LE PUY DYSSÀNDON

P&u M TAEl# MARTES ÉCHAMEL

(Guide-Touriste)

Qui ne connaît ?

Eisse,,dou petita juta, grand renou « Yssando,r petite jute. grand renom

Sa tour se dresse au loin au-dessus des collines et ressemble à une sentinelle chargée de veiller sur tout le pays. Pour y accéder plusieurs routes y conduisent. De la gare du Burg on est bientôt sur le territoire de la commune. On aperçoit le Puy dYssandon. Mais la montagne semble fuir à mesure quon approche.;. Nombréux sont les détours. Patience Voici les premières maisons: Cest la Valette où habita jadis une famille de Lestrade et où Ion fit des sondages pour lextraction du minerai de cuivre. Voici la maison décole, la poste, cest la /,.ode/je qui tire son nom dun Jean Prodel qui cultiva jadis cette terre. Lascension commence, elle nest pas très pénible, le faît de la montagne nest guère quà 360 mètres daltitude. Un orme séculaire attire lattention. A ses pieds est un abreuvoir dont les bacs sont danciens tombeaux de lépoque gallo—romaine.

Document

II 1111 1111111 1111111 III Ili III 0000005782345 Nous sommes au Pi q, du Ciwiard. lit 011 a trouvé des restes de lépoque que je viens de rappeler. Par toute la il montagne la pioche a mis découvert de pareils sarcophages On peut sen rendre compte, un peu plus haut, après avoir passé devant la demeure du sympathique docteur Dumond, une moitié de sarcophage sert de pile dentrée à un chemin particulier. Et si lon continue ce chemin, sous les ombrages frais, on découvre une fontaine et tout à côté encore tIl) de ces tombeaux. Le Clialard est une antique demeure qui appartint aux -Guillaume, aux -de Bruchard, puis aux dAlgay dont un fut naguère juge de paix du canton dAyeI3 . Il est aujourdhui la propriété du Docteur Dumond, et si vous frappez à sa porte, il vous montrera ses belles collections de tableaux et ses pièces gallo-romaines, le parc délicieux où croit la truffe et vous achèverez par une visite à la grotte naturelle de la Vierge.

