Marais de Notre-Dame-du-Marillais LE MARILLAIS, ST FLORENT-LE-VIEIL (49)

Etat des lieux biologique et préconisations

La Pulicaire vulgaire (Pulicaria vulgaris), à gauche, et le Céraiste douteux (Cerastium dubium), à droite, deux plantes protégées présentes dans le marais.

Octobre 2014

SYNDICAT MIXTE DES BASSINS EVRE THAU ST DENIS CPIE ANJOU C.C.C.M. - ZI des Landes Fleuries Maison de Pays , BP 50048, 49602 Beaupréau cedex BP 30063 – ANDREZE - 49602 BEAUPREAU CEDEX Tel 02 41 71 77 30 Tél. : 02 41 71 76 83 - Fax : 02 41 71 76 88 [email protected] [email protected] www.cpieloireanjou.fr www.evrethausaintdenis.fr

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Coordination : Olivier Gabory (Directeur CPIE Loire Anjou)

Prospections de terrain : Olivier GABORY et Pierre CHASSELOUP (Chargé d’Action Biodiversité au CPIE Loire Anjou)

Rédaction : Olivier GABORY et Pierre CHASSELOUP

L’ensemble des observations faunistiques et floristiques de ce rapport a été informatisé dans la base de données « Access » du CPIE Loire Anjou

Photos couverture: CPIE Loire Anjou – clichés non réalisés sur le site d’étude

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Sommaire

1. PRESENTATION DU SITE ET DE SES STATUTS ...... 5

11. Présentation physique du site ...... 5 12. Mesures d’inventaires et de protection ...... 10

2. PRESENTATION DES MILIEUX ET DES ESPECES ...... 12

21. Les milieux secs : ...... 12 211. Le parking de la crêperie : ...... 12 212. L’ancienne vigne à Souci des champs (Calendula arvensis) ...... 12 22. Les milieux humides ...... 13 221. L’allée en bordure de la peupleraie et la peupleraie : ...... 13 222. La prairie méso-hygrophile (sud Crêperie) ...... 13 223. La mégaphorbiaie ...... 13 224. L’atterrissement à Pulicaire vulgaire (Pulicaria vulgaris) (GPS1) ...... 14 225. La mare sous la crêperie : ...... 14 226. La cariçaie à Laîche élevée (Carex elata) : ...... 15 227. Le fossé en eau : ...... 15 228. La prairie humide à Scirpe des marais (Eleocharis palustris) : ...... 15 229. Le secteur de la mare : ...... 16 2291. La station à Pulicaire vulgaire (Pulicaria vulgaris) (GPS 3 et GPS 5) : ...... 16 2292. La station à Céraiste douteux (Cerastium dubium) (GPS 6) : ...... 17 23. Le bocage :...... 17

3. LE BILAN PATRIMONIAL ...... 18

31. La flore : ...... 19 32. Les invertébrés : ...... 21 33. Les amphibiens : ...... 23 33. Les poissons : ...... 23 34. Les oiseaux : ...... 24 35. Les mammifères : ...... 27

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4. MESURES A ENVISAGER ...... 27

5. VERS UN SCENARIO DE VALORISATION BIOLOGIQUE ET AGRICOLE DU MARAIS ...... 29

51. Conserver les eaux de printemps et adapter les pratiques...... 29 52. Assurer un soutien financier ...... 31 521. Natura 2000 ...... 31 522. Le marais ; espace naturel sensible (Conseil général de Maine-et-Loire) ...... 32 523. Le marais ; espace de compensation « zones humides » ...... 32 53. Assurer la maîtrise foncière : ...... 32 54. Les autres actions envisageables : ...... 33 541. L’abattage de la peupleraie et la gestion écologique de la prairie ...... 33 542. La protection des éléments ligneux et aquatiques : ...... 33 543. La gestion des espèces invasives : ...... 34

Conclusion ...... 35

Annexe 1 : Listes des espèces animales et végétales relevées sur le site ...... 36 Annexe 2 - Listes de protection et de menace (listes rouges) utilisées pour la flore ...... 42 Annexe 3 - Listes de protection et de menace (listes rouges) utilisées pour la faune ...... 43

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1. PRESENTATION DU SITE ET DE SES STATUTS

11. Présentation physique du site

La carte ci-après localise le marais par rapport au bassin versant de l’Evre. On constate aisément qu’il se situe en partie terminale, à la confluence de l’Evre et de la Loire.

Bien que situé sur les deux communes de St Florent-le-Vieil et du Marillais, nous adopterons –pour des questions de commodité dans ce rapport- la dénomination générique de « marais du Marillais ».

« Marais du Marillais »

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 L’ancien lit de l’Evre ?

Il n’est pas exclu que le cours ancien de l’Evre empruntait en partie ce marais (une arche dans une maison à côté du garage atteste d’un passage d’eau). Il est avéré, en effet, que le pont (construit en 1853) n’a pas été édifié sur le cours d’eau. C’est dans un second temps que le cours a été dévié. Le cours initial empruntait probablement les limites communales, passait à l’est de l’agglomération actuelle de Notre-Dame-du-Marillais, au pied du coteau de St Nicolas.

 Un ancien bras de Loire ?

La lecture de la carte géologique indique, au sud de l’agglomération de St Florent-le-Vieil, la présence d’alluvions qui peuvent s’interpréter comme l’existence d’un ancien bras. Le paysage de prairies humides agrémentées de frênes têtards est d’ailleurs caractéristique de l’identité ligérienne.

Figure 2 : Carte géologique du secteur de St-Florent-le-Vieil. En rouge, couloir au niveau duquel des alluvions ont été relevés au sud du bourg de la commune situé sur une butte rocheuse.

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 Une physionomie de marais

Le site se caractérise aujourd’hui par une cuvette terminant la vallée du ruisseau qui descend de « la Petite lande », cernée au nord par la RD751 et bordée à l’ouest par l’Evre. Les milieux dominants sont caractérisés par une forte tendance hygrophile : saulaies, mégaphorbiaies et cariçaies. Quelques petites dépressions subsistent. Une partie de cette zone humide a été remblayée en vue de la création d’une aire de stationnement. Certains apports ne sont pas anciens et des remblais ont à nouveau été constatés en 2012.

Les cartes présentées sur les pages suivantes schématisent le fonctionnement hydraulique du marais et localisent les principaux milieux en place.

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Schématisation du fonctionnement hydraulique du marais

La Loire

Exutoire vers la Loire

L’Evre Alimentation par l’Evre

Alimentation par le ruisseau

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Localisation des principaux ensembles naturels et semi-naturels présents sur la zone d’étude

Mégaphorbiaie (cf. § 223) Milieu rudéral (parking de la crêperie et espaces associé, cf. § 211)

Atterrissement à Pulicaria vulgaris (cf. § 224) Mare sous crêperie (cf. § 225)

Le fossé en eau (cf. § 227) Bordure de la peupleraie (cf. § 221)

Cariçaie à Carex elata (cf. § 226)

Station à Pulicaria vulgaris (cf. § 2291)

Station à Cerastium dubium (cf. § 2292)

Ancienne vigne (cf. § 212) Prairie méso-hygrophile (cf. § 222)

Secteur mare (cf. § 229)

Prairie humide à Eleocharis (cf. § 228) N Prairie mésophile à méso-xérophile surpâturée

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 Une triple alimentation en eau

Le marais est logiquement alimenté par les eaux de ruissellement du bassin du ruisseau qui descend de « la Petite lande ». Lors des crues de l’Evre, un canal permet aux eaux de la rivière de s’épancher par surverse dans le marais. Il arrive aussi que les eaux de la Loire en crue refoulent dans l’Evre (parfois jusqu’au-delà de Courossé à St Pierre Montlimart) et se répandent de la même façon dans le marais. Le marais de Notre-Dame-du-Marillais remplit donc un rôle d’exutoire des eaux de crue. Le recouvrement important en herbe augure –sans qu’elle n’ait pu être mesurée- d’une fonction d’amélioration de la qualité de l’eau. Sa zone d’expansion est d’environ 5 ha.

12. Mesures d’inventaires et de protection

Le site du marais du Marillais a la particularité d’être situé au niveau de l’embouchure de l’Evre avec la Loire. Cette proximité ligérienne confère un caractère patrimonial particulier à la zone qui, par voie de fait, jouxte dans sa partie aval la zone NATURA 2000 intitulée « Vallée de la Loire de Nantes aux Ponts-de-Cé et zones adjacentes » (N° FR5200622). Curieusement et malgré de réelles potentialités, le marais n’a pas été intégré à l’inventaire Natura 2000.

La carte ci-après reprend les limites de la zone NATURA 2000 (en bleu) et localise le site d’étude (en rouge) :

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Cette influence ligérienne a également amené à considérer le marais du Marillais en tant que Zone Humide d’Importance Nationale en l’incluant dans la zone définie comme telle autour de la vallée de la Loire (« La Loire (entre Maine et Nantes) », N° FR51130202). La carte ci-après reprend les limites définies autour de ce zonage national :

Figure 2 : Carte de délimitation de la zone NATURA 2000 « Vallée de la Loire de Nantes au Ponts de Cés » au niveau de Notre- Dame-du-Marillais (en bleu). La localisation des terrains expertisés est reprise en rouge.

Figure 3 : Carte de délimitation des terrains retenus au titre de la Zone Humide d’Importance Nationale présente dans la vallée de la Loire. La localisation des terrains expertisés est reprise en rouge

Enfin, les inventaires successifs effectués dans la vallée de L’Evre ont permis la reconnaissance des richesses naturelles de cet espace en y incluant le marais du Marillais. Ce dernier fait ainsi partie de la ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et Floristique) de type II intitulée « Vallée de l’Evre » (N° 20170000). La carte ci-après reprend ce zonage (en marron clair) :

Figure 4 : Carte de délimitation des ZNIEFF présentent à la hauteur de Notre-Dame-du-Marillais. La localisation des terrains expertisés est reprise en rouge

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2. PRESENTATION DES MILIEUX ET DES ESPECES

Nous distinguerons les milieux secs (21), les milieux humides (22) et le bocage (23)

21. Les milieux secs :

211. Le parking de la crêperie :

Progressivement conquis sur la zone humide à la faveur de remblais, cet espace est localement recouvert de sable. Logiquement, quelques espèces végétales typiques des grèves sont présentes (les Amaranthes, la Corrigiole des rives…). L’espèce la plus remarquable est le Muflier des champs (Misopates orontium). Cette plante, caractéristique des cultures sarclées non enrichies et sensibles aux herbicides, présente plus de 200 pieds. De même, en fin de saison, le développement des ombelles de la Carotte sauvage (Daucus carota) est très attractif pour les insectes. L’Hyménoptère symphyte Macrophya blanda a été déterminé à cet endroit (seconde mention seulement pour le département).

