______Centre Généalogique de Savoie

Pascal DURANDARD

Généalogies savoyardes

Famille Déage, de et La Roche-sur-Foron

Version juin 2021

1 ______Centre Généalogique de Savoie

DÉAGE de MESME

Seigneurs de Mesme et de Loisinge en Genevois ; seigneurs de Thénésol en Tarentaise et de Chaffardon en Savoie coseigneurs du Saugey, de Vozérier & de la maison forte de Rouvenoz en Genevois, coseigneurs de la maison forte de Saint-Sigismond à Aime en Tarentaise

Armes : « d’or au chevron d’azur, accompagné d’un croissant de même en pointe »

2 ______Centre Généalogique de Savoie

Cette famille est originaire de la paroisse de Cornier dans le mandement de La Roche-sur- Foron. Le plus ancien personnage connu y est notaire au milieu du XV e siècle. Sa postérité se divise en deux branches. L’aînée conservera l’étude familiale jusque vers 1720, après quoi elle s’établira à La Roche-sur-Foron. Anoblie au début du XIX e siècle, cette branche s’éteint peu après, non sans avoir donné un officier décoré de la Légion d’honneur, qui a participé aux campagnes du royaume de Piémont-Sardaigne contre l’Autriche.

La branche cadette a été anoblie plus anciennement, en 1555. Elle prend naissance avec Mamert Déage, officier de Jacques de Savoie, duc de Nemours. Ce personnage a acquis les terres de Mesme et de Loisinge (en Pers-Jussy), qu’il transmit à sa postérité, puis celle de Thénésol en Tarentaise. Accusant la vocation militaire de leur lignée, plusieurs descendants de Mamert seront officiers dans l’armée savoyarde. Trois d’entre eux ont été capitaines, et les deux derniers représentants de cette branche ont fini leur carrière, l’un avec le grade de lieutenant-colonel au service de la , l’autre avec celui de colonel commandant la place de Carouge. Cette branche noble peut se targuer de belles alliances dans les maisons de Chissé, de Saconay et de La Forest- Divonne.

Famille de notaires et de militaires, donc, les Déage ont d’abord cherché à asseoir leur influence au plan local en tenant sur plusieurs générations l’office de châtelain du Châtelet-de- Crédoz et la ferme des lods et ventes de cette châtellenie. Ils n’ont pas négligé non plus de jouer un rôle dans la gestion de la commune de La Roche. Ce pouvoir politique local n’est cependant pas ce qui les fait le plus connaître dans le monde. En effet, ils ont avant tout la réputation d’être une pépinière de prêtres de valeur. Ils ont donné deux prieurs de Talloires, deux prieurs de Talissieu en Bugey, deux primiciers du chapitre collégial de La Roche, plusieurs curés, deux prébendés de St- Victor, des religieux barnabites et bernardins, etc. Deux figures émergent de cet environnement clérical : Jean Déage, qui fut le précepteur de saint François, et son cousin François, prieur de Talloires, recommandé par le saint évêque d’ pour être aumônier de Christine de France, duchesse de Savoie.

3 ______Centre Généalogique de Savoie

Sources

Archives départementales de l’Ain (en ligne sur Internet) :  Registres paroissiaux de Gex

Archives départementales de la Haute- Savoie (en ligne sur Internet) :  Registres paroissiaux et d’état civil d’, Annecy, , , Bonne- ville, Contamine-sur-Arve, Cornier, La Roche-sur-Foron et Saint-Sixt  Tabellions de Bonneville, Megève et La Roche-sur-Foron (références en notes)

Archives départementales de la Savoie (en ligne sur Internet) :  Comptes des châtellenies et des subsides  Recensements de 1561 des paroisses de Cornier et La Roche-sur-Foron  Registres paroissiaux et d’état civil de Bourg-Saint-Maurice, Chambéry, La Mothe- Servolex, Moûtiers et Mouxy  Sénat de Savoie, procédures civiles et criminelles, 2B, répertoire (référence en note)  Tabellions de Chambéry et de Moûtiers (références en notes)

Archives d’État du canton de Genève  Registres paroissiaux de Carouge

Sources bibliographiques :  Armorial et nobiliaire de l’ancien duché de Savoie , comte Amédée de Foras et ses continuateurs, 1863 - 1888  Le Diocèse de Tarentaise des origines au concordat de 1802 , tome I, M. le chanoine Frédéric Richermoz, publication « Tarentasia Christiana », imprimerie Félix Béroud, Moûtiers, 1928

Sources bibliographiques en ligne sur Internet sur le site « Gallica » :  L’Apanage de Genevois aux XVI e et XVII e siècle - Pouvoirs, institutions, société , Laurent Perrillat (étude publiée par l’académie salésienne, dont elle constitue le tome 113 de ses Mémoire et documents), Turin, presses Alfabeta Grafica, 2006  Histoire de la ville de La Roche , M. Grillet, 1867, Annecy, réimprimé par L. Thésio sur l’édition de 1790  Recueils des mémoires et documents de l’académie salésienne : tomes 17 e (1894), 33 e (1910), 47 e (1929), 68 e (1954) et 76 e (1964)  Recueils des mémoires et documents de l’académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Savoie, volume VIII, « Le nécrologe de l’abbaye de Talloires », 1918  Recueils des mémoires et documents de la société savoisienne d’histoire et d’archéologie : tome XXVII, deuxième série - tome II (1888) ; tome XXVIII, deuxième série - tome III (1889) ; tome XXXIII, deuxième série - tome VIII (1894) ; tome XXXVI, deuxième série - tome XI (1897) ; tome XXVIII, deuxième série - tome XIII (1899) ; tome LXIV (1927)  Synodes de St François de Sales, de son prédécesseur et de ses successeurs , chanoine C.-M. Rebord, Annecy, Imprimerie commerciale, 1921

4 ______Centre Généalogique de Savoie

Autres sources en ligne sur Internet :  Base « Léonore » (chevaliers de la Légion d’honneur)  Site « Hathi Trust » : Calendario generale pe’ regii stati , Torino, années 1825 à 1849  Site « Hathi Trust » : Calendario generale del Regno , Torino, années 1850 à 1860  Il Contributo della Savoia a l’unità dell’Italia (1814 - 1860) , 2 ème partie, « Les soldats oubliés », Alberico Lo Faso di Serradifalco & Italo Penaroli  Relevés du Centre généalogique de Savoie

Sources iconographiques :  Armorial et nobiliaire de l’ancien duché de Savoie, blason des Déage de Mesme  Vues des villes d’Annecy et de La Roche-sur-Foron, Theatrum Sabaudiae , édition en ligne sur le site des archives départementales de la Haute-Savoie  Photographies réalisées par Madame Mireille Durandard

Le centre de La Roche-sur-Foron ( Theatrum sabaudiae ) - l’étoile rouge marque la maison de Mamert Déage

5 ______Centre Généalogique de Savoie

Filiation suivie

§ I - Branche des notaires de Cornier, anoblis en 1827

1er degré

Jean de AGIO , notaire à Cornier au milieu du XV e siècle. Il est le père de : 2-1) Antoine de AGIO, qui suit.

2ème degré

Antoine de AGIO , secrétaire ducal. Le 16 mars 1498, le duc Philibert II le Beau lui octroie des privilèges de lods et ventes pour services rendus. Il est le père de : 3-1) Maître Jean de AGIO , puis DÉAGE, qui suit. 3-2) Peut-être : Vénérable & Révérend Seigneur Pierre DÉAGE, prieur claustral de Talloires [1540]. Recteur de la chapelle St-Pierre-ès-liens du patronage de Châteauvieux en , il fait desservir en 1540 cette chapelle par Messire Pierre Garbillon, son neveu, en faveur de qui il résigne ce bénéfice le 4 août 1547. Il est mort le 2 octobre 1561. 3-3) Peut-être : Ne DÉAGE, femme du sieur GARBILLON, bourgeois d’Annecy. Leur fils Pierre, prêtre, a succédé à son oncle maternel comme recteur d’une chapelle à Châteauvieux.

3ème degré

Maître Jean de AGIO , puis DÉAGE , notaire à Cornier, mort en 1549. Probablement est-ce lui qui, qualifié noble, est l’un des greffiers du Conseil et de la judicature-mage de Genevois entre 1527 et 1530. Il est le père de : 4-1) Maître André DÉAGE, qui suit. 4-2) Noble Mamert DÉAGE, dont la postérité est rapportée au § IV.

4ème degré

Maître André DÉAGE , notaire à Cornier. Le 13 juin 1549, il partage avec son frère la succession paternelle. En 1586, il est arrêté pour complicité dans le meurtre commis par son fils aîné et sa bru (voir à l’article de Pierre Déage). Il a épousé vers 1540 Jeanne PAQUELLET de MOYRON , vivante en 1561. Elle est proba- blement la fille de Noble Claude Paquellet, bourgeois d’Annecy, et sœur de Noble François Paquellet, seigneur de Moyron. Enfants : 5-1) Maître Pierre DÉAGE, qui suit.

6 ______Centre Généalogique de Savoie

5-2) Dom Jacques DÉAGE, né vers 1540, religieux en 1561 et marqué absent du foyer paternel lors du recensement de Cornier. On le trouve religieux du St-Sépulcre à Annecy en 1574. 5-3) Révérend Jean DÉAGE, né vers 1544. Prêtre, il est d’abord professeur au collège d’Annecy, où il se fait connaître pour l’excellence de son savoir et de sa vertu. Mgr Gallois de Regard 1, évêque de Bagnera et camérier du Pape Paul IV, le préconise auprès des parents du futur saint François de Sales, dont il devient le précepteur en 1576. Il accompagne le jeune François à Padoue, où il doit étudier la théologie (1591). Il est nommé chanoine de la cathédrale de Genève (à Annecy) par bulles du 7 décembre 1590, et reçu docteur en théologie le 11 septembre 1591. Il devient curé de en 1595, vicaire général et official diocèse en 1602. Apprécié de son ancien « élève », il partage sa table et son logis dès son élévation au siège épiscopal de Genève. Il est mort à Annecy le 8 juin 1610, deux jours après la fondation de la Visitation. 5-4) Nicolas DÉAGE, né vers 1548. En 1586, il est arrêté comme complice de son frère aîné. 5-5) Jeanne DÉAGE, née vers 1550. Elle épouse vers 1579 Noble Pierre de CHAMBOUZ, syndic de La Roche en 1580. Sans doute est-ce lui qui est en 1561 étudiant en Avignon, fils d’Honorable François de Chambouz et d’Antoinette, demeurant alors à La Roche. 5-6) Vénérable François DÉAGE, né vers 1553. En 1583, il est parrain de François de Chambouz, baptisé à La Roche le 30 janvier. 5-7) Gaspard DÉAGE, né vers 1556. Qualifié noble et demeurant à Cornier, il est en 1581 le parrain de Gaspard de Chambouz, baptisé à La Roche le 24 mai. En 1586, il est arrêté comme complice de son frère. 5-8) Claude DÉAGE, né vers 1558. 5-9) Claudine DÉAGE, née vers 1560. 5-10) Dom Antoine DÉAGE, né vers 1562. Religieux au prieuré de Contamine, il est en 1586 parrain d’Antoine de Chambouz, son neveu, baptisé à La Roche le 10 octobre.

5ème degré

Maître Pierre DÉAGE , né vers 1538. Notaire à Cornier, il est mort avant 1620. En 1586, sa femme et lui ayant assassiné Roux, fils du notaire François Saultier, ils sont arrêtés et emprisonnés. On arrête également son père et ses frères Nicolas et Gaspard, et encore un certain Nicolas du Marterey, accusés d’être ses complices. Tous obtiennent des lettres de grâce enregistrées au Sénat de Savoie le 6 juin de la même année. Cependant, Pierre Déage est condamné à payer 300 livres d’amende au duc de Genevois, 300 livres à Gasparde Denis (femme de la victime) et 300 livres à chacun de ses quatre fils, et 50 livres destinées à faire prier pour l’âme du défunt. Sa femme, son père et Nicolas du Marterey sont condamnés à payer aux mêmes personnes, la première 100 livres, et les deux autres 50 livres chacun. Il est parrain à La Roche le 12 mai 1594. Il a épousé Demoiselle Gasparde ROSSSIGNOL , inhumée à Cornier le 4 décembre 1620. Sa famille possédait un château à Serrières en Chautagne. D’où : 6-1) Maître Gaspard DÉAGE, qui suit. 6-2) Maître et Honorable Henri DÉAGE, dont la postérité est rapportée au § II.

1 Ce prélat fastueux et influent à la Cour de Savoie est avant tout connu pour avoir édifié le château de Clermont, le château Renaissance le plus accompli de Savoie.

7 ______Centre Généalogique de Savoie

6ème degré

Maître Gaspard DÉAGE , né vers 1562. Notaire à Cornier, il est inhumé en cette paroisse le 8 juin 1625. Il a épousé vers 1580 Jeanne CICLET , inhumée à Cornier le 29 février 1616. D’où : 7-1) Maître Pierre DÉAGE, qui suit.

7ème degré

Maître Pierre DÉAGE , notaire à Cornier, châtelain du Châtelet-de-Crédoz de 1616 à 1622. Le château de Cornier étant en ruine, il obtient en 1617 la permission de tenir le tribunal de sa châtellenie dans sa maison et d’y établir la prison de son ressort. Il est inhumé à Cornier le 26 avril 1632. Il épouse, par contrat du 25 juillet 1623, Bérardine de VIDOMNE de VILLY , dotée par ses parents de 2.100 florins, fille de Noble Claude III, seigneur de Villy, et de Demoiselle Gasparde SYNDIC. Son père lui a légué 250 ducatons par son testament de 1619. D’où : 8-1) Égrège, Maître, puis Révérend Claude Gaspard DÉAGE, qui suit. 8-2) Sans doute : Honorable Gasparde DÉAGE (fille de feu Maître Pierre Déage en 1700), née vers 1625, morte à La Roche le 6 janvier 1705 et inhumée le lendemain. En 1700 et 1702, elle demeure en la paroisse d’Amancy. Le 24 avril 1700, conjointement avec Jacqueline Constantin, sa belle-sœur, elle fonde en faveur de l’église d’Amancy et des curés de cette paroisse une rente perpétuelle de 45 florins, sous le capital de 900 florins 2. Le 28 novembre 1702, encore avec sa belle-sœur, qui vit avec elle, elle vend aux Bernardines de La Roche leurs biens aux Folliets (en Amancy), moyennant 14.000 florins. Par le même acte, les deux dames remettent la somme de 600 florins à Jean François Déage, leur neveu, à qui elles doivent 7.000 florins 3. Peu après, elles décident d’aller vivre à La Roche, où elles ont une maison dans l’allée de Begnin. Mais comme « les abords de l’entrée et degré de leur maison est un peu difficile à cause des eaux et bourbiers qui croupissent au devant d’icelle », elles obtiennent la permission de leur voisin, Maître Pierre François Gay, huissier et bourgeois de La Roche, d’emprunter « la porte maîtresse » de sa demeure, mitoyenne de la leur, et d’ouvrir une porte dans la muraille commune afin de pouvoir entrer chez elles en passant par chez lui 4. Elle épouse, par contrat dotal du 2 février 1644, Maître Rolet CONSTANTIN, né le jour de Pâques 26 mars 1617 et baptisé à La Roche le 16 avril suivant, fils de Maître André Constantin et d’Honorable Charlotte SELLIER, bourgeois de La Roche. Il est mort avant 1662.