La montée devient plus pénible, lalpensiok serait néces- saire... Le panorama commence à se dessiner. Au fond de la vallée, la maison la plus rapprochée est la propriété de M. Guérard, ingénieur, chef de traction à la de de lEst. A côté, au milieu des prés verts, est lantique résidence de lancien colonel Detord qui eùt pour gendre un de Roflignac. Le pouillé de Nadaud, dit quil y avait en ce lieu une chapelle, en ruine en 1777. Elle aurait appartenue en lT,8 aux abbés de Si Martial de Limoges. Au point où lon perd de vue la route qui limite la com- mune dYssandon, était un château, dit château dAllogne, duquel il ne reste aucune trace. - Plusieurs prétendent quYssandon tire son étymologie du mot patois: ci-chen-dount, nous s sommes donc. Une éty- niologie plus savante donne la finale dunum (Exandunum) comme désignation dhabitations gauloises, ou bien encore désignant un lieu ou Isis fut en honneur. Isis, dunum. Au musée de Brive on montre une collection de monnaies gauloises et romaines trouvées ici. M. Lacroix les a décrites dans le Bulletin de la Société archéologique de Brive. Ces trouvailles de pièces dor, dargent et de bronze nont fait que confirmer une légende accréditée auprès des gens du pays, il y aurait dans les flancs de la montagne un trésor et un veau dor! Voici lÉglise avec ses deux immenses paratonnerres. Ce nest pas inutile. Ici les orages sont terribles, il s a quelque trente ans la foudre tua un ancien sonneur. Comme on peut en juger, Yssandon est situé dans une po- sition unique au point de vue stratégique. Quoi détonnant • que les anciens aient songé a faire de ce lieu une place de défense! Les Gaulois, sûrement, navaient pas négligé une situation si favorable. Aussi fut-elle avec Uxellodunum un des derniers remparts de lindépendance gauloise. Les Ro- •piains en firent un castrum ou château fort. Carde ce point culminant, ils pouvaient par des feux communiquer avec les postes lointains et être avertis de la prsence de lennemi. Au point de vue religieux, Yssandn dépendait de lancien archiprèté de et fit partie jusquen 1823 du diocèse de Limoges. Si nous suivons lordre chronologique des faits, il nous faut remonter au VI , siècle. En 572, daprès le testament dAredius, devenu plus tard St-Yrieix, nous voyous qùil légua une aire au-dedans des murs cf Yssandon. Cest donc que cétait un lieu fortifié. Fortifié dun côté par une défense na- turelle, consistant en un mur de rochers de 5 à 6 mètres de -4-- haut, au travers desquels passe un petit sentier quil était aisé de combler en cas dalerte: Ce sont ces rochers situés près le cimetière et que lon a dénommés rocs de Sarrau. Dun autre côté, les fortifications consistaient en une série de petites terrasses les unes au-dessus des autres placées de distance en distance qui donnaient aux défenseurs, en cas dassaut, la supériorité sur leurs adversaires. Au Vil e siècle, Yssandon ne désignait pas seulement un bourg, mais bien un pagus, cest-à-dire une petite étendue de pays qui correspondait aux territoires des cantons d de Juillac, de et une partie de celui de Luhersac. Disons en passant, quil existe à Paris, une société appelée lYssan- donaise, qui réunit les limousins de ces cantons. Daprès le cartullaire d, le pays dYssandon comprenait encore les campagnes de . En 862, cette portion de lYssandonais se divisait en trois vicairies : celle de Luhersac, celle de Juillac et celle dYssandon. Pour cette dernière, nous nen retenons comme preuve, que la vente faim en 886. par Eudes, comte de Tou- buse, à Frotaire archevêque de Bourges, dii village dOrbaciac, aujourdhui le Saillant de (t). Nous voyons en 998 un Roger vendre un arpent de vigne à Transac paroisse dYssandon dans la iicairie de la Goulferic. Et en mai 1009 une donation faite par Adémar, consistant et) vignes, situées aux Chabannes •dYssandon. De plus vers 99G ou 1020, Adazarius donna à lAbbaye de Vigeois deux manses avec leurs dépendances situés à Transac. Etienne M ito, fit aussi don, au même monastère, dun manse à Chauviat (Calviac) vers 1032 ou 1086. Un Bernard dYssandon et son fils Pierre, en 1092 ou 1110, donnèrent aussi une vigne située sous lÉglise dYssando.n.

(I) Cartuttairede t$eaulieu 3 -

« Sous la date de 101o, on trouve un Gérai dYssandon, signataire du don de léglise de Nieul, à lAbbaye dUrzerche; sous celles de 1086 à 1003, un Aymar dYssandon, témoin dactes concernant aussi lAbbaye de Dalon, plusieurs autre membres enfin figurant jusquau moins 1100 dans les chartes du pays » (I).

Nous retrouvons le nom dYssandon au cartullaire de Vigeois vers 1124 qui nous signale un autel dédié à St-Hippo- lyte. Ce saint est le patron de la paroisse et cest pourquoi le vitrail de léglise, à droite du maître-autel, représente ce saint, il tient en main la palme du martyre. Ce même cartul- laire, nous dit que cest devant lautel St-Hippolyte qul-lélie dAyen, Estienne de Terrasson et Guillaume léguèrent à lAbbaye de ce nom un mas dit: cl Pi, au Puy. Cest ce mamelon qui se trouve dans la direction de Brive et que lon nomme aujourdhui Puy-Leix. Là était autrefois, une église dont il ne reste plus que le souvenir ainsi quun cimetière. M. lAbbé Pouibrière nous dit, que ce don se fit en présence de nombreux témoins, parmi lesquels deux chapelains, Hugue dAlboin et D. Lavalette prêtres de cette église. On assigne à ce lieu le nom dAucha et cest dans cette chapelle 4uaurait été fondé un prieuré dédié à St Pierre situé à 1500 mètres de la Belinguaria (en patois, las boulendjarias) la boulangerie et donné daprès lauteur cité, à lAbbaye de Vigeois entre liii et 1124 par Geoffroy Bernard. Diverses donations furent faites encore au même monastère Etienne Goulferie, en 1121 ou 1181, donna une terre à Marcillac près Transac et deux sétérées près la fontaine du Puy. Goulferie de Rinac, donna pour le repos de lâme de son frère quil lit ensevelir près léglise dYssandon une terre appelée de! Pevrath ( 1124 ou 1137) en présence de Pierre de