212. L’ancienne vigne à Souci des champs (Calendula arvensis)

Des vestiges de murs nous laissent penser que cette parcelle appuyée sur une remontée du socle rocheux, reposant sur des sols superficiels et exposée vers le sud a dû être cultivée par le passé par la vigne. La découverte de plus de 200 pieds de Calendula arvensis, une espèce de souci sauvage typique des vignes et en Photo:

voie de raréfaction, va dans ce sens. Loire CPIE A ses côtés, nous avons pu relever notamment le Lotier grêle (Lotus Anjou

angustissimus), la Flouve aristée d’étude site le sur réalisé non cliché (Anthoxantum aristatum) et la Lin bisannuel (Linum bienne). L’envahissement par la ronce (Rubus gr fruticosus) est engagé.

Figure 5 : Le Souci, Calendula arvensis.

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22. Les milieux humides

221. L’allée en bordure de la peupleraie et la peupleraie : Elle se singularise par la présence du Vélar fausse giroflée (Erysimum cheiranthoides) aux côtés de la Ronce bleue (Rubus caesius) et du Picris fausse-vipérine (Picris echioides). La peupleraie est constituée de peupliers d’âge mûr. Implantée sur une prairie régulièrement inondée, elle renferme peu de richesses naturelles. L’ombrage créé par les frondaisons et la compétition par les racines ont fortement appauvri l’intérêt biologique de la prairie. Une exploitation serait envisageable.

222. La prairie méso-hygrophile (sud Crêperie) Malgré nos recherches, nous n’avons pas trouvé la Gratiole officinale (Gratiola officinalis), ni la Fritillaire pintade (Fritillaria Photo: meleagris). Pourtant, des faciès humides existent et sont trahis par la Wikipedia présence des plusieurs espèces (Ranunculus flammula, Graphalium

commons uliginosum, Veronica scutellata et Galium palustre). Le Vulpin genouillé

(Alopecurus geniculatus) est dominant avec l’Agrostide des chiens (Agrostis canina) et le Trèfle rampant (Trifolium repens). Le Gaillet jaune (Galium verum) s’installe sur les parties topographiquement les plus hautes (sables ?).

Figure 6 : Le Vulpin genouillé, Alopecurus geniculatus. 223. La mégaphorbiaie Une végétation exubérante se développe dans cet espace qui reste le plus longuement en eau. On distingue une végétation aquatique qui occupe le canal qui mène vers l’exutoire. Celle-ci est composée de l’Oenanthe aquatique (Oenanthe aquatica), le Cresson jaune (Rorippa amphibia) et la Jussie (Ludwigia peploides) tend en fin de saison à recouvrir la quasi-totalité de l’espace. De part et d’autre du canal, la mégaphorbiaie (au sens strict) se développe. Elle comprend le Liseron des haies (Calystegia sepium), la Grande cuscute (Cruscuta europaea), le Lycope d’Europe (Lycopus europaeus), la Glycérie aquatique (Glyceria maxima), les menthes aquatique et des champs (Mentha aquatica et Mentha arvensis), l’Epiaire des marais (Stachys palustris), l’Iris faux acore (Iris pseudacorus). Cet

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entrelacs végétal d’une grande productivité biologique héberge de très nombreux invertébrés. Parmi eux, signalons une importante population du Criquet ensanglanté (Stetophyma grossum) et plusieurs espèces de coccinelles dont la Coccinelle à treize points (Hippodamia tredecimpunctata) est la plus localisée.

Sur les niveaux topographiques les moins bas (en périphérie), les ligneux (saules notamment et peupliers) s’installent spontanément. La végétation emprunte localement quelques éléments ligériens (la Ronce bleue, l’Aristoloche, le Nerprun purgatif et la Cucubale à baie). Bien qu’offrant un aspect anarchique « peu compatible avec notre vision esthétisante des espaces naturels », il nous paraît important de conserver les ligneux en place. Cet entrelacs végétal, difficilement pénétrable, constitue une zone de refuge pour de très nombreuses espèces (un couple de foulques avec deux poussins de moins de 10 jours, 8 mâles et 1 femelle canards colverts le 2 mai 2011). En outre, cette espace permet aux ardéidés (Héron cendré, Aigrette garzette et Héron bihoreau) de venir s’y réfugier en cas de dérangement sur l’Evre (pêche, canoës, barques).

224. L’atterrissement à Pulicaire vulgaire (Pulicaria vulgaris) (GPS1)

Outre une trentaine de pieds de la Pulicaire vulgaire (Pulicaria vulgaris), une plante protégée au niveau national, ce site légèrement

surhaussé et colonisé par les ligneux, héberge aussi une belle

cliché non réalisé sur le site d’étude

– population de Vélar fausse giroflée (Erysimum cheiranthoides) de plus de 150 pieds et de Corrigiole des rives (Corrigiola littoralis).

CPIE Loire Anjou

Photo: Figure 7 : La Pulicaire vulgaire, Pulicaria vulgaris.

225. La mare sous la crêperie :

S’asséchant en cours de saison, elle a révélé un bilan patrimonial faible. Cernée de ligneux (saules et frênes), elle pourrait, avec un niveau d’eau suffisant, se révéler plus favorable du point de vue biologique.

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226. La cariçaie à Laîche élevée (Carex elata) :

Elle est essentiellement occupée par cette laîche (Carex elata) ainsi que le Cresson jaune (Rorippa amphibia) et le Cresson des champs (Rorippa sylvestris) qui est déterminant en Maine-et-Loire.

Localement, quelques dépressions plus humides Photo:

diversifient cette végétation (Oenanthe aquatica, commons Wikipedia Amaranthus blitum, Polygonum persicaria, Bidens radiata, Veronica scutellata, Xanthium orientale). Ce site

est relativement ouvert et doit le rester. Il s’agit d’un espace de très haute importance pour l’alimentation et la reproduction des oiseaux d’eau (Sarcelle d’été, Canard colvert, Cygne tuberculé). De même, chaque printemps, une ou plusieurs cigognes blanches viennent s’alimenter dans la cariçaie partiellement inondée. Figure 8 : La Laîche élevée, Carex elata.

227. Le fossé en eau :

Il est utilisé pour l’alimentation des anatidés. C’est une des dernières zones en eau du site. Nous y avons relevé deux espèces de mollusques : Valvata piscinalis et Planorbis planorbis. La Glycérie flottante (Glyceria fluitans) et le Faux cresson (Apium nodiflorum) y trouvent refuge.

228. La prairie humide à Scirpe des marais (Eleocharis palustris) :

Recouverte en début de saison par les eaux et par une végétation à Renoncules aquatiques (probablement Ranunculus peltatus), elle laisse place à un vaste espace d’un vert franc dominé par le Scirpe des marais (Eleocharis palustris) et la Menthe pouillot (Mentha pulegium). En fin de saison, deux espèces invasives s’y développent à la faveur de l’étiage, la Jussie (Ludwigia peploides) et le Paspale à deux épis (Paspalum distichum). Cet espace pâturé est aussi d’un grand intérêt biologique pour les invertébrés et les oiseaux. Il s’assèche cependant trop tôt en saison.

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229. Le secteur de la mare :

Une mare a été creusée dans un secteur de prairie surélevé. Malheureusement, le profil rectiligne et abrupt des berges et surtout la forte présence des ragondins limitent les potentialités biologiques de cet espace. Conservant l’eau en été (et constituant le seul point d’eau du site à cette période critique), il accueille plusieurs espèces d’oiseaux (Cygnes tuberculés, Canards colverts, Hérons cendrés, Chevaliers culblancs). La présence d’un couple de Tadornes de belon le 2 mai laisse augurer d’une reproduction de ce canard protégé à cet endroit (ce canard niche dans un terrier). La Jussie est aussi présente en fin de saison.

Photo:

D.DROUET D.DROUET

d’étude site sur le réalisé non cliché

Figure 9 : Le Tadorne de Belon, Tadorna tadorna.

2291. La station à Pulicaire vulgaire (Pulicaria vulgaris) (GPS 3 et GPS 5) :

Au Sud-Est de cette mare, au pied d’un grand saule, nous avons relevé (GPS3) une station de cette plante protégée (quelques pieds). Cette station se prolonge en empruntant le fossé qui descend du Sud-Est (station GPS5). A cet endroit, la pulicaire occupe 20 m². Elle côtoie la Spergulaire rouge (Spergularia rubra), la Thrincie (Leontodon saxatilis), l’Agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera), la Véronique des ruisseaux (Veronica beccabunga), le Cresson des champs (Rorripa sylvestris), le Chiendent dactyle (Cynodon dactylon)…

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2292. La station à Céraiste douteux (Cerastium dubium) (GPS 6) :

Cette station de quelques mètres carrés d’étude le site sur réalisé non cliché

(relevé GPS6) héberge une plante protégée Photo:

régionalement (le Céraiste douteux) toujours Anjou Loire CPIE plus rare dans le Val de Loire. Il s’agit d’une relique des milieux méso-hygrophiles à inondation régulière. Cette espèce est en situation précaire en limite de la prairie humide et du talus plus sec.

Figure 10 : Le Céraiste douteux, Cerastium dubium.

23. Le bocage :

Un bocage relictuel à base d’arbres têtards est présent sur l’ensemble de la zone d’étude. Il est constitué à très grande majorité de frênes et ponctuellement de saules. Si ce bocage confère un intérêt paysager et biologique indéniable, son analyse permet de mettre en avant un stade de vieillissement avancé. Les arbres présents sont mûrs, très peu de jeunes sujets permettront d’assurer l’avenir. Ces arbres alignés témoignent d’anciens réseaux de haies. L’absence de protection au pied des arbres (barbelés) a conduit du fait de l’agrandissement des parcelles, à la destruction, par le pâturage, de la strate de pied de haie ( = «le bourrage ») comportant les jeunes sujets garantissant l’avenir. Aussi, il existe une forte distorsion entre l’aspect apparent d’une belle ambiance bocagère identitaire des paysages ligériens et le risque réel d’élargissement puis de disparition à court terme. Ceux-ci se réaliseront soit de façon « spontanée » (piétinement répété des racines par les bovins), soit provoquée (pillage de la loupe de frêne par quelques exploitants d’arbres peu scrupuleux). Nous n’avons pas trouvé sur site de preuve de reproduction de coléoptères longicornes (Grand capricorne, Rosalie alpine, Aromie musquée). La Rosalie se développe avec succès chaque année à 100 mètres du site dans de vieux frênes têtards semblables se développant dans une propriété privée de Notre-Dame-du-Marillais ainsi que sur le site des « Basses Robières »

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3. LE BILAN PATRIMONIAL

Sur les 250 taxons inventoriés, 23 peuvent être considérés comme patrimoniaux, c'est-à- dire qu’ils font l’objet d’une inscription sur une ou plusieurs listes rouges régionales ou à l’échelle du Massif Armoricain, ou font l’objet d’une protection stricte.

