraud, Romain Jarry, Brieuc Jean- deau et Martine Valette Création sonore : Johann Loiseau Création Lumière : Jean-Luc Petit

Romain Jarry Formation Initiation au buto à Yokohama (Japon) auprès de Yoshito Ohno, fi ls de Kazuo Ohno (mai 2006). Pratique de la méthode Feldenkrais avec Jean Arzel (depuis 2004) Stage Afdas pour comédiens et danseurs à lelabo (Paris) avec Cécile Proust , Jacques Hoepfnner, Dalila Khatir et Fred Bigot. Thème : « Depuis la bouche : corps et voix ». Classe professionnelle d’art dramatique au Conservatoire National de Région de Bordeaux (1997- 2000) : Stages avec, Pilar Anthony, Jean-Marie Broucaret, Michel Cerda, Eléonora Rossi, Christophe Rouxel, Gilbert Tiberghien, Dimma Vezzani. Stage avec Frédéric Maragnani sur « Histoires d’amour » de Jean-Luc Lagarce (été 1999) et sur les piè- ces de jeunesse de Bertolt Brecht (1997) Stage avec Philippe Minyana « Dire le théâtre contemporain « (1997). DEUG de sociologie à l’université de Bordeaux II (1995-1997)

Mises en scène pour la Compagnie des Limbes en collaboration avec Loïc Varanguien de Villepin « Dépeçage » et « Merz-Corp » de Kurt Schwitters, « Hiver » et « Matin et soir » de Jon Fosse, « Les Va- gues » et « Cutting water » de Virginia Woolf, « Mues » composé de textes d’Antonin Artaud, Ghérasim Luca et Kurt Schwitters, « Le Vent et la mer » de Peter Handke dans le cadre d’un PAC, « Monologue d’une prostituée ».

Jeu - pour la Compagnie des Limbes dans « Les Vagues « de Virginia Woolf, « Mues » composé de textes d’Antonin Artaud, Ghérasim Luca et Kurt Schwitters et « Merz-corp » de Kurt Schwitters - pour Travaux Publics-Compagnie Frédéric Maragnani dans « Le cas Blanche Neige » de Howard Bar- ker à l’OARA, « Histoires d’amour » de Jean-Luc Lagarce mis en espace par Frédéric Maragnani avec qui il co-anime les « Ateliers contemporains 03/04 ». - pour le Théâtre du Sorbier dans « Au pont de Pope Lick » de Naomi Wallace mise en scène par Co- lette Froidefont - pour la compagnie Tombée du toit dans « Impatience » de François Bon mis en scène par Pilar An- thony - pour le Groupe 33 dans « Pour en fi nir avec Hölderlin », « Regards » et « L’Homme qui jamais encore d’une femme… » de Moritz Rinke

Ateliers et stages Animateur d’atelier théâtre pour « les compagnons du Devoir » de 2005 à 2007 (Compagnie Dies Irae) Direction d’un stage « Inventaires/ résidus du réel » en 2006. Travaux sur Georges Perec et Anne-James Chaton (Cie des Lim bes). Direction d’un atelier de théâtre en direction d’adultes amateurs et professionnels en 2004/2005(Atelier des Marches). Travaux sur des courtes pièces de Samuel Beckett (Cie des Limbes). Loïc Varanguien de Villepin Formation - Initiation au buto à Yokohama (Japon) auprès de Yoshito Ohno, fi ls de Kazuo Ohno (mai 2006). - Classe d’initiation à l’art dramatique au Conservatoire National de Région de Toulouse (1995-1997). Classe professionnelle d’art dramatique au Conservatoire National de Région de Bordeaux (1997- 2000) : Stages avec Pilar Anthony, Jean-Marie Broucaret, Michel Cerda, Eléonora Rossi, Christophe Rouxel, Gilbert Tiberghien, Dimma Vezzani. - Stage avec Frédéric Maragnani sur « Histoires d’amour « de Jean-Luc Lagarce (été 1999) - Stage avec la chorégraphe Christine Burgos de la compagnie des quatre vents (avril 2002)

Mises en scène pour la Compagnie des Limbes en collaboration avec Romain Jarry «Matin et soir» de Jon Fosse, « Dépeçage » et « Merz-Corp » de Kurt Schwitters, « Les Vagues » et « Cutting water » de Virginia Woolf, « Mues » composé de textes d’Antonin Artaud, Ghérasim Luca et Kurt Schwitters,» Le Vent et la mer » de Peter Handke dans le cadre d’un PAC, « Monologue d’une prostituée »

Jeu - pour la Compagnie des Limbes dans « Mues » composé de textes d’Antonin Artaud, Ghérasim Luca et Kurt Schwitters, « Cutting water » de V Woolf et « Merz-corp » de Kurt Schwitters - pour Travaux Publics-Compagnie Frédéric Maragnani dans « Histoires d’amour » de Jean-Luc Lagarce mis en espace par Frédéric Maragnani - pour la compagnie Tombée du toit dans « Impatience » de François Bon mis en scène par Pilar An- thony et « Ce sont les fl eurs… » de Maurice Maeterlinck mise en scène Elodie Belmar - pour le chorégraphe japonais Ryuzo dans « Alchimist’s dance Buto » à la Maison des Arts de Paris - pour France 3 dans « Gaston Phaebus, touches’y si tu l’oses » rôle du fi ls de Phaebus - pour la compagnie Artizans dans “Origines” mis en scène par Elie Briceno, 2007 - pour la plasticienne Audrey Joussain, Leçon de ténèbres, partition pour Contre Tenor, Couperin, 2007.

