Cerclevaudoisde Botanique
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ercle v C au Notes floristiques vaudoises 2014d Franco CIARDO, Christophe BORNAND, Françoise HOFFER-MASSARD (éds) o i Ciardo F., Bornand C., Hoffer-Massard F. (éds) (2015). Notes floristiques vaudoises s 2014. Bulletin du Cercle vaudois de botanique 44: 115-138 . d Introduction L’année 2014 est à marquer d’une pierre blanche E. Morard (EM) A.-M. Scala (AMS) pour la floristique vaudoise: c’est en effet le début P. Morier (PM) B. Schaetti (BS) e du projet d’Atlas de la flore vaudoise lancé par le A. Morier-Schiltknecht A. Serres Hänni (ASH) Cercle vaudois de botanique (Bornand et al. (AM-S) C. Sonnay (CS) 2015). Cette onzième série des notes floristiques A. Moriette (AM) V. Sonnay b vaudoises est fortement influencée par ce projet, S. Pasche (SP) J. Steffen (JS) M. Perrot (MP) M. Tanner (MT) avec une moisson particulièrement importante o d’observations intéressantes et la contribution de A. Pillonel (APl) M.-M. Toni (MMT) 89 botanistes dont toute une série de nouveaux C. Polli (CP) V. Toni (VT) contributeurs. A. Pradervand (AP) F. Tur in t A.-M. Rachoud D. Van Dervort (DVD)a U. Amarell (UA) S. Eggenberg (SE) J. Redling (JR) P. Veya (P V ) L. Audemars (LA) B. Engler (BE) D. Rochat M. Vilpert (MVt)n O. Béguin M. Equey (ME) S. Rometsch (SR) P. Vittoz i Ch. Bertholet Bussy I. Favre (IF) Ch. Rumo (CR) M. Vustq (MV) (CBB) V. Favre (VF) L. Sager R. Zürcher (RZ) u L. Bona (LB) N. Fontannaz H. Santiago (HS) e M. Bongard (MB) E. Gerber (EG) Ch. Bornand (ChB) D. Girard (DG) Les recherches effectuées dans le cadre du projet J.-M. Bornand (JMB) S. Godat (SG) d’Atlas influencent non seulement la quantité, G. Bovay (GB) A. Gygax (AG) mais également le type des observations trans- J.-F. Burri (JFB) E. Hanus (EH) mises ; alors que, jusqu’à maintenant, les bota- K. Burri (KB) F. Hoffer-Massard (FHM) nistes cherchaient surtout les espèces rares et les H. Ceppi (HC) L. Jeanneret nouveautés, les inventaires exhaustifs demandés A. Chanson (ACn) S. Jordan (SJ) par l’Atlas privilégient surtout des espèces fré- A.-L. Châtelain A. Jotterand quentes. Parmi celles-ci figurent de nombreuses M. Chevalier (MC) L. Juillerat sous-espèces et néophytes communs mais non F. Ciardo (FCo) Ph. Juillerat (PhJ) cartographiés lors de l’Atlas de Welten & Sutter F. Clot (FCt) M. Jutzi (MJ) (1982), qui apparaissent donc nouveaux dans A. Courtois (ACs) R. Keller (RK) un secteur. Ce changement nous a contraints Ph. Cuendet P. Kissling à adapter les critères de sélection des notes A. de Titta (AdT) M.-J. Kuch publiées (voir Tableau 1). Pour ne pas allonger R. Delarze (RDe) Ch. Lang (ChL) les listes d’espèces banales, nous avons ainsi P. Descombes L. Liberati (LL) renoncé à publier toutes les espèces nouvelles N. Devenoge (ND) G. Litsios (GL) ou redécouvertes dans les secteurs Welten & R. Droz (RDz) A. Litsios Dubuis (ALD) Sutter (1982). Nous avons toutefois conservé la R. Dubs (RDs) J. Lugrin (JL) présentation en deux séries: A. Notes complètes A. Dufey (AD) J. Magnin-Gonze (JMG) et B. Notes simplifiées. M.-H. Dutoit F. Meier Pour la nomenclature, nous avons adopté A. Dutoit Weidmann M. de Montmollin celle retenue par Info Flora, qui suit la seconde (ADW) (MdM) édition de l’Index synonymique de la flore de 115 Tableau 1: Critères de sélection des notes floristiques pour la publication Statut Liste rouge Type de taxon Type de publication Taxon nouveau pour le Note floristique canton selon Info Flora complète Taxon éteint, rare, menacé r Taxon nouveau ou redé- Taxon indigène ou néophyte Note floristique ou insuffisamment docu- couvert dans un secteur en voie de naturalisation complète menté (statut régional RE, de l’Atlas CR, EN ou DD de la Liste r Station nouvelle (= dans Taxon non indigène échap- Note simplifiée en fin rouge) un km2 où le taxon était pé de culture, néophyte peu d’article inconnu selon Info Flora). fréquent Taxon menacé (statut VU) Taxon nouveau ou redé- Note simplifiée en fin couvert dans un secteur de d’article l’Atlas Taxon non menacé (statut Non publié régional LC ou NT) Suisse (Aeschimann & Heitz 2005). Pour les observateurs n’ont donc pas été prises en compte espèces qui ne figurent pas dans la base de don- pour cette série. nées d’Info Flora, nous avons suivi EURO+MED, Au total, ce sont quelque 24’000 données qui ont puis l’International Organization for Plant été analysées, dont nous avons extrait 660 notes Information (IOPI) et The Plant List. concernant 459 taxons. Résultats 2014 Nouveautés pour le canton Cette onzième série de notes floristiques englobe Quatorze taxons nouveaux pour le canton de les observations effectuées en 2014 et en 2013 Vaud selon Info Flora ont été observés depuis parvenues à Info Flora depuis la publication 2013 (Tableau 2). des dernières notes floristiques. Elle prend en compte les observations figurant dans les projets Taxons indigènes «Atlas» et «CVB» de la base de