Ce chiffre est à prendre avec précaution. En effet, il est important de préciser que le statut administratif et/ou législatif d’une espèce ne traduit pas forcément un caractère de vulnérabilité. Par exemple, tous les amphibiens sont protégés par la loi, même les espèces les plus communes comme le Crapaud commun. Pour les oiseaux, le Rouge-George est également une espèce protégée. Le statut de protection de certaines de ces espèces traduit ainsi davantage une interdiction de prélèvement par la chasse qu’une sensibilité particulière. Ce constat est vrai pour les oiseaux, pour les amphibiens, mais aussi pour les mammifères et les reptiles. A contrario, les invertébrés sont souvent absents des listes administratives de protection.

Sans doute du fait des bonnes connaissances que nous avons aujourd’hui sur le patrimoine floristique régional et national (ce groupe a été étudié très tôt par les scientifiques), les plantes sont les rares espèces à posséder des listes de protection et de menace qui sont en relativement bonne adéquation avec le caractère de vulnérabilité et de rareté des celles-ci.

Ainsi, afin de mieux mettre en exergue les espèces qui possèdent une valeur patrimoniale avérée (= espèces rares et/ou menacées), nous nous permettons de ne retenir ici au titre du bilan patrimonial que les espèces d’oiseaux, de mammifères, de reptiles et d’amphibiens notées comme prioritaires à l’échelle régionale suivant les derniers travaux menés en 2008 et 2009 par un collectif d’experts soutenu par les services de la région des .

Notre bilan patrimonial s’appuie ainsi sur : - les listes d’espèces protégées au niveau régional et au niveau national, - les listes rouges des espèces menacées et/ou rares au niveau national, - la liste rouge des espèces menacées et/ou rares sur la région des Pays de la Loire pour les plantes, liste établie en 2008 par l’antenne régionale du Conservatoire Botanique National de Brest, ainsi que la liste Rouge des Espèces Végétales Rares et Menacées du Massif Armoricain (Sylvie MAGNANON, 1993).

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- la liste des espèces prioritaires en Pays de la Loire pour l’avifaune (MARCHADOUR B. & SECHET E. (coord.) 2008), - La liste des mammifères, amphibiens et reptiles prioritaires en Pays de la Loire (MARCHADOUR B. (coord.), 2009).

Réalisée en 1998, la liste des plantes vasculaires déterminantes en Pays de la Loire pour la mise en place des ZNIEFF (Gérard HUNAULT, 1998) rassemble aussi des espèces qui peuvent être considérées comme patrimoniales pour la région.

Les résultats des inventaires sont présentés dans les parties suivantes pour chacun des groupes taxonomiques étudiés.

31. La flore :

Sur les 117 plantes inventoriées sur la zone, 10 peuvent être considérées comme patrimoniales. La liste de ces espèces est présentée ci-après :

Nom latin Nom français Protection Liste rouge Anthoxanthum aristatum Boiss. Flouve aristée - PaysdeLoireR Calendula arvensis L. Souci des champs - PaysdeLoireR Cerastium dubium (Bast.) O. Schwarz Céraiste douteux PaysdeLoire , Mas.Arm.An.I, PaysdeLoireR Cuscuta europaea L. Grande cuscute - PaysdeLoireR, An. 4 (VU) Erysimum cheiranthoïdes L. subsp. cheiranthoides Vélar fausse-giroflée - PaysdeLoire#/R Linum bienne Miller Lin bisannuel - PaysdeLoireI Lotus angustissimus L. Lotier grêle - PaysdeLoireR Lythrum portula (L.) D.A. Webb Pourpier d'eau - PaysdeLoireR Pulicaria vulgaris Gaertner Pulicaire vulgaire France France, Mas.Arm.An.II, PaysdeLoireR Rorippa sylvestris (L.) Besser Cresson des champs - PaysdeLoire#

Au regard de ce bilan nous pouvons relever la présence de :

- deux espèces protégées, l’une à l’échelle régionale, la Céraiste douteux (Cerastium dubium), et l’autre à l’échelle nationale, la Pulicaire vulgaire (Pulicaria vulgaris). Compte tenu de ce statut particulier, ces espèces sont présentées plus en détail ci-après.

- une espèce inscrite sur l’annexe 4 (=taxons rares, assez rares ou peu commun dont la régression est forte) de la liste rouge de la flore rare et menacée de la région des Pays de la Loire, la Grande cuscute (Cuscuta europaea).

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Cerastium dubium (Bast.) O. Schwarz – Le Céraiste douteux

Habitats : Vallée alluviale, marais arrière-littoraux, prés gras et humides. Les effectifs varient beaucoup en fonction des conditions météorologiques de l’année (DUPONT, 2001).

Répartition : le Céraiste douteux a la particularité d’être une plante extrêmement rare à l’échelle nationale et dont l’aire de répartition est restreinte et disjointe. L’essentiel des populations de cette espèce est situé dans la vallée de la Loire et sur la façade atlantique entre la Loire et la Gironde.

Statut (les classes de régression et de rareté sont issues des analyses du Conservatoire Botanique) : - Classe de régression : faible, stationnaire ou en progression, - Classe de rareté : Assez rare,

- Protection : Régionale, - Livre Rouge national : « à surveiller ».

cliché non réalisé sur le d’étude le site sur réalisé non cliché

Photo: Photo:

CPIE Loire et Mauge Loireet CPIE

Figure 12 : Répartition en Loire- Figure 11 : Le Céraiste douteux, Figure 13 : Répartition nationale de Atlantique et en Vendée de Cerastium Cerastium dubium. Cerastium dubium (Tela Botanica, dubium (DUPONT, 2001) novembre 2010)

Pulicaria vulgaris Gaertner - La Pulicaire vulgaire

Habitats : Lieux humides piétinés, bord des eaux, entrées de prairies, grèves d’étangs, de mares. On retrouve la Pulicaire vulgaire fleurie en quantité sur les zones exondeés des boires en fin de saison estivale.

Répartition : on retrouve la Pulicaire vulgaire sur l’ensemble du territoire français mais à l’échelle des départements on s’aperçoit que les populations présentent des effectifs très faibles et de répartition morcelée, synonyme d’une régression considérable depuis les années 70 suite à une disparition de son habitat (cf. carte de répartition en Loire-Atlantique/Vendée - DUPONT, 2001).

Statut (les classes de régression et de rareté sont issues des analyses du Conservatoire Botanique) : - Classe de régression : moyenne, - Classe de rareté : Assez commun, - Protection : National e, - Livre Rouge national : « à surveiller ».

Figure 14 : Répartition en Loire- Figure 15 : Répartition nationale de Atlantique et en Vendée de Pulicarira Pulicaria vulgaris (Tela Botanica, vulgaris (DUPONT, 2001) novembre 2010)

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32. Les invertébrés :

Sur la trentaine d’espèces inventoriées sur le site, 3 peuvent être considérées comme patrimoniales. La liste de ces espèces est présentée ci-après :

Nom latin Nom français Protection Liste rouge Aiolopus thalassinus (Fabricius, 1781) Oedipode émeraudine - PaysdeLoireR Mecostethus parapleurus (Hagenbach, 1822) Criquet des Roseaux - PaysdeLoireV, Liste Rouge Locale (Indice 3) Stethophyma grossum (Linnaeus 1758) Criquet ensanglanté - PaysdeLoireR

Il s’agit de trois espèces de criquets considérés comme déterminants pour la mise en place des ZNIEFF à l’échelle régionale : Aiolopus thalassinus, Mecostethus parapleurus et Stetophyma grossum.

Aiolopus thalassinus (Fabricius, 1781) L’Oedipode émeraudine

Habitats : Cette espèce affectionne les endroits humides, et Figure 16 : L’Oedipode émeraudine, notamment les bords des petites étendues d’eau stagnante. On la Aiolopus thalassinus. retrouve notamment dans les vallées dont celle de la Loire ainsi que sur les zones humides des sites d’extraction.

Répartition : L’Oedipode émeraudine est assez largement réparti en France mais de façon très discontinue. Cette répartition marque un morcellement des populations qui s’opère actuellement. Cette espèce hygrophile est victime de la disparition des zones alluviales et des atteintes portées aux zones humides (VOISIN J.-F. (coord.), 2003).

Statut : Ce criquet est inscrit sur la liste rouge des espèces déterminantes de la région des Pays de la Loire et figure dans la classe «rare ».

Figure 17 : Répartition française de l’Oedipode émeraudine, Aiolopus thalassinus (VOISIN J.-F. (coord.), 2003)

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Mecostethus parapleurus (Hagenbach, 1822) – Le Criquet des roseaux

Habitats : le Criquet des roseaux recherche les lieux humides Ouverts comme les prairies marécageuses. Sur l’aire d’étude, il a été observé sur la zone A à lande mésophile.

Répartition : L’espèce apparaît répartie de façon très diffuse et localisée en France. Le Criquet des roseaux semble être observé çà et là sans jamais

représenter d’importantes populations. Pour le Maine-et-Loire, la carte de répartition ci-contre ne propose qu’une seule localité. A notre connaissance, 15 communes de ce département présentent l’espèce. Dans la majorité des cas, le Criquet des roseaux a été observé sur des communes ligériennes (8 communes sur 15).

Statut : Le Criquet des roseaux est indiqué comme «Vulnérable » sur la liste des espèces déterminantes de la région des Pays de la Loire et comme « Espèces menacées, à surveiller régionalement » (Indice 3) sur la liste rouge nationale pour le domaine biogéographique qui ici nous concerne (le domaine Némoral).

Figure 18 :Répartition française du Criquet des roseaux (VOISIN J.-F. (coord.), 2003)

Stethophyma grossum (Fabricius, 1781) – Le Criquet ensanglanté

Habitats : Le Criquet ensanglanté est une espèce typique des zones humides depuis les prairies jusqu’aux bords des cours d’eau. Il est souvent observé en périphérie des ces espaces et constitue un bon indicateur de la qualité des zones humides et de leur intégrité.

Répartition : Cette espèce eurosibérienne est largement répandue en France, aussi bien en plaine (sauf dans le Sud) qu’en montagne. Dans les Mauges le Criquet ensanglanté est assez largement réparti comme sans doute à l’échelle du département du Maine-et-Loire. Ceci étant, ces dernières années, l’assèchement de ses biotopes électifs a provoqué la régression nette de ses populations de nombreuses régions de France (VOISIN J.-F. (coord.), 2003).