2 Notaire Lombard. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1758, folios 425 et 426. 3 Notaire Monat. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1763, folios 699 à 703. A l’occasion de cette vente, Gasparde Déage et Jacqueline Constantin remettent aux Bernardines de La Roche plusieurs titres et contrats qui concernent la famille Constantin : en particulier le contrat dotal de Rolet et de Gasparde Déage, le testament d’André Constantin (daté du 31 juillet 1636) et celui de Charlotte Sellier (daté du 6 février 1649). 4 Les conventions qui règlent cet accord sont définies en leur absence par acte passé le 16 mai 1703 par- devant le notaire Cardinal. Elles sont représentées par Jean François Déage, leur neveu. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1764, folio 377.

8 ______Centre Généalogique de Savoie

Quartier ancien de La Roche-sur-Foron, avec vue sur le clocher de l’église

9 ______Centre Généalogique de Savoie

8ème degré

Égrège, Maître , puis Révérend Claude Gaspard DÉAGE , né à Cornier et ondoyé le 12 janvier 1627, puis baptisé le 9 février suivant (parrain : Noble Dominique de Vidomne de Villy, son oncle ; marraine : Demoiselle Gasparde Syndic, femme de Noble Claude de Vidomne de Villy, sa grand- mère maternelle). Notaire, il a aussi été châtelain de La Roche dès 1652, et châtelain du Châtelet de Crédoz en 1658 - 1659. Il est mort à La Roche le 1 er mai 1705. Après la mort de sa femme, il aspire à la vie religieuse. Il n’est encore que sous-diacre lorsque l’évêque de Genève le nomme chanoine de la collégiale de La Roche en 1659. En 1677, à l’occasion de ses cinquante ans, il connaît le rare bonheur de célébrer une messe d’action de grâces avec l’assistance de ses quatre fils ecclésiastiques : les deux curés servant comme diacre et sous- diacre, les deux religieux comme chapiers. Le 22 juin 1700 et le 16 mars 1705, il admodie ses biens à Cornier 5. Il épouse en la collégiale Notre-Dame d’Annecy le 2 mai 1645 6 Demoiselle Jeanne Antoinette CONSTANTIN , fille d’Honorable et Maître André Constantin et d’Honorable Charlotte SELLIER, bourgeois de La Roche. Elle est morte en 1658, sans doute des suites de ses dernières couches. Enfants : 9-1) Péronne DÉAGE, baptisée à Cornier le 11 juillet 1645 en présence de Jean Déage ; morte à Cornier et inhumée le 2 décembre 1646. 9-2) Messire Joseph DÉAGE, né à Cornier vers 1647. Prêtre, il a été prébendé du prieuré de St- Victor de Genève installé à Reignier. Il est mort en son prieuré, et inhumé le 18 avril 1706. 9-3) Égrège & Maître Jean François DÉAGE, qui suit. 9-4) Perrine Gasparde DÉAGE, née à La Roche le 13 avril 1653 et ondoyée à la naissance, les cérémonies du baptême ayant été accomplies plus tard. 9-5) Révérend Messire Jean Antoine DÉAGE, baptisé le 1 er mai 1654 à La Roche par le primicier Déage de Mesme (parrain et marraine : Sieur Jean François Comte et Demoiselle Jeanne Antoinette Demolis, sa femme). Prêtre et docteur en théologie, il est curé de de 1694 à 1699, puis d’Arbusigny. Il teste le 11 mai 1717 en faveur de Jean Antoine Déage, son neveu. Il lègue son bréviaire à l’évêque de Genève, et l’usufruit de ses biens à son frère Jean François et à sa femme. Il lègue à son neveu Louis, prébendé à Reignier, tous ses habits et le linge qui se trouvera chez lui à son décès, à l’exception de ses aubes et surplis, qu’il donne à l’église d’Arbusigny. Il donne tous ses livres à son autre neveu André Just 7. Le 31 mai 1719, il résigne sa cure en faveur dudit André Just. Il est mort à Arbusigny le 18 juillet 1720, et il est inhumé le lendemain. 9-6) Révérend Dom Claude DÉAGE, baptisé à Cornier le 20 novembre 1656, « voué à saint Claude » par ses parents. Religieux barnabite vers 1676, il a sans doute fait partie de la communauté de Thonon, qui assurait l’enseignement au collège de cette ville 8.

5 Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1759, folios 31 à 38 ; et 6 C 1767, folios 579 à 581. 6 En présence de Noble seigneur de Villy, oncle maternel de Claude Gaspard Déage, et de Maître François de Molin, oncle maternel de Jeanne Antoinette Constantin. 7 Acte passé à Bonneville par-devant le notaire Burnier, dans la maison de Noble & Spectable Claude Aimé de Roget de Fesson, lieutenant particulier en la judicature mage de . Tabellion de Bonneville, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1324, folios 66 ( verso ) et 67. 8 Les Barnabites sont les membres de la congrégation des clercs réguliers de Saint-Paul, fondée à Milan en 1530. Ils sont désignés communément par le nom de Barnabites depuis leur installation dans le cloître de l’église St-Barnabé de Milan en 1545. Le fondateur de l’ordre, Antoine Marie Zaccaria a d’abord été médecin à Crémone avant de devenir prêtre. Voués à la prédication, au catéchisme et à l’enseignement, les

10 ______Centre Généalogique de Savoie

9-7) Dom Michel DÉAGE, né à La Roche le 4 août 1658 (parrain : Messire Contat, chanoine ; marraine : Honorable Jacqueline Constantin). Il devient moine à Saint-Jean d’Aulps vers 1677.

9ème degré

Égrège & Maître Jean François DÉAGE , né à Cornier en 1649. Notaire en ce bourg, bourgeois de La Roche et d’Annecy, châtelain du Châtelet de Crédoz de 1704 à 1710, il est mort à Cornier le 10 décembre 1717, et il est inhumé le lendemain dans l’église. Le 13 mars 1704, il reçoit le bail à ferme pour six ans de la châtellenie du mandement du Châtelet de Crédoz, avec « tous les biens et revenus en dépendant, consistant en terres, prés, dîmes, cens, servis, corvées, lods, suffertes, grangeage de portes et autres biens, droits seigneuriaux, honneurs et profits », contre le paiement d’une cense annuelle de 920 florins 9. Le 22 septembre 1717, conjointement avec son frère Jean Antoine, curé d’Arbusigny, il déclare accepter la succession de leur frère Joseph, dont ils sont les héritiers universels 10 . Il épouse à Reignier en 1671 Honorable Guillemine Françoise COUDURIER , née en cette paroisse le 17 mai 1652, fille de Pierre Paul Coudurier et d’Étiennette PÉGUET. Elle est en janvier 1705 nommée héritière universelle de Jacqueline Constantin 11 . Elle est morte à Cornier le 31 décembre 1718, et le lendemain elle est inhumée dans l’église. Enfants : 10-1) Égrège Jean Antoine DÉAGE, qui suit. 10-2) Révérend Dom Benoît DÉAGE, né à Cornier le 10 février 1682 et baptisé le lendemain (parrain : Spectable Benoît Garbillon, avocat au Sénat de Savoie ; marraine : Demoiselle Philiberte Puthod - tous deux d’Annecy). Ayant désiré entrer dans l’ordre des Barnabites, il est admis le 13 octobre 1702 à faire son noviciat dans leur maison des S.S. Maurice & Lazare de Thonon, en attendant d’y faire sa profession. Pour sa pension, son père lui constitue la somme de 100 ducatons. Un premier versement de 100 florins est remis à Dom Jean-Baptiste de Seyssel, prévôt du collège de Thonon, et le restant doit être payé en deux termes : 300 florins le jour de son entrée au noviciat, et le reste le jour de sa profession 12 . 10-3) Révérende Dame Louise DÉAGE, née vers 1684, légataire de Jacqueline Constantin en janvier 1705, religieuse au couvent St-Joseph des Bernardines de La Roche. Elle est reçue dans ce couvent le 21 novembre 1705, et ses parents lui constituent une dot de 3.000 florins, outres les « ameublements, linges, habits et trousseau » qu’ils promettent de fournir le jour de sa prise de voile et de sa profession 13 .

Barnabites ont fondé des collèges dans toute l’Europe. Ils ont été introduits en Savoie par saint François de Sales dans le but d’affermir la population du nord du duché dans la foi de la Sainte Église. Leur maison de Thonon devait être le centre du renouveau catholique dans cette région qui se ressentait encore de la longue occupation bernoise. Outre cet établissement au cœur du Chablais, les Barnabites ont aussi dirigé un collège à Annecy. Pour asseoir leurs revenus, ils se sont vu dotés de l’ancien prieuré bénédictin de Contamine-sur-Arve, qui leur servait par ailleurs de maison de repos. 9 Notaire Monat. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1766, folio 65. 10 Notaire Monat. Tabellion de Bonneville, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1324, folio 5. 11 Honorable Jacqueline Constantin, fille de feu Maître André Constantin, demeurant à La Roche, fait son testament le 29 janvier 1705 par-devant Maître Monat, notaire en cette ville. Tabellion de La Roche-sur- Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1767, folios 81 ( verso ) et 82. 12 L’acte de réception de Benoît Déage dans l’ordre des Barnabites a été passé dans la maison des Demoiselles Constantin par-devant le notaire Chatrier. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute- Savoie, 6 C 1763, folio 378. 13 Notaire Monat. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1767, folio 581.

11 ______Centre Généalogique de Savoie

10-4) Révérend Louis DÉAGE, prêtre, né vers 1686. Son père lui constitue son titre clérical par le 15 mars 1709, et lui assigne un revenu annuel de 6 x 20 florins, à prendre sur des biens qu’il possède à Cornier 14 . Ordonné prêtre le 20 décembre 1710, il devient prébendé au prieuré de Saint-Victor de Régnier le 3 janvier 1715, puis il est nommé curé de Cornier. Le 26 août 1747, en qualité de recteur de la chapelle Ste-Marie-Madeleine érigée au village de Veige, paroisse de Cornier, il admodie pour neuf ans à Jean François Noblet, de cette paroisse, les terres, les prés et les bois dépendant de ladite chapelle et situés à Cornier et à , sous la cense annuelle de 18 écus patagons, deux chapons gras, deux pots d’huile de noix, mesure de La Roche 15 . Il teste en son presbytère le 28 juillet 1756 en faveur de Jean Guillaume Déage, son neveu, laissant la moitié de l’usufruit de ses biens à son frère Jean Antoine. Il veut être inhumé en l’église de Cornier, et lègue une coupe de froment aux capucins de La Roche, et autant pour faire des pains cuits pour les pauvres qui se présenteront le jour de son décès, « priant les uns les autres de prier Dieu pour le repos de son âme ». Il veut également que son héritier verse la somme de 500 florins aux recteurs successifs de la chapelle St- Benoît érigée en l’église de La Roche. Il lègue à Mgr l’évêque de Genève un bréviaire en deux tomes. Enfin, il laisse 30 livres à Gasparde Roch, femme d’André Lamollie, sa servante 16 . Il est mort à Cornier le 15 décembre 1766, « digne curé, chéri de ses ouailles, dont il était le bon pasteur et père […] ; muni de tous les secours de l’Église, qu’il a reçus avec grande édification ». Il est inhumé le lendemain de son décès. 10-5) Honorable Péronne DÉAGE, née vers 1688, légataire de Jacqueline Constantin en 1705. 10-6) Honorable Agathe Charlotte DÉAGE, née vers 1690 et morte à Bellevaux le 12 août 1761, inhumée le lendemain. Elle est légataire de Jacqueline Constantin en janvier 1705. Elle épouse, avec un contrat dotal passé le 2 avril 1717 17 , Sieur Joseph DECROUX, né à Contamine le 2 juin 1681, fils de feu Maître Jacques Decroux et d’Honorable Marie CHATRIER. Il est mort à Bellevaux le 6 juillet 1743, et il est inhumé le lendemain. 10-7) Révérend André Just DÉAGE, prêtre, né à Cornier le 28 août 1691 et baptisé le lendemain (parrain : Jean André Barbier ; marraine : Jeanne-Baptiste Coudurier, sœur de sa mère). Étant dans « le pieux dessein » de devenir prêtre, son père lui constitue son titre clérical le 14 mars 1715, lui faisant une rente annuelle 6 x 20 florins « afin de pouvoir vivre honnê- tement ». Cette rente est assignée sur une pièce de terre d’environ douze coupes de froment, et sur un pré d’environ six sétérées - ces deux terres situées dans la paroisse de Pers 18 . Ordonné prêtre le 18 décembre 1717, il est nommé vicaire de Viuz-en-Sallaz le 4 mai 1718. L’année suivante, il succède à son oncle à la cure d’Arbusigny. Il est mort dans sa cure le 18 juillet 1746, et il est inhumé le lendemain. Il a « reçu les Sacrements avec une édification digne d’un très parfait ecclésiastique […] Il est mort martyr, il est mort en saint. Il a été curé dudit Arbusigny pendant vingt-sept à vingt-huit ans. C’était un ecclésiastique très désin- téressé, il distribuait abondamment aux pauvres le bien que la Providence lui avait mis entre les mains ». 10-8) Claude Louis DÉAGE, né à Cornier le 25 mai 1695 et baptisé le lendemain (parrain et marraine : Benoît et Louise Déage) ; mort ibidem le 20 septembre suivant.

14 Notaire Monat. Tabellion de Bonneville, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1316, folios 5 et 6. 15 Notaire Riondet. Tabellion de Bonneville, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1354, folio 278. 16 Notaire Arestan. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1822, folio 433. 17 Notaire Chatrier. Tabellion de Bonneville, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1324, folios 37 et 38. Jean François Déage et Guillermine Coudurier constituent à leur fille la somme de 1.340 livres, et un trousseau d’une valeur de 300 livres comprenant « habits, linges, vache, joyaux et ameublements ». Jean Antoine Déage, curé d’Arbusigny, donne en outre à sa nièce 670 livres. De con côté, Joseph Decroux donne à sa future épouse 1.180 livres d’augment de dot. 18 Notaire Monat. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1778, folio 154.

12 ______Centre Généalogique de Savoie

10 ème degré

Égrège Jean Antoine DÉAGE , né à Cornier le 19 mars 1680 et baptisé le lendemain (parrain : Spectable Benoît Garbillon, avocat au Sénat de Savoie ; marraine : Demoiselle Jacqueline Constan- tin). Notaire à Cornier, puis à La Roche, bourgeois de cette ville, il est mort à La Roche le 3 mars 1761, et il est inhumé le lendemain. Le 29 juillet 1723, au nom de ses frères Louis et André Just, il échange avec Honorable Pierre Constantin une chènevière contre une pièce de terre au village d’Ornex, en la paroisse de Pers 19 . Il est second noble syndic de La Roche en 1734. Durant l’occupation espagnole, il est élu en 1742 l’un des deux syndics de la ville de La Roche (l’autre étant Claude Philibert de Sauvage), mais il refuse cette charge pour ne pas avoir à prêter serment aux autorités d’occupation. Il épouse à Cornier le 14 juin 1711, et par contrat dotal passé le 26 dans le primicérat 20 de La Roche par-devant Maître Monat, notaire royal en cette ville 21 , Demoiselle Melchiotte ROGET de FESSON , née à Bonneville le 12 mars 1688, fille de feu Noble Louis Gabriel Roget, seigneur de Fesson, et de défunte Demoiselle Claudine Suzanne MARIN de la BONNEVILLE. Elle teste le 29 mai 1749 en faveur de son fils Jean Guillaume et de sa fille Marie Françoise, ses héritiers universels à parts égales. Elle veut être inhumée en l’église de La Roche, léguant 4 livres 4 sols à chacune des trois confréries qui y sont érigées, à savoir celles du Saint-Sacrement, de l’autel de Notre-Dame du Rosaire et de l’autel de Notre-Dame des Carmes. Elle lègue en outre en préciput à sa fille son linge, ses habits, sa garde-robe de noyer, ses bagues et ses joyaux. Elle laisse l’usufruit de ses biens à son mari, et veut que ses héritiers fassent dire 200 messes basses de requiem dans l’année de son décès pour le repos et le salut de son âme 22 . Elle est morte à La Roche le 23 mars 1754, et elle est inhumée le lendemain. Enfants : 11-1) Spectable Jean Guillaume DÉAGE, qui suit. 11-2) Marie Françoise DÉAGE, née et baptisée à La Roche le 26 septembre 1713 (parrain : Dom Nicolas de Lucinge, primicier de la collégiale de La Roche ; marraine : Marie Chamouloz) ; morte à La Roche le 7 mai 1753 et inhumée le lendemain. Elle épouse, par contrat du 3 février 1734 23 , Spectable François Marin PHILIPPE, docteur en médecine, bourgeois de La Roche. Il est né en cette ville le 31 août 1702, fils de Maître Joseph Philippe, alors syndic, et d’Honorable Marie HOQUINÉ, bourgeois de La Roche. Il est mort à La Roche le 8 novembre 1749, « in terram reversus est in sede sancta sit habitatio qui ita est ». 11-3) Jean Gaspard DÉAGE, né et baptisé à Cornier le 28 juillet 1715 (parrain : Jean Gaspard Cochet ; marraine : Catherine de Fessons). 11-4) Claude Aimé DÉAGE, né et baptisé à Cornier le 21 mai 1718 (parrain : Claude Aimé Roget de Fesson ; marraine : Marie de Fesson).

