Un Regard Sur L'abstraction Lyrique
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Galerie Bertrand TROCMEZ Clermont-Ferrand 30ème anniversaire Un regard sur l’abstraction lyrique Œuvres sur papiers Huguette Arthur BERTRAND, Olivier DEBRÉ, Joe DOWNING, Luis FEITO, Pierre FICHET, Oscar GAUTHIER, Jacques GERMAIN, Hans HARTUNG, Ida KARSKAYA, John-Franklin KŒNIG, Sigismond KOLOS-VARY, Jean Le MOAL, Marcelle Loubchansky, Maria MANTON, André MARFAING, Georges MATHIEU, Jean MESSAGIER, Henri MICHAUX, Jacqueline PAVLOWSKI, Gérard SCHNEIDER, Pierre TAL-COAT, Léon ZACK Du 22 novembre au 21 décembre 2013 En couverture : Galerie Bertrand TROCMEZ Sans titre, 1948 11, rue Philippe Marcombes - 63000 Clermont-Ferrand Huile, fusain, pastel, gouache – 48,5 x 63 cm Tél. : +33 (0)4 73 90 97 97 • +33 (0)6 60 82 59 54 Dans une exposition itinérante en France Email : [email protected] Un regard sur l’abstraction lyrique Il est bon de rappeler que si cet élan lyrique était unique, il ne serait pas bon de penser qu’il était le fait d’artistes d’une même génération : celle des années 1920. Bien au contraire, là aussi la mixité était grande. Certains d’entre eux, nés à la toute fin du XIX° siècle, A l’occasion du trentième anniversaire de sa Galerie, Bertrand Trocmez a souhaité le célébrer en soulignant une nouvelle fois avaient reçu une formation encore plus classique que celle de leurs cadets. Ainsi, Gérard Schneider avait été, à Paris, l’élève de Fernand sa ferme détermination à soutenir l’abstraction lyrique qu’il présente très régulièrement depuis de nombreuses années. Et cela fut fait au Cormon, illustre portraitiste et peintre «pompier» d’Histoire, spécialisé dans la représentation des hommes des cavernes... Le français travers d’expositions monographiques, ou d’accrochages de groupe. Ainsi, au fil du temps ont été présentés là presque tous les principaux Jacques Germain, lui, tout comme l’allemand Hans Hartung, est allé étudier au Bauhaus, dans les années 1930. Il y reçut l’enseignement acteurs de ce formidable élan novateur qu’a été et qui reste ce que l’on appelle l’Abstraction lyrique. Notons, que depuis quelques années de Kandinsky et Albers. D’autres encore furent quasiment autodidactes. Ce sont toutes ces diversités de culture et d’éducation qui de très nombreuses expositions internationales lui sont consacrées dans les plus grands musées de France et du monde. constituent le ciment même de ce grand courant novateur. Trop souvent, hélas, seuls les plus illustres d’entre ces artistes sont montrés, au détriment des autres de ces acteurs, moteurs Après avoir brièvement rappelé ce qu’était le courant artistique de l’Abstraction lyrique à ses débuts. Il paraît bon de ne pas oublier de indissociables. Autrefois - je veux dire au début des années 1950 - occupant sensiblement la même place, chacun travaillait dans son préciser que les conditions de vie étaient extrêmement difficiles au tout début des années 1950. Quelques galeries soutenaient avec passion atelier et aimait à confronter simplement son travail avec les autres, avec les copains, sans calcul ni arrière pensée. L’osmose qui les portait ces artistes, avec une évidente volonté d’engagement, comme le firent Jean-Robert Arnaud, Lydia Conti, René Drouin, Paul Facchetti, Jean- peut paraître quelque peu singulière aujourd’hui. Mais le combat, alors, allait dans un sens unique, et on ne pouvait avancer que tous François Jaeger, Pierre Loeb et quelques autres. Puis, vinrent d’autres galeries. Les artistes commençaient à se faire connaître à l’étranger, ils ensemble. Certes, d’aucuns surent très vite trouver des opportunités exceptionnelles pour se faire connaître, soutenus par tel ou tel des exposaient en groupe et souvent représentaient la France. Les premières rétrospectives s’organisèrent. Les Biennales les plus prestigieuses rares marchands d’art qui s’étaient engagés à l’époque dans cette voie esthétique, aussi nouvelle que passionnante. présentèrent les toiles de ces artistes (Venise, Sao Paulo,...). Des Prix furent créés. Après la reconnaissance, le succès s’installait. Dans le même temps, quelques critiques de la même génération soutenaient ardemment cet élan formidable. Les grands Mais revenons à la sélection des artistes exposés ici. Il y a là bien sûr les plus grands: Gérard Schneider, Hans Hartung, Georges défenseurs de ces artistes étaient, entre autres, Marcel Brion, Pierre Descargues, Charles Estienne, Michel Ragon, Pierre Restany, Michel Mathieu et Henri Michaux. Mais aussi Huguette Arthur Bertrand, Jacques Germain, Olivier Debré, Pierre Fichet, Oscar Gauthier, Jean Seuphor, Michel Tapié, Dora Vallier, Roger van Gindertael, et au Luxembourg Joseph-Emile Muller. Leurs écrits font toujours autorité Le Moal, André Marfaing, Jean Messagier, Pierre Tal Coat, l’espagnol Luis Feito, le russe Léon Zack qui étaient eux aussi des acteurs aujourd’hui. conséquents, omniprésents dès le début des années 1950, à Paris. N’oublions pas que deux tendances s’opposaient alors dans l’abstraction : d’un côté l’abstraction géométrique – dite «froide»- de Il apparut bien vite qu’il fallait montrer