Statut : Ce criquet est inscrit sur la liste rouge des espèces déterminantes de la région des Pays de la Loire et figure dans la classe «rare ».

Photo:

Loire CPIE

et Mauges Mauges et

cliché non réalisé sur le d’étude le site sur réalisé non cliché

Figure 19 : Répartition française du Criquet ensanglanté, Figure 20 : Le Criquet ensanglanté, Stethophyma grossum (VOISIN J.-F. (coord.), 2003) Stethophyma grossum

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33. Les amphibiens :

Sur le site d’étude, trois taxons ont été relevés lors de notre expertise. Il s’agit du Crapaud commun (Bufo bufo), de la Grenouille agile (Rana dalmatina) et de la Grenouille verte (Pelophylax kl. esculenta). Par ailleurs, la présence du Triton crêté (Triturus cristatus) est attestée sur place. L’espèce avait déjà été notée à Notre-Dame-du-Marillais en 1999 par des techniciens du CPIE Loire et Mauges (DOUILLARD E. & FOURNIER D., com. pers.). De même, les pêches électriques réalisées les 21 avril 2011 et 10 mai 2012 ont confirmé la présence de Tritons palmés (Triturus helveticus) (5 individus en 2012). Bien que toutes ces espèces soient protégées par la loi, leur relativement bonne abondance et homogène répartition sur l’ensemble du territoire régionale a motivé le fait de ne pas les considérer comme des espèces dites « prioritaires » selon les derniers travaux scientifiques de référence pour ce groupe taxonomique (MARCHADOUR B., (coord.), 2009). Au titre de ce bilan patrimonial nous ne retiendrons ainsi aucune espèce d’amphibien présent sur le marais.

33. Les poissons :

Compte tenu de la difficulté de prospection concernant ce groupe, les techniques d’inventaires utilisées dans le cadre de cette étude n’ont pas pu apporter d’informations sur ce groupe. Néanmoins, nous pouvons signaler la présence d’alevins de brochets (Esox lucius) dans la zone humide, alevins découverts lors de suivis réalisés par la Fédération du Maine-et-Loire pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique et le SMIB. Par ailleurs, le 13 mai 2009, de nombreux brochetons ont été observés morts ou bloqués dans le fossé (cf. photo). Ceci atteste à la fois des variations trop rapides des niveaux d’eau du marais et de l’opportunité de curer de façon douce le fossé (cf. infra). Les gardons et les anguilles sont aussi très présents. Le brochet (site de fraie) et l’anguille (Anguilla anguilla) (en raréfaction au niveau mondial) sont deux espèces patrimoniales.

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34. Les oiseaux :

Le site accueille pas moins de 98 espèces d’oiseaux, ce qui est fort en termes de richesse sur un si petit marais. On y retrouve de nombreuses espèces des zones humides typiques de la vallée de la Loire. Beaucoup de ces espèces sont présentes en migration mais certaines en raréfaction tentent chaque année une nidification qui aboutit pour la plupart à un échec. On notera cependant la reproduction régulière de certaines espèces typiques de ces milieux : le Cygne tuberculé, le Tadorne de Belon, la Foulque macroule ou encore le Grèbe castagneux. Sur le site, 10 espèces sont considérées comme prioritaires au niveau régional de par leur période de présence :

Nom latin Nom français Période de présence Priorité régionale sur le site Anas acuta Canard pilet Migration Très élevée Athene noctua Chevêche d’Athena Nidification Très élevée Burrhinus oedicnemus Oedicnème criard Migration / nidification Elevée Crex crex Râle des genêts Migration / nidification Elevée Emberiza schoeniclus Bruant des roseaux Hivernage / Migration / Elevée nidification Saxicola rubetra Tarier des prés Migration / nidification Elevée Vanellus vanellus Vanneau huppé Hivernage / Migration / Elevée nidification Rallus aquaticus Râle d’eau Nidification Elevée Streptopelia turtur Tourterelle des bois Nidification Elevée Tadorna tadorna Tadorne de Belon Nidification Elevée

Le Canard pilet est présent sur le site en migration, il y effectue des haltes migratoires pour se nourrir mais toujours en faibles effectifs au mois de mars.

La Chevêche d’Athéna niche sur le secteur bocager des Basses Robières quasi annuellement, y trouvant là un habitat typique à frêne têtard. Cette espèce est encore bien représentée sur les Mauges.

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L’Œdicnème criard n’a été contacté qu’à une seule reprise sur le site en période de nidification aux Basses Robières en 2008, il niche probablement sur des plus grandes parcelles plus au sud. L’espèce est régulière et plutôt abondante sur les Mauges.

Le Râle des genêts a été contacté pour la première fois le 15 avril 2012 sur le site, un enregistrement ayant été effectué aux Basses Robières par Thierry Gaté. L’oiseau sera resté 4 jours à chanter mais malheureusement aura quitté le site. C’est une bonne donnée qui confirme l’intérêt des parcelles en prairie pour de nombreuses espèces des vallées humides. Le Râle des genêts est une espèce en forte régression. Les secteurs les plus proches connus sont dans la vallée de la Thau à St-Florent-le-Vieil.

Un chanteur de Bruant des roseaux a été contacté en avril 2011, l’habitat présent étant favorable à l’espèce (cariçaies, zones de typhas). Malheureusement les preuves d’une reproduction certaine n’ont put être apportées. Les secteurs de reproduction les plus proches connus sont dans la vallée de la Thau à St-Florent-le-Vieil. Il s’agit d’une espèce en très forte régression. Il est présent également en hiver et en migration sur le site.

Le Tarier des prés n’a été noté qu’à une seule période en avril 2006 sur le site. On ne sait s’il s’agit d’un migrateur ou d’un nicheur mais les prairies des Basses Robières sont très favorables à cette espèce. Il s’agit d’une espèce en forte régression. Par ailleurs, la Bergeronnette printanière, souvent associée au même habitat (prairies humides de fauche), est suspectée nicheuse (présence de chanteurs fin avril).

Le Vanneau huppé est présent toute l’année sur le site. Depuis 2 ans, il est contacté régulièrement en période de reproduction et une parade a été observée en avril 2012. Mais étant donné la montée des niveaux d’eau particulière en 2012, le couple semble s’être installé dans une culture plus à l’ouest du site. C’est un nicheur rare sur les Mauges et ce couple semble être en lien avec une petite population installée dans une friche derrière le bourg du Marillais.

Une seule donnée de Râle d’eau chanteur en début de saison sur le site en 2011. L’espèce est rare sur les Mauges et le marais du Marillais probablement très favorable à l’espèce. Des prospections nocturnes permettraient probablement de mieux appréhender sa présence sur le site.

La Tourterelle des bois est commune sur les Mauges et un couple semble cantonné dans le bocage adjacent du marais.

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La Tadorne de Belon niche chaque année sur le marais. Un couple occupe régulièrement une ancienne galerie de ragondin. Cette espèce peu commune en nidification occupe plusieurs sites des bords de Loire sur les Mauges, habituellement sur des sites anthropisés comme les stations d’épuration.

On notera, en dehors du cadre des oiseaux prioritaires, la présence d’espèces peu communes sur le site. Ainsi la Sarcelle d’été est présente régulièrement au mois de mars. Une meilleure gestion des niveaux d’eau pourrait être favorable à l’espèce en nidification.

Par ailleurs, les 2 espèces de cigognes (blanche et noire) s’arrêtent en gagnage sur le site chaque année. La présence du Bihoreau gris est également régulière sur le site en dispersion (ainsi que d’autres ardéidés : Aigrette garzette, Héron cendré et Grande aigrette). Chaque année des jeunes sont observés au mois d’août. Le développement de la saulaie pourrait probablement permettre d’accueillir une petite population nicheuse. Egalement observées en juillet 2011, 2 Spatules blanches décollant du marais.

En dehors du contexte des zones humides, on notera la nidification étonnante sur ce secteur du Grosbec casse-noyaux en 2006.

Toutes ces données montrent le potentiel fort de ce site dans un secteur où les marais sont peu nombreux. Il intervient comme une zone de relais entre les diverses zones humides présentes le long de la Loire et permet à ce titre d’accueillir de nombreuses espèces migratrices ou nicheuses de la vallée de la Loire.

Globalement les cortèges d’oiseaux observés sur le marais du Marillais rappellent ceux observables sur les marais proches comme le Marais de Grée à Ancenis. Le potentiel est fort sur ce site pour de nombreuses espèces des prairies humides. Les pratiques orientées vers une fauche tardive ou avec un pâturage tournant permettraient probablement de voir certaines espèces y nicher, espèces présentes sur le site en migration : Tarier des prés, Bergeronnette printanière, Vanneau huppé, Râle des genêts… De même une meilleure gestion des niveaux d’eau au printemps serait favorable à plusieurs espèces d’anatidés par exemple.

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35. Les mammifères :

Aucune espèce de mammifère inventoriée sur le marais n’a été retenue à l’échelle régionale au titre des espèces prioritaires. Le Castor est présent à proximité immédiate (aval des chaussées) mais n’utilise pas le site à notre connaissance et à l’heure actuelle. Les chiroptères (chauves-souris) n’ont pas fait l’objet de recherches spécifiques.

Ainsi, tout comme les amphibiens, au titre de ce bilan patrimonial nous ne retiendrons aucune espèce de mammifères présents sur le marais.

4. MESURES A ENVISAGER

Nous pouvons lister les différents milieux inventoriés, rappeler brièvement l’intérêt patrimonial relatif, expliciter la dynamique en cours et proposer les mesures de gestion adaptées.