19 Notaire Monat. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1786, folio 299. 20 Le primicérat est le logis du primicier, premier dignitaire du chapitre de la collégiale. C’était alors François Nicolas de Lucinge, premier témoin nommé dans le contrat. 21 Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1774, folios 138 & 139. Melchiotte Roget de Fesson se constitue une dot de 4.000 florins, outre son trousseau de linges, habits et meubles estimés 600 florins. Révérend Jean Antoine Déage, curé d’Arbusigny, oncle de Jean Antoine, fait une donation de 3.000 florins à son neveu à l’occasion de son mariage. 22 Notaire Dufour. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1815, folios 271 ( verso ) & 272. 23 Notaire Monat. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1799, folio 17. Jean Antoine Déage et sa femme constituent à leur fille une dote de 2.000 livres de Savoie, outre son trousseau estimé 400 livres. Les époux Philippe cèdent à leur fils des biens à Amancy et à Passeirier.

13 ______Centre Généalogique de Savoie

11-5) André DÉAGE, né à Cornier le 16 décembre 1719 (parrain et marraine : André et Anne Barbier). Peut-être est-ce lui qui est mort à La Roche le 1 er mars 1736. 11-6) Charles Melchior DÉAGE, né et baptisé à La Roche le 6 janvier 1722 (parrain : Messire Janin, chanoine de la collégiale de La Roche ; marraine : Marie Arestan). 11-7) Joseph Marie DÉAGE, né à La Roche le 21 mai 1723 et baptisé le lendemain (parrain : Égrège Joseph Fichet ; marraine : Demoiselle Jeanne Marie Baptiste Fichet). 11-8) François Aimé DÉAGE, né à La Roche le 1 er décembre 1724 et baptisé le lendemain (parrain : Révérend Messire François [de Genève] de Boringe, primicier de la collégiale de La Roche ; marraine : Demoiselle Françoise [de Genève] de Boringe). 11-9) Louis François DÉAGE, né à La Roche le 26 mars 1726 et baptisé le lendemain (parrain : Révérend Messire Louis Déage, prêtre ; marraine : Noble Marie Marthe Françoise de Saint- Sixt) ; mort à Amancy le 14 mai suivant et inhumé le lendemain. 11-10) Jacques Antoine DÉAGE, né et baptisé à La Roche le 19 septembre 1731 (parrain et marraine : M. Antoine Laurent de Favier, intendant de Faucigny, et Demoiselle Jacqueline Charlotte d’Arvillard, remplacés par Spectable Jean Guillaume Déage, docteur en médecine, et Marie Françoise Déage, ses frère et sœur).

11 ème degré

Spectable Jean Guillaume DÉAGE , né à Cornier le 28 avril 1712 et baptisé le même jour par le Révérend Déage (parrain : Jean François Déage ; marraine : Guillermine Coudurier, ses aïeux paternels). Docteur en médecine de la faculté de Montpellier, il s’établit tout d’abord à Avignon. Rentré en Savoie en 1737, il exerce à Moûtiers dès 1747, et le 9 juin de cette année, il donne procuration à sa femme, restée à La Roche, pour y administrer ses biens et gérer ses affaires 24 . Il est nommé proto-médecin de Moûtiers le 27 novembre 1751. Après le décès de sa femme, il donne procuration au chanoine Ducis pour gérer ses affaires, par acte du 8 novembre 1763 25 . Il se fixe définitivement à La Roche vers 1767. Il teste en faveur de son fils Albert dans sa maison de La Roche le 12 février 1792 26 . Il est mort à Cornier le 14 juillet 1795, où il est inhumé le lendemain dans l’église. Il épouse, par contrat dotal du 21 janvier 1737 27 , Dame Marie Rose LEVET , née à Entremont le 3 juin 1715, fille de Sieur Jacques Levet et de Demoiselle noble Jeanne Françoise MUFFAT de

24 Notaire Bernard. Tabellion de Moûtiers, A.D. de la Savoie, 2C 1918, folio 296 ( verso ). 25 Notaire Excoffier. Tabellion de Moûtiers, A.D. de la Savoie, 2C 1951, folio 774. Le chanoine Ducis est l’oncle d’un des plus distingués écrivains savoyards, Jean François Ducis (1733 - 1816). 26 Notaire Ducroz. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1875, folios 217 ( verso ) et 218. 27 Notaire Conseil. Tabellion de Megève, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1695, folios 33 ( verso ) et 34. Jacques Levet et sa femme constituent à leur fille la somme de 4.000 livres, outre son trousseau, le tout à compte des droits paternels et maternels, « et de ce qui peut compéter d’ailleurs à ladite épouse des bienfaits et générosités de feu S.E. le seigneur comte et général de Saint-Amour, son très cher et honoré grand-oncle, de glorieuse mémoire, en son vivant lieutenant maréchal de camp, chevalier de la sacrée religion des S.S. Maurice et Lazare, colonel de dragon et gouverneur de la ville de Pavie au service de S.M. impériale et catholique ». Suit l’inventaire du trousseau, qui comprend deux habits de popeline, deux robes neuves avec leur jupon (l’une de popeline double, l’autre de satinade de Turin), deux autres robes (une d’indienne et l’autre avec un déshabillé), deux jupons (l’un en satin et laine, l’autre en droguet), un corps de jupe couvert de damas cramoisi, dix-huit coiffes de jour, dix paires de manchettes (dont deux sont pourvues de dentelles à double rang), huit garnitures de rubans à fleurs d’argent, cinq bustiers à point d’Espagne d’argent (l’un piqué, l’autre brodé en soie, le quatrième de rubans), dix-huit mouchoirs de toile blanche, neuf paires de bas (trois de laine et les six autres de filet), etc. (même source, folio 34, verso ).

14 ______Centre Généalogique de Savoie

SAINT-AMOUR 28 , demeurant au bourg de Megève. Elle est morte à La Roche le 26 mars 1763, et elle est inhumée le lendemain dans le tombeau des Déage 29 . Enfants : 12-1) Jacques François DÉAGE, né et baptisé à La Roche le 15 décembre 1737 (parrain et marraine : Honorables Jacques Levet et Françoise de Saint-Amour, remplacés par Égrège Jean Antoine Déage & Demoiselle Melchiore de Roget de Fesson) ; mort jeune. 12-2) Anne Joseph DÉAGE, né et baptisé à La Roche le 3 janvier 1739 (parrain : Egrège Jean Antoine Déage ; marraine : Demoiselle Melchiore de Roget de Fesson). Demeurant alors à Moûtiers avec son père, il fait son apprentissage de pharmacien et de chirurgien chez le sieur Jean à feu sieur Jean Sol, maître apothicaire et chirurgien à Conflans, natif de Saverdun au comté de Foix en France. Le 1 er août 1752, dans la Maison rouge de Conflans, où habite Révérend Gaspard Dunand, prêtre et aumônier des religieuses bernardines de cette ville, le sieur Sol promet de « bien et fidèlement [lui] apprendre et enseigner pendant l’espace de trois années dès le premier du mois de juin proche passé l’art de pharmacie et chirurgie », moyennant la somme de 300 livres pour les trois ans. Il sera en outre nourri « à sa table » et son linge blanchi 30 . Il est sans doute mort peu après. 12-3) Demoiselle Louise Perrine DÉAGE, née et baptisée à La Roche le 16 octobre 1741 (Révérend Messire Pierre Déage, curé de Cornier ; marraine : Louise Arétan) ; morte à La Roche le 20 février 1792 et inhumée le lendemain dans l’église. Elle épouse à La Roche le 11 décembre 1759 Maître Claude André DUFOUR, notaire en cette ville, où il est baptisé le 24 janvier 1735, fils de Maître Pierre Maurice Dufour, également notaire, et de Péronne DARD. Il a été secrétaire de la ville en 1791, et il est mort à La Roche le 26 mars 1800. 12-4) François Marie DÉAGE, né et baptisé à La Roche le 7 janvier 1746 (parrain : Révérend Messire François [de Genève] de Boringe, primicier de la collégiale ; marraine : Madame la marquise de ) ; mort à La Roche le 7 mai 1753 et inhumé le lendemain. 12-5) Jean Catherin DÉAGE, né et baptisé à La Roche le 2 octobre 1748 (parrain et marraine : Noble Jean Jacques Marald, de Moûtiers, et Demoiselle Catherine Lambert, remplacés par Égrège Marc-Antoine Déage et Demoiselle Melchiore de Fesson) ; mort à La Roche le 30 juillet 1752, et inhumé le lendemain. 12-6) Josèphe Louise DÉAGE, née et baptisée à La Roche le 19 août 1755 (parrain et marraine : Sieur Joseph et Dame Pernette Déage). Par son testament de 1792, son père lui lègue la somme de 4.000 livres piémontaises, qui devra lui être versée à l’occasion de son mariage. Jusqu’à ce qu’elle se marie, elle aura l’usufruit et pourra jouir des revenus d’un grangeage qu’il possède en la paroisse de Pers, ainsi qu’une somme de 2.000 livres. Rentière, elle est morte sans alliance à La Roche le 24 décembre 1806, dans la maison Tappaz, rue Perrine. 12-7) Noble Albert DÉAGE, qui suit.

28 Par sa mère, Marie Rose Levet est la petite-nièce d’un personnage peu banal, le général de Saint-Amour († 1734). Fils d’un simple habitant de Megève, Jean Pierre Muffat suivit en Autriche le prince Eugène de Savoie, l’un des plus fameux capitaines de son temps. Il s’est distingué par sa bravoure à la bataille décisive de Petrovaradin en 1716, et au siège de Belgrade l’année suivante. Devenu major général de cavalerie, puis maréchal lieutenant de camp dans l’armée autrichienne, il est en outre anobli (ainsi que ses frères) par Victor-Amédée II, qui lui accorda en 1723 le titre de comte de Saint-Amour et le décora de l’ordre des S.S. Maurice & Lazare. Il est décédé sans postérité, mais ses neveux ont hérité son titre. Ils ont également servi avec distinction dans les armées piémontaises et autrichiennes. Ayant acquis la gloire pour services militaires, les Muffat de Saint-Amour ont cumulé les titres : comtes de Rossillon et de Rumilly-sous-Cornillon, marquis de Chanaz et de Thônes. 29 L’archidiacre Dard a ajouté ce commentaire : « Dieu lui fasse miséricorde ». 30 Notaire Pachoud. Tabellion de Conflans, A.D. de la Savoie, 2C 1508, folio 842 ( verso ).

15 ______Centre Généalogique de Savoie

12 ème degré

Noble Albert DÉAGE , né à La Roche le 15 mai 1760 et baptisé le même jour (parrain : Révérend Albert Baussand ; marraine : Pernette Dard, veuve Dufour). À l’âge de deux ans, il est institué héritier universel de Demoiselle Ursule Catherine Lamberty, veuve de Noble Jean Jacques Maraldy, intendant de Tarentaise, par son testament du 13 septembre 1762. Lieutenant dans le régiment de Maurienne en 1788, il est promu capitaine à la veille de l’invasion française en 1792. Il est anobli par le roi Charles-Félix en 1827. Il est mort à La Roche le 30 avril 1831, et il est inhumé le surlendemain. Il épouse à Gex le 12 novembre 1786 Anne Françoise DUVAL , née en cette ville le 3 juillet 1763, fille de M. Jean Marc Duval, conseiller du Roi et son lieutenant général au bailliage de Gex, et de Demoiselle Marie Jacqueline ROUPH de VARICOURT. Elle est morte à La Roche le 14 juin 1835, et elle est inhumée le lendemain. Enfants : 13-1) Jeanne Marie DÉAGE, née à La Roche le 23 novembre 1788 et baptisée le surlendemain (parrain : M. Jean Guillaume Déage, docteur en médecine ; marraine : Dlle Marie Jacqueline Duval, du pays de Gex) ; morte à La Roche le 15 août 1792 et inhumée dans l’église. 13-2) Noble Marc Joseph DÉAGE, né à La Roche (Saint-Jean) le 15 octobre 1790. Présent au mariage de sa sœur Joséphine en 1832, il est parrain de son neveu homonyme en 1837. 13-3) Noble Andréanne Louise DÉAGE, née et baptisée à La Roche le 19 novembre 1791 (parrain : M. Claude André Dufour, notaire et secrétaire de la ville de La Roche ; marraine : Demoiselle Josèphe Déage, sa tante) ; morte le 28 février 1865 à son domicile, maison Ducroz à La Roche, rue Perrine. Elle épouse à La Roche le 21 octobre 1817 Spectable Joseph Rodolphe DUCROZ, alors avocat au Sénat de Savoie et juge du mandement de . Né La Roche le 20 septembre 1790, il est fils de M. François Gabriel Ducroz, bourgeois, notaire et châtelain du marquisat de La Roche, et de Demoiselle Marie Philippine PERRET. Il est devenu président du tribunal de Bonneville. Il est mort à La Roche le 14 novembre 1866, à son domicile sis rue Perrine, maison Ducroz. 13-4) Noble Marie Louise DÉAGE, née à Gex le 3 juillet 1793, morte à La Roche le 15 février 1872. Elle épouse à La Roche le 2 septembre 1823 M. Jean Pierre HOQUINÉ, né en cette ville le 21 mai 1783, fils de M. Melchior Hoquiné, maître chirurgien, et de Dame Claudine . Aide-major médecin dans l’armée française, il a fait toutes les campagnes entre 1805 et 1815. Syndic de La Roche en 1832, il est mort en cette ville le 16 juin 1866. 13-5) Noble Louise Joséphine DÉAGE, née à La Roche le 14 frimaire an III (24 novembre 1794), morte à Saint-Sixt le 8 avril 1867. Elle épouse à La Roche le 27 novembre 1832 M. Jean Marie Séverin, alias Jean Sébastien RAPHY, né à Bonneville le 22 octobre 1790, fils de feu M. Joseph Raphy et de défunte Demoiselle Rose Philippine TAPPAZ. Rentier, il est mort dans son château de Sion à Saint-Sixt le 4 octobre 1851. 13-6) Noble Joseph Auguste DÉAGE, qui suit. 13-7) Marie Louise DÉAGE, né(e) 31 à Gex le 25 ventôse an VII (15 mars 1799). 13-8) Noble Claudine Louise DÉAGE, née et baptisée à La Roche le 25 juin 1803 (parrain : M. Louis Duval ; marraine : Demoiselle Claudine Martin) ; morte ibidem le 13 septembre 1839. Elle épouse à la Roche le 4 mai 1830 M. Louis André HOQUINÉ, frère de Jean Pierre et fils de feu M. Melchior Hoquiné et de Dame Claudine GAILLARD. Capitaine de cavalerie, il est commandant du haras royal d’Annecy. Il est mort à La Roche le 12 juin 1850. Leurs

31 L’enfant porte deux prénoms normalement féminins, mais il est déclaré de sexe masculin à sa naissance.

16 ______Centre Généalogique de Savoie

deux fils, Claude Joseph (1832 - 1886) et Marc François Hoquiné (1834 - 1877) feront carrière comme officiers dans l’armée sarde, puis dans l’armée française. Ils participeront à la campagne contre l’Autriche en 1859, et se battront contre la Prusse en 1870. Tous deux seront décorés de la Légion d’honneur.