(I) Inulbrière. -6-

Chabannes et Boson prêtres dYssandon. En 1147-1164, Gérald Malefaide, le jour de sa réception au monastère de Vigeois donna à celui-ci sa terre des Chabannoux. A cette époque (1147), parut un mandement de lÉvêque de Limoges, adressé h lArchiprêtre de Lubersac lui enjoignant de suspendre loffice divin dans léglise dAyen, dans léglis de Noirac et dans celte dYssandon. Il faisait exception pour le baptême et le viatique in extremis. Il ordonnait denlever les crucifix et de fermer lentrée avec des ronces et des épines et celà jusquà ce que lAbbé de Solignac eùt reçu pleine investiture de léglise dAyen. Ayrneric de la Serre, évêque de Limoges, par son testament de 1224, donnait à léglise dYssandon la somme de 20 livres destinée àson entretien. - - La partie du choeur, la plus ancienne de léglise, remonte au xi-siècle. Cest le style roman pùr, cinq arceaux, dont trois avec ouvertures, sont soutenus par des colonnes à chapiteaux sculptés. Les trois vitraux représentent Si Hippolyte, Si Joseph et au milieu le Sacré-Coeur avec cette inscription: Zelus domus mette comcdittne (Domine). Ceux des chapelles sont des dons de la famille Algay ou des enfants de la première communion. Le maître autel, récent, est un don de feu M. Georges Guerard. La voûte de léglise est en pierre on a du à lexté- rieur, appliquer des-contre-forts pour assurer le non écarte- ment des murs. Sa construction ainsi que celle des chapelles ne remonte pas très haut. On voit à la chapelle de gauche, dans la partie la plus proche du choeur une des lignes naissantes de lancienne voûte. Cest au curé actiel M. Gratadoux que nous devons la chaire et le chemin de croix ainsi que le béton qui a remplacé lancien pavé En enlevant ce dernier, on découvrit des I - pierres tombales et des fouilles pratiquées permirent de cons. taler quon se trouvait en présence de sépultures très anciennes. Le portail de léglise accuse une certaine ancienneté. Il est du style ogival. Les sculptures au-dessus représentent les péchés capitaux. A droite, une croix incrustée dans la pierre et huit autres seulement visibles, placées autour de léglise nous indiquent quelle fut consacrée. Le clocher date dun siècle environ. Les ouvertures du mur gauche de léglise ont du servir h la défense. En tout cas, au-dessus du sanctuaire, en dehors, on remarque plusieurs fenêtres, aujourdhui murées qui ont du servir ait but. Les cloches portent les ins- criptions suivantes: la plus grande : Saint Jean-Baptiste priez pour nous. M. Jacques Beynette ancien curé, M. Hugues Sclafer curé. Parrain M. Etienne Algay, 5r de Villeneuve. Marraine Demoiselle Suzanne Duroy épouse de M. Lacoinbe. MM. Jean Cabanis et Bertrand Langlade syndics. Joly ma fait, 1697. La plus petite: Saint Hippolyte priez pour nous. Jai eu pour parrain M. Jules Marie Félix Touron, ancien vicaire général représenté par M. Jules dAlgay président du conseil de fabrique et pour marraine Mm Marie Martine, épouse de M. Bernard Berthy maire, M. flenoix curé, M. Léon Vialle, adjoint. Lemplacement situé en face la porte du cimetière, est, ad moment des labours couvert dossements humains. Un vieil habitant, nie dit avoir mis à découvert, autrefois., des restes de murailles. Cétaient, très probablement, les restes dune ancienne vicairie. Nadaud, nous dit, que la vicairie de Vars se trouvait près de léglise d.\ssandon. Une famille Martin y nomma depuis 1608 jusquen 1(197. II existait encore, parait- il une chapelle près du château, mais de laquelle il ne reste ;tuuuie trace et qui fut détruite lors des guerres de religion. Lhistoire religieuse de la paroisse ne sarrête pas là, Il faut franchir lespace et aller jusquà ce village quon aperçoit -8-- dans la direction de sur ic versant de cette petite colline qui sincline vers le sud-est. Cest . Là fut autrefois un prieuré de lArtige. La chapelle devenue grange existe encore. Diverses donations lui furent faites entrautres en 1255 par Pierre Gauffler, en 1260 par Hélène Vve du che- valier Vigier, en 1286 le pape Alexandre 1V leur donna des privilèges que confirma plus tard Urbain IV en 1362. Le monastère de iArtige en 1682, fut uni au collège des Jésuites de Limoges, ce prieuré le fut aussi. Les prieurs furent; 1438? Antoine de Montceaux 1594, Antoine Laharde; en 162 l,Jean Vielbans en 1679, Jean Verihac ; en 1684, Léonard de la Marti nerie ; en 1758 Jean Gantier La ucli en 1780 Martin Il existait encore à Yssandon, une prévôté Ste Catherine. Elle occupait le Chalard actuel. Sur une pierre du portail du presbytère on lit Pulsate et apérietur vobis. B. P. Cette résidence -fut celle du curé chargé de desservir la paroisse. Au cartullaire de labbaye de Si Martin de , nous voyons un Piérre de Sennac faire dol) de tout ce quil a dans le illage de la Flotte. M. de Champeval croit que lon doit placer sous la tour ce village. Ce lieu est désigné comme tènement en 1718. Cest là que se trouvait le prieuré de St-Martin.