Solène Arbel Est diplomée du Conservatoire supérieur d’art dramatique à Bordeaux et du Conservatoire de danse contemporaine du cycle 2 à Bordeaux. Depuis sa sortie du conservatoire, elle a joué pour le groupe Anamorphose dirigé par L.Rogero dans les pièces «Le Cid», «Aliénor exagère», «La fortune avant midi», «Le cocu magnifi que», «Le manège des petits hommes» entre 2005 et 2007; pour la compagnie Iatus dans «Le théorème» de JM Espitallier en 2006-2007; pour Le ministère de l’amour dans un work in progress autour de «La mort de Danton» de G.Büchner en 2007. A joué pour la Compagnie des Limbes dans «Cutting water» autour de Virginia Woolf créé en 2005 au festival photographique de Lectoure, avec Lien Botha, photographe d’Afrique du sud et dans «Les Vagues» de Virginia Woolf en 2006. Thomas Giraud Diplomé du Conservatoire National de Bordeaux en classe professionnelle d’Art Dramatique, mention trés bien. Deust Arts du Spectacle à l’université d’Aix en Provence sous la direction de Daniéle Bré. Comédien dans : “Des Souris et des Hommes” de John Steinbeck, mise en scéne de Martine Amanieu en 2007; “Deux piéces de théâtre ”, mis en scéne de Dominique Unternehr en 2007; “La nuit juste avant les forêts” de Bernard-Marie Koltés mise en scène Lionel Disez en 2005; “Don Juan” (per- sonnage de Don Juan) et dans “Marat-Sade” de Peter Weiss, mis en scéne par Christophe Rouxel en 2004; “Vivons heureux en attendant la mort” d’aprés Pierre Desproges en 2003; “Orgie” de Pier Paolo Pasolini, mis en scéne par Pilar Anthony en 2002. Personnage principal dans le premier long métrage de Julie Chaffort “Vous faites quoi dans la vie ?”en 2006. Théâtre Forum avec le planning familial d’Aquitaine. Stage de théâtre avec Hans Peter Cloos sur des piéces de Lars Noren. Stage avec la compagnie des Chiméres dirigé par Jean Marie Broucaret. Stage avec César Brie du Théâtro de los Andes à l’occa- sion du festival de Bayonne. Initiation à la danse Bûto avec Carlotta Ikeda. Travail d’un mois avec Héléne Vincent sur Louise de Vilmorin.

Brieuc Jeandeau Est diplomé du Conservatoire National de Région de Bordeaux en classe professionnelle d’art dramati- que de 2000 à 2003 et du Conservatoire National de Région de Limoges en classe d’art dramatique entre 1998 et 2000). A joué dans « Orphée « de Bernard Manciet, mise en scène Gilbert Tiberghien ; « Orgie » de Pier Paolo Pasolini, mise en scène Pilar Anthony ; « Rosa Luxembourg » mise en scène Eléonora Rossi ; « La Castafi ore » opéra mise en scène Numa Sadoul, « La lune des pauvres » de Jean-Pierre Siméon, avec la Compagnie des songes et la Martingale (Parthenay 2007) ; « Pièces yiddish » avec un collectif de comédiens (Pelussin 2007). A joué avec la compagnie des Limbes dans « L’infi ni Romancier » de Valère Novarina (2005). « Les Vagues » de Virginia Woolf avec la Compagnie des Limbes (2006 /2007) et « Cutting watter » autour de Virginia Woolf avec la Compagnie des Limbes et Lien Botha (Novart 2006).

Martine Valette A rencontré la Compagnie des Limbes en avril 2006 à l’occasion d’un atelier de recherche théâtrale animé par Romain Jarry. Depuis, elle a travaillé avec la Compagnie sur plusieurs projets : un poème dramatique de Jon Fosse « Vivre dans le secret », un roman du même auteur « Matin et soir » mis en scène aux Abattoirs de Pau en janvier 2007, et surtout une performance théâtrale, « Dépeçage », autour de poèmes sonores de Kurt Schwitters, poète allemand des années 30 proche du mouvement dada. Ce spectacle a été créé en décembre 2006 à Bordeaux, puis repris au festival de poésie de Lodève et au festival des Chantiers de Blaye en août 2007. Martine Valette est engagée dans une pra- tique théâtrale depuis 1995. Elle a travaillé plusieurs auteurs modernes ou contemporains (Feydeau, Labiche, Cocteau, Genet, Brecht, Beckett, Minyana, Lagarce...). Elle a joué notamment dans une pièce de Jean-François Prévand « Quelques paroles dans la tourmente - sur l’exil de Brecht » mise en scène par le Gai Savoir Théâtre. Elle a également participé à de nombreux ateliers organisés par l’Offi ce Artistique de la Région Aquitaine (OARA) et animés par des comédiens et metteurs en scène bordelais : Jean-Philippe Ibos, Bernard Blancan, Christine Dormoy, Jean-Luc Terrade, Frédéric Maragnani, Clyde Chabot ... Depuis 2004, Martine Valette travaille régulièrement l’improvisation vocale et le chant. Elle s’intéresse aujourd’hui notamment à la problématique du sujet et de la société au sein du langage. Johan Loiseau Formation - 1er Prix du Conservatoire National de Bordeaux en composition électroacoustique. 2000 - Elève au CNR de Bordeaux en analyse musicale, composition, musique de chambre contemporaine et batterie. (1996-2001)