13 ème degré

Noble Joseph Auguste DÉAGE , né à Cornier en 1795. Juge du mandement de La Mothe-Servolex de 1824 à 1832, avocat au Sénat de Savoie de 1827 à 1835, il devient magistrat au tribunal de Chambéry (1834), juge d’instruction de 1845 à 1849, et juge de 2 ème classe au même tribunal de 1850 à 1854. Parallèlement, il assume la fonction de vice-auditeur des guerres en Savoie de 1836 à 1843. Après son mariage, il s’installe au château de la Catonnière (en La Motte-Servolex), demeure de son beau-père. Il est d’ailleurs nommé syndic de la Motte-Servolex de 1835 à 1838, en 1843, et de 1845 à 1847 ; et il devient conseiller municipal après l’annexion de la Savoie à la France. Il est encore membre élu du conseil de charité de l’Hôtel-Dieu de Chambéry en 1843 & 1844, et entre 1846 et 1848. Il est mort le 23 avril 1872 à Chambéry, à son domicile de la rue Saint-Réal. Il épouse à la Motte-Servolex le 2 mai 1820 Demoiselle Jeanne , alias Jenny PERRIN , née en cette paroisse le 27 septembre 1802, fille unique & héritière de Noble & Spectable Simon Perrin, avocat au Sénat de Savoie, propriétaire du château de la Catonnière, et d’Annette VIENNOZ. Entre 1857 et 1859, elle est l’une des dames directrices de l’orphelinat de Chambéry. Elle est morte à Chambéry le 3 mai 1859. Enfants : 14-1) Anne DÉAGE, née à la Catonnière le 12 juin 1821 et baptisée le surlendemain à la Motte- Servolex (parrain : Messire Simon Perrin ; marraine : Dame Déage, née Duval) ; morte à la Catonnière le 22 novembre 1834 et inhumée le lendemain. 14-2) Jacqueline DÉAGE, née à la Catonnière le 3 décembre 1823 et baptisée le 6 suivant à la Motte-Servolex (parrain : Messire Albert Déage ; marraine : Demoiselle Jacqueline Viennoz) ; morte à la Catonnière le 12 suivant. 14-3) Noble Albert DÉAGE, chevalier de la Légion d’honneur, né à la Motte-Servolex le 17 août 1826. À l’âge de 18 ans, il s’engage comme soldat dans l’armée piémontaise (7 mai 1844), et sert dans la brigade de Savoie. Affecté alors au 2 ème régiment d’Infanterie-Savoie, il connaît une promotion rapide dans tous les grades de sous-officier : sous-caporal le 1 er mars 1845, caporal fourrier le 1 er septembre suivant et caporal major le 1 er décembre de la même année ; sergent d’honneur le 1 er mai 1846, sergent effectif le 1 er février 1847. Six mois plus tard, il passe dans le corps des officiers du 1 er régiment d’infanterie de la brigade de Savoie. Nommé sous-lieutenant le 28 août 1847, puis lieutenant le 30 septembre 1848, il est finalement promu capitaine le 5 mai 1856. Il fait les deux campagnes contre l’Autriche et pour l’indépendance de l’Italie, en 1848 - 1849 et en 1859 - 1860. Il est décoré de la médaille française commémorative de la campagne d’Italie (1860). Il décide d’opter pour la France après l’annexion de la Savoie, et il sert au 2 ème régiment des grenadiers de la garde impériale. Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur par décret du 17 mai 1864. À la chute de l’Empire, il est affecté au 97 e régiment d’infanterie. Il est mort sans alliance à l’hôpital militaire de Lyon (II e arrondissement) le 11 mai 1873. 14-4) Noble Pierre Marie DÉAGE, qui suit. 14-5) Louis Simon Claude DÉAGE, né à la Catonnière le 15 septembre 1830 et baptisé le surlendemain à la Motte-Servolex (parrain : Louis Simon Hoquiné, capitaine ; marraine : Claudine Hoquiné, née Déage) ; mort ibidem le 27 octobre 1841.

17 ______Centre Généalogique de Savoie

14-6) Marie Albertine DÉAGE, née à Chambéry le 1 er février 1834 et baptisée le lendemain en l’église Notre-Dame de cette ville (parrain : Mr Albert Déage ; marraine : Demoiselle Marie Nouvellet) ; morte à la Catonnière le 8 juin suivant et inhumée le lendemain. 14-7) Ne DÉAGE, née à La Roche le 20 septembre 1835, ondoyée à la naissance et morte peu après, et inhumée le lendemain. 14-8) N DÉAGE, mort-né à la Motte-Servolex le 24 octobre 1836. 14-9) Marc DÉAGE, né à Chambéry le 3 octobre 1837 et baptisé le même jour en l’église Notre- Dame de cette ville (parrain : M. Marc Déage ; marraine : Anne, veuve Perrin) ; mort le même jour et inhumé le lendemain.

14 ème degré

Noble Pierre Marie DÉAGE , né à la Motte-Servolex (à la Catonnière) le 17 août 1828 et baptisé le lendemain (parrain : Noble Pierre Marie Perrin, oncle de sa mère ; marraine : Jacqueline Viennoz). Docteur en médecine, il est médecin-adjoint à l’Hôtel-Dieu de Chambéry, et demeure dans la paroisse Notre-Dame à l’époque de son mariage. Il est mort à la Motte-Servolex le 10 juin 1862. Il épouse en l’église St-François de Sales de Chambéry le 28 mai 1857, avec une dispense du 4 ème degré de consanguinité, Caroline POIDEBARD , née à Chambéry le 12 novembre 1836 (paroisse St-Léger), fille de feu M. François Poidebard et de Demoiselle Marianne MARTIN. Elle est morte après 1877. Enfants, nés à Chambéry : 15-1) Marie Caroline Augustine DÉAGE, née le 20 avril 1858 et baptisée le lendemain en l’église Notre-Dame (parrain : M. Joseph Auguste Déage, juge en retraite ; marraine : Madame Caroline Bertier, veuve Poidebard). Elle est morte le 16 mars 1877 à son domicile à Chambéry, rue du Collège. 15-2) Jeanne, dite Jenny DÉAGE, née le 29 juillet 1859 et baptisée le lendemain en l’église Notre- Dame (parrain : M. Albert Déage, capitaine d’infanterie, demeurant à Monza en Lombardie, représenté par M. Joseph Auguste Déage ; marraine : Demoiselle Jacqueline Poidebard, de Chambéry). Elle est morte le 22 janvier 1864 à son domicile à Chambéry, rue du Collège. 15-3) Antoine DÉAGE, né le 13 juin 1860 et ondoyé par Monsieur Gaspard Dénarié, docteur en médecine ; mort le jour même. 15-4) Marie Clotilde Albertine DÉAGE, née le 25 novembre 1861. Sa naissance a été déclarée par Joseph Auguste Déage, son aïeul, son père étant alors malade et alité. Elle épouse à Chambéry le 21 juillet 1880 Paul Jean Marie LATHOUD, architecte demeurant alors au Bourget-du-Lac, où il est né le 30 septembre 1845, fils d’Esprit Joseph Lathoud, propriétaire rentier, vice-président du conseil d’arrondissement et maire du Bourget-du-Lac, et de Jacqueline LEBLOND. Établi au Chili durant plusieurs années, il s’est rendu célèbre en construisant quelques bâtiments prestigieux à Santiago : la basilique du Saint-Sacrement, le musée national d’Histoire naturelle, le palais Cousiño. Paul Lathoud et Clotilde Déage sont les parents de Joseph Amédée Lathoud (1882 - 1944), médecin homéopathe, auteur de plusieurs ouvrages de médecine.

18 ______Centre Généalogique de Savoie

§ II - Branche d’Amancy & des bourgeois d’Annecy

6ème degré

Maître et Honorable Henri DÉAGE (fils de Maître Pierre Déage), châtelain du Châtelet-de- Crédoz de 1622 à 1634. Demeurant à Amancy en 1625, il est sans doute mort en 1634. Il épouse avant 1615 Demoiselle Jeanne Françoise TESTE , fille de Noble Jean Teste, coseigneur de Vozérier, et de feue Demoiselle Perrine de VÈGE. Veuve alors, elle est la marraine de Jeanne Françoise Déage, fille de Jean, baptisée à La Roche le 26 mars 1636. Elle est morte à Amancy le 4 avril 1652, et elle est inhumée dans l’église. Enfants certains : 7-1) Dame Perrette DÉAGE. Elle épouse à Amancy le 11 juillet 1637 Maître Pierre VINCENT, fils d’Honorable Pierre Vincent, de Bonneville. 7-2) Maître Pierre DÉAGE, châtelain de Mornex en 1652 - 1563, et du Châtelet-de-Crédoz de 1652 à 1658. Il est témoin au mariage de son frère à Annecy en 1649. 7-3) Spectable Jean Claude DÉAGE, qui suit.

7ème degré

Spectable Jean Claude DÉAGE , avocat au Sénat de Savoie, bourgeois d’Annecy en 1650. Il est mort à Arbusigny le 10 septembre 1674. Il épouse en l’église St-Maurice d’Annecy le 8 septembre 1649 Honorable Françoise de VENTZ , fille de Spectable Jacques de Vens, bourgeois d’Annecy, et de Demoiselle Louise DAMIS. Enfants : 8-1) Jeanne DÉAGE, née vers 1653 et morte à Annecy le 30 novembre 1674. 8-2) Spectable Jean DÉAGE, qui suit. 8-3) Jeanne Antoinette DÉAGE, née à Annecy le 11 mars 1661 et baptisée le lendemain à St- Maurice (parrain : Discret Jacques Garin ; marraine : Honorable Jeanne Antoinette Tovex). 8-4) Louis DÉAGE, né et baptisé à Annecy le 17 juin 1664, mort en cette ville le 22 avril 1687, inhumé le lendemain à l’église St-Dominique. 8-5) Maître & Honorable Pierre Antoine DÉAGE, dont la postérité est rapportée au § III.

8ème degré

Spectable Jean DÉAGE , né en 1655 et baptisé à St-Maurice d’Annecy le 16 février 1661 (parrain : Révérend Messire Drinet, prieur de Chamballe, aumônier de S.A.R. ; marraine : Demoiselle Claudine Constantin, pour madame du Chausay). Avocat au Sénat de Savoie et bourgeois d’Annecy, procureur au bailliage de Savoie, il est mort à Annecy le 21 octobre 1693, après avoir testé le 17 précédent. Il épouse à Annecy le 14 juillet 1687 Demoiselle Bonne DIADÈS , bourgeoise d’Annecy, baptisée en cette ville le 13 janvier 1661, fille d’Honorable Gilbert Diadès, maître orfèvre, et de Demoiselle Claudine Louise MOTTAZ. À la mort de son mari, elle est tutrice de ses enfants. Elle est morte après 1727.

19 ______Centre Généalogique de Savoie

La ville d’Annecy ( Theatrum Sabaudiae )

Veuve après six ans de mariage, Bonne Diadès, prend en main la gestion des affaires familiales. Elle se montre d’ailleurs bonne gestionnaire. Le 15 février 1697, elle reçoit quittance d’Honnête Antoinette Paquellet, veuve de Nicolas Barruaud, demeurant alors à Menthon, de la somme de 40 florins qu’elle lui a remise pour le plein paiement de ses salaires comme servante au service de son mari durant trois années 32 . Le 20 septembre 1698, elle admodie pour neuf ans à Claude Desbiolles, d’Arbusigny, son grangeage « appelé les Collardon » sis à La Chapelle-Rambaud, et consistant en « maison, grange, bouvée, jardin, pré, terre, pacquage et tout ce qui en dépend », sous la cense annuelle de 180 florins, une paire de chapons gras et un quarteron de « beurret cuit » 33 . Le 6 septembre 1701, elle admodie pour six ans un autre grangeage à La Chapelle-Rambaud 34 . Le 2 mars 1705, Maîtres Georges Amblet et Noël Nanche, bourgeois d’Annecy, lui admodient pour six années une maison en cette ville, rue Saint-François, consistant en « chambre, cuisine, poile, galetas, deux écuries, cave et autres appartenances, y compris le jardin qui est ‘dernier’ ( sic ) les murailles de [la] ville », sous le « louage » annuel de 49 florins 35 . Le 16 mars 1701, elle transige avec Honorable Claude George, bourgeois d’Annecy, réglant définitivement une vieille dette contractée par Louise Damis, aïeule maternelle de son défunt mari. Par contrat du 17 août 1645, cette dernière s’était reconnue débitrice de la somme de 500 florins

32 Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 43, folio 59 ( verso ). 33 Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 45, folio 254. 34 Tabellion de La Roche, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1760, folio 131. 35 Notaire Nanche. Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 61, folio 476.