données d’Info Arenaria bernensis Flora, dont la plupart ont été transmises grâce La sabline bernoise, qui fait partie du complexe au Carnet en ligne (https://obs.infoflora.ch/ d’Arenaria ciliata (A. multicaulis, A. ciliata, A. app/observations/fr/index.html). Les observa- gothica), est considérée par certains auteurs tions enregistrées dans les projets personnels des comme l’une des rares endémiques de la flore Tableau 2: Taxons nouveaux pour le canton de Vaud Espèces cultivées ou d’origine Taxons indigènes Néophytes subspontanés horticole Arenaria bernensis Favarger Panicum miliaceum subsp. ruderale Anaphalis margaritaceae L. Delphinium elatum subsp. helveti- (Kitag.) Tzvelev Campanula pyramidalis L. cum Pawl. Cercidiphyllum japonicum Siebold & Leontodon hispidus subsp. danubia- Zucc. ex J.J.Hoffm. & J.H.Schult. lis (Jacq.) Simonk Cryptotaenia japonica Hassk. Jacobaea maritima (L.) Pelser & Meijden Ornithogalum ponticum Zahar. Phuopsis stylosa (Trin.) Hook.f. ex B.D.Jacks. Pseudolysimachion maritimum (L.) Á. & D. Löve Salvia viridis L. Sedum spectabile Boreau 116 Fig. 1a. Arenaria bernensis, Dent de Brenleire (Ch. Bornand) Fig. 1b. Arenaria multicaulis, Vanil Noir (Ch. Bornand). de Suisse. Elle n’a été découverte qu’en 1955 des pentes orientées au sud (Favarger 1963, par le Prof. Claude Favarger au Gantrisch dans Berthousoz et al. 2013). le canton de Berne, ce qui lui a valu son nom. Longtemps connue uniquement de la région Décrit sous le nom d’Arenaria ciliata subsp. du Gantrisch et du Stockhorn (Favarger 1963), bernensis (Favarger 1963), ce taxon apparaît au A. bernensis apparaît dans plusieurs relevés de rang d’espèce dans les premières éditions du végétation de Jean-Louis Richard (1977) dans Flora Helvetica (Lauber & Wagner 2001). Son la région du Vanil Noir (Dent de Folliéran, val- statut taxonomique est cependant loin d’être lon des Morteys sous la Dent des Bimis). Des établi. Il est traité comme synonyme d’A. ciliata prospections plus poussées dans les Préalpes par l’ISFS-2 (Aeschimann & Heitz 2005), non fribourgeoises ont fait apparaître plusieurs popu- retenu par Flora Alpina (Aeschimann et al. lations, qui, bien qu’en absence de comptage 2004) et considéré comme non véritablement chromosomique, ont été attribuées à Arenaria distinct de la très variable subsp. ciliata par Flora bernensis (Bornand 2008, Koslowski et al. 2013, Europaea (Chater & Halliday 1964) et par Hess Maendly 2013). C’est sur les mêmes bases mor- et al. (1967-1972). phologiques ténues que les plantes observées en Les hésitations quant au statut d’A. bernensis 2014 aux Rochers des Rayes sur Rougemont ont sont bien compréhensibles ; séparée d’A. ciliata été attribuées à A. bernensis. Ces populations s.str. principalement sur la base de son grand sont à proximité des grandes populations fri- nombre chromosomique (2n=240), A. bernensis bourgeoises et dans des conditions écologiques ne se distingue morphologiquement que par la similaires. Cependant, des analyses génétiques taille de son pollen, un port plus lâche à tiges récentes de l’ADN chloroplastique montrent que plus allongées, des fleurs habituellement plus les échantillons de la Pointe de Paray et de la grandes (Fig. 1a). Les niches écologiques des Dent de Lys, identifiés comme A. bernensis, sont deux taxons sont similaires; elles apprécient les plus proches d’échantillons d’A. ciliata des Alpes endroits ombragés et frais, souvent dans des valaisannes (Zermatt, Orsières) que des popu- pentes rocailleuses raides, orientées au nord et lations du Gantrisch et de la Dent de Brenleire partiellement recouvertes de mousses (Favarger (Berthousoz et al. 2013). Ces résultats appellent 1963, Berthousoz et al. 2013). Finalement, A. des études plus approfondies sur le complexe ciliata présente toute une palette de races chro- ciliata-bernensis, et montrent aussi que la dis- mosomiques (2n=80, 120, 200). tinction morphologique entre ces taxons est très Les différences morphologiques et écologi- difficile à faire. Finalement, ces résultats laissent ques entre A. bernensis et A. multicaulis sont par supposer qu’A. ciliata est aussi présente dans les contre bien plus tranchées et justifient le rang Préalpes externes. d’espèce accordé aujourd’hui à ce dernier taxon Pour le moment, les seules autres mentions tétraploïde (2n=40). Ainsi, A. multicaulis a des d’Arenaria ciliata (incl. A. bernensis) dans le inflorescences à 3-4 fleurs, un port lâche et peu canton de Vaud sont celles mentionnées par de pousses stériles (Fig. 1b) (Favarger 1963). Berthousoz et al. (2013) à la Pointe de Paray (non Elle tolère mieux la sécheresse et les influences transmises à Info Flora). Il est cependant proba- anthropozoogènes, et occupe principalement ble qu’elle est également présente sur d’autres 117 sommets des Préalpes vaudoises: une espèce à dauphinelle de Suisse est une plante récoltée en rechercher, de préférence dès la mi-août, dans 1928 par E.