d’autres artistes encore qui, quoi qu’importants esthétiquement parlant, furent peut-être l’autre l’abstraction lyrique – dite «chaude». La fougue des uns les faisaient s’affronter au autres. Les polémiques n’en finissaient pas, plus discrets dans leur action, préférant le silence de l’atelier au tumulte des modes. Voici d’abord deux femmes peintres qui luttèrent fusant au travers d’articles incendiaires et de publications contestataires. Des dogmes furent imprimés. Il n’en reste aujourd’hui que pour avoir leur juste place dans ce milieu alors si machiste: Ida Karskaya, Marcelle Loubchantsky et Maria Manton. Leurs œuvres, trop quelques plaquettes éditées et les souvenirs des acteurs même. longtemps restées dans l’ombre, s’épanouissent enfin aujourd’hui. Du côté des hommes, il était bon aussi que des américains (anciens GI’s Il est important de rappeler que nombre des peintres abstraits «lyriques» avaient eu préalablement une période créative restés à Paris) soient présents. Ce sont Joe Downing et John-Franklin Koenig. Et, pour finir, voici le hongrois Sigismund Kolos-Vary. Tous «géométrique», généralement assez courte. En effet, ayant le plus souvent fait leurs humanités artistiques à l’Ecole des Beaux-Arts, s’inscrivent dans la lumière de ce grand kaléidoscope. venant presque tous de la figuration la plus classique enseignée alors, il leur avait fallu radicaliser en se tournant vers la géométrie pour Certes nous avions bien d’autres artistes encore à exposer, mais chacun le sait, ici comme ailleurs, les murs d’une galerie ne sont lui préférer ensuite le geste lyrique. pas extensibles!...A l’évidence, cette sélection a pour but de faire découvrir aux visiteurs nombre d’artistes qui se sont voués à l’Abstraction D’autres, venus des quatre coins du monde, avaient déjà acquis des cultures fort différentes qui les faisaient évoluer différemment lyrique leur vie durant. Leurs noms s’inscrivent aujourd’hui au fronton de celle-ci, qui fut un des plus importants mouvements de la dans des voies nouvelles grâce à ce qu’ils découvraient à Paris. Les confrontations, évoquées plus haut, enrichissaient les uns et les autres, seconde moitié du XX° siècle, quoique né quelques décennies plus tôt. sans pour autant les influencer vraiment, chacun conservant sa personnalité propre. Patrick-Gilles Persin A view of lyrical abstraction It is important to remember that although this lyrical impetus was unique, it would not be good to think it was due to artists from a single On the occasion of the thirtieth anniversary of his Gallery, Bertrand Trocmez wanted to celebrate this by emphasizing yet again generation: that of the 1920s. On the contrary, again there was a great deal of mixture. Some, born at the very end of the 19th century, had been his firm determination to support lyrical abstraction which he has been presenting regularly for several years. And this has been done trained even more classically than their younger peers. Thus Gérard Schneider had been the pupil in Paris of Fernand Cormon, the illustrious through one man exhibitions and group shows. Thus, over time almost all the main players in the major innovative movement which portrait painter and “pompier” History painter, specialized in the depiction of cavemen... The French artist, Jacques Germain, just like the has been and continues to be called Lyrical Abstraction. It should be noted that for in recent years, a very large number of international German artist Hans Hartung, went to study at the Bauhaus during the 1930s. There he was taught by Kandinsky and Albers. Others again were exhibitions have been devoted to it in the greatest museums of France and the world. essentially self-taught. It is all this diversity of culture and education that forms the glue holding together this great innovative movement. Too often, sadly, only the most famous of these artists are exhibited at the expense of other players, inseparable drivers. In the After recalling briefly what the Lyrical Abstraction movement was at the beginning, it is good not to forget to specify that living past – I mean at the beginning of the 1950s – significantly holding the same place, each worked in his studio and liked simply to compare conditions were extremely difficult at the beginning of the 1950s. Some galleries supported these artists fervently, with a clear intention his work with the others, with their mates, without any calculation or ulterior motive. The osmosis that carried them could appear to be to engage, as did Jean-Robert Arnaud, Lydia Conti, René Drouin, Paul Facchetti, Jean-François Jaeger, Pierre Loeb Jean-Robert Arnaud, quite odd today. But at that time, combat went in a single direction, and the only way to go forward was to go together. Certainly, some Lydia Conti, René Drouin, Paul Facchetti, Jean-François Jaeger, Pierre Loeb and a few others. Then came other galleries. Artists began to knew very quickly how to find exceptional opportunities to make themselves known, supported by one or other of the rare art dealers who become known abroad; they exhibited as a group and often represented France.