Celles-ci sont résumées dans le tableau ci-après :

CPIE Loire Anjou Page | 27 Octobre 2014 Site du Marais – Le Marillais, St Florent-le-Vieil Etat des lieux biologique – Préconisations Type de milieu Intérêt patrimonial Dynamique en cours Mesures à envisager  Peu d’évolution (piétinement, substrat difficile)  Vigilance sur l’arrêt définitif des remblais 211. Le parking de la crêperie  Maintenir un substrat sableux  Pas de désherbage chimique.  Pelouse sèche en voie d’enfrichement par la ronce  Gestion agricole (pâturage précoce extensif) et fauche des 212. L’ancienne vigne à Calendula ronciers. Pas de désherbage chimique  Rien à signaler  Pas de désherbage chimique. 221. Bordure de la peupleraie et la  Abattage peupliers et exportation, valorisation des grumes et peupleraie branches  Restauration de la prairie sous peupliers 222. La prairie méso-hygrophile  Prairie en voie d’assèchement (disparition de la Gratiole)  Gestion hydraulique (sud crêperie)  Poursuivre la fauche exportatrice  Risque d’atterrissement et recouvrement par les ligneux  Pas d’intervention (pas de prélèvements de végétaux ni de 223. La mégaphorbiaie du fait d’un assèchement précoce. ligneux).  Gestion hydraulique. 224. L’atterrissement à Pulicaria  Station en voie de fermeture par les ligneux  Prélèvement et exportation des ligneux. vulgaris.  Appauvrissement biologique du fait d’un assèchement  Gestion hydraulique 225. La mare sous crêperie précoce  Prélèvement ponctuel de ligneux 226. La cariçaie à Carex elata  Parcelle en équilibre s’asséchant trop tôt en saison  Gestion hydraulique et agricole ( ?)  Site de refuge  Gestion hydraulique 227. Le fossé en eau  Refaire passages buses effondrés  Parcelle en équilibre mais s’asséchant rapidement  Gestion hydraulique 228. La prairie humide à Eleocharis  Gestion agricole (fauche, pâturage)  Mare enrichie par le ragondin  Prélever dans la durée la population de ragondins  Gestion hydraulique 229. Le secteur de la mare  Poser des clôtures et des abreuvoirs  Redessiner le profil des berges  Station en équilibre (se réfugie aux abords d’un fossé  Gestion hydraulique 2291. La station à Pulicaria vulgaris humide)  Gestion agricole 2292. La station à Cerastium  Station relictuelle en situation de refuge  Gestion hydraulique dubium  Gestion agricole (fauche, pâturage)  Age avancé  Poursuivre l’entretien des têtards  Vieillissement prononcé  Protéger les arbres du bétail 23. Le bocage  Replanter de jeunes sujets (plantation de frênes, bouturage de saules et peupliers noirs)  Inscrire les arbres et haies au PLU

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5. VERS UN SCENARIO DE VALORISATION BIOLOGIQUE ET AGRICOLE DU MARAIS

51. Conserver les eaux de printemps et adapter les pratiques.

Le marais du Marillais, du fait de l’originalité de son alimentation en eau, héberge de réelles richesses biologiques. Plusieurs plantes protégées s’y développent et diverses espèces d’oiseaux tentent de s’y reproduire (Sarcelle d’été,

Tadorne de belon, Cygne tuberculé…). Plusieurs migrateurs (et Photo: notamment les Cigognes blanches et hérons bihoreaux)

Wikipedia commons Wikipedia fréquentent le site en périodes prénuptiale et postnuptiale. L’assèchement trop précoce du marais compromet cependant très rapidement les potentialités trophiques de ces espèces qui

désertent alors le site. Il en est de même pour les batraciens et les poissons (brochet) qui pourraient trouver là un espace de reproduction privilégié. Figure 21 : Le Héron bihoreau, Nycticorax nycticorax.

Cette situation s’inscrit dans un contexte de dégradation des milieux ligériens. La poursuite du surcreusement du chenal du fleuve dans ses propres sédiments induit par effet de drain un assèchement précoce des milieux périphériques (fouilles, prairies inondables). En dehors des basses vallées angevines qui possèdent une configuration hydromorphologique spécifique, l’essentiel des habitats de la vallée de la Loire ayant permis son inscription au titre du réseau Natura 2000 sont en voie de paupérisation ainsi que le prouve l’effondrement récent des populations de Râle des genêts.

Les richesses intrinsèques du marais du Marillais, de même qu’une situation globale du Val ligérien en aval d’Angers en voie de dégradation tendent à proposer des mesures visant –via des actions de gestion hydraulique adaptées- à conserver l’eau dans le marais et notamment l’eau de printemps.

A l’image des marais de Grée (Ancenis et les communes voisines), nous sommes en présence d’un marais autrefois directement dépendant des eaux du fleuve (notamment s’agissant du niveau des eaux printanières) et aujourd’hui en situation perchée. A configuration similaire, nous pourrions

CPIE Loire et Mauges Page | 29 Octobre 2014 Site du Marais – Le Marillais, St Florent-le-Vieil Etat des lieux biologique – Préconisations envisager des mesures de gestion hydraulique analogues. A Ancenis, les niveaux d’eau sont contenus dans le marais de façon concertée (propriétaires, exploitants, associations). S’agissant du marais du Marillais, il s’agirait de laisser le marais se remplir (d’eau et de poissons) en hiver (février compris) et par un système de seuils, d’empêcher cette eau de repartir vers la Loire (maintien temporaire du niveau jusqu’en avril, voire mi-mai). En outre, il convient légitimement de se poser la question de l’utilité de cet exutoire vers la Loire et ce, pour deux raisons : - L’exutoire vers la Loire (côte : 8,75) traverse la RD751 et se jette dans le bras de l’Evre situé juste à côté du terrain des pères du Marillais. Du fait des niveaux de Loire très bas (et ce de façon récurrente y compris tôt en saison), ce bras est souvent à sec et le déversement des eaux du marais (et des organismes qu’elles contiennent) s’effectue… sur les enrochements. - Il existe par ailleurs un fossé potentiel vers l’Evre (côte : 9,60). Celui-ci pourrait efficacement être très légèrement récuré. Un petit ouvrage de régulation des niveaux d’eau pourrait être aménagé.

Le marais –comme toutes les annexes hydrauliques du fleuve- se trouve en situation perchée par rapport à la Loire. Son fonctionnement actuel est le suivant : alimentation par son propre bassin versant et par l’Evre via un fossé. Déversement dans la Loire (via « Le Bras des Pères ») par l’exutoire situé au bord de la RD 751.

Ce fonctionnement qui a eu sa raison d’être est inadapté à la situation actuelle. Le fil d’eau de la Loire s’est abaissé de plus de 2 mètres à St Florent depuis les années 1975. Le marais –par un effet de chasse d’eau- se vide donc beaucoup trop précocement et qui plus est, se déverse dans un « bras de Loire » qui est bien souvent à sec !

Il conviendrait donc :  De récurer de façon douce le fossé qui arrive de l’Evre (recurage léger et remplacement des buses écrasées à l’aide de buses adaptées). Un ou deux systèmes simples de vannage pourraient être proposés.  De tendre progressivement vers un nouveau fonctionnement hydraulique du marais dont l’exutoire ne serait plus la Loire, mais l’Evre. Du point de vue topographique, le niveau le plus bas de la chaussée de l’Evre est à la cote 9,58 et le radier du fond de l’exutoire, à la cote 8,75.

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Par voie de conséquence, ce nouvel aménagement (condamnation progressive de l’exutoire vers la Loire au profit du fossé vers l’Evre) aurait pour effet un maintien minimal (sauf par voie d’evatranspiration en été) d’un niveau d’eau dans le marais, 80 cm plus haut Ceci nous semble en accord avec les fonctionnalités écologiques du site. Une mise en place provisoire (tests, bilans) doit s’envisager pour bien prendre en compte les conséquences sur les pratiques agricoles. Il va de soi que ce plan d’eau ne connaîtra pas de niveau constant. L’eau continuera de monter après un épisode pluvieux ou du fait d’un niveau élevé du fleuve et/ou de l’Evre.

Cette gestion impactera inévitablement les pratiques agricoles d’une partie du marais. Les parties les plus basses (mégaphorbiaie et peut-être cariçaie) non exploitées ne subiront pas de modifications. En revanche, la partie centrale (prairie humide à Eleocharis et milieux associés (Pulicaria vulgaris et Cerastium dubium) subiront un recouvrement prolongé et le pâturage en sera différé. Dans ce cas de figure, il conviendrait d’envisager un pâturage de début d’année des parcelles plus hautes et plus sèches (ancienne vigne) et un pâturage en seconde partie d’année (ou une fauche exportatrice) des espaces les plus bas. Nous avons bien conscience que cette évolution qui vise à différer les pratiques agricoles au regard des spécificités de chaque parcelle est à l’encontre des évolutions engagées depuis quelques années. Si le pâturage bovin (vaches allaitantes) va dans le sens d’une bonne gestion des prairies ligériennes ; en revanche l’organisation du pâturage est problématique (troupeau important de charolaises pâturant une vaste parcelle résultant de l’ouverture de plusieurs prés différents).

Ces contraintes pour la conduite du troupeau et de l’exploitation s’ajoutent aux mesures de préservation et restauration du bocage telles qu’envisagées. Un tel scénario n’est réalisable que dans l’hypothèse de compensations financières effectives.

52. Assurer un soutien financier

Deux hypothèses sont envisagées, l’une n’étant pas exclusive de l’autre.

521. Natura 2000

Le marais possède suffisamment d’espèces et d’habitats patrimoniaux pour pouvoir être intégré au périmètre Natura 200o « Vallée de la Loire ». Une étude est d’ailleurs engagée dans ce sens (Conservatoire des rives de la Loire).

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Des mesures financières agri-environnementales de soutien à des pratiques agricoles respectueuses des richesses naturelles (respect de dates de fauches, protection et restauration du bocage…) peuvent être envisagées.

522. Le marais ; espace naturel sensible (Conseil général de Maine-et-Loire)

Le Conseil général de Maine-et-Loire a mis en place un Plan Départemental des Espaces Naturels Sensibles. A l’aide d’une méthode rigoureuse, il a pu définir les espaces naturels sensibles départementaux au regard de leur intérêt biologique, leur vulnérabilité et les possibilités d’accueil du public. La moyenne et basse vallée de l’Evre –incluant le marais de Notre-Dame-du-Marillais- fait partie de ce réseau. Le Conseil général peut donc –au regard de sa politique Espaces Naturels Sensibles- y intervenir en termes de soutien à l’acquisition, à la gestion et à l’ouverture au public. Il s’agit d’un levier important pour ce site.

523. Le marais ; espace de compensation « zones humides »

Toute compensation ne doit s’envisager que comme le stade ultime d’une réflexion qui privilégie d’abord l’évitement, puis l’atténuation. Cependant, en cas de dommage « inéluctable », les textes envisagent de compenser la disparition d’une zone humide à fonctionnalités égales dans un périmètre proche (compensation à hauteur de 100 % de la superficie) ou plus éloigné (compensation à hauteur de 200 %). Dans notre cas, cette compensation pourrait s’envisager par le soutien (via la signature d’un bail rural incluant des clauses environnementales) à des pratiques intégrant la préservation et l’amélioration des fonctionnalités hydrauliques. Nous proposons que cette mesure dépasse la durée d’un bail simple (neuf ans) et soit de l’ordre du double.