En 763, Pépin faisant la guerre à Vaïfre, duc dAquiiane. voulut punir les habitants, de ce quils avaient donné asile à son ennemi. Il brftla Les vignobles dYssandon et livra tin combat sanglant ou périt Blaudinus comte des Arvernes. Plus tard (1282), des bandes de pillards parcouraient le pays et les environs détruisant tout sur leur passage ;cétaient les _ q —

Brabançons qui élurent domicile à Vssandon après en avoir chassé les habitants. A leur tête étaient deux farouches lieutenants, Loblat et Sancius. Quand les Anglais parurent dans le pays, ils occupèrent la forteresse encore debout et régnèrent en maître. La contrée ne put respirer enfin, que lorsquils furent « boutés)) hors de . Ils avaient ravagé le pays de fond en comble. A la date de 1588, nous assistons aux guerres de religion. Le parti protestant du Bas Limousin; dont la victoire de Coutras avait déjà relevé le moral en reçut une excitation nouvelle. Les bandes calvinistes se reformèrent et les forteresses doù on les avait chassés. Voutezac, Beyhat et Ste Féréole furent réoccupées par elles. Les scènes de désordres etde brigandages reconhillencèrent. Chaque jour, dit Marvaud, ces bandes forçaient les pauvres habitants des campagnes à livrer leurs troupeaux, où les menaçaient dincendier leurs maisons. Parfois la lueur de lincendie suivait de près la menace. Ce sort les habitants dYssandon le subirent. Un groupe armé de Huguenots parti dHautefort,secomposantde 120hommes, conduits par les chefs protestants Labrousse et de Brach. montèrent à lassaut renversèrent et brulèrent tout sur leur passage. Monsieur dl-Iautefort, lieutenant du roi, résidant à Brive. partit au secours de la place; il fit 35 prisonniers, 1 les chefs furent tués et le reste prit la fuite. Il nest resté de la forteresse que cette tour bien éprouvée par le temps. On lappelle tour, la dénomination nest pas juste, ce nest point tille tour niais bien le reste dun coin de forteresse, tout lindique. Le côté nord est relativement récent, cest un mur de soutènement construit pour préserver ces ruines, ce qui lui donne laspect dune tour. Ce pan de mur, était probablement joint à une autre construction dont il faisait partie. De véné- rables anciens, mont affirmé avoir vu deux restes de sue murailles, de même hauteur à lemplacement où se trouve aujourdhui la croix de la mission. Ce nétait vraisemblable- ment que le même édifice.

Tout à côté, sous une pierre qui bouche lentrée est un silo. Louverture quoique étroite laisse passer un homme. Cétait un magasin à blé. On eu a trouvé du reste au fond, un spécimen est déposé au musée de Erive. Il existe plusieurs de ces magasins à vivre, tous en forme de bouteille. Au bas de la croix il en était un que lon combla de pierres mais que tout enfant jai pu explorer. Un semblable fut découvert dans une carrière et malheureusement détruit Ils étaient compris dans lenceinte de la forteresse et comme ils étaient éloignés les uns, des autres on peut dire que celle-ci était de dimension énorme. Louverture placée sur la façade de la tour, donnait accès lintérieur par un escalier duquel il reste encore 7 ou S marches. (inc porte fermait cette entrée et derrière on tirait en travers une poutre de bois et de fer. Le trou par lequel passait cette pièce existe vers le milieu de cette ouverture. Jar devant une herse devait se relever ou sabaisser suivant quon voulait entrer ou sortir. On peut voir de chaque côté la place où étaient fixés les gonds