20 ______Centre Généalogique de Savoie envers Honorable Nicolas George, père de Claude. Elle lui avait hypothéqué une pièce de pré d’une seytorée et demi sise au lieu-dit « à la Goutalaz ». À plusieurs reprises, ledit Nicolas George et son fils ont appelé les Déage pour recouvrer leur créance. En fin de compte, Bonne Diadès ne pouvant rembourser la somme due, elle cède en toute propriété à Claude George la pièce de pré qui avait été hypothéquée 36 . Le 27 avril 1711, après un procès qui l’a opposée aux cordeliers d’Annecy en raison de la somme de 900 florins qu’elle leur devait, elle transige avec eux et les pères ayant accepté de réduire sa dette à 460 florins, elle reçoit d’eux quittance pour le paiement d’une partie de cette somme 37 . Le 10 février 1722, elle acense pour trois ans à Honorable Nicolas Thabuy et à sa femme, de Thorens, le grangeage qu’elle possède en cette paroisse, sous la cense annuelle de neuf paires de blé (moitié froment moitié avoine), la somme de 48 sols, une paire de chapons, une paire de poulets, et la valeur d’un cochon 38 . Enfants, nés et baptisés à Annecy : 9-1) Honorable Benoîte DÉAGE, née et baptisée à Notre-Dame le 17 avril 1688 (parrain : Honorable Gilbert Diadès ; marraine : Benoîte Dupraz). Le 27 février 1716, en qualité de tutrice de sa fille Bonne Guillet, elle reconnaît avoir reçu de Maître Auguste Guilliet, notaire collègié de Mornex, son beau-frère, la somme de 1.123 florins. Cette somme doit servir à rembourser aux administrateurs de l’hôpital d’Annecy une somme identique que sa mère leur doit sous la caution de son défunt mari 39 . Elle teste le 9 juillet 1741 dans la maison de son second mari, rue Ste-Claire. Elle veut être inhumée avec son mari dans l’église des Dames religieuses de Sainte-Claire d’Annecy, au tombeau des sieurs Mottaz. Elle lègue 10 livres aux Dames religieuses, qui feront célébrer le jour de son décès huit messes basses pour le repos de son âme. Elle fait une pension de quatre coupes de froment à Marie-Anne Maniglier, à qui elle donne en outre son « menu linge quotidien, comme mouchoirs, chemises, coiffes et tabliers », avec six linceuls. Elle fonde seize messes basses dans la chapelle érigée en l’église d’Arbusigny et appartenant aux hoirs de Spectable Jean Déage, et donne à cet effet au curé du lieu une cense annuelle de 20 livres. Elle exclut son frère Joseph de son hoirie et nomme son mari son héritier universel 40 . Elle épouse en premières noces à Annecy le 8 janvier 1711, avec un contrat dotal passé le lendemain 41 , Discret François Marie GUILLIET, fils de feu Maître Pierre Guilliet, de Mornex. Bourgeois d’Annecy, il est mort en cette ville et inhumé le 20 février 1715. Benoîte Déage se remarie à Annecy le 3 décembre 1718 avec Amédée CHABAL, maître orfèvre demeurant rue Ste-Claire en cette ville, né vers 1689, fils d’Honorable Louis Chabal, également maître orfèvre à Annecy, et de Jacobelle POTTIER. Le 22 juillet 1738, conjoin- tement avec sa femme, il admodie pour neuf ans à Honorable Guichard Lachenal leur grangeage d’Arbusigny, au lieu-dit « Chez-Piquet », sous la cense de neuf coupes de froment, trois coupes de seigle, douze coupes d’avoine, un quart de « « gruauz d’avoine, quatre chapons, quatre poulets, huit livres de beurre frais et deux douzaines de choux cabus 42 . Il teste dans sa maison le même jour que sa femme, le 9 juillet 1741. Il veut être

36 Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 52, folios 57 à 59. 37 Notaire Guilliet. Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 73, folio 585. 38 Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 95, folio 197. 39 Notaire Guilliet. Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 83, folios 275 et 276. 40 Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 136, folios 417 ( verso ) et 418. 41 Notaire Guilliet. Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 73, folios 103 ( verso ) et 104. Benoîte Déage, assistée de sa mère, se constitue en dot la somme de 2.000 florins que son père lui a léguée, ainsi que tous ses droits sur l’hoirie paternelle. En outre, Bonne Diadès constitue en faveur de sa fille la somme de 4.000 florins, qu’elle assigne sur son grangeage de Thorens. 42 Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 130, folio 198.

21 ______Centre Généalogique de Savoie

inhumé dans l’église des Dames religieuses de Sainte-Claire d’Annecy, au tombeau des sieurs Mottaz. Il lègue à Guillaume François Germain tous les outils qui sont dans sa boutique, « qui pourront servir et dépendre de la profession d’orfèvre ». Il lègue 8 livres à la servante qui sera à son service au moment de sa mort. Il lègue à titre de fondation 41 livres à la confrérie des orfèvres d’Annecy, moyennant quoi les confrères feront célébrer chaque année pour le repos de son âme deux grandes messes (l’une à la St-Éloi, patron des orfèvres, l’autre le lendemain de la fête de saint Jean-Baptiste), et douze messes basses de requiem , une chaque mois de l’année. Il fait sa femme son héritière universelle 43 . Veuf de Benoîte Déage, Amédée Chabal se remarie à Annecy le 27 juillet 1747 avec Jeanne REY. Il décède en cette ville le 8 juillet 1753, et il est inhumé le lendemain dans la paroisse St-François. 9-2) Antoinette DÉAGE, née le 15 avril 1689 et baptisée le lendemain à St-Maurice (parrain : Honorable Pierre Antoine Déage ; marraine : Demoiselle Madeleine Lamotte). 9-3) Sieur Joseph DÉAGE, qui suit. 9-4) François DÉAGE, né et baptisé le 22 avril 1692 (parrain : Honorable François Delacombe, maître chirurgien ; marraine : Benoîte Dupra-Lunaty) ; mort à Annecy (St-Dominique) le 10 décembre 1694. 9-5) Louis DÉAGE, né posthume le 23 mai 1694 et baptisé le même jour (parrain et marraine : Joseph et Louise Comte) ; mort jeune.

9ème degré

Sieur Joseph DÉAGE , bourgeois d’Annecy, né en cette ville le 18 août 1690 et baptisé à St- Maurice le lendemain (parrain : Antoine Pélicier ; marraine : Pernette Duchesne). Il est mort après 1741. Le 10 décembre 1707, à sa requête, Joseph Greyfié, conseiller du Roi et collatéral au conseil présidial de Genevois, nomme son curateur Maître Robert Barrucand, bourgeois d’Annecy 44 . Le 3 décembre 1715, comme héritier universel de son père, il ratifie un contrat de vente passé par sa mère le 28 février 1700 en faveur d’Honorable Juste Chenavier 45 . À la même époque, il intente un procès à sa mère au sujet de ses comptes de tutelle. Par ordonnance rendue le 10 décembre 1715 par le juge délégué par Victor-Amédée II, il obtient que sa mère lui verse annuellement une pension de 133 livres 6 sols 8 deniers. Il est alors soldat au régiment de Savoie. Deux ans plus tard, son régiment est envoyé en Piémont et il ne touche plus sa pension. Aussi, il se pourvoit en appel dès son retour en Savoie en 1723, et présente une requête au comte de Salles, gouverneur du duché, afin de se faire payer les arriérés de sa pension. Il transige finalement le 7 mars 1723 avec sa mère, qui lui remet la somme de 28 écus et demi « aux [trois] couronnes » 46 . Il s’établit à Chambéry à son retour en Savoie, et il devient praticien en cette ville. Le 20 juin 1727, il transige avec sa mère, après une longue dispute au sujet des comptes de sa tutelle. Bonne Diadès prétendait être créancière de 11.680 florins 4 sols 2 deniers sur la succession de son défunt mari, et Joseph contestait ce montant. Après avoir refait les comptes, il convient avec sa mère de réduire ses droits à 2.700 livres 47 . Le 17 avril 1741, il transige avec sa sœur Benoîte et Amédée Chabal, son beau-frère, à qui il cède tous les biens, titres et meubles que son père lui a laissés, avec le grangeage du Sougey dans les

43 Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 136, folio 417. 44 Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 66, folio 340. 45 Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 82, folio 555. 46 Notaire Montanier. Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 97, folios 43 ( verso ) et 44. 47 Tabellion de Chambéry, A.D. de la Savoie, 2C 263, folios 5 ( verso ) à 7.

22 ______Centre Généalogique de Savoie paroisses d’Arbusigny et de La Chapelle-Rambaud. Moyennant quoi, son beau-frère le tient quitte de tout ce qu’il peut devoir aux Révérends cordeliers d’Annecy, lui donnant en outre la somme de 150 livres 48 . Il épouse en 1723, avec un contrat dotal passé le 13 janvier 49 , Jude MONTFALCON , née à Novalaise, fille de feu Honorable Élie Louis François Montfalcon et de Claudine BRUNET. Elle devient l’héritière universelle de sa mère, qui texte à Chambéry le 3 mars 1726 50 . D’où : 10-1) Jean DÉAGE, né à Chambéry et baptisé le 5 décembre 1725 en l’église St-Pierre de cette ville (parrain : Maître Jean Genot, procureur au Sénat de Savoie ; marraine : Demoiselle Michelle Girardin.

§ III - Branche cadette des bourgeois d’Annecy

8ème degré

Maître & Honorable Pierre Antoine DÉAGE , bourgeois d’Annecy, né en cette ville le 27 juillet 1667 et baptisé le même jour à St-Maurice (parrain : Honorable Pierre Antoine Barissay ; marraine : Honorable Louise Damied). Il est mort avant 1711. Le 31 juillet 1697, Noble Vincent de Fésigny lui donne quittance pour la somme de 5.900 florins. Le 1 er février 1698, il transige avec Bonne Diadès, sa belle-sœur, à qui il doit la somme de 1.311 florins. Pour s’acquitter de sa dette, il lui relâche sa part du grangeage qu’il possède en indivis avec elle, sis à la Chapelle-Rambaud, moyennant quoi elle lui payera la somme de 400 florins 51 . Le 22 avril suivant, conjointement avec sa femme, il se départ en faveur d’Honorable Joseph Philippe de tous droits et prétentions qu’ils pourraient avoir sur des biens qu’il a vendus, moyennant quoi ledit Philippe s’engage à payer la somme de 500 florins due à Spectable Claude Antoine Ruphy 52 . Le 19 mai 1701, il vend à Révérend Robert Burnet, curé d’Alex, une pièce de pré sise au-dessous du village de Villard-Dessous, en la paroisse d’Alex, contenant le tiers d’une fossorée, pour le prix de 50 florins 53 . Il épouse en l’église St-Maurice d’Annecy le 9 avril 1690 Louise FALQUET la cadette, fille de Maître Aimé Falquet, capitaine de justice en Genevois, et de Claire Philiberte ORSIER. Probablement s’agit-il de Louise Claudine, baptisée à Annecy le 29 mars 1660. Elle est morte à Annecy (St-François) le 5 mars 1724, âgée d’environ septante ans. Enfants : 9-1) Maître & Honorable Étienne DÉAGE, qui suit.

48 Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 135, folios 859 ( verso ) et 860. 49 Notaire Arbareste. Tabellion de Chambéry, A.D. de la Savoie, 2C 252, folio 344. Révérend Joseph Montfalcon, curé de La Bauche, oncle de Jude, constitue en dot à sa nièce la somme de 400 livres. Claudine Brunet constitue en dot à sa fille la somme de 236 livres 13 sols 4 deniers, représentant la moitié de sa propre dot. Quant à Jude Montfalcon, elle apporte une bague d’or ronde estimée 5 livres. De son côté, Joseph Déage donne à sa future femme 384 livres 8 sols en augment de dot. Enfin, les futurs époux se font une donation mutuelle de leurs biens « à cause de noces ». 50 Claudine Brunet, née à Yenne, demande à être inhumée auprès de son mari en l’église St-Dominique de Chambéry. Tabellion de Chambéry, A.D. de la Savoie, 2C 259, folio 607. 51 Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 44, folio 117. 52 Notaire Amblet. Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 44, folios 161 et 162. 53 Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 54, folio 95.

23 ______Centre Généalogique de Savoie

9-2) Marie Françoise DÉAGE, née et baptisée à Annecy le 31 décembre 1697 (parrain : François Rossillon ; marraine : Marie Pavy).

9ème degré

Maître & Honorable Étienne DÉAGE , praticien et bourgeois d’Annecy, né en cette ville le lendemain de Noël 1693 et baptisé le même jour (parrain : Étienne Berger ; marraine : Jeanne Antoinette Favre). Il est mort le 16 septembre 1759 à son domicile à Annecy, dans la maison de la veuve Riouttard sise rue Saint-François, et il est inhumé le lendemain. Le 12 octobre suivant, ses deux filles font faire par le notaire Balleydier l’inventaire de ses titres et de ses biens. Il possède des biens à Arbusigny 54 . Le 25 août 1711, à la requête de sa tante Bonne, Joseph Jacquier, conseiller de S.A.R. et collatéral au conseil présidial de Genevois, désigne Maître Pierre Guy Perréard, procureur audit conseil du Genevois, pour être son curateur 55 . Le 30 juin 1718, il acense pour neuf années à Honorable Martin Montagnouz, des Ollières, différentes pièces de terre, bois, broussailles, teppes etc. qu’il possède en cette paroisse, sous la cense annuelle de quatre coupes de froment, 48 sols, et une douzaine de grives 56 . Le 26 janvier 1721, conjointement avec sa mère, il vend plusieurs pièces de terre à Arbusigny à Maître Pierre Desbiolles, châtelain de cette paroisse, moyennant la somme de 23 louis d’or. Ledit Desbiolles lui remet 2 louis d’or et promet de verser le restant à son acquittement aux Révérends père de Saint-Dominique d’Annecy, en payement de ce qu’il peut devoir à sa cousine Benoîte, héritière de François Marie Grilliet, son premier mari 57 . Le 5 mai 1723, il transporte audit Pierre Desbiolles tous ses droits sur un contrat de rente passé en sa faveur, moyennant quoi ledit Desbiolles promet de payer à son acquit aux pères dominicains d’Annecy 20 écus « aux trois couronnes », 2 écus patagons et 24 sols. Il leur est redevable de cette somme en vertu d’un contrat de rente passé en faveur de la communauté des dominicains par son père et son oncle Jean 58 . Le 29 mai 1724, il acense aux Honorables Claude Minuet et Jean Roulland, de Pers, le grangeage qu’il possède au lieu de Chevrange en cette paroisse, sous la cense de 56 livres, une paire de chapons gras, une paire de poulets et trois livres de beurre 59 . Il épouse à Annecy le 2 janvier 1718, avec un contrat dotal passé le 29 décembre précédent 60 , Demoiselle Marie Françoise SAILLET , née à La Roche le 16 décembre 1687, fille de feu Honorable François Saillet et de Demoiselle Marie DUROUVENOZ. Elle est morte à Annecy (paroisse St-François) et inhumée le 10 octobre 1725. Enfants, nés et baptisés à Annecy : 10-1) Demoiselle Jeanne Antoinette DÉAGE, née et baptisée le 18 juillet 1719 (parrain : Jean Louis Vachouz ; marraine : Jeanne Antoinette Lacombe). Le 6 octobre 1759, conjointement avec sa sœur, elle déclare renoncer à l’hoirie paternelle. Elle épouse en premières noces à

54 Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 175, folios 275 et 276. 55 Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 73, folio 745. 56 Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 171, folio 164 ( verso ). 57 Notaire Montanier. Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 94, folio 507. 58 Notaire Guilliet. Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 97, folios 477 et 478. 59 Notaire Guilliet. Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 99, folio 760. 60 Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 86, folios 349 et 350. Marie Françoise Saillet se constitue ses biens et ses droits sur l’hoirie de ses parents.

24 ______Centre Généalogique de Savoie

Annecy le 6 septembre 1738, avec un contrat dotal du 25 suivant 61 , Sieur Jacques PHILIPPE, châtelain et bourgeois de La Roche, baptisé en cette ville le 25 janvier 16991, fils de feu Maître et Égrège Joseph Philippe, bourgeois de La Roche, et de Demoiselle Marie HOQUINÉ. Il est mort à La Roche le 11 juillet 1743, et un inventaire de ses meubles et effets est réalisé par le notaire Audé les 13 juillet et 9 août suivant 62 . Veuve, Jeanne Antoinette Déage se remarie à Annecy le 20 octobre 1744 avec Maître Jean COTTIN, bourgeois de cette ville, procureur au siège mage d’Annecy, fils de feu Maître Antoine Cottin et de Demoiselle Jacqueline VAUTIER. 10-2) Demoiselle Péronne DÉAGE, née et baptisée le 18 juin 1722 (parrain : Pierre Giguet ; marraine : Perrine Éminet) ; morte à La Roche le 26 novembre 1762. Elle teste le 20 octobre précédent en faveur de son mari. Elle veut être inhumée en la collégiale de La Roche, avec l’assistance des « confrères et sœurs » pénitents. Elle lègue 100 livres et toutes ses « nippes » à Demoiselle Jacqueline Jacquin, sa nièce 63 . Elle épouse à Arbusigny le 23 septembre 1760, avec un contrat dotal passé le 15 précédent 64 , Maître François Jérôme ORSIER, maître chirurgien et bourgeois de La Roche, né à Arbusigny et baptisé en cette paroisse le 3 novembre 1721, fils de feu Maître François Antoine Orsier, notaire, et de Marie Thérèse GRILLIET. Veuf, il se remarie à Bonneville le 13 novembre 1764 avec Honorable Marie Josèphe DEBOIS. 10-3) François DÉAGE, né et ondoyé le 12 décembre 1724, baptisé le surlendemain (parrain : François Paris ; marraine : Balthazarde Saxe) ; mort jeune.