Conception et réalisation sonore pour le spectacle vivant - Collaboration avec Nicolas Barillot pour un travail sonore sur la pièce « O Queens » de Michel Schweitzer, compagnie La Coma. 2008 - Création de la bande son de la pièce chorégraphique « On n’oublie pas » d’Hamid Ben Mahi, com- pagnie Hors Série. 2007 - Composition de la bande son pour le spectacle « Les vagues », roman de Virginia Woolf mis en scène par la compagnie des Limbes, création au TNT de Bordeaux. 2006 - Ingénieur au croisement de l’informatique et du son sur une pièce chorégraphique de la compagnie Frank 2 Louise avec des danseurs aux costumes capteurisés composant la musique en directe. 2006 - Tournée 2006 « Rencontres Urbaines », la Villette - « Monaco Danse Forum », Monaco - Istres, Châ- teau Gontier, Maubeuge, Perpignan… - Création d’un environnement sonore pour une mise en scène de Renaud Cojo. « Sniper » roman de Pavel Hak ; compagnie Ouvre le chien (Bordeaux). (2005) - Tournée en France en 2006, la Rose des Vents, la ferme du Buisson…. - Composition de la matrice sonore du spectacle «Kings». Mise en scène de Michel Schweitzer, compa- gnie la Coma. 2000-2002 - Création au TNT de Toulouse(fév.2001). Tournée 2001-2002 « Rencontres Urbaines », la Villette - « Mettre en scène », Rennes - « Danse à Aix », Aix en Provence…- dates à l’étranger Gent, Madrid, Bilbao, Turin, Afrique… LES LIMBES

La compagnie des Limbes est un groupe de recherche et de création théâtrale fondée en 2001. Elle est co-dirigée par Romain Jarry et Loïc Varanguien de Villepin. Depuis sept ans, nous nous aventurons dans la création d’un “théâtre du poème”. La poésie, telle que la défi nit Henri Meschonnic, est l’activité par laquelle une forme de vie transforme une forme de langage et une forme de langage transforme une forme de vie. Dès lors, la poésie ne se limite plus à un genre, mais peut-être contenue dans des pièces de théâtre ou des romans. Nos créations théâtrales se nourissent de la force créatrice et dramatique d’écritures qui ne se bornent pas à raconter des histoires mais qui, inventant un langage inouï, transforment nos manières de voir, de sentir, de penser et de vivre.

« Mais que l’on en revienne si peu que ce soit aux sources respiratoires, plastiques, actives du langage, que l’on rattache les mots aux mouvements physiques qui leur ont donné naissance, et que le côté logique et discursif de la parole disparaisse sous son côté physique et affectif, c’est à dire que les mots au lieu d’être pris uniquement pour ce qu’ils veulent dire grammatica- lement parlant soient entendus sous leur angle sonore, soient perçus comme des mouvements, (…) et voici que le langage de la littérature se recompose, devient vivant « (Antonin Artaud, Quatrième Lettre sur le langage adressée à Jean Paulhan, 28 mai 1933).

Défi nitions et “indéfi nition” des Limbes Etymologiquement, “limbes” vient du latin ecclésiastique limbi, pluriel du latin classique limbus, bord. Les Limbes, selon la théologie, est une zone dans laquelle demeurent éternellement les enfants morts non baptisés en compagnie des déments et des païens qui furent justes. Ils sont privés à jamais de toute vision de Dieu mais contrairement aux damnés, ne souffrent pas de cette privation. “Limbe”, c’est aussi un terme d’astronomie désignant le bord lumineux du dis- que d’un astre, en botanique un limbe est la partie élargie d’une feuille ou d’un pétale.

Les “Limbes” fi gurent pour nous un intervalle au cœur des potentialités de vie et de mort, un espace par excellence ouvert et indéterminé. Le caractère vague et incertain de l’état qu’on lui associe communément plutôt de manière péjorative : « être dans les limbes «, est ici l’état de possibilité de toute chose, indéfi niment naissante, infi niment disparaissante. Etre et ne pas être, non pas successivement, mais en même temps : peut-être est-ce cela le théâtre des Limbes.