Il faut ajouter quut) double murdenceinte (car on a trouvé, à plusieurs reprises et aux mêmes distances deux fondements parallèles) entourait le tout et on aura une idée de cette place qui commandait à toute la contrée. Une légende du pays fait prendre la place de la manière suivante. Les assiégeants voyant leurs efforts inutiles auraient imaginé de placer une torche enflammée sur la tète dun certain nombre de chèvres et processionnellenient les auraient promenées autour des murs et des rochers. Ce que voyant, les habitants seraient accourus en grand nombre, abandonnant les postes les plus - il - faibles, occupés aussitôt par les ennemis qui auraient pénétré par là dans lenceinte fortifiée. - Les possesseurs dYssandon qui sont connus furent Marguerite, vicomtesse de Limoges, qui daprès un ancien cartullaire reçut Wonimage de Guichard de Comborn. En 1314, un vicomte de Limoges, Guy de .Bretagne en fit don aux Comborn. Daprès M. Clément Simon, Héliot de Payzac possédait ici, en 1441, le droit de vigerie. Un peu après cette date, 14?-, un Comborn échangea tout soit dYssandon pour les châteaux de et de Chambet avec Jean de Pompadour qui se vit confirmer dans son droit par le Parlement de Bordeaux. A la date de 1600 il -existait encore dans la paroisse la seigneurie de la Gouiferie qui appartint aux barons de Sédières (1.). Le livre de raison de Massio de Raffaïlhac (2), nous dit quen 1630, il y eût à Yssandon une peste ainsi que dans les environs, que la plupart des habitants périrent et quà Aven le nombre des morts dépassa 400. Nous savons enfin quen dernier lieu les seigneurs de Noailles et de portèrent le titre de seigneurs d Yssa ndon.

Non loin de la tour se dresse une croix, dite de la mission: - Et dans la carrière à côté, 011 a trouvé récemment un squelette, on a cru aux temps préhistoriques. Mais il ny pas lieu de sémouvoir, cest un tumulus ou sépulture dun chef. Par toute la montagne on trouve des débris humains. Sous la croix est le lieu dit sous la tour. Ce nom nous le trouvons en 1664. quand François du Saillant seiguçur du

(j ) Chartrier du Marquis de (Losoac- (2) Archives de la Cerrèze. - 12 -

Luc constitua un ar.renterncnt à Antoine Froidefond dYssandon, dune pièce de terre située au lieu dit sous la tour, sous cens annuel dune quarte de froment (1); Le village qui avoisine Si Aulaire porte le nom de Férédie, il fut cédé par les Comborn aux Pompadours. En 1584 Beaupoil de Si Aulaire, possédait des vignes aux villages de la Benesehie et de Montragouls. Ce dernier est le hameau que lon nomme en Tangue patoise Mourajoux. Il faut citer encore la Nadalie qui rappelle les Calvimont. Plus loin les Chabannes où naquit Cabanis, père du fameux physiologiste et médecin (1723-1786), et célèbre lui-même par ses expériences agricoles (1757-1808) (2). Puis le Theil qui-fut propriété au xvrIle siècle des Dumas dAuteyre et où lAbbaye de Vigeois posséda une borderie qui lui avait été donnée par Gerald Hugo vers III! ou 1124 et une autre borderie léguée par Pierre Hugue d en 1160. Enfin Villeneuve qui appartint aux familles dAlgay et Barbier. Le village a côté est Sauviat, cest là quhabitait une famille ancienne du nom de Tras- Sauves. Les du Luc lui succédèrent et par celà même les du Saillant, lorsque Catherine du Luc, en 1510, épousa un du Saillant. Il y avait en ce lieu une tour, reste probable dun château disparu. Cest à Transac que les Chevaliers de Malte avaient des possessions dépendant du temple de Mons commune de .