Culot triple, église St-Maurice d’Annecy

61 Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 130, folios 515 ( verso ) et 516. Jeanne Antoinette Déage se constitue en dot ses biens et ses droits maternels. Conjointement avec son père, elle se constitue la somme se 2.000 livres. En outre, Étienne Déage constitue en faveur de sa fille le tiers de ses biens. Il se départ en faveur de son gendre des revenus et locations de la maison qu’il possède à La Roche, dont Jacques Philippe « pourra jouir dès l’accomplissement du présent mariage, de même que de la vigne que ledit Maître Déage possède à la Côte d’Arve, lieu-dit à la Côte-d’Hyot ». 62 Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1809, folios 315 à 317. 63 Maître Arestan, notaire à La Roche. Tabellion de La Roche, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1828, folios 410 (verso ) et 411. 64 Notaire Arestan. Tabellion de La Roche, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1826, folios 420 ( verso ) et 421. Péronne Déage se constitue en dot tous ses droits sur l’hoirie de sa mère.

25 ______Centre Généalogique de Savoie

§ IV - Branche des seigneurs de Mesme et de Loisinge

4ème degré

Noble Mamert DÉAGE , seigneur de Mesme et de Loisinge (en Pers-Jussy), et de Thénésol en Tarentaise. Officier au service de Jacques de Savoie, duc de Nemours, ce prince l’anoblit par lettres données le 15 août 1555 à Faverges, confirmées par autres lettres du 21 octobre 1565 données à Rivoli par le duc Emmanuel-Philibert. Il achète le fief de Thénésol en 1555, et celui de Mesme le 3 août 1569. En 1546, il prend la ferme des revenus du prieuré d’Entremont, moyennant 700 écus d’or par an. Il détient également la ferme des lods et ventes de la châtellenie de Bonneville de 1547 à 1550, et celle de la châtellenie du Châtelet-de-Crédoz entre 1550 et 1553. En 1561, il demeure à La Roche, dans une maison située près de la porte de la Ruaz, à l’extrémité de la rue de Silence. L’année suivante, il est l’une des personnalités de la ville entendues par le commissaire de la Chambre de Comptes venu s’informer des ressources du chapitre 65 . Il est mort en 1579. Il a épousé Demoiselle Jacquemine . Enfants : 5-1) Noble Charlotte DÉAGE, marraine à La Roche en 1595 et en 1598. Elle a épousé avant 1561 Maître Pierre EXCOFFIER, vivant à La Roche, mort avant 1595. 5-2) Noble Louis DÉAGE, seigneur de Mesme et de Loisinge, qui suit. 5-3) Noble Jacques DÉAGE, vivant avec ses parents à La Roche en 1561. Prieur de Talissieu en Bugey 66 , il résigne ce bénéfice en faveur de son neveu François vers 1605. Le 25 octobre 1579, il vend des fiefs qu’il possède du côté d’Évires à François de Sales, baron de Thorens, père de l’illustre saint. 5-4) Michaut DÉAGE, étudiant à Paris en 1561. Peut-être est-ce lui qui a été nommé en 1600 curé de , le premier de cette nouvelle paroisse détachée de . Il résigne sa cure le 10 septembre 1608. 5-5) Rolet DÉAGE, vivant avec ses parents à La Roche en 1561. 5-6) Noble Marguerite DÉAGE, vivant avec ses parents en 1561, âgée alors de moins de cinq ans. En 1587, après la mort de son mari, elle rend les comptes de la ferme de La Roche pour la période 1580 - 1586. Elle épouse vers 1580, et par contrat du 6 août 1581, Noble & Spectable François du MARTHERAY, avocat au Sénat de Savoie, châtelain de La Roche et fermier des revenus de ce lieu, sans doute fils de Maître Claude du Martheray et de Rolette, sa femme, demeurant à La Roche en 1561. Il est mort en 1586. Françoise du Martheray, leur fille, épouse en 1633 François de Seyssel, vicomte de Seyssel d’Aix, dont postérité. 5-7) Noble Michel DÉAGE de MESME, coseigneur de Mesme et seigneur de Thénésol, bourgeois de La Roche et 1 er syndic de cette ville en 1606, mort avant le 20 mars 1613. Il épouse vers 1583 Demoiselle Louise Laurence de CHAFFARDON, fille de Noble Charles II, seigneur de Chaffardon (en Saint-Jean d’Arvey), et de Demoiselle Julie de

65 Pour permettre à Emmanuel-Philibert de financer sa campagne contre les Vaudois, le pape Pie IV lui accorde en 1562 des décimes sur le clergé savoyard. Le chapitre de La Roche estimant que ses ressources ne lui permettaient pas de payer cet impôt extraordinaire, il envoya deux de ses membres à Chambéry pour obtenir du duc une exemption. Après l’enquête du commissaire de la Chambre des Comptes, cette exemption fut accordée. 66 Le village de Talissieu a été donné en 1145 par Alard de Luyrieu au monastère clunisien de Nantua, qui y fonda un prieuré.

26 ______Centre Généalogique de Savoie

CASTIGLIONE 67 . Héritière de la seigneurie de Chaffardon à la mort de son frère Claude en 1632, elle doit en disputer la possession à Valériane Franco, veuve d’un neveu bâtard. Arguant du fidéicommis établi par les lettres patentes d’inféodation accordées à ses frères par le duc Charles-Emmanuel Ier en 1589, elle obtient gain de cause, et la terre de Chaffardon lui est finalement remise ainsi qu’à son fils François. Enfants : 6-1) Demoiselle Perrine Françoise DÉAGE, baptisée à La Roche le 22 décembre 1583 (parrain : Vénérable Pierre Déage ; marraine : Noble Françoise, femme de Noble Jean de la Faverge, tous bourgeois de La Roche). Elle est marraine à La Roche le 18 février 1604 et le 19 mars 1606. 6-2) Mathieu DÉAGE, baptisé à La Roche le 27 mai 1585 (parrain : Noble François du Martherey ; marraine : Honnête Jeanne Pinguin, femme de Maître Étienne Dumas). 6-3) Jean DÉAGE, baptisé à La Roche le 7 mai 1588 (parrain : Noble Jean de la Faverge ; marraine : Noble Gasparde de Gemilla, tous bourgeois de La Roche). 6-4) Noble & Révérend Messire François DÉAGE, dit de CHAFFARDON après 1632, seigneur de Thénésol et coseigneur de Mesme, seigneur de Chaffardon en 1632. Il est né vers 1590. Il succède à son oncle au prieuré de Talissieu. Chanoine de la collégiale St-Jean-Baptiste de La Roche vers 1615, il devient custode de ce chapitre en 1618, archidiacre en 1633, et primicier en 1646. Vers 1618 - 1620, saint François le nomme surveillant forain sur l’archiprêtré du Bas-Bugey 68 . Il figure avec la qualité d’official forain en 1636 et en 1660 69 . Le 9 octobre 1631, conjointement avec sa sœur Perrine, il vend à Noble Jérôme de Piochet, baron de Montjovet, secrétaire d’État, tous leurs droits sur l’hoirie des Chaffardon. L’année suivante, il est cependant mis en possession de la seigneurie de Chaffardon avec sa mère, et il en porte le nom même après avoir vendu ce fief en 1633 à Janus d’Oncieu, seigneur de Cognat, premier président au Sénat de Savoie et futur commandant général du duché. À la même époque, il cède en outre au même personnage sa seigneurie de Thénésol. En 1636, il demeure avec sa sœur et son beau-frère. Le 24 décembre 1640, comme archidiacre de La Roche et conjointement avec son cousin Michel, seigneur de Mesme, 1 er syndic, et Jean François Orsier, recteur de l’hôpital de cette ville, il transige avec Noble Alexandre Truc et lui donne quittance de la somme de 402 florins qu’il leur a remis en faveur dudit hôpital au nom de Claude Dorenge, bourgeois de La Roche 70 . En 1642 / 1644, il est en procès pour recouvrement de

67 Bien que de petite noblesse, les Chaffardon ont eu au XVI e siècle des alliances brillantes, dont l’une est même extraordinaire. Ainsi, Charles I er de Chaffardon, grand-père de Louise Laurence, a-t-il épousé Blanche de Saluces, issue de l’une des plus importantes dynasties féodales du Piémont. Blanche de Saluces est d’ailleurs l’arrière-petite-fille d’Éléonore de Savoie-Achaïe. Quant à Julie de Castiglione femme de Charles II de Chaffardon et mère de Louise Laurence, elle est la fille d’Aresmin de Castiglione et de Bartholomée, bâtarde de Savoie. Avec de telles ascendances, il n’est pas étonnant que les frères de Louise Laurence aient été considérés à la cour de Savoie. L’un d’eux a même figuré dans une journée historique : il s’agit de Jacques de Chaffardon, l’un des deux gentilshommes savoyards (avec François de Gerbais de Sonnaz) qui, après avoir pris part à la malheureuse tentative de « l’escalade » de Genève en décembre 1602, ont été faits prisonniers par les Genevois, et pendus après avoir subi la torture. 68 Dans la partie du diocèse de Genève passée à la France à la suite du traité de Lyon (1601). 69 Mgr de Granier, le digne prédécesseur de saint François sur le siège épiscopal de Genève, avait entrepris une vaste réforme de son diocèse. Pour mieux contrôler la discipline de ses curés et des institutions dépendant du clergé (hôpitaux, écoles etc.), il avait institué des vicaires ruraux, dénommés par saint François surveillants forains, chargés d’aider les huit doyens dans leur tâche. 70 Il est nommé « François de Chaffardon, seigneur de Mesme et archidiacre de La Roche ». Mémoires et documents de la Société savoisienne d’histoire et d’archéologie, tome LXIV, 1927 : « Inventaire sommaire

27 ______Centre Généalogique de Savoie

créances 71 . En 1651, il résigne sa dignité de primicier en faveur de son cousin. Il se démet avant 1660 de son prieuré de Talissieu. Il est mort peu après 1661. 6-5) Demoiselle Perrine DÉAGE, marraine à La Roche le 21 août 1606 et le 20 mars 1613, morte après 1636. Elle a épousé après 1613 Noble Jean, alias Charles DUCLOZ, dit de BELLECOMBE, coseigneur de Cholex et seigneur de la Marti- nière, fils de Noble Claude Ducloz, bourgeois de Bonne, et de Noble Louise FAURE. Il est mort après 1666.

5-8) Noble Jeanne DÉAGE. Elle est en 1580 marraine de Jeanne Françoise de Chambouz, baptisée à La Roche le 7 février, fille de Noble Pierre de Chambouz et de Jeanne Déage. Elle a épousé avant 1561 Honorable Pierre de VORZIER, fils d’autre Pierre de Vorzier. Il est mort avant 1580. 5-9) Peut-être : Vénérable Pierre DÉAGE, peut-être chanoine de La Roche, parrain de Perrine Françoise en 1583.

5ème degré

Noble Louis DÉAGE , seigneur de Mesme et Loisinge, mort avant 1589. Il épouse vers 1577 Dame Jeanne Madeleine de CHISSÉ 72 , née vers 1558, fille de Jean II, seigneur de Pollinge et des Forêts, coseigneur de la Bâtie-Dardel 73 , et de Marie de GRANIER 74 . En 1589, elle est légataire de son père, outre la dot qu’il lui avait constituée pour son mariage. Enfants : 6-1) Noble Jacques DÉAGE, seigneur de Mesme et Loisinge, qui suit. 6-2) Révérend François DÉAGE, prieur commendataire de Talloires en 1605. En 1618, il est le parrain de Françoise Étiennette Déage, sa nièce. Saint François le tenait en haute estime, et il pensa à lui lorsqu’il fut question de remplacer son frère dans la charge d’aumônier de Madame Royale 75 à Turin. Dans une lettre que le futur saint adresse à son frère en juin 1620, il écrit à son sujet : « Pour avoir un aumônier de Madame, j’ai jeté les yeux sur M. le Prieur de Mesme, qui est fort à mon gré : il a bien étudié, parle bien, a bonne mine, bon langage, bon esprit, et des moyens suffisants pour honorer l’office. Son grand-père était noble, c’est-à-dire, le fut fait ». 6-3) Probablement : Demoiselle Nicolarde DÉAGE, marraine d’autre Nicolarde, fille de Jacques Déage, seigneur de Mesme (voir ci-dessous, 6 ème degré, 7-6).

des archives hospitalières de la ville de Chambéry », par F. Perpéchon et A. Biver (3 ème partie), I.H.78 (liasse) - 1598 - 16666 - Truc. 71 A.D. de la Savoie, Sénat de Savoie, procédures criminelles, 2B 12751. 72 Madeleine de Chissé est la sœur de Charlotte, qui a épousé Denis de Saconay, seigneur d’Esery etc. Ce dernier est l’oncle de Janique de Saconay, femme de Jacques Déage (voir au 6 ème degré). 73 Les Chissé appartiennent à la plus ancienne noblesse du Faucigny. Ils se sont particulièrement illustrés à travers plusieurs évêques de Grenoble et de Nice, dont un fut archevêque de Tarentaise. La branche des Chissé de Polinge a eu le rare bonheur de s’allier avec l’héritière du premier comte de Challant, qui lui apporta durant un temps son prestigieux patrimoine. Louise de Challant est d’ailleurs l’arrière-grand-mère de Jeanne Madeleine de Chissé, femme de Louis Déage. 74 Elle est la sœur de Claude de Granier (1538 - 1602), évêque de Genève (à Annecy) en 1602. Ce remarquable prélat a su pressentir la personnalité exceptionnelle de François de Sales, et demandé à ses chanoines d’en faire son successeur à la tête du diocèse. 75 Il s’agit de Christine de France (1606 - 1663), qui venait de se marier (l’année précédente) avec Victor- Amédée de Savoie, alors prince de Piémont, fils du duc Charles-Emmanuel I er .

