L'exposition CO-Corrigé-DEF
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
EXPOSITION CHEFS-D’ŒUVRE ? CHEFS-D’ŒUVRE ? / APPROCHES 2 — CHEFS-D’ŒUVRE ? I DOSSIER PEDAGOGIQUE I APPROCHES SOMMAIRE 1. EXPLOITER L’EXPOSITION « CHEFS-D’ŒUVRE ? » AVEC DES ELEVES 1.1 D’OU VIENT LE MOT « MUSEE » ? 1.2 POURQUOI A-T-ON CREE LES MUSEES TELS QU’ON LES CONNAIT AUJOURD’HUI ? 1.3 A QUOI SERT UN MUSEE ? 1.4 QUELLES SONT LES DIFFERENCES ENTRE UN MUSEE ET UN CENTRE D’ART ? 1.5 L’EXPOSITION S’INTITULE « CHEFS-D’ŒUVRE ? ». POURQUOI ? 1.6 QUESTIONS QUE PEUVENT SE POSER LES ELEVES 1.7 FACE A UNE OEUVRE 1.8 EXPLOITER UNE EXPOSITION 1.9 LE PROGRAMME ET LES ŒUVRES 1.9.1 LES PROGRAMMES D’ARTS PLASTIQUES AU COLLEGE 1.9.2 LES GENRES 1.9.3 ABSTRACTION (EN PEINTURE ET EN SCULPTURE) 1.9.4 REFERENTS ET PROCEDES PLASTIQUES 2. DEFINITION D’UN CARTEL 2.1 DEFINITION D’UN CARTEL 2.2 COMPRENDRE LES INDICATIONS DE DATES 3. GLOSSAIRE RELATIF A L’EXPOSITION « CHEFS-D’ŒUVRE ? » 3 — CHEFS-D’ŒUVRE ? I DOSSIER PEDAGOGIQUE I APPROCHES 1. EXPLOITER L’EXPOSITION « CHEFS D’ŒUVRE ? » AVEC DES ELEVES Avant de commencer, il convient d’anticiper les questions des élèves. Qu’est-ce qu’un musée ? Un centre d’art ? Qu’est-ce que l’art moderne et contemporain, quelles sont leurs différences ? D’où viennent les œuvres présentées ? Comment en savoir plus sur une œuvre ? 1.1 D’OU VIENT LE MOT « MUSEE » ? Dans l’Antiquité, le terme « musée » (mouseîon en grec) désignait des sanctuaires dédiés aux muses (déesses donnant l’inspiration aux poètes et la connaissance aux hommes). Il qualifiait aussi des lieux où se rassemblaient des savants, des philosophes, des poètes. Aujourd’hui, le mot « musée » englobe aussi bien des collections d’objets artistiques que scientifiques ou ethnographiques. 1.2 POURQUOI A-T-ON CREE LES MUSEES TELS QU’ON LES CONNAIT AUJOURD’HUI ? Dans l’histoire des musées et de la conservation du patrimoine, un nom est important à connaître : il s’agit d’Henri Jean-Baptiste Grégoire, dit l’abbé Grégoire. Né près de Lunéville en 1750, mort à Paris en 1831, Henri Grégoire est le fils d’un artisan lorrain. Il devient curé du village lorrain d’Embermesnil en 1782. Après avoir été élu député aux États généraux, l’abbé Grégoire se joint au tiers état le 14 juin 1789. Il contribue à la fondation du Conservatoire des arts et métiers en 1794. Cette même année, il utilise le terme de « vandalisme » pour désigner l’attitude destructrice d’une partie de l’armée républicaine vis-à-vis du patrimoine religieux. Il écrit dans ses Mémoires : « Je créai le mot pour tuer la chose » L’intervention du législateur dans la politique de protection du patrimoine devient alors plus active. Les débats des assemblées révolutionnaires ont ainsi dégagé la notion de patrimoine – étrangère à l’Ancien Régime – et conclu à la nécessité de le protéger. L’abbé Grégoire déclarait en 1794 que « les barbares et les esclaves détestent les sciences et détruisent les monuments des arts, les hommes libres les aiment et les conservent ». Il souhaite protéger le patrimoine artistique de l’Ancien Régime, afin d’en faire bénéficier le peuple. Cette idée est à l’origine de la vocation du musée à être un lieu de protection et de conservation. Les trésors antiques étaient conservés dans les temples, puis dans les églises, ce qui les rendait accessibles uniquement aux pèlerins et aux dévots. À la Renaissance, les collections des rois, princes et amateurs éclairés deviennent des espaces artistiques réservés à un public issu des mêmes milieux sociaux et aux artistes soutenus par ces mécènes. Au moment de la Révolution française, la volonté de démocratisation de la connaissance encourage l’ouverture des collections royales au plus grand nombre. L’accès à tous est effectif à partir du XVIIIe siècle ; la différence entre les collections privées et les musées d’art perdure encore aujourd’hui. 4 — CHEFS-D’ŒUVRE ? I DOSSIER PEDAGOGIQUE I APPROCHES 1.3 A QUOI SERT UN MUSEE ? Selon l’étymologie du mot, le musée est un lieu d’étude et d’échanges. Ouvert en 1793, le Museum central des arts, situé dans le palais du Louvre, était destiné à former les artistes en leur offrant la possibilité d’étudier et de copier les œuvres du passé (cf. le dossier « Filiations »). Dans chaque musée, le visiteur peut voyager dans le temps, dans l’espace et à travers les cultures. L’exposition « Chefs-d’œuvre ? » offre cette même diversité. 