53. Assurer la maîtrise foncière :

Cette hypothèse de contractualisation pose directement la question de la maîtrise foncière du site. En l’absence en Pays de la Loire d’un Conservatoire Régional des Espaces Naturels, cette maîtrise incombe essentiellement aux collectivités locales (dans notre cas : Commune, Communauté de communes du canton de St Florent-le-Vieil ou SMIB Evre Thau St Denis). Le Conseil général dans

CPIE Loire Anjou Page | 32 Octobre 2014 Site du Marais – Le Marillais, St Florent-le-Vieil Etat des lieux biologique – Préconisations la dernière version de son Plan Départemental pour les Espaces Naturels Sensibles a confirmé son soutien fort (aide de 50 à 80% du montant) pour l’acquisition des espaces naturels sensibles angevins. Le marais du Marillais –intégré à la basse vallée de l’Evre- fait partie de ces espaces repérés. L’Agence de l’Eau Loire-Bretagne peut aussi être mobilisée à ce sujet.

54. Les autres actions envisageables :

En plus de ces deux orientations essentielles pour une bonne fonctionnalité biologique du marais, voici à notre sens quelques actions plus simples qui peuvent être mises en place indépendamment : 541. L’abattage de la peupleraie et la gestion écologique de la prairie

Comme nous l’avons vu, la peupleraie a modifié la composition floristique de la prairie sous- jacente. Les potentialités de sol et d’humidité sont pourtant toujours présentes. A l’image de certains programmes de restauration d’annexes ligériennes (cf. Coulée St Joseph à Liré…) nous pourrions imaginer les opérations suivantes :  Maîtrise foncière de la parcelle par le SMIB ou convention avec le propriétaire ;  Abattage, débitage et exportation des peupliers (y compris branches) ;  Rognage des souches ;  Eventuellement, travail léger à la pelle mécanique en vue de créer de très légères dépressions toujours en pente douce ;  Pas de semis ;  Gestion de la parcelle par fauche exportatrice (foin).

Cette modalité permettra progressivement le retour de la végétation initiale.

542. La protection des éléments ligneux et aquatiques :

Les arbres et points d’eau ne sont pas protégés du bétail et souffrent de surpiétinement. Nous proposons que des abreuvoirs type « pompes à nez » soient aménagés en quelques points pour éviter l’accès direct des bovins dans les pièces d’eau (mares, ruisseaux…). Ces éléments seront protégés du bétail à l’aide de clôtures appropriées. Il en sera de même des arbres têtards formant des haies ou des alignements. Le cas échéant, ces linéaires seront rajeunis (plantations de jeunes sujets, bouturage de saules…).

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Dans tous les cas, il nous semblerait logique que l’essentiel de ce linéaire figure par voie de classement au sein du PLU communal, voire soit intégré à la ZPPAUP ou document lui succédant.

543. La gestion des espèces invasives :

De nombreuses espèces exogènes sont présentes sur le site ou à proximité. Parmi elles, quelques unes développent un comportement invasif : la Jussie (Ludwigia peploides) qui est omniprésente en phase terrestre, l’Ecrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii)) et le Ragondin (Myocastor coypus). Compte tenu de la dynamique des deux premières espèces et de l’efficacité très relative des mesures prises à leur encontre, au regard des moyens financiers mis en jeu, il ne nous semble pas utile de chercher directement à limiter leurs populations. En revanche, les ragondins – dont l’action eutrophisante- est réelle sur le site –doivent être spécifiquement prélevés (pièges, tirs…).

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Conclusion

Le marais du Marillais apparaît comme un espace d’une très grande originalité biologique comme l’atteste la présence de plantes et d’oiseaux protégés et d’invertébrés menacés.

Les peuplements sont cependant en deçà des potentialités du site et les stationnements (oiseaux) sont écourtés. Deux facteurs expliquent cette fragilité :

- L’alimentation en eau. Le Marais continue de jouer son rôle d’expansion des crues et se remplit lors d’épisodes pluvieux. Du fait de l’effondrement de la ligne d’eau du fleuve, il se trouve, comme toutes les annexes hydrauliques, en situation perchée vis-à-vis de la Loire. L’effet de drain est donc réel et l’assèchement trop précoce.

- L’agriculture. Si le maintien d’un élevage bovin est un fait positif qu’il convient de souligner, en revanche la pression de pâturage (taille du troupeau) et le regroupement des parcelles en une seule entité est très préjudiciable aux ressources biologiques. En outre, les affluents, de même que le pied des haies et des arbres isolés, sont pâturés par les bovins.

Aussi, des mesures de protection (NATURA 2000, maitrise foncière…), et de gestion (adaptation des pratiques agricoles moyennant compensation financières) sont proposées de même que des actions plus ciblées (abattage de la peupleraie, protection des éléments ligneux et aquatiques et gestion des espèces invasives). En outre, un nouveau schéma hydraulique qui pourra se mettre en place par étapes est envisagé.

Ces premières actions sont urgentes avant d’envisager sur site une éventuelle information du public.

La préservation de cet espace se justifie au regard de ses potentialités biologiques. Elle doit aussi s’envisager dans un contexte plus global. Outre les services que le marais du Marillais rend aux milieux aquatiques, son patrimoine paysager (bocage à frêne têtard) est réel et semble se doubler d’un fort intérêt archéologique.

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Annexe 1 : Listes des espèces animales et végétales relevées sur le site

FLORE

Nom latin Protection Liste de menace Agrostis canina L. - - Agrostis stolonifera L. - - Alopecurus geniculatus L. - - Alopecurus pratensis L. - - Amaranthus blitum L. - - Amaranthus hybridus L. - - Andryala integrifolia L. - - Anthemis nobilis L. - - Anthoxanthum aristatum Boiss. - PaysdeLoireR Apium nodiflorum (L.) Lag. - - Arrhenatherum elatius (L.) - - Atriplex hastata L. - - Atriplex patula L. - - Avena barbata Pott ex Link - - Bellis perennis L. - - Bidens frondosa L. - - Bidens radiata Thuill. - - Calendula arvensis L. - PaysdeLoireR Calystegia sepium (L.) R. Br. - - Campanula rapunculus L. - - Capsella bursa-pastoris (L.) Medicus - - Carex elata All. - - Cerastium dubium (Bast.) O. Schwarz PaysdeLoire France, Mas.Arm.An.I, PaysdeLoireR Chenopodium album L. - - Chenopodium polyspermum L. - - Cichorium intybus L. - - Cirsium arvense (L.) Scop. - - Convolvulus arvensis L. - - Conyza sumatrensis (Retz.) E. Walker - - Corrigiola littoralis L. - - Crepis capillaris (L.) Wallr. - - Crepis setosa Haller fil. - - Cuscuta europaea L. - PaysdeLoireR Cynodon dactylon (L.) Pers. - - Dactylis glomerata L. - - Daucus carota L. - - Digitaria sanguinalis (L.) Scop. - - Echinochloa crusgalli (L.) Beauv. - - Eleocharis palustris (L.) Roemer & Schultes subsp. palustris - - Erysimum cheiranthoïdes L. subsp. cheiranthoides - PaysdeLoire#/R Fallopia dumetorum (L.) Holub - - Fraxinus angustifolia subsp. oxycarpa (Willd.) Fran. et Alf. - - Galium mollugo L. Galium palustre L. - - Galium verum L. - - Glyceria fluitans (L.) R. Br. - - Glyceria maxima (Hartman) Holmberg - -

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Gnaphalium uliginosum L. - - Herniaria glabra L. - - Hypericum perforatum L. - - Iris pseudacorus L. - - Kickxia elatine (L.) Dumort. - - Leontodon autumnalis L. - - Leontodon saxatilis Lam. - - Linaria vulgaris Miller - - Linum bienne Miller - PaysdeLoireI Lotus angustissimus L. - PaysdeLoireR Ludwigia peploides (Kunth) P.H. Raven - - Lycopus europaeus L. - - Lysimachia vulgaris L. - - Lythrum portula (L.) D.A. Webb - PaysdeLoireR Lythrum salicaria L. - - Malva neglecta Wallr. - - Malva sylvestris L. - - Medicago lupulina L. - - Mentha aquatica L. - - Mentha arvensis L. - - Mentha pulegium L. - - Mercurialis annua L. - - Misopates orontium (L.) Rafin. - - Myosotis scorpioides L. - - Oenanthe aquatica (L.) Poiret - - Paspalum paspalodes (Michx) Scribner - - Phalaris arundinacea L. - - Picris echioides L. - - Picris hieracioides L. - - Plantago coronopus L. - - Plantago lanceolata L. - - Plantago major L. - - Plantago media L. - - Polygonum aviculare L. - - Polygonum hydropiper L. - - Polygonum lapathifolium L. - - Polygonum persicaria L. - - Portulaca oleracea L. - - Potentilla reptans L. - - Pulicaria vulgaris Gaertner France France, Mas.Arm.An.II, PaysdeLoireR Ranunculus flammula L. - - Ranunculus peltatus Schrank - - Ranunculus repens L. - - Raphanus raphanistrum L. - - Reseda luteola L. - - Rhamnus cathartica L. - - Rorippa amphibia (L.) Besser - - Rorippa sylvestris (L.) Besser - PaysdeLoire# Rubus caesius L. - - Rubus gr. fruticosus L. - - Rumex acetosa L. - - Rumex pulcher L. - - Sedum reflexum L. - - Senecio aquaticus Hill. subsp. aquaticus - - Senecio vulgaris L. - - Sinapis arvensis L. - -

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Sisymbrium officinale (L.) Scop. - - Solanum dulcamara L. - - Solanum nigrum L. - - Sonchus asper (L.) Hill - - Sonchus oleraceus L. - - Spergularia rubra (L.) J. & C. Presl. - - Stachys palustris L. - - Symphytum officinale L. - - Trifolium repens L. - - Urtica dioica L. - - Verbascum blattaria L. - - Veronica beccabunga L. - - Veronica scutellata L. - - Xanthium orientale L. - -