28 ______Centre Généalogique de Savoie

6ème degré

Noble Jacques DÉAGE , seigneur de Mesme et Loisinge, coseigneur du Sougey, capitaine de cavalerie dans l’armée du duc Charles-Emmanuel Ier le Grand en 1616. Il est parrain à La Roche le 3 mai 1600. Le 11 octobre 1606, il est présent à la visite pastorale que fait François de Sales, évêque de Genève, à l’église de Cornier. Il est vivant en 1626. Il a épousé Demoiselle Françoise , alias Janique de SACONAY , fille de François, coseigneur d’Esery et de la Val des Clets, archer de la compagnie de S.A. le duc Emmanuel-Philibert en 1561 76 , et de Demoiselle Catherine MACHARD. En 1623, elle est légataire avec sa sœur Étienna, dame d’Esperon, de leur cousin Claude François de Saconay. Enfants : 7-1) Noble Michel I er DÉAGE de MESME, seigneur de Mesme et de Loisinge, qui suit. 7-2) Révérend Messire Pierre de MESME de LOISINGE, prieur de la Madeleine, chanoine de la collégiale St-Jean-Baptiste de La Roche en 1631, custode de ce chapitre en 1639, archi- diacre en 1646, et en 1651 primicier après son cousin François. Il est aussi de 1653 à 1674 recteur de la chapelle de la Sainte-Croix en l’église de Bourg-Saint-Maurice, sous le patronage de la famille des Nobles du Bettex. Il est mort à La Roche, où il est inhumé le 12 avril 1676dans l’église collégiale. Considéré pour sa profonde science dans les matières ecclésiastiques, il est l’un des arbitres nommés en 1659 par Madame Royale pour terminer un différend entre l’évêque de Genève 77 et son chapitre cathédral 78 . La même année, il est impliqué dans une affaire plus grave survenue le jour de la fête de l’Assomption. Il est de tradition à La Roche qu’en ce jour solennel le chapitre de la collégiale fasse une procession dans la ville. En tant que primicier, Pierre de Mesme doit y porter le Saint-Sacrement. Or, peu de temps auparavant, le supérieur des Jésuites de la ville, le Père Magnin, avertit les chanoines qu’en raison des privilèges de son ordre, il a décidé d’assumer seul les fonctions pastorales dans la chapelle de son couvent, et qu’il leur en interdit l’accès. Le matin du 15 août, deux délégués du chapitre tentent de fléchir l’arrogant religieux et de lui faire entendre raison sur une usurpation sans exemple. Puis, la procession commence, le primicier Déage à la tête de son chapitre. Ne tenant aucun compte des menaces du Père Magnin, il pénètre dans la chapelle des Jésuites, comme c’était l’usage et son droit. Mais au moment même où il prend le ciboire, il est agressé par un groupe d’écoliers excités par le préfet de leur école et un autre Père. On lui arrache le ciboire des mains, et il reçoit un coup d’épée à la joue. Malgré ce tumulte sacrilège, il a encore le courage de reprendre et d’achever la procession dans la ville, sous les insultes des partisans des jésuites. Le scandale est énorme, et dès le lendemain, le chapitre porte ses plaintes devant l’évêque et le Sénat. Sur l’intervention du marquis de , commandant le duché,

76 Apparus dès le début du XII e siècle, les Saconay sont une des plus vieilles familles d’extraction chevaleresque du comté de Genève. Ils ont été alliés aux meilleures maisons du duché. Parmi leurs illustrations, on compte au XVI e siècle un chevalier de l’ordre de Saint-Michel et un grand prieur d’Auvergne de l’ordre de Malte, et au XVII e siècle un général de l’armée bernoise. Les Saconay sont également connus pour avoir donné quatorze chanoines au chapitre cathédral de Lyon. 77 Il s’agit de Charles Auguste de Sales (1606 - 1660), évêque de Genève en 1645, neveu de saint François (1567 - 1622) et de Jean François de Sales (1578 - 1635), successivement évêques de Genève entre 1602 et 1635. 78 Les chanoines de la cathédrale avaient voulu imposer leurs prétentions à l’occasion des concours synodaux. Le synode diocésain assemblé le 30 avril 1659 avait élevé des protestations contre le chapitre cathédral et demandé à l’évêque de les soutenir.

29 ______Centre Généalogique de Savoie

soucieux d’épargner quelques jeunes gens de bonne famille qui risquent leur tête, les chanoines acceptent d’étouffer l’affaire. De maugrée, ils se contentent des excuses des Pères Jésuites responsables, que l’on déplace peu après. Pierre de Mesme a toujours manifesté un grand attachement pour le chapitre auquel il appartenait, et pour la collégiale de La Roche. Pour accroître les revenus du chapitre, il tente de lui unir la cure de Bernex, dont son frère est curé, mais le projet n’aboutit pas à cause de la mort de ce dernier. Dans son testament, s’il laisse à sa famille tout son patrimoine, il lègue au chapitre de La Roche ses autres biens, qui furent employés à embellir le cœur de la collégiale et servirent à acheter des ornements et des tapisseries. C’est d’ailleurs lui qui a fait faire le retable principal. 7-3) Révérend Michel DÉAGE, prêtre, curé de Bernex en 1631 et chanoine de la collégiale de La Roche, curé de Cornier de 1644 à sa mort. Vers 1630, avec d’autres curés du bailliage de Ternier, il présente une requête devant le Sénat de Savoie pour recouvrer la jouissances des dîmes de leurs paroisses, aliénées par les Bernois du temps où il ont occupé le Chablais. Le 31 mai 1631, un arrêt du Sénat leur donne satisfaction. Il teste le 20 février 1657 par-devant le notaire Déage, et meurt peu après. 7-4) Noble Claude DÉAGE, parrain à Cornier le 19 août 1626. 7-5) Dame Françoise Étiennette DÉAGE de MESME, baptisée à Cornier le 7 janvier 1618, âgée de trois ans (parrain : Révérend Messire François Déage, prieur de Talloires ; marraine : Demoiselle Étiennette de Saconay, femme de Noble Claude Brunet, dit de Perron, ou d’Esperon). Elle est morte après 1663. Elle épouse, par contrat du 2 avril 1630, Noble Jean François du BETTEX, né à Bourg-Saint-Maurice le 19 février 1613, fils de Noble Pantaléon du Bettex et de Demoiselle Anne BOCHET. Il est mort avant 1663. 7-6) Demoiselle Françoise Nicolarde DÉAGE, baptisée à Cornier le 10 septembre 1618, âgée d’un mois (parrain : Vénérable Messire François de Saconay, chanoine-comte de Lyon ; marraine : Demoiselle Nicolarde Déage) ; morte à La Roche le 29 avril 1684. Elle épouse à Cornier le 27 avril 1633, et par contrat du 5 précédent, Noble Jacques de la GRANGE, baptisé à La Roche le 18 décembre 1594, fils de feu Noble François de la Grange, bourgeois de cette ville, et de Demoiselle Françoise TESTE. Il teste le 2 mai 1665.

7ème degré

Noble MICHEL I er DÉAGE de MESME , seigneur de Mesme et de Loisinge, né vers 1600 et mort entre 1655 et septembre 1657. Il est premier syndic de La Roche en 1640, et capitaine au régiment de Carignan en 1643. Il est parrain à La Roche le 6 avril 1644 et le 1 er juin 1650. Il épouse 1e) à Bourg-Saint-Maurice le 30 juillet 1622 Dame Jeanne du BETTEX , née vers 1605, fille de Noble Pantaléon du Bettex et de Demoiselle Anne BOCHET, de Bourg-Saint-Maurice. Elle est vivante en 1630. Il épouse 2 e) par contrat dotal du 14 juillet 1637, Demoiselle Anne VIGLIONI , fille de Noble Florent Viglioni. Elle est marraine de Jean Antoine de Mesme en 1657. En 1686, lorsque Michel de Mesme, son petit-fils, passe un contrat dotal avec Françoise de la Forest, elle lui donne 3.000 ducatons, ses bagues et ses joyaux. Michel de Mesme et Anne Viglioni, époux, sont parrains d’Anne Marie Delagrange, baptisée à La Roche le 9 septembre 1640, fille de Noble Jacques Delagrange et de Noble Françoise de Mesme. Enfants, du second lit : 8-1) Noble François DÉAGE de MESME, seigneur de Mesme et de Loisinge, qui suit.

30 ______Centre Généalogique de Savoie

8-2) Noble Florent DÉAGE de MESME. Le 24 janvier 1658, avec Demoiselle Catherine Vullionis (Viglioni), il tient Florence Jacquard sur les fons baptismaux de La Roche.

8ème degré

Noble François DÉAGE de MESME , seigneur de Mesme et de Loisinge, né vers 1635, mort entre 1657 et 1659. Il épouse, par contrat dotal du 30 novembre 1654 reçu par le notaire Déage, Demoiselle Janique de CRANS , sans doute fille de Nicolas de Crans, seigneur de Bausse, docteur ès droits et juge mage de Faucigny. Elle a épousé en premières noces à Bonneville le 30 avril 1654, et par contrat dotal du 20 précédent, Noble Jean François d’OGIER. Veuve à nouveau, elle se remarie vers 1660 avec Noble Claude Louis SAUTIER, seigneur de la Balme. Par sentence arbitrale du 19 juillet 1664 rendue entre elle et son frère Clériadus de Crans, seigneur de Bausse, ses droits sur la succession de ses parents sont fixés à 8.000 florins. Elle teste le 28 novembre 1679 par-devant le notaire Déage. Morte à La Roche, elle est inhumée dans l’église collégiale de cette ville le 10 décembre 1679. Enfants : 9-1) Noble Michel II de MESME, seigneur de Mesme et de Loisinge, qui suit. 9-2) Jean Antoine de MESME, baptisé à La Roche le 1 er juin 1657 (parrain : Noble Jean Antoine de Lambert, seigneur d’Arbusigny, remplacé par Noble Pierre Delagrange ; marraine : Demoiselle Anne-Marie Viglioni).

9ème degré

Noble Michel II de MESME , seigneur de Mesme et de Loisinge, né à La Roche le 2 décembre 1655 et baptisé le 7 suivant en cette ville (parrain : Noble Michel de Mesme ; marraine : Demoiselle Claudine Pernet). Il a été major des milices du Faucigny en 1703, et capitaine dans le régiment de Saluces en 1704. Il est mort à La Roche le 21 juillet 1720. Le 5 mars 1703, moyennant 21 florins, il affranchit pour toujours Honnête Claude Thabuis, de La Roche, du servis annuel qu’il lui doit pour une terre et des prés sis en cette paroisse, et qui consiste en deux quarts d’avoine et deux tiers d’un poulet 79 . Le 13 mai suivant, conjointement avec sa femme, il admodie pour six ans à Pierre Decarrouz, de Cornier, un grangeage qu’il possède en cette paroisse, et qui consiste en une maison, une grange, des terres, des bois, des prés et des pâturages, sous la cense et ferme annuelle de vingt-six coupes de froment, deux coupes de seigle, une coupe de millet, etc., six chapons gras, la somme de 25 florins pour un cochon, une quantité d’huile de noix, la moitié du foin du pré de Voise, et une charrette de foin à prélever sur le pré de Plante-Lanche 80 . Enfin, le 14 décembre de la même année, il donne procuration générale à sa femme pour gérer ses biens et défendre ses droits 81 .

79 Les prés en possession dudit Thabuis avaient été reconnus le 25 janvier 1643 par Aimé Vullierens en faveur de Noble Michel de Mesme, aïeul du cédant. Notaire Monat. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1764, folio 130. 80 Notaire Monat. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1764, folios 379 ( verso ) et 380. 81 Notaire Monat. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1765, folios 684 ( verso ) et 685.

31 ______Centre Généalogique de Savoie

Le 1 er juillet 1713, conjointement avec sa femme et son fils Gilbert, émancipé, il acquiert de Noble Charles de la Grange, demeurant à Annecy, une maison qui jouxte la leur à La Roche, « située près la porte d’en bas » de cette ville, pour le prix de 900 florins et 30 florins d’épingles 82 . Le 21 avril 1714, sa femme et lui « baillent et relâchent » tous leurs biens à leur fils Gilbert, « pour lui faciliter les moyens d’un mariage avantageux ». Ils se réservent la moitié des « fruits et revenus » desdits biens, à l’exception de ceux du grangeage de et de la rente de Mesme et de Loisinge, qui resteront à leur fils en pleine propriété. En contrepartie, Gilbert leur promet de payer à son frère Jean-Baptiste sa légitime, et la constitution dotale de sa sœur Françoise Louise Marie. En attendant que Jean-Baptiste soit en droit de demander sa légitime et que Françoise Louise Marie soit mariée, ils veulent qu’ils soient entretenus « de toutes choses » dans leur maison, « suivant leur qualité », à leur charge cependant. Moyennant quoi, ils privent leurs enfants cadets de tous leurs droits, biens, etc. autres que leur légitime. Par ailleurs, ils se réservent, lui la somme de 500 livres, et sa femme celle de 1.00 florins 83 . Il épouse, par contrat dotal du 11 février 1686 passé devant Maître Dufour, notaire à La Roche, Demoiselle Françoise de la FOREST , fille de Noble Gilbert, 1 er comte de Rumilly-sous-Cornillon, seigneur de la Tour de Chevelu, et de Demoiselle Françoise SIMON, baronne de Divonne. Elle est morte à La Roche, et inhumée le 23 janvier 1747. Le 14 juin 1705, en qualité de procuratrice de son mari, elle admodie pour neuf ans à Honorables Pierre, Christophe, Jacques et François Thabuis, père et fils, du village de Broyer en la paroisse de La Roche, les moulins « avec les artifices et édifices », terres et dépendances qu’il possède sur le rivage du Foron à La Roche, sous la cense annuelle de dix coupes de froment, deux chapons gras, un quart de grus d’avoine ou d’orge, et un cabri (les deux premières années, les dix coupes de froment seront réduites à neuf) 84 . Enfants : 10-1) Noble Gilbert de MESME, seigneur de Mesme et de Loisinge, qui suit. 10-2) Noble Jean-Baptiste de MESME, né et baptisé à La Roche le 9 janvier 1689 (parrain : Illustre & Puissant seigneur Messire Jean-Baptiste Costa, comte de , conseiller d’État et président en la Chambre des Comptes de Savoie ; marraine : Demoiselle Françoise de la Forest - les parrain et marraine ont été remplacés par Spectable Jacques Henri Déage, avocat au Sénat de Savoie, et par Honorable Jacqueline Jalliet, sa mère). Il est vivant en 1714. 10-3) Jeanne Louise de MESME, née à La Roche le 21 février 1691 et baptisée le lendemain (parrain : Messire Louis Déage, curé de Jussy ; marraine : Demoiselle Jacqueline Jaillet, veuve de Maître Aimé Déage) ; inhumée à La Roche le 25 suivant. 10-4) Demoiselle Françoise Louise Marie, dite Marie Louise Claudine de MESME, morte à Saint- Jean-de-Maurienne et inhumée le 17 avril 1735. Elle épouse à La Roche le 7 mai 1715, et par contrat du 7 février 1714 passé au château de Rumilly-sous-Cornillon 85 , Noble Jean, alias Antoine Balthazar SAUTIER de la BALME de la FOURNACHE, né à La Roche le 26 novembre 1689, fils de Noble Jean François Sautier, seigneur de la Balme et de la Fournache, et de Demoiselle Marie Charlotte du VERNEY de la FOURNACHE. Capitaine

82 Notaire Monat. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1776, folios 289 ( verso ) et 290. 83 Notaire Dufour. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1777, folios 135 et 136. 84 Notaire Monat. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1767, folio 353. 85 Notaire Monat. Tabellion de Bonneville, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1321, folios 27 et 28. Michel Déage de Mesme et Françoise de la Forest, conjointement avec leur fils Gilbert, émancipé, constituent à leur fille la somme de 7.000 florins, et pour 1.000 florins d’ « habits, linges, ameublements, trossel et fardel ». Jean Balthazar Sautier constitue à sa future épouse la somme de 4.000 florins en augment de dot.

32 ______Centre Généalogique de Savoie

dans le régiment de la marine savoyarde, il est mort à Saint-Jean-de-Maurienne, et inhumé le 10 juillet 1746.

Avant de se marier, Michel DÉAGE de MESME a eu une enfant naturelle de Noëlle DARD : - Marie de MESME, née à La Roche le 1 er décembre 1685 et baptisée le surlendemain (parrain : Claude Étienne Coquin ; marraine : Catherine Ducerf).