1.4 QUELLES SONT LES DIFFERENCES ENTRE UN MUSEE ET UN CENTRE D’ART ? Le Centre Pompidou-Metz est à la fois un centre d’art et un musée ; c’est une institution hybride. Le musée, par définition, conserve le passé, témoigne des tendances artistiques du passé (qui sont susceptibles de changer dans le présent). Ainsi, le concept de « musée d’art contemporain », c’est-à-dire un conservatoire d’œuvres d’art actuel, paraît paradoxal ; le terme de centre d’art semble alors plus approprié. Mais la mission des musées, qui est de diffuser l’art et de le rendre accessible au plus large public, correspond bien aussi à l’ambition du Centre Pompidou-Metz. La provenance des œuvres présentées peut être un autre point de comparaison. Dans un musée, les œuvres de la collection permanente sont conservées dans les réserves du musée. Le fait même de disposer d’une collection permanente distingue les musées des centres d’art contemporain qui exposent, temporairement, des œuvres de provenances diverses, sans conserver de collection en propre. Pour l’exposition « Chefs-d’œuvre ? », la majorité des œuvres proviennent des collections du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, mais aussi des musées de la Cour d’Or, du Louvre Abu Dhabi, du Museum of Modern Art (MoMA) de New York, du musée du quai Branly, des musées des beaux-arts de Besançon, de Nancy… Pas moins de 56 musées, centres et fondations ont été sollicités ! (La liste des institutions « prêteuses » est disponible en page 537 du catalogue de l’exposition.) 1.5 L’EXPOSITION S’INTITULE « CHEFS-D’ŒUVRE ? ». POURQUOI ? Que peuvent signifier ce pluriel et ce point d’interrogation ? Y aurait-il plusieurs chefs- d’œuvre réunis ? Y aurait-il plusieurs définitions possibles du mot « chef-d’œuvre » ? Y aurait-il débat autour de certaines œuvres ? La notion de chef-d’œuvre telle qu’elle était définie au temps du compagnonnage a évolué et reste à définir aujourd’hui. Ce terme est employé dans le langage commun ; nous pouvons donc facilement solliciter les élèves de collège et de lycée et leur demander ce qu’est pour eux un chef-d’œuvre. Les réponses peuvent être variées : • « C’est une très belle œuvre » : entre alors en jeu la notion de beauté qu’il est bien difficile, au XXIe siècle, de définir comme critère artistique, et ainsi peut s’engager un débat. • « C’est une œuvre qui vaut très cher » : là encore les rapports entre la création artistique, les artistes, leur cote et le marché de l’art sont des domaines peu connus des élèves, qu’il peut être judicieux de leur expliciter. 5 — CHEFS-D’ŒUVRE ? I DOSSIER PEDAGOGIQUE I APPROCHES • « C’est une œuvre reconnue par tous » : mais alors comment s’opère ce consensus, qui le définit, le diffuse, le soutient ou le réfute ? Ce consensus peut- il réellement servir de définition, de valeur sûre ? Le temps ne risque-t-il pas de le balayer et de plonger les chefs-d’œuvre d’une certaine époque dans l’oubli ? • « C’est l’œuvre la plus réussie d’un artiste » : mais selon quels critères, ceux de l’artiste, des critiques, des institutions, du public ? Ces questions sont intéressantes à développer sous forme de parcours de visite, car elles peuvent faire réfléchir les élèves aux fondements de la création artistique tout en leur donnant des éléments de réponses à des questions bien légitimes, que tout un chacun se pose lorsqu’il entre dans un centre d’art – chemins qui pourront être repris, développés, approfondis en classe et tout au long de la scolarité d’un élève pour en faire un futur citoyen averti et sensibilisé aux questions artistiques. Rappels historiques Définition du Larousse encyclopédique en couleurs, n° 4 (Paris, éd. Larousse, 1988) : « Le chef-d’œuvre se définissait comme étant la pièce que l’apprenti ou le compagnon aspirant à la maîtrise devait exécuter sous contrôle et faire agréer à la majorité des voix avant d’être admis comme maître dans une corporation. La coutume du chef-d’œuvre avait pour objet et pour effet de maintenir la haute qualité du travail et de limiter le nombre des maîtres. Depuis l’abolition des corporations, la tradition s’en est maintenue dans le compagnonnage. Ouvrage capital ou supérieur dans un genre quelconque : chef- d’œuvre de musique, de peinture, Phèdre est le chef-d’œuvre de Racine. » Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les jeunes artistes devaient, comme les compagnons, réaliser un chef-d’œuvre pour accéder à l’Académie (société des artistes au service de la cour, favorisant la diffusion d’un enseignement) et parvenir au rang de maître, au service des grands du royaume. Ce chef-d’œuvre devait se conformer aux règles de la perspective, du dessin anatomique, des proportions, des canons de la beauté gréco-romaine, aux codes de représentation propres à leur époque. Ces chefs-d’œuvre portent un nom spécifique : ce sont des morceaux de réception. Cependant, à toutes les époques, des artistes ont réalisé des chefs-d’œuvre parce que, justement, ils ont su s’éloigner des codes de leur époque et proposer un autre style, un genre et des formes inédits.