FAUNE

Invertébrés Nom latin Nom français Protection Liste de menace Aiolopus thalassinus (Fabricius, 1781) Oedipode émeraudine - PaysdeLoireR Chalcolestes viridis (Vander Linden, 1825) Leste vert - - Coccinella (Coccinella) septempunctata Linnaeus, 1758 Coccinelle à 7 points - - Harmonia axyridis (Pallas, 1773) - - - Hippodamia (Hippodamia) tredecimpunctata (Linnaeus 1758) Coccinelle à treize points - - Ischnura elegans (Vander Linden, 1820) Agrion élégant - - Lasiommata maera (Linnaeus, 1758) Ariane - PaysdeLoireV Lestes barbarus (Fabricius, 1798) Leste sauvage - - Lycaena phlaeas (Linnaeus, 1761) Cuivré commun - - Macrophya (Macrophya) blanda (Fabricius, 1775) - - - Macrophya (Macrophya) duodecimpunctata (Linné, 1758) - - - Mantis religiosa (Linnaeus 1758) Mante religieuse - - Mecostethus parapleurus (Hagenbach, 1822) Criquet des Roseaux - PaysdeLoireV, Liste Rouge Locale (Indice 3) Oedipoda caerulescens (Linnaeus, 1758) Oedipode turquoise - - Omocestus rufipes (Zetterstedt, 1821) Criquet noir-ébène - - Orconectes limosus (Rafinesque 1817) Ecrevisse américaine - - Pararge aegeria (Linnaeus, 1758) Tircis - - Pieris brassicae (Linnaeus, 1758) Pieride du chou - - Pieris napi (Linnaeus, 1758) Pieride du navet - - Platycnemis pennipes (Pallas, 1771) Agrion à larges pattes - - Polygonia c-album (Linnaeus, 1758) Robert-le-Diable - - Procambarus clarkii (Girard, 1852) Ecrevisse de Louisiane - - Propylea quatuordecimpunctata (Linnaeus, 1758) Coccinelle à damier - - Rhadinoceraea micans (Klug, 1814) - - - Stethophyma grossum (Linnaeus 1758) Criquet ensanglanté - PaysdeLoireR Stictocephala bisonia Kopp & Yonke 1977 Membracide bison - - Sympetrum meridionale (Selys, 1841) Sympétrum méridional - - Sympetrum sanguineum (Müller, 1764) Sympétrum sanguin - - Timandra comae Schmidt 1931 Timandre aimée - - Tytthaspis (Tytthaspis) sedecimpunctata (Linnaeus, 1758) Coccinelle à seize points - -

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Amphibiens Nom latin Nom français Protection Liste de menace Bufo bufo (Linnaeus 1758) Crapaud commun BerneAn.III, France FranceS Lissotriton helveticus (Razoumowsky 1789) Triton palmé BerneAn.III, France FranceS, Priorité Régionale faible Pelophylax kl. esculenta (Linnaeus 1758) Grenouille verte BerneAn.III, Dir.Hab.An.V, France - Rana dalmatina (Bonaparte, 1840) Grenouille agile BerneAn.II, Dir.Hab.An.IV, France FranceS BerneAn.II, Dir.Hab.An.II, Triturus cristatus (Laurenti 1768) Triton crêté FranceV, Mondedc, PaysdeLoireV Dir.Hab.An.IV, France

Reptiles Nom latin Nom français Protection Liste de menace Podarcis muralis (Laurenti 1768) Lézard des murailles BerneAn.II, Dir.Hab.An.IV, France FranceS

Poissons Nom latin Nom français Protection Liste de menace Anguilla anguilla (Linnaeus 1758) Anguille - FranceV, PaysdeLoireV Esox lucius Linnaeus 1758 Brochet France FranceV, PaysdeLoireV Rutilus rutilus (Linnaeus 1758) Gardon - -

Oiseaux Nom latin Nom français Protection Liste de menace BerneAn.II, BonnAn.II, France, Accipiter nisus L. Epervier d'Europe - Wash. Actitis hypoleucos L. Chevalier guignette BerneAn.II, BonnAn.II, France FranceR, PaysdeLoireR Aegithalos caudatus L. Mésange à longue queue BerneAn.III, France Alauda arvensis L. Alouette des champs BerneAn.III, Dir.Oi.An.II Priorité Régionale faible-N-B4 Alcedo atthis L. Martin-pêcheur d'Europe BerneAn.II, Dir.Oi.An.I, France PaysdeLoireI

FranceE, PaysdeLoireR, Priorité Régionale BerneAn.II, BonnAn.II, Anas acuta L. Canard pilet faible-N-B5, Priorité Régionale très élevée-H- Dir.Oi.An.II, Dir.Oi.An.III, Wash. G1, Priorité Régionale très élevée-M-G1

BerneAn.III, BonnAn.II, Anas platyrhynchos L. Canard colvert - Dir.Oi.An.II, Dir.Oi.An.III BerneAn.III, BonnAn.II, FranceE, PaysdeLoireE, Priorité Régionale Anas querquedula L. Sarcelle d'été Dir.Oi.An.II, Wash. élevée-N-B2

BerneAn.III, BonnAn.II, FranceV, PaysdeLoireV, Priorité Régionale Anser anser L. Oie cendrée Dir.Oi.An.II, Dir.Oi.An.III faible-N-B5, Priorité Régionale élevée-H-G2

Anthus pratensis L. Pipit farlouse BerneAn.II, Dir.Oi.An.I, France PaysdeLoireR, Priorité Régionale élevée-N-B2

Anthus spinoletta L. Pipit spioncelle BerneAn.II, France - Apus apus L. Martinet noir BerneAn.II, Dir.Oi.An.I, France - Ardea cinerea L. Héron cendré BerneAn.III, France Priorité Régionale élevée-N-B3 PaysdeLoireV, Priorité Régionale très élevée- Athene noctua Scopoli Chevêche d'Athéna BerneAn.II, France, Wash. N-B1 BerneAn.II, BonnAn.II, Dir.Oi.An.I, Burhinus oedicnemus L. Oedicnème criard PaysdeLoireV, Priorité Régionale élevée-N-B3 France BerneAn.II, BonnAn.II, France, Buteo buteo L. Buse variable - Wash. Carduelis carduelis L. Chardonneret élégant BerneAn.II, France - Carduelis chloris L. Verdier d'Europe BerneAn.II, France - Carduelis spinus L. Tarin des aulnes BerneAn.II, France -

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BerneAn.II, BonnAn.II, Dir.Oi.An.I, PaysdeLoireV, Priorité Régionale faible-N-B5, Casmerodius albus L. Grande aigrette France, Wash. Priorité Régionale faible-H-G4 Certhia brachydactyla Brehm Grimpereau des jardins BerneAn.II, France Priorité Régionale faible-N-B5 Cettia cetti Temminck Bouscarle de Cetti BerneAn.II, France

Charadrius dubius Scopoli Petit Gravelot BerneAn.II, BonnAn.II, France PaysdeLoireR, Priorité Régionale faible-N-B4

Chroicocephalus ridibundus L. Mouette rieuse BerneAn.III, Dir.Oi.An.II, France - BerneAn.II, BonnAn.II, Dir.Oi.An.I, FranceV, PaysdeLoireR, Priorité Régionale Ciconia ciconia L. Cigogne blanche France élevée-N-B2 BerneAn.II, BonnAn.II, Dir.Oi.An.I, FranceV, PaysdeLoireE, Priorité Régionale Ciconia nigra L. Cigogne noire France, Wash. faible-N-B5

Coccothraustes coccotraustes L. Gros bec casse-noyaux BerneAn.II, France PaysdeLoireR, Priorité Régionale faible-N-B4

Columba livia f. urbica Gmelin, 1789 Pigeon biset - Columba palumbus L. Pigeon ramier Dir.Oi.An.II, Dir.Oi.An.III - Corvus corone L. subsp. Corone Corneille noire Dir.Oi.An.II - Corvus frugilegus L. Corbeau freux Dir.Oi.An.II - Corvus monedula L. Choucas des tours Dir.Oi.An.II - FranceV, MondeVU, PaysdeLoireV, Priorité Crex crex L. Râle des genêts BerneAn.II, Dir.Oi.An.I, France Régionale élevée-N-B2 Cyanistes caeruleus L. Mésange bleue BerneAn.II, France - BerneAn.III, BonnAn.II, Cygnus olor Gmelin Cygne tuberculé FranceR Dir.Oi.An.II, France Delichon urbicum L. Hirondelle de fenêtre BerneAn.II, France Priorité Régionale faible-N-B4 Dendrocopos major L. Pic épeiche BerneAn.II, France - Dendrocopos minor L. Pic épeichette BerneAn.II, France Priorité Régionale faible-N-B4 BerneAn.II, Dir.Oi.An.I, France, PaysdeLoireR, Priorité Régionale élevée-N- Egretta garzetta L. Aigrette garzette Wash. B3, Priorité Régionale élevée-H-G2 Emberiza cirlus L. Bruant zizi BerneAn.II, France - Emberiza schoeniclus L. Bruant des roseaux BerneAn.II, France Priorité Régionale élevée-N-B2 Erithacus rubecula L. Rougegorge familier BerneAn.II, France BerneAn.II, BonnAn.II, France, Falco subbuteo L. Faucon hobereau PaysdeLoireI Wash. BerneAn.II, BonnAn.II, France, Falco tinnunculus L. Faucon crécerelle - Wash. Fringilla coelebs L. Pinson des arbres BerneAn.III, France - BerneAn.III, BonnAn.II, Fulica atra L. Foulque macroule - Dir.Oi.An.II, Dir.Oi.An.III

BerneAn.III, BonnAn.II, FranceE, PaysdeLoireV, Priorité Régionale Gallinago gallinago L. Bécassine des marais Dir.Oi.An.II, Dir.Oi.An.III faible-H-G3, Priorité Régionale élevée-N-B2

Gallinula chloropus L. Gallinule poule-d'eau BerneAn.III, Dir.Oi.An.II - Garrulus glandarius L. Geai des chênes Dir.Oi.An.II - Hirundo rustica L. Hirondelle rustique BerneAn.II, France Priorité Régionale faible-N-B4 Larus argentatus Pontopp. Goéland argenté Dir.Oi.An.II, France - Luscinia megarhynchos Brehm Rossignol philomèle BerneAn.II, France - BerneAn.II, BonnAn.II, Dir.Oi.An.I, Milvus migrans Boddaert Milan noir Priorité Régionale élevée-N-B3 France, Wash. Motacilla alba L. Bergeronnette grise BerneAn.II, France - Motacilla cinerea Tunstall Bergeronnette des ruisseaux BerneAn.II, France PaysdeLoireR

Motacilla flava L. Bergeronnette printanière BerneAn.II, France PaysdeLoireV, Priorité Régionale faible-N-B4

Muscicapa striata Pallas Gobemouche gris BerneAn.II, BonnAn.II, France Priorité Régionale faible-N-B4 BerneAn.II, Dir.Oi.An.I, France, Nycticorax nycticorax L. Bihoreau gris PaysdeLoireR, Priorité Régionale élevée-N-B3 Wash. Oriolus oriolus L. Loriot d'Europe BerneAn.II, France - BerneAn.II, BonnAn.II, Dir.Oi.An.I, Pandion haliaetus L. Balbuzard pêcheur FranceV, PaysdeLoire? France, Wash. Parus major L. Mésange charbonnière BerneAn.II, France - Passer domesticus L. Moineau domestique -

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Passer montanus L. Moineau friquet BerneAn.III, France Priorité Régionale faible-N-B4 BerneAn.II, BonnAn.II, Dir.Oi.An.I, Pernis apivorus L. Bondrée apivore - France, Wash. Phalacrocorax carbo L. subsp. Sinensis Grand cormoran BerneAn.III, Dir.Oi.An.I, France PaysdeLoire? Phoenicurus ochruros Gmelin Rougequeue noir BerneAn.II, France - Phylloscopus collybita Vieillot Pouillot véloce BerneAn.II, France

