Cinema Enquete Video Radio
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LeMonde Job: WMR5599--0001-0 WAS TMR5599-1 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 19:51 S.: 75,06-Cmp.:16,09, Base : LMQPAG 32Fap:100 No:0114 Lcp: 700 CMYK ENQUETE L’offensive Astérix 0123 D. R. Une énorme opération de promotion accompagne la sortie du film de Claude Zidi. En renonçant à la critique, la télévision sert-elle le cinéma français ? Pages 2-3 CINEMA « Judex » Mystérieux justicier masqué, splendeur du noir et blanc et lyrisme du fantastique social. Un hommage poétique au « ciné-roman » de Feuillade signé Georges Franju. Page 22 VIDEO DiCaprio, retour sur images Sortie en cassettes de plusieurs films du jeune héros de « Titanic ». SIPA L’occasion de juger d’un talent 1998-1999 FRANÇOISE HUGUIER/RAPHO LACROIX, COLLECTION AUTOMNE-HIVER éclectique. Page 33 contourner les règles strictes de la profession en dif- Haute couture fusant des défilés dans leur intégralité. Se faufilant dans les coulisses, entre palaces parisiens et salons Paris Première, privés, s’intéressant aux dessous d’un artisanat de du 17 au 22 janvier, 20 heures pointe, elle a renouvelé le discours de mode à l’écran. RADIO Pour les collections printemps-été 1999, Marie- ORSETS étrangle-taille, faille de soie, brode- Christiane Marek réitère l’opération, avec Jean Paul Philippe Meyer ries précieuses et mousselines vaporeuses Gaultier, Christian Dior, Valentino, Chanel, Christian C sortent des ateliers pour les avant-dernières Lacroix et des « morceaux choisis » des autres défi- Chaque matin, sur France-Inter, collections du siècle. Le temps pour les lés. Une fois encore, les caméras vont ausculter le vê- ses chroniques égratignent amateurs de se brancher sur Paris Première chaque tement et donner à voir les détails de ces parures soir à 20 heures, du dimanche 17 au vendredi 22 jan- d’exception qui peuvent demander jusqu’à les petits travers vier, pour 45 minutes de défilé. Depuis mars 1992, 2 000 heures de travail et sont portées par 200 Marie-Christiane Marek, l’animatrice-productrice de clientes régulières à travers le monde. de ses contemporains. l’émission « Paris modes », a su dégager la présenta- Un style inclassable. Page 28 tion des collections des résumés empesés, et Anne-Laure Quilleriet SEMAINE DU 18 AU 24 JANVIER 1999 LeMonde Job: WMR5599--0006-0 WAS TMR5599-6 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 19:03 S.: 75,06-Cmp.:16,09, Base : LMQPAG 32Fap:100 No:0119 Lcp: 700 CMYK MERCREDI 20 JANVIER 20.45 ARTE La résistible mutation des « soldats de l’IRA » LORS que le processus de paix en de la puissance politique ainsi rythmé de bombes, de tueries et Irlande du Nord semble de nou- de l’IRA, galvanisée par d’enterrements, de trafics d’armes et A veau marquer le pas, ce documen- le large soutien popu- d’une litanie de martyrs. La bonne taire produit par la BBC (2 × 60 min) laire provoqué par les conscience des « soldats de l’IRA » est tombe à point pour rafraîchir les grèves de la faim des totale : la violence, c’est celle du gouver- mémoires. D’où vient cette Armée répu- militants nationalistes et nement oppresseur de Londres. La blicaine irlandaise dont la branche poli- la mort en prison de guerre du camp républicain est juste, tique, le Sinn Fein, doit participer pleine- Bobby Sands. Peter Tay- puisqu’elle vise à « libérer » la province. ment aux institutions autonomes de la lor explique par quelle Depuis 1969, la « sale guerre » d’Irlande province nord-irlandaise, créées par dynamique de la vio- du Nord a fait quelque 3 400 morts. Elle a l’accord de paix du 10 avril 1998 ? Par quel lence le mur de la haine ses grandes dates, ses tournants et son cheminement, quel aggiornamento séparant les commu- cheminement psychologique et poli- souvent traumatisant, les poseurs de nautés catholique et tique. Ce sont les grèves de la faim et bombes qui ont semé la terreur en Ulster protestante est devenu l’internement de ses principaux respon- et en Grande-Bretagne sont-ils devenus plus infranchissable que sables qui amèneront l’IRA à opérer une des politiciens suffisamment respec- les hautes grilles sépa- évolution stratégique associant à la lutte tables avec qui le gouvernement britan- rant les quartiers de armée la participation au processus nique, ainsi que les partis unionistes Falls et Shankill, à Bel- démocratique et électoral, via le Sinn (protestants) ont accepté de négocier un fast-Ouest. Fein. Les nationalistes finiront par accord mettant fin – en principe – à la Ce véritable apartheid comprendre que la violence seule ne per- guerre civile la plus longue et la plus san- confessionnel a nourri, mettra pas d’atteindre le but ultime : la glante de l’Europe ? de génération en géné- réunification de l’île. Du soulèvement de Pâques 1916 des ration, des réactions de Du terrorisme au combat politique nationalistes irlandais à Dublin, qui minorité assiégée chez (1986-1998), le second volet, raconte par aboutit à la partition de l’île en 1921 et à les unionistes, et un pro- quel itinéraire risqué les chefs du Sinn la création des six comtés du Nord placés Sur les murs de Belfast GILLES REGNIAU fond sentiment d’exclu- Fein, Gerry Adams et Martin McGuin- sous tutelle britannique, jusqu’aux sion parmi les catholiques. Peter Taylor ness, tous deux anciens commandants de accords de Stormont, c’est la même his- rappelle la pauvreté endémique du Bog- l’IRA, ont convaincu les combattants de toire, la même épopée fratricide de tout LES MERCREDIS side, ce ghetto catholique de London- l’organisation nationaliste de substituer un peuple que raconte, avec un grand DE L’HISTOIRE. derry, dont les habitants sont « privés de les ballots aux bullets, les urnes aux balles. souci didactique, Peter Taylor. Spécialiste tout, de pouvoir, de droits et de travail ». Succès relatif, à en juger par l’attentat réputé de la question irlandaise, le jour- A l’aide d’archives Cet horizon social bouché aidera à faire d’Omagh – revendiqué par une « IRA naliste a effectué un judicieux choix basculer des générations d’adolescents à véritable » – qui a fait 29 morts, en août d’images d’archives et fait appel aux et de témoignages, la fibre nationaliste écorchée vers la lutte 1998, mais qui illustre, ô combien, la témoignages des principaux protago- Peter Taylor retrace armée, considérée comme l’unique résistible marche vers la paix de l’Irlande nistes du drame irlandais, qu’ils soient espoir de mettre fin à la domination pro- du Nord. Celle-ci s’égrène en images télé- anciens responsables politiques ou ex- l’évolution sur trente testante, assimilée au joug de l’armée bri- visées et en témoignages décapants, sans « soldats de l’IRA ». Ce sont, bien sûr, les tannique. L’IRA n’aura guère de mal à que l’on sache son épilogue. Car exceptionnelles confidences de ces der- ans de l’Armée recruter des troupes, et elle en aujourd’hui comme il y a dix ans, la niers qui constituent la partie la plus ori- républicaine irlandaise. consomme beaucoup. Il n’est pas rare même incertitude existe : ayant vécu par ginale de ce travail d’historien. que tous les garçons d’une famille catho- les armes, les « soldats » de l’IRA accep- Le premier volet retrace Les Années De l’action violente lique aient payé de leur vie, ou de teront-ils de les abandonner, au risque de sanglantes, de 1969 (début de la phase longues années d’emprisonnement, leur se renier eux-mêmes ? moderne du conflit) à 1986, époque d’une au combat politique dévouement à la « cause ». sorte de paroxysme de la lutte armée et Le récit des « années sanglantes » est Laurent Zecchini 6 Le Monde Télévision b Dimanche 17 - Lundi 18 janvier 1999 LeMonde Job: WMR5599--0003-0 WAS TMR5599-3 Op.: XX Rev.: 15-01-99 T.: 20:30 S.: 75,06-Cmp.:16,09, Base : LMQPAG 32Fap:100 No:0116 Lcp: 700 CMYK qui est prévu pour la sortie d’Astérix, la Forestier, du Nouvel Observateur. Mais réponse est : « Voyez Claude Davy ! » avec cette limite d’importance : si les Pourtant la chaîne n’a pas pour habitude deux critiques émettent un avis négatif de s’en remettre à autrui. C’est que sur un film, alors on n’en parle pas. « Faire naître le désir » Claude Davy est homme de confiance. Patrick Brion rappelle qu’il y a trente ans Son nom fait autorité depuis des décen- FR 3 avait pris l’initiative de diffuser SERGE TOUBIANA. Le directeur des Cahiers nies dans le monde du spectacle et des l’émission de France-Inter « Le Masque médias. Il n’est pas de ces modernes et et la plume ». L’expérience ne dura pas du cinéma observe le troublant système flamboyants experts en « communica- plus de deux semaines : sous la pression tion ». Il travaille « à l’ancienne », en des producteurs, distributeurs et réali- qui réunit le petit et le grand écran. Il en artisan, avec discrétion. sateurs, la direction de la chaîne décida critique l’évolution. Réunion n’est pas union Dissimulé derrière de petites lunettes d’arrêter. « Le milieu du cinéma consi- teintées, modeste et assuré, il reconnaît dère qu’une critique à la télévision a plus « Les opérations de promotion des films, de plus en sa pleine responsabilité dans « la mise d’impact qu’un article de presse écrite, plus importantes à la télévision, servent-elles le ciné- en orbite calculée » d’Astérix. « Mais, explique Patrick Brion. De manière géné- ma et encouragent-elles le public à se rendre dans après, ajoute-t-il, je ne maîtrise plus. » Il rale, les réalisateurs n’aiment pas qu’on les salles ? prédit toutefois « un immense succès », critique leur film.