Le panorama dYssandon est unique, on découvre cinq départements, quantités de châteaux et de clochers. Cest tout

(1) Archives départementales E. 379. 2) Il composa un ouvrage iutitulé: Essai sur les principes de ta greffe et sur les moyens de la faciliter et de ta perfectionner. (Couronne par t Acad é ii je (le Bardeaux). - 13 - dabord, au nord, le château de Pompadour, Concèze, les viaducs de et dans le lointain le Mont Gargan et sa chapelle. En allant vers la droite on aperçoit une dépression, cest la vallée de la petite Loyre qui conduit à Glandier, la gorge noirâtre de la Vézère, , St. Solve, Vou- tezac, Oblat, Vars, St Aulaire et son château à M. le baron Fauqueux. On distingue un long panache de fumée qui se déroule, cest la ligne de Lirnoges-Uzerche, Allassac, le clocher de St Bonnet lEnfantier, le Puy de St Clément et en arrière la chaîne gristre des Monédières. Au premier plan on voit encore le château de Castel-Novel de Varetz, Donzenac, , puis Brive dont les feux du soir illuminent comme aux jours de fête. A lhorizon se détachent les Monts du Puy-de-Dôme et du Cantal. Une pointe effilée nous indique Roche de \Tic et tout à côté les collines dAubazine. Viennent ensuite Noailles et son château, St Cernin de Larche avec Notre Dame des Champs, le moulin à vent de Gignac (Lot), la vallée de la Vézère jusquà Terrasson, Pazaillac, Larche et Mansac. Létablissement sur ceite colline qui va mourant \ers la Vézère est lasile des vieillards de la Choisne, fondé par M. Charles Gaubert. Enfin au couchant, loeil se repose agréa- blement sur les collines de la Dordogne au pied desquelles on aperçoit, par une trouée Hautefort qui rappelle Bertrand de Born. Enfin cest le bourg de , Perpezac et le Puy Caput.

-s. Après avoir visité Yssandon un jeune poète M. lAbbé Joseph Duboy (i) sexprimait ainsi:

Salut vieille montagne, aux brises gétiéreuss, Monument de granit que Dieu fit de ses mains, Et qui Secoue au vent des ruines poudreuses... Sur tes flancs, vieux remparts de races valeureuses. Les siècles " , entassent en vain.

Tu restes toujours ferme et debout sur les plaines, Immuable, dressée comme Dieu le voulut. Pour tébranler il faut des forces surhumaines. Et les passants, des collines lointaines. Tenverront leur plus fier salut

Pour moi, ai pu fouler tes campagnes fertiles, Jai pu, de ion sommet formidable et géant, Voir sétager au loin trente bourgs et cinq villes Et loeil émerveillé de ces splendeurs tranquilles. Ma r réter Pensif et béait.t.

Jai contemplé de près ces tremblantes ni nia il les, Seul débris demeuré du castel dautrefois, Doù les vieux chevaliers sortaient pour les batailles, Et que seul à présent loiseau des fun é rai lies, Vient faire frémir de sa voix.

Cétait un soir; la brise, au tond de la vallée, Ségayait folle et douce avec des nids doiseaux Et la lune éclairant de sa lueur voilée, Cette tour sans donjon sombre et démantelée, Formaient un nasique tableau.

Il me sembla revoir les preux du Moyen-Âge, Ceindre le casque dor e; le glaive de ter, Et dignes rejetons dut illustre lignage, Bondir sur le rempart, frissonnants de carnage Et presser lassaut dun zil fier,

(I) M. Joseph Duboy mourut jeune séminariste, frère de M" les abbés Félix Duhoy curé de Sic Féréole et Clément L)ubo y curé doyen de Bort. Il a laissé des piècesde vers où se révèle nue àt.ue de "rai poète. Certes de tels pensers lont dans toutes poitrines Vibrer te souvenir sur son luth immortel, Et pourtant, ô vieux mont sorti des mains divines, Ce qui mattache à toi ce nest pas tes ruines, Ce nest pas mn ancien caste].

Ce nest pas ton air pur, ni ta brise légère, Ni ton panorama magnifique et varié, Ce nest pas Ion flanc vurt, ni ton front légendaire, Non Cest le souvenir vif et sincère, Dune franche hospitalité.

I.,e touriste qui n gravi le Puy dYssandon, sen retourne satisfait de son excursion, émerveillé de ce quil n vu. Mais bien souvent il ignore le passé. Puissent ces quelques lignes lui tomber sous les veux et satisfaire son . .désir, si possible I

Abbé \IARIUS ICHAMEL

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A t tas...t. Ti - LÂCHA S