Phylloscopus trochilus L. Pouillot fitis BerneAn.II, France PaysdeLoireV, Priorité Régionale élevée-N-B2

Pica pica L. Pie bavarde Dir.Oi.An.II - Picus viridis L. Pic vert BerneAn.II, France Priorité Régionale faible-N-B4 BerneAn.II, BonnAn.II, Dir.Oi.An.I, FranceV, PaysdeLoireV, Priorité Régionale Platalea leucorodia L. Spatule blanche France, Wash. très élevée-N-B1 Podiceps cristatus L. Grèbe huppé BerneAn.III, France - Poecile palustris L. Mésange nonnette BerneAn.II, France - Prunella modularis L. Accenteur mouchet BerneAn.II, France - Regulus ignicapilla Temminck Roitelet à triple bandeau BerneAn.II, France -

Riparia riparia L. Hirondelle de rivage BerneAn.II, France PaysdeLoireV, Priorité Régionale élevée-N-B2

Saxicola rubetra L. Tarier des prés BerneAn.II, France PaysdeLoire?, Priorité Régionale élevée-N-B2

Serinus serinus L. Serin cini BerneAn.II, France - Sitta europaea L. Sitelle torchepot BerneAn.II, France - BerneAn.II, BonnAn.II, Dir.Oi.An.I, Sterna hirundo L. Sterne pierregarin PaysdeLoireV, Priorité Régionale élevée-N-B3 France BerneAn.II, BonnAn.II, Dir.Oi.An.I, PaysdeLoireV, Priorité Régionale très élevée- Sternula albifrons Pallas Sterne naine France N-B1 Streptopelia turtur L. Tourterelle des bois BerneAn.III, Dir.Oi.An.II, Wash. Priorité Régionale élevée-N-B3 Sturnus vulgaris L. Etourneau sansonnet Dir.Oi.An.II - Sylvia atricapilla L. Fauvette à tête noire BerneAn.II, France - Sylvia borin Boddaert Fauvette des jardins BerneAn.II, France - Tachybaptus ruficollis Pallas Grèbe castagneux BerneAn.II, France - PaysdeLoireI, Priorité Régionale élevée-N-B3, Tadorna tadorna L. Tadorne de Belon BerneAn.II, BonnAn.II, France Priorité Régionale élevée-H-G2 Threskiornis aethiopicus Latham Ibis sacré BerneAn.II, BonnAn.II, Wash. - BerneAn.III, BonnAn.II, Tringa nebularia Gunnerus Chevalier aboyeur PaysdeLoire?, Priorité Régionale faible-M-G4 Dir.Oi.An.II

Tringa ochropus L. Chevalier culblanc BerneAn.II, BonnAn.II, France PaysdeLoireI, Priorité Régionale faible-H-G3

Troglodytes troglodytes L. Troglodyte mignon BerneAn.II, France - Turdus iliacus L. Grive mauvis BerneAn.III, Dir.Oi.An.II - Turdus merula L. Merle noir BerneAn.III, Dir.Oi.An.II - Turdus philomelos Brehm Grive musicienne BerneAn.III, Dir.Oi.An.II - Turdus viscivorus L. Grive draine BerneAn.III, Dir.Oi.An.II - Tyto alba Scopoli Effraie des clochers BerneAn.II, France, Wash. Priorité Régionale faible-N-B4 Upupa epops L. Huppe fasciée BerneAn.II, France Priorité Régionale faible-N-B4 BerneAn.III, BonnAn.II, PaysdeLoireV, Priorité Régionale élevée-N- Vanellus vanellus L. Vanneau huppé Dir.Oi.An.II B2, Priorité Régionale très élevée-H-G1

Mammifères Nom latin Nom français Protection Liste de menace Myocastor coypus Molina Ragondin - -

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Annexe 2 - Listes de protection et de menace (listes rouges) utilisées pour la flore

PROTECTION :

Nationale : l'arrêté du 20-01-82 fixe la liste des plantes protégées en France. Régionale : l'arrêté du 25-01-93 fixe la liste des plantes protégées en Pays de la Loire.

LISTE ROUGE :

Armoricaine : (Liste Rouge des Espèces Végétales Rares et Menacées du Massif Armoricain, Sylvie MAGNANON, 1993). Annexe 1 = taxons considérés comme rares dans tout le Massif Armoricain ou subissant une menace générale très forte, Annexe 2 = taxons rares sur une partie du territoire et plus communs ailleurs mais paraissant néanmoins menacés et/ou plantes en limite d'aire, rares dans le Massif Armoricain mais assez communs à l'extérieur de nos limites.

Pays de la Loire : (Plantes Vasculaires Déterminantes en Pays de la Loire, Gérard HUNAULT, 1998). Les plantes figurant sur cette liste sont peu communes dans la région. Pour chaque département de la région un critère de rareté a été choisi. Les critères indiqués dans le tableau et explicités ci dessous concernent le Maine-et-Loire.

E = espèce en danger, V = espèce vulnérable, R = espèce rare, I = statut de l'espèce indéterminé, # = espèce non déterminante, ? = pas d'information sur le statut de l'espèce.

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Annexe 3 - Listes de protection et de menace (listes rouges) utilisées pour la faune

PROTECTION :

Wash. = Convention de Washington du 3 mars 1973 sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). (JORF du 17-09-78 ; dernière modification JORF du 22-03-96).

Dir. Oi. = Directive "Oiseaux" n°79/409/CEE du Conseil du 02-04-79 concernant la conservation des oiseaux sauvages. (JOCE du 25-04-79 ; dernière modification JOCE du 30- 06-96). Annexe I : espèces faisant l'objet de mesures spéciales de conservation en particulier en ce qui concerne leur habitat (ZPS). Annexe II : espèces pouvant être chassées.

Dir. Hab. = Directive "Habitats-Faune-Flore" n°92/43/CEE du Conseil du 21-05-92 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages. (JOCE du 22-07-92). Annexe II/a : espèces animales d'intérêt communautaire dont la conservation nécessite la désignation de Zones Spéciales de Conservation (ZPS). * : espèce prioritaire. Annexe IV/a : espèces animales d'intérêt communautaire qui nécessitent une protection stricte. Annexe V/a : espèces animales d'intérêt communautaire dont le prélèvement dans la nature et l'exploitation sont susceptibles de faire l'objet de mesures de gestion.

Berne = Convention de Berne du 19 septembre 1979 relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe. (JORF du 28-08-90 et du 20-08-96). Annexe II : espèces de faune strictement protégées. Annexe III : espèces de faune protégées dont l'exploitation est réglementée.

Bonn = Convention de Bonn du 23 juin 1979 relative à la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage. (JORF du 28-08-90 et du 20-08-96). Annexe II : Espèces migratrices se trouvant dans un état strictement protégées.

France = Réglementation nationale. L'Arrêté du 22 juillet 1993 fixe la liste des insectes protégés en France et la liste des amphibiens et des reptiles protégés en France. L'Arrêté du 08 décembre 1988 fixe la liste des espèces de poissons protégées en France.

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L'Arrêté du 17 avril 1981 fixe les listes d'oiseaux protégés en France.

LISTE ROUGE :

Monde = liste rouge de l'Union Internationale de Conservation de la Nature. V : espèce vulnérable, nt : espèce quasi menacée. France = liste rouge française. V : espèce vulnérable, R : espèce rare, S : espèce à surveiller. 4 : espèce d'Odonate très localisée ou peu fréquente en plaine, mais présentant des effectifs nettement plus importants à moyenne altitude (DOMMANGET, 1987), 5 : espèce d'Odonate localisée ou disséminée dont les effectifs sont, en général, assez faibles (DOMMANGET, 1987),

Pays de Loire = liste rouge Pays de la Loire (Liste Régionale des Espèces et Habitats Déterminants en Pays de la Loire, DIREN des Pays de la Loire, 1996). V =espèce vulnérable, R = espèce rare, I = espèce au statut indéterminé, ? = pas d'information sur le statut de l'espèce.

Domaine Némoral = Cette classification utilisée pour les orthoptères est basé sur l’ouvrage suivant : SARDET E. & B. DEFAUT (coordinateurs), 2004. Les Orthoptères menacés en France. Liste rouge nationale et listes rouges par domaines biogéographiques. Matériaux Orthoptériques et Entomocénotiques, 9 : 125-137.

Il est pris en compte les Indices de priorité des espèces au niveau national et par domaines biogéographiques. Le Maine-et-Loire est inclut dans cette liste rouge dans le domaine némoral (NEM). Une bande minime du sud des Mauges et du Saumurois fait quand à elle partie du domaine subméditerranéen aquitain (AQU), elle n’a pas été retenue ici. Dans la liste, le terme « Liste Rouge Nationale » correspond à l’indice de la liste rouge nationale et le terme « Liste Rouge Locale » au domaine biogéographique des Mauges (Domaine Némoral).

Liste Rouge_Némoral (Indice 1) : Espèces proches de l’extinction, ou déjà éteintes régionalement Liste Rouge_Némoral (Indice 2) : Espèces fortement menacées d’extinction Liste Rouge_Némoral (Indice 3) : Espèces menacées, à surveiller régionalement Liste Rouge Nationale (Indice 1) : Espèces proches de l’extinction, ou déjà éteintes nationalement

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Liste Rouge Nationale (Indice 2) : Espèces fortement menacées d’extinction nationalement Liste Rouge Nationale (Indice 3) : Espèces menacées, à surveiller nationalement Liste Rouge Nationale (Indice ?) : Espèce pour laquelle nous manquons d’information pour statuer Liste Rouge Locale (Indice ?) : Espèce pour laquelle nous manquons d’information pour statuer

Vert : domaine némoral Bleu ciel : Massif Central / Montagne noire Rose : domaine pyrénéen Bleu : domaine alpin Jaune : domaine subméditerranéen aquitain Marron : domaine subméditerranéen languedocien Rouge : domaine méditerranéen Gris : la Corse

Illustration des différents

domaines biogéographiques

(SARDET E. & B. DEFAUT

(coordinateurs), 2004)

Mauges, Département = Il a été élaboré des listes de menace « Mauges » et « Département » prenant en compte nos connaissances fines sur la répartition de certains groupe dans les Mauges (Coccinellidés, Cérambycidés,…). De même, les listes de protection « Oiseaux » et « Mammifères » ont été reconsidérées en prenant en compte des critères tels que la rareté, la nidification ou la répartition de l’espèce dans les Mauges. Ces espèces sont repérées dans le tableau en Annexe 1 sous avec le terme « Mauges » et « Maine-et-Loire_CPIE » dans la colonne « Liste Rouge ».

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