10 ème degré

Noble Gilbert de MESME , seigneur de Mesme et de Loisinge, coseigneur de Vozérier et de la maison forte de Saint-Sigismond (à Aime en Tarentaise). Né à La Roche-sur-Foron le 2 novembre 1687, il est baptisé le même jour (parrain : Noble Gilbert de La Forest ; marraine : Demoiselle Anne-Marie Viglioni). Il est mort à La Roche le 15 avril 1759 et il est inhumé le lendemain. Le 9 juin 1712, son père l’émancipe « par-devant Messieurs du conseil présidial de Genevois ». L’année suivante, il est lieutenant au régiment de Chablais. Après son mariage, il semble avoir renoncé à la carrière militaire, et il vit retiré à La Roche. Vers 1721, avec le chanoine Delvermoz, il obtient que soit créée la chaire de philosophie au collège de cette ville. Le 14 juillet 1721, il concède ses moulins du pont de La Roche en albergement perpétuel à Christophe Thabuis, « avec tous leurs artifices, maison, grange, four, terres, rouages, battoir, cours d’eau, dépendances, aisances, appartenances et commodités quelconques », aux mêmes conditions que Pierre Thabuis, père dudit Christophe, les avait tenus, moyennant la cense annuelle de 14 coupes de froment, quatre chapons gras, un cabri, et un quart de grus d’orge ou d’avoine 86 . Le 12 juin 1724, il transige avec les Révérends pères barnabites de Thonon, représentés par Dom Jean-Baptiste de Seyssel, prévôt du collège de cette ville, et Dom Épiphane Doucet. Moyennant la somme de 900 livres qu’il leur remet, il obtient la cession d’une pièce de vigne de cinq fossorées environ, appelée « les Louves », située au village de Poully, autrefois en possession de sa famille et hypothéquée en 1679 auxdits barnabites, à qui son père avait en outre emprunté entre 1679 et 1681 diverses sommes se montant à plus de 1.053 livres 87 . Le 23 août 1729, il transige avec Noble Claude Benoît Sautier, coseigneur de la Balme, son oncle utérin, au sujet de l’hérédité de Demoiselle Janique de Crans, leur grand-mère et mère 88 . Il fut établi que cette hérédité se montait à 20.000 florins, et non pas à 8.000, comme cela avait été d’abord estimé. Finalement, pour trancher leur différend, Claude Benoît Sautier, au nom des siens, reconnaît devoir 2.000 livres à son neveu. Il lui remet 600 livres en argent et lui cède, pour faire le complément, ses « moulins, scie, battoir et autres artifices » sis à La Roche et à Thorens 89 . Le 14 novembre 1730, le même Claude Benoît Sautier, coseigneur de la Balme, du fief du Saix et de Saint-Sigismond (à Aime en Tarentaise), lui vend tous « les biens, revenus, censes, servis, rentes, fiefs, devoirs seigneuriaux, droits honorifiques et autres choses quelconques » qui lui appartiennent

86 Notaire Dufour. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1784, folio 264. 87 Acte passé par-devant le notaire Chatrier, dans la maison des Pères barnabites à Contamine. Tabellion de Bonneville, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1331, folios 231 à 233. 88 L’acte rappelle que Michel de Mesme (père de Gilbert), s’estimant lésé, avait contesté la transaction passée le 7 décembre 1691 entre lui et Claude Louis Sautier de la Balme, son beau-père, au sujet de cette succession. 89 Notaire Monat. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1794, folios 394 à 396. Cet acte cite en référence le testament de Janique de Crans et les contrats dotaux passés avec ses deux premiers maris, ainsi que la sentence arbitrale du 19 juillet 1664 rendue entre elle et son frère Clériadus. On trouve également la référence du testament et du contrat dotal d’Anne Marie Viglioni, bisaïeule de Gilbert de Mesme. Enfin, on mentionne le testament de Michel de Mesme, primicier de La Roche et curé de Bernex.

33 ______Centre Généalogique de Savoie en Tarentaise 90 , pour le prix de 1.660 livres de Savoie et pour 32 livres d’épingles. En fait, cette vente permet à Claude Benoît de s’acquitter du restant de la somme (400 livres) qu’il lui devait en vertu de l’accord passé entre eux l’année précédente 91 . Par contrats des 14 novembre 1735 et 27 mars 1742, il acquiert du seigneur de la Balme son fief de Montvalezan-sur-Bellentre. Le 18 février 1752, il vend ses fiefs d’Aime et de Tessens à Révérend Claude François Rosset, chanoine de Tarentaise. Le 25 octobre 1740, il acquiert de François, marquis de Sales, grand-maître de la garde-robe du roi Charles-Emmanuel III, tous les biens qu’il possède à Amancy : une grange, un pâturage, un pré et quatre champs, pour le prix de 1.400 livres 92 . En 1733, on le trouve premier syndic de La Roche. Durant l’occupation espagnole, il fait preuve de loyalisme envers … l’occupant ! Décidé à obtenir la permission des autorités ennemies de constituer à La Roche un nouveau conseil « pour mettre le bon ordre dans cette ville », il va à Chambéry en février 1743 et demande audience au marquis de La Ensenada, l’un des chefs de l’armée ennemie. Il retourne à La Roche avec un décret en bonne forme, et ne tarde pas à en avertir ses concitoyens. Le 23 du même mois, sans avoir demandé l’avis du conseil de ville, il fait sonner la cloche pour assembler la population dans l’hôtel de ville le lendemain à l’issue de la messe. Il prend place au banc des syndics, et fait lire par le secrétaire du conseil le texte du décret, qu’il a sorti de sa poche. Puis, il déclare que les Espagnols lui ont proposé six noms de notables et bourgeois pour composer un nouveau conseil de ville. C’était de sa part un abus d’autorité, car le décret spécifiait que le conseil devrait être élu par les bourgeois de la ville. Un d’entre eux s’interpose pour rappeler la manière accoutumée de l’élection au conseil, mais il n’est pas écouté. Puis, Gilbert de Mesme propose que quatre nobles entrent dans le conseil en plus des bourgeois proposés. Cette proposition n’étant pas du goût de ses pairs, il se présente pour être conseiller, et propose que lui soient adjoints Nobles Jean Charles de la Balme, Claude Philibert de Sauvage et Jean François de Thoyre. Finalement, au moment d’élire le syndic, il s’écrie : « c’est moi qui suis syndic, il est bien juste que je le sois après les peines que je me suis donné pour l’établissement de ce conseil, et pour marque de cela, je prête serment en qualité de syndic en présence du peuple en levant la main ». Il fait son testament dans sa maison de La Roche, le 6 avril 1751. Il veut être inhumé au tombeau de ses prédécesseurs, dans la chapelle St-Michel de l’église collégiale de La Roche. Il lègue 100 livres aux Révérends capucins de cette ville, afin qu’ils disent 200 messes basses à son intention. Il lègue 50 livres à la confrérie de la Sainte-Vierge Marie érigée dans la chapelle de la Congrégation de Sainte-Marie de La Roche, pour l’entretien de ladite chapelle. Enfin, il lègue 200 livres à l’hôpital de La Roche. Il fait sa fille Jacqueline son héritière particulière, lui léguant 4.500 livres. Il fait son fils cadet Louis Antoine son héritier particulier, lui léguant 4.000 livres, et nomme son fils aîné son héritier universel. Il lègue à sa femme toute son argenterie, un appartement dans sa maison « à son choix », dont une chambre garnie d’un lit, d’un siège, d’une tapisserie, d’un grand miroir, d’une commode et de divers effets de linge (nappes, draps, serviettes), « tout le reste à son choix entre les meubles de sa maison » 93 .

90 Ces biens avaient appartenu à Noble Jean Laurent de Vulliet, qui les avait légués à Noble Claude Louis Sautier, père de Claude Benoît. Outre la maison forte de Saint-Sigismond, les biens acquis par Gilbert de Mesme comprennent un fief à Tessens, au-dessus d’Aime. 91 Notaire Monat. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1795, folios 432 et 433. 92 Notaire Decouz. Tabellion d’Annecy, A.D. de la Savoie, 6 C 134, folio 652. 93 Notaire Vaultier. Tabellion d’Annecy, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 173, folio 217. L’argenterie du testateur, légué à sa femme, comprend : deux flambeaux et leurs mouchettes, deux salières, trois grandes cuillers, dix cuillers de bouche et dix fourchettes.

34 ______Centre Généalogique de Savoie

Il épouse, par contrat du 17 août 1721 passé devant Maître Drivet, notaire à Chambéry, Demoiselle Charlotte de MARTINEL , née vers 1691, fille de Noble Claude Philibert de Martinel et de Demoiselle Suzanne COMTE. Elle est morte le lendemain 15 mai 1761, et elle est inhumée le 16. Le 4 janvier 1756, à l’occasion du mariage de son fils aîné, elle lui fait donation de tous ses biens, s’en réservant l’usufruit pour elle et son mari. Elle lui demande cependant de payer à sa mort la somme de 3.500 livres à son frère cadet, et celle de 3.000 livres à sa sœur Louise Jacqueline 94 . Elle teste le 14 mai 1761 dans la maison de son fils aîné à La Roche, rue de Silence. Elle veut être inhumée dans l’église paroissiale de La Roche, et demande à son héritier d’acquitter la somme de 50 livres aux Révérends pères capucins de la ville, afin qu’ils disent deux cents messes basses pour le salut et le repos de son âme, à raison de 10 sols chaque messe. Elle lègue 50 livres aux Révérendes Dames bernardines de la ville, leur demandant de prier pour le repos de son âme. Elle lègue 50 livres à Marie Richard, sa cuisinière. Elle lègue à sa fille Jacqueline, femme de Noble de Rolland, tout le linge qui se trouvera à elle au moment de sa mort, ainsi que les 3.000 livres qu’elle lui a constitués de son chef dans son contrat de mariage. Elle lègue à son fils Louis Antoine la somme de 3.500 livres, et fait son fils aîné son héritier universel 95 . Enfants, nés et baptisés à La Roche : 11-1) Noble François Emmanuel de MESME de LOISINGE, seigneur de Mesme et de Loisinge, etc., qui suit. 11-2) Noble Louis Antoine de MESME de LOISINGE, né et baptisé le 26 janvier 1724 (parrain : M. Louis d’Angeville ; marraine : Dame Antoinette de la Val d’Isère de Thoire). Entré au service de S.M.T.C., il capitaine au régiment Royal-Comtois en 1761. Il est mort lieutenant- colonel au service de la France. 11-3) Demoiselle Louise Jacqueline de MESME de LOISINGE, née le 1 er juillet 1726 et baptisée le 10 suivant (parrain : M. le marquis de Cluses ; marraine ; Dame Jacqueline Fichet) ; morte à Mouxy le 3 mars 1788 et inhumée le surlendemain dans l’église du lieu. Elle épouse, par contrat du 24 août 1748 96 , et à La Roche le 30 novembre suivant, Noble Joseph de ROLLAND 97 , seigneur de la maison forte de Mouxy, baptisé à Mouxy le 28 février 1723, fils de Noble Jean de Rolland, seigneur de la maison forte de Mouxy, et de Dame Jeanne Marie de MONTFALCON du CENGLE. Il est mort à Mouxy le 26 janvier 1791, et il est enseveli le lendemain dans l’église du lieu, « dans le tombeau de ses ancêtres ». Ils sont les parents d’Anne Françoise de Rolland, qui épouse en 1783 Noble Jean Pierre Humbert Viguet, d’Aigueblanche.

11 ème degré

Noble François Emmanuel de MESME de LOISINGE , seigneur de Mesme & de Loisinge et de la maison forte de Rouvenoz, coseigneur de Vozérier, né et baptisé à La Roche le 20 septembre 1722 (parrain : M. François Emmanuel de la Forest, comte de Rumilly ; marraine : Demoiselle Claudine de Blancheville de Veigy). Officier dans le régiment de Chablais en 1760, il est ensuite lieutenant-colonel au régiment de Genevois, puis colonel au régiment de Chablais et commandant la place de Carouge de 1785 à

94 Notaire Philippe. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1822, folio 3. 95 A.D. de la Haute-Savoie, tabellion de La Roche-sur-Foron, 6 C 1827, folio 221. 96 Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1814, folios 361 & 362. Gilbert de Mesme donne à sa fille une dote de 7.500 livres, outre son trousseau. 97 Joseph de Rolland est le cousin germain de Mgr de Montfalcon (1732 - 1793), 85 ème et dernier archevêque de Tarentaise.

35 ______Centre Généalogique de Savoie

1792. Une fois retiré, il s’établit à Bonneville, où il est mort le 21 messidor an IV (9 juillet 1797), propriétaire rentier. Les 9 février et 20 mars 1762, il vend à Noble & Révérend Claude François Rosset, chanoine de Tarentaise, le fief qu’il possède à Bourg-Saint-Maurice. En 1766, la noblesse de La Roche lui confie la défense de ses intérêts dans le procès qui l’oppose au conseil de la ville. Il épouse à La Roche le 3 février 1756, et par contrat dotal passé chez Noble Louis François de Cambiague à Bonneville le 19 janvier précédent 98 , Demoiselle Claudine Françoise de CAMBIAGUE , née à Bonneville le 27 mars 1736, fille dudit Noble Louis François de Cambiague 99 , capitaine au régiment de Chablais, puis major d’infanterie, et de Demoiselle Isidore de GENÈVE-BORINGE. Elle est morte à Bonneville le 6 floréal an XI (26 avril 1803), propriétaire rentière. Enfants, nées et baptisées à La Roche : 12-1) Noble Demoiselle Isidore Gilberte de MESME de LOISINGE, née et baptisée le 1 er avril 1757 (parrain : Noble Gilbert de Mesme de Loisinge ; marraine : Noble Suzanne de Cambiague de Saint-Sixt) ; morte à La Roche le 8 avril 1825. Elle épouse en cette ville le 21 janvier 1782, et par contrat dotal passé la veille avec l’agrément de S.M. Victor- Amédée III 100 , Claude Marie Melchior de CHISSÉ, seigneur de Pollinge, alors capitaine, puis lieutenant-colonel au régiment de Savoie-Infanterie, en garnison à Asti en Piémont. Né à La Roche le 31 juillet 1747, il est fils de feu Illustre Seigneur Jean Claude de Chissé, seigneur de Pollinge, coseigneur de la Bâtie-Dardel et de Crest, et de Julie de l’ALÉE de SONGY. Devenu maire de La Roche, il est mort en cette ville le 26 août 1806, à son domicile de la rue de Silence. 12-2) Noble Demoiselle Charlotte Louise de MESME de LOISINGE, née et baptisée le 5 mai 1758 (parrain : Noble Louis de Cambiague ; marraine : Noble Claude Josèphe de Saint- Sixt) ; « décédée d’un accident » à Carouge le 13 septembre 1817, et inhumée le surlendemain dans le cimetière de cette ville. Elle épouse à La Roche le 1 er octobre 1781, avec un contrat dotal passé le 13 août précédent avec l’agrément de S.M. Victor- Amédée III 101 , Noble & Seigneur comte Jean Joseph Eusèbe Vincent de CAMPORA, alors lieutenant au régiment de la marine en garnison à Annecy, bourgeois et natif de Verceil, fils de Noble & Seigneur Jean Étienne de Campora, comte de Pezzana, commandeur de l’ordre des S.S. Maurice & Lazare, et d’Illustre Dame comtesse Jeanne Madeleine SICCARDI de PEZZANA. Devenu comte de Pinzane à la mort de son père, il est vivant en 1817.

98 Notaire Dufour. Tabellion de Bonneville, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1363, folios 133 et 134. Louis de Cambiague constitue en dot à sa fille le tiers de ses biens-fonds, le tiers de ses meubles « morts et vifs », l’or et argent qu’il laissera au moment de son décès, et le tiers de ses créances. Isidore de Boringe donne à sa fille le tiers de ses biens et la somme de 9.000 livres. 99 Les Cambiague (Cambiago en italien) sont originaires de Crémone dans le Milanais. Passés à Genève, un de leurs rameaux s’est fixé en Faucigny. 100 Notaire Dufour. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1858, folios 112 ( verso ) et 113. François Emmanuel de Mesme de Loisinge constitue à sa fille la somme de 3.000 livres de Piémont, outre son trousseau. Claude Marie Melchior de Chissé donne à sa future épouse en augment de dot la somme de 1.500 livres, avec les joyaux pour dix pour cent de cette somme. 101 Notaire Jacquier. Tabellion de La Roche-sur-Foron, A.D. de la Haute-Savoie, 6 C 1857, folios 435 et 436. François Emmanuel de Loisinge constitue à sa fille 24.000 livres de Piémont, outre son trousseau. De son côté, Vincent de Campora donne à sa fiancée 9.000 livres d’augment de dot et pour 3.600 